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La belle Hermine de la forêt

Série : Merlin (2008)
Création : 26.05.2013 à 14h43
Auteur : macrale 
Statut : Terminée

« L’histoire se situe vers le début de la S4 Hermine est l’incarnation de la fée Viviane de la légende. Une amoureuse sur mesure pour notre sorcier en mal de contact humain et de quelques vacances. » macrale 

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L’histoire se situe vers le début de la saison 4 ! Hermine est l’incarnation de la fée Viviane de la légende. Une amoureuse sur mesure pour notre sorcier en mal de contact humain et de quelques vacances 
Il faut quand même qu’il fasse une rencontre d’une jeune fille qui lui survit^^ Elle efface un peu Freya qui n’a pas eu son grand rôle de Dame du lac. Juste pour la fic !

Disclaimer : Ceci est un modeste hommage à Marion Zimmer Bradley, dont la romance de ténébreuse a accompagné une partie de mon adolescence. Avec l’aide de qui d’autre que Merlin pour rendre un hommage à cette grande prêtresse de la légende arthurienne… J’emprunte donc un peu les personnages de la série qui appartiennent aux créateurs et à la BBC, pour remercier cette grande dame qui a su me faire rêver à d’autres horizons ! 
Intentions : La belle Hermine n’est pas un grand EV, il s’agit d’un début d’histoire que je n’ai malheureusement pas eu le temps de réaliser. Mais qui a touché Moucheron, comme celle-ci cherchait un personnage pour écrire la suite de son EV « Le fléau initiatique » ; elle m’a purement et simplement emprunté celle-ci. Donc je vous invite à rencontrer la belle Hermine qui reviendra dans les pages de Moucheron ^^

 

Chapitre1 :

 

Hermine était une étrange jeune fille qui vivait seule dans la forêt d’Ascétir.

Née dans une famille de télépathes discrets, avec des yeux verts et une chevelure rousse, elle était soupçonnée à juste titre par les villageois d’être une sorcière.

Elle était née avec les stigmates de son état, normalement elle aurait dû être éliminée à la naissance. Mais comme ses parents étaient eux même des sorciers cachés, ils n’avaient pu se résigner à le faire!

Ils avaient réussi à cacher ces stigmates une partie de son enfance. Mais elle avait fini par être découverte en échappant un jour à leur vigilance. C’était d’autant plus révoltant que dans ce village reculé, on imaginait encore que les yeux verts étaient ceux de sorcières ; si ces villageois avaient été plus érudits, ils auraient su que le grand Uther lui-même, grand instigateur de la Grande purge, avait le regard aussi vert que celui d’un chat ; ainsi que sa propre pupille !

Mais les vieilles légendes ont la vie dure dans les villages reculés du royaume et ainsi fut découverte Hermine parce qu’elle avait les stigmates de la sorcellerie : des yeux vert et des cheveux roux !

Un jour donc, elle échappa à la vigilance de ses parents pour aller jouer avec les enfants du village. Chose qu’elle n’avait jamais fait ! Malheureusement, le fils du seigneur local, imbu de son rang, n'apprécia pas du tout d’être jeté par terre par une petite fille !

Il lui arracha le foulard de ses cheveux et dévoila sa rousseur à tous… Ils se mirent tous en cœur à la traiter de vilaine sorcière. Hermine se tint droite comme un I et fixa largement ce jeune nobliau droit dans les yeux, puis partit se cacher !

Le soir même, la chasse aux sorcières avait commencé dans le hameau. Sa maman l’avait cachée dans la forêt. Elle suivit de loin les événements ; ses parents capturés et mis au bûcher !

Elle avait voulu les sauver alors que le feu prenait, elle s’était élancée vers le bûcher et avait tendu la main pour les arracher aux flammes ; mais ça n’avait pas marché. Son bras était brûlé et les villageois avançaient vers elle. La pauvre petite fille aux cheveux roux allait subir le même sort alors qu’elle sanglotait et était gravement blessée.

Un mécanisme défensif qu’elle ne connaissait pas se mit en route en elle… Le villageois le plus proche fut projeté en arrière. Les autres encore plus en colère avançaient de plus belle vers elle… Elle se leva et fixa ces gens de son regard vert, le tonnerre se fit entendre ; des éclairs l’encadraient et firent reculer les villageois qui s’affolèrent vraiment ! Elle se sauva définitivement dans la forêt et ne vécut plus jamais ailleurs.

 

**

Elle était devenue une belle jeune fille à la silhouette élancée et sportive, mais ignorante de la beauté qu’elle dégageait. Elle ne savait pas trop comment elle avait survécu. Elle ne se souvenait plus de son vrai nom ; juste du surnom que lui donnait sa maman car c’était une enfant vive qui échappait à leur vigilance.

Elle était méfiante envers les hommes et ne les fréquentait qu’en cas de besoin ultime ! Parfois, elle échangeait des peaux, des fois aussi elle volait ! Elle s’était procurée ainsi une épée et un arc à flèches, et au fil des années elle était devenue très bonne à leur maniement.

Élevée chez des télépathes*, c’était le principal pouvoir dont elle se servait ; des fois, lorsqu’elle était en colère, elle arrivait à manipuler les nuages et la pluie. Mais elle ne le faisait jamais consciemment car ce pouvoir trop puissant pour qu’elle sache le gérer avait un prix ! Les éclairs et leur énergie se retournaient contre elle ; et sa tête lui faisait fort mal. C’était comme si cette énergie la traversait de part en part. Élevée dans cette famille particulière qui avait su garder les souvenirs de l’Ancienne religion, elle savait qu’elle possédait des « donnas » ; mais pas lesquels car beaucoup ne se révèlent que plus tard après l’enfance. Elle pouvait par exemple mesurer qui était en possession de ses donnas et leur puissance.

Les druides la connaissaient, elle et ses étranges pouvoirs si peu communs ; ils savaient qu’elle était seule, et auraient voulu la guider. Mais Hermine n’avait pas voulu s’attacher à des gens qui risquaient de mourir ; elle avait assez souffert comme ça.

 

Donc, elle se servait surtout de sa télépathie pour explorer le cœur des hommes qu’elle connaissait si peu. Lorsqu’elle se rapprochait de villages ou de cités, elle lançait son esprit à leur recherche ; et bien souvent, ce qu’elle lisait dans le cœur des hommes ne lui donnait pas envie de retourner vivre dans une quelconque société. Seule peut-être lui manquait la compagnie des druides, car ils étaient fort proches d’elle ; mais c’était mieux que de s’attacher à des gens qui risquaient de périr dans d’atroces souffrances.

C’était donc une vraie sauvageonne, aussi sauvage que ses boucles rousses à jamais indisciplinées qui la couvraient du sommet de la tête au creux de ses reins !

Parfois, elle recueillait des chats pour se sentir moins seule. Les chats noirs comme elle étaient victimes de stigmates. La légende voulait que les sorcières se transforment en chats noirs. Tous les chatons noirs étaient donc éradiqués à la naissance ou abandonnés à leur sort dans la forêt !

Un jour, elle avait même réussit à guérir le Borgne ; un chaton qu’on avait torturé avant de l’abandonner à la mort. Elle avait peut-être les donnas de guérisseuse, elle ne savait pas trop comment elle s’y était prise. Le chat avait perdu un œil, et reconnaissant n’avait jamais quitté Hermine pour qui il aurait donné sa vie s'il l’avait fallu. Il l’aidait surtout à chasser, et à prévenir toute intrusion. Le Borgne était un excellent garde lorsqu’ils dormaient à la belle étoile. Elle ne le savait pas mais grâce au Borgne elle pouvait encore parler, car la parole demande un peu de pratique.

C’est comme ça que vivait les trois quart du temps cette étrange jeune fille solitaire au chat ; dans les bois, à la belle étoile. Parfois quand il faisait très froid ou qu’un danger menaçait, ils cherchaient un refuge inoccupé de préférence.

 

**

Cette année-là, la nuit de Samahaine, elle sentit le voile d’entre les deux mondes se déchirer. Elle sut que la folie des hommes les avait fait repartir dans une guerre dévastatrice. Elle se mit en route, suivie de son fidèle ami à la recherche d’un abri, car elle savait que ses donnas ne pourraient pas la protéger des esprits qu’allait libérer la déchirure du voile d’entre les morts et les vivants. Elle vit la Caielix en rêve qui se moqua d’elle en lui disant qu’elle ne pourrait pas échapper à son destin.

 

Elle ne savait pas si elle avait un destin, personne n’avait eu le temps de le lui révéler, et elle n’avait pas envie de se lier de quelque manière que ce soit à ces brutes qui occupaient les villes et les villages. Encore moins de les aider à quoi que ce soit !

 

**

Lancelot était fatigué, il conduisait Merlin vers Camelot pour que Gaius le sauve. Celui-ci s’était mis en travers du passage d’un dorochas pour sauver son roi. Contre toute attente, il avait survécu ; si on peut dire, car son état était vraiment critique. Lancelot n’avait pas le temps de prendre du repos, Merlin était mourant. Il était très inquiet pour son ami, il aurait voulu donner sa vie pour ne pas le voir ainsi.

Son état se dégradait, il tombait de plus en plus de son cheval ; Lancelot décida de s’arrêter un peu le long de la rivière pour boire et laisser son ami un peu se poser avant de devoir l’attacher au cheval. Il n’avait pas envie de l’attacher, mais il voulait le sauver coûte que coûte.

 

**

Hermine marchait depuis des jours, le seul rempart qu’elle avait trouvé pour se protéger des Dorochas était de les repousser avec du feu. La journée, elle cherchait suffisamment de bois pour faire durer le feu toute la nuit, et elle dormait un peu. Il était urgent de trouver un abri, elle avait peur.

Elle projeta son esprit à la recherche d’âmes bienveillantes pour elle, mais dans cette forêt peu d’hommes s’aventuraient.

Néanmoins elle capta deux esprits. Un chevalier au service des Pendragon qui conduisait quelqu’un vers Camelot. Un sorcier ?

Elle fut surprise, l’esprit de l’autre homme était tourmenté et elle n’osa pas trop s’en approcher dans un premier temps ; mais un chevalier au service du roi cruel qui protège un sorcier, ça c’était vraiment nouveau et étrange. Elle décida de s’en rapprocher pour essayer de comprendre l’incompréhensible.

Elle arriva à la lisière du bois, et les attendit, elle savait se déplacer sans un bruit, la longue amitié avec le Borgne lui avait appris bien des choses.

Elle vit arriver le couple étrange : un jeune homme bien amoché qui avait du mal à tenir sur son cheval ; et un chevalier au service de la famille royale bien fatigué. Elle ne put s’empêcher d’avoir peur devant les armoiries de cette cape. Rencontrer une personne qui aborde ces armoiries voulait dire la mort pour toute personne née avec la magie. Et pourtant à sa grande surprise, elle avait bien lu l’esprit de ce chevalier. Le jeune homme en mauvais état tomba de son cheval, et le chevalier s’arrêta pour le secourir, puis le remettre précautionneusement en selle avec des mots de réconfort. Il protégeait bien un sorcier.

Si elle ne l’avait pas vu de ses yeux, elle ne l’aurait pas cru.

Elle sentait déjà d’où elle était que ce jeune homme avait des donnas puissantes en lui. Elle n’avait d’ailleurs jamais rien rencontré de comparable. Intriguée, elle voulut pousser l’investigation vers ce jeune homme, visiblement télépathe, son état grave l’empêchait de barricader ses pensées.

Ses pensées, mon Dieu, comment était-ce possible ? Lorsqu’on était traversé par un dorochas, ce qui tuait était leurs pensées. Les Dorochas étaient des esprits qui n’avaient pas trouvé le chemin vers le repos, et leurs pensées corrompues par leur état n’étaient plus que souffrances. Il y a très longtemps, on les avait dirigées vers le monde derrière le voile pour qu’ils ne fassent plus de mal. Ces esprits torturés étaient attirés par la joie de vivre des âmes des vivants, une envie irrépressible de retrouver la vie, plutôt que le bon chemin. Mais leurs tourments étaient si forts que dès qu’ils s’approchaient d’un vivant, ils leur communiquaient toute l’horreur de leurs pensées d’âmes perdues.

Les vivants qu’ils soient télépathes ou non était frappés par la tristesse de leur tourments, et ça les tuait. Hermine ne se souvenait plus du début de l’histoire, ni pourquoi des âmes se perdaient dans de tels tourments. Elle savait juste que leur désespoir tuait.

Le jeune homme avait visiblement survécu au baiser de Dorchas, c’était impossible… Elle essaya de contacter son esprit ; mais il était perdu dans un violant feed-back de désespoir. C’était comme une boucle sans fin de pensées qui revenaient sans cesse assaillir son âme de tristesse, de froid, de mort… Il avait survécu, mais à quel prix, celui de revivre sans cesse la violence de la rencontre avec l’esprit maudit. Il devait être un sorcier très puissant pour survivre à une telle horreur. Et pourtant il était habillé comme un simple serviteur.

Elle décida de les suivre pour en savoir plus, trop intriguée pour continuer sa quête d’un abri.

Elle suivait l’esprit du chevalier, elle n’osait pas trop se rapprocher de celui du sorcier, la boucle du feed-back du Dorochas dans laquelle il était pris aurait pu la tuer elle comme si elle avait été elle-même traversée par l’esprit ! Barricader son esprit aux pensées du sorcier était difficile pour elle, tellement suintaient de son esprit sans contrôle les horreurs transmises par le Dorochas. Survivre aux pensées d’un mort était peut-être un exploit, mais une souffrance inimaginable que s’infligeait ce sorcier qui refusait de mourir.

 

*Hermine comme Merlin possède plusieurs pouvoirs.

L’expression « les donnas » est emprunté au cycle de ténébreuse, certaine personnes y ont des pouvoir psys qu’il appelle le « laran », et les « donnas » désigne ces différent type de pouvoirs : télépathie, empathie, télékinésie, ect. 


macrale  (26.05.2013 à 14:46)

Chapitre 2

 

Le chevalier s’appelait Lancelot, directement attaché à Arthur, le fils du roi maudit.
Le sorcier était son ami et Lancelot n’avait cure de sa nature, car il avait une parfaite confiance en lui. Il se démenait car il n’imaginait pas un monde sans lui. Il était bien un serviteur, le serviteur du roi Pendragon ?

Hermine dut s’arrêter sous le coup de sa grande surprise pour reprendre son souffle. Un puissant sorcier attaché au service du roi de Camelot, celui-là même qui bannissait la magie ?
Qui était-ce ? Que faisait-il au service de ce roi ? Impossible dans son état d’explorer son esprit sous peine de subir elle-même le baiser du Dorochas.

Elle reprit son souffle et les suivit vers la rivière.
Elle gardait bien son esprit en elle et se barricadait de tout ce qui transpirait du sorcier. Le borgne n’était pas à l’aise mais suivait.
Elle fut touchée par la patience du chevalier, qui lui-même épuisé vint encore ramasser le sorcier après une nouvelle chute de cheval. Elle entendit qu’il l’appelait Merlin lorsqu’il lui demanda de tenir bon. S’il avait su ce qu’il endurait, il tuerait probablement son ami de ses propres mains ? Pour lui épargner ses souffrances. Les vrais amis font ça parfois.

Il s’arrêta pour boire après avoir porté son ami le plus délicatement possible et le coucher sur la berge. Est-ce qu’il allait mettre fins à ses souffrances ? Non, pourtant le chevalier sans donna ne pouvait pas savoir.
Il était épuisé, leur voyage avait dû être long !

Elle dut encore alors s’accrocher à un arbre pour ne pas tomber. Des villas sortaient de l’eau pour aider ces hommes. Si les esprits des eaux aidaient ces hommes, alors leurs existences étaient d’une importance cruciale. Une puissante destinée pour deux hommes attachés à la maison maudite.

Tous ce qu’elle avait toujours pensé savoir s’écroulait devant ces deux hommes énigmatiques.
Les villas soignèrent le sorcier appelé Merlin, et les entourèrent de leur protection. Elle était fatiguée aussi, elle s’approcha un peu plus pour bénéficier aussi de cette protection. Elle entendit «chut » dans son dos, elle se retourna et vit une petite goutte d’eau suspendue en l’air, avec une villa en son sein qui la fixait et qui crut-elle voir lui fit un clin d’œil. Elle sourit et décida de se reposer aussi, une nuit entière protégée des Dorochas, quel luxe ; le borgne dormait déjà.



***

 

Merlin se leva tôt, il décida de laisser Lancelot se reposer encore un peu, et de pêcher pour avoir de quoi déjeuner et partir vite rejoindre Arthur. Il s’était réveillé soulagé de ne plus être pris par l’horrible boucle des pensées morbides du Dorochas, sans les Villas il n’aurait probablement pas pu tenir encore fort longtemps. Il frissonna, il serait mort et Arthur serait parti rejoindre la Caelix seul. Et Albion n’aurait jamais vu le jour.

Il savait que ce n’était qu’une trêve et qu’il allait se sacrifier pour sauver Arthur, il devait s’accrocher à l’avènement d’Albion pour trouver le courage de ce qu’il allait revivre ; son âme à jamais perdue dans la tourmente des Dorachas. Il essaya d’y penser le moins possible. Son esprit de nouveau au calme, il s’attela à l’activité de tailler un bout de bois pour pêcher !

Pêcher n’était pas un nécessité, mais il voulait savourer un peu le calme de se retrouver seul dans sa tête.
Ne pas penser juste un moment…
C’est là qu’il ressentit sa présence. Il était épié, visiblement une puissante sorcière, il n’en avait jamais rencontré d’autre que Morgane ou Nimueh. Le contact de celles-ci lui hérissait tous les poils du corps ; mais ici le contact était doux et différent.

Il décida de faire confiance à son impression, la sorcière était curieuse mais pas dangereuse. Après tout, il lui fallait penser à autre chose en attendant que Lancelot se réveille.

La nature de la douceur de ce contact le surprit alors qu’il savait que demain il irait droit vers la mort !

Hermine fut surprise en reprenant son investigation de trouver le jeune sorcier en parfaite santé, les villas étaient vraiment de puissants esprits. Finalement même en bonne santé, il ne savait pas barricader son esprit, il ne devait pas avoir beaucoup fréquenté ses semblables.

L’énigme continuait, il ne pensait qu’à sauver son roi, et se rejeter dans la tourmente des Dorachas alors qu’il y avait survécu. Tout ça pour un roi qui bannissait la magie, elle était vraiment perdue. Elle le voyait sous un jour nouveau, son esprit était calme et paisible, un homme paisible et bon, elle n’en avait pas rencontré beaucoup. Emrys, tiens il ne s’appelait donc pas Merlin ?
Elle ressentait la puissance de ses donnas, un sorcier comme lui, elle n’en avait jamais rencontré, elle comprenait que les villas lui soient venus en aide, il devait avoir une destinée hors du commun !

Le borgne s’avança vers Merlin pour aller se frotter dans ses jambes en ronronnant, à la grande surprise de celui-ci et d’Hermine qui savait le chat profondément méfiant. Merlin sourit et se baissa pour caresser l’animal, et dit, «Ton amie me fait penser à une autre femme au chat.»

Mais pourquoi mourir demain ? Elle n’y tint plus…

Hermine l’interrogea directement dans son esprit : «Pourquoi lutter pour survivre à une telle horreur pour y retourner demain ? Ça n’a pas de sens, personne n’a jamais survécu au baiser du Dorochas !»
Il répondit tout haut :
«Quoi ? Franchement je comprends qu’on ne survive pas à ça.» Il en frissonna.

« Mais je n’ai pas le choix, c’est ma destinée, je dois sauver Arthur.»

Elle toujours dans sa tête : « Mais il tue les gens comme nous ? »

Merlin toujours tout haut : «Tu ne peux pas te montrer s’il te plaît, je ne suis pas habitué à ce mode de langage, cela me met mal à l’aise.»

Elle toujours sur le même mode de langage : «Tu n’as vraiment pas rencontré d’autres comme nous? Tu ne sais pas te servir de ce langage ? Pourtant tu l’as ? »

Merlin secoua la tête en souriant bêtement : «Non je n’en ai pas souvent rencontré, je préfère parler.»
Il n’osait pas lui dire que le contact de son esprit semblait avoir un tout autre impact sur lui. Oui malgré ses amis il se sentait seul, et la douceur du contact de l’esprit de la sorcière éveillait quelque chose en lui qui le surprit alors qu’il s’apprêtait à partir vers une fin certaine.

Hermine fut surprise aussi de la réaction du jeune homme et de ce que cela risquait d’éveiller en elle, alors que les choses de cœur étaient si loin d’elle. Elle le regarda autrement, elle l’avait trouvé quelconque avec ses grandes oreilles toutes décollées et sa tenue dépenaillée, mais c’est vrai que son sourire illuminait son visage. Elle eut le souffle coupé de sa propre réaction.

Elle dit tout haut : «Alors apprend à barricader tes pensées si tu veux utiliser la voix, parce que là, je sais exactement à quoi tu penses.»

Merlin ne put rien faire d’autre que de rougir et rire.

Il reprit son calme et se leva en secouant les copeaux de ses vêtements, et regarda vers où il pensait qu’elle devait se trouver : «Ce n’est pas juste tu sais tout de moi, et moi je ne te vois même pas.»

Hermine prit son courage à deux mains, et décida de se montrer pour démontrer sa bonne foi.

Merlin s’attendait encore moins à ça ; il eut le souffle coupé devant l’apparition. Elle était la plus belle chose qu’il eut jamais vue, sa peau au grain fin était blanche comme du lait, son regard encore plus vert que celui du chat… Ses vêtements masculins n’arrivaient pas à cacher ses formes douces et pourtant fermes… Il ne put s’empêcher de rougir encore devant sa propre réaction, et promena ses yeux ailleurs afin de détourner ses pensées qui s’emballaient vers quelque chose qu’il pensait perdu à jamais avec Freya.

Il regarda ses boucles rousses épaisses et qui tombaient sans fin en accrochant la lumière de mille feux.

Hermine, sentant son regard et sa réaction un peu désarmante car complètement étrangère au sentiment qu’elle pouvait provoquer chez la gente masculine, pensa confusément que ses cheveux le dérangeaient et elle commença le geste issu d’une longue habitude pour les couvrir.

Merlin leva la main : «Non s’il te plaît laisse tes cheveux, c’est la plus belle chose que j’ai vue depuis longtemps !"
Le geste d’Hermine fut stoppé net dans l’incompréhension, puis petit à petit consciente de sa confusion, c’est elle qui se mit à rougir.

Merlin : «Tu ne sais vraiment pas à quel point tu es une jolie personne, alors c’est réel?

Elle : Je croyais que tu voulais parler tout haut ? Et te voilà en train d’explorer mon esprit !

Merlin : Je m’excuse, je ne maîtrise vraiment pas ce pouvoir-là. »
Il rit encore.
Elle le regarda perplexe, il souriait encore de cette manière qui lui était si étrangère… Elle n’osa pas toucher son esprit, elle attendit !

Merlin : «Tu sais que tu es vraiment un cadeau ? Je vais mourir demain, et tu apparais pour me rappeler à quel point la vie peut être douce.»


choup37  (02.06.2013 à 16:19)

Chapitre 3

 

Elle se rappela de ses intentions subitement : « Pourquoi ? »

Merlin ne put quand même pas empêcher ses yeux d’explorer le corps de cette fille, sur cette belle apparition, brusquement, il tomba sur l’horrible cicatrice qui couvrait son bras ; et son esprit rentra en contact avec elle, malgré lui. Par empathie, il vit la petite fille qui voulait sauver sa maman, il vit la petite fille ressentir la douleur de sa maman sans se soucier que son bras brûla ; il vit les villageois venir sur elle…

Il frissonnait et pleura : «Je dois sauver Arthur pour que personne ne vive plus jamais ça ! »

Hermine était touchée par l’échange soudain, même si elle ne comprit pas comment sauver Arthur empêcherait ça : «Tu fais bien de parler tout haut, tu as vraiment de grands pouvoirs, ces souvenirs je les avais barricadés ; même pour moi-même. »
Elle aussi était au bord des larmes, ce sorcier était vraiment étonnant à tous points de vue. Voilà qu’il pleurait sur elle alors qu’il allait à la mort demain !

Leur esprit étaient toujours liés, Merlin fit deux enjambée et il fut près d’elle, il lui frôla les cicatrices du bras : « Plus jamais ça ! » Il pleura de plus belle.

Hermine étonnée de la tournure des choses : « Et Arthur peut arrêter ça ? Un Pendragon ? »

Merlin gardait les yeux baissés sur son bras, plus distant dans son esprit, comme si on l’avait surpris à trahir Arthur, peut-être qu’il ne pouvait pas faire confiance à Hermine, d’où débarquait-elle ?

Hermine : « Tu es vraiment ami de ce… Roi ? »

Elle fit ce qu’elle n’avait plus jamais fait depuis la mort de ses parents, elle ouvrit totalement son esprit. En même temps, sa main toucha une larme sur la joue de Merlin.
«Qui es-tu vraiment Emrys-Merlin ? »

Merlin se laissa surprendre par la marque de tendresse sur sa joue, l’invitation était trop forte, son esprit s’ouvra aussi ; pour la première fois de sa vie. Jamais il ne n'aurait cru qu’une telle chose fut possible.
Instantanément il sut tout d’elle et elle de même !
Leur âmes solitaires se mêlèrent, leurs pensées s’entrelacèrent, plus aucune méfiance l’un envers l’autre, c’était impossible de se mentir comme ça !

Hermine sut tout sur le grand roi qui allait réunir l’Albion légendaire, elle sut tout de l’émoi qu’elle provoquait chez lui, elle sut tout de Freya aussi. Elle sut qu’il aurait voulu qu’elle ne vive pas la perte qu’il avait connu mais qu’il ne pouvait malheureusement pas la protéger de cela. Car il sut que ses sentiments étaient largement partagés. Hermine sut qu’elle partageait l’émoi de Merlin. Elle sut qu’il connaissait son nom qu’elle avait oublié. Il prononça son nom secret dans son esprit pour le graver dans sa mémoire, avec une tendresse infinie qui l’a fit frissonner.

Merlin dit tout haut : « C’est un plus joli nom que cadeau ! » et son sourire refît surface !

Hermine répondit tout haut aussi : «En vrai on m’appelle Hermine, c’est comme ça que ma…

Merlin : Je sais, je comprends mieux que les paroles sont inutiles, je sais… »

Il remercia Hermine, ou la vie, il ne savait trop, de lui offrir ça alors qu’il était au bord de la mort, ou plus exactement entre deux morts. La vie est étonnante, et se rappelle à vous-même à la limite de celle-ci !

Elle pleurait, il pleurait on ne savait plus qui pleurait ; les mains de Merlin remontaient le long de ses bras dans une caresse qu’il ressentit lui-même… Elles arrivèrent sur les joues d’Hermine… Leurs visages se rapprochèrent et leurs souffles se mêlèrent… Il répéta son nom secret pour lui-même et pour elle dans leurs têtes.

Leurs fronts se touchèrent, leurs mains sur leurs joues respectives, ils restèrent comme ça un moment, une éternité. Elle criait au plus profond d’elle-même : «Je ne veux pas que tu meures, c’est un Pendragon ! »

Il lui montra un monde merveilleux où les siens étaient enfin respectés, où la magie retrouvait sa juste place parmi les hommes : Albion, avec à sa tête un grand roi qui traitait tout homme d’égal à égal : Arthur, dont seul le prénom serrait retenu.
Elle sut que c’était la voie la plus raisonnable et juste à prendre ; mais un monde aussi sans Merlin-Emrys. Elle pleura intérieurement aussi.
« Ne pleure pas ma douce, car tu es mon cadeau. Tu me montres que je choisis la bonne voie, tu remplis ma vie ; je peux partir serein. »
Il lui caressait les joues et ressentit l’émoi que cela provoquait chez elle comme si quelqu’un lui prodiguait à lui ce geste de tendresse. Ainsi, c’était donc ça aimer quelqu’un comme lui, un retour sans fin d’amour et de peines. Il aima la vie, bien que la sienne fût courte et bouleversée. Il aima cette apparition, il aima ce moment volé.

Hermine accepta le fait qu’il choisit son sort, pour construire ce monde. Elle accepta sa prochaine disparition pour Albion, elle accepta de n’avoir que ce bref moment à partager avec lui, car elle n’aurait pu jamais le rencontrer.

Leurs esprits étaient intimement liés, inconscients de ce qui les entourent, juste vivre ce moment intense de bonheur. Leurs corps se rapprochèrent sensiblement… Le choc ressenti par l’un et l’autre du contact de la poitrine de l’autre. Quoi était à qui n’avait plus d’importance, que les sensations passant d’un esprit à l’autre. En fait, il ne formait plus qu’un esprit dans deux corps. Était-ce possible de ressentir ça ? Se dit Merlin quelque part au fond d’où il restait une part de Merlin.
Elle lui répondit :
«Tu as donc été si seul ? Plus seul que moi encore qui vis recluse au fond de la forêt, de n’avoir jamais connu des esprits qui se mêlent ?
-Toute ma vie j’ai été seul ; demain je meurs, mais aujourd’hui tu es là et je n’avais pas idée qu’une telle chose puisse exister. »
Elle lui sourit intérieurement, ce qui réchauffa leur âmes à tous les deux profondément; le sourire intérieur qu’il lui rendit alors même qu’il en ignorait l’existence. Les pensées d’Hermine s’enroulèrent autour de l’esprit de Merlin comme si elle l’avait pris dans ses bras alors qu’ils étaient déjà dans les bras l’un de l’autre : «C’est magique, tu es peut-être le plus grand sorcier qui ait foulé ce monde et tu ignores cette magie-là… »
Il répondit à son étreinte intérieure ; et leurs bouches se touchèrent physiquement, déclenchant des émotions et des sensations qui n’appartenaient plus vraiment ni à l’un ni à l’autre et passaient sans cesse d’un à l’autre, les mots eux-même disparurent car ils n'avaient plus de sens.
Ce baisé volé leur parut durer une éternité.

Lentement mais sûrement, leurs corps se séparèrent et leurs esprits réintégrèrent ceux-ci. Ils restaient encore proches pour essayer de garder encore un peu de magie de ce doux moment passé.

Lancelot se remua dans son sommeil, le borgne miaulait son mécontentement à leurs pieds. Leurs esprits dans leur corps respectif, le monde qui les entourait se rappelèrent à eux ; et ils en rirent.

Lentement encore, leurs corps s’éloignèrent l’un de l’autre pour reprendre une vie qu’ils n’auraient plus jamais pareille !

Merlin voulut lui dire à quel point il était désolé de l’abandonner comme ça ; elle le fit taire en glissant sa main sur sa bouche : « Va sauver ton monde, sauve Albion pour que d’autres que nous puissent vivre ça sans que cela ne leur soit enlevé. »

Merlin la regarda émerveillé, une jeune sorcière puissante et juste. Ses larmes coulèrent encore le long de ses joues. Il entendit au loin le tonnerre gronder. Surpris, il constata que cela venait d’Hermine.

Elle : « Je ne le fais pas exprès, sans doute que je suis triste aussi ! »
Elle lui sourit. Merlin grava ce sourire dans sa mémoire, si belle si puissante et si fragile à la fois ; comment allait-il la quitter ?

Elle : «Quitte-moi, ton roi t’attend. »
Elle sourit de plus belle.

Lui : « J’ai été seul toute ma vie.

Elle : Plus maintenant, tu ne seras plus jamais seul. »

Leurs mains se séparèrent lentement et elle repartit dans la forêt et disparut.

Merlin ferma les yeux pour revoir son visage au trait si fins et si réguliers, il prononça intérieurement son nom secret plusieurs fois ; et une douce caresse lui répondit : Emrys ; Emrys… En s’éloignant doucement.
Au loin l’orage qui grondait s’éloignait aussi… Lui pouvait commander à l’air et ses courants, mais elle, elle commandait l’énergie des éclairs ; c’était vraiment une femme étonnante.

Il l’entendit lui répondre : « Ce sont les donnas Emrys, tu es porteur de bien de donnas ; je n’en ai jamais vu autant dans une seule personne, et toi tu t’étonnes d’un pouvoir d’une petite fille perdue en forêt, que personne ne peut maîtriser ? »
Son rire cristallin emplit la tête de Merlin, ce qui le fit frissonner encore un peu de plaisir : « Les donnas, c’est un joli nom, bien plus beau que pouvoirs. »

Il essaya encore de garder un peu le contact avec : « J’aurais pu tellement apprendre avec toi à mes côtés… »
Elle lui répondit mais son esprit s’éloignait : « Ne regrette rien Merlin-Emrys car déjà nous nous connaissons et je serai à tes côtés jusqu'à ton dernier souffle ! »

Merlin baissa la tête car la perte le plongeait dans la tristesse. Il entendit très lointainement : « Tu ne me perdras jamais, tes poissons ne t’attendront pas, le soleil est bien haut maintenant. »

Il rit pour lui-même en espérant un peu encore la joindre, et partit à la pêche !


**
Hermine barricada son esprit fermement car elle sut que s'il ressentait la tristesse que sa perte engendrait en elle, il perdrait sa détermination à mourir pour Albion. Elle s’éloigna le plus loin possible pour se laisser aller au chagrin !

Contre toute attente le chagrin ne vint pas, elle eut une vision ; une donna qui lui venait de sa maman et la surprenait parfois !
Le jeune homme n’allait pas mourir demain, il se trompait. Il se trompait sur bien des choses d’ailleurs ; mais elle devait le laisser essayer. Elle sut qu’un jour ils allaient se retrouver et ne se sépareraient plus jamais. La vision était imprécise et étrange, ce n’était pas vraiment comme ça qu’elle aurait voulu le retrouver. Mais ils ne pouvaient que se retrouver et ce à jamais.



Fin


choup37  (09.06.2013 à 15:04)

 

                                    L’homme qui n’arrivait pas à mourir.

 

OS avant l'EV de Moucheron.

 

Tu ne dois pas en vouloir à ton père de nous avoir laissés ici, les autres villageois ne comprennent pas qu’il ne vieillisse pas. Ça leur fait peur, il a dû nous laisser pour nous sauver. Petite j’ai connu les bûchers, je sais qu’ils peuvent revenir lorsque les gens ont peur.
Il a dû nous laisser à contrecœur, pour que nous puisons vivre, tu dois comprendre ça ; il nous aime. Il nous a toujours aimés.

On ne sait pas pourquoi l’âge n’a pas de prise sur lui, quelque chose le rattache à ce monde. On ne sait pas ce que c’est. Arthur est mort il y a bien longtemps, mais qui sait ?
Je veux que tu m’écoutes jusqu’au bout et que tu racontes tout ça à ta sœur et ton frère. Je sais que la vie quitte mon corps ; plus aucune médecine n’y peut rien.
Ton père nous a aimés plus que tout au monde, mais quelque chose en lui, lui échappe à jamais. Quelque chose d’impérieux qui n’a rien à voir avec vous mes enfants.

Il y a bien longtemps, je vivais seule dans la forêt, là où la folie des hommes m’avait jetée. J’ai rencontré un homme, il était très malade, mais de puissants esprits l’ont soigné. Je n’ai plus jamais rencontré de si puissant esprits. J’ai compris qu’il avait une grande destinée qui lui échappait. Pourtant si je l’avais laissé faire, il aurait tout abandonné pour moi. Sa destinée, son roi. Je l’ai laissé partir.
Je savais que j’allais le revoir, même si lui pensait mourir à la guerre. Je savais que j’allais retrouver un homme diminué, et non le grand sorcier qu’il pensait devenir.
Sa destinée qui le rattache à la vie, l’avait broyé. Son roi et meilleur ami était mort, ce monde auquel il avait tant rêvé n’était pas venu. Il avait certes éliminé la sorcière Morgane, mais elle était encore pour lui la petite sœur qu’il avait perdue, et la tuer avait tué une part de lui-même.

Il pensait avoir échoué et avait décidé de quitter ce monde.
C’était sans compter sur le fait que nos esprits s’étaient liés lors de notre rencontre. J’ai ressenti sa douleur et remué ciel et terre pour le retrouver là où il s’était caché.
J’ai suivi sa trace, partout où j’allais, les gens parlaient d’un puissant roi accompagné d’un grand sorcier qui avait ramené la paix. Enfin, les gens comme nous pouvaient vivre au grand jour. La reine poursuivait l’œuvre de son feu mari.
Rien de ce que racontaient les gens ne ressemblait à ce que je ressentais, je savais qu’il fuyait sous la honte de l’échec. La douleur de la perte l’empêchait de voir ce monde qu’il avait tellement voulu, prendre petit à petit forme. Si parfois il prenait les traits du grand Emrys pour aider des personnes dans le besoin, la plupart du temps il était invisible aux yeux de tous.

Un jour j’ai ressenti un appel, je suis allée trouver la personne qui m’appelait. Enfin je pensais qu’il s’agissait d’une personne. Dans une clairière d’une forêt perdue, j’ai rencontré Kilgharah. Oui mon fils, le grand dragon rouge. En fait je n’ai pas trouvé qu’il était si rouge (elle rit). Il était mourant le pauvre, ce n’était plus qu’une carcasse, les vautours attendait sa fin. Je me suis approché de lui, et il m’a expliqué que le grand Emrys n’en avait pas fini de ce monde. Tout le monde l’avait cherché, Gaïus, la reine, les druides, lui-même… Il s’était caché, à cause de la honte. Mais maintenant j’avais un rôle à jouer, seul moi et mon pouvoir singulier pouvions le sauver de lui-même. Car sa destinée n’était pas terminée. Je n’en sus pas plus sur la destinée de ton père, je sus juste où le chercher.
Il était retourné dans la grotte aux cristaux pour se laisser mourir. 

Ainsi donc je partis retrouver cette grotte oubliée de tous, sauf d’un vieux sage mourant.
Lorsque je suis arrivée à la grotte, j’ai compris avec horreur que Merlin s’était emmuré vivant. Je ne ressentais plus rien de son esprit, je le pensais mort. 
Alors que j’essayais de dégager à main nues l’éboulis devant l’entrée de la grotte, l’orage gronda autour de moi. Cette donnas que je n’ai jamais maîtrisée me jouait des tours lorsque mes émotions me dépassaient. L’énergie de l’éclair m’entourait de toute part. Ce pouvoir particulier faisait que l’énergie de l’orage me traversait de part en part ; je ne ressentais plus ma tête tellement j’avais mal. Mais la douleur n’était rien en comparé de ce que j’éprouvais ; j’étais arrivée trop tard, Merlin était mort. J’étais en colère qu’il me quitte ainsi, plus la colère me consumait, plus l’énergie de la tempête m’échappait.
Brusquement la foudre me traversa, et ressortit par ma main qui essayait de dégager une pierre énorme. Cela provoqua une déflagration qui dégagea l’entrée de la grotte. Mais la douleur que je ressentis me perdit.

A partir de là je n’eus plus conscience, ton père m’expliqua la suite. Couché au fond des grottes environné de cristaux, il entendit une explosion et en ressentis le choc. Il reprit conscience, étonné d’être toujours en vie. Il rouspéta en demandant qu’on le laisse tranquille, qu’il avait fait son temps. Finalement il ouvrit les yeux et vit les cristaux. D’abord sa vision fut confuse, il revit la mort d’Arthur, celle de Morgane, il hurla de douleur. Mais les cristaux qui sont le dépositaire de la magie n’en firent qu’à leur tête et lui montrèrent une pauvre sorcière à l’entrée d’une grotte, qui ne maîtrise pas son pouvoir. Ce pouvoir me consumait, l’orage que ma colère avait déclenché était devenu ingérable. Il vit donc sans d’abord comprendre, l’image d’une silhouette féminine consumée par l’énergie de terribles éclairs. Le visage entouré de cheveux roux, il se souvint de moi : « Mon cadeaux, ma belle Hermine, que t’arrive-t-il ? » 
Enfin depuis des semaines, des mois, il eut à penser à quelqu’un d’autre qu’à lui et son échec, sa perte et sa douleur. Contre toute attente, il se releva, et vint me rejoindre. La foudre et les éclairs le traversaient aussi, mais il restait debout, rien ne semblait atteindre sa détermination de me rejoindre. 
« Ma belle Hermine, vais-je pouvoir t’aider avec ton pouvoir que personne ne sait contenir ? Quelle vilaine chose que de naître ainsi. »

 

Les cristaux qui avaient déjà aidé Merlin se mirent à briller de toute part. Il se rapprocha de moi sans brûler, alors que toute chose à plusieurs mètres de moi brûlait. Les éclairs sortaient de moi, de partout et mes yeux étaient vides je n’étais plus dans ce corps la douleur était trop vive. Je partais rejoindre mes parents, je me voyais de haut, environnée d’une tempête surnaturelle, avec ce jeune homme qui avançait dans les flammes sans brûler. C’était vraiment étrange, puis je ressentis sa douce caresse sur ma joue, je voulus réintégrer de nouveau ce corps pour ressentir encore le doux contact de Merlin, mais la douleur était trop forte et mon corps hurla.
Merlin ferma les yeux, saisit mon visage électrifié dans ses mains et prononça tout bas une formule inconnue. Quelque chose se passa dans ma tête, comme un robinet qu’on ferme. Merlin hurla, toute la violence de la tempête surnaturelle passait en lui. Il s’écroula et je repris vie. Je hurlai de plus belle en le rattrapant, le croyant de nouveau mort.
Effondrée sur lui, je n’avais pas vu que les cristaux continuaient de briller. Il y eut une lumière vive, puis plus rien, c’est comme si les cristaux avaient été animés d’une vie propre et puis étaient morts. Toute leur énergie était passée en lui pour le sauver, et la tempête s’était arrêtée. Je pleurais sur lui, mes larmes inondaient son visage, je ne ressentais que du chagrin, puis soudain sa main s’anima et toucha ma joue mouillée. J’ouvris les yeux surprise, devant ses yeux ouverts, son visage s’anima d’un sourire inattendu : « Tu es mon cadeau ».
Et il referma les yeux pour s’assoupir d’un sommeil réparateur. Je me retrouvais en moi-même avec quelque chose de changé, plus jamais je n’eus de prise sur l’énergie des éclairs. J’avais retrouvé mon grand dadet avec ses grandes oreilles décollées, ses cheveux en bataille et sa tenue dépenaillée ; et je le tins fort dans mes bras. Plus jamais je ne le laisserais partir, plus jamais… Enfin le pensais-je à ce moment-là quand nous n’étions encore que deux.

 

Nous avons eu des années heureuses, accueillis dans le village de ta grand-mère. Nous avons vu la paix s’instaurer, et la légende de la Table ronde et du grand roi prendre forme, alors que nous vivions des jours heureux rien que pour nous. Merlin put faire le deuil de son ami perdu. Nous avons donné à Hunith la joie d’être grand-mère. Mes amours, vous m’avez fait la joie de venir au monde. Votre père vous aime plus que tout, plus que moi-même.
Mais quelque chose qui nous échappe est venu ternir ce bonheur. Vous grandissiez, votre grand-mère partie, je devenais à mon tour une vieille femme, mais Merlin n’a jamais vieilli. Il reste à jamais ce jeune homme émacié. Certains villageois ne l’ont pas compris et ont pris peur. Des rumeurs ont couru au-delà du village, et la folie des hommes est revenue. Merlin a dû vous laisser en pleurant toutes les larmes de son corps, et j’ai dû de nouveau le laisser partir, parce que je devais m’occuper de vous. Là je savais que je ne le reverrai jamais de mon vivant. Je le ressens au plus profond de mon être, il ne m’a pas tout à fait quitté, il va m’accompagner pour mon dernier voyage. Il sait que je meurs, il vous aime, il est quelque part et pleure sur sa famille perdue. On ne sait pas ce qui fait ça, la puissance de sa magie, son destin qui n’est pas terminé, la puissance des cristaux passé en lui ?

S’il vous plaît mes enfants soyez indulgents avec votre père, il a besoin de vous pour ne pas perdre contact avec son humanité. Quoique soit cette chose qui l’empêche de mourir, il est humain et vous aime plus que tout. Il ne vous a jamais abandonné, il vous a sauvé la vie.

Maintenant je suis fatiguée, j’aimerais me reposer, promet-moi de raconter ça à ta sœur et ton frère.

Les vieux yeux fatigués et remplis de cataractes d’Hermine se fermèrent pour la dernière fois. Quelque part, elle entendit Merlin prononcer son nom secret, il lui dit qu’il l’aimait. Hermine sourit avant de rejoindre son dernier sommeil. Elle dit à Merlin que où qu’elle soit, elle l’attendrait le temps qu’il faudrait, et mourut paisiblement.

 

Fin.


macrale  (17.06.2013 à 11:36)

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