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#102 : Hantise (2/2)

Astrid et Raphaëlle ont maintenant deux morts sur les bras. Qui deviennent bientôt trois lorsque de nouvelles traces de sang sont découvertes dans la cave. Le duo s'intéresse alors à une ancienne habitante du lieu qui y a assassiné toute sa famille, 24 ans plus tôt. Elle est internée depuis dans un hôpital psychiatrique. Grâce à elle, les enquêtrices vont peu à peu réussir à remonter jusqu'aux origines des meurtres mais également (presque) résoudre tous les phénomènes inexplicables auxquels elles ont dû faire face durant leur enquête.

Popularité


4.2 - 10 votes

Titre VO
Hantise (2/2)

Titre VF
Hantise (2/2)

Première diffusion
07.03.2020

Première diffusion en France
13.03.2020

Diffusions

Logo de la chaîne France 2

France (inédit)
Vendredi 13.03.2020 à 21:55
3.47m / 16.4% (Part)

Logo de la chaîne La Une

Belgique (inédit)
Jeudi 12.03.2020 à 21:35

Logo de la chaîne RTS Un

Suisse (inédit)
Samedi 07.03.2020 à 21:55

Plus de détails

Réalisateurs : Hippolyte Dard & Elsa Bennett
Scénaristes : Alexandre de Seguins & Laurent Burtin

[Dans la cave de la maison de Max Ribaud]

*On voit le corps de Max Ribaud à côté duquel est tombée Raphaëlle. Raphaëlle souffle, elle a mal*

Raphaëlle : Aah… Non non, je vais pas y arriver là. Va falloir que vous appeliez les collègues.

Astrid : Moi ? Je dois appeler vos collègues.

Raphaëlle : Aah… S’il vous plait Astrid.

Astrid : Pourquoi ne le faites-vous pas vous-même ?

Raphaëlle : Je suis désolée. Mais là vous voyez bien on est dans une cave et on n’a pas de réseau.

Astrid : Ah. Mais… Commandant Coste, le téléphone ce n’est vraiment pas mon fort. Je n’ai pas préparé mon appel. C’est-c’est compliqué.

Raphaëlle : Ok, ok. Vous allez envoyer un sms à Nicolas ok ?

Astrid : Un message écrit c’est bien. *se dirige vers les escaliers pour remonter*

Raphaëlle : Et Astrid !

Astrid : Oui ?

Raphaëlle : Assurez-vous qu’il l’a bien reçu surtout.

Astrid : Bien reçu.

*Raphaëlle examine le corps*

Raphaëlle au cadavre : Voilà… Y a plus que toi et moi dans cette foutue cave là. Ouais…

*Bruit de porte*

Raphaëlle : Astrid ? *bruits inquiétants* Y a quelqu’un ? Ah !

*Le fantôme de la femme de chambre assassinée apparaît*

Raphaëlle effrayée : Ah ! Ah ! *s’évanouit*

 

{Générique}

 

[À l’hôpital]

*Raphaëlle se réveille soudainement quand Nicolas prend sa main*

Nicolas : Ça va ?

Raphaëlle souffle : Qu’est-ce qui s’est passé ?

Nicolas : Quand on est arrivé t’étais déjà inconsciente. Ça va ?

Théo : Astrid m’a tout expliqué, t’étais dans la cave de la maison hantée. T’as vu quelque chose ?

Raphaëlle : Rien du tout chéri. *secoue la tête* Rien du tout.

*Raphaëlle débranche sa perfusion et commence à se relever*

Nicolas : Et qu’est-ce tu fais là ? Tu vas pas partir comme ça.

Raphaëlle : Ben non non, je-je vais me rhabiller d’abord. En revanche, c’est dingue j’ai… *souffle* j’ai plus mal du tout.

Astrid : C’est normal on vous a perfusé 480 millilitres d’oxycodone, c’est comme de la morphine.

Raphaëlle récupère ses vêtements : Et ben c’est parfait.

Astrid : Non ce n’est pas parfait. Ce n’est pas parfait du tout, ce n’est pas un traitement. Non.

Nicolas : Elle a raison, hein ? Tu déconnes Raph.

Théo va vers elle : Maman… Tu devrais les écouter.

Raphaëlle enfile son pantalon : Oh vous êtes mignons tous les 3. C’est mignon de vous inquiéter pour moi comme ça… ce-c’est très mignon.

 

[Dans le couloir de l’hôpital]

Raphaëlle à Théo : On va te déposer sur la route, ok ?

Théo : Pfff… Et vous vous allez faire quoi ?

Nicolas : Je dois retourner à la crim.

Astrid : Nous devons nous rendre à la maison rue Frochot.

Raphaëlle en même temps : Nous aussi on va à la crim.

Théo : Oh, vous allez à la maison hantée, *colle ses mains comme pour supplier* emmenez-moi. Emmenez-moi s’il vous plait.

Raphaëlle : Non Théo, Théo, Théo… c’est pas un parc d’attraction, c’est une scène de crime.

Théo : Oh… C’est relou…

Nicolas le décoiffe gentiment : Et oh…

 

[Devant la maison de Max Ribaud]

*Astrid et Raphaëlle descendent de voiture et Raphaëlle semble bloquée à la vue de la maison*

Astrid : Voilà, vous avez trop forcé et maintenant vous n’arrivez plus à avancer.

Raphaëlle se met à avancer : Non, c’est pas ça Astrid. Y a un truc que je vous ai pas dit. Je voulais pas en parler devant Théo, il est déjà suffisamment agité comme ça avec cette maison.

Astrid : Je vous écoute.

Raphaëlle : Quand j’étais en bas, avant que je m’évanouisse… *pause* J’ai vu la femme de chambre… Et elle avait un… un tisonnier planté dans le ventre. Je-je sais ça paraît dingue mais… c’était si réel.

Astrid : D’accord.

Raphaëlle : Attendez mais c’est tout ce que ça vous fait ?

Astrid : C’est simplement un élément que nous devons prendre en considération parmi les autres éléments dont nous disposons déjà, il trouvera sa place dans l’équation au moment opportun.

Raphaëlle : Vous me sciez Astrid. Vraiment vous me sciez !

Astrid *en faisant un mouvement de cisaillement devant son ventre* : Je-je vous scie ?

Raphaëlle : Non mais c’est une expression, ouais.

Astrid : Ah. Je ne suis pas très à l’aise avec les expressions imagées.

Raphaëlle : Oui c’est vrai, je le sais pourtant. Je vous jure que je vais faire un effort.

Astrid : Merci Commandant Coste.

 

[Dans la cave]

*La police scientifique est en train d’effectuer des prélèvements*

Raphaëlle : Il est où Fournier ? Me dites pas qu’on l’a loupé !

Technicien de la scientifique : Ouais et pas qu’un peu. Ils ont enlevé le corps hier soir.

Raphaëlle : Attendez mais je suis restée combien de temps évanouie moi ?

Astrid : Vous êtes restée inconsciente à peu près 12 heures.

Raphaëlle : Non ?

Astrid : Si. Je pense que vous avez surtout dormi, c’était le soir Commandant et là nous sommes le matin, il est 11h20.

Raphaëlle : Ah ouais quand-même.

Technicien de la scientifique : Alors ce que je peux vous dire c’est que la victime a été poignardée ici même et qu’elle s’est lentement vidée de son sang.

*Astrid s’éloigne et repère des tâches de sang sur le mur*

Astrid : Trois types de tâches passives, projetées, transférées. Au niveau du 1 il s’agit clairement d’une tâche passive.

*Raphaëlle et le technicien de la scientifique s’approchent pour voir ce qu’elle a vu*

Astrid : L’arc parabolique formé ici est spécifique aux tâches projetées.

Technicien de la scientifique : Ouais mais ça s’est pas du tout lié au couteau, c’est trop loin.

Astrid : A en croire le diamètre et la forme des tâches, il y a un faisceau d’indices concordants qui indique que la victime a été frappée à coups de poings.

Technicien de la scientifique : Euh ça va merci, je connais mon boulot.

Raphaëlle : Vous inquiétez pas, elle fait souvent ça.

*Raphaëlle et le technicien de la scientifique observe les tâches de sang vues par Astrid*

Technicien de la scientifique : Ben on avait aucune raison de prêter attention à ça. Et puis Fournier n’avait relevé aucun hématome sur la victime. Et ça c’est des tâches très anciennes, c’est pas lié à cet homicide.

Raphaëlle : Oui ben vous ferez quand-même des relevés. Hum ?

*Le technicien de la scientifique soupire et se met au travail. Raphaëlle explore la cave*

Technicien de la scientifique au loin : Steph, tu fais les relevés de traces de sang sur le mur, je m’occupe des photos.

*Raphaëlle a trouvé une entrée*

Raphaëlle en essayant d’ouvrir : Ah mais c’est dingue ça ! On l’avait pas vu ça Astrid. Y a un accès ici. *Raphaëlle réussit à ouvrir la trappe* Ouais… Ouais, le meurtrier a très bien pu la connaître et arriver par là. *rentre dans la cave* Astrid ? *se retourne sur ses pas* Astrid ? *s’approche et désigne la direction d’où elle vient pour lui en parler*

Astrid : Ce sont des sacs de farine.

Raphaëlle : Ah ben oui oui, oui oui. En effet, le premier proprio était boulanger. Ces sacs doivent être là depuis plus d’un siècle. *allait continuer en lui parlant de l’entrée qu’elle a trouvé mais est coupée par Astrid*

Astrid : Il faut que je m’éloigne. Cette odeur, c’est très agressif.

Raphaëlle : C’est marrant, moi je sens rien… Peut-être de l’humidité ‘fin une odeur de cave quoi.

Astrid : Non non non non, je suis hypersensible à de nombreux facteurs extérieurs comme les lumières fortes ou l’environnement sonore ou alors les odeurs et l’odeur que je sens ici n’a rien à voir avec une odeur de cave, non, c’est amer, c’est âcre, c’est très agressif. Il faut que je m’éloigne. Je m’éloigne. *part*

Raphaëlle : Ok. Euh… Les gars, ça vous ennuierait de me faire des prélèvements là sur les sacs ?

*Le technicien de la scientifique hoche la tête. Raphaëlle part pour suivre Astrid*

Raphaëlle : Astrid ?

 

[Dans la maison à l’entrée de la cave]

Nicolas en tapant contre la paroi du placard : C’est un décor. Le placard a carrément été construit autour de la porte pour condamner la cave.

Raphaëlle : Pas seulement pour la condamner, pour la camoufler et ça date pas d’hier, quand j’en ai parlé à Carole Ribaud, elle avait l’air de tomber des nues. En cinq ans dans cette maison, elle savait même pas qu’il y avait une cave.

Nicolas : En tout cas, contrairement à ce qu’on pensait, c’est pas Ribaud qui a plastifié la voiture de Karlishian. D’après Fournier il était déjà en train d’agoniser dans sa cave.

Raphaëlle : Tué par le couteau de sa propre cuisine.

Nicolas : Hum. Le tueur a pris le premier truc qui lui tombait sous la main. Peut-être une bagarre qui a mal tourné.

Raphaëlle : Non, c’est pas possible, il y aurait des hématomes sur le corps ou des traces de lutte.

Nicolas : C’est pas faux.

Raphaëlle : Reste à savoir s’il y a un lien avec la mort de Maître Karlishian. *regarde par la fenêtre*

Astrid : Un verrou.

Raphaëlle : Mais oui bien sûr, comme sur l’entrecroisé de Boer.

Astrid : Exactement.

 

[À l’extérieur de la maison]

Raphaëlle à la voisine : Bonjour.

Concierge : Bonjour.

Raphaëlle à un collègue : C’est bon merci.

*Astrid arrive*

Concierge : J’avais du courrier pour euh… Monsieur et Madame Ribaud.

Raphaëlle : Je vais le prendre.

Concierge : Ok.

Raphaëlle : Ça fait longtemps que vous travaillez ici ?

Concierge : Ah mes parents ils ont pris leur loge en 1959 et moi j’ai pris leur suite. Je suis née ici pour ainsi dire.

Raphaëlle : Vous connaissez bien la maison alors ?

Concierge : Elle a fait une nouvelle victime c’est ça ? C’est la malédiction qui continue. *fait le signe de la croix*

Raphaëlle : Vous deviez avoir le même âge que Laure Gana, si vous avez grandi ici, vous avez dû la connaître.

Concierge : Ouais quand on était petites, on était cul et chemise.

Raphaëlle : Ça a dû vous faire un choc hein ?

Concierge : Ouais… Évidemment hein… Mais on était plus vraiment amies quand c’est arrivé. Faut dire que elle elle entrait au lycée et moi j’arrêtais les études… Elle trainait avec des mecs beaucoup plus âgés que nous hein.

Raphaëlle : Quel genre de gars ?

Concierge : Ah j’en sais rien moi. Ils passaient leur temps dans une espèce de squat qu’elle avait installé dans la cave.

Raphaëlle : Hum. Ça veut dire que la cave était pas fermée à l’époque.

Concierge : Pourquoi ils l’ont fermée la cave ?

*Astrid tape sur le bras de Raphaëlle*

Raphaëlle : Oui, Astrid un instant. L’accès était camouflé en fait.

*Astrid lui tape une deuxième fois sur le bras*

Raphaëlle : Oui Astrid !

Astrid : Il ne faut pas interrompre les gens quand ils parlent.

Raphaëlle : Ah bah oui.

Astrid : Mais nous devons aller à la documentation criminelle. Maintenant.

*Astrid part et Raphaëlle se retourne vers la concierge*

Raphaëlle : Je vous remercie.

*Raphaëlle part à son tour*

Concierge : Merci.

Raphaëlle : Astrid, je peux savoir ce qui se passe ? Vous m’expliquez ?

Astrid : Non pas le temps !

 

[Au service de documentation criminelle]

*Astrid cherche dans les dossiers*

Astrid : Connaissez-vous les possédés de Pont-Saint-Esprit ?

Raphaëlle : J’aurai aimé vous dire oui mais… non, ça me dit rien, non.

Astrid : Ah. 1951, 7 morts, 50 personnes internées dans des hôpitaux psychiatriques, 250 touchées par des symptômes plus ou moins sévères dans le même village. Ah. C’est là. L’enquête a démontré que toutes les victimes avaient acheté leur pain dans la même boulangerie et conclut à une intoxication d’origine criminelle.

Raphaëlle : Le joli conte pour enfants. Je vais la raconter à mon fils ce soir, tiens. Qu’est-ce que ça a à voir avec nous ?

Astrid : En réalité, le responsable de cette épidémie de psychose n’était autre qu’un parasite propre à la farine de seigle, reconnaissable à son odeur âcre, amère, très désagréable.

Raphaëlle : Comme les sacs dans la cave ?

Astrid : Absolument. *tend le dossier à Raphaëlle qui le prend* Doucement avec le dossier. Ce parasite s’appelle l’ergot de seigle et il a pour particularité de générer du diéthylysergamide.

Raphaëlle : Du LSD ?

Astrid : Absolument.

Raphaëlle : Et ben ça m’étonne pas qu’il y ait des phénomènes étranges dans cette maison. Mais alors ce que j’ai vu dans la cave, c’était…

Astrid : Vous étiez sous l’emprise d’un puissant psychotrope Commandant Coste. C’est une explication tout à fait plausible.

Raphaëlle : Et Laure Gana. Elle passait sa vie dans cette cave, c’était son squat. Elle a dû en respirer un paquet de cette merde.

Astrid : De l’ergot de seigle ?

Raphaëlle : Oui.

Astrid : Hum. Ce-cela pourrait expliquer sa folie meurtrière et l’irrationalité de son comportement encore aujourd’hui. Elle pourrait faire l’objet d’un syndrome post-hallucinatoire persistant.

Raphaëlle : Elle est restée perchée toute sa vie quoi. Donc pas de fantôme, pas de possession. Elle a fait un bad trip.

Astrid : Un bad trip. Je ne sais pas ce qu’est un bad trip. Mais si vous voulez parler d’un état de forte altération des perceptions lié à une défaillance du système nerveux central, alors vous avez parfaitement raison Commandant Coste. *attend une réponse de Raphaëlle qui semble perdue dans ses pensées* Ce-C’est cela ?

Raphaëlle : Oui c’est ça oui.

Astrid : Un bad trip. Vous aves fait un bad trip Commandant Coste. Huh Huh.

 

[À l’institut médico-légal]

Madame Ribaud : Il était là… à seulement quelques mètres de moi… J’aurais pu le sauver.

Raphaëlle : Vous pouviez pas savoir Madame Ribaud.

Madame Ribaud : Je lui avais dit que cette maison portait malheur. Il a pas voulu me croire.

Raphaëlle : C’est pas la maison qui a tué votre mari, c’est une personne bien réelle.

*Madame Ribaud soupire. Les deux femmes arrivent à la hauteur de Diego*

Raphaëlle : Je vous laisse. *part*

Diego : Je suis Diego, l’associé de Max.

*Madame Ribaud commence à pleurer et Diego lui prend les mains*

Diego : Il était comme un père pour moi. Je sais qu’on s’est jamais rencontré mais… si je peux faire quelque chose.

 

[Dans la salle d’autopsie]

*Astrid attend en regardant sa montre. Raphaëlle arrive*

Raphaëlle : Ça va Astrid ?

Astrid : J’ai laissé mon casque anti-bruit à la documentation criminelle.

Raphaëlle : Ok. On attend le rapport de Fournier, on fait un saut de plus à la crim et on va chercher votre casque anti-bruit tout de suite après à la doc. Ça vous va ?

Astrid : Un saut de plus…

Raphaëlle : Alors Fournier, qu’est-ce qu’on a cette fois ? Étouffé par un ectoplasme ? Étranglé par une dame blanche ? Un cas de combustion spontanée peut-être ?

Fournier : Non, la victime est décédée des suites d’une hémorragie provoquée par des lésions à l’abdomen à l’arme blanche. Voilà, Max Ribaud s’est vidé de son sang et il a mis plusieurs heures à mourir. *à Astrid* Euh… Là vous ne voyez rien d’original, cette fois ?

*Raphaëlle le regarde de travers*

Raphaëlle : Vous avez fait la toxicologie ?

Fournier : La base, oui oui. Des traces infimes d’alcool mais enfin pas de quoi fouetter un chat. Et pas de traces de scopolamine non plus, je sais pas pourquoi j’ai vérifier mais j’ai vérifié.

Raphaëlle : C’est beaucoup plus costaud ce qu’on recherche. Du LSD.

Fournier : Du LSD ? Ben pourquoi ce type aurait pris du… Ouais bon j’arrête de poser des questions, je sens que je vais pas aimer les réponses.

Raphaëlle : On vous expliquera, promis.

Fournier : Par contre, il y a autre chose hein. Euh… j’ai comparé le sang de la victime avec les résultats de la scientifique sur les projections identifiées sur le mur, il y a aucun lien avec Max Ribaud et la scientifique a estimé qu’elles remontaient à une trentaine d’années. *tend le rapport à Raphaëlle qui le prend*

Raphaëlle se rapprochant d’Astrid pour lui montrer le rapport : Ça correspond plus ou moins à l’époque où Laure Gana a été prise de sa folie meurtrière, non ?

Astrid : Impossible, il n’y a aucun faisceau d’indices concordants. Je connais le dossier du familicide, le dossier du 9 novembre 1995, aucun meurtre n’a été commis dans la cave. De plus, le groupe sanguin des projections de sang ne correspond à aucun des membres de la famille, il appartient au groupe AB négatif, ce groupe est extrêmement rare, à peine 1% de la population, à peine.

Raphaëlle : Il y a sans doute eu un autre meurtre il y a 30 ans dans cette maison.

Astrid en regardant sa montre : Hum hum.

Raphaëlle voyant qu’elle n’est pas bien : Oui. Oui oui. Oui. On… on y va. Maintenant. Oui, on y va.

*Raphaëlle part et regarde derrière elle pour vérifier qu’Astrid la suit*

 

[Au commissariat]

Raphaëlle assise sur un bureau : On a certainement à faire à un cold case vieux de 30 ans.

Nicolas faisant les cent pas : Ok donc tu penses qu’il y a un lien entre ce cold case et le meurtre de Ribaud ?

Raphaëlle : Et même avec la mort de l’avocat si tu veux mon avis.

Nicolas : Et tout ça à 30 ans d’intervalle.

Raphaëlle se lève et commence à marcher : Le seul lien qu’on ait pour l’instant, c’est qu’ils étaient ensemble dans la même fac. Mais il doit y avoir autre chose.

Nicolas : Et Laure Gana ?

Astrid appuyée sur un bureau et tapant ses doigts sur sa main : C’est le verrou. Je-je n’ai pas mon casque anti-bruit.

Nicolas à Arthur : Elle était à la fac elle aussi ?

Arthur : Non, non, elle était au lycée, en terminale.

Raphaëlle : La fac c’est déjà un point de départ. Je vais voir là-bas. *se retourne vers là où Astrid était mais elle est partie* Astrid vous venez ave-… *regarde autour d’elle* Astrid ? *hausse les épaules* Elle a encore foutu le camp…

 

[Dans la rue]

*Astrid marche mais la lumière des lampadaires et les bruits de la ville la dérangent et la désorientent, elle traverse donc sans faire attention et manque de se faire renverser par quelqu’un en trottinette électrique*

Homme en trottinette : Oh ! Fais gaffe !

*Astrid est très désorientée, cette fois elle manque de se faire renverser par des voitures qui la klaxonnent ajoutant donc aux bruits qui la perturbent*

 

[Au service de documentation criminelle]

*Astrid a fini par arriver à la documentation criminelle et est maintenant assise par terre, adossée à une étagère pleine de dossiers*

 

[Flashback – Documentation criminelle]

Angus : Écoute, j’ai tout fait pour maintenir Astrid dans un cursus scolaire normal.

Gaillard soupire : Je sais… Tu m’as raconté.

Angus : Ça devient trop difficile là. *pause* Je te demande pas ça seulement parce que t’es un ami. Astrid a vraiment du talent, je sais qu’elle peut être utile et être utile c’est le premier pas vers la confiance en soi. Pas vrai ma chérie ? *regarde Astrid* Je sens qu’elle peut faire des étincelles chez toi.

Gaillard : Qu’est-ce qui te laisse penser ça ?

Angus : Y a plein de choses qui sont compatibles avec son autisme ici : l’ordre, le silence, la rigueur… Elle en connaît déjà beaucoup sur les comptes-rendus d’enquête. Un peu trop pour son âge. *pause* Tu veux bien faire un essai ? Voir si elle trouve sa place.

Gaillard : On pourrait peut-être partir sur un stage pour commencer. Qu’est-ce que t’en penses Astrid ? Tu penses être qualifiée ?

Astrid : Je suis qualifiée.

Gaillard : Très bien. Alors bienvenue au service de la documentation criminelle.

Astrid : Merci, merci Monsieur.

 

[Fin du flashback – Retour à la documentation criminelle dans le présent]

*Gaillard arrive et trouve Astrid toujours assise par terre dans son coin. Il va jusqu’à elle et s’accroupit à côté d’elle*

Astrid sanglotant : Il y a trop de parasites. Trop de paramètres. C-c’est trop difficile. Je n’en suis pas capable.

Gaillard : Je te l’avais dit pourtant.

Astrid : Mais je dois être capable. Ils ont besoin de moi. Je suis utile.

Gaillard : Mais bien sûr Astrid que t’es utile. Mais à quel prix ? Tu veux que ça finisse mal ?

Astrid : Non. Je veux juste pouvoir gérer les imprévus. Ne pas être obligée de m’adapter en permanence aux autres. Cela demande tellement d’énergie.

Gaillard : Tu t’écoutes pas assez. T’as l’air épuisée.

Astrid : Je suis capable. Je suis qualifiée.

Gaillard : Je sais Astrid, je sais. Mais t’es aussi vulnérable.

Astrid : Ce n’est pas juste. Ce-ce n’est pas juste.

Gaillard : Je vais te ramener chez toi hein ? Comme ça tu te reposeras. Hein ?

 

[Chez Digenvez, un journaliste d’investigation]

Raphaëlle : Je suis passée au bureau des anciens élèves d’Assas. On m’a dit qu’un journaliste d’investigation avait les mêmes centres d’intérêts que moi. Je me suis dit que ça pourrait faire une conversation intéressante.

Digenvez : J’en serais pas si sûr à votre place. *lui offre un café*

Raphaëlle : Soyez pas si négatif.

Digenvez : Ben… un journaliste tenu par le secret des sources et une flic tenue par le secret de l’instruction… ça peut vite devenir chiant non ? *se sert un café*

Raphaëlle : On peut toujours essayer. *pause* Tenez, je vais faire le premier pas. Ludovic Karlishian et Maxime Ribaud, on m’a dit que vous aviez posé des questions à leurs sujets il y a pas longtemps. Je cherche un lien entre eux mais pour l’instant j’ai rien à part la promotion de 1995.

Digenvez : Je pourrais vous parler du sujet de mon prochain bouquin mais j’en ai encore parlé à personne. Même mon éditeur l’ignore.

Raphaëlle : Et pourquoi ?

Digenvez : Parce qu’il concerne des gens importants qui pourraient m’empêcher de faire mon travail.

Raphaëlle : Karlishian, Ribaud… Ça m’a pas l’air d’être des si gros poissons…

Digenvez : Ben disons qu’ils sont peut-être pas tous seuls à nager là-dedans. Je veux pas me la jouer solo mais c’est à prendre ou à laisser. Je vous parle, mais je vous donnerai pas mes sources.

Raphaëlle : Je suis prête à jouer le jeu.

Digenvez : Je fais des recherches sur le militantisme d’extrême droite dans les années 90 dans les facs de droit et les grandes écoles.

Raphaëlle : Pourquoi les années 90 ?

Digenvez cherche un document : Parce que grosso modo c’est la génération qui est aujourd’hui aux postes clés du pouvoir, de l’administration, des grandes entreprises… *trouve le document et le tend à Raphaëlle qui le prend* Tenez. C’est la liste des membres d’une organisation étudiante nommée Nation Nouvelle.

Raphaëlle : Subtile.

Digenvez : Comme vous dites. Elle a été créée en septembre 1994, dissoute fin décembre 1995. 21 membres dont vos deux lascars.

Raphaëlle : Tarquin ? C’est le mec que défendait Karlishian.

Digenvez : Vous commencez à comprendre pourquoi mon bouquin va pas plaire à tout le monde ?

 

[Au bureau de Tarquin]

Nicolas voix au téléphone : Ribaud, Karlishian et Tarquin tous les 3 anciens militants d’extrême droite ? Comment on a pu passer à côté de ça ?

Raphaëlle au téléphone : Tu penses bien que Tarquin a tout fait pour effacer son passé douteux quand il est entré en politique.

Nicolas voix au téléphone : Ouais ‘fin s’il a réussi à cacher ça comme ça, *on le voit marcher dans le commissariat* ça va être dur d’avoir des infos sur ce dossier.

Raphaëlle voix au téléphone : Oui ben parfois *on la voit marcher dans le couloir du bâtiment où se situe le bureau de Tarquin* quand on peut pas entrer dans le bois pour chercher le loup, il faut le faire sortir.

Nicolas voix au téléphone : Attends *on le voit au commissariat* c’est quoi cette histoire de loup Raph ? Tu vas faire quoi ?

*On revient sur Raphaëlle*

Raphaëlle au téléphone : L’attaquer pour qu’il fasse un faux pas. Bon faut que je te laisse.

*On retourne sur Nicolas*

Nicolas au téléphone : Raph ? Raphaëlle ? A-Allô ? *regarde son téléphone* Ah putain…

*On revient encore une fois sur Raphaëlle au bureau de Tarquin. Elle tape à une porte*

Voix derrière la porte : Oui je pense qu’on est pas à l’abri de ce.. *Raphaëlle ouvre la porte* de ce…

Tarquin : Commandant. Vous avez avancé sur la mort de Ludovic ? Si je peux faire quoi que ce soit pour vous aider.

Raphaëlle : Vous pourriez peut-être m’en dire un peu plus sur Nation Nouvelle ?

Tarquin aux hommes présents dans la salle : Messieurs s’il vous plait.

*Les trois hommes récupèrent leurs documents et sortent. Tarquin se lève*

Raphaëlle : Si vous voulez m’aider à trouver l’assassin de votre ami, il va peut-être falloir commencer par me dire la vérité.

*Tarquin fait le tour pour se placer devant son bureau*

Tarquin : Je sais pas de quoi vous vous parlez.

Raphaëlle : Moi je pense que vous voyez très bien de quoi je parle. J’ai vu des documents chez un journaliste. Des documents qui vont pas tarder à vous péter à la gueule et puis quelque chose de bien.

Tarquin : Écoutez Commandant, vous devriez chercher au bon endroit. Toutes les vérités ne sont pas bonnes à dire.

Raphaëlle : C’est une menace ?

*Tarquin s’assoit à son bureau*

Tarquin : Je suis un élu de la République Madame.

Raphaëlle : Et moi, un officier de police judiciaire.

Tarquin : Hum. Et bien justement, vous devriez faire attention, les carrières sont… fragiles dans la police.

Raphaëlle : En politique aussi vous savez. Une info sort et tout s’arrête bêtement.

Tarquin : Vous devriez pas être aussi sûre de vous Commandant.

Raphaëlle : Je sais, tout le monde me dit ça. Mais quand je sens qu’on me cache quelque chose, je deviens butée, c’est plus fort que moi. Et vous pouvez me croire. Je finis toujours par trouver ce que je cherche. Bonne journée. *part*

 

[Au commissariat]

*Raphaëlle arrive au commissariat*

Nicolas la voit passer : Raph.

Raphaëlle continue son chemin vers son bureau : Ouais ?

Nicolas : Me dis pas que t’as fait une connerie.

Raphaëlle cherche quelque chose sur son bureau : Moi ?

Nicolas la rejoint à son bureau : Oui toi !

Raphaëlle : Oh, ça va, j’ai juste été faire un peu de jardinage. J’ai planté ma graine, on va voir si j’ai la main verte.

Nicolas : Donc t’es allée voir un conseiller régional en plein exercice sans commission rogatoire pour l’agresser sur son lieu de travail ? Super.

Arthur : Commandant ! J’ai peut-être trouvé quelque chose. Bon c’est un peu tiré par les cheveux mais…

Raphaëlle se dirigeant vers le bureau d’Arthur : Vas-y, dis toujours. Au point où on en est de toute façon.

Arthur : J’ai essayé de m’intéresser un peu à Laure Gana. Jusque-là on avait regardé que son lien avec Ribaud, c’est-à-dire Esperito Santo, mais j’ai découvert qu’avant, elle était dans une institution catholique.

Nicolas : Hum hum.

Raphaëlle : Et ?

Arthur : La grand-mère de Laure Gana pensait que sa petite-fille était possédée. Elle a fait appel à un exorciste.

Nicolas : À un exorciste, sérieux ?

Arthur : Ouais. Sérieux. C’est le père Bouilloux. Il a d’ailleurs joué un rôle direct dans le dossier, il a été le premier militant de l’irresponsabilité pénale de la jeune fille.

Raphaëlle : Tu sais où on peut le trouver ?

Arthur : Il est responsable de l’exorcisme au diocèse de Paris.

*Raphaëlle part*

Nicolas : Attends Raph. Tu vas pas aller voir un prêtre exorciste là ?

Raphaëlle récupère ses affaires : Jamais là où on m’attend. Hum. Et, ça pourrait faire une super épitaphe ça non ?

*Nicolas la regarde partir et retourne à son bureau*

 

[Dans une église]

Père Bouilloux : C’était mon premier cas important. Je venais d’arriver au service de l’exorcisme.

Raphaëlle : Alors vous pensez que Laure Gana était possédée quand elle a assassiné toute sa famille ?

Père Bouilloux : Assurément. C’était pas Laure Gana que j’avais en face de moi mais une femme de chambre du XIXe siècle.

Raphaëlle : Pardonnez-moi mon père, mais on a des bonnes raisons de penser qu’elle a agit sous l’effet d’un psychotrope, hein.

Père Bouilloux : Laure Gana m’a donné beaucoup de détails concernant sa jeunesse dans un village du Morvan, concernant sa montée à Paris en 1889, concernant ses parents humbles paysans dont l’intégralité du cheptel avait été détruit par la maladie du charbon. Je ne vois pas comment une jeune fille née en 1974 aurait pu inventer tout ça.

Raphaëlle : Bon enfin en attendant, elle est toujours possédée par la bonne, hein. Excusez-moi mon père, je ne veux pas être désagréable mais… il aurait pas un peu foiré votre exorcisme là ?

Père Bouilloux : Laure Gana se réfugie dans une double personnalité, ça la protège. Est-ce que vous connaissez Jung, le père de la psychologie analytique ?

Raphaëlle : Oui, comme tout le monde oui.

Père Bouilloux : Pour Jung, un fantôme est moins une disparition qu’une invention de l’esprit. Le fantôme provient d’une disparition. Ce qui nous hante, c’est le manque, euh… l’oubli. Et des vides, Laure Gana n’en manque pas.

Raphaëlle : Quand vous parlez de vides mon père, vous voulez parler de vides laissés par sa famille ?

Père Bouilloux : Mmh… Celui-là ou d’un autre vide. Quand elle a assassiné toute sa famille, Laure Gana était enceinte de plusieurs mois.

 

[Sur le parvis de l’église]

Raphaëlle au téléphone : D’après le curé, l’enfant est né sous X mais l’info a été soigneusement cachée par l’institut et la famille. Ils ont voulu préserver l’enfant du massacre qui a précédé sa naissance.

Arthur voix au téléphone : Et vous pensez que *on voit Arthur dans les escaliers du commissariat* ça pourrait être Ribaud le père de l’enfant et que c’est pour ça qu’il aurait pris Laure Gana en charge ?

Raphaëlle voix au téléphone : On peut toujours vérifier *on revient sur Raphaëlle* Contacte le Conseil National pour l’Accès aux Origines Personnelles. On cherche un enfant né sous X, mère génitrice : Laure Gana.

 

[Au service de documentation criminelle - Accueil]

Raphaëlle en arrivant à l’accueil : Bonjour, j’aimerai voir Astrid Nielsen.

Employé de la documentation arrêtant son inhalation : Ah, Commandant, Mademoiselle Nielsen n’est pas là aujourd’hui. Désolé.

Raphaëlle : Vous pouvez lui laisser un message ?

*L’employé de la documentation essaie de remettre ses lunettes mais il y a trop de buée donc il les enlève à nouveau et lui tend un bloc-notes et un stylo. Raphaëlle prend le stylo*

Gaillard en arrivant : Commandant. Je peux vous dire un mot en privé ?

Raphaëlle repose le stylo : Bien sûr.

*Gaillard part et Raphaëlle le suit*

 

[Au service de documentation criminelle – Salle des dossiers]

Gaillard : Tout cela n’est pas bon pour Astrid. Elle a fait un shutdown. C’est pour ça qu’elle est partie.

Raphaëlle : Un shutdown ? Qu’est-ce que c’est ?

Gaillard : Un burnout.

Raphaëlle : Un burnout ?! Mais attendez, je comprends pas, jusqu’ici tout se passait bien.

Gaillard : Vous ne réalisez pas ce que ça lui coûte toutes ces interactions sociales, c’est épuisant pour elle. Mais elle ne s’en rend pas forcément compte alors quand elle atteint le trop plein, elle peut s’effondrer d’un coup.

Raphaëlle : Ok. Bon… Elle est où là ?

Gaillard : Je l’ai renvoyée chez elle. Vous ne pouvez pas lui forcer la main.

Raphaëlle : C’était pas mon intention.

*Astrid les observe et les écoute, cachée derrière une étagère*

Gaillard : En tout cas c’est terminé.

Raphaëlle : Comment ça c’est terminé ?

Gaillard : Ah vous ne travaillez plus avec elle. C’est terminé.

Raphaëlle : Mais vous ne pouvez pas faire ça ! Et puis c’est à elle de décider.

Gaillard : Si je peux très bien faire ça, je suis son tuteur. Astrid est handicapée, elle n’est pas responsable. Elle peut pas être lâchée comme ça dans la nature.

Raphaëlle : Mais elle est pas lâchée dans la nature. Je suis là moi. On est une équipe.

Gaillard : N’insistez pas Commandant Coste. Demain j’enverrai un courrier au divisionnaire. C’est pour son bien.

 

[À l’appartement de Raphaëlle]

*Raphaëlle est assise sur le canapé une tasse à la main, elle est triste. Théo lit un livre assis devant la table basse*

Théo : C’est à cause de la maison hantée que t’es triste comme ça maman ?

Raphaëlle : C’est à cause de quelqu’un qui empêche quelqu’un de faire ce pour quoi elle est douée. Et aussi parce que j’ai du mal à comprendre ce quelqu’un. Le deuxième quelqu’un…

Théo la coupe : Oui, c-c’est Astrid quoi.

*Raphaëlle lui sourit. Son téléphone se met à vibrer, elle décroche*

Raphaëlle au téléphone : Coste. *pause* Quoi ? *pause* Touchez à rien, j’arrive.

*Elle raccroche et regarde Théo avec un regard désolé*

Théo : Vas-y maman. T’inquiètes, je me débrouillerai pour le diner.

Raphaëlle : Merci chéri.

 

[Chez Digenvez, le journaliste d’investigation]

*Digenvez ramasse des papiers éparpillés sur le sol*

Digenvez : Deux types cagoulés sont rentrés chez moi. Ils venaient pas pour les étreignes. Ils ont défoncé la porte.

Raphaëlle : Attendez c’est fou ça… En plein jour comme ça ?!

Digenvez : Ben oui en plein jour. Ils ont retourné l’appartement, j’ai rien pu faire.

Raphaëlle : Bon, ils… vous ont pris quelque chose ?

Digenvez : Ben oui bien sûr, la plupart des preuves que j’avais sur Nation Nouvelle ont disparues. *pause* C’est vous qui avez parlé à Tarquin ?

Raphaëlle : Je l’ai un peu bousculé… mais j’ai pas cité votre nom.

Digenvez : Non mais vous m’avez bien trouvé vous en passant par la fac. Vous pensiez qu’il allait faire quoi ?

Raphaëlle : Bon écoutez, je vais appeler les collègues, des gens de confiance. Et on va faire sortir cette affaire.

Digenvez : Pour que cet appartement soit envahi par les flics ? Non, non, non s’il vous plait, n’aggravez pas la situation. Vous savez pas de quoi ils sont capables. C’est pas un jeu. Ils tirent à balles réelles.

 

[À l’appartement de Raphaëlle]

*Raphaëlle rentre chez elle, elle allume la lumière, quitte son blouson et pose sa carte et son téléphone sur la table basse et son arme sur une étagère de la cuisine. Elle monte ensuite vérifier que Théo dort avant de redescendre. Elle est sur le point de se servir un verre d’eau quand elle voit que la porte menant vers l’extérieur est ouverte. Elle remonte alors*

Raphaëlle : Théo ?

*Elle ouvre la porte de la chambre de Théo et allume la lumière avant de soulever la couverture pour ne découvrir que des oreillers*

Raphaëlle paniquée : Théo. Théo ? *elle redescend, prend son téléphone et compose un numéro puis récupère son arme* Digenvez ? C’est Coste. Je crois qu’ils ont enlevé mon fils. Vous pensez que Tarquin est capable d’une chose pareille ? *elle récupère ses clés, son manteau et se dirige vers la porte et raccroche* Oh merde, merde…

*Raphaëlle ouvre la porte et tombe nez à nez avec Astrid sur le point de frapper*

Raphaëlle : Astrid. Qu’est-ce que vous faites là ?

Astrid : Il y a un problème avec Théo.

Raphaëlle : Vous savez qu’il a disparu ?

Astrid : Oui. Je sais où il est.

Raphaëlle : Quoi ?!

*Raphaëlle ferme la porte de chez elle*

 

[Dans la maison de Max Ribaud]

*Théo explore la maison avec une amie*

Sidonie : Il y a eu combien de morts dans cette maison déjà ?

Théo : La femme de chambre… les deux autres occupants… le triple familicide et… le tout dernier. Ça doit faire 7. Y en a peut-être même plus hein.

Sidonie : Carrément flippant.

Théo : Viens, on va chercher l’entrée de la cave.

Sidonie : T’es sûr ?

Théo : Ouais t’inquiètes.

 

[Devant la maison de Max Ribaud]

*Astrid et Raphaëlle viennent d’arriver et sortent de voiture*

Raphaëlle : Pourquoi vous me l’avez pas dit plus tôt ?

Astrid : Parce que je devais faire un choix. À l’hôpital, Théo m’a demandé de l’accompagner ici avec son amie. Évidemment, j’ai dit non. Mais ensuite il m’a demandé de ne surtout pas vous en parler et là, je me suis retrouvée dans une impasse. Déontologiquement, il fallait que je vous le dise mais moralement je lui avais fait une promesse.

Raphaëlle : Bon ben vous avez fait le bon choix.

Astrid : Merci.

Raphaëlle : J-je vous jure que si je l’attrape ce petit con, je le tue.

Astrid : Commandant Coste, je crois que vous vous laissez emportée par vos émotions. Tuer votre fils n’arrangera rien. En plus c’est interdit par la loi.

 

[Dans la cave de la maison]

*Théo entre dans la cave et voit le sang de Max Ribaud*

Théo : Oh la vache ! On-on voit encore du sang.

*Sidonie entre à son tour et Théo explore plus la cave*

Théo : Y a rien par là… ça te dit qu’on aille au grenier ?

*Un bruit de porte retentit. Théo se retourne*

Théo : Sidonie ? Sidonie ?

*Sidonie semble pétrifiée, Théo se retourne alors dans la direction de son regard*

Raphaëlle en allumant sa lampe torche : Ça va ? Je vous dérange pas trop ? *pause* Je vais procéder dans les règles. Intrusion dans un domicile privé sous scellé. Je vais devoir vous coffrer.

*Sidonie et Théo échangent un regard*

 

[Dans la rue devant chez Sidonie]

*Raphaëlle parle à la mère de Sidonie pendant que Théo et Astrid l’attendent dans la voiture*

Astrid : Je ne sais pas si j’ai fait le bon choix. Entre trahir votre promesse ou mentir à votre mère.

Théo : C’est pas grave.

Astrid : Vous ne me ferez certainement plus jamais confiance.

Théo : Bien sûr que si. C’est moi qui vous ai mise dans une situation pas facile.

Astrid : Mais je ne comprends pas. Je ne mérite plus votre confiance puisque je l’ai trahie.

Théo : Euh… La confiance, c’est prendre un risque. En parlant de risque, je vais me faire engueuler moi. Maman se met pas souvent en colère mais quand elle s’énerve, c’est rock’n’roll…

Astrid : Ah.

Théo : Elle est comment votre mère à vous ?

Astrid : Je ne sais pas. Je ne l’ai pas connue.

Théo : Désolé.

Astrid : Ne soyez pas désolé. Elle ne m’a pas manqué puisque je ne l’ai pas connue. *pause* Bonne nuit Théo. Et bon courage.

*Astrid sort de la voiture alors que Raphaëlle finit de parler avec Sidonie et sa mère*

Raphaëlle au loin : Au revoir Sidonie.

*Raphaëlle se dirige vers la voiture*

Raphaëlle : Merci de m’avoir dit la vérité Astrid.

Astrid : Je suis désolée d’être partie si soudainement hier.

Raphaëlle : Non, non vous excusez pas.

Astrid : J’essaie de gérer au mieux mes limites mais parfois je me laisse encore surprendre. Tout cela est encore très nouveau pour moi.

Raphaëlle : Je sais bien. Écoutez, si vous voulez arrêter, vous en avez le droit. Personne peut vous forcer à faire quelque chose que vous avez pas envie de faire, voilà…

Astrid : Je ne vais pas vous lâcher dans la nature Commandant. On est une équipe. *Raphaëlle sourit* Et pour Théo, ne l’engueulez pas trop fort, hum.

*Astrid part, Raphaëlle la regarde partir*

Raphaëlle : Bonne nuit Astrid.

*Raphaëlle ramène ses yeux sur Théo*

 

[Au commissariat le lendemain matin]

Raphaëlle : J’ai eu la peur de ma vie, j’ai cru que Tarquin l’avait enlevé, je me suis fait de ces films.

*Ils sortent de la salle de repos pour aller à leurs bureaux*

Nicolas : Mais pourquoi tu m’as pas appelé ?

Raphaëlle : Oh je sais pas, j’ai pas osé. J’étais sure que t’allais m’engueuler.

Nicolas : Mais attends Raph’… Tu me fais plus confiance ou quoi ? On est une équipe, merde.

Raphaëlle soupire : Oui je sais, j’ai été bête… Et puis apparemment c’est de famille parce que regarde… *elle tend son téléphone à Nicolas pour lui montrer des photos* Non mais il a pris des photos sur la scène de crime comme si de rien n’était. T’y crois toi ? *Nicolas rit en prenant le téléphone* C’est pas drôle, attends…

Nicolas en zoomant sur la photo : Attends c’est quoi ça ?

Raphaëlle en regardant ce dont il parle : Je sais pas ça ressemble à un tag.

Nicolas : C’est de l’arabe en tout cas.

Raphaëlle : Ah tu lis l’arabe toi ?

Nicolas : Pas couramment mais un peu. Ma mère est libanaise je te rappelle.

Raphaëlle : Ben oui je sais, mais je savais pas que t’avais appris l’arabe. *elle part de l’autre côté du bureau*

Nicolas en reposant le téléphone sur son bureau : En fait, l’arabe libanais est assez différent de l’arabe standard moderne. Il appartient à une forme dialectale qu’on appelle l’arabe levantin septentrional.

Raphaëlle s’asseyant en face de lui : Nico.

Nicolas : En fait d’un point de vue linguistique c’est assez rigolo parce que si tu prends un mot…

Raphaëlle le coupe : Nico. Nico. Nico.

Nicolas : Ouais ?

Raphaëlle: ça me passionne mais dis-moi ce qu’il y a d’écrit s’il te plait.

Nicolas : Ouais. *regarde le téléphone* Euh… On dirait un message d’amoureux. T’sais comme ceux qui sont écrits sur les arbres ou les bancs euh publics ou euh…

Raphaëlle le coupe encore une fois : Nico… Nico.

Nicolas : Euh… C’est écrit Jabba… et… Laure.

Raphaëlle : Laure Gana ?

Nicolas : Ouais sauf que la petite Laure, elle avait plutôt tendance à trainer avec les suprémacistes blancs, pas avec les arabes.

Raphaëlle : Hum. Mais c’est peut-être ça qui leur a pas plu justement.

Nicolas : Et tu penses que sur le mur ce serait le sang de Jabba ?

Raphaëlle : Regarde s’il y a un Jabba qui est mort dans des circonstances étranges en 1995, tu peux me faire ça ?

Nicolas commençant à taper sur son ordinateur : Je m’en occupe.

Raphaëlle : Rogh… *se lève pour refaire le tour du bureau et se retourver derrière Nicolas* Si Astrid pouvait nous aider sur ce coup-là, ça serait super quand-même.

Nicolas : Elle est passée tout à l’heure.

Raphaëlle : Ah bon ?

Nicolas : Hum.

Raphaëlle : Mais pourquoi tu me l’as pas dit plus tôt ?

Nicolas : Bah je sais pas, euh…

Raphaëlle : Et elle voulait quoi ?

Nicolas : Rien. Elle avait l’air paumée euh… Elle te cherchait, t’étais pas là, elle est repartie.

Raphaëlle : Oh non t’es relou Nico… Ça se trouve c’était important, merde.

*Raphaëlle récupère sa veste sur le bureau de Nicolas en partant faisant ainsi tomber le téléphone et plusieurs autres affaires qui se trouvaient sur le bureau*

Nicolas : Mais j’en sais rien m-… *pause* C’est pas grave hein, je m’en occupe.

 

[Au service de documentation criminelle – Salle des dossiers]

*Raphaëlle arrive alors qu’Astrid se sert un thé*

Raphaëlle : Je suis désolée Astrid, on vient de me dire que vous étiez passée à la crim. Alors qu’est-ce que vous vouliez me dire ?

Astrid : Pas ici. Venez avec moi.

*Astrid part en faisant signe à Raphaëlle de la suivre*

 

[Au service de documentation criminelle – Salle de papier]

*Astrid ouvre la porte et entre suivie par Raphaëlle*

Astrid : Je n’ai jamais emmené personne ici.

Raphaëlle impressionnée : Oh waoh…

Astrid : Est-ce que vous pourriez enlever vos chaussures euh… là ?

*Raphaëlle revient vers l’entrée et commence à enlever ses chaussures*

Raphaëlle : Oui.

*On voit des documents disposés par terre. Raphaëlle reste bouche bée devant les documents alors qu’Astrid dépose correctement leurs chaussures à l’entrée de la pièce*

Astrid : À vrai dire, je préfèrerai que vous gardiez l’existence de cette pièce pour vous.

Raphaëlle : Ah je serai une tombe. *Astrid semble confuse et Raphaëlle se rappelle rapidement du problème des expressions imagées* Euh… promis juré, je garde ça pour moi. *pause* Je peux ? *elle montre les documents*

Astrid : Oui.

Raphaëlle : Et alors, si c’est votre pièce secrète, pourquoi vous ne la fermez pas à clé ?

*Raphaëlle commence à faire le tour de la salle*

Astrid : Pas besoin. Plus personne ne vient ici à part moi. C’est l’ancienne salle de la machine à ronéotyper. Là où on faisait les copies carbones. On l’appelle la salle de papier. Aujourd’hui, le service est à la dématérialisation. C’est ici que je me sens le mieux. Seule.

*Raphaëlle relève la tête pour regarder Astrid*

Raphaëlle : Pourquoi ça vous plait tant que ça d’être seule ?

Astrid : C’est essentiel d’être seul. C’est reposant. Et puis quand je suis seule, je ne suis pas atypique. C’est par rapport aux autres que je suis différente. Mais quand je suis seule, je ne suis pas différente, je suis juste moi. *pause* Euh, je crois que j’ai trouvé quelque chose qui pourrait nous faire avancer dans l’enquête. *Raphaëlle la rejoint pour mieux pouvoir suivre ses explications* Hier soir quand nous nous sommes séparées, quelque chose me travaillait sans que je parvienne à savoir quoi. Laure Gana. Je savais que c’était elle le verrou.

Raphaëlle en regardant les dossiers à ses pieds : La pièce qui réunit toutes les affaires.

Astrid : Absolument. Mais ce n’est pas à cause du dossier de la rue Frochot, non. Je savais que j’avais déjà vu son nom dans un autre dossier. Mais celui du familicide était tellement grand qu’il a fait écran.

*Raphaëlle continue à regarder les dossiers à côté d’elle alors qu’Astrid pointe dans une autre direction*

Astrid pointant du doigt le dossier : Le familicide, il est là.

*Raphaëlle se dirige donc vers le dossier pointé par Astrid*

Astrid : Le 13 octobre 1995, 28 jours avant d’assassiner sa famille, Laure Gana avait signalé la disparition d’un jeune homme d’origine tunisienne, né à Tataouine le 13 avril 1971. Deux jours plus tard, ce jeune homme a été retrouvé mort le long de la voie ferrée sur la ligne Paris-Creil. *On voit des photos du dossier* L’enquête conclut qu’il avait été percuté en tentant de traverser les voies mais il y a de nombreuses incohérences dans le dossier. Et surtout… *elle se rapproche de Raphaëlle* surtout…

Raphaëlle : Oui, oui.

Astrid : Son groupe sanguin était AB négatif. Exactement comme celui des tâches de sang retrouvées dans la cave.

Raphaëlle regardant toujours les dossiers autour d’elle : Et on sait comment il s’appelait ?

Astrid : Oui. *Astrid se dirige devant un dossier et le montre du doigt* Jabba Al Metsouta, 24 ans. *Raphaëlle se rapproche de l’endroit désigné* Il-il y avait une photo dans le dossier.

Raphaëlle : Euh. J-je peux prendre la photo ? Oui ?

Astrid : Euh, oui.

*Raphaëlle se baisse et prend la photo*

Raphaëlle en regardant la photo : C’est pas vrai…

Astrid : Si c’est vrai.

 

[Au commissariat]

*Nicolas est au téléphone assis sur son bureau*

Nicolas au téléphone articulant bien : Ni-co-las Per-ran. *pause* Je vou-drais dé-cla-rer un dé-gât des eaux. Non ! Non ! Non ! Non ! *Astrid et Raphaëlle arrivent, Nicolas raccroche* Putain…

Raphaëlle lui tend la photo : Je te présente Jabba Al Metsouta.

Astrid : Déclaré disparu par Laure Gana le 13 octobre 1995 et retrouvé mort le 15 octobre 1995 le long de la voie ferrée sur la ligne Paris-Creil.

Nicolas en pointant du doigt la photo : Mais attendez, c’est le portrait craché de…

Arthur arrive avec un document et le coupe* : Diego Ansatte !

Raphaëlle : Mais comment tu sais ?

Arthur : Comment je sais quoi ?

Raphaëlle et Nicolas pointant tout deux la photo : Ben…

*Arthur lui regarde son document, confus*

Arthur tend le document à Raphaëlle qui le prend : On a reçu un retour du Conseil National pour l’Accès aux Origines Personnelles. Le fils de Laure Gana né sous X, c’est Diego Ansatte.

 

[Dans le bureau du commissaire]

*Le commissaire tient des documents pendant que Raphaëlle lui expose les éléments*

Raphaëlle : Le sang retrouvé sur les murs de la cave est probablement celui d’un certain Jabba Al Metsouta qui devait être le petit ami de Laure Gana à l’époque.

Commissaire Bachert : Et vous pensez que Diego Ansatte est leur fils ?

Raphaëlle : Y a plus intéressant, regardez. *prend une tablette et la montre au commissaire* Il y avait des journalistes ce jour-là au tribunal. On a eu accès au rush de France Info et on a vu ça.

*Raphaëlle lance la vidéo. On y voit des journalistes prendre en photo et interroger des personnes sortant de la salle d’audience.

Journaliste 1 : Qu’est-ce qu’il s’est passé ?

Journaliste 2 : Une déclaration ?

Raphaëlle fait passer à la photo suivant la vidéo*

Raphaëlle : Diego Ansatte est le portrait craché de son père. *pose la photo de Jabba sur la tablette pour pouvoir les comparer* Karlishian est bien mort de peur en voyant un revenant. Un homme assassiné 25 ans plus tôt.

 

[Dans les bureaux de la société de Max Ribaud]

*Raphaëlle et quelques collègues arrêtent Diego Ansatte*

 

[Au commissariat, dans la salle d’interrogatoire]

Diego : L’été dernier, Max m’as proposé de devenir son associé dans la boîte qu’il venait de créer. C’est déjà lui qui était venu me chercher à l’école dès l’obtention de mon BTS Informatique. Alors que je suis loin d’être le seul sur le marché. J’ai fini par me poser des questions.

Raphaëlle : Hum. Toutes ses attentions, ça vous paraissait disproportionné ?

Diego : Évidemment. La plupart de mes copains galère ne serait-ce pour avoir un CDI… Et moi avec ma tête d’arabe à qui tout réussi… Alors j’ai pris Ribaud entre quatre murs et je lui ai demandé de s’expliquer.

Raphaëlle : Ce qu’il a fait ?

Diego : C’est venu par étape mais oui. Il a fini par avouer. *pause* En fait je pense qu’il attendait que ça. Comme pour se libérer d’un truc trop lourd à porter. Il m’a dit comment mon père était mort. Il m’a parlé de l’implication de ses amis de l’époque Tarquin et Karlishian. Du rôle qu’avait joué chacun… y compris le sien. Même s’il a été plus suiveur que leader. Et je suis sûr qu’il m’a dit la vérité.

Raphaëlle : Qu’est-ce que vous savez à ce sujet ?

Diego : À vrai dire la zone d’ombre qu’il reste c’est ma mère. Max a toujours refusé de m’en parler. Tout ce que je sais c’est qu’elle venait d’une famille plutôt bourgeoise, que c’était une de leur copine et qu’ils ont pas supporté qu’un arabe lui tourne autour. Alors ils ont voulu casser la gueule de mon père.

Raphaëlle : Ça a dérapé. Il est mort sous leurs coups.

Diego : Max était bouffé par la culpabilité depuis ce jour-là. Après m’avoir dit la vérité, il a contacté ses anciens amis et il leur a dit qu’il voulait tout révéler. J’ai vite compris qu’ils voudraient le faire taire par tous les moyens.

Raphaëlle : D’où la voiture piégée ?

Diego : Je pensais pas que la charge soit aussi forte. Je voulais juste les intimider. Mais de toute façon c’était déjà trop tard. Je suis sûr que Tarquin avait déjà tué Max.

Raphaëlle : C’est ce que je pense aussi. Mais Tarquin est le genre de type à prendre ses précautions. Le bornage de son téléphone indique qu’il a pas quitté son domicile la nuit où Ribaud a été assassiné.

Diego : Son téléphone est resté à son domicile, mais pas lui. Et je peux le prouver.

 

[Au commissariat, autour du bureau de Nicolas]

Raphaëlle tenant une photo : Diego avait placé un tracker sur les clés de bagnole de Tarquin.

Arthur : Ouais. J’ai pu récupérer le tracé et ça nous fournit la preuve que Tarquin se trouvait au domicile des Ribaud dans la nuit de vendredi au moment du meurtre de Max Ribaud.

*Arthur tend la carte avec le tracé à Nicolas*

Nicolas : Et Diego a rien fait pour empêcher le meurtre de son mentor ?

Raphaëlle : Mais si. Mais quand il est arrivé dans la maison, elle était déserte. Le drame se jouait sous ses pieds dans une cave dont il ignorait l’existence.

 

[Au palais de justice, dans la salle d’audience]

Avocat de Tarquin : Il y a un nom respect de la procédure criant, et pour cette raison, Monsieur le Président, je demande à ce que le procès soit ajourné.

Assistante du président s’approche du Président : Monsieur le Président, il faut suspendre la séance.

*Raphaëlle entre dans la salle d’audience en brandissant sa carte suivie de deux collègues et se dirige vers Tarquin*

Président : Nous allons faire une pause. L’audience est suspendue.

Raphaëlle : Monsieur Tarquin, je vous notifie votre placement en garde à vue pour le meurtre de Max Ribaud.

*Le public est surpris et un brouhaha commence à se faire entendre. Tarquin se lève et les collègues de Raphaëlle lui passent les menottes*

Avocat de Tarquin à Raphaëlle : Qu’est-ce que vous faites là ? Vous avez pas le droit.

*Raphaëlle sort de la salle suivie de ces collègues et Tarquin*

 

[Dans le couloir du palais de justice]

*Raphaëlle tient Tarquin et essaie de se frayer un chemin à travers les journalistes qui les prennent en photo et les filment et créent un brouhaha*

Tarquin : Ça vous allez le payer très cher.

Raphaëlle : Encore des menaces ? Vous êtes en boucle là non ?

Tarquin : Vous savez pas ce que vous êtes en train de faire là.

Raphaëlle à des journalistes en les poussant : Poussez-vous. Poussez-vous ! *à Tarquin* Je sais très bien ce que je suis en train de faire. Je suis un officier de police judiciaire en train d’interpeler un élu de la République. Vous êtes pas au-dessus des lois.

Tarquin : Vous n’avez aucune preuve.

Raphaëlle : Le principe de Locard vous connaissez ?

Tarquin : Le principe de quoi ?

Raphaëlle : De Locard. Lorsqu’un crime est commis, le responsable laisse derrière lui des traces et en emporte avec lui aussi. Vous avez bien fait attention à ne rien laisser dans la cave hein ? Pas une empreinte, pas un cheveu. Mais vous avez emporté avec vous un peu de la scène de crime. On a fait une perquis chez vous. On a trouvé du salpêtre sur un de vos costards. Une signature unique de la cave de Max Ribaud.

*Ils sortent du palais de justice*

 

[Chez Michel]

*Raphaëlle est assise au comptoir, un verre devant elle quand Gaillard entre dans le bar et s’approche*

Gaillard à Michel : Un scotch, s’il vous plait. *à Raphaëlle qui a tourné la tête vers lui* Bravo pour l’affaire Tarquin.

Raphaëlle : Il va aller en prison pour Max Ribaud. Malheureusement, personne ne sera puni pour le meurtre de Jabba Al Metsouta.

Gaillard : En tout cas c’est un sacré succès.

Raphaëlle : J’y serai jamais arrivée sans Astrid, vous savez.

Gaillard : Je sais, je la protège trop… Mais je suis sa seule famille. Sa mère est partie quand elle était gamine et… son père est mort.

*Gaillard boit son scotch*

Raphaëlle : Vous avez pas fait votre lettre finalement ?

Gaillard : Non, ça n’aurait pas été la bonne décision.

Raphaëlle : Qu’est-ce qui vous a fait changer d’avis ?

Gaillard : Astrid vous a emmené dans la salle du papier.

Raphaëlle : Qu’est-ce que ça veut dire d’après vous ?

Gaillard : Même moi je n’ai pas le droit de rentrer dans cette pièce alors…

Raphaëlle : Ça veut dire qu’elle me ferait confiance ?

Gaillard : Je sais pas… Mais vous comptez pour elle en tout cas. *pause* Prenez soin d’elle Commandant.

Raphaëlle : Alors ça c’est drôle parce que mon fils est convaincu que c’est elle qui va prendre soin de moi.

*Ils trinquent*

 

[Au commissariat]

*Nicolas tape à la porte du bureau du commissaire avant de l’ouvrir*

Nicolas : Vous m’avez demandé Commissaire ?

Commissaire Bachert : Entrez Nicolas.

*Nicolas s’exécute*

Commissaire Bachert : Vous êtes proche du Commandant Coste n’est-ce pas ?

Nicolas : Euh oui, sans trop m’avancer, je pense que je suis la personne qui la connait le mieux.

Commissaire Bachert : Je vais aller droit au but. Je voulais avoir votre avis sur cette Astrid Nielsen avec qui elle collabore étroitement ces derniers temps.

Nicolas : Et bien écoutez, Astrid est une personne… très singulière. Un peu fragile mais très intelligente.

Commissaire Bachert : Bien sûr. *se lève et se rapproche de Nicolas* Mais si vous voulez le fond de ma pensée, cette fragilité constitue un danger. Un danger pour l’équipe, pour elle-même.

Nicolas : Raphaëlle sait ce qu’elle fait Commissaire.

Commissaire Bachert rit : Je sais que vous ne parlerez pas contre le Commandant Coste mais… si vous voyez que cette situation la met en danger, je sais aussi que vous prendrez la bonne décision et que vous viendrez m’en parler. On est d’accord ?

 

[À l’institut Esperito Santo]

*Raphaëlle accompagne Diego Ansatte*

Raphaëlle : J’ai une amie très douée dans les archives qui a fait parvenir un prix à Yann Digenvez. Il a encore plus de preuves du passé d’extrême droite de Tarquin qu’il n’en avait avant le cambriolage.

Diego : Je lirai le livre de Digenvez en prison. Ce sera plus facile de savoir que ça n’aura pas servi à rien.

Raphaëlle : Vous avez tué personne, Diego. Je suis prête à témoigner du rôle que vous avez joué dans cette enquête. Et j’espère que le jury sera indulgeant.

*La sœur arrive vers eux*

Sœur à Diego : Constance est prête à vous recevoir.

Diego : Constance ?

*La sœur regarde Raphaëlle*

Raphaëlle à Diego : Sœur Marie va vous expliquer.

*Ils partent en direction de la salle où se trouve Laure Gana. Quand Diego entre dans la pièce et qu’elle le voit, elle se lève et le prend dans ses bras et ils se mettent tout deux à pleurer de joie. Raphaëlle observe la scène émue*

Sœur : C’était très émouvant.

Raphaëlle : Vous pensez que ça va s’arranger sa… sa fugue dissociative ?

Sœur : Oh, euh… C’est dur à dire. Ce genre de chose, ce n’est pas ma thématique… Fugue dissociative, mais dites-moi vous avez l’air calée vous.

Raphaëlle : Oh, c’est une de vos infirmières qui nous en a parlé. Mathilde.

Sœur : Ah, aucun membre du personnel ne s’appelle Mathilde.

Raphaëlle : Ben écoutez je suis pas folle. J’ai parlé avec une Mathilde, ici même. Blonde, assez élégante.

Sœur : Mathilde… Mathilde Nielsen ! Elle fait pas partie du personnel, c’est une patiente. *Raphaëlle la regarde surprise* Elle arrivée ici pour un burnout mais elle a quitté l’établissement en début de semaine.

Raphaëlle voulant être sûre d’avoir bien compris : Mathilde comment ?

Sœur : Mathilde Nielsen.

*Raphaëlle part*

 

[Dans un escape game, avant de rentrer dans la salle]

Homme déguisé en zombie : Nous allons vous laisser seuls ici face à une série d’énigmes inextricables, face aux mystères de la maison hantée. Vous n’avez qu’une heure, pas une minute de plus pour trouver la clé. Dépassez ce temps, vous y resterez coincés pour toujours.

*Raphaëlle, Théo et Astrid se dirigent vers l’entrée de la salle*

Raphaëlle à Théo : Bon ben tu vois, c’est pas une vraie maison hantée mais au moins c’est de ton âge.

Théo : C’est top. Merci maman.

Astrid à l’homme-zombie : Au revoir Monsieur.

Homme déguisé en zombie : Mwahahahahah.

 

[Dans la salle de l’escape game]

*On peut entendre des cris au loin. Théo et Raphaëlle commencent à chercher. Théo met un chapeau sur la tête de Raphaëlle pour la surprendre*

Raphaëlle sursaute et enlève le chapeau : Mais qu’il est bête celui-là.

*Raphaëlle donne un coup de chapeau à Théo avant de le reposer à sa place*

Raphaëlle à Théo : Dépêche-toi.

*Des éléments du décor bougent et font du bruit*

Raphaëlle : Théo regarde de partout, faut pas perdre de temps.

*Théo continue à chercher un peu partout. Astrid regarde Théo et Raphaëlle chercher*

Théo : T’inquiètes maman, je suis trop fort.

Raphaëlle : Astrid vous pouvez nous aider hein.

Astrid montrant du doigt la série de cercueils disposés contre le mur : Si le premier est occupé, le deuxième est occupé, c’est dans le troisième qu’il faut aller. *Raphaëlle suit sa logique et montre le cercueil du doigt* Commandant. *Raphaëlle se montre elle-même du doigt* Dans le cercueil.

*Raphaëlle entre dans le cercueil et regarde Astrid qui actionne un levier. Une porte s’ouvre*

Astrid : Et voilà. *regarde sa montre* 12 minutes.

Théo : Pfff… Déjà ?

Raphaëlle : Ah bah oui Astrid, on avait une heure quand-même.

Astrid : C’était un peu trop facile. Je n’ai pas bien compris l’intérêt.

Raphaëlle : Bon. On va manger une glace ?

Théo : Grave !

Raphaëlle : Ben allez.

*Ils sortent de la salle*

Astrid : Pistache, deux boules dans un pot. Dans un cornet ça peut tomber.

Raphaëlle : Ouais.

*Théo observe les décors. Raphaëlle se rapproche de lui tout sourire*

Théo : Merci maman.

Raphaëlle lui prenant la tête pour lui faire un bisou sur le front : Mais je t’en prie mon chat. Tu nous attends en haut ?

*Théo part tout seul devant et Raphaëlle le regarde partir avant de parler à Astrid*

Raphaëlle : Euh… Astrid, je peux vous poser une question indiscrète ?

Astrid : Une question n’est pas indiscrète, c’est la réponse qui peut l’être.

Raphaëlle : Vous avez des souvenirs de votre mère ?

Astrid : La réponse ne sera pas indiscrète. Je n’en ai aucun.

Raphaëlle : Ah. Elle est partie quand vous étiez toute petite ?

Astrid : Je crois. Mon père n’en parlait pas. Il m’a simplement dit qu’elle était partie. Et comme je ne m’en souviens pas, je pense que c’était avant que mon lobe temporal soit arrivé à maturité et que mon hippocampe soit totalement fonctionnel. C’est le processus qui permet de stocker la mémoire à long terme. On estime qu’il se déroule entre l’âge de 3 ans et 5 ans.

Raphaëlle : Elle s’appelait comment ?

Astrid : Ma mémoire à long terme ?

Raphaëlle : Non, votre mère.

Astrid : Ah. Mathilde.

*Astrid regarde Raphaëlle. Raphaëlle réfléchit à ce qu’elle va faire des informations qu’elle a découvert*

Astrid : On va manger la glace ?

*Raphaëlle lui sourit et hoche légèrement la tête*

 

[À la maison (hantée) du 32 rue Frochot]

*Un agent immobilier referme la porte avant de s’en aller. On voit une silhouette passée avec un chandelier à la main devant une fenêtre à l’étage*

Kikavu ?

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