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"JE VOULAIS ËTRE GARDIENNE DE CHEVRES"
À l’affiche de « Cherche fiancé, tous frais payés », une comédie aussi pétillante qu’elle, la belle Alexandra Lamy se remémore pour nous ses 20 ans.
Vous fêtiez vos 20 ans en 1991, il y a seize ans…
Cela me paraît déjà loin. À cette époque, je fréquentais le Cours Florent. Je venais de quitter ma province, plus précisément Alès, dans le Gard, ma ville natale. Je débarquais donc à Paris avec mon accent du Sud hyper-fort et j’emménageais dans un petit studio.
De quoi viviez-vous ?
Comme beaucoup de nanas qui mesurent plus d’un mètre soixante-dix, j’ai fait la belle en hôtesse d’accueil. J’ai aussi animé des goûters d’enfants, déguisée en sirène. C’était déjà un peu plus fun. Mais j’avoue qu’au début de mon installation à Paris, mes parents m’ont aidée financièrement.
Vous ont-ils toujours encouragée à faire du théâtre ?
À cette période, oui, mais ce n’était pourtant pas gagné car je leur ai longtemps caché cette passion. En fait, à l’époque du lycée, j’accompagnais régulièrement ma meilleure amie au conservatoire de Nîmes et j’ai commencé à suivre aussi des cours. J’y ai pris goût. Ainsi, tous les mercredis et samedis, je prenais le train pour aller au conservatoire. Je prétextais à mes parents que j’allais voir une copine. Et puis, à 18 ans, mon bac A2 en poche, j’ai décidé de m’inscrire au Cours Florent.
Et votre meilleure amie, qu’est-elle devenue ?
Elle a épousé un chevrier. En fait, adolescente, c’est elle qui voulait faire du théâtre. Quant à moi, je voulais devenir gardienne de chèvres. Nous gardions en effet des chèvres toutes les deux et ça me plaisait. Finalement, les choses se sont inversées.
Entre les chèvres et le Cours Florent, il y a un monde…
Quand j’ai débarqué à Paris, j’étais totalement flippée, voire déprimée. Grâce au théâtre, j’ai très vite été emportée par ma passion. Après le Cours Florent, j’ai enchaîné avec la commedia dell’arte. Puis, avec des potes, nous avons créé une compagnie, « Ni queue ni tête ». Nous donnions des représentations dans les écoles, les maisons de retraite… J’ai ensuite travaillé entre autres sous la direction de Jean-Luc Moreau et de Michel Galabru.
Puis vous tombez enceinte à 23 ans. Cela a-t-il freiné votre jeune carrière ?
Avant ma grossesse, je faisais beaucoup de théâtre et, après la naissance de ma fille, j’ai pas mal galéré. Personne ne m’a appelée pendant un an. Il a fallu que je reprenne tout à zéro. Dur, dur de concilier vie professionnelle et vie privée, surtout pour une femme…
En 1999, vous devenez la « Chouchou » des Français…
Avec Jean, nous avons tourné 4 500 épisodes d’Un gars, une fille pendant quatre ans. Nous avons pris tellement de plaisir à jouer ensemble ! Mais il était temps de s’arrêter pour passer à autre chose.
C’est plus facile d’être un gars ou une fille pour faire du cinéma ?
C’est toujours plus difficile pour une nana, d’autant qu’il y a de sérieuses concurrentes dans ma tranche d’âge. Les réalisateurs commencent à me proposer des rôles autres que celui de la fille sympa et drôle, mais c’est vrai qu’il y a plus de possibilités au théâtre.
Comment vous voyez-vous dans vingt ans ?
J’espère que j’assumerai pleinement mon âge et que je ne jalouserai pas les petites comédiennes de 20 ans. Peut-être serai-je grand-mère ? Dans tous les cas, j’espère surtout que je serai toujours aussi passionnée par mon métier.
Ses cinq dates
1971 : naissance d’Alexandra à Alès, dans le Gard.
1990 : elle suit les cours du conservatoire de Nîmes.
1999 : elle décroche le rôle d’Alex dans la série TV Un gars, une fille.
2004 : elle est nominée aux Molières dans la catégorie « Révélation théâtrale féminine », pour son rôle dans Théorbe.
2005 : elle se retrouve pour la première fois en tête d’affiche d’un long métrage, Au suivant ! de Jeanne Biras.