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Série : Veronica Mars
Création : 18.06.2018 à 15h57
Auteur : Marion
Statut : Terminée
« l’histoire se déroule plusieurs années après la fin de la série et ne tient ni compte du film, ni des livres » Marion
Cette fanfic compte déjà 96 paragraphes
DONOVAN – Est-ce que Madie est en vie ? Osa-t-il demander.
MAC – Je n’en sais rien., admit-elle avec douceur en posant sa main sur celle de Donovan. L’agent ne bougea pas, incapable de répondre à cette nouvelle.
KATE – Dans les deux dossiers, le nom de Max Gentry refait surface. Madie est mentionnée dans l’archive que Mac a récupérée. La question est de savoir qui utilise ses accréditations pour accéder aux infos du compte de Sara Civermon et quel est le lien avec Madie.
DONOVAN – Pourquoi Madie ?, demanda-t-il.
LOGAN – Selon un appel anonyme, Madie aurait été vue pour la dernière fois près de la frontière…
DONOVAN – Mexicaine. Et Sara Civermon ?
MAC – Les dernières activités retrouvées ont été localisées au Mexique.
Il se passa la main dans le visage, encaissant le coup. Kate l’observa un moment, elle se retrouvait en lui. Avoir perdu son père l'avait mise dans un état second, mais après avoir cru qu’il se pourrait qu’il revienne à la vie, elle avait vite déchantée et s’était sentie bien impuissante.
KATE – Max Gentry est un agent du NCIS, c’est tout ce qu’on sait. Mais il n’existe pas sous ce nom car Mac a fouillé toutes les bases de données avec ce nom et n’a rien trouvé du tout.
DONOVAN – Ce n’est pas son vrai nom. Ils travaillent tous sous couverture et ne peuvent pas se permettre de dévoiler leur identité mais j’ai une idée pour le faire sortir de son terrier.
LOGAN – Je t’écoute. Je serais ravie de rencontrer le charmant agent qui a réussi à séduire ma coéquipière.
DONOVAN – Je doute que ce soit aussi simple… Il ne l'a pas réellement séduite. Et puis quand tu le verras tu comprendras.
KATE – Pourquoi ? C’est un surfeur au teint halé, il la bouteille facile et il adore jouer des poings ?
Mac ne put s’empêcher de rire plus fort qu’elle ne l’aurait voulu. Logan jeta un regard noir à Mac et Kate et Donovan fixèrent le fond de leurs verres respectif.
LOGAN – Don ?
DONOVAN – Tu verras.
LOGAN – Si on le retrouve.
DONOVAN – On va le retrouver, ça je te le garantis.
LOGAN – Je commence à avoir de la compassion pour ce type.
MAC – On commence par quoi alors ?
DONOVAN – Qui a envie de faire un tour à Los Angeles ?
Venice Beach - Los Angeles
Ses tempes claquaient comme les volets contre les murs d’une bâtisse, la sueur ruisselait le long de son dos, sa voix résonnait sans cesse dans son esprit, lui faisant froncer les sourcils. Il serra les poings et se redressa dans le lit. Un cauchemar encore, un parmi tant d’autres. Il passa ses mains sur son visage fatigué. Depuis qu’il les avait entendus prononcer son nom, c’était pire qu’avant. Chaque bruit, chaque endroit lui rappelait ses yeux pétillants, son odeur. Il se leva, ajusta son boxer et fouilla son sac. Il passa un t-shirt large et sortit sur le balcon en pinçant une cigarette entre ses lèvres. Il alluma le briquet lorsqu’une ombre sur le banc face à l’océan attira son regard. Il referma le zippo, attrapa un jeans et quitta la pièce.
X – Tu as des problèmes pour fermer l’œil ?, lâcha-t-il en s’installant sur le banc.
Logan leva les yeux vers lui fatigué.
LOGAN – Nan je fais un jogging. Et toi Don, qu’est ce qui t’amène ici à cinq heures du mat ?, railla-t-il.
Don grimaça.
DON – Cauchemars ?
Logan acquiesça sans lâcher l’océan du regard.
LOGAN – Je ferais bien de m’y habituer, apparemment ça ne passe pas aussi rapidement.
Don resta silencieux, alluma sa cigarette et tira une bouffée.
LOGAN – Tu pourrais partager.
Don tendit le paquet et le briquet à son ami et attendit qu’il se soit servit pour ranger le tout dans son jean.
DON – C’est une mauvaise habitude, jeune homme.
LOGAN – Merci papa.
Don laissa échapper un petit rire en entendant la réponse.
LOGAN – Alors, tu vas me dire comment on va s’y prendre pour retrouver ce gars alors que Mac a été incapable de le traquer ?
DON – Si on ne le trouve pas, c’est lui qui nous trouvera, déclara-t-il d’une voix calme.
LOGAN – Quand tu dis ça comme ça, j’ai comme l’impression que tu ne me dis pas tout.
DON – C’est quand la dernière fois que tu as participé à une bagarre dans un bar ?
LOGAN – Je crois que les filles ne seront pas du tout ravies, lança-t-il avec le regard pétillant.
Plus tard le même jour
DON – T’es prêt, bad boy ?
KATE – Vous me rappelez pourquoi vous aller faire ça ?
MAC – Laisse tomber, tu ne les feras pas changer d’avis.
LOGAN – Merci, Mac.
MAC – Ne m’adresse même pas la parole. Ce n’est pas parce que je ne fais rien pour vous en empêcher que je cautionne.
DON – C’est le moyen le plus rapide de mettre la main sur Max Gentry. C’était apparemment son repère à l’époque. Autant aller droit au but.
KATE – Droit dans le mur oui.
MAC – Je te rappelle que tu es agent fédéral.
DON – C’est bien sûr ça que je compte.
Kate leva les yeux au ciel.
KATE – A quel moment on appelle les flics ?
DON – Quand ça tourne mal.
MAC – Et à quel moment on rapplique ?
LOGAN – Quand les flics débarquent.
Lâcha-t-il en sortant du véhicule suivit de près par Don.
Les deux hommes pénétrèrent dans le bar et se frayèrent un chemin entre les mauvais garçons en tout genre. Don s’installa au bar et commanda deux whiskys.
LOGAN – Tu ne déconnais pas quand tu disais que c’était un bar pas franchement commode.
DON – Yep. Et je compte sur nos jolies gueules de flic pour faire le reste.
Logan arqua les sourcils et l’observa un instant avant de s’asseoir sur le tabouret à côté de lui.
LOGAN – Je ne t’aurais jamais imaginé en mauvais garçon. On aurait pu s’entendre à l’époque.
DON – Crois moi, avec le nombre de conneries que j’ai enchainé à l’époque, tu aurais eu l’air d’un ange à côté de moi.
LOGAN – Tu n’as jamais mis les pieds à Neptune toi…
La serveuse déposa deux verres devant eux. Don sortit un billet et le posa sur le comptoir mais arrêta la main de la jeune femme avant qu’elle ne l’empoche. Logan regarda autour de lui, deux paires d’yeux étaient déjà rivés sur eux.
DON – Max Gentry, ça te dis quelque chose ? Blond, la trentaine passée, une belle gueule et un sale caractère ? Ça te parle ?
Son regard fila direct vers l’arrière de la pièce.
LOGAN – La demoiselle a l’air d’hésiter, qu’est-ce que t’en pense Don ?
Don lâcha la main de la jeune femme et pivota sur sa chaise en prenant une gorgée du liquide ambré.
DON – Alors messieurs, quelqu’un aurait vu ce bon vieux Max ?
Un grand gaillard, deux fois aussi large que lui et Logan réunis, se posta à ses côtés. Un bandeau de motard sur le front, une grande moustache bien dessinée et un tatouage barrant la moitié de sa joue et de son cou complétaient les 150 kilos de muscles. Logan commença à compter le nombre de molosses qui se trouvaient autour de lui. S’ils se rataient, ça pouvait finir très mal. Il avala son verre d’une trait,e comme pour se donner du courage. Le molosse devant Don prit enfin la parole :
- C’est qui qui le demande ?
Don échangea un regard avec Logan avant de répondre :
DON – Un vieux copain.
Partie 3 - LOS ANGELES - le même jour - Los Angeles Police Departement
Il poussa la porte du commissariat, ajusta sa veste en cuir marron et traversa le couloir sous le regard médusé de plusieurs agents en service. Il fit un sourire à l’une des assistantes à l’accueil et sans un mot, s’engagea dans le couloir menant au bureau sans demander son chemin à quiconque. Il ébouriffa sa tignasse blonde et passa une main dans sa barbe naissante.
- DEEKS ? S’écria une voix au bout du couloir. Qu’est ce que tu fous ici ? Rajouta l’homme en costume deux pièces en le regardant passer devant lui dans le couloir.
DEEKS – Pourquoi ? tu t’ennuies, Carter ? T’as rien à faire ?
CARTER – Va au diable Deeks !
DEEKS – Presque certain d’y avoir déjà été…
Il s’arrêta devant la dernière porte et entra sans toquer en apercevant le capitaine assis seul à son bureau.
DEEKS - Il paraît que vous vouliez me voir? Chef!
L’homme à la chevelure grisonnante légèrement dégarnie pivota sur son siège avec un air contrarié sur le visage.
- J’aurais préféré ne pas devoir t’appeler. Tu me pose moins de souci quand tu es au NCIS.
DEEKS - C’est pas faute d’essayer d’obtenir mon badge mais j’ai l’impression que depuis que Mosley a débarqué c’est plutôt grillé. Déclara-t-il nonchalant en tripotant les objets sur l’étagère.
- La nouvelle assistante adjointe te donne du fil à retordre?
DEEKS - Moi ? Non jamais. Vous connaissez mon charme, elle n'a pas pu résister.
- Si tu préfères les affaires classées, ne me tente pas, je rêve de t’y envoyer pour être tranquille. Finies les vacances au NCIS.
DEEKS – Toujours un plaisir de papoter avec vous Bates. Déclara-t-il en s’installant face au lieutenant.
BATES – Va falloir que tu ressortes Max du placard, blondinet.
Deeks leva les yeux au ciel en soupirant. Il savait déjà que ça n’annonçait rien de bon, ni pour lui, ni pour le LAPD et encore moins pour le NCIS. Mosley lui avait montré la vidéo de ce matin. Deux hommes qui cherchaient son alias étaient allés provoquer le gang de motards du coin, à la recherche de Max Gentry. Son alias le plus sombre, celui qui lui collait tellement à la peau qu’il avait peur de finir comme lui un jour.
DEEKS – Pourquoi ils sont là?
BATES - Te fous pas de moi, Deeks ! Ils sont pas là pour Max mais pour toi. Tu sais qui sont ces gars et tu sais aussi bien que moi pourquoi ils sont là.
DEEKS - Ils veulent les infos que j’ai eu lorsque l’agent Mars est morte, c’est ça? Bates, vous étiez là. C’est vous qui m’avez collé cette enquête dans les pattes. Entre 2005 et 2008, on a bossé sur plusieurs disparitions jusqu'à ce que le FBI s’en mêle. Jusqu'à ce que Falkner et Boomer fassent leur propre cuisine. Madie a fait toute la différence, son corps n’a jamais été retrouvé mais c’est sans compter son père, l’ancien partenaire de l’agent Mars, qui n’a rien lâché.
BATES – Un beau bordel ! Le dossier est clos depuis que Johnson a bouclé cette ordure.
DEEKS – Pas tout a fait, il y a trois ans, quand Boomer et Fallkner m’ont fait revenir c’était pour rencontrer l’agent Mars, l’ancienne coéquipière de Johnson. Le FBI avait reçu des preuves pouvant prouver que Madie était en vie. Sauf que sans certitude ils ont refusé d'impliquer Jonhson, de peur qu’il pète une pile. Bommer m’a alors demandé de prendre contact avec Sara Civermon, l’alias de l’agent Mars pour ne pas éveiller les soupçons et lui demander si elle était capable de reconnaître la petite. Mais elle est morte le même jour.
BATES – Je sais et j’ai jamais compris pourquoi c’est à toi qu’ils ont demandé ça.
DEEKS - J’ai croisé Sara Civermon sur l’affaire des diamants à l’époque où je venais de commencer au NCIS. C’est comme ça que je l’ai connue. Je pense que Falkner et Boomer pensaient que c’était une bonne couverture si nos deux alias venaient à se re-croiser.
BATES - Mais c’était il y a trois ans. Pourquoi maintenant?
DEEKS - Je n’en sais rien, je n’ai eu aucun contact ni avec l’agent Mars ni avec le FBI, on m’a simplement informé que le dossier était clos pour moi. Si ça se trouve le FBI a repris les rênes de l’investigation.
BATES - Alors pourquoi venir te chercher après tout ce temps ?
DEEKS – Je pense qu’il n’a jamais perdu espoir de revoir sa fille. Tout le monde n’est pas aussi cool que vous… Si l’enquête n’a jamais vraiment été close et qu’il vient de l’apprendre, je peux comprendre son intérêt.
BATES – Mouais, ça m'enchante pas vraiment de re- fourrer mon nez là-dedans.
DEEKS – Alors on fait quoi, maintenant, avec les deux gentlemen? Je suppose que vous les avez mis au frais en m’attendant?
BATES – Gentlemen mon cul oui, ils ont foutu un sacré foutoir au Roger’s. Prie pour que tu n’aies pas besoin de ramener Max de sitôt ou ça risque de piquer pour toi !
DEEKS – Parfois je me demande comment vous avez fini à ce poste.
BATES – Il me mènera plus rapidement à la retraite si tu veux tout savoir.
DEEKS – Si vous ne vous faites pas plomber par les affaires internes.
BATES – Je te rappelle que c’est après toi qu’ils en ont, pas moi.
Deeks déglutit. Cette investigation sur l’un de ses faux pas le suivait comme une ombre. Il préféra ignorer la pique et se concentrer sur le problème actuel.
DEEKS – Maintenant qu’on a fait le point sur ces souvenirs pas franchement glorieux, ils sont où ?
BATES – Ils t’attendent dans la salle d’interrogatoire.
Deeks se leva sans attendre davantage d’informations mais Bates se leva à son tour.
DEEKS – Vous allez venir me tenir la main ?
BATES – Non juste m’assurer que tu ne vas pas tout faire foirer.
DEEKS – C’est attendrissant de voir combien vous vous inquiétez pour moi.
BATES – Ferme la et avance.
DEEKS – J’aime quand on me parle comme ça ! Ironisa le blond en longeant le couloir avant de reprendre. Vous savez déjà que ce qui va suivre ne va pas vous plaire n’est-ce pas ?
BATES – Ne commence pas tes conneries, Deeks.
Le détective lança un dernier regard à son ancien patron, passa la porte et la referma derrière lui rapidement.
DEEKS – Vous saviez que ça finirait comme ça Bates. Je ne peux pas vous laisser les enfermer, ça poserait problème à Max Gentry.
BATES – Deeks, si tu n’ouvre pas cette porte, je te jure que je te renvoie dans la cave !
Deeks fit un dernier clin d’œil à Bates avant de rejoindre la salle des interrogatoires, sous l’œil médusé de ses collègues. Il ouvrit la porte à la volée et deux paires d’yeux le dévisagèrent.
DEEKS – Alors prêt à mettre les voiles ou vous voulez goûter au café du LAPD ?
Dans la salle, Logan et Don se retournèrent en même temps pour dévisager le détective qui venait de s’introduire dans la pièce.
LOGAN – C’est lui le gars ?
DEEKS – Je ne sais pas pourquoi mais j’ai comme le sentiment que tu ne m’aimes pas beaucoup, ça me blesse !
LOGAN – Il y a d’autres choses qui blessent, renvoya-t-il sur le même ton ironique.
DON – On se calme les garçons !, lâcha-t-il. Logan, c’est notre porte de sortie, on y va.
DEEKS – Agent Johnson, dit-il en tendant la main, je ne sais pas encore si c’est un plaisir de vous revoir.
DON – Tu ferais mieux de te soucier de lui. Moi, je gère mes émotions.
LOGAN – Logan Echolls, apparemment on devrait bien s’entendre.
DEEKS – Je vois ça ! T’as l’air tellement heureux que tu as des petites étoiles dans les yeux.
LOGAN – C’est un comique.
Don leva les yeux au ciel, fit avancer les deux rigolos en les poussant hors de la pièce sans dire un mot.
DEEKS – Bon, si j’ai bien compris, vous êtes là au sujet de l’affaire Madie.
LOGAN – Entre autres.
Deeks n’émit pas un son. Il n’était pas en mesure de faire une blague sur la perte de la coéquipière de Logan. Il lui lança un regard compatissant, presque avec tendresse. Il n’arrivait pas à imaginer ce qu’il adviendrait de lui si Kensi ne rentrait pas d’une mission. Ils avaient été chanceux jusqu’à présent et de voir le regard de Logan et celui de son coéquipier Sam, qui venait de perdre sa femme, ne lui donnait aucunement l’envie de plaisanter sur le sujet.
Logan nota la compassion dans son regard avec étonnement et n’en rajouta pas d’avantage. Deeks poussa la porte du fond qui donnait sur le parking. Mais avant qu’ils ne puissent faire un pas de plus, un SUV gris s’arrêta à leur hauteur. Une jolie brune ouvrit la fenêtre avec un sourire pour Deeks.
- Tu as besoin d’un chauffeur ?
DEEKS – Je croyais que Mosley avait dit « Monsieur Deeks, et seulement lui ». Avec un sourire amusé.
KENSI – Elle travaille là-dessus, pendant qu’on parle.
DEEKS – En route les mecs. Ah et si vous êtes malade en voiture, le bureau de plainte c’est l’agent Blye.
KENSI – Un plaisir de vous revoir Johnson. Echolls.
LOGAN – Agent Blye. Déclara-t-il en pénétrant dans le SUV à la suite de Don.
Il observa les deux agents avec une petite mimique et comprit la compassion qu’il avait découvert dans le regard de l’agent Deeks quelques minutes plus tôt. Don avait peut-être raison, ils avaient finalement quelques points communs.
KENSI – Les infos dont vous avez besoin nous ont été remises. Elles sont à l’abri à bateaux.
LOGAN – Vous avez un abri à bateaux ?
DON – Une planque, ils bossent sous couverture, rappela-t-il.
La jeune femme acquiesça en jetant un regard à l’ancien agent tentant de sonder le personnage. Mais un sourire apparut sur son visage, il l’avait grillé.
LOGAN – Ne tentez pas de lire en moi, vous n'y trouverez que des idées noires et de vieux démons. Les bonnes choses m’ont été enlevées, annonça-t-il.
Il n’avait pas détourné les yeux, continuant de scruter le paysage en même temps qu’il parlait. Elle avait lu le dossier, elle pouvait imaginer qu’il avait souffert mais elle ne pensait pas retrouver un homme dans un état pareil. Elle savait que la perte d’un être cher pouvait faire ressortir le pire des gens, mais elle avait appris à se battre, et lorsqu’elle le regardait, elle ressentait le désespoir à des kilomètres à la ronde, et ça elle ne le supportait pas. Ça lui rappelait ses propres blessures, celles avec lesquelles elle vivait chaque jour, mais qu’elle oubliait pour avancer. Elle se sentit coupable en remarquant que c’est ce qu’elle ressentait dans les gestes de son compagnon depuis quelques temps. Depuis la mort de Michelle la femme de Sam. Elle avait bien compris qu’il ne cherchait qu’une chose, fuir le métier avec elle, refaire leur vie d’une autre façon. Mais elle était incapable de lâcher prise, son métier c’était ce qu’elle était. Sans ça… elle ne savait pas comment avancer.
Kensi s’engagea dans un petit chemin menant à la marina, et longea les quais jusqu’au bout, avant de garer le véhicule près d’un petit abri.
LOGAN – Donc ça, c’est le genre de planque que le NCIS fournit, déclara-t-il en pénétrant dans la barraque. Ça a plus de classe que chez nous. On a peut-être mal choisi notre agence.
DEEKS – ça a son charme faut l’admettre.
KENSI – Deeks adore prendre sa douche ici le matin, ajouta-t-elle avec un sourire.
LOGAN – C’est proche de la plage, simple pour se changer après le surf et directement au boulot. Je vois pourquoi.
DEEKS – Voilà, c’est ce que je dis tous les matins. Enfin quelqu’un qui me comprends.
DON – Non pas que je veuille interrompre les surfeurs en herbe, mais on a un dossier qui nous attend.
Alors qu’il voulut continuer dans sa lancée son téléphone se mit à sonner. En voyant le numéro sur l’écran, il jeta un regard à Logan, qui sourit.
LOGAN – Elles ne vont pas être ravie.
KENSI – Qui ça ? Demanda-t-elle alors que Don s’éloigna pour répondre.
LOGAN – Nos « co-équipières », annonça-t-il en mimant les guillemets de ses doigts.
DEEKS – A parce que vous n’êtes pas seuls.
LOGAN – Je suppose que vous avez bien vu que quelqu’un a réussi à retrouver des infos qu’il n’était pas supposé trouver ?
DEEKS – C’est justement pour ça qu’on est là et que vous me cherchiez.
LOGAN – Le dossier de Don n’est pas complet, une amie du CBI à retrouvé le dossier complet.
DEEKS – Dans lequel il y a le lien entre ta coéquipière et sa fille, comprit-il.
KENSI – Et ton amie du CBI elle a trouvé ses infos comment ?
LOGAN – Elle a craqué la base de données du FBI.
DEEKS – Elle s’entendrait très bien avec Nell je suis sûr.
KENSI – Elle l’a craquée ?
DON – Ne l’écoutez pas elle a utilisé le matricule de quelqu’un pour y accéder. Elles sont en chemin.
KENSI – Le matricule de qui ?
DEEKS – Celui de Veronica Mars, lâcha-t-il en ouvrant le premier dossier.
Les trois paires d’yeux se tournèrent vers lui avec un intérêt nouveau. Logan serra les dents l’entendant prononcer ces mots mais se retint de faire une scène. Ce n’était ni le lieu, ni le moment. S’ils arrivaient à avoir plus d’infos sur Madie, il obtiendrait des réponses à ses questions.
DEEKS – Comment se fait-il que son accès au système soit toujours actif ?
LOGAN – C’est la question à un million de dollars.
DEEKS – ça on l’aura compris. Et Johnson tu es là pour savoir ce que Madie à avoir là-dedans.
DON – Madie a disparu il y a maintenant dix ans. Quel est son lien avec Sara Civermon?
DEEKS – J’ai bossé sur sces affaires quand j’ai commencé au LAPD. Fallkner et Bloomer se partageaient les enquêtes. Trop de disparitions et certaines familles n’étaient pas prête à faire le lien avec le FBI et le kidnappeur. On a fait le lien dans pas mal d’affaire. En 2015 on a eu un contact, anonyme ça va de soit… Il s’interrompit en regardant la gestuelle nerveuse de Don.
DON – Oui ? Demanda-t-il.
LOGAN – Je pense qu’il a peur de ta réaction lorsqu’il te dira que cette personne affirmait avoir vu ou aperçu Madie.
DEEKS – J’ai vu ton crochet du droit et je tiens à ma belle gueule, tu comprends. Rien de personnel.
Don se dérida un peu. Logan ne put s’empêcher de sourire. Quant à Kensi, elle resta silencieuse écoutant attentivement les explications de son partenaire.
DEEKS – En 2015 quelqu’un nous avait fourni des infos concernant Madie. Elle serait possiblement en vie. Sans certitude. Et au LAPD nous avions reçu l’ordre ne pas t’en informer. Bloomer et Fallkner avaient vu ta descente aux enfers à l’époque et ils avaient peur de perdre un agent.
KENSI – C’est raté, puisque presque trois ans plus tard, nous voilà.
LOGAN – Le FBI a des manières particulières de gérer ses agents.
KENSI – On sait, on n’est pas des fans.
LOGAN – Nous non plus.
KENSI – Clairement.
Don qui était resté étonnement silencieux jusque là finit par ouvrir la bouche.
DON – Est-ce que ça a été confirmé ?
DEEKS – Je n’en sais rien. Je ne pense pas. Le but était de ressortir mon alias pour prendre contact avec Sara Civermon, sans éveiller les soupçons. Avant de passer à la suite.
LOGAN – La suite ?
DEEKS – Une mission conjointe sur place pour vérifier l’identité de la gamine, je suppose.
DON – Quelles sont les preuves que vous avez eues ?
Deeks attrapa une enveloppe kraft sur la table et la tendis à Don.
DEEKS – Un mauvais cliché de téléphone d’un soi-disant touriste sur une plage à El Manguito.
Don sortit la photo d’une main tremblante, il observa tous les traits du visage de l’adolescente sur l’image. La photo était trouble, le pixel mauvais et clairement agrandi.
DON – Et l’original ? Demanda-t-il d’une voix rauque, trahissant son émotion.
DEEKS – C’est tout ce qu’on a. On n’a jamais eu l’original. Notre original, c’est celui que vous tenez en main.
Le visage de l’agent se crispa. La douleur était grande et il ne savait pas la contenir. Il tourna les talons et se dirigea vers la sortie en reposant le papier sur la table. Il bouscula même Mac au passage, sans s’excuser.
MAC – Qu’est ce qui se passe ?, lâcha-t-elle inquiète de l’état de son ami avant même de saluer quiconque.
Ses yeux passèrent d’une personne à l’autre cherchant des réponses.
LOGAN – Où est Kate ?
MAC – Elle me suivait mais je suppose qu’elle est avec Don.
LOGAN – Agent Cindy MacKenzie, Agent Kensi Blye et Detective Marty Deeks.
DEEKS – Enchanté.
MAC – De même.
Elle serra la main des deux agents, se tourna vers Logan et demanda à nouveau :
MAC – Alors ?
KENSI – Je pense que c’est notre faute.
Mac se tourna vers la jolie brune et la scruta du regard avant de répondre :
MAC – Qu’est ce qui est votre faute ?
KENSI – On parlait du dossier de Madie.
Elle attrapa la photo et la tendit à la jeune femme.
MAC – Oh. Et c’est elle ?, demanda-t-elle.
LOGAN – On en sait rien. Don a regardé la photo, a été pris par l’émotion et est sorti de la pièce.
KATE – Le problème n’est pas là. C’est qu’il est incapable de dire si c’est bien sa fille. C’est ça qui le bouleverse, plus que la photo.
Elle s’avança vers le groupe et se présenta :
KATE – Kate Lockley. Enchantée.
KENSI – Kensy Blye, Detective Deeks.
DEEKS – Vous êtes la Kate Lockley ?
Kate tourna des yeux intéressés dans la direction du surfeur.
DEEKS – Je veux dire, vous êtes un ancien flic n’est-ce pas ? Vous étiez au LAPD.
KATE – Je ne sais pas si je dois répondre à la question.
DEEKS – Son père était déjà une légende et c’est le meilleur flic du service. C’était… se rattrapa-t-il.
LOGAN – Il va vraiment falloir que tu m’expliques ce qui s’est passé.
MAC – Comment vas Don ?
KATE – Mal. C’est le moins qu’on puisse dire, il a un coup de fil à passer.
KENSI – C’est normal. Il a perdu sa fille alors qu’elle n’avait même pas 6 ans et c’était il y a plus de dix ans. Que ce soit elle ou pas, il est difficile de l’affirmer même pour un membre de sa famille.
DON – Pourtant je devrais.
MAC – C’est impossible Don. Tu ne peux pas t’en vouloir pour ça, qui sait ce qu’elle a traversé, si c’est vraiment elle, si elle n'a pas des cicatrices, si sa peau est plus claire ou plus foncée.
DON – C’est ma fille… Je devrais… Je devrais être capable de dire si c’est bien elle sur cette photo. Mais je ne peux pas parce qu’un salopard me l’a enlevée.
Logan resta silencieux, comprenant sa détresse, et ne tenta aucune approche. Il savait que ce n’était pas le moment de faire dans les sentiments. Et Don lui en voudrait, s’il ne tenait pas bon. Deeks les observa un instant échanger quelques regards et comprit qu’ils ne laisseraient pas leur chance passer s’ils pouvaient déterminer si la gamine était en vie ou non.
DEEKS – On n’a jamais pu déterminer si c’était bien elle ou pas. J’avais rendez-vous avec Sara, l’alias de l’agent Mars, le soir ou elle est morte. On m’a dit de me retirer, d’attendre que le FBI ou le LAPD propose une autre solution, ils ne m’ont jamais rappelé. Environ six ou huit mois plus tard on m’a dit que l’affaire était close, que ce n’était surement pas Madie. J’admets que je n’ai pas cherché plus loin, on a eu des enquêtes difficile l’année passée.
DON – Qui t’as dit que l’affaire était surement close ?
DEEKS – J’ai eu l’info de Bates. C’est mon Lieutenant. Il semblait que l’info venait directement de Bloomer et Falkner.
LOGAN – Ça, ça sent l’intox à plein nez.
DON – Tu penses qu’ils en ont profité pour envoyer quelqu’un d’autre ?
KENSI – ça semblerait effectivement une option, surtout que tu n’as eu l’info que six mois plus tard. Le FBI en aurait profité pour reprendre les rênes ? Tu penses que Bates t’aurait menti ?
DEEKS – Pas Bates. Mais qui sait ce qui se trame réellement derrière notre dos.
MAC – Pour commencer, on va faire une chose.
Elle attrapa la photo sur la table, sortit son portable de sa poche, l’ouvrit et entra son matricule. Elle scanna la photo avec son scanner de poche devant l’air ahuris de tous. Kensi eut un petit sourire.
KENSI – J’ai une collègue qui serait jalouse.
MAC – Il faut que ça tienne dans mes poches quand je vais sur le terrain. Ça sert peu, mais quand ça sert, c’est bien utile.
Elle s’installa face a son écran et tendit la main vers Don.
MAC – Je pourrais avoir la photo de ton portefeuille s’il te plait ?
Il s’exécuta sans un mot et tous la regardèrent faire. Elle glissa les deux photos dans le logiciel, lança la recherche et s’appuya sur le dossier de la chaise.
KATE – Tu recherches des similitudes sur les deux visages ?
MAC – Exact. Pour qu’on puisse déterminer si ça vaut bien le coup de secouer le FBI ou pas.
KENSI – Tu veux d’abord, déterminer si effectivement c’est bien Madie, auquel cas l’enquête a sûrement dû être poursuivie.
LOGAN – Et si c’est le cas il faudra qu’on fouille plus loin. Et dans ce cas là, il me faudrait les infos que tu as données à ma coéquipière.
DEEKS – Je n’ai pas eu le temps de lui parler, admit-il. Le rendez-vous était un arrangement de nos superieurs, je ne l’ai pas revue, et ne lui ai pas parlé, même pas au téléphone ce jour-là. J’ai attendu environ une heure à l’heure du rendez-vous et suis parti. Je n’ai appris que trois jours plus tard.
LOGAN – Qui a arrangé ce meeting ?
DEEKS – Bloomer pour moi. Falkner pour elle je suppose…
LOGAN – Il y quelque chose de louche là-dedans.
MAC – Surtout si on voit le résultat de ma recherche, annonça-t-elle victorieusement.
Le logiciel clignotait vert devant eux, affichant cinquante pour cent de correspondance avec l’image que Don venait de lui donner.
MAC – Attention, ce n’est pas une certitude. Mais normalement dès qu’on atteint les cinquante pour cent, ça devient une ressource importante. Après il y a des cas où ça ne colle pas, chirurgie, cicatrice, modification faciale ou osseuse après un accident. Le logiciel se base normalement sur la forme et les traits génétique, donc osseux, mais parfois c’est trompeur.
DON – Il y a donc cinquante pour cent de chance que ma fille ait été en vie fin 2015.
DEEKS – C’était en 2015, j’ai eu l’ordre de lâcher la mission parce que ce n’était pas Madie.
DON – Et c’est Falkner qui est derrière tout ça.
LOGAN - On a trouvé Max, pointant vers Deeks, on a trouvé le lien avec Madie. Le FBI nous manipule depuis le début. Donc qui me dit qu’elle n’est pas en vie?
Il lâcha cette phrase telle une bombe. Laissant l’audience perplexe. Mac secoua la tête, inquiète pour son état plus que par les choses qu’il venait de dire. Il était tellement persuadé que sa compagne était encore en vie qu’il suivrait n’importe quelle piste, à n’importe quelle fin. Logan comprit le regard de Mac dans la seconde, mais il ne put s’empêcher de penser à tout ces moments qui l’avaient ramené à elle, à tous ces moments où il avait raté sa chance de lui dire ce qu’il ressentait, à tout ces instants avec elle où il avait trop peu dit je t’aime. Il ne pouvait se résoudre à se dire qu’elle était partie. Il lui devait bien cela. Il ne lâcherait pas maintenant. Si retrouver Madie voulait dire retrouver l’amour de sa vie, alors il allait s’y lancer à corps perdu. Peu importe ce que les autres diraient. Mac n’eut pas le temps de réagir, Don la devança.
DON - Essayons déjà de suivre la piste de Madie, si Sara Civermon existe vraiment on le saura bien assez tôt.
Logan se renfrogna un peu, Mac le remarqua mais n’osa pas contester les propos de Don.
KATE - Alors, c’est quoi le plan?
DON - On va faire un petit tour au Mexique.
DEEKS - Quand vous dites “on” vous parlez bien de votre petit groupe?
Ils échangèrent un regard avec un sourire laissant Deeks dans sa réfléxion.
KENSI - Je pense que tu vas devoir éclaircir ce point avec Mosley.
DEEKS - Je ne suis pas prêt pour un second tête à tête avec la directrice adjointe.
KENSI - Pas de chance, je pense que tu es en ligne!, lança-t-elle en regardant l’écran central.
DEEKS - Fabuleux, combien de la discussion avez vous entendu?
MOSLEY - Trop. Monsieur Deeks, je ne peux vous laisser partir au Mexique. Bien que Bates aimerait que l’investigation se poursuive je n’ai pas eu l’accord du directeur Falkner. Vous resterez donc ici. Si besoin, Bates vous recontactera au cas ou votre aide serait sollicitée.
DEEKS - C’est rassurant. Je ne suis pas très nature sauvage, les deux seule choses que j’aime au Mexique sont les tacos et le surf. Pour le reste, je suis plus un homme de la ville.
Logan acquiesça et échangea un regard entendu avec le détective.
MOSLEY - Concernant tout ce petit monde, je pense qu’il serait judicieux que Mlle Mackenzie retourne au CBI. Et que nos civils retournent à leur occupation favorite. Agent Blye, Detective Deeks j’ai besoin de vous en salle d’OPS dans moins d’une heure, nous avons une affaire.
Mac fronça les sourcils, comment savait-elle ou et avec qui elle travaillait.
DEEKS - Donc ca veut dire que tout va bien? Vous n’êtes pas fâchée?
MOSLEY - Monsieur Deeks, ne me faites pas changer d’avis, je peux toujours vous envoyer dans la pampa au Mexique après un petit “tête à tête”.
DEEKS - Donc vous avez bien entendu…
Kensi ne pu s’empêcher de pouffer dans son coin. La communication fut coupée dans la foulée.
DEEKS - Tu crois que je vais en prendre pour mon matricule.
KENSI - Tu vas avoir droit à ton tête à tête, oui.
DEEKS - Parfois, j’aimerai avoir la force de caractère de Callen.
KENSI - Ce ne serait pas aussi drôle.
DEEKS - Tu n’es pas censé être de mon côté?
Mac, Kate et Logan les observèrent en souriant.
MAC - Si j’ai bien compris, il vaudrait mieux que je retourne au CBI avant de me faire tirer les oreilles.
Elle hésita un moment avant d’enlacer Logan.
MAC - Tu m’appelle, ordonna-t-elle sans qu’il ne puisse répliquer. Sinon Dick risque de me rendre folle.
LOGAN - Promis, répondit-il en relâchant son étreinte.
Mexique - Milieu de la nuit
Logan se frotta le visage pour la dixième fois au moins et se concentra à nouveau sur la route. Il jeta un oeil dans le rétro central pour observer Don endormi sur la banquette. Kate sourit à ses côtés en l’observant faire. Elle avait tenté de prendre le volant, sans succès, Logan avait refusé à maintes reprises. Ils étaient partis tard après la discussion avec les agents du NCIS. Il remarqua le regard de Kate se poser sur lui avec un sourire.
LOGAN - Je ne changerai pas d’avis.
KATE - Je sais. C’est pour ça que je me marre.
LOGAN - Je sais pas comment il fait pour dormir dans un moment pareil. Même toi, tu n’as pas fermé l’oeil.
KATE - Moi, c’est parce que je te surveilles. Impossible de dormir avec une bombe à retardement à côté de moi. Ce ne serait pas prudent.
LOGAN - Tu penses vraiment que je risque d’exploser?
KATE - Si tout ne se passe pas comme prévu? Si Sara Civermon n’est pas celle que tu crois? Si tu ne la retrouves pas?
LOGAN - On va vraiment parler de mes sentiments, là?
KATE - Pas là, non… mais un jour, il faudra bien.
LOGAN - Le jour où tu m’expliqueras ce qui s’est passé avant que tu quittes la police.
KATE - Hum… Elle fit semblant de réfléchir un instant et avec une grimace répondit: Tu as assez de soucis comme ça.
LOGAN - Personne ne t’as jamais dit que j’étais très têtu et que je ne lâchais pas l’affaire si rapidement?
KATE - On est en route pour je ne sais où au Mexique pour vérifier qu’une gosse disparue il y a dix ans est encore en vie et qu’une Agent du FBI noyée soit peut-être toujours vivante. Alors si, je crois que ça je le savais déjà. Et je gère, t’inquiètes.
Logan ne put s’empêcher de rire de la situation et n’insista pas. Il bailla au corneille et indiqua une station à Kate. Il mit le clignotant et engagea la vieille honda noire en direction de l’aire de repos.
LOGAN - Je n’étais jamais venu au Mexique pour autre chose que pour le surf.
KATE - Alors comme ça, fouiller dans la pampa locale ne t’enchante guère? Surprenant. Ironisa-t-elle.
Il secoua la tête, embarqua la carte et le gps, et la suivit à l'intérieur du restoroute. Ils jetèrent un regard à Don, qui ne moufta pas. Kate pénétra en premier dans le lieu désert et se dirigea vers les sanitaires, alors que Logan se dirigea automatiquement vers la machine à café. Il laissa ses yeux traîner en direction des bouteilles d’alcool mais secoua la tête aussitôt.
Logan voix off: C’est pas le moment!
Il aurait été si facile de se rincer le gosier avec un rasade de whisky, et il savait que même Kate n’aurait rien dit. Il se servit un immense café, attrapa une barre chocolatée et observa le couloir en direction des sanitaires, Kate était déjà de retour.
KATE - Un grand pour moi aussi, lança-t-elle à son attention. Je vais prendre de quoi grignoter et boire un coup plus tard. Déclara-t-elle en se faufilant dans le rayon du fond.
Une fois leur butins cumulés, ils s'installèrent sur la table haute vers la caisse et déployèrent la carte. Kate attrapa le gps et vérifia le chemin, pendant qu’il examinait les points que le détective Deeks lui avait donnés plus tôt.
LOGAN - Il nous reste encore pas mal de route, remarqua-t-il.
KATE - C’est pas la porte à côté, on avait proposé de prendre l’avion.
LOGAN - Pour se faire choper avec nos passeports ? Là, en pleine nuit, personne n’a rien demandé à la douane de Tijuana.
KATE - Pas faux, mais là il reste plus de trente-deux heures de route, passe moi le volant tu es rincé.
LOGAN - Endurance, tu connais?
KATE - C’est quoi, ton nom de code? Laisse moi rire j’ai été au lycée moi aussi.
LOGAN - Si je vois juste, on a passé San Miguel.
KATE - Ouai, enfin on en a pas passé deux, déjà, des San Miguel?
Logan émit un petit rire.
LOGAN - Et tu te moquais de moi et de ma superbe motivation à aller me perdre dans la pampa mexicaine?
KATE - J’admets : je n’ai jamais mis les pieds au Mexique et franchement, j’ai pas l’impression d’avoir raté grand chose.
LOGAN - Je te montrerai les plages, les vagues… Tu comprendras.
KATE - Je te propose un deal : il est presque six heure, le soleil se lève, tu me passes le volant, pour quelques heures au moins. Et ce soir, on s’arrête pour dormir.
DON - Gardez vos forces, je prends le volant pour la suite, déclara-t-il en s’étirant derrière eux. Il reste un peu plus de trente heures, c’est ça? Kate a raison : ce soir, il faudra s'arrêter pour dormir.
LOGAN - Et attendre encore combien de temps pour retrouver…
DON - On ne sait pas qui on va trouver. On ne sait même pas si on va les trouver. Les jours vont être longs. Il te faut du repos à toi aussi, le coupa-t-il sans lui laisser le temps de finir sa phrase.
KATE - Il a raison. Peu importe ce qu’on trouvera, ou ne trouvera pas à El Manguito, ça peut prendre des jours. En plus, d’après les infos, plusieurs zone de travaux sont indiquées, la route risque d’être longue.
LOGAN - Il va falloir qu’on passe aux grandes villes aux alentour avant d’aller directement là bas. Si ça se trouve quelqu’un aura vu l’une ou l’autre, ça pourrait nous donner des infos.
DON - Tu veux pas aussi avertir les autorités locales? Demanda-t-il perplexe.
KATE - Il n’a pas tort Don. Il faudra bien qu’on aille voir aux alentours.
DON - On ne peut pas risquer d'alerter les autorités.
KATE - Et pourquoi pas? Tu es du FBI que je sache.
DON - Je te rappelle que les Fed en dehors des US, c’est jamais très apprécié.
LOGAN - C’est vrai. Mais on peut essayer de faire ça tranquillement. Et puis après tout, c’est la vérité : je cherche ma compagne et toi ta fille.
KATE - Ça peut marcher.
DON - Il faudra bien, railla-t-il. Bon, on a de la route devant nous.
Kate et Logan échangèrent un regard, sourcils levés. Don ronchon, c’était nouveau. Il n’avait pas fait part de ses états d’âme depuis l’annonce que sa fille était peut-être en vie, et de le voir de mauvais poil concernant une décision sans réelle importance paraissait étonnante. Logan ne releva pas et mit ça sur le compte de la fatigue. Logan plia sa carte et Kate empocha le gps sans broncher. Ils payèrent l'addition et s’installèrent à nouveau dans la honda.
Hotel Mision - Orizaba - Mexique
Dans la chambre, Don rageait en tournant en rond comme un lion en cage. Sur le lit, plusieurs documents, photos et notes en tout genre se partageaient la place. La colère monta en lui à chaque nouveau cercle. Il tenta en vain de trouver un sens à toutes ses notes sur le lit. Il soupira et balança le téléphone au travers de la petite chambre déjà bien en désordre. Il passa ses deux mains sur son visage et se laissa choir sur le bord du lit avec un regard vitreux. La fatigue, l’incertitude et tous ces mensonges commençaient à le ronger. Il attrapa la photo de la gamine sur le lit et en caressa les traits de ses yeux lorsqu’on toqua à sa porte. La voix de Kate le sortit de sa rêverie.
KATE - Don? Tout va bien? J’ai entendu du bruit.
Don soupira en fermant les yeux. Il n’avait pas dû être très délicat lorsqu’il avait envoyé valser le smartphone sur le mur.
KATE - Don?
Il ouvrit la porte et elle fit la grimace lorsqu’elle aperçut les trait tirés sur son visage.
KATE - Tout va bien?
DON - Si je te disais oui, tu me croirais ?
KATE - J’aurais effectivement du mal, vu ta tête! Qu’est ce qui se passe?
Il soupira à nouveau, il savait que s’il disait quoi que ce soit, ça les ralentirait, il faudrait qu’il réponde à toutes leurs questions et il n’avait pas assez de temps. Alors il croisa le regard de la jeune femme, s’y perdit un moment, retrouvant son calme et finit par répondre:
DON - Rien, juste les cauchemars habituel, depuis que je sais qu’elle est peut être en vie… ça me travaille , annonça-t-il doucement.
Kate l’observa avec tendresse, elle glissa sa main dans celle de Don et serra un moment.
KATE - Je sais que ça ne passera pas mieux avec le temps. Mais on y va, on verra de nous même et tu connais Logan, il ne lâchera pas l’affaire.
Le coeur de Don se pinça lorsqu’elle prononça le nom de son ancien partenaire. C’est sa réaction qu’il redoutait le plus. Mais il fit mine de sourire et ne répondit pas.
KATE - Bonne nuit.
Don la regarda tourner les talons un moment et referma la porte avant de s'effondrer dans son lit. Avait-il été trop égoïste? Avait-il mal joué ses cartes? Et si tout ne se passait pas comme prévu? Comment allait-il la retrouver une fois sur place? Il se concentra sur le bruit des pas de Kate sur la coursive du motel pour fermer les yeux et oublier le reste.
X - C’était à quel sujet?
Kate sursauta, se pensant seule. En se tournant elle découvrit Logan installé sur les marches menant à la cour.
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