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Série : Good Omens
Création : 10.11.2021 à 19h08
Auteur : choup37
Statut : Terminée
« Pour la première fois depuis des millénaires,le duo est libre de passer Noël ensemble, sans devoir se cacher.Autant le rendre parfait, n'est-ce pas?Si seulement Crowley parvenait à trouver un cadeau.. » choup37
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Il était en retard.
Il était atrocement, diaboliquement, en retard.
Crowley était maudit.
Était-ce une vengeance de l'Enfer pour sa révolte ? Il n'en serait même pas surpris, tiens. Ce serait bien leur genre. Se venger en pourrissant sa vie, lui qui avait juste voulu qu'on le laisse tranquille. Écoeurant, tiens.
Crowley se vengerait.
Une fois qu'il aurait enfin trouvé le cadeau parfait.
Ou un cadeau tout court.
À ce rythme, le démon commençait à abaisser ses standards.
Était-ce ce que vivaient les humains chaque année ?
C'était … pétrifiant.
Et diabolique.
Crowley n'était pas certain d'apprécier l'ironie.
Il lui fallait juste un cadeau, putain de merde ! Était-ce trop demander, enfin ? Ce n'était pourtant pas si compliqué !
Qu'est-ce qui lui avait pris d'accepter la proposition de l'autre débile ?
Fêter Noël ensemble, qu'il avait dit. Célébrer leur nouvelle liberté sans se cacher, qu'il avait dit.
Crowley avait accepté, bien sûr.
Il avait toujours été prêt à s'amuser, et le faire aux dépens de leurs anciens camps était une occasion en or, impossible à refuser.
En ce 24 décembre, alors qu'il arpentait les rues de Londres, ses mains désespéramment vides, le démon commençait à remettre en cause son intelligence.
Autour de lui, la foule se pressait, les bras chargés de paquets.
Nourriture, décorations et cadeaux de dernière minute s'y mêlaient, formant une cacophonie de couleurs et formes qui, en temps normal, aurait fait naître un sourire sur le visage du roux.
En cet instant, cependant, Crowley faisait grise mine.
À quelques heures du réveillon, il n'avait toujours rien trouvé à offrir à son ami.
Le démon soupira, avant de se gratter le crâne.
Son statut magique l'empêchait de connaître l'enfer des migraines, mais il était certain que son corps allait trouver un moyen d'en créer une malgré tout, s'il continuait à tourner ainsi en rond.
Crowley se pinça le bout du nez, avant d'expirer profondément.
Un miracle, offrez-lui un miracle.
Les livres. Aziraphale adorait les livres, et encore plus lorsqu'ils étaient anciens. Il fallait qu'il trouve une librairie, il devait bien y en avoir d'ouvertes dans les parages, non ?
Picadilly, il fallait qu'il se rende dans Picadilly.
*-*
Dix minutes et trente secondes plus tard, une Bentley noire se garait en crissant devant Hatchards, à la grande terreur des passants et oiseaux installés dignement sur les fils environnants.
Dans un grand claquement de porte, le démon sortit de sa voiture chérie, se dirigeant à grands pas vers la librairie.
Son destin était en marche.
Il trouverait ce livre.
Ou parchemin.
Ou rouleau.
Ou n'importe quoi sur lequel on pouvait écrire quelque chose.
Pas une tablette, bien sûr.
Bien sûr que non, enfin, il se rendait dans une librairie, soyez logiques, enfin !
Aziraphale était allergique à la technologie, de toute manière.
Il avait fallu des décennies à Crowley pour réussir à lui faire voir un film.
Et encore, un film en noir et blanc.
L'ange semblait ignorer que la couleur avait envahi le petit et le grand écran depuis les années 1970.
L'ange ignorait quasiment tout ce qui avait trait au cinéma, et, encore pire, à la télévision.
Aziraphale était un abonné fidèle de presque tous les journaux de la région, qu'ils soient informatifs, culinaires, historiques, ou, bien évidemment, littéraires.
Sa librairie comptait parmi les plus complètes du pays, si ce n'est du monde.
Il existait une raison pour laquelle on s'y pressait avec tant d'acharnement.
Crowley sentit un sourire étirer ses lèvres.
Aziraphale, ce rat de bibliothèque éternel. S'il parvenait à lui faire le coup de lui dénicher une nouvelle œuvre, il en entendrait parler des décennies.
Le sourire du démon augmenta, sa bonne humeur de retour alors qu'il se dirigeait avec fermeté vers l'immense zone dédiée aux œuvres anciennes.
Une petite rousse le fixait, ses yeux verts interrogatifs emplis de reflets dorés. Ses longues mèches étaient ramenées en arrière par une série de petites barrettes multicolores, illuminant davantage encore les points de rousseur qui recouvraient ses joues.
Crowley l'apprécia instantanément.
Crowley appréciait tout ce qui était roux, comme lui.
Peut-être était-il orgueilleux, oui.
Et peut-être, peut-être que le traumatisme des bûchers n'était pas encore entièrement disparu de son esprit, même après tout ce temps, non. En même temps, vous lui pardonnerez, après s'être fait pourchassé inlassablement plusieurs centaines d'années à cause de la couleur des cheveux de son vaisseau. Le pauvre gars n'avait rien demandé, et lui non plus, et vraiment, le faire chier pour la couleur de son crâne était d'une débilité, oh, ce n'était pas comme s'il ne pouvait pas se défendre, bien sûr que si, un claquement de doigts et les abrutis finissaient figés, mais c'était désagréable, pas moyen de se déplacer sans être importuné, quitte à attirer l'attention, autant que ce soit pour ses mauvais tours, non ?
C'était vexant, vraiment.
Crowley dépensait beaucoup d'énergie à créer des plans diaboliques, et tout le monde s'en moquait.
Ne pouvait-il pas avoir droit à un peu de reconnaissance ?
Il était une diva, oui.
Et alors ?
Aziraphale l'aimait tel qu'il était.
Aziraphale l'avait toujours aimé tel qu'il était.
Aziraphale avait toujours été.. différent.
Et il n'aurait aucun cadeau, si Crowley continuait à se perdre ainsi dans le tréfonds de ses pensées obscures.
Un sourire immense éclaira ses lèvres, ses dents blanches étincelant dans la boutique alors qu'il ronronnait, tout charme diabolique sorti :
La roussette sentit ses joues s'empourprer. Crowley lui lança un clin d’œil, s'accoudant sur le comptoir.
La jeune femme se mordit la lèvre, avant de se pencher à son tour vers lui, amusée.
La rousse ne put contenir son rire.
Crowley la suivit en sautillant, un sourire orgueilleux sur le visage.
Son charme était infaillible.
Les poings sur les hanches, la vendeuse l'attendait au tournant d'un rayon, son expression déterminée.
D'un geste de la main, elle lui présenta les immenses étagères.
Crowley haussa un sourcil, avant de croiser les bras dédaigneusement.
Le démon haussa un peu plus son sourcil, avant de s'accouder contre le mur d'en face, la regardant farfouiller avec fureur dans les étages supérieurs.
La tempête rousse à talons descendit en un éclair les barreaux, avant de présenter avec certitude et assurance un rouleau de parchemin au démon, qui le prit avec précaution et curiosité.
La démarche guillerette, il se dirigea vers la sortie, sa langue sifflant avec satisfaction entre ses lèvres.
Aziraphale serait fou de joie.
La gamine avait accompli un vrai miracle.
Se frottant le menton, il claqua les doigts, faisant apparaître une liasse de billets sur le comptoir.
Si l'ange apprenait qu'il avait volé le parchemin, il en entendrait parler des siècles.
Ce n'était pas comme si Crowley avait vraiment besoin d'argent.
Mais son compagnon ne pourrait qu'apprécier son effort en gentillesse, n'est-ce pas ?
Noël, être généreux, tout cela.
L'emplumé lui en rabâchait les oreilles depuis des siècles.
S'il lui faisait plaisir cette fois, peut-être le lâcherait-il ?
Ce n'était pas comme si le démon voulait vraiment être agréable, n'est-ce pas ?
*-*
Les yeux de son compagnon se mirent immédiatement à briller.
Bordel.
Comment est-ce qu'Aziraphale pouvait-il tourner le moindre bout de papier en une tentation sur pattes ?
Il était sensé être un ange, pas un démon, merde !
Le démon lui envoya un clin d’œil.
Aziraphale ne put contenir son rire.
Sur le parchemin centenaire, était écrit d'une plume parfaitement taillée:
Origines, variétés et recettes – Des épices présentes dans tous les territoires de l'empire ottoman, 1750
Un cadeau parfait, pour un gourmet exquis.
Crowley ne pouvait attendre les futurs repas voluptueux qu'Aziraphale leur concocterait.
Le dit-Aziraphale jeta un dernier regard empli d'amour à son présent, avant de le rouler avec soin, et se lever pour le poser sur la table basse.
Aziraphale lui lança un regard plat.
Le paquet était orange, comme la couleur des cheveux de Crowley. Un petit ruban doré l'ornementait, faisant sourire le démon qui le saisit avec voracité, le palpant avec frénésie.
Celui-ci rosit légèrement.
Une cravate.
Mais pas n'importe quelle cravate.
Une cravate d'un rouge flamboyant, au tissu plus doux que tous ceux existant à leur époque.
En haut du vêtement, deux petites lettres cousues d'un fil doré, se faisant face au centre d'un cercle.
A et C.
Crowley releva son regard flamboyant vers lui.
Les joues d'Aziraphale virèrent au rouge écrevisse.
L'ange hocha nerveusement la tête.
Son ami se détendit.
Aziraphale lui renvoya un léger sourire, ses doigts pressant immédiatement les siens en retour.
Crowley lui lança un clin d’œil, avant de ranger avec soin la cravate dans une poche intérieure.
Crowley pressa un peu plus fort sa main.