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Again.. and then one more time

Série : Merlin (2008)
Création : 01.06.2012 à 14h33
Auteur : Hecate 
Statut : Terminée

« L’expression : ‘Les jours se suivent et ne se ressemblent pas’ ne s’applique pas forcément… Au plus grand damne d’Arthur.  » Hecate 

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Un énorme merci à Choup37 pour sa ‘relecture’, son soutient et ses précieux conseils ^^

 

-          Disclaimers : les personnages et l’univers de Merlin ne m’appartiennent pas (quoi que j’aimerais bien quand même ^^).

 

-          Résumé : L’expression : ‘Les jours se suivent et ne se ressemblent pas’ ne s’applique pas forcément…      Au plus grand damne d’Arthur.

(Désolée les résumés c’est vraiment pas mon truc, je préfère laisser la surprise de la découverte^^)

 

-          Notes : Après le gros vide que j’ai ressenti à la fin de la saison 4 et ayant quelques idées en tête, je me suis lancée dans l’écriture d’un épisode virtuel. Ce n’est cependant pas une hypothétique suite à la saison 4, c’est juste un délire qui m’est passé par la tête. Il est basé sur l’amitié entre Arthur et Merlin (désolée pour les fans d’Arwen *pas taper, pas taper* mais je n’ai pas trop développé cette romance dans ma fic). J’ai essayé d’être la plus fidèle possible à la série sachant que chacun à tout de même un point de vue personnel face aux épisodes.

Cette fiction est un ‘stand alone’, une histoire qui n’a pas de réel fil conducteur avec la trame de fond de la série.

 

-             Spoilers : Cet EV se situe après le 4x03 mais probablement avant le 4x12/13 (vu les évènements qui s’y passent).

Pas de révélation (des pouvoirs de Merlin à Arthur je veux dire ^^).

 

Regardant cette série en vo, je suis désolée par avance pour ceux qui la regarde en français si les expressions que j’utilise ne correspondent pas totalement à la traduction française.

 

 

C’est mon premier épisode virtuel ‘Merlin’ donc pitié soyez indulgent et lisez quelques chapitres avant de me mettre au pilori ^^

Je posterai au ‘rendement’ d’un chapitre par semaine …

 

N’hésitez pas à me laisser votre avis, même s’il est négatif…

 

Enjoy ^^

 

 

*****************************************

Again, and again… and then one more time.

 

In a land of myth, and a time of magic, the destiny of a great kingdom rests on the shoulders of a young man. His name... Merlin.

 

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Chapitre 01.

 

 

 

La pluie gelée de ce mi-décembre semblait s’abattre plus que de raison sur les deux individus courants frénétiquement à travers arbres et fourrés de cette forêt au cœur du royaume de Camelot.

 

 

L’un vêtu d’une côte de maille, poussait un jeune homme brun, débraillé, dans le dos, l’incitant à avancer plus vite, tout en regardant au dessus de son épaule, à l’affût de leurs poursuivants.

 

 

Ils s’arrêtèrent une poignée de secondes, époumonés, regardants aux alentours et jugeant  le lieu à la recherche d’une issue possible. Le blond attrapa alors son comparse par la manche de sa veste et le tira en direction d’un amas de rochers s’élevant sur leur droite.

 

 

-           « Ici ! On va s’abriter dans cette grotte, on y sera en sécurité… » Lança le premier homme, essayant de reprendre sa respiration.

-          « Je croyais pourtant que vous étiez un chasseur hors pair, Arthur. Après toutes ces années à vos cotés je dois avouer que je suis déçu de votre habilité à fuir devant l’adversité…

-          Si tu n’avais que la faculté de trouver ne serait-ce qu’un semblant de ton imperceptible cerveau Merlin, tu saurais qu’un  homme seul face à une harde de sangliers n’est pas un combat équitable et que les chances de s’en sortir vivant sont des plus limitées !

-          Nous sommes deux …

-          Seulement je ne te compte pas réellement comme un homme Merlin, plutôt comme un boulet…

-          Abruti… » Chuchota le jeune magicien, soulevant ses sourcils, dépité de l’arrogance légendaire de son ami.

-          « Pardon ?

-          Je disais : … par ici ! » Lança le serviteur tout sourire en  suivant le semblant de chemin à travers la roche.

 

 

 

Arthur poussa brièvement son valet d’un coup d’épaule pour lui passer devant et suivre la voie qui s’annonçait à eux, affichant sans contrainte un rictus jovial caché derrière une fausse mine renfrognée et supérieure. Une attitude qui déclarait nettement un : ‘si tu crois que je ne t’ai pas entendu…’

 

 

 

Malgré leurs incessantes chamailleries, les deux hommes partageaient sans entrave, une amitié sincère. Merlin avait beau avoir le simple titre de serviteur, le jeune roi le considérait et l’affectionnait tout particulièrement. Il était bien plus pour lui qu’un simple valet de chambre ; non, il était son conseillé, son confident, son allié… un ami loyal, voué d’une confiance sans faille. Toujours à ses côtés même quand le danger était à son maximum ; toujours prêt à sacrifier sa vie pour sauver la sienne. Et même si Arthur ne le montrait et ne le disait sous aucun prétexte, Merlin l’avait sans conteste aidé à devenir l’homme qu’il était au jour d’aujourd’hui : un Roi humble, fort, juste, muni d’un cœur pur. Evidement Arthur n’avouerait jamais à son ami à quel point il était si précieux à ses yeux ; il préférait  amplement lui mener la vie dure et le tirailler de ses incessantes répliques malignes, le rabaissant inexorablement à chaque occasion; une manière comme une autre de prouver l’expression : ‘qui aime bien, châtie bien’.

 

 

 

Les deux hommes s’assirent un moment contre la roche humide afin de retrouver leurs forces. Ils restèrent quelques minutes dans le silence pour récupérer leur souffle et s’assurer de pouvoir repartirent dans les délais les plus brefs.

 

 

Merlin sentit un air glacial traverser son échine. Il releva la tête et pointa son regard en direction du fond de la grotte. Il fixa le néant avec l’appréhension que quelque chose s’y trouvait.

 

 

 

-          « Nous devrions partir Arthur…

-          Attendons encore un peu que la meute de sangliers se soit totalement éloignée.

-          Non, je pense qu’il serait préférable de rentrer à Camelot, la nuit ne va pas tarder à tomber et il serait plus sûr de nous hâter… » Fît le jeune magicien, le regard toujours inexorablement fixé vers le fond de la caverne.

-          Je ne savais pas que tu avais peur du noir à ce point Merlin? Quoique cela ne me surprenne guère de ta part… »

 

 

 

Devant l’absence de réponse, Arthur releva la tête à son tour. Dans l’état habituel des choses, son ami aurait répliqué avec tout autant d’acerbité que son interlocuteur. Le fait qu’il ne le fasse pas témoignait que le jeune homme n’était pas dans son état normal.

 

 

 

-          «  Merlin ?

-          Il faut quitter cette grotte…

-          Et aurais-tu l’amabilité de me dire pourquoi nous devrions sortir d’un endroit à l’abri comme celui-là pour retourner sous cette pluie glaciale en compagnie de sangliers qui ne pensent qu’à nous déchiqueter vivants ?

-          … mauvais pressentiment…

-          Bien sûr ! Evidemment ! c’est tellement logique comme réponse, je n’en attendais pas moins de toi Merlin ! »

 

 

 

Le jeune sorcier resta muet et se releva doucement sans quitter des yeux le fond sinistre de la caverne dans l’attente certaine que quelque chose se passe. Arthur semblait perplexe, fixant son ami, un mélange de dépit et d’inquiétude s’affichant sur son visage en réponse au comportement de son serviteur. Il se releva néanmoins derechef à son tour lorsqu’il aperçut un homme encapuchonné surgir de la pénombre.

 

 

L’individu en question semblait d’un certain âge, attestant de sa posture courbée. Il était grand et très maigre. Son corps ainsi que son visage étaient drapé d’un linceul noir de jade. Il avançait doucement, tirant une vieille charrette en bois qui grinçait affreusement à chaque centimètre parcouru. Dans sa main gauche, un grand bâton gris surmonté d’une pierre d’onyx.

 

 

 

-          « Halte ! Déclarez-vous ! » Pesta Arthur, autoritaire, en brandissant nonchalamment son épée devant lui.

L’homme releva légèrement la tête laissant entrapercevoir les dents noires d’un sourire perfide sous le capuchon de la cape.

-          « Je suis Ankou… » Gronda-t-il d’une voix à peine perceptible.

-          « Que faites-vous sur les terres de Camelot ? » Continua le jeune Roi, inquisiteur.

-          « Je suis là pour la moisson…

-          Quelle moisson, il n’y a pas de moisson au beau milieu du mois de décembre !

-          Vous vous méprenez Monseigneur, c’est justement le mois de la collecte ! » Lança le vieil homme en s’approchant doucement de Merlin. « … Et je pense qu’elle sera particulièrement fructueuse cette année ! » Marmonna-t-il en frôlant la main du jeune magicien d’un geste hâtif.

 

 

 

Le sang de Merlin se glaça immédiatement au contact de l’homme. Il eût un mouvement de recul instantané mais son mal être était déjà omniprésent. Arthur fît instinctivement un pas en avant afin de supporter son ami prêt à s’écrouler. Lorsque le Roi tourna la tête vers leur assaillant, l’individu et sa charrette avaient totalement disparu.

 

 

 

-          « Sorcellerie ! » Gronda Arthur soutenant son valet aussi pâle que la mort. « Merlin, est-ce que ça va ?

-           Je n’ai rien… juste un peu froid…

-          Tu es glacé ! Qu’est-ce que ce sorcier t’as fait ?

-          Rien du tout, il m’a juste… touché !

-          Tu avais raison, nous devons quitter cet endroit et retourner à Camelot rapidement. Gaius doit t’examiner et je vais querir le conseil. Cet homme, ou quoi qu’il puisse être, ne va pas s’en tirer aussi facilement. Nous partirons demain à l’aube avec les chevaliers pour le traquer.

-          De grâce, peut-être n’est-il pas nécessaire de le chasser comme une bête, après tout il n’a rien fait de mal…

-          Comment peux-tu dire cela alors qu’il vient de te transformer en glaçon vivant Merlin ?!

-          C’était peut être juste une réaction de défense de ma part…

-          Tu veux dire que tu as eu tellement peur que ton sang s’est glacé de lui-même dans tes veines ?

-          Hé bien…

-          Tu me dépites Merlin, sais-tu cela ?

-          Ce que je veux dire c’est qu’il n’a tué personne !

-          Peut-être, pas encore du moins! De plus, il a disparu sous nos yeux, ça ne peut être que l’œuvre de magie… et la sorcellerie est toujours prohibée dans ce royaume à ce que je sache !

-          Mais…

-          Pas de ‘mais’ Merlin, je te rappelle que c’est moi le Roi et de ce fait JE décide et toi… tu abdiques ! » Lança Arthur en soulevant Merlin par les épaules, l’aidant à se tenir debout. «  Maintenant partons ! Les sangliers ont dû suffisamment s’éloigner, enfin espérons-le... Si nous marchons rapidement, nous devrions atteindre Camelot avant la tombée de la nuit.»

 

 

 

Le jeune servant bougonna quant à l’attitude intransigeante de son ami. Néanmoins Arthur avait peut-être raison sur un point, cet homme était un sorcier, ou pour le moins, un être issue de magie. Même s’il ne voulait pas l’admettre totalement,  il s’était passé quelque chose lorsqu’il l’avait touché et quoiqu’il en soit il était inévitablement à l’origine de sa faible condition physique actuelle. Pour l’heure il devait regagner le château, c’était à son sens le seul point positif ce cette péripétie.

 

 

Arthur regardait discrètement  son valet pour s’assurer que ses forces lui revenaient et que son teint reprenait une couleur normale.  Il prit la direction de la sortie sans pour autant quitter des yeux son ami qui marchait apathique à ses côtés. Il avait beau paraitre insensible à la situation, il n’en était pas moins anxieux et terriblement inquiet.  Rien que la présence de cet homme dans la grotte l’avait lui-même plus ou moins paralysé d’effroi. Il ne pouvait permettre qu’un individu de ce genre se balade librement dans son royaume. En plus de cela, il avait, à son tour, ce très mauvais pressentiment…

 


Hecate  (01.06.2012 à 14:36)

Chapitre 02.

 

 

 

-          « Debout là-dedans ! » S’exclama Merlin en ouvrant grandement les rideaux de la chambre royale d’un geste habituel.

 

 

Il n’eût qu’un grognement sonore et désopilant  venant d’en dessous des couvertures du lit en baldaquin, en guise de réponse.

 

 

-          « Inutile de geindre Arthur, c’est vous qui m’avez demandé de vous réveiller avant les premières lueurs du jour…

-          Merlin

-          Vous ne vous en prenez donc qu’à vous-même si vous pensez que votre temps de sommeil ait été limité…

-          Merlin

-          C’est tout de même vous qui souhaitez aller chasser cet homme à cette heure des plus matinales….

-          MERLIN !!

-          Oui  Messire ?

-          LA FERME ! » Gronda Arthur en s’asseyant sur son lit, regardant frustré son valet tourner- virer dans sa chambre. Au moins il avait repris ses forces et sa faculté à jacasser à tout va, quoique toujours un peu pâle selon lui.

-          « J’oubliais que Monseigneur devait manger avant d’entamer la moindre conversation courtoise… »

 

 

Arthur attrapa la première chose qu’il trouva, à savoir son verre posé au préalable sur sa table de nuit, et la  jeta en direction de son servant. Coutume des plus ordinaires pour un Roi et un serviteur des plus exceptionnels.

 

 

Le Souverain avait parlementé tardivement du sorcier devant le conseil la veille au soir et même s’il ne l’acceptait absolument pas, il n’était pas du tout du matin ; encore moins quand ses heures de sommeil avait été moindres.

 

 

-          « Je pense que je devrais  aller préparer les chevaux… » Déclara le servant en évitant un deuxième objet volant.

 

 

 

C’est à ce moment précis que le tocsin retentit à travers les murs de Camelot. Sir Léon ouvrit la porte de la chambre du Roi expressément, manquant de peu d’assommer Merlin qui se trouvait juste derrière.

 

 

 

-          « Désolé de vous  importuner Sire, mais un homme correspondant à la description du sorcier que vous avez croisé hier dans les bois, a été aperçu dans les rues de la ville basse !

-          A-t-il été capturé ? » Demanda Arthur qui avait repris une mine des plus sérieuses.

-          « Non Monseigneur. Les témoins disent qu’il a disparu comme par enchantement…

-          Ça ne peut être que lui, j’en suis sûr…

-          De plus, certains villageois pensent que des morts récentes seraient du fait de cet individu,  Sire !

-          Je veux savoir ce qui s’est passé exactement ! Prenez Gauvain et Elyan avec vous et ramenez-moi ces témoins… »

 

 

 

Sir Léon fit un geste affirmatif de la tête avant de quitter hâtivement la chambre sans ajouter un  mot.

 

 

 

-          « Alors Merlin, tu penses toujours qu’il est inutile de rechercher cet homme ? » Lança Arthur se levant de son lit rapidement.

 

 

Pour toute réponse l’intéressé baissa la tête, l’air pensif et inquiet. Si ce sorcier était responsable d’un quelconque décès alors Arthur avait raison, il devait le retrouver, et rapidement.

 

*****************************************

 

 

La salle du conseil était à présent illuminée des lumières du petit jour. Arthur, assit sur son trône, écoutait anxieusement les récits des villageois sur leurs récentes expériences. A sa droite se tenait Merlin, debout, les mains croisés dans son dos, tout aussi diligent que lui. Gwen, Gaïus et des chevaliers étaient également présents,  tous extrêmement  attentifs aux dites histoires des témoins.

 

 

-          «  …Mon époux Isaac, Monseigneur, est décédé ce matin alors qu’hier encore se portait à merveille…

-          Je suis désolé pour votre perte…, mais en quoi la mort de votre mari peut-elle avoir un rapport quelconque avec l’individu que nous recherchons ? » Lança Arthur, aussi convenable que possible, à la jeune femme bouleversée en face de lui.

-          « Cet homme que vous décrivez… nous l’avons vu hier matin dans les bois lorsque mon époux et moi-même ramassions des champignons. Il s’est approché et … il a posé sa main sur l’épaule d’Isaac… » Sanglota la paysanne.

-          « Que s’est-il passé ensuite ?

-           Il est devenu tout froid, comme s’il était glacé… et l’homme qui l’avait touché… il s’est volatilisé !

-          Continuez…

-          Nous sommes donc rentré par chez nous et Isaac se sentit mieux après quelques heures. Mais ce matin, alors qu’il réparait le toit de la chaume, il glissa et tomba de l’échelle, se tuant sur le coup ! … C’est alors que… qu’il  est revenu… cet homme, avec sa charrette ! Il s’est approché de mon mari et une sorte de lumière bleue a quitté son corps et … il est redevenu aussi froid que la veille, mais cette fois-ci, il était bien mort … ! Quand je me suis retournée pour demander réponse, le démon  avait disparu de nouveau.» La femme hoquetait, ne pouvant retenir ses larmes plus longtemps.

 

 

C’était la troisième histoire de ce genre qu’Arthur entendait ce matin. Deux hommes et une femme étaient morts une journée après avoir vu le sorcier et tous les témoins contaient avoir revu l’individu au moment du soit disant accident. Le Roi se retourna vers son serviteur sans dire un mot. Seulement ses yeux trahissaient largement ses pensées, mélangeant effroi et inquiétude. Cet homme avait touché Merlin la veille au soir, il avait ressenti  lui aussi ce froid glacial…

 

 

Le jeune magicien, lui, restait droit comme un piquet, son cœur battant la chamade. Il croisa le regard de son ami mais ne prit pas plus la parole. Ils restèrent quelques secondes à se fixer sachant exactement ce que l’autre pensait et quel sort était donc  réservé à Merlin ; enfin s’ils en croyaient les dires des villageois… et cet échange visuel accentuait le fait qu’effectivement ils pouvaient tous deux l’admettre.

 

 

Arthur déglutit et se retourna blême vers les paysans et ses chevaliers.

 

 

-          « Que l’on ramène ces hommes et ces femmes chez eux. Assurez-vous qu’ils ne manquent de rien ! »  Le Roi fixa alors ses quatre meilleurs chevaliers « Préparez les chevaux, nous partons dans l’instant ! Je veux que l’on retrouve au plus vite cet homme ! »

 

 

*****************************************

 

 

Contrairement à la journée précédente, celle-ci était pour le moins ensoleillée, ce à quoi Arthur était reconnaissant : les traces et les éventuelles pistes du sorcier ne seraient que plus visibles.

 

Les six compagnons avançaient doucement ne laissant échapper aucun indice.

 

A l’arrière, Elyan et Perceval fermaient la marche en bons gardes protecteurs. Juste devant jacassait Gauvain aux côtés de Léon qui n’écoutait guère ce que son ami pouvait bien raconter ; et en tête, comme à leur habitude, Arthur et Merlin, mais pour le moins silencieux. Ce n’est d’ailleurs qu’au bout de plus d’une demie heure de trajet et après quelques échanges visuels sommaires que le Roi se décida finalement à prendre la parole.

 

 

-          «… Un homme qui tue les gens juste en les touchant, c’est quand même difficile à croire…

-           Vous pensez donc que les villageois mentaient ? » Répondit Merlin regardant droit devant lui l’air faussement désintéressé.

-          « Non, ils ont peut-être juste mal interprété la réalité…

-          Donc vous entendez que cet homme n’est pas responsable de leur mort ?

-          Non, enfin si, enfin… il doit être responsable d’une certaine manière puisque c’est un sorcier et qu’il était présent à chaque décès… mais ce ne doit pas être le fait qu’il les  ait touchés qui les ait conduits à leur perte…

-          Le fait qu’il m’ait touché moi ne peut en aucun cas troubler  votre jugement… ?

-          Non ! Pourquoi cela me troublerait-il ? » Lança Arthur, la tête haute, désavouant les propos de son valet.

-          Non, c’est vrai, pourquoi ? » S’enquit le jeune magicien fautivement offusqué.

-          « Ne fais pas ta poule mouillée Merlin, tu ne vas pas mourir parce qu’un sorcier t’a frôlé la main…

-          Le croyez-vous vraiment ? »

 

 

Arthur regarda son ami droit dans les yeux sans répondre à la dernière question. Il déglutit et détourna son regard pour fixer le chemin droit devant lui, les lèvres celées. Il ne voulait en aucun cas faire ressentir à son ami à quel point il était inquiet.  Raté….

 

 

Évidement qu’il croyait les histoires des témoins. Tout ce beau discours n’était que des paroles essayant désespérément de cacher ses craintes derrière des faits pour les moins étranges et terrifiants.

 

 

-          « Pourquoi es-tu donc venu Merlin si tu penses que tu cours à ta perte en traquant cet homme ? » Reprit le Roi en essayant le plus possible de se montrer désinvolte.

-          «  Hé bien si ce que les témoins ont dit est vrai, que je sois ici ou à Camelot, je mourrais de toute façon avant  la fin de la journée alors qu’importe, autant me promener par un temps aussi radieux!»

 

 

 Le jeune servant lui offrit  un de ses sourires déroutants comme il savait bien les faire dans les moments les plus sombres, une manière bien à lui de réconforter son ami en cas de doute et d’appréhension.

 

 

-          « Mais les risques sont moindres à Camelot il me semble… » Déclama Arthur sachant très bien qu’il préférait avoir son serviteur à ses côtés pensant  qu’il y serait le plus en sécurité.

-          « Ça c’est que vous croyez ! De toute façon j’aurais une bien plus grande utilité ici !

-          Je doute que tu ne sois d’aucune utilité Merlin, ce qui ne changera  guère de d’habitude…

-          Je pense que cette fois je pourrais être d’une importance capitale !

-          Ah oui ? Et en quoi ?

-          Hé bien les villageois disent avoir revu le sorcier au moment de la mort de leur proche… »

 

 

 

Arthur stoppa net son cheval et se retourna vers son ami, totalement ahuri, voyant très bien où  voulait en venir cet idiot. Les chevaliers, eux aussi à l’arrêt, écoutaient attentivement les deux hommes argumentaient.

 

 

-          « Tu veux servir d’appât ?!

-          A en croire les histoires, si je meurs, le sorcier apparaitra et il ne vous suffira plus que de  l’attraper à ce moment précis …

-          N’as-tu donc aucun sens de préservation Merlin ou es-tu simplement stupide à ce point ? »

 

 

Arthur n’eût pas le temps de raisonner d’avantage que des hommes armés surgirent de toute part de la forêt en hurlant frénétiquement.

 

 

-          «Des mercenaires ! » Cria Perceval en dégainant son épée.


Hecate  (01.06.2012 à 14:42)

Chapitre 03.

 

 

 

Arthur jugea la situation du regard  en quelques secondes : pas bonne, pas bonne du tout, les bandits arrivaient de tous côtés. Il fixa Merlin avant de prendre ardemment son épée. Un simple coup d’œil ponctuant l’idée principale : ‘ reste à côté de moi’. Ce que le jeune sorcier répliqua par un ‘évidement, comme d’habitude’ de ses yeux bleus intenses.

 

 

La bataille faisait rage et même si les chevaliers avaient largement le dessus en tant que combattants hors pairs, ils n’en restaient pas moins en sous-effectifs et chacun défendait sa position comme il le pouvait. Messire Léon, Gauvain, et Elyan avait dû abandonner malgré eux leur monture, se battants dorénavant à terre ; tout comme Arthur et Merlin, séparés un peu plus du groupe en aval. Perceval, restait le seul à dos de cheval, aucun des bandits ne pouvant détrôner le massif chevalier.

 

 

Le roi avait poussé son servant derrière un arbre, juste à ses côtés, s’assurant de le protéger. Seulement c’était sans compter la dizaine d’hommes arrivants sur sa droite, l’assaillant par la force.

 

 

Arthur se battait férocement, éliminant un à un les mercenaires, sans se rendre compte que son ami, éloigné de quelques mètres à présent, l’assistait de par sa magie imperceptible. Après un « Ecg geteoh ping to » par là, transperçant l’un des bandits d’une lance et un « Forbaern aeltaewlice » par ici, assommant un deuxième d’une branche déchue, le jeune sorcier restait aux aguets, veillant sur son Roi par la simple force de son esprit, mais sans pour autant garantir sa propre sauvegarde. Il ne vit donc pas arriver l’un des assassins juste derrière lui, le transperçant de son épée, d’un coup direct et sans faille, ressortant  au niveau de son abdomen.

 

 

Arthur se retourna instantanément, comme s’il avait senti que quelque chose s’était passé. Il écarquilla les yeux, paralysé d’effroi,  lorsqu’il vit la lame de l’homme ressortir nonchalamment du corps de son ami.

 

 

Il commença à courir, furibond,  éventra un, puis deux des vauriens sur son chemin, la fureur dévastant chaque homme en travers de sa route pour rejoindre Merlin. L’homme responsable de l’affront prit la fuite voyant le sang de ses compatriotes se déversait au passage tempétueux du Roi. Ce dernier aurait tant voulu rattraper ce meurtrier et lui faire payer son acte mais la seule idée présente dans son esprit restait  celle de sauver son ami. Les quelques secondes qui les séparaient, paraissaient un temps infini.

 

 

Durant ce court laps de temps, Merlin se tînt debout, fébrile, ses mains cachant modestement une blessure intransigeante, les yeux embués, fixés sur son Roi courant en sa direction avec hargne. Tout autour de lui devînt alors éphémère, le son de la bataille n’était plus qu’un écho lointain, le vent dans ses cheveux, un souffle abstrait ; sa vue se flouta, ses membres l’abandonnèrent, il ne sentît plus ses jambes le soutenir. Il s’écroula.

 

 

Arthur arriva juste à temps pour soutenir son ami et le recueillir dans ses bras avant sa chute.

 

 

-          « non, non, non, non,…Merlin !

-          Ar…thur…

-          Ne parle pas, garde tes forces, nous allons te ramenez à Camelot… Gaius va te soigner… 

-          Je crois… qu’il est…un peu tard…pour ça…

-          N’y pense même pas ! Tu m’entends ? Je t’interdis d’abandonner… » Arthur tourna la tête, essayant tristement de localiser ses chevaliers « à l’aide ! J’ai besoin d’aide !» Hurla-t-il à demi-mesure, sa gorge restante nouée d’inquiétude et de désespoir.

-          « C’était un honneur … de vous…servir… Monseigneur…

-          Merlin, espèce d’idiot, ne crois pas pouvoir me laisser comme ça aussi facilement… »

 

 

Il n’eût pour réponse qu’un faible sourire de la part de son ami, agrémenté d’une larme futile coulant sur sa joue blanchâtre.

 

 

-          « Merlin ? » Le Roi sentit le corps de son serviteur se relâcher inexorablement, ses paupières renfermant définitivement ses yeux bleus larmoyants, son cœur cessant de battre « MERLIN ?!! Non… ».

 

 

Malgré sa condition royale et en dépit de sa force de caractère, Arthur Pendragon, Roi de Camelot, tremblait. Il ne pensait pas possible une telle douleur, un tel sentiment de vulnérabilité. Il se surprit même à sentir couler des larmes le long de son visage, chose qu’il s’interdisait et qu’il réprimait férocement à la perte de l’un de ses hommes. Mais c’était Merlin…

 

 

Perceval, suivit de près par ses trois comparses, apparut  essoufflé derrière les arbres.  Sur le sol terreux, gisaient les hommes qui les avaient attaqués. La bataille était finie et ils en étaient sortis vainqueurs contre toutes attentes. C’est lorsqu’ils aperçurent Arthur au sol, soutenant un jeune garçon maigrichon qu’ils comprirent qu’ils n’avaient finalement pas été si victorieux. Gauvain, rengaina son épée expressément  dans sa ceinture et courut en direction des deux hommes.

 

 

-          « Que s’est-il passé ? Arthur ? »

 

 

Le Roi tourna la tête vers son chevalier, ne pouvant se convaincre de lâcher Merlin, et ne put répondre à son soldat que d’un simple  signe négatif de la tête. Ce dernier fixa, dérouté,  le corps sans vie de son ami, tellement cher à ses yeux. Il plaça ses mains autour de sa tête sans toutefois le toucher comme si le simple fait de le frôler était capable, plus encore, d’aggraver la situation. Il ne pouvait le croire, il ne pouvait l’admettre, Merlin ne pouvait être mort… tout simplement parce qu’il était Merlin ; il s’en tirait toujours, quoiqu’il se passe, quoiqu’il advienne…

 

Le soleil tellement lumineux de ce tout début d’après-midi se cacha brusquement derrière un épais nuage noir. Le son exorbitant d’une charrette grinçante fît tourner la tête des cinq hommes, encore sous le choc, vers l’Est.  A leur droite, à seulement quelques mètres, se trouvait le personnage, vêtu de noir, appuyé sur un bâton gris cendre qu’il tenait fermement ; c’était lui, cet individu pour lequel ils étaient venus au départ.

 

 

-          « Vous ! » Hurla Arthur emplit de rage « C’est vous qui êtes responsable ! 

-          Comment puis-je l’être alors que j’étais absent ?

-          Vous avez touché Merlin, tout comme ces hommes et cette femme qui sont morts ce matin… c’est vous qui les avait tués,… vous avez tué Merlin !

-           Je pensais pourtant que c’était ce mercenaire qui l’avait transpercé de son épée, que c’était lui le responsable …

-          Comment pouvez-vous le savoir si vous étiez, comme vous venez de le dire, absent ? » La seule réponse qu’Arthur obtînt fût un sourire pour le moins pernicieux rendant le Roi encore plus amère. «  Vous choisissez vos victimes et ensuite vous faites en sorte qu’elles meurent, vous créez ces accidents, vous créez ces évènements… sorcier !

-          Je ne suis ici que pour la collecte Monseigneur. » Répondit le vieil homme sournois en s’approchant du corps de Merlin.

-          «  De quelle collecte êtes-vous entrain de parler ? » Demanda Gauvain tristement perplexe.

-          « Ne vous approchez pas de lui ! Je vous interdis de le toucher ! Je vous préviens, reculez ! » Hurla Arthur en resserrant son étreinte autour du corps sans vie de son ami, et posant sa main droite sur le fourreau de son épée.

-          « Et qu’allez-vous me faire… Sire ? Vous ne pouvez me tuer … . L’âme de votre serviteur m’appartient dorénavant…

-          Jamais ! » Dans un élan de rage  et de désespoir, Arthur dégaina son épée et trancha l’air en direction du vieux sorcier qui se tenait à moins d’un mètre de lui maintenant. La lame traversa l’homme comme s’il n’était que fumée, ne le blessant d’aucune sorte. En revanche la rapidité du coup ne permit pas à l’individu de protéger son bâton et ce dernier se brisa en deux, sous le son du tonnerre.

 

 

-          « Qu’avez-vous fait pauvre fou ?!! » Hurla le sorcier totalement paniqué devant son sceptre fracturé.

 

 

Et une lumière blanche aveuglante engloba la scène entière sous les regards impuissants d’Arthur et de ses chevaliers.

 

 

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-          « Debout là-dedans ! »


Hecate  (01.06.2012 à 14:44)

Chapitre 04.

 

 

 

-          « Debout là-dedans ! »

 

 

Arthur ouvrit les yeux d’un coup. Il pouvait encore sentir les larmes couler sur ses joues, la fureur le consommer de l’intérieur. Seulement il ne se trouvait plus dans cette forêt. Il était allongé, dans son lit, semblait-il, sous ses couvertures.

 

 

-          « Inutile de geindre Arthur, c’est vous qui m’avez demandé de vous réveiller avant les premières lueurs du jour… » Affirma Merlin en posant la chemise propre du roi sur l’une des chaises.

 

 

Ce n’était donc qu’un cauchemar. Toute cette histoire lui avait pourtant semblé tellement réelle.

 

 

-          « Vous ne vous en prenez donc qu’à vous-même si vous pensez que votre temps de sommeil ait été limité… »

 

 

Arthur retira les couvertures pour se redressait. Il fixa alors son ami qui s’activait dans sa chambre ; debout ; en vie.

 

 

-          « C’est tout de même vous qui souhaitez aller chasser cet homme à cette heure des plus matinales…. »

 

 

Le Roi fronça les sourcils et resta pour le moins dubitatif. Ces phrases, il les avait déjà entendues, dans son rêve ? En même temps, Merlin avait le don de sortir tous les matins la même chose, les mêmes phrases, les mêmes expressions qui avaient, il faut bien le dire, le don de le mettre hors de lui. Ce cauchemar avait dû le traumatiser plus qu’il ne voulait bien l’admettre.

 

Arthur secoua la tête comme pour enlever ses inquiétudes de ses pensées agitées.

 

Merlin le regarda alors, désappointé du comportement de son ami au réveil. Depuis maintenant plus de cinq minutes, il parlait tout seul, aucune réponse de la part de son ‘sensé’ interlocuteur.

 

 

-          « J’oubliais que Monseigneur devait manger avant d’entamer la moindre conversation courtoise… »

 

 

Arthur ouvrit la bouche mais aucun son n’en sortait, il restait pensif. Il avait cette sensation de familiarité, comme si cette scène s’était déjà produite.

 

 

Le jeune magicien se retourna devant l’absence persistante de réponse et partit en direction de la sortie totalement dépité.

 

 

-          « Je pense que je devrais  aller préparer les chevaux… » Lâcha t-il démoralisé.

 

 

Arthur suivit chaque pas de son serviteur dans la chambre royale lorsque ses rêveries furent interrompues par la cloche d’alerte. Sir Léon entra dans la chambre d’un pas décidé, Merlin reculant précipitamment afin d’éviter de se faire assommer par la massive porte en bois.

 

 

-          « Désolé de vous  importuner Sire, mais un homme correspondant à la description du sorcier que vous avez croisé hier dans les bois, a été aperçu dans les rues de la ville basse ! 

-          A t-il été capturé ? » Demanda Arthur comme si ses mots avaient été dicté par son inconscient.

-          « Non Monseigneur. Les témoins disent qu’il a disparu comme par enchantement… »

 

 

Arthur fixa son chevalier,  certain que son homme n’avait pas fini son intervention.

 

 

-          « De plus, certains villageois pensent que des morts récentes seraient du fait de cet individu,  Sire !

 

 

Le Roi ne répondit pas, perplexe. Comment était-ce possible ? Ce cauchemar, était-il  un présage, une prémonition ? Pourquoi ressentait-il cette journée comme si elle était déjà passée ?

 

 

-          « Monseigneur ? » S’enquit  Léon dévisageant son Roi, interrogateur.

-          « Euh, oui, bien sûr, oui…. Convoquez ces témoins… je dois savoir ce qu’il s’est passé… » Finit par lancer Arthur un peu perdu, retirant les couvertures et s’asseyant sur le bord de son lit.

 

 

Sir Léon confirma d’un signe de tête et quitta la pièce non sans avoir lancé un regard à Merlin, le questionnant de ses yeux du comportement pour le moins étrange du Roi ; ce à quoi le serviteur répondit par un haussement d’épaules d’ignorance.

 

 

-          « Arthur, est-ce que tout va bien ?» Demanda le valet pour le moins intrigué du silence inaccoutumé de son ami.

-          « Quoi ?

-          Etes-vous souffrant ?

-          Non, bien sur que non !... Je te signale que cet homme semble être finalement responsable de la mort de plusieurs personnes …Merlin ! » Répondit Arthur sur la défensive, essayant de se remettre les idées en place.

 

 

Pour toute réponse, Merlin baissa les yeux, l’air fautif.

 

 

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La salle du conseil était pleine. Tous regardaient le Roi, assit sur son trône, extrêmement évasif, et écoutaient les histoires des villageois.

 

 

-          «  …Mon époux Isaac, Monseigneur, est décédé ce matin alors qu’hier encore se portait à merveille… »

 

 

Arthur fixait cette pauvre femme, mais ses pensées étaient ailleurs. La nausée montait au fur et à mesure que les minutes défilaient. Les interrogations se multipliaient dans sa tête, cette impression de ‘déjà vu’ ne quittait plus son esprit.

 

Malgré le silence de son souverain, la paysanne continuait son récit d’une voix accablante.

 

 

-           « Cet homme que vous décrivez… nous l’avons vu hier matin dans les bois lorsque mon époux et moi-même ramassions des champignons. Il s’est approché et … il a posé sa main sur l’épaule d’Isaac… ».

 

 

Toujours ce même silence en guise de réponse.

 

 

-          « Après cela, il est devenu tout froid, comme s’il était glacé… et l’homme qui l’avait touché… s’est volatilisé !

-          Euh…continuez… » Prononça Arthur totalement absent.

-          « Nous sommes donc rentrés par chez nous et Isaac se sentit mieux après quelques heures… »

 

 

 

Le Roi n’écoutait déjà plus le témoignage de la villageoise, perdu à nouveau dans ses pensées. Il entendit juste un : « Quand je me suis retournée pour demander réponse, le démon  avait disparu de nouveau.», mais restait totalement inattentif aux paroles de la veuve.

 

 

 C’est lorsqu’il sentit tous les regards le fixer inexorablement, qu’il se redressa sur son siège, faisant semblant de réfléchir aux dires des témoins.

 

 

-          « Préparez les chevaux, nous partons dans l’instant !» Sortit-il désœuvré « Ah, euh oui, et ramenez aussi ces hommes et ces femmes chez eux et assurez vous qu’ils ne manquent de rien… » Finit il en secouant la tête une fois de plus.

 

 

Merlin, lui, restait aussi stoïque que possible. Seulement les histoires de ces personnes ne l’aider pas à rester quiet. Car à en croire ces récits, son avenir semblait fortement limité, et même si son ami, à coté de lui ne semblait pas réellement s’en soucier, il n’en restait pas moins qu’il serait probablement mort avant la fin de la journée.

 

 

Arthur se leva de son siège et s’avança doucement en direction de la sortie. Guenièvre l’intercepta avant qu’il ne franchisse la porte.

 

 

-          «  Vous semblez soucieux…

-          Non, enfin si bien sûr… ce sorcier semble être à l’origine de plusieurs décès et  je ne saurais l’admettre.

-          Vous êtes inquiet pour Merlin, n’est-ce pas ? Cet homme l’a touché hier et vous avez peur qu’il lui arrive la même chose qu’aux villageois… »

 

 

Le Roi ne prit pas la peine de répondre, Gwen savait très bien lire dans les yeux de celui qu’elle chérissait tant. Évidemment qu’il était préoccupé, évidemment qu’il était inquiet.

 

 

Arthur s’avança doucement, déposa un tendre baiser sur le front de son amante, en signe de réconfort.

 

 

-          « Nous allons retrouver cet individu avant qu’il ne fasse quelque autre victime, je peux te l’assurer Gwen. » Rajouta t-il, chaleureusement, avant de quitter définitivement la pièce, lui cachant alors son regard anxieux des plus tourmentés.

 

 

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Le Roi, accompagné de ses 4 chevaliers et de Merlin, faisait route dans la forêt de Camelot depuis maintenant plus d’une demi-heure, sous un soleil éclatant.

 

 

-          « Vous êtes extrêmement silencieux aujourd’hui Arthur… » Lança Merlin après avoir lancé une bonne dizaine de regards à son ami sans apercevoir le moindre soupçon de début de conversation de la part de ce dernier.

 

 

-          « Je suis concentré.

-          J’aurais plutôt dit ‘à l’ouest’…

-          Que veux-tu que je te dise Merlin, tu n’as aucun sens d’attention et de réflexion…

-          Hé bien en fait je pensais justement… à cet homme ! Vous le croyez réellement coupable de ces morts ?

-          Il doit être responsable d’une certaine manière puisque c’est un sorcier et qu’il était présent à chaque décès… mais j’ai encore un doute sur le fait  que ce soit  le fait qu’il les  ait touchés, qui les ait conduits à leur perte…

-          Le fait qu’il m’ait touché moi ne peut en aucun cas troubler  votre jugement… ? »

 

 

Arthur ne répondit pas à cette remarque, l’impression de ‘déjà-vu’ refaisant surface avec grande appréhension.

 

 

-          « Non, c’est vrai, pourquoi cela vous troublerait-il? » S’enquit le jeune magicien, froissé, à l’idée que son ami ne daigne ni lui répondre ni  même le regarder.

-          « Merlin, as-tu déjà eu cette impression de revivre quelque chose comme si ça s’était déjà passé avant? »

 

 

Le serviteur, dépité par le changement de sujet brutal de son ami, fixa ce dernier devant cette question des plus étranges et resta perplexe quant au sérieux de son attitude.

 

 

-          «  Hé bien oui, je pense que ça arrive à tout le monde de voir des scènes ou d’entendre des paroles que l’on pense avoir déjà vécu ou entendu, mais ce n’est que le résultat de notre imagination… . Pourquoi ?

-          J’ai l’impression d’avoir déjà vécu cette journée… » Répondit Arthur sans impunité.

-          « Ce n’est peut-être que la fatigue ? Être Roi n’est pas forcement de tout repos, même pour une tête de cuillère comme vous….

-          Non, je pense avoir rêvé de ce jour Merlin ! » Continua Arthur sans même relever sur l’habituelle  injure de son ami.

-          « Cela me semble fort improbable … » Répondit le servant désavouant et anxieux, sachant que la sœur d’Arthur, Morgane, faisait des rêves prémonitoires… et tout le royaume savait où ça l’avait conduite. « Si vous pensez que vous avez déjà vécu cette journée, que va-t-il se passer alors ?

-          Je ne suis pas sûr…

-          Evidemment, c’est parce que ce n’est que votre subconscient qui vous joue des tours…

 

-          Pourquoi es-tu venu Merlin ?... sachant que si ce que disent les villageois est vrai, il y a de fortes chances que tu … que tu meures avant la fin de la journée ? » Continua Arthur, déglutissant, sans réellement prêter attention aux explications douteuses de son valet,  voulant se persuader que ce cauchemar n’était qu’un mauvais rêve et rien de plus.

-          « Que je sois ici ou à Camelot, je mourrais de toute façon avant  la fin de la journée alors qu’importe, autant me promener par un temps aussi radieux!... De toute façon j’aurais une bien plus grande utilité ici ! »

 

 

Arthur stoppa son cheval, son teint devint d’une pâleur morbide. Il se retourna vers Merlin qui le regardait préoccupé et inquisiteur.

 

 

-          « Tu vas me dire que d’après les histoires des villageois, si tu meurs, le sorcier va apparaitre et nous pourrons de ce fait l’attraper à ce moment précis…. Tu veux servir d’appât !! »

 

 

Merlin fronça les sourcils, c’est exactement ce qu’il allait dire en effet.

 

Le jeune magicien commençait sérieusement à s’inquiéter sur l’exactitude des dires de son Roi quand à son rêve ‘prémonitoire’. Les deux amis se fixèrent un moment dans les yeux, laissant transparaitre  leur angoisse réciproque.

 

Ce n’est seulement qu’après ces quelques secondes d’égarement, qu’Arthur détourna son regard pour se crisper derechef sachant ce qui allait se passer par la suite. Il n’eût néanmoins pas le temps de dire un mot que des hommes sortirent de toute part derrière les arbres en hurlant.

 

 

-          «Des mercenaires ! » Cria Perceval, la main sur son fourreau.

 

 

 

Alors que les chevaliers entamèrent le combat, plusieurs assaillants firent tomber Arthur et son serviteur de leur monture. Le Roi, pris de panique, attrapa son ami par le bras et tenta de fuir la bataille. Mais les hommes arrivaient toujours plus nombreux et Arthur n’eût d’autre choix que de se battre pour leur propre survie.

 

Merlin recula de quelques pas afin d’énoncer ses sorts sans qu’Arthur ne puissent les entendre. Il réussit à mettre deux des mercenaires à terre tout en restant pour le moins vigilant en vu d’autres agressions envers son ami.

 

Le roi se retourna alors, recherchant des yeux son servant.

 

 

-          « Attention Merlin, derrière toi !!!».

 

 

 

Ce dernier se décala d’instinct sur la gauche, entendant l’avertissement d’Arthur, et évitant de ce fait l’assassin, arrivé derrière lui, l’épée en main. Il n’eût aucun mal à le désarmer et à l’assommer de l’un de ses ‘Aetslide bencpe . Le Roi courut en direction de son ami, s’assurant qu’il ne fut pas blessé mais ignorant totalement les autres hommes positionnés derrière lui. L’un des bandits lança alors une lance en direction du dos du Souverain. Merlin se retourna face à Arthur, vit la menace arriver inexorablement ;  il ne prit pas le temps de réfléchir à la situation, attrapa son ami par les épaules et le poussa de toutes ses forces sur le côté, réceptionnant la lance de plein fouet dans la poitrine.

 

 

-          « Noooooonnnnnn !!!!!!!! » Hurla Arthur scrutant la scène impuissant.

 

 

Il récupéra alors son épée, tombée au sol, et massacra de rage tous les hommes se trouvant à proximité ; les quelques derniers, fuyants devant le carnage, dû à un Roi en fureur. Lorsque tous les mercenaires furent abattus, Arthur se retourna, lâcha de désespoir son épée et tomba à genoux près de Merlin, qu’il prit instantanément dans ses bras. Il retira la lance de son ami aussi délicatement que possible et le fixa droit dans les yeux.

 

 

-          « Merlin ! De grâce, tiens bon, je vais te ramener à Camelot… Gaius va te soigner…

-          Je crois… qu’il est…un peu tard…pour ça…

-          N’arrêteras-tu donc jamais de dire des âneries ?

-          C’était un honneur … de vous…servir… Monseigneur…»

 

 

Merlin lui lança le fameux sourire qu’Arthur ne souhaitait jamais revoir, celui qui annonçait ses adieux. Ses yeux se fermèrent, son corps se relâcha et plus rien. Tout était fini.

 

Arthur resserra son étreinte et les larmes se mirent à couler ; cette fois il n’essaya même pas de les retenir.

 

 

-          « Que s’est-il passé ? Arthur ? »  Intervint Gauvain s’agenouillant à son tour aux côtés de son Souverain et du corps de son ami.

 

 

Le Roi tourna la tête vers l’Est comme s’il savait ce qui allait s’y  trouver, et son intuition lui donna raison. La charrette se mit à grincer, annonçant l’homme vêtu de son linceul noir. L’individu releva légèrement la tête mais cette fois aucun sourire et aucune parole ne sortirent de sa bouche putride. Il était sans son bâton, détestable et vicieux. Il ne fit qu’un simple geste négatif de la tête, funeste, déplorable…  et une lumière aveuglante les absorba sans qu’ils ne puissent rien y faire.

 

 

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-          « Debout là-dedans ! »


Hecate  (01.06.2012 à 14:52)

Chapitre 05.

 

 

 

-          « Debout là-dedans ! »

 

 

Arthur ouvrit les yeux expressément au son de cette voix familière. Il avait peine à respirer et tous ses membres semblaient pris de tremblements, mais de nouveau il se surprit à être allongé, dans ce lit, dans cette chambre.

 

 

Ce n’était pas un simple cauchemar, ce n’était même pas du tout un rêve, c’était réel, il avait vécu cette journée… deux fois, et il était là, sous ses couvertures, encore, écoutant son serviteur le réveiller. Son ami… vivant, Dieu du ciel il était vivant

 

 

-          « Inutile de geindre Arthur, c’est vous qui m’avez demandé de vous réveiller avant les premières lueurs du jour… » Merlin déposa délicatement la chemise de son Roi sur la chaise et commença à installer le petit-déjeuner de ce dernier sur la table. « Vous ne vous en prenez donc qu’à vous-même si vous pensez que votre temps de sommeil ait été … ».

 

 

Il ne put finir sa phrase, que le Roi, qu’il n’avait pas du tout entendu se lever,  l’attrapa par les épaules, le retourna face à lui avant de le prendre sans retenue dans ses bras, sans même prononcer le moindre mot.

 

 

Merlin, pris au dépourvu, resta immobile, un gobelet dans la main gauche et une assiette de fruits dans l’autre, les bras en croix ne pouvant se servir de ses membres, attendant que son ami ne veuille bien le relâcher.

 

 

-          « Non pas que je me plaigne de cet élan d’affection dont vous me portez brusquement Arthur mais… êtes-vous souffrant ? ».

 

 

Le Roi comprit alors que son comportement devait paraitre plus qu’inapproprié aux vues de son serviteur , mais comment lui expliquer qu’il avait vécu sa mort deux fois maintenant et qu’il avait cru ne jamais le revoir. Lui-même ne comprenant absolument pas ce qu’il lui arrivait.

 

 

-          «  Je crains que oui, en effet, Merlin ! » Répondit Arthur relâchant son étreinte pour la moins embarrassante.

 

 

Il s’écarta de son valet  pour se laisser tomber sur l’une des chaises juste derrière lui, l’air totalement désappointé.

 

 

-          « Vous ne semblez pourtant pas fiévreux mais votre teint est pour le moins…pâle. » Lança le jeune magicien  en examinant le Roi de plus près.

 

 

Arthur fixa son servant, ses yeux reflétant l’incompréhension totale. Évidemment qu’il était pâle, il avait assisté, deux fois de suite, à la mort de cet idiot, dans ses propres bras, sans qu’il ne puisse faire quoi que se soit pour le sauver.

 

 

A cette image, Arthur fût repris de nausée. Il baissa la tête et ferma les yeux pour tenter de se détendre.

 

 

-          « Peut-être est-ce juste un manque de sommeil… Ce n’était probablement pas une bonne idée d’aller chasser cet homme à cette heure des plus matinales…

-          Merlin ?

-          Oui Messire ?

-          La ferme !! »

 

 

Le jeune homme ne comprit pas réellement le changement de comportement de son ami. Deux minutes plus tôt, il avait eu le droit à une accolade légendaire et maintenant il était redevenu cette andouille royale d’une humeur massacrante au réveil.

 

 

-          « J’oubliais que Monseigneur devait manger avant…

-           … d’entamer la moindre conversation courtoise… Je sais !» Lança Arthur, finissant la phrase de son serviteur sans même relever la tête.

 

 

Merlin recula d’un pas, fixant perplexe son ami. Comment ciel avait-il pu deviner la fin de sa tirade ?

 

 

-          « Mais…comment… ? 

-          Ne cherche pas Merlin, je ne sais pas moi-même ce qu’il se passe… » Marmonna Arthur toujours las sur sa chaise, les bras ballants.

 

 

Le bref moment de stupeur du jeune magicien fût écourté par le retentissement de la sirène d’alerte, suivie de quelques secondes, de l’entrée fracassante de Sir Léon. Arthur, lui, ne cilla même pas au son de la cloche, ni même à l’arrivée de son chevalier.

 

 

-          « Désolé de vous  importuner Sire, mais un homme correspondant à la description du sorcier que vous avez croisé hier dans les bois, a été aperçu dans les rues de la ville basse ! 

-          Je sais déjà cela ! » Déclara Arthur en relevant la tête sur le point d’exploser.

-          « Mais certains villageois pensent que des morts récentes seraient du fait de cet individu,  Sire !

-          Je n’en ai que faire !! Ils sont morts, c’est bien triste, mais que voulez-vous que j’y fasse… »

 

 

Léon se retourna, incrédule, vers Merlin, sans ajouter un mot de peur d’offenser le Roi. Le servant lui lança un signe négatif de la tête et un haussement d’épaules d’ignorance, ne sachant pas plus que lui ce qu’il pouvait bien se passer dans la tête du souverain.

 

 

-          « Euh…Monseigneur, ne voulez-vous donc pas faire quérir les témoins pour plus de renseignements… »  Tenta le chevalier, quelques  secondes de silence plus tard, aussi prudemment que possible.

-          « Je sais déjà ce qu’ils vont nous conter… Prépare les chevaux, nous partons dans l’instant ! Je veux voir ce sorcier MORT !!... Tout est de sa faute, j’en ai la certitude !!»

 

 

Léon acquiesça de la tête et partit hâtivement affichant tout de même un haussement de sourcils à Merlin, ce dernier tout aussi sceptique que lui.

 

 Le serviteur  attendît que la porte soit close avant d’essayer  de relancer le débat, tentative d’une éventuelle compréhension pour la moins hasardeuse.

 

 

-          « Peut-être devriez-vous voir Gaius avant de partir… ?

-          Pourquoi faire, je n’ai nul besoin de lui pour le moment…

-          Hé bien vous ne semblez pas tout à fait dans votre état normal, sire, et peut-être que…

-          Je ne suis pas malade, Merlin ! Seulement… un peu tendu.

-          Je n’avais guère remarqué cela … » Finit Merlin ironiquement, commençant à ranger des affaires ici et là pour ne pas faire paraitre l’affliction qui grandissait en lui.

 

 

Après un moment d’hésitation, le Roi se retourna pour regarder son serviteur  tourner-virer dans sa chambre. Pourquoi revivait-il cette journée, cette horrible journée, et pourquoi diable était-il le seul à s’en souvenir ?

 

 

-          « Il se passe quelque chose Merlin… quelque chose qui dépasse mon entendement. »

 

 

Le jeune magicien  cessa ses activités et se retourna pour faire face à Arthur, sachant qu’au ton de la voix de son ami, il ferait mieux de l’écouter attentivement.

 

 

-          « Cet homme que nous avons croisé dans cette caverne… je le pense responsable de ce qui m’arrive…

-          Je croyais pourtant être le seul qu’il ait touché.

-          Non, il ne m’a pas touché, c’est autre chose… c’est cette journée, il semblerait que…que je la revive, cela fait déjà trois fois que me réveil le matin de ce même jour !

-          Ne pensez-vous pas qu’il ne peut s’agir que d’un simple tour du à  votre imagination…

-          Non, merlin, c’est bien réel, … tout est bien réel

-          Mais enfin, si nous revivions la même journée pourquoi vous en rappelez-vous et moi non ?

-          Je l’ignore justement…

-          Si vous pensez que vous avez déjà vécu cette journée, que va-t-il se passer alors ? » Lança le jeune homme qui avait, il faut bien l’avouer, beaucoup de mal à admettre les propos de son ami.

-          « Je ne saurais le dire, puisqu’à ce moment précis nous écoutions les récits des villageois… j’ai donc changé le cours de l’histoire en quelque sorte… »

 

 

Merlin restait pour le moins perplexe, Arthur semblait réellement croire qu’il revivait ce jour.

 

 

-          « Et que racontaient ces récits, si vous les avez déjà entendus ? » Demanda ce premier avec appréhension.

 

 

Arthur fixa son ami craintif. Il savait comment se sentirait Merlin après les dites histoires, sachant qu’il avait ressenti déjà deux fois son ami se crisper en les entendant. Mais il avait le droit savoir après tout.

 

 

-          « Deux hommes et une femme sont morts d’accidents pour le moins étranges un jour après avoir vu et touché le sorcier dont nous avons fait la connaissance hier… »

 

 

Comme il l’avait prédit, Merlin se contracta, inquiet ; même s’il essayait piètrement de le lui cacher.

 

 

Le jeune magicien fixait son ami, croisant ses bras dans son dos pour ne pas faire voir à Arthur à quel point il était nerveux…réussite des plus médiocres.  Après tout, cet individu l’avait touché lui aussi et il avait ressentit ce grand froid, ce grand vide, à son contact. Si ce que disait Arthur était vrai, selon les villageois, il ne finirait pas la journée vivant.

 

 

-          « C’est pour cela que je dois retrouver cet homme, avant qu’il ne fasse d’autres victimes ! » Et par victimes, Arthur pensaient principalement Merlin.

-          « Dans ce cas partons de suite! » Lança le servant  sur le qui-vive.

 

 

Arthur se  détourna de son ami, feignit de prendre sa chemise sur la chaise derrière lui pour ne pas à avoir à regarder son serviteur dans les yeux.

 

 

-          « Toi, tu restes ici ! 

-           Quoi, Mais pourquoi ?

-          Tu ne peux pas venir Merlin… c’est trop dangereux. » Continua le Roi dos à son servant.

-          « Je crois avoir vécu bien pire à vos côtés qu’une simple chasse à l’homme…

-          Ce n’est pas un homme ordinaire, c’est un sorcier, il tue des gens Merlin !… et de toute évidence il contrôle le temps également.

-           Mais je tiens à venir, vous pourriez avoir besoin d’aide…

-          Les chevaliers seront là pour ça…

-          Mais…

-          … Si tu viens Merlin, tu mourras !!! » Hurla Arthur en se retournant cette fois vers son ami, les yeux luisants, laissant transparaitre toute son inquiétude.

-          « Votre confiance me transcende de réconfort Sire. » Lança le jeune magicien utilisant, comme d’habitude, son esprit sarcastique pour ne pas dévoiler ses propres craintes.

-          « Je ne plaisante pas… tu ne peux pas venir. » Finit Arthur en se détournant une seconde fois et se dirigeant vers le paravent en bois avec sa chemise à la main.

-          « Vous ne me racontez pas tout n’est-ce pas ? » Fit Merlin de sa voix implorante.

-          « Tu peux disposer Merlin, je n’aurais pas besoin de tes services aujourd’hui…

-          Si comme vous le dites, vous avez déjà vécu cette journée, vous savez comment elle se termine … ?

-          Je t’ai demandé de me laisser Merlin !

-          Est-ce que je meurs en ce jour ? »

 

 

Le silence pesant donna  au jeune servant  sa réponse, aussi terrifiante soit-elle. Après tout, ça expliquait le comportement de son ami depuis son réveil. Merlin serra les dents et quitta la pièce.

 

 

Quoiqu’il en soit il ne laisserait pas partir Arthur sans qu’il n’ait un œil sur lui, même si pour cela, il devrait le suivre à distance.

 

 

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Arthur, accompagné de ses 4 chevaliers, avançait bon train dans la forêt sous cet éternel soleil. Personne ne disait le moindre mot craignant le caractère irritable du Roi ; sauf Gauvain, toujours au récit de ses innombrables histoires que personne n’écoutait.

 

Le Roi stoppa sa monture et leva son bras droit en signe de halte, sans un mot.

 

 

-          « Monseigneur ? Avez-vous trouvé quelconque piste ? » Déclara Elyan voyant son souverain froncer des sourcils.

-          « Des bandits ! Ils vont arriver de toutes parts d’ici quelques instants ! » Affirma Arthur regardant aux alentours.

 

 

Gauvain fit alors une grimace d’incompréhension qui exprimait parfaitement la perplexité et l’étonnement de chacun devant la déclaration pour la moins étrange de leur ami. Quelle ne fût pas leur surprise lorsque des hommes armés  survinrent de tous côtés, les attaquant férocement.

 

 

-          «Des mercenaires ! » Hurla Perceval, son épée en main à présent.

 

 

Ils engagèrent la bataille avec entrain sans plus de questions à se poser.

 

 

 

Merlin, à seulement une centaine de mètres derrière la troupe, entendit  des hommes hurler. Il se hâta, de peur qu’Arthur ne soit en danger.

 

 

Il descendit de sa monture et resta à l’écart des combats tout en récitant incantations et sorts, donnant l’aide nécessaire à son ami pour en ressortir vainqueur. Seulement de plus en plus de mercenaires arrivaient et le jeune magicien n’eût d’autre choix que d’approcher la mêlée pour protéger son Roi, devenu presque invisible derrière la horde.

 

 

Ce dernier se battait avec acharnement, d’autant plus lorsqu’il reconnut les deux hommes de ses souvenirs, responsables de la mort de Merlin les premières fois. La fureur le submergea. L’un d’eux essaya de fuir mais Arthur, dans un excès de colère, ne le laissa pas  s’échapper aussi facilement. Sans s’en rendre compte, fixé sur son ennemi, il se rapprochait de son ami dans sa course. Lorsqu’il eût atteint l’assassin, il l’éventra de rage, sans remords,  ne lui laissant aucun sursis. Pris dans le déchainement des évènements, il sentit un deuxième homme juste derrière lui ; il fendit l’air de son épée en se retournant vers l’inconnu. Sa lame transperça le jeune garçon sans qu’il ne puisse stopper son geste meurtrier.

 

Ses yeux s’écarquillèrent en voyant le visage familier.

Son cœur se prît de frénésie.

Sa respiration se bloqua.

Sa vue se flouta derrière les larmes qui se formaient…

 

 

 

-          «Oh  Non !! Merlin ?!

-          Ar…thur…

-          Mon Dieu non ! Qu’ais-je fais ?

-          Ce n’est pas… votre faute,… vous ne pouviez… savoir…

-          Que fais-tu ici ? Je t’avais dis de rester à Camelot ! N’écoutes-tu donc jamais ce qu’on te dit… ? » Paniqua  Arthur en posant sa main sur la blessure fatale.

-          « Je crois… qu’il est…un peu tard…pour ça…

-          Tu ne peux pas mourir Merlin, pas encore, pas comme ça, surtout pas de ma main…

-          C’était un honneur … de vous…servir… Monseigneur…

-          Non ! Je t’en supplie Merlin…. Non ! »

 

 

Et une fois de plus le jeune magicien ferma les yeux, laissant derrière lui un sourire accentuant funestement son dernier souffle.

 

Arthur retira sa main ensanglanté du corps de son ami, il resta pétrifié.

 

 

-          « Que s’est-il passé ? Arthur ? »

 

Il entendait à peine la voix de Gauvain qui se tenait pourtant juste à ses cotés.

 

 

-          « C’est impossible, c’est impossible… » Répétait-il sans cesse, sans se soucier du regard choqué de ses chevaliers ;  Jusqu’à ce que le grincement horripilant de la charrette retentisse tel un écho dans son esprit.

 

Il se retourna pour faire face une fois de plus à cet homme. Debout. Immobile. Impassible.

 

Et la lumière l’envahit de nouveau. « Non, attendez !!!... »

 

 

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-          « Debout là-dedans ! »


Hecate  (01.06.2012 à 14:57)

Chapitre 06.

 

 

 

-          « Debout là-dedans ! »

 

 

Ses paupières s’ouvrirent instantanément. ‘Oh non pas encore.’

 

 

Arthur retira ses couvertures d’un geste rapide et s’assit au bord de son lit, la tête baissée, le regard fixé sur ses mains. Il n’y avait plus de sang dégoulinant de ses doigts mais il pouvait tout de même encore sentir l’odeur nauséabonde qui s’y rapportait.

 

 

-          « Inutile de geindre Arthur, c’est vous qui m’avez demandé de vous réveiller avant les premières lueurs du jour… Vous ne vous en prenez donc qu’à vous-même si vous pensez que votre temps de sommeil ait été limité… »

 

 

Pour toute réponse le Roi vomit tripes et boyaux sur le parquet de sa chambre royale.

 

 

Merlin posa assiette de fruits et gobelet expressément sur la table, avant de courir aux côtés de son ami.

 

 

-          « Arthur ! … êtes-vous souffrant ? »

 

 

Le Roi releva doucement la tête pour regarder son valet qui semblait extrêmement inquiet pour lui… quelle ironie.

 

Il n’en pouvait plus. Trois fois qu’il le voyait trépasser de façon atroce. Trois fois mort dans ses bras. Trois fois qu’il n’avait pu faire quoi que ce soit pour le sauver. Et la troisième fois, c’était même lui, son Roi, son ami, qui lui avait donné le coup fatal. Arthur vomit de nouveau, ne pouvant retirer  ses images insoutenables de son esprit.

 

 

-          «  Je pense que vous devriez vous recoucher Sire ! » Déclara Merlin en attrapant son jeune Souverain par les épaules, essayant désespérément de le remettre au lit.

-          « Pourquoi ne m’as-tu pas écouté Merlin ?

-          Euh… à quel sujet ?

-          …Pourquoi m’as-tu suivi alors que je t’avais ordonné de rester à Camelot ! » Continua Arthur fixant le plafond, sans faire cas de son compagnon qui semblait être dans l’ignorance la plus totale.

-          « Pardonnez-moi, mais je suis un peu perdu Messire…De quoi êtes-vous en train de parler ?

-          …Je t’avais pourtant dit que c’était dangereux, je t’avais dit que tu allais mourir…

-          D’accord,… je crains que vous ne soyez  sujet à une forte fièvre…

-          …Mais non, tu n’écoutes jamais, tu fais toujours ce que bon te semble, sans te rendre compte des conséquences!

-          Evidement, bien sûr,  oui… euh, je pense que je devrais aller chercher de l’aide… 

-          N’as-tu donc aucun sens de préservation Merlin ?»

 

 

Arthur dévia son regard pour fixer son ami qui tentait de remettre les couvertures sur lui, totalement désorienté par ses paroles. Il devait trouver une solution. Il ne pouvait continuer de revivre cette journée, il ne pouvait plus voir Merlin mourir dans ses bras, il ne pourrait le supporter d’avantage.

 

 

-          «  Je crois que tu as raison, nous devrions aller voir Gaius… » Lança-t-il d’un ton décidé en s’asseyant de nouveau dans son lit, alors que son serviteur avait enfin réussi à le recouvrir.

-          « Hé bien je ne vous l’avais pas encore proposé… mais c’est en effet ce que j’allais vous dire… » Fit le jeune magicien de plus en plus perplexe.

-          « Je sais ! »

 

 

Merlin grimaça d’incompréhension. Mais sa stupeur fût de courte durée puisque le tocsin se mit à résonner, suivi de près par l’arrivée rocambolesque de sir Léon.

 

 

-          « Désolé de vous  importuner Sire, mais un homme correspondant à la description du sorcier que vous avez croisé hier dans les bois, a été…

-          Stop !! » Hurla le Roi, mettant fin à ses insoutenables paroles identiques, matin après matin. « Cet homme, ce bâtard de sorcier, a été vu dans la ville basse : je sais ! Il y a eu des morts : cela aussi je le sais ! Et non, je ne veux pas voir les témoins pour avoir plus de renseignements,  CAR  JE SAIS DEJA TOUT CE QUI S’EST PASSE!!!! »

 

 

Léon se retourna, déconcerté, vers Merlin qui lui, haussa les épaules, totalement dépité.

 

 

 

-          « Prenez Gauvain, Elyan et Perceval avec vous et recherchez-moi ce foutu sorcier! » Ordonna Le Roi autoritaire.

 

 

Le chevalier acquiesça d’un signe de tête, sans ajouter un mot,  avant de se retourner vers la sortie.

 

 

-          « … Et Léon ! Faîtes attention, des bandits vont vous attaquer à la lisière de la forêt d’Ascetir ; vous aurez facilement le dessus mais prenez garde tout de même, ils seront très nombreux… » Ajouta Arthur sans se soucier de la tête décomposée des deux hommes en face de lui.

 

 

Le soldat jeta un regard confus à Merlin, qui lui-même, fit signe qu’il ne comprenait pas plus que lui, avant de quitter définitivement la pièce sur les ordres du Roi.

 

 

-          « Arthur, vous ne semblez guère dans votre état normal… et c’est un euphémisme quand je dis cela, croyez-moi !

-           Suis-moi ! Nous devons trouver Gaius, il aura peut-être des réponses… » Finit Arthur en mettant expressément sa chemise sur son dos avant de quitter ses appartements, agrippant un Merlin pour le moins perturbé, par le bras.

 

 

 *****************************************

 

 

Les rayons du soleil matinal traversaient les alcôves du long corridor dans lequel Arthur marchait à grands pas, tirant son serviteur par la manche de sa veste avec fermeté.

 

 

-          «  Saviez-vous que j’ai appris à marcher à seulement neuf mois Sire ?

-          Et ?

-          Je n’ai donc besoin d’aucune aide pour me déplacer à pied depuis ce jour ! »

 

 

 

Le Roi se stoppa net, grimaçant vers son serviteur, sans réellement comprendre sa remarque. Il n’eût pour réponse que le regard bleu de son valet insistant sur ses propres doigts, toujours inlassablement cramponnés à la jaquette de ce dernier. Dans un élan d’embarras, Arthur relâcha sa prise et s’éclaircit la gorge, relevant la tête dignement.

 

 

-          « Ta lenteur est un réel handicap pour moi Merlin, tout comme le sont ta maladresse et ta stupidité… » Lança Le Roi reprenant sa marche le long du couloir royal, feintant l’anxiété qui le rongeait.

-          «  Ne vous inquiétez pas de ma rapidité à vous suivre Sire, votre embonpoint me laisse une marge suffisante pour limiter votre vitesse légendaire…

-          Merlin…

-          La. Ferme ? »

 

 

Arthur offrit un sourire narquois à son valet en guise de confirmation.

 

 

Ils continuèrent leur chemin en direction des appartements du médecin de la cour, seulement à leur plus grand désarroi, il ne s’y trouvait guère.

 

 

Ils passèrent la matinée entière à la recherche du vieil homme, en vain. Ils fouillèrent les moindres recoins du palace, explorèrent la citadelle ainsi que les rues de la ville basse mais pas de trace de Gaius.

 

 

-          « Nous l’avons forcément croisé, il ne peut pas s’être volatilisé. » Affirma Merlin, fatigué de cette longue marche à travers la cité, aux côtés d’un Roi désespérément silencieux et irritable.

 

 

Il avait pourtant essayé maintes fois de comprendre le pourquoi de son comportement mais son ami restait de marbre, aucun mot, aucune explication, juste des regards soucieux.

 

 

-          « Retournons vers ses appartements, il y refera bien surface à un moment ou à un autre. » Bougonna Arthur à la limite de l’explosion nerveuse.

 

 

Le jeune magicien souffla de soulagement. Au moins il pourrait se poser chez son mentor en attendant son arrivée.

 

 

Ils réempruntèrent donc le long couloir qu’ils avaient pris tôt le matin, mais dans le sens inverse.

 

 

La porte à l’autre bout du corridor s’ouvrit pour laisser apparaitre Guenièvre, son visage s’éclairant en voyant Arthur.

 

 

Sa bonne surprise ne fût que de courte durée en apercevant les traits crispés de son Roi.

 

 

-          « Vous semblez soucieux… » Commença la jeune femme, arrivée à la hauteur de ses amis.

-          «  Si peu… » Répondit Arthur, sans cacher son ton ironique.

-          « J’ai croisé Elyan dans la cour il y a quelques  heures, il partait à la recherche de ce sorcier dont vous nous avez parlé hier soir…

-          Je crains que cette quête ne soit perdue d’avance…

-          Vous ne vous êtes pas joints à eux ?

-          J’ai déjà fait cela … » Marmonna le Roi laissant ses amis dans l’incompréhension la plus déroutante.

-          «  Pensez-vous que cet homme soit responsable des morts des  trois villageois décédés ce matin ? » Continua Gwen, malgré le comportement étrange de son Souverain.

-           « Il y a des chances…

-           Certains racontent que c’est après que ce sorcier  les ait touchés qu’ils sont morts… 

-          Quelle idée …! »

 

 

Le servant  écoutait attentivement les dires de son amie et se tendit automatiquement en entendant les racontars des paysans. Se pourrait-il qu’il courait un risque juste parce que cet homme l’aurait touché ?

 

 

-          « Vous êtes inquiet pour lui, n’est-ce pas ?» Fit Guenièvre en regardant Merlin «  Ne nous avez-vous pas dit hier que cet individu l’avait touché également ?

-          J’aurais du mal à l’oublier… »

 

 

Le jeune magicien restait toujours extrêmement discret mais pour le moins anxieux ; le comportement d’Arthur  ne l’aidant pas le moins du monde.

 

 

-          « Retrouvez cet homme, Sire, avant qu’il ne fasse d’autres victimes … »

 

 

 Sur ces mots, le Roi sentit la nausée s’installer de nouveau. Merlin fixa son ami et  comprit alors qu’il était temps de repartir s’il ne voulait pas à avoir à nettoyer le couloir en plus de la chambre du Roi.

 

 

-          « Nous allons voir Gaius de ce pas pour savoir s’il n’aurait pas une quelconque information sur ce soi-disant sorcier, nous te tiendrons au courant Gwen. » Déclara Merlin hâtivement en reprenant le chemin d’un pas assuré, laissant leur amie derrière eux d’un sourire amical.

 

 

Le serviteur s’assura que la jeune femme n’était plus à portée de ses paroles, passa alors devant Arthur et le stoppa en lui posant une main sur le torse.

 

 

 

-          « Ca suffit, que me cachez-vous ?

-          Ce n’est point le moment Merlin !

-          Je ne bougerai plus nulle part sans avoir une explication !

-          Je n’ai pas à te donner d’explication, je suis le Roi et tu n’es qu’un…, je pourrais te mettre au pilori pour un tel acte…

-          Il se passe quelque chose et je veux savoir ce que c’est. Vous vous réveillez malade, vous dites des paroles qui n’ont aucuns sens, vous vous comportez de façon bizarre avec tout le monde, vous ne répondez à aucune de mes questions,  et dès que l’on fait allusion à ce sorcier,  vous devenez aussi  irritable que Gauvain s’il avait été privé de taverne !... Arthur, dites-moi ! » Le jeune magicien reprit sa respiration, abandonnant son expression offusquée pour laisser place à ses yeux de chien battu « ... Quoique cela puisse être, vous savez que je peux vous aider !

-          Je crains que non Merlin, pas cette fois » Lança Arthur affligé.

-          « Racontez-moi … s’il vous plait! »

 

 

Arthur prit quelques secondes de réflexion et regarda son ami dans les yeux.

 

 

-          « Tu ne m’as pas réellement cru la première fois…

-          La première fois ?

-          Je revis cette journée, Merlin, encore et encore, et je ne sais comment arrêter ce fléau…

-          Quoi ? » Le servant semblait réellement déboussolé devant l’aveu de son ami.

-          « Ce sorcier, il a fait quelque chose, je ne sais pas ce que c’est, mais je revis les mêmes scènes … c’est insupportable…

-          Ne pensez-vous pas qu’il ne peut s’agir que d’un simple tour dû à  votre imagination…

-          Tu m’as déjà dit les mêmes paroles la dernière fois !... et ne me demande pas ce qu’il va se passer ensuite,  puisque je modifie le court des choses à chaque nouvelle décision que je prends…! »

 

 

Le jeune serviteur resta coi devant ces déclarations. Mais vu l’expression mortifiée de son ami, il lui laissa tout de même le bénéfice du doute.

 

 

-          « Je sais que c’est difficile à croire Merlin mais il ne nous reste plus beaucoup de temps, nous devons absolument trouver Gaius, il est mon dernier espoir…

-          Plus beaucoup de temps… à quoi ?... Vous ne me racontez pas tout n’est-ce pas ? »

 

 

Arthur resta silencieux, comment pouvait-il annoncer à son ami qu’il était mort trois fois, dont l’une par sa main. Il fixa la cour royale lumineusement ensoleillée par l’une des alcôves, perdu dans ses pensées lugubres. Mais en regardant les faibles ombres se renvoyant sur les pavés de la place, son cœur s’accéléra inévitablement. Il n’avait pas vu à quel point le soleil était haut, annonçant sans ambiguïté, le moment de la journée.

 

 

 

-          « Quelle heure est-il ? » Demanda t-il expressément.

-          «  Euh, je ne sais pas… je crois que nous avons loupé le déjeuner… » Affirma Merlin dubitatif devant ce changement brutal de sujet de conversation.

-          « Nous devons être en plein milieu de l’après-midi !... Depuis combien de temps les chevaliers sont-ils partis ?

-          D’après Gwen, plusieurs heures…

-          … et tu n’es pas mort !!

-          Euh…

-          A cette heure-ci hier tu étais mort !

-          Je suis sûr que non Arthur, j’étais vivant hier… vu que je le suis aujourd’hui

-          Non, je veux dire, j’ai réussi, j’ai empêché que tu ne meures aujourd’hui ! Pas de mercenaires, pas d’épées, pas de lances, pas de mort !

-          J’ai dû rater une partie de l’histoire je crois…

-          Merlin ! L’heure où tu es sensé mourir est passée ! Je pense que le temps va reprendre son cours normal des choses, tu  n’es pas mort… tu n’es pas mort» S’exclama Arthur tout sourire, en posant sa main droite sur l’épaule de son servant et l’autre sur la poignée de la grande porte en bois.

-          « C’est mieux, en effet… » Conclut le jeune magicien totalement perdu, lui emboitant le pas.

 

 

Le Roi, enthousiaste ouvrit l’accès du corridor et laissa passer Merlin le premier vers l’escalier donnant au hall d’entrée. Ce dernier tourna la tête vers son ami, n’ayant  strictement rien compris à ses déclarations, mais tout de même heureux de le voir si réjoui et euphorique. Seulement avant qu’il n’ait eu l’occasion de le questionner plus ardemment sur son soudain changement de comportement et sur ses dernières élucubrations, il avança d’un pas, regardant toujours derrière lui, et manqua la première marche. Son corps partit en avant malgré lui, et il dévala tout le colimaçon de pierre, avant d’arriver en bas lourdement, inerte.

 

 

 

-          « Merlin !!! » Hurla le Souverain en descendant les marches quatre à quatre pour rejoindre son ami immobile. « Non … »

 

 

Du sang coulait atrocement de sa bouche ouverte, contrastant avec la pâleur de ses joues creuses ; et ses yeux, voilés, étaient restés grands ouverts, mais aucune expression ne s’y reflétait plus. La nuque était brisée. Il était trop tard. Il ne respirait plus. Son cœur s’était arrêté de battre. Mort, une fois de plus.

 

Arthur tomba à genoux anéanti. Il posa sa main sur les yeux de son ami pour les clore définitivement, ne pouvant supporter, plus alors, ce regard vide. Derrière lui résonnait le grincement exaspérant d’une charrette rouillée.

 

Il ne se retourna pas. Il ne bougea pas. Il ferma juste ses yeux humides quelques secondes avant de les rouvrir et de se laisser envelopper  par  la lueur blanche aveuglante.

 

 

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-          « Debout là-dedans ! »


Hecate  (01.06.2012 à 15:01)

Chapitre 07.

 

 

 

-          « Debout là-dedans ! »

 

 

Arthur se  redressa instinctivement dans son lit. Son serviteur  se dirigeait vers la table, une chemise propre à la main.

 

 

-          « Inutile de geindre Arthur, c’est vous qui m’avez demandé de … »

 

 

Merlin ne pût finir sa phrase et n’eût même pas le temps de déposer le linge de corps sur la chaise, qu’il se trouva embarqué malgré lui par le bras.  Son Roi l’avait agrippé par sa veste le tirant inexorablement hors de la chambre royale, le faisant presque voler à travers la pièce.

 

 

-          « Euh… Arthur ?

-          La ferme Merlin ! »

 

 

Le valet se renfrogna, marmonnant un « Je sens que cette journée va être excellente », ne comprenant guère les agissements soudains de son ami.

 

 

Le souverain marchait d’un pas pressé à travers le long corridor, regardant droit devant lui, une expression des plus mortifiées sur son visage, cramponnant avec hargne le bras de son servant. Ce dernier n’avait d’autre choix que de courir pour le suivre malgré lui.

 

 

-          « Est-ce que je pourrais au moins savoir où l’on va ? » Demanda Merlin avec hésitation.

-          « Voir Gaius, …en espérant qu’il ne soit pas déjà parti…

-          Bien, bonne idée, voir Gaius… car vous ne semblez guère dans votre état normal…

-          La ferme Merlin …

-          Oui, j’avais bien compris la première fois …

-          Pourquoi t’entêtes-tu donc à jacasser comme une fille alors? »

 

 

Merlin serra les dents une fois de plus, commençant à être essoufflé par l’allure fulgurante qu’il devait supporter. Pourquoi diable le tirait-il comme un forcené ?

 

 

-          « Saviez-vous que j’ai appris à marcher à seulement 9 mois Sire ?

-          Passionnant ! Mais je crains que non, Merlin, tu ne sois pas apte à te déplacer à pied  tout seul depuis ce jour ! »

 

 

Sur cette remarque, le jeune magicien resta coi au point de stopper sa course et de manquer de peu de trébucher sur un Roi pris au dépourvu. Est-ce qu’Arthur avait lu dans ses pensées ?

 

 

-          «  Pourquoi t’arrêtes-tu donc comme ça Merlin, il n’y a pas de temps à perdre ! » Lança Arthur reprenant son chemin.

-          «  Je ne sais pas, peut-être parce que vous agissez de façon pour le moins étrange, que vous vous promenez dans les couloirs pieds nu et à moitié vêtu de si bon matin et que vous n’avez même pas réclamé votre petit-déjeuner… ce qui n’est peut-être pas une si mauvaise chose lorsque l’on voit votre emb…

-          Si tu dis encore une seule fois que je suis gros Merlin, je t’assomme sur le champ ! »

 

 

Le serviteur sourit de bonne grâce devant son ami renfrogné mais fronça des sourcils lorsqu’il le vit  se stopper net après avoir ouvert la grande porte en bois donnant sur l’escalier en pierre. Ce dernier resta quelques secondes pétrifié, regardant  en contrebas.

 

 

-          « Qu’avez-vous?... Arthur ?

-          Rien ! …Nous devrions peut-être prendre un autre chemin…

-          C’est pourtant l’accès le plus court pour se rendre chez Gaius !

-          Ces escaliers sont … dangereux ! N’importe qui pourrait se tuer en tombant tellement ils sont  abrupts…

-          Mais enfin Sire, je passe par là plusieurs fois par jour et je ne suis jamais tombé ! »

 

 

Le Roi se retourna hâtivement et fixa son valet dans les yeux, relâchant temporairement son emprise. Une détresse profonde s’était installée dans son regard, ce que Merlin décela tout de suite.

 

 

-          « Arthur… ? »

 

 

Ce dernier  tourna la tête pour regarder en sens inverse de leur marche de départ, cachant son intense inquiétude.

 

 

-          « Nous allons passer par les cuisines, les marches y sont moins… » Commença t-il en se tournant une fois de plus vers son serviteur.  Mais le valet  avait déjà entrepris la descente du  long colimaçon d’un pas assuré. « MERLIN ! »  Hurla-t-il en rejoignant son ami rapidement, déjà à mi-trajet. «  N’écoutes-tu donc jamais ce qu’on te dit !

-          Pourquoi vous mettre dans un état pareil… vous voyez bien que ces escaliers sont… inoffensifs ! » Ricana le servant, pensant sa blague matinale amusante.

 

 

Seulement Arthur resta de marbre, ne faisant même pas l’esquisse d’un sourire. Merlin ravala son rire niais et baissa les yeux comme un enfant honteux d’avoir dit un blasphème.

 

 

-          « Nous sommes à mi-chemin maintenant, nous n’allons pas faire demi-tour… les appartements de Gaius sont tout proches ! » Conclut le jeune magicien avec un semblant d’excuses sur le visage.

 

 

Arthur maugréa, ne dissimulant pas sa colère, et agrippa de nouveau le bras de son ami, descendant prudemment les marches une à une, sans encombre cette fois.

 

Ils étaient à peine arrivés en bas que le tocsin retentît faisant sursauter Merlin mais n’éprouvant pas le moins du monde le Roi qui reprit son avancée d’un pas alerte.

 

 

-          « Arthur, n’entendez-vous pas l’alarme, peut-être est-ce important ?! » Déclara le serviteur, réessayant désespérément de suivre l’allure de son ami.

-          « Ça l’est en effet, mais je n’ai nul besoin que Sir Léon me rabâche encore les mêmes choses…

-          Quoi ?

-          Rien ! Oublie et avance !

-          Mais…

-          La ferme Merlin !

-          Oui, bien sûr, une fois n’est pas coutume… » Marmonna le jeune magicien, dépité de nouveau.

 

 

Ils empruntèrent le petit escalier qui montait vers la chambre du physicien et arrivèrent enfin devant la porte souhaitée. Les deux hommes entrèrent sans s’annoncer et se retrouvèrent devant le vieil homme, chargé de son sac médical, sur le point de partir.

 

 

-          «  Monseigneur ? » S’interrogea ce dernier, voyant arriver son Souverain d’un simple pantalon de pyjama.

-          « Gaius ! » Se soulagea Arthur, remerciant le ciel qu’il ne soit pas déjà parti.

-          « Qu’a-t-il fait encore ?» Demanda le su nommé en regardant inquisiteur Merlin, tenu fermement par le bras, par son Souverain.

 

 

Le Roi le dévisagea, perplexe, ne comprenant pas la question. L’impatience se lisait sur son visage, il lança un « quoi ? » d’incrédulité.

 

 

-          « Hé bien en vue de l’heure matinale, la façon dont vous êtes… ‘habillé’, et la manière dont vous cramponnez Merlin, j’en déduis qu’il n’a pas été à la hauteur de vos attentes et attendez de moi une quelconque, …je ne sais pas, …sanction ? …D’où ma question : qu’a-t-il bien pu faire encore ?

-          Rien ! Je n’ai rien fait…pour une fois  … En fait je ne sais même pas pourquoi nous sommes là réellement… » Lança Merlin, faisant mine de réfléchir.

-          « J’ai besoin de votre aide Gaius…

-          Cela ne peut-il attendre Sire, on vient de m’informer de plusieurs décès dans la ville basse, je dois m’assurer qu’il ne s’agit pas d’une épidémie …

-          Ce n’est pas une épidémie, je peux vous le garantir !

-          Comment pouvez-vous le savoir ?

-          Faites-moi confiance, je sais ce que je dis !

-          …bien…  mais l’un des gardes m’a également averti que l’homme que vous avez croisé hier dans cette grotte a été aperçu dans la cité, d’où la sirène d’alarme…

-          …Cet homme justement que nous devions aller rechercher ce matin et pour lequel je vous ai réveillé de si bonne heure! » Coupa Merlin essayant de comprendre le comportement suspicieux de son ami.

-          « J’en suis tout aussi conscient Gaius » Continua le Roi, faisant totalement abstraction de la dernière remarque de son valet «  et… c’est d’ailleurs  pour cela que je suis ici. Je…je…

-          Oui ?

-          C’est difficile à expliquer, mais je…

-          Hé bien lancez-vous mon garçon, quoiqu’il puisse vous tracasser, vous savez bien que je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour vous aider !

-          …Je revis cette journée indéfiniment, cela fait le cinquième… même jour maintenant et je ne saurais en supporter d’avantage! » Finit par lancer le Roi d’un trait, libéré de son fardeau.

 

 

Pour toute réponse Arthur eût un silence total, accentué de perplexité dans les regards stupéfaits du serviteur et de son tuteur.

 

 

-          « Je dis la vérité !... c’est peut-être dur à croire mais il en est ainsi … »

 

 

Le jeune magicien grimaça de non sens tout en continuant de fixer son ami comme s’il était atteint d’une quelconque maladie mentale.

 

 

-          «  Arthur, êtes-vous souffrant ? » Déclara t-il dubitatif.

-          « La ferme Merlin! » Lança l’intéressé, mais suppliant Gaius de ses yeux bleus, sans même porter la moindre attention  à son servant.

-          « Ah oui c’est vrai ! » Ronchonna le valet, en s’asseyant, las, sur le premier tabouret qu’il trouva.

 

 

Gaius posa son sac médical sans un mot sur la petite table en bois à côté d’un bon nombre de fioles en tout genre, et tira une autre  chaise, incitant son Roi à s’assoir à son tour.

 

 

-          « Je vous écoute Arthur, racontez-moi tout… depuis le début. » Articula t-il sérieusement.

 

 

Le Souverain tourna la tête pour fixer Merlin tristement, puis le médecin, et de nouveau Merlin. Il était éprouvé de ce sentiment d’impuissance qui reliait la vérité à la mort de son ami.

 

D’un coté, il avait envie de tout dévoiler sur l’instant à Gaius, et de ce fait à Merlin qui se trouvait près de lui, malgré l’affliction que cela pourrait procurer à ce dernier. Mais au moins il aurait un œil sur lui, et pourrait le protéger quoiqu’il arrive. Seulement  d’un autre côté, il n’avait réellement pas envie de faire souffrir son serviteur inutilement en lui racontant que,  quoi qu’il se passait dans cette journée damnée, elle se finissait inévitablement par sa perte. Après tout, la mort de Merlin ne survenait qu’en début d’après midi, au pire des cas, et au moment présent il faisait à peine jour. Il lui restait donc du temps pour trouver une éventuelle solution avec le médecin de la cour sans avoir son ami dans les pattes, le questionnant inlassablement comme il avait l’habitude de le faire lorsqu’il était anxieux.

 

 

-          «  Sire ? » Insista Gaius qui étudiait avec attention le comportement du Roi.

-          « Oui, euh… Merlin, n’aurais-tu donc pas quelques corvées en retard ? » Déclara le Souverain qui ne trouva que cette excuse pour faire quitter son valet de la pièce.

-          « Je vous demande pardon Arthur ?

-          Hé bien oui, quoi, Merlin, plus tu t’y mettras tôt et plus vite tu auras fini…

-          Vous m’avez emmené ici expressément en me tirant de force et maintenant vous voulez que je… parte ?

-          C’est cela même ! Qu’attends-tu donc ?

-          Je ne sais pas… une explication peut-être ? ».

 

 

Arthur fixa intensément  le médecin. Ce dernier comprit instantanément que son problème avait un lien direct avec Merlin. Et en vu de son expression apathique, Gaius se doutait que les révélations du Roi n’auraient rien d’une fable pour enfant.

 

 

 

-          « Merlin ! » Gronda le tuteur catégorique.

-          « Mais… Gaius » Le jeune magicien réfléchit hâtivement pour trouver le moyen de rester et de savoir ce qu’Arthur pouvait bien cacher. «  C’est mon devoir d’assurer le bien-être du Roi, comment puis-je le faire si je ne sais même pas d’où vient le problème…

-          Fais ce qu’on te dit Merlin… s’il te plait ! »  Insista le vieil homme devant un Souverain faussement autoritaire.

-          « Mais si Arthur dit la vérité, qu’il revit cette journée, à quoi bon faire des corvées qui ne serviront à rien puisque la même chose sera à refaire demain… enfin aujourd’hui… enfin… vous me comprenez … » Lança le serviteur prétextant adhérer aux paroles douteuses de son ami dans le simple but d’assouvir sa curiosité.

-          « Non Merlin, on ne comprend rien de ce que tu dis  puisque tu es aussi inintelligible qu’idiot ! Maintenant va-t’en ! » Ordonna Arthur impatient.

 

 

Gaius lui lança le regard du ‘ Fais ce qu’il te demande, je te mettrai au courant plus tard ‘ d’un œil insistant. Merlin abdiqua non sans avoir bougonné en partant vers la porte de sortie.

 

 

-          «  Bien ! Je suppose donc que je vais aller à l’armurerie affûter votre épée, polir votre armure et ensuite je…

-          Non !! Pas l’armurerie ! Tu ne touches pas à mon épée… ni à aucune autre arme d’ailleurs… » S’exclama Arthur d’un ton aussi soudain que soucieux.

 

 

Merlin se retourna, désopilé. Un regard exprimant sans conteste ‘ faut savoir ce que vous voulez là !

 

 

-          « Tu vas plutôt… heu… nettoyer les écuries ! … et… brosser mes chevaux. » Finit le Roi assez fier de sa proposition, qui paraissait sans danger.

 

 

Le jeune magicien expulsa bruyamment l’air qu’il avait emmagasiné dans ses poumons en signe de dépit. Il détestait les écuries. Il baissa la tête et ouvrit la porte d’un geste las.

 

 

-          « Merlin ! » L’interrompît une fois de plus le Roi « Reviens ici pour le déjeuner, ne t’attarde pas ! ...Et fais attention aux escaliers!»

 

 

 

Le valet  lança juste un coup d’œil furtif et désappointé à son ami, et claqua la porte derrière lui en partant.

 

Gaius s’assura que son pupille n’écoutait pas derrière la dite porte puis s’assit solennellement en face de son souverain.

 

 

-          «  Bien Arthur… maintenant que nous sommes seuls, racontez-moi tout… dans les moindres détails. »

 


Hecate  (01.06.2012 à 15:06)

Chapitre 08.

 

 

 

Il fallut plus d’une heure au Roi pour exposer au médecin les mésaventures auxquelles il avait dû faire face ces cinq derniers mêmes jours. Cachant piètrement sa douleur, mais largement trahi par ses yeux rougis, Arthur contait les journées les plus insoutenables qu’il n’ait jamais eu à vivre, décrivant comment Merlin trépassait à chaque fois sans qu’il ne puisse l’en empêcher, et comment ce sorcier se trouvait inexorablement présent dans tous les cas.

 

 

Le médecin pâlissait au fur et à mesure que les yeux du Roi s’humidifiaient devant l’atrocité des événements.

 

 

-          « Donc Merlin… meurt… en début de cette après-midi, où que vous soyez et quoique vous fassiez…

-          C’est cela même Gaius.

-          Et d’après vous c’est ce sorcier, en touchant sa main hier, dans cette caverne, qui a… enfin qui va, provoquer sa perte aujourd’hui ?

-          Oui, comme il l’a fait avec ces villageois, décédés ce matin dans la ville basse. Cela se passe moins d’une journée après avoir rencontré la première fois cet homme. Il les touche et après ils meurent d’un accident dans les vingt quatre heures qui suivent. »

 

 

Le physicien fit mine de réfléchir, certains éléments restaient encore flous.

 

 

-          «  Ce que je ne comprends pas c’est pourquoi vous revivez ce jour, et pourquoi êtes-vous le seul à vous en souvenir…

-          Je ne sais pas Gaius. C’est pourtant toujours la même chose : il meurt, et puis le sorcier apparait, il y a ensuite cette lumière qui m’aveugle et je me retrouve d’un coup dans mon lit écoutant Merlin me réveiller.

-          Il y a probablement un détail qui m’a échappé, ou quelque chose que vous avez omis de me dire… » Déclara le médecin en feuilletant probablement le dixième livre depuis le début du récit de son Roi.

 

 

Arthur hocha la tête négativement tout en repensant à un éventuel oubli.

 

Il fût toutefois interrompu dans sa réflexion lorsque Sirs Gauvain et Léon entrèrent expressément dans les appartements du vieil homme.

 

 

-          « Arthur, nous vous trouvons enfin, nous vous avons cherché dans toute la citadelle… » Fît Gauvain en posant ses mains sur ses genoux, reprenant sa respiration.

-          « N’avez-vous pas entendu le tocsin il y a plus d’une heure de cela, Monseigneur ?... Un homme correspondant à la description du sorcier que vous avez croisé hier dans les bois, a été aperçu dans les rues de la ville basse … Les témoins disent qu’il a disparu comme par enchantement… De plus, certains villageois pensent que des morts récentes seraient du fait de cet individu,  Sire ! » Lança Léon sur le qui-vive.

 

 

Arthur fixa ses deux chevaliers sans dire un mot, se retourna ensuite vers Gaius, déprimé, et fît tomber sa tête en avant, posant lourdement son front sur la table devant lui, dépité et à bout de nerfs.

 

 

-          « Monseigneur ? » S’enquit le chevalier un peu surpris par la réaction de son Souverain.

-          « Je crois qu’Arthur n’est pas au meilleur de sa forme… » Lança Gauvain en remarquant à l’instant que le Roi n’était vêtu que d’un simple pantalon de pyjama.

-          « En effet… » Rétorqua Gaius pour couvrir les agissements de son jeune monarque «  Je crains que la chasse au sorcier ne soit repoussée à demain…

-           Si demain il y a ! » Grommela Arthur, toujours affalé sur la table.

-          « Quoi ? » Fît Gauvain soucieux.

-          «  Euh … peut-être devriez-vous poster des gardes tout autour de la citadelle, juste au cas où cet homme réapparaitrait… » Intervînt Gaius, essayant de faire quitter les lieux les deux hommes.

-          « Mais ne voulez-vous donc pas faire quérir les témoins pour plus de renseignements… ?» Persista Léon confus en s’adressant à son Roi qui semblait moralement absent.

 

 

Ce dernier se tapa la tête de son front contre la table à plusieurs reprises, devant ces éternelles mêmes phrases, totalement désespéré.

 

 

-          «  Faites donc cela Messires ! Mais je crains de devoir garder Arthur avec moi pour le moment… »  Répondit le médecin sur la défensive.

-          « Fort  bien,… je repasserai donc pour faire mon rapport… dans ce cas… » Finit le chevalier en se retournant perplexe vers Gauvain, qui grimaçait d’incompréhension voyant leur Souverain aussi défaillant et irritable.

 

 

Les deux hommes quittèrent les appartements non sans avoir lancé un dernier coup d’œil inquisiteur à leur ami et Roi, faisant un sourire forcé mélangeant désolation et désappointement. Ils laissèrent la porte ouverte pour laisser passer Gwen, qui arrivait juste derrière.

 

La jeune femme se stoppa dans son avancée en voyant Arthur avachi sur la table.

 

 

-          « Vous semblez soucieux… »

 

 

Pas de réponse.

 

 

-          «  Avez-vous appris pour les décès dans la ville basse, ce matin ? »

 

 

Le Roi ne fît qu’un hochement de tête sommaire en guise d’affirmation.

 

 

-          « Certains pensent que c’est le sorcier que vous avez croisé dans cette grotte qui est responsable de la mort des paysans… juste en les touchant… c’est insensé !».

 

 

Le Souverain fit une moue approbatrice mais toujours aucun mot de sa part.

 

 

-          « Vous êtes inquiet pour Merlin, n’est-ce pas ? Cet homme l’a touché hier et vous avez peur qu’il lui arrive la même chose qu’aux villageois… 

-          Je suis désolée Gwen mais nous avons encore beaucoup de travail avec Arthur ce matin… » S’interposa Gaius voyant que le Roi était sur le point d’exploser nerveusement.

-          «  Euh… oui….bien sûr, excusez-moi. En fait, je venais juste voir si Merlin allait bien,… il était tellement pâle hier soir ! Je vois qu’il n’est pas ici donc... Je ne vais pas m’imposer plus longtemps. Si vous le souhaitez, je vous apporterai le déjeuner… 

-          C’est une très bonne idée Guenièvre… à tout à l’heure alors ! » Fit le médecin, impatient, mettant court à la conversation.

 

 

La jeune femme partit, confusément souriante.

 

 

-          « Je vous en supplie Gaius, vous devez trouver un moyen d’arrêter ce cauchemar ! » Lança Arthur une fois que Gwen eût fermé la porte.

-          « Je ne sais comment, malheureusement, Sire… . L’homme que vous me décrivez ressemble fort à un ange de la mort mais il en existe plusieurs sortes et je crains que nous ne puissions en venir à bout si nous ne connaissons pas sa véritable identité.

-          Ankou !! » S’écria le Roi en relevant sa tête comme si la connaissance divine venait de le frapper «  Il s’appelle Ankou ! Je ne m’en souvenais plus mais ça m’est revenu à l’instant. Ce sorcier nous l’a dit lorsque nous étions dans la caverne et qu’il a touché Merlin…

-          C’est effectivement le genre de détails qui pourrait nous aider Sire! » Répliqua le médecin, grincheux, en allant chercher un livre près de la fenêtre d’un pas alerte « Je crois avoir déjà aperçu ce nom quelque part… dans cet ouvrage me semble-t-il… » Fit-il en ouvrant le dit bouquin et en commençant à le feuilleter.

 

 

Arthur redressa totalement le buste, affichant sans contrainte une lueur d’espoir sur son visage. Il se leva de sa chaise pour se diriger aux côtés de Gaius afin de regarder le livre au dessus de son épaule. Seulement quelque chose attira son attention, à sa droite. Il regarda par la vitre en contrebas.

 

 

-          « J’ai trouvé ! » S’exalta le vieux médecin en posant son doigt sur le texte devant lui « ‘Ankou’ n’est pas réellement un nom singulier mais plutôt un terme désignant un collecteur d’âmes particulier… il est écrit que… » Gaius commença sa description mais s’arrêta net en voyant le visage livide de son souverain « Arthur ?

 

-          Il est là !

-          Quoi ?

-          Il est là, en bas, dans la cour ! ».

 

 

Gaius   regarda à son tour par la petite fenêtre et vit un homme de grande taille drapé entièrement d’un linceul noir. Il se tenait là, sur les pavés, sans bouger, devant une vieille charrette rouillée.

 

 

-          « Mais qu’est-ce que… ? » Commença le médecin désœuvré.

 

 

Il ne pût finir sa phrase que la porte d’entrée s’ouvrit brusquement laissant entrer trois gardes supportant le corps d’un jeune homme brun. Merlin.

 

 

-          « Que s’est-il passé ? » Hurla Gaius en courant vers le jeune magicien, indiquant aux gardes où déposer le corps inanimé de son pupille.

-          « Nous ne savons pas vraiment ; les chevaux se sont emballés tout d’un coup et l’un d’eux s’est cabré et… il était juste en dessous, nous n’avons rien pu faire… » Déclara l’un des hommes aussi désolé que possible.

 

 

Le tuteur se retourna vers Arthur qui semblait totalement anéanti.

 

 

-          « N’avez-vous pas dit que l’accident ne se passerait que dans l’après-midi ?... Sire ?

-          Je ne comprends pas… je… » Balbutia Arthur en s’approchant de son serviteur, épouvanté.

-          « Merlin, mon garçon, tu m’entends ? » Demanda doucement Gaius en mettant sa main sur le bras inerte du jeune homme.

 

 

Mais il n’obtînt aucune réponse à son plus grand désarroi. Le médecin posa alors son oreille sur la poitrine du jeune valet. Rien. Il était déjà mort.

 

La cloche d’alarme se mit à résonner une fois de plus accompagnant la voix des gardes dans le couloir qui criaient que le sorcier était dans la citadelle.

 

Arthur tomba à genoux de nouveau, fixant amèrement le corps de son ami. Il ferma les yeux.

 

 

*****************************************

 

 

-           « Debout là-dedans ! »

 

 

Merlin ouvrit les rideaux d’un geste habituel et se retourna instantanément vers la table de son souverain. Il  n’eût, cependant, pas le temps d’ouvrir la bouche une seconde fois qu’il se retrouva nez à nez avec Arthur, debout, droit comme un piquet.

 

 

-          « Je suis sincèrement désolé Merlin… » Lança le Roi aussi posé que possible.

-          « Heu…pourquoi donc? » Répondit le jeune magicien un peu perdu.

-          « Pour ce que je m’apprête à faire… mais souviens-toi de ceci… c’est pour ton bien… » Et Arthur décrocha une droite au visage de son serviteur, l’assommant sur le coup « …et pour le mien. »

 


Hecate  (01.06.2012 à 15:11)

Chapitre 09.

 

 

 

Les premiers rayons du soleil avaient peine à percer et à s’insinuer par les alcôves du long corridor de la citadelle.

 

 

Le Roi, transportant son serviteur  inconscient sur son épaule, tel un sac à patate, marchait d’un pas alerte en direction des appartements du médecin de la cour. Il arriva devant la petite porte en bois et s’engouffra à l’intérieur de la chambre, découvrant un Gaius déjà habillé mais en plein petit-déjeuner.

 

 

-          « Dieu du ciel ! Que s’est-il passé ? » S’indigna le vieil homme en s’approchant de son pupille inerte.

-          « Je n’ai pas réellement le temps de vous expliquer Gaius mais j’ai été dans l’obligation de le… enfin il m’a paru plus ‘adéquat’ de… de l’assommer… » Bafouilla Arthur en déposant lourdement son valet sur le lit du médecin.

-          « Quoi ? Mais enfin qu’a-t-il bien pu faire pour que vous en veniez à le frapper…

-          Rien !… en fait il euh…il est mort… plusieurs fois maintenant… et je n’ai trouvé que cette solution pour le garder près de moi sans qu’il ne bouge, qu’il ne se mette en danger ou ne me pose tout un tas de questions auxquelles je n’ai absolument pas envie de répondre…

-          Désolé Sire mais je ne vous suis pas… comment ça il est mort ? … plusieurs fois ?

-          Je revis cette journée Gaius, encore et encore. Et à la fin de celle-ci, Merlin périt quoique je fasse, quoique j’essaie… et je… j’échoue, inévitablement j’échoue, et je ne puis le permettre, je ne puis le supporter…

-           Mais… je… enfin ...

-          C’est difficile à croire, je sais, mais je peux le prouver ! …Dans quelques instants le tocsin va retentir et un garde va venir vous informer que trois villageois ont été découverts morts et que le sorcier que nous avons croisé hier avec Merlin a été vu dans les rues de la ville basse… »

 

 

 

Gaius fronça les sourcils, regarda Merlin allongé, inconscient, et se retourna vers son Souverain sans savoir réellement quoi penser. Il était partagé entre le fait qu’Arthur soit souffrant de quelconque fièvre, le faisant totalement délirer, ou alors qu’il y ait la moindre possibilité que ce dernier dise la vérité et que dans ce cas son pupille serait de toute évidence en grand danger.

 

Ses interrogations furent de courte durée puisque la cloche d’alerte retentit brusquement. Le médecin se tourna, incrédule, en direction de la porte d’entrée, attendant suspicieux qu’un garde ne frappe et ne franchisse le seuil… . Ce qui arriva à peine dix secondes plus tard.

 

 

-          « Gaius ! Les chevaliers vous font quérir de toute urgence dans la ville basse ! Nous avons recensé trois morts en l’espace d’une heure… » Commença le garde essoufflé.

-          « Pourrait-il s’agir d’une épidémie ? » Demanda le médecin sans grande conviction.

-          « Je l’ignore ! Mais il semblerait qu’un homme correspondant à la description du sorcier rencontré hier, ait été également aperçu près des corps, c’est pour cela que nous avons sonné le tocsin! Sir Léon est parti de ce pas en informer le Roi … »

 

 

Arthur fit un pas de côté afin de se rendre visible aux yeux du garde qui se contracta derechef en l’apercevant.

 

 

-          « Monseigneur ! J’ignorais que vous étiez ici… » Minauda le garde en baissant la tête respectueusement.

 

 

Le Souverain lui lança un regard supérieur et se tourna vers Gaius insistant de ses yeux bleus clairs, signifiant un  ‘je vous l’avais bien dit’, puis il refit demi-tour  vers l’homme, le fixant avec autorité.

 

 

-          « Dites à Sir Léon de faire quérir les témoins des décès dans la salle du conseil pour… plus de renseignements… ! » Lança le Roi au soldat, nerveusement, en appuyant sur ses derniers mots comme s’ils étaient damnés «…  et dites-lui également que je vais rester ici avec Gaius pour effectuer quelques recherches et que je ne veux en aucun cas être dérangé… est-ce clair ? 

-          Oui Monseigneur ! » Acquiesça le garde, obéissant, en fermant la porte derrière lui.

 

 

Le jeune Souverain fixa alors le médecin de la cour qui resta un moment sidéré devant les évènements.

 

 

-          « J’en conclus que vous me croyez maintenant Gaius ?! 

-          … Hé bien je crains en effet de n’avoir d’autres choix que d’adhérer au fait que vous puissiez avoir déjà vécu cette journée Sire… Même si c’est pour le moins étrange…

-          Bien dans ce cas, reprenons où nous en étions hier avant que… enfin avant que Merlin… » Arthur déglutit difficilement en regardant son ami étendu.

-          « Je crois comprendre sire… » Fit le vieil homme en voyant le visage affligé de son monarque. «  Mais avant toute chose vous devez me racontez tout… dans les moindres détails. Sans cela je crains de ne savoir par quoi commencer… »

 

 

Arthur reprit donc son récit mais beaucoup plus sommairement cette fois ; les images étaient douloureusement ancrées dans sa mémoire, il avait du mal à définir certains passages, les mots restant coincés dans sa gorge.

 

Lorsque Gaius commença à ouvrit un de ses multiples livres, le Roi s’approcha pour les refermer avec entrain.

 

 

-          « Vous avez déjà regardé, hier, dans celui-là, et celui-là, et celui-là… ainsi que dans tous ceux de cette pile, et il n’y avait pas la moindre information dedans ! » Lança Arthur en balançant les bouquins par terre un à un, avant de se diriger vers la fenêtre «  En revanche il me semble que l’homme que nous recherchons soit décrit dans… celui-là ! » Finit-il par dire en montrant l’ouvrage, trouvé la veille, d’une main.  « Car le sorcier responsable de cet affront s’appelle Ankou et que d’après-vous c’est un … ‘collecteur d’âmes’…

-          Ce nom m’est effectivement familier… » Marmonna le vieil homme en prenant le livre de la main de son Roi. Il commença à le feuilleter nonchalamment avant de se stopper net sur une page « J’ai trouvé ! …‘Ankou’ n’est pas réellement un nom singulier mais plutôt un terme désignant… un collecteur d’âmes particulier…. Il est écrit que… ‘l’Ankou ne représente pas la Mort en elle-même, mais son serviteur : son rôle est de collecter dans sa charrette grinçante les âmes des défunts récents. Remplissant ainsi un rôle de "passeur d'âmes". Il est à considérer comme une entité psychopompe. Lorsqu'un vivant entend le bruit de la charrette c'est qu'il, ou quelqu'un de son entourage, ne va pas tarder à passer de vie à trépas… »

 

 

Arthur écoutait attentivement les explications du médecin sans toutefois quitter des yeux Merlin. ‘Comment en-étaient-ils arrivés là ?’

 

 

-          « … Ainsi l'Ankou est un être mouvant, un relais que se passent chaque année les derniers défunts de décembre. Graphiquement il est représenté comme un être sans âge, d'aspect non distinct puisque couvert par une cape, souvent noire, ou d'un linceul. Il est la plupart du temps représenté comme un être de chair, puisqu'il a été homme un jour, très grand et très maigre. Sa fonction est la perpétuation des cycles vitaux, comme la naissance et la mort, les saisons ou le cycle jour nuit. On lui attribue souvent une faux ou un objet permettant de contrôler le temps (*)…’

-          …un bâton ! » S’écria Arthur brusquement.

-          Quoi ?

-          Un bâton ! Il avait un bâton avec lui… mais…

-          Mais quoi ?

-          La première fois que Merlin est… mort… je savais qu’il était responsable… j’étais dévasté… j’ai sorti mon épée et j’ai voulu le tuer…

-          Mais il est bien noté ici qu’il ne s’agit  plus d’un homme mais plutôt d’un… spectre, … votre épée n’a pu l’atteindre  j’imagine ?

-          Non en effet. En fait, elle l’a traversé comme s’il n’était que fumée… mais pas son bâton !

-          Comment ça ?

-          Je l’ai brisé en deux de ma lame! … Et c’est après seulement que la lumière nous a tous aveuglée et que je me suis réveillé dans mon lit, le même matin de nouveau…

-          Je crois dans ce cas que nous avons réglé la question de savoir pourquoi vous, et vous seul, revivez ce jour indéfiniment…. ‘Vous’ avez brisé son sceptre ! C’était l’objet qui lui permettait de contrôler le temps et vous l’avez cassé, entrainant une boucle temporelle sans fin pour vous … et lui-même est obligé de se soumettre à ce perpétuel même jour maintenant! »

 

 

Arthur passa sa main sur son visage comme pour enlever le stress qui s’y était désespérément installé.

 

Il ne pût néanmoins ajouter quoi que ce soit, car quelqu’un frappa doucement à la porte. Celle-ci s’ouvrit légèrement laissant entrapercevoir la tête de Gwen, souriante. Cependant, l’expression joviale de la jeune femme se transforma vite en interrogation lorsqu’elle vit son Roi présent dans les appartements du médecin, faisant une tête de déterré.

 

 

-          « Monseigneur ?

-          Gwen…» Souffla Arthur déprimé.

-          « Vous semblez soucieux…   Avez-vous appris pour les décès dans la ville basse ce matin ? …  Certains pensent que c’est le sorcier que vous avez croisé dans cette grotte qui est responsable de la mort des paysans… juste en les touchant… c’est insensé !

-          Hé bien… » Commença le Roi désœuvré.

-           « Vous êtes inquiet pour Merlin, n’est-ce pas ? Cet homme l’a touché hier et vous avez peur qu’il lui arrive la même chose qu’aux villageois… 

-          Gwen ! » La coupa Arthur horripilé « Tu as totalement raison! Je suis inquiet pour Merlin et c’est effectivement à cause de ce sor… ce truc ! Je dois donc trouver une solution rapidement, et pour cela je dois me mettre au travail…

-          Euh… oui….bien sûr, excusez-moi. En fait, je venais juste voir si Merlin allait bien,… il était tellement pâle hier soir ! …mais je vois qu’il… dort ?

-          Oui il est épuisé… je lui ai accordé un moment de repos !» Déclara Arthur en souriant pleinement cette fois, alors que Gaius grognait à moitié à l’autre bout de la pièce.

-          « ... Je ne vais pas m’imposer plus longtemps dans ce cas. Si vous le souhaitez, je vous apporterai le déjeuner… »

-          « C’est une très bonne idée Guenièvre… à tout à l’heure alors. » Conclut le médecin faussement aimable.

 

 

Gwen partit confuse en refermant la porte aussi délicatement que lorsqu’elle l’avait ouverte.

 

 

-          « Comment fait-on pour réparer ça ? Je veux dire son bâton, le cours du temps ? » Reprit Arthur une fois son amante partie.

-          « Je ne saurais le dire…

-          Il faut pourtant trouver le moyen de passer à la journée de demain Gaius !

-          Et même si nous y arrivons, ce dont je ne suis pas sûr, il reste un autre problème majeur…

-          Qui est ?

-          Si comme vous le souhaitez, vous passez à la journée suivante, Merlin n’en restera pas moins mort ! Le spectre l’a touché hier et comme il est écrit dans cet ouvrage : ‘ il passera de vie à trépas dans les vingt-quatre heures qui suivent’.

-          Oui… et de toute évidence c’est très aléatoire !

-          Que voulez-vous dire Sire?

-          Hé bien au début, Merlin mourrait toujours au même moment, en début d’après-midi mais hier… nous étions seulement le matin quand … enfin quand…

-          Hé bien oui, ‘dans les vingt-quatre heures’ ne veut pas dire ‘au bout de vingt-quatre heures’… il est évident que le sort de Merlin repose sur les décisions que vous prenez… » Le coupa Gaius voyant son Roi frémir devant ses souvenirs probablement douloureux.

-          « Je n’aurais jamais dû l’envoyer faire des corvées… j’aurais dû le garder ici, près de moi… Il doit bien y avoir d’autres méthodes pour avoir un œil sur lui sans qu’il ne découvre la triste vérité ?

-          Ce qui est fait, est fait! Il faut maintenant trouver une solution à nos deux problèmes : remettre en route le cours du temps et empêcher que Merlin ne meure… » Gronda le médecin en continuant sa lecture à la recherche d’indices pouvant les aider.

-          « Pourquoi est-ce lui la cible, pourquoi pas moi, pourquoi cet ‘Ankou’ ne m’a-t-il pas choisi à sa place… »  Lança le Roi accablé.

-          « Hé bien de toute évidence ce spectre ne peut prendre qu’une âme à la fois, enfin pour ce qui en est écrit, … Merlin était peut-être le plus proche de lui dans cette grotte ?

-          En effet ! ça expliquerait aussi pourquoi il n’y avait seulement qu’un décès par couple parmi les villageois de ce matin… »

 

 

Gaius tendit un nouveau livre à Arthur, qui le prit en grimaçant, ne sachant pas trop quoi en faire.

 

 

-          « Il faut continuer à chercher Sire…et trouver une solution, rapidement ! » Fit Gaius en se retournant pour attraper, à son tour, un bon nombre d’ouvrages dans sa bibliothèque personnelle.

 

 

Le médecin et le Souverain restèrent ainsi un moment sans dire le moindre mot. Plusieurs heures passèrent et seul le tournement des pages des livres  brisait le silence pesant de l’acharnement du travail des deux hommes.

 

Mais lorsque la voix de Merlin résonna dans les appartements, Arthur sursauta, manquant de peu de tomber de son tabouret.

 

 

-          « Vous m’avez frappé ! »

 

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(*) Merci Wikipédia !! Après j’ai transformé un peu la mythologie à ma sauce… ;Op


Hecate  (01.06.2012 à 15:14)

Chapitre 10.

 

 

 

-          « Vous m’avez frappé ! »

 

 

Arthur se mit à grimacer, un semblant peu probant de piètres excuses. ‘Réveil agité, normal’. En fait il avait espéré trouver une solution avant que son ami ne reprenne connaissance… raté.

 

 

-          « J’arrive pas à croire que vous m’ayez frappé !

-          Merlin…

-          … Vous m’avez assommé !

-          Merlin, écoute….

-          …Qu’est-ce que j’ai fais… Rien du tout ! ça ne vous contentait plus de me jeter des objets à la figure, vous vous êtes dit : ‘et si je frappais ce pauvre Merlin cette fois, ça changerait un peu’ !

-          Merlin, je sais que…

-          … Après tout, c’est vrai, je ne suis que votre serviteur… donc votre royale mauvaise humeur matinale doit être royalement évacuée et rien de mieux que de frapper royalement votre valet pour royalement vous défouler… »

 

 

Arthur abdiqua une quelconque explication et laissa son ami extérioriser sa colère. Il attrapa un verre d’eau et attendit patiemment que Merlin eût fini de maugréer.

 

 

-          « …Et qu’est-ce que vous allez me faire ensuite hein ? Parce que je suppose qu’une tête de navet comme vous va se lasser, à un moment,  de me frapper ou de m’assommer… »

 

 

Le Roi fit une moue d’approbation pensant certainement un ‘ j’aurais peut-être dû cogner plus fort’ tout en portant son verre à ses lèvres. Tandis que Gaius continuait ses recherches sans faire vraiment de cas de son pupille qui avait une facilité déconcertante à se plaindre. Il lui jeta quand même un coup d’œil en coin, s’assurant que le jeune homme ne manifestait aucun signe de commotion cérébrale. Il le connaissait trop bien pour savoir qu’il ne servirait à rien de lui parler car de toute évidence il n’écouterait pas.

 

 

-          « … Donc quoi après?  Vous allez m’envoyer en plein milieu d’une horde de mercenaires et apprécier le spectacle ou bien peut-être allez-vous tout simplement me transpercer de votre épée vous-même… et pourquoi pas me pousser dans les escaliers, ça pourrait être amusant… ? »

 

 

En entendant cette dernière tirade, Arthur cracha toute l’eau qu’il avait pu mettre dans sa bouche, manquant de peu de s’étouffer.

 

 

-          « Qu’est-ce que… tu…. viens de… dire ? » Essaya-t-il d’articuler, tout en évacuant le reste de liquide de ses poumons, toussant ardemment.

-          « Euh… je ne voulais pas… enfin je ne pensais pas vraiment ce que je disais … vous savez.» Répondit Merlin, s’arrêtant de geindre, prenant conscience que ses paroles avaient eu un impact non désiré sur son ami.

-          « Pourquoi as-tu dis cela ? … Dans cet ordre ?

-          Quoi ?

-          … les mercenaires, mon épée, les escaliers ?

-          Je… je ne sais pas… ça m’est venu comme ça ! »

 

 

Arthur fixa intensément son serviteur sans dire un mot de plus. Se pourrait-il qu’il ait le moindre souvenir de ces derniers jours ?

 

Gaius, voyant très bien que Merlin avait visé juste dans ses divagations, prit la parole. Le fait d’avoir des pouvoirs avait peut-être permis à son subconscient de lui révéler des choses qu’il ne devrait pas se rappeler, et Arthur ne pouvait en aucun cas découvrir les capacités du jeune homme.

 

 

-          « Puisque tu es réveillé… et en bonne santé… tu pourrais peut-être te rendre utile ? 

-          Hein ? » Bougonna Merlin encore sous le choc de la réaction de son Souverain.

-          « Hé bien, Arthur et moi nous étions en train de… »

 

 

Le Roi regarda le médecin d’un œil autoritaire et inquiet.

 

 

-          «…  En train de nous informer sur le sorcier que vous avez croisé hier… » Finit Gaius comprenant des yeux assassins de son jeune Souverain que dire la vérité à son pupille n’était pas une option envisageable.

-          « Ah oui, … mais ne devions-nous pas aller à sa recherche ce matin-même avec les chevaliers?... enfin peut-être était-ce avant de m’assommer….’

-          En effet ! » Lança Arthur agité « Mais… euh… j’ai trouvé plus judicieux de faire quelques recherches avant de me lancer à sa poursuite… »

 

Merlin fit mine d’être surpris devant la ‘sagesse’ du Roi. Il marmonna un « Votre tête n’est pas aussi creuse que vous pouvez bien le laisser paraitre » avant de se retourner vers Gaius qui continua dans sa lancée.

 

-          « … Mais je crains fort que mes ouvrages ne contiennent pas tous les éléments que nous désirons pour le … trouver !

-          Voulez-vous que j’aille à la bibliothèque, peut-être que Geoffrey pourra trouver des  documents qui nous aideront… » Lança le jeune servant un peu perdu.

-          « NON ! » Hurla Arthur soudainement « Tu ne peux pas sortir… pas tout seul… »

 

 

Merlin grimaça d’incompréhension. D’abord il le frappait et maintenant il le séquestrait.

 

 

-          «  Je pensais plutôt à tes livres personnels, Merlin »  Coupa Gaius en fixant son pupille d’un œil insistant  « …dans ta chambre… »

 

 

Arthur se détendit devant les paroles du médecin, envoyer Merlin dans sa chambre, très bonne idée.

 

Quant au magicien, il resta coi. Est-ce que Gaius supposait qu’il regarde dans son livre de magie alors qu’Arthur était dans la pièce juste à côté ? … Il se passait définitivement quelque chose d’anormal.

 

Le jeune servant lança un regard totalement ahuri à son tuteur énonçant un ‘qu’est-ce qui se passe ? ‘ Ce à quoi le médecin répondit par un hochement léger  de la tête signifiant ‘ce n’est pas bon…pas bon du tout’.

 

 

Arthur s’apprêtait à pousser Merlin vers sa chambre lorsque quelqu’un frappa à la porte. Les trois hommes se retournèrent hâtivement en apercevant Gwen entrant de nouveau dans les appartements du médecin, les bras chargés de plats.

 

En voyant la confusion sur les visages de ses amis sur sa présence, la jeune femme sourit embarrassée tout en montrant la nourriture en guise d’excuses.

 

 

-          « Je vous avais dit que je vous apporterai le déjeuner mais … peut-être ai-je mal choisi mon moment ?

-           Non, pas du tout ! En fait, je meurs de faim ! » Lança le magicien en accueillant la jeune femme plus chaleureusement que ses deux comparses.

 

 

'Pourvu que ça ne soit pas le cas' pensa le Roi en grimaçant discrètement.

 

 

Même si Arthur était toujours heureux de voir Guenièvre, quoiqu’un peu moins ces derniers mêmes jours, le moment était effectivement mal choisi ; mais maintenant que son valet lui avait demandé de s’installer, il ne restait plus qu’à attendre la fin du déjeuner pour reprendre les recherches. Après tout Merlin était en sécurité, qu’est-ce qui pouvait bien lui arriver pendant un simple repas ? De toute façon lui-même n’avait pas pris le temps de petit-déjeuner et il devait bien l’avouer, il pourrait probablement mieux réfléchir et se concentrer l’estomac plein.

 

 

Merlin s’assit expressément sur le banc, commençant à renifler dans les assiettes que son amie était en train de préparer.

 

Au bout de quelques minutes, Arthur lui-même commença à apprécier l’instant. En y repensant cela faisait cinq jours qu’il n’avait pas mangé, mais comme c’était le cinquième même jour, il n’avait pas ressenti cette sensation d’être totalement affamé.

 

 

-          « C’est délicieux Gwen ! » Se mit-il à grommeler la bouche pleine.

-          « Merci » Répondit la jeune femme, les joues rougies « En fait j’ai trouvé une nouvelle épice ce matin… ça vient juste d’arriver à Camelot…

-           Ah oui ? » Reprit Gaius toujours intéressé par de nouvelles herbes, plantes ou saveurs, quelle qu’elle soit.

-          « Oui, ça s’appelle du safran je crois » Lança Gwen, fière de sa trouvaille. Elle se tourna néanmoins vers son ami silencieux qui semblait grimacer « Merlin ? Tu n’aimes pas ?

-          Si si… mais z’ai cette drôle d’impreffion… »

 

 

Arthur releva la tête aussitôt pour fixer son serviteur. Il déglutit difficilement,  lâchant sa cuillère dans son assiette, comme si cette dernière était devenue effroyablement lourde. Son sourire s’éteignit instantanément et son teint devint livide en voyant son ami poser sa main sur sa gorge.

 

 

-          « … Ze zais pas …» Continua Merlin, la respiration saccadée « … Z’est comme zi… ma langue z’était mize à… gonfler… »

 

 

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-          « Debout là-dedans ! »

 

 

‘On en est à combien de jours… peu importe… Il faut que je le sauve…il le faut…’

 

 

Arthur renouvela les mêmes gestes, alla retrouver Gaius et lui réexpliqua la même chose, ils recommencèrent leur recherche et Merlin se ré-réveilla de nouveau en colère comme la journée précédente.

 

Mais cette fois, le Roi à bout de nerfs, prit les devants et ne laissa pas son serviteur déblatérer sa plainte, même s’il était en droit de le faire. Il serra les dents et leva son bras en direction de la petite porte en bois à l’autre bout des appartements du médecin.

 

 

-          « File dans ta chambre !

-          Quoi ? » Répondit Merlin totalement ahuri.

-          « Tu vas dans ta chambre et tu y restes… » Arthur attrapa le bras de son serviteur dépité et l’emmena jusque dans la petite pièce du fond. Il l’obligea à s’assoir sur son lit comme un enfant puni pour enfin se diriger vers la petite fenêtre et y fermer le battant, renvoyant la chambre dans le noir total.

-          « Pourquoi fermez-vous le volet ?

-          On ne sait pas ce qui peut se passer, il suffit que la vitre ne se brise pour que des bouts de verres… » Arthur se tût lorsqu’il vit la tête décomposée de son ami. « …Crois-moi sur parole Merlin, tu es plus en sécurité comme ça !

-          Mais qu’est-ce que je vais faire ?

-          Tu me demande sans arrêt un jour de repos,… donc repose-toi !

-          Le fait de m’avoir assommé m’a bien assez reposé….

-          Et bien je ne sais pas… lis !

-          Dans le noir ?

-          Tu as une chandelle il me semble… » Finit Arthur en partant, soufflant de dépit, et refermant la porte nonchalamment derrière lui.

 

 

 

Merlin bougonna un instant, ne comprenant vraiment rien au comportement plus qu’étrange de son ami. Il n’avait même pas eu le temps de questionner Gaius… Mais enfin, qu’est-ce qu’il se passe ?

 

Il chercha à tâtons sa chandelle posée sur la petite malle faisant office de table de nuit. Une fois bien en main, il se concentra : « Bael onbryne » Seulement le sort ne fonctionna pas comme prévu et il n’y eût pas que la mèche de la bougie qui prit feu.

 

 

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-          « Debout là-dedans ! »

 

 

Et Arthur le frappa de nouveau… un peu fort cette fois…

 

 

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-          « Debout là-dedans ! »

 

 

‘Je veux mourir, laissez-moi mourir à sa place…’

 

 

Le Roi attrapa Merlin et le bascula sur son épaule sans prendre la peine de l’assommer cette fois … trop dangereux de toute évidence.

 

 

-          « Mais… » Commença le serviteur tel un sac à patates sur le dos de son ami.

-          « La ferme Merlin, je ne veux pas entendre un mot de ta part, tu ne bouges pas, tu ne poses pas de question, tu ne te plains pas… tu écoutes, tu obéis et tu subis… »

 

 

 

Le jeune magicien referma la bouche, scotché et dépité, il laissa ses bras ballants dans le dos de son souverain attendant que ce dernier ne veuille bien le poser à terre. Ce qui arriva une fois arrivés dans les appartements de son tuteur.

 

 

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Il était assis sur un tabouret et ne bougeait pas, comme l’avait expressément ordonné son Roi. Il avait entendu Arthur chuchoter quelque chose à Gaius, pendant un long, très long moment, et même s’il avait tendu l’oreille, il n’arrivait pas à comprendre le sens de leur conversation, même en essayant désespérément de lire sur leurs lèvres. En fait il avait juste pu voir son mentor changer de couleur au fur et à mesure que son interlocuteur avançait dans son histoire. Il avait même cru apercevoir Arthur les yeux rouges. Il avait cette sensation que quelque chose d’horrible arrivait, et les coups d’œil incessants de ses deux amis en sa direction, ne l’aidaient guère à rester quiet. Que pouvaient-ils  bien cacher pour être dans un état pareil et pour que lui, soit traité de la sorte ?

 

 

Merlin resta immobile pendant un temps infiniment long. Il tapotait inlassablement de ses doigts sur la table devant lui et se plaignait incompréhensiblement de son arrière-train douloureux d’avoir été aussi longtemps assis dans la même position.  Pendant  ce temps Arthur et Gaius effectuaient des ‘recherches’ dans différents livres. Arthur lisait, inquiétant. Gwen était passée en coup de vent mais ses deux comparses lui avaient fait quitter la pièce expressément avant qu’elle ne puisse dire quoi que ce soit. De plus en plus étrange. Ils ne s’étaient pas arrêtés pour l’heure du déjeuner et n’en avaient fait aucun cas. Là, c’était carrément l’angoisse.

 

 

Arthur se releva d’un coup, lançant un « J’ai trouvé ! ». Mais avant qu’il n’expose ses trouvailles à Gaius, il fût interrompu par les gardes qui se mirent à hurler frénétiquement dans le couloir. Merlin manqua de tomber de son assise sous les cris soudains, le silence pesant de la matinée l’ayant rendu totalement amorphe.

 

Le Roi se leva et se dirigea vers la porte d’entrée, sceptique.

 

 

-          « Mais qu’est-ce que c’est que ce brouhaha ? 

-          Désolé, Monseigneur, mais vos chiens se sont échappés du chenil, nous essayons de les rattraper… » Lança un garde tenant fermement une des laisses.

 

 

Arthur grimaça devant l’accablante tournure des évènements. Il souffla de dépit, mais avant qu’il n’eût le temps de refermer la porte, l’un des chiens s’engouffra prestement dans les appartements. Merlin s’accroupit, tout sourire.

 

 

-          « Viens me voir mon toutou… 

-          NON ! » Hurla Arthur.

 

Trop tard.

 

 

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-          « Debout là-dedans ! »

 

‘aaaarrrgggghhhh’

 

 

 


Hecate  (01.06.2012 à 15:19)

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choup37, 19.04.2024 à 19:45

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