A l'occasion du lancement de "Scorpion" ce soir, la directrice de la programmation de M6, Christine Bouillet, a accordé un long entretien à PureMédias afin d'évoquer les dernières acquisitions de la chaîne et du groupe, ainsi que la politique de diffusion souvent critiquée par les téléspectateurs.
Tout d'abord, Christine Bouillet a notamment confié que ses choix privilégiés dans les catalogues à la disposition de M6 (la chaîne possède notamment un output deal avec CBS Studios et Disney, ndlr) s'orientent principalement vers des séries pouvant plaire aux responsables des achats de moins de 50 ans, mais également à de nombreuses tranches d'âge afin de rassembler un public plutôt large. La responsable de la grille du canal 6 de la TNT a également précisé que certaines séries ne répondaient pas aux souhaits du public, en raison d'intrigues "trop pointues", à l'instar de "The Good Wife", dont le succès a été très mitigé sur la chaîne.
A propos des dernières arrivées, la directrice note que "Scandal" n'est pas forcément considérée comme un échec pour M6, à l'inverse de "Devious Maids", dont la diffusion de la saison 2 en prime-time est totalement exclue. Concernant les récents succès américains "How To Get Away With Murder" et surtout "Empire", dont M6 bénéficie des droits de premier regard, Christine Bouillet a refusé de s'exprimer sur leur possible achat pour le moment.
Surtout, cette dernière a été longuement interrogée sur les délais de diffusion de plus en plus restreints entre les diffusions des deux côtés de l'Atlantique, une volonté clairement affichée par la chaîne, mais aussi sur la stratégie de programmation des séries de M6, qui consiste la plupart du temps à proposer des longues soirées avec 4 à 5 épisodes en "bloc", parfois tous inédits. Consciente qu'il s'agit d'un reproche récurrent des téléspectateurs, la directrice de la programmation a balayé ces critiques. AInsi, Christine Bouillet affirme être conforme à la "consommation télévisuelle", se justifiant par le fait que les français n'ont pas envie de ne rester que "45 minutes dans [leur] canapé", que leur méthode de visionnage diffère de celle des américains, et que leur arrivée progressive sur la chaîne tout au long de la soirée demande à ce que les premiers épisodes soient toujours suivis d'autres opus de la même série afin de les inciter à rester sur M6. La défense de la chaîne va même plus loin, évoquant une "valorisation au mieux des programmes" lorsque fut évoqué le cas "Intelligence", pourtant liquidée en 3 soirées de 4 à 5 épisodes.
Si ces arguments ont régulièrement été avancés par M6 ces dernières années, les derniers chiffres prouvent pourtant à la chaîne que cette stratégie ne fonctionne plus. En effet, en multi-rediffusant ses séries phares ("NCIS" en premier lieu) et en lançant ses nouveautés par paquets d'inédits, les téléspectateurs ont tout simplement déserté la chaîne en matière de séries. Non seulement les français ne restent pas devant M6 tout au long d'une soirée (les récents scores de "Intelligence" ou même "Scandal" permettent de l'affirmer avec certitude), mais surtout, ils ne viennent tout simplement plus : "NCIS", "Bones", "Under The Dome" ou encore "Elementary", pourtant toutes piliers de la grille à un moment donné, se sont littéralement effondrées ces derniers mois, tandis que "NCIS Los Angeles", "Hawaii Five-0", "Blue Bloods", "FBI Duo Très Spécial", "The Good Wife" ou encore "The Glades" ne sont absolument plus des succès (certaines ayant même été déprogrammées), et que "Devious Maids", "The Last Ship", "Extant", "XIII", "Perception" et "Intelligence", toutes les nouveautés lancées ces derniers mois, ont enregistré de véritables contre-performances.
Alors, "Scorpion" sera-t-elle enfin l'exception qui confirmera la règle et qui permettra à M6 de se justifier avec un peu plus de crédibilité ? Premiers éléments de réponse dès ce vendredi...
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