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La femme de Merlin

Série : Merlin (2008)
Création : 29.05.2012 à 10h51
Auteur : Salamandre 
Statut : Terminée

« Cet épisode virtuel est la suite de Jenny la guérisseuse. Il se situe dans la série après l'épisode 309 et il n'y a pas de spoiler de la saison 4. » Salamandre 

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Bonne lecture !

La femme de Merlin

Synopsis : Merlin et Jenny la guérisseuse se sont rencontrés dans la forêt près de la chaumière ou vivait Jenny. Jenny cultive des plantes médicinales pour l’apothicaire de Camelot. Elle est la fille d’Alice et elle a appris tardivement que son père était Gaius. Jenny et Merlin ont uni leurs cœurs pour vivre l’amour et veiller ensemble sur le prince Arthur. Mais Jenny n’a pas sa langue dans sa poche et sa franchise gêne terriblement son père. Comment va-t-elle se comporter à la cour du roi Uther et devant l’arrogance d’Arthur ? Et puis surtout découvrira-t-elle les pouvoirs de Merlin ?

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Chapitre 1 – Le mariage des héros

Village de Camelot

Voilà quelques mois que Jenny et Merlin s’aiment. Jenny qui vivait dans la forêt de Camelot a trouvé un logis dans une maison du village non loin de la maison de Gwen. Gaius et Alice, ses parents sont heureux de voir maintenant leur fille épanouie auprès de son bien aimé. C’est avec plaisir que Gaius a accepté de laisser partir Merlin de sa petite chambre pour aller s’installer avec sa future femme. Cela ne l’empêche nullement de voir Merlin et Jenny puisqu’ils travaillent tous les trois ensembles à présent. Il enseigne à Jenny qui souhaite devenir médecin comment concocter des remèdes et à trouver les plantes dans la nature. Quant à Alice, elle est bannie de Camelot et Jenny a dû promettre de ne pas chercher à la revoir si elle voulait demeurer dans le village. Elle l’a promis au roi Uther et à son fils Arthur. Elle a fait cela pour l’amour de Merlin mais elle n’a pas pu s’y résoudre. Elle voit sa mère en cachette.
Aujourd’hui est jour de fête au village de Camelot : Jenny et Merlin se marient ! Alice a préparé une couronne de fleurs pour Jenny et une couronne de buis pour Merlin. Le mois de mai fleurit de toutes parts dans la campagne et le soleil est au rendez-vous de cette journée particulière. Pour leur union, Merlin et Jenny ont choisi de se rendre dans la forêt et de se marier selon la croyance des druides en compagnie de leurs parents. Ensuite, un repas est organisé sur la place du village. Bien entendu, le prince Arthur est invité et a promis de venir en compagnie de Gwen soutenir son serviteur pour ce jour bienheureux. Alice s’est retirée mais a béni le mariage de sa fille. En réalité, elle avait prénommé sa fille Jane à la naissance puis son nom s’est transformé en Jenny.
Jenny s’est habillée d’une longue robe de lin blanche parée de dentelles et de perles. Ses cheveux attachés et un voile couvrant son visage révèlent une mystérieuse beauté. Merlin porte une longue veste pourpre que le prince lui a offerte. Cet habit lui va à ravir et le teint de ses joues s’embellit sous le reflet des couleurs de sa veste.
Dans la forêt, près du druide qui les marie, leurs deux cœurs battent à l’unisson sous les regards tendres de Gaius et d’Hunith. Alice regarde la scène de loin.
Merlin a éloigné de son cœur la tristesse éprouvée lors de la perte de Freya et a refermé la porte du passé. Il veut aujourd’hui savourer ce moment précieux et tient fermement la main de Jenny. Il veut juste être heureux et profiter de chaque instant de cette journée. Quant à Jenny, elle ne s’est jamais sentie aussi bien et elle déborde d’énergie pour faire vivre à son époux une merveilleuse journée. Après leurs consentements et leur doux baiser, les jeunes mariés ainsi que leurs parents se rendent à Camelot pour rejoindre leurs amis. Gwen et les femmes du village ont préparé un repas que dans sa générosité, Arthur offre à ses sujets. C’est ainsi que chaque habitante a voulu rivaliser d’ingéniosité pour concocter un plat succulent qui sera apprécié par tous les gourmands. Il y a là un potage aux oignons, une porée blanche de poireaux aux amandes, de l’agneau à l’aigre-douce agrémenté d’une sauce cameline aux épices. Pour l’occasion, le tavernier a fait macérer du vin de sauge et les villageoises ont fabriqué du pain spécial au seigle, à l’orge et à l’épeautre. Les fameux tailliz, entremets aux figues et raisins secs accompagnent les corbeilles de fruits pour le dessert. Hunith a pris plaisir à décorer les tables en composant des cornes d’abondance avec des paniers tressés. Elle a placé sur chaque table une gerbe de fleurs composée notamment de roses et de lis, symboles de beauté et de pureté. Les effluves des parfums floraux mélangés à celles de tous les mets emplissent les familles de Camelot de nourritures subtiles.
Bien qu’il ne veuille le montrer, Arthur est content pour Merlin malgré le fait que Jenny l’intrigue et que par moment, elle lui fait peur sans savoir pourquoi. Bien qu’il ne puisse s’empêcher de le molester sans cesse, il sait bien que Merlin est son véritable ami.
Les jeunes mariés et leurs parents sont accueillis sous les hourras et les applaudissements du peuple de Camelot. Des musiciens jouent des airs de fête à la flute et la viole. Tous s’installent à table et Arthur, qui a fait une entorse aux conventions royales, vient s’asseoir pour une fois à côté de Merlin en compagnie de Gwen. Le prince voit son serviteur souriant et détendu et puisqu’il n’est pas à son service aujourd’hui, Arthur aime le voir profiter d’un peu de bon temps. Arthur se surprend à sourire et à se détendre aussi. Il sent à ses côtés la douce présence de Gwen. Il aimerait lui aussi pouvoir vivre son amour au grand jour mais le temps n’est pas encore venu à la cour de Camelot de laisser s’éprendre son cœur sans faire intervenir la raison. Alors il se dit qu’il doit patienter et espère que sa promise pourra l’attendre aussi.
Gaius et Hunith savourent la joie de leurs enfants. Le roi Uther est parti avec Morgane en visite de courtoisie dans un royaume voisin. Hunith est heureuse de voir son fils goûter au bonheur d’une vie à deux et espère secrètement qu’ils ne vivront pas la même souffrance qu’elle et Balinor. Gaius pense la même chose, lui qui a dû se séparer d’Alice.
A la fin du repas, Arthur se lève, un verre à la main :
« Je porte un toast à Jenny et à Merlin afin que leur mariage soit heureux et qu’ils aient beaucoup d’enfants… »
Tout le monde rit et applaudit.
Arthur glisse tout de même à l’oreille de Merlin : « Fais en sorte qu’ils ressemblent à leur mère… »
Merlin : « Je ne sais pas si je saurai faire… s’ils n’ont pas mon physique, qu’ils aient au moins mon intelligence ! »
Jenny : « De quoi parlez-vous ? J’espère que vous n’êtes pas en train de comploter. »
Merlin : « Mais non chérie, rassure-toi, Arthur me disait que ce serait merveilleux que nos enfants me ressemblent car je suis d’une grande sagesse. N’est-ce pas Arthur ?»
Arthur se forçant à sourire : « Bien sûr Merlin. »
Jenny : « Alors je le souhaite aussi mon amour. »
Arthur continue de sourire, Gwen est là et il en est très heureux. Pourtant il a comme l’impression que Jenny ne sera pas d’une bonne influence sur Merlin, sans pouvoir définir ce qui cloche avec elle.

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Chambre d’Arthur

Le matin se lève sur Camelot et les rayons du soleil frappent à la vitre de la chambre d’Arthur. Le prince est encore endormi et a ramené les draps sur sa tête. Merlin arrive en sifflotant, écarte les rideaux et ouvre la fenêtre en grand.
« Réveillez-vous, paresseux ! »
« Merlin ! Laisse-moi tranquille ce matin et arrête de chantonner comme un idiot… »
« Arthur, vous devez vous lever, je vous rappelle que vous avez l’entraînement de vos chevaliers et que vous devez remplacer votre père pour la journée. »
Arthur s’assoit sur son lit et scrute le visage de Merlin pour savoir ce qui est en train de changer en lui.
« Apporte-moi donc mon petit déjeuner… Je ne sais pas si être marié est ce qui était le mieux pour toi ! »
« A ce propos Arthur, je ne pourrais pas être à votre disposition toute la journée, je dois rentrer à midi et être disponible le soir pour ma petite femme… »
« Seigneur ! Tu auras tout le temps que tu veux si mon armure est nettoyée, mes habits lavés, ma chambre rangée, mes bottes cirées… et explique à ta femme que le prince de Camelot passe avant elle. »
« Je ne suis pas sûr qu’elle le comprenne, Monseigneur. Peut-être devriez-vous l’en informer vous-même. »

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Maison de Jenny et Merlin

Il est midi bien passé et Jenny voit son Merlin revenir du château. Elle a préparé le repas en chantant et l’attend avec impatience.
« Merlin mon chéri comment s’est passée la matinée ? »
« Très bien comme d’habitude » répond-il en lui offrant un baiser. « Arthur n’est pas facile mais je commence à bien le connaître. »
« Tu as lui expliqué qu’il ne pourrait pas disposer de tes services à toutes heures du jour et de la nuit comme avant ? »
« Oui ma belle, je lui ai dit mais je ne suis pas sûr qu’il le comprenne vraiment. »
« Bon, alors je me chargerai de lui expliquer. Ce n’est pas parce qu’il est prince de Camelot, qu’il doit se croire tout permis et abuser de la patience de l’excellent serviteur que tu es. »
«Oh Jenny, je t’en prie, parle-lui de mes qualités comme tu le fais maintenant, il sera ravi… »
« Quand je pense que je l’ai soigné et l’ai guéri de la flèche empoisonnée qu’il avait reçue, je me demande s’il le méritait vraiment… Je déteste la façon dont il te parle.»
Jenny et Merlin se sourient et dans leurs regards qui se croisent commence à naître une grande complicité. Souvent quand ils se regardent, ils n’ont pas besoin de se parler. Merlin adore le caractère de Jenny, elle est si douce avec lui mais avec les autres, elle ne se laisse pas faire. Elle est comme une lionne qui sort ses griffes si jamais on s’en prend aux êtres qu’elle aime. Merlin se demande comment va s’établir sa relation avec Arthur. Sans doute devra-t-il freiner la fougue de sa jeune femme car cela risque de faire des étincelles avec le prince. Et puis, si elle apprenait pour ses pouvoirs magiques, comment réagirait-elle ? C’est une question qui l’effleure parfois mais il refoule aussitôt cette pensée pour ne pas imaginer ce qui pourrait se passer ensuite entre elle et lui.
Jenny porte une grande admiration envers Merlin. Elle le trouve tellement drôle et si intelligent. Quand elle le voit sourire, elle tombe complètement sous son charme et a du mal à se reconnaître tant elle fait tout pour lui être agréable. Elle n’aurait jamais pensé être si heureuse auprès d’un homme. Elle aime son mari de tout son cœur et pourtant, elle sent qu’il y a comme un mystère en lui qu’elle aimerait percer. Elle sait intérieurement qu’il lui cache quelque chose. Elle le surprend comme absent par moment. Il devient soucieux sans qu’elle parvienne à déceler ce qui l’inquiète. Elle aimerait tant le comprendre mais elle sent qu’elle n’y arrive pas encore. Elle se dit qu’avec le temps, il se confiera d’avantage.

A SUIVRE...


Salamandre  (29.05.2012 à 10:54)

Bonne lecture !

Chapitre 2 – L’insolente

Maison de Jenny et Merlin

Après le repas Jenny, languissante, vient s’asseoir sur les genoux de Merlin et lui déclare : «Si on allait faire la sieste tous les deux ? »
Merlin en enroulant ses bras autour des épaules de sa bien-aimée : « Ecoute Jenny, ce n’est peut-être pas le moment. Arthur doit m’attendre à cette heure et va se fâcher si je ne lui prépare pas ses affaires. Il s’entraîne pour le tournoi ».
Jenny lui caressant la joue : « Oh Merlin, s’il te plaît, reste un peu avec moi. Arthur peut bien se débrouiller tout seul pour une fois. Et puis je trouve que tu devrais trouver un autre travail. Tu mérites mieux que d’être serviteur du prince. Je ne comprends pas que tu puisses aimer faire ce travail. Il te maltraite et tu continues encore à le servir… »
Merlin : « Tu ne comprends pas Jenny, je ne suis pas que son serviteur, je suis aussi son conseiller et mon devoir est de le protéger. J’aime faire cela. Arthur est en train de changer et un jour il sera un grand roi, tu verras. »
Jenny : « Alors demande-lui au moins une augmentation… Conseiller du futur roi est plus important que d’être son serviteur. La fonction mérite un peu plus de considération. »
Merlin : « Jenny ! Je crois que si je fais ça, il va me faire beaucoup d’ennuis. Lève-toi maintenant et laisse-moi partir.»
Jenny : « Non Merlin, je n’ai pas envie. »
Merlin : « Tu ne vas pas commencer à faire des caprices, n’est-ce pas ? »

A ce moment-là, la porte s’ouvre avec grand fracas. Jenny n’a pas eu le temps de se lever et elle est toujours assise sur les genoux de Merlin. Arthur est entré sans frapper et son visage fermé montre une colère mal maîtrisée.
Jenny oubliant les convenances : « Eh bien ne vous gênez pas ! Vous pourriez frapper avant d’entrer… »
Jenny se lève et Merlin aussi, un peu embarrassé de la situation. Arthur se trouve gêné de la scène, s’apercevant de sa maladresse.
Il fait un effort pour répondre calmement : « Excusez-moi de vous déranger, chère madame mais votre mari est mon serviteur et…n’y tenant plus… j’en ai besoin tout de suite ! Tu viens Merlin. »
Merlin : « J’allais venir mais j’ai eu un empêchement… »
Arthur jetant un coup d’œil vers Jenny : « Je vois… il y a des heures pour ce genre d’empêchement… »
Jenny faisant semblant de n’avoir rien remarqué : « A ce soir Merlin, couvre-toi bien et ne prends pas froid » dit-elle en l’aidant à enfiler sa veste. Puis avec une assurance presque insolente : « Dites-moi Prince Arthur, avec tout le temps que Merlin passe à vous servir, ne pensez-vous pas qu’il devrait avoir une augmentation ? Nous voulons avoir des enfants et ce n’est pas avec ce qu’il touche que nous pourrons leur donner à manger convenablement… »
Merlin ne sait plus où se mettre devant l’aplomb de Jenny. Il est habitué à répondre à Arthur mais pas à ce point.
Arthur d’un air pincé : « Pour avoir une augmentation, Merlin n’aura qu’à me le demander lui-même. »
Jenny se mord les lèvres pour ne pas répondre à Arthur qui commence vraiment à l’agacer. Elle esquisse tout de même une révérence et s’incline sans dire un mot.

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Extérieurs du château

Dehors sur le trajet qui les mène au château, Arthur marche rapidement et Merlin s’empresse de le suivre.
« Merlin, tu devrais apprendre à ta femme à se taire, à moins qu’elle ne cherche des ennuis. Et ne compte pas sur une augmentation, tu es déjà assez cher payé pour ce que tu fais. »
Merlin, dépité : « Arthur, je suis certain que Jenny ne voulait pas vous embêter mais c’est vrai que depuis que nous sommes mariés, elle aimerait bien que je sois plus souvent à ses côtés. Vous êtes sûr que vous ne voulez pas m’augmenter ? »
Arthur soupirant : « Viens plutôt m’aider pour l’entraînement. Tu seras une très bonne cible. »

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Jenny demeure pensive en se rendant chez son père Gaius. Elle se demande si elle n’a pas été trop loin tout à l’heure avec le Prince. Elle revoit la scène dans sa tête et sourit à la pensée du visage fermé d’Arthur. Au moins elle a été claire et il saura qu’avec elle, il ne pourra pas toujours avoir le dernier mot.
Un passant la sort de ses pensées.
« Bonjour, jolie madame, beau temps n’est-ce pas ? »
« Oui Sir Léon, le soleil est agréable. »
« Puis-je vous accompagner ?».
« Si vous voulez. J’ai rendez-vous chez mon papa pour une séance d’alchimie… »
« Et moi j’ai rendez-vous près des remparts pour une séance de combat ! »
« A chacun son métier. Vous blessez et moi je soigne… » répond-elle en souriant.
Sir Léon la laisse pour rejoindre Arthur, Merlin et les chevaliers en place qui doivent s’exercer à la masse et à l’épée.
« Papa, tu es là !» s’exclame Jenny en rencontrant Gaius qui vient à sa rencontre.
« Oui ma jolie, je suis allé porter une potion à l’aubergiste. »
« Il fallait me la donner et je lui aurai porté. Ne te fatigue pas inutilement. »
« Tout va bien Jenny, il faut bien que je fasse de l’exercice. »


En passant devant les remparts, Jenny lève la tête et la scène qu’elle aperçoit lui fait froid dans le dos. Gaius, voyant son effroi, essaie de la contenir et de la calmer mais c’est plus fort qu’elle. Elle ne laissera pas son mari entre de méchantes mains plus longtemps.
Arthur s’acharne en envoyant des flèches sur une cible tenue par Merlin. Le pauvre vient de tomber par terre et au lieu de l’aider à se relever, Arthur continue de plus belle, cette fois avec une masse.
Jenny prend sa robe pourpre dans ses mains, soulève ses jupons et court sur l’esplanade du château pour rejoindre l’endroit où s’entraînent les combattants. Puis elle se plante juste devant la cible que tient Merlin. Il vient juste de se redresser et Arthur est en train de le viser avec ses flèches.
Merlin : « Jenny, que fais-tu ? »
Jenny : « Tu ne vois pas mon trésor que je te protège. Comment peux-tu te laisser faire à ce point ? »
Arthur très ennuyé : « Jenny, si vous n’étiez pas une femme et si vous ne m’aviez pas déjà sauvé la vie, je vous aurais déjà fait mettre à genoux. Otez-vous de là, c’est une affaire d’homme à laquelle vous n’entendez rien. »
Jenny : « Une affaire d’homme, vous êtes sûr monseigneur ? Un homme armé jusqu’aux dents qui s’acharne sur quelqu’un de plus faible. Sauf votre respect, il n’y a pas de quoi être fier. Frappez-moi si ce genre de jeu vous amuse. »
Merlin descend la cible et la pose sur le sol, n’osant intervenir.
Arthur : « Merlin, peux-tu expliquer à ta femme que les hommes forts doivent s’entraîner pour protéger le royaume de Camelot ? »
Merlin préfère ne pas répondre, sachant l’humeur dans laquelle se trouve Jenny.
Jenny au bord des larmes tant la colère l’étreint : « Je plains votre future épouse et je vous laisse à vos bassesses. » dit-elle en partant et en appuyant le regard d’Arthur.
Arthur la regarde partir et n’en revient pas de cette femme qui l’affronte pour sauver l’honneur de son mari. Comment peut-elle oser lui parler ainsi ? Habitué aux moqueries de son valet, il n’en tient pas rigueur à Merlin mais il se sent vraiment mal à l’aise devant Jenny. Malgré son insolence, il n’arrive pas à lui en vouloir. Il sent au fond de lui qu’il aime bien ce genre de femme au caractère entier.
Reprenant ses esprits, Arthur lance : « Eh bien Merlin, je sens que tu vas avoir du fil à retordre avec Jenny. Elle n’est pas facile, celle-là ! »
« C’est ce qui fait son charme. » répond Merlin en souriant.
« L’entraînement est terminé pour aujourd’hui » s’écrie Arthur.


Merlin ramasse toutes les affaires de son maître et tous les deux se dirigent vers le château.

A SUIVRE…


Salamandre  (05.06.2012 à 12:21)

Chapitre 3 – La joute de Camelot

Marché de Camelot

Le lendemain est le premier jour des joutes. Merlin doit se lever tôt. Dès l’aube, il émerge de son sommeil, sort du lit doucement pour ne pas réveiller Jenny. Il la recouvre de la couverture qui a glissé et l’embrasse tendrement sur le front.
Quand Jenny se réveille, elle cherche son époux puis se souvient qu’il doit accompagner le prince Arthur pour la joute. Elle se lave rapidement et enfile sa robe d’un bleu soutenu. Elle adore les couleurs vives. Après les tâches ménagères, elle part sur le marché. Elle a décidé d’y vendre les plantes qu’elle a cueillies dans la forêt et qu’elle a fait sécher. Gaius viendra la voir tout à l’heure. Cette journée semble bien calme. Jenny sympathise avec la femme qui vend du beau tissu de soie.
Elle vend ses plantes en expliquant toutes leurs vertus à ses clientes. La gentiane est un tonique contre la fatigue. Le fenouil soulage les maux d’estomac. La mélisse aide à lutter contre les insomnies. Le romarin est un stimulant et le thym un fortifiant.
Bien entendu, Jenny possède d’autres plantes réputées magiques qu’elle garde à l’abri des regards pour le cas où les villageois souhaiteraient protéger leurs demeures. Le poireau prévient de la foudre et la joubarbe porte bonheur. Le buis et le sureau éloignent le serpent et même le diable. Jenny adore aller cueillir avant le lever du soleil les herbes à la Saint Jean. Ces plantes sont particulièrement bénéfiques et elle ne manque jamais le jour de cette cueillette.
Voilà sa nouvelle amie Guenièvre qui passe avec son panier d’osier empli de légumes et qui s’arrête.
« Bonjour Jenny, comment vas-tu ? »
« Très bien, merci Gwen. As-tu besoin de quelque chose ? »
« Oui, donne-moi un peu de mélisse, j’ai du mal à dormir ces temps-ci. »
« Je serai seule toute la journée, Merlin accompagne Arthur au tournoi. Veux-tu déjeuner avec moi ? J’ai préparé une potée de choux. »
« Bien volontiers Jenny, dit Gwen en posant sa tisane dans son panier. Je te rejoindrai tout à l’heure. Viendras-tu avec moi voir les joutes ? On dit que le prince devrait gagner.»
« Oui Gwen j’irai avec toi. Cela ne m’étonne guère que le prince Arthur soit favori, enragé comme il est, j’ai assisté à une partie de son entraînement hier… »
« Oh oui, j’en ai entendu parler, il a dû être tellement vexé de ton intervention que la colère qu’il en a gardée va l’aider à triompher aujourd’hui ! »
« Eh bien je l’aurai aidé malgré moi… A plus tard Gwen. »
Jenny regarde partir Gwen. Elle aimerait bien savoir ce qui lui plaît chez Arthur. Il est tellement grossier dans son comportement et fils d’un roi autoritaire qui chasse les sorciers, proscrit la magie et n’hésite pas à rendre des sentences de mort sans attendre les preuves certaines. Le père de Gwen en est mort. Sa mère Alice a bien failli faire les frais de la magie elle aussi. Jenny en a encore le cœur serré en y pensant. Enfin pense-t-elle, une chance qu’Arthur, malgré ses côtés bourrus, ait un cœur bon car il l’avait tout de même défendue et sauvée du bûcher. Et puis s’il aime Gwen, c’est qu’il n’est pas tout à fait mauvais. Il faut que Gwen lui fasse passer son côté trop dur et lui apprenne la politesse… Ensuite, il sera presque parfait mais pas autant que son Merlin.

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Maison de Jenny et Merlin

Gwen et Jenny terminent leur repas pendant lequel elles ont discuté de choses et d’autres sur la vie au village de Camelot. Jenny propose une tisane à Gwen qui accepte. Elle vient de débarrasser la table et revient avec deux bols. Elle prend dans le fagot posé par terre, un peu de bois qu’elle met dans la cheminée et place une marmite d’eau où flottent à la surface quelques feuilles de menthe.
Gwen profite de cet instant paisible et entame une nouvelle conversation :
« Alors Jenny, comment se passe la vie avec Merlin ? »
« Magnifiquement » répond Jenny avec un large sourire. « Notre vie à deux est assez facile pour le moment, Merlin est très prévenant et je fais en sorte de lui apporter mon soutien et ma présence… Il en a besoin pour travailler avec Arthur. » ajoute-t-elle en insistant.
Gwen répond avec calme : « C’est bien que tu le soutiennes. Tu sais ce n’est pas toujours facile de comprendre la relation qu’il entretient avec Arthur. Malgré les apparences, je pense qu’ils sont de très bons amis, il y en a toujours un qui veille sur l’autre. »
« Cela me rassure car lorsque je vois et j’entends comment Arthur s’adresse à Merlin, je trouve que le prince est mal élevé ! »
« Oui en effet, c’est un gros défaut chez lui. Il n’a pas eu l’éducation d’une mère et cela se ressent. Il a été élevé par son père et ce n’est pas la douceur qui caractérise Uther. Mais Arthur ne ressemble pas à son père et dans le fond son cœur est bon. Tu verras, avec le temps, Arthur changera et deviendra un très grand roi, j’en suis sûre. »
« Tu l’aimes beaucoup, n’est-ce pas ? Comment peux-tu envisager un avenir avec lui ? Uther ne donnera jamais son consentement à votre union. »
« Oui, je le sais mais le cœur a ses raisons… J’attendrai qu’Arthur devienne roi et il m’épousera. C’est la promesse qu’il m’a faite. » dit Gwen dans un tendre sourire.
« Je te souhaite beaucoup de patience. Je ne sais pas si j’aurai pu attendre si longtemps pour vivre avec Merlin. »
Les deux jeunes femmes boivent leur tisane en silence puis se préparent à partir pour assister à la joute des chevaliers.

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Terrain de la joute

Sur les bancs de l’assemblée, les villageois sont excités et les conversations vont bon train. Tout le monde donne son pronostic et tous souhaitent voir gagner leur prince. Des chevaliers de toutes contrées sont présents pour participer à la bataille avec toutes sortes de blasons. Les chevaux sont aussi nerveux que les concurrents et leurs sabots battent la poussière dans une danse saccadée. On entend leurs hennissements dans un langage impossible à comprendre mais on sent bien que la peur les étreint.
Enfin, la trompette rompt toute conversation et annonce le commencement des hostilités.
Sir Léon est l’un des premiers combattants. Sur son cheval lancé au grand galop, il parvient à désarçonner son adversaire avec sa lance. Tout le monde crie et applaudit. Au fur et à mesure des combats, les blasons des vainqueurs s’affichent sur le tableau. Cette fois-ci c’est une joute à la lance et à l’épée. Si l’un des chevaliers tombe à terre, l’autre a gagné. Si tous les deux restent sur leurs chevaux sans en descendre, c’est celui qui a la lance la plus cassée qui perd. Si tous deux se retrouvent à terre, ils terminent le combat à l’épée et c’est celui qui reste debout qui sera le vainqueur.
C’est maintenant au tour du prince Arthur de se présenter, sous les yeux attentifs du roi Uther et de sa pupille Morgane. Gwen et Jenny se sont assises quelques places plus loin sur leur gauche. Elles saluent le prince qui adresse un timide sourire à Gwen.
Jenny aperçoit Merlin près des tentes. Il regarde attentivement le tournoi et semble inquiet. Pourquoi l’est-il ?, se demande Jenny. Puis elle dirige son regard vers Arthur et son rival pour observer la joute. Arthur gagne sans problème, faisant tomber son rival lourdement sur le sol. Le pied de son rival est resté accroché à l’étrier de son cheval qui s’emballe. L’un des serviteurs se précipite et prend les rênes du cheval pour l’arrêter. Le chevalier blessé se relève et s’en va en boitant. Ce sont les risques du métier, se dit Jenny.
Après ces joutes, Jenny aura du travail avec tous ces blessés. Elle aidera son père Gaius à panser les blessures…
Les batailles se suivent et se ressemblent, pense Jenny. C’est toujours la même scène, un vainqueur qui reste sur son cheval et désarçonne son adversaire, un perdant qui tombe, un combattant qui parvient à rester debout avec son épée et celui qui trébuche a perdu. Elle ne trouve pas ce jeu tellement drôle avec tous ces chevaliers qui doivent montrer leur bravoure. N’est-ce pas là du temps perdu qu’on gagnerait à faire des choses bien plus belles comme prendre soin les uns des autres ? Et puis ces chevaux paniqués font tressaillir Jenny de peine. Elle redoute qu’ils se blessent plus que les chevaliers et qu’il faille en laisser mourir un ou deux, tout cela pour des jeux éphémères.
Arrive la fin de la première journée de joute et demain sera le jour des demi-finales ainsi que de la grande finale. Le prince Arthur, Sir Léon et presque tous les chevaliers de Camelot sont qualifiés.

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Les tentes près de la joute

Gaius et Merlin sont entrés dans une tente pour parler loin des regards.
« Merlin, es-tu certain de ce que tu avances ? »
« Mais oui Gaius. Le chevalier de Bayard a tout gagné avec une grande facilité. Il est toujours resté sur son cheval et n’a aucune blessure. C’est étrange. »
« Cela peut être tout à fait normal, Merlin. Il n’y a rien à craindre pour Arthur. »
« Je vais m’en assurer dès ce soir. » Merlin sort de la tente puis revient sur ses pas.
« Oh Gaius ! Pouvez-vous retenir Jenny ce soir et l’inviter à souper? Je vais rentrer tard et je ne veux pas qu’elle s’aperçoive de quelque chose. »
« Très bien Merlin mais sois prudent. Il vaut mieux qu’elle ne sache rien à propos de tes pouvoirs, elle a assez souffert de la magie de sa mère. »

A SUIVRE…


Salamandre  (11.06.2012 à 15:07)

Chapitre 4 – La nuit sanguinaire

Camelot la nuit

Le soir, quand Gaius et Jenny sont à table, Merlin s’éclipse, prétextant avoir oublié de nettoyer l’armure du prince pour le lendemain. Jenny n’ose pas intervenir mais lance un soupir à peine retenu.
Il se rend dans les sous-sols du château, là où sont entreposées les armes. Il veut s’assurer que la lance du chevalier de Bayard est normale. Lorsqu’il arrive, il entend du bruit alors il ralentit ses pas et se cache derrière un pilier pour voir et écouter sans être vu. Le chevalier de Bayard est là. Il parle à quelqu’un et en se penchant un peu, Merlin découvre un monstre hideux qu’il n’avait jamais vu auparavant. C’est un être très grand et tout rouge qui se courbe, de multiples crocs sortent de sa peau qui suinte de sang. Sur sa tête et sa gueule grimaçante, sont plantées d’énormes cornes. Ses yeux sont jaunes et ses pattes se terminent par de gros sabots fendus.
Merlin tente de se faire tout petit, il retient sa respiration et écoute la voix rauque de la bête.

Le monstre : « Est-ce que tu as bien compris chevalier de Bayard ? Tu dois tuer le prince Arthur et faire couler son sang abondamment sur la terre. La nuit tombée, j’irai boire de son sang et mes pouvoirs seront puissants comme jamais. »
Le chevalier : « Oui futur maître des enfers, j’ai compris mais le prince Arthur est un excellent guerrier. J’ai pu tuer tous mes autres ennemis grâce à ton aide mais si je ne réussis pas cette fois, me laisseras-tu en paix ? »
Le monstre : « Tu réussiras ou c’est moi qui te tues et je boirai ton sang jusqu’à ce que ton corps soit vide… Mais tu n’as rien à craindre, jusqu’ici ce que je t’ai donné à boire a été efficace. Maintenant je te donne cette fiole de mon sang. Tu la boiras presque toute entière juste avant de combattre et ta force sera décuplée. Tu devras faire tomber le prince et terminer le combat à l’épée. »
Le chevalier : « Bien sûr maître et je ferai couler de ton sang sur l’épée afin qu’elle acquière tes pouvoirs magiques. Elle traversera le corps du prince et son sang coulera à flots. »
Le monstre : « Voilà, tu as bien compris. Prends ma fiole et va te reposer. Demain sera un nouveau jour pour moi et pour toi. Quand le prince sera mort et que j’aurai bu tout son sang, je serai le maître des enfers et de tous les démons et toi tu seras le roi de la terre si tu continues à travailler pour moi. En attendant, j’ai soif de sang. Je vais voir qui je peux dévorer par ici. »

Merlin n’en croit pas ses oreilles. Il faut absolument récupérer la fiole de sang avant que le chevalier de Bayard ne la boive. Quant au monstre, Merlin court maintenant chez Gaius pour consulter le livre du bestiaire et pour savoir comment arrêter le massacre qui se prépare. Merlin entre chez Gaius qui est endormi. Il se butte contre un banc et cela provoque un bruit retentissant dans la pièce. Gaius se réveille en sursaut.
« N’ayez pas peur Gaius, c’est moi Merlin. Il faut absolument consulter le bestiaire. Je vais vous raconter ce que je viens de voir. »
Merlin raconte à grande hâte à Gaius la scène qu’il vient de voir. A l’aide d’une bougie, Gaius éclaire le livre et Merlin tourne les pages.
« Doucement Merlin, je n’ai pas le temps de voir les images… »
« Il faut faire vite Gaius, Camelot est en grand danger. Il y a aussi Jenny qui m’attend et qui doit se demander ce que je fais. Je ne veux pas qu’elle me trouve ici. Elle pourrait se poser des questions… »
Gaius « Surtout qu’elle s’en pose déjà. Elle t’a vu inquiet lors de la joute et elle ne comprend pas toujours pourquoi tu es si près d’Arthur. »
Merlin montrant une page du livre: « Voilà ! C’est exactement lui : ce monstre tout rouge avec des crocs et des cornes… »
Gaius « C’est un cabot sanguinaire, une sorte de vampire. Pour vivre il boit le sang de ses victimes et cela lui donne un grand pouvoir. »
Merlin « Avec le sang d’Arthur, il serait très puissant… »
Gaius « Maintenant que nous avons découvert quel est ce monstre, il faut le neutraliser au plus vite. Retiens la formule magique qu’il faut prononcer pour le supprimer. Prend du gros sel et tu devras le jeter sur lui. Il a horreur du sel car cela fait fuir les démons. Même si le chevalier ne boit pas la fiole, ce monstre est à Camelot et il va s’en prendre aux villageois avant la joute. »
Merlin « Je dois d’abord dérober la fiole du chevalier avant la joute et ensuite trouver la cachette du monstre sanguinaire. Je lui jetterai du sel et emploierai la formule magique qui le neutralisera par le feu. »
Gaius « Chut Merlin ! J’entends du bruit. »
Merlin prenant la bougie des mains de Gaius et se dirigeant vers la porte « Qui va là ? »
« C’est moi Jenny. J’étais inquiète… Que faites-vous là tous les deux à parler tout bas ? On dirait un complot. »
Gaius : « Ce n’est rien ma fille, nous avions une affaire urgente à régler. Merlin s’en allait… » puis comprenant le risque qu’elle vient de prendre « Tu aurais dû rester dans ta maison Jenny, ce n’est pas prudent de traverser les rues au milieu de la nuit. »
Merlin : « Gaius a raison Jenny. Viens ma chérie nous rentrons à la maison, tout va bien. »
Jenny : « Ne me prenez pas pour une imbécile… Vous êtes inquiets et je sens bien que vous me cachez quelque chose. »
Gaius et Merlin se regardant et prononçant ensemble : « Nous ? »
Jenny soupirant : « Qui d’autre ? »
Merlin : « Je te l’avoue, nous sommes inquiets pour Arthur, c’est tout. »
Jenny : « Serviteur, conseiller et garde du corps, et en plus tu fais des heures supplémentaires la nuit pour penser à lui. Merlin, je vais finir par être jalouse… »
Merlin prend Jenny par le cou et l’embrasse sur la joue.
« Allez-vous coucher les enfants, il se fait tard. Si vous voulez vous pourriez rester ici et dormir dans ton ancienne chambre, Merlin. » souffle Gaius.
« Merlin a dit que tout allait bien, nous pouvons rentrer chez nous. » répond Jenny.
« Très bien » répond Gaius un peu fébrile.

Les amoureux rentrent chez eux à travers les rues de Camelot, Merlin essaie de ne pas montrer son inquiétude et tient fermement la main de Jenny en contournant les gardes qui font des rondes de nuit. C’est la pleine lune et on entend le hululement des chouettes qui n’est pas fait pour rassurer.
Soudainement… un hurlement d’homme déchire la nuit. Puis un grand cri de bête se fait entendre. Cette chose respire bruyamment et fait du bruit avec sa bouche comme si elle aspirait goulument un liquide. Jenny se blottit contre Merlin et le couple, éclairé par un rayon de lune, se cache dans l’encadrement d’une porte. Merlin caresse les cheveux de Jenny qui a mis sa tête sur son épaule. Le bruit de bouche s’arrête et ils entendent au loin des pas lourds et malaisés de quelque chose qui s’éloigne puis plus rien. Au bout de quelques minutes, ce silence pesant devient inquiétant. Jenny et Merlin sortent de leur cachette et courent pour atteindre leur maison. Jenny butte contre un corps gisant sur le sol et pousse un cri d’effroi devant la scène d’horreur s’étalant sous ses yeux.
Un garde vient d’être sauvagement assassiné. Il y a du sang partout sur le sol. Le cadavre semble entièrement desséché comme vidé de son sang. Toute sa peau est ridée et un trou béant dans son ventre montre ses viscères… C’est abominable à voir. Jenny se retient pour ne pas vomir.
Le cri a réveillé les villageois et certains accourent, accompagnés des gardes de Camelot. Le corps est évacué en vitesse et on ordonne aux villageois d’aller dormir afin de ne pas effrayer le reste de la population.
Gaius est là lui aussi. Lorsqu’il a entendu les hurlements, il a cru que le monstre avait attaqué Merlin et Jenny. Heureusement, ils sont sains et saufs mais devant la peur qu’ils ont eue, Jenny et Merlin décident de rebrousser chemin et de rentrer au château pour dormir chez Gaius, pensant y être un peu plus en sécurité. Cela rassure Gaius qui offre son lit à Jenny. Celle-ci refuse car elle ne veut pas que son père dorme par terre. Finalement, en se serrant, Jenny et Merlin affirment pouvoir dormir dans l’ancienne chambre de Merlin sur le même lit.

A SUIVRE…


Salamandre  (19.06.2012 à 09:04)

Chapitre 5 – La grotte du monstre

Maison de Gaius

Au petit matin, Merlin se lève et laisse Jenny endormie dans le lit. Il rejoint Gaius qui consulte de nouveau la page du cabot sanguinaire dans le bestiaire.
Tout à coup, les cloches de Camelot se mettent à sonner. C’est certainement pour annoncer la chasse au monstre, pense Gaius en jetant un coup d’œil par la fenêtre. Tous les habitants sont dehors et un garde bat le tambour pour aviser la population de montrer une grande prudence face au monstre.
Arthur et ses chevaliers sont sur le pied de guerre. Le roi Uther a commandé à son fils de tuer ce monstre avant la joute de l’après-midi. Arthur a rassemblé ses hommes et vient chercher Merlin chez Gaius, ne l’ayant pas trouvé chez lui. Il frappe vigoureusement et Merlin vient ouvrir.
« Merlin, que fais-tu là à traîner ? J’ai besoin de toi pour porter mes affaires. Nous partons à la chasse au monstre sanguinaire. N’as-tu pas été informé du vampire qui a tué l’un des gardes ? »
« Monseigneur, je le sais mais je me disais que peut-être je ne serai pas utile ce matin… »
Arthur secouant la tête : « Merlin ! Ne me dis pas que tu as peur… Tous les chevaliers de la joute sont présents pour la chasse et nous n’avons pas trop de serviteurs. Dépêche-toi ! »
« Très bien, j’arrive… »
Gaius regarde Merlin avec complicité et tous deux comprennent que ce sera l’occasion pour Merlin de prendre la fiole au chevalier de Bayard. Merlin prend aussi le gros sel et se remémore la formule à prononcer pour anéantir le cabot sanguinaire.
Tout ce vacarme a réveillé Jenny qui s’étire en se levant. Elle rejoint Gaius et lui propose de l’aider à préparer ses remèdes ce matin. Après avoir avalé un bol de tisane, elle demeure silencieuse en travaillant mais se soucie de Merlin. N’est-ce pas trop dangereux pour lui de suivre Arthur dans ses batailles ? Arthur est un guerrier et un combattant hors pair mais Merlin n’est pas fait pour cela. Jenny se dit que la chance sourit vraiment à Merlin après tout ce qu’il a vécu au royaume de Camelot, Gaius lui ayant raconté toutes ses épopées.
Si Merlin ne rentre pas pour le déjeuner, elle partira le chercher, se dit-elle. Elle ne veut pas qu’il risque sa vie même pour le roi.

*******************************************
Forêt de Camelot

Arthur et son armée se retrouvent dans la forêt, cherchant sur la terre les traces de sabot que le monstre a dû laisser. Merlin cherche lui aussi mais garde plutôt l’œil sur le chevalier de Bayard.
Par chance, il n’a pas plu et le soleil annonce une journée sèche. Des gardes repèrent des traces mais en regardant bien, ce sont simplement des sabots de biches inoffensives. Les sabots du monstre doivent être trois fois plus gros.
Marchant à travers bois et feuillages, chaque groupe désigné par le prince part de son côté. Merlin talonne Arthur tout en observant le chevalier de Bayard qui s’est proposé bien évidemment de suivre le groupe du prince. Merlin le surveille de près car il se dit que ce chevalier maudit pourrait ne pas attendre la joute pour porter un coup mortel à Arthur.
Soudain, Sir Léon, accroupi près d’un arbre, croit reconnaître la trace du monstre et appelle : « Prince Arthur, par ici ! »
Arthur et Merlin s’approchent et se penchent vers la grande trace incrustée dans la terre.
« Qu’en penses-tu Merlin ? » lance Arthur à son serviteur, ça a bien l’air d’être le sabot du monstre. »
« Oui, il est énorme, aucun animal ne possède d’aussi grosses pattes. »
Les traces repérées, deux empreintes d’énormes sabots, Arthur siffle pour rassembler toutes les troupes à sa suite. C’est bien ce monstre vampire et sanguinaire qui est passé par là d’autant que des flaques de sang parsèment le sol. Les traces rouges conduisent vers l’entrée d’une caverne. Il faut maintenant se munir de torches. Certains doivent attendre à l’extérieur pendant qu’Arthur et quelques chevaliers dont celui de Bayard entrent à l’intérieur de la grotte.
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A la grotte
A peine arrivés dans cette caverne, Merlin trébuche et tombe dans un grand bruit. Arthur ferme les yeux et se retourne en déplorant la maladresse de son serviteur. Le sol de la grotte est jonché d’os d’êtres humains et de restes de vêtements. C’est certainement le repère du monstre.
« Avec le bruit que tu as fait, le monstre a dû nous repérer et il risque de nous échapper. » dit Arthur à Merlin.
« Ou bien il se réjouit de son futur repas ! » répond Merlin avec ironie.
« Dans ce cas, éloigne-toi de là Merlin, tu risques encore de t’étaler devant lui ! »
« Avez-vous donc peur de me perdre ? »
« Tais-toi Merlin ! »
Toute la troupe avance à tâtons depuis un bon moment dans la caverne en tentant de repérer une nouvelle trace de sang ou un bruit qui pourraient les mettre sur la piste.
Tout à coup, derrière eux, survient un remue-ménage et deux gardes arrivent en maintenant une femme. Arthur et Merlin se retournent avec surprise. L’étonnement peut se lire sur leurs visages en voyant la femme à peine gênée entre les gardes.
« Désolée ! » dit doucement Jenny « Je ne voulais pas vous créer d’ennuis… »
« Eh bien c’est fait » répond Arthur, puis s’adressant à son serviteur : « Merlin, c’est déjà beaucoup que je te supporte mais je ne sais pas si je pourrai être aussi patient avec ta femme ! » puis il fait signe aux gardes de la relâcher.
Jenny court dans les bras de Merlin.
« Jenny ! Pourquoi ne restes-tu pas tranquillement à m’attendre à la maison ? C’est très dangereux par ici. »
« Je ne peux pas supporter de vivre loin de toi… Je peux sûrement t’aider. »
Arthur secoue la tête de désespoir en assistant à cette scène pathétique selon lui. Puis une idée lui traverse la tête.
« Tiens donc, Jenny, puisque vous êtes là, vous pourriez servir d’appât… »
« Vous n’y pensez pas ! » répond Merlin dans un sursaut.
« Elle veut aider. » renchérit Arthur sur un ton moqueur et ravi de voir la tête de Merlin en train de se décomposer.
Jenny :« C’est d’accord, si ce n’est pas une affaire d’hommes…Que dois-je faire ? »
Arthur :« Malgré ce que vous pensez, je suis galant. Passez devant… »
Merlin blêmit de plus en plus. Maintenant il doit surveiller Jenny en plus du chevalier de Bayard. Il s’aperçoit d’ailleurs qu’il s’est laissé distraire et tourne la tête vers le chevalier. C’est juste à ce moment que le chevalier tient dans ses mains la fiole, s’apprêtant à la boire. Merlin tente spontanément une diversion en mimant une lourde chute. Il tombe ou plutôt se jette sur Arthur pour détourner l’attention du chevalier. Dans sa surprise, le chevalier de Bayard a lâché la fiole de sang qui roule à terre. Arthur est tombé et se débat à terre. Il peste après Merlin qui rampe par terre jusqu’aux pieds de Sir Léon, là où s’est arrêtée la fiole. Merlin récupère de justesse la fiole et se redresse en soutenant un air idiot qui exaspère le prince Arthur. Le chevalier de Bayard est à quatre pattes, cherchant la fiole qu’il ne trouvera pas.
« Merlin ! Tu as décidé de gâcher toute cette journée ! » crie Arthur en colère.
« Vous voyez Jenny l’homme que vous avez épousé dans toute sa splendeur… Et vous voudriez en plus que je l’augmente… »
Jenny : « Silence, Monseigneur, vous allez effrayer le monstre avec vos propos… »
Arthur se tait, stupéfait de la réponse de Jenny. Le calme revient et chacun s’efforce de continuer son chemin dans les profondeurs de la grotte.
Soudain, un grognement apeure la troupe. Le groupe arrive à une intersection et on voit bien les traces du monstre conduisant vers une cavité.
Jenny, enfouissant sa peur, part en avant et Merlin n’a même pas le temps de l’arrêter. Tout va très vite, le monstre sanguinaire s’approche mais n’arrive pas à sauter sur Jenny, gêné par une torche tenue par Arthur. Le prince balaye la cavité de son feu, ce qui effraie le vampire. Arthur prend brusquement Jenny par la taille pour l’écarter du chemin. Derrière, tout le monde prend peur devant l’énorme monstre qui a réussi à frapper un garde de ses grandes griffes. Le garde meurt sur le coup dans un bain de sang. Les autres s’enfuient à toutes jambes. Seuls les chevaliers sauf celui de Bayard se tiennent derrière Arthur pour le soutenir. Jenny se réfugie dans un recoin de la grotte. Elle s’accroupit dans une petite cavité pour échapper au monstre. De là elle peut tout voir sans être aperçue. La bête avance à grands pas et malgré l’épée qu’il lance sur elle, Arthur n’arrive pas à la blesser. Il crie aux chevaliers de faire demi-tour. Il ne veut pas perdre d’autres hommes dans cette bataille inhumaine.
Il ne reste plus que Merlin et Arthur face à ce monstre dégoulinant de sang. D’un coup de patte, la bête atteint Arthur qui s’effondre.
« Arthur ! » crie Merlin, mais Arthur ne répond pas…il git sur la terre, inerte.


A SUIVRE…


Salamandre  (26.06.2012 à 08:44)

Chapitre 6 – La victoire du prince

Dans la grotte 

Arthur semble être un corps sans vie, allongé sur le ventre et la tête couverte de sang.
Merlin, pensant que Jenny est partie et se croyant seul face au grand monstre, sort de ses poches le gros sel et en jette à pleines volées sur le vampire. Il fait cela par trois fois, faisant reculer le cabot sanguinaire. C’est le moment pour Merlin de dire la formule magique. Il la prononce d’une voix forte en tendant sa main vers la bête :
« Ic cume eft ton cabot vampirus ! Swa thaet ic maeg min faehth awrecan ! Nu ic lybbe ece and ic maeg raedan min burh !”
A la fin de l’incantation, le monstre s’enflamme et un grand feu le consume.


Jenny n’ose pas bouger. Est-ce bien l’homme qu’elle a épousé qui vient de tuer un monstre à coup de formules magiques ? Elle qui pensait avoir tourné le dos à la magie en s’éloignant de sa mère en est finalement très proche…
Merlin s’est précipité sur le corps ensanglanté d’Arthur. Se croyant toujours seul, il retourne le corps du prince et pose sa main sur sa poitrine en formulant une nouvelle incantation pour le guérir. Il recommence trois fois en s’aidant de l’éclair magique de ses yeux dorés mais rien n’y fait. La griffe du vampire a été trop puissante. Le prince est évanoui mais il respire encore. En relevant la tête, Merlin croise le regard bleu de Jenny. Il s’aperçoit avec stupeur que Jenny vient de découvrir qui il est réellement. Ses yeux embués de larmes le regardent avec insistance. Il lit dans le regard de son épouse une grande incompréhension.
Il se relève doucement et va vers elle. Comment va-t-elle réagir ? Il se le demande. Il ne sait plus quoi penser. Il ressent au fond de lui un mélange de soulagement et d’appréhension. Sans rien dire, il sort Jenny de la cavité où elle avait trouvé refuge et la prend dans ses bras. Jenny ne dit toujours rien. Elle étreint son époux et ne sait plus ce qu’elle doit faire.
Après un moment silencieux, les deux corps se séparent. Jenny et Merlin se regardent longuement, hésitant de l’attitude à adopter l’un envers l’autre. Finalement, Jenny esquisse un sourire et dit : « Est-ce que ça va ? »
Merlin fait oui de la tête et retourne vers Arthur. « Aide-moi, s’il te plaît Jenny. Il faut le transporter sur un cheval jusque chez Gaius. »

Jenny obéit et tous deux traînent Arthur par terre jusqu’à la sortie de la caverne. Les chevaux les attendent et sur le chemin du retour, très peu de mots sont prononcés. Jenny a choisi de ne pas parler de ce qu’elle a vu pour le moment. Merlin, ne sachant comment aborder le sujet, n’en dit rien non plus.


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Maison de Gaius

Merlin, en ouvrant la porte : « Gaius, vite ! Arthur est blessé. Il a perdu beaucoup de sang. »
« Dépose-le sur mon lit, Merlin. Comment allez-vous ?» demande Gaius au jeune couple.
« ça va » réponds Jenny, « nous n’avons rien ».
Merlin : « Le cabot sanguinaire est mort, il ne tuera plus jamais personne. »
Gaius : « Tant mieux. Fais chauffer de l’eau Jenny. »
Jenny part chercher de l’eau au puits.
Gaius : « As-tu récupéré la fiole ? »
Merlin : « Oui, je l’ai. Comment va Arthur ? »
Gaius en examinant la tête d’Arthur : « Ce n’est qu’une blessure superficielle mais l’arcade sourcilière a été coupée et cela fait beaucoup saigner. C’est ce qui a rendu le prince si faible.»
Merlin : « Bien. Sera-t-il sur pied pour la joute finale ? »
Gaius : « Je pense qu’il devrait se reposer et ne pas y aller. Mais s’il revient à lui, je crains qu’il ne m’obéisse pas… mais qu’y-a-t-il Merlin ? Tu fais une drôle de tête. »
Merlin : « Je ne sais pas de qui tient Jenny mais elle est assez insupportable. Elle nous a suivi dans la poursuite du monstre et s’est fait prendre par les gardes. Elle était dans la caverne et j’ai cru qu’elle s’était enfuie avec tous les autres quand Arthur et moi nous sommes retrouvés face au vampire. »
Gaius : « Elle était là ? »
Merlin : « Oui, cachée dans un recoin de la grotte. Quand j’ai tué le vampire dans mon incantation de feu, elle m’a vu… Quand j’ai essayé de guérir Arthur avec une formule magique, elle regardait aussi… »
Gaius décomposé : « Ce n’est pas possible… Comment a-t-elle réagi ? »
Merlin : « En silence… Elle n’en a pas parlé. Je ne sais pas ce qu’elle en pense mais elle est bizarre avec moi à présent. Je crois qu’elle a peur… »
Gaius se voulant rassurant : « Merlin, ne t’en fais pas, je vais lui parler si tu veux bien. Pour le moment, profite que Jenny sois absente pour guérir la blessure d’Arthur.»
Merlin s’exécute aussitôt. Il prononce une nouvelle formule et cette fois, la blessure se referme et le sang arrête de couler. Tout doucement, Arthur se réveille en grommelant. Jenny revient avec l’eau qu’elle verse dans un chaudron pour le faire chauffer.
Arthur : « Oh ma tête ! que s’est-il passé ? » puis se souvenant de la caverne. « Où est le monstre ? »
Gaius : « Doucement Arthur, ne bougez pas. Le monstre est mort. »
Merlin : « Vous l’avez tué Arthur. Il vous a mis un sale coup de patte mais vous avez eu le temps de l’enflammer avec votre torche. »
On frappe à la porte. « Entrez » fait Gaius. Le roi Uther entre et demande :
« Comment va mon fils ? »
« Je vais bien père, je serai sur pied pour la joute. »
Gaius intervient : « Ce n’est pas très prudent monseigneur, vous venez juste de vous réveiller… »
Arthur : « C’est mon devoir de montrer ma valeur au peuple de Camelot. Si je renonce pour une simple blessure, ils n’auront pas confiance en moi comme futur roi. » Arthur se lève en titubant.
Merlin : « Bon, je vois. Je vais vous préparer un bon déjeuner pour vous rétablir complètement. »
Jenny : « Un moment tous les deux ! Asseyez-vous monseigneur, je dois d’abord nettoyer votre front. »
Uther : « Je suis rassuré Arthur et je vois que tu es entre de bonnes mains. A plus tard mon fils. »


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La joute

Sur les bancs de la joute, Jenny a retrouvé Gwen. Les combats se suivent à la lance sur le cheval et à l’épée quand les chevaliers sont à terre. Le peuple de Camelot crie et applaudit les vainqueurs. Par moment, un combattant pique violemment son adversaire et la foule pousse des « oh » de peur.
Au bout d’une heure, Gaius vient chercher Jenny car il y a des blessés à soigner. Elle laisse son amie Gwen et rejoint les tentes où sont assis trois blessés. Elle fabrique sur place des cataplasmes d’argile qu’elle applique sur des entorses et des genoux endoloris. Elle panse les coupures et met du baume apaisant sur les plaies légères.
Au loin, on entend le brouhaha de la population. Les blessés sont soignés et Jenny accompagnée de son père sort de la tente pour assister à la fin des hostilités. Ils sont rejoints par Merlin.
Sir Léon vient de s’incliner face au chevalier de Bayard et ce dernier est en finale contre le prince Arthur. On voit le roi Uther très concentré faire un signe de la tête à son fils comme pour lui ordonner de gagner. Le visage d’Arthur reste impassible. Le prince est assis sur son cheval tenu par Merlin. Il tient dans sa main une lance et attend le signal pour foncer vers son rival. Il met la main sur son épée comme pour se rassurer puis il referme la visière de son casque d’un geste ferme. Ce n’est pas sa première finale mais à chaque fois, la peur de perdre l’étreint, il sent une oppression sur son cœur. Il ne veut pas décevoir son père, pourtant la pression est lourde sur ses épaules. Il aimerait bien être allégé mais sa destinée est de porter une armure. Alors il s’efforce de ne pas se poser trop de questions afin d’être dans le meilleur de lui pour défendre l’honneur de son royaume. Le signal vient de retentir et Arthur pense la même phrase à chaque début de combat. C’est comme un rite et une force invisible qui l’aide avant de s’élancer vers l’adversaire : « Pour l’amour de Camelot ! ».
Merlin regarde vers Arthur pour lui donner du courage mais il sent que son maître en est empli. Il voudrait lui dire un mot, le rassurer, mais il sait que c’est inutile. Alors il prie intérieurement que la victoire soit pour le prince de Camelot. Il lâche la bride du cheval et observe les faits et gestes du chevalier de Bayard. Celui-ci devrait être inoffensif pour la vie d’Arthur car la nouvelle de la mort du monstre a été annoncée à tous les villageois. Ce chevalier n’a plus les pouvoirs que lui donnait le vampire. Il a gagné tous les combats de la journée par sa bravoure mais cela suffira-t-il face à Arthur ?
Les chevaux lancés au galop se croisent et les lances se frôlent. Aucun chevalier n’a touché l’autre. Ils recommencent leur course effrénée pour la victoire et cette fois c’est le chevalier de Bayard qui touche Arthur sans toutefois le faire tomber. Arthur se ressaisit, n’entendant même plus les cris d’encouragement que lancent ses sujets. Il se concentre de nouveau pour un troisième passage. Tout se passe très vite. Sa motivation le fait renverser son rival qui tente de rester sur son cheval mais le déséquilibre est trop grand. Il perd ses étriers et tombe lourdement sur la terre.
Alors le peuple se lève et applaudit le grand vainqueur de la joute, son vaillant prince Arthur. Uther comme Morgane sont contents, soulagés. Ils sourient au fils et frère prodigue.
Merlin rit et applaudit. Gaius lui donne une tape amicale dans le dos. Puis Merlin prend Jenny dans ses bras et l’embrasse. Jenny est contente de voir Merlin heureux de la victoire d’Arthur. Secrètement, elle aurait bien aimé qu’il perde, cela lui ferait du bien pour diminuer son orgueil. Mais de voir comment Merlin prend soin d’Arthur, elle se promet de faire des efforts pour comprendre le prince et cherche une solution pour s’en rapprocher avec Merlin.
Arthur a refait deux passages pour saluer ses sujets et recevoir leurs bravos. Il revient vers les tentes et descend de son cheval que Merlin vient chercher.


choup37  (03.07.2012 à 19:24)

Chapitre 7 – Le destin de Merlin

Maison de Gaius


Après la joute, Gaius a invité Jenny et Merlin pour le souper. Gaius veut parler à Jenny pour dissiper tout malaise par rapport à la magie de Merlin.
Jenny a ressassé dans sa tête la scène où elle a vu Merlin utiliser la magie pour tuer le monstre sanguinaire et tenter de soigner Arthur. Elle a quand-même réussi à percer le mystère qu’elle ressentait si fort à propos de son mari. Ainsi, il fait de la magie au nez et à la barbe du roi Uther… Jenny tremble à l’idée que quelqu’un s’en aperçoive. Est-ce que Gaius est au courant ? Et sa mère Alice ? Elle comprend mieux pourquoi Merlin est si proche d’Arthur et comment il le protège. Elle est un peu fâchée que Merlin ne lui ait rien dit au sujet de ses pouvoirs magiques. Il devrait savoir qu’il peut lui faire confiance. Elle a assez souffert de la persécution de sa mère pour ne pas faire vivre cela aux gens qu’elle connaît et encore moins à l’élu de son cœur.
Merlin prend Jenny par la main sur le chemin qui les mène chez Gaius. Merlin se demande que pense Jenny à propos de lui et de la magie. Comme il souhaite en avoir le cœur net, il rassemble son courage et lui pose directement la question.
« Dis-moi Jenny, tu ne m’as rien dit à propos de ce que tu as vu dans la grotte. »
« Parce que j’ai peur Merlin. Tu devrais faire plus attention. Si Arthur le découvrait, comment réagirait-il ? J’imagine qu’il n’aurait plus confiance en toi et ce serait le moins pire. Si Uther l’apprend, tu finiras au bûcher. Je n’ose pas y penser. »
« Tu ne m’en veux pas de ne t’avoir rien dit ? »
« Tu aurais pu m’en parler Merlin, je suis ton épouse et tu dois avoir confiance en moi. »
« Excuse-moi Jenny, je ne voulais pas te faire de soucis. J’ai la magie depuis ma naissance. Personne ne doit le savoir. »
« Et je ne dois surtout pas en parler, n’est-ce pas ? Je me tairai Merlin, je t’aime trop pour te perdre. Mais maintenant que je sais, je pourrai t’aider davantage et je comprends mieux ton attachement à Arthur. »
« Arthur a un grand destin et je dois l’accompagner. C’est aussi ma destinée, nous sommes liés. Sans moi, il ne pourra pas monter sur le trône qui lui revient. Et puis je n’utilise la magie que pour le Bien. »
« Je comprends. » dit tout bas Jenny en arrivant sur le seuil de la porte de Gaius.
Merlin est rassuré et se sent mieux même s’il ne va pas révéler à Jenny le lien qui l’unit au grand dragon. Ce n’est pas la peine de lui faire peur davantage.
« Bonsoir les enfants, asseyez-vous et goûtez le fameux potage que je vous ai préparé.»
Gaius scrute les visages de Jenny et Merlin pour sentir l’ambiance. Il trouve Merlin bien détendu et s’en étonne.
Merlin tout fier : « Ne vous inquiétez pas Gaius, j’ai parlé à Jenny. Elle sait tout pour la magie. »
Jenny : « Parce que tu le savais aussi père ? Si je comprends bien, tout le monde était au courant sauf moi… »
Gaius : « Tout le monde ne le sait pas voyons. Il n’y a que moi qui suis dans la confidence, Hunith et sire Lancelot. Personne n’a jamais divulgué ce secret. Jenny, je compte sur toi pour veiller à ce que Merlin soit prudent. Il ne doit utiliser la magie que pour le Bien et ce qui est utile. »
Jenny : « J’y veillerai comme Merlin veille sur Arthur. Je te le promets.»
Gaius : « Alors j’ai confiance… Mangeons maintenant avant que ce ne soit froid. »

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Les semaines et les mois passent au Royaume de Camelot durant lesquels Jenny soutient davantage Merlin dans la protection qu’il apporte à Arthur. Concrètement, c’est elle qui nettoie l’armure et cire les bottes du prince que Merlin rapporte à la maison. Arthur n’en sait rien mais ainsi Jenny apporte une contribution qui allège les corvées de Merlin. A l’occasion, elle passe aussi à la blanchisserie du château récupérer les vêtements d’Arthur. Ainsi elle croise fréquemment Guenièvre dans les couloirs et leur amitié s’accroit au fil du temps.
Depuis que Gwen et Arthur se sont fait surprendre par Uther et Morgane, Jenny a compris jusqu’où pouvait aller Morgane pour prendre la place du prince sur le trône. Morgane n’aurait pas hésité à tuer Guenièvre et c’est aussi la mort qu’elle souhaite pour Arthur. Jenny a lu dans le regard de Morgane cette méchanceté sournoise et ce sourire narquois. Elle s’en méfie comme de la peste et craint aussi beaucoup pour Merlin. Enfin, heureusement que ce vieux sorcier à la barbe blanche est venu à la rescousse pour innocenter Gwen d’un sortilège qu’elle n’avait pas commis.
Merlin se confie à Jenny à présent et lui dit sa difficulté à se faire comprendre d’Arthur. Il ne lui a jamais dit que le vieux sorcier et lui ne faisait qu’un ni qu’il était devenu dragonnier à la mort de son père. Il ne veut pas rajouter de l’inquiétude à son épouse et préfère lui cacher certaines choses. Merlin pense qu’elle en sait suffisamment et il peut lui faire confiance. Quelquefois, il se surprend à penser à leurs futurs enfants. Il se demande si ceux-ci pourront avoir des dons de magie.

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Maison de Merlin

Ce matin, dans le lit, Merlin et Jenny se serrent comme d’habitude, emmitouflés dans les draps blancs et sous une chaude couverture. Merlin a passé son bras autour du cou de Jenny qui se blottit contre lui. Un rayon de soleil filtre à travers la fenêtre de la chambre et vient caresser les cheveux blonds de Jenny. La clarté matinale emplit la pièce d’une blancheur incandescente. Jenny, dans un souffle léger, rompt le silence.
« Merlin, penses-tu qu’Arthur pourrait comprendre ta magie ? »
« Je ne sais pas Jenny. Ton père Gaius est réticent à l’idée qu’il pourrait savoir. Je ne sais pas s’il peut comprendre. »
« La magie l’a pourtant sauvé bien des fois. C’est dommage qu’il ne reconnaisse pas en toi un ami bien plus grand qu’il ne peut imaginer… »
Merlin dépose un tendre baiser sur le front de Jenny, songeuse. Puis changeant de conversation, Jenny lance d’une pensée malicieuse :
« Est-ce que tu crois que Gwen et Arthur puissent passer des nuits ensemble tout comme nous ? »
« Non, ils ne le peuvent pas. Ils n’ont pas notre chance. Cela n’a pas que du bon d’être prince… »
« Ce pauvre Arthur est bien en peine… Entre un père tyran et sa pupille détestable, il n’a même pas la joie de vivre son amour au grand jour…Quand j’y pense, je comprends mieux son sale caractère. »
« Oui, et c’est moi qui en fait les frais ! »
« Mon pauvre chéri ! Heureusement que je suis là pour te consoler… » s’écrie Jenny en déposant un baiser dans le cou de Merlin.
Puis tous deux se lèvent dans la joie d’une belle journée en perspective.

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Appartements d’Arthur

« Merlin ! » crie Arthur depuis ses appartements.
« Voilà, j’arrive » réponds son serviteur en marchant rapidement.
« Qu’est-ce qui s’est passé ici ? » demande Merlin en regardant le désordre dans la chambre du prince. Toutes les armoires ont été vidées de leur contenu qui s’étale par terre à différents endroits de la pièce.
« Mon père vient de faire fouiller ma chambre. Et maintenant tu as du travail pour tout ranger. »
« Je vois… Heureusement que je n’avais pas d’autres occupations aujourd’hui… Enfin, si je peux avoir une explication, je comprendrai mieux ce qui vaut tout ce dérangement. »
« Mon père croit que je suis ensorcelé et les gardes cherchent une amulette qu’ils n’ont toujours pas trouvée. »
« Et qu’est-ce qui fait croire à votre père que vous êtes ensorcelé ? Je ne vois rien de changé chez vous, toujours cette arrogance et cette impolitesse ! »
« Merlin ! Je ne t’ai pas appelé pour entendre tes sornettes mais pour ranger mes armoires. Mon père s’est mis en tête de me faire épouser Aliénor, la fille du roi Carléon et de la Reine Annis et comme j’ai refusé, il pense que ma désobéissance vient forcément d’un sort. »
« Si la fille de la Reine Annis ressemble à sa mère, elle doit être bien belle et très intelligente.»
« Mais elle ressemble à son père, on voit bien que tu ne la connais pas. Un vrai garçon manqué… »
« Evidemment… puis tout bas : elle ne doit pas être aussi bien qu’une servante nommée Guenièvre… »
Arthur impatient : « Merlin, tu me fatigues. Dépêche-toi de finir ma chambre, je pars entraîner les chevaliers. »

A SUIVRE…


Salamandre  (10.07.2012 à 13:04)

Chapitre 8 – L’intoxication au poison


Village de Camelot


Jenny et Gaius sont occupés à préparer des potions et à les ranger sur les étagères. Gaius doit rendre visite au forgeron dont la femme vient de tomber malade.
« Jenny, veux-tu m’accompagner chez le forgeron ? Nous pourrons voir ensemble le cas de cette femme. »
« Très bien papa, je suis impatiente d’apprendre à guérir les maladies. »
Sur le chemin qui les conduit chez le forgeron, Gaius et sa fille saluent les villageois qu’ils croisent. Tous les gens sont affairés à leurs besognes quotidiennes, balayant devant leurs maisons. Comme c’est un jour de marché, les commerçants ont installé leurs marchandises dans la rue principale. Les étals de céréales, de légumes et de fruits, d’épices et de miel rivalisent de couleurs avec les marchands de tissus.
Une vieille femme s’approche de Gaius et le tire par la manche. « Médecin ! Mon mari vient de tomber malade, il a des convulsions et a du mal à respirer. »
Gaius : « Je vais venir madame mais je dois d’abord aller voir une patiente. Où habitez-vous ? »
La vieille femme lui montre une ancienne bâtisse tout au bout de la rue.
Chez le forgeron, Jenny et Gaius sont conduits dans la chambre où est alitée Mary sa femme. Elle semble ne plus pouvoir bouger hormis des sursauts de convulsion et sa respiration se fait difficilement.
« Cela ressemble aux symptômes décrits par la vielle femme » se dit Gaius.
Gaius observe ses yeux, lui fait tirer la langue qui est irritée et prends son pouls qui est très faible. Mary transpire beaucoup. Son front est brûlant et son teint est bien pâle.
« Comment est-ce arrivé ? » demande-t-il au forgeron.
Pendant ce temps, Jenny éponge le front de Mary avec un tissu qu’elle a plongé dans de l’eau fraîche.
Le forgeron : « C’est venu d’un seul coup. Nous étions à table et soudainement, Mary s’est effondrée en se tenant le ventre. Je l’ai allongée aussitôt et depuis elle ne peut plus rien avaler. Elle parle difficilement et souffre de violentes douleurs au ventre. Elle a vomi plusieurs fois. »
« C’est étrange » répond Gaius. « Dites-moi ce qu’elle a mangé et bu au repas. C’est peut-être une intoxication. »
« Nous avons mangé une soupe de choux au lard avec du pain de seigle. L’eau que nous avons bue provient du puits. Et j’oubliais… elle a bu juste un peu de vin de gentiane qu’un nouveau marchand de Camelot nous a offert.»
« Avez-vous pris la même chose ? »
« Oui, sauf le vin. »
« Bon…. » réfléchit Gaius. « Je vais lui faire boire une potion à base de lait d’ânesse et de sirop de guimauve macéré dans de l’huile d’olive, ce qui réduira ses fièvres et surtout fera passer le poison car cela m’a tout l’air d’un empoisonnement... Je vous laisse un flacon et vous lui donnerez dix gouttes le matin, le midi et le soir. Nous repasserons ce soir prendre de ses nouvelles. Si vous voyez que son état ne s’améliore pas d’ici deux heures, préparez-lui un bain tiède. »
« D’accord, merci Gaius. »
« J’emmène un morceau de pain et votre vin de gentiane pour les analyser. Soit le pain est trop ergoté, soit le vin de gentiane n’est pas à la gentiane mais je dois vérifier. »
Le forgeron, un peu rassuré quant à l’état de sa femme, laisse partir Gaius et Jenny puis retourne à ses occupations à la forge.
Chez la vieille femme, le scénario est le même. Son mari Victor souffre de la même maladie que Mary. Il tremble de fièvre et son teint n’indique rien de bon. Gaius lui donne un remède identique. Cela lui a pris après avoir déjeuné d’une soupe de navets et de pain de seigle. Il a aussi bu un verre de vin de gentiane qu’un inconnu lui a donné. Gaius et Jenny prennent congé de ces villageois et emportent un peu de ce pain et de ce vin pour les examiner.
Sur le chemin du retour, ils sont accostés par plusieurs passants se plaignant des mêmes maux. Arrivés chez Gaius, ils s’empressent de disséquer le pain et le vin. Jenny devient laborantine pour l’occasion. Elle distille le vin de gentiane qu’elle a versé dans des récipients de verre et Gaius vient respirer son odeur au-dessus des éprouvettes. Il est arrivé que par erreur, on confonde l’hellébore blanc avec de la grande gentiane, ce qui ne produit plus du tout le même effet. L’hellébore blanc ou vératre est une plante dangereuse qui s’emploie surtout pour la chasse comme poison de flèche. Pris à haute dose, cela provoque des hallucinations et la plante devient mortelle.
Gaius a justement dans ses placards du vin de gentiane. Il va le chercher pour le comparer à celui que les habitants de Camelot ont bu. L’odeur est différente mais la couleur est identique. Il est certain que s’il y a eu erreur de plante macérée dans le vin, comme de l’hellébore au lieu de la gentiane, les symptômes des malades correspondent à des vomissements et des convulsions. Il faut être sûr que ce vin est bien à base de gentiane. Par chance, un restant de fleur flotte à la surface du vin recueilli chez Victor. Jenny la prend avec une pince et la dépose sur un linge. Dans l’herbier qu’elle consulte, elle va pouvoir vérifier avec la forme du pétale à quelle plante il appartient. En regardant à la loupe, Gaius peut déclarer avec certitude: « C’est un vin d’hellébore : il est empoisonné…mais ce qui m’étonne, c’est que cette plante n’est pas très répandue par ici ».


Il faut retrouver la mystérieuse personne qui a distribué ce vin gratuitement aux habitants. Cela sent la préméditation d’épidémie.
Quant au pain de seigle, Gaius le coupe en petites tranches et s’aperçoit qu’il contient trop d’ergots. La récolte de céréales a été trop faible cette année et en cette époque de disette, les villageois n’ont pas assez broyé la céréale et ont laissé les ergots pour avoir suffisamment à manger. Ce qui provoque des maux gastriques, des convulsions et peut aller jusqu’à des hallucinations. Gaius explique tout cela à Jenny. Les symptômes sont pratiquement les mêmes que pour l’ingurgitation de la plante incriminée.
Gaius demande à sa fille de préparer d’autres potions de lait d’ânesse, d’huile d’olive et de sirop de guimauve. « Cela empêchera l’effet du poison et remettra les gens sur pied. Pour les cas trop graves, en supplément des remèdes, un bain d’eau tiède s’avèrera plus efficace. Nous avons là deux cas d’intoxications. Il faut prévenir d’urgence la population. »
« Mary semble avoir été intoxiquée par le pain de seigle plus que par le vin mais le pain de Victor ne contient presque pas d’ergots. Il ne peut pas avoir été victime d’empoisonnement par le seigle. »
Tandis que Jenny remplit les flacons des potions d’antidote, Gaius se prépare à sortir pour éclaircir le mystère du vin de gentiane. Il souhaite obtenir plus de preuves avant d’avertir le roi Uther. Il est dommage que Merlin ne soit pas rentré car il aurait bien besoin de son aide. Jenny termine son ouvrage et emplit son panier avec les remèdes huileux. Tous deux rencontrent dans les rues de Camelot de nombreux villageois qui se tiennent le ventre, pliés en deux. Certains salivent énormément. Près du puits, un vieil homme s’est effondré et après plusieurs soubresauts convulsifs, il s’immobilise. Gaius vient tâter son cou et découvre que le pauvre homme vient de trépasser. Jenny interroge les gens, allant de maison en maison. Certains n’ont pas mangé de pain de seigle ni bu le vin de gentiane et sont en parfaite santé. Ceux qui montrent des troubles respiratoires ou convulsifs ont tous étanché leur soif avec ce fameux vin offert par ce nouvel arrivant à Camelot.
Jenny distribue ses remèdes tandis que Gaius la rejoint. Il a interrogé la population et en arrive à la même conclusion de Jenny. Cette épidémie d’empoisonnements ne peut pas venir que du pain mais plus sûrement du vin de gentiane. Une jeune villageoise fait la description du nouveau marchand qui pour vanter les mérites de son produit, en a offert de multiples échantillons. C’est un jeune homme brun aux cheveux longs, vêtu d’habits neufs avec pour signe particulier, le fait d’être boiteux.

Château de Camelot

Gaius et Jenny se rendent à présent au château pour demander audience au roi. Ils espèrent que le vin n’ait pas fait son entrée à la cour.
A l’intérieur du château, en montant les marches de pierre, le père et sa fille découvrent avec stupeur des gardes par terre, bavant et vociférant des paroles incompréhensibles. Ils sont en délire.
« Comment se fait-il que personne n’ait encore rien remarqué ? » se demande Gaius.
Passant devant les appartements d’Arthur, Jenny ne peut pas s’empêcher de frapper pour vérifier que Merlin, bien qu’il ne boive pas habituellement, n’ait pas goûté ce vin maudit. Jenny frappe et Merlin vient ouvrir.
« Jenny, que me vaut ce plaisir ? »
Gaius et Jenny lui expliquent alors la situation difficile dans laquelle se trouve Camelot.
Merlin blêmit car non seulement, il a vu les gardes boire en riant mais il est sûr que le vin va être amené à la table du roi et du prince. Il y a plusieurs bouteilles en cuisine qui ont été préparées pour le souper. Merlin se met tout à coup à bafouiller et sa respiration se fait haletante. Il a du mal à s’exprimer et Jenny prend peur. Il dit qu’il a dû goûter ce vin avant Arthur et qu’il comprend mieux maintenant pourquoi il ressent un malaise. Voyant son état, Jenny lui faire boire sa potion et lui demande de rentrer à la maison se reposer le temps que le remède fasse son effet. Merlin, n’étant plus en état de discuter, obéit.
Dans la salle du trône sont présents Arthur et les chevaliers, Morgane et Guenièvre. Uther est assis sur son trône et écoute avec attention les dires de Gaius.
« Parlez Gaius » prononce Uther avec fermeté.
Gaius raconte sa visite chez les malades puis le résultat de ses recherches. Il fait la description du jeune homme qui a donné le vin empoisonné.
« Pensez-vous que ce vin ait pu être frelaté avec de la magie ? »
« Cela se peut » répond Gaius « Pour en être certain, il faut trouver cet homme. Le vin n’a pas pu être fabriqué à Camelot avec cette plante, soit il provient d’une lointaine région, soit il a été fait par magie. Mais ce qui est sûr, c’est que quelqu’un cherche à nuire au royaume de Camelot en affaiblissant ou pire en décimant la population. Si nous ne l’arrêtons pas à temps, il cherchera à vous tuer monseigneur ainsi que votre fils, le prince Arthur. »
Uther acquiesce, anxieux.
« Arthur, rassemble tes hommes et ramène-moi cet individu. »
« Bien père, nous partons tout de suite. »
Les gens de la cour se dispersent et chacun retourne à ses occupations. Le vin sera saisi et personne ne pourra plus le boire. Par chance, Uther et Arthur n’ont pas encore eu le temps d’y goûter. Par chance aussi pour Arthur, Uther a oublié son idée de le marier avec Aliénor devant cette nouvelle urgence.
Dans les couloirs du château, Arthur et ses chevaliers passent devant Gaius et Jenny en marchant vite. Arthur s’arrête et se tournant vers Jenny :
« Mais au fait, où est Merlin ? »
« Je suis désolée monseigneur, mais par ses fonctions de serviteur, Merlin a été obligé de boire le vin qui vous était destiné, ce qui fait qu’il est souffrant. »
« Bon, j’en suis désolé également, faites en sorte qu’il recouvre rapidement ses moyens. »
Arthur n’en dit pas plus, il est sincèrement ennuyé que Merlin se soit empoisonné à sa place.
« Je le soigne et il sera sur pied demain. Il n’en a pas bu suffisamment pour être mourant. »
« J’en suis ravi » déclare Arthur.
Arthur, les chevaliers et tous les gardes encore vaillants, fouillent toutes les habitations de Camelot ainsi que la forêt avoisinante. Ils recueillent toutes les informations utiles à leur recherche concernant le suspect. Personne ne le connaissait mais pourtant tout le monde a accepté sans méfiance le vin qu’il donnait.
A la fin de cette journée de recherche, l’individu n’a pas été trouvé et Arthur rentre bredouille au château. Uther lui demande de continuer ses investigations jusqu’à la nuit. Arthur retourne dans la cité basse et repasse le village au peigne fin avec sa garde.

A SUIVRE…


Salamandre  (17.07.2012 à 22:21)

Chapitre 9 – La remplaçante de Merlin

Maison de Merlin

Malheureusement, Arthur et ses chevaliers ne trouvent pas la trace de l’empoisonneur décrit par les villageois malgré des heures de recherche. Il doit être bien loin à présent. Qui peut bien encore en vouloir à Camelot, se demande Arthur. Est-ce encore un mauvais coup de Cenred ? Il irait bien le voir pour s’en assurer. Fatigués, Arthur et son équipe sont rentrés se coucher et reprendront la traque au matin.
Arthur a demandé à son père Uther la permission d’inspecter le royaume de Cenred et le roi a accepté. Il faut à tout prix retrouver le malfaisant et protéger Camelot. Arthur espère que Merlin sera bien remis pour l’accompagner.
Quand Jenny rentre fourbue le soir, elle trouve Merlin allongé sur le lit. Il transpire et quelques soubresauts le font tressaillir. Jenny est inquiète mais le cache en plaisantant.
« Alors comme cela, tu n’as rien trouvé de mieux pour ne pas aller                 travailler ? »
« J’aimerais bien mais je t’assure que je ne suis pas au mieux de ma forme. Pourtant, je dois absolument être près d’Arthur demain matin. Tant que l’empoisonneur n’a pas été attrapé, il peut encore frapper. »
« En attendant, reprend trois gorgées d’antidote, j’ai l’impression que tu as abusé du vin… »
« C’est un peu vrai. D’habitude, je n’en bois qu’une gorgée mais comme j’avais soif, j’en ai pris plus que de raison. Maintenant, j’en paye le prix… »
« Tu aurais dû étancher ta soif avec de l’eau Merlin, tu sais bien que tu ne tiens pas l’alcool, alors si en plus il est empoisonné ! »
Jenny embrasse Merlin et dépose doucement un linge mouillé sur son front.
« Je vais te préparer un bain d’eau tiède. Rien de tel pour te remettre. »
« Très bien. Pour une fois que ce n’est pas moi qui prépare le bain ! »

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Chambre d’Arthur

Arthur s’est emmitouflé dans ses couvertures et a mis sa tête sous l’oreiller, espérant gagner quelques minutes de sommeil. Il était tellement fatigué la veille qu’il est monté se coucher tout de suite après le souper. Après l'histoire d'Aliénor qu'il devait épouser et maintenant l'empoisonneur, cela fait beaucoup de soucis. Il a mal dormi : il pensait à Cenred et à l’empoisonneur mystérieux. De plus, voilà au moins une heure qu’il a des crampes d’estomac et sa langue, brûlante, s’est comme engourdie.
Dans la chambre, il entend un vacarme impossible et se dit que dès qu’il sera bien réveillé, Merlin entendra parler du pays… Qu’est-ce qu’il lui prend de faire un tel remue-ménage ? Des bruits de ferraille tintent comme des cloches, des portes d’armoire s’ouvrent et se referment, des pas rapides, des frottements, qu’est-ce que Merlin a mangé ce matin ?
Le moment tant redouté arrive. Il entend la fenêtre s’ouvrir et s’attend déjà à être aveuglé par la clarté du soleil. Il n’a pas encore entendu son prénom, ce qui est étrange de la part de Merlin, lui qui se fait un malin plaisir à l’appeler à tue-tête le matin.
Arthur se décide tout de même à sortir la tête de dessous les draps. Il crie :
« Mer…… » mais ne finit pas le nom de son serviteur. « Jenny ! mais où est Merlin ? » interroge Arthur.
« Malheureusement, Merlin est encore souffrant et j’ai presque dû l’attacher sur le lit pour l’empêcher de venir. »
Arthur qui ressentait le besoin de se soulager en hurlant après Merlin, fait une moue de déception.
« Qu’est-ce que c’était que tout ce raffut ? »
« J’ai préparé vos habits, rangé vos armoires, nettoyé votre armure, mis la table pour votre petit déjeuner, le temps que vous émergiez de votre sommeil… »
« Ah oui ? »
« Cela fait bien une heure que je vous attends, monseigneur… je vous signale que tout le monde est levé au château depuis un moment. »
Arthur sent monter en lui une colère qu’il va avoir du mal à réprimer. Pour qui se prend cette Jenny, à lui faire la morale? Déjà qu’il subit les moqueries de Merlin, ce n’est pas pour se faire commander par sa femme.
Il tente de parler mais soudain de violentes nausées le prennent et le contraignent à vomir sur le sol tout son souper de la veille.
Jenny, surprise, n’a pas eu le temps d’amener une bassine. Elle court la chercher et la pose au pied du lit du prince qui vomit encore triples boyaux.
« Me voilà bien » pense Jenny « je comprends ce que doit endurer Merlin, vraiment cet Arthur, c’est un phénomène.. »
« Est-ce que ça va monseigneur ? »
Arthur ne peut pas répondre tellement il a des hauts le cœur. Cette Jenny a l’air aussi dégourdie que son mari, pense Arthur. Lui demander si ça va alors qu’il est incapable de maîtriser son corps. Et ce Merlin qui n’est pas là…
Jenny court chercher de l’aide chez Gaius, s’apercevant que le prince a dû être empoisonné lui aussi. Elle prend un flacon d’antidote en racontant à son père l’état d’Arthur. Gaius la suit et sur le chemin elle lui dit que Merlin est encore trop faible pour se lever. Ils croisent Guenièvre et Jenny lui demande de venir les aider à soigner Arthur.
Dans la chambre d’Arthur, Jenny se sent soulagée par la présence de Gwen. Elles aident le prince à se rallonger dans le lit et placent des oreillers sous sa tête. Il n’a plus de nausée mais sa pâleur ne les rassure pas. Jenny lui fait boire sa potion en lui expliquant que cela va l’aider à guérir. Il tente de protester mais Jenny ne le laisse pas parler. Dès qu’il a ouvert la bouche elle a versé le liquide. Gaius lui prend le pouls et met la main sur son front. Il lui fait tirer la langue. Enfin le médecin appuie ses mains sur le ventre du prince pour savoir à quel organe se tiennent les douleurs. C’est l’estomac qui réagit à la pression. Arthur a bel et bien été empoisonné et c’est une chance qu’il ait vomi.
« Jenny, prépare-lui un bain d’eau tiède » commande Gaius.
« Bien papa. Peux-tu m’aider Gwen ? »
Gwen fait oui de la tête et toutes deux s’en vont chercher de l’eau quand Uther et Morgane entrent dans la chambre pour prendre des nouvelles d’Arthur.
« Comment vas-tu ? » demande Uther à son fils.
« Bien mieux. Je suis désolé père, mais je n’ai pas pu partir pour le royaume de Cenred. »
« Ce n’est pas grave, l’essentiel est que tu sois vivant. Repose-toi Arthur. Gaius, quel poison a-t-il avalé ? »
« Je ne le sais pas encore monseigneur. Avez-vous bu du vin au souper ? »
« Je n’en ai pas bu hier soir. Arthur en a pris mais c’était le même alcool que d’habitude. »
« Si vous permettez, je vais l’examiner. Il semble que quelqu’un ait versé du poison dans le vin. L’empoisonneur a un complice à Camelot et nous devrions trouver ce traître avant qu’il ne parvienne à son but. »
« Vous avez raison Gaius. Je vais commander aux chevaliers de surveiller les cuisines et de contrôler tous les sujets. »
Arthur sombre dans un demi-sommeil. Il entend vaguement son père et son médecin s’entretenir de ces faits.
Morgane se tient près du lit et le regarde. C’est elle qui a versé le poison dans son vin. Elle sourit et pense à sa sœur Morgause qui est à l’origine de cette affaire. Avec Cenred, ils ont imaginé ce scénario d’affaiblir la population par le poison d’hellébore afin de prendre le contrôle de Camelot. Morgane se dit que le prince Arthur étant invalide, Cenred et son armée n’auront aucun mal à s’emparer de la cité. Ensuite ils trouveront bien le moyen d’échapper à la vigilance des gardes pour empoisonner Uther. Ainsi elle pourra enfin monter sur le trône qui lui revient.
Uther et Gaius sortent de la chambre en laissant Morgane qui leur fait signe qu’elle va veiller sur Arthur. Uther est rassuré mais Gaius est inquiet. Il aimerait bien que Merlin soit guéri. Jenny et Gwen reviennent avec des seaux d’eau chaude. Elles versent ensemble l’eau dans le baquet pour Arthur puis Jenny garde un peu d’eau pour aller nettoyer le parquet sali par le prince ce matin.
Morgane prend congé d’Arthur et en s’en allant croise Jenny qui lui assure en souriant : « Ne vous inquiétez pas Dame Morgane, je vais bien soigner le futur roi de Camelot et il sera très vite sur pied.»
Morgane répond par un sourire forcé et demande « Et Merlin est-il souffrant ? Je ne l’ai pas vu aujourd’hui. »
« Il a pris du poison lui aussi mais je le soigne. Il devrait aller mieux d’ici demain. »
Morgane s’en va en jubilant intérieurement de savoir Merlin atteint par le poison.
« Votre bain est prêt monseigneur » déclare Jenny. « Pouvez-vous vous lever ou voulez-vous que Gwen et moi vous aidions ? »
« Ça ira très bien » répond Arthur qui ne voudrait pour rien au monde avoir besoin de filles à ce moment-là.
Gwen lui approche des serviettes et l’aide tout de même à se lever. Il titube un peu mais sent qu’il peut tenir. Il remercie Gwen et Jenny qui le laissent à son intimité.
« Jenny, n’oubliez pas de dire à Merlin de revenir ! » trouve-t-il encore la force de crier.
Jenny soupire et ne répond pas.

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Forêt de Camelot

Pendant ce temps, Morgane a pris son cheval blanc et traverse les bois au galop. Elle va rejoindre Morgause sur les terres du royaume de Cenred.
Près d’un chêne centenaire, Morgause fait les cent pas en attendant sa sœur. Ses pensées l’obsèdent. Est-ce que l’opération « poison » a bien fonctionné comme prévu ? Si tel est le cas, Camelot va bientôt plier et se rendre aux soldats de Cenred. Morgane n’aura plus qu’à s’asseoir sur le trône et la puissance sera dans leurs mains. Morgause jubile à cette idée.
Elle entend un bruit de galop et aperçoit Morgane qui arrive jusqu’à elle. Morgane, leste et souple, descend du cheval et vient vers elle. Elle vient le visage fermé.
Puis Morgane arrive devant Morgause et là son visage s’illumine d’un grand sourire. Le pari est réussi. Morgane confirme que la cité de Camelot est en proie à une épidémie d’empoisonnement. Merlin est malade et Arthur lui-même est affaibli. Pour la brune et la blonde, ce n’est plus qu’une question d’heures pour que le royaume de Camelot leur appartienne. Morgause embrasse sa sœur et la félicite d’avoir échappé à la vigilance des gardes en versant le poison dans le vin royal.
Morgane regrette que le poison n’ait pas été mortel pour le prince Arthur mais promet à sa sœur de ne pas le rater la prochaine fois. Elle n’ose pas dire à sa sœur que la femme de Merlin la dérange car elle ne saurait expliquer pourquoi. Après tout, ce n’est pas une magicienne.
« Va-t-en maintenant » dit Morgause « Il ne faut pas qu’Uther s’aperçoive de ton absence. »
« Bien sûr » répond Morgane. « Je ne veux pas manquer le moment de la chute d’Uther ».
« Je dois aller rejoindre Cenred afin qu’il prépare ses hommes pour l’assaut final. Au revoir petite sœur. »
« Au revoir Morgause, à très bientôt. »

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Chambre d’Arthur

Le prince Arthur commence à se sentir bien mieux. Le bain a fait son effet et après avoir passé ses vêtements, il s’assied à son bureau car il doit rédiger un rapport sur la chasse à l’empoisonneur. Il n’est pas encore suffisamment rétabli pour aller chez Cenred. Il attend le retour de Merlin et ils partiront demain dès l’aube.
On frappe à sa porte.
« Oui, entrez » fait Arthur.
« Monseigneur, je vois que vous allez bien mieux. Vous avez meilleure mine. »
« Grâce à vous, Jenny. Avez-vous prodigué les mêmes soins à votre mari ? »
« Oui bien sûr. Merlin va mieux et sera de retour d’ici une heure. »
« J’en suis heureux. Les chevaux n’ont pas été brossés et mes bottes n’ont pas été nettoyées. »
« Je peux m’en occuper si vous voulez. Je ne veux pas que Merlin se fatigue maintenant qu’il se remet doucement. Je suppose que vous êtes de cet avis. Si vous voulez qu’il vous accompagne demain, il doit être en forme. »
« Bien entendu Jenny. Je croirais l’entendre. Vous pouvez emporter mon armure avec mes bottes et me les rapporter ce soir? »
« A part cela et les écuries, y-a-t-il autre chose dont vous ayez besoin ? »
« Ce sera tout pour vous. C’est de Merlin dont j’ai besoin… »
« Il vous manque à vous aussi ? »
« Non ! Euh…Disons que ce n’est pas le meilleur serviteur des cinq royaumes mais il m’est quand même utile…et…il y a certaines choses dont j’aimerais parler avec lui. »
Arthur se sent confus. En réalité, il sent bien que Merlin commence à lui manquer, il aimerait se confier et lui demander son avis. Même si Gwen et Jenny se sont occupées de lui, il y a des choses qu’il ne peut pas dire à des servantes. Il n’y a que Merlin qui puisse vraiment le comprendre.
« Je comprends, même si vous ne voulez pas l’avouer, que Merlin est un peu plus que votre serviteur. Il est aussi un ami fidèle et vous pouvez avoir confiance en lui. A votre place, je ne m’appuierais sur personne d’autre, même pas la pupille de votre père, si je peux me permettre. »
Jenny a hésité avant de dire cette dernière parole mais elle n’a pas résisté. Arthur est étonné et son visage exprime l’incompréhension.
« Eh bien vous ne manquez pas de toupet. C’est Merlin qui vous enseigne ce franc-parler ? Morgane est comme ma sœur et je lui fais entièrement confiance. Je ne comprends pas vos insinuations. »
Jenny n’insiste pas, comprenant que c’est inutile de discuter.
« Je vous prie de m’excuser prince Arthur, je ne sais pas ce qui m’a pris… » bafouille-t-elle.
« Sans doute l’esprit de Merlin qui agit à travers vous ! » répond Arthur.
Elle emporte les affaires d’Arthur et prend congé du prince.

Finalement, le prince Arthur qu’elle trouvait trop arrogant commence à l’attendrir. Elle voit bien qu’il est complètement berné par Morgane et il ne s’en aperçoit même pas. Elle souhaite qu’il puisse bientôt trouver un réconfort dans la présence de Gwen à ses côtés quand il aura pu écarter Aliénor de son chemin. Un peu de tendresse adoucirait son cœur. En le voyant tout à l’heure assis à son bureau elle a eu envie de le prendre dans ses bras comme elle aurait enlacé son frère si elle en avait un… sauf que le caractère du prince ne s’y prête vraiment pas.


A SUIVRE…


Salamandre  (24.07.2012 à 08:10)

Chapitre 10 – La bataille de Cenred

Château de Camelot

Dans les couloirs du château, Jenny croise Merlin qui vient reprendre son service.
« Dis donc Merlin, il n’est pas facile ton Arthur…Je n’ai même pas réussi à lui faire passer ses caprices ! »
Merlin rit et dit : « Tu vois ma chérie ce que je dois souffrir avec lui ! C’est pour cela que j’ai besoin d’un câlin avant d’aller le voir… »
Jenny ne se fait pas prier, elle pose armure et bottes par terre puis serre son époux dans ses bras. « Bon courage Merlin ! A plus tard.»
« A plus tard. Je t’aime. »
« Je t’aime aussi. »

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Château de Cenred

« Etes-vous prêt Cenred ? »
« Je le suis. Moi et mon armée, nous attaquerons demain. »
« Camelot est affaibli Cenred, il serait plus judicieux de faire tomber le royaume dès cette nuit. »
« Vous être sûre Morgause ? »
« Oui, voulez-vous toujours faire ce que je demande ? »
« Avec plaisir. »
« Alors partons dès maintenant. Ma sœur Morgane m’a confié qu’Arthur était affaibli mais que les soins qui lui ont été donnés par la femme de Merlin l’ont presque guéri. Il s’apprête à quitter Camelot à l’aube pour votre royaume. »
« Votre plan est donc de ne pas lui laisser le temps de réagir. »
« Tout à fait ! »
« Excellente idée Morgause. Je rassemble mes hommes et nous partons ce soir. »
« Très bien. Je me réjouis d’envahir Camelot dans la nuit. Demain sera un nouveau jour. »

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Camelot

Le soir vient de tomber sur Camelot et la fraîcheur tombe sur les épaules de Merlin. Il rentre chez lui après une journée éprouvante. La nuit sera courte car dès l’aube, il partira avec Arthur vers le royaume de Cenred pour mettre fin aux agissements de l’empoisonneur. De plus, il veut absolument consulter l’avis du grand dragon pour savoir comment retrouver l’empoisonneur. Ses pas se font rapides dans les rues de la cité. Il commence à pleuvoir et le clapotis de l’eau résonne sur la terre battue et sur les toits. Dans sa poche il a mis un petit bouquet de fleurs pour l’offrir à sa bien-aimée.
Arrivé à sa maison, il entend Jenny chanter et cela le fait sourire. Il ouvre doucement la porte et se plante derrière elle sans qu’elle se soit aperçue de son arrivée. Il met ses mains sur les yeux de sa femme qui reconnaît son mari. Elle s’appuie contre lui, il enlève ses mains et l’embrasse dans le cou. Elle se retourne en riant et Merlin lui présente les fleurs.
« Oh merci mon amour. Elles sont magnifiques ! »
Jenny prend un vase et verse de l’eau pour y mettre les fleurs. La maison sent l’odeur du repas et Merlin hume ce parfum qui lui donne faim.
« Assied-toi et repose-toi. Je t’ai préparé ton potage préféré. »
« Super ! Ça a l’air très bon. »
Tous deux mangent en se racontant les histoires de la journée puis, tombant de sommeil, ils vont se coucher.

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La nuit tombée, les soldats de Cenred qui s’étaient cachés dans la forêt en attendant la fin du jour, s’approchent de Camelot en rangs serrés. Commandés par Cenred à cheval, ils marchent au pas et le bruit de leurs bottes résonnent dans les bois. Ils ont pour mission de tuer tous ceux qu’ils rencontrent sur leur chemin. Ils devront s’en prendre aux villageois afin de démunir complètement Uther, Arthur et le royaume de Camelot. Ils se rapprochent de la cité et entrent dans les rues. Ils égorgent les gardes et pénètrent dans les maisons, tuant au hasard de leurs épées tranchantes les gens endormis dans leurs lits. Des cris de douleur et d’effroi retentissent au fur et à mesure de leur avancée sanglante.
Jenny et Merlin se réveillent en sursautant en entendant les cris de Camelot. Ils se lèvent et sortent de leur chambre quand ils voient la poignée de la porte de leur maison s’actionner sous la pression d’une main étrangère. Ils ont juste le temps de se cacher dans l’arrière-cuisine derrière un rideau. Ils retiennent leur respiration tandis que des pas lourds courent dans les trois pièces de leur habitation. La chance est avec eux car ces bandits s’en vont en grommelant. Merlin regarde par la fenêtre et aperçoit toute l’armée de Cenred qui renverse tout sur son passage. Il tourne la tête vers Jenny et leurs regards se comprennent. Il faut prévenir Arthur de toute urgence.
« Reste cachée ici » dit Merlin à Jenny.
« Non, je ne peux pas, je ne veux pas te savoir en danger. Je veux rester près de toi » répond Jenny en lui prenant la main.
Merlin soupire devant l’entêtement de sa femme mais lui fait oui de la tête en mettant son doigt devant la bouche pour lui demander de se taire. Elle accepte sans mot dire et tous deux se dirigent en silence à la suite des soldats de Cenred vers le château.
Echappant à la vigilance des ennemis, ils réussissent à pénétrer dans les couloirs du château. Ils courent vers les appartements du prince et entrent en trombe dans sa chambre.
« Qui va là ? » demande Arthur, émergeant de son sommeil et sautant de son lit.
« C’est nous, Merlin et Jenny. Ne faites pas trop de bruit, nous venons vous prévenir que l’armée de Cenred a envahi la ville basse et se dirige vers le château. »
« Soyez prudent » ajoute Jenny. « Ils tuent tous ceux qu’ils trouvent sur leur chemin. »
« Ils sont très nombreux et beaucoup de villageois ont péri sous l’assaut. » renchérit Merlin.
« Où est mon père ? » demande Arthur en comprenant qu’il doit dormir dans sa chambre.
« Allez-le réveiller pendant que je m’habille.» souffle Arthur à ses serviteurs.
Jenny et Merlin s’exécutent en toute hâte. Au passage Merlin réveille également gardes et chevaliers tandis que Jenny part prévenir Gaius.

*******************************************

Merlin profite de ce temps pour aller dans la clairière appeler Kilgharrah, le grand dragon. Il allume une torche et balaye le ciel étoilé en agitant son flambeau. Au bout de cinq minutes, le grand dragon ailé se pose dans la prairie de Camelot et écoute les propos de Merlin qui lui raconte l’histoire de l’empoisonneur de Cenred.
Kilgharrah : « Si je comprends bien Merlin, Cenred a fait empoisonner le peuple de Camelot et a tenté de faire mourir Arthur pour venir prendre le royaume. »
Merlin : « C’est bien cela. Comment faire pour arrêter Cenred ? Camelot est à présent en grand danger car l’armée de Cenred vient d’envahir la ville basse et s’approche du château. »
Le grand dragon : « Tu veux vraiment que je réfléchisse à cela ? »
Merlin d’un ton ferme : « Je vous l’ordonne Kilgharrah. Vous devez m’obéir et trouver la solution. C’est à Arthur de monter sur le trône. »
Kilgharrah : « Bien maître dragonnier, tu as raison. Arthur doit être le prochain roi de Camelot, c’est son destin et le tien est de le soutenir. Approche ton flambeau, jeune sorcier et je vais l’enflammer de mon feu magique et puissant. Dressez des barrières de bois dans la cour du château. Quand l’armée de Cenred s’approchera de trop près, tu mettras le feu aux barricades et tout explosera. Cenred devra battre en retraite ou se rendre. »
Merlin s’exécute et approche le flambeau de la gueule du dragon. Kilgharrah crache un grand feu et la torche s’enflamme sur plusieurs mètres de haut puis les flammes redescendent.
« Merci Kilgharrah, je cours sauver Camelot. » dit Merlin en s’en allant.
Le grand dragon déploie ses ailes et s’envole au-dessus des forêts de Camelot. Il n’est bientôt plus qu’un point dans le ciel.

*******************************************

Uther s’est rendu dans la salle du conseil et est rejoint par Arthur et ses chevaliers. Merlin, Jenny et Gaius, essoufflés de leurs courses, arrivent à présent. Merlin a caché sa torche dans les caves du château.
Uther parle doucement et prend soin de ne pas élever la voix. Arthur fait de même et tous se rapprochent pour écouter les commandements. Sir Léon est chargé de rassembler tous les hommes vaillants de la ville haute. Tous dressent à la hâte devant les portes de la cour du château des barrières avec des branches de bois et des sacs de céréales afin de retarder l’avancée de Cenred.
Les hommes se terrent derrière les barricades tandis qu’Arthur et Merlin se tiennent en arrière, derrière les piliers des couloirs extérieurs. Gaius et Jenny ont été priés de rester dans la salle du conseil avec le roi Uther qui surveille à la fenêtre le cours des opérations. Morgane et Guenièvre y sont aussi. Morgane s’est subitement réveillée et a prévenu Gwen. Maintenant elle observe également à la fenêtre ce qui se passe dans la cour du château en espérant la défaite du prince Arthur. Elle jubile déjà à l’idée de s’asseoir sur le trône. Uther est très inquiet mais tente de ne pas le montrer. L’armée de Cenred est réputée très puissante et le roi se demande si Arthur est assez mature pour lutter contre lui. Bien qu’il soit le meilleur guerrier de Camelot, Arthur est jeune et il est son fils unique.
Jenny et Gaius suivent aussi cette guerre en priant que le prince et Merlin s’en sortent indemnes.
Des hurlements retentissent dans la cour du château. Les soldats des deux royaumes se battent et s’entretuent. On entend le bruit des fers qui se croisent. La lumière argentée des épées trace des entrelacs et des arabesques dans la nuit bleutée de Camelot. De nombreux hommes s’effondrent sur les pavés, transpercés et en sang.
Merlin s’est muni discrètement de sa torche magique et se faufile derrière Arthur qui s’est avancé dans la cour pour combattre. Par deux fois, il a utilisé sa magie pour dévier la trajectoire d’une épée ennemie qui a seulement effleuré le prince. Voyant l’ampleur des dégâts, Merlin décide de passer à l’étape supérieure. Dans le vacarme de cette bataille, personne n’entend son incantation magique quand il lance son flambeau mais tout le monde peut en voir les résultats. Les barrières de sacs se mettent à prendre feu subitement et à projeter d’immenses flammes dans les airs, brûlant les soldats ennemis de Camelot. Des explosions font voler en éclat des morceaux de bois, blessant mortellement jusqu’au dernier combattant de Cenred, resté jusqu’au bout de la bataille. Les autres soldats ont fui dans la forêt. Cenred lui-même, voyant son échec, a battu en retraite et s’en retourne tout penaud. Il imagine déjà la colère de Morgause.

A SUIVRE…


Salamandre  (31.07.2012 à 08:52)

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chrismaz66, 15.04.2024 à 11:46

Oui cliquez;-) et venez jouer à l'animation Kaamelott qui démarre là maintenant et ce jusqu'à la fin du mois ! Bonne chance à tous ^^

Supersympa, 16.04.2024 à 14:31

Bonjour à tous ! Nouveau survivor sur le quartier Person of Interest ayant pour thème l'équipe de Washington (saison 5) de la Machine.

choup37, Hier à 08:49

5 participants prennent part actuellement à la chasse aux gobelins sur doctor who, y aura-t-il un sixième?

chrismaz66, Hier à 11:04

Choup tu as 3 joueurs de plus que moi!! Kaamelott est en animation, 3 jeux, venez tenter le coup, c'est gratis! Bonne journée ^^

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