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Interdit aux moins de 18 ans

Les joies et les peines d'Eric Taylor

Série : Friday Night Lights
Création : 06.01.2019 à 18h02
Auteur : chouchou70 
Statut : Terminée

Ma propre interprétation de l'adolescence d'Eric Taylor. Post fanfic un destin mise à l'épreuve.

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Au domicile des Taylor, 2 h plus tard.

 

Un officier de police frappa à la porte du domicile.

Officier de police : Mme Taylor ?

Mary : oui, c’est moi. Que se passe-t-il ?

John entendu la conversation. Il rejoignit sa femme.

John : il y a un problème shérif ?

Officier de police : votre fils, Éric Taylor s’est fait arrêter, peu après midi. Braquage à main armée. J’ai besoin que vous me suivez jusqu’au poste de police. Son avocat commis d’office vous attend.

Mary était sous le choc, incapable de réagir.

John sur un ton autoritaire : je veux voir mon fils !

Officier de police : il faudra voir cela avec le juge d’instruction.

John et Mary Taylor se rendirent aussitôt au poste pour y rencontrer l’avocat et avoir aussi des explications sur ce qui s’était passé. Le shérif n’avait rien voulu leur dire.

Avocat : Mr et Mme Taylor, je présume.

John agressif : qu’est-ce qui se passe bordel ! Je veux voir mon fils !

Avocat : calmez-vous Mr Taylor. Je suis ici pour tout, vous expliquez. Votre fils est actuellement en garde à vue, en attente de sa mise en accusation prévu pour demain matin. Les chefs d’accusations sont les suivants : braquage à main armée, suspect dans le meurtre du gérant de la supérette, détention illégale d’arme à feu, complicité dans un trafic en bande organisée, et rupture de sa période de mise à l’épreuve. Votre fils plaide coupable devant tous ses chefs d’accusation sauf que, de nombreux témoins affirment qu’il n’était pas seul lors du braquage. Pour l’heure, Éric n’est qu’un suspect, mais cela pourrai changer dès que l’analyse balistique de son arme nous sera revenue.

John : je n’y comprends rien, Éric était censé être en cours. Comment pouvait-il se trouver là-bas ? Éric n’a jamais eu d’arme à feu non plus ! Ces complétements dingue cette histoire ! Vous devez vous tromper ! Éric a menti, j’en suis sûr.

Avocat : je suis navré de vous dire que, votre fils est déscolarisé depuis trois mois.

John : QUOI ?

Avocat : son ancien lycée a refusé de le scolariser dans son établissement à cause de son casier judiciaire. À défaut de poursuivre ses études, votre fils s’est tourné dans le trafic de marchandises volées. Plusieurs personnes l’ont déjà vu entrer dans un entrepôt désinfecté, pas très loin du campus. Nous avons perquisitionné et nous avons trouvé une énorme quantité de marchandises volées.

John hurla : foutaise !

Avocat : la police a malheureusement les aveux de votre fils.

John : des aveux ? On connaît bien leurs méthodes pour les obtenir ! Éric est le candidat parfait pour payer à la place d’un autre.

Avocat : j’étais présent pendant son interrogatoire. Il a toute avoué sans qu’on le lui demande. Je suis désolé Mr et Mme Taylor.

John le regard strict : je veux voir mon fils !

Avocat : j’ai demandé au juge un droit de visite pour vous deux. Dès que j’obtiens une réponse, je vous appelle. Maintenant, rentrez chez vous, reposez-vous. Je m’occupe du dossier.

John : j’attends votre appel. Vient chérie, rentrons à la maison.

 

Le trajet de retour était silencieux. Mary se sentait vide et apeuré par la situation. John, quant à lui, ressentait une colère immense. Il n’avait rien vu venir. Éric, un trafiquant ? Il ne pouvait pas y croire. Il avait besoin de voir Éric devant lui. Il devait lui parler, d’homme à homme. Il fit demi-tour sur la route principale, ce qui provoqua une ruée de klaxon et le sursaut de sa femme.

Mary : John ! Qu’est-ce que tu fais ? Tu veux nous tuer ou quoi ?

John : personne ne m’empêchera de parler à mon fils ! Il faut que je l’entende de sa propre bouche !

Mary : John, je sais que tu es en colère, mais, voir Éric contre l’avis de la justice n’arrangera rien à sa situation. Au contraire.

John : alors, on fait quoi ? On attend sagement, assis sur notre canapé, que l’avocat appelle ?

Mary : nous n’avons pas le choix chéri.

John plus calme : très bien, rentrons à la maison. En attendant le coup de fils de l’avocat, je vais fouiller sa chambre. Peut-être trouverons-nous quelques choses qui l’innocentera.

Mary : je n’aime pas l’idée de fouiller dans ses affaires. La dernière fois, ça, c’est très mal terminer souviens toi.

John : justement, j’ai eu tort de le laisser autonome, alors, maintenant, je veux savoir la moindre petite chose sur ce que mon fils a fait depuis son retour de Dallas.

Dès leur retour à la maison, les époux Taylor mirent leur plan à exécution. Ce qu’ils retrouvèrent dans la chambre d’Éric ne faisait que confirmer les affirmations de l’avocat. Dans son sac à dos de cours, se trouvait en réalité une enveloppe remplie d’argent, un carnet d’adresse, un badge et sa tenue de travail, ainsi que trois baladeurs CD neuf, sûrement volé, eux aussi.

Vers 17 h, le juge autorisa les Taylor, accompagné de leur avocat, à rendre visite à Éric Taylor. C’était le moment pour John d’obtenir les réponses à ses questions.

 

Au parloir.

Mary et John Taylor étaient emmenés dans une pièce dépourvue de lumière naturelle. L’avocat leur fit signe de s’asseoir devant la seule table disponible dans la pièce. Quelques minutes plus tard, la porte, devant eux s’ouvrir sur leur fils, tout orange vêtu. Ces bras étaient menottés derrière son dos. Le gardien le tenait par le bras et le guida jusqu’à la chaise au centre de la pièce. Le gardien décrocha la paire de menottes du poignet droit d’Éric, et la rattacha, de nouveau, à son poignet, lorsque ses bras étaient devant lui puis, il le fit asseoir sur la chaise. Éric Taylor ne regarda pas une seule fois ses parents, pas dans le blanc des yeux en tout cas.

Mary tendit ses mains vers son fils. Éric n’y prêta pas attention. Cette provocation mit John hors de lui.

John : alors comme ça, tu nous mens depuis trois mois. Tu nous fais croire que tu vas en cours, que tu as un travail honnête. Dit moi, avec quel genre de travail honnête, tu as gagné les 5 000 $ qui sont dans une enveloppe, bien cacher dans ton sac de cours ?

Éric leva les yeux pour la première fois, son regard était, cette fois-ci remplir de rage : de quel droit vous fouillez dans mes affaires ?

John : en tant que parents, nous avons parfaitement le droit de fouiller dans tes affaires si nous jugeons que c’est nécessaire.

Éric fixa son père dans les yeux : en tant que père, tu avais aussi le droit d’utiliser ton propre fils dans une affaire d’arnaque à l’assurance. Tu savais parfaitement que le laboratoire allait fermer, alors tu as profité de mon escapade nocturne pour mettre la fermeture sur ma responsabilité afin de toucher plus d’indemnités chômage.

John sut qu’il ne devait pas nier devant Éric. : A l’époque, tu étais parti de la maison et je ne voulais plus jamais entendre parler de toi. Les choses ont changé maintenant. J’éprouve des remords.

Mary : c’est pour cette raison que tu… ?

Éric : que j’ai quoi ? Tuer un pauvre homme innocent ? Oui, c’était le deal. Mon informateur devait me fournir la preuve contre l’argent de la caisse.

John : où est cette preuve ?

Éric agacé : détruite. Pourquoi, tu la voulais en souvenir ?

Avocat : c’est bien dommage. On n’aurait pu s’en servir pour votre défense. Le fait d’agir sous influence ou sous la contrainte aurait considérablement fait baissé votre peine.

Éric : je n’ai pas agi pour protéger mon père. Je voulais protéger mon amie du scandale parce que son père était impliqué. D’ailleurs, je souhaite que son anonymat soit gardé au cas où cette affaire ressort lors de ma mise en accusation.

Mary : tu protèges un inconnu, mais pas ton père ! Quel genre de fils es-tu ? Je ne t’ai pas élevé comme ça !

Éric : je suis le fils que tu ne voulais pas MARY. Je le vois dans ton regard, et encore plus maintenant. Qu’est-ce qu’on pensera de toi en ville ? Ça ne va pas être facile pour toi de supporter le regard des autres. Je te plains sincèrement ma pauvre maman.

John : on dirait que c’est très jouissif pour toi. Je ne comprends pas, nous t’avons tendu la main, nous avons beaucoup discuté de cette sombre période, nous t’avons repris dans notre maison, nous avons respecté ton besoin d’indépendance. Que veux-tu de plus ?

Éric sembla réfléchir à la question. Impossible de répondre à une question aussi simple.

John s’aperçut du changement d’attitude de son fils qui, soudainement, lui apparaissais fragile, perdu comme un petit-enfant sans défense. Il savait, dans son fond intérieur, qu’Éric avait peur, mais qu’il ne voulait pas l’admettre. Ce regard, Éric le montrait très rarement et John le savait. Toute la colère en John s’évapora, pour laisser place à une profonde sincérité.

John : mon fils, peut être que tu ne te souviens pas de ce fameux jour où nous t’avons emmené à une chasse aux trésors dans les bois. Tu t’étais perdu pendant des heures. Lorsque nous t’avons retrouvé, près d’une cabane abandonnée, tu avais ce regard que tu as maintenant. Le regard d’un petit garçon, effrayé. L’avantage de cette époque, c’est qu’il ne fallait pas grand-chose pour apaiser tes craintes parce que tu nous faisais confiance. Aujourd’hui, nous avons perdu cette confiance qui nous unissait, nous avons perdu le dialogue, nous avons eu des mots très dur l’un envers l’autre que je regrette infiniment, mais je suis encore ton père. Le rôle d’un père s’est de guider son fils vers un avenir, et d’être une épaule solide pour apaiser tes craintes et tes angoisses. Tu ne peux pas savoir combien c’est dur pour moi, en ce moment, de te regarder. Non pas parce que j’ai honte, mais plutôt parce que j’ai échoué misérablement comme père. C’est moi qui devrais être menotté à cette table, pour avoir osé de mettre à la porte du domicile familial.

Éric essaya de se retenir de pleurer. Un homme ne pleure jamais, comme son père aimait lui dire et pourtant. John Taylor avait, en ce moment même, des larmes silencieuses qui glissait sur ses joues fatiguées. Il n’en fallut pas plus pour Éric, qui sanglota violement en répétant sans cesse que c’était un accident, qu’il ne voulait pas ôter la vie à un innocent, qu’il méritait la peine de mort pour son geste.

John voulu à ce moment-là prendre son fils dans ses bras et le bercer comme il l’avait fait ce jour-là, mais le gardien lui interdisait tous contact physique.

Avocat : j’ai commandé une analyse balistique de votre arme, parce que la plupart des témoins du braquage, affirment que votre coéquipier possédait également une arme à feu, et qu’il s’en aurait servi. Donc, techniquement, rien ne prouve que vous avez tué.

Éric : j’étais le seul à être armé. Vos témoins ont mal vu.

Avocat : j’ai au moins dix personnes qui m’affirme la même chose.

Éric sécha ses larmes avec le revers de sa main en murmurant à lui-même : quel fils de pute ! Je vais le faire payer !

Avocat : la justice s’occupera de son cas dès que vous nous donnerez son nom.

Éric leva les yeux sur l’avocat : je ne parlerai pas. Je ne veux surtout pas avoir une réputation de balance pendant mon long séjour en prison.

John : tu n’iras pas en prison, tu m’entends fils ! C’est hors de question !

Éric : que j’ai tué ou pas, j’y ai participé. Je dois payer pour ce que j’ai fait. Je dois assumer mes conneries, comme un homme.

Éric fit signe au gardien qu’il voulait retourner dans sa cellule. Son père lui hurler dessus « je ne te laisserai pas faire ! Je trouverai ton complice et il ira devant la justice ! Je te le promets Éric ! »

De retour dans sa cellule, Éric s’allongea directement sur sa couchette, son esprit était focalisé sur les paroles émouvantes de son père. Le faîte qu’il se rappelle de son enfance était quelque chose de tellement touchant pour lui. Il repensa à tous ses moments de bonheur avec son père. Comment leurs relations, si fusionnelles, avait-elle pu éclater ? Sa mère bien sûr. Il la haïssait de tout son être. Elle n’avait pas pris la parole sauf pour l’éducation qu’elle lui avait donnée. Éric a vu dans son regard, à ce moment-là, la honte d’avoir un fils comme lui. Son regard exprimé même un regret lointain. Le regret d’avoir gardé cet enfant, non désirer, pour le voir finir en prison pour meurtre.

 

Tard dans la soirée, chez les Taylor.

L’avocat commis d’office d’Éric frappa au domicile.

John inquiet : quelque chose ne va pas, Maître ?

Avocat : j’ai les résultats de l’analyse balistique que j’ai commandé. Éric a effectivement tiré avec son arme, mais la balle a été retrouvée loger dans le mur non loin du corps du gérant. L’autopsie faite sur le gérant révèle la présence d’un projectile étranger au niveau du cœur qui est la cause du décès immédiat de l’individu. Donc, la balle provenant de l’arme d’Éric n’a pas tué le gérant.

John sauta de joie, il embrassa sa femme, non loin de là.

Avocat : Mr et Mme Taylor, même si Éric n’est pas le meurtrier, il reste encore beaucoup de chefs d’accusation auquel il a plaidé coupable. Éric refuse toujours de dénoncer son complice. Il refuse toute négociation de peine, mais il reste ouvert pour une peine que je lui ai proposée.

John : laquelle ?

Avocat : comme vous savez, lors de sa précédente affaire, le juge a annoncé que, si Éric violait sa mise à l’épreuve, il serait envoyé dans un camp de redressement. Je compte bien demander, pour votre fils, l’internement dans un boot camps, plutôt qu’une peine de prison. Éric est d’accord.

John : hors de question !

Mary : je suis d'accord.

John se retourna vers sa femme : quoi ? Tu connais le pourcentage de gamin qui finisse à moitié fou en sortant de ce genre de camps ? Combien même y sont morts ?

Mary : si c’est la volonté d’Éric. Il faut le respecter.

John : non, je ne suis pas d’accord. Éric n’a rien fait. Il est hors de question qu’il paye pour un autre !

Mary : arrête de penser qu’il est innocent ! Ok, Éric n’a pas tiré, mais, tout le reste. Les preuves sont là ! Éric est devenu un délinquant !

John : je vais reprendre les choses en mains. Je te garantis qu’il va m’avoir sur le dos toute la journée.

Avocat : Mr Taylor, vous n’avez pas l’air de comprendre, si vous, ou le juge refusaient la solution du boot camp, Éric ira en prison pour les cinq prochaines années.

John choqué : cinq ans ?

Avocat : cinq ans, c’est le minimum qu’il peut avoir. Votre fils a déjà un casier judiciaire, il a des antécédents de violence, des bagarres sur la voie publique, fugue, port illégal d’une arme blanche. Rien de tout cela ne joue en sa faveur.

Mary : Éric n’a jamais eu d’arme blanche sur lui. Nous avons fouillé sa chambre, nous l’aurions trouvé.

Avocat : un de vos voisins nous a affirmé avoir vu Éric porter un couteau à la gorge d’un autre garçon, ici dans votre jardin, il y a quelques semaines. Des lycéens nous ont également dit avoir vu votre fils, essayant d’étrangler un de leurs camarades.

Mary : ce n’est pas possible. N’est-ce pas chéri ?

John ne disait rien. Mary compris alors qu’il était au courant.

Mary : tu savais qu’Éric avait un couteau sur lui et tu ne m’as rien dit ! Comment l’as-tu su ?

John : je l’ai su parce qu’il m’a déjà menacé avec. Mais ce n’était pas intentionnel, je lui ai juste fait peur dans son sommeil. Il m’a dit qu’il devait être toujours sur ses gardes lorsqu’il dormait dans la rue. Je pensais que ça lui passerait, vu qu’il était de retour à la maison.

Mary : tu aurais dû me le dire tout de suite. On aurait réglé le problème ensemble. Tu m’as encore mis une fois à l’écart John.

John : c’est bon, j’ai eu tort ! Voilà, tu es contente ?

Mary : John, chéri, je continu à croire que ce boot camp est la meilleure solution pour Éric. Ça ne me fait aucunement plaisir de savoir Éric dans ce genre d’endroit, mais nous n’avons pas le choix. Éric a besoin de repère que nous ne pouvons lui donner.

John : si Éric est envoyé dans ce camp, je le vivrai comme un échec personnel. J’aurai dû t’écouter d’avantage et essayé de parlement avec lui, plutôt de lui laisser son indépendance.

Mary : tu ne pouvais pas savoir John.

John : je suis son père, j’aurai dû voir que quelque chose n’allait pas !

Mary : le mal est fait, John, ça ne sert à rien de se faire des reproches. Et tu sais ce que je crois ? Tu as trouvé les mots qu’il faut, toute à l’heure, avec lui parce qu’Éric a changé d’avis. S’il veut aller dans un boot camps, c’est qu’il veut s’en sortir maintenant.

Avocat : j’ai également pris note de ce changement d’attitude chez votre fils entre ce midi et ce soir.

John : maître, pensez-vous que ce camp de redressement est une bonne solution pour Éric ?

Avocat : c’est en tout cas une meilleure alternative qu’a une peine de prison. Je ne connais pas Éric comme vous, mais je pense, sincèrement que ce n’est pas un mauvais garçon, loin de là. J’ai déjà eu affaire à des jeunes délinquants, membres de gang, ce n’est pas du tout le profil d’Éric.

John : donc, il protège bien quelqu’un ?

Avocat : c’est mon avis également.

Un coup à la porte se fit entendre. Mary s’empressa d’ouvrir. C’était Tami.

Tami en sanglot : tout est de ma faute. Si Éric est en garde à vue, c’est parce qu’il voulait me protéger. Mo Mc Arnold est un manipulateur, jaloux et possessif. Il n’a pas supporté que je le quitte pour Éric. Je suis désolé.

Mary la prit alors dans ses bras, essayant de la réconforter. Le nom du complice était enfin dévoilé par la petite amie d’Éric, dont ils ignoraient totalement leur relation amoureuse.


chouchou70  (11.10.2019 à 21:10)

Chapitre 21

 

Chez Chucky.

 

Chucky était dans sa chambre lorsque son père l’appela. Un homme demandait à le voir tout de suite. Il descendit aussitôt, curieux. L’homme se présenta comme l’avocat d’Éric.

Avocat : votre ami désir, vous parlez maintenant. J’ai ici les papiers qui vous autorise à aller le voir en garde à vue juste avant son procès de cette après-midi.

Chucky : vous pouvez garder toute cette paperasse avec vous et lui dire que je ne veux plus le voir.

Luke : Chucky, c’est ton meilleur ami, tu dois aller le voir.

Chuky : comment peux-tu être aussi conciliant avec lui après ce qu’il a fait. Tu étais là ! Tu as tous vu !

Luke : c’est justement parce que j’étais présent, que je veux l’aider. Éric n’était pas réellement conscient de ce qu’il faisait.

Chucky : je ne veux plus de contact avec lui, c’est clair !

Luke : Chucky, je te connais, je sais que, si tu n’y vas pas maintenant, tu le regretteras pendant longtemps. Va le voir et explique-toi avec lui. Après, tu seras libre de décider si tu veux couper les ponts avec lui.

Chucky leva les yeux au ciel : ok très bien, je vais aller le voir. Tu ne me lâcheras pas de toute façon.

 

Au parloir.

Chucky s’installa. Éric arriva quelques instants plus tard. Chucky ne montra aucune émotion. Il fixa Éric, droit dans les yeux, et attendit qu’il parle.

Éric déstabilisé : je… Merci d’être venu mon pote. À vrai dire, je ne pensais pas que tu viendrais.

Chucky, froid : finissons-en, veux-tu ?

Éric : je voulais m’excuser, d’homme à homme avec toi. Je suppose que notre amitié ne survivra pas à ce merdier. Je te comprends, j’aurai sans doute fait pareil, si j’étais à ta place. Je voulais vraiment que tu saches que tu as compté beaucoup pour moi pendant toutes ses années. Tu étais plus qu’un ami, tu étais le frère que j’aurais aimé avoir. Merci pour cela, mon pote.

Chucky se radoucit : putain qu’est ce qui t’a pris de faire ça ?

Éric : j’avais besoin d’argent pour partir loin d’ici.

Chucky : l'Éric que je connais n’aurait jamais fait une chose pareille, même si sa vie en dépendait. Donc, je te pose de nouveau la question, pourquoi tu as braqué ce commerce ? Je sais que Mo est mêlé de près ou de loin avec ça. Dit moi la vérité et maintenant.

Éric : je n’avais pas le choix. La situation avec lui devenait impossible à gérer, il fallait y mettre fin, d’une manière ou d’une autre.

Chucky : attends, tu n’es pas en train de me dire que c’est toi qui a mis ce plan sur pied pour éliminer Mo. Tu n’aurais pas fait ça ?

Éric : je devais trouver un moyen radical pour l’empêcher de vous faire du mal. Je lui ai tendu un piège. Je l’ai entraîné dans ce commerce, en prétextant, que j’avais un nouveau client pour lui. J’ai sorti mon arme. Mo était au pied du mur. Je l’avais coincé, avec moi.

Chucky : ça sonne tellement faux dans ta bouche.

Éric haussa les épaules : Si tu le dis.

Chucky : tu sais ce que je crois ? Que Mo, est derrière tout ça et que tu as obéis sous la menace.

Éric menaçant : Mo ne me fait pas peur, c’est bien clair ?

Chucky : alors tu l’as fait pour protéger quelqu’un qu’il menaçait. C’est bien ton genre ça.

Éric : penses ce que tu veux.

Chucky : Tami, bien sûr, suis-je bête.

Éric : Quoi Tami ?

Chucky : oh, arrête, tu crois que je n’ai pas vu clair dans ton jeu. Jamais tu n’aurais rejoint le clan de Mo si Tami n’était pas dans ce même clan. Éric Taylor, le grand frère protecteur ! Dit moi, qui veillera sur Tami pendant que tu seras en taule ?

Éric : maintenant que Tami a ouvert les yeux sur Mo. Le reste m’est t’égale. Tami va aller à l’université, loin d’ici elle sera en sécurité. Loin de Mo et de moi surtout.

Chucky : tu es fatiguant Éric. Arrête de croire que tu es un monstre. Tu es le mec le plus sympas et le plus dévoué que je connaisse.

Éric haussant la voix : j’ai le sang d’un inconnu sur les mains ! J’ai vécu dans un gang à Dallas ! J’ai fait d’horrible chose pour me faire accepter, dont je ne suis pas fier ! Je t’ai mis un couteau sous la gorge et menacer ta sœur avec une arme à feu ! Qu’est-ce qui te faut de plus ?

Chucky gifla Éric en plein visage et se leva de son siège pour partir.

Chucky fixa son ami : je te souhaite tout le bonheur du monde maintenant que tu es arrivé là où tu voulais.

Éric : tu te trompes mon pote. Jamais je n’ai voulu finir en prison. En entrant dans cette supérette, j’espérai y trouver la mort. Voilà la vérité. Si j’ai fait ça, ce n’est pas uniquement pour protéger Tami, ou qui que ce soit d’autres, mais pour en finir avec ma vie de merde. J’ai peur de moi, tu comprends ? Je suis hanté par des cauchemars de plus en plus atroce, je ne sais pas comment arrêter ça autrement que par le suicide. Et comme tu vois, même ça, j’ai échoué.

Chucky se rassit brutalement sur sa chaise, abasourdi : depuis quand as-tu ses cauchemars ?

Éric : depuis la nuit où j’ai été poignardé à Dallas. Toutes les nuits, je revois ses ombres s’approchaient de moi, je revois cette longue lame de couteau devant moi, prêt à me transpercer l’abdomen. Je me réveille souvent au moment où le couteau pénètre en moi. Impossible de me rendormir ensuite. Alors je quitte la maison par la fenêtre de ma chambre et je traîne dans les rues jusqu’au petit matin.

Chucky : qu’est-ce qui s’est passé à Dallas ? Est-ce que c’était ce fameux Lucas dont tu parlais vaguement l’autre jour ?

Éric : j’étais sous sa protection jusqu’au jour où j’ai compris réellement ce que je faisais pour lui. Je faisais de la copie d’œuvre d’art, qu’il revendait pour des originaux. J’ai voulu disparaître, mais il m’a retrouvé. Il a voulu me faire taire en me poignardant à mort. Je m’en suis sorti vraiment de justesse. Quand j’étais dans cette supérette, j’ai ressenti ce même sentiment. Le sentiment d’être prise au piège. J’ai été pris de panique au moment où le gérant a pointé son arme sur moi. J’ai revécu mon agression dans ma tête. Je ne pouvais rien faire. J’étais totalement paralysé.

Chucky : donc, il est probable que tu n’aies pas tiré. Non ?

Éric : je n’en sais vraiment rien Chucky. C’est le trou noir complet. D’après mon avocat, Mo avait, lui aussi, une arme. Je n’en savais vraiment rien.

Chucky : il t’a piégé, c’est évidemment ! Pourquoi tu ne racontes pas tout cela à ton avocat ? Tu sortirais d’ici vite fait.

Éric : réfléchi un peu mon pote. Mo est le fils du shérif, il a de bons résultats scolaire, et un casier vierge. Moi, j’ai vécu dans la rue plus longtemps que sous un toit durant les trois dernières années. Je suis en échec scolaire. J’ai un casier judiciaire pour des faits de violence dans un lieu public. Qu’est-ce que tu crois ce qui va se passer ? Je suis déjà condamnée.

Chucky : je peux témoigner au procès, Tami aussi. Nous seules savons réellement qui est Mo Mc’Arnold.

Éric : NON !

Chucky : alors, c’est fini ? Tu ne veux même pas essayer de te battre ?

Éric : mon avocat dit qu’il pourrait plaider pour une peine de six mois dans un camp de redressement militaire. À la condition que l’analyse balistique de mon arme revienne négative.

Chucky : un camp militaire ? Tu es complètement dingue ou quoi ? Tu sais en quoi ça consiste ? J’ai vu un reportage à la télévision sur le sujet qui m’a fait froid dans le dos.

Éric : ça ne peut pas être pire que la prison.

Chucky : donc, ta décision est prise ?

Éric : est-ce que j’ai vraiment le choix ? C’est soit cela, soit j’en prends pour cinq ferme.

Chucky : tu as le choix de faire appel à tes amis pour te sortir de là !

Éric : il est hors de question que vous vous appliquez publiquement. Mo pourrait s’en prendre à vous deux.

Chucky : ces marrants, tu m’as dit exactement le contraire tout à l’heure.

Éric : j’ai simplement dit que vous partirez bientôt à l’université et que Mo ne sera plus un problème pour vous deux. En attendant, au moindre souci, je veux que tu me fasse la promesse de me le dire. J’accourais, aussi vite que possible.

Chucky : comment veux-tu intervenir gros malin si tu es enfermé ?

Éric : je trouverai une solution, ne t’en fais pas. Alors, tu veux bien me le promettre ?

Chucky : promis mon pote.

Le gardien : désolé de vous interrompre, l’heure des visites est terminée. Veuillez sortir s’il vous plaît.

Éric : je suppose qu’on ne se verra pas de sitôt. Je te souhaite bonne route mon pote.

Chucky : détrompe-toi mon pote. Tu m’as fait confiance en te confiant à moi. Je ne peux tout simplement pas de tourner le dos après ça. Je te dois aussi beaucoup. Tu es quelqu’un de bien Éric, n’en doute plus jamais, d’accord ?

Éric émus : merci mon frère.


chouchou70  (11.12.2019 à 11:43)

chapitre 22

Le jour du procès.

En entrant dans la salle d’audience, Éric était plus que surpris de voir son rival, sur le banc des accusés. Il comprit, alors que son meilleur ami l’avait trahi. Il changea d’avis lorsque son regard se posa sure Tami, assise au fond de la salle d’audience.

Mo : ça ne servait à rien de me balancer Taylor, je n’irai jamais en taule. Et tu sais pourquoi ? Parce que je t’ai sauvé la vie.

Éric : quoi ?

Mo arrogant : le gérant allait te tuer et j’ai tiré avant qu’il le fasse, donc, techniquement, je t’ai sauvé la vie.

Éric : je ne te crois absolument pas.

Mo : ta raison Taylor, mais eux si. Je serai le héros et toi, le mauvais garçon que tout le monde connaît.

Le juge fit son entrée et ordonna à Éric de se lever.

Le juge : Mr Taylor, je ne pensais pas vous revoir de sitôt dans ce tribunal. N’ai-je pas été assez clair la première fois ?

Éric : oui, Mr le juge.

Le juge : vous m’envoyez ravie. Donc, j’énumère vos chefs d’accusations pour cette fois-ci : braquage à main armée, trafic en bande organisée, fait de violence sur la voie publique, port illégal d’une arme et violation de votre mise à l’épreuve. Comment plaidez-vous ?

Éric : je plaide non-coupable Mr le juge.

Cette réponse choqua tous l’entourage, y compris l’avocat qui ne comprenait pas ce que faisait son client.

Le juge curieux : non-coupable ?

Éric : non-coupable sur certains points Mr le juge.

Le juge : expliquez-vous, je vous en prie.

Éric : je ne suis pas le chef du trafic de marchandises volées, je n’étais qu’un simple informateur. En ce qui concerne le braquage, ce n’était pas moi le commanditaire. L’arme à feu que j’avais en ma possession ce jour-là ne m’appartenait pas. Je n’ai jamais eu d’arme de ce genre.

Le juge : Mr Taylor, des témoins ont affirmé vous avoir vu en possession d’une arme blanche, un couteau pour être exacte, et menacer la vie d’un individu. Est-ce que vous niez ?

Éric : non Mr le juge.

Le juge : vous m’avez aussi confirmé que vous faisiez partie du trafic de marchandises volés. Depuis combien de temps vous étiez leur informateur ?

Éric : trois mois environ.

Le juge : trois mois. Donc, juste après votre mise à l’épreuve. Vous pouvez confirmer ?

Éric : c’est exact Mr le juge. J’avais besoin d’argent pour payer ma dette.

Le juge rigola bruyamment : ah... Et un travail honnête ne vous a jamais traversé l’esprit ?

Éric : qui embaucheraient un jeune avec un casier judiciaire ?

Le juge : je n’aime pas votre insolence jeune homme !

Éric : la justice m’a déjà condamné alors que le véritable meurtrier est assis juste à côté de moi !

Le juge : Mr Taylor, la thèse de la légitime défense a été accordée à votre complice. Les témoins sont tous formels. Vous étiez dans une situation dangereuse, votre complice a agi pour vous sauver la vie. Pourquoi vouloir qu’il paye pour ce geste héroïque ?

Éric hurla à plein poumon : geste héroïque ? Un innocent est mort putain !

Le juge : je vous prie de bien surveiller votre langage et de baisser d’un ton avec moi Mr Taylor.

S’en n’était trop pour le meilleur ami d’Éric qui se leva de son siège et prit la parole.

Chucky en montrant Mo du doigt : cet ordure est un manipulateur !

Éric supplia son ami de se taire, mais ce dernier refusa.

Le juge : je vous prie de vous s’asseoir, jeune homme, vous n’êtes pas autorisé à prendre la parole dans ce tribunal.

Chucky : vous appelez ça un tribunal ? Vous condamnez sans comprendre réellement ce qui s’est passé et pourquoi Éric a fait cela. Éric est mon ami depuis une dizaine d’années. Je le connais par cœur et…

Le juge : pourquoi défendez-vous l’individu qui vous a menacez avec une lame de couteau ?

Chucky resta sans voix devant cette affirmation.

Le juge : contrairement à ce que vous avez l’air de penser, je connais bien le dossier d’Éric Taylor. Éric Taylor a prouvé qu’il n’était plus apte à vivre en communauté, sa place est, par conséquence derrière les barreaux.

L’avocat : Mr le juge, pensez-vous que la prison va venir en aide à un gamin de 17 ans, en pleine crise de réinsertion sociale. Dois-je vous rappeler que mon client a vécu dans la rue pendant une longue période.

Le juge : où est le rapport maître ?

L’avocat : le rapport s’est, que vous ne pouvez pas exiger un changement radical d'un adolescent de 17 ans, qui a connu une vie de survie, pendant une très longue période. Certes, mon client a fait de mauvais choix, mais pouvons-nous vraiment le lui reprocher ? Est-ce que notre système social n’est pas autant responsable de sa rechute ?

Le juge : j’écoute votre proposition de peine maître.

L’avocat : je pense qu’une peine de six mois dans un camp de redressement militaire serait plus bénéfique pour mon client qu’une peine de prison. Mon client est d’accord avec cette alternative. Et si je m’en souviens bien, vous avez, vous-même, suggérer cette peine en cas de récidive de la part de mon client.

Le juge : avant de prendre une décision, j’ai besoin de vous entendre plaider votre cause Mr Taylor.

Éric : je ne tomberai pas aussi bas Mr le juge. J’assumerai votre décision finale, comme un homme.

Le juge : vous dites, assumez alors que vous avez plaidé non-coupable plus tôt.

Éric : j’assume la vérité Mr le juge, pas les faits qui me sont reprochés parce que d’autres personnes sont protégées par leur statut social.

Le juge : le meurtre en situation de légitime défense n’est pas un délit, ici. En ce qui concerne les graves accusations apportées par votre ami ne sont, premièrement non-recevable, et deuxièmement, il n’existe aucune preuve à ma connaissance pour relier le trafic de marchandises volées à Mo Mc ‘Arnold, ici présent. Donc, cessez vos accusations inutiles qui ne font que d’aggraver votre cas Mr Taylor.

Éric sarcastique : je ne dis que la vérité Mr le juge.

Le juge : et moi, vous voulez que je vous la dise, la vérité ? Éric Taylor, vous êtes, à mon sens, incapable de vous réinsérer dans la vie sociale, car vous êtes instable psychologiquement parlant, vous êtes un marginal solitaire, qui refuse la moindre autorité, sans arrière-pensée complotiste à votre encontre. J’ai une bonne nouvelle pour vous, j’accorde la peine proposée par votre avocat. Si votre avocat pense que vous retrouverai le droit chemin avec ce genre d’institution militaire, tant mieux pour lui. Pour moi, votre place est non dans ce genre de camp, ni en prison, mais dans un hôpital psychiatrique, car vous avez des troubles du comportement de plus en plus fréquent. Mais bon, je vous accorde cette dernière faveur, car je me dis que, dans ce camp, vous serez sous surveillance. Mais je vous préviens, c’est votre dernière chance. Est-ce que c’est clair pour vous Mr Taylor ?

Éric : oui, Mr le juge.

Le juge : vous serez transférée, demain après-midi, au camp de San-Antonio. En attendant, vous pouvez rentrer chez vous, sous étroite surveillance. Nous ne voulons pas prendre le risque d’une fugue de votre part.

Éric vexé : alors, gardez moi enfermer ici, si vous avez si peur que ça !

Le juge : j’aimerai bien, mais la loi, c’est la loi. Légalement, nous n’avons aucun droit de vous retenir ici. Vous êtes libre Mr Taylor.


chouchou70  (06.01.2020 à 21:15)

Chapitre 23

 

De retour à la maison, John invita son fils à s’asseoir sur le canapé du salon, pour discuter un peu, avec eux, de ce qu’il venait de se passer. John était juste à côté de lui et Mary, légèrement en retrait sur le fauteuil.

John soucieux : est-ce tu vas bien Éric ?

Éric hocha simplement les épaules, toute en regardant le sol.

John obligea Éric à le regarder, dans les yeux : je suis très fière de toi mon fils. Tu as remis en place Mr le juge. Il n’avait pas le droit de te parler comme ça.

Éric détourna son regard de celui de son père : il a raison.

John fou de rage : je t’interdis de dire ça !

Éric fixa son père : c’est la vérité. Ses cauchemars me rendent paranoïaque, et violent ! Je n’en peux plus…

John inquiet par la détresse de son fils : tu fais encore des cauchemars ? Pourquoi ne pas me l’avoir dit ?

Mary perdu : de quels cauchemars vous parlez ?

John : j’ai surpris Éric ayant des cauchemars très agité. Des cauchemars sur Dallas. Tu sais, je t'en avais vaguement parler un soir.

Mary : cela me revient. C’était le soir où nous avons reçu sa convocation au tribunal.

John : raconte-nous ton cauchemar, en détail.

Éric secoua la tête : non, c’est trop…

John : Éric, si tu veux que nous t’aidions, il faut que tu nous parles de tes cauchemars. Je ne veux pas, dans un futur proche, que le centre m’appelle pour me dire que tu as fini par tuer quelqu’un ou pire, que tu t’es suicidé.

Éric honteux : mais je…

John : je ne suis pas dupe Éric. Le braquage, tu n’y es pas allé uniquement pour cette affaire de document, ou d’argent. Tu espérais ne pas en sortir. N’ai-je pas raison ?

Éric, tellement honteux, n’osa pas regarder son père dans les yeux, ni même répondre oralement. Il se contenta de simplement hocher la tête de haut en bas.

John : Éric, il est vital que tu nous parles. Nous n’avons que très peu de temps devant nous avant ton départ. Je serai soulagé de te savoir l’esprit enfin libéré. Crois-moi, Éric, tu te sentiras beaucoup mieux après.

Éric hésita à leurs parlers de ce douloureux souvenir. Après tout, tout cela était arrivé à cause d’eux. La seule issue possible, c’était, comme d’habitude, la provocation.

Éric sarcastique : vous espérerez vous racheter une bonne conscience ?

John : Éric, stop ! Je sais ce que tu essayes de faire, mais ça ne marchera pas. Pas cette fois !

Éric : faire quoi ?

John : fuir la conversation. Je sais, nous aurions dû avoir cette conversation le jour où je t’ai surpris en plein cauchemar, mais je ne voulais pas te faire fuir, encore une fois.

Éric : et maintenant ? Je suis sous surveillance policière, donc incapable de fuir.

John haussa le ton : non, maintenant, cela devient incontrôlable, pour toi, comme pour les gens proches de toi ! Alors, soit tu parles maintenant, soit j’appelle un psy maintenant ! Crois-moi, je ne te lâcherai pas ! À toi de voir.

Éric se sentait pris au piège. Son père ne s’était jamais montrer aussi insistant, c’était même de l’obsession. Il réfléchit rapidement à ses options. Il n’avait guère le choix de se confier là, tout de suite. Éric prit une grande respiration et commença son récit.

Éric : à Dallas, j’ai fait la rencontre de Lucas. Il m’a toute de suite aidé, il m’a procuré un petit boulot, et un toit sur la tête. Enfin, ce n’était pas le grand luxe, Lucas vivait dans un genre de hangar désinfecter, avec sa bande de potes. Je ne me suis absolument pas méfié de lui, je pensais qu’il faisait tout cela d’un bon cœur, sauf que ce n’était pas le cas. Lucas est venu à moi, juste pour que je dessine pour lui. Enfin, c’était plutôt de la reproduction d’œuvre d’art. J’ai commencé à avoir des doutes lorsque le rythme s'est accéléré. Lucas me donnait de plus en plus d’œuvre d’art à copier et de moins en moins de temps pour la faire. Et puis j’ai compris, en voyant Lucas marchander avec une de mes copies. J’étais devenu, malgré moi, complice de trafic d’œuvre d’art. Les semaines qui ont suivi, j’ai enquêté discrètement sur Lucas pour découvrir qu’il était pire que je l’avais imaginé. Lucas m’avait bien piégé. Il avait fait de moi un membre de son gang auquel on ne réchappait pas vivant. Et pourtant, j’étais bien décidé à le quitter. Je me suis enfui dans un quartier dont il n’avait pas le contrôle. Je pensais être en sécurité. J’avais tous faux. Un soir, après mettre emmitoufler dans mes couvertures sales et poussiéreuses, deux hommes sont venus à moi. Le plus grand m’a saisi par le col et il m’a claqué contre le mur de l’impasse. Ses mains autour de mon cou, m’empêchaient de reprendre ma respiration. J’étais pétrifié par le froid et la peur. Alors que ma conscience s’échappait lentement, j’ai ressenti une vive douleur à l’abdomen. Quelques choses venaient de rentrer et de sortir de moi. Mon regard s’est posé sur le couteau ensanglanté du deuxième homme. Le premier homme m’a brusquement lâché et je suis tombé de tout mon poids sur le sol gelé. Mon esprit était incapable de suivre le temps réel. J’ai juste entendu, de façon très lointaine.

« Tu es sûrs que ça suffi ? Lucas le veut mort ! »

« Il a déjà un pied dans la tombe, regarde, il crache son sang. Lucas sera content qu’il meure d’une mort lente. »

Et puis j’étais seul. Je tremblais, mais je ne savais pas si c’était de froid ou le choc. Je sentais l’odeur du sang, de mon sang qui se propageait à une vitesse folle sur le sol sale de la ruelle. Ce goût de sang dans ma bouche était des plus désagréables. J’avais l’impression de m’étouffer avec mon propre sang. Et puis rapidement, j’ai ressenti la douleur, une douleur sourde et forte en même temps, comme si on était en train de pénétrer en moi et d’y retirer tout ce que j’avais. La douleur s’est éloigné petit à petit, laissant place à des voix. Des voix qui me disait de tenir bon, que je n’étais pas seul. Il s’avère que ses voix appartenaient réellement à quelqu’un. Elles appartenaient à mon sauveur, Derek. Il m’a pris dans ses bras, aussi doucement que possible, afin de me réchauffer, en attendant les secours. Dans mes cauchemars, je revis sans cesse cette scène, sauf que, à la place de Derek, je vois Mo Mc ’Arnold, qui n’essaye pas de me sauver, mais de me finir en m’étranglant. Un autre cauchemar, encore plus horrible, ou Mo et Lucas, me portent jusqu’à ma tombe et me jettent de la terre pour m’enterrer vivant. Je me réveille toujours au même moment, au moment où je commence à suffoquer. Les sensations sont tellement réelles qu’en s’en est effrayant.

John émus : je… Ce que tu as vécu est vraiment, cela dépasse tout ce que j’avais imaginé. J’ai cru te perdre lors de cette pneumonie, et maintenant, je me rends compte que j’aurai pu te perdre dans des circonstances des plus horribles. Je me suis vraiment conduit comme un imbécile fils. Si tu étais mort dans ces circonstances, je n’y aurai pas survécu. Déjà que je culpabilise beaucoup de la situation actuelle et je…

Éric : papa, je t’ai poussé à bout, volontaire. Quand tu m’as mis à la porte, j’avais déjà pris la décision de partir. J’ai fait des mauvais choix à Dallas. Moi seul. Tu n’as pas à culpabilisé papa. Tu n’es pas responsable de la situation.

Son regard se dirigea aussitôt vers sa mère. Mary comprit le message. Elle se leva et quitta la maison en calquant violemment la porte d’entrée, sans dire un mot.

John soupira lourdement : quand vas-tu parler à ta mère ?

Éric : la blessure de la trahison est encore trop présente.

John : ça va faire trois ans Éric. Tu ne crois pas qu’il est temps de passer à autre chose ?

Éric : je ne peux pas papa, c’est au-dessus de mes forces pour l’instant. Alors s’il te plaît, arrête d’insister.

John : très bien.

Après un long moment de silence.

Éric : papa, est-ce que tu crois que j’ai pris la bonne décision ? Et si j’échouai, comme tout le reste ? Peut-être que je me donne de faux espoirs, et que ma place finira derrière les barreaux, un jour ou l’autre.

John obligea Éric à le regarder dans les yeux : écoute-moi bien mon garçon, tu as pris la bonne décision et je n’ai aucun doute sur ta réussite. Tu es un jeune homme courageux et plein de ressource. J’ai confiance en toi mon fils.

Éric : je… j’ai si peur papa.

 John : peur de quoi fils ?

Éric : on dit que ces camps ont extrêmement physique. Regarde-moi, je n’ai plus vraiment ce corps d’athlète de l’époque où je jouai au football. Je suis d’une maigreur à faire peur. Je déteste mon corps. Ce n’est pas moi !

John : ce n’est pas le physique, mais le mental qui compte le plus.

Éric : je n’ai pas vraiment le mental non plus.

John : alors là, je ne suis pas d’accord. Il faut un mental d’acier pour être encore debout, après tous les merde que tu as traversée. Tu peux faiblir de temps à autre, mais tu n’as jamais baissé les bras, au contraire même. Et je pense aussi, qu’une certaine voisine n’est pas étrangère à cela.

Éric : Tami ?

John : oui Tami. Il y a quelque chose entre vous deux ?

Éric : ça ne te regarde pas.

John : ok très bien, je respecte la limite. Mais, laisse-moi te dire que, de savoir que quelqu’un t’attend à l’extérieur peut t’aider à tenir le coup. Tu sais, quand tu es venu au monde, je n’ai cessé de penser à toi, même si j’étais responsable de cette distance. Le faîte de t’imaginer dans mes bras, t’imaginait jouer dans une grande maison, rempli de joie et de rire m’a aidé à me surpasser. À chaque fois que je ressentais la fatigue du travail, je pensais à toi. Tu as été un moteur de motivation dans ma vie. J’espère que tu trouveras cette même motivation en Tami. Tu as le droit au bonheur Éric, même si tu penses ne pas le mériter, même si tu penses que le bonheur est éphémère. Crois-moi, le bonheur vaut vraiment le coup d’être vécu, même un court instant. Tu t’en rendras compte, le jour où tu auras ta propre famille.

Éric se leva d’un bond, rouge de colère : d’où tu sais cela ?

John choqué par ce changement d’attitude : Éric, qu’est ce qui te prend ?

Éric : tu ne pouvais pas le savoir ! (Puis il réfléchit.) Tami. Tami t’a montré ma lettre ?

John se souvient soudain et prit conscience de la bourde commise. Nier ne ferait qu’empirer la situation.

John : écoute Éric, je… oui Tami nous a montré ta lettre, mais… tu sais, elle était tellement bouleversée. Elle voulait simplement que l’on comprenne ce qui t’était arrivé. Que l’on comprenne ton état d’esprit actuel, pour mieux t’aider. Ne lui en veux pas, s’il te plaît. Elle tient énormément à toi. Elle l’a fait par amour pour toi.

Éric hurla : STOP ! Comment as-tu peu faire semblant alors que tu savais déjà toute la vérité ?

John : j’étais sincère Éric, je te le jure.

Éric les larmes aux yeux : pourquoi vous finissez tous par me trahir un jour ou l’autre ?

Éric se dirigea vers la porte d’entrer.

John soucieux : où vas-tu ? Je te rappelle que tu es consigné à la maison.

Éric : je m’en fous. J’ai besoin de prendre l’air !

John : voilà exactement ce que le juge attend de voir. Une fugue de la part d’Éric Taylor, qui est incapable de se contrôler ! Tu as deux options, soit, tu passes cette porte et ton avenir est foutu, soit tu fais preuve de maturité.

Éric rebroussa finalement chemin et se dirigea vers sa chambre. John regarda tristement son fils s’éloigner de lui, encore une fois par sa faute. À chaque fois qu’ils avaient une discussion sérieuse, il finissait par dire un mot de trop et retour à la casse départ.

 

Éric se coucha sur son lit, les bras surélevant sa tête, regardant le plafond, perdu dans ses pensées. Il pensait être tranquille et prit peur quand une silhouette, sortie de, derrière son rideau.

Éric : Tami ? Qu’est-ce que tu fous ici ? Comment tu es entré dans ma chambre ? Tu es consciente que si les flics te voient, on aura de graves problèmes.

Tami : j’ai fait attention. Il fallait que je te voie avant que tu partes. C’est important.

Éric : je sais déjà que tu m’as trahi ! Tu as confié des choses personnelles à mes parents. Tu n’avais aucunement le droit ! Je te faisais confiance Tami !

Tami : tes parents étaient bouleversés et complétement mise au pied du mur. Je me devais de leur expliquer les histoires avec Mo.

Éric : je ne te parle pas de cela, je te parle de la lettre. La lettre que je t’ai écrite à Dallas. Tu la lus, je le sais puisque tu étais chez Derek, mais pourquoi l’avoir montré à mes parents ? C’était trop personnel ! De plus, ce n’était pas ton rôle putain ! J’ai vraiment besoin que tu arrêtes ça !

Tami baissa les yeux : je suis désolé.

Éric sentit qu’il avait blessé sa meilleure amie. Éric prit alors sa tête entre ses deux mains, il essuya une larme silencieuse sur sa joue et guida, avec douceur, le regard de Tami au sien.

Éric : eh, je ne supporte pas que tu sois triste, surtout à cause de moi. Je n’aurai pas dû m’emporter comme ça. Excuse-moi.

Tami : tu as raison, je… je n’aurai pas dû. Je t’ai trahi, et je.... Enfin, je comprendrai que tu en n’aie assez de moi.

Éric sourit : même si je n'en ai assez de toi, je ne peux pas vivre sans toi et pourtant, j’ai essayé. Je t’aime Tami, plus que ma vie.

 

Tami : dois-je comprendre que tu baisses enfin la garde sur tes sentiments pour moi ?

Éric : peut-être bien.

Tami : puis-je savoir qu’est ce qui a fait plier Éric Taylor ?

Éric : mon père. Il m’a dit que les choses seraient plus faciles, si j’avais une personne qui m’attend à la fin du parcours. Tu es la personne qu’il me faut. Quand je suis avec toi, je me sens moi, tel que je suis réellement. Ce moi, me faisait peur, tu le sais bien, mais toi, à mes côtés, bizarrement, j’ai moins peur. Est-ce que tu veux bien être la personne qui m’attend à la sortie ?

Tami risqua un tendre baiser sur les lèvres de son tendre amour. Éric y répondit avec tant de douceur et se retira avant de perdre le contrôle.

Éric : je te promets que, dès mon retour, nous nous quitterons plus. Je veux construire une vie avec toi. Fini les conneries, je te le promets. J’ai eu tellement peur, si tu savais.

Tami : qu’est-ce qui t’a pris de faire ce braquage ?

Éric : je… Mo avait dit qu’il nous laisserait tranquille après ce dernier boulot.

Tami : tu aurais pu te faire tuer !

Éric : je m’en suis sorti et nous allons construire un avenir, ensemble, dès mon retour, sans que Mo s’en mêle.

Tami : c’est six mois vont être long.

Éric se retourna, il se dirigea vers une boite, posé sur son étagère. Il en sortit un bracelet en argent. Il l’offrir à Tami.

Éric : ce bracelet appartenait à ma grand-mère. Je veux que tu le gardes sur toi. Ça sera comme si j’étais auprès de toi.

Tami : il est magnifique, mais je… je ne peux pas le garder. C’est un bijou de famille.

Éric : ma grand-mère me l’a donné, pour que je le transmets à quelqu’un de spéciale à mon cœur. Tu es cette personne Tami et pardonnes moi d’avoir mis aussi longtemps à le comprendre.

 

 

 

 

 

 

 


chouchou70  (21.02.2020 à 22:15)

Chapitre 24

Il était 7 h du matin, la maison Taylor était encore endormie. On tambourina à la porte d’entrée. John sursauta dans le lit, complétement désorienté. Il ne savait pas si le bruit était réel ou non. Un deuxième coup retenti, puis des cris « Police de Houston, nous venons chercher Éric Taylor ! »

John descendit au rez-de-chaussée, ouvrit la porte, et se retrouva, nez à nez avec deux policiers, le shérif de Houston, ainsi que deux corps de l’armée américaine. Ils portent tous les deux des gallons d’officiers de l’armée de terre.

Officier : officier Mulet, instructeur en chef du camp de San-Antonio. Je viens chercher Monsieur Éric Taylor. Je vous remercierai de coopérer avec nous, sinon je me verrai dans l’obligation d’utiliser ce mandat de perquisition pour aller le chercher moi-même.

John agacé : vous avez vu l’heure qu’il est ?

L’officier fit signe aux deux policiers de le suivre à l’étage.

John : qu’est-ce que vous faites ? Vous n’avez pas le droit !

Shérif : John, techniquement ses messieurs ont tous les droits. Alors, n’aggrave pas la situation veux-tu ?

John : oh toi, ferme là ! Ton fils n’est pas blanc dans cette histoire. Ça t’arrange bien que c’est mon fils qui a été condamné.

Shérif : dès la fin du trimestre, j’envoie mon fils en pensionnat privé, en Europe. Je voulais que tu le saches, que je ne reste pas insensible à la situation.

John : et alors ? La punition est quand même inégale.

Shérif : je dois préserver son avenir.

John moqueur : oui bien sûr.

Des hurlements venaient des escaliers. Mary Taylor essayait de barrer la route aux hommes emmenant son fils, menotté, vêtu seulement d’un jogging et d’un t-shirt.

Éric calme : maman, laisse tomber s’il te plaît !

Mary : non ! Il y a des lois dans ce pays ! C’est tout simplement inhumain comme traitement !

Officier Mulet : je ne fais qu’appliquer la procédure habituelle pour des cas comme votre fils.

Mary supplia son mari d’intervenir.

John : laissez-le au moins s’habiller. Il fait à peine 5°c ce matin.

Officier Mulet : pour qu’il en profite pour fuguer. Hors de question. D’ailleurs, nous avons déjà perdu assez de temps comme ça. Votre fils sera transféré jusqu’au camp de San-Antonio dans la journée. Une visite vous saura autoriser dans trois mois. Bonne journée Monsieur et Madame Taylor.

John et Mary, regardèrent, impuissant, leur fils se faire emmener, en direction de la fourgonnette blindée, garer dans la rue. La scène avait attiré tous les curieux du quartier. Tami était sortie sur son perron et appela Éric. Ce dernier se retourna et lui sourit timidement, avant de disparaître dans l’arrière de la fourgonnette.

Éric ressentait une peur immense au plus profond de lui-même. Il était encore sous le choc par son arrestation. Il avait revécu son arrestation à la supérette. Plaquer au sol comme un mal propre et menotté comme un criminel. Mais, le plus humiliant, c’était quand le policier fouilla ses affaires personnelles, plus précisément son linge de corps, afin de préparer son paquetage pour les mois à venir. Sa mère avait débarqué, hystérique, dans la chambre. C’était bizarre de sa part. Après la scène de l’autre soir, il pensait réellement qu’elle serait contente de le voir sortir de sa vie. N’empêche qu’il eût eu honte de sa réaction disproportionnée. Son père était resté calme, du moins en apparence. Et Tami ? Pourquoi elle a dû sortir juste au moment le plus gênant de toute sa vie ? Son regard larmoyant lui fendait le cœur. À travers ce petit sourire, il lui disait simplement que tout ira bien.

La fourgonnette se mit en mouvement, l’éloignant ainsi de toutes les personnes chère à son cœur, pour la moitié de l’année à venir. Maintenant, il était de nouveau seul, face au nouveau grand défis de sa vie.

Le long trajet jusqu’à San-Antonio était ponctué par quelques arrêts pour prendre des jeunes délinquants, comme lui. Maintenant, ils étaient quatre à l’arrière de la fourgonnette. Éric observait ses nouveaux compagnons de galère. Un jeune homme de couleur noir le regarda aussi.

Garçon, sur un ton agressif : eh, t’as un problème le débardeur ?

Éric : mon prénom, c’est Éric, pas « le débardeur ». Ok ?

Garçon : tu ferais mieux de changer de ton avec moi. Tu crois que tu vaux mieux que moi ? Petit blanc.

Éric agacé : putain, c’est quoi ton problème ?

Garçon : je n’avais aucun problème, jusqu’au moment où tu me regardes avec ton air supérieur.

Éric : eh ben, au moins, on sait tous pourquoi tu es là. Vachement susceptible le mec !

Le jeune garçon se leva en direction d’Éric, prêt à chercher la bagarre. Il perdit l’équilibre lorsque le chauffeur stoppa net, la fourgonnette. L’officier Mulet descendit du véhicule, ouvrir la porte de derrière et ordonna à Éric, ainsi qu’au jeune garçon, qui s’appelait Josh, de descendre.

Officier Mulet : eh ! Les deux fortes têtes ! J’ai une bonne nouvelle pour vous. Il reste encore 15 kilomètres avant le camp. Vous les ferrez à pied. Allez en piste ! Derrière moi et que je n’entends rien à part votre respiration. C’est clair ? 

L’instructeur en chef s’empressa de menotter, ensemble, nos deux garçons et partit, en donnant le rythme de marche. Après trois petits kilomètres, seulement, Éric commença à rencontrer des difficultés. Son compagnon s’agaça.

Josh : putain, vous les blancs, vous n’êtes vraiment pas endurant !

Éric essoufflé : ferme la putain !

Josh : je te jure que tu vas avancer. Je ne dors pas ici, OK ?

Éric essaya, tant bien que mal, à avancer, mais le souffle ne suivait plus. Il s’écroula, entrainant Josh dans sa chute. Éric était en grand panique, incapable de reprendre son souffle. Josh, changea d’attitude envers son compagnon, en grande détresse. Il l’allongea sur le sol et dégagea ces voies respiratoires en lui surélevant la tête.

Josh cria à leur instructeur de s’arrêter.

L’officier Mulet : que ce passe-t-il monsieur Taylor ?

Josh : il fait une crise d’asthme monsieur.

Éric essoufflé : ça va…mieux. Je ne marche pas… souvent aussi….vite….monsieur.

Officier Mulet : eh bien, il va falloir vous remuer monsieur Taylor. Je vous donne 5 minutes et nous repartons.

Éric : oui monsieur.

Josh attendit que l’instructeur s’éloignât d’eux : tu ne devrais pas mentir sur ta santé. Tu sais que tu peux mourir d’une crise d’asthme comme celle-là.

Éric : ce n’était pas une crise d’asthme. J’ai eu une pneumonie assez grave, il y a quatre mois. Ce sont sans doute des séquelles. Mon médecin m’avait prévu des conséquences à long terme.

Josh : tu aurais dû lui dire.

Éric : écoute, tu fermes ta gueule sur ce que je viens de te dire. C’est clair ?

Josh : ma petite sœur est morte d’une crise d’asthme. J’étais responsable d’elle suite au décès de nos parents. J’ai pris la responsabilité de fuir notre famille d’accueil. Si on était resté là-bas, elle serait toujours en vie. Alors, ne compte pas sur moi pour commettre la même erreur.

Éric : putain, tu t’es pris pour mon ange gardien ou quoi ? Je ne t’ai rien demandé alors lâche moi, tu veux !

Josh : on est menotté l’un à l’autre au cas où tu l’aurais oublié.

Éric : ouah, monsieur a de l’humour. Première nouvelle.

Josh : c’est bon, je m’excuse pour tout à l’heure. Je t’ai mal jugé. Tu viens de la rue comme moi. On devrait se serrer les coudes, entre frères de galère. Tu ne le crois pas ?

Éric choqué : je n’ai jamais dit que je venais de la rue.

Josh : oui, mais il y a des signes qui ne trompe pas. Comme ton tatouage minuscule dans le creux de ta main gauche par exemple qui dit, je cite : « La rue, Mon oxygène ». Si tu as aussi honte, pourquoi l’avoir marqué sur ta peau ?

Éric : je n’ai aucune honte avec ça. C’est juste que je ne veux pas que mon entourage le voie. Personne ne l’a vu jusqu’à présent. C’est mon secret que j’avais besoin de marquer pour ne jamais oublier cette sensation de liberté.

Josh : ça fait longtemps que tu as ce tatouage ?

Éric : deux mois environ. Je l’ai fait au moment où j’ai pris conscience que je devais me reprendre en main pour la sécurité de mon entourage proche de mon cœur. Ce tatouage me sert à me souvenir de mes moments passés dans la rue, sans y être obligé d’y retourner. Je sais, c’est tordu, mais c’était vraiment important pour moi. Je l’effacerai le jour où je n’aurai plus besoin de cette bouffée d’oxygène dans ma vie. Quand j’aurai vraiment trouvé ma place ailleurs que dans la rue.

Josh : je comprends toute à fait ta démarche. J’ai toujours avec moi, le pendentif de ma petite sœur. J’ai toujours l’impression qu’elle est ici, avec moi. Je ne veux pas qu’elle soit déçue de son grand frère. Voilà pourquoi je suis ici.

Les deux garçons se regardèrent, émus. Un lien solide venait de se créer entre eux. Ils reprirent tous la marche, non sans mal pour Éric, mais Josh était là pour le soulager et l’aider à avancer.

 

Dès leur arriver au camp de San-Antonio, l’officier Mulet convoqua tous les nouveaux pensionnaires. Ils se mirent, tous au garde-à-vous devant lui, sauf Éric et Josh. L’officier les voulait à côté de lui. L’instructeur en chef voulait leur faire comprendre qu’ici, c’était lui le chef, et qu’il ne toléra aucun faux pas de ses nouveaux pensionnaires.

Officier Mulet : vous devez tous comprendre, qu’ici, vous n’êtes rien messieurs, juste des sous-merde que la société nous envoie pour vous casser et vous reconstruire pour être de parfait bon citoyen américain. Ici, vous fermez vos gueules et vous obéissez sans réfléchir ! Si je vous dis de vous jeter par-dessus une falaise, vous le faites ! C’est compris ?

Les pensionnaires : oui monsieur

Officier Mulet : le moindre écart de comportement, vous subirez le sort de vos deux compagnons, ici devant vous. L’isoloir pour une durée que moi seul déciderai. Ça sera selon mon humeur du jour. Je vous garantis que vous n’aurez plus envie de faire le malin après cette enrichissante expérience. (il s’adressa maintenant à Éric et Josh). Messieurs, je vous emmène donc, vers votre dortoir privatif. Les autres, je vous laisse en compagnie de mon adjoint.

Leur instructeur en chef entraîna ses deux punis, à travers un dédale de couloirs sombre et sale. L’instructeur s’arrêta devant une grille assez lourde, l’ouvrit et poussa Éric et Josh dans l’étroit couloir en face d’eux. L’officier Mulet ouvrit une porte blindée, et ordonna à Josh d’y rentrer. Éric sera enfermé trois cellules plus loin.

Officier Mulet : vous trouverez par terre de quoi boire et manger, mais un conseil, rationnez-vous. Bon séjour messieurs.

Éric se retrouva dans une cellule de 2 m², baignée d’une lumière artificielle, très forte. Son lit, s’était juste une paillasse, usé et crasseuse. Au sol était poser 2 l d’eau et du pain rassis avec deux fruits plus que mûre. Au fond de la pièce, un simple seau avec un lavabo. Les murs étaient blancs ce qui reflétai la lumière extra-forte. C’était insupportable.

Il entendait son nom être appelé, mais de façon très lointaine. Les cellules étaient insonorisées au maximum pour que le détenu soit vraiment seul. Éric mit un coup de pied dans la porte blindée, en espérant que Josh comprenne qu’il allait bien. Josh y répondit puis, le silence s’installa.

Éric se laissa glisser le long du mur de sa cellule. Un mal de tête, provoqué par cette lumière, le terrassa. Il commença à transpirer sous l’uniforme militaire qu’on leur avait imposé en arrivant. Il avait soif, mais ne sachant pas combien de temps, il sera enfermé ici, il devait faire très attention à se rationner. Cette pourriture d’instructeur était bien capable de les laisser là pendant plusieurs jours. Sa motivation était très claire, leur casser le moral, les détruire de l’intérieur, mais il n’y arrivera pas. Éric avait un objectif et rien ne pouvait l’en n'éloigner. Il devait tenir pour Tami, pour Chucky, pour son père et maintenant pour Josh. C’était à cause de lui qu’il était là, dans l’isoloir, mais Josh l’avait soutenu au moment où il en n’avait le plus grand besoin. Son histoire l’avait touché aussi et qu’il vienne également de la rue, comme lui, ça rapproche beaucoup. Éric n’était plus vraiment inquiet, concernant ses capacités physiques, car Josh connaissait son secret et il l’aidera à se surpasser. En tous cas, il était hors de question pour lui de montrer ses faiblesses et d’abandonner. Un Taylor n’abandonne jamais !

 

 

 

 


chouchou70  (02.04.2020 à 14:35)

Chapitre 25

 

Un mois plus tard.

Personne n’avait eu de nouvelle d’Éric. C’était comme si, il avait disparu de la surface de la terre. Aucun coup de téléphone, aucune lettre. Rien. John avait appelé le camp de San-Antonio, pour avoir un minimum de nouvelle. Le camp était injoignable.

John : aucune nouvelle. C’est scandaleux ! Même les prisonniers ont le droit au téléphone.

Mary agacée : Éric est dans un camp de redressement, pas dans une colonie de vacances.

John : comment peux-tu être aussi éloigné de la situation ? Tu piques une crise d’hystérie lors de son transfert et depuis, tu ne mentionnes même plus son nom. Pourquoi ?

Mary : pendant sa fugue à Dallas, tu n’as pas non plus mentionné son nom pendant des semaines.

John : c’était différent ! J’étais en colère.

Mary : Éric est dans un camp de redressement, pas dans une colonie de vacances. Pourquoi veux-tu que je me soucie d’un fils qui me haïs ?

John : Éric ne te haït pas. Où as-tu étais cherché cette idée ?

Mary : c’est bon, épargne-moi cela, tu veux ! Et de toute façon, cela m’est complétement égale maintenant. Je vais pouvoir enfin penser à moi, et à mes projets d’avenir, sans culpabiliser.

John surprit : mais… qu’est-ce que tu essayes de me dire exactement ?

Mary sur un ton sérieux : depuis quand as-tu travaillé sur notre projet ? Tu te souviens, notre entreprise architecture-décoration ?

John pris en faute : je… Je n’ai pas vraiment eu de temps, mais promis, je fais mis remettre rapidement.

Mary : écoute, je suis très contente que toi et Éric, vous avaient renoués des liens fusionnels. Vraiment ! Mais moi, je suis toujours passée en second et je… Je ne le supporte plus. J’ai sacrifié beaucoup de choses pour vous deux, et, en retour, c’est moi la méchante. Celle qui a fait éclater notre vie de famille, si parfaite aux yeux de tous. J’ai besoin de faire une pause John.

John abasourdis : une pause ? Qu’est-ce que tu entends par « pause » ?

Mary : je ne sais pas John. J’ai juste besoin de faire le point et de penser à moi, rien qu’a moi.

John : mais… chérie, tu ne peux pas nous faire ça ! Notre famille traverse une période difficile. Nous devons rester soudés. Comment réagira Éric ? Tu y as pensé ? Il a besoin d’équilibre en ce moment.

Mary, déçu, tourna le dos à son mari, et commença à s’éloigner de lui.

John : chérie ? Qu’est-ce que tu fais ? Qu’est-ce que j’ai dit ?

Mary : j’aurais tellement aimé que tu dises, oui chérie, prend le temps qu’il te faudra pour respirer et enfin penser à toi.

John : je t’aime chérie.

Mary : moi aussi, je t’aime, mais j’ai vraiment besoin de m’éloigner quelque temps. Se quitter pour mieux s’aimer après.

John résigné : ok très bien, si c’est ce que tu veux. Je respecterai ton choix.

Mary donna un simple baiser sur la joue de son mari, en guise de reconnaissance.

Mary : je t’appelle dès que je serai arrivé.

John : où vas-tu ?

Mary : chez ma sœur, dans le Colorado.

John hésitant : veux-tu des nouvelles d’Éric quand j'en aurai ?

Mary souris timidement : bien sûr.

John regarda sa femme partie, peut-être pour toujours. C’était trop pour lui. Son fils, maintenant sa femme. Il avait lamentablement échoué en tant qu’homme de famille.

John n’était pas pourtant un homme qui aimait boire, mais, ce soir, il avait envie d’un bon verre de whisky, voir même plusieurs.

 

Le lendemain matin, John Taylor était affalés sur le canapé, une bouteille de whisky vide au sol, sur le tapis. Il sentait une présence au-dessus de lui.

Voix : mr Taylor ? Est-ce que vous m’entendez ?

John : chut… pas si fort… mal à la tête.

Voix : voulez-vous que j’appelle un médecin ?

John ouvrit péniblement les yeux sur la personne au-dessus de lui. « Qui ? »

Voix : Jessica Tal, votre voisine. Est-ce que tout va bien ici ?

John ivre : je veux…qu’on me fiche…la paix.

Jessica : cela ne va pas être possible, désolé. Je suis concernée maintenant.

John endormis : dégagé de chez…moi…

Des heures, plus tard, John se réveilla, beaucoup plus lucide. Jessica, la voisine, était toujours là.

John : qu’est-ce que vous faites chez moi ?

Jessica : votre lumière est restée allumée toute la nuit. Je suis venu voir s’il n’y avait pas de problème et vous étiez ivre sur votre canapé.

John : désolé. Je ne bois jamais à outrance d’habitude.

Jessica soucieuse : de mauvaises nouvelles de votre fils ?

John : ma femme m’a quitté pour partir habiter chez sa sœur, afin de réfléchir sur notre vie de couple. Et je n’ai aucune nouvelle de mon fils.

Jessica : je suis sincèrement désolé Mr Taylor.

John : vous savez quoi, je ne peux même pas la blâmer pour son départ. Quelque chose s’était brisé entre nous, il y a bien longtemps maintenant, et je me suis volontairement occupé des problèmes de mon fils, plutôt que de faire face à mes problèmes de couple.

Jessica : votre fils avait besoin de vous.

John : dois-je le dire à Éric lors de ma seule visite autorisée, dans deux mois ? Ils ont une relation quelque peu compliquer tous les deux. Je n’ai pas envie qu’Éric ce sente responsable de son départ. Il n’a vraiment pas besoin de ça.

Jessica : je pense qu’il faudra lui dire si vous voulez qu’Éric continue à vous faire confiance.

John : vous avez sans doute raison. Merci pour cette conversation et… tout le reste. J’apprécie, sincèrement.

Jessica : vous êtes le bienvenu à la maison si vous avez besoin de parler. Les amis sont là pour ça.

 

Au lycée.

Mo : salut Tami, ça fait un moment que je ne t’avais pas croisé dans les couloirs.

Tami : il y a sûrement une raison à cela. Excuse-moi, je dois aller en cours d’anglais.

Mo la retenant par le bras : attends Tami. Je dois te dire quelque chose. Je pars la semaine prochaine pour la Californie avec mon père.

Tami : tu déménages ?

Mo : oui, je suis accepté en école de commerce à Los Angeles. Mon père a demandé sa mutation là-bas également.

Tami : toute mes félicitations Mo.

Mo : et toi ? Tu es accepté dans quelle université ?

Tami : je n’ai pas encore pris de décision à ce sujet.

Mo : tu devrais prendre une décision sinon tu vas te retrouver sans rien. Taylor te dirait la même chose.

Tami : quoi ?

Mo : écoute, mes paroles vont sûrement t’étonner mais, ce n’est pas parce que tu vas partir pour l'université, peux être loin d’ici, que Taylor tant voudra. Au contraire même. Dès que Taylor sortira, il te rejoindra ou que tu sois. J’en suis persuadé.

Tami : euh je …

Mo : ouais, je sais. Écoute, je t’aime Tami et je veux ce qu’il y a de meilleur pour toi. Tout comme Taylor. Donc, Taylor n’étant pas là, moi, en tant qu’ami, je me dois de t’aider à prendre une décision. Tu peux venir à moi quand tu veux, si tu veux en discuter. Dans le cas contraire, je ne t’en voudrais pas. Mais je veux que tu saches qu’il n’y a aucune arrière-pensée de ma part. Je ne veux que ton bonheur Tami. Et je ne veux pas qu’on se quitte en mauvais terme. Excuse-moi Tami pour tout le mal que je t’ai fait. La jalousie m’a rendu con.

Tami : c’est très gentil Mo. Ça me touche énormément. Tu as raison, tu t’es comporté comme un salaud avec Eric. Mais, si j’avais été sincère sur mes sentiments envers lui, devant toi, cette histoire n’aurait pas autant dérapé. Je m’excuse pour cela aussi. Je t’aime Mo, mais pas de la façon que tu le voudrais. Je te souhaite vraiment bonne chance dans ta nouvelle vie. Et fait moi plaisir, arrête tes petits trafics.

Mo : tu peux compter sur moi. La situation devenait incontrôlable, et j’ai honte de mettre servi de Taylor pour me cacher derrière lui. Une chose est sure, tu n’as pas à avoir peur de la vie avec Taylor à tes côtés. Il a peur de rien ce mec.

Tami : plus que tu ne le crois pas.

 

Note de l’auteur : les paragraphes suivant risques de heurter les lecteurs jeunes.

San Antonio.

Eric refusait de plier devant ce fou de Mulet. Éric enchaînait les nuits au trou. C’était le seul moyen qu’il avait trouvé pour être seul, avec ses pensées. Le seul endroit où il pouvait réellement laisser place à ses émotions. Mulet était un sale type, méprisant, et violent, aussi bien physiquement que mentalement. Ils les poussaient jusqu’à l’épuisement. Eric était, plusieurs fois, au bord de l’évanouissement physique. Heureusement, il pouvait compter sur son nouveau compagnon, Josh, le seul qui connaissait ses limites. Alors, quand Eric était sur le parcours du combattant, l’activité préféré de leur bourreau, Josh le surveillait de près. Le moindre contact visuel avec lui, l’aider à surpasser sa peur et la douleur poitrinaire qu’il ressentait après chaque respiration.

Josh n’était plus, et s’était entièrement de sa faute.

Hier, Josh est mort, en lui sauvant la vie.

Son bourreau, l’avait pris comme souffre-douleur, car il refusait son autorité. Mulet sentait qu’Éric n’allait pas tarder à craquer. Alors, tous les jours, il ordonnait à Eric d’améliorer son chrono au parcours du combattant. Mulet avait compris que le seul moyen de briser son pensionnaire, s’était de l’isoler du pensionnaire Josh. Et il allait utiliser la manière forte pour cela. Mulet avait remarqué Josh protégé Eric pendant les activités physiques, alors il allait pousser à bout de force le jeune Taylor, pour faire réagir Josh est le tuer. De toute façon, sa mort ne manquerait à personne, vu qu’il était orphelin. Son plan fonctionna à merveille, même bien plus.

Eric était à sa troisième tentative, il était à bout de force, et son bourreau continua à lui aboyait dessus. Sa vision devenait floue, ses jambes ne supportaient plus son poids, il s’écroula au pied du mur. Son esprit était loin, très loin d’ici.Eric était à sa troisième tentative, il était à bout de force, et son bourreau continua à lui aboyait dessus. Quelques minutes, plus tard, son esprit se calma, et revenait vers la réalité. Il entendait des hurlements. À sa droite, trois hommes de Mulet frappaient son ami, devant le regard satisfaisant de Mulet. La colère monta en lui, et il se leva d’un bon, oubliant sa faiblesse et sa douleur. Les hommes laissèrent Eric passait, sans aucune résistance. Josh fit signe à Éric de s’approchait de lui et il lui chuchota à l’oreille « ne les laisse pas gagner mon ami » avant de perdre la vie dans ses bras.

Eric regarda son bourreau, qui souriait face à ce drame. Eric posa son ami délicatement sur le sol. Il se releva et se dirigea tranquillement vers le meurtrier. Mulet et Eric se regardèrent, droit dans les yeux. Dans son esprit sadique, Mulet provoqua un peu plus son pensionnaire, sentant celui-ci proche de perdre le contrôle. La réaction d’Éric ne se fit pas attendre. Il mit ses mains directement au cou de son persécuteur. Mulet n’avait pas anticipé la force de son souffre-douleur. Même Eric ignorait d’où il tenait cette force. Surement la force de sa colère, renflouer depuis un mois, face à cet être humain sans cœur qui usait de son grade pour les détruire, eux, la honte de la grande nation américaine. Il trouvait sa force dans la vengeance. Quelques pensionnaires, arrivés en même temps que lui, avaient mystérieusement disparu du camp. Et s’ils avaient subi le même traitement que Josh ?

Eric sentait les hommes de Mulet, essayer de lui faire lâcher prise. Le visage de Mulet devenait bleu. Eric entendait les voix de son père, de Tami, de Josh dans sa tête. Mulet ne valait pas le coup. Il relâcha sa prise autour du cou de son instructeur. Aussitôt, Mulet ordonna à ses hommes de conduire Mr Taylor au trou.

Eric ne resta pas longtemps seul. Mulet et son adjoint étaient debout, devant lui.

Instructeur Mulet : vous n’auriez pas dû relâcher votre prise Mr Taylor.

Eric : je ne pourrai pas continuer à me regarder dans une glace, avec du sang sur mes mains. Je ne suis pas comme vous.

Mulet : c’est déjà un peu tard pour cela. Non ? Vous avez oublié l’homme innocent, mort pendant le braquage que vous avec commodité, et Josh, votre ami mort, en vous défendant.

Eric : vous êtes un malade mental ! Vous l’avez tué, uniquement pour me faire plier. Il est hors de question que je me laisse intimider par un psychopathe comme vous ! Mulet : mon travail consiste à détruire votre identité de délinquant, en une personne équilibrée, bien élevé. Vous êtes la honte de notre belle nation !

Eric sur un ton provocateur : et vous ?

L’instructeur Mulet ordonna à son adjoint d’enlever la veste d’Eric et d’attacher ses mains, aux deux crochets, enfoncer dans le mur. Il était face au mur, les bras écartelés.

Instructeur Mulet calme : dans l’armée, un soldat qui lève la main sur son supérieur est flagellé de cinq coups.

Le premier coup était violent, ses muscles du dos se contractèrent au contact du fouet. Les deux prochains coups étaient tout aussi violent, son dos brûlait. Les deux derniers coups, son dos lui faisait tellement mal qu’il ne ressentait plus rien. Son visage se tordait de douleur, mais aucun cri ne sortait de sa bouche pour ne pas donner satisfaction à son bourreau. Son souffle était saccadé par la douleur lancinante de son dos martyrisé. Soudain, il se sentit tomber au sol lorsque les attacha à ses poignets furent enlevés.

Mulet se tenait au-dessus de lui : aucun cri, vous avez tous mon respect Mr Taylor. Montrez-moi maintenant que vous êtes digne de notre pays. Vos prochaines semaines décideront de votre avenir parmi nous. Laissez-moi faire mon travail, ou vos proches n’auront plus jamais de nouvelles de vous. Est-ce que c’est bien clair Mr Taylor ?

Eric faiblement : oui monsieur.

Mulet s’amusant de la situation : je n’ai pas bien entendu votre réponse Mr Taylor ?

Eric bloqua son regard sur celui de son bourreau et hurla à plein poumon : OUI MONSIEUR !

Mulet satisfait : bien, je préfère ça. Mon adjoint viendra vous chercher dans quelques jours. Ça vous laisse le temps pour réfléchir à votre avenir.

 

Eric était maintenant seul, agonisant sur le sol crasseux du cachot. Le moindre mouvement lui provoquait des hauts de cœurs. Son corps tremblait de façon incontrôlable. Il essaya de calmer sa respiration, pour éviter de glisser en état de choc. Des larmes coulaient maintenant sur son visage. Eric était au plus mal. Il avait tellement envie de se laisser couler, mais il n’en n’avait pas le droit. Pour la mémoire de Josh, il devait tenir le coup. Il devait tenir pour Tami. Il lui avait fait une promesse, et il n’était pas du genre à rompre une parole. Il voulait rendre son père, fier de lui. Et sa mère, peut être que s’il survivait à l’enfer du camp et qu’il témoignerait à sa sortie pour faire interdire ce camp, alors, elle n’aurait plus de remord de l’avoir gardé à sa naissance. Il voulait tellement voir autre chose que du mépris et de la déception dans son regard. Il voudrait tellement redevenir le petit garçon, insouciant et rêveur qu’il était. Son esprit glissa vers des souvenirs joyeux, en laissant de côté le cruel présent et la douleur physique qu’il ressentait.


chouchou70  (25.04.2020 à 15:08)

Deux mois plus tard.

 

John était parti dans la nuit, en direction de San-Antonio. L’autorisation de voir enfin son fils trônait sur le siège passager. Son état d’esprit était torturé entre l’impatience et l’inquiétude. Mary avait refusé de venir le voir. Espérons qu’Éric ne lui pose pas de question à ce sujet. Il ne voulait pas ajouter ce poids à son fils.

Le boot camp était désormais en vue. John avait l’estomac noué. Le camp ressemblait à une prison carcérale. Il n’y avait aucun moyen de voir le moindre mouvement à l’intérieur de cette immense bâtisse. Et Éric était à l’intérieur.

John se présenta à l’accueil avec ses autorisations de visite. La secrétaire le fit attendre jusqu’à la venue de l’homme, qui avait emmené son fils, avec tant de violence et de mépris, il y a trois mois maintenant.

Officier Mulet : bonjour Mr Taylor, vous avez fait bonne route ?

John : l’arrivée n’était pas des plus agréable. Ce camp n’est rien d’autre qu’une prison. N’est-ce pas ?

Mulet : vous avez raison, le boot camp de San-Antonio est implanté dans l’enceinte d’une prison désinfectée du 19e siècle. Vous voulez faire le tour du bâtiment ?

John froid : je veux voir mon fils.

Mulet : mais vous allez le voir, ne vous inquiétez pas. Le pensionnaire Taylor n’a pas encore fini ses corvées. Donc, en attendant, nous allons discuter un peu dans mon bureau.

John : corvées ?

Mulet : ici, nous responsabilisons nos pensionnaires dans les tâches quotidiennes.

John : c’est de l’exploitation de mineur ni plus, ni moins !

Mulet : Mr Taylor, notre rôle est de transformer votre délinquant de fils, en un bon citoyen Américain. Les tâches quotidiennes comme le ménage, la cuisine, l’entretien des locaux font partit des normes de la vie en communauté. Je n’ai pas à me plaindre de votre fils sur cette partie du stage, mais plutôt sur la partie militaire et le respect de mon autorité.

John : Éric respecte les personnes avec qui, il a confiance. Si j’étais à ça passe, je ne vous respecterai pas non plus. Vous êtes méprisant Monsieur Mulet.

Mulet : faites bien attention à ce que vous dites Monsieur Taylor. J’ai encore le droit de vous refuser cette visite.

John : et je n’hésiterai pas à en informer Monsieur le juge. Maintenant, je veux voir mon fils Monsieur Mulet.

Mulet s’adressa à son bras droit : allez me chercher le pensionnaire Taylor immédiatement.  Éric apparut, dans le bureau, 10 minutes plus tard. Il se mit au garde-à-vous devant l’instructeur Mulet.

Mulet : pensionnaire Taylor, au repos. Votre père est ici. Je vous accorde 1 h.

Mulet ce leva de son bureau, il s’approcha d’Éric et lui chuchota à l’oreille : « Je serai juste à côté, j’entendrai tout ce que vous dites. Vous êtes prévenu ». Et il quitta la pièce, laissant le père et le fils, enfin seul.

John ne s’était pas préparé à ce qu’Éric le prenne dans ses bras. Éric le serait tellement fort, comme la fois, ou il l’avait retrouvé, après qu’il se soit perdu dans les bois, des heures durant. John ressentait une tension musculaire dans le corps de son fils, mêlant la peur et la douleur. Mais ce qui l’effrayait le plus, c’était la maigreur, encore aggraver, de son fils.

Éric se retira, soudain gêné par ce moment de faiblesse.

John : qu’est-ce qui se passe ici Éric ?

Éric nerveux : mais rien du tout. Qu’est-ce que tu vas t’imaginer ?

John : tu sembles ici, sans être ici pour autant. Parle-moi Éric ! Qu’est-ce qui te fait peur ici ? Qu’est-ce qui se passe bordel ?

Éric : penses-tu que je suis digne de notre pays ?

John abasourdit : quoi ? C’est quoi cette question ?

Éric : penses-tu que je peux devenir quelqu’un de bien papa ?

John : mais tu es déjà quelqu’un de bien, fils !

Éric : je regrette tellement mon mauvais comportement avec toi et maman. Vous m’avez donné la vie, vous m’avez donné de l’amour, vous m’avez donné de votre temps. Et moi, en échange, j’ai douté de vous, je vous ai haï. Je suis une honte comme fils. Maman a bien eu raison de ne pas venir. Tu devrais partir aussi. Je ne mérite pas ta visite.

Éric se leva doucement de sa chaise, prêt à partir. John le rattrapa par le bras.

John : je t’interdis de baisser les bras, tu m’entends ! Putain, qu’est-ce qu’il t’on fait ici ? Tu étais si sûr de toi, si déterminer a t’en sortir. Aujourd’hui, je ne te reconnais plus Éric. Tu as l’air si …si absent, sans âme, comme si tu étais un simple pantin qu’on devait diriger par nous-même. « Monsieur Mulet, venez ici ! Qu’est-ce que vous avez fait à mon fils ? »

Éric : papa, s’il te plait, écoute-moi attentivement. Ce stage est une mise à l’épreuve. Je fais un travail sur mon fond intérieur et ce n’est vraiment pas joli à voir. Notre instructeur ne cesse de nous répéter les commandements d’un bon citoyen américain. J’en suis loin, mais l’officier Mulet nous montre la voie à suivre. Ce stage est très dur, aussi physiquement que mentalement, mais c’est pour mon bien. Si j’arrive au bout du stage, c’est que j’aurai réussi à être digne de notre beau pays, et je me battrai pour me construire un avenir. Promesse.

John hors de lui : c’est quoi ces conneries ?

Mulet débarqua dans la pièce : ici, nous appliquons l’éducation militaire. Et la première chose que l’on apprend à nos recrus, c’est le respect pour notre drapeau. Tout citoyen américain devrait être prêt à mourir pour son pays. Le pensionnaire Taylor a très bien compris ce qu’on attendait de lui. Votre fils est ici pour réparer ses outrances à notre beau drapeau.

John autoritaire : Éric, tu rentres avec moi, dès aujourd’hui.

Mulet : Mr Taylor, je vous demanderai de sortir d’ici. Maintenant !

John : je ne sortirai pas sans mon fils ! Je ne le laisserai pas une minute de plus avec des fous comme vous. Vous êtes en train de le détruire !

Mulet : au contraire Mr Taylor. Notre travail consiste à rééduquer nos pensionnaires. Et l’éducation passe par le patriotisme, et les valeurs militaires. Votre fils sera méconnaissable quand il sortira de notre Boot camps.

John : vient Éric, nous partons.

Éric : papa, je suis touché que tu t’inquiètes pour moi, mais tu m’as appris à toujours aller jusqu’au bout de chose. Tout ira bien. Promesse.

John surpris : mais…je

Éric : il est temps de partir maintenant papa. Occupe-toi de maman.

John : quoi ?

Éric : je ne suis pas idiot, si maman n’est pas là, c’est que vous vous êtes disputé à cause de moi. Tu pourras dire à maman que je veux réparer les choses entre nous.

John : je… je lui dirai.

Éric : tu peux dire aussi à Tami que je pense fort à elle.

John : tu es sûr de ne pas vouloir rentrer à la maison avec moi ?

Éric : tout à fait sûr. Je vous aime maman et toi. On se voit bientôt, promesse.

 

John finis par partir, non sans ressentir de la culpabilité.

L’instructeur Mulet : je suis vraiment fière de vous pensionnaire Taylor. Quel pouvoir de persuasion ! Même moi, j’y ai cru.

Éric : c’est bien ce que vous vouliez, non ?

Mulet : vous m’épatez de jour en jour. Vous avez définitivement gagné tout mon respect. Vous pouvez disposer pensionnaire Taylor


chouchou70  (07.06.2020 à 15:20)

Chapitre 27

 

Trois mois plus tard.

Un samedi soir, chez les Taylor. John et Mary s’apprêtaient à se détendre sur le canapé, quand on frappa à la porte. Le choc de voir Éric, derrière la porte, portant juste son jogging et son débardeur, qu’il avait lors de son interpellation, il y a six mois de cela maintenant.

John : Éric ? Mais tu es sorti depuis quand ? Pourquoi tu ne nous as pas appelé ? Nous serions venus te chercher.

Éric : ça va papa, ne te fait pas de soucis pour moi. Je suis là maintenant. Maman, contente de te voir aussi. Ça a l’air d’aller tous les deux.

Mary : oui, ton père me manque trop et je… toi aussi tu m’as manqué. Ton père m’a dit que tu voulais faire la paix avec moi. Si tu savais comme cela me fait plaisir.

Éric ne trouva pas les mots appropriés. Il avait juste envie de la prendre dans ses bras.

John était attendri par ce moment de tendresse entre mère et fils. Il en avait rêvé depuis des mois.

John : c’est si beau de vous voir comme ça, tous les deux.

Éric : j’ai eu beaucoup de temps pour réfléchir sur certaines choses. Maman, je t’ai rendu responsable de beaucoup de choses, j’en suis désolé. Je crois que c’était plus facile pour moi de t’en vouloir pour ce que j’étais devenu, plutôt de comprendre comment j’en étais arrivé là où j’en suis aujourd’hui.

Mary : tu avais parfaitement le droit de me détester. Mais c’est fini maintenant. Nous allons, tous les trois, fonder une vraie famille. Repartir sur de bonnes bases.

Éric hésitant : je ne reste pas longtemps ici. Je… je vais au Junior College de Breham à partir de lundi. Le coach, qui est aussi directeur de l’école est venu au camp de San-Antonio, afin de nous parler de son programme de réinsertion qu’il propose. Le coach m’a fait bonne impression.

Mary heureuse : mais c’est une très bonne nouvelle.

John : je rejoins ta mère. Je suis vraiment content par cette décision. Tu comptes reprendre le chemin du football ?

Éric : ce qui compte pour moi, c’est d’obtenir mon diplôme de fin d’étude et de retrouver ma forme physique. Je ne supporte plus ce corps. Alors, si le football peut m’aider à me réconcilier avec moi-même, pourquoi pas. Je n’attends rien de plus pour le moment.

Mary : bien sûr. Aucune pression. C’est déjà bien de reprendre tes études. Je suis fière de toi Éric.

Éric émus : merci maman.

John : alors, si tu nous en disais un peu plus sur ce junior college.

Flashback

Coach Timothy : Éric Taylor ? Tu peux venir vers moi. Je veux te parler.

Éric : oui monsieur.

Coach Timothy : quels sont tes projets Éric ?

Éric vague : essayer de faire quelque chose de ma vie.

Coach Timothy : tu sais Éric, tu devrais vraiment reprendre le football. Je n’ai jamais vu un bras aussi puissant et précis que le tien.

Éric étonné : comment vous savez que j’ai pratiqué ?

Coach Timothy : je t’ai entraîné lorsque tu avais 5 ou 6 ans. J’ai toujours dit à ton père que tu ferais un très bon quaterback.

Éric : je ne m’en souviens absolument pas.

Coach Timothy : je ne t’ai pas entraîné longtemps. Ton père et moi étions amis, jusqu’à un différend qui a ruiné cette amitié. Du coup, je suis parti de Houston. J’ai voyagé à travers le Texas en tant que coach-chef pour de prestigieuses équipes. Quatre bagues de championnats plus tard, j’ai décidé de me consacrer à la réinsertion de jeune sorti du système, par le football. Pendant toutes ses années, j’ai suivi ton parcours. J’étais attristé de te voir arrêter le football, et foutre ta vie en l’air pour je ne sais quelle raison.

Alors, je suis venu au camp de San-Antonio pour te proposer de me rejoindre à Breham. Le football peut te sauver la vie Éric.

Éric : que s’est-il passé entre mon père et vous ?

Coach Timothy : cette histoire est entre ton père et moi. Fait moi confiance Éric. Je peux vraiment t’aider à t’en sortir. À devenir un futur champion.

Éric : peut-être que s’était mon souhait quand j’étais petit, mais ce n’est plus le cas aujourd’hui. Le football ne donne pas d’avenir stable.

Coach Timothy : que comptes-tu faire alors de ta vie ?

Éric : enchaîner les jobs qui payent bien, de préférence. Qui sait, je finirai par trouver un truc qui me plaît bien et que j’évoluerai dans ce job.

Coach Timothy moqueur : tu appelles cela : « Avoir une vie stable » ? C’est plutôt une vie de débrouille. C’est vraiment cela que tu veux ?

Éric : je ne risque pas d’être déçu par cette vie de débrouille.

Coach Timothy : pourquoi avoir peur de l’échec ?

Éric : je n’ai pas peur de l’échec ! Ma vie est un échec ! Non, c'est plutôt la peur de me faire de faux espoirs.

Coach Timothy sérieux : jamais je ne te ferai perdre ton temps si je ne croyais pas en toi. Je fais ce métier depuis pas mal d’année maintenant, et tu es seulement le troisième jeune homme qui a autant de talent. Il y a quelque chose en toi de très spécial. Tu as une capacité d’observation indéniable, même quand tu étais petit. Tu as le sens du rythme et une précision dans tes gestes. Alors, croit un peu en ta bonne étoile et rejoins moi à Breham à ta sortie. Laisse-toi une chance.

Éric : pff je n’ai jamais eu de bonne étoile.

Coach Timothy : tu es passé à deux doigts de la mort pendant le braquage. Si ce n’est pas un signe cela, qu’est-ce que c’est ?

Éric soucieux : coach, et si je ne retrouvais pas mon niveau d’y, il a trois ans ? Je n’ai plus le physique, ni la force que j’avais à l’époque.

Coach Timothy : il faudra du temps et beaucoup de travail de ta part, mais je serai là pour te préparer physiquement à ton avenir. Rien n’est insurmontable tant que tu te donnes à fond pour y parvenir.

Officier Mulet : pensionnaire Taylor !!! Qui vous a permis de parler avec notre visiteur ?

Coach Timothy : Officier Mulet, c’est moi qui ai abordé votre pensionnaire. Le profil de ce jeune homme m’intéresse pour mon programme de football.

Mulet : vous auriez dû me demander l’autorisation coach. Je n’aime pas que des choses se passent dans mon dos, dans mon établissement.

Coach Timothy : nous discutions seulement de ses projets d’avenir.

Mulet : son avenir est ici pour encore deux mois. Je vous demanderai de prendre congé coach.

Coach Timothy : entendu Monsieur Mulet. Éric, je veux que vous réfléchissiez à tout ce que je vous ai dit. J’attends de vos nouvelles.

Éric : oui coach et merci.

Une fois, le coach partit, Mulet s’adressa à son pensionnaire.

Mulet : pourquoi faut-il toujours que vous vous fassiez remarquer ?

Éric baissa les yeux : désolé monsieur, je ne voulais pas vous manquer de respect.

Mulet : n’oubliez pas Taylor que je dois faire un rapport sur votre stage ici au juge. S’il est négatif, votre avenir sera derrière les barreaux. Profitez des deux mois qu’il vous reste pour améliorer votre comportement et de ne plus vous faire remarquer.

Éric : oui monsieur.

Mulet : vous pouvez disposer pensionnaire Taylor.

Éric : bien monsieur.

Mulet : oh Taylor, j’ai oublié de vous signaler que vous dormirez au cahot ce soir, et pour tous les autres soirs de la semaine. Vous avez l’habitude maintenant.

Éric : oui monsieur.


chouchou70  (19.07.2020 à 12:42)

Chapitre 28

 

Le lendemain, au petit-déjeuner, John ne pouvait pas s’empêcher de regarder son fils. Il y avait quelque chose qui le chagrinait dans son regard. Il y avait quelque chose de profond, la peur, ou la honte, ou le chagrin.

John décida de le questionner : alors, ça va ? Bien dormi fils ?

Éric : ouai

John : tu n’étais pas très bavard sur ton expérience au boot camp, hier soir. C’était bien ?

Éric évasive : ouai

John agacé : tu ne pourrais pas approfondir un peu.

Éric haussa les épaules : il n’y a rien de spécial à dire. Ma vie était rythmée par les corvées, les cours sur le patriotisme et les entraînements militaires.

John : et tes rapports avec l’instructeur Mulet ?

Éric essaya de cacher sa peur rien qu’à la mention du nom de son bourreau : ça va. Il était strict mais juste.

John : je n’en crois pas un mot. Ce n’est pas vraiment l’impression qu’il m’a donnée la dernière fois que je l’ai rencontré.

Mary sentant le malaise de son fils : chéri, arrête d’embêter notre fils avec tes questions de beau matin.

Éric soulagé : tes pancakes sont toujours aussi délicieux maman.

Mary : merci !

Éric : personne n’a besoin de la salle de bain ?

Mary : non, vas-y. Nous irons après toi.

Éric monta les escaliers et disparu de la vue de John et Mary.

John : Mary, pourquoi tu fais l’autruche ? Il est évident qu’Éric ne va pas aussi bien que cela. Tu as vu son regard ? Il nous cache quelque chose ! Je le sens.

Mary : écoute chéri, je ne te laisserai pas gâcher mon week-end de réconciliation avec notre fils.

John : je ne veux rien gâcher du tout !

Mary : tu sais comment ça se passe à chaque fois ? On discute, jusqu’au mot de trop et Éric prend la porte pour je ne sais combien de temps. Je veux juste un week-end, sans crier, sans larmes, rien. Juste un week-end en famille, est-ce que c’est possible ?

John : très bien.

Mary : John, ce qui compte aujourd’hui, c’est de soutenir notre fils dans la vie qu’il s’apprête à commencer, et non de remuer un passé, peut être douloureux pour lui. Éric est comme ça, ne jamais parler de ses problèmes avec nous. Il préfère se tourner maintenant vers sa petite copine, mais, peut-on réellement lui en vouloir pour cela ?

(Bruit de verre à l’étage) Mary accourus à l’étage suivi de près par John :

Pendant ce temps, dans la salle de bain, Éric était perdu. Persuader que son père n’abandonnerait pas aussi facilement. Il ne savait vraiment pas comment s’en sortir cette fois-ci. Parler de Dallas, et de son agression était déjà difficile, mais c’était moins terrible que d’avouer les intimidations de son bourreau. Il avait déjà bien du mal à se l’avouer à lui-même. Il était encore rongé par la honte. La honte d’avoir permis à un être humain de le traiter comme un animal. Son regard se porta sur le début d’une cicatrice au niveau de son épaule. Éric, se tourna, le dos face au miroir de la salle de bain. C’était la toute première fois qu’il voyait son dos, ou plutôt, qu’il osait regarder son dos martyrisé. Un élan de colère le submergea. D’un revers, il envoya tous les objets poser sur le meuble sous-vasque au sol.

Éric ? Est-ce que tout va bien ?

À la voix de son père, Éric fut pris de panique. Il recula jusqu’au coin de la salle de bain. Son regard était focalisé sur la poignée de porte, qui ne cessait de bouger. Dans son esprit, Éric était de retour dans l’isoloir. Il regardait avec peur, la porte s’ouvrir sur son bourreau, portant l’objet de torture dans sa main.

John défonça la porte de la salle de bain. Ils trouvèrent Éric, recroqueviller au coin de la pièce. Son corps tout entier tremblait.

Mary s’approcha doucement de lui, puis elle s’agenouilla aussi délicatement que possible afin de ne pas l’effrayer plus qu’il ne l’était.

Mary : Éric ? Est-ce que tu m’entends ? Tu n’as pas à avoir peur. Tu es à la maison, en sécurité.

Éric suppliant : pas le fouet monsieur, s’il vous plaît ! Je ne voulais pas vous manquer de respect. Je suis désolé Monsieur.

John reçut un choc. Un coup de poignard en plein cœur. Il sentit la colère monter en lui. C’était trop pour lui. John prit la fuite de la maison, en claquant violemment la porte d’entrée.

Éric sursauta. Son esprit se reconnecta à la réalité.

Éric désorienté : qu’est-ce qui s’est passé ici ?

Mary : tu viens de faire une crise de panique. On n’a entendu du bruit à l’étage, et nous t’avons trouvé, prit de tremblement contre ce mur. Qu’est-ce qui a provoqué ta crise ? Tu en fais souvent ?

Éric : je… je n’en sais rien. Je ne me souviens pas. Je… Où est papa ? Il était là il y a quelques secondes, non ?

Mary : tu as dit quelque chose de très bouleversant.

Éric redoutant d’avoir mentionné Josh ou les fouets : qu’est-ce que j’ai dit ?

Mary : tu as parlé de fouet. Que tu étais désolé, que tu ne voulais pas lui manquer de respect. Tu parlais du boot camp, n’est-ce pas ?

Éric honteux, baissa la tête, n’osant plus regarder sa mère dans les yeux.

Mary prit simplement son fils dans ses bras et le berça doucement. En passant sa main dans son dos, elle sentait des boursouflures. À ce moment-là, elle ne pouvait plus retenir ses larmes.

Éric : maman, j’ai peur que papa fasse une bêtise. Ce n’était pas la faute de l’officier Mulet, mais de la mienne. J’ai mérité cette punition. Je n’ai pas réussi à contrôler ma colère et j’ai levé la main sur lui. L’officier Mulet a simplement appliqué le règlement militaire. J’ai continué à jouer au rebelle, et je n'en ai pas payé le prix. Je dois retrouver papa pour le lui dire.

Mary ne savait pas quoi penser des paroles de son fils. Comment peut-il être aussi convaincu qu’il mérité un tel traitement. John avait raison, ce boot camps avait brisé la capacité de jugement de leur fils.

Mary : personne ne mérite un tel traitement ! Je ne sais pas ce qu’a bien pu te dire cet homme pendant ses six derniers mois, mais il faut que tu oublies tout ce qu’il t’a dit.

Éric : maman je…

Mary : stop Éric ! Quoique tu aies fait, tu ne méritais pas d’être battu et marqué à vie ! La flagellation est un acte barbare bon pour l’ancien temps et non pour le XXème siècle !

Éric honteux : tu crois que je ne le sais pas. Je préfère me convaincre que je l’ai mérité plutôt que d’accepter que j’aie laissé un homme me faire ça. Comment je vais faire pour vivre avec ses traces ? Comment je vais faire pour affronter le regard de mes futurs coéquipiers de football lorsqu’ils verront mes cicatrices ? Peut-être que je devrais abandonner l’idée d’aller là-bas. Je n’ai pas besoin de la pitié des gens ou que l’on se moque de moi.

Mary obligea Éric à la regarder dans les yeux : écoute moi bien Éric, tu n’as pas à ressentir de la honte, ni à te sentir obliger de renoncer à ton projet à cause de tes cicatrices. Elles font partie de ton histoire maintenant. Ses cicatrices sont une sorte de rappel pour que tu ne puisses pas recommencer les mêmes erreurs. Tu dois aller à Brenham, et tu vas te construire ton avenir. Crois-moi, c’est la meilleure décision que tu aies prise depuis ses trois dernières années.

Éric : tu le penses vraiment ? Enfin, je veux dire, tu penses vraiment que je peux y arriver ? Mary : s’il y a bien quelqu’un qui peut y arriver, c’est bien toi. Tu es un battant et tu es quelqu’un de bien, n’en doute jamais mon fils.

Éric : ce n’est pas vraiment ce que tu pensais de moi, il y a encore six mois de cela. Je l’ai vu dans ton regard. Tu avais honte d’avoir un fils comme moi, fugueur, délinquant et reprit de justice.

Mary : oui, c’est vrai, je ne te mentirai pas à ce sujet. Mais tu vois, les choses ont changé depuis. Je sais pourquoi tu as fait ce que tu as fait et je trouve cela très grand de ta part. Tu as risqué ta vie pour une fille qui t’aime profondément. Et dans le fond, toi aussi, tu dois l’aimer vraiment beaucoup.

Éric : Tami est…elle est vraiment spéciale pour moi. Je lui dois beaucoup.

Mary : raison de plus pour aller de l’avant. Allez mon chéri, tout va bien se passer.

Éric : merci maman…je… ça fait tellement longtemps qu’on n’a pas discuté comme ça.

Mary : on avait beaucoup de choses à régler chacun de notre côté. Tu sais que tu peux me parler quand tu en ressentiras le besoin.

Mary se leva, et se dirigea vers la porte de la salle de bain.

Éric : maman, merci de ne pas avoir demandé de détail sur… enfin je…

Mary : je ne suis pas sûr de pouvoir l’entendre.

Éric : et pour papa ?

Mary : je m’en occupe.

 

chouchou70  (24.08.2020 à 11:24)

Chapitre 29

 

Après une matinée, charger en émotion, Éric avait besoin de s’éclipser. Son père n’était toujours pas rentré à la maison. Éric était tourmenté, et perdu dans ses pensées comme souvent ces derniers temps. Il marchait, sans but, dans les rues de Houston, lorsqu’une voix l’interpella. Une voix qu’il ne s’attendait pas du tout à entendre.

Éric : Tami ? Mais qu’est-ce que tu fais ici ?

Tami sauta au cou de son amoureux : j’ignorai que tu étais rentré. Tu m’as tellement manqué mon cœur.

Éric entrelaça sa belle : je pensais à toi tous les jours. C’est si bon de te sentir auprès de moi.

Tami : j’étais si inquiet à ton sujet. Je t’ai écrit plusieurs fois, mais je n’ai jamais eu de réponse. Je pensais que tu…

Éric mit un doigt sur ces lèvres pour la faire taire : je suis là et tout va bien. D’accord ?

Tami : tu es sûr que tout va bien ? Tu as l’air… préoccupé ?

Éric troublé : je suis juste surpris de te voir en ville. À vrai dire, je ne pensais pas te voir à mon retour. Tu n’es donc pas parti à l’université de Dallas ?

Tami : il y a de très bonnes universités ici. Alors, pourquoi partir loin dans ce cas ?

Éric : tu méritais beaucoup mieux.

Tami : s’il te plaît, j’ai déjà eu mon lot de dispute avec mon père à ce sujet.

Éric : ok, très bien.

Tami : cela n’a pas l’air de te faire plaisir ?

Éric : je… écoute Tami, je… je pars lundi pour le Junior Collège de Brenham.

Tami : quoi ?

Éric : oui, c’est plutôt surprenant, non ? Au boot camp, le coach de l’équipe nous a fait une présentation de son programme. Je lui ai fait bonne impression. Il m’a donc inscrit dans son programme.

Tami : mais c’est merveilleux Éric !

Éric : oui, mais te savoir, ici, en ville, j’ai l’impression de te laisser tomber.

Tami : Éric, c’est ta chance ! Tu dois y aller.

Éric : tu ne m’en veux pas ?

Tami : cela serait égoïste de ma part de t’en vouloir. Je t’ai toujours soutenu à reprendre ta vie en main. Je suis si fière de toi mon amour.

Éric prit la main de sa belle : viens, suis-moi.

Tami : où est-ce que tu m’emmènes ?

Éric : ne te pose pas de question et suis-moi.

Tami suivi son amoureux jusqu’à leur petite crique. Un lieu si spécial dans leur relation. Éric fit asseoir sa belle sur un rocher. Il prit ensuite un silex et commença à graver un cœur, avec leurs deux initiales à l’intérieur du cœur.

Éric prit ensuite la main de Tami et s’agenouilla devant elle : que notre cœur en soit témoin, Tami Tal, veux-tu devenir ma femme ?

Tami ému, hocha timidement la tête avant de chuchoter un oui.

Éric : désolé, je n’ai pas de bague à t’offrir, mais dès que j’aurai de l’argent, je t’en achèterai une. Promesse.

Tami : je m’en fous de la bague. Le plus important, c’est toi. Je t’aime Éric Taylor.

Éric : je t’aime Tami Tal Taylor.

Tami embrassa fougueusement son fiancé. Éric commença à dévêtir sa douce, puis il l’allongea délicatement sur le sable humide. Maintenant qu’ils étaient tous les deux en position horizontale, Tami, entièrement nu, commença à son tour à déshabiller son fiancé. Éric la stoppa net. « Laisse-moi faire ». En vérité, il ne voulait surtout pas qu’elle lui enlève son t-shirt. Éric enleva simplement son jogging, puis son boxer, et allongea son corps sur celui de sa belle. Tami voulait finir de le déshabiller entièrement, mais Éric se lança dans des caresses sensuelles, qui provoqua aussitôt un orgasme chez elle. Elle oublia complètement ce qu’elle voulait faire, et se laissa pénétrer en douceur. Éric accéléra le rythme, jusqu’à jouir à son tour. À bout de force, il se laissa tomber sur le corps luisant de sueur de sa future femme.

Tami : c’était merveilleux mon cœur.

Éric : tourne-toi, je vais te nettoyer un peu. Tu as du sable partout.

Tami malicieuse : et si on allait dans l’eau, pour nous nettoyer de ce sable humide. Allez, enlève ton t-shirt et suis-moi.

Éric gêné : je… je préfère le garder.

Tami : tu oses être complexé devant ta fiancée ?

Éric sourit nerveusement : bien sûr que non. Va dans l’eau. J’arrive tout de suite.

Éric attendu dont Tami lui tourne le dos, pour enlever à la hâte son t-shirt, puis couru la rejoindre dans l’eau. Maintenant, nos deux amoureux se faisaient face. Éric caressa ces cheveux, qui était rempli de sable. Tami lui attrapa sa main et la guida sur sa poitrine. Éric ressentait de l’excitation monté en lui.

Éric : tu es tellement belle Tami. Encore plus belle, qu’il y a six mois. Je me sens tellement chanceux de t’avoir dans ma vie. Jamais je ne pourrai te laisser, loin de moi, lundi.

 

 

Tami : et pourtant, il le faudra. Je ne veux pas être la personne qui te fait renoncer à cette chance inespérée. Je monterai te voir tous les week-ends. Tu sais que j’ai obtenu mon permis, il y a deux mois.

Éric : non, je ne veux pas que tu fasses la route. C’est trop fatiguant et imprudent. Je me débrouillerai pour descendre tous les week-ends, en bus ou en stop, peu importe.

Tami : très bien, on fera la route une fois sur deux. Fin de la discussion.

Éric : au début, je préfère que tu ne viennes pas. Je ne sais même pas où je vais dormir.

Tami : tu n’as rien trouvé pour te loger ?

Éric : pas encore. Je verrai sur place. J’ai un peu d’argent de côté pour une chambre. Et puis, je compte prendre un job à mi-temps pour subvenir à mes besoins. Dès que je serai bien installée, tu viendras.

Tami : cela faisait bien longtemps que je ne t’avais pas entendu parler de projet comme ça. Tu sais ce que tu veux, on dirait.

Éric : ce qui compte pour moi s’est de sortir diplômé, d’obtenir un job stable et comme ça, je pourrai t’offrir un beau mariage, une belle maison pour y fonder notre propre famille. Mais pas avant que tu puisses finir tes études en psychologie. Je m’en voudrais de priver le monde d’un aussi talentueux psychologue.

Tami : ce programme me plaît énormément. Mais maintenant, si on sortait de l’eau. Je commence à avoir froid. Allez, le premier sur la plage gagne un baiser de l’autre.

Éric resta volontairement derrière Tami.

Tami : j’ai gagné ! Je te pensais plus compétitif.

Éric : je suis un gentleman.

Tami le prit au dépourvu, en le prenant par la taille. Éric recula, grimaçant.

Tami : je t’ai fait mal ?

Éric : non, sois tranquille. On devrait se rhabiller, tu ne crois pas ? La nuit commence à tomber.

Tami : qu’est-ce que tu me caches ? Montre voir.

Éric : rien, juste des marques de bagarre. Tu as appuyé sur une ecchymose encore douloureuse. Ça va aller, je t’assure.

Tami : bagarre ?

Éric : oui, tu sais, au boot camp, les esprits s’échauffent vite quand tu es enfermé 24H/24H avec les mêmes personnes, avec un passif de délinquant comme moi.

Tami : et ça arrivait souvent à ce genre de chose ?

Éric enfila son T-shirt à la hâte : tu me connais, je ne suis pas du genre à me laisser marcher sur les pieds.

Tami : tu ne parles pas beaucoup du boot camp depuis que tu es rentré. Il y a d’autres choses que je devrais savoir ?

Éric : pourquoi en parler ? Le passé reste au passé.

Tami : je ne veux pas que retombe dans une période de dépression comme après l’épisode de Dallas. Je ne veux pas te perdre de nouveau.

Éric : sois sans crainte mon cœur. J’aime trop la vie pour retomber dans une période aussi sombre.

Tami : tu sais que je suis là, si tu ressens le besoin de parler.

Éric : oui docteur Taylor. Allez habiller toi, tu vas finir par attraper froid. Ensuite, on va voir Chucky et on finira notre soirée au fast-food. Qu’est-ce que tu en dis mon cœur ?

Tami : Éric, j’ai oublié de te dire quelque chose. C’est à propos de Chucky.

Éric : tu m’inquiètes. Vas-y dit moi.

Tami : le père de Chucky a obtenu une mutation à Chicago. Ils ont déménagé le mois dernier. Il m’a laissé une lettre pour toi, qui est dans ma chambre. Je te la donnerai tout à l’heure. Je suis désolé mon cœur.

Éric : je ne peux pas croire que la dernière conversation que j’ai eue avec mon frère, c’était dans ce maudit parloir. Je n’ai même pas pu lui faire mes adieux dignes de notre amitié. C’était mon meilleur ami, et mon frère.

Tami : Chucky a eu exactement les mêmes paroles. Je suis sûr que la vie vous réunira à nouveau.

Éric : Chicago est à 1700 km d’ici. La famille de Chucky n’a aucune attache ici. À l’origine, son père était de l’Illinois. Donc, je peux comprendre qu’avec tous les événements de l’année dernière, il a décidé de repartir dans sa famille.

Tami : j’ignorai cela.

Éric : je sais que c’était le projet de Chucky de partir à Chicago. Il a toujours voulu travailler dans le monde des affaires. Je lui souhaite vraiment de réussir. Je suis vraiment ravi pour lui. J’aurai juste préféré lui dire en face.

Tami : il connaît ton adresse, je suis sûr qu’il écrira.

Éric : ça m’étonnerai qu’il m’envoie du courrier chez mes parents.

Tami : eh bien, on ira le voir alors, un jour. Je t’en fais la promesse.

Éric : bon, si on allait manger un bout au fast-food. Je meurs de faim. Et ensuite, on passe la soirée ensemble. On fait ce que tu veux.

Tami : j’aime ce programme. Il faut juste que je prévienne mes parents, que je dors chez une copine.

Éric : ce n’est pas bien de mentir.

Tami : si je dis à mon père que je suis avec toi, il m’enferme dans ma chambre.

Éric : tu exagères. Il m’aime bien ton père.

Tami : plus vraiment depuis ce braquage. Et en plus, il pense que j’ai renoncé à Dallas à cause de toi. Ce qui est partiellement vrai.

Éric : partiellement ?

Tami : l’université était super, vraiment, mais je ne me voyais pas retourner vivre à Dallas. Je me sens mieux ici, à Houston. J’aime cette ville, et ce, qu'elle dégage.

Éric : je suis assez d’accords avec toi. Je te promets qu’on se mariera ici, et qu’on élèvera notre famille ici.

Tami : encore des projets qui me plaisent. Vous cessez de m’étonner monsieur Taylor.

Éric : j’y compte bien. Allez va prévenir tes parents, que tu dors chez une copine, et je t’enlève pour la nuit.

Tami : tu ne préviens pas tes parents que tu ne rentres pas ?

Éric : pas la peine.

 


chouchou70  (15.09.2020 à 10:10)

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choup37, 19.04.2024 à 19:45

Maintenant j'en ai plus que deux, je joue aussi sur kaa

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