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Série : Merlin (2008)
Création : 10.09.2012 à 16h47
Auteur : Aeirlin
Statut : Terminée
« A Camelot, le retour d’un jeune homme va créer la surprise. Mais alors que celui-ci tente de réaliser son destin, il va se retrouver confronté à quelque chose qu’il n’aurait jamais pu imaginer... » Aeirlin
Cette fanfic compte déjà 13 paragraphes
Chapitre 11
Les jours qui suivirent furent éprouvants pour Mordred. Il devait rester souriant aux yeux de tous mais dès qu’il apercevait Melwyn, il ne pouvait s’empêcher de durcir son regard et faisait tout pour l’éviter.
Il était de garde cette nuit-là, accompagné de Perceval, Sir Léon et quelques hommes afin d’assurer la sécurité de la ville. Pour cela il devait réaliser des rondes, dont l’une d’elles le faisait passer près de la maison de la jeune fille. Il appréhenda tout le long d’y arriver.
Aux abords de la petite demeure, Mordred pressa le pas, mais cela ne suffit pas.
Melwyn courut après lui et le retint par le bras.
- Mordred. Je t’en prie parle-moi. Laisse-moi comprendre, murmura-t-elle.
Il lui lança un regard noir et l’entraîna à l’intérieur.
Elle lui faisait face tandis que le jeune homme marchait dans la pièce pour se contenir.
- Tu veux comprendre ? Bien je vais t’expliquer ! , vociféra-t-il.
Il alla jusqu’à la table où étaient entreposées les herbes et saisit une feuille d’ambroisie.
- Cette plante. C’est bien ton père qui la vendait ?
- Oui c’était le seul à en avoir. Beaucoup de monde venaient lui en acheter. Mais…
- Beaucoup de monde venaient lui en acheter en effet. Même des druides venaient de très loin.
- Où veux-tu en venir ?, dit Melwyn qui semblait perdue.
- Mon père est mort pour ça.
Melwyn ouvrit la bouche pour la refermer aussitôt, surprise.
- Tu dois te souvenir qu’il y a quelques années, un druide a été arrêté car dénoncé par un homme qui lui procurait les plantes nécessaires. Mais ton père t’a-t-il dit que c’était lui qui l’avait fait savoir à Uther ?
- Non…
- Tu es la fille d’un traitre ! A cause de ce qu’a fait cet homme, j’ai dû apprendre à vivre sans famille et survivre sans personne à mes côtés.
Des larmes commencèrent à couler sur les joues de la jeune fille.
- Je suis désolée…
- Je n’en ai que faire de tes excuses ! Cela ne le ramènera pas !
Melwyn s’approcha du garçon en proie à une violente agitation et plaça ses mains de chaque côté de son visage.
- Tu ne peux pas me reprocher les erreurs qu’a commises mon père, commença-t-elle doucement. Regarde- moi.
Mordred se calma dès qu’il croisa son regard.
- Je ne peux pas effacer le passé… mais je peux essayer d’ériger un avenir plus beau.
Le druide était perdu à son tour. Où voulait-elle en venir ? Une angoisse vint lui serrer le cœur. Pas ça…
- Je t’aime… chuchota-t-elle à son oreille.
Il se dégagea de ses mains et se plaqua dos contre la porte. Ses sentiments mêlaient incompréhension, surprise et peur.
- Tu n’aurais jamais dû me choisir !, répliqua-t-il avec force.
- Crois-tu réellement que j’ai eu ce choix ? Je me suis rendue compte que je ne pouvais cesser de te voir comme je ne pouvais cesser de respirer.
- Arrête !, hurla-t-il en se protégeant les oreilles avec ses paumes.
- De quoi as-tu si peur ?
- J’ai peur… d’aimer.
En prononçant ce mot, le jeune homme eut la nausée. Melwyn fit un pas vers lui.
- Ne t’approche pas ! , lui cria-t-il en brandissant sa main. C’est trop tard… tu ne comprends pas ? Rien ni personne ne peut empêcher un destin de s’accomplir. Et moi je n’ai aucune envie de ne jamais le voir arriver, je l’attends avec impatience.
- Mordred…
- Tu n’es qu’un pion dans mon jeu et cela fonctionne à merveille. As-tu réellement pensé que j’avais des sentiments pour toi ?
A ces paroles haineuses, elle trouva le courage de le gifler. Il demeura le visage tourné et ajouta :
- C’est la seule et unique fois où tu auras eu l’avantage sur moi.
Il ouvrit la porte à la volée et la laissa ainsi seule, pleurant.
*****
Avant de rejoindre Perceval et Léon, il inspira un grand coup et fit les cent pas pour se calmer. Il n’eut pas le temps d’aller les retrouver car tandis qu’il faisait un pas dans leur direction, une silhouette courbée et encapuchonnée passa devant lui.
- Un instant ! commanda-t-il.
L’ombre se stoppa nette au son de la voix.
- Que faites-vous dans les rues de Camelot à une heure aussi tardive ?
- Je commence à comprendre pourquoi Arthur a fait de toi un chevalier, si rapidement …
Cette intonation il la connaissait, et il ne pu s'empêcher de sourire en l'entendant.
Morgane retira sa capuche, laissant paraître un visage âgé et défraîchi. Néanmoins, il subsistait quelque chose de sa jeunesse et sa fougue dans ses yeux.
- Je savais que les rumeurs disaient vraies…
- J’ai fait en sorte que toi et toi seul y crois. Arthur me croit trop maligne pour me risquer sur ses terres, et ce n'est pas tellement faux...
- Quelque chose vous a poussé à venir me trouver ?
La femme regarda autour d’elle, tout les sens en alerte.
- C'est trop risqué de parler ici. Retrouve-moi dans la forêt d'ici une heure.
Mordred s’écarta pour la laisser partir, et fit de même.
Il termina sa ronde, tout en réfléchissant intensément à ce qui avait pu amener Morgane ici. Finalement il rejoignit les chevaliers. Léon et Perceval se tenaient près d’un feu et discutaient lorsqu’ils s’interrompirent.
- Tout s’est bien passé ?, questionna Sir Léon.
- Mieux que la première fois. Néanmoins…
- C’est ta blessure qui te fait encore souffrir ?, s’inquiéta Perceval.
- Je n’arrive toujours pas à rester debout de lontgtemps…
- Va te reposer. Nous allons nous occuper du reste, dit le plus grand.
- En êtes-vous sûrs ? Je n’aime pas vous laisser ainsi avec mon travail à faire…
- Ne t’inquiète pas pour cela.
- Merci à vous deux, souffla-t-il avec un sourire.
Il marcha d’un pas rapide jusqu’à sa chambre. Là, il échangea sa tenue de chevalier contre ses vêtements de civil et reprit le chemin inverse.
A cette heure-ci, les gardes faisaient leur ronde dans la partie Est de la ville, le jeune homme pouvait donc passer inaperçu pour arriver jusqu’aux limites de la forêt.
Il traversa toute la Ville Basse avec prudence, s’arrêtant et se cachant au moindre bruit. Une fois arrivé aux remparts, et après avoir vérifié une dernière fois que personne ne pouvait le voir, il accéléra le pas puis se mit à courir jusque dans les profondeurs de la forêt...
Chapitre 12
Mordred n’eut pas longtemps à chercher Morgane. Il la trouva assise sur une pierre plate dans une petite portion vierge de végétation, au cœur de la forêt.
Elle avait retrouvé sa jeunesse, la douceur de son visage contrastant terriblement avec la haine qui brûlait dans ses yeux.
- Mordred !
La sorcière prit ses mains et les serra dans les siennes.
- Je ne pouvais supporter de ne pas avoir de nouvelles de toi aussi longtemps. Je suis tellement heureuse de te revoir.
- Je pense être le plus heureux de nous deux, lui dit le jeune homme en la prenant dans ses bras.
- Après t'avoir quitté dans la forêt je n'ai cessé d'avoir des visions de toi, mais elles étaient si floues... Tu as encore été blessé ?, s'inquiéta-t-elle en regardant son flanc et en approchant sa main.
- Je vais mieux ne vous inquiétez pas, lui dit-elle en l'empêchant doucement de toucher sa blessure.
Morgane lui sourit et reprit tranquillement.
- J'ai été obligée de passer par Camelot pour retrouver un des nos « amis ». Et cela m'a permis de prendre quelque peu de tes nouvelles... Mais il fallait que je te vois et que je t'entende pour m'assurer que tout se passait bien.
Elle inspira profondément.
- Tout se déroule-t-il selon nos plans ?
- Mieux que lors de notre dernière rencontre. Comme vous le savez, Arthur m’a nommé chevalier, mais en plus de cela j’ai différents alliés au sein de la cour, déclara-t-il en haussant le sourcil avec un léger sourire.
- Vraiment ?
- Mais vous ne serez pas surprise d’apprendre que Merlin n'en fait malheureusement pas partit. Il me surveille sans arrêt, et continue de me soupçonner.
-- Cela ne m'étonne pas en effet...
- Les chevaliers sont eux de mon côté et laissent parfois s’échapper quelques données capitales. Mais mon pion le plus important reste une servante. Elle a libre accès à toutes les pièces et entend tout ce qui ce dit, car qui se méfierait d’une fille aussi effacée ? Elle est vraisemblablement sous mon charme. Ce qui m’avantage grandement.
- T’a-t-elle rapporté quelque chose ?
- Uniquement qu’une congrégation de Mercie va venir d’ici quelques jours pour traiter avec Arthur. Mais je vais tout faire pour en apprendre davantage. En espérant…, commença-t-il avant de réfléchir.
- Quoi ?
- Je me suis emporté contre elle et je ne sais…
- Quel en était la raison ? coupa Morgane.
Fallait-il tout lui dire ? Cela voudrait dire lui avouer qu’il lui avait montré ses pouvoirs et surtout que ses émotions pouvaient dominer sa raison. Non. En réalité ce n’était pas cela qui l’empêchait de parler.
- Peu importe. Je m’occuperai de ce détail demain.
Morgane avait-elle vu le doute qui avait un instant traversé son visage ? Visiblement pas, car elle continua.
- Tu as raison. Elle est le cadet de nos soucis pour l’instant… Je t’ai également fait venir pour une autre raison. Comme tu le sais, je continue mon périple afin de voir quels royaumes se situent dans notre camp. Ils sont nombreux à figurer sur la liste de nos alliés, et alors que j’étais de passage dans l’un d’eux, j’ai rencontré un vieil alchimiste qui m’a transmis son plus grand savoir. Il serait parvenu à transformer une potion d’amnésie en une poudre d’oubli.
- Quelle est la différence ? , demanda Mordred perplexe qui avait quelques connaissances en la matière.
- Elle est minime au niveau des ingrédients mais beaucoup plus puissante. La première faisait oublier à une personne ce qui s’était passé quelques instants auparavant et la seconde permettrai de faire disparaître l’existence toute entière d’une personne, et ce définitivement.
Un sourire passa sur son visage tandis qu'elle regardait le jeune homme qui ne voyait pas où elle voulait en venir.
- Un jour, plus personne ne se souviendra du nom d’Arthur Pendragon...
Il ne sut pourquoi, mais Mordred eut un frisson en entendant cette dernière phrase. Pourtant il était habitué aux menaces que formulait Morgane, mais quelque chose semblait avoir changé en lui.
Heureusement son visage ne laissait toujours rien paraître de ses pensées.
- Incroyable…, souffla-t-il. J’ai entendu parler de la potion originelle mais jamais de cette avancée… Les ingrédients sont-ils difficiles à se procurer ?
- Non mais un ingrédient très spécial est nécessaire.
- Quel est-il ?
- Eh bien…
Le craquement d’une branche l’empêcha de terminer sa phrase. Tout les deux cherchèrent des yeux d’où provenait le bruit mais sans succès.
Soudain, une forme se dessina derrière un arbre. Elle ne bougeait pas mais Mordred pouvait entendre sa respiration saccadée.
- Montrez-vous ! ordonna Morgane.
Il y eut un instant d’hésitation puis la personne avança vers eux. Le jeune homme fronça les sourcils pour apercevoir son visage caché dans l’ombre, quand les rayons de la lune le lui révélèrent. Non pas ça…
Melwyn se tenait maintenant devant lui, les yeux étincelants sous le coup de la peur...
Chapitre 13
La conscience de Mordred n’était plus que le faible écho de son cœur qui battait sourdement. Le visage du jeune homme demeurait crispé.
- Tu la connais ?
- Ce n’est… qu’une servante.
- Oh ! Ton fameux pion ?
- Oui.
- Que fait-elle ici ?
- Je n’en ai aucune idée.
Il n’en avait sincèrement aucune idée. La présence de la jeune fille aurait dû le rendre furieux, sinon violent. Au lieu de cela, il était inquiet, terrorisé.
Le regard de Mordred croisa celui de Melwyn.
- Pourquoi m’as-tu suivi ? Tu ne sais pas dans quel piège tu es tombée…
- J'ai…j’ai cru que tu étais en danger…
Pour la première fois depuis longtemps, Morgane semblait perdue, ses yeux allant et venant du jeune druide à la servante. Mordred demeurait muet, étourdi par l'image de cette jeune fille qui n'aurait jamais dû se trouver ici.
Les yeux de Melwyn reflétaient la peur. Un rictus malsain déforma le visage de Morgane.
- Peu importe. Voici mon ingrédient manquant. Une goutte de sang qui bat dans ce cœur si amoureux et si pur me permettra de compléter mon travail et d'essayer cette poudre.
Une détermination acide vibrait dans chacun de ses mots.
Ne quittant pas des yeux la sorcière, Mordred fit deux pas de côté qui le rapprochèrent de la frêle silhouette de Melwyn.
- Si une seule goutte suffit, inutile de la tuer.
Un discret sourire moqueur se dessina sur le visage de la prêtresse.
- Que trouverais-tu à y redire si je le jugeais indispensable ?
Le jeune homme ne répondit pas. Un petit rire de délectation s’échappa de la gorge de Morgane.
- Ne me dis pas que tu as des sentiments pour cette fille ?
- Jamais !
- Dans ce cas, charge-toi d’elle.
Mordred regarda Melwyn droit dans les yeux, alors que celle-ci, les larmes aux yeux, s’agenouillait et les implorait.
- Je ferai tout ce que vous voulez. Je ne dirai rien à personne je vous le promets. Je vous donnerai tout…
Cette scène... Il l’avait rêvée lors d’une de ses premières nuits à Camelot. Le déchirement qu’il avait alors ressenti à son réveil n’était que peu en comparaison par rapport ce qu’il ressentait en cet instant.
La prêtresse continua en accentuant sur chacun de ses mots.
- Oh ! Ai-je oublié de te préciser que pour que cela marche, le sang extrait doit provenir d’un cœur dans ses derniers soubresauts ?
- Cela signifie…, commença-t-il sans pouvoir finir sa phrase.
- Qu’elle doit être sur le point de mourir.
Le druide eut l’impression qu’un poignard venait de lui transpercer le ventre. Il aurait voulu crier, s’interposer entre les deux femmes, mais tout son être était paralysé. Il avait la désagréable sensation que la situation lui échappait.
Morgane appuya son regard sur Mordred. Une ombre passa dans ses yeux en voyant que celui-ci ne bougeait pas.
Il y eut un long moment de silence qui fut brisé par un cri de douleur. Sans même que Mordred ne s’en soit aperçu, la sorcière avait prononcé une incantation.
Melwyn était à présent à terre et se tordait de douleur, les gémissements succédant aux pleurs.
Le monde s'effondrant sur lui-même n'aurait pas eu plus d'impact sur lui. Et il eut un haut le cœur en comprenant qu'il ne pouvait plus rien faire...
Morgane s’approcha de la jeune fille et sortit un poignard de sa cape. Elle s’accroupit et saisit la main tremblante de Melwyn. La pointe de l’arme effleura son index et une larme de sang vint s’y former. La sorcière la fit s’écraser dans la poudre blanche qu’elle avait montrée plus tôt à Mordred. La blancheur pure qui y était alors se transforma en un rouge pourpre.
- Je te laisse t’en charger. Utilise-la sur Camelot. J’aimerai constater si la ville est protégée par Emrys, mais surtout si ce vieil alchimiste ne s'est pas moqué de moi, déclara Morgane en déposant le sachet dans la main crispée du jeune homme.
La jeune femme haussa un sourcil en sentant ce qu'elle pensait, à tort, être de l'inquiétude. Finalement elle ajouta avec un sourire :
- Ne t'inquiètes pas tu ne seras pas touché par le sort puisque c'est toi qui l'utilise. Et vu le peu que j'ai t'ai donné ça sera juste assez pour n'agir que sur la ville, mais ça sera suffisant.
- Vous ne restez pas ? finit-il finalement par dire avec un ton aussi froid qui lui était possible.
- C’est inutile. Même si cela marche, il n'est pas encore l'heure de disparaître pour Arthur. Pour l’heure, on m’attend dans les royaumes du Nord et je n’ai que trop tardé…
Mordred s’apprêtait à parler lorsqu’il s’en empêcha. Une phrase aurait suffi à trahir ses véritables émotions et cela était impensable.
- Ne t’inquiète pas. Nous nous reverrons bientôt, je te le promets.
Elle enserra le druide dans ses bras et tandis que celle-ci ne voyait pas son visage, le sourire de Mordred se transforma en une moue de dégoût, qu’il abandonna dès que Morgane le lâcha.
Cette dernière s’écarta et lui fit un dernier sourire.
- Bedyrne mec! Astyre mec banonweard!
La tornade que provoqua la sorcière la fit disparaître, laissant place à un froid encore plus hostile et à un silence de néant.
D’abord tétanisé, Mordred s’élança vers Melwyn, toujours à terre. Ses bras se refermèrent sur le corps de la jeune fille. Lorsque son regard se posa sur son visage si pâle, il se crut à nouveau dans ce cauchemar qui lui tordait le ventre. Sauf que c’était horriblement réel.
Ses yeux roulaient déjà derrière ses paupières. Elle était en train de partir.
- Melwyn ! Reste avec moi ! Je t’en supplie !
Ces mots étaient inutiles, il le savait, mais son esprit paniquait. Ses propres muscles le trahissaient, s'engourdissant à une vitesse incroyable, se laissant envahir par le froid environnant. Sa respiration devenait lente et difficile à mesure que celle de la jeune femme s'affaiblissait.
- Ne m'abandonne pas..., murmura-t-il paniqué.
Elle tendit le bras et, de ses doigts, caressa doucement la joue du jeune homme. Il saisit sa main, approcha son visage du sien et effleura ses lèvres. Une larme au coin de l’œil, elle expira une dernière fois dans les bras du jeune druide.
Un silence terrible retomba alors sur toute la forêt, comme si, tous les éléments avaient ressenti la douleur insoutenable qui se dégageait de lui
Mordred ne prit conscience de ses larmes que lorsque l'une d'entre elles vint s'écraser sur le visage inerte de Melwyn, sa respiration commença à s’entrecouper de sanglots, et tandis qu’il serrait dans ses bras ce corps sans vie, il se promit de ne jamais plus aimer.
Épilogue
Mordred s'était doucement relevé sur cette colline qui dominait Camelot, mais la douleur n'avait pas disparu, bien au contraire.
Il sortit la petite bourse de sa poche et commença à déverser la poudre dans sa main. Il s’apprêtait à souffler dessus lorsqu’il retint son geste. Son visage… Son sourire… Il ferma les yeux, ouvrit le poing et répandit son souffle dans le creux de sa main.
Comme il l'avait deviné, Merlin n'avait lancé aucun sort de protection sur la ville et la poudre, qui se transforma en fumée, atteignit rapidement les remparts du château.
Le venin s’insinua dans tous les esprits que la jeune fille avait marqués, dans tous les cœurs qu’elle avait touchés, la faisant disparaître de leur mémoire. Il n'y eut plus de traces d'elle sur les registres de la ville et même sa maison fut réduite à l'état d'abandon. Toutes traces de ce qu'avait pu être son existence disparut en quelques instants.
Et tandis que le monde oubliait, Mordred se souvint une dernière fois de Melwyn, la jeune fille qui avait un instant sauvé son âme. Son visage fermerait désormais à jamais son cœur rongé par la douleur et la colère...
*------ FIN ------*
