Ce soir, M6 propose à ses téléspectateurs une soirée un peu particulière : pour célébrer les 10 ans de sa série phare "NCIS", la chaîne diffusera pas moins de 10 épisodes centrés autour des 10 personnages marquants du drama policier, avec une programmation qui s'étendra ainsi de 20h50 à 04h55 ! A cette occasion, nous vous proposons de revenir sur cette nouvelle tactique qui envahit le petit écran français : les marathons de séries. Décryptage.
Si ce phénomène a toujours existé aux Etats-Unis, notamment sur les chaînes du câble (TNT, USA Network, AMC, HBO pour ne citer qu'elles), il est assez nouveau en France... tout au moins à cette échelle. C'est en réalité il y a quelques années, lors de la création de la TNT et l'apparition de 19 chaînes gratuites (contre 6 auparavant), que les dites "nouvelles entrantes" (W9, TMC, France4...) ont construit leurs grilles de programmes journalières avec des rediffusions à gogo. Il n'était plus rare de voir une même série diffusée tout l'après-midi, à raison de 5 à 6 épisodes par jour.
Mais depuis peu, cette méthode de programmation a pris de l'ampleur et toutes les chaînes s'y sont mises dans une case jusqu'alors épargnée : le prime-time. A commencer par M6, justement, qui a rapidement étendu ses soirées "Bones" ou "NCIS" jusqu'à minuit. Et depuis quelques semaines, le constat est sans appel : les marathons deviennent monnaie courante.
"Les Experts : Miami", "NCIS", "Bones", "FBI Duo Très Spécial", "Meurtres au paradis", "Downton Abbey"... la période estivale regorge de ce type de programmations, et la rentrée ne devrait pas changer la donne selon les premières grilles publiées ces derniers jours.
Mais pourquoi toutes les chaînes s'engagent dans cette voie, quitte à sacrifier leurs secondes parties de soirée ? Si les Etats-Unis ont utilisé les marathons pour promouvoir leurs séries (notamment grâce à la fameuse syndication), les chaînes françaises ont un tout autre objectif : faire grimper leur part de marché au fur et à mesure de la soirée. L'explication est simple : en diffusant des épisodes jusqu'à pas d'heure, TF1, M6 et leurs consoeurs comptent sur le fait que certains téléspectateurs vont rester plus tard devant une même série, tandis que ceux des chaînes concurrentes iront se coucher au moment du changement de programme. Ainsi, cette différence fait automatiquement monter les parts d'audience.
Par ailleurs, les diffuseurs y voient un autre atout : la diminution du coût de leurs grilles de programmes. La disparition progressive des secondes parties de soirée au profit de ces multiples rediffusions permet de faire des économies, un épisode de série US étant bien moins cher qu'une émission ou autre magazine à produire, et souvent plus regardé.
En conclusion, vous l'aurez compris, les marathons de séries sont des succès relatifs mais certains, et ne sont donc pas prêts de disparaître du petit écran, et pourraient même se multiplier et s'accentuer dans les mois à venir... sauf peut-être si les téléspectateurs en décidaient autrement.
¤ Commenter ¤