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Eternal Legend

Série : Merlin (2008)
Création : 22.11.2012 à 17h13
Auteur : Aeirlin 
Statut : Terminée

« La dernière grande bataille qui déterminera l'avenir d'Albion a commencé et chacun a choisi son camp. Mais l'alliance de Morgane et Merlin suffira-t-elle pour empêcher le destin ? » Aeirlin 

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Disclamers : L'univers de Merlin ne m'appartient pas et est la propriété intellectuelle exclusive de la BBC.

Remerciements : à choup' bien sûr, la Grande Prêtresse des EV, mais aussi à Fee', ma chère bêta. Toutes deux m'ont beaucoup soutenue, aidée dans l'écriture, m'ont encouragée, poussée et surtout m'ont été d'une aide très précieuse dans mes très nombreux  moments de doute...Merci d'avoir été à mes côtés pendant toute l'écriture :')

Notes: Chaque paragraphe est précédé du/des titre(s) de Two Steps From Hell qui m'ont accompagné dans l'écriture - je vous recommande vivement de les écouter au moment de votre lecture :)

Au début des paragraphes vous trouverez aussi les images qui m'ont inspiré (même si au départ elles n'ont pas de lien avec Merlin :p)

 

!! Attention !! Présence de spoilers de la saison 5 !! Lecteurs vous voilà prévenus :)

 

.....~~~~~~~~~~~~~~.....

 

Eternal Legend
(United We Stand Divided We Fall ~ Time Will Remember Us)

 

La nuit était tombée, Camelot était maintenant à feu et à sang. Quand les habitants n'étaient pas morts ils essayaient de fuir ou, pour les plus courageux d'entre eux, ils se battaient contre l'armée de Mordred.

Auraient-ils cru cela un jour ? Le jeune homme qui avait sauvé la vie du roi tant de fois, qui était devenu chevalier et avait protégé la cité... Il était maintenant l'ennemi du royaume et pour lui, aucune vie ne valait la peine d'être épargnée.

Au prix d'une lutte acharnée et de nombreux sacrifices, les chevaliers de Camelot avaient réussi à repousser leurs ennemis sur la grande plaine derrière le château. Ils se faisaient désormais tous face, épuisés mais animés par la haine d'un côté et la foi en leur souverain de l'autre. Le silence régnait et personne ne bougeait.

Merlin et Morgane faisaient face à Mordred, ce dernier étant en hauteur sur les collines entourant le champ de bataille et les deux autres dominaient la plaine sur les remparts du château.

Malgré la distance ils pouvaient parfaitement voir les regards de chacun. Celui de Mordred était animé non seulement par la haine mais également par le plaisir. Celui de Merlin, bien que bouleversé par l'enjeu de cette guerre, reflétait davantage la puissance et l'envie de tuer le druide. Celui de Morgane oscillait lui entre la détermination et la tristesse de devoir combattre celui qui avait été pendant si longtemps son allié et son ami..

En bas, Arthur était entouré par Gauvain, Sir Léon, Perceval et tout les chevaliers qui n'étaient pas encore morts, c'est à dire très peu.

Mais en face, l'armée de Mordred était également considérablement réduite, et finalement, ils étaient tous à égalité sur ce terrain.

Un grand courant d'air chaud provenant de la ville souffla sur la plaine et les drapeaux des deux armées, le dragon de Camelot et les serpents entrecroisés de Mordred, claquèrent.

Le roi resserra son emprise sur Excalibur et leva les yeux vers son serviteur. Non... son ami. Son ami qui était un sorcier et qui lui avait montré ses pouvoirs après toutes ces années.

Arthur reconnut que sa réaction avait été excessive lorsqu'il l'avait apprit... Mais il avait une telle confiance en lui et il lui avait menti ! Encore une fois il avait été aveuglé ! Mais désormais tout cela était loin...

Il lui fit un signe de tête, l'air grave.

Le jeune brun le lui rendit mais il ne put s'empêcher d'avoir les larmes aux yeux en songeant que cette journée pourrait bien être la dernière pour tout ceux qu'il aimait.

Le souverain revint faire face à ses ennemis... à son ennemi. Mordred. Le garçon qu'il avait sauvé, qu'il avait aimé presque comme son fils, et qui voulait désormais le tuer.

Il regarda sur sa gauche puis sur sa droite. Ses chevaliers, ses amis lui montrèrent qu'ils étaient prêts. Prêts à se battre pour le royaume, prêts à se battre pour Arthur et surtout prêts à mourir pour lui.

Alors, Arthur leva son épée, et, comme il l'avait fait des années plus tôt pour récupérer la cité des mains de Morgane et d’Hélios, il s'élança vers la bataille et vers son destin.

Au même moment, Merlin appela Kilgaragh et Aithusa et leur ordonna de s'élancer vers les ennemis. Pendant ce temps Morgane, prêtresse de l'Ancienne Religion, en appela à la foudre, au vent et au feu avant de lancer ses sortilèges.

 

Mordred hurla à ses hommes d'attaquer mais demeura sur sa position en faisant face aux deux sorciers.

Il ferma les yeux et puisa en lui toute la haine et la colère qu'il avait accumulé pendant ces années. Les souvenirs vinrent enserrer son cœur et la douleur ne nourrit que davantage son dessein, celui de tuer Arthur Pendragon.

Le druide plaça ses mains de part et d'autre de son corps, les paumes tournées vers le sol et, en utilisant toute sa voix, commanda à son tour aux éléments, l'eau, la terre et le feu.

Quand il sentit que leurs forces étaient à leur maximum il détourna rapidement ses mains vers l'armée de Camelot et laissa ses alliés détruire tout sur leur passage.

Lorsque les sorts de Mordred et Morgane se rencontrèrent au dessus des deux armées, il y eu une immense explosion qui projeta tout le monde à terre.

Arthur se releva à la vitesse de l'éclair et en profita pour tuer plusieurs hommes, alors que derrière lui, Merlin ordonnait au dragon or d'attaquer directement Mordred.

Le voyant faire, le jeune druide para son attaque en présentant sa main devant sa bouche, les doigts tendu vers Kilgaragh et souffla dans sa paume. Une gigantesque flamme se matérialisa et manqua de toucher la créature qui eut juste le temps d'éviter le sortilège.

Le sorcier, bien que sachant que Mordred connaissait la magie, fut à la fois soufflé et choqué par la puissance de l'attaque. Ça ne serait pas si simple de gagner cette bataille, même s'ils étaient deux dans le même camp, le druide les valait presque tout les deux. Mais comme il l'avait promis à Arthur, il se jura qu'il protégerait son ami ou qu'il mourait à ses côtés.

Mordred voyant qu'il avait le champ libre pour attaque le jeune roi ouvrit les bras, serra les poings et obligea le ciel à s'assombrir et à cracher des éclairs tout autour du jeune blond pour qu'il se retrouve isolé.

En voyant cela Merlin poussa un cri. Un simple regard à Morgane lui fit comprendre qu'il lui laissait la responsabilité de défendre Camelot et que lui se chargerait d'Arthur.

Elle hocha simplement la tête et se reconçentra sur la bataille en tentant, tant bien que mal de repousser les mercenaires le plus loin possible des remparts.

Le sorcier dévala les escaliers à une vitesse folle et sortit par l'arrière du château pour éviter les combats intérieurs.

Sauver Arthur était maintenant sa seule pensée, elle le dévorait de l'intérieur.

En ouvrant la porte, il évita de justesse le tir d'une flèche et se retrouva à terre.

Il s'appuya sur ses mains et leva la tête. Là il croisa le regard du druide, un regard haineux et déterminé. Aucun n'était prêt à laisser l'autre vivre plus longtemps.

Le seul bruit qu'ils entendaient était le battements de leur cœur, c'était comme s'il n'y avait plus qu'eux dans ce chaos.

En voyant que son ami était à terre Arthur hurla son nom pour le sommer de se mettre à l'abri, mais ce ne fut que le signal de départ pour les deux jeunes hommes bruns qui se ruèrent l'un vers l'autre.

Merlin fut le premier à attaquer mais Mordred parvint à bloquer son sortilège mortel en invoquant la protection des dieux de l'Ancienne Religion, néanmoins cela n'empêcha pas qu'une partie du sort ricoche sur son bras et le brûle, malgré son armure.

Sa colère ne fut que décuplée. Il envoya immédiatement un grand brasier entourer le sorcier et les flammes commencèrent rapidement à lui lécher ses pieds. Au prix d'une immense magie, il projeta un sort d'éther qui lui libéra un passage à travers le feu.

 

Tout en restant concentré sur ses adversaires, Arthur ne pouvait s'empêcher de garder un œil sur Merlin et d'avoir peur pour lui, très peur.

Le combat était-il égal ? Il n'aurait su le dire. Ses connaissances en magie étaient bien trop faibles et même s'il avait compris, cela ne l'aurait pas empêché de trembler intérieurement car, même à forces égales, il savait que Mordred était animé d'un tel désir de vengeance que rien, même pas le plus puissant des sorciers, ne pouvait l'empêcher de tout tenter pour parvenir à son but.

Il aurait voulu aller l'aider mais il comprenait que ce combat là n'était pas le sien, pas pour le moment.

 

En haut sur les remparts, Morgane faisait son possible pour aider les combattants de Camelot. Son regard fut rapidement attiré par le combat magique de Merlin et Mordred, des éclairs rouge et bleu volant entre les deux hommes, tantôt évités tantôt pris de plein fouet. Et malgré son allégeance à la cité, elle ne put empêcher une larme de couler le long de sa joue en voyant le jeune druide à terre.

Le sort que Merlin avait été tellement puissant que Mordred se retrouva projeté à sa position initiale, près de la colline.

Il poussa un râle et tenta de retrouver son souffle, mais son armure l'écrasait et il suffoqua quelques instants avant de réussir à reprendre une bouffé d'air emplie de fumée et de chaleur.

Le sorcier n'avait pas réussi à courir assez vite pour l'atteindre que le druide était déjà debout, prêt pour une nouvelle attaque.

Le protecteur de Camelot intima à Aithusa de venir l'aider et la dragonne fondit avec vivacité sur Mordred.

Mais il restait bien assez de force à ce dernier pour provoquer une attaque plus meurtrière. Paumes tournées vers le sol, il les fit rapidement tourner vers le ciel noir de nuit et de fumée, et provoqua une immense explosion tout autour de lui.

La dragonne ne l'évita que de peu, mais Merlin qui était très près, ne fut pas épargné. Sa tête heurta une pierre et il perdit connaissance.

Même si c'était lui qui l'avait provoqué, le druide se retrouva sur le ventre, se protégeant le visage aussi bien qu'il le pouvait de la violence de l'attaque.

En relevant la tête, en constatant que le sorcier ne bougeait plus et sans qu'il ne le contrôle, un sourire vint se dessiner sur ses lèvres.

Il s'appuya sur ses mains et se releva doucement, inspectant si Morgane et Arthur avaient modifié leurs positions.

La sorcière s'était rendu compte de ce qui ce passait et elle menaçait déjà le jeune homme avec sa main, prête à frapper.

Mordred créa autour de lui une barrière de protection, qui aurait été bien insuffisante face à Merlin, mais bien assez pour Morgane.

Le druide marcha tranquillement entre les corps des hommes, dont il n'avait cure s'ils étaient de son armée ou non.

La chaleur était devenue étouffante mais sa respiration était régulière et même tranquille, l'épée en main, il avançait confiant. Il aperçu enfin son but, son destin et sa dernière bataille : Arthur Pendragon.

Le jeune roi terminait d'achever un homme lorsqu'il se retourna rapidement en sentant la présence d'un ennemi.

En voyant le visage de Mordred il ne put cacher sa surprise, et il fut bouleversé en constatant que les yeux du jeune brun ne reflétaient ni la peur, ni la compassion mais uniquement la détermination et la haine.

Le jeune druide ne laissa pas place à la réflexion et abattit avec force son épée. Vif, Arthur parvint à stopper la lame grâce à Excalibur, mais cela ne suffit pas.

Mordred appuya de toute sa force pour le faire faillir mais, en constatant que cela ne marchait pas, il détourna rapidement son épée et vint frapper le roi à l'abdomen. Il sentit sa lame traverser la chair du souverain. Il la retira rapidement, laissant le sang s'écouler doucement.

Épuisé Arthur n'avait pas réussi à bloquer ce coup, et, alors qu'il sentait la douleur l'envahir, il étouffa un cri et tomba, genoux à terre.

 

Merlin reprenait doucement conscience. Les cris n'étaient que de faibles échos et sa vision était brouillée. Il se releva rapidement. Il eut le tournis et il plaça ses mains devant ses yeux pour tenter de garder l'équilibre. Mais entre ses doigts il vit quelque chose qui l'immobilisa sur place...

La vision, la terrible vision que le druide devin lui avait montré dans cette grotte, se réalisait sous ses yeux, et il était impuissant. Il eut un haut le cœur en voyant Arthur tomber à terre et ne pas se relever. Son corps tout entier poussa un hurlement, et ce n'est qu'en voyant les chevaliers se retourner vers lui qu'il comprit que le cri avait franchi ses lèvres. Mordred se retourna vivement en entendant la rage de Merlin. Au même moment le ciel se déchira et le tonnerre vint se joindre à la fureur du sorcier.

D'abord paralysé, le jeune homme s'élança vers le druide en vociférant le sortilège le plus puissant et le plus meurtrier qu'il connaissait. Il n'avait jamais ressentit une telle haine et une telle envie de tuer mais ils les laissa avec plaisir dominer tout son être.

Mordred n'eut pas besoin de riposter car l'enveloppe qu'il avait créée autour de lui forma une protection assez puissante pour repousser le sortilège de son ennemi. Cela n'empêcha pas une immense bourrasque de venir se projeter contre lui. Il se campa sur ses pieds et croisa ses bras près de sa tête, en même temps qu'il sentait l'air suffocant s'insinuer dans son armure et ses poumons.

Merlin n'attendit pas que son premier sortilège disparaisse pour en lancer un nouveau. Il était fou de rage, comme possédé. Il ne voulait donner aucun répit à ce meurtrier.

Il ensorcela une lance qui se trouvait à sa portée et, par un mouvement rapide du bras, l'envoya frapper Mordred.

Ce dernier eut juste le temps de voir se dissiper la fumée pour bloquer l'attaque. La pointe de la lance n'était qu'à quelques centimètres de sa paume grande ouverte. Lorsqu'il la laissa retomber et par un mouvement tout aussi rapide que celui de Merlin il envoya sa dague dans l'épaule du sorcier.

Mais le regard du jeune homme fut attiré par quelque chose qui se trouvait à terre derrière Mordred, et, comme hypnotisé par cette vision il en oublia son combat. Ce n'est qu'en sentant le froid de la lame pénétrer sa chair et le sang couler le long de son épaule qu'il comprit que le druide avait été plus rapide que lui.

A mesure que la fumée se dissipait Mordred aperçu Merlin, et surtout son visage si pâle. Il comprit qu'il avait atteint sa cible, pas là où il l'aurait voulu mais peut importait. Maintenant il avait l'avantage.

Le jeune sorcier mit sa main sur le poignard, entoura de ses doigts le manche et, tremblant, l'arracha de sa peau.

Comme son ami l'avait fait plus tôt, il étouffa son cri mais il ne pu empêcher les larmes de douleurs d'affluer dans ses yeux bleus. Tant d'émotions étaient contenues en lui qu'il ne savait laquelle devait prendre le pas sur les autres. Il avait froid à cause de la douleur mais brûlait de vengeance à l'intérieur. Il avait peur en pensant à ce que pourrait être l'issu de ce combat mais était emplit de détermination en se souvenant de tout ceux qu'il aimait, qu'ils soient morts, blessés ou en vie.

Même à forces et à blessures égales, Mordred était celui qui tenait le plus le coup. En regardant Merlin dans les yeux et en constatant son état pitoyable le druide savait qu'il remporterait ce combat. Il ne fit qu'un pas vers le sorcier et leva sa main, prêt à frapper une ultime fois.

Merlin avait la tête qui lui tournait, sa vision s'était à nouveau troublée et il sentit qu'il vacillait. Il tenta de garder les paupières bien ouvertes mais ses forces l'abandonnaient à mesure que son sang s'échappait.

Il vit Mordred avancer vers lui et lever la main. Il avait beau commander à son bras de faire pareil, son corps ne lui répondait plus. Était-ce ainsi que tout allait se finir ?

 

Le jeune druide ne frappa pas tout de suite. Il resta déconcerté en voyant que Merlin ne faisait rien, qu'il le regardait simplement, le regard vide et fatigué mais emplit de larmes.

Il hésita un instant avant de ressentir dans sa poitrine cette sensation qui l'avait toujours guidé. Ce fut la haine qui lui ordonna de basculer son bras en arrière pour préparer sa dernière attaque.

Mais à peine était-il revenu en position pour lancer son sort qu'il sentit une lame lui transpercer le dos.

Il serra les dents sous le coup de la surprise. Ses yeux reflétaient maintenant l'incompréhension et la douleur.

Le jeune homme se retourna doucement. Arthur était à genoux et tenait dans ses mains Excalibur, et il retira rapidement son épée qui était maintenant tâchée du sang de Mordred.

En sentant un froid glacial remonter le long de son dos, le druide s'effondra.

 

Tandis qu'il voyait Mordred s'effondrer, Merlin croisa le regard d'Arthur. Il retrouva soudainement toute sa mobilité et parvint à se traîner jusqu'à son ami. Il se laissa tomber à ses côtés et, tandis que le jeune roi se laissait doucement retomber à terre, il l'enserra de ses bras.

- Cette fois-ci c'est bien notre dernière aventure Merlin...

- Je vous interdit de dire ça. Vous allez voir je..., commença-t-il avant de sangloter, je vais réussir à vous sauver. Comme toujours...

- Tu sais qu'il est trop tard, finit-il par dire.

Une larme vint traverser le visage d'Arthur alors qu'il essayait de sourire. Mais en croisant le visage bouleversé de son ami il ne pu s'empêcher de détourner son regard. Il ne pouvait pas supporter de voir cette douleur dans ses yeux, mais il ne pouvait taire ses sanglots et finalement il pleura en silence à son tour.

 

Morgane traversa la plaine en courant. Un silence terrible régnait sur ce champ de bataille qui était, quelques instants plus tôt, en proie à la pire des violence. Elle stoppa en voyant Arthur dans les bras de Merlin, tout les deux blessés, tout les deux pleurant silencieusement. Les chevaliers les entouraient sans bouger et complètement perdus.

Mais son regard fut rapidement attiré par Mordred qui était à terre et qui ne bougeait plus rien hormis les doigts qui s'enfonçaient dans le sol pour essayer de combattre la douleur. Elle s'approcha près du jeune homme et s'agenouilla.


En sentant les bras de Morgane se refermer sur lui avec douceur, et lorsqu'elle commença à lui caresser le visage avec sa main, Mordred ne pu s'empêcher de pleurer. 
Pour la première fois depuis longtemps il était terrorisé, et il avait froid, si froid. Puis, le voile de sa colère tomba, et il prit conscience de ce qu'il avait fait, de ce que cela signifiait, et quelles en seraient les conséquences.

- Morgane, sanglota-t-il.

- Je suis là, lui susurra-t-elle en pleurant.

- J'ai peur... j'ai si peur..., murmura-t-il la respiration saccadée.

- Je te tiens. Je ne te lâcherais pas.

- Je ne voulais pas... tout ce qui est arrivé.... Je... Je suis tellement désolé..., lui dit-il en la regardant tandis que les larmes affluaient sur son visage.

- C'est terminé maintenant, tu ne peux plus rien y changer..., répondit-elle en pleurant.

- J'aurais... tellement voulu changer ce à quoi j'étais destiné mais..., commença-t-il sans pouvoir achever sa phrase.

- Chut..., fit Morgane en lui caressant les cheveux.

Le jeune druide ferma les yeux et tenta de se calmer, mais les larmes qui continuaient de tomber sur ses joues et ses tremblements le trahissaient.

 

Merlin resserra son emprise sur Arthur.

- Vous vous souvenez... La promesse que je vous ai faite ?

- Celle où tu me disais que tu arrêterai d'être un imbécile ? dit le roi en souriant.

- Non..., répondit le sorcier avec un sourire forcé. Celle où je promettait de vous protéger ou de mourir à vos côtés...

- Je t'interdis de mourir aujourd'hui, maugréa le souverain en insistant sur chacun des mots.

- Ce n'est pas vous ni moi qui en décidera, soupira le sorcier en sentant la douleur irradier dans son bras.

Le jeune roi plongea son regard dans celui de son ami.

- Nous nous rendrons ensemble à Avalon, et ce voyage-ci sera bien le dernier..., acheva Merlin avec un sourire triste.

Et tandis qu'il terminait sa phrase, il sentit une douce chaleur envelopper son épaule.

 

Mordred rouvrit les yeux. A peine l'avait-il fait que son regard se posa sur Merlin et Arthur. Le lien qui les unissait était si puissant... Il l'avait souvent envié, sans jamais oser se l'avouer.

En entendant le jeune sorcier parler d'Avalon et en voyant l'expression bouleversé du jeune blond en entendant ses paroles, le druide prit la résolution d'exaucer la dernière volonté du roi : sauver Merlin. Il pouvait le faire car sa blessure n'était pas aussi grave, mais le roi était condamné, et ce depuis sa venue au monde.

Alors, avec le peu de force qui lui restait, Mordred décolla sa main de la terre et récita la seule formule de guérison qu'il connaissait, la plus puissante aussi...

 

La douleur s'échappa peu à peu du corps de Merlin. Prit au dépourvu, il chercha qui était en train de le sauver. Il n'en cru pas ses yeux lorsqu'il vit Mordred, la main levée et les lèvres bougeant silencieusement.

Ce dernier avait fermé les yeux pour se concentrer, fronçant de tant à autre les sourcils pour combattre sa propre douleur et essayant de murmurer malgré la sécheresse de ses lèvres. 

Quand il sentit que la blessure du jeune sorcier était complètement refermée, il laissa tomber sa main et inspira profondément.

 Le tonnerre gronda alors à nouveau au-dessus d'eux et il se mit doucement à pleuvoir. L'eau éteignit le feu, lava le sang et les blessures.

Merlin ne voulait pas vivre, et il ne put s'empêcher d'en vouloir à Mordred pour ce qu'il lui avait fait. Ce dernier le remarqua quand leurs yeux, d'un bleu si profond, se croisèrent. La détresse du sorcier semblait maintenant plus immense encore.
- Tu... ne peux pas... disparaître maintenant..., commença lentement le jeune druide. Le monde ne doit pas oublier...

Il contracta ses muscles en sentant une douleur aiguë remonter le long de son corps.

- Merlin...Tu...Tu te souviens de ce que je t'ai dit après mon adoubement ?

Le sorcier ne comprit pas où il voulait en venir mais il tenta de se rappeler cette phrase qui l'avait tant marqué.

- L'amour qui nous lie est plus important que le pouvoir que nous exerçons, dirent ensemble les deux jeunes hommes.

Le druide acquiesça et déglutit avec difficulté.

- C'est pour cela que Morgane et toi... vous devez faire en sorte qu'on se souvienne éternellement de cette histoire... de notre histoire... Allez à travers le monde et..., il serra les dents, répandez la légende du roi Arthur, de la Table Ronde et de ses chevaliers.... Racontez vos épreuves et vos souffrances... vos victoires et notre dernière bataille... Notre combat contre le destin...

Le jeune homme avait prononcé cette phrase avec toute l'humanité qui lui restait. Tandis qu'il voyait Merlin baisser la tête pour lui signifier qu'il comprenait, il prit la main de Morgane dans la sienne, la serra une dernière fois et ferma les yeux.

Morgane sentit la main de Mordred lâcher la sienne et la rattrapa. Elle regarda son visage. Il était mouillé par la pluie mais malgré cela elle distingua clairement une larme, la dernière, couler le long de sa joue. Ce fut l'ultime gage de la rédemption de Mordred, le jeune homme qui entraîna la mort du roi Arthur.

La pluie s'intensifia, comme si la nature prenait conscience de ce qui était en train de se passer.

Merlin rapprocha Arthur contre lui et rentra sa tête dans ses épaules, pour ne pas que la pluie le touche mais surtout pour verser à nouveau des larmes, car il comprenait qu'il devrait bientôt laisser partir son ami là où il ne pouvait l'accompagner...

 


Aeirlin  (22.11.2012 à 17:26)

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(Disappears)

 

Ils atteignirent les rives d'Avalon alors que le soleil se levait à peine. Seuls Morgane et Merlin accompagnaient Arthur car il n'y avait que ceux doués de magie qui pouvaient être confrontés à l'ouverture des portes de ce royaume magique.

Le jeune roi était dans un chariot, Morgane à ses côtés, faisant tout pour le maintenir en vie assez longtemps.

Merlin tirait le cheval, la main serrée sur la bride et droit dans sa posture même si intérieurement il aurait voulu s'effondrer et rester à terre sans ne plus bouger. Le souvenir des adieux ne l'aida pas à aller mieux...

 

Après le combat, les chevaliers avaient amené Arthur jusqu'à la Grande Salle pour qu'il se fasse soigner, même s'ils savaient tous que cela ne servirait à rien.
Tandis que Perceval posait le jeune roi sur une des tables, Guenièvre était arrivée en trombe, ne pouvant croire la funeste nouvelle. En voyant son époux couvert de sang, la jeune reine s'était effondrée, pleurant et suffocant. 

Il avait été difficile, presque insurmontable pour Merlin de leur expliquer la situation et la destination qu'ils devaient maintenant prendre, tout en restant fort... Sa gorge s'était serrée à chaque fois que son regard se posait sur son ami, et il avait dû lui tourner le dos pour parler à Gwen et aux chevaliers. 
Le jeune sorcier cru que la vie les abandonnait à leur tour lorsqu'il eut terminé son explication. Beaucoup de décisions devraient être prises en conséquences, mais le temps était compté et ils devaient partir.

Sir Léon, Gauvain et Perceval, les larmes aux yeux pour certains, des pleurs non dissimulés pour d'autres, portèrent Arthur jusqu'à une charrette et l'y déposèrent doucement.

Chacun leur tour ils vinrent se pencher au dessus de leur souverain et ami, et firent leurs adieux, la gorge nouée et le cœur serré.

Puis vint le tour de Guenièvre. Merlin l'observa avancer, la sentant prête à s'écrouler à tout moment, mais elle parvint finalement à atteindre le roi.

Le jeune brun ne pu les regarder tant leurs adieux étaient déchirants. La jeune femme s'accrochait à Arthur et ne pouvait s'arrêter de pleurer. Elle voulait partir avec lui.

Merlin aurait tellement voulu qu'elle le puisse... En voyant les étoiles commencer à disparaître, le jeune homme prit la terrible décision de partir, de quitter Camelot à jamais.

Il essaya de convaincre Gwen de lâcher le roi mais elle ne pouvait s'y résoudre, même en sachant que cela le condamnait. Arthur tenta de la repousser, pour éviter qu'elle ne souffre davantage, mais à son tour il la serrait contre lui. Le sorcier cru qu'on lui arrachait le cœur lorsque Léon vint pour retenir son amie qui se débattait et pleurait.

N'en n'ayant pas la force d'en faire davantage, Merlin fit des adieux rapides à ses amis, tandis qu'ils le prenaient dans leurs bras.

Il posa sa main sur l'encolure du cheval, bien décidé à ne pas regarder en arrière. Mais, alors qu'il atteignait les remparts du château, il ne pu s'empêcher de tourner la tête une dernière fois vers ses amis. Des larmes vinrent mordre ses joues meurtries alors qu'il leur adressait une dernier signe de la main.

 

Le jeune homme arrêta la carriole en apercevant l'eau cristalline d'Avalon qui reflétait les montagnes alentours et surtout les rayons du soleil.

- Un nouveau jour se lève mais un monde s'éteint..., pensa le sorcier en baissant la tête.

Le jeune homme demeura immobile un instant puis inspira avant de se diriger vers son ami.

- Arthur... Nous sommes arrivés, dit-il avec un sourire triste

- Avalon, murmura doucement le jeune blond.

Merlin acquiesça.

- En réalité je ne sais pas comment cela va se dérouler..., commença-t-il en regardant Morgane, espérant qu'elle l'éclairerait.

- Je l'ignore aussi, répondit-elle désolée.

- Marchons jusqu'au bord et nous verrons bien ce qu'il se passe, suggéra Arthur, au point où j'en suis je ne risque plus rien...

Le jeune brun lui lança un regard noir, qui disparut rapidement en voyant un léger sourire sur les lèvres du roi. Il était si pâle...

Les deux sorciers l'aidèrent prudemment à descendre, l'assurant dans chacun de ses pas, le soutenant dans chacune de ses failles.

Le jeune souverain se sentit nu. Il ne portait plus son armure, plus rien ne lui rappelait son appartenance à Camelot... Néanmoins en regardant autour de lui il chassa cette idée. Merlin, Morgane et Excalibur. Ils suffisaient amplement à lui rappeler qui il était et ce qu'il était devenu.

Ils n'avaient pas encore atteint la rive qu'Arthur leva les yeux et demeura interdit. Ne comprenant pas pourquoi il s'arrêtait Merlin et Morgane levèrent les yeux à leur tour.

 

Lancelot et Freya les attendaient près d'une barque, un sourire sur les lèvres. En les voyant Merlin se souvint de ces jours semblables où il les avait amené ici pour leur dire une dernière fois au revoir, pour les perdre, eux aussi.

En revoyant la belle jeune fille aux cheveux aux couleurs de la nuit, la seule qu'il avait jamais aimé, le cœur du sorcier se serra davantage. Il ne l'aurait pas cru possible mais il ressentit une douleur aiguë dans la poitrine.

Freya vint jusqu'à lui et mit sa main sur la sienne, près de son cœur.

- Je t'avais promis qu'on se reverrait..., dit-elle doucement.

- J'avais seulement espéré..., commença-t-il sans pouvoir terminer sa phrase.

- Je sais, répondit-elle en hochant la tête.

Lancelot s'approcha de Morgane et prit le bras d'Arthur qu'il passa autour de son épaule.

- Arthur... je ne pensais pas vous revoir un jour.

- Moi non plus... mais il faut croire que le destin est quelque chose qui nous dépasse tous.

Il avait dit cela en regardant Merlin avec douceur. Lui qui avait cru pouvoir prendre le contrôle mais qui avait été rattrapé par sa destinée, personne ne pouvait lui échapper.

Le jeune roi connaissait la vérité à propos de Lancelot, qu'il n'avait été qu'un corps manipulé par la prêtresse de l'Ancienne Religion et il n'en fut que plus heureux de le retrouver ainsi.

- Que va-t-il se passer ? s'enquit Merlin toujours bouleversé.

- Nous allons emmener Arthur jusqu'à Avalon. Là il recevra tout les soins dont il a besoin...

Le jeune sorcier eut l'impression que son cœur allait exploser, sa respiration se coupa.

- Les soins ? Cela veut dire... qu'il va vivre ?

- Oui, répondit doucement Freya.

Le regard de Merlin retrouva soudainement cet éclat dont il était toujours animé. Mais Freya prit la tête du jeune homme entre ses mains. Quelque chose n'allait pas...

- Il ne reviendra pas, lui dit-elle désolée.

- Quoi ? Mais..., souffla le jeune homme désemparé en se dégagent des mains de la jeune femme.

- Le temps d'Arthur Pendragon s'éteint et il ne peut revenir dans ce monde-ci...

- Pourquoi pas ?

- Parce que le destin en a décidé ainsi.

-Le destin ?, s'écria Merlin, le destin m'a tout prit ! Tout ! Je ne veux pas le laisser continuer !

- Mais comprends que cette histoire n'est pas terminée, coupa le chevalier avec un regard calme.

Le sorcier fut prit au dépourvu.

- Je ne comprend pas...

- Un jour prochain Arthur devra reprendre sa place. Il ne va s'éteindre qu'un instant, pour resplendir davantage dans l'avenir.

- Qu'est-ce que vous appelez un instant ?, s'impatienta Merlin, son regard passant de Lancelot à Freya.

- Bien trop longtemps pour que les hommes ne s'en souviennent. Mais je peux t'assurer que ce moment viendra... et ce jour là le monde sortira du chaos dans lequel il aura été plongé pendant si longtemps.

- Le chaos ?

Tout le monde se retourna en entendant la voix d'Arthur. Il était appuyé sur Lancelot mais n'avait pas perdu une miette de la conversation.

- Nous en avons déjà trop dit..., dit simplement Lancelot avec un sourire et en regardant Freya.

- Mais..., commença le jeune souverain.

- Nous aurons tout le temps de discuter de cela ensemble, l'assura le chevalier.

Arthur comprit qu'il était temps de partir et il regarda immédiatement Merlin, avec ce regard qui lui demandait de venir près de lui.

Le sorcier s'approcha rapidement.

- C'est idiot... je pensais pouvoir te traiter d’imbécile éternellement mais... l'éternité c'est quelque chose de plutôt restreint finalement..., commença le jeune blond.

- Vous savez que vous n'auriez pas gagner cette bataille de toute façon, un crétin royal comme vous..., termina son ami.

Ils échangèrent un long regard, plein de remords et de tristesse.

- Tu...

Arthur tenta de s'éclaircir la voix mais sa gorge était serrée et cela ne parvint qu'à faire couler les larmes le long de ses joues.

- Tu vas me manquer Merlin.

Il inspira et éclata en sanglot.

Le jeune brun se mit à pleurer également, et finalement il fit la seule chose qui puisse les calmer tout les deux.

Il enserra son ami dans ses bras et le serra d'aussi fort qui le pouvait, d'aussi fort qu'il lui manquerait.

- Sans vous je ne suis rien... qu'est-ce que je vais devenir ?, sanglota Merlin en se blottissant.

- Tu es le plus grand sorcier de tout les temps, présent et futur, déclara Arthur en relevant la tête et en le regardant droit dans les yeux. Tu n'as pas besoin de moi...

- A quoi bon être le plus grand sorcier si je ne suis même pas capable de vous sauver ?, coupa le jeune homme toujours en proie aux larmes.

- Tu m'as sauvé Merlin. Dès notre première rencontre tu as été à mes côtés et tu m'as protégé... Tu as fait de moi quelqu'un de meilleur. Tu m'as aidé à construire ce monde auquel j'aspirais tant. Jamais je ne pourrais assez te remerciez pour ça. Pour tout cela le titre du plus grand sorcier n'est qu'une faible définition comparée à qui tu es réellement.

Le roi lui sourit sincèrement.

- Et de toute manière à mes yeux tu n'es pas un sorcier...

Merlin fronça les sourcils.

- Tu es le meilleur ami que je n'aurais jamais pu espérer.

Les deux amis se serrèrent à nouveau dans les bras. Personne ne les dérangea jusqu'à ce qu'ils se sentent eux-mêmes prêt pour la douloureuse séparation.

Finalement ils se dégagèrent l'un de l'autre. Arthur se raccrocha à Lancelot pour que celui-ci l'emmène dans la barque où Morgane l'aida à embarquer.

Freya rejoignit les deux hommes, mais avant cela elle laissa un baiser sur la joue de Merlin qui était encore plus pâle que lors de son arrivée.

Une fois à bord, le chevalier et la jeune fille s'installèrent aux côtés du roi. Lancelot s'apprêtait à commencer à ramer lorsque Merlin retint la barque.

Tout les trois relevèrent leur regard, imprégnés de toute la douceur dont ils étaient habités.

- Promettez moi de veiller sur lui, insista le sorcier en s'adressant à son ami et à son amour.

Ils acquiescèrent par un mouvement de la tête.

- Et vous, dit-il en regardant Arthur, promettez moi de m'attendre pour votre retour.

Le jeune blond ouvrit la bouche pour la refermer aussitôt.

- Merlin... cela n'arrivera pas avant des siècles..., lui répondit Morgane en posant sa main sur son épaule.

- Je suis prêt à vous attendre le temps qu'il faudra, dussé-je attendre deux éternités, souffla-t-il à son ami, comme si c'était lui qui lui avait répondu.

Ce dernier posa sa main sur celle du jeune sorcier.

- Je sais comme tu es têtu. Je sais que que tu tiendras cette promesse et je mentirai en disant que je ne le crois pas possible...

Les deux jeunes hommes se sourirent une dernière fois.

Merlin et Morgane aidèrent à p


Aeirlin  (29.11.2012 à 06:41)

Les deux jeunes hommes se sourirent une dernière fois.

Merlin et Morgane aidèrent à pousser la frêle esquif dans l'eau et une fois fait, Lancelot commença à ramer.

Ce n'est qu'à ce moment là que le jeune brun remarqua la brume qui commençait à recouvrir le lac. Elle était magique, il pouvait le sentir.

Il comprit que bientôt il ne verrait plus Arthur, plus avant très longtemps. Il ferma les yeux, plaça ses mains près de son cœur et murmura un sortilège. Lorsqu'il leva ses paupières, il vit le somptueux dragon de Camelot brûlant au dessus du lac. Le jeune roi le vit également et sourit une dernière fois en regardant son ami, le cœur apaisé.

Finalement il disparut dans la fumée et un froid glacial s'installa. Merlin cru un instant que ce n'était que sur sa peau qu'il pouvait le sentir, mais il comprit rapidement que c'était en lui, dans son cœur qu'il faisait si froid, et que cette sensation ne le quitterai pas avant des siècles...


Aeirlin  (29.11.2012 à 14:27)

_..~******~.._

(Immortal)

Des années s'étaient succédées depuis la disparition d'Arthur dans les brumes d'Avalon. Merlin et Morgane avaient parcouru ensemble de nombreuses contrées afin de laisser partout une trace de la légende du roi Arthur, car personne ne devait oublier...

La lune brillait intensément dans la nuit noire alors qu'ils arrivaient dans une des forêt les plus magique du monde celtes, et la jeune femme remarqua que l'état du sorcier s'était aggravé. Depuis tout ce temps, il avait été rongé de l'intérieur et elle l'avait compris mais aujourd'hui c'était bien pire.

Le jeune homme s'était adossé à un arbre gigantesque et avait ouvert son livre, celui où il inscrivait chaque moment de la légende. En le regardant Morgane vit le même visage que lorsque il avait dû laisser partir Arthur, très pâle et creusé par la fatigue.

 - Merlin...

Il ne répondit pas, trop absorbé par son écriture.

- Merlin, répéta la prêtresse.

Le jeune homme releva la tête.

- Je pense que tu devrais te reposer...

- Je n'ai pas le temps pour cela tu le sais.

La sorcière détourna son regard et continua.

- Tu penses vraiment tenir dans cet état jusqu'au retour d'Arthur ?

Une ombre passa dans le regard de Merlin alors qui essayait de se re-concentrer sur son ouvrage.

- Avec la formule que nous avons trouvé aux Grandes Pierres de Nemeton il me suffit de la réciter et je pourrais vivre assez longtemps pour voir ce jour..., déclara-t-il sans lever les yeux.

- Mais cela ne suffira pas tu le sais.

- Qu'est-ce que tu crois ? Tu penses que je veux mourir ? s'emporta le jeune brun.

- Cela est en train de revenir au même ! Tu es en train de t'affaiblir et tes pouvoirs avec !, s'écria Morgane. Si tu continues sur cette voie, tu ne pourra même pas lancer le sortilège ! Il est trop puissant !

Son regard croisa celui de Merlin. Il semblait maintenant perdu, pour la première fois depuis longtemps.

- Qu'est-ce que je peux faire ?, soupira-t-il. Si le monde oublie notre histoire, il ne servira à rien qu'Arthur revienne...

- Tu lui aussi fait la promesse d'être présent pour son retour...

- Mais je n'ai pas terminé, gémit-il en brandissant son livre.

La jeune femme se rappela les mots de son frère, le sorcier était vraiment têtu...

- Je comprends, déclara-t-elle finalement. Nous aviserons de tout cela demain matin, pour l'instant nous devrions nous reposer, surtout toi, insista-t-elle.

Merlin acquiesça. Il remit son livre dans son sac et se cala pour dormir.

 

Morgane attendit qu'il s'assoupisse avant de se lever et de venir près du jeune homme.

- Je suis désolé... Mais j'ai promis à Arthur de veiller sur toi.

Elle tira le parchemin avec la formule de la poche de Merlin, se mit face à lui, plaça sa main devant elle et récita la longue phrase, écrite il y a longtemps par des druides et des sorciers. Peut-être l'avaient-ils rédigé pour ce moment...

Le corps de Merlin s'éleva doucement et se mit à dégager une douce lumière or. La jeune femme récita avec plus de vigueur et elle ajouta ses propres mots à cette équation magique. En plus de vivre jusqu'au jour du retour du roi, Merlin demeurera endormit et ses blessures, tant celles physiques que celles de son âme, se cicatriseraient.

Et tandis que le corps de Merlin se noyait dans la lumière, Morgane se souvint de sa conversation avec Arthur, alors qu'ils se dirigeaient vers Avalon...

 

La jeune femme utilisait sa magie combinée à des remèdes médicinaux pour garder le jeune roi en vie lorsque celui-ci lui adressa la parole.

- Tu dois rester avec lui, murmura-t-il.

Le regard interrogateur de la sorcière se posa sur le visage de son frère.

- Merlin... tu ne dois pas le laisser seul, chuchota Arthur.

Morgane leva les yeux, et considéra Merlin avec inquiétude en le voyant avancer comme si le monde entier était en équilibre fragile sur ses épaules.

- Je sais que tu pourrais venir avec moi à Avalon, je l'ai compris en voyant ton regard lorsque Mordred en a parlé. Mais je te demande de veiller sur Merlin... Pour moi...

- Comment veux-tu que je m'y prenne ?, répliqua-t-elle en essayant de plaisanter.

- Il est têtu je sais... Il va te donner du fil à retordre c'est aussi certain. Mais ne me demande pas pourquoi, je sens qu'il n'y arrivera pas tout seul...

Elle baissa le regard, incertaine de la décision qu'elle devait prendre.

- Pourrais-je seulement revenir à Avalon après tout cela ? dit-elle en se posant surtout la question pour elle-même.

- Tu le pourras toujours... Mais ce n'est pas le cas de Merlin.

Le souverain saisit la main de sa sœur et la serra, les larmes aux yeux.

- Je t'en prie. Promet le moi.

- Je te le promets, souffla Morgane avec un léger sourire pour le rassurer.

 

Le souffle du vent rappela Morgane au moment présent. Une véritable tempête l'entourait et elle ne pu s'empêcher de détourner les mains de Merlin. A sa grande surprise, il demeura suspendu dans les airs et l'expression de son visage reflétait la douceur et la tranquillité.

Elle s'agrippa à un arbre et ne pu qu'être le témoin d'une des plus anciennes et puissantes magies.

La terre s'ouvrit dans un grand fracas et un grand trou béant se créa. Comme s'il était protégé le corps du jeune sorcier, toujours étincelant de lumière, vint s'y déposer, sans qu'aucune blessure ne lui soient faite.

A mesure que le vent s'intensifiait, tout les souvenirs de Merlin s'imposèrent à la jeune femme. Son arrivée à Camelot, son amitié avec Arthur, l'amour de Freya, ses joies, ses douleurs, ses sacrifices et son combat...

Alors que les éléments s'engouffraient avec lui dans la crevasse, Morgane rampa jusqu'à elle.

Ses cheveux volaient autour de son visage lorsqu'elle se pencha, et elle ne pu s'empêcher de pleurer en apercevant Merlin, couché sur un autel portant les gravures de la formule d'immortalité, dans ce cercueil si sombre... Pourtant, il semblait apaisé.

Maintenant elle savait que si elle devait le revoir cela ne serait pas avant un long moment, trop long quoi qu'il fusse.

Morgane jeta un dernier regard au jeune homme alors que la fissure se refermait, lui disant au revoir du regard, une dernière larme coulant sur sa joue.

La jeune femme se protégea les yeux alors qu'un éclair frappait la terre et provoquait une lumière aveuglante dans toute la forêt. En retirant sa main, elle découvrit que des pierres et une rivière avaient recouverts la tombe de Merlin, comme s'ils avaient toujours été là.

Un silence pesant et glacial s'installa soudainement, et des lèvres tremblantes de la sorcière ne s'échappa qu'un nuage blanc. Elle demeura un instant sans bouger, paralysée par l'idée d'abandonner son ami ici.

Finalement elle s'avança jusqu'au cour d'eau, se pencha, mit ses doigts sur ses lèvres et déposa un baiser avec sa main sur les pierres.

- Jusqu'à notre prochaine rencontre..., murmura-t-elle.

Elle se releva avec douceur, prit le sac de Merlin qui contenait le livre et se mit en marche vers Avalon.

La jeune femme su qu'elle devait déposer l'ouvrage dans un endroit pour qu'il puisse un jour être redécouvert et que lorsque ce jour arrivera, le monde entier se souviendra d'Arthur Pendragon et de Merlin, le plus grand sorcier que le monde est jamais connu...

  

*~.._FIN  _..~*

 (ou n'était-ce que le commencement ?)


Aeirlin  (06.12.2012 à 08:36)

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