Réalité et fiction : Interconnexion

Réalité et fiction : Interconnexion

Octobre 2021 - Misty

La réalité et la fiction sont deux concepts bien différents.

La réalité est ce qui est vrai et la fiction est ce qui est faux. Pourtant, un parallèle entre les deux se créé car la fiction est constituée à partir d'une certaine réalité. Les deux ont alors tendance à se confondre.

Visionner des séries permet de s’évader de la réalité et de penser à autre chose. Mais nous sommes des êtres doués de sensibilité et notre cerveau fait des parallèles entre plusieurs choses. Suivre une série nous amène donc de manière bien particulière à faire des liens entre les éléments, avec notre histoire, notre vécu et le monde dans lequel nous vivons. Cela peut aussi constituer une forme d'ouverture d’esprit.

Le rapport à soi

“Parfois elles vont avoir la capacité de provoquer quelque chose en nous.”

La fiction constitue un moyen de comprendre le monde qui nous entoure et d'interpréter ce que nous vivons. Nous pouvons par ce biais comprendre ce qui se passe dans notre tête, nos pensées et ré-analyser nos expériences.

L’être humain cherche souvent à trouver un sens aux choses. Les arcs narratifs peuvent interpeller et nous faire voir les choses sous un autre angle. Cela peut également nous donner des informations sur nous-mêmes, sur nos principes, nos valeurs et nos opinons.

Nous regardons souvent une fiction dans le but de nous évader et de passer un bon moment. Mais les récits contiennent une part de réalité et peuvent nous toucher. Nous pouvons être sensibles à ce que vivent les personnages et faire des comparaisons avec notre propre vécu, nous projeter et nous identifier à eux.

Les situations fictives vécues par les personnages ont à certains moments la capacité de nous ébranler. Cela peut également nous aider à trouver les mots pour mieux comprendre et définir une situation personnelle.

Le plus souvent, les fictions nous divertissent et nous détendent simplement, parfois elles vont avoir la capacité de provoquer quelque chose en nous, et bien que plus rarement, elles peuvent constituer un déclic et nous pousser à l'action.

Nous allons analyser, consciemment ou non, les situations vécues par les personnages et les interpréter par rapport à notre manière de percevoir les choses et de les ressentir.

Le rapport à l'autre

Une fiction permet aussi de mieux découvrir son rapport à l’autre. Nous sommes spectateurs et nous voyons le point de vue de plusieurs personnages défiler dans nos écrans. Cela peut nous permettre d’être plus tolérants et plus ouverts dans notre communication à l’autre, de comprendre que tout n’est pas toujours blanc ou noir. Cela permet également d’éprouver des sentiments pour des personnages pour lesquels on ne s’attendrait pas à éprouver la moindre compassion dans la vraie vie ou avec lesquels on ne s'entendrait pas forcément.

Les méchants et les anti-héros ont aussi des choses à raconter. Nous pouvons mettre de la distance avec nos propres vies et par conséquent développer des sentiments ou une compréhension d’une situation dans une certaine « zone de confort ».

La fiction est également utile pour que l’on puisse s’affirmer et affirmer nos principes, nos convictions et nos valeurs. Une fiction peut nous indiquer quelles sont nos limites et comment on pense que l’on aurait réagi face à une situation particulière. Cela peut nous montrer ce que l'on accepte ou pas et nous faire réagir sur des personnes ou des comportements qui ne nous plaisent pas.

Cela peut pousser également les gens à la communication et au débat. Nous pouvons, suite au visionnage d'une fiction, échanger avec nos proches sur notre manière de voir les choses, nos préférences et nos avis, ce qui peut être très enrichissant dans la découverte de l'autre dans la réalité.

Comme si c'était réel

En grandissant, nous avons la capacité de distinguer ce qui est réel de ce qui ne l’est pas, ce qui est une pure invention de ce qui existe concrètement… Nous faisons la différence entre des images faisant partie de la catégorie de la fiction et celles faisant partie des documentaires. Cette distinction reste cela dit fragile.

“On cherche à quitter la réalité et finalement on trouve une manière de mieux y revenir.”

La confusion entre la réalité et la fiction survient souvent, notamment lorsqu’une image devient très intime et personnelle à nos yeux. La fiction a été inventée par l’Homme pour s’évader de la réalité. Nous distinguons qu’il ne s’agit pas vraiment de la réalité, mais cela n’empêche pas d’y croire et de faire comme si cela était vrai. Cette réalité peut donc nous embarquer et nous emmener ailleurs. On cherche à quitter la réalité et finalement on trouve une manière de mieux y revenir. La réalité concrète est bien suspendue pendant le visionnage d’une série, mais cela permet, pendant ce laps de temps, d’offrir à la réalité psychique plus de place pour se déployer. Le plus souvent, cela nous permet de mettre de côté ce qui se passe dans notre réalité afin de penser à autre chose mais certaines fois, cela peut nous conduire à être clairvoyant sur notre vie et à réfléchir. Lorsque des fictions sont réalistes et nous poussent à la réflexion, on pourrait leur donner le nom de « fictions du réel » ou « fictions psychologiques » à l’inverse des autres fictions qui représentent davantage une échappatoire du quotidien. Cependant, je pense que c’est le spectateur qui reçoit l’œuvre qui va l’inscrire dans telle ou telle catégorie. Par exemple, un film ou une série sans aucune prétention psychologique peut nous rappeler des souvenirs ou nous toucher dans sa manière de raconter l'histoire, ce qui nous implique dès lors psychologiquement. De même, une comédie peut nous amener à réfléchir même quand ce n'est pas le but premier des créateurs. Dans ces cas-là, ces fictions deviennent elles aussi « des fictions du réel » car c'est nous qui allons leur donner cette direction par rapport à notre manière de percevoir les choses. Il se peut également que nous n'arrivons pas à entrer dans une oeuvre pourtant réaliste. Cela montre que le créateur donne vie à sa création mais que c'est le spectateur qui va continuer à la faire vivre à sa propre manière. 

Nous avons une marge d’acceptation de la réalité qui nous est retranscrite. Nous savons qu’elle ne représente pas fidèlement la réalité et nous sommes capables de l’accepter jusqu’à un certain point. C’est ce que l’on pourrait qualifier comme étant un « pacte fictionnel », un « pacte narratif » ou encore un « pacte de lecture ».

Il s’agit d’un pacte tacite entre l’auteur et le lecteur, transposable également dans l’univers télévisuel, où le lecteur accepte le fait que la réalité ne soit pas retranscrite en pleine exactitude et qu’il doit faire abstraction de certaines choses. Par exemple, nous acceptons le fait que les personnages quittent leur maison sans fermer la porte par gain de temps et pour pour se consacrer à l'essentiel. Nous faisons semblants que la réalité transposée est la réalité ; et à partir de là, nous pouvons nous plonger dans l’histoire.

Malgré ce pacte, il arrive qu'on trouve qu'un scénario ou que des actions manquent de réalisme. Si on se détache du film car on y croit moins, on se sent moins impliqué et le pacte n'est alors plus accepté. Cela continue de fonctionner si l'histoire arrive à nous capter par d'autres biais.

Nous passons dès lors outre certains défauts de l'œuvre car elle nous intéresse pour d'autres raisons.

De vrais sentiments

À travers une histoire inventée, nous faisons des parallèles avec ce que nous connaissons, cela fait écho à notre propre réalité. Même si l’histoire est fausse, les sentiments que cela nous provoque sont eux, bien réels. La fiction s’inscrit ainsi dans une certaine réalité car ce que cela provoque en nous est vrai.

Lors de la création d'une fiction, il y a nécessairement une base réelle. Les créateurs inventent à partir de quelque chose. Ils imitent une certaine réalité et cette réalité va prendre davantage d’ampleur selon la manière dont le public la reçoit.

Nous sommes capables de rentrer dans une histoire et d'éprouver de l'attachement pour les personnages. Nous pouvons aussi nous identifier à certains d'entre eux. Ils font partie d'une certaine manière de notre vie pendant quelques temps et ce qui leur arrive nous touche et nous nous impliquons émotionnellement. Bien que cette implication ne soit pas réellement concrète, ce qui se dégage de nous à ce moment-là détient quelque chose de très réel.

Il y a une notion de prise de distance dans la fiction. Même si une intrigue nous a fortement touchés, nous savons au fond que ce n'est pas réel. Et le fait qu'il y ait un écran créé davantage de distance. Mais cette prise de distance, paradoxalement, peut aussi nous faire ressentir les choses plus intensément. Il n'est, en effet, pas rare de se laisser aller à ses propres sentiments derrière un écran car on se sent plus en sécurité pour le faire.

Ce qui se passe à l'écran ne nous concerne pas tout à fait. On le sait avec du recul mais c'est au final une autre manière de se connecter avec ses sentiments. Nous suivons des séries pour différentes raisons et nos propres sentiments peuvent nous avoir par surprise au moment où on s'y attend le moins : on voulait juste se détendre par exemple ou on souhaitait juste s'intéresser à une histoire sans penser être aussi impliqué, aussi "dedans".

Nous pouvons également percevoir différemment les choses quand nous revisionnons une série des années après. Nous pouvons ainsi avoir un autre point de vue sur les intrigues et sur les actions des personnages. Cela prouve d'autant plus cette implication émotionnelle et le mélange entre la fiction et la réalité.

Tiré de faits réels

Il est impossible de capturer la réalité et de la raconter sans la déformer de quelque manière que ce soit. Cela dit, on peut tendre à être le plus réaliste et le plus juste possible pour retranscrire une histoire. Nous sommes d’autant plus affectés par ce que nous percevons à l’écran à l’idée de savoir que c’est réel. Les personnes ont marché et respiré sur la même Terre que nous et cela détache le côté fictionnel pour nous rapprocher de la réalité. Cela nous touche d’une autre manière de savoir que tout ceci a réellement existé plutôt que de se dire que cela pourrait exister. Nous ne pouvons plus nous dire que ce n'est que de la fiction, la prise de distance diffère donc d'une fiction inventée. Il y a une dimension réelle plus importante dans la connexion que nous avons avec l'histoire et les personnages.

Une histoire vraie est souvent racontée en scénarisant les faits et en rajoutant plusieurs niveaux de fiction. Cela s'éloigne de la vérité, ce n'est pas comme un documentaire, mais cela peut nous toucher de savoir que l'ensemble de cette œuvre a quelque chose de  réel qui s'en dégage. Ce n'est pas à proprement parler le fait que ce soit réel qui nous fera de l'effet, mais le fait de savoir que cela a vraiment existé nous impactera d'autant plus.

Toute invention provient nécessairement de quelque chose de réel car elle est issue, directement ou non, de l'environnement dans lequel nous évoluons. Il n’est donc pas étonnant que des créateurs se soient inspirés de personnalités connues ou de personnes qu’ils ont côtoyées.

 

Je vous propose de revenir sur quelques personnages inspirés de la vie réelle.

Walter White de la série Breaking Bad

Les producteurs de la série se sont inspirés non pas d’une mais de deux personnes pour créer le personnage de Walter White. Dicky Joe Jackson est camionneur. Quelques mois après la naissance de son fils, il découvre que celui-ci est atteint d’une maladie auto-immune rare. Pour survivre, l’enfant a besoin d’une greffe de moelle osseuse. Sa sœur est une donneuse potentielle, mais l’opération coûte 250 000 dollars et la famille n’a pas les moyens. Il avait déjà transporté de la drogue quand il avait de la difficulté à nourrir sa famille. Après avoir tenté de récolter les fonds nécessaires par d’autres moyens, sans succès, il décide de reprendre cette activité. Il gagne suffisamment pour que son enfant se fasse opérer mais il se fait capturer. Il est condamné à perpétuité. Une clémence lui est accordée et il sort de prison en 2016.

Le « vrai » Walter White a donné son nom au personnage de la série. Il devient trafiquant de drogue en 1988. Il fabrique des méthamphétamines et les distribue avec l’aide d’un complice. Il joue un double jeu en se faisant passer pour un père de famille exemplaire. Ce rôle lui permet de cacher ses activités criminelles et d’être au-dessus de tout soupçon pendant plusieurs années. Il est réputé pour avoir créé le crystal le plus pur d’Alabama comme l'est Walter (alias Heisenberg) dans la série. Cela a fait de lui un homme très riche avant de connaître la déchéance. Il a été arrêté en 2008 et obtient une libération en 2012. Il continua ses activités et fut de nouveau arrêté dans un autre État.

Vous pouvez ainsi reconnaître la personnalité complexe du personnage fictionnel de la série Breaking Bad au travers de ces deux profils. À noter aussi que c'est le deuxième profil qui a donné son nom au personnage. Les scénaristes se sont probablement inspirés de Dicky pour rendre le personnage plus humain et que l'on comprenne mieux son cheminement et la manière dont il va créer cet alter.

Allison Dubois, héroïne de la série Medium

Allison Dubois a réellement existé. Elle est médium et aide bien la police à résoudre des enquêtes. Elle est  associée au projet TV en étant l'une des productrices de la série.

Piper Chapman dans la série Orange is the new Black

Piper Chapman est inspirée de Piper Kerman. Elle a écrit ses mémoires. Ce livre est intitulé Orange Is the New Black: My Year in a Women's Prison et parle de ses années de prison. En effet, Piper a été condamnée pour des faits de blanchiment d’argent avec sa partenaire amoureuse (Alex Vause dans la série).

Sherlock Holmes des séries Elementary et Sherlock

L’auteur Arthur Conan Doyle s’est inspiré d’un médecin, le docteur Joseph Bell, pour écrire ce qui deviendra son célèbre personnage. Ce docteur était son patron lorsqu’il était employé dans l’administration de la Royal Infirmary of Edinburg et les échanges qu’ils ont eus l’ont inspiré. Joseph Bell n’était pas détective mais il était très observateur et savait analyser les antécédents de ses patients.

Il décelait de nombreuses maladies en utilisant son sens de l’observation, de l'analyse et du raisonnement. Joseph Bell pouvait découvrir quel était le métier d’un inconnu et les activités qu’il avait réalisées grâce à son sens de la déduction. Il lui arrivait d’aider la police en tant que médecin légiste. 

Une affaire française sur TF1

L'intrigue de la série Une affaire française revient sur l’enlèvement et le meurtre du petit Grégory en 1984 dont le coupable n’a toujours pas été retrouvé.

Les personnages et toute l'intrigue sont réels à la différence des séries où il n'y a qu'un seul personnage inspiré de la réalité et dont plusieurs intrigues sont inventées. Les créateurs ont respecté les personnages réels et ce que l'on connaît de l’affaire en nous offrant les différentes pistes.

 

Malgré cela, la série est un peu romancée et des personnages ont été inventés. C'est le cas de la journaliste Jeanne Lombardie. Cela permet d'être plus libre dans l'aspect fictionnel sans altérer les faits et de nous faire entrer dans l'histoire à travers elle.

 

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Ecrit par Misty 
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choup37, 19.04.2024 à 19:45

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