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Série : Merlin (2008)
Création : 25.04.2013 à 16h54
Auteur : FeeEli37 
Statut : Terminée

« Premier volet d'une trilogie sur le signe de Mordred ( spoilers saison 5 ) » FeeEli37 

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Disclamer : Merlin ne m'appartient pas mais appartient à la BBC

 

Remerciements :

Un grand merci à Aeirlin ma première lectrice, merci pour ton soutien sans faille, tes commentaires plein d'enthousiasmes cet EV marque un peu le début de notre amitié. Merci de me soutenir et de me suivre dans mes folies ! Mon amie druidesse ^^

 

Un grand merci à Choup37, la Gardienne des EV qui a aussi était un grand soutien, merci de me donner la chance de faire découvrir mes écrits au Merlinois ! 

 

 

Synopsis :

 

"Une nouvelle reine vient d'être couronnée à Camelot. Les ennemis du royaume ne voit en elle qu'une simple servante usurpatrice à éliminer sauf que celle ci est sauvée d'une tentative d'assassinat par Selina, une jeune femme intrépide qui cache de lourd secrets. 
La jeune femme est une combattante née pour manier les armes, elle devient bientôt la servante de la reine Guenièvre et qu'elle n'est pas sa surprise quand elle apprend que Mordred, un mystérieux druide rencontré dans des circonstances troubles, est devenu chevalier ... 
Partagée entre sa loyauté pour ses souverains, sa toute nouvelle amitié avec Merlin et ses sentiments pour le jeune druide, elle devra choisir son camp ... " 

 

Spoilers saison 5

 

Note de l'auteur : Les discussions télépathique sont en gras, les rêves en italique et les lettres en gras et italique.

 

Bonne lecture !

 

 

Introduction : 

C'était un jour de fête à Camelot, le prince Arthur récemment devenu roi après le décès de son tyran de père venait de se marier à Guenièvre, une servante. Pour l'occasion, il avait organisé un tournoi où allait s'affronter les meilleures chevaliers et archers du pays : c'était la raison de ma venue. 
Malgré le soleil et la joie ambiante que dégageait le peuple, je n'étais pas à mon aise car mon instinct me criait qu'il allait se passer quelque chose de grave .. j'espérais juste que ce ne serait pas Morgane, la grande prêtresse et demie-sœur du roi qui viendrait semer le trouble. 
Nous nous étions déjà rencontrées et mes talents de guerrière n'était rien en comparaison à ses pouvoirs. Sa haine la consumait comme un feu ardent que plus rien ne pouvait l'atteindre. 

Des tentes aux couleurs rouge et or de Camelot avaient été installés devant le magnifique château, je pris place dans la queue pour les inscriptions pour le concours d'archers même si j'ignorais le prix qu'aurait le vainqueur. J'allais affronter d'anciens chevaliers, des bandits, des hommes en quête de reconnaissance et de gloire, ivrognes en tout genre... guère étonnant. 
Enfin ce fut mon tour ! 
- Votre nom, grommela le serviteur qui s'occupait de cette dure tâche. 
Il n'avait pas l'air très intelligent et aidé par la nature, je compatis. 
- Selina, répondis-je en enlevant la capuche de ma cape émeraude qui libéra ma longue chevelure auburn ondulée. 

Il me dévisagea en ouvrant la bouche en o. Je soupirais agacée, me retenant pour ne pas le menacer de lui couper la langue avec une des flèches de mon carquois. J'entendis des grognements réprobateurs dans mon dos, beaucoup répétaient « C'est une femme ! ». 
- Vous devez me demander de signer, rappelais-je à l'homme en souriant avant de prendre la plume et de m'exécuter. 
Avant qu'il ne réponde, je repris : 
- Je sais ! Je vais attendre dans la tente derrière vous et je sortirai quand on dira mon prénom ! 

Je filais dans la tente et jetais un coup d’œil rapide sur mes concurrents sans m'attarder. Eux en revanche ne se gênaient pas, bien au contraire, certains sifflèrent, d'autres me dévisageaient avec mépris. J'entendais les cris et les applaudissements du public qui assistait aux mêlées des chevaliers. 
Je bandais mon arc, vérifiais que les pointes de mes flèches étaient assez aiguisés, puis j’attendis patiemment mon tour. 
Quand ce fut enfin le cas, je fus grandement applaudie ce qui me fit sourire. Je me tournais vers la loge de la reine et du roi puis m'inclinais gracieusement. 
J'en profitais pour les observer discrètement. J'avais entendu tant d'histoires sur leur histoire d'amour, les chevaliers de la Table ronde, les exploits d'Arthur … 
Arthur était un bel homme, fort comme un bœuf, aux cheveux blonds comme les blés et aux pupilles bleus franches, son sourire était charmant. Je comprenais les goûts de la reine. 
Guenièvre avait le teint mât, de longs cheveux noir bouclés, son expression était emprunte de douceur et de détermination ; même si elle avait été une servante pendant des années, elle avait le port d'une reine. 
Je reportais mon attention sur les cibles rondes à environ trois cent mètres, je bandais mon arc et pris une grande respiration, me concentrant uniquement sur le point du milieu peint en rouge ;puis je lâchais la flèche. Sans surprise, elle atteint son but et je fus de nouveau applaudie. Je saluais le public et pris des fleurs qu'on me lançait pour en faire un bouquet improvisé que j’envisageai de donner plus tard à la reine. 
Je me stoppais quand j'entendis soudain une lame siffler au dessus de ma tête. Tous les sens en alerte, je brandis une seconde flèche qui tua sur le coup l'assassin. Ce n'était autre que le serviteur idiot qui inscrivait les participants au tournoi d'archers. 
Mon cœur battait la chamade , ma respiration était haletante mais je savais que j'avais fait ce qu'il fallait faire. Je me tournais vers la loge de mes souverains. La reine était choquée et le roi avait son épée en main. Le couteau était planté dans le mur au dessus de la tête de Guenièvre. 
- Je crois que nous vous devons des remerciements, dit-elle d'une voix tremblante en portant une main à sa poitrine. 
- Je n'ai fait que mon devoir, votre majesté, marmonnais-je en rougissant. 
Je remarquais un jeune homme qui devait être le serviteur d'Arthur. Il avait des cheveux noirs corbeau assez courts, des oreilles décollés qui lui donnaient des airs de lutin, des yeux bleus plus clairs que celui du roi. Il me sourit. J'éprouvais alors pour lui une affection immédiate, malgré ses vêtements usés jusqu'à la corde. 
- Que désirez-vous comme récompense ? Demanda gentiment le roi. 
J'ouvris la bouche pour aussitôt la refermer : je ne voulais rien. 
- Je ne veux pas de récompense Sire. Même si vous servir vous ou votre épouse me comblerait de joie, répondis-je avec détermination en resserrant ma prise sur mon arc comme si c'était le jouet d'un enfant. 
- Nous allions justement me rechercher une servante, répondit la reine en souriant. 
Elle portait sur moi un regard maternel qui me toucha. 
- Merlin ! Va trouver une chambre et explique à notre championne toutes les tâches qu'elle devra accomplir, ordonna le roi au jeune homme brun qui m'avait rassurée par un simple sourire. 
- Bien Sire ! 

C'est ainsi que ma nouvelle vie à Camelot commença … 



 

 

 

 

 

 

 

 


Chapitre 1 

 




Cela allait bientôt faire une semaine que je travaillais au service de la reine et je me sentais si bien. Merlin était adorable avec moi, m'apprenant toutes les tâches que devaient connaître les serviteurs. J'apprenais vite. 
Même si je restais ébahie par la relation qu'il entretenait avec Arthur, j'avais l'impression de voir deux frères se chamailler !! Leur amitié était profonde, je devinais qu'ils avaient traversé beaucoup d'épreuves ensemble. 
Gaius, le médecin de la cour, me considérait déjà comme sa fille. Il fit installer un lit supplémentaire dans ses appartements pour m'accueillir et je partageais tout mes repas en sa compagnie et celle de Merlin. 

Un après-midi, une patrouille de chevaliers fit son retour et j'accompagnais Guenièvre à la salle du trône où étaient déjà son mari et Merlin. 
Je me figeais en reconnaissant parmi les chevaliers un jeune homme aux cheveux bruns encadrant son visage dessiné à la perfection, ses pupilles bleu azur, Mordred. . Je ressentais trop d'émotions contradictoires qui faussaient mon jugement. 
Le druide qui m'avait sauvé la vie …. Il me sourit avec innocence et sincérité, ce qui déclencha immédiatement ma méfiance. 
Je secoua la tête et me concentrera sur le rapport de Sir Léon qui manqua de m'achever. 
- Une armée inconnue est en train de semer le trouble dans le royaume, votre majesté. Elle est menée par Morgana. D'après ce que nous ont dit les villageois, elle recherche une jeune femme pour le compte d'une reine ennemie, la reine Raven de Carmélide.

Je déglutis, Raven n'avait donc pas laissé tomber. Je croisais une nouvelle fois le regard de Mordred qui sonna cette fois comme un avertissement. J'avais malheureusement fort bien compris le message. 
- Je vais envoyer une lettre à cette reine Raven pour avoir un entretien avec elle, répondit Arthur soucieux.
- Sire

Les chevaliers prirent congé et je les imitais, suivie de près par Merlin. Le roi et la reine allaient discuter ensemble de la meilleure décision à prendre. 
Mordred attendait dans le corridor et je ne pouvais pas lui échapper. Bon sang, pourquoi étais-je toujours autant attirée par lui ? 
Merlin me jeta un regard mi-inquiet mi-soupçonneux quand je m'arrêtais à la hauteur du jeune chevalier. Je hochais la tête pour le rassurer. 
Puis avec un effort considérable, je me plongeais dans les pupilles hypnotiques de Mordred. 
- Qu'est ce que tu fais ici ? demandais-je de but en blanc en croisant mes bras sur ma poitrine. 
- Je pourrais te poser la même question, répliqua Mordred en me souriant. 
Il effleura délicatement ma joue avec sa main, comme autrefois. 

Malgré mon envie de me montrer forte devant lui, je frissonnais. Raven ne me laisserait donc jamais en paix ! Le jeune homme se rapprocha doucement telle une ombre et nos visages se trouvèrent à quelques centimètres l'un de l'autre. Je reculais instinctivement prête à brandir le couteau que je cachais dans ma manche.

-Je ne suis pas ton ennemi !! s'écria Mordred en levant les mains comme pour se rendre. 
Il avait deviné mon intention. 
- Je n'ai pas confiance en toi !! répondis-je sur le même ton. 
Retrouvant confiance, je me rapprochais à mon tour et effleurais ses lèvres tout en proférant ma menace. 
- Si jamais tu oses toucher à Arthur ou Guenièvre je te tuerai, sans remord.

Cela eut l'effet escompté car Mordred pâlit avant de retrouver son expression favorite, celle de la haine et de la méchanceté que je haïssais tant sur son beau visage. 
- Alors dans ce cas, personne ne pourra te protéger contre Raven, cracha-t-il avec mépris. 
- Personne ne le peut Mordred, je connais déjà mon destin. J'essaye juste d'y échapper , murmurais-je avec lassitude et tristesse avant de reprendre mon chemin, le laissant perdu dans ses pensées. 
Je savais depuis longtemps que je devais mourir, j'étais la malédiction de Raven, la lumière face aux ténèbres, mais ma compassion était ma faiblesse. 
Je voulais juste, avant de disparaître, aider les monarques que je croyais digne de bâtir un monde meilleur …. 


FeeEli37  (25.04.2013 à 16:57)

Chapitre 2 

J'aidais Gaius à ranger ses potions et à préparer le souper quand Merlin arriva, épuisé après avoir aider Arthur à l'entraînement quotidien. 
- Tout va bien Selina ? s'enquit le jeune serviteur, soucieux en s'asseyant sur un banc et en poussant un grand soupir. 
- Oui, pourquoi ? répondis-je en souriant, même si j'étais de nouveau sur mes gardes. 
Je ne cessais de penser à Mordred. 
- Tu semblais bien connaître Mordred, remarqua Merlin avec le plus grand sérieux. 
Il avait l'air de ne pas l'apprécier et je ne pouvais l'en blâmer. 
- Je l'ai connu il y a longtemps, marmonnais-je chassant les souvenirs qui menaçaient de me hanter encore plus ardemment. 
- Tu ne veux pas m'en parler ? insista Merlin en faisant une moue attendrissante. 
Je passais une main dans ses cheveux tendrement. 
- Non ! Car on se connaît depuis une semaine seulement et le passé appartient au passé !! répliquais-je avant de voir Gaius lever les yeux au ciel devant nos enfantillages. 

Nous mangeâmes en parlant de nos journées respectives, ce qui me permit d'oublier mes retrouvailles inattendues avec mon druide. Je me demandais toujours si je pouvais lui faire confiance. 
J'allais me coucher en même temps que le vieux médecin et Merlin, mais je n'arrivais pas à trouver le sommeil. Je pris la décision d'aller me promener dans le château et ses alentours. 
Je pris mon arc et mes flèches au cas où, je pourrais chasser un peu et ramener de la viande fraîche pour remercier mes hôtes de leur accueil si bienveillant. 
L'air frais m'éclaircit les idées. Je marchais silencieusement dans les bois et tombais bientôt sur un lac. La lune se reflétait dans l'eau, donnant aux paysages alentours un côté mystérieux que j'appréciais beaucoup. 
J'entendis des branches craquer, quelqu'un m'avait suivi. Ma première pensée fut « C'est Morgana, elle m'a retrouvée !! « et la seconde un gibier ! 
Je bandais mon arc et tirais une flèche dans un arbre en reconnaissant la silhouette de Mordred. 
- Tu comptes me suivre longtemps comme ça ?, m'exclamais-je, agacée en récupérant ma flèche nichée dans l'arbre. 
- Tu n'est pas la seule qui n'arrive pas à trouver le sommeil, répondit calmement le jeune homme en prenant ma main. 
Le contact de nos peaux si familier me troubla davantage et je voulus me défaire de son emprise mais il refusa. 
Il caressa ma joue doucement puis déposa un baiser chaste sur mes lèvres, bien loin des passionnées que nous échangions avant. J'étais prise au dépourvu par ce geste si simple. 
Je me dégageais, les larmes aux yeux avant de m'enfuir vers le château. Je ne voulais plus souffrir par sa faute ni par celle de quelqu'un d'autre. 
Je me heurta à Merlin qui était en plein dans mon passage, nous tombâmes l'un sur l'autre et j'éclatais d'un rire nerveux. 
- Tu va bien ? demanda Merlin en riant aussi de bon cœur en m'aidant à me relever. 
- Oui, j'étais partie chasser mais je suis revenu bredouille, dis-je en rougissant. 
Honteuse, je ne voulais pas perdre l'estime que ce jeune serviteur me portait pour avoir sauvé son amie et sa reine. 
- Tu chasses la nuit ?, s'étonna-t-il perplexe, aussi méfiant que moi. 
Nous étions vraiment fait pour nous entendre. 
- Les animaux sortent plus facilement la nuit, répondis-je en haussant les épaules. 
C'était évident, mon père me l'avait appris. 
- C'est vrai, je hais la chasse, marmonna-t-il avant de bailler. 
Je passais un bras sous son bras, puis l'entraîna vers nos appartements. 
Je me tournais, sentant que l'on nous observait. C'était Mordred et ses pupilles brillaient de désir et de jalousie. Je resserrais ma prise autour du bras de Merlin, avec lui je me sentais en sécurité, tant pis si ce sentiment était éphémère. 
Je me couchais pour la seconde fois, la fatigue de ma chasse m'avait permis de chasser mes démons et j'espérais un sommeil sans rêve. 

Je courais, tentant d'échapper aux gardes qui me poursuivaient sur leurs chevaux noirs, je me fichais complètement de l'état de ma robe ou des branches dans mes cheveux. 
J'ignorais tant bien que mal mon point de côté et le sang qui s'échappait de ma blessure à l'abdomen, elle ne me tuerait pas pour obtenir le pouvoir suprême !! 
Je me retournais pour faire face aux cavaliers noirs, armés jusqu'aux dents et je me jurais que ce jour serait le dernier où j'utiliserais mes pouvoirs. 
Je laissais la magie couler une dernière fois dans mes veines, me procurant cette sensation de bien-être et de puissance, sentant mes pupilles grises virer au doré avant de lever les mains et de les projeter de leurs montures. 
Ensuite je repris ma route, me traînant hors de la boue en me focalisant sur ma survie. 
Notre père nous disait toujours que seul notre instinct pouvait nous permettre de prendre les bonnes décisions et de nous faire notre place dans ce monde de brutes. 
Je m'écroulais à l'orée d'une forêt. Je venais de pénétrer dans le royaume de Cenred et j'étais hors d'atteinte. La vie me quittait lentement et je profitais une dernière fois de mes sens en éveil pour admirer la beauté de la nature avant de fermer les paupières. 

Je m'éveillais en sueur, poussant des cris effrayés. Gaius était en train de préparer une potion en se pressant et Merlin passait un linge mouillé sur mon front, ses pupilles bleues si innocentes me fixaient avec inquiétude. 
La lumière du soleil fusait dans la pièce, j'étais très en retard pour servir la reine Guenièvre ! 
Je voulus me redresser mais la main ferme du jeune serviteur m'en empêcha. 
- Tu dois te reposer, m'ordonna-t-il fermement. 
- Que s'est-il passé ?, demandais-je d'une voix éteinte. 
J'avais forcé sur ma voix pendant que je rêvais. 
- Tu as enchaîné cauchemar sur cauchemar sans que l'on arrive à te réveiller, répondit Gaius en me tendant une fiole pleine d'un liquide vert émeraude qui ne m’inspira guère confiance vu l'odeur. 
- Oh mais je dois aller m'occuper de Guenièvre, soufflais-je en prenant le flacon avec précaution. 
- Gwen a été prévenue de ton état de santé, tu as ta journée de congé pour reprendre des forces, m'informa Merlin d'un ton réconfortant. 
Je poussais un grognement puis avala le remède sans poser plus de questions, puis je me rendormis dans un sommeil plus réparateur. 
Je me réveillais dans l'après-midi et décida d'aller faire un tour dans la chambre de la reine pour aller laver ses robes dans la rivière qui longeait Camelot. Je ne supportais pas de ne rien faire, je prie mon panier et me promenais dans l'imposante cité. 
J'étais perdue dans mes songes quand je heurtais de plein fouet Sir Gwaine en personne, en armure avec sa cape aux couleurs des Pendragon. Ses cheveux noirs lui tombaient devant le visage et sa barbe n'avait pas était coupée depuis des jours. Pourtant, son sourire et la lueur malicieuse qui brillait dans ses pupilles marrons me faisaient fondre comme neige au soleil. 
- Ma douce Selina, quelle excellente surprise !, dit-il en me faisant un baisemain. 
Je pouffais devant ses manières alors que je l'avais déjà vu à la taverne, insolent et bagarreur loin de son air de charmeur qu'il arborait. 
- Sir Gwaine, ne croyez pas que je suis aussi douce que j'en ai l'apparence, répliquais-je en essayant de passer pour retourner à mes tâches. 
- Vraiment ? s'étonna-t-il presque moqueur. 
Mon orgueil fut piqué à vif. Il n'avait peut être pas assisté au tournoi des archers mais je détestais que l'on me prenne pour quelqu'un de faible. 
- Aimez-vous les paris sir Gwaine ? Je suis certaine que oui. Si vous me battez lors d'un duel à l'épée, vous gagnez un baiser, lançais-je, fière de mon compromis et de l'expression de surprise qui venait de se dessiner sur ses traits. 
- Pari tenu chère Selina, accepta le chevalier en m'entraînant sur la pelouse devant le château où était disposée la tente royale et les armes pour que les chevaliers s'exercent à différents styles de combat. 
Ils étaient tous réunis : Sir Léon, Sir Elyan, Sir Perceval et Mordred. Je m'avançais sous leurs yeux ébahis avec Gwaine. Je choisis minutieusement mon épée puis vins me placer au milieu du terrain, attendant Gwaine qui expliquait la nature du pari à ses amis. Je croisais le regard noir de Mordred. 
J'attaquais en premier et il fut pris au dépourvu par la violence avec laquelle je me battais, j'avais la rage de vaincre. Il était plus qu'habile avec son épée, elle était comme une extension de son bras, c'était un passionnant apprentissage. 
Je fis plusieurs pirouettes et grâce à l'une d'elle, je le mis à terre et le désarmais en souriant. 
- Vous venez de perdre un baiser Sir Gwaine ! 

Les chevaliers éclatèrent de rire devant leur compagnon malmené par une simple femme ; Mordred souriait ce qui était étonnant. 
- Je vous ai laissé gagner ma chère, rétorqua-t- il, un peu vexé avant de me saluer. 
Je ris et déposais un baiser sur sa joue pour me faire pardonner. 
Je sentis l'air s'alourdir ; des nuages gris s'amassèrent, annonçant un orage imminent. Je connaissais cette sensation, c'était les pouvoirs de Mordred qui exprimaient ses émotions. Je l'avais peut être trop provoqué. 
Je repris mon panier et décida, vu le temps changeant, d'aller préparer le dîner en compagnie de Merlin, sa présence me faisait du bien. Il apportait de la joie dans ma vie depuis que nous nous étions rencontrés, il était le frère que j'aurais aimé avoir. 
Soudain une douleur fulgurante me frappa, je vis avec horreur que du sang tâchait ma robe, ma blessure à l'abdomen venait de se rouvrir. 
J'étais prise de vertiges, ma vue se brouilla et je ne distinguais plus aucun son. Je m'appuyais contre les murs pour continuer de marcher. Mais je tombais à genoux. Je respirais trop vite, mes paupières étaient lourdes. 
- Selina ! Selina ! 
La voix de Mordred était lointaine mais ses bras m'accueillirent en douceur. Je m'abandonnais, sentant sa main qui caressait ma joue, ayant l'impression de revivre notre première rencontre. 


FeeEli37  (02.05.2013 à 07:49)

Chapitre 3 

La vie me quittait lentement et je profitais une dernière fois de mes sens en éveil pour admirer la beauté de la nature avant de fermer les paupières. 
Tout d'un coup, un souffle magique me ramena dans mon corps alors que mon esprit l'abandonnait. C'était un souffle pur empli d'amour et de compassion. 
C'était comme une main secourable tendue que je prenais et à laquelle je m'accrochais en vain. J'étais dans les bras de quelqu'un. 
J'étais secouée, j'étais faible …. pourtant je sentais un parfum entêtant de romarin et de menthe. J'ouvris les yeux dans une tente. J'avais chaud et froid en même temps et je me demandais si je rêvais ou non. 
Un jeune homme d'une beauté époustouflante me veillait. Il avait des cernes grises qui mettaient encore plus en valeur le bleu azur de ses yeux dans lequel je me perdais déjà. Ses cheveux bruns masquaient son front même si je distinguais un plissement dû à ses sourcils froncés. 
Je reconnus son parfum ô combien attirant. Était-ce un ange ? 
Il tourna brusquement la tête dans ma direction et un faible sourire se dessina sur ses lèvres fines. Je remarquais seulement que ses mains tenaient les miennes qui étaient glacées. 
- Bonjour, murmura-t-il d'une voix sensuelle qui me fit frissonner mais pas parce que je n'étais pas au mieux de ma forme. 
- Bonjour, répondis-je d'une voix mal assurée, toujours stupéfaite par cette apparition. 

Le rêve se termina, me laissant dans un noir angoissant. Je distinguais des voix tout près. 
- Comment as-tu su qu'elle était blessée ? questionna la voix de Merlin qui était furieux et mort d'inquiétude. 
- Je suis lié à Selina. Je l'ai ramené d'entre les morts lorsque nous nous sommes rencontrés. Toutes ses émotions, ses blessures, je les ressens comme si c'était les miennes Emrys ! répondit Mordred avec un ton agressif. 
- C'est impossible ! nia Merlin. 
Je l'imaginais en train de secouer la tête et de croiser les bras comme les matins où Arthur n'était pas encore prêt à s'habiller. 
Emrys, ce nom ne m'était pas inconnu. Les druides ne cessaient d'en parler, c'était le plus puissant magicien du pays et le dernier seigneur des dragons. 
Merlin et Emrys étaient-ils la même personne ? 
Cela expliquerait la longévité de beaucoup des habitants de Camelot, il utilisait la magie pour le bien, contrairement à Mordred dont l'utilisation dépendait de ses intérêts ou de ses humeurs. 
- Mordred, articulais-je d'un ton à peine audible . 
Immédiatement, il prit ma main et je l'entendis s'asseoir sur un tabouret, le préféré de Merlin vu le bruit. 
- Je suis là, chuchota-t-il en déposant un baiser sur mon front. 
J'ouvris les paupières. Ma vue d'abord floue devint plus nette après quelque minutes. 
-Je n'aime pas quand tu te montres rustre avec les gens et surtout avec mes amis !, tentais-je de le gronder avant de croiser le regard de Merlin qui devina sans peine que je parlais de leur altercation. 
Le jeune druide rit un peu mais j'avais vu une larme solitaire rouler sur sa joue. Dans ces moments-là, je ne doutais pas de son amour pour moi, nous nous ressemblions tellement sur certains points. 
- Pardon, je ne veux pas te décevoir, marmonna Mordred confus mais peut-être pas plus que moi, il ne s'excusait jamais !! 
-Tu ne peux pas me décevoir plus que je me déçois, répondis-je. 
Je me sentais un peu mieux, j'ignorais pourquoi. 
Nous échangeâmes un long regard, nous n'avions plus besoin de paroles pour nous comprendre. 
Gaius posa sa main sur mon front et m'examina attentivement devant les deux jeunes hommes qui arboraient la même expression de crainte en attendant son verdict. 
-Tu a besoin d'une semaine de repos si ce n'est plus Selina et tu dois obéir ! dit le vieux médecin en usant de toute son autorité. 
Je jetais à Merlin un regard implorant mais il me résista. Alors je le tentais sur Mordred et pris mon ton le plus doux pour faire ma demande. 
- Je sais que tu peux me guérir par magie, s'il te plaît ! 

Ce fut au tour de Gaius et de Merlin de se regarder fixement, leur complicité père/ fils faisait plaisir à voir même si j'aurais donné n'importe quoi pour connaître leurs pensées. 
Le jeune druide me relâcha la main. Avais-je dit une bêtise ? La magie était toujours bannie du royaume mais mes deux amis m'avaient expliquer leur point de vue à propos de ce sujet encore brûlant à la cour. 
Cela prenait encore plus de sens en sachant que Merlin était un magicien … 
- J'ai déjà essayé quand je t'ai ramené au camp de druides, seulement ça n'a pas fonctionné car la lame utilisée par Raven était ensorcelée ! Je doute d'ailleurs que la réouverture de ta blessure soit une coïncidence, elle essaye de te retrouver ! Tu es liée à elle par la malédiction et à moi je le sais ! s'emporta Mordred, désolé devant son impuissance à apaiser ma souffrance, et par ses révélations qui me brisèrent le cœur.

Pardon, je n'aurais pas dû te l'annoncer ainsi, essaya de se rattraper le jeune druide en me voyant retenir mes larmes. 
La colère montait en moi en même temps que mes pouvoirs que je bridais. 
- Va-t'en ! Dehors !, vociférais-je. 
Je serrais mon drap le plus fort possible pour retenir le flot de magie qui menaçait d'exploser hors de moi. 
- Tu connais la sortie, ajouta Merlin en lui faisant signe d'obéir car lui aussi semblait être sur le point de perdre son sang-froid légendaire. 

Mordred partit sans nous regarder. Je poussais un soupir de soulagement en tentant de garder le contrôle. 
-Je crois que tu nous doit quelques explications, dit Merlin en reprenant son tabouret, ce qui me fit sourire instinctivement. 
-Oui mais pas maintenant s'il te plaît, murmurais-je en retrouvant mon sérieux. 
- Je n'oublierai pas. Tu me dois des réponses ! 

Ma tête allait exploser, Raven tentait de me localiser pour le dire à Morgana, ce qui mènerait l'ennemie droit sur mon nouveau refuge. Je devais dormir puis réfléchir. Devais-je révéler la vérité à Merlin ou non ? 
Devais-je fuir ou rester ? Pour la première fois depuis que j'avais quitté le camps des druides, j'avais l'impression d'avoir trouvé ma place quelque part et surtout loin de mon némésis. 
Je regardais par la fenêtre le ciel étoilé, une étoile filante passa et je fis un vœu : celui de changer mon passé … 
Je cédais à des larmes nouvelles, les révélations de Mordred me faisaient presque souhaiter que Raven m'ait poignardé au cœur. 


Chapitre 4 

Je me rétablissais lentement et j'étais surveillée de près par Merlin qui ne voulait pas que je désobéisse à Gaius une seconde fois. 
J'évitais tout sujet de discussion qui ramenait Mordred et Raven. Cependant, le jeune serviteur était du genre têtu. Et Gwaine, qui croyait que mon accident était dû à notre pari, se montrait au petit soin, m'amenant au moins un bouquet de fleurs par jour ! 
Les seuls moments où j'étais bien, c'était en compagnie de Guenièvre, quand je l'aidais à se vêtir et le soir quand nous discutions jusqu'à ce qu'Arthur rentre dans la chambre. 
J'avais préparé mon sac de voyage qui était très léger, l'armée avançait à grand pas et Raven refusait toute négociation avec les Pendragon. 
Mordred et moi nous ignorions depuis notre dernier entretien, cela ne me réjouissait pas mais c'était mieux ainsi. 
Je ne pouvais révéler mon histoire à voix haute et m'enfuir après car je n'en aurais pas le courage. J'avais un plan pour éviter la guerre entre Raven et Arthur car je connaissais l'étendue des pouvoirs de la reine maléfique. 
Gaius était parti dans la ville basse pour distribuer ses remèdes quotidiens à ses patients et Merlin assistait à l'entraînement d'Arthur, pour ensuite nettoyer son armure, ranger la chambre et s'occuper des chevaux, cela me laissait le temps nécessaire pour écrire ma lettre. 
Je m'assis sur le fameux tabouret du jeune serviteur, pris un bout de parchemin, une plume et de l'encre puis réfléchis. Par où commencer ? 

 


« Cher Merlin, 
Je sais que tu ne laisseras pas tomber tant que je ne t'aurais pas dit la vérité à mon sujet. 
J'ai donc décidé d'être honnête avant de partir car je ne veux pas que tu doutes de mon amitié envers toi et de ma loyauté envers Arthur et Guenièvre. 
Mon vrai prénom est Mélissandre de Carmélide. Je suis la petite sœur de la reine Raven. Lorsque nous étions des nourrissons, une grande prêtresse de l'Ancienne Religion, qui était amoureuse de mon père et jalouse de son mariage, lança sur nous une malédiction. 
Si Raven me tuait à l'autel de Northam avec un triskel béni, elle obtiendrait l'immortalité et si je la tuais dans la salle du trône avec l'épée de notre père, j'aurais l'immortalité. 
Tu sais, Raven ne me ressemble vraiment pas. C'est une belle femme sensuelle et parfaite mais qui a toujours grandi avec l'idée qu'elle méritait le trône et tout le royaume. Elle a toujours été jalouse de la relation fusionnelle que j'entretenais avec notre père. C'est lui qui m'a appris à tirer à l'arc et à me battre avec une épée. Je lui dois tout. Cela ne m'étonne guère qu'elle soit alliée avec Morgana, c'est elles qui auraient dû être sœurs … 
Lors de mon dix-huitième anniversaire, après le décès de notre mère, elle m'a fait enfermée dans le cachot de la plus haute tour de notre palais et s'est autoproclamée reine. Je me suis enfuie en séduisant les gardes et en les désarmant un par un. Seulement elle m'attendait avec une dague qu'elle avait ensorcelé comme me l'a récemment révélé Mordred. Notre mère avait des pouvoirs, ce qui fait de nous des monarques puissants en théorie. 
J'ai rencontré Mordred alors que j'étais mourante. J'ai vécu pendant deux mois aux côtés des druides. 
Je suis tombée amoureuse de Mordred dès l'instant où je l'ai vu mais la noirceur qui vit en lui m'effraye. Ne lui fais pas confiance. Il veut détruire Camelot et tuer Arthur même si j'en ignore les raisons … 
J'aurais voulu rester ici vivre avec toi et Gaius car vous êtes la famille qui me manque tant. 
Je te laisse le soin de montrer à Arthur et Guenièvre cette lettre car je ne veux pas qu'ils se sentent trahis. 
Je vais aller au devant de Morgana et de l'armée noire, c'est le seul moyen de protéger Camelot. 

Ton amie Selina » 

Je me relus une dernière fois, et pris mon sac et ma cape de voyage. J'allais sortir des appartements du médecin quand je vis Mordred. 
- Tu comptais faire tes adieux ou partir comme la dernière fois ? s'enquit-il d'une voix cassante. 
Je souris doucement, il n'avait pas oublié ce jour. 
- Et toi, vas-tu dire à Morgana que je me dirige droit vers elle ? répondis-je alors qu'il me rejoignait pour prendre ma main. 
- J'ai changé, murmura Mordred. 
Ses pupilles si bleues exprimaient une telle innocence, mais tellement trompeuse. J'avais vu de quoi il était capable, plus jamais il n'aurait ma confiance. 
- Bien sûr et je suis reine de mon royaume aussi ! répliquais-je avec rancœur en me dégageant. 
Hors de question que notre baiser échangé dans les bois se reproduise. 
Le jeune druide fut surpris par ma réplique mais je vis qu'il comprenait ma tristesse, je me demandais s'il utilisait sa télépathie sur moi. 
- Je peux t'aider à le récupérer, je veux t'offrir le monde ! Ne l'as-tu donc jamais compris !, s'écria-t-il en me rattrapant pour me plaquer contre la porte violemment. 
- Non ! Tu veux détruire ! Tu veux du feu et du sang parce que tu a souffert de ta différence en ignorant les autres qui étaient comme toi !!! 
- Tu te trompe j'aimais les miens !!! cria Mordred. 
Les vitres explosèrent, me faisant sursauter. 
Son expression était indéchiffrable. On aurait dit un serpent prêt à attaquer tant la colère rendait ses pupilles dorées foncées. 
- Et moi je refuse de tuer ma sœur ! Je ne veux pas de l'immortalité !!! hurlais-je à mon tour ; mes pouvoirs me démangeaient, réclamant que je m'en serve. Je m'agrippais à la poignée désespérément. 
- Ahhhhhhh, gémis-je en sentant que mes pupilles devenaient dorées. 
Les fioles de Gaius explosèrent une par une. Mordred se calma, me contemplant fasciné. 
Il se rapprocha. Nos visages étaient si proches que cela devenait une torture supplémentaire et ses lèvres tentatrices se rapprochaient doucement des miennes, avant de frôler mon oreille. 
- Laisse tes émotions guider tes pouvoirs, chuchota-t-il, passant ses mains dans mes cheveux. 
Sa proximité me troublait, au point que je dus fermer les paupières. 
- J'aime quand tu es en colère, continua-t-il avant de capturer mes lèvres par un baiser provoquant, un duel d'un nouveau genre dont nous seuls connaissions les règles. 
Je le repoussais en usant du peu de volonté qu'il me restait, nos regards se croisèrent et il comprit que j'allais partir. 
- Ne prend pas l'habitude de me mettre en colère, répondis-je en me raclant la gorge pour retrouver ma voix. 
Le jeune druide me sourit, c'était une vieille blague entre nous. J'ouvris la porte et m'éclipsa, le laissant ému. 
Je marchais d'un pas fluide vers l'écurie après avoir vérifié que Merlin ne s'y trouvait pas. Je pris Tempête, un cheval noir au caractère imprévisible que j'avais adopté tout de suite. 
Je le montais puis partis au galop. Je m'autorisais un dernier regard vers Camelot avant de me diriger droit vers une de mes ennemies les plus redoutables.

 


FeeEli37  (09.05.2013 à 10:18)

Chapitre 5 

Je cavalais depuis deux jours en continuant vers le nord, traquant l'armée comme je traquerais n'importe quel gibier. Tant que j'avais mon arc, je pouvais me défendre et mes pouvoirs semblaient avoir repris un certain contrôle sur moi après mes adieux à Mordred. 
Je me demandais quelle avait été la réaction de Merlin en trouvant ma lettre ? 
Et comment il avait annoncé ma véritable identité au couple royal ? J'espérais ne pas avoir perdu l'amitié de la reine que j'appréciais comme une amie. 
Elle m'avait confié un jour que je ressemblais à l'ancienne Morgana, celle qui fut sa meilleure amie pendant des années. A ce qui paraît j'avais le même caractère, les mêmes aptitudes à l'épée et pour séduire les hommes. 
Ce compliment, je l'avais pris d'abord comme une critique mais en songeant à ma rencontre avec Morgana, je n'avais éprouvé que de la pitié et de la peine devant cette superbe femme, brisée et détruite par la peur et la haine. 
Je me stoppais en voyant une centaine de cavaliers noirs qui avançaient droit en direction de Camelot. Morgana était en tête, fière dans une armure assortie à celle de ses soldats et qui se confondait avec sa chevelure d'ébène. 
Je m'avançais vers eux, seule et prête à me battre contre tous ces hommes qui m'avaient pourchassé quand je m'étais enfuie. 
Je commençais à distinguer un sourire froid sur le visage de Morgana mais aussi de la surprise. 
Elle avança avec son cheval, s'éloignant de son armée. Je venais à sa rencontre avec le mien. 
Une fois à une distance suffisante, je descendis de Tempête et marcha vers elle pour lui montrer qu'elle ne m'effrayait point. 
La sorcière me rejoignit bientôt avec une démarche aussi déterminée, elle jubilait mais pas pour longtemps. 
- Mélissandre, je te cherchais partout ! soupira-t-elle d'un ton mielleux. 
Son sourire se transforma en un rictus méprisant. 
- Tu croyais vraiment pouvoir m'échapper ? reprit-t-elle en me lorgnant, tel un loup qui tourne autour de l'agneau sans défense. 
- Non je ne voulais pas m'enfuir, je voulais que tu me trouves, dis-je calmement. 
Derrière sa carapace sadique, je voyais bien qu'elle avait peur et qu'elle recherchait juste une protection. 
- Raven sera enchantée de l'apprendre, répliqua Morgana en sortant une dague de sa manche. 
Voulait-elle m'affronter comme la dernière fois ? 
Lorsque nous nous étions vues, nous étions toutes les deux blessées et fatiguées ce qui avait rendu le tout moins épique. 
- Je me demande bien ce qu'elle t'a promis pour que tu lui sois loyale à ce point ? M'enquis-je, même si j'avais une petite idée. 
- L'immortalité. 

C'était une évidence, bien sûr. Son plan devait être d'attendre la mort de son demi-frère et de Guenièvre pour pouvoir reconquérir le trône, malgré deux échecs cuisants dont tout le royaume avait entendu parler. 
- Pour ça je vais t'emmener à l'autel où nous attendra ta sœur bien aimée pendant que mon armée décimera Camelot. Je m'occuperai après personnellement de mes ennemis un par un, me raconta Morgana d'un ton passionné. 
Ses pupilles vertes prirent une couleur dorée. 

L'air me manquait soudain comme si mes poumons allaient exploser. Je tombais, poussant des cris inaudibles, me débattant avec ses mains invisibles qui m'étouffaient littéralement. 
Mes pouvoirs prirent le contrôle de mon corps et la projetèrent au sol où elle s'écrasa lourdement avant de se relever furieuse. 
Je reprenais ma respiration et tournais la tête en entendant des bruits de sabots qui devenaient de plus en plus distincts. J'écarquillais les yeux en reconnaissant les bannières de Camelot, Arthur était en tête, suivi de près par Merlin, Mordred, Gwaine et une bonne vingtaine de chevaliers. Je vis aussi Sir Léon, Sir Elyan et Sir Perceval. Ma surprise égalait celle de Morgana. Je sentis la colère monter en moi en voyant que mes précautions pour les protéger n'avaient servi à rien. 
- Pour l'amour de Camelot !!! brailla Arthur, déjà prêt à combattre et brandissant l'épée avec laquelle il avait gagné tant de batailles. 

Avec des cris gutturaux, la petite armée de Camelot se jeta dans la mêlée avec une rage de vaincre qui me coupa le souffle. 
Arthur se battait avec agilité, comme si son épée était un prolongement naturel de son bras. En le voyant, Morgana changea de cible : toute sa haine était maintenant centrée sur lui. 
Merlin jetait des sorts le plus discrètement possible mais ils avaient un effet positif sur le cours du combat. J'avais perdu les autres chevaliers, y compris Mordred. 
J'avais peur pour lui et de lui, avec une telle alliée dans les parages, je me demandais à qui il allait montrer son allégeance ! 
Je rejoignis Merlin et l'agrippa par le bras pour laisser exploser ma colère. 
- Qu'est-ce que vous faites ICI !!!!!!!!!!! 
- On est venu te sauver !!!! cria-t-il en se dégageant de mon emprise. 
- Et Arthur tu as pensé à sa sécurité ? 
- Je veille sur lui depuis très longtemps, ne t'inquiète pas, me rassura Merlin avant qu'un des soldats de Raven ne nous attaque. 
Je ne voyais pas beaucoup de capes rouges et or, c'était mauvais signe pour nous tous …. 
Morgana tenait Arthur piégé. Il n'avait plus son épée. Mon regard croisa celui de Merlin, nous nous comprenions soudainement très bien. 
Il murmura un sortilège qui rendit ses pupilles si bleus dorées que pour le cacher, je laissais les miens prendre le contrôle. La terre trembla, s'ouvrant pour en révéler ses entrailles. Les soldats tombèrent dans des hurlements atroces. 
Pourtant, jamais je ne m'étais sentie aussi bien. Je sentis Mordred avant de le voir. Il arriva derrière Morgana qui sourit en le reconnaissant. La sorcière avait été surprise par mon tremblement de terre mais s'était reprise, trop obnubilé par l'idée de tuer son demi-frère. 
- Au revoir Arthur Pendragon, cracha-t-elle en brandissant une dague juste au dessus du torse du jeune blond qui poussa un soupir plaintif. 
Elle allait passer à l'acte quand l'épée de Mordred passa en travers son ventre, elle poussa un gémissement avant de tomber inconsciente. 
J'entendis les cris de Raven dans ma tête, sa rage devenait mienne. Je me tenais la tête entre les mains tellement c'était insupportable. 
Les bras de Merlin m'encerclèrent, éloignant le mal qu'elle répandait en moi, les mains de Mordred se posèrent sur les miennes, m'apaisant totalement. Je leur souris, j'étais épuisée par tant de magie. 
Je comptais tous les chevaliers qui revenaient, accompagnés d'Arthur, hormis quelques égratignures cela allait. Je me sentais si triste pour ceux que je n'avais pas pu sauver de la folie de Morgana. 
Je croisais les pupilles azur de Mordred, la douceur de son expression me permettait d'entrevoir le petit garçon qu'il avait dû être. Je ne comprenais pas son geste contre Morgana. D'après ce qu'il m'avait raconté, elle lui avait sauvé la vie quand il était un enfant, mais peut être avait-elle trop changé pour lui ? Ou alors cela faisait partie d'un plan ? 
Je me relevais, encore chamboulée par les événements qui venaient de se produire. Je m'approchais d'Arthur, prête à entendre sa réaction face à ma véritable identité et pour avoir des explications concernant son implication dans la bataille, malgré ce que j'avais dit dans ma lettre. 
- Vous avez vraiment cru qu'on allait vous laisser affronter une armée, princesse Mélissandre ? demanda Arthur pince sans rire. 
Je détestais qu'on m'appelle princesse, et Mélissandre encore plus. 
-Cela nous aurait privé d'un vrai divertissement, renchérit Gwaine tout sourire malgré une blessure au bras. 
-Premièrement Arthur Pendragon c'était pour vous protéger que j'ai fait ceci ! Ensuite ne m'appelez plus JAMAIS princesse Mélissandre ou je vous égorge ! Ensuite j'avais un plan !!!!!!!!!! répliquais-je en montant dans les aiguës à chaque mots prononcés. 
-Je n'ai pas besoin d'être protégé par une femme !! rétorqua le jeune blond taquin en me donnant une tape amicale sur l'épaule. 
- Vraiment ? Et vous avez encore besoin de quelqu'un pour vous habillez mon seigneur, répliquais-je avant d'éclater de rire devant son air offensé. 
Bientôt tout le monde rit et je me détendis. 
- Rentrons. Ma reine doit se faire un sang d'encre pour sa servante princesse !! lança Arthur en reprenant le contrôle des troupes. 

Je levais les yeux au ciel, retrouva mon Tempête et rentra dans mon nouveau chez moi à Camelot, profitant du calme avant un orage encore plus menaçant que le précédent. 
En cédant à mes pouvoirs, j'avais réveillé le lien que j'avais essayé d'endormir depuis longtemps, celui avec Raven. Cela voulait dire que je pourrais de nouveau lire dans son esprit … 
Je frissonnais à l'idée qu'elle puisse lire les miennes et découvrir, si elle ne le savait pas encore, mes sentiments pour Mordred qui pourraient être un avantage dans la balance de nos deux destins. 


FeeEli37  (16.05.2013 à 08:03)

Chapitre 6 

Quand nous arrivâmes à Camelot, Guenièvre et Gaius attendaient sur les marches, aussi inquiets l'un que l'autre. Arthur descendit de son cheval et embrassa sa reine, je souris : ils étaient adorables tous les deux. 
Merlin courut vers Gaius et je fus surprise quand Mordred m'aida à descendre de mon cheval. Le jeune druide garda ses mains posées sur mes hanches, refusant de me laisser bouger. Il avait l'air de chercher ses mots, ce qui était rare … 
- Écoute, tu me connais mieux que personne Selina et je voulais juste te dire que je ne supporterais pas de te perdre, murmura-t-il avec une vulnérabilité qui me fit perdre tous mes moyens. 
Sa déclaration valait un « je t'aime » que ni lui ni moi étions capables de nous avouer. 
- Tu n'est pas obligé de répondre, reprit Mordred avant de déposer un baiser sur mon front pour rentrer dans le château et après avoir salué la reine, me laissant pantoise. 

Je rejoignis Merlin et Gaius, le médecin de la cour me serra dans ses bras et me dit : 
- Il est bon de vous revoir Selina. 
- Merci Gaius. 

Guenièvre vint vers nous et je m'éloignais de mes deux amis. A ma grande surprise, elle m'enlaça et je répondis avec la même amitié. 
- Je suis heureuse que tu n'ais rien. Retrouver une servante aussi exceptionnelle que toi aurait été impossible et une amie comme toi surtout. Ne me refais plus jamais ça !! dit-elle avec douceur. 
Je hochais la tête, les larmes aux yeux tant ses mots me touchaient. 

Gaius nous avait préparé le plat préféré de Merlin et nous discutâmes pendant une longue partie de la nuit, me racontant toutes les aventures que Merlin et Arthur avaient vécu en quatre ans. 
Malgré le fait que j'appris que deux dragons était en vie, je ne cessais de penser à la révélation de Mordred sur ses sentiments à mon égard. J'étais de plus en plus incertaine face aux miens, il me troublait, m'attirait et me faisait peur en même temps … 
Je fermais les paupières, hanté par ses pupilles azur dans lesquelles je me perdais et me noyais. 

Raven était assise sur le trône sculpté dans du chêne blanc, sa couronne noire ornée d'ailes de corbeau et de diamant posée sur le haut de son crâne. Ses cheveux blonds bouclés étaient lâchés, lui tombant sur la poitrine. Elle portait une robe noire où la dentelle se confondait avec les ailes de corbeaux. 
Son visage, dessiné à la perfection, révélait des rides prématurées qu'elle n'avait pas avant. Était-ce dû à la malédiction ? Pour la forcer à me tuer pour survivre ? 
Morgana était à genoux devant elle, recroquevillée et en pleurs, cela me fit de la peine pour elle. C'était un miracle qu'elle soit vivante vu le coup de Mordred !  Raven avait du la sauver de justesse …
- Pardonne-moi !! J'ai échouée pardon !! sanglotait la sorcière en repoussant sa chevelure d'ébène en bataille. 
Raven se leva impassible, avant de s'agenouiller près d'elle et de la forcer à relever la tête pour croiser ses pupilles grises semblables aux miennes.  Ma sœur avait bien vu que les pleurs de son alliée n'était qu'une comédie destiné à l'amadouer.
- Ne t'en fais pas Morgana ! Nous aurons d'autres occasions très prochainement, lors de la prochaine pleine lune Mélissandre et moi serons plus affaiblies que jamais !! C'est là que tu devras ordonner à ton ami de l'enlever et de l'amener sur l'autel !! Tandis que toi tu devras m'accompagner pour obtenir ce que tu désires. Compris ? 
- Tu connais Mordred ? s'écria Morgana en se relevant brusquement. 
Un sourire carnassier se dessina sur le visage de ma sœur. 
- Oui, je lui ai dit de montrer son allégeance envers Camelot durant cette bataille, je ne pensais pas qu'il serait aussi violent pour être crédible. Je crois aussi qu'il aime ma sœur, ce qui risque de poser rapidement un problème que je réglerai en le tuant après sa besogne, raconta Raven en retournant s'asseoir sur son trône calmement. 
- Pourquoi ne m'as-tu rien dit!!! hurla Morgana hors d'elle. 
- Oserais-tu me défier !! Oublies-tu notre accord ?! gronda Raven dont la colère dansait dans ses yeux. 
- Non ! Tu m'as promis Camelot et l'immortalité je ne risque pas de l'oublier !! répliqua la sorcière en serrant les poings. 
- Assez !!! Gardes !! tonna Raven en la congédiant. 

Je m'éveillais en sursaut. Ainsi donc j'avais raison... Mordred était en contact avec Raven !! 
Sur quoi avait-il dit la vérité ????? 
J'éclatais en sanglots sans pouvoir m'arrêter, comment avait-il osé me faire ça !!!!!!!!! 
Je le détestais !!! Je le haïssais !!!! Les mots n'étaient plus suffisants pour exprimer la trahison que j'éprouvais. Venant de lui, c'était comme le coup d'épée qu'il avait donné à Morgana sur le champ de bataille. 
Et la nuit de pleine lune, il avait pour mission de m'emmener sur l'autel. Je ne le laisserai pas faire !!! Si je me tuais, alors la malédiction n'aurait plus aucun sens, personne n'aurait l'immortalité... Pourquoi n'y avais-je pas pensé plus tôt... 
Je me levais et ouvris la fenêtre pour admirer le ciel étoilé, j'avais mal à la tête tellement je me posais de questions. J'en parlerai avec Merlin demain et éviterais tout contact avec Mordred d'ici là, sauf armée car je me ferai un plaisir de le poignarder par surprise …. 
Le lendemain je fis comme si tout allait bien, je savais depuis longtemps comment faire, il suffisait de sourire et de rire, une carapace comme une autre. 
J'aidais Guenièvre à se préparer pour un conseil quand elle m'interpella : 
- Selina ? Tout va bien ? Tu as l'air préoccupée ? s'enquit-elle soucieuse. 
Je souris une nouvelle fois, mettant mes pouvoirs en veille. 
- Disons que je me remets de ce qui s'est passé hier, mentis-je avec aplomb. 
Si seulement elle savait le quart de ce que je ressentais. 
- Tu sais que tu peux tout me dire. J'ai vu comme Sir Mordred te regarde, il tient à toi, répondit-elle en m'enlaçant une nouvelle fois avant de partir. 
C'était justement lui le problème ! 
Je me rendis à la fenêtre et le vis s'entraîner avec ses camarades chevaliers, il se battait contre Sir Elyan. De colère, je le fis violemment tomber à terre et fit passer la lame d'Elyan à quelques centimètres de son visage d'ange si trompeur. 
Le jeune druide releva la tête et me voyant me jeta un regard perdu, ce qui me rendit encore plus furieuse. Je fermais la fenêtre, sentant la colère dans mes veines se répandre comme un poison. 
Le soir, je m'occupais, comme tous les soirs, de servir le repas du roi et de la reine et j'eus la mauvaise surprise d'apprendre qu'ils y avaient convié Mordred. Cela sentait le coup monté entre Arthur et Guenièvre vu ce qu'elle avait fait remarqué à propos de lui... 
Je décidais de prendre cela positivement en pensant que je pourrais par inadvertance lui enfoncer le couteau dans le bras ou ailleurs. 
Merlin et moi étions dans la cuisine en train de préparer le dîner. Le jeune serviteur était silencieux : cela aussi, c'était rare ou peut être attendait-il que je vide mon sac ? 
- J'ai fait un cauchemar la nuit dernière, débutais-je hésitante. 
Il releva la tête et je croisais ses pupilles bleus attentives. 
- Je t'écoute Selina, m'encouragea-t-il d'un ton rassurant en finissant de mettre en scène les assiettes. 
- Je voyais ma sœur discuter avec Morgana, confiais-je. 
Je revoyais les images défiler devant mes yeux, c'était si réel. 
- Morgana est encore en vie ? s'étonna mon ami entre soulagement et agacement. 
Il avait encore de l'amitié pour cette femme. 
- Oui, leur conversation tournait autour de la malédiction et de Mordred. Il a passé un accord avec Raven pour m'emmener sur l'autel de Northam la nuit de pleine lune quand nous serons toutes les deux faibles pour qu'elle me tue, avouais-je avec des trémolos dans la voix, j'avais mal en racontant ceci. 
- Morgana et Mordred veulent sans doute la même chose, l'immortalité, répondit gravement Merlin. 
Je hochais la tête, peinant pour retenir mes larmes. 
- Mordred avait l'air si sincère, il m'a déjà sauvé la vie tant de fois .. murmurais-je. 
Merlin s'approcha et me serra dans ses bras. 
- Oui, mais toi et moi nous savons qu'il ne fait rien au hasard, reprit il doucement avant de me tendre un mouchoir que j'acceptais. 
- Tu sais … je pensais que si je mettais fin à mes jours alors personne n'aurait la vie éternelle et cette affaire serait réglé pour de bon, soufflais-je. 
Le jeune serviteur me regarda, horrifié par cette idée. 
- Non ! Non ! Je ne te laisserai pas faire une erreur pareille !! Tu vas récupérer ton trône et devenir une reine fantastique !! Je t'en fait la promesse !! s'exclama-t-il avec détermination. 
Je n'osais pas le contredire pour le moment. 
- Nous allons trouver une solution ensemble, ajouta Merlin avant de me tendre les assiettes, je les pris et décidais de mettre beaucoup de sel dans celle que je réservais pour Mordred. 
- Merci, tu es vraiment un ami incroyable Merlin, dis-je en le suivant pour quitter les cuisines. 

Quand nous entrâmes dans la pièce, le roi et la reine discutaient déjà avec enthousiasme en compagnie de Mordred. Arthur portait toujours sa côte de maille, il y a des fois où je me demandais s'il n'allait pas dormir avec ! Guenièvre portait sa magnifique robe bleue qui mettait son teint hâlé en valeur, la complicité du couple royale faisait chaud au cœur. 
Je sentis le regard de Mordred se poser longuement sur moi, je l'ignorais en lui donnant son assiette, il me remercia et je souris aimablement. 
Je rejoignis Merlin qui tenait un pichet d'eau et remplissait régulièrement les verres. 
Mordred s'étouffa après avoir avalé une bouchée, Merlin se précipita pour remplir son verre et se retint pour ne pas pouffer de rire. 
Ce n'était qu'un début de vengeance, là j'étais encore trop gentille … 
- Ça va Mordred ? demanda Arthur en souriant largement , continuant tranquillement son repas. 
- Oui je crois que la cuisinière a abuser du sel Sire, répondit le jeune druide une fois sa quinte de toux apaisée. 
- Si c'est Merlin qui a cuisiné alors ce n'est pas étonnant !! répliqua le jeune souverain en donnant une tape à son meilleur ami hilare. 
- Sire n'oubliez pas que j'ai de nombreux talents, dit Merlin tout sourire en débarrassant. 
Je pris l'assiette de Mordred et fit tomber le couteau près de sa main. 
- Oups ! Je suis vraiment maladroite ce soir, dis-je sur un ton innocent, ignorant toujours le regard du jeune druide. 
- On dirait plutôt que tu veux ma peau !! lança-t-il sèchement. 
Je me tournais vers lui et me plongea dans ses pupilles azur qui brillaient d'incompréhension. 
- Tu n'as même pas idée, crachais-je avant de m'enfuir dans les cuisines avec Merlin. 
- Selina !!!! Selina !!!! Selina !!! cria Mordred en nous courant après. 
Je donnais mon assiette à Merlin et lui fit signe que tout irait bien. 

Je me tournais vers lui furieuse, je serrais les poings, enfonçant mes ongles dans ma peau pour ne pas pleurer. 
- Quoi ? Qu'est ce que tu me veux encore ??? demandais-je d'une voix cassante. 
Le jeune druide s'approcha et voulut me toucher, je reculais brusquement. 
-J'aimerais savoir pourquoi tu essaies de me tuer !!! D'abord l'entraînement, ensuite le repas !!! Est-ce que c'est parce que je t'ai dit … mes sentiments à ton égard ??? répondit-il désorienté. 
Je ne parvenais pas à démêler toutes les émotions qui passaient par ses pupilles azur. 
- Voyons pourquoi est-ce que j'essaierais de te tuer ? Hum, peut-être parce que j'ai découvert que tu avais passé un pacte avec Raven pour m'enlever et m'emmener à l'autel de Northam lors de la pleine lune. Tu ne peux pas imaginer combien que je te hais Mordred !! hurlais-je avant de le pousser contre le mur. 
Mordred me regardait choqué, il emprisonna mes mains, toujours posées sur son torse, dans les siennes. 
- C'est le seul moyen que j'ai trouvé pour pouvoir te protéger, d'être à tes côtés pour empêcher Raven de passer à l'acte. S'il te plaît, fais-moi confiance !! murmura-t-il en posant son front contre le mien. 
- Je ne peux pas … 
Mordred libéra mes mains, je m'éloignais de lui, le dévisageant avant de partir en direction des cuisines. 
- Selina ! Je sais que je n'ai jamais été digne de t'aimer, pourtant je ne peux pas m'en empêcher. Tu es le souffle de ma vie, si je te perds alors je détruirai tout parce que je serais plus mort que vivant, lança-t-il doucement. 
Je m'arrêtais, ne pouvant croire ce qu'il venait de dire. 
Je l'entendis faire demi-tour pour retourner auprès d'Arthur et de Guenièvre, je fis volte-face pour le regarder, si fier dans cette armure. 
Dans quel camp était-il ? Dans quel camp étais-je ? 
D'une certaine manière, je regrettais l'époque où je vivais avec lui chez les druides, tout me paraissait tellement plus simple. J'avais perdu mon paradis en quittant ce peuple pacifique et je m'étais amouraché de l'ange le plus noir qui pouvait exister … 
Mais qui étais-je au fond ? 
Peut-être étais-je plus maléfique que Raven ou Morgana à ma façon ? 

 


FeeEli37  (23.05.2013 à 07:57)

Chapitre 7


Je venais de passer l'après-midi enfouie sous les livres à Gaius à la recherche d'un texte sur la malédiction ou comment la briser, mais je n'avais rien trouvé. 
Merlin était parti voir son vieil ami Kilgharrah le dragon pour obtenir ses précieux conseils, j'espérais vraiment qu'il reviendrait avec des réponses …. 
J'avais eu une longue discussion avec Arthur à propos de mes pouvoirs qu'il avait clairement vus lors de la bataille, il n'était pas du tout comme son père malgré le fait qu'il ait souffert à cause d'elle. Je lui avait dit ma position sur ce sujet en lui disant que quand je serai reine, tous les sorciers seraient les bienvenus dans ma région et pourraient l'utiliser, ce qui ferait de mon état, un état indépendant. 
Il me parla de son idée d'Albion, d'unir tous les royaumes pour ramener la paix, il avait déjà la Reine Annis et la princesse Mithian de son côté. 

Trop de pensées m'envahissaient et je guettais la lune chaque soir, m'attendant à être de plus en plus faible. 
Je faillis pousser un cri quand Merlin entra en trombe dans la pièce, le jeune serviteur était bouleversé. 
- Alors ? m'enquis-je alors qu'il s'asseyait sur son tabouret en face de moi, légèrement essoufflé. 
- D'après Kilg, il faut que tu t'adresses directement à la grande prêtresse qui a jeté la malédiction pour implorer sa clémence, répondit Merlin désolé en posant sa main sur mon épaule. 
- Encore faudrait-il être sûr qu'elle est encore en vie ! soupirais-je au bord du gouffre. 
- Elle vit sur l'île des Bénis, me révéla le jeune serviteur qui semblait ne pas apprécier ce lieux vu sa grimace. 
- Tu penses que je devrais aller lui rendre une petite visite ? demandais-je hésitante avant de passer ma main dans mes cheveux. 
- Il n'y a pas d'autres solutions j'en ai peur, marmonna Merlin en scrutant mes réactions. 
- Je veux juste que tu viennes avec moi … dis-je en plein désarroi, il resserra la prise de sa main sur mon épaule pour me rassurer. 
- Je viendrai mais il me faudra une bonne excuse auprès d'Arthur ! 
- On va peut-être éviter la taverne, le taquinais-je. 
Mon ami m'avait dit que c'était l'excuse favorite de Gaius. 

Je m'étais chargé de l'excuse auprès d'Arthur, lui disant simplement une partie de la vérité, que Merlin allait m'aider à propos de Raven. Nous ne lui avions pas indiqué l'endroit exact où cela allait nous mener notre quête ; il était déjà inquiet à l'idée de voir partir son meilleur ami, inutile d'aggraver la situation. 
Je finissais de préparer nos bagages et nos chevaux quand je vis Mordred en pleine conversation avec Merlin, ils étaient tout les deux agités et la tension était palpable. 
Ma curiosité était a son comble quand Merlin revint vers moi, plus contrarié et perplexe que jamais… 
- Que voulait Mordred ? demandais-je avec des trémolos dans la voix. 
- Que je le tienne au courant des résultats de notre voyage, répondit Merlin à contrecœur en grimpant sur sa monture. 
- Tu as dit non j'espère ! , m'exclamais-je, outrée devant le toupet dont le jeune druide faisait preuve. 
Merlin se contenta d'un hochement de tête, je montais sur Tempête et jetais un regard en arrière après avoir ordonné à mon cheval d'avancer. Mordred me contemplait avec ses pupilles bleu azur indéchiffrables, je me sentis rougir et me repris en tournant la tête pour diriger ma monture. 
Le chemin jusqu'à la mer de Méridor fut long et périlleux même si, heureusement nous n'avions croiser aucun bandit. J'avais emporté mon arc et mes flèches en plus de mes pouvoirs et de ceux de Merlin, j'avais de quoi être rassurée. 
Pourquoi Mordred voulait-il être tenu au courant de l'issue de ce voyage ? Cette question allait me rendre folle avant d'arriver sur l'île des Bénis... 
Depuis que nous nous étions reconnus à mon arrivée, nous ne cessions de nous faire la guerre et de nous tester, ce n'était pas ça l'amour ! 
Pourtant dès qu'il m'embrassait, quelque chose de palpable nous reliait. Il avait dit à Merlin qu'il m'avait ramené d'entre les morts et que depuis il ressentait tout ce que je ressentais. 
La malédiction ne concernait peut-être plus que moi et ma sœur mais aussi lui … si je mourais le soir de la pleine lune, soit il serait immortel soit il serait mort aussi … 
- Tu es bien silencieuse, remarqua Merlin alors que nous apercevions enfin l'île des Bénis. 
- J'ai peur confiais-je en descendant de ma monture pour l'attacher à un arbre près de celui du jeune serviteur. 
- Ça va aller, me rassura mon ami en me rejoignant. 
Je pris son bras et nous nous dirigeâmes vers le passeur. 

Le passeur me dévisagea alors que je lui donnais la pièce pour traverser. Nous montâmes dans la barque et nous filâmes en suivant le courant vers les ruines du château de l'île des Bénis, des wyvers volaient en poussant des cris lugubres. 
Quand nous arrivâmes, je sentis la peur grandir en moi, j'avais une énorme boule au ventre. 
- Ou est elle ? demandais-je à Merlin en jetant des coups d’œil de tous les côtés, l'endroit était désert. 
- Je l'ignore, murmura mon ami en frissonnant. 
Merlin prit ma main et je la serrais de toutes mes forces. 
- Emrys et Mélissandre de Carmélide ! Quel excellente et étonnante surprise ! lança une voix envoûtante qui résonna dans les ruines. 
- Vous êtes la grande prêtresse ? m'enquis-je en brandissant mon arc et en la cherchant des yeux sans la trouver. 
Un corbeau se métamorphosa alors en belle jeune femme à la chevelure rousse qui tombait sur une robe couleur sang. Malgré sa beauté, je détectais sa noirceur dû à sa rancœur envers ma famille. 
- Oui Mélissandre, celle-là même que ton père a rejeté ! Je me nomme Angélique, répondit-elle en glissant vers nous. 
- D'après ce que j'en vois, votre prénom est trompeur, répliqua Merlin en se mettant devant moi en bouclier. 
- Tu crois sérieusement pouvoir la protéger Emrys ! dit-elle avec dédain en projetant mon ami contre un mur avant que j'ai eu le temps de réagir. 
- Pourquoi tant de haine ??? Pourquoi cette malédiction !!!! hurlais-je soudain prête à me jeter sur elle. 
- Parce que ta mère, cette sale sorcière a ensorcelé ton père alors qu'il m'aimait !! Est-ce que tu sais ce que ça fait être rejeté par l'homme que tu aimes ? Non !! Tu n'es qu'une enfant !!! cria-t-elle en déversant sa magie dans l'antre. 
Elle était tellement puissante que l'air en était imprégné. 
- Je sais ce que c'est d'aimer croyez-moi !! S'il vous plaît, ne nous faites pas payer les erreurs de mes parents à moi et à ma sœur !! suppliais-je en tombant à genoux. 
Je vis Merlin reprendre conscience, il avait été sonné par l'attaque de la prêtresse. 
- Ta sœur est un fléau dont ta mort pour l'immortalité lui fera comprendre ce que sont les remords, gronda la prêtresse avec un sourire sadique. 

Les larmes roulaient sur mes joues et je ne cherchais même pas les arrêter, toute négociation était impossible. 
- Mais tu as une chance de t'en sortir … si quelqu'un t'aime d'un amour aussi pur que le souffle de la vie rajouta-t-elle. 
Je songeais à Mordred, mais comment savoir si son amour était sincère ou une simple comédie ? 

Merlin m'aida à me relever, je me laissais faire c'était comme si mes jambes étaient en coton. 
Je venais d'avoir la confirmation que j'allais mourir et que même ma mère, que je croyais être une bonne magicienne, n'était en faite qu'une usurpatrice dont ma sœur tiendrait ce trait de caractère. 
Nous rentrâmes à Camelot tard dans la soirée, tout le château dormait déjà, excepté les patrouilles de chevaliers qui assuraient la sécurité du château. Merlin se proposa d'aller emmener nos chevaux à l'écurie et j'acceptais. 
Je m'assis sur les marches menant à l'entrée du château, le peu d'espoir que j'avais venait de s'évanouir … Je fondis en larmes, poussant des gémissements dignes d'un animal blessé. 
Je ne voulais pas que Merlin voit à quel point cela m’affecte. Je rentrais dans le château et partis en direction des appartements de Mordred. 
Je toquais à sa porte et me mis à faire les cents pas en attendant qu'il ouvre. 
Le jeune druide ouvrit la porte et ses pupilles azur exprimèrent la surprise en me voyant devant sa porte et dans un tel état émotionnel. 
- Selina ! s'exclama-t-il soulagé en m'attirant dans ses bras. 
Je me blottis, respirant son parfum de menthe et de romarin qui m'apaisa. 
- Je suis condamnée, sanglotais-je sans pouvoir m'arrêter. 
Il caressa mes cheveux tout en me murmurant des mots rassurants. 
- Viens, tu vas tout me raconter à l'intérieur, m'intima Mordred en m'entraînant dans sa chambre. 
Le jeune druide me servit un verre d'eau et m'aida à m'asseoir sur le bord de son lit, ses bras m'entouraient et je me sentais en sécurité. 
- La prêtresse m'a révélé que ma mère a ensorcelé mon père pour qu'il tombe amoureux d'elle et que ma seule chance de m'en sortir c'est que quelqu'un m'aime d'un amour pur, murmurais-je en évitant son regard perçant. 
- Tu m'avais dit que ta famille avait un mélange inédit de sang royal et magique … je ne vois pas pourquoi la prêtresse t'a dit ça, s'étonna Mordred perplexe. 
- La prêtresse était amoureuse de mon père, sa vengeance est la malédiction, expliquais-je troublée par son incompréhension. 
- Voilà qui change bien des choses, marmonna-t-il en se levant pour se réfugier à la fenêtre. 
Parler d'amour ne nous réussissait pas vraiment. 
- Tu sais, plus je repense à ce que tu me disais au camp plus je me dis que tu as raison, aimer nous détruit, lançais-je en reposant le verre qu'il m'avait donné sur sa table. 

Le jeune druide se retourna brusquement et me fixa longuement avant de venir poser une main sur ma joue. 
- Je ne pense plus pareil depuis que je te connais. Quand je t'ai sauvé … c'était comme si je renaissais avec ta compassion, j'essaye de devenir quelqu'un de meilleur pour toi, murmura-t-il. 
Je souris en sentant mon cœur battre la chamade en me remémorant le bien-être que j'avais éprouvé en sentant ses pouvoirs en moi. 
- Alors continue même quand je ne serais plus là, soufflais-je en posant une main sur son torse. 
Je la retirais et m'éloignais légèrement pour m'agripper à une chaise. 
Je me sentis partir et avant que ma tête ne heurte le sol, Mordred me rattrapa et m'allongea sur son lit, tout devint noir et vide. 


FeeEli37  (30.05.2013 à 07:17)

Chapitre 8 

J'ouvris les yeux et me rendis compte que j'étais dans les bras de Mordred, dans son lit ! 
J'avais mal à la tête et je me sentais terriblement faible, j'arrivais à peine à bouger, comme si mes muscles étaient endoloris. 
- Comment te sens-tu ? s'enquit Mordred en posant une main sur mon front. 
J'étais glacée, je le sentais. 
- Faible, répondis-je d'un ton à peine audible avant de refermer les paupières. 
Ma vue était devenue floue l'espace d'un instant. 
Je rouvris les yeux quand ma vue fut redevenue à peu près normale, je tentais de me redresser en grimaçant, ma blessure à l'abdomen me torturait. 
- Je crois avoir un peu trop provoqué la prêtresse, soufflais-je en me cramponnant à lui comme s'il était le dernier élément solide sur la Terre. 
Mordred éclata de rire à mon plus grand étonnement, j'étais une des rares privilégiées à entendre ce son divin. 
- Arrête de provoquer les autres !! dit-il une fois calmé avant de déposer un baiser chaste sur mes lèvres. 
- Merlin a fait pareil ! répliquais-je avant de l'embrasser passionnément. 
Je me sentais un peu mieux d'un coup. 
- Il me craint, murmura-t-il avec sérieux. 
Du jeune druide doux comme un agneau au druide plein de noirceur il n'y avait qu'un pas … 
- A-t-il ses raisons ? m'enquis-je inquiète en mettant de la distance entre nous autant que je le pouvais malgré la douleur de ma blessure. 
- Oui. 

Cette simple réponse me rappela ce qui m'avait fait fuir. Il aimait faire souffrir les autres et il aimait deviner leurs faiblesses pour mieux les exploiter. Jamais, je ne pourrai être comme ça et c'est sans doute ce qui nous différenciait le plus. 
- Je te fais peur encore, devina Mordred en se relevant à son tour. 
Il était mal à l'aise devant mon mutisme. 
- Oui ! 
Je me levais, me débattant avec les couvertures, je me demandais ce qui m'avait pris de me réfugier chez lui plutôt que chez Gaius et Merlin !! 
- Je ne voulais pas … Selina ! 
- Tu veux devenir un homme meilleur ??!! Vraiment ???!! Combien de temps avant que tu ne tentes de tuer Arthur ??? Combien ??? m'écriais-je avec l'impression que je m'étais fait avoir encore une fois par son numéro de charme. 
Mordred ne répondit rien alors je renchéris : 
- Profite bien de l'immortalité avec Raven !! Dire que j'étais prête à te dire que je t'aimais … 
Je m'enfuis en marchant rapidement de sa chambre, mes vertiges m'avaient repris mais peu importait, j'allais chez le médecin de la cour ! 
J'entrais doucement dans les appartements où je logeais car nous étions en pleine nuit et Gaius ronflait déjà bruyamment. Je me couchais en sachant pertinemment que je venais de quitter la seule personne qui éloignait mes pires cauchemars … 
Depuis notre première rencontre tout nous opposait !! J'étais de sang royal, lui un druide et il y avait la malédiction … 
Souvent je rêvais que je n'avais pas été maudite, que ma sœur et moi nous entendions à merveille et que nous dirigions ensemble le royaume de nos parents main dans la main. 
C'était trop utopique pour être vrai et je n'aurais sans doute jamais rencontré Mordred. 
Je me levais et décidais de partir marcher pour me vider l'esprit, c'était encore une journée qui avait comporté trop de révélations pour que je le supporte. 
Mordred était assis sur les marches où je m'étais posée quand j'étais rentré avec Merlin, je pouvais facilement le contourner en prenant d'autres passages mais j'en avais plus qu'assez de notre guerre perpétuelle alors que j'allais bientôt mourir. 
Je m'assis à ses côtés, ce qui le fit écarquiller les yeux avant qu'il ne m'ignore, je l'avais mérité donc je me lançais. 
- Arrêtons de nous battre Mordred, ça me fatigue. Je ne veux pas perdre nos derniers instants ensemble, tu comptes tellement pour moi et … je t'aime. 
- C'est vrai tu m'aimes ? demanda-t-il choqué en me regardant intensément, il n'en revenait pas et moi j'étais surprise par mon aveu. 
- Depuis toujours, répondis-je en passant ma main dans ses cheveux bruns. 
Il attrapa ma main et la porta à ses lèvres. 
- Personne ne me l'avait jamais dit, murmura-t-il émerveillé, retrouvant son sourire d'enfant, n'avait-il donc jamais reçu de signes d'affection avant moi ou Morgana ? 

Je me blottis contre lui et nous observâmes le ciel étoilé avant que le sommeil ne nous rattrape et je finis ma nuit dans ses bras. 
Ce furent les rayons du soleil à travers les rideaux qui me réveillèrent et les baisers de Mordred dans mon cou qui me chatouillaient. 
- Bonjour... Tu ne dois pas faire le petit déjeuner de la reine, chuchota le jeune druide en provoquant mon rire qui secoua le lit. 
- Mordred ! Si tu as raison ! m'exclamais-je toujours hilare, je déposais un baiser sur ses lèvres et me levais. 

J'étais de très bonne humeur et j'avais décider de profiter de mes derniers jours au maximum. 
Je me fis une tresse pour cacher l'état de mes cheveux et remis en place ma robe qui avait souffert du voyage et de ma nuit en compagnie de mon druide. 
- A plus tard ! lançais-je en courant vers la porte que j'entrouvris pour voir si personne ne passait par là. 
- J'ai hâte ! Ménage-toi ! répondit Mordred en devenant aussi protecteur que Merlin, ce qui me fit lever les yeux au ciel. 

J'allais directement en cuisine où Merlin s'affairait déjà en chantonnant, il était d'humeur à en faire voir de toutes les couleurs à Arthur ! 
- Bonjour Merlin ! dis-je en me mettant au travail comme si de rien n'était. 
Peut être éviterais-je les questions ainsi. 
- Bonjour Selina ! Tu es de bonne humeur dis donc ! Ou as-tu passé la nuit ? répondit mon ami en commençant son interrogatoire. 
- J'ai décidé de profiter des jours qu'il me restait … heu chez Mordred, marmonnais-je confuse, je me sentais obligée de lui répondre la vérité. 

Merlin faillit lâcher le plat qu'il tenait entre les mains, il avait pâli et sa bouche était ouverte en un beau o. 
- Mordred, répéta lentement le serviteur en me faisant les gros yeux. 
Je rougis comme une écrevisse. 
- Oui .. on s'est disputé, réconcilié et voilà je l'aime ! débitais-je d'un coup. 
Merlin me dévisagea puis hocha la tête. 
- Si tu l'aimes et qu'il est sincère profites-en … je n'ai pas eu ta chance, murmura-t-il avant de retrouver son expression enjouée. 

La tristesse qui avait traversé ses pupilles bleues ne m'avait pas échappé. Jamais il n'avait évoqué de femme et celle-là devait être très spéciale pour qu'il soit malheureux rien qu'en me donnant ce conseil. 
Je passais une bonne journée en tant que servante, discutant avec animation en compagnie de la reine des préparatifs de la chasse annuelle. Cependant, je guettais la nuit avec appréhension, ma peur que la pleine lune soit plus tôt que prévu me rendait nerveuse. 
Toutes les nuits qui suivirent, je les passais avec Mordred car c'était lui qui devrait m'emmener à l'autel de Northam, je lui avais juste demandé de prévenir Merlin et de lui dire de venir avec nous. 
Je portais déjà le triskèle bénis pour me rappeler ce qui m'attendait même si je ne risquais pas de l'oublier … 

 


FeeEli37  (06.06.2013 à 07:29)

Chapitre 9 

La journée avait été épuisante physiquement, récurer la pièce où allait se dérouler le banquet d'après chasse m'avait rendu amorphe. J'avais mal au dos, aux jambes et à l'abdomen, Merlin était dans le même état de fatigue. 
- Arthur nous traite comme des esclaves, se plaignit le jeune serviteur grognon. 
Je lui donnais un coup de coude en souriant. 
- Tu dit ça parce que tu détestes la chasse ! m'exclamais-je alors que nous regagnions les appartements de Gaius côte à côte. 
- Non ! 
Nous rîmes de nos enfantillages quand je remarquais que la nuit n'allait pas tarder à tomber. 
La lune commençait sa montée dans un ciel nuageux, je déglutis, j'avais la gorge nouée par la peur. J'étais comme hypnotisée par sa lueur, je marchais vers elle, vidée de toutes pensées, je n'entendais même plus les appels de Merlin. 
Le triskell se mit à briller, me brûlant la peau et me vidant du peu de forces que j'avais, je n'arrivais même plus à respirer correctement. 
- Selina !!!! Selina !!!!!!!!! 

Les hurlements de Merlin résonnèrent dans la cour du château mais personne ne semblait les entendre. Je tombais dans des abysses sans fin avant de me perdre dans leur noirceur si attirante, mon corps me lâcha comme une marionnette dont on aurait coupé les fils. 
J'étais dans les bras de mon ami quand il débarqua dans la chambre de Mordred, je l'avais deviné car je connaissais le trajet par cœur. 
- Oh non pas maintenant ! s'écria le jeune druide en m'arrachant littéralement des bras de mon ami, sa main caressa ma joue. 
- Elle respire à peine, murmura Merlin qui retenait ses larmes. 
- Nous devons partir pour l'autel !! Prépare les chevaux ! ordonna Mordred en se retenant pour ne pas crier. 
Le jeune homme enfouit sa tête dans mon cou et sanglota, il se ressaisit quand Merlin lui annonça que les chevaux étaient prêts. 
Ma tête était nichée au creux du cou de Mordred tandis qu'il galopait à vive allure, la magie me prenait ma vie lentement comme si elle savourait chaque bouchée arrachée, comme si elle était animée d'une vie propre. 
Parfois, j'arrivais à reprendre conscience mais un trop court laps de temps, je parvenais juste à effleurer la joue de Mordred, j'avais tant de choses à lui dire. 
- Selina mon ange, on est arrivé, chuchota le jeune druide en me prenant doucement dans ses bras. 
J'ouvris les paupières et vis l'autel. 
C'était une grande pierre où étaient gravées des runes anciennes, j'eus des visions des sacrifices qui avaient été fait ici et gémis en ressentant la douleur des victimes qui avaient souffert avant moi. 
- Fais que ça s'arrête pitié ! suppliais-je alors qu'il me posait sur l'herbe fraîche. 
Le ciel s'étendait dans toute sa splendeur, jamais les étoiles ne m'avaient paru aussi belles. 
- Emrys aide-moi, murmura Mordred en levant la tête vers mon ami qui était bien silencieux. 
Merlin s'agenouilla près de moi et prit ma main, il récita une formule que mon corps rejeta. 
- Je ne peux rien faire … dit mon ami en baissant la tête pour éviter de croiser mon regard. 
Le croassement lugubre d'un corbeau se fit entendre et je sentis la présence de ma sœur qui était moins affaiblie que moi. 
- Druide ! Pose-la sur l'autel !!!!! cria-t-elle, toujours aussi fière malgré le fait qu'elle se cramponnait à Morgana pour marcher. 
Mordred s'exécuta en silence, le moment était passé … je ne pouvais plus lui dire ce que j'avais sur le cœur. 
Je croisais le regard gris de Raven, ses rides prématurées étaient plus nombreuses que dans ma vision, elle avait vraiment besoin de mon immortalité. 
- Qu'est ce qu'il fait ici ! cracha Morgana en désignant Merlin avec dédain. 
- Selina voulait qu'il soit présent, répondit fermement Mordred en la regardant froidement. 
Les cheveux d'or de ma sœur me tombaient sur la visage, mes larmes roulèrent sur mes joues, je l'aimais tellement et elle me manquait. 
- Petite sœur, je vais abréger tes souffrances. Je t'ai toujours jalousé parce que je savais que tu étais une bien meilleure personne que moi, tu étais bien plus belle et tu aurais été une reine d'exception, chuchota Raven en caressant tendrement mes cheveux, elle pleurait aussi. 
- Fais ce que tu dois faire, grande sœur, dis-je sur le même ton en prenant sa main. 
Je me tournais vers Merlin et Mordred, l'émotion était palpable sur leurs beaux visages, je trouvais la force de leur offrir un sourire. 
Je vis une dague ornée de pierres de jade s'abattre sur ma poitrine, me prenant mon dernier souffle, j'étais en paix. 

Je marchais dans une prairie fleurie, le soleil réchauffait ma peau si froide, je respirais de grandes bouffées d'air. Il n'y avait aucune tâche de sang à l'endroit où la dague m'avait transpercée, je portais une superbe robe blanche et mes cheveux auburn étaient plus soyeux que de mon vivant. 
J'aperçus un lac où l'eau était si pure, si bleue et mes parents m'attendaient, m'ouvrant leurs bras. 
- Père ! Mère ! 

J'oubliais les horreurs que m'avait appris la prêtresse à leur sujet, nous étions réunis, c'était tout ce qui comptait. 
Puis mon regard tomba sur les reflets du lac, c'était le monde des vivants … 
Mordred était tombé à genoux, notre lien ne s'était pas brisé malgré ma mort mais il était gravement blessé. Raven avait retrouvé sa jeunesse parfaite et se baignait dans sa puissance, Morgana attendait de recevoir sa récompense, euphorique. 
- Raven n'oublie pas ce que tu m'a promis, susurra la sorcière en s'approchant de son alliée. 
- J'ai changé d'avis, répliqua ma sœur en prenant sa main pour aspirer sa magie. 
Morgana poussa un cri d'effroi. 
- Je peux conquérir Camelot seule ! gronda Raven avant de marcher en direction de Mordred qui tentait d'arrêter le saignement de sa blessure avec sa main et de Merlin qui avait été projeté au loin et qui revenait vers le druide en renfort. 
- Il faudra me passer sur le corps !! s'écria Merlin en se postant droit, tellement sûr de lui que ma sœur recula, méfiante. 
- Toi ? Un simple serviteur, Morgana m'a raconté ton obstination et ta loyauté sans borne pour Arthur c'est touchant, dit Raven en croisant les mains derrière le dos. 
- Je suis Emrys et le dernier seigneur des dragons prenez garde avertit mon ami presque désolé. 
Morgana fit des yeux ronds devant cette révélation. 
- Emrys, non , gémit Mordred en se relevant en s'aidant de l'autel. 
Il vint se placer aux côtés de Merlin, ses pupilles bleus azur montraient un changement crucial dans son esprit. 
- Je vais être clémente, je vais vous épargner aujourd'hui. Nous nous verrons quand je serais reine de Camelot, décida ma sœur sur un coup de tête. 
Elle jeta un coup d’œil attristée à mon corps puis prit la forme d'un corbeau et s'envola. 
Mordred se pencha au dessus de mon corps sans vie et laissa libre cours à sa peine, il parvint quand même à formuler une demande à Merlin. 
- Je veux qu'on la ramène à Camelot, qu'elle soit vue par son peuple et enterrée comme une reine. 
Mes deux amis me ramenèrent au château dans un silence pesant, tout deux étaient hantés par leurs remords. 
Je me tournais vers mes parents, je ne supportais pas de les voir ainsi. 
- J'aimerais revenir dans le monde des vivants, formulais-je en me perdant dans la contemplation de Mordred, il était dévasté. 
- Il faut que celui qui t'aime vraiment te rappelle, répondit ma mère doucement. 
Je ne pouvais pas attendre et voir les visages d'Arthur, de Guenièvre, de Gwaine et de Gaius me briserait le cœur. 
Mes amis me pleurèrent pendant des jours alors que l'armée de Raven avançait à grand pas, mon peuple venait trouver refuge auprès d'Arthur et me pleurer plus que je ne l'imaginais. 
Mordred ne mangeait plus, ne dormait plus et passait son temps à me regarder sans vie dans la chapelle du château. Mon corps était orné de fleurs et de témoignages d'affections, la menace qu'il avait formulé en disant que s'il me perdait, il serait plus mort que vivant n'avait jamais parue si réel. 
Un jour, il se pencha au dessus de ma tête et ses larmes tombèrent sur mon visage alors qu'il me parlait, c'était la première fois que j'entendais clairement ce qu'il me disait. 
- Tu te souviens la première fois que je t'ai embrassée ? Nous venions de passer une journée à chasser le gibier, tu m'avais appris à tirer à l'arc. Cela faisait deux semaines que tu étais au campement et je te voyais enfin sourire. Tu avais mis une couverture sur l'herbe et on a parlé, je n'ai pas pu résister à tes lèvres plus longtemps … tout me paraît si vide sans toi. 
Il m'embrassa comme pour me dire adieu, notre lien était devenu plus fort qu'auparavant. 
Je revenais à la vie … 

J'ouvris lentement les paupières, chaque respiration m'était difficile comme si je renaissais, la fraîcheur de l'église me fit frissonner.  Je découvris que je tenais dans ma main l'épée de mon père, Raven l'avait caché dans un endroit secret depuis qu'elle savait que cette arme pouvait la tuer. Comment était – elle arrivé dans ma main ?
J'étais seule … Mordred était parti et j'entendais les bruits de combats, des lames qui s'entrechoquaient, les cris des hommes toujours plus forts pour impressionner l'adversaire. 
Je redécouvrais comment bouger avec mon corps qui durant ma mort m'était devenu totalement inconnu, je m'assis et pus voir toutes les fleurs que m'avait offertes mon peuple et celui de Camelot. 
Ou était passé Mordred ? Si mes souvenirs était bons, il ne portait pas d'armure et ne comptait pas se battre aux côtés des chevaliers pour défendre la cité. 
Je me levais et dus m'y reprendre à plusieurs fois pour marcher sans tomber sur les dalles de la chapelle. Je portais une robe blanche bien trop délicate pour le combat mais j'allais faire avec. Je marchais dans la cour du château, longeant des corps, évitant des boules de feu. 
Gaius ne devait plus savoir où donner de la tête, Guenièvre en bonne reine devait l'assister car elle détestait être impuissante.  Quant à Merlin il devait combattre avec Arthur comme toujours.
Les guerriers de Raven tentaient de m'approcher, me blesser, je les repoussais par magie sans la moindre formule, seulement en sentant mes pupilles grises devenir dorées. 
J'étais enfin maîtresse de mes pouvoirs, je savais dans quel camp j'étais, quels sacrifices je devais entreprendre et qui j'aimais.


FeeEli37  (13.06.2013 à 08:03)

Chapitre 10 

 



Je fis alors appel a tous mes pouvoirs pour me téléporter dans la salle du trône ou ma sœur devait attendre patiemment sa victoire.
Je fermais les paupières durant mon voyage et cherchais Mordred grâce à notre lien si fort mais ne parvins pas à le localiser. 
Je rouvris les yeux et me retrouva dans les cachots de mon palais où j'avais passé une bonne partie de mon adolescence. J'entendais des grognements provenant d'une créature magique, je me rendis devant ma geôle et vis avec stupeur Morgana enchaînée avec un magnifique dragon blanc. 
Mon cœur se serra en les voyant souffrir ainsi, je m'occuperais de leur cas plus tard … 
Je courais dans les couloirs que j'avais tant parcourus étant enfant, seule la décoration avait changé, devenant plus sombre selon les humeurs de Raven. 
J'entrais en trombe dans la salle du trône. Les gardes tentèrent de protéger leur reine mais un coup d'épée suffit à les faire tomber en poussière. 
Raven portait une robe drapée grise avec des épaulettes digne d'une armure, ses cheveux blonds étaient attachées en un chignon tressé qui mettait son cou de cygne en valeur. Elle semblait plus jeune qu'auparavant, finalement c'était elle qui avait été le plus touchée par la malédiction. 
Ma sœur sursauta en me voyant puis frissonna avant de se redresser mais ses pupilles grises montrait une peur qu'elle ne maîtrisait pas. 
- Mélissandre … tu n'es pas réelle !! tu es revenue me hanter !! vociféra-t-elle avant de créer un bouclier de protection autour d'elle en se levant du trône. 
- Mélissandre est morte en prison quand tu l'as enfermée. Je suis Selina est bien en vie, je viens reprendre le trône que tu as sali avec ton règne de tyran, répondis-je sèchement, en me préparant à attaquer. 
- Je t'ai tué, comment est ce possible !! s'écria Raven en s'accrochant à son trône tant mes mots l'avaient choquée. 
Elle m'avait tant blessée que je n'éprouvais plus rien en la voyant dans cet état. 
- L'amour. 

Raven sortit une dague de sa ceinture et se jeta sur moi en hurlant, je parais habilement tout en usant de jeux de jambes. Regarder les entraînements des chevaliers n'avait pas été inutile, bien au contraire ! 
Notre duel sembla s'éterniser jusqu'à ce que j'enfonça l'épée dans son ventre, elle s'affaissa contre moi, poussant un cri inarticulé. La magie noire qui l'habitait et qui avait donné vie à son armée se dissipa … ma grande sœur venait de mourir. 
Malgré ce qu'elle m'avait fait subir, je voulais lui donner un enterrement digne et expliquer l'histoire de notre famille au peuple qui avait dû endurer son règne malsain. 
Je n'étais pas du tout préparée à être reine, j'aimais tellement ma liberté et aider les autres mais j'avais des devoirs qui m'était imposés par mon sang royal. 
J'aurais volontiers donné mon trône à quelqu'un d'autre, Morgana aurait pu s'en contenter avant de vouloir conquérir Camelot et tuer son demi-frère … ce n'était même pas une option envisageable. 
Ce qui m'inquiétait le plus c'était la disparition de Mordred, si jamais il avait mis fin à ses jours … je ne … je n'y survivrai pas. 
J'avais donc laissé mon royaume à mes conseillers et à Guenièvre qui devait me représenter pour prendre les bonnes décisions, j'allai partir à la recherche de l'homme que j'aimais en commençant par le campement des druides. 
Le campement était situé dans la forêt d'Asetir, j'aimais être en pleine nature, tout était si paisible … Je reconnus sans peine les tentes colorées et vis quelques feux de camps éparpillés. 
Je rentrais et des enfants m'accueillirent en me reconnaissant, ils m'avait tous tant manqués !! 
- Selina !!!! Tu es de retour !!!! répétait les enfants avant d'aller annoncer la nouvelle à leurs familles, à ce rythme-là la rumeur aurait rapidement fait le tour du campement. 

Je m'éclipsais pour me rendre au pommier où Mordred et moi passions le plus clair de notre temps ensemble, il avait revêtu ses habits de bandit. 
Mon cœur explosa de joie et de soulagement en le voyant en train de faire des ricochets dans le lac, ses pupilles azur montraient une telle douleur qui le hantait. Je me demandais comment j'allais faire pour me manifester sans lui faire peur même si je savais qu'il en fallait plus pour effrayer un homme si brave. 
A moins qu'il ne soit au courant des rumeurs de ma renaissance qui circulaient dans tous le royaume? 
J'eus soudain l'idée de chanter la berceuse qu'il m'avait apprise et chanté tant de fois, le jeune homme se retourna en brandissant son épée. Je dus reculer, surprise par ce réflexe dangereux ! Bon sang ! J'étais déjà morte deux fois pas trois ! 
- Selina ! articula-t-il d'une voix enrouée qui n'enlevait rien à son charme. 
- En chair et en os ! Si tu ne m'étripes pas ! Mon couronnement est dans deux jours à peine ! répliquais-je , préférant miser sur l'humour pour dédramatiser la situation. 
- Je croyais que les rumeurs mentaient, répondit-il bouche bée en rangeant son épée avant de me soulever du sol pour me faire tournoyer. 
Je ris, bientôt imité par lui, il me touchait comme s'il n'en croyait pas ses yeux, une larme de joie pure roula sur sa joue et je l'essuyais avec mon pouce. 
Il déposa un baiser langoureux sur mes lèvres, me faisant perdre pied alors que je passais mes mains dans ses cheveux bruns.
- Tu es cordialement invité à mon couronnement, soufflais-je une fois qu'il m'eut libéré de sa douce étreinte. 
- J'espère bien ! murmura-t-il en me serrant contre lui. 
J'aurais tant aimé qu'il puisse être mon roi … mais il n'était pas de sang royal et le pouvoir n'était pas bon pour lui. 

Ce fut la plus belle journée que nous passions ensemble, quand je repensais aux épreuves que nous avions traversé, cela m'effrayait et je ne le souhaitais à aucun de mes ennemis. 
Le grand jour arriva, jamais je ne m'étais sentie aussi nerveuse … Même au tournois des archers je ne m'étais pas sentie ainsi. Heureusement, je bénéficiais du soutien sans faille de Merlin qui me massa les épaules avant d'entrer dans la salle du trône pour que l'on me confère mes droits légitimes. 
Je ne savais pas comment j'allais faire pour me passer de lui, c'était le frère que je n'avais jamais eu et j'étais une des rares personnes au courant de son secret … Je savais que ça signifiait beaucoup pour lui. 
J'avais convié Arthur et Guenièvre ainsi que les alliés de la future Albion, les chevaliers étaient très fiers dans leurs armures, arborant le dragon de la famille des Pendragon sur le rouge de leurs capes. 
Mais celui que je cherchais du regard quand on posa la couronne de jade sur ma tête fut Mordred … Sa fierté, son sourire suffirent à me donner la confiance dont je manquais. 
Il fut le premier à prononcer ces mots magiques qui annonçaient le début d'une nouvelle vie : 
- Longue vie à la reine Selina ! 

Épilogue : 

La banquet pour fêter mon couronnement dura pratiquement toute la nuit, tout le monde dansa au moins une fois, mangea et but à sa satiété. 
J'avais écouté attentivement les conseils des souverains présents, je me sentais de moins en moins à la hauteur de ce titre ! 
Je décidais de quitter mes convives car je commençais à ressentir toute la fatigue accumulée depuis tous les événements récents, Mordred se leva et Gwaine, bien alcoolisé, commenta : 
- Les tourtereaux vont faire des choses pas nettes !! 

Perceval eut la bonté de lui donner une claque pour moi, je le remerciais silencieusement. 
Je montais dans ma chambre, suivie de près par l'ombre protectrice de Mordred, arrivée à ma porte je l'attendis patiemment. 
- Alors ma dame, comment avez-vous trouvé cette journée en votre honneur ? demanda-t-il en posant son front contre le mien. 
- Longue, surtout sans toi, répondis -je en l'embrassant, j'entrouvris la porte de ma chambre, m'apprêtant à l'inviter à poursuivre notre discussion ailleurs que sur le pas de la porte. 
- Je n'entre pas, je pars ce soir, dit le jeune druide en évitant mon regard, son ton dur venait de me porter un coup au cœur. 
- Ou vas-tu ? M'enquis-je, les larmes aux yeux, restant cramponnée à ma porte. 
- A Camelot ou au campement … je n'ai pas encore décidé, avoua Mordred en relevant la tête. 
- Je pensais que tu resterais, tu pourrais devenir mon chevalier, bégayais-je avant de me redresser pour éviter de paraître trop dévastée, je venais d'exprimer tous mes désirs à haute voix. 
- On ne peut pas être ensemble Selina, répondit Mordred à contrecœur, nous en étions aux adieux. 
- Tu va me manquer, murmurais-je en me rapprochant de lui, je posais ma main sur sa joue, il posa la sienne et nous nous embrassâmes longuement. 
- Et moi donc … souffla Mordred en me forçant à le relâcher, sans un mot de plus il repartit sans regarder en arrière. 
Je m'allongeais sur mon lit, méditant sur le fossé qui venait de se creuser entre nous, je m'endormis sans craindre de pleine lune, sans imaginer que j'allais voir le pire. 

Des corps jonchaient une prairie, le ciel était enflammé, donnant des airs de fin du monde à la bataille qui s'était déroulée. Je reconnus la bannière d'Arthur et en vis une autre, inconnue qui ressemblait au symbole de l'Ancienne Religion … 
Arthur faisait partie des derniers combattants debout, Mordred se mouvait lentement vers lui, chaque pas était d'une précision effrayante. 
Les deux hommes échangèrent plusieurs coups, l'expression d'horreur sur le visage d'Arthur équivalait à mon désarroi. Puis ce fut le coup d'épée fatale … Mordred venait de tuer le Roi Arthur.


FeeEli37  (20.06.2013 à 09:41)

Et voici la surprise ultime... car FeeEli a réalisé des montages sur sa fiction, qu'elle partage ici ;) !

 

 


choup37  (20.06.2013 à 14:38)

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choup37, 15.04.2024 à 10:15

Il manque 3 votes pour valider la nouvelle bannière Kaamelott... Clic clic clic

chrismaz66, 15.04.2024 à 11:46

Oui cliquez;-) et venez jouer à l'animation Kaamelott qui démarre là maintenant et ce jusqu'à la fin du mois ! Bonne chance à tous ^^

Supersympa, 16.04.2024 à 14:31

Bonjour à tous ! Nouveau survivor sur le quartier Person of Interest ayant pour thème l'équipe de Washington (saison 5) de la Machine.

choup37, Hier à 08:49

5 participants prennent part actuellement à la chasse aux gobelins sur doctor who, y aura-t-il un sixième?

chrismaz66, Hier à 11:04

Choup tu as 3 joueurs de plus que moi!! Kaamelott est en animation, 3 jeux, venez tenter le coup, c'est gratis! Bonne journée ^^

Viens chatter !

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