Épisode Le prodige S01E05 - The Twilight Zone (2018) Saison 1

C'est un peu farfelu un gamin devenir président. Certes il y a une certaine satire, une critique envers des presidents qui agient comme des enfants, mais bon.... 

Enfin un épisode intéressant. Comment serait le monde si les enfants le dirigeaient partiellement ? On avait déjà eu droit à ce genre d'intrigue avec Zoo d'enfants, un épisode de la version 1985.

Encore une fois, retirez les passages vulgaires, c'est bête de faire ça. Mais l'idée était intéressante. Quand on voit aujourd'hui comment on gâte les gosses, et comment on les pourrit. Prenez en de la graine, sérieusement.

Si La nouvelle Twilight Zone n'avait pas encore opéré une virulente critique visant de façon très claire le président des Etats-Unis, c'est chose faite.

Et rien d'étonnant, quand on connait les opinions droitistes du président actuel, les actions qu'il veut effectuer à l'égard des minorités, son projet de mur et ses discours d'encouragement à l'égard des violences policières (comprenez, celles à l'encontre des personnes de couleur, bien sûr). Jordan Peele semble très motivé à vouloir transmettre certains messages (la série d'origine pratiquait déjà la politique de dénonciation des horreurs/injustices de son époque) et nous faisait déjà comprendre dès l'épisode 3 "Replay" quel est son camp. Qui sera dans le viseur ce soir ? Trump bien sûr. Je me demande si cet épisode aurait vu le jour, si ce Revival avait fait son entrée à l'époque de la présidence d'Obama.

Bref, la victime de ce soir, my lovelyyyyyyy John Cho dans le rôle d'un directeur de campagne portant le nom de...Raff Hanks. Allez savoir où ils sont allez chercher ce prénom...

Quel acteur de talent ! Il parvient même à maintenir l'intérêt du spectateur dans cet épisode franchement, je dois le dire, moyen, pas vraiment d'une grande originalité et n'inspirant pas l'angoisse, il s'agirait plutôt d'une bascule entre la parodie et la satire. Je citerai aussi le petit comédien Jacob Tremblay qui s'en sort pas mal dans le rôle du gamin instable et bourré d'ambition. Il se montre toujours très naturel dans ses différents rôles et ce face à face avec John Cho aurait pu être phénoménal sans la faiblesse du scénario.

Tout commence par Raff qui essuie une défaite de taille avec son premier candidat à qui il avait promis la présidence à coup sûr, aveuglé par son optimisme excessif, croyant qu'une victoire peut se quantifier, se mesurer, se chiffrer... et non car nous vivons à l'ère du numérique, des réseaux sociaux qui contrôlent toutes les formes de propagandes, contrôlent l'opinion et en particulier les esprits simples des électeurs tellement manipulables et versatiles.

Et voici que débarque la rédemption de Raff, plongé tous les soirs dans l'alcool, sous la forme d'un vlogger de 11 ans qui déclare dans une vidéo devenue virale qu'il veut devenir président et charme son monde avec des promesses de jeux vidéo, plus de guerre, l'égalité... Raff voit en Oliver des promesses de gloire à venir et a la confiance démesurée de vouloir se lancer dans l'idée totalement absurde de mettre à la tête de la plus grande puissance économique du monde (sans compter de lui mettre entre les mains les codes de déclenchement de la bombe atomique) un élève d'école primaire, capricieux, qui appelle maman dès que la situation lui échappe et qui se fiche totalement de tout ce qui sort du cadre de ses désirs "logiques" d'enfant immature de son âge. Regardez-le gesticuler, faire des vidéos digne de Disney où il chante et danse durant sa campagne, incapable de se comporter ou d'affronter un débat... Ses discours sont mignons, simplistes, tellement d'ailleurs que du coup les gens lassés des manoeuvres d'élection le trouvent "convaincant" et apte à se présenter. Sauf qu'il a 11 ans, pas 35 et plus comme le veut le règlement. Raff en bon vendeur à la ruse insipide nous en montre avec un grand savoir faire toutes les nuances et rendrait presque cela normal.

Ce gamin tyrannique, immature et incontrôlable, comme en témoigne les attitudes qu'il adopte dès son entrée dans le bureau oval, ne vous rappelle personne ?

Et pourtant Oliver respecte clairement son programme une fois devenu président, le problème c'est que dès qu'arrive sur la table des sujets sérieux en terme de problèmes économiques, l'Irak, bah y a plus personne, lui il ne veut pas aller voir le médecin, il veut s'amuser, profiter des privilèges de son statut et gare à vous si vous le contredisez. bref, le digne héritier du petit garçon de l'épisode "It's a Good Life" : Anthony Fremont (saison 3 épisode 8), 6 ans qui faisait disparaître tout ce qui le contrariait en dirigeant les gens vers un champs de maïs. Oliver, lui, préfère laisser agir ses gardes du corps.

Le problème c'est que le message est ici trop évident, l'intrigue est sans aucune complexité (le twist final est d'un prévisible !) et ne nous pousse pas dans des analyses et des prises de conscience alambiquées. Le lien entre Raff et Oliver est évoqué mais n'est jamais approfondi, désigné Trump comme étant un enfant gâté a déjà été évoqué mille fois auparavant, dommage il y avait matière à mieux.