Le syndrome d'Asperger

Le syndrome d’Asperger est une forme d’autisme sans déficience intellectuelle ni retard de langage. Il fait partie des troubles du spectre autistique (TSA). L’appellation « syndrome d’Asperger » n’est d’ailleurs plus utilisée depuis 2013 puisqu’il est inclus dans le trouble du spectre de l’autisme (TSA) et que ses particularités sont précisées au moyen de spécificateurs. 

Décrit pour la première fois en 1943 par le pédiatre Hans Asperger, il a été défini cliniquement en 1981 par la psychiatre Lorna Wing. Il a été reconnu officiellement en 1994 par le DSM IV, le Manuel diagnostique et statistiques des troubles mentaux, un ouvrage de référence pour les psychiatres américains. 

Ce syndrome qui consiste en un désordre du développement neurobiologie concerne plus fréquemment les garçons et affecte principalement la manière de communiquer et d’interagir avec les autres. Les personnes atteintes de ce syndrome ont des difficultés à décoder les situations quotidiennes. Tout leur corps reçoit les informations correctement mais n’arrive pas à les analyser convenablement. Les personnes ont donc besoin d’être guidées pour appréhender la vie sociale. 

L’origine exacte du syndrome d’Asperger reste inconnue. Les enfants Asperger prennent généralement conscience de leur différence entre l’âge de 6 et 8 ans. Cependant, la plupart des personnes ayant ce syndrome peuvent s’adapter à la vie en société une fois adulte, même si les difficultés sociales et de communication persistent. 

Les personnes Asperger développent généralement un intérêt restreint ou « spécial » pour un domaine. Ils peuvent alors classer ou collectionner les objets ou les informations sur ce domaine, souvent lié à la nature, les sciences et les technologies.  

Le diagnostic est souvent difficile. Même si les particularités dues à ce syndrome deviennent plus visibles dès l’âge de 3 ans, il est généralement diagnostiqué plus tard, lorsque l’enfant ou l’adulte commence à avoir des difficultés à l’école, au travail ou dans sa vie privée. Chez de nombreux adultes, le diagnostic tombe quand ils consultent suite à des problèmes d’anxiété ou de dépression et que la cause de leurs problèmes se situe principalement au niveau des interactions sociales. 

Les conséquences de cette prise en charge difficile peuvent être lourdes, avec le risque de dépression et de perte d’estime de soi. Le diagnostic, dès qu’il est posé, est souvent vécu comme un soulagement par la personne elle-même et par son entourage qui peut désormais accepter et s’adapter aux différentes situations rencontrées. 

Rédaction de ce dossier à l'aide des sites spécialisés : 
asperger.autisme.ch et spectredelautisme.com

Quelques unes des principales caractéristiques du syndrome d’Asperger : 

• des difficultés dans les interactions sociales : se faire des amis, comprendre les conventions sociales, se représenter un état émotionnel. 
• la difficulté à reconnaitre des émotions et à les gérer. 
• des difficultés à reconnaitre des particularités dans la communication : ton de la voix, compréhension des métaphores, du sens figuré, de l’ironie…
• des difficultés dans le domaine de la compréhension : le détail prime sur le global, la compréhension se fait essentiellement par le visuel et non l’abstrait. 
• un besoin de routine et par conséquent, des difficultés à s’adapter en cas d’imprévus. 
• des intérêts restreints et des comportements répétitifs.
• des perceptions sensorielles souvent exacerbées : hypersensibilité au bruit, à la lumière, aux odeurs…

Les « bons côtés » du syndrome d’Asperger

• une grande honnêteté, de la fidélité, fiabilité et loyauté dans les relations humaines.
• l’absence de préjugés
• une pensée originale, parfois des intérêts spécifiques
• une grande capacité à percevoir et à mémoriser les détails, une bonne mémoire visuelle

L’intérêt de la population pour ce syndrome Asperger vient certainement du fait que plusieurs personnalités, dans les domaines des sciences et des arts, présentent similaires aux caractéristiques de cette forme d’autisme. Toutefois, pour certains d’entre eux comme Albert Einstein, le diagnostic n’est pas officiel donc invérifiable. 

Parmi ces personnalités qui font preuve d’une intelligence et d’une créativité sans limites : 

• Albert Einstein (physicien théoricien), 
• Isaac Newton (philosophe, mathématicien, physicien britannique), 
• Charles Darwin (naturaliste et paléontologue anglais),
• Thomas Jefferson (homme d’État américain, troisième président des États-Unis), 
• Bobby Fischer (champion du monde d’échecs),
• Paul Dirac (fondateur de la mécanique quantique)
• Bram Cohen (créateur du protocole BitTorrent)
• Thierry Redler (comédien français)
• Ladyhawke (chanteuse et compositrice néo-zélandaise)
• Example (rappeur britannique)
• Chief Keef (rappeur américain)
• Susan Boyle (chanteuse écossaise, participante à Britain’s Got Talent), 
• Satoshi Tajiri (entrepreneur japonais, créateur du jeu vidéo Pokémon)
• Louis T. (humoriste québécois et chroniqueur télé)

Par ailleurs, plusieurs personnalités autistes écrivent et témoignent de leur vie en tant qu’Asperger et participe à la sensibilisation de la population. 

• Daniel Tammet (écrivain anglais, polyglotte et dôté d’une exceptionnelle mémoire due à sa synesthésie), 
• Josef Schovanec (écrivain, philosophe français),
• John Elder Robison (ingénieur dans la musique et écrivain américain), 
• Temple Grandin (professeure américaine en zootechnie),
• Marie Josée Cordeau (auteur et conférencière québécoise), 
• Jessica Laporte (graphiste et blogueuse québécoise)

Cette sensibilisation à cette forme d’autisme auprès du grand public passe également par la représentation de cette différence dans la culture populaire. Dès lors, depuis 2000 et la sortie du film Rain Man, les personnages dans des romans, des films, des séries télévisées et des jeux vidéos sont plus nombreux. Cette partie fera l’objet d’un autre dossier sur le quartier prochainement.