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L'Age d'Or de Camelot

Série : Merlin (2008)
Création : 30.04.2013 à 08h56
Auteur : choup37 
Statut : Terminée

« Suite de La magie de Merlin (post s4) » choup37 

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 CHAPITRE 11

 

 

 

Depuis une semaine, le château de Camelot était métamorphosé par une agitation frénétique, et les préparatifs de la grande rencontre entre les souverains des Cinq Royaumes battaient leur plein.

Sous l'oeil impitoyable de la Reine Guenièvre, les cuisiniers travaillaient jour et nuit aux fourneaux, les jardiniers fleurissaient les pièces et les couloirs, les domestiques briquaient le sol jusqu'à le faire reluire, les conseillers se débattaient dans leurs rouleaux de parchemin, et les tables du banquet (garnies de nappes multicolores) s'alignaient sous le grand chapiteau qui avait été dressé au centre de la cour en ordre de bataille pour le banquet de fête.

-Je veux que tout soit parfait pour accueillir nos hôtes, s'exclamait la maîtresse de Camelot d'un ton impérieux à quiconque ralentissait le rythme devant elle. Nous aurons tout le temps de dormir quand le grand jour sera passé.

Et lorsqu'elle estimait que les choses n'allaient pas assez vite à son goût, il n'était pas rare que les domestiques médusés écopent d'une leçon donnée par l'exemple sur la meilleure manière de chasser les toiles d'araignée après qu'elle leur ait arraché leur plumeau des mains. Ils murmuraient alors en riant que le Roi aimait tant les dragons qu'il en avait épousé un (ce à quoi Gwen leur répondait, le regard étincelant, qu'ils feraient mieux de cesser de dire des sottises avant qu'elle ne se mette à cracher du feu).

Le nouveau perfectionnisme de la Reine s'étendait évidemment à son mari, à qui elle avait bien l'intention de donner une allure royale pour la grande fête, et Arthur fut forcé d'endurer que le tailleur vienne prendre ses mesures avant de passer aux essayages des vêtements qu'il lui avait fabriqués.

-Mais puisque de toutes façons je porterai mon armure... tenta-t-il de protester, à un moment donné de la séance de torture que lui infligeait le couturier sous le regard impitoyable de sa femme.

-Arthur... si je t'avais écouté, tu aurais porté cette maudite armure le jour de notre mariage. Pour une fois dans ta vie, j'exige que tu te fasses beau, et n'espère même pas t'en sortir sur une pirouette, lui répondit Guenièvre, en pointant sur lui un doigt menaçant.

Guenièvre était clairement sur les nerfs par rapport à l'organisation de la rencontre, et Arthur, qui découvrait un aspect inconnu de sa femme alors que s'approchait le grand événement, referma la bouche de peur de la mettre en colère.

A côté de lui, le tailleur s'exclama :

-Votre Majesté ! Vous devriez essayer le jaune. Le jaune vous donnerait particulièrement bonne mine !

-Mais le jaune n'est pas ma couleur, dit faiblement Arthur, en essayant de battre en retraite, clairement submergé par la situation.

Ce fut alors qu'il aperçut une silhouette à la porte de la chambre et s'exclama: un «Merlin !» désespéré qui signifiait clairement : au secours sauve-moi !

Merlin qui avait assisté à toute la scène haussa les sourcils avec l'air de dire : à chacun sa croix.

Arthur lui renvoya un regard qui criait : pitié !!

Gwen se retourna vers Merlin les bras croisés et s'exclama : «Il est déjà bien assez insupportable comme ça; j'espère que tu ne vas pas l'encourager ».

-Loin de moi cette idée, se défendit Merlin.

Le visage d'Arthur se fit implorant.

-Ceci dit... si je peux me permettre... peut-être qu'habillé comme ça... ?

Merlin agita la main, un éclair doré dansa dans ses yeux, et Arthur se retrouva somptueusement d'une veste brochée d'or sur une chemise rouge écarlate; avec son pantalon noir et ses bottes étincelantes, il était vraiment... paré comme un Roi.

-Tu es merveilleux, dit Guenièvre, en joignant les mains. C'est tout à fait comme ça que je le voyais. Est-ce que je t'ai déjà dit à quel point tu étais merveilleux ?

-Ca ne me gêne pas que tu le redises, se rengorgea Merlin.

-Hé ! protesta Arthur, empourpré.

Puis, il jeta un coup d'oeil dans le miroir.

-C'est vrai que ce n'est... pas mal, reconnut-il, d'un air réjoui.

-Heureux d'avoir pu aider, dit Merlin, avec un sourire en coin.

Il ne s'attendait certes pas à devenir styliste pour toute la Cour mais ce fut plus ou moins ce qui se produisit après ça...

Cependant, lorsque le grand jour arriva, tout était prêt en temps et en heure, et ils n'eurent plus qu'à se mettre en place pour attendre de recevoir leurs invités. Un moment avant qu'ils ne déscendent dans la cour, Guenièvre retrouva miraculeusement sa douceur, et son sourire, pour le plus grand soulagement d'Arthur. Le pauvre avait fui la chambre conjugale pour dormir dans l'armurerie les deux dernières nuits et commençait à désespérer de retrouver sa bien-aimée telle qu'il l'avait épousée. Merlin avait dû intercéder auprès de Guenièvre pour qu'elle le laisse dormir un peu au lieu de le faire travailler jusqu'aux petites heures de l'aube.

-Je ne sais pas ce qui m'a pris, s'excusa Guenièvre, embarrassée. Je suppose que c'était la pression...

-Je ne voudrais pas que tu soies trop souvent soumise à ce genre de pression. Rappelle-moi de n'organiser une rencontre comme celle-ci qu'une fois tous les cinq ans, au mieux, lui répondit tendrement Arthur, en lui embrassant la paume pour effacer son sourire d'excuses.

Ils étaient descendus sur le parvis la main dans la main comme le couple uni qu'ils étaient... lorsque les questions d'organisation ne venaient pas menacer leur parfaite entente.

Merlin était à leurs côtés, en tenue d'apparat (après avoir si bien habillé la Cour toute entière, il était outré de devoir porter son chapeau), et les chevaliers de Camelot étaient assemblés en arc-de-cercle derrière eux, étincelants dans leurs armures brillantes.

La cour était bondée : conseillers, courtisans et simples citoyens de Camelot s'y pressaient, rassemblés pour accueillir les cinq grandes délégations.

Elles furent annoncées l'une après l'autre par les hérauts. Ceux-ci sonnaient du cor avant de s'exclamer : «Bienvenue aux alliés de Camelot !» à chaque nouvelle arrivée, suscitant un nuage d'applaudissements.

Une véritable foule s'était amalgamée le long de la rue principale pour regarder passer les cortèges; les gens avaient apporté des paniers de pétales de fleurs qu'ils lançaient abondamment sur les souverains des nations amies pour leur souhaiter la bienvenue.

La première délégation à rejoindre la cour du château fut celle de Nemeth, avec, à sa tête, la Princesse Mithian, vêtue d'une robe splendide. Lorsqu'elle mit pied à terre, Guenièvre s'avança pour l'accueillir, et les deux jeunes femmes s'étreignirent chaleureusement, toutes à leur joie de se revoir. Les salutations de bienvenue furent échangées avec effusion; elles n'étaient pas terminées que la Reine Annis arrivait à son tour, majestueuse comme toujours dans ses fourrures. Bayard ne fut pas très long à la suivre, et Loth lui-même arborait un sourire triomphant sur son visage lorsqu'il les rejoignit.

-Chers amis, dit Arthur, avec émotion, Camelot vous souhaite la bienvenue en ce jour radieux. Nous sommes très honorés de vous recevoir pour cette grande occasion et nous vous invitons à vous installer, et à vous rafraîchir, avant le grand banquet qui sera donné ce soir en l'honneur de la naissance d'Albion...

Les efforts d'organisation de Guenièvre s'avérèrent avoir été prévoyants quand chacun trouva ses appartements sans difficulté; un véritable ballet de domestiques se retrouva à convoyer les bagages des souverains à travers les couloirs du château, et le couple royal n'entendit que des compliments quant à la qualité de l'accueil qu'ils réservaient à leurs hôtes... Chacun des invités avait fait un long voyage, et quelques heures de répit avant de passer à la signature du traité n'était pour déplaire à aucun d'eux. Quand ils se furent rafraîchis, Arthur se retrouva à bavarder avec Loth et Bayard tandis que Guenièvre s'entretenait avec Annis et Mithian. Le soir tombait rapidement, et l'heure du banquet approchait. Merlin bouillait d'impatience; en même temps, il ne cessait de s'inquiéter; et si les druides n'osaient pas les rejoindre ? Et si Alator devait rencontrer un souci en chemin ? Et si Kilgarrah bouleversait toute l'assemblée en faisant son apparition ? Leur présence à tous était extrêmement importante pour le bon déroulement de la cérémonie de ce soir...

Finalement, la nuit tomba sur Camelot, et ils se dirigèrent vers le grand chapiteau qui avait été dressé dans la cour en procession. Arthur et Guenièvre prirent place avec les autres Souverains, et Merlin découvrit avec plaisir qu'une place lui avait été réservée à leur table, aux côté de la Reine.

Il se retrouva à passer un excellent dîner pris entre les traits d'esprit de Mithian (qui ne cessait de s'étonner qu'il puisse avoir l'air aussi vieux) de l'enthousiasme de Gwen (qui semblait encore plus impatiente que lui), et de la bonne humeur d'Arthur (dont les yeux scintillaient comme des étoiles).

Annis voulut le persuader de les divertir, ce qu'il fit en faisant appaître au centre de la table un dragon miniature qui ressemblait en tout points à Kilgarrah, tandis que Bayard et Loth conversaient aimablement des avantages qu'ils trouvaient à la magie.

-Vraiment, Arthur, dit Annis, à un moment donnné de la conversation, je n'aurais jamais pensé que vous finissiez par changer d'avis à propos de la magie.

-J'avoue que je me suis étonné moi-même, reconnut Arthur.

-Qu'est-ce qui vous a fait revoir votre opinion ? insista Mithian.

Arthur croisa le regard de Merlin, qui ne put s'empêcher de lui sourire.

-L'homme le plus entêté du monde peut arriver à la bonne conclusion lorsqu'il est bien entouré, répondit Arthur.

Gwen posa fièrement sa main sur la sienne.

Le délicieux banquet touchait à sa fin. Les domestiques débarrassèrent les assiettes, et les conseillers de Camelot apportèrent la version finale du grand traité de paix à la table d'honneur qui trônait sur une estrade, éclairée de flambeaux, face à la foule qui s'était rassemblée pour assister à la signature.

Les souverains des Cinq Royaumes se levèrent pour entourer la table.

Gwen et Merlin restèrent où ils étaient, assis l'un à côté de l'autre.

C'était le grand moment, et Arthur prit la parole...

-Nous sommes rassemblés ici aujourd'hui pour fêter un grand événement. Car c'est toujours un grand événement qu'une naissance, mais cette naissance n'est pas n'importe quelle naissance... C'est celle d'Albion. Albion est plus qu'un royaume, c'est un rêve, un rêve de paix, d'unité, de prospérité et de justice. Albion survivra à chacun de nous, qui sommes présents, ici, aujourd'hui, pour assister à sa création... Elle s'ancrera dans le futur comme la promesse d'un monde meilleur, elle s'épanouira dans les âges à venir comme une grande nation. Albion est le monde de demain que nous construisons aujourd'hui, Albion est cet espoir que nous avons conçu ensemble...

C'était à Sire Geoffrey, le vieux bibliothécaire, que revenait l'honneur de donner la lecture du traité. Merlin et Gwen écoutèrent les phrases familières sur lesquelles ils avaient passé bien des nuits blanches à travailler sans relâche avec une profonde tendresse.

Puis, l'un après l'autre, Arthur, Mithian, Annis, Bayard, et Loth, apposèrent leur Sceau sur le parchemin, avant de se serrer la main en signe d'amitié sous un tonnerre d'applaudissements.

-Longue vie à Albion ! s'écria l'assistance avec joie.

-Par ce traité, nous nous engageons à faire régner la justice et l'équité, dit Mithian, face au peuple.

-Nous nous engageons à établir la paix et non à rechercher la guerre, poursuivit Annis, d'une voix chaleureuse.

-Nous nous engageons à nous entraider et à nous porter secours les uns aux autres, renchérit Loth.

-Nous nous engageons à respecter des règles communes et à nous soumettre aux mêmes lois, conclut Loth.

Lorsque les applaudissements se furent taris, Arthur reprit la parole.

- Albion est née de la sueur... et de la magie.

Le Roi de Camelot étendit la main, et un «oooo» s'échappa de l'assemblée alors qu'un vent soudain se levait.

-Albion est née de la sagesse du Grand Dragon Kilgarrah, qui le premier en a rêvé, dit Arthur,

Kilgarrah et Aithusa attérirent gracieusement côte à côte au centre de la cour, face à la table où siégeaient les souverains des Cinq Royaumes, et replièrent élégamment leurs grandes ailes. Leurs yeux d'or et d'argent parcoururent l'assemblée avec majesté. Arthur s'inclina respectueusement devant eux. Kilgarrah retourna à Arthur son salut solennel. A ses côtés, Aithusa scintillait comme les étoiles, au centre de tous les regards.

-Paix aux peuples des Cinq Royaumes et à leurs souverains, dit le Grand Dragon. Nous sommes venus saluer le jour où le Roi Présent et A Venir honore sa promesse envers les créatures de la magie.

Arthur hocha solennellement la tête.

-Parce qu'elle est née de la magie, Albion ne saurait exister sans la magie. C'est pourquoi, en ce jour, je révoque à jamais les lois qui interdisaient la magie dans le royaume. Dorénavant, les magiciens seront jugés à la même aune que tous les autres hommes. Que leur don leur serve à protéger, à soutenir et à guérir leur prochain, et ils en seront félicités comme ils le méritent, car quiconque se met au service du bien avec honneur prouve la noblesse de son âme... Longue vie à la magie d'Albion. Une magie source d'émerveillement, de joie et de délices, une magie source de vie, de fête et de prospérité.

-Longue vie à la magie d'Albion ! s'exclamèrent les dragons.

-Longue vie à la magie d'Albion ! rugit le peuple transporté.

-J'invite le peuple des druides à s'avancer pour apposer sa signature sur le grand traité de paix, dit Arthur, en faisant un signe d'invitation.

Merlin vit Alator et les druides s'avancer vers la table du traité, auprès des souverains des Cinq Royaumes... Parmi eux, il reconnut un visage qu'il n'avait pas revu depuis très, très longtemps, celui d'un magicien qu'il avait connu adolescent, et qui était devenu un homme... il n'aurait jamais cru que Gili viendrait, et le voir là porta un nouveau coup à son cœur déjà rempli de trop d'émotion...

A l'instant où Alator signa le traité, Merlin sentit des larmes d'émotion déborder de ses yeux.

Il avait tant rêvé de ce jour, qui était la concrétisation de tous ses efforts, et de toutes ses espérances. Il avait tant combattu pour qu'il advienne. Il revit tous ses doutes, toutes ses peines, et tous ses sacrifices. Il ne regrettait rien. Ni la peur, ni l'obscurité, ni les moments de désespoir qu'il avait traversés pour en arriver là.Ca en valait la peine, réalisa-t-il, avec simplicité. Il l'avait toujours su, bien sûr. Mais la joie qu'il ressentait à présent était bien plus intense, bien plus rayonnante et bien plus profonde que toutes les souffrances par lesquelles il était passées. Car ce moment ne signifiait qu'une chose... lui et Arthur avaient enfin accompli leur destin. Les larmes dévalèrent jusqu'à son menton, et il sentit son cœur éclater de gratitude dans sa poitrine. Quoiqu'il arrive, il savait qu'il pourrait mourir en paix à présent ; et rejoindre Avalon sans avoir honte de la manière dont il avait vécu ou des combats qu'il avait livrés.

Parce que la magie était libre...

Il sentit le sourire de Morgane effleurer ses pensées alors que son âme répétait, en écho à la sienne, gonflée par une joie sauvage et irrépressible :

Libre libre libre...

Cette liberté était plus précieuse que tous les joyaux, que toutes les terres, que toutes les conquêtes.

Cette liberté avait des ailes plus glorieuse que celles de tous les dragons.

Elle s'envolait vers le firmament et transformait le monde tout autour de lui, le faisant briller comme l'or, l'illuminant de magie...

Elle mettait du sens là où le vide et le froid avaient régné.

-Tu n'as pas trahi ton nom, Emrys. Tu as honoré ta promesse envers les tiens. Longue vie à la magie d'Albion, souffla la dernière des Grande Prêtresse à l'oreille de son cœur, et soudain, ce fut comme si elle était vraiment là, de chair et de sang à ses côtés, magnifique Dame Morgane, dans sa robe blanche, le visage illuminé d'un bonheur sans nom, son regard vert levé vers les étoiles...

Aithusa et Kilgarrah resplendissaient face aux souverains des Cinq Royaumes, au cœur du peuple en liesse, et Merlin sentit la main de Gwen serrer la sienne. Elle tremblait autant qu'il tremblait lui-même. Il savait qu'elle aussi partageait sa joie et son émotion. Il savait combien elle avait lutté, à ses côtés, pour que ce jour advienne...Il se cramponna à elle, et elle le serra plus fort, tandis qu'il inclinait la tête pour cacher ses larmes. Ensemble, Merlin, disait sa main dans la sienne. Il se sentait si heureux de les savoir là, à ses côtés, toutes les deux, pour assister à ce grand moment, bien que l'une d'elles ne soit là qu'en pensée. Cela comptait plus à ses yeux qu'il n'aurait jamais pu l'exprimer, qu'ils soient réunis pour le grand jour d'Arthur... au-delà de toutes les déchirures, de toutes les luttes et de toutes les dissenssions... proches, comme ils l'avaient été jadis, lorsqu'ils étaient encore jeunes, plein d'innocence, et prêts à tout pour leur Prince...

Leur Arthur...N'était-il pas le Roi Présent et A Venir, dans toute sa splendeur, dans le geste d'union qu'il accomplissait ? Si noble qu'il en était presque transfiguré, comme si la mission qu'il remplissait lui donnait l'envergure d'une légende qui venait tout juste de prendre vie.

Et cependant, il était toujours leur Arthur, à lui, à Gwen, et aussi, à Morgane, et, bien qu'ils se tiennent dans son ombre, chacun d'eux partageait pleinement sa victoire...

Puis, Arthur dit :

-Ma Reine...

Guenièvre s'avança vers lui, et Arthur l'embrassa sur le front.

Ils étaient rayonnants, tous les deux, et Merlin sentit son cœur éclater de les voir ainsi, l'un près de l'autre pour partager le bonheur de cette belle victoire.

-Il est une personne sans qui ce jour n'aurait jamais pu avoir lieu, dit Arthur, et que je voudrais remercier du fond du cœur...

Et il se tourna vers Merlin.

Mère Source, pensa-t-il, sous le choc. Il ne m'a jamais parlé de cette partie-là de la cérémonie...

-Merlin ? dit Arthur, d'une voix amicale, hésitante.

Merlin croisa brièvement le regard de Gwen, vit son sourire, et sut, qu'une fois de plus, ses amis avaient manigancé ce moment ensemble...

Il fit un pas en avant, puis un autre, en direction de son Roi, au centre de tous les regards...

Arthur tendit les mains vers lui, et Merlin les prit, la gorge serrée par l'émotion.

Il était face à son Roi, maintenant, leurs mains, jointes comme en signe d'alliance, et le sourire d'Arthur disait : tout ce qui arrive aujourd'hui arrive grâce à toi. Merlin savait qu'Arthur le pensait, il savait qu'il avait appris, dans les dernières semaines, à le reconnaître pour ce qu'il était vraiment... mais jamais il n'avait imaginé qu'il profite de ce moment pour lui donner, devant un tel public, une si grande marque de son estime... Il s'était attendu à rester dans l'ombre, tandis qu'Arthur brillait, comme il savait si bien le faire, et il aurait été heureux d'y demeurer pour regarder sa lumière, comme il l'avait toujours fait. Pas aujourd'hui, lui répondit le regard lumineux d'Arthur, en capturant le sien dans un sourire. Ce n'est pas mon grand jour, Merlin... c'est le nôtre.

-Merlin est le protecteur d'Albion, son champion, son premier serviteur, dit Arthur. Merlin est mon magicien, mon ami, et mon enchanteur...

Merlin sentit le sort de vieillissement se dissoudre autour de lui, et ses traits redevinrent ceux du jeune homme qu'il était; puis il sentit son chapeau disparaître, et ses vêtements changer... du coin de l'oeil, il vit le sourire d'Alator, et il comprit qu'Arthur l'avait mis à contribution pour cette partie de la cérémonie, qu'il avait tenue à garder secrète... Merlin baissa les yeux sur ses vêtements; il était habillé comme un prince à présent, d'une tenue qui était le miroir de celle d'Arthur, mais c'étaient ses couleurs à lui qu'il portait : le bleu roi, le noir, et l'argent... Il n'eut pas besoin d'entendre le «oooo» qui émanait de la foule, pour savoir qu'il devait ressembler lui aussi à un Roi... et l'espace d'un instant, il fut sur le point de rougir... Mais les mains d'Arthur étaient fermes autour des siennes, et les yeux d'Arthur lui disaient : tu mérites bien davantage encore, alors il se redressa de toute sa taille et il accepta de juste... savourer la douceur de ce moment.

-Sans Merlin, je ne serais pas l'homme que je suis aujourd'hui, et je ne serais pas non plus le Roi que je suis devenu...

Arthur parlait avec une immense fierté, les yeux rivés aux siens.

-Il m'a redonné confiance en moi-même, confiance en l'avenir, et confiance dans la magie... C'est pourquoi, lorsque je dis, longue vie à la magie, c'est avant tout à la sienne que je pense... Longue vie à toi, Merlin...

-Longue vie à Merlin l'Enchanteur et au Roi Arthur ! hurla la foule, ravie.

Merlin sentit une vague d'amour le submerger... ses yeux s'embuèrent de larmes... il était tellement, tellement heureux.

-Ne me lâche pas, souffla Arthur.

-Jamais, répondit-il, de tout son cœur.

Il entendit un bruit de gorge amusé.

-Non, je veux dire : là, tout de suite. Ne me lâche pas. Parce que nous sommes à six pieds au-dessus du sol, et que si tu me lâches, je m'écraserai comme une crêpe...

Merlin mit un instant à réaliser ce qu'il avait fait : dans l'intense émotion du moment... transporté par l'amour qu'il ressentait... il s'était envolé en emmenant Arthur avec lui. Il eut un rire incrédule, et Arthur rit aussi :

-Tu es une telle fille, Merlin, dit le Roi, amusé.

-Parfois... je le reconnais, lui concéda Merlin, avec un sourire.

Puis il s'exclama à l'attention de la foule en-dessous d'eux :

-Longue vie à la magie et longue vie à Albion !

Et il étendit la main. L'amour irradia tout autour de lui, nimbant la nuit de Camelot de sa chaude lumière dorée. Au-dessus d'eux, les étoiles se teintèrent de toutes les couleurs de l'arc-en-ciel, illuminant la scène d'un éclat féérique. Puis ce fut une véritable explosion de couleurs qui vint embellir la nuit de la paix, et tous les enfants se mirent à pousser des cris émerveillés.

Bien que ce merci soit destiné à Arthur, qui flottait à ses côtés dans le ciel nocturne, les gens qui assistèrent à ce magnifique spectacle devaient se souvenir de la manière dont Merlin utilisait sa magie pour exprimer son bonheur pendant très, très longtemps, et nombreux furent les enfants qui s'exclamèrent que rien n'était plus délicieux qu'un Enchanteur heureux...

 


Vivenef  (02.07.2013 à 04:48)

 EPILOGUE

 

 

La fête battait son plein à Camelot, et Arthur était aux anges, si bien que ce ne fut que très tard, dans la soirée, après que le grand spectacle de magie, quand les musiciens se mirent à faire danser tout le monde, que Merlin tenta d'entraîner Guenièvre dans une valse, et qu'il remarqua l'absence de l'un de ses plus fidèles chevaliers.

Solel n'avait pas assisté à la cérémonie...

-Se sentait-il trop faible ? demanda le Roi à Gauvain, qui avait consacré beaucoup de son temps à veiller sur le jeune homme, dans les derniers jours.

-Faible ? Non, mais fébrile, certainement..., répondit Gauvain, d'un air mystérieux, en se resservant généreusement en bière.

-Encore sa blessure ?

-Oh ! Oui, mais la blessure que vous croyez, dit Gauvain, qui était passablement ivre et se faisait un plaisir de parler au Roi par énigmes.

-Peut-être faudrait-il aller le chercher dans ses appartements pour qu'il profite au moins un peu de la fête ? suggéra Arthur, dont la patience avait ses limites.

Le sourire de Gauvain s'accentua.

-Solel n'est pas dans ses appartements.

Le Roi haussa un sourcil étonné.

-Il a dit... qu'il fallait l'excuser, mais qu'il avait besoin de rendre visite à quelqu'un... s'exclama Gauvain en riant.

-Quelqu'un ? dit Arthur, sans comprendre.

-J'ai bien l'impression qu'il parlait de la dame de ses pensées, dit Gauvain d'un air réjoui. Surtout, ne le répétez à personne, mais je suis convaincu... que notre Solel est amoureux.

 

 

*

 

Sur l'Ile des Bénis, après avoir assisté par l'intermédiaire cristal à la signature du traité et à la réhabilitation de la magie, Morgane et les enfants avaient célébré l'évènement à leur manière.

C'était un grand jour, et Morgane se sentait comblée après avoir assisté à la naissance d'Albion... Peut-être ne s'était-elle pas déplacée en personne, mais entre le pouvoir du cristal, ses dons de voyance, sa connexion avec Aithusa et son lien de télépathie avec Merlin, elle avait l'impression d'avoir été présente aux premières loges pour le grand triomphe de la magie.

Ses élèves étaient encore en émoi, et, après avoir vu Merlin s'envoler dans les airs avec Arthur, ils avaient poussé des «hourra» de joie puis décidé de donner leur propre grande fête à l'intérieur du Sanctuaire. Avec toute l'inventivité de leurs jeunes esprits, ils avaient alors improvisé un repas de rois, des divertissements magiques où leur créativité s'était exprimée à tout-va et un concert où la musique joyeuse avait littéralement éclaté, remplissant les lieux de gaieté et d'entrain.

Pour la première fois depuis des siècles, Morgane avait dansé, au bras de Wildor, qui l'avait fait rire aux éclats. Le bonheur du moment réussissait presque à effacer l'enfer que ses cauchemars lui faisaient vivre, nuit après nuit, et lorsqu'elle alla se coucher ce soir-là, elle pensait trouver un sommeil paisible.

Elle se glissa dans son lit, vêtue de sa robe de soie blanche, s'étendit et soupira.

L'émotion de la journée ne l'avait pas encore quittée...

Elle revit le regard embué de larmes qu'avait eu Merlin, lorsqu'Arthur l'avait enfin remercié..

Elle se réjouissait sincèrement que son ami soit enfin reconnu pour tous ses efforts. Qu'Arthur ait suffisamment mûri pour être prêt à lui montrer à quel point il tenait à lui aux yeux de tout le monde témoignait de l'homme qu'il était devenu ; et cet homme-là avait de la chance...

De la chance d'avoir Merlin à ses côtés chaque jour de sa vie, comme un roc sur lequel s'appuyer, de pouvoir compter sur son courage, de pouvoir se reposer dans sa lumière.

Morgane ferma les yeux, et elle se souvint de l'amour qu'elle avait ressenti dans l'étreinte du plus puissant magicien de tous les temps, lorsqu'il l'avait sauvée de l'emprise de son démon intérieur.

Elle avait toujours su que cet amour ne lui était pas réservé ; que l'amitié chaude et sincère que Merlin lui avait offerte était déjà un immense cadeau dont elle devait être reconnaissante ; et une part d'elle acceptait de n'être pas l'autre face de la pièce d'Emrys.

Mais l'autre... l'autre en concevait une immense tristesse.

Tristesse de ne pas avoir un compagnon comme Merlin pour partager son existence, tristesse de ne pouvoir trouver une épaule sur laquelle incliner sa tête le soir, lorsque venait l'heure d'affronter les ténèbres de ses cauchemars, tristesse de ne pas sentir une présence aimante à ses côtés dans son lit lorsqu'elle s'éveillait en pleine nuit, en proie à la terreur.

Tristesse de n'avoir pas d'âme sœur avec qui partager ses joies et ses peines, dont l'amour lui soit exclusivement réservé...

Elle avait beau savoir que ses devoirs ne lui laissaient pas le temps de rêver à l'amour, elle avait beau être certaine que le mariage n'était pas fait pour elle, parfois, elle aurait voulu être aimée avec ferveur, avec passion, parfois, savoir qu'elle ne le serait jamais lui faisait de la peine.

Futile, n'est-ce pas ?

Quand l'avenir que lui montraient ses visions s'avérait si noir...

Elle repensa à l'avenir terrible que lui avait montré Mordred. Ce voyage dans le futur l'avait faite trembler de tout son être, et, pour la première fois depuis des semaines, elle avait craint que le démon ne la submerge à nouveau... Mais elle l'avait tenu étroitement enchaîné, s'accrochant à la conviction que Merlin pouvait changer les choses, et c'était ce qu'il avait fait, en rétablissant la magie en plein cœur d'Albion. Comment croire qu'il pouvait être responsable d'un futur si désenchanté après tout ce qu'il avait accompli ces dernières semaines ? Parce qu'elle croyait en lui, elle réussissait à ne pas laisser ses visions la détruire.

Elle soupira, et se laissa lentement glisser vers le sommeil, l'espoir chevillé au cœur.

Elle dormit d'un sommeil sans rêves.

Jusqu'à la voix qui vint percer sa nuit, comme venue d'ailleurs...

-Morgane...

Elle s'éveilla au son de ce murmure qui ressemblait au souffle d'une brise, et resta un moment étendue sur son lit, les yeux fixés sur l'obscurité qui l'enveloppait, se demandant si ce murmure était réel, ou s'il s'agissait du fruit de son imagination.

-Morgane...

Elle devina une silhouette, assise au bord de son lit. Puis, un rayon de lune filtra par la fenêtre. La clarté scintillante qui s'invitait dans sa chambre éclaira le visage du jeune homme qui la regardait de ses yeux bleu pâle, mystérieux et indéchiffrables.

Son visage était blanc comme l'ivoire, et les boucles de ses cheveux noirs encadraient ses traits d'ange. Son armure semblait enveloppée par la douce lumière iridescente de la nuit, lui donnant un aspect fantastique, irréel.

-Mordred ? dit-elle, effrayée, en s'asseyant sur son lit. Que fais-tu ici ?

Il la regarda avec douceur, et sourit.

-J'avais besoin de te voir.

Elle sentit son cœur se serrer d'angoisse... Qui choisiras-tu de soutenir... Qu'attendait-il d'elle, une réponse ? Elle n'en avait aucune à lui donner... Sinon celle qu'elle lui avait déjà faite. Elle voulait que la magie soit libre...

Elle ne pouvait pas croire que Merlin, qui l'avait sauvée des ténèbres où elle agonisait, et qui avait changé les lois de Camelot, apporterait avec lui la mort de la magie...

Elle ne voulait pas se retourner contre l'ami qui avait cru en elle, ni contre l'homme qui l'avait ramenée à la vie sur un baiser.

-Je ne peux pas te donner ce que tu attends de moi, dit-elle, d'une voix blanche. Je ne peux pas choisir...

-Morgane... coupa-t-il, en secouant la tête.

Elle le regarda, et soudain, elle comprit, que quelque chose en lui avait changé. Comment ne l'avait-elle pas vu plus tôt ? Il n'était plus l'homme qui était venu la trouver, sûr de lui-même, et de ses plans, si froid, si calculateur, si méprisant... une brèche s'était ouverte en lui, et elle le rendait tout autre. Plus humain. Plus fragile. Différent.

-Les choses ont changé, dit-il, d'une voix altérée par l'émotion.

Elle se sentit absorbée par l'expression de son regard bleu, implorant.

-Ce qu'a fait Arthur...les a changées. L'avenir que je t'ai montré... Cet avenir-là n'est pas forcé d'arriver... n'est-ce pas ?

Elle sentit le soulagement éclater en elle en l'entendant prononcer ces mots.

-Non, dit-elle. Non, il n'est pas forcé d'arriver. C'est ce que l'on nous enseigne, quand nous apprenons à regarder vers le futur... Rien n'est jamais écrit d'avance... Rien n'est jamais certain...

Mordred chercha le regard de Morgane, avec espoir.

-J'ai vécu dans la haine et l'amertume pendant si longtemps, à cause de cette vision... Mais Arthur... Arthur m'a redonné l'espoir. Il est bon, Morgane. Et je veux croire en lui.... je veux croire... en sa capacité à bâtir un monde meilleur.

Elle se redressa, le cœur battant.

-Oh, Mordred... Comme je suis heureuse de t'entendre parler ainsi...

Il secoua la tête.

-J'ai vécu au milieu des chevaliers ; j'ai partagé leurs combats et leurs rires ; j'ai ressenti cette fraternité qui les liait ; j'ai honoré les principes de la Table Ronde... J'aimerais tant... faire partie de ce rêve, ma Dame. Pensez-vous... que je puisse...

-Oui, dit-elle, en lui prenant les mains.

Il secoua la tête.

-Il y a tant de ténèbres dans mon cœur, dit-il, d'une voix étouffée. Les choses que j'ai faites...

-... appartiennent au passé, dit Morgane, avec certitude.

-Mais peuvent-elles réellement rester enfouies dans le passé à jamais ? Ou serai-je condamné à rester mauvais...malgré mon désir d'être bon...

Elle fut bouleversée par l'expression de sa tourmente, qui lui évoquait ses heures les plus sombres, et, d'instinct, le prit dans ses bras, en s'exclamant :

-Nul n'est ni entièrement bon, ni entièrement mauvais, Mordred. Tu as le choix. Nous avons tous le choix.

Il la serra contre lui, s'accrochant à elle, de toutes ses forces.

-J'ai tellement envie d'y croire, souffla-t-il, éperdu. Pendant des années, je n'ai rêvé que de revanche. Je n'ai jamais imaginé que je pourrais avoir la moindre part de bonheur dans cette vie...J'éprouvais tant de colère, tant de désenchantement... Mais aujourd'hui, je me surprends à penser que peut-être... je pourrais y avoir droit ?

Il s'interrompit, coupé par l'émotion.

Et soudain, Morgane vit le magnifique chevalier qui sommeillait en lui, n'attendant que de s'éveiller... un jeune homme au cœur noble et apaisé, qui pourrait accomplir de grandes choses avec le don de sa magie et la pointe de son épée...

-J'ai vécu au milieu d'eux, j'ai ri avec eux, j'ai lutté à leurs côtés, j'ai cru en leurs rêves. Mais même dans mes moments mes plus sincères, je me sentais toujours différent, toujours en marge, toujours seul. Quelque chose me manquait pour pouvoir me sentir vraiment heureux, et j'ai fini par comprendre de quoi il s'agissait... tout à l'heure, quand j'ai quitté Camelot avant la grande fête, je l'ai fait parce que même si fêter la libération de la magie était important pour moi... la fêter sans toi m'était inconcevable. Je n'avais qu'une seule envie : te rejoindre... parce que...

Il plongea ses yeux dans les siens, plus profondément, plus intensément.

-Je ne conçois pas le bonheur sans toi, Morgane, dit-il, en la cherchant désespérément du regard. Depuis le jour où je t'ai vue pour la première fois, il n'y a eu de place dans mon cœur pour aucun autre visage que le tien. C'est en toi que se trouve à mes yeux toute la magie de ce monde... C'est en toi que se trouve mon salut et la paix de mon âme.

-Mordred... répondit-elle, bouleversée.

-Non... pas Mordred, dit-il, avec force, en secouant la tête. Je veux être celui que tu vois quand tu me regardes ainsi. Je veux être Solel pour toi... Je t'en prie, Morgane... ne me rejette pas.

Puis, il l'embrassa... Morgane sentit sa passion, sa ferveur et sa solitude à travers son baiser; mais elle sentit surtout ce nouvel espoir qui venait de naître en lui, et qui changeait tout son être...

Le sorcier au cœur sombre et glacé qui était venu la trouver pour lui demander de régner à ses côtés avait disparu... cédant la place à un jeune homme qui l'émouvait et la bouleversait par son désir d'y croire encore. Elle pouvait éprouver la sincérité de ses paroles, et son besoin désespéré de se tourner vers la lumière. Il faisait écho à un besoin qu'elle avait ressenti lorsqu'elle était perdue elle-même, dans les méandres des ténèbres et de la haine... Elle avait réussi à retrouver son chemin au milieu de l'obscurité, parce que Merlin avait été là pour elle... Pourrait-elle l'aider à son tour ?

-Ne me rejette pas... implora-t-il dans un souffle, avant de revenir vers elle.

Et là, dans ce baiser brûlant, elle sentit la force de son amour affamé. Les barrières qu'elle s'était fixées cédèrent. Elle sentit son âme fondre. Elle sentit sa magie rugir à la rencontre de celle de Solel. Elle sentit la magie de Solel l'envelopper et la rejoindre avec fougue. Elle eut envie de rire et de pleurer à la fois. Il était face à elle, son compagnon, son magicien, son chevalier, qui n'avait d'yeux que pour elle... tremblant de feveur à son contact, ses lèvres, douces et ardentes contre les siennes, répondant à ses vœux les plus secrets, venant combler la solitude de ses nuits.

Une deuxième fois, ils se séparèrent, les yeux rivés l'un à l'autre.

Puis il lui sourit, comme un enfant, et il étendit la main. Morgane regarda avec émerveillement ses longs doigts fuselés effleurer l'image de la lune qui brillait par la fenêtre entre deux nuages. Puis il saisit la lune, délicatement, la décrochant du ciel pour la faire rouler dans sa main par magie avec dextérité. Ce n'était qu'un tour, mais il l'exécutait avec tant de grâce, et surtout, avec tant d'innocence, qu'elle en fut conquise.

-Pour toi, Morgane, dit-il, en la lui offrant.

Elle prit la lune entre ses doigts, et la changea en un petit soleil flamboyant.

La brise pénétra par la fenêtre, apportant dans la chambre le parfum des cerisiers en fleur, et quand elle releva les yeux pour rencontrer le regard de Solel, elle comprit qu'elle ne pourrait pas ne pas l'aimer.

 

FIN

 


Vivenef  (02.07.2013 à 04:52)

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