Fic n°4

AUTOUR D'UN CAFE

 

 Je marchais, sans savoir trop où aller. Tout était flou, des scènes revenaient en bribes dans ma tête mais je ne savais pas les interpréter. Et puis, j’avais vu ma mère, comment était-ce possible ?! Elle était morte depuis des années… je devais avoir pris un sérieux coup sur la tête ou probablement un bon trip.

- Hé, toi !

 Je me retournais à l’interpellation et vis un mec qui devait avoir mon âge assis comme à une terrasse d’un café.

- Assis-toi, me fit-il, je suis Chris Miles… Tu es Freddie, c’est ça ?
- Comment tu connais mon nom ?!
- Tu connais Effy Stonem non ?

Effy…

- Je crois !
- Tu crois, merde, c’était ta petite amie, allez assis-toi !

 Je m’assis, un peu perdu et de suite, une bière fraiche se matérialisa devant moi. Perplexe, je regardais ce « Chris » que je ne connaissais pas du tout, enfin me semblait-il.

- On se connaît ?
- Pas vraiment, merde. Mais je connaissais Effy. Tu te rappelles pas encore ?
- Me rappeler de ?
- Tu es mort, p*** de m**** !

Je laissais échapper un rire avant de réfléchir à m’en donner mal à la tête ! Merde ! Effy, John Fauster, bien sur !

- C’est normal d’oublier, ce sont les premiers jours, après tout revient ! T’inquiète pas bordel.
- J’dois pas m’inquiéter ?! Alors que je suis mort… assassiné ?!
- Ouais, c’est dur, mon pote. Tu t’y feras. Si ça peut ta rassurer, ton pote Cook t’a vengé mais ça m’étonnerait que ce c***** de Fauster vienne ici.
- Et c’est où ici ?!

 Chris leva le sourcil d’un air perplexe. Il était con ou quoi ?!

- Au paradis ? Rigolais-je.
- Quoi d‘autre ? Mais il ne vaut mieux pas trop réfléchir à la question, laisse-toi vivre… ou mourir, merde !

 Je ne savais que penser, même si je me souvenais de tout, ma mère m’en avait déjà parlé. Ma mère… je l’avais revu… aussi belle et douce que dans mon souvenir. Et tout ce qui s’était passé… sur terre. Mon père, Karen… Cook, JJ et Effy. Effy qui était si malade.

- T’inquiète pas pour Effy, mon pote, elle s’en sortira. Elle est faite dans le même bois que Tony, elle s’en sortira.
- Tony… son frère ?
- Ouais, je suis un pote de Tony. Il s’en sort bien, lui, à Cardiff !
- Tu… on peut voir la vie des autres ? Où ?!
- Calme-toi, merde, tu vas devoir attendre de faire ton propre deuil pour pouvoir les voir. On peut pas tout voir de suite, sinon, on pèterait un plomb.
- Comment elle va ? Tu la vois ?
- Bien sur, je la regarde de temps en temps, c’était la sœur d’un pote ! Là, ça va, elle croyait que tu t’étais tiré, sympa non ? Mais Cook est en taule maintenant, alors… tu vois… elle sait tout.

 Bouleversé, la tête dans les mains, je ne savais que faire ou penser. J’avais vraiment l’impression d’être dans un mauvais trip, pourtant je me souvenais très bien de la dernière fois où j’avais vu Effy, en train de se remettre et ce rendez-vous chez Fauster que j’avais accepté comme un idiot. La douleur… puis plus rien… des jours, semble-t-il, à planer avant de retrouver ma mère et depuis…

- Tu devrais arrêter de réfléchir, mon pote, ça te donnera que mal au crane. Bois ta bière !
- De la bière… au paradis ?
- Hé, pourquoi pas, merde ! On a crevé pour en arriver là !
- Plutôt un café pour moi…

 Un café se matérialisa alors devant moi… ne voulant pas y réfléchir de trop…

- Comment ça t’es arrivé, toi ?!
- Maladie de merde... J’avais une copine aussi… Jal… elle va mieux, mais ça a été dur, putain !
- Ouais… Et tu fais quoi maintenant ? On fait quoi… Ici…

 Chris me regarda bizarrement avant de se lever.

- Tu verras, mon pote. A plus !

 Et comme la bière était apparu, il disparu. Comme par magie, comme s’il était passé dans une porte invisible et qu’il était entré dans une autre pièce. Je me pris la tête dans les mains, essayant de comprendre ce qu’il m’était arrivé, si tout cela était vrai. Les paroles de Chris : « Tu devrais arrêter de réfléchir, mon pote ». Il devrait, en effet, il avait un mal de crane pas possible. Un mouvement d’air lui fit lever la tête… Sa mère. Elle lui sourit, lui tendit la main et il comprit. Il ne « vivait »  plus désormais, il devait tourner la page et vivre sa mort…

 

Ecrit par Stephe.