HypnoFanfics

KATE - Tu as failli me faire faire un arrêt cardiaque! Toi non plus, tu n’arrives pas à fermer l’oeil?

LOGAN - Depuis le jour où elle a disparu, je ne ferme plus qu’un oeil Kate, tu le sais.

KATE - Ça va bien se passer.

LOGAN - Je commence à croire que je cours après un fantôme, moi aussi.

KATE - Tu vas perdre espoir à quelques kilomètre d’une réponse? Oh, je suis déçue, je te croyais plus têtu que cela.

LOGAN - Je préfère le mot persévérant! lâcha-t-il avec un sourire. Mais oui, si finalement vous aviez tous raison.

KATE - D’accord, il n’empêche que cette histoire a semé bien trop de petits cailloux blancs, et je te rappelle que c’est ta “persévérance” qui nous a menés jusque là.

LOGAN - Au moins je sais que tout est possible, Kate optimiste, ça c’est nouveau!

KATE - Don, quant à lui, a perdu le sien, d’optimisme.

LOGAN - A propos de ça, c’était quoi ça? demanda-t-il en pointant la chambre de son ami.

KATE - Je crois qu’il doute!

LOGAN - Don est en colère, Don est déterminé mais Don ne doute jamais.

KATE - Et bien, il faut croire qu’on va se découvrir mutuellement. Car je suis définitivement optimiste, tu perds ta persévérance et Don doute! lança-t-elle avec un tape amicale sur l’épaule de Logan.

LOGAN - Génial, il va falloir en plus gérer les nouvelles émotions! répondit-il alors que Kate se levait à nouveau.

KATE - C’est pas tout, mais je vais dormir un peu, demain c’est moi qui conduit. Et pas de discussion! déclara la jeune femme et pointant le doigt vers lui d’un air autoritaire. Tu as besoin de calme, profite de la nuit.

LOGAN - Bonne nuit, “Maman”.

KATE - Arrête de plaisanter! Mais je crois que si Don et moi n’étions pas là, tu ferais vraiment n’importe quoi.

LOGAN - Ça veut dire que pour l’instant, ça va!

KATE - On va dire ça… déclara-t-elle avec un regard compatissant avant de s’éloigner vers sa chambre.

Sur la route - Mexique

Logan lança un énième regard à Don dans le rétroviseur central. Ses sourcils se froncèrent. Son ancien collègue n’avait pas levé les yeux une seule fois et ronchonnait dans sa barbe depuis de début du trajet. Pas une fois, en plus de douze heures de route, il n’avait lâché ses notes. Même à leur dernière pose, Don avait été incapable de lâcher un seul mot. Plus obsédé par son téléphone et ses notes qu’autre chose. Logan commença lentement à se poser des questions. Il échangea un regard discret avec Kate, qui haussa simplement les épaules en levant le yeux au ciel. Son regard lui intima de demander au lieu de faire des grimaces. Logan détourna les yeux et regarda le paysage. Quelque chose clochait avec Don. Il n’arrivait pas à savoir quoi et ça le rendait plus que nerveux. Kate secoua la tête et puis lâcha:

KATE - Don, qu’est ce que tu fais? Tu n'as pas décroché un mot de la journée, ni levé  le nez de tes papiers.

Il leva enfin les yeux vers eux, pris sur le fait, et soupira avant de prendre la parole.

DON - Je suis nerveux, je bosse sur les photos que Mac m’a données. Pour essayer de trouver les ressemblance,s voir ce que j’ai pu manquer. J’étudie le plan local dans la zone donnée, lâcha-t-il en soulevant les documents.

Logan et lui échangèrent un long regard au travers du rétroviseur central. Kate n’osa dire un mot, sentant la tension qui venait de monter d’un coup dans le véhicule. Logan ne le crut pas, Don le comprit mais ne semblait pas s’en préoccuper. Les méninges de Kate se mirent en route, avait-elle manqué un détail quelque part. Avaient-ils omis de lui parler de quelque chose sur cette affaire? Logan semblait soucieux et bien trop contrarié. Don, lui, semblait nerveux mais n’était pas du tout prêt à partager ses infos.  Qu’avait-il bien pu se passer en deux jours? Le stress de se retrouver confronté à la réalité? Logan comprenait-il enfin qu’il n’était absolument pas sur qu’il retrouve son amour perdu et Don qu’il puisse arracher sa fille à un monde dans lequel elle aurait grandit et qu’elle ne voudrait peut-être pas quitter, si toutefois elle était en vie? Ils s’étaient lancés dans une mission sans préparation et ils commençaient à en faire les frais. Elle se concentra sur la route. Dans quelques heures, ils arriveraient à destination, ils devraient parler, trouver comment s’y prendre, et surtout ne pas perdre les pédales maintenant.

Quelques part dans Los Angeles - Maison

Deeks rentra dans le salon et se dirigea vers le frigo. Il retira son t-shirt et ouvrit la petite bouteille d’eau. Il porta la bouteille d’eau à ses lèvres et se tourna vers le salon. Il sursauta et reposa la bouteille en apercevant Kensi installée sur le fauteuil.

KENSI - C’est pour ça que j’ai craqué la première fois!

DEEKS - Kens. Tu veux me faire faire une crise cardiaque? Et qu’est ce que tu fais là, je croyais que je te retrouvais à la salle de sport.

KENSI - J’ai du nouveau.  

DEEKS - Pourquoi est-ce que j’ai l’impression que ce n’est pas une bonne chose?

KENSI - Nell a un peu fouillé et elle a  trouvé quelque chose. Elle lui tendit un dossier assez épais avec une grimace sur le visage.

DEEKS - Wow! Oui, fouillé, c’est le moins qu’on puisse dire!

Il attrapa le dossier et hésita quelques secondes avant de l’ouvrir.

DEEKS - Sérieusement?

KENSI - Et ça en fait des infos pour une enquête qui n’est plus censée exister.

DEEKS - Ok je t’écoute.

KENSI - Madie Cohlson/Johnson est en vie. Du moins elle l’était jusqu'à il y a quelques mois. Et l’agent Johnson est sur l’affaire depuis le début.

DEEKS - Pardon? Encore une fois?

KENSI - Il semblerait que l’affaire lui ait été cachée au départ mais il avait ses propres pistes depuis longtemps et suite à une petite fuite, il s’est rendu compte que le FBI avait bien localisé Madie, lorsqu’ils ont voulu vous envoyer toi et Sara/Veronica sur le terrain.

DEEKS - Donc si l’agent mars  n’était pas morte, on aurait surement retrouvé la gamine?

KENSI - Ça j’en sais rien. Je sais juste que ça a été le déclencheur, la fuite est venue de là. Johnson a donc fait des pieds et des mains pour être sur l’enquête. Falkner a finalement approuvé et l’a laissé remonter toutes les pistes malgré la mort de l’agent Mars.

DEEKS - Et quel rapport avec Sara Civermon?

KENSI - C’est lui aussi qui a réactivé l’alias de l’agent Mars.

DEEKS - Allez, je connais ces yeux, qu’est ce que tu ne me dis pas?

KENSI - Bates était au courant.  

DEEKS - Bates? Tu veux dire mon Bates?  

KENSI - Oui. Apparemment, c’était pas la première fois que Bates et Johnson se parlaient et Falkner avait informé Bates de l’avancée de l’enquête.

DEEKS - Donc on m’a menti et sorti de l’enquête?  Pourquoi?

KENSI - Johnson? S’il est au courant depuis le début et qu’il a planifié tout ça lui même, il devait savoir que tu penserais qu’il ne savait pas pour Madie et que ça aiderait à convaincre Echols de le suivre.

DEEKS - Oui mais à quelle fin, Echolls est motivé par une seule chose…

KENSI - Retrouver l’agent Mars. D’où l’activation de l’alias de Sara Civermon.

DEEKS - Il avait besoin de renfort et le seul moyen pour amener Echolls à l’aider à été de sortir Sara Civermon du placard. Il était sûr qu’il courrait droit dans le piège s’il pensait un seul instant que sa partenaire était toujours en vie.

Il se passa une main sur le visage en soupirant.

DEEKS - Ça veut dire qu’en fait l’agent Mars n’est très certainement plus en vie.

KENSI - On n’a rien trouvé là dessus. On ne peut rien confirmer. On sait que Johnson a très certainement un contact au Mexique prêt de la où Madie a été vue la dernière fois. Mais rien n’est ressorti sur l’agent Mars, sous aucun pseudonyme.

DEEKS - Est-ce qu’elle aurait pu survivre?

KENSI - Je viens de perdre mon pari, soupira-t-elle avant de reprendre. Nell m’avais dit que tu poserais la question!

DEEKS - Kens, je ferais la même chose si j’avais ne serait-ce qu’un micro espoir de te revoir un jour.

La jolie brune baissa les yeux, attendrie, avec un sourire jusqu’au oreilles.

DEEKS - Parfait!  J’arrive toujours à te faire rougir c’est que tout va bien.

KENSI - Deeks. Tu es incorrigible.

DEEKS - Alors?

Kensi sortit une feuille de la poche arrière de son jeans et la passa à son coéquipier.  

DEEKS - Tu avais déjà préparé ça, avoue? demanda-t-il avec un sourire lorsqu’il aperçut le papier qu’elle lui tendit.

KENSI - Nell s'est appliquée à rentrer les bon critères et mesures dans son super logiciel qui fait tout. Comme tu peux le voir, un corps qui tombe de cette falaise, s'écrase dans les vagues avant d’être malmené par les remous et de cogner à plusieurs reprises le fond et quelques rochers.

DEEKS - Et combien y a t-il de chance pour qu’une nenette, même sur-entraînée, en ressorte vivante?

KENSI - Peu. Un peu moins de 15%, d’après Nell. Mais à une seule condition…

Deeks releva les yeux vers elle attendant impatiemment la suite.

KENSI - Que quelqu’un la repêche à temps… Après la chute, le manque d’oxygène, les remous, les rochers… si personne ne l’a repêchée assez rapidement, il y a de fortes chances que son corps ait disparu dans les profondeur de l'océan.

DEEKS - Autant dire que c’est impossible, puisque le FBI a plongé pendant des jours suite à l’incident.

KENSI - Il y a effectivement peu de chance que qui que ce soit l’ait repêchée sans que le FBI soit au courant.

DEEKS - Donc, si je suis le raisonnement, la gamine était en vie il y a deux ans. Johnson l’a appris, il a été finalement mis sur l’enquête, il a réveillé un fantôme pour mettre Echolls sur la piste… Si il a un contact là bas, peu importe de qui il s’agit, pourquoi ne pas en informer le FBI?

KENSI - C’est là que ça devient sympa. Le FBI a classé le dossier il y a maintenant plusieurs jours.

DEEKS - Attends une minute, la gamine est en vie, ils ont un contact au mexique qui le confirme, Johnson est sur le coup et l’affaire est classée?

KENSI -  Apparemment.  

DEEKS - Alors qu’est ce que Johnson est parti chasser si le dossier est clos?

KENSI - Ça, c’est une très bonne question. Pourquoi descendre au Mexique? Comment se pourrait-il que le dossier soit clos si Madie est effectivement en vie? Pourquoi entraîner Echolls là dedans?

DEEKS - Soit la gamine n’est finalement pas Madie… Soit le contact est mort et le FBI a abandonné les recherches.

KENSI - Ça pourrait coller : le dossier a été classé la semaine dernière.

DEEKS - Ça laisse assez de temps à Johnson pour mettre son plan en marche, envoyer les Lys blanc et se faire passer pour Sara Civermon.

KENSI - Il a dû tout prévoir pour tenter de retrouver sa fille.

DEEKS - Rien ne l’arrêtera. Il avait accès à tous les dossiers.

KENSI - Il avait juste besoin de faire miroiter une chance de la retrouver pour entraîner Echolls là dedans.

Les deux agents réfléchissaient de concert jusqu'à ce que Deeks se fige.

DEEKS - Oui mais pourquoi avait-il besoin de lui? Il avait toutes les ressources disponible au FBI, pourquoi Echolls?

Ils échangèrent un regard un moment dans le silence le plus complet, incapables de répondre à cette question. Kensi haussa les épaules.

KENSI - Couvrir ses arrières? Avoir une raison de partir au Mexique si jamais son supérieur s'apercevait qu’il avait finalement décidé de poursuivre l’enquête?

DEEKS - Il me faut un vol pour El Maghito. Au téléphone Echolls n’a aucune raison de me croire. Il a confiance en Johnson.

Kensi se mit à rire doucement alors qu’elle indiqua le sac dans le couloir.

DEEKS - Vraiment? Mosley n’a même pas un peu bronché?

KENSI - Elle a fait la demande pour l’hélico et elle a même dit qu’elle s'occuperait de Bates.

DEEKS - Je vais peut-être lui ramener un cadeau de la pampa Mexicaine.

KENSI - Allez, prend ton sac, on décolle dans moins d’une heure.

DEEKS - J’espère qu’on arrivera à temps.

Partie 4 - Fin 2015 - San Francisco - Retour en arrière

Le soleil se leva doucement, filtrant à travers les grandes baies vitrées. Elle s’étira doucement et chercha à tâtons dans le lit vide. Elle fronça légèrement les sourcils et se redressa pour regarder l’heure. Il n’était pas encore six heures, il était impossible qu’il soit sorti courir à une heure pareille.

Elle attrapa son téléphone sur la table de nuit et sourit lorsqu’elle vit plusieurs messages. L’annonce d’hier soir avait du faire effet. Mac lui avait presque répondu dans la foulée. 

“You’ll have to find another bride maid if you want her to put a pink dress on! Seriously Mars, Congrats! I thought that day would never come. And tell him he has to make you happy, otherwise i’m gonna kick his ass until the end of time!” Mac

“Il faudra trouver une autre demoiselle d’honneur si tu veux qu’elle porte une robe rose! Sérieusement V, félicitations, il était temps! Et rappelle lui bien que s’il fait une bêtise, je lui botte les fesses jusqu\'à la fin de ses jours!” Mac 

Elle fronça les yeux en apercevant un appel de son supérieur. Elle composa le numéro de son répondeur et attendit un instant.

“Agent Mars, j’ai besoin des services de Sara Civermon, rendez-vous ce soir à San José, vers dix-huit heures au Craic Irish Pub, vous y retrouverez Max Gentry. Il sera briefé lui aussi. Et Mlle Mars, pas un mot à quiconque.\"

Elle soupira, la journée qui s\'annonçait tellement belle venait de se transformer en course contre la montre. Elle sortit du lit et se dirigea vers la cuisine. En longeant le couloir, un sourire se dessina sur ses lèvres lorsqu’un parfum de bacon vint titiller ses narines.

ELLE – C’est pour être sûr que je ne change pas d’avis ?

Il se retourna en entendant sa voix et la détailla avec tendresse. Ses cheveux blonds cascadaient sur ses épaules et elle portait une simple chemise bien trop grande pour elle. Il sourit.

LOGAN – J’ai décidé de te rendre accro. Il n’y a qu’un moyen de te retenir. 

Il attrapa la poêle et servi les œufs brouillés avec le bacon avant de lui tendre l’assiette avec un large sourire sur le visage.

LOGAN - Ton estomac !

Elle ne put s\\\'empêcher de rire. Mais haussa tout de même les sourcils avec un air plein de défi et rajouta :

ELLE – Il va falloir que tu arrêtes, Echolls ou alors je risque de prendre de très mauvaises habitudes ! 

LOGAN – Ne t’inquiète pas, tout ça n’est qu’une mise en scène pour obtenir ce que je veux, Mars ! 

VERONICA – Je croyais que tu l’avais déjà obtenu ! Déclara-t-elle en secouant sa main gauche, ornée d’un anneau en or blanc et rose.

LOGAN – Oh ça, ce n’est que le début de mon plan… Il voulut finir sa phrase mais leurs téléphones respectifs se mirent à sonner en même temps. 

Dans un mouvement rapide les deux amants attrapèrent leur smartphone et décrochèrent dans la foulée.

VERONICA – Mars ! 

LOGAN – Echolls !

Ils échangèrent un regard et se dirigèrent dans leur chambre pour attraper leurs habits.

Locaux du FBI - San Francisco 

Elle était partie avant Logan, prétextant un dossier à sceller au bureau. Elle sortit son badge à l’entrée, passa la sécurité et prit l'ascenseur pour aller au sous sol. Elle entra son code personnel et déverouilla les archives. Elle longea plusieurs allées avant d'arriver à celle recherchée, elle fouilla rapidement son décolleté et déverrouilla le verrou de la grille devant elle. Au FBI, chacun avait ses dossiers soigneusement consignés et de quoi garder ses alias un minimum au goût du jour. Elle attrapa une boîte cartonnée un peu usée, la déposa négligemment sur la planche de bois qui servait de bureau.

Elle ouvrit la boite en ronchonnant, elle n’avait aucune envie de partir en mission, sans Logan qui plus est, le lendemain du jour de sa sa demande. Elle inspira profondément, sortit sa plaque au nom de Sara Civermon, un passeport, des clés et une petite boîte. Elle hésita un moment en observant son anneau, le fit tourner entre ses doigts puis elle referma le tout et remonta à l’étage. Les garçons devaient surement déjà l’attendre. Elle fut surprise d’être la première dans la salle d’arme. Elle s’avança vers l’armoire.

Elle enfilait son gilet pare-balle et contrôlait son arme lorsque Donovan et Logan vinrent à sa rencontre. Elle jeta un rapide coup d’oeil à sa montre en grimaçant, il était déjà presque onze heure et la journée ne faisait que commencer. Si Caldwell était récalcitrant, elle n’arriverait jamais à son rendez-vous à l’heure. 

VERONICA – Vous êtes prêts ?

Les deux hommes acquiescèrent. Donovan avait proposé de leur prêter main forte. Ils avaient accepté sans rechigner, connaissant Caldwell. Donovan avait été le mentor de Veronica lorsqu’elle avait commencé au FBI. Il était aussi le seul agent à qui lui ou elle auraient confié  leur vie sur le terrain. Logan s’avança vers elle, restant dos à Donovan et souffla tout bas. 

LOGAN – Tu fais attention à toi, s’il te plait. Ne fais pas cavalier seule.

Elle leva les yeux vers lui, troublée. Elle savait qu’il jouait les protecteurs avant chaque mission mais là, son regard était sans appel. Elle aurait aimé en rire comme chaque fois, mais pour une fois elle ne le toisa pas du regard et acquiesça avant de murmurer en retour :

VERONICA – Tu me couvres, je te couvre. 

Sky Road - San Francisco

Elle lui filait le train si bien qu’elle en oubliait avoir laissé Logan et Don sur le bord de la route, le visage décomposé. Elle savait qu’elle allait prendre cher, mais elle ne pouvait ni le laisser filer, ni les attendre. Elle les savait déjà sur ses talons, il restait assez de voiture sur le parking pour qu’ils la suivent rapidement.

Elle accéléra encore un peu dans la montée et aperçut le vieux coupé devant elle. Un sourire se dessina sur ses lèvres, elle s’approchait de plus en plus prêt et Caldwell l’avait senti, il tenta un écart, elle écrasa la pédale et se glissa sur sa gauche. Les doigts crispés sur le volant, les yeux rivés sur son but, elle donna un petit coup de volant sur la droite pour écarter Caldwell du chemin. La voiture fit une embardée dans le gravier, mais il manoeuvra et se remit sur la route. Elle le suivit et appuya sur l\'accélérateur. Alors qu’elle était collée à lui, la voiture de devant vira et Caldwell fut obligé de ralentir pour contrôler sa conduite. Elle en profita, à la vue de la grande place au bord de la falaise, pour se glisser à sa droite et pousser la voiture dans le gravier. Cette fois ci le véhicule calla, elle anticipa et tira le frein à main, tourna le volant, passant devant la voiture de Caldwel. Le pneu du fugitif éclata et il partit sur le bas-côté. 

Elle descendit arme au poing, ne prenant pas le soin de couper le moteur. Elle le sortit de la voiture avant qu’il n’ait pu attraper son arme. Mais elle eut du mal à le contrôler, il était bien plus massif qu’elle ne le pensait. Il eut rapidement le dessus, tenta de récupérer son arme. Elle essaya tant bien que mal d’appliquer toutes les notions de combat qu’elle avait accumulées et regrettait amèrement son vieux taser. Elle le sentit reprendre le dessus et la repousser vers le bord. Son estomac eut un haut le coeur en voyant le vide derrière elle. Elle encaissa le coup de pied en fermant les yeux et entendit des pneus crisser sur le gravier. Elle sourit, la cavalerie n’avait pas tardé. Elle voulut se relever mais il lui assena un coup de coude avant de se précipiter vers la voiture. Elle serra les dents, glissant sur le gravier. Elle reprit des forces, se redressant tant bien que mal mais au moment où elle leva les yeux, elle vit Logan s’étaler au sol dans un cri sourd. Don eut juste le temps de se planquer derrière la carrosserie. Son coeur se serra, Logan était à terre et les secondes lui paraissaient une éternité. Des secondes pendant lesquelles elle comprenait mieux pourquoi ils leur étaient déconseillé de fricoter entre collègues. Des secondes vitales qui lui seraient fatales elle le savait. Elle n’aura plus le temps de dégainer, elle avait déjà entendu le bruit du chargeur au moment ou elle tournait les yeux vers Caldwell. Elle leva son arme, bien trop tard. Elle sentit la balle la toucher et voulut reprendre son équilibre. Son pied dérapa, elle glissa, lâcha son arme, la nausée reprit. Elle croisa le regard de Logan, elle sentit sa détresse, entendit ses cris, alors elle lui lança un dernier sourire. Elle ne put rien faire d’autre, elle sentit son corps tout entier partir en arrière, happé dans une chute vertigineuse. Elle voulut essayer de crier, de lui dire combien elle l’aimait, mais elle savait qu’il était déjà trop tard. 

Son corps s'écrasa avec brutalité dans les vagues. Le froid l'envahit presque immédiatement, elle tenta tant bien que mal de nager, de retrouver de l’air, d’atteindre la surface coûte que coûte. Mais l’océan était déchaîné, les vagues l’empêchaient de respirer, elle se sentit agoniser, ses poumons la brûlèrent. Et peu à peu, l’eau salée s’infiltra dans sa gorge, elle serra les dents lorsque son corps cogna contre un rocher, puis, lentement, elle perdit connaissance.  

Quelques mois plus tard - Bureau du FBI - San Francisco

Il tournait comme un lion en cage, incapable de se détendre. Il haussa une dernière fois la voix avant d’envoyer le téléphone valser au milieu de la pièce. Il passa ses mains sur son visage épuisé. Il avait passé des mois à chercher la trace de sa protégée sans le moindre succès. Lorsque le dossier avait enfin été clos, il avait dû faire face à son coéquipier. Logan avait pété les plombs au possible et était devenu incontrôlable. Il avait dû le sortir de plusieurs bagarres dans la cafétéria, le récupérer à la sortie des bars, essuyer les plâtres lorsqu’il avait été viré du bureau du directeur, et maintenant la psy lui courait après. 

Il le savait sur la pente glissante mais espérait qu’il ne commettrait pas l'irréparable. Depuis ce matin, il commençait à en douter. Il avait remué ciel et terre pour mettre la main sur Caldwell et il le savait tout près du but. Don commençait à douter de son partenaire. Il n’était plus certain de savoir s’il saurait faire la différence entre justice et vengeance lorsque son arme sera pointée sur l'assassin de sa partenaire. 

Veronica avait disparu depuis presque un an dans les profondeurs de l’océan et il savait qu’il souffrait mais il ne savait plus comment gérer ses émotions. Il n’était même plus certain qu’il soit un bon agent. Si Logan franchissait cette limite, il ne pourrait pas le protéger, pas cette fois-ci. Il récupéra son téléphone sur le fauteuil et regarda l’écran en soupirant. Il ne lui répondrait pas. Il fallait qu’il agisse vite. Il sortit de son bureau rapidement et longea le couloir jusqu’au bureau central. Il pouvait toujours prévenir Falkner et faire arrêter Logan avant qu’il ne tourne mal. Il savait qu’il n’apprécierait pas mais au moins, il lui éviterait le pire. Il allait pénétrer dans le bureau lorsqu’une main l'interrompit dans sa recherche. 

- Donovan, j’ai quelque chose pour vous. 

DON - Lisa, ça peut attendre un peu, j’ai un point à régler avec le patron. 

LISA - Je pense que vous devriez jeter un oeil à ce dossier, lança-t-elle d’une petite voix avant de lui presser le dossier entre les bras. 

Don l'observa s’éloigner alors qu’elle posa un doigt sur ses lèvres pour lui ordonner de se taire. Il fronça les sourcils et hésita à continuer sa course. Après quelques secondes, il reprit son chemin vers le bureau mais au même instant, une photo glissa au sol. Son coeur s’arrêta de battre, le bruit autour se fit de plus en plus sourd, il eut du mal à reprendre son souffle. Il s’accroupit lentement, prenant appui sur le mur derrière lui et ramassa la photo. Dessus, une petite fille avec un lapin en peluche riait aux éclats. Il caressa le cliché des doigts, les larmes aux yeux. Il remballa le tout dans le dossier, rebroussa chemin et ouvrit le dossier sur son bureau. Au fur et à mesure qu’il parcourait les infos, il en perdit ses moyens, la colère remplaça la tristesse. Il attrapa quelques papiers et reprit le même chemin qu’il avait emprunté quelques secondes auparavant.  La porte de son supérieur vola en éclats, il déposa la photo de la petite sur le bureau et plongea son regard dans celui de l’homme au costard noir. Celui-ci baissa les yeux sur la photo. Crispé, il fit le tour de son bureau et ferma la porte avant de faire face à Donovan. 

DON - Elle est en vie? C’est ça?

- Où avez-vous eu ce dossier? 

DON - Alors c’est vrai! Elle est en vie et tout le monde se tait et fait comme si de rien n’était ! 

Le directeur se tourna vers la baie vitrée, regardant un moment le paysage.

DON - Regardez-moi Falkner! s’écria-t-il avec énervement.  

FALKNER - Calmez-vous! répondit-il sur le même ton. 

DON - Il s’agit de ma fille, Falkner. Ne me dites pas que je dois me calmer. Ne me dites pas de comprendre. Passez à table et tout de suite. 

FALKNER - Vous savez que je peux, d’un simple appel à la sécurité, vous faire mettre à la porte? 

DON - Ne me menacez pas Falkner. Vous savez aussi bien que moi que vous avez bien plus à perdre que moi. Menaça-t-il ouvertement. J’ai été une tombe jusqu'à aujourd’hui, je doute que les affaires internes soient très compréhensives au sujet de vos magouilles. Et je suis sûr que votre femme serait ravie de savoir comment se déroulent ces longs séminaires les soirs d’hiver, continua-t-il. Ma fille… répéta-t-il. 

Falkner grogna entre ses dents. Après une longue inspiration, il consentit à répondre: 

FALKNER - Sûrement, oui. Nous voulions éviter que vous partiez en vrille. Nous avons déjà l’agent Echolls à surveiller, une seconde bombe à retardement était à éviter. 

DON - Quand! Comment? 

FALKNER - L’année dernière. On a eu des clichés, ils ont été pris par des touristes, mais nos analystes pensent qu’il pourrait s’agir de votre fille. Nous avions quelqu’un sur le coup. Le LAPD avait un agent sous couverture qui bosse pour le NCIS, il avait déjà eu contact avec l’agent Mars. 

DON - L’affaire des diamants? Max Gentry? 

FALKNER - C’est ça. Il était censé revoir l’agent Mars le jour où elle est morte. Nous pensions que l’enquête était au point mort ce soir-là. Mais nous avons pu trouver une solution inespérée.  

DON - Je veux en être. Je veux toutes les infos. 

Falkner serra les dents, il acquiesça à contrecœur et s’installa face à Johnson.  

FALKNER - Nous avons reçu des tuyaux anonymes il y a maintenant plus d’un an. Des photos, floues et pas franchement faciles à faire analyser, d’une personne disant avoir vu la petite Madie. 

Don se crispa sur sa chaise, se mordit la langue pour ne pas l’interrompre. Il fallait qu’il soit attentif. Il ne devait pas manquer un morceau de conversation pour bien savoir comment tout cela était arrivé. 

FALKNER - Les analystes ont travaillé dessus pendant des semaines et n’ont pas eu plus de chance que cela avec les logiciels. Même si on avait obtenu 50% sur les résultats, vous savez comme moi que c’est une enfant, et il n’y a rien de sûr de nos jours : une fracture osseuse, de la chirurgie tout peut modifier l’aspect du visage. Alors on a décidé d’envoyer l’agent Mars et un détective du LAPD. 

DON - Mars? Et que vient faire l’agent du LAPD là-dedans? C’est de ma fille qu’il s’agit et vous envoyez je ne sais qui pour vérifier? 

La phrase sortit toute seule sous le coup de la colère. Il grinça des dents dans la foulée. Falker n’y prêta pas d’importance et reprit. 

FALKNER - Vous aviez confiance en l’agent Mars, voilà pourquoi nous l’avons envoyée. Elle était capable de la retrouver, de dire s’il s’agissait bien d’elle. Elle a des infos sur votre vie privée, elle vous connait, voilà pourquoi nous avons mis Mars sur cette affaire. Pour le détective, c’est l’agent de liaison du NCIS. Il avait travaillé sur les premiers enlèvements au LAPD avec Bates. 

DON - Le Capitaine Bates du LAPD? 

FALKNER - Oui, il avait un Rookie à qui il avait décidé de faire la vie dure, car il ne le croyait pas capable de tenir le coup. Le rookie lui a prouvé le contraire. Il a été mis sur l’affaire et a même réussi à faire du bon boulot. 

DON - Pourquoi Mars et lui ensemble? 

FALKNER - Parce que vous le connaissez aussi, vous l'avez fait coffrer lors d’une des premières missions de l’agent Mars. Parce que les alias de Mars et le sien s’étaient déjà croisés. 

DON - Et après. 

FALKNER - Lui avait encore des infos de Bates, il fallait voir si à deux, ils étaient capables de déterminer qu’il y avait assez de preuves pour assurer qu’il s’agissait bien de votre fille. 

DON - Donc l’agent Mars a bossé derrière mon dos? 

FALKNER - Non, elle n’en a pas eu le temps. Elle aurait dû rencontrer Gentry, mais… 

DON - C’était lors de l’enquête sur Caldwell. Elle est tombée de la falaise en le pourchassant. C’est ça qu’elle nous cachait ce jour-là. Comprit-il dans la foulée. 

Falkner acquiesça en silence. 

DON - Et depuis? 

FALKNER - Depuis on tâtonne. 

DON - Et Gentry. 

FALKNER - Retiré de l’enquête. 

DON - Vous ne tâtonnez pas, vous ne foutez rien oui! Ragea-t-il. Et si c’était Madie, ou n’importe quelle autre petite fille perdue, ça fait déjà un an qu’elle attend? 

FALKNER - Si c’est votre fille, ça fait bientôt dix qu’elle attend. On ne sait même pas si ce n’est pas la gamine d’un touriste ou celle de militaires ou de bénévoles stationnés dans le coin. 

DON - Et il vous faudra quoi pour aller vérifier? 

FALKNER - Une piste. 

DON - Une piste? Répéta-t-il avec dédain. Vous l’avez localisée? Confirmé son identité? Vous avez envoyé quelqu’un là-bas? Un contact sur place? 

FALKNER - Peut-être. J’attends confirmation. 

DON - Pendant ce temps je fais quoi moi? 

FALKNER - Vous vous gérez Echolls. 

DON - Qu’est ce qu’il a à voir là-dedans ?

FALKNER - Rien, railla-t-il. Mais il est instable et je n’ai pas besoin de cela en ce moment. 

DON - Et pour ma fille? 

FALKNER - On ne sait pas si c’est votre fille. Si j’ai des nouvelles, je vous informe. 

DON - Vous croyez que je vais me contenter de cela. 

FALKNER - Vous gérez Echolls et je vous laisse accéder à ce dossier. SI vous aussi vous perdez les pédales, je vous vire tous les deux, lâcha-t-il froidement. Maintenant foutez-moi le camp de mon bureau. 

Don ramassa le dossier sur le bureau sous le regard noir de Falkner et sortit de la pièce. Son corps tremblait. Dans son esprit, un milliard de questions s’entrechoquaient. Il cherchait des réponses. Comment avait-il pu passer à côté de cela? Il se laissa porter par ses jambes, tel un zombie, jusqu'à son bureau. Il s’assit un moment en silence, incapable de rassembler les informations qu’il venait d'ingérer. Il regarda autour de lui, rouvrit le dossier et se remit à lire. Il scruta toutes les données, photos et se mit en quête de trouver ce que les autres n’avaient pas vu. Et surtout quelle était cette piste que Falkner lui cachait encore. 

Six mois plus tard - Bureau de Donovan - FBI San Francisco

Au sol, le long de la fenêtre, plusieurs piles de feuilles et de photos formaient une ligne bien droite. Les deux fauteuils avaient été négligemment poussés contre les murs et son bureau mis de côté dans un angle. Dans la poubelle, les pots de café cartonnés se partageaient l’espace avec des boulettes de papiers et des bouteilles de boissons énergisantes. Deux boîtes cartonnées utilisées pour les enquêtes closes remplies de divers effets personnels étaient posées au centre de la pièce. Don était adossé contre son bureau et observait son tableau blanc criblé de notes et d’informations. Pour la énième fois, son téléphone se remit à sonner. Le visage de son partenaire apparut à l’écran, et comme pour les fois précédentes, il décida d’ignorer son appel. Il avait passé des mois à retrouver chaque pièce du puzzle. Il avait retrouvé la trace de Max Gentry, cet agent de liaison du NCIS, dont il était incapable de trouver le nom, ce qui l’irritait au plus haut point. Il avait ressorti tout le dossier Civermon, persuadé qu’il était passé à côté de quelque chose. Il avait repassé en revue les infos qu’il avait reçues durant les dernières semaines. Quelqu’un était sur place, mais malgré son accès au système, il n’avait pas encore réussi à trouver de qui il s’agissait. Il n’y avait aucun agent en sous-marin actuellement, aucune mission à l’étranger “non officielle”. Il savait bien que si la CIA l’apprenait, ils seraient tous cuits et c’est ce que Falkner lui avait fait comprendre. Au moindre dérapage, ce serait la porte et l’enquête serait définitivement close. Il se passa les deux mains sur le visage et soupira bruyamment. Quelque chose manquait définitivement et il ne savait pas où chercher. Il s’accroupit un moment devant l’une des boîtes et en sortit une boîte à bijoux. Il sourit, Logan lui avait pourri la vie avec cette bague pendant des semaines. Il avait décidé de faire créer une bague rien que pour elle, sachant d’avance qu’il ne trouverait jamais rien qui puisse le satisfaire. Il savait aussi qu’elle n’était pas comme toutes les filles et ne rêvait pas de porter le plus gros diamant au doigt. Elle avait besoin de pratique, de simplicité, de classe, de quelque chose qu’elle pourrait porter tous les jours, mais qui reste unique. Il avait fondu le seul souvenir restant de sa mère, une bague qu’elle avait eu de sa mère et l’avait mélangé à l’anneau qu’il avait volé dans les affaires de Lilly une éternité auparavant. Don connaissait l’histoire par coeur, et Logan lui avait collé l’anneau sous les yeux tellement de fois avant de faire sa demande qu’il ne pouvait même plus les compter. Il reposa l’anneau et se redressa soudain inquiet. Pourquoi Logan l’avait-il appelé tant de fois? Il attrapa son téléphone et composa le numéro de son partenaire. Alors que la boîte vocale se mit en marche directement Lisa apparut sur le pas de la porte, le visage sombre. Il mit fin à l’appel et souffla: 

DON - Echolls? 

Lisa acquiesça doucement alors que Don attrapait déjà son colt et sa veste et s’engageait rapidement dans le couloir. Il le savait, il n’avait pas été assez vigilant ces dernières semaines. Il n’avait de temps que pour cette enquête et sa fille, et il en avait oublié l’instabilité de son coéquipier. Si tout foirait aujourd’hui, qu’Echolls faisait capoter l’enquête à cause de sa propre quête de vengeance, il pourrait dire au revoir à sa fille.