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Une nouvelle ère 2.0: Merlin en quête d’humanité.

Série : Merlin (2008)
Création : 11.11.2014 à 12h10
Auteur : macrale 
Statut : Terminée

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Ni moi ni Moucheron n’avons la prétention de « guérir » quoi que ce soit à des manquements de la série ; elle nous a accompagnées avec ses joies et ses déceptions et nous l’avons laissée telle quelle. Par contre pour rejoindre la vision philosophique de Moucheron, il était nécessaire de donner plus de psychologie au personnage. Donc il en découle certaines scènes assez dures ; si vous êtes une âme sensible abstenez-vous. Je n’ai pas non plus la prétention de refaire l’Histoire avec un grand H ; donc Merlin qui va avoir une vie très longue va avoir beaucoup de déceptions. Vous êtes prévenu ami lecteur que ce récit ne sera pas toujours confortable."

                                                                        

Une nouvelle ère 2.0



                                            Deuxième partie: Merlin en quête d’humanité.



Pitch: Merlin traverse les âges, et au vu de ses vastes pouvoirs et de sa longévité, tente de garder une trace d’humanité en lui.

 

Disclamer: Je n'ai toujours pas racheté les droit ni à Shine ni à BBC , donc juste pour le plaisir.

Merci à Choup pour sa grande patience, et au quartier de continuer à nous accueuillir.



Chapitre 1:

Laure se leva et voulut s’occuper du déjeuner, sa fille dormait encore, et le vieil homme semblait finalement enfin encaisser le coup de la fatigue d’avoir veillé tard avec elles.

En fait, Merlin ne dormait pas et entendait Laure s’affairer à la cuisine puis sortir et demander à des voisins du camp où elle pouvait faire des courses… Il entendit le voisin se moquer gentiment d’elle lorsqu’il entendit le mot «courses», mais il lui demanda si c’était pour l’homme de la yourte.

Elle répondit oui, et le jeune homme lui expliqua qu’elle allait devoir le suivre pour apprendre à «s’approvisionner» correctement.

Malgré lui, il sourit à la remarque et sut qu’il allait avoir quelques heures devant lui. Il lui fallait une pause, la narration de la perte de sa famille l’avait affligé, et il n’avait pas envie que Laure le vit dans cet état, elle n’était pas encore prête.

Il resta sur sa paillasse et se laissa aller au chagrin un fois que Laure fut loin… Son pouvoir d’empathie était très fort, il se demandait si elle en avait d’autres, elle avait les yeux de Chaton, et ça avait été difficile pour lui de lui parler de sa fille… Comme cela faisait quelques jours qu’elle était à Brocéliandre, il était possible que certains de ses pouvoirs se révèlent, surtout à son contact.

Il sentit que Ambre aussi était restée au lit pour se laisser aller au chagrin, ils se laissèrent aller ainsi un moment, c’était sain d’exprimer leurs émotions.

Puis le gros chat finit par mettre fin aux lamentations, il n’avait pas l’habitude que Merlin se lève tard, et il était temps pour lui que quelqu’un se décide à lui donner des croquettes… Il venait donc se frotter sur Merlin en criant des «miaôw» bruyants et insistants… Puis voyant que son humain ne réagissait pas plus que ça, il décida d’utiliser les grands moyens, en lui sautant dessus, et en faisant la pâte de ses pattes avants sur son ventre… Voyant que son humain commençait à émerger, cela l’encouragea à investiguer plus encore, il remonta le long du corps de Merlin et ses «horribles» pattes pétrisseuses finirent par arriver sur les joues de Merlin qui essaya de se dégager… Le matou, encouragé de le voir s’animer, se décida à passer à l’attaque finale et ultime qui allait le sortir du lit, il lui lécha le visage de sa langue râpeuse à l’haleine fétide. Merlin finit par émettre un son de désapprobation et se leva. Le matou, fier d’avoir gagné la partie, s’étira de tout son long et alla se camper devant la gamelle en attendent patiemment que celle-ci se remplisse.

*Hommage à Mordred le chat, qui nous a quittées un premier janvier en continuant à faire ce qu’il voulait des humains qu’il avait choisis pour finir sa vie!



Ambre, qui avait suivi la scène télépathiquement de son lit, finit par hurler de rire… L’affreux chat avait gagné la partie.

Merlin soupira en retrouvant son sourire et alla s’apprêter d’abord avant de remplir la gamelle en signifient ainsi au chat qu’il était quand même encore chez lui, non mais…

Ambre était pliée de rire au fond de son lit. Puis elle se leva pour aller apprêter la table du déjeuner. Merlin, de la salle de bain lui dit qu’elle ne dresse que deux couverts, sa maman étant partie au ravitaillement altermondialiste, elle en avait pour un bon moment. Et Ambre repartit dans un fou rire en imaginant sa maman devoir choisir des paniers de légumes, comprendre comment les payer, trouver ce qui faisait office de boulangerie au camp et bien d’autres découvertes qui allaient la surprendre…

Merlin lui dit de ne pas se moquer ainsi de sa maman car elle avait encore du chemin à faire.

***

Ils déjeunèrent ensembles d’abord silencieusement, ils étaient sombres tous les deux… Puis Ambre pour alléger l’ambiance: "Pourquoi est-ce que le chat pense que tu es son humain?

Merlin rit: Tu n’as jamais eu de chats?

Ambre soupira: Pfff ben non on habite en appart tu comprends…»

Merlin regarda Ambre, désolé: «Avec ta donnas de dragon, ça a dû te manquer énormément.

Ambre: On a eu un poisson rouge, mais je ne le supportais pas, je pense que j’ai toujours su qu’il souffrait dans son bocal.»

Merlin ne put s’empêcher de rire: «Pauvre bête, je ne veux pas savoir ce qu’il est devenu.

Ambre: Oh ben tu sais, mes parents étaient encore ensembles et quand il est mort, ils m’ont fait le coup de le remplacer, mais je leur ai dit, qu’il fallait arrêter de mettre ces pauvres poissons en bocal pour les assassiner et les remplacer comme si de rien n’était…

Merlin se retint d’exploser de rire: Et qu’ont répondu tes parents?

Ambre secoua ses épaules: Rien je pense qu’ils étaient sciés, j’avais cinq ans.»

Là, Merlin ne put s’empêcher d’exploser de rire, puis il se reprit pour expliquer: "Les chats de cette époque ont une drôle de philosophie de vie, ils pensent qu’ils ont apprivoisé des humains à leur service… Enfin les chats de maison qui ont une vie cool.

Ambre pouffa: Ce n’est pas faux finalement", en regardant le matou qui avait fini par avoir une gamelle pleine.

Ambre soupira: «Alors tu n’as pas fait de bond dans le temps pour me dire bonjour. »

Merlin reprit son sérieux et secoua tristement la tête.

Ambre: «La vache ça a dû être long.

Merlin: J’ai dit que l’histoire était très longue. »

Ambre regarda Merlin avec un étrange regard mélancolique qui renvoya à Merlin une impression d’effet miroir: "Hermine se trompait, on n'a jamais été civilisé; on n'a plus de bûcher, mais on expulse les étrangers dans leur pays en guerre… On n’a jamais été civilisé en fait."

Merlin avait déjà vu beaucoup d’enfants de cette époque parler sans plus aucune insouciance comme venait de le faire Ambre… C’était comme si les adultes ne se rendaient pas compte que leurs enfants n’étaient pas dupes des mensonges de leurs parents… Ou alors l’effet de crise, en période de crise les enfants n’étaient que très rarement insouciants, en plus ceux d’aujourd’hui étaient noyés dans un flot d’informations constant…

Merlin secoua la tête tristement.

Ambre le regarda et lui demanda tout de go: «Alors Arthur n’est jamais revenu, il est toujours dans ta tête?»

Merlin hocha la tête.

Ambre: «Tu as fini par vieillir? »

Les iris de Merlin se teintèrent de reflets dorés pour lui montrer son vrai visage.

Ambre soupira, elle semblait comprendre ce que ça impliquait: «Je suis désolée pour ta femme et ta famille.

Le regard de Merlin se voila d’une profonde tristesse: Elle me manque tu sais Hermine; elle me manque tellement…»

Il baissa sa tête pour se cacher, mais Ambre le prit dans ses bras: «J’en suis vraiment désolée… Alors t’es pas devenu fou?»

Merlin redressa la tête et la regarda avec un léger sourire, mais son regard était voilé de tristesse: «Oh si, vraiment barge" Puis il rit nerveusement. "J’ai dit que l’histoire était très longue.»

Il entendait tout le cheminement de pensée d’Ambre qui était pleinement consciente de ce qu’impliquait une vie si longue: «Je n’ai plus jamais vu la donnas des dragons si puissante depuis Chaton, comment Laure s’en est-elle sortie pour te mettre au monde?»

Ambre le regarda, surprise du changement de conversation et surtout de ce qu’impliquaient ses paroles, elle n’avait pas l’impression d’avoir de si grands pouvoirs: "Je ne sais pas trop bien, il y a eu un souci, je suis venue plus tôt que prévu et par césarienne, ils ont dû m’opérer et m’endormir un peu je crois?

Il secoua la tête: Les médecins d’aujourd’hui sont de vrais sagouins, ils te prennent pour un tas d’organes qu’on peut traiter séparément, et te bourrer de drogue.

Elle ne put s’empêcher de rire: Même ma mère hésite à me faire certains vaccins. »

Merlin rit aussi.

Ambre le regarda encore curieusement…

Merlin la regarda en souriant : «Tu veux vraiment entendre Arthur ?

Ambre : ça fait quoi de vivre avec quelqu’un dans la tête ?

Merlin rit nerveusement : C’est vraiment très perturbant... Qu’est-ce qui te tracasse ?

Ambre : J’ai rêvé du portail.

Merlin fut surpris comme il ne l’avait plus été depuis longtemps : Tu permettrais que je te teste ?

Ambre eut un recul machinal : Tu ne vas pas me gratter la tête hein ?

Merlin sourit : Non je te promets d’aller doucement. »

Ambre hocha la tête, et son ancêtre approcha doucement ses mains longilignes de sa tête en fermant les yeux.

Cela dura quelques minutes, puis il retira ses mains et réfléchit, Ambre n’y tenant plus: «Alors j’ai la donnas de vision qui rend dingue?»

Merlin lui sourit, elle avait la même vivacité que Chaton, en contact avec le vivant; elle avait une compréhension des choses presque clairvoyante: "Non tu n’as pas la vision, tu as la donnas originelle accompagnée de pressentiments très marqués. Sans doute que le contact permanent que tu as avec tout ce qui vit te communique des vérités cachées…"

Ambre inclina étrangement la tête : «Je n’ai pas le sentiment d’être en contact avec quoi que ce soit.

Merlin : Tu es née avec, pour toi c’est normal, raconte-moi ton rêve ?

Ambre : Je ne me souviens pas trop, des arbres… Plein, et une porte énorme, Arthur attend quelque chose; et je cherche…

Merlin attentif : Que cherches-tu ?

Ambre baissa la tête de peur de dire une bêtise : Le dernier dragon.

Merlin encore surpris : Quoi ?

Ambre n’osa pas relever le nez : Le monde va mal, la biodiversité a besoin du dragon pour aller mieux.

Merlin émit un son de surprise : J’ai déjà entendu ça une fois…

Ambre releva le nez : Ce n’est pas une co… Enfin je veux dire une bêtise ?

Merlin explosa de rire en entendent clairement le gros mot télépathiquement : Non.

Ambre : Mais Aithusa ?

Merlin amusé secoua les épaules : Les dragons peuvent vivre plus de mille ans, et leurs œufs aussi.

Ambre : Est-ce que tu as encore des visions du futur ? »

Merlin, aussi surpris du changement de conversation, secoua la tête pour dire non.

Le regard d’Ambre s’emplit de tristesse : « Est-ce que ça veut dire que tu vas mourir ? »

Merlin ne put s’empêcher de sourire tendrement devant l’étrange sens commun de cet enfant qui lui fit tellement penser à sa fille perdue: «Peut-être… J’ai vraiment envie de la rejoindre tu sais, Hermine.»

Ambre inclina encore la tête devant son ancêtre au regard de nouveau voilé de tristesse: «Tu crois qu’il y a un truc après la mort ?

Merlin secoua la tête : Personne ne le sait, pas même moi.

Ambre resta silencieuse un moment puis : Et lui il sait ?

Merlin sourit : Demande-lui ? »

Ambre tendit le doigt instinctivement vers le front de Merlin et ferma les yeux: elle se retrouva devant le portail qui était plongé dans une forêt dense, Arthur la regardait bienveillant…

Arthur : « Bonjour Ambre.

Ambre hurla : Arthur tu es en vie ?

Arthur rit : Je n’arrête pas de le dire.

Ambre : ça fait quoi d’être coincé là ?

Arthur : C’est difficile à dire, le temps ne passe pas pareil ici. Je sais des choses que j’oublierai quand je passerai le portail.

Ambre : Pourquoi ?

Arthur : Les shides ne veulent plus de prophéties, je devrai oublier certaines vérités !

Ambre : ça fait quoi d’être en contact avec juste une seule personne ?

Arthur : Des fois j’ai d’autres visites que celles de Merlin, tu es là. Mais je suis content que ce soit lui, c’est mon ami, je n’aurais voulu passer l’éternité avec personne d’autre.

Ambre: Alors il y a quoi après la mort ?

Arthur secoua les épaules: Je ne peux pas tout te dire, je peux juste te dire que nous sommes une continuité, comme les arbres qui meurent pour nourrir d’autres êtres… Rien n’est censé s’arrêter sur ce monde, tout se transforme… Tu ne dois pas rester ici trop longtemps jeune Ambre.

Ambre : Tu reviendras ?

Arthur sourit: Au revoir Ambre, à bientôt ! »

Elle réintégra son corps devant un Merlin soucieux.

Il ouvrit les yeux pour regarder Ambre : « Il t’a dit à bientôt ? »

Merlin se leva pour faire les cent pas : «Personne ne voit le portail de la même façon, je me demande si ça signifie quelque chose, tous ces arbres…

Ambre : La continuité.

Merlin s’arrêta net : Quoi ?

Ambre : Arthur l’a dit, les arbres c’est la continuité, rien ne meurt tout se transforme…

Merlin secoua le doigt vers elle : ça veut dire quelque chose d’important…

Puis il s’abattit sur sa chaise : Mais je ne sais pas quoi, je ne sais toujours pas ce que je dois faire… Je suis fatigué.

Ambre et Arthur pratiquement en même temps : Chaque chose en son temps. »

Merlin ouvrit de grands yeux devant la phrase commune, et Ambre aussi qui avait pu entendre Arthur dans sa tête, aussi clairement qu’elle entendait la voix télépathique de Merlin.

Merlin secoua la tête en se la prenant dans les mains: "Je suis fatigué… Je suis fatigué, mes pouvoirs s’émoussent, je n’ai pas traversé toute cette vie pour échouer maintenant…

Ambre surprise : Tu perds tes pouvoirs ?

Merlin secoua les épaules: La pollution, je suis comme vous, sans contact avec le vivant, je perds mes pouvoirs… Tout est bétonné…

Ambre le secoua : Il faut qu’Albion arrive, vite !

Merlin secoua les épaules: Peut-être… Tu te souviens de tes Mayas ?

Ambre et Merlin presque ensembles: Une nouvelle ère !

Merlin explosa de rire : Tu es une petite fille étonnante Ambre, est-ce que je te l’ai déjà dit ?

Ambre : Il y a mille ans je crois bien oui, mais depuis mille ans je ne vois pas ce que tu peux encore trouver d’étonnant ?

Merlin rit encore, les larmes aux yeux : Oh si je t’assure que tu es étonnante, même après avoir erré mille ans.

Ambre : La vache ! »

Et Merlin ré-explosa de rire.

Ambre : « Oh ma mère revient, va falloir que tu reprennes ta tête de vieux !

Merlin qui souriait toujours : Comment sait-tu ça ?

Ambre secoua les épaules : J’en sais rien quelqu’un me l’a dit ?

Elle se tourna partout en cherchant le chat qu’elle ne vit pas : La vache j’entends le chat, je parle chat ?

Merlin repartit dans son fou rire : Il semblerait ! Je vous aime petite demoiselle !

Ambre se retourna vers Merlin surprise, puis l’attrapa dans ses bras : Moi aussi papy j’taime ! »

Puis elle alla s’asseoir à la table comme si de rien n’était.

Merlin reprit son apparence de vieil homme et alla s’asseoir devant son ordinateur.

Laure rentra dans la yourte, accompagnée du chat qui sentait les provisions: «Vous n’imaginerez jamais comment j’ai fait les courses?

Ambre qui avait le nez plongé dans son smartphone: T’as été cherché les légumes au champ? »

Merlin contint un fou rire.

Laure: «Figure-toi que tu n’es pas loin de la réalité, j’ai été cherché un panier bio, et on m’a montré le jardin d’où proviennent certains légumes, puis j’ai vu le boulanger de la communauté; et l’éleveur de moutons qui fait les fromages lui-même…

Ambre releva la tête : C’est trop cool ! »

Et Merlin repartit dans un fou rire.

Elle alla ranger les courses en partant dans un babillage, accompagnée du chat qui n’avait d’yeux que pour les fromages de brebis; elle n’avait pas assez d’éloges pour la façon dont ces gens vivaient…

Merlin leva le nez de l’ordinateur pour faire un clin d’œil à Ambre !

Puis il repartit sur son relevé de mails, Ambre de son côté fit pareil sur son téléphone, et Laure continua à babiller en préparant un repas dans cette cuisine qui deux jours plus tôt, lui faisait si peur!

Ambre se marrait toute seule dans son coin, elle répondait à ses copains à propos du buzz du jour: on avait trouvé un œuf de dinosaure dans un état de conservation étonnant… Les journalistes s’en donnaient à cœur joie sur les possibilités d’un «Jurassic parc» sur le net, les gens tournaient ça en ridicule.

Merlin redressa la tête pour regarder Ambre ; il voyait très clairement dans sa tête la photo de l’œuf qu’on lui avait envoyé en MMS avec une phrase stupide incrustée dessus.

Il hurla presque dans la tête d’Ambre : « Ce n’est pas un œuf de dinosaure !

Ambre télépathiquement aussi et le plus discrètement possible : Quoi ? C’est un œuf de quoi alors ? »

Elle leva la tête et vit Merlin la regarder avec un regard étonnamment jeune et amusé.

Ambre : « T’es pas en train de me dire…

Merlin, qui avait ouvert un article de journal sur son ordi et qui regardait la photo en HD, lui dit : Si!»

Il lut l’article qu’Ambre suivait avec lui: effectivement, les scientifiques étaient surpris de l’état de conservation de l’œuf, personne ne s’expliquait ça, il aurait dû être fossilisé, mais on l’avait passé au scanner et le tissu embryonnaire semblait vraiment en état de conservation étonnant… Ils pensaient faire une batterie de tests dessus pour voir jusqu'à quel point il était conservé, et éventuellement faire un prélèvement ADN. La communauté scientifique était en ébullition car c’était une impossibilité que les tissus mous soient si bien conservés.

Merlin émit un : « Bande de sagouins !

Laure qui continuait à préparer le repas : Vous parliez d’un œuf ?

Ambre étouffa un cri : Quoi ma mère est télépathe ?

Merlin : Ses pouvoirs se révèlent oui, parlons plus bas !

Ambre se rabaissa sur sa chaise : La vache ma mère a des pouvoirs !

Merlin : ça t’étonne ? C’est ma descendante ! » Puis il étouffa un rire.

Ambre tout haut : « Oui ils ont trouvé un œuf de dinosaure, ça fait buzz.

Laure : Ah ! »

Merlin eut un mal de chien pour retenir son fou rire.

Ambre très bas télépathiquement: «C’est vraiment un œuf de dragon ? Faut les empêcher de farfouiller dedans!

Merlin très bas aussi : Je suis bien d’accord, il faut leur prendre.

Ambre sursauta de sa chaise presque en même temps que Laure apportait des plats en regardant Merlin: Quoi? Comment?"

Merlin secoua les épaules.

Laure : « A table !

Merlin : On en reparlera, d’abord faire comprendre à ta mère qui elle est !

Ambre : Ben on n’est pas sorti de l’auberge ! »

Merlin se cacha derrière l’écran de son ordi pour masquer son fou rire.

***

Merlin rejoignit les filles dès qu’il put reprendre son sérieux à la table que Laure avait dressée: "Merci pour ce repas Laure, je suis très touché.

Laure le regarda souriante: Moi aussi je suis touchée, les gens de ce camp ont une philosophie de vie étonnante, j’avais presque envie de laisser mon sac au milieu du camp pour confirmer qu’ici le vol ça n’intéresse personne."

Merlin hocha la tête en souriant.

Laure: «Quand est-ce qu’on a oublié de vivre comme ça ? Dans les villes je veux dire, de ne plus se tracasser pour ses voisins ?»

Merlin toujours souriant secoua les épaules, Laure, grande empathe, avait ressenti que les gens d’ici étaient simplement respectueux de leurs prochains.

Ambre avait une grande bouche bée, ne reconnaissant pas bien sa propre mère !

Merlin essayait de ne pas repartir dans un fou rire.

Laure : «Alors vous allez continuer à nous raconter cette forme de la légende si étrange ? »

Merlin hocha la tête, il se remémora et un voile de profonde de tristesse se fixa sur son visage.

Ambre : « Alors il lui dit quoi Arthur ? »

Merlin eut du mal à démarrer son histoire et Ambre voulut encore demander quelque chose, mais Laure lui fit de gros yeux, et Ambre se tut.

Merlin reprit un léger sourire devant une Ambre obéissante.

Merlin : « Je n’ai pas de bonnes nouvelles concernant Merlin et sa famille je suis désolé. »




macrale  (11.11.2014 à 12:20)

 

Un long voyage, chapitre 2 :

Arthur lui parla: «Je suis désolé mon ami, tu n’as pas fini ta destinée, Hermine le sait mieux que toi.

Merlin repartit dans un sanglot : Je ne veux pas l’abandonner, quand est-ce que je vais la revoir ?

Arthur secoua les épaules télépathiquement: Je suis vraiment désolé, moi aussi j’ai dû quitter ma femme, je sais que c’est dur!

Le sorcier : Mais toi tu es mort, ce n’est pas pareil.

Arthur un peu énervé : Je ne suis pas mort bougre d’âne.

Son ami : Tu n’as pas de corps !

Arthur : Si j’ai un corps, il est en cours de guérison.

Il hoqueta et se reprit en essuyant ses yeux: Alors c’est vrai tu vas revenir, tu es le roi passé et futur ?

Son roi : Oui.

Merlin : Je ne voyais pas ça comme ça, je veux dire que ce soit la même personne ! »

Arthur ne répondit pas, mais il laissa échapper un flot d’émotions contradictoires.

Le sorcier : « Quand?

Arthur : Je ne peux pas encore te le dire.

Merlin : Comment ?

Arthur : Tu es le seul à savoir. »

Il hurla à voix haute, le garde soupira en se disant que l’homme avait fini pas devenir fou: «Non je ne le sais pas !

Arthur : Chaque chose en son temps, un jour tu sauras.

Le sorcier : Ton corps est toujours sur l’île d’Avalon ? Tu es en Avalon ?

Son roi : Je suis coincé dans le portail jusqu'à ce que mon corps soit guéri et que tu trouves le moyen de me sortir de là.

Il hurla encore: Pourquoi moi, j’ai assez donné, pourquoi ?

Arthur : C’est ton plus grand pouvoir.

Merlin : Quoi ?

Son roi : Je ne peux pas t’en dire plus maintenant ! »

Il hurla de rage et se leva comme un somnambule, les images de ses visions et de la réalité se superposaient… Il alla sur le pont en trébuchant parfois…

Le garde avait mission de le protéger quoi qu’il fasse et même s'il était devenu fou, il fallait le protéger à tout prix.

Merlin était debout à la poupe du bateau et hurlait à voix haute: 'Hermine… Pourquoi moi? Hermine…"

Sa voix se tut dans un sanglot! Puis petit à petit, il se laissa submerger par la colère comme jamais encore. Ses mains accrochées à la balustrade, ses yeux se colorèrent de reflets dorés… La tempête faisait rage tout autour du bateau et ce sur des kilomètre à la ronde… Des éclairs de toutes parts, les vents tourbillonnant de plus en plus… Les marins étaient sur le qui-vive, cela dura…

Le bateau était malmené, Arthur hurla : «Merlin ne fais pas ça, si le bateau échoue, tu ne mourras pas, mais les gens à bord oui ! »

Il ne maîtrisait plus sa colère, il hurla de plus belle en entendant ce qu’Arthur venait de lui dire.

Arthur hurlait après son ami : «Non Merlin tu dois contenir ta colère, tu l’as toujours fait tu es trop puissant… »

Les éclairs de la donnas des Sigan le traversaient de part en part, mais ne lui firent aucun dommage physique, ça le mit juste encore plus en colère… Il hurlait de rage : «Je suis un monstre ! »

Arthur hurlait.

***

Hermine qui était dans un couloir du château s’effondra : « Merlin qu’est-ce que tu fais ?

Il hurlait dans sa tête : Je suis un monstre ! »

Elle ressentait sa colère comme jamais elle ne l’avait encore vue se déployer, elle ressentait ses pouvoirs prendre le pas sur lui, il n’était plus ni Merlin ni Emrys, il n’était plus que l’expression des pouvoirs les plus destructeurs qui étaient en lui…

Elle hurla télépathiquement: "Non Merlin tu ne dois pas te laisser submerger par la colère, jamais, tu ne l’as jamais fait de ta vie, même dans les moments les plus durs, tu es mon Merlin… Il faut que tu te contiennes…"

Ses yeux n’étaient plus que haine… Quelque part au fond de lui, une part de lui eut un léger sursaut en entendant la douce voix de son cadeau…

Il hurlait de rage : «Pourquoi devrais-je me contenir, c’est ce que je suis en dedans… Un monstre !

Hermine aussi hurlait : Non tu n’es pas un monstre, tu ne l’as jamais été, tu es sain d’esprit c’est pour ça que c’est tombé sur toi, seul toi peux contenir tes pouvoirs…

Un part de ce qu’il restait de lui : Non je n’y arrive plus !

Sa femme : Tu le dois Merlin, tu as plus de donnas destructrices en toi que Ismée, tu peux détruire le monde, contrôle-toi ! »

***

La tempête faisait rage, c’était une chance pour les hommes qu'il soit en mer, sauf pour les hommes du bateau, certains périrent, ils avaient tous très peur !

Il hurlait mais ce n’était plus vraiment lui-même: «Pourquoi devrais-je me contenir et sauver ce monde, son humanité ne cesse de se déchirer, ces hommes n’ont pas mérité ce qu’ils ont, la richesse de ce monde, ce qu’on leur a offert…

Hermine avait peur et pleurait, et Arthur hurlait après son ami: Merliiiiiiiin!"

Il n’était plus lui-même, c’était terminé, quelque chose de vraiment monstrueux en lui commença à s’éveiller, un pouvoir inimaginable qui se réveilla avec la soif de détruire…

Arthur s'égosillait: "Nooon reviens à toi Merlin, tu vas tuer Gwen… Hermine et tes enfants? Reviens à toi…"

Une part de ce qui restait de Merlin eut un sursaut à ces paroles, et il lutta contre lui-même pour contenir sa colère et ses pouvoirs…

Hermine pleurait…

Il revint petit à petit à lui, il n’avait pas bougé d’un poil, toujours accroché à la balustrade, la tempête se calmait doucement. Il se retourna et constata les dégâts sur le bateau… Certaines parties étaient en flammes malgré la pluie, les marins se battaient pour essayer de le détruire, mais la garde royale de Gwen le défendait au péril de leurs vies, comme ils avaient promis, quoi qu’il se passe il devait rester en vie… Alexandre était le plus près de lui, il n’avait pas su éviter qu’on lui envoie un carreau d’arbalète…

Petit à petit, il se rendit compte de son état, il était blessé, un carreau d’arbalète dans le dos, son corps le faisait souffrir de partout, sa tête pulsait comme jamais…Contenir le pouvoir inimaginable l’avait laminé… Il s’effondra doucement…

Intérieurement il hurla: «C’est quoi ça? Hermine je t’entends toujours malgré la distance, reste avec moi j’ai peur…» Puis plus rien le grand noir!

***

Hermine se réveilla en sursaut; elle était épuisée, on l’avait portée dans son lit et Neige était à son chevet…

Neige inquiet: « Maman qu’est-ce qu’il t’arrive ?

Elle eut un regard horrifié: Ton père, oh mon Dieu il a failli laisser déchaîner sa colère…

Son fils la regarda sans comprendre : ‘Pa ? Regarde dehors… »

Elle regarda à la fenêtre, il neigeait en plein été !

Neige : « C’est lui qui fait ça ?

Elle frissonna : Il a peur, il faut que je reste en contact avec, sa colère risque de prendre le pas !

Neige : Mais comment veux-tu rester en contact avec sur une telle distance ?

Hermine secoua les épaules : Je ne sais pas comment c’est possible, mais il a besoin de moi, il doit rester en vie !

Son fils suffoqua : Maman ça va t’épuiser ! »

***

Merlin émergea : Alexandre, un fidèle ami de Neige, l’avait conduit dans la cale, il le défendait…

Il voulut lever la main pour émettre un sort défensif, puis il se ravisa, l’horreur de ce qu’il pouvait faire passa dans son regard : « Hermine j’ai peur ! »

Il replongea dans l’inconscience, Arthur hurlait: «Il doit se soigner Hermine, il ne peut pas rester blessé, il va devenir comme le roi-pêcheur !»



***



Il émergea lentement, il avait perdu beaucoup de sang et il était faible… Alexandre était près de lui, la bataille était terminée, mais lui aussi saignait…

Arthur hurlait dans sa pauvre tête qui pulsait de douleur: "Merlin, soigne-toi ton cœur ne doit pas s’arrêter.

Lui: Non je ne peux pas, mes pouvoirs, j’ai peur… J’ai peur de ce que je peux faire…

Hermine : Merlin je suis là !

Il se laissa retomber : Hermine ne me laisse pas… » Il éclata en sanglots…

Sa femme expliqua ce qui se passait à Neige, celui-ci la secoua: Alexandre est sorcier il faut que Merlin le contacte…

Hermine pleurait : Mais il est blessé aussi ?

Son fils, les larmes aux yeux: Emrys d’abord, ‘Man c’est Albion d’abord… »

Elle demanda à Merlin de contacter Alexandre…

Merlin : "Qui est Alexandre ? Non il ne peut pas me soigner il doit d’abord se soigner lui !"

Il se redressa et entra en contact avec le garde en mauvais état: "Alexandre, tu es sorcier ? Ne reste pas comme ça, soigne-toi!

Celui-ci émergea: Je ne sais pas si je peux, je suis épuisé… Aide-moi Emrys…

Il retomba presque dans les vapes: Non je ne peux pas, j’ai peur de ce qui est en moi, c’est… Quelque chose est réveillée…

Arthur hurlait : Fais quelque chose Merlin, il va mourir et ton cœur va te lâcher…

Merlin : Je vais mourir ?

Son ami : Non, il ne faut pas tu seras un mort vivant !

Il prit encore plus peur : Hermine, je suis perdu.

Hermine se fâcha : Bouge-toi Merlin je ne sais rien faire à cette distance, bouge-toi !

Lui : J’ai réveillé quelque chose, et si je ne le contiens pas ?

Elle hurla : ça ne se réveille que si tu es en colère, Merlin bouge-toi."

Il essaya péniblement de s’asseoir et il regarda Alexandre, il avança sa main vers lui…

Arthur et Alexandre crièrent : «Non toi d’abord ! »

Il retomba en jurant, puis se redressa, tendit sa main vers le garde et lança deux sorts de guérison à la fois, puis il s’effondra.





Chapitre 3

Il rêvait: des bûchers à perte de vue, avec des gens qui hurlaient à la haine, la guerre n’en finissait pas… Quelque part, il entendait gronder un pouvoir qui menaçait de s’éveiller… Sa vision se transforma en vision d’apocalypse, c’était lui qui faisait ça? Tout brûlait à chaque pas qu’il faisait et la tempête grondait… Il hurlait: "Noooooooooon!"

Il se réveilla en sursaut, Alexandre le fixait: «On arrive à la côte Messire, j’espère qu’ils vont nous laisser sortir sans heurt de la cale.»

Lui : «Alexandre ? Tu vas bien ?

Celui-ci sourit et s’inclina: Vous m’avez sauvé en vous soignant vous-même, vous êtes le plus grand sorcier de tous les temps, c’est un honneur de vous servir.

Merlin : Non je suis un monstre ! »

Le garde secoua la tête et l’aida à se relever, Merlin était peut-être soigné de sa blessure, mais son corps était moulu de partout, il avait du mal à tenir debout…

Alexandre le soutint pour sortir de la cale, l’épée à la main… Ce qui restait de marins les laissa passer, bien trop effrayés.

Merlin : «Où est le reste de la garde ?

Alexandre : Ils sont morts. »

Il se mit à pleurer, tout en essayant d’aider le garde comme il pouvait: "Je suis désolé… Je suis désolé." Et il regarda surpris la neige sur la côte en plein été !

Hermine : «La décharge magique a fait effet des deux côté de la mer, je ne le crois pas !

Il pleurait de plus belle : Ne me laisse pas, j’ai peur!» Il se raccrocha encore plus à Alexandre !

***

De la côte, ils prirent contact avec un ami de Gwen qui les aida à traverser la frontière, ils étaient pourvus du nécessaire pour le voyage. Alexandre eut comme consigne d’accompagner Merlin le plus loin possible de l’Inquisition, ça allait être long: toute l’Europe était à feu et à sang. Il voulut renvoyer Alexandre chez lui, il savait qu’il avait abandonné femme et enfant aussi… Mais celui-ci refusa en lui disant : "Albion d’abord!"

Il eut la plus grande peine du monde à refréner une colère noire, heureusement que sa femme était là mentalement! Les trois quarts du temps, il était «absent» il n’osait pas relâcher le contact avec elle de peur de ne plus pouvoir la joindre à cause de la distance !

On les conduisit sur la route du sel à travers les terres, le long des côtes l’Inquisition faisait rage… Le voyage allait durer des années.

Alexandre ne revit jamais sa famille, et un jour alors qu’ils se battaient bravement contre des brigands, il mourut, le laissant seul !

***

De son côté, Hermine alla de déconvenue en déconvenue: Gwen aussi s’était éteinte doucement, lorsque le fils d’Ismée fut intronisé, il y eut une guerre pour le pouvoir… Le garçon et Yvain durent fuir… Neige aussi dut fuir.

La magie ne fut plus tolérée dans le royaume de Camelot qui se scinda et changea de nom au fil de la lutte de pouvoir; le mari de Chaton fut tué, et celle-ci dut fuir avec ses enfants.

Lorsqu’Hermine émergeait de son contact avec son époux qui drainait toutes ses forces, elle n’avait que des larmes pour ce qu’on avait fait de son monde. Elle aurait voulu aussi fuir en forêt comme autrefois, mais n’en avait plus la force.

Curieusement elle ne fut jamais inquiétée, Guilhem subvint à ses besoins jusqu’au bout, et elle resta dans la maison d'Hunith.

Lorsque Guilhem venait la voir, elle essayait de le raisonner, mais son fils avait quelque chose de cassé depuis qu’il s’était rendu compte que son père n’était autre que Emrys. Il s’employa à détruire tout ce qu’il avait batti… Elle se disait souvent que le monstre de la famille c’était lui, mais chaque fois Merlin lui trouvait des excuses.

Un jour, il fit fermer l’école et la Maison des enfants définitivement, c’était devenu un puissant notable de la ville d’Ealdor, et il devint directeur de banque, une banque qu’il mit dans les bâtiments de l’école.

Même son père était horrifié, il ne comprenait pas le principe des crédits qui avait tendance à enfoncer plus les gens que de les aider en quoi que ce soit.

Hermine s’éteignit paisiblement dans son lit en racontant une dernière histoire des exploits de son père à Guilhem, dans l’espoir que celui-ci comprenne enfin que Emrys n’avait fait que d’œuvrer pour le bien commun. Guilhem ne transmit jamais le message aux intéressés, sa folie avait fait qu’il ne s’était jamais marié, et seul il eut soudain peur de s’être trompé de route et se suicida.

Merlin ne le sut pas, il était perdu, dévasté par la mort de sa femme, il se laissait aller au chagrin.

Il était arrivé à Marseille où il tenait des petits boulots pour subvenir à ses besoins et se payer un ticket sur un bateau pour franchir la mer… Il donnait des cours privés à un sale gosse pourri gâté, fils de notables drapiers. Le jour où elle le quitta, il quitta sa place, ses responsabilité et voulut fuir en forêt, mais il n’en avait pas la force. Il se laissa aller à sa douleur: entre les visions, Arthur et la perte de sa femme, il n’était pas loin de l’embolie psychique encore…



 


macrale  (18.11.2014 à 16:50)

Chapitre 4

Arthur invectivait Merlin pour qu’il se bouge, il devait manger il était faible.

Un tas de loques informes couché à même la rue grommela… Les passants ne faisaient pas attention à ce pauvre ère à moitié fou qui se parlait seul, il faisait partie du décor, et personne encore moins ne s’imaginait que ce tas de loques informes soit le plus grand des sorciers qui ait parcouru ce monde.

Lui: «Non j’ai pas faim.

Arthur: Bouge-toi Merlin, tu risques d’avoir des problèmes cardiaques.

Le sorcier: ça changera quoi qu’il s’arrête franchement, je l’ai déjà perdu mon cœur !

Son ami: Je ne veux pas que tu deviennes un monstre, bouge-toi !

Il rit: Mais je suis un monstre !

Arthur: Espèce d’âne magique, tu es un idiot mais pas un monstre.

Lui: Comment fais-tu ?

Son ami surpris: Quoi ?

Merlin: Pour vivre sans elle ?

Arthur: Je n’ai pas le loisir de me noyer dans mon chagrin parce que je soutiens le plus grand idiot magique de tous les temps !

Lui : Elle me manque tellement, comment je peux continuer après ça ?

Arthur se radoucit : Je sais mon ami, c’est pour ça que tu ne seras jamais un monstre. »

Il se releva péniblement pour aller sur le parvis de l’église la plus proche, voir s'il ne pouvait pas recevoir une obole, et s’assit sur les marches froides… Merlin surpris regarda les rats… Des tas de rats morts dans tous les coins : "Arthur il se passe quelque chose ?

Son ami : Tu émerges? »

Un gamin tremblant vint s’asseoir près de lui dans l’espoir d’avoir aussi un bout de pain…

Merlin le regarda, il était pâle comme la mort, il ne put s’empêcher de mettre son bras autour pour le réchauffer. Arthur, ému de voir Merlin revenir à lui, se tut !

Le gamin éternua.

Il était inquiet, c’était la première fois qu’il était inquiet pour quelqu’un depuis longtemps, le petit se laissa aller contre lui… Merlin mit sa main sur son cou, il hésita à sonder: il n’avait plus exercer de magie depuis l’épisode du bateau et il eut peur un instant… L’enfant éternua encore et il n’hésita plus… Il était très malade, une maladie qu'il n’avait jamais vue.

L’enfant s’évanouit dans ses bras…

Merlin se leva en le tenant et alla frapper à la porte de l’église…

Un moine vint lui ouvrir : « Oui ?

Le sorcier : Il me faut de l’eau et des couvertures, l’enfant est très malade…

Le moine eut un mouvement de recul : Mon Dieu encore un ?

Il cherchait dans ses souvenirs de visions: Quoi combien ? Il se passe quelque chose !

Le moine méfiant scruta Merlin: Je te connais toi je t’ai déjà donné de la soupe ? Qu’en sais-tu de ce qu’il se passe ?"

Il fut paniqué un instant, puis prit son regard autoritaire : "Je suis médecin c’est une épidémie.

L'homme d'église émit un hoquet qui ressemblait presque à un rire: Quoi, toi tu es médecin ?

Merlin se vit à travers ses yeux, ça n’allait pas être facile: Je… Ma femme est morte… Je n’ai pas pu la sauver!» Il le regarda implorant en lui montrant de nouveau l’enfant.

Arthur : « Tu es le plus grand menteur de tous les temps.

Il lui répondit intérieurement: Quoi, tu préfères que je dise à ce représentant de l’Inquisition que je suis le plus grand sorcier de tous les temps ?"

Arthur ne dit plus rien, il émanait juste de lui de la peur pour son ami qui négociait effectivement avec un représentant de la religion qui allumait les bûchers.

Le moine: Tu as raison c’est une épidémie, j’ai déjà donné l’onction à près de vingt personnes en deux jours.

Il agrandit les yeux : Vingt en deux jours ? Les rats sont morts, c’est la peste ?

L'homme d'église élargit les yeux aussi : C’est un nom fourre-tout dans lequel on met tout ça; la peste.

Merlin : Ce n’est ni la suette ni le choléra, ça ne tue pas les rats. »

Le moine émit un cri de surprise devant le savoir de l’homme habillé en loques devant lui. Merlin savait qu’il avait gagné la partie.

L'homme d'église : « Que faut-il faire ?

Le sorcier: De l’eau bouillie, c’est contagieux ça peut être dans l’eau, un endroit où on contient les malades, et personne d’autre, du camphre, de l’écorce de saule, et tout ce qui désinfecte… Beaucoup de couvertures…»

Il énumérait machinalement les leçons de Gaïus…

Il continua : «Brûler les morts, et tout ce qu’ils ont touché… »

La dernière phrase fit pousser un cri au moine.

Merlin: «Oui les bûchers ne servent pas qu’à éliminer les vivants; ils servent aussi à contenir les maladies contagieuses.

L'homme d'église le regarda bizarrement alors qu’Arthur hurlait : Merlin ne lui dis pas ça !

Le moine : Vous avez un accent étrange ?

Lui : Je suis étranger ! »

Le petit garçon éternua de nouveau.

Merlin : «Lui n’est pas étranger ! »

Le moine le fit rentrer en s’excusant de se méfier des étrangers, les maures étaient des hérétiques…

Ses poils se hérissèrent tout le long de son corps et il répondit sévèrement: Je suis non croyant, pensez-vous que je vais souiller votre église ?"

L'autre s'arrêta devant l’aplomb de cet indigent, puis s’excusa de nouveau: "Venez on va trouver ce qu’il faut à ce petit; ici il y a assez de place pour mettre des malades.

Merlin cria sous le coup de la surprise : Dans l’église ?

Le moine : Chez moi c’est très petit, et je ne pense pas que vous ayez un chez vous… Depuis combien de temps n’avez-vous plus mangé ?

Il ne put que sourire et secoua les épaules : J’aimerais me laver dès que le petit est au chaud ?

L'homme d'église : Je vous prépare ça, dans le débarras de la sacristie il y a des paillasses, allez-y…

Il resta interdit un seconde : C’est quoi une sacristie ?

Le moine : Grand Dieu, vous êtes vraiment un hérétique ?

Il rit : Je vous promets de ne pas brûler l’église cette fois-ci."

Arthur hurlait mais l'homme d'église rit : «Bonsoir, je m’appelle Urbain.

Lui : On m’appelle Merlin.

Urbain : Alors vous pensez vraiment que c’est la peste ?

Il secoua les épaules : Oui, vous pouvez partir si vous voulez.

L'homme d'église: Non les malades vont arriver, nous ne serons pas trop de deux.

Le sorcier coucha l’enfant et le sonda: il avait des abcès affreux au pli de l’aine, la maladie évoluait vraiment très vite… Il soupira, ne sachant pas s’il allait pouvoir faire quelque chose pour lui…

Il se redressa : «L’eau bouillie ?

Urbain dans la sacristie : Venez; je vous montre…"

Merlin prit la bassine et des draps propres, il se lava consciencieusement les mains et prit un couteau aussi qu’il stérilisa…

Le moine : « Pourquoi mettez-vous ce couteau sous les flammes ?

Merlin : Le feu purifie.

Urbain gêné: Je ne suis pas pour qu’on « purifie » les vivants vous savez ? »

Il le regarda en frissonnant… Les chrétiens avaient-ils pris ça au pied de la lettre ?

L'homme d'église: «Je suis Franciscain, j’ai un supérieur qui ne va pas apprécier ce que je fais, mais vous êtes la première personne que je croise qui veut aider les malades, les autres se contentent de ramasser les morts pour les ensevelir sous la chaux.

Le sorcier : Vous voulez dire qu’aucun médecin ne s’occupe de l’épidémie ?

Le moine secoua les épaules : C’est une ville remplie de notables, les riches s’occupent des riches !"

Il prit un air de dégoût, puis alla au chevet de l’enfant pour le soigner, il désinfecta les plaies comme il put, lui donna beaucoup d’écorce de saule… C’était peu, puis il apposa les mains en regardant le moine : "Il faut prier !"

L'homme d'église s’exécuta et Merlin lança un sort de guérison.

Il se releva pour aller se laver, Urbain lui dit qu’il lui avait laissé des vêtements propres.

Il hocha la tête et lui dit : « Faites venir vos ouailles malades. »

Durant des jours, des semaines, Merlin et Urbain se secondèrent pour soigner une cinquantaine de personnes, le bruit avait couru que dans l’église de Saint Paul on mourrait moins de la peste, même des notables malades arrivèrent…

Le sorcier fit ce qu’il put mais il y eut quand même beaucoup de pertes, c’était un déchirement pour lui à chaque fois qu’il perdait un patient. Urbain le regardait de loin, étonné de constater que rasé et propre, il ressemblait fort à un jeune homme qui pourtant avait beaucoup de savoir, et il fut encore plus surpris de voir à quelle point il avait une sensibilité à fleur de peau pour un médecin, les autres faisaient figure de boucher à côté…

On fit venir plein de plantes médicinales de la ville, et Merlin finit par avoir un équipement correct.

Le moine était fasciné par des préceptes si simples que la propreté, il avait fini par oublier à quoi ressemblait le jeune homme quand il l’avait rencontré…

Les semaines passèrent, le jeune homme s’épuisait, iI n’avait pas le sommeil tranquille. Le soir, ils se retrouvaient seuls dans la sacristie, ils avaient de longues discutions philosophiques, invariablement il s’endormait dans sa tisane, et Urbain le couchait.

Merlin lui posa plein de questions sur la religion du Dieu unique, il était effrayé par la violence du chemin de croix… Urbain n’avait jamais vu les choses comme ça, c’était rafraîchissant.

Un soir il lui demanda franco : «Pourquoi brûlez-vous les sorciers ?

Le moine secoua les épaules : Le pape pense que la magie est l’œuvre du diable…

Il frissonna : Et toi qu’est-ce que tu en penses?

Urbain surpris: Je pense que la magie est en toutes choses. »

Il ouvrit grand les yeux de surprise !

Le moine rit devant l’expression du jeune homme: "Mon ordre, les Franciscains ; nous suivons Saint François qui pensait que les gens d’église ne doivent pas posséder de biens outre le nécessaire vital; et il aidait les gens comme les animaux qui souffrent.

Merlin sourit en s’endormant : J’aime les Franciscains et leur Saint, au moins ce n’est pas un pourfendeur de dragons."

Un autre soir, il lui parla de légendes et de croyances de chez lui. Cela étonna beaucoup le moine qui eut l’impression d’entendre des croyances de moines irlandais, le jeune homme rit beaucoup lorsqu’il lui fit la réflexion…

Merlin : «Les moines irlandais ont christianisé ma région en se servant des légendes locales pour ne pas déstabiliser leurs ouailles… Ça marche très bien ! »

Urbain lui demanda s’il croyait en quelque chose, et il lui répondit qu’il croyait en l’amour et la magie… Ça laissa Urbain perplexe…

Le petit garçon Léo, avait survécu et les aidait car il n’avait nulle part où aller, Merlin savait qu’il allait rentrer dans l’ordre d’Urbain ; après tout c’était son choix…

Un jour, Léo vint le réveiller angoissé : « Vite c’est Urbain. »

L’épidémie tirait sur sa fin, et Urbain avait fini par tomber malade… Il resta à son chevet jour et nuit. Il pleurait: «Non pas toi mon ami ! »

Le moine faillit mourir une nuit et il mit toutes ses dernières énergies à contribution pour émettre un puissant sort de guérison, les cierges tremblèrent sous la décharge magique.

Il s’en fallut d’un cheveu, il était évident pour Léo que Merlin était un sorcier.

Les malades n’arrivèrent plus et il dormit comme il ne l’avait plus fait depuis longtemps… Son sommeil était agité par les visions, il était veillé par Urbain et Léo et il se réveilla un jour, frais comme si de rien n’était…

Il regarda le moine en coin : «Tu vas me dénoncer à l’Inquisition ?

Celui-ci émit un cri de surprise : Mais non jamais, tu m’as sauvé la vie !

Il secoua les épaules en se retournant, n’osant regarder personne : Des fois j’ai peur !

Urbain prit l’épaule du jeune homme : Tu es une bénédiction Merlin, un don de Dieu.

Il ne put s’empêcher de rire nerveusement : Je ne crois pas non!» Merlin se retourna: "Il a raison Saint François, la magie est en toutes choses ! »

Le moine fut surpris.

Il soupira : «Je dois partir, je dois fuir l’Inquisition ! »

Urbain hocha la tête.

Le sorcier : « Je dois trouver un travail pour payer le bateau.

Le moine éclata de rire : Tu as été payé pour le travail que tu as effectué ici, les notables ont laissé beaucoup de cadeaux, tu dois partir vite Merlin, mon évêque qui est mon supérieur va bientôt revenir récupérer son église, il fait partie de la sainte Inquisition !

Il hocha la tête tristement puis il demanda : Urbain ce que tu fais, noter les morts et les naissances…

Le moine surpris : Les registres ?

Le sorcier : Les moines irlandais font ça aussi ?

Urbain sourit: Oui bien sûr, tenir les registres c’est un précepte de l’Eglise entière, comment saurions-nous qui nous devons ou non convertir sinon…

Il émit un faible rire : Je pourrais peut-être retrouver mes p… Mes enfants.

Urbain étonné : Tu me parais bien jeune pour avoir des enfants !

Merlin explosa de rire : Je suis bien plus vieux que j’en ai l’air ! » Puis contrit : « Elle me manque tellement ! »

Le moine avait déjà assisté à des crises de mélancolie de son ami et le tint par les épaules : "Je suis sûr qu’elle t’attend au paradis Merlin.

Il secoua la tête : J’aimerais tellement que tu ais raison."

Il pleurait sans plus pouvoir s’arrêter, il n’y avait plus personne d’autre à s’occuper, que lui et il s’écroulait; peut-être…

Urbain le secoua : « Ressaisis-toi Merlin tu es encore jeune tu peux te remarier… »

Il secoua la tête sans comprendre ce qu’on lui dit, il n’avait pas envie de comprendre.

Il fit ses valises avec un minimum vital, grâce aux notables il avait une garde-robe correcte, mais ne prit pas tout, il prit une partie de l’argent et laissa une partie dans une boite de l’église pour les pauvres d’Urbain.

Il s’approcha du jeune garçon qui se jeta dans ses bras: "Tu es sûr de ton choix Léo, tu peux venir avec moi si tu veux ?

Léo l’embrassa comme s'il avait été un père adoptif: Oui Merlin, quand je n’avais rien c’est Urbain qui me donnait à manger, je veux faire ça aussi!"

Il hocha la tête et serra l’enfant dans ses bras, le temps de se ressaisir de l’émotion… Puis il le posa par terre, et lui fit un tour : il ouvrit les mains et des papillons sortirent et emplirent le cœur de l’église… Léo rit…

Il lui dit : « J'ai un cadeau pour toi…

Léo ouvrit de grands yeux : J’ai jamais eu de cadeau ! »

Le sorcier avait les larmes aux yeux, de derrière sa grosse malle il sortit une petite boule de poils…

Léo : « Oh le petit chat qu’il est mignon, je peux le garder ? »

Merlin hocha la tête et prit sa malle et sortit…

Léo et Urbain le regardèrent partir sur le parvis jusqu'à ce qu’il disparut de la rue… Il se dirigeait vers le port.


macrale  (25.11.2014 à 00:49)

Chapitre 5

Arthur : «Où est-ce qu’on va maintenant ?

Merlin : Où étais-tu ?

Son ami : Tu sais très bien que je ne peux aller nulle part, tu n’es qu’un…

Il sourit : Un idiot oui je sais, mais moi je n’ai pas une tête de cuillère sans corps.

La voix dans sa tête : Je suis ton roi… Mon Dieu Merlin tu plaisantes de nouveau ?

Lui : Ne me parle pas de Dieu j’ai des visions !

Arthur : Pardon ! »

Il explosa de rire intérieurement!

La voix : «Mon dieu tu ris… Pardon ! Qu’est-ce qu’on fait ?

Merlin : On voyage, le monde est vaste, les bûcher ne sont pas partout !

Son ami : Tu ne vas plus te laisser aller ?

Il secoua les épaules : Elles nous attendent quelque part tu crois ?

La voix : Je n’ai pas le droit de te le dire…

Lui : T’ai-je déjà dit que je ne supportais pas que tu te transformes en druide ?

Arthur : Tu veux que je te reparle de Dieu ? »



La chamaillerie silencieuse dura jusqu'à l’embarquement; il avait l’air presque normal, rhabillé de neuf, propre sur lui et l’air presque joyeux. Ils partirent à la découverte de l’Empire Byzantin.

Arthur lui demanda pourquoi en pays mauresque ; Merlin lui répondit qu’il aimait les hérétiques !

***

Sur le bateau, il n’était pas à l’aise, il se remémorait l’épisode de sa traversée de la Manche, et il ruminait dans son coin sans se mêler à personne; même Arthur n’osa pas trop lui parler, sentant qu’il n’était pas à prendre avec des pincettes. Ils avaient peur tous les deux de ce que pouvait cacher la colère de Merlin… Ils avaient senti tous les deux ce pouvoir inimaginable qu’il ne valait mieux jamais réveiller, et Hermine n’était plus là pour gérer ses humeurs.

Les gens laissaient en paix ce jeune homme à l’allure de notable français qui semblait hautain.

Il choisit de s’installer à la proue pour regarder vers l’avant, et il vit des dauphins jouer sur la vague que provoquait la proue, et cela finit par adoucir son humeur… Il ferma ses yeux pour voir s'il pouvait comprendre à quel genre d’animal il avait affaire, et il fut surpris de pouvoir contacter leur esprit comme Chaton savait le faire… II ne s’agissait pas de gros poissons, mais d’animaux qui avaient choisi de quitter l’élément terrestre, ils étaient très intelligents et fort jouettes, et ils l'invitèrent à partager leurs jeux en pensées, car les dauphins étaient fascinés depuis toujours par les hommes… Merlin ouvrit grand les yeux pour les regarder surfer sur la vague, il partagea leurs sensations et ne put s’empêcher de rire…

Un vieil homme qui avait la tête dans un livre regarda d’où provenait l’éclat de rire si spontané, et regarda ce jeune homme qui s’amusait de voir les dauphins; il sourit en disant: "Ils sont fascinants n’est-ce pas?

Merlin se retourna vers l’homme : Qu’est-ce que c’est ?"

Le vieil homme sourit devant le visage qui s’illuminait d’envie de savoir, ce n’était peut-être pas un notable hautain finalement: "Ce sont des dauphins.

Il inclina la tête: Je n’en avais jamais vu, ce sont des animaux terrestres qui ont choisi de vivre dans l’eau? Je veux dire, ce ne sont pas des poissons ?

Le vieil homme émit un cri de surprise: Hé bien, il existe une légende qui dit qu’une femme éplorée de son amour perdu, un jour choisit de vivre dans l’eau et elle donna naissance aux dauphins ; qui aident parfois les pêcheurs en haute mer.

Lui sur un ton d’affirmation : Oui ils sont très intelligents, c’est un peu comme nos cousins en somme !

L’homme rit : Diable, comment savez-vous ça, si vous n’en avez jamais vu ?

Il eut un moment d’angoisse de peur de se trahir, puis secoua les épaules : Je ne sais pas, je dis ça comme ça !

L’homme : Hé bien, certains marins prétendent avoir été sauvés de la noyade par ces animaux et affirment qu’ils sont intelligents et communiquent entre eux.

Merlin sourit : Vous êtes un érudit ?

L’homme sourit aussi: Je me rends à l’université de Byzance, pour voir si je ne peux pas y conférer des cours de science, oui."

Il ne put s’empêcher, alors qu’Arthur hurlait dans sa tête en lui disant de se méfier: "J’ai été enseignant, j’aimais ça; donner cours.

L’homme ouvrit de grands yeux devant cet homme si jeune qui parlait avec la nostalgie d’un très vieil homme: Diable, où avez-vous enseigné ?

Merlin : Dans une école à Ealdor.

L’homme émit un rire : Ealdor? Mais cet établissement est fermé depuis des années? On raconte que l’enseignement y était prodigué par Merlin le grand sorcier lui-même!

Il eut un stress énorme : Quoi ?

L’homme rit devant la déconvenue du jeune homme : Oui, je ne sais pas s'il existe encore une école dans cette contrée-là, mais il semble bien qu’il y court une légende à propos d’un enchanteur et d’une table ronde."

Il vint s’assoir près de l’homme et lui demanda de lui raconter ce qu’il savait.

L’homme s’appelait Kahan et était peu resté dans les îles brittaniques, il avait été marqué par cette légende: un homme devenu roi grâce à une épée magique, il avait eu des chevaliers braves qu’il avait traités comme ses égaux autour d’une table ronde… Il avait cherché quelque chose, une quête… Mais un puissant sorcier les en avait empêché, le roi était mort et on avait emmuré le sorcier… Lorsqu’on lui avait énuméré les grandes écoles, on lui avait parlé de ce sorcier et il fut surpris de découvrir à quel point les légendes se mêlaient à la réalité dans cette région…

Il lui répondit que chez lui, les légendes avaient toute une part de vérité, et il demanda si on parlait toujours de Tristan et Iseult… Il lui semblait bien qu’il y avait entendu une chanson sur des amants maudits, mais il ne comprenait pas bien la langue. Il lui dit aussi qu’il avait eu de mal à reconnaître son accent… Merlin frissonna, s’était-il laissé aller si longtemps ?

Il se présenta sous le nom d’Emrys, et l’homme sourit en lui disant qu’effectivement, cela sonnait gaélique. Il l’avait d’abord pris pour un notable marseillais, il avait pensé qu’il était drapier.

Il lui demanda d’où il venait; et l’homme fut d’abord gêné… C'était un grand voyageur, il était apatride, et c’est un terme qui fit ouvrir de grands yeux à Merlin.

Ils s’entendaient bien et s’arrangèrent pour être côte à côte pour dormir dans la cale afin de pouvoir veiller à tour de rôle sur leurs biens.

***

Kahan prit le deuxième quart de veille: le jeune homme avait vraiment le sommeil perturbé… Il le vit se réveiller en sursaut plusieurs fois avec le regard absent puis se rendormir… Une fois, Merlin se redressa et le fixa sans le voir et lui dit: "Tu fuis les bûchers aussi!"

Le vieil homme sursauta; il avait raison, il fuyait l’Inquisition. Finalement, le jeune homme finit par s’endormir profondément et il n’eut pas le cœur de le réveiller.

Lorsque il se réveilla au petit jour, il n’était pas content qu’on l’ait laissé dormir, il se retourna sur Kahan, mais celui-ci le regardait avec un air bienveillant qui adoucit son humeur.

Merlin : «Pourquoi m’as-tu laissé dormir ?

Kahan : Je n’ai pas eu le cœur de te réveiller. Excuse-moi, de quelle maladie souffres-tu ?

Il fut d’abord surpris et se renfrogna: J’ai le sommeil léger je sais…" Puis il haussa les épaules et baissa le nez : "De traumatismes de guerre !

Le vieil homme : Tu parles en dormant. »

Il secoua la tête !

Kahan: « Tu rêves de l’Inquisition ? »

Il vit passer un éclair de panique dans le regard du jeune homme, mais il le rassura en disant tout bas: "Moi aussi, je fuis l’inquisition.

Merlin releva la tête et parla très bas aussi : Tu es sorcier ?

Kahan rit de sa naïveté : Tous les hérétiques ne sont pas des sorciers.

Le jeune homme fut surpris: Tu ne crois pas au Dieu unique ?

L'autre sourit : Si, mais c’est n’est pas le même que le leur.

Merlin : Il y a d’autres religions à Dieu unique ?

Kahan éclata de rire : Dieu, de quel monde viens-tu mon ami ? Oui il y a trois religions monothéistes.

Il secoua les épaules : Chez moi, il y a l’ancienne religion et la nouvelle c’est tout! »

Kahan lui demanda s'il était croyant dans l’ancienne, mais Merlin fit signe que non.

Le vieil homme surpris: « Tu ne crois en rien ?

Le sorcier : Je crois en la magie.

Le vieil homme rit encore : Je ne crois pas en la magie ni la sorcellerie. »

Il secoua la tête et sourit.

Kahan : « Que vas-tu faire après ?

Merlin : Je ne sais pas.

Le vieil homme explosa vraiment de rire : Diable, quel programme.

Il rit : C’est comment là-bas ?

Kahan: C’est un pays en plein essor et multiculturel, les gens se précipitent dans leurs écoles de partout, on dit qu’à Constantinople, il existe encore des livres de la célèbre bibliothèque d’Alexandrie… On dit que la mosquée là-bas est bleue comme le ciel.

Merlin : C’est quoi une mosquée ?

Le vieil homme rit: C’est le temple des gens de confession musulmane; ils croient en un Dieu unique appelé Allah… Enfin ici, le temple est dédié à deux religions à la fois, il me semble qu’on se le partage.

Merlin : C’est ton Dieu ?

Kahan : Non, mon Dieu s’appelle Yahvé.

Il haussa les sourcils : Les Chrétiens n’ont pas de nom pour leur Dieu.

Kahan sourit : Si, il y a un nom pour le fils.

Merlin rit: Chez nous, dans l’ancienne religion, il y a trois Déesses, les Chrétiens les ont remplacées par leur dieu, le Saint-Esprit et Jésus.

Le vieil homme explosa encore de rire : Peut-être.

Merlin : Un moine franciscain m’a expliqué, je préfère ces moines-là aux pourfendeurs de dragons.

Kahan explosa encore de rire : Je ne sais pas, je ne crois pas plus aux dragons qu’à la magie.

Il secoua les épaules : Il n’y a pas de dragons chez toi ?

L'autre réfléchit: Je pense que ce qui s’en rapproche le plus c’est le Léviathan, mais c’était un monstre marin.

Merlin : Tu me racontes l’histoire du Léviathan ?

Il lui sourit : Oui si tu veux, mais mangeons d’abord. »

***

Kahan était un rabbin séfarade et il était heureux de partager son savoir avec le jeune homme qui ne tarissait pas de questions saugrenues, ils voyagèrent ainsi tout le long, et il fut souvent surpris par les pressentiments du jeune homme qui s’avérèrent souvent justes comme avec les dauphins. Il s’y était attaché, il était naïf sur les religions, mais intarissable en savoir médicinal, et parfois son regard était sans âge… Son sommeil fut plus tranquille à mesure que le trajet avançait… Et bien qu’il fut habillé comme un notable, il ne rechignait pas aux tâches les plus simples. Il lui fit comprendre qu’il devrait l’accompagner à Byzance, que la bibliothèque là-bas recelait de légendes qui lui plairaient beaucoup, et que son savoir en anatomie allait sans doute en intéresser plus d’un. Merlin ne savait pas trop, il hésitait; de plus, Arthur se manifestait souvent pour râler et dire qu’il avait fui ses cours d’Histoire et que c’était une torture de se retrouver entre deux enseignants. Il avait beaucoup de mal à barricader Arthur depuis qu’Hermine était partie et que son ami l’avait soutenu.



Chapitre 6

Ils accostèrent,

Le pays était comme tout le long de la côte méditerranéenne, chaleureux… Une architecture hétéroclite faite de petites maisons à colombages imbriquées avec des casbahs, une foule qui se précipitait sur des marchés incroyables d’épices odorantes et colorées, de soies et d’objets en tout genre sur lesquels les gens marchandaient dans différentes langues… Les petites ruelles imbriquées les unes dans les autres étaient de vrais labyrinthes dans lesquels Merlin se sentit perdu, en plus plongé dans la foule il n’était pas toujours à l’aise, plongé dans les pensées erratiques des gens pour tenter de comprendre la langue… Mais là, la foule c’était trop… Il s’arrêta devant une échoppe d’épices pour fermer les yeux et sentir ces odeurs d’épices enivrantes…

Et Kahan lui dit : « Ne traîne pas Emrys, j’aimerais trouver une chambre avant d’aller voir mon ami. »



Le vieil homme avait trouvé une petite chambre pour eux deux, Merlin se fit un peu gronder pour qu’il s’apprête pour aller chez son ami. En effet, celui-ci ressemblait plus à un serviteur qu’à un notable ces derniers temps. Ils se rendirent chez l’ami en question qui fut content d’accueillir le jeune homme aussi, et heureux d’apprendre que celui-ci avait un savoir en anatomie… Cela fît beaucoup glousser la fille de l’hôte qui leur servait des plats colorés, et rougir Merlin… Il s’empiffrait d’olives, il adorait ça les olives mais ne toucha pas trop au reste… La fille finit par lui mettre une assiette de divers mets sous les yeux… Elle lui dit en français : "Vous n’êtes pas fort épais pour un notable, il faut manger!"

Il rougit encore et s’exécuta tandis que les deux amis discutaient de tout et de rien et de leur communauté…

Le lendemain, ils se présentèrent à l’université où ils furent bien accueillis… On leur assigna des quartiers, et Merlin se retrouva à passer un tas d’examens pour démontrer de quoi il était capable, tandis que Kahan commençait à donner cours.

Les discussions sur ce qu’on allait faire de Merlin allaient bon train, il était évident qu’il avait un savoir énorme en anatomie, et on lui demanda dans quel pays occidental on l'avait autorisé à pratiquer des autopsies comme ça. Il n’osa jamais dire qu’il n’avait jamais pratiqué d’autopsies, mais il comprit que pour emmagasiner son savoir, une personne sans pouvoir devait explorer sur un mort… Impossible de prendre le risque d’ouvrir un vivant pour rien… Par contre sur d’autres matières, c’était vraiment une bille… En fait, la médecine orientale était bien plus avancée que la médecine occidentale, ici on opérait depuis longtemps. Mais Merlin les scotcha quand même en expliquant qu’il avait déjà opéré pour remettre des os en place… Ici, il découvrit qu’on opérait depuis longtemps, on faisait la cataracte, on pratiquait même des césariennes, bien que peu en survivaient à cause de la perte de sang et qu’elles n’étaient pratiquées qu’en dernier recours…Il découvrit aussi des instruments chirurgicaux, et fut bien surpris de savoir que certains existaient déjà sous les Romains… Il découvrit aussi qu’ici, on avait un savoir de sage-femme, on pratiquait des manipulations pour aider à la naissance, et beaucoup que lui-même ne connaissait pas… Il fut donc étudiant quelques années pour remettre son savoir à jour.

Lors d’un cours un jour sur les maladies contagieuses, il parla du fait qu’il avait fait ce qu’il pouvait pour soigner la peste, mais que cette maladie le dépassait par son évolution rapide, son professeur lui demanda comment il avait fait pour soigner: il expliqua qu’il avait fait avec les moyen du bord, genre un couteau, l’assemblée poussa des cris; qu’il avait isolé les gens parce qu’on faisait ça chez lui, et bouilli l’eau de peur que ça ne vienne de là, mais il émit une autre hypothèse, il se souvenait des rats morts… Son professeur l’invita dans une soirée de discussion pour parler de ce qu’il avait fait. Merlin lui racontait ça en s’excusant car les médecins marseillais n’avaient rien fait pour les pestiférés… Il ne raconta pas que faire ça l’avait fait émerger d’une longue apathie non plus, bien qu’ici il apprit que l’âme pouvait avoir aussi des maladies… Avait-il été malade de la mort de sa femme ?

Lorsqu’il expliqua à Kahan qu’il était invité dans une soirée de discussion, celui-ci le congratula, il devait être un élève rudement brillant pour échanger du savoir avec ses «pères»… Or, ici, le savoir ne fusse qu’en plantes médicinales avait fait douté Merlin de ses capacités !

Le soir, il arriva très intimidé, et entendit parler pour la première fois d’une théorie d’êtres vivants tellement petits qu’ils pouvaient rentrer dans les corps et donner des maladies, ou de l’infection… Merlin était ébahi, on expliqua plusieurs modes de transmission, des maladies qu’on attrapait qu’en ayant des rapports sexuels, d’autres en buvant de l’eau sale, ou d’autres, on ne savait trop… Dans l’air peut-être... Donc la discussion finit sur les vecteurs de maladies, et on finit par demander à Merlin de raconter son histoire… Il expliqua qu’il s’était retrouvé en pleine épidémie de peste à Marseille et que personne ne faisait rien, à part ramasser les morts pour les ensevelir, et qu’avec des moyens rudimentaires il avait fait ce qu’il avait pu… Bien qu’il ne parla pas d’un petit plus en sorcellerie… On lui demanda de décrire les symptômes de la peste, ce qu’il fit, en expliquant bien qu’il avait vu des cas de choléra et de suette et que ce n’était pas les même maladies; là ses connaissances en scotchèrent plus d’un… D’où sortait cet étudiant, qui avait à la fois un grand savoir et parfois était complètement naïf? On le prit donc pour un élève génial comme on en croisait parfois certains, en se disant qu’il fallait le prendre spécialement en main pour le mettre à niveau.

Lorsqu’on lui demanda comment il avait su que c’était la peste, il parla des rats… Il avait entendu dire que ça tuait les rats, donc il avait su que c’était ça, et naïvement il demanda si c’étaient les rats les vecteur de la peste… On l’applaudit car il était capable de restituer le savoir qui avait été distillé lors de cette soirée… Lorsqu’on lui demanda pourquoi il avait isolé les patients, il expliqua que son mentor faisait ça, mais il n’avait pas la moindre idée du pourquoi à l’époque, il savait juste que certaines maladies étaient contagieuses, mais pas pourquoi, il dit qu’on savait juste que le feu purifiait et il demanda encore naïvement si le feu tuaient les petits êtres vivants ?

A partir de ce soir-là, il ne fut plus un étudiant comme un autre: il devint l’apprenti d’un des plus grands médecins de cette école, et en matière d’opérations il rattrapa vite le maître…

Merlin, qui jusque-là n’avait entendu parler que d’envahisseurs mauresques comme des brutes sauvages, eut un grand respect pour la culture orientale…

Dans l’université, on continua à le prendre pour un génie car il avait appris à maîtriser l’arabe à une vitesse folle, et savait le parler et l’écrire… Mais il garda toujours la tête sur les épaules et sa simplicité, car il savait que sans les donnas et son véritable âge, il n’aurait pas pu effectuer de telles prouesses.

Il finit donc par enseigner et continua à participer à des soirées de conversations où les théories parfois les plus folles pouvaient circuler… Merlin, lui muni de ses pressentiments, se trompait rarement, et le démontrait vite en trouvant des preuves… Il devint donc un éminent enseignant respecté de tous. Et ce fut un des rares aussi capables de captiver une classe entière sans lassitude, les studieux étudiants de bonne famille lui parurent bien calmes en comparaison de certains cas passés à la Maison des enfants d’Ealdor.

Les années passèrent, Kahan s’était paisiblement éteint et Emrys avait changé progressivement d’apparence pour ne pas éveiller de soupçons… C’était une sommité respectée dans le milieu des érudits, on lui envoyait des élèves de partout… Il vivait seul, au grand dam de la fille de l’ami de Kahan qui avait attendu longtemps avant de se marier dans l’espoir qu'il lui déclare sa flamme qu’il n’avait pas pour elle, et finalement maria un homme de sa confession.

Merlin vivait seul avec peu de serviteurs, d’ailleurs il arriva qu’on le trouve en train de faire les tâches de ceux-ci… Il avait beaucoup d’amis et parfois les soirées chez lui étaient assez enfiévrées, il ne chercha pas de femme, mais savait quand même s’amuser… Il détesta le jour où on voulut lui donner un esclave, et finit par l’accepter pour lui rendre de suite sa liberté, c’était quelque chose qu’il ne pouvait pas comprendre.

Il ne dit jamais son vrai prénom, et ne révéla jamais ses pouvoirs.

Un soir, il eut de nouveau des visions : l’empire byzantin allait rentrer en guerre, il ne savait pas quand, mais il envisagea quand même de partir, le vieil Emrys avait fait son temps à Constantinople. Et surtout, il avait fait le tour des légendes dans la bibliothèque, et voulait partir à la rencontre de ces légendes, pour découvrir leur part de vérité!

Arthur lui expliqua qu’il était temps de partir et qu’il s’ennuyait dans leur bibliothèque poussiéreuse et que des fois, il avait des allures de roi pêcheur qui s’enferme dans sa tour d’ivoire.

***

Un jour, Emrys disparut de Byzance, ce ne fut pas difficile, il reprit son visage de jeune homme et se fondit dans la masse, il acheta un cheval et partit avec un strict nécessaire…

Arthur : « Où est-ce qu’on va ?

Merlin haussa les épaules : On suit la route de la soie, c’est doux la soie !

Son ami : Je te l’avais dit que tu attrapais des goûts de luxe à t’encroûter à Byzance.

Lui : Les olives vont me manquer.

La voix : Pfff on n’irait pas plutôt dans un « pays civilisé » qui sert du pâté en croûte ?

Lui : Tellement civilisé que les médecins te saignent comme de vulgaires bouchers.

Arthur : Pourquoi ne restes-tu pas alors ?

Merlin : Les visions… Je ne veux pas les vivre, c’est déjà assez d’avoir des visions !

La voix : Tu écoutes tes visions maintenant ?

Il secoua les épaules: Arthur, est-ce que l’humanité est condamnée à se déchirer ainsi entre périodes de découverte puis obscurantisme dogmatique? Je veux dire, envahir l’autre ainsi, pour tout lui prendre dès qu’il s’enrichit trop ?

Son ami: Il a bien fallu que quelqu’un envahisse le pays dont est originaire l’olivier, pour que tu puisses te gaver."

Il haussa les épaules.



***

Hurlement de Laure dans la yourte: Attendez, vous êtes en train de me dire qu’au Moyen-Age et au Moyen-Orient et sans microscope, on savait ce qu’étaient les virus et les bactéries ?

Le vieux Merlin éclata de rire: Oui, il faut lire les écrits d’Abu Al Qasim pour comprendre à quel point ils étaient avancés quand Merlin est arrivé à Constantinople… Gaïus les avait lus, mais perdu dans son petit coin d’Europe reculé, il n’avait pas suivi les progrès de la médecine orientale.

Laure : Mais c’est presque de la médecine moderne ?

Le vieux Merlin rit encore : Les Occidentaux n’ont pas inventé la poudre à canon ! »

Elle se tut vexée !




macrale  (02.12.2014 à 00:09)

 

Chapitre 7

En suivant la route de la soie, il se retrouva en pays mongol, où son savoir sur l’équitation fut bienvenue… Il rencontra des tributs nomades qui finalement vivaient sobrement et proches de leur terre et leurs élevages, et ça lui plut… C’est là qu’il découvrit une forme d’habitat qui lui plut vraiment beaucoup et aussi parce que dans les steppes c’était vraiment froid… La yourte, une tente ronde recouverte de feutre avec un feu en son centre.

La première famille qu’il rencontra fut tolérante avec et lui apprit leurs coutumes… En fait, Merlin ne savait pas qu’à la base, il fallait simplement dire «Gardez votre chien » pour se faire accueillir… Un jour froid d’hiver seul, il se souvint avoir été attiré par la fumée et s’être retrouvé devant une yourte… Il s’en approcha pour négocier un peu de chaleur et de nourriture, et le chien de la famille, au lieu de se jeter sauvagement dessus, lui fit la fête comme s'il l’avait toujours connu.

La famille, intriguée, l’accueillit à bras ouvert et lui apprit les coutumes de la vie en yourte: on ne doit pas tourner dans le sens contraire des aiguille d’une montre autour de la tente ; ne pas se mettre au nord d’un ainé; tourner le dos à la paroi de la tente; ne pas marcher sur le seuil… Leur vie était rythmée ainsi par les coutumes et les différents élevages: les rennes, les yaks, les moutons, les chevaux…

Ils avaient de petits chevaux très nerveux et habiles au combat qui avaient contribué à leur réussite… Merlin leur sauva une jument dont la mise à bas ne se passait pas bien, et cela se sut… Il traversa une partie de la Mongolie, d’élevage en élevage…

Il eut du mal à se faire à leur thé de riz copieusement rempli de lait ou de beurre, leur nourriture aussi basée sur l’élevage et la farine…

On lui apprit à faire du ski et ça lui plus beaucoup et l’aida à traverser une chaîne de montagne énorme, ça ressemblait à un mur autour du monde… Arthur eut quelques frayeurs pour son ami, mais Merlin n’avait pas le sentiment de se mettre en danger, il avait déjà un âge canonique, par contre il était content d’avoir des vêtements en feutre pour traverser les cols.

Lui et son groupe de négociants arrivèrent dans son pays de destination… Un pays où il avait entendu dire qu’il y avait des dragons, le dépaysement était total et il avait l’impression d’avoir traversé le monde.

Après la traversée d’un plateau immense où Merlin apprit encore une nouvelle religion monothéiste, celle de Bouddha, avec des moines particulièrement pacifiques et reposants par rapport à d’autres, il arriva dans une Chine sous la dynastie de Ming, où il découvrit la porcelaine, l’art de la calligraphie, la poudre à canon et son utilisation la plus sympa: les feux d’artifices…

Les légendes de dragons ne tarissaient pas ici, et il mit des années à chercher après… Ici, contrairement à l’Europe, les dragons était de bonne augure et porte-bonheur, leur représentation étrange à ses yeux…

Il ne trouva jamais le fond de vérité de ces légendes, et repartit… Il emmagasina par contre un savoir sur une médecine particulière et des plantes encore… Il fut apprenti médecin et on lui donna beaucoup de cadeaux. Il garda surtout une boussole, et quelques chemises en soie, il avait peut-être bien fini par attraper des goûts de luxe, si Hermine avait toujours été de ce monde, ça l’aurait tuée… Hermine lui manquait encore beaucoup… Il lui arrivait de se faire traiter d’eunuque par les jolies Chinoises aux mœurs différentes des siennes, intriguées par cet étranger au long nez et aux grandes oreilles. Pas qu’il ne fut pas attiré par le sexe opposé durant ses voyages, loin de là, mais il n’entendait personne, encore une face cachée de son pouvoir, l’intimité avec une personne sans télépathie lui était simplement trop difficile… Et puis personne n’était comme Hermine.

Arthur : «Pourquoi ne te poses-tu pas un peu Merlin?

Merlin : Me poser ?

La voix : Elles sont jolies, tu devrais peut-être te remarier ! »

Il regretta tout de suite sa phrase en entendant le tonnerre gronder.

Son ami : « Merlin ne te met pas en colère !

Il secoua les épaules: Je ne suis pas en colère, Hermine m’attend quelque part… Un jour moi aussi je vais mourir !

La voix : Tu penses qu’il y a quelque chose ?

Merlin déjà bien énervé : Et aux pierres de Nemethon alors c’est quoi ?

Arthur : Je n’ai pas le droit de te le dire !

L’orage gronda de plus belle et il répondit : Ben voyons ! »



***

Il repartit vers le Royaume de Vijayanâgara, où en matière de mœurs il n’était pas au bout de ses surprises.

Le royaume avait été envahi par les Ottomans, mais était resté pluriculturel; il découvrit un monde de croyances toutes les plus inimaginables les unes que les autres, il aimait beaucoup ce pays pour ses légendes, bien qu’il resta calé un jour sur une légende musulmane qui parlait de D’jinn, des êtres serpent qui crachaient du feu et se transformaient en humains… Il eut un pressentiment très fort.

Merlin : «Arthur ?

Son ami : Oui ?

Lui : Tu crois que des gens ont eu des donnas ici ?

La voix : Je n’en sais rien, pourquoi te poses-tu la question ?

Merlin : Ces légendes sur les dragons, et ici les Ifrits, je crois que c’est comme chez nous, s'il y a d’autres gens comme moi ; il y a d’autres dragons !

Arthur : C’est ton voyage Merlin ! »

***

Il décida de reprendre la mer pour le pays Ottoman, il s’acheta un cheval et demanda son chemin un jour pour rejoindre un port… On lui expliqua que couper à travers la forêt était plus court, mais périlleux, il haussa les épaules et partit par là avec un guide chinois… Les dialectes était multiples et Merlin savait surtout parler chinois !

Ils traversèrent une forêt dense et des villages, où Merlin demandait à chaque fois qu’on lui raconte des légendes locales, il comprit qu’ici il y avait eu un grand peuple, mais qu’il s’était passé quelque chose… Parfois il y avait des ruines de temples, et il était fasciné par leur structure et leur taille… Et il ne douta plus que ce peuple fut grand…

Arthur lui ralait beaucoup : «Les gens ne mangent jamais de viande ici ?

Il secoua les épaules : C’est étonnant le nombre de gens qui n’ont jamais vu un pâté en croûte de leur vie ! » Et explosa de rire.

Il essayait de s’y retrouver dans leurs dieux, mais c’était trop complexe… On lui expliqua un jour qu’un temple pas loin de là était dédié à Shiva et le Nirvana, le « paradis » de Shiva, et lui et le guide chinois voulurent le voir… Ils s’enfoncèrent dans la forêt et le trouvèrent…

Sept temples en fait, énormes et décorés de sculptures étonnamment réalistes avec des personnages dans des positions étranges…

Arthur : «Qui a pu construire ça, un grand peuple ? Qui est représenté ?

Merlin : C’est Shiva, il est représenté avec un serpent !

Son ami: Je n’ai pas tout compris moi là, c’est qui lui encore?

Lui : Shiva est à la fois un Dieu de paix et de destruction !

La voix : ça me fait penser à quelqu’un !

Lui : Quoi ?

Arthur : Non rien ! »

Merlin et le guide tournèrent vers l’aile ouest du bâtiment abandonné dans la végétation près duquel ils étaient et ils eurent un choc… Arthur explosa de rire. Merlin commençait à s’habituer depuis le début de son voyage au fait que dans d’autres pays les mœurs différaient; il avait d’ailleurs vu pas mal de sculptures explicites…Mais ici, même le guide chinois qui venait d’un pays aux mœurs moins pudiques rougit, et lui aussi !

Toute la façade du bâtiment était recouverte de sculptures représentant des scènes érotiques plus qu’explicites…

Arthur : «Non j’ai rien dit, c’étaient des sauvages !

Il inclina la tête: Heu, des sauvages qui représentent des scènes d’amour plutôt que des scènes de guerre sur un temple, moi je trouve ça plutôt sympathique !

Le guide chinois: J’avais entendu parler d’un explorateur qui avait écrit sur une découverte à propos de ça, mais j’avoue que je n’y croyais pas. »

Il ne put s’empêcher d’exploser de rire !

La voix de son ami : «Tu es sur que c’est de l’amour, ils sont plus que deux-là ?

Merlin : Je ne suis pas sûr de vouloir le savoir !

Le guide : Est-ce que c’est ça le nirvana ?

Et il ré-explosa de rire : Peut-être ! »

Puis il eut un pressentiment et descendit de cheval, et regarda tout, puis courut aux autres bâtiments et regarda à chaque fois le mur ouest recouvert de scènes pareillement explicites !

Son ami : « Merlin qu’est-ce que tu fais ?

Lui : La magie des esprits mêlés !

Arthur : Quoi ? Je ne suis pas sûr d’avoir envie de le savoir moi là !

Il explosa de rire : Ces gens avaient des donnas !

La voix : Heu…

Le sorcier: Les légendes de dragons, et ça, il y en a d’autres comme moi, il y en a d’autres que chez nous! Des grandes civilisations…" Et il repartit dans son fou rire !

Arthur : «Mais que sont-ils devenus?

Merlin s’assombrit d’un coup : Je ne suis pas sûr de vouloir le savoir non plus ! »



Chapitre 8

Il reprit la mer, et se fit engager comme marin, au début au bas de l’échelle, mais Merlin savait naviguer mieux que personne, il voyait les courant d’air chaud et froid, et c’était un plus dans la marine… Et puis il adorait mêler ses pensées aux dauphins… Il se demandait combien d’autres créatures la mer pouvait cacher.

Les bateaux étaient vraiment gros maintenant, il accosta plusieurs fois et changea d’équipage en Mer rouge… Il aimait les tâches simples… Il accosta en Égypte où il prit un petit cheval arabe, mieux taillé pour les longues distances dans le désert, ce cheval lui fit un peu penser à ceux des Mongols… Il lui avait coûté très cher… Il partit seul cette fois, au grand dam d’Arthur qui lui dit qu’il prenait trop de risques!

Il lui répondit qu’il avait besoin d’être seul pour réfléchir, puis secoua les épaules, il n’était quand même jamais seul!

Il se perdit un peu le long du Nil, il était fasciné par les ruines, il avait des visions de ce que ces ruines cachaient et il eut une vague idée de l’origine des religions monothéistes… Il se demandait ce que Kahan en aurait pensé, lui qui était persuadé que son peuple avait fui l’esclavage d’ici. Il fut surpris que l’empire Ottoman s’étendit maintenant jusque-là et il entendit de nouveau cette légende sur les ifrits, êtres fabuleux serpents cracheurs de feux, et il se demanda s'il n’allait pas chercher de ce côté…

***

Un soir alors qu’il était assis à une terrasse pour se restaurer…

Arthur: «Le monde s’offre à toi, tu as plusieurs vies pour le visiter et toi tu t’acharnes à chercher après des sales bestioles en t’empiffrant d’olives !

Merlin : C’est vraiment bon, tu devrais goûter ça quand tu reviendras.

Son ami : Quand je reviendrai je me jetterai…

Il sourît : Oui je sais sur un pâté en croûte.

La voix : Quoi ? J’ai le mal du pays, les gens mangent vraiment des choses bizarres.

Lui : Le thé au beurre !

Arthur : Des nouilles de riz ! »

Ils énumérèrent ainsi des plats vraiment bizarres que Merlin avait goûtés, et il dut s’empêcher de ne pas exploser de rire devant la foule.

Arthur : «Cest devenu comment chez nous tu crois ?

Il s’assombrit : Je ne sais pas, ce n’est plus chez nous depuis longtemps.

Son ami : Tu n’as pas envie de retrouver tes enfants ?

Il fulminait : Ils sont morts depuis longtemps, je n’ai pas envie qu’on aborde le sujet ! »

Arthur se tut, il craignait les colères de Merlin.

Il se leva pour prendre son cheval et aller galoper au loin, pour ne plus penser !

***

Il traversa donc une partie de l’empire Ottoman qui lui plut, c’était un empire multiculturel, la religion dominante n’étaient pas trop dogmatique, ils avaient eu la même intelligence que les moines irlandais… Il appréciait la beauté des maisons avec leur cour intérieure remplie de plantes vertes et recouverte de céramique de toutes les couleurs, avec des représentations de nom de leur dieu… Les Arabes n’aimaient pas le figuratif ! Comme dans tout pays en plein boum économique, les érudits avaient une place importante et il emmagasina encore du savoir en échange du sien. Ici, les gens avaient une médecine très avancée… Mais ils furent fascinés par la médecine chinoise qu’il leur enseigna, en Chine il avait appris que certaines plantes n’avaient de propriétés médicinales qu’en étant parasitées, une médecine étrange qui prenait le corps dans son ensemble et où les médecins n’étaient payés que si le patient était en bonne santé… On le traitait gentiment de «roumis »» au début, c’est comme ça qu’on appelait l’étranger occidental; mais Merlin partageait tellement de savoir d’ailleurs, qu’on finit par douter qu’il soit « roumis ».

Il comprit qu’il devait s’enfoncer vers le désert pour aller à la découverte des tribus nomades pour en apprendre plus sur les légendes avant que la religion ne les déforme… Certaines tribus enfoncées dans le désert pratiquaient encore leurs anciens rites.

Il prépara son voyage minutieusement, ce désert-ci était immense et réputé infranchissable, surtout pour un étranger… Il fallait qu’il se mêle à une caravane pour savoir de quoi il en retournait…

Les caravanes marchandes suivaient les points d’eau qui étaient parfois défendus jusqu'à la mort, ils valaient mieux ne pas s’en éloigner… La politique tribale lui était hermétique, mais il eut un pressentiment… Pas comme une vision, juste un pressentiment.

Il commença son périple avec son brave petit cheval qui l’écoutait plus à la pensée qu’autre chose, cette technique de monte aurait beaucoup plu à Chaton… Arthur ne releva pas, de peur de le mettre en colère. Il fut content de s’être habillé en conséquence, la journée le soleil était vraiment écrasant et il comprit pourquoi les locaux étaient si couverts malgré la chaleur… Les nuits par contre étaient vraiment froides…

Il aima la beauté de ce désert, il ne se lassait pas d’observer le mouvement des dunes qui lui firent penser à des vagues en plus lents…

Il eut droit à sa première tempête de sable et surprit beaucoup, en étant dans les premiers à avoir affirmé que les vents se levaient et qu’il allait falloir installer le campement… Il aida à monter la tente en se faisant embêter par les dromadaires, ces étranges animaux que les locaux appelaient vaisseaux du désert… Les chameaux semblaient avoir une affection particulière pour Merlin et chaque fois qu’il passait à côté d’un, il fallait que le dromadaire le lèche…. Cela faisait beaucoup rire tout le monde… Mais il n’était pas totalement à l’aise avec ces marchands, l’un d’eux admirait trop son cheval à son goût !

Même si ce pays était rude, il était plein de vie, une vie étrange adaptée à des conditions extrêmes… Il vit son premier scorpion dont les gens avaient si peur et ne put s’empêcher de rire devant le modèle réduit d’une créature magique qu’il ne risquait pas d’oublier… Bon, on l’avait prévenu que la piqûre pouvait faire très mal et il n’en douta pas… Il aida à soigner un homme qui avait marché sur une vipère à corne, le venin était vraiment fulgurant, et il avait émis discrètement un sort de guérison !

Merlin ne s’était pas douté que certains de ses comportements faisaient peur… Les gens de confession musulmane n’aimaient pas la sorcellerie, et il n’eut pas l’impression d’avoir dévoilé quoique ce soit sur ses talents cachés… Il ne savait pas par exemple que l’homme qui avait marché sur une vipère à corne, aurait dû mourir parce que c’était la volonté d’Allah… Cela déplut à certaines personnes du groupe.

Ce qui déstabilisa plus ces gens, c’est qu'il semblait toujours savoir la direction du prochain point d’eau… Avec son petit cheval rapide, il était souvent en tête de la caravane, or comment un « roumi » pouvait-il être capable de trouver de l’eau dans le désert? C’était ça son comportement le plus étrange. Les caravaniers avaient fini par se concerter sur la nature de l’étranger, et pour être sûrs de ce qu’ils avancèrent, ils décidèrent de le tester, un jour ils le laissèrent avancer seul pour voir s'il se dirigeait encore dans la bonne direction… Merlin faisait ça machinalement sans réfléchir: cela lui venait de sa donnas qui lui permettait de voir et diriger les courant d’air, il détectait aussi l’humidité, ça en faisait un vrai détecteur de points d’eau en désert, il en avait déjà bénéficié lors de son voyage près des pyramides, sans se tracasser de savoir s'il pratiquait ou non la magie au vu et su de tous !

Il avança seul, et son pressentiment reprit le dessus… Il arrêta son cheval et se retourna, la caravane s’était arrêtée pour voir s'il allait trouver la direction seul.

Il avait réagi trop tard, les hommes le regardaient avec de la haine… Un regard qu’il ne connaissait que trop bien…

Arthur paniqua, et lui était d’un calme anormal et attendit… Un homme dit « iffrit » à son encontre… Ils furent une vingtaine à sortir leur sabre et se jeter sur lui…

Il émit une décharge magique de défense qu’il n’avait plus fait depuis longtemps, ça en mit une dizaine au tapis, et mirent les autre encore plus en colère, Merlin allait émettre une autre décharge mais ne put empêcher un sabre de le toucher profondément dans le flanc gauche… Il s’effondra avec son ami qui hurlait dans sa tête.

Il fut laissé pour mort sans eau ni monture en plein désert. Les gens de confession musulmane n’aimaient pas la sorcellerie.

Il restât au sol, conscient mais attendit avant de réagir.

Arthur hurlait : « Qu’est-ce que tu attends ?

Merlin : Je ne vais pas tuer tous ces hommes, je veux mon cheval !

La voix : Quoi ? Tu es inconscient ou quoi, en plein désert sans eau ? »

Il faisait le mort, mais dut quand même déplacer son bras à cause de la douleur, et ne put s’empêcher d’émettre un gémissement parce que ça lui provoqua un élancement encore plus douloureux…

Son ami se rendit compte de son état : «Tu es blessé ?

Il gémissait : Ce n’est pas bon !

Arthur paniquait : Merliiiiiiiiiin.

Merlin : Cesse d’hurler dans ma tête j’ai besoin de concentration…

La voix : Quoi ? Tu fais quoi? Tu dois faire un sort de guérison tant que tu en as la force, tu saignes beaucoup Merlin.

Lui : Comme si je ne m’en rendais pas compte, je te remercie…Tais-toi là, je n’ai pas la force de te barricader… »

Arthur se tut mais il sentait encore sa panique… Il ferma les yeux et contacta son cheval, il vit à travers ses yeux les gens de la caravane qui étaient déjà loin se partager leur butin; il attendit encore… Un des hommes qui convoitait sa monture depuis le début s’en empara, et accrocha une gourde à sa selle et partit avec… Là il donna un ordre à son cheval et celui-ci désarçonna l’homme et se mit à courir dans sa direction. Personne ne sut le rattraper.

Arthur : « Malin Merlin, très malin même ! »

Mais il ne l’entendait presque plus, il tournait de l’œil.

Son ami hurla : « Soigne-toi Merlin ! »

Il émergea un peu et se jeta un sort de guérison puis s’évanouit.

Il se réveilla en plein nuit ; il avait très froid, son cheval était dans son champ de vision… Sa blessure n’était pas totalement guérie… Il sonda…

Arthur : « ça va ?

Merlin : ça fait du dégât leur truc.

La voix : Je pense que ça s’appelle un cimeterre, ne bouge pas Merlin, même pas un poil. »

Une vipère à cornes était couchée le long de sa jambe, la nuit était froide et l’animal cherchait de la chaleur.

Son ami : « Envoie une décharge à cette sale bête.

Lui : Non il recherche de la chaleur, il partira quand le soleil sera trop chaud. De toute façon, je ne suis pas sûr d’avoir la force de quoi que ce soit."

Il sonda encore et ce qu’il craignait arrivait, ça s’infectait et il était sans rien pour désinfecter, en plus avec le sort de guérison la plaie qui était à moitié refermée accélérait l’infection.

Il n’osa plus trop bouger, il tournait encore de l’œil, il demanda juste à Arthur : «Rappelle-moi déjà ce qu’il lui arrive au roi pêcheur ? »

Et il replongea.

Il rêva de feu, le feu partout autour de lui et une colère étrangère qui lui emplissait la tête.

Il se réveilla en sursaut et regretta dans l’instant son mouvement. Le soleil était haut dans le ciel, la vipère était partie, son cheval était près de lui et lui faisait de l’ombre.

Son ami : «Tu dois faire quelque chose Merlin !

Il essaya de se redresser mais le regretta aussi : C’est facile à dire.

Arthur : Jette un sort. T’es sorcier ou non ?

Lui : Non, si je referme plus la plaie, l’infection ira plus vite. Je n’ai rien pour désinfecter, ce n’est pas bon !

La voix : Et si tu ne fais rien ?

Il voulu émettre un rire mais le regretta aussi : Quoi que je fasse je vais faire un choc septique. Il faut trouver de l’aide.

Arthur interdit : En plein désert ?

Merlin : Il faut aller au point d’eau il doit y avoir des gens !

Son ami paniqua : Et s’ils sont aussi « accueillants » que ceux de la caravane ?

Lui : Je n’ai pas trop le choix !

Arthur hurla : Qu’est-ce que tu attends ?

Merlin : S’il te plaît ne crie pas, j’ai vraiment mal à la tête… Trouver le point d’eau ce n’est pas un problème, c’est monter à cheval le problème."

Il essaya de se redresser, mais il n’y arriva pas, il demanda à son cheval de se coucher près de lui, celui-ci s’exécuta difficilement mais doucement, Merlin fit ce qu’il put pour monter dessus, et ne put s’empêcher d’hurler… Il demanda au cheval de se redresser et pria il ne savait trop quoi de ne pas tomber, avec Arthur qui lui hurlait de s’accrocher… Contre toute attente il ne tomba pas.

Il lutta pour rester conscient et envoya le cheval dans la bonne direction… ça lui parut interminable.

Arthur : « Tiens bon Merlin, tiens bon mon ami ! »

Il arriva au point d’eau où il n’y avait personne… Il demanda encore au cheval de se coucher, mais tomba quand même, la douleur était trop forte, il s’évanouit.

Son ami lui hurlait après pour le réveiller, il ouvrit les yeux et vit un visage de femme qui lui dit : « ifrit ? »

Il paniqua vraiment et retomba dans les vapes.



 


macrale  (09.12.2014 à 00:23)

Chapitre 9

Il se réveilla dans une tente, on l’avait soigné, il sonda et vit qu’on avait ouvert la plaie pour désinfecter, c’était sommaire mais propre…Quelqu’un lui donna de l’eau, il ne comprenait rien à se qu’on lui disait, à part ifrit!

Il rêva, quelque chose était en colère contre lui, et il était environné de feu.

Il se réveilla en sursaut : « Arthur t’es où, j’ai peur.

Arthur : Je suis là mon ami ! »

Il vit un homme essayer de lui parler mais il ne comprenait pas le dialecte, puis l’homme lui parla dans une langue qu’il connaissait et lui dit: « Bonjour ifrit. »

Merlin tremblait, l’homme approcha une main qui se posa sur son épaule, et lui fit un regard bienveillant.

Il respira plus facilement mais il était trop faible et se rendormit.

Il dormit comme ça plusieurs jours, puis finit par émerger quand la température tomba… Une jeune femme essayait de lui donner à boire : il lui dit merci, mais il ne sut pas dans quelle langue.

La femme sourit.

Il essaya de se redresser et constata qu’il y arrivait sans trop d’élancement, il regarda son flanc et dut y regarder par deux fois, il était suturé avec des têtes de fourmis, leurs mandibules fermaient les bords de la plaie. Il émit un cri de surprise. Il entendit une voix masculine qui lui parlait dans une langue qu’il comprenait : « N’y touche pas surtout, ça cicatrise.

Merlin : Vous m’avez suturé avec des fourmis ?

L’homme rit de sa surprise : Iglaf est un grand guérisseur, c’est lui qui s’occupe de mes chevaux.

Lui : Quoi ?

L’homme rit encore puis lui dit fièrement : Mes chevaux valent plus que plusieurs hommes. »

Il se retourna pour regarder l’homme amusé.

Lui : «Bonjour ifrit, je m’appelle Afalawas, c’est toujours un honneur d’accueillir quelqu’un de ton espèce, je ne savais pas qu’il existait des roumis ifrit.

Merlin : Je ne suis pas un serpent, je m’appelle Emrys.

L’homme rit: Un roumi qui survit seul et blessé dans le désert en trouvant de l’eau et en demandant à son cheval de se coucher est un ifrit.

Merlin : Vous n’allez pas me tuer ?

Afalawas rit encore: Dans ma tribu, on ne tue pas la bénédiction née du feu et de la lumière, on l’accueille.»

Il se laissa aller et respira profondément.

Afalawas: «Il est très beau ton cheval, dors encore, tu dois récupérer, nous avons une longue route à faire.

Lui : Vous m’emmenez où ?

L'homme : J’aimerais que tu bénisses mes chevaux… Mais tu es libre de partir si tu veux.

Il sourit en s’endormant : Je ne risque pas d’aller loin aujourd’hui !"

***

Le campement se déplaça ainsi petit à petit, il y avait deux familles dont celle d’Afalawas qui avait deux femmes et beaucoup d’enfants, c’était le patriarche. Iglaf était l’autre chef de famille et il avait un savoir ancestral qui se transmettait de génération en génération…

Ils avaient vendu un cheval qui était destiné au sultan, et rentraient au village en suivant les points d’eau assignés à leur tribu quand la fille d’Afalawas l'avait découvert au point d'eau. Ils étaient animistes et ancrés dans leur tradition orale, et de mémoire d’homme, leur tribu accueillait toujours les ifrit lorsqu’ils en rencontraient. Merlin avait été blessé très gravement et se laissa faire, car il n’avait pas la force de se jeter un autre sort de guérison… Le voyage dura plusieurs semaines et il prit le temps de se remettre et de découvrir cette tribu au savoir si particulier, après tout, c’est ce qu’il était venu chercher.

La tribu lui rappela par bien des aspects ses amis mongols, leur mode de vie était simple et intimement lié au désert… Sauf qu’eux, buvaient du thé sans beurre ni farine, un thé que Merlin aimait beaucoup, fort proche de celui qu’il avait bu en Chine avec un aromate en plus!

Au début, il ne sut pas beaucoup aider, et il était laissé avec les enfants tandis que tout le monde vaquait à ses occupations… Ils étaient facétieux et débrouillards, et c’est avec eux qu’il apprit leur langue… Le soir, tout le monde se retrouvait autour du feu pour manger et raconter des histoires de la tribu, ainsi se transmettait leur savoir depuis pour eux la nuit des temps, en tout cas la mémoire d’homme du désert.

Arthur aussi était fasciné par ce mode de vie, ces gens étaient courageux, leurs femmes pouvaient faire des kilomètres par jour pour trouver de l’eau et que quoi allumer un feu…

Ils avaient des dromadaires qui eux aussi adoraient donner des grosses léchouilles à Merlin chaque fois qu’il passait à côté, cela les fit tous rire aussi et on lui expliqua que les vaisseaux du désert aimaient beaucoup les ifrit depuis toujours; une légende disait même que c’était les ifrit qui leur avaient légué ces animaux sans lesquels personne ne pouvait survivre dans le désert… Il apprit donc que cet animal valait plusieurs chevaux, qui eut valaient plusieurs hommes… Pour un peuple vivant de l’élevage, leurs animaux étaient leurs biens les plus précieux.

Il apprit aussi que dans d’autres tribus, les femmes avaient un statut encore inférieur aux hommes. Dans la tribu d’Afalawas, on respectait les femmes, bien qu’elles se mêlaient peu aux hommes et que les tâches étaient partagées, un peu comme chez les Mongols… Chez lui, on ne pratiquait pas l’esclavage non plus. Ainsi, il se sentit bien ici et décida de les accompagner jusqu'à leur village pour voir l’élevage de chevaux.

Afalawas lui expliqua le fonctionnement politique de l’Empire: c’était un système de tribus inféodées au Sultan qui ressemblait beaucoup au fonctionnement du pays Mongol. Les chefs de tribus étaient libres de prêter allégeance à un Sultan ou non. Pour Afalawas, la stabilité du pays de l’Empire tenait à peu de choses, si l’héritier du Sultan ne plaisait pas aux chefs de tribus, l’empire éclatait en mille morceaux… Merlin demanda qui était l’héritier et Afalawas explosa de rire; c’était ça le problème : le Sultan avait bien trop de femmes, et donc trop d’enfants, lors des successions on les laissait se bagarrer et on prêtait ou non allégeance au vainqueur. Arthur était fasciné par ça, en fait les chefs de tribu avaient bien plus de pouvoir que le Sultan, il se demanda ce que son père, qui gardait son pouvoir grâce à la terreur, aurait pensé d’une telle chose… Merlin, lui, était fasciné par le fait qu’un des plus puissants chefs de tribu de cet empire fut issu de l’esclavage. L’esclavage était une chose qui le dégoûtait, à chaque fois qu’on avait voulu lui en offrir un, il avait poussé des cris, et il découvrait que dans cet Empire où c’était toléré, un esclave pouvait s’élever et faire trembler le Sultan lui-même.

Cela donnait aussi un pays avec une richesse culturelle incroyable, qui allait des plus grands érudits à des tribus qui suivaient encore leurs traditions orales comme celle d’Afalawas…

***

La vie suivait son cour, le campement se déplaçait lentement, au début il ne savait rien faire, même pas se transporter lui-même, puis il finit par remonter en selle petit à petit… Les enfants étaient très attachés à Merlin qui finit aussi par leur raconter plein d’histoires fabuleuses… Ils lui demandaient aussi de faire faire des tours à son cheval, invariablement il disait "Seulement s’il en a envie", et invariablement le petit cheval qui aurait donné sa vie pour lui, s’exécutait: il se couchait, ou il levait les pattes… Il fut vite surnommé le cheval qui danse… Lorsque Merlin l’avait acheté, il avait été incapable de prononcer son nom, et finalement ne lui en avait pas donné d’autre. Mais le cheval qui danse ça lui plaisait. Les enfants avaient du mal à prononcer le nom de Merlin, cela donnait une sorte de H’mrîss.

Le petit Ahar était particulièrement collant, il ne quittait pratiquement jamais Merlin, il lui avait expliqué que son nom signifiait lion… Il lui demanda s'il s'agissait des lions des Romains, le garçon lui répondit qu'il ne savait pas ce qu'étaient les Romains mais que le lion était le roi des animaux… Merlin explosa de rire et lui expliqua qu’il avait eu un ami qui s’appelait Arthur et que ça voulait dire ours, comme Ahar ne savait pas ce qu’était un ours, il lui répondit que chez lui c’était le roi des animaux.

Le jeune garçon pouvait l'écouter durant des heures alors que les autres enfants finissaient toujours par se lasser; il l’écouta parler de l’eau qui tombe du ciel en abondance, et qui parfois se transforme en glace… La glace formait des petits cristaux à six branches tous dessinés différemment, et tous ensembles ils recouvraient des paysages entiers de manteaux blancs. Ahar rêva de voir de la neige un jour… Et Merlin lui dit que rien ne lui interdisait de voyager lorsqu’il serait plus grand.

Quand il maîtrisa assez la langue, il échangea du savoir médicinal avec Iglaf, qui lui montra comment trouver les fourmis qui referment les plaies et comment les appliquer.

Par contre, il essayait d’éviter au maximum la fille d’Afalawas: Dassine qui l’avait trouvé au point d’eau et lui courait ouvertement autour; cela le mettait toujours mal à l’aise et invariablement il pensait à Hermine, ce qui le plongeait dans la mélancolie. Une fois, Arthur lui dit que cette fille était vraiment belle, et qu’il était peut-être temps qu’il se remarie.

Il ne se mit pas en colère cette fois-ci, il lui dit que d’abord c’était difficile pour lui, une femme qu’il «n’entendait» pas; puis il lui demanda, si lui avait perdu Gwen, est-ce qu’il aurait été capable d’en épouser une autre? Et Arthur ne l’embêta plus à ce sujet.

Il est vrai que Dassine était vraiment très jolie, la peau mate, de longues boucles noires, les yeux noircis de Kol et le visage et les mains recouverts de dessins au henné… Mais elle avait de grands yeux verts, un vert qui lui rappelait trop le regard de sa femme.

Un jour, il put commencer à faire des tâches simples, il se demanda s’il oserait se lancer un sort de guérison, après tout il était accepté comme il était. Il demanda à Iglaf, qui s’était demandé pourquoi il ne l’avait pas fait plus tôt… Merlin s’isola et se guérit puis regarda la cicatrice qui courait le long de son flanc. Arthur lui dit qu’il n’était vraiment pas passé loin du mort vivant sur ce coup-là.

Il put enfin partager les tâches quotidiennes de ses amis, et le soir il devint coutumier qu’on lui demanda d’allumer le feu commun comme un ifrit.

Il finit par leur demander s'il y avait beaucoup d’ifrits, on lui répondit qu’on n'en voyait plus beaucoup, le dernier que la tribu avait accueilli remontait à la grand-mère d’Afalawas. Merlin demanda d’où il venait et on lui dit par-delà le désert, seul un ifrit peut traverser le désert.

Ils arrivèrent au village: il n’était pas très grand, articulé autour d’une petite oasis. Il rencontra le chef de clan et on fit une fête en l’honneur du retour de la caravane et de leur hôte.

Il mangea des trucs bizarres qui firent beaucoup rire Arthur, mais n’osa jamais dire non à quoi que ce soit… L’alcool qu’on lui servit lui fit rapidement tourner la tête aussi… Le chef de tribu qui avait écouté longuement l’histoire d’Afalawas vint près de lui et lui dit qu’il était impensable qu’un homme reste sans femme, même un ifrit.

Merlin voulut rouspéter, mais on ne lui en laissa pas l’occasion, on l’amena à une petite maisonnette d’invité, et les autres continuèrent à faire la fête très tard.

Il eut envie de fuir, mais il se sentait coincé, la pièce était sombre, mais ses yeux s’habituèrent à l’obscurité, et il vit Dassine qui l’attendait.

Il n’osa pas bouger; Arthur était amusé: «Merlin, amuse-toi un peu depuis le temps que tu traînes ta triste carcasse sur ce monde!"

Il secoua la tête et Dassine lui dit que si elle n’était pas à son goût on pouvait aller chercher quelqu’un d’autre.

Lui timidement : «Non Dassine je t’assure que tu es très belle… C’est juste que… » Sa voix mourut !

Elle : « Si tu aimes les hommes, on peut aussi allez chercher quelqu’un d’autre ! »

Son ami explosa de rire et eut un mal de chien à se ravoir, alors qu'il tentait désespérément de le barricader.

Elle se rapprocha doucement de lui tandis qu’il reculait jusqu’au mur: "Alors qu’est-ce qu’il y a? Tu es eunuque?

Il était vraiment très mal à l’aise et émit un rire nerveux : Non. »

Dassine se rapprochait beaucoup trop à son goût, son corps réagissait, et sa tête tournait, il avait trop bu…

Il était collé au mur : «Je… je suis marié !

Elle : Ah oui ? Tu as combien de femmes ? Elles sont où ?

Il rit encore nerveusement : Non, chez moi on a droit qu’à une femme.

Dassine ouvrit ses grands yeux verts dans lesquels Merlin avait tendance à se perdre: Quoi? Une seule femme ? Vous ne vous ennuyez pas ?"

Elle était contre lui, et il eut bien du mal à contrôler son corps; il lui expliqua que chez lui, les femmes pouvaient faire les mêmes tâches qu’un homme et qu’elles choisissaient.

Dassine inclina curieusement la tête: «C’est pour ça que tu fais des tâches de femmes aussi… Mais moi je choisis, je te veux.»

Il émit un juron, il ne savait plus quoi dire pour se sortir de là.

Dassine posa doucement ses deux mains sur son visage et il était plongé dans ses yeux, il essaya de la contacter mais ne trouva qu’un grand silence, il fondit en larmes: "Je… Je ne t’entends pas.

Elle: Oh le langage ifrit, oui mon arrière-grand-mère nous a expliqué, mais elle n’a pas été bénie par son ifrit, on a plus eu d’enfant ifrit depuis longtemps…

Il se débattit un peu : Je ne suis pas un étalon d’élevage!

Dassine secoua les épaules, ses mains couraient sur le corps tremblant de Merlin: Tu dois te sentir bien seul!"

Il pleurait en entendant ces paroles qui faisaient écho au passé : Elle me manque tellement !"

Elle le prit tendrement dans ses bras pour le consoler.

Son corps réagissait, il avait la tête qui tournait, c’était vraiment fort ce qu’on lui avait fait boire… Dassine finit par avoir ce qu’elle voulait.

Il dormait, et rêva : le feu était partout.

Il se réveilla en sursaut et vit Dassine alanguie à côté de lui, il se leva s’habilla et s’éclipsa; il sortit, prit son cheval et fonça droit vers le désert…

Quand il fut fatigué de la course; il descendit de cheval et se laissa tomber à genoux, il hurlait et pestait, et criait après Hermine… La tempête était tout autour de lui, et Arthur hurlait: "Tu ne dois pas te mettre en colère Merlin!"

Il refréna sa colère, et s’effondra en pleurant de tout son soûl.



Il s’endormit, il avait des visions: un commerce qui le dégoûtait au plus haut point, des gens enlevés de chez eux pour être vendus… Puis de nouveau la colère de quelqu’un d’autre et le feu !

Il se réveilla couvert de sable, son cheval l’attendait… Il ne savait pas où il était mais ce n’était pas un problème pour lui… Il voulut se mettre en selle, mais son cheval boitait… Il s’en occupa puis retourna vers le village, il était temps de partir.

Afalawas le vit arriver et le rejoignit : «H’mriss, on était très inquiet pour toi avec la tempête.

Merlin : Vous avez vraiment de drôles de coutumes.

L'homme rit : Ce n’est pas grave si Dassine ne te plaît pas, nous avons d’autres filles.

Il jura : Je ne suis pas un étalon d’élevage.

Afalawas rit : Bien sûr que non, tu nous bénis déjà de ta présence.

Il secoua la tête : Dans quelle direction ? D’où viennent les ifrit, montre-moi."

L'homme lui montra le Sud.

Puis Iglaf les rejoignit : «Peux-tu m’aider avec une jument H’mriss ? Son poulain est réservé pour un des fils du Sultan, elle va mettre bas mais ça ne se passe pas bien. »

Merlin ne sut pas dire non, il suivit Iglaf vers le corral et vit les magnifiques pur-sang arabe d’Afalawas, puis la jument blanche couchée.

Il sonda la jument, ce n’était pas bon, le poulain était coincé, il expliqua à Iglaf qui hocha la tête et celui-ci expliqua qu’on allait sauver le poulain en ouvrant la jument.

Afalawas soupira : « Une de ses meilleures juments.

Merlin : Et si on l’opérait ?

Iglaf surpris: Tu veux la suturer?

Il haussa les épaules : On peut essayer.

Afalawas : ça peut marcher ?

Merlin : Je ne suis pas sûr, elle va perdre beaucoup de sang !

Iglaf : Essayons ça ne changera pas grand-chose.

Merlin : Je préfère du fil et une aiguille, Iglaf, va en chercher chez les femmes… Je prendrai son crin pour l’intérieur, il y a beaucoup de couches à recoudre, je vais te montrer. »

La césarienne dura un moment, ils eurent beaucoup de mal à sortir le poulain du petit trou, mais ils y arrivèrent…

Merlin recousut, tout en expliquant la fonction des différentes couches de tissu à Iglaf qui lui demanda comment il savait tout ça… Merlin lui répondit juste que c’était une longue histoire.

Il finit et jeta un sort de guérison à la jument.

Il alla chercher de l’eau pour se laver et sentit sa présence dans son dos, il n’osa pas bouger, Dassine lui dit qu’elle était désolée de ne pas être à son goût et le remercia d’avoir été gentil.

Il se retourna pour s’excuser : il ne savait plus trop bien de quoi !

Elle avait les larmes aux yeux et Merlin, n’y tenant plus, la rejoignit pour la prendre dans ses bras: "Je suis désolé de t’avoir blessée Dassine.

Dassine : Tu vas me manquer, Ifrit. »

Il lui dit que ses yeux magnifiques allaient lui manquer aussi et lui donna un baiser chaste sur le front !

Il la laissa, alla dormir et prépara son voyage. Il partit seul dans le désert, Afalawas lui donna un vaisseau du désert en remerciement de lui avoir sauvé sa meilleure jument. Merlin lui confia son petit cheval qui danse. Afalawas voulut refuser mais il lui dit qu’il risquait de mourir là où il allait… Afalawas lui dit encore que son cheval était très beau et que c’était un honneur.

Merlin lui dit que c’était lui qui avait été honoré de sa rencontre avec eux, et que sa fille était vraiment très jolie, et s’excusa encore.

Il partit et s’enfonça dans le désert…

Arthur avait peur : «Tu es sûr de vouloir passer par là ? » Il lui répondit qu’il était un ifrit !

Arthur : « Tu aurais dû rester avec ces gens, ils sont adorables et ils tolèrent la magie.

Il secoua la tête : Non, si jamais je l’aime, je vais la perdre aussi !

Son ami : ça veut dire quoi Dassine ?

Merlin : Fleur du désert. »

Les larmes coulaient le long de ses joues.



***



Quelque part aujourd’hui dans une yourte, une petite fille donna une grosse tape à un vieil homme.

Merlin : « Aouch… Quoi ?

Ambre : Et Hermine ?

Lui souriant en secouant les épaules : Elle est morte depuis longtemps !

Ambre : C’est pas une raison ! »

 


macrale  (16.12.2014 à 13:17)

Chapitre 10

Il arriva dans un grand pays aux arbres et à la faune étrange… Il rencontra des gens à la peau très sombre… On lui fournit du matériel et un petit cheval en échange de son dromadaire. Le petit cheval n’était pas aussi rapide que son cheval qui danse, mais très rustique et courageux… Il écouta les légendes locales et décida de remonter le Nil… Il aima ce pays plein de surprises et au paysage si différent, entre des steppes, des déserts et des forêts… Les animaux le fascinaient, il vit des hippopotames, des lions, des girafes… Il ne se lassait pas de les voir courir, en balançant leur long cou, c’était comme une danse pleine de grâce… Il eut très peur quand il vit son premier lion: il s’était caché pour observer un troupeau de babouins, il avait le pressentiment que les singes étaient comme les dauphins: des cousins. Il s’était caché dans de hautes herbes pour les observer communiquer entre eux, quand il entendit un grondement derrière lui, il se retourna et vit un félin énorme l’observer et se demander s’il était bon à manger. Il ne bougea pas et la lionne continua encore à l’observer… Puis lassée, elle se coucha et bailla pour lui révéler des canines énormes, elle fut rejointe d’abord par des petits, puis d’autres femelles et un mâle encore plus énorme qui les rejoignit à la suite et se coucha aussi. Merlin ne savait pas si c’était le roi des animaux, mais il était clair que celui-là était le roi de son clan. Il ne bougea pas de la nuit et attendit que le groupe parte pour vaquer à leurs occupations. Il fut trouvé ainsi par un gardien de vaches, surpris de voir ainsi un blanc encore en vie si près de lions… Merlin fit une halte dans son village, et tout le monde se moqua gentiment de l’étranger qui ne parlait pas leur langue… Il se ravitailla et décida de passer une nuit chez ces gens accueillants pour se reposer quand il fut réveillé par du bruit… Merlin comprit juste télépathiquement que les champs du village étaient attaqués, il alla les aider, et il vit son premier éléphant d’Afrique, beaucoup plus grand que ceux d’Inde apprivoisés ; avec des oreilles et des défenses énormes !

Les gens du village l’attaquaient à la sagaie, mais il fit de grands gestes pour faire partir la bête énorme et surprenante… Il comprenait bien que l’intrus devait laisser les champs en bon état, mais il était trop fascinant et il ne supporta pas qu’on put le blesser. Il fit de grands gestes pour le chasser… L’animal aux défenses impressionnantes se sentait chez lui et n’avait pas l’intention de se laisser impressionner. Il s’arrêta pour faire face à l’homme blanc gesticulant. Les autres hommes partirent devant l’animal qui s’apprêtait à charger…

Arthur hurlait: «Tu n’es pas à la chasse devant une biche que tu peux faire fuir pour la sauver Merlin, cette bête est énorme bouge-toi de là !"

Il ne se bougea pas et contacta l’animal, très intelligent aussi, c’était une femelle, la matriarche de son troupeau… Intriguée qu’un humain essaye de lui parler ainsi, elle fit aller sa trompe vers lui… Il y avait un code comme chez les loups, mais Merlin ne le connaissait pas. Il s’inclina comme un serviteur devant la matriarche qui s’avança doucement vers lui pour le sentir de partout avec sa trompe et retenir que cet humain-ci n’était pas belliqueux. Elle respecta ça et partit en laissant le champ en bon état.

Les villageois revinrent pour le remercier, et dans leur dialecte Merlin entendit un mot qui ressemblait à ifrit. Il suivait la bonne route qu’il reprit le lendemain.

C’est en remontant le fleuve en solitaire comme ça qu’il l’entendit pour la première fois.

Il observait des zèbres, c’était comme des chevaux mais pleins de lignes, Arthur rit beaucoup de ces drôles de bêtes et Merlin les observait boire parmi les gazelles, ayant peur qu’un ne se fasse attraper par des crocodiles qui paressaient plus loin… Il entendit des pleurs. Des pleurs télépathiques qui emplirent sa tête, il émit un cri de surprise qui firent décamper le troupeau de zèbres.

Il ordonna à son cheval de se mettre au galop.

Il arriva discrètement près d’arbres où plusieurs hommes s’étaient mis à l’ombre… Certains étaient entravés et Merlin qui avait laissé son cheval plus loin jura : des esclavagistes.

Il chercha qui émettaient les pleurs, il la vit, une petite femme à la peau très sombre à peine vêtue mais recouverte de la tête aux pieds de tatouages en forme de spirales.

Il la contacta pour lui dire qu’il allait l’aider : elle fit de grands yeux surpris et chercha après.

Arthur aussi jura : «Merlin qu’est-ce que tu fais, ils sont nombreux et armés ! »

Il évalua, une dizaine d’hommes armés… Il se leva et alla à leur rencontre le regard sévère…

Les hommes, surpris par l’homme à la peau pâle crièrent au démon, et voulurent l’attaquer mais il émit une décharge magique qui les mit tous au tapis.

Il s’avança vers les hommes entravés, ils étaient bien une vingtaine, visiblement d’ethnies différentes et aux langages différents aussi. Il les libéra, certains avaient peur et partirent en courant, d’autres le remercièrent. Uzima attendit, toujours assise par terre, elle n’osait pas bouger, ses grands yeux noirs ahuris par l’allure de son sauveur à la peau très pâle. Il la libéra en dernière et attendit qu’elle réagit.

Elle avait très peur : «Qui es-tu, tu as le langage, mais la peau d’un démon.

Il sourit : Je ne suis pas un démon, chez moi tout le monde a la peau comme ça.

Uzima : Que vas-tu faire de nous ? Tu es très puissant.

Il secoua les épaules: Vous êtes libres, je n’aime pas les esclavagistes. Dis-leur s’il te plaît, je ne parle pas leur langue. »

Elle dit à ses compagnons d’infortune qu’ils pouvaient partir, certains ne se firent pas prier, et d’autres voulurent savoir qui était Merlin et parlaient fermement à Uzima.

Elle : « Ils veulent savoir si tu es un démon comme moi ?

Il secoua les épaules : Je ne sais pas ce qu’il faut leur dire. Que font-ils aux démons comme toi ?

Uzima trembla : Tu ne veux pas le savoir.

Il regarda les autres pour estimer s'il était en danger ou non et demanda : Il y en a d’autres qui ont le langage ?

Elle : Non, je n’en connais que chez moi, mais il ne vaut mieux pas rester là, ici on n’aime pas les démons. »

Ils s’éclipsèrent vers le cheval de Merlin et partirent en laissant les gens derrière eux.

Merlin : « C’est loin chez toi ?

Uzima : Oui très loin, sur les plateaux du pays Dogons.

Lui : Tu sais où c’est ?

Elle : Oui je retrouve toujours mon chemin, pas toi ? »

Merlin rit.

***

C'était une petite femme, qui une fois qu’elle avait récupéré était pleine d’énergie. Son village était sur le plateau et avait été attaqué par des gens qui n’aimaient pas les démons, beaucoup étaient morts et elle pleura beaucoup…

Il la suivit lorqu'elle prit un embranchement des affluents du fleuve. Le voyage fut très long, ils se parlèrent de leur pays respectif, elle n’était pas totalement à l’aise avec Merlin qui avait parfois une autre voix dans la tête. Elle lui apprit sa langue, et des légendes de chez elle…

Merlin un soir au coin du feu n’y tint plus : « Et les serpents cracheurs de feu ?

Uzima : Le dragon vert ? Ce n’est pas une légende, il existe.

Il faillit l’embrasser de joie : Je peux le voir ?

Elle le regarda comme un fou : Non il est très dangereux, il n’aime ni les hommes ni les démons.

Il fut surpris: Il n’aime pas les hommes ?

Arthur, qui était fermement barricadé depuis qu’il avait trouvé Uzima, réussit à dire: ça y est tu as trouvé ta sale bête."

Ils arrivèrent dans une contrée désertique où c’était difficile de trouver à manger, surtout pour le cheval… Elle lui raconta qu’ici, c’était l’origine du monde. Merlin hocha la tête, il avait un pressentiment et voulait bien la croire.

Au fur et à mesure que le voyage avançait, les visions de Merlin devinrent de plus en plus envahissantes, du feu partout… Il se réveillait souvent en hurlant.

Elle finit par lui dire qu’il devait la laisser là et ne pas chercher à voir l’animal.

Il lui dit que les visions n’étaient pas la réalité, mais elle resta perplexe.

Un jour, elle ne put même plus le réveiller: il voyait le feu, des canons qui grondaient, des hommes qui s’entretuaient…

Il resta ainsi plusieurs jours, le regard complètement absent… Elle lui fit boire une décoction très amère… Il émergea, il avait la tête dans du coton comme avec les cristaux inversés, et lui demanda ce qu’elle avait mis dans la décoction. Elle lui montra et lui expliqua que chez elle, on donnait ça à ceux qui avaient les visions parce que ça les rendait fous. Elle fit sécher la plante grasse et en fit une poudre qu’elle lui donna. Elle lui intima de dormir aussi.

Ils arrivèrent près des montagnes et s’approvisionnèrent dans un village car la montée allait être rude… Il avait laissé le cheval, car le sentier n’était pas toujours praticable pour lui… Merlin regardaient les aigles voler dans le ciel, les bouquetins… Sur une arrête escarpée, le chemin était si étroit qu’il devait se coller à la paroi pour passer, lui qui avait pourtant passé des cols sur le toit du monde ne fut pas à l’aise. Elle était aussi à l’aise qu’un bouquetin… Il faillit tomber alors qu’une vision le surprit… Elle lui donna la poudre tout le restant du voyage.

Sur le plateau, elle lui dit de faire attention aux chacals… Il les regarda attentivement et rit : "Ce sont des loups, regarde, ils ont le code." Elle secoua les épaules, elle ne savait pas ce qu’étaient ni le code ni les loups.

Merlin regarda les petits loups craintifs, ils avaient un pelage roux, et étaient hauts sur pattes avec de grandes oreilles… Il les regardait communiquer et il eut le mal du pays comme jamais.

Uzima : «Tu viens ?

Lui, surpris, toujours sous l’effet de la poudre qui se dissipait lentement : Un jour, il n’y en aura presque plus, c’est un noble animal, respecte-les.

Elle vint s’accroupir près de lui et le regarda, curieuse : Comment peux-tu avoir des pressentiments avec la poudre ? »

Il secoua la tête, il en avait assez de la poudre, il avait des nausées…

Elle lui promis d’être gentille avec les chacals, puis le regarda et lui dit qu’il devait dormir un peu.

Il s’endormit en lui demandant de ne plus lui donner de cactus. Il voulait être lui-même pour arriver au village.

Les maisons hautes en terre, avec un toit très pointu et de petites échelles sommaires, imbriquées les unes aux autres les accueillirent… Il n’y avait personne jusqu'à ce qu’un petit garçon reconnaisse Uzima… D’un coup, ils furent environnés d’une foule, les questions se pressèrent… Le chef du village vint personnellement remercier Merlin.

On fit une grande fête, mais il n’était pas toujours présent; perdu dans ses visions… Le chaman vint le voir, il explora son esprit et y trouva un portail. Le vieux sage le regarda intrigué et lui raconta une légende: il y a longtemps, on racontait que l’homme à la peau plus pale que celle d’un mort, et qui a deux personnes dans la tête allait les débarrasser d’un fléau; le dragon vert. C’est une légende qu’on racontait depuis la nuit des temps.

Arthur soupira : «Le retour de la prophétie.

Il secoua un peu la tête pour chasser ses pensées parasites et regarda l’homme fixement : Où est-il ?

Le chaman : Par de là le lac. »

Il regarda la direction et vit le lac.

Uzima pleura : «Tu ne peux pas Merlin, tous ceux qui ont essayé de le tuer sont morts.

Il la regarda sans comprendre : Pourquoi le tuer ? C’est grâce à lui si on a des donnas.

Le chef de la tribu soupira : La vision rend fou. »

***

Il se reposa un peu au village d’Uzima, puis partit seul. On lui donna de la nourriture, beaucoup de poudre de cactus, et un talisman porte-bonheur.

Il arriva au lac, chaque fois qu’il avait eu des visions, Arthur l’avait fait émerger pour ne pas qu’il tombe…

Il s’agenouilla au bord du lac pour boire et c’est lui qui le contacta: «Qu’est-ce que tu me veux abomination !

Merlin fut surpris par sa colère : Je veux juste te parler, j’ai traverser le monde pour te parler.

-Tes semblables ont tué tous les miens !

Il eut un choc : Ici aussi ? »

Le dragon se montra, il était d’un vert émeraude et énorme; il se rapprocha de Merlin, il grognait : Les miens vous ont donné des dons et vous qu’en avez-vous fait ?

Il encaissa sa colère : Ce n’est pas de ma faute, Kilgarrah était mon ami !

Il le regarda encore plus en colère : Kilgarrah ? »

Merlin hocha la tête.

« Son père a créé des abominations, tu en es une ; tu es la pire. »

Il se mit à cracher son feu sur Merlin qui eut bien du mal à le retenir, il émit un commandement en dragon’s lord mais cela le mit encore plus en colère : "ça ne marche pas sur moi, abomination !"

Il était environné de feu comme dans ses visions et il ne savait pas s’il allait tenir: en commandement, il lui dit qu’il ne pouvait pas le tuer car il devait vivre pour faire venir Albion.

Le dragon s’arrêta, s’approcha de lui et le testa, mais ce n’était pas comme avec Hermine, juste un petit grattement, la douleur était fulgurante et Merlin hurla avant de s’effondrer.

Il se réveilla, il était dans le fond d’une grotte, et le dragon le regardait : «Tu es le portail.

Il se releva, sa tête lançait affreusement : Quoi ? Je suis en contact avec Arthur qui est dans le portail.

Le dragon le regardait toujours en grondant : Non, tu es le portail vers l’âge d’Albion, c’est toi qui le fais venir… Kilgarrah avait raison.

Merlin : Je… Je ne sais pas. Comment ?

Le dragon : Tu ne le sais pas ?

Lui : Non.

Le dragon : Qui est Aithusa ?

Il baissa la tête: C’est la dernière dragonne chez moi, on l’a torturée, elle est handicapée, je ne sais pas comment elle va, je ne l’ai plus vue.

Le dragon : Je veux la voir.

Le sorcier : Comment ? Elle est à l’autre bout du monde…

Le dragon fou se précipita sur Merlin et l’écrasa de sa grosse patte, son museau se rapprocha de son visage et soufflait une odeur de soufre : Je veux qu’elle me confirme que tu l’as sauvée, pour savoir si je dois te tuer ou non."

Il le prit dans sa patte et s’envola, il vola très haut, et il faisait froid, ça manquait même d’oxygène, Merlin sombra.

Il se réveilla à la clairière des dragons, il était chez lui, il fut quand même scié.

Il remit sa grosse patte sur lui : « Appelle-la! »

Il s’exécuta. Elle arriva et gronda le dragon vert : « Qu’est-ce que tu lui fais, c’est le portail ! »

Elle avait encore grandit semble-t-il, mais ne parlait toujours que télépathiquement, sa patte tordue se voyait moins, elle ressemblait de plus en plus à un dragon… Sauf que ses ailes avaient quand même une drôle d’inclinaison.

Le dragon vert : « Pourquoi m’a-t-il cherché, pourquoi est-ce que personne ne me laisse tranquille ?

Aithusa : C’est un dragon s’ lord c’est son devoir. Pourquoi n’est tu jamais venu me voir ?

Le dragon vert : Nous sommes les derniers.

La dragonne : Non il y en a encore deux, ce monde a besoin de nous !

Merlin hurla un commandement : Vous allez m’écouter, au lieu de vous disputer ! »

Ils se retournèrent tous les deux vers lui, Le dragon vert grognait et Aithusa le regardait surprise.

Le sorcier : « Comment ça je suis le portail ? Que dois-je faire ?

Elle : Seul le vénérable sait.

Merlin : C’est qui le vénérable ? Un dragon ? »

Elle fit non de la tête.

Il fulminait et la tempête grondait…

Le dragon vert : « Je l’avais dit que ce serait une abomination, il a trop de pouvoir… Autant le tuer tout de suite avant qu’il ne détruise ce qui reste de ce monde. »

Merlin le regarda sévèrement et le fit taire en commandement dragon, et contre toute attente ça marcha : "Pourquoi est-ce que Kilgarah m’a dit qu’il était le dernier si vous êtes encore quatre?!

Elle : Le dernier ici, les autres sont par de là la mer.

Le sorcier montra du doigt le dragon vert : La distance que j’ai mis une éternité à traverser ne semble pas un problème pour lui.

Le dragon vert : Pour aucun de nous, Kilgarrah était le dernier d’une faction qui aimait les hommes; les autres ne vous aiment pas.

Merlin : Comment je trouve le vénérable ?

Aithusa : Quetzaquoal le sait.

Lui : Qui est-ce ?

Elle : Le maître dragon.

Le dragon vert rit : Lui aussi n’aime pas les abominations, je te souhaite bien du plaisir » et il s’envola…

Il secoua la tête : « Il est où, Quetzaquoal ?

Aithusa : Je ne sais pas bien Merlin, je n’ai jamais beaucoup voyagé, je sais juste que c’est par-delà la grande mer.

Il se mit à rire à n’en plus finir : Les dragons… Vous allez me mener en bateau comme ça encore longtemps ?

Elle inclina la tête : Je suis désolée Merlin, les anciens sont comme ça, au début je pensais aussi que j’étais seule, puis ils ne me disent pas tous… Nous ne sommes pas grégaires visiblement, je découvre en même temps que toi, je suis quand même plus jeune que toi ! »

Merlin continuait à rire nerveusement…

Arthur s’inquiétait : « Merlin tu vas bien ?

Merlin : Et toi tu le savais que j’étais le portail ?

Son ami : Ne t’en prend pas à moi, je t’assure que les Shides ne sont pas plus commodes que les dragons.

Il continuait de rire : Je ne suis pas une abomination ni un monstre, je suis la plus grande farce de tous les temps !

Arthur : Reprend-toi, j’ai besoin de toi pour sortir d’ici.

Il essaya de respirer : Arthur, tu sais qui est le vénérable ?

La voix de son ami : Je sais juste qu’il existe, mais je ne sais pas ce que c’est.

Merlin : Ce n’est pas à cause des cristaux que je ne vieillis pas ? »

Arthur soupira !

Il repartit dans son fou rire.

Aithusa : « Tu veux que je parte ?

Il la regarda en reprenant son sérieux : Je t’ai fait venir au monde pour que tu sois libre de faire ce que tu veux… Faire des abominations et des pantins si ça te chante… » Il repartit dans son fou rire.

Elle mit sa grosse tête contre lui pour lui envoyer des pensées douces : « Tu es fatigué Merlin.

Il se calma dans le bercement de pensées douces : Oui je suis fatigué, je m’excuse tu n’y es pour rien.

La dragonne : Tu pourras toujours m’appeler je te le promets. »



***

Il avait marché jusqu’au lac d’Avalon, il regardait l’île depuis des heures.

Arthur : « Merlin ça va ?

Lui : Je suis le portail entre ici et Avalon ?

Son ami : C’est ton plus grand pouvoir.

Merlin : Tu es dans ma tête ? Je veux dire ton âme ?

Arthur : Non les Shides m’ont mis dans une dimension d’Avalon… C’est compliqué à expliquer, s'ils m’avait laissé traverser le voile, le portail ouvrirait alors sur des esprits comme les dorochas, les Shides ne veulent plus ça…

Le sorcier : Je ne sais pas comment ça marche, tu pourrais déjà être là depuis longtemps…

Son roi : Non je ne pense pas, tu dois encore découvrir des choses.

Merlin : Je suis fatigué ! »




macrale  (23.12.2014 à 11:07)

Chapitre 11

Il se rendit à la grotte aux cristaux, il les inversa et dormit longtemps, sans vision, sans Arthur, sans portail, sans plus rien.

Et sans surprise il rêva de son père…

Merlin : « Non laisse-moi tranquille.

Balinor soupira : Les dragons sont parfois facétieux.

Le fils : Tu savais qu’il en restait encore ?

Son père : Le monde est vaste mon fils, ils peuvent se cacher où ils veulent.

Merlin : Tu sais qui est Quetzaquoal ?

Son père : Il est dit que c’est le maître dragon, personne ne l’a jamais vu de mémoire d’homme, je n’étais pas sûr qu’il existe, il doit être très vieux.

Il se retourna pour le regarder: J’ai l’impression de n’avoir plus rien d’humain, je les regarde naître, grandir et mourir… Se débattre pour leur part de pouvoir… Je ne suis plus humain !

Balinor soupira encore : Tu es humain, peut-être le plus humain de tous.

Il pleura : Non je me détache, je deviens comme le roi-pêcheur.

Son père : Le roi pêcheur pleurait sur lui-même, toi tu pleures sur ta famille ; tu ne seras jamais comme lui. Tu dois te reposer tu es fatigué.

Le sorcier : C’est tout ce qu’il me reste d’humanité ? Mon chagrin sur ma famille perdue?

Son père lui sourit tendrement : Ta famille est toujours là. Tu dois te reposer mon fils. »

Il dormit et rêva d’une petite fille qui plantait des arbres.

Il se réveilla reposé, mais avec un arrière-goût de dégoût, qu’allait-t-il faire maintenant? Il ferma les yeux et laissa ses pensées dériver, il perçut un loup et mêla ses pensées aux siennes, il devint le loup, et resta ainsi longtemps.

Un jour, Arthur l’invectiva : « Merlin secoue toi, tu dois manger !

Merlin : Je pourrais m’emmurer ici comme la première fois et ne plus jamais sortir…

Son ami : Tu n’es pas le roi pêcheur. »

Il soupira et se leva.

Il sortit de la grotte, et constata qu’il était toujours habillé en vêtements orientaux et qu’il avait vraiment froid, on était en plein hiver et il n’avait ni argent ni cheval… Il repartit dans un fou rire nerveux.

***

Merlin marcha jusqu’au premier village qu’il trouva, il ne reconnaissait rien, il avait même du mal à comprendre la langue… Il revendit sa boussole pour avoir de quoi s’habiller chaudement et se restaurer… Après tout, il n’avait jamais eu besoin de boussole pour trouver le nord.

Il s’installa dans la taverne et commanda un pâté en croûte.

Arthur : « Tu ne boudes plus ?

Lui qui mangeait : Je ne boude jamais. »

Il s’installa un peu au village comme médecin pour renflouer sa bourse, il avait des visions de guerre; il commençait à être détaché… Il savait juste que le pays allait finir par rentrer encore en guerre pour le trône, et il était fatigué de cet éternel recommencement… Il allait sans doute repartir vers l’Europe.

Il vit un jour arriver un cas étrange… Une femme qui venait d’accoucher et qui était pleine de contusions… Le mari racontait une histoire incohérente de sa femme qui s’envole en l’air. Il avait été mis en prison… Il soigna la femme, et testa le bébé. C’était la donnas originelle des dragons; pas aussi forte que chez Chaton sinon la femme serait morte…

Elona venait de se réveiller…

Merlin l’avait veillée et attendu son réveil, il lui dit télépathiquement : "Bonjour ?

Elle se tourna vers lui en écarquillant les yeux : Vous êtes druide ?

Il rit : Il y a encore des druides ? »

Elle le regarda bizarrement.

Merlin : «Je m’excuse je viens de loin, j’ai perdu de vue les coutumes. Ton fils a la donnas originelle des dragons, il aurait fallu lui parler pour le rassurer avant qu’il ne vienne au monde.

Elona : Mon fils a des pouvoirs ?

Le sorcier : Oui toi aussi.

Elle : Personne ne doit savoir.

Il soupira : Certaines choses ne changent pas, je vais t’apprendre si tu veux. »

***

Il prit Elona sous son aile, le temps qu’on réussisse à faire sortir son mari de prison, et lui apprit à devenir sage-femme et être fière de ses donnas.

Le petit Julius avait un côté espiègle et sans trop de surprises, adorait les animaux.

Quand il eut trois ans, comme on n’avait toujours pas su faire sortir son père de prison et que Merlin en avait marre de se faire ballotter d’un avocat à l’autre ; il alla le chercher lui-même et le fit évader.

Il laissa la famille quand elle fut bien installée… Il avait eu le temps en trois ans d’aller voir tous les registres de naissance et de faire un arbre généalogique d’Elona, sans surprise il remonta à Chaton.

Il avait eu plus de mal à retrouver les traces de Neige, mais finit par trouver aussi et reconstitua sa famille aussi.

Il ne trouva de trace d’enfants de Guilhem nulle part…

Il garda son arbre généalogique pour lui, et quitta la petite famille à regret… Le mari avait quelques traces de donnas aussi, il avait le langage et ça avait été reposant de les côtoyer… Mais il devait reprendre la route.

Pour Elona, ‘Riss était son sauveur… C’était comme ça qu’il avait dit qu’il s’appelait, en bafouillant sans savoir où en était la légende. Il lui avait expliqué qu’il était un cousin éloigné revenu d’Europe et qu’il ne laissait pas sa famille dans le besoin… Il avait d’ailleurs aussi aidé ses cousins, les notables l’avaient payé assez grassement pour son savoir et il avait pu se le permettre.

En remerciement, il avait juste demandé qu’on lui raconte la légende de la Table ronde et celle des amants…

La légende était vivace, mais étrangement déformée par la religion chrétienne…

Arthur, devenu roi grâce à Excalibur, s’était entouré de vaillants chevaliers qu’il avait réunis autour d’une table ronde… Dieu lui avait demandé de rechercher la coupe dans laquelle on avait mis le sang de son fils, et qui conférait la vie éternelle. Merlin n’apparaissait plus nulle part.

La légende des amants Tristan et Yseult avait changé aussi, mais elle était aussi restée vivace.

Merlin leur raconta une légende sur les d’jins, et leur expliqua que toutes les légendes avaient un fond de vérité. Il leur expliqua que par de là le désert, dans un pays lointain, il existait d’autres gens avec des pouvoirs comme eux.

Il prit congé de la famille.

Arthur boudait : il savait depuis un moment que l’histoire de l’épée était un vilain tour que lui avait joué Merlin et il était fâché que les gens se souviennent surtout de ça.

Il en rit beaucoup, lui se demanda comment la coupe de vie s’était transformé en Saint-Graal… Puis, il passa devant une église dédiée à Saint-Georges et pensa pour lui-même: pourfendeur de dragons.

Il partit pour prendre un bateau pour l’Europe.

Arthur lui demanda par où il allait commencer.

Il ne savait pas, il allait devoir encore étudier des légendes jusqu'à ce qu’il retrouve la trace de Quetzaquoal.

Son ami soupira : » Le retour des bibliothèques poussiéreuses.

Merlin rit : Oui d’abord le retour des olives. »



***

Il s’arrêta d’abord à Paris, il n’aimait pas cette ville énorme où les gens s’entassaient dans une crasse abominable, mais la bibliothèque universitaire lui était accessible, même s'il n’était pas converti, et celle-ci était assez conséquente pour qu’il prenne la peine de s’y arrêter. Il constata que tous les écrits de légende n’étaient pas accessibles à tous malheureusement, et qu’il allait devoir se poser pour pouvoir y accéder… Vu l’état déplorable de l’hygiène ici, il ne douta pas que s'il pratiquait la médecine, cela allait se savoir dans les grandes familles de notables. Il détestait ces gens qui faisaient la pluie et le beau temps sur la ville et qui prônaient une morale qu'ils ne suivaient pas eux-mêmes, mais il savait qu’avec leur soutien, il allait pouvoir accéder à tous les écrits, sans que les moines ne se mêlent de qui il était vraiment !

Il se présenta d’abord à l’Hôtel-Dieu, et fut horrifié par ce qu’il découvrit. En Europe, la médecine était vraiment très en retard, et ce entre autre parce que l’église romaine prônait que les maladies étaient des punitions de Dieu… L’hôtel-Dieu était d’ailleurs sous la coupe de l’Eglise.

La ville de Paris était une ville aux dimensions énormes, des maisons à colombage à perte de vue avec des ruelles pavées qui se déroulaient dans un inextricable labyrinthe… Pas d’égout, ça puait… La Seine n’était plus qu’un fleuve de déchets qu’on jetait dedans et il n’était pas rare qu’on y voit flotter des cadavres…La population ne cessait de s’agrandir car de naïfs paysans pensaient pouvoir y trouver du travail… Or, du travail il n’y en avait pas pour tous, donc la population indigente était élevée aussi… Au début, on accueillait ces gens dans l’hôtel-Dieu, qui devint vite un endroit où on entassait aussi les vieillards, les malades et les enfants abandonnés… Tous mélangés, il n’était pas rare d’y voir des épidémies, bref c’était un mouroir organisé par l’église… On cachait les malades et les morts à la vue des grandes familles.

Merlin apprit qu’on y cherchait régulièrement des médecins, et s’y présenta un matin… Quand il passa les portes de l’établissement, il fut horrifié par ce qu’il y vit… L’odeur était inimaginable, les paillasses débordaient dans les couloirs, les sœurs étaient désagréables avec les patients, et criaient à tout va qu’ils avaient mérité leur punition de Dieu… Un moine le reçut et lui demanda s'il savait reconnaître la lèpre, et ce fut son seul examen d’entrée, on le mit au triage…

Les nouveaux arrivants faisaient la file, et il devait juste mettre les lépreux d’un côté, d’où ils allaient être envoyés dans une léproserie hors de la ville.

Ce jour-là, Merlin ausculta une trentaine de patients, il vit passer des cas de choléra et lorsqu’il voulut les isoler des autres, il fut rabroué par une sœur…

En fin de journée, il alla retrouver le moine pour hurler sa colère…D’ailleurs, ce jour-là l’orage gronda beaucoup… Le moine n’eut pas le temps de réagir devant cet impertinent qu’on amena deux cas d’urgence…Un petite fille renversée par un carrosse et un fils de bonne famille qui toussait un peu.

Merlin s’en occupa, et devant la surprise générale s’occupa d’abord de l’enfant et fit mettre le fils de bonne famille dans une chambre isolée où il le fit attendre.

La pauvre gamine avait le pied broyé et il ne put rien faire d’autre que de l’amputer… Il attrapa des inflexions tellement autoritaires que les sœurs ne purent que lui obéir… Il l’opéra en urgence sur une grande table qu’on lui apporta; il n’était pas question qu’il opère à même le sol. Il demanda aussi plein de plantes en tout genre, de l’eau bouillie, des instruments et du linge propre… Le fils de bonne famille observa ça de loin…

La petite fut sauvée in extrémis alors que le moine supérieur l’invectiva tout le long de l’opération de laisser son âme à Dieu. Mais Merlin était concentré, et opéra, puis donna des instructions aux sœurs quand il en eut fini.

Le jeune garçon sortit de l’encadrement de la chambre et demanda à Merlin si la petite allait vivre, et Merlin qui se relavait consciencieusement lui répondit que si on respectait ses instructions, oui. Il fit d’ailleurs une ordonnance qu’il donna aux sœurs.

Il relava la table et mit à bouillir les instruments puis fit venir le garçon pour l’ausculter.

Merlin lui demanda son nom, il s’appelait Théophile Destrieux, sa famille avaient fait fortune dans les draperies, et avait beaucoup d’influence sur une partie de la ville.

Théophile : « Et vous êtes ?

Merlin : Riss.

Le jeune notable : Vous avez l’accent britannique si je ne me trompe ?

Il eut un stress : Oui.

Théophile : Vous devez bien avoir un nom de famille ?"

Il ressentit que c’était important ici et secoua les épaules : « Riss… D’Ealdor. »

Le garçon sembla satisfait.

Il lui tendit une ordonnance: «Je pense que vous devriez faire attention à vos fréquentations, suivez les instructions, et faites soigner la jeune fille… Ne fréquentez personne jusqu'à ce que les symptômes disparaissent.

Théophile fut sidéré de sa franchise : Et c’est tout je peux rentrer chez moi ?

Merlin : Oui, sauf si vous voulez attraper le choléra en plus. »

Le garçon prit son ordonnance et partit, mais fit prendre des nouvelle de la petite fille les jours suivants… Merlin prit bien garde à son suivi et elle survécut.

Il se fit donc embaucher par la famille de Téophile et deux autres grandes familles, les médecins qui n’étaient pas des bouchers et qui étaient discrets ne semblaient pas courir les rues. On le fit mettre dans un cabinet, où on lui assigna une servante, contre son gré.

Merlin soupira, déjà ce n’était pas une esclave, il n’y en avait pas ici, mais comme il fut grassement payé par les familles, il la paya substantiellement aussi et lui assigna un jour de congé par semaine.

Il fut encore appelé plusieurs fois par l’hôtel-Dieu pour des urgences, et il finit par soigner de pauvres filles qu’on appelait ici de mauvaise vie, et leur donnait les « fameuses herbes interdites » !

Manon, la servante qui en avait vu d’autres, le prit pour un étudiant fraîchement émoulu et le prit sous sa «coupe»… Elle tenta de le faire se vêtir potablement pour soigner les gens de bonne famille… Merlin avait la fâcheuse tendance à rester en tenue d’équitation avec ses bottes. Il n’aimait pas ça du tout, les chausses serrantes avec de hauts bas à mettre sous un long pourpoint, de plus les rues étaient sales et boueuses, à son sens des bottes c’était plus pratique… Elle finit par se faire à certaines de ses excentricités ; mais jamais au fait qu’il voulait partager les tâches simples…

Manon : «Que faites-vous encore habillé comme ça ? Ce n’est pas décent pour recevoir vos patients vous êtes médecin ! »

Il soupira dans sa tasse de tisane du matin et ne répondit pas !

La servante : «Il y avait encore une fille dans la salle d’attente, je l’ai mise dans la petite chambre, pour que personne ne la voit !

Merlin : Je me moque du qu'en dira-t-on !

Manon : Si vous voulez avoir accès à la partie secrète de la bibliothèque pour vos recherches, vous feriez bien de faire attention à votre réputation, on vous prend pour un paillard !"

Invariablement, cette réplique le faisait hurler de rire, lui qui ne touchait jamais ces filles que pour les soigner !

La servante : « Ne riez pas, si jamais on sait quel genre de soins vous prodiguez à ces filles, vous pourriez vous retrouvez sur un bûcher ! »

Et lui de rehausser les épaules.

Manon : « La vie est un bien précieux offert par Dieu !

Il releva le nez : Mettre des enfants au monde pour les voir mourir de faim ou les abandonner n’est pas un bien précieux, non… Quand est-ce que l’Eglise a commencé à faire de l’ingérence dans les histoires de femmes, ça n’a pas de sens !

La servante : L’Eglise interdit l’usage de ces plantes pour de bonnes raisons !

Il secoua encore les épaules : Ça aurait pu être vous, Manon dans la petite chambre !

Elle fit le signe de la croix : Jamais, plutôt mourir de faim !

Lui : Facile à dire quand on est bien payé, d’autant que c’est souvent la faim qui les amène là ! »

Et ça coupait court à la conversation.

Mais Merlin continua à aider ces filles car il se savait protégé par les grandes familles, qui appréciaient son talent, et surtout sa discrétion !

Il poursuivait ses recherches et rageait car il n’arrivait pas à avoir accès à certains livres sur les légendes qui étaient interdits par l’Eglise… Il se demandait combien de temps ça allait lui prendre, Arthur non plus n’aimait pas cette ville ni le risque de la proximité qu'il prenait avec l’Eglise ici… Même si la séparation entre le droit et l’Église commençaient à se sentir, les potences et les bûchers ne chômaient pas; les grandes familles faisaient peut-être la pluie et le beau temps, mais la morale que prônait l’Église restait forte !

***

Il était souvent invité à des soirées par les grandes familles où les discussions allaient bon train… On lui demanda où il avait appris la médecine, et il expliqua qu’il avait étudié en Orient, ce qui ne plut pas beaucoup aux hommes d’Eglise présents… Il fit d’ailleurs quelques vagues à propos de l’esclavage… Comme on le prenait là aussi pour un jeune étudiant droit sorti des études, on le mit dans la catégorie de ceux qui faisaient beaucoup de grabuge dans la ville pour prôner la séparation de l’Eglise et l’Etat. Il fit lui-même d’ailleurs beaucoup de grabuge dans la bibliothèque, chaque fois qu’un moine ne voulut pas lui donner des livres qui se trouvaient sur les listes qu’il demandait de consulter… A chaque fois, il invectivait le moines en expliquant que les livres ne devaient pas être interdits, et qu’il devaient être mis à disposition du plus grand nombre, et à chaque fois il était applaudi par des étudiants présents…

Théophile était un de ces nombreux étudiants à la vie malheureusement trop dissolue pour être pris au sérieux par ses pères.

Un jour, Merlin fut quand même lourdement menacé par le moine en chef de la bibliothèque…

Le moine : «Cessez vos esclandres jeune homme, les ouvrages que vous demandez sont dangereux.

Merlin : En quoi quelques légendes peuvent menacer l’Eglise?

Le moine le regarda sévèrement: Je sais qui vous êtes Riss d’Ealdor, je sais ce que vous faites, et les familles ne seront pas toujours derrière vous pour protéger votre vie de dépravé… D’autant qu’on ne vous voit jamais à la messe.

Il encaissa le choc et partit en grommelant, certains entendirent même : Pourfendeur de dragons ! » Il rentra chez lui en faisant valser tout son travail de recherche.

Arthur : « Il est peut-être temps de partir d’ici !

Il tournait en rond dans la pièce : Certains livres ici sont des pièces uniques, si une légende qui se rapproche de Quetzaquoal se trouve dedans, je vais passer à côté…

Son ami : Tu es quand même sorcier, tu ne sais pas rentrer discrètement dans la bibliothèque un soir ?

Il secoua la tête : Non la bibliothèque secrète est trop bien gardée, j’ai déjà exploré cette possibilité-là, je n’ai pas fait tout ce chemin pour finir sur un bûcher à Paris !

Son ami soupira : Je n’aime pas cette ville ! »

***

Il ramassa son travail, et reprit les livres qu’il venait d’emprunter et commença à les lire. Le lendemain, Manon vint le réveiller affolée; Merlin s’était endormi sur ses livres…

La servante : « Vite habillez-vous décemment, l’évêque Gérard de Montaigu est dans votre cabinet ! »

Il s’éveilla en sursaut et s’habilla avec ce qui lui tomba sous la main, elle poussa d’autres cris sur ses vêtements quand il rentra dans la cuisine pour prendre sa tisane, et Arthur hurlait dans sa tête en lui disant de quitter Paris tant qu’il était encore temps !

Il n’avait pas assez dormi, il grommela un truc respectivement à Manon et Arthur, prit sa tisane sans rien manger et se rendit dans la salle d’attente… Le thé lui manquait énormément !

Il le regarda, l’évêque était seul… Les autres patients n’avaient pas osé rester.

Merlin : «Oui ?

L’évêque : Vous êtes Riss d’Ealdor ?

Il paniqua mais tenta de garder son calme : Oui !

L’évêque : On m’a venté votre discrétion ! »

Il esquissa un sourire, et dut retenir un fou rire qu’il cacha dans sa tasse, il passa devant lui et entra dans son cabinet : « Veuillez me suivre. »

L’évêque était déstabilisé par ses manières casanières mais le suivit sans rien dire !

Merlin l’ausculta, puis pendant que l’évêque se rhabillait, il alla s’asseoir à la table pour écrire quelque chose, il soupira en disant : "Toutes ces grandes familles qui prônent une morale qu’ils ne respectent pas eux-mêmes…

L’homme d’Eglise qui venait juste de s’asseoir fut choqué de son aplomb : Je suis venu ici parce qu’on m’a garanti votre discrétion ! »

Il tenta de rester zen et poussa le papier vers lui !

L’évêque le lut: « Quoi ? Une liste de livres ??? Vous ne voulez pas d’argent ?

Merlin amusé secoua les épaules : J’ai assez d’argent !

L’homme d'église réfléchit de longues minutes qui lui parurent interminables puis soupira : On m’avait dit que vous étiez bizarre… Je vais vous faire une autorisation pour la bibliothèque secrète ! »

Il ne put cacher un sourire de satisfaction, il poussa une feuille, de l’encre, une plume et de la cire à l’évêque sans rien dire; puis prit un autre papier pour écrire une ordonnance !

L’homme lui écrivit une autorisation où il apposa son seau et la poussa sur la table en échange de la prescription !

Merlin lui expliqua comment se soigner, lui dit d’attendre la fin des symptômes pour recommencer à fréquenter la jeune personne, et de la faire soigner aussi.

L’évêque : « ça marche pour les garçons aussi ?

Merlin : ça marche pour les garçons aussi, oui ! »

Il raccompagna l’évêque à l’entrée du cabinet, demanda à Manon de le raccompagner, puis alla s’enfermer dans son cabinet et attendit que la porte d’entrée se referme pour partir dans un de ses fous rires mémorables !

L’après-midi, il se rendit à la bibliothèque et rendit sa liste au moine en chef, qui blêmit devant son autorisation. Merlin fit le tour des livres qu’il voulait voir et put quitter enfin Paris en faisant reprendre son affaire par un médecin qui lui parut assez compétent.

Manon avait assez économisé pour prendre sa retraite !




macrale  (23.12.2014 à 11:10)

Chapitre 12

Sur la route, il entendit parler d’une fille qui entendait des voix, et partit la voir… Une étrange jeune fille habillée en homme et complètement folle, selon elle Dieu lui avait parlé. En entendant parler Merlin, elle voulut d’ailleurs le tuer à cause de son accent, mais s’arrêta lorsque celui-ci lui parla dans sa tête… Il voulut la raisonner et lui parler de ses pouvoirs car il avait eu des visons d’elle sur un bûcher dès la première fois qu’il la toucha. Mais il n’y arriva pas, pour elle il était un envoyé du diable tentateur. Il dut la quitter à regret, et ne put rien pour Jeanne qui avait des pouvoirs.

Il chercha un peu dans les registres pour remonter sa famille mais ne trouva rien qui démontrait que d’autres avaient des donnas dans sa famille, c’était probablement une enfant illégitime née dans une famille « d’aveugles mentaux » et ça l’avait rendue folle.

***

Il arriva dans la ville ensoleillée de Boulogne en mangeant beaucoup d’olives sur une partie de la route, au grand dam d’Arthur.

La bibliothèque était plus disponible, il y avait beaucoup de personnes de tout horizon, et Merlin respira mieux, un fief sous la coupe papale, il avait peur de se retrouver dans la même ambiance qu’à Paris, voire même l’Inquisition. Ici, la ville semblait bouger mieux, et être moins coincée dans le dogme, bien qu’il y avait encore pas mal d’exécutions… Ici, on sentait plus la séparation de l’Eglise et du droit. Il s’y sentit plus libre… Les gens étaient fascinés par son savoir sur les langues orientales et il donna des cours, cela marqua tellement que les cours de langues orientales perdurèrent après son départ et on en fit même une chaire. Il poursuivit ses recherches entre ses cours et ses soirées d’échange de savoir. Il se sentait bien avec ces gens qui partaient dans tous les sens, entre l’astronomie, la science, les droits fondamentaux… Il sentit un mouvement naissant, surtout quand il regardait tous ces nouveaux bâtiments remplis de fresques et de sculptures… Cette ville plus proche de la route des épices était plus ouverte que Paris.

Il continua ses recherches mais était désespéré de ne rien trouver, puis un jour il tomba sur un très vieux texte qui parlait d’une terre par de là la grande mer… Il s’intéressa à la géographie, mais quelque chose ne collait pas.

Il était persuadé de ne pas chercher au bon endroit.

***

Un soir, il ragea en envoyant tout son travail par-dessus la table.

Arthur : «Ne désespère pas Merlin !

Lui : Je ne sais pas où chercher, j’ai fait le tour des légendes du monde connu qui pourrait concerner des dragons, je ne vois nulle part quelque chose qui peut se rapprocher de près ou de loin à ce Quetzaquoal, c’est comme si il n’existait pas. Je suis perdu !

Son ami : Il faut allez voir dans d’autres bibliothèques ?

Il secoua les épaules : Non il faut aller à la rencontre des légendes.

Arthur : Où ?

Il secoua la tête : Je ne sais pas où…

La voix de son ami : Ce n’est pas par-delà la grande eau ?

Il pesta : Tu en vois une de grande mer sur la carte?» Puis il se tut un instant puis demanda : «Quoi, tu sais quelque chose que tu ne dois pas me dire ?

Arthur : Heu… Non ! »

Il hurla de rage.

Son ami : « Tu es fatigué !

Merlin : C’est bon, je sais quand je suis fatigué ! »

Il se leva et sortit, il prit un cheval et se mit à galoper dans la ville, il aurait voulu s’enfoncer dans une forêt comme chez lui… Mais ici la végétation était différente, et en dehors de la ville c’était des champs à perte de vue.

Il rentra dans une oliveraie et s’assit contre un arbre et pleura longtemps, aujourd’hui tout lui manquait, son pays, Hermine, ses enfants…

Arthur n’osa plus rien lui dire de peur qu’il se mette en colère.

Il finit par s’endormir sous l’olivier.

Il rêva: des peuples étranges, dont les chefs de tribu lui disaient des choses importantes dont il ne se souvint pas, des civilisations perdues, des pyramides noyées sous une épaisse végétation… De l’esclavage, des guerres… La voix de la poudre à canon…

Il se réveilla en sursaut. Il était seul, désespérément seul! Il rentra et fouilla dans ses affaires, il prit l’arbre généalogique qu’il avait fait de ses enfants et le serra contre lui et resta prostré comme ça un moment. Le plus dur c’était de ne pas savoir ce qu’ils étaient devenus, il repensa à Jeanne et espéra qu’aucun de sa famille n'avait connu un sort pareil.

Son ami osa doucement : « Tu sais que les enfants de Neige et Chaton ont bien vécu Merlin, tu as retrouvé leurs traces. Ce n’est pas comparable avec Jeanne.

Il secoua la tête : Non je pense à Guilhem, je l’ai abandonné quand il avait le plus besoin de moi, en lui laissant croire que j’étais un monstre… Je n’arrête pas d’y penser.

Arthur soupira, il ne se mettait pas en colère : Hermine a fait ce qu’elle a pu pour lui jusqu’au bout, il avait choisi sa vie Merlin tu n’y peux rien !

Il avait les larmes aux yeux : Mais s'il a eu des enfants avec des donnas… Que sont devenus ses enfants…

Arthur : Tu veux retourner chez nous pour chercher après ?

Il secoua la tête : Non la guerre arrive chez nous.

Arthur : Tu écoutes tes visions maintenant ? Constantinople n’est toujours pas tombé que je sache.

Merlin : ça va venir. Je suis fatigué des visions de guerre, je n’ai pas envie de les vivre.

Son ami : Depuis quand tiens-tu compte de tes visions, ce n’est pas la réalité ! Tu t’es déjà trompé.

C’était une conversation qu’ils avaient eu bien des fois, et chaque fois Merlin répondait : Je n’ai pas envie de les vivre. »

Il resta prostré comme ça durant des jours, et Arthur était inquiet, et de fait les gens de l’université finirent par lui envoyer un médecin qui voulait absolument lui faire une saignée.

Il le renvoya vertement…

Son supérieur et ami vint le voir et lui dit que ce n’était pas raisonnable de ne pas se soigner.

Il lui expliqua qu’il était meilleur médecin que lui, ce que l’homme ignorait.

L’homme : «Comment peux-tu être érudit en langues orientales et en médecine, en étant si jeune ça n’as pas de sens Riss.

Merlin : Je suis plus vieux que je n’en ai l’air. »

Il aurait tellement voulu pouvoir lui dire la vérité, toute la vérité, il avait vécu plusieurs vies d’homme, les dragons se moquaient de lui, il avait un portail vers Avalon dans la tête, et sa famille lui manquait… Mais à qui pouvait-il le dire, à personne. Arthur, lui, était déjà au courant de tout et ne lui était pas toujours d’une grande aide.

Mais son ami pestait, de peur de voir redevenir le Merlin d’après la mort d’Hermine, celui qui s’était laissé aller complètement.

Il lui répondit juste : « Je suis perdu ! »

Il aurait voulait partir, mais il ne savait pas où… Il resta de nombreuses années encore à l’université mais ne fit plus de recherches… Il avait fait vieillir son apparence progressivement, c’est donc un homme très âgé qui arriva ce soir-là à une soirée de discussion.

La conversation ne tourna qu’autour d’un sujet : la Terre était-elle ronde ? Christophe Colomb avait-il découvert une nouvelle route vers les Indes où autre chose ?

Le «autre chose» réveilla Merlin, il prit une carte devant lui qu’il roula pour que les deux bords extérieurs se touchent, et regarda ce que ça donnait… Il hurla dans sa tête à Arthur : « Par delà la grande eau ! »

Il eut un pressentiment et dit à l’assemblée avant de partir… « Il a trouvé autre chose. »

Il mit ses affaire en ordre pour quitter l’université, ces dernière années il s’était beaucoup occupé de la bibliothèque, l’invention de Gutenberg bousculant un peu tout le monde mais passionnant notre sorcier de voir des livres plus accessibles à tous. Il désigna un successeur et prit congé.

Il partit pour l’Espagne en reprenant son apparence jeune. Il entendit parler «d’Indiens», et avec ses lettres de recommandations de l’université se fit admettre à la cour.

Sous le nom de Riss d’Ealdor, il se fit admettre comme un des nombreux médecins de la cour, et c’est là qu’il eut un choc… Les pauvres hommes enlevés de leur terre étaient arrivés en Espagne dans un triste état, certains avaient des donnas… Et il fut révolté de la façon dont ces hommes avaient été traités et demanda une audience à la cour.

Arthur : « Qu’est-ce que tu fais Merlin, le dogme religieux est puissant ici, fais-toi petit.

Lui : Oui je sais l’Espagne n’en a pas fini des bûchers, j’en vois beaucoup dans les visons.

Son ami: Alors quoi? C’est en allant embêter Ferdinand V dit le Catholique, que tu vas éviter le bûcher?

Il soupira: Personne ne sait qui je suis ici, ils n’ont même pas pris la peine de vérifier que Riss d’Ealdor de l’université de Boulogne a sans doute pas loin de 80 ans.

Arthur : Tu aurais dû changer de nom !

Merlin : Je n’aurais pas été admis comme médecin ici sans lettres. »

Le roi accepta son audience.

Il parlait mal l’espagnol et connaissait encore plus mal l’étiquette de la cour, il débarqua comme une furie devant le roi: «C’est un scandale la façon dont ces gens ont été traités, ce sont des êtres humains pas de la marchandise.

Ferdinand V regarda le jeune homme exalté et lui sourit: Vous êtes Riss d’Ealdor; le nouveau médecin, c’est vous qui vous êtes occupé des Indiens de Colomb ? On m’a dit du bien de votre talent en médecine. »

Il se rappela à qui il parlait et s’inclina.

Le roi : « Figurez-vous qu’avec mes amis, frères mineurs ; nous avons un débat là-dessus, sont-ils humains, ont-ils une âme… Qu’en pensez-vous ?

Il eut un grand malaise, mais répondit calmement : Ils sont aussi humains que vous et moi messire.

Ferdinand V : Donc ils ont une âme ?

Il répondit d'une voix mourante : Sans doute.

Le roi réfléchit quelques minutes avant de dire : Bien, il y a eu une insurrection sur l’île d’Hispaniola à cause des mauvais traitements. S’ils ont une âme il faut la sauver, on va les convertir et ils deviendront sujets d’Espagne."

Il resta tremblant sans rien dire.

L'homme de la cour: « N’est-ce donc pas ce que tu veux Riss d’Ealdor ? S’ils deviennent sujets d’Espagne, ils ne pourront plus être vendus ! »

Il s’inclina.

Ferdinand V: «Je veux que lors du troisième voyage de Colomb, des frères mineurs partent convertir nos nouveaux sujets. »

Il prit congé, et en partant il jura dans les couloirs.

Il expliqua au jeune Arawak qui avait le langage qu’ils allaient devoir se convertir pour ne pas être vendus comme esclaves, il pleurait…

Celui-ci, devant l’émotion du jeune homme, surpris de découvrir un blanc un peu plus humain que les autres, répondit à une de ses questions: "Il existe une légende sur un serpent à plumes, par de là l’eau… C’est une vieille légende ancestrale que la tribu des Arawak a perdu de vue. Je te remercie Riss, tu as fait ce que tu as pu pour nous."

Il alla à la chambre qu’on lui avait assignée pour s’isoler, il était dégoûté.

Arthur : « Merlin ?

Merlin : Oui.

Son ami : Tu crois que c’est ta sale bestiole, ton serpent à plumes ?

Il secoua les épaules : C’est une légende que je ne connais pas !

Son ami : Que vont devenir ces gens ?

Il pleurait : Des animaux de foire de la cour !

Arthur : Comment vas-tu faire pour embarquer, ce n’est que le troisième voyage.

Il secoua les épaules : Je suis un bon médecin, c’est Ferdinand V qui le dit ! »



Chapitre 13

Il postula pour devenir médecin sur un des bateaux du troisième voyage de Christophe Colomb, et se fit engager par recommandation de Ferdinand V.



Dans la yourte aujourd’hui : Laure explosa de rire: « Pardon, c’est un peu gros!

Ambre soupira et dans la tête du vieux Merlin : Pas gagné ! »



Six navires partirent pour «les Indes », cela prit du temps car l’Espagne était en guerre sur le front italien, contre la France. Merlin fut surpris de découvrir un Christophe Colomb en habit de frères mineurs.

On l’embarqua sur la caravelle du commandant, celui-ci était intrigué par le médecin qu’on lui avait imposé. Il fut surpris de constater qu’il avait le pied marin et ne rechignait pas aux tâches les plus rudes, il l’observa longtemps, et constata vite que c’était un bon médecin… Il le convia en cabine un soir pour s’entretenir avec.

Merlin s’apprêta un peu plus que d’habitude et se rendit au souper à la cabine du commandant.

Le commandant : «Ainsi donc, vous êtes un bon médecin Riss d’Ealdor, j’ai eu un peu peur au début; vous êtes bien jeune.

Il s’inclina: On me le dit souvent. »

Ils eurent une longue conversation et Merlin fut surpris de comprendre que les frères mineurs étaient Franciscains. Il lui dit qu’il aimait bien François d’assise et ça fit beaucoup rire le commandant. Il posa plein de questions, et le commandant lui montra des cartes, surpris aussi que le jeune homme sache les lire… Il fut encore plus surpris quand celui-ci lui expliqua qu’il valait mieux suivre un tel cap, en fonction des vents du jour.

Le commandant : «Ainsi donc notre jeune médecin est aussi un très bon marin ?

Il haussa les épaules : J’ai un peu navigué… J’aime beaucoup les dauphins, ils jouent à glisser sur la vague de la proue.

Colomb explosa de rire sur la note de naïveté et lui donna une grande claque dans le dos: Hé bien Riss, tu es plein de surprises. J’ai du mal à reconnaître ton accent, d’où viens-tu?

Il trembla un peu : D’Angleterre.

Colomb le regarda souriant: Hé bien, j’imagine que naître sur une île doit faire de bons marins… Tiens c’est curieux j’avais plutôt l’impression que tu avais un accent de Bologne.

Il toussa: C’est sans doute parce que j’ai étudié à Bologne. »

Durant le reste du voyage, il arriva au commandant de demander à Merlin son avis sur les vents. Ils firent trois escales avant de prendre la haute mer, Il aima beaucoup les Canaries…

Le voyage se passa bien, il était de temps en temps convié en cabine où il avait surtout écouté les récits du commandant… Il le soigna aussi pour la goutte en le grondant sur le fait qu’il mangeait trop riche, et que ce n’était pas un précepte du grand Saint François.

Contrairement au premier voyage vers les Indes, celui-ci ne fut jamais en panne de vents, Merlin était à bord.

Ils arrivèrent à Hispaniola et l’ambiance n’y était pas bonne, il eut un mauvais pressentiment pour le commandant, qui il est vrai était assez sévère avec ses hommes… Il s’éclipsa pour poser des questions aux locaux à propos de la légende du serpent à plumes et fut horrifié de voir dans quel état étaient ces gens… Lorsqu’il revient, il ne comprit pas tout, mais le commandant était aux fers, et il se tint à carreaux tout le reste du voyage.

Ils accostèrent encore sur deux îles, où chaque fois il fut révolté par la violence de ces hommes par rapport aux peuples locaux… Il ne pouvait plus supporter la compagnie des Espagnols ni le lot de visions quotidiennes que ça lui apportait…

A leur troisième étape, il comprit aux vents qu’il ne s’agissait pas juste d’une île… Il débarqua et s’éclipsa…

Arthur lui demanda : « Merlin qu’est-ce que tu fais ? Comment on fait pour rentrer à la maison après ?

Il haussa les épaules : Au pire on appelle Aithusa.

Son ami : Non sérieusement pourquoi ne restes-tu pas avec les Espagnols ?

Il avait le regard sombre : Je ne les supporte plus, je… J’ai peur de me mettre en colère ! »

Il s’enfonça seul dans les terres.

Arthur : « Tu es sûr que c’est raisonnable ? »

***

Il fit une première rencontre avec une tribu : il les observa de loin, de grands guerriers fiers.

Son ami : « Pourquoi ne les contactes-tu pas ?

Lui : J’ai peur, ceux d’Hispaniola sont malades, je crois qu’on les rend malades.

La voix de son ami: On a fait tout ce chemin pour leur poser des questions, et t’ose pas leur parler, ça va être facile ! »

Il était un peu perdu dans cette faune luxuriante, il ne savait pas trop quoi manger, puis un jour il découvrit des cadeaux… La tribu semblait l’accepter. Il mangea.

Quelqu’un de la tribu finit par venir le trouver, il eut peur de la sagaie, mais finalement on le conduisit au village…

Il fut accepté et apprit doucement la langue, lorsque l’un d’eux tomba malade, il émit un sort de guérison, et ce qu’il craignit n’arriva pas.

Lorsqu’il comprit assez la langue, il posa des questions sur la légende et ont lui expliqua que vers le Sud il y avait un grand peuple, ils étaient venu jusqu’ici une fois, ils parlaient d’un serpent à plumes, c’était leur Dieu; Merlin demanda si le grand peuple avait un Dieu unique, mais c’était un concept que la tribu ne comprenait pas.

Il les remercia pour leur accueil, prit des provisions, leur dit de se méfier des autres hommes à la peau comme lui, et partit pour le Sud.

Il rencontra d’autres tribus, certaines avaient des donnas, on finit par lui dire que le grand peuple étaient de grands bâtisseurs, et aussi de très grands guerriers…

***

Son voyage fut très long, il rencontra d’autres tribus, il finit par trouver des similitudes dans les dialectes, et toujours plus de personnes avec des donnas. Un jour, on lui expliqua que le grand peuple qu’il cherchait était les Mayas. Son cœur rata un battement et il eut une vision d’Ambre. Les gens de la tribu furent bien désolés pour lui qu'il ait la vision.

Il arriva un jour devant une pyramide à grandes marches, il se demanda si ce grand peuple avait quelque chose à voir avec l’autre civilisation qui avait construit les pyramides du Nil puis secoua les épaules, ils étaient quand même loin l’un de l’autre… Il rentra dans l’ancien temple et trouva des gravures sur les murs, il ne comprit rien bien sûr, mais trouva ça très beau.

Un jour, il arriva à un village de gens qui n’étaient pas nomades mais agriculteurs, et comprit qu’il les avait trouvés. Il se demanda ce qu’en penserait Ambre…



Aujourd’hui dans une yourte, dans la tête du vieux Merlin explosa un «trop cool». Laure eut un malaise sans vraiment savoir pourquoi. Elle ne voulait pas comprendre !



Les gens vinrent à sa rencontre et s’inclinèrent… Il était mal à l’aise. On le fit rentrer dans le village et le chef du village vint près de lui et le toucha pour vérifier qu’il était réel puis dans sa tête lui dit: «Cela fait longtemps qu’il t’attend !

Merlin : Qui ?

Le chef : Queztaquoal ! »

Il explosa de joie ou de rire, il ne sut pas trop.

On le conduisit de village en village, il avait de plus en plus de visions, et quand il émergeait il regardait ces gens et pleurait…

On voulut lui donner une sorte de poudre mais il n’en voulut pas…

Un soir au coin du feu, alors qu’il mangeait du maïs et des pommes de terre, il aimait beaucoup ça, une vision assez violente le prit…

Il voyait des chevaux, des hommes blancs en armure qui parlaient espagnol, des massacres, la voix de la poudre à canon, la maladie… L’esclavage.

Il émergea en sursaut et regarda l’assemblée en larmes pour leur dire : «Ils arrivent… Ils arrivent !»

On le calma, en lui expliquant qu’on savait et on lui fit prendre de la poudre presque par la force pour le faire dormir… C’était le même effet que le cactus d’Uzima.

Et on continua à le conduire de village en village, il était à moitié nauséeux. Il était contrarié d'être drogué, il aurait voulu mieux connaître ces gens. Le territoire devenait de plus en plus escarpé, la végétation plus rare!

Un jour on ne lui donna plus de poudre, et il n’émergea presque plus de ses visions… On le mit sur le dos d’un lama, un animal qui avait le même élan affectif pour lui que les dromadaires.

Il se réveilla au fond d’une grotte, il ne savait pas comment il était arrivé là, il avait terriblement mal à la tête, il entendit très clairement l’appel dans sa tête : «Eeeeeeeeemrisssss. »

Il se leva péniblement et alla dans la direction de l’appel. Sa progression dans la grotte était périlleuse, la grotte était d’une profondeur hallucinante…

Il n’avait rien pour s’éclairer et fit une boule de lumière, il arriva à une grande salle, il ne voyait pas grand-chose, il agrandit son sort de la boule lumineuse, il était dans une salle immense: les stalactites rejoignaient parfois les stalagmites, et ça lui fit penser à une cathédrale… Il le vit, il était immense, encore bien plus grand que le dragon d’émeraude, et il eut peur…

Sa très grosse tête se releva pour le voir: son regard était voilé par la vieillesse, ses écailles formaient des piques tout autour de sa tête et ressemblaient à des plumes… Merlin savait que c’était l’âge avancé du dragon qui faisait ça…

Il n’osa rien faire et attendit.

Quetzaquoal : «Cela fait longtemps que je t’attends Emrys, je vais enfin pouvoir mourir !

Merlin ouvrit grand les yeux : Depuis combien de temps ?

Quetzaquoal : Tu n’imagines pas, même pas toi. »

Il émit un juron.

Le maître dragon: «Je dois te tester et explorer ton esprit pour voir si tu vas mourir ou pas; et l’humanité entière avec toi. »

Il trembla au souvenir du dragon d’émeraude.

Queztaquoal s’exécuta ; et il n’eut pas le temps d'hurler, la douleur trop fulgurante, il n’était plus là.

Il rêva: il était dans les étoiles, il vit des boules se rapprocher, elles tournaient autour d’une plus grosse boule de feu, il en vit une qui était bleue de loin et s’en rapprocha, il sut qu’il voyait son monde de très loin… Il s’en rapprocha encore, il reconnut l’Europe, et vit ce continent qu’il ne connaissait pas, presque plus grand que le continent qu’il avait exploré… Il se rapprocha d’une section plus étroite entre deux bandes de terre… Puis du sol, la montagne, de la forêt, un trou dans la terre, une grotte profonde… Il se vit inconscient et eut la sensation de rentrer dans son propre corps…

Il se réveilla en sursaut avec une nausée vertigineuse.

Il regarda tremblant vers Quetzaquoal.

Le maître dragon : «Kilgarrah avait raison, tu es le plus humain d’entre eux. »

Il attendit encore…

Queztaquoal: «Ce monde va survivre avec toi, tu dois parler au vénérable. » Il lui imprima une carte dans la tête.

Merlin : « Qui est le vénérable ?

Le maître dragon : Tu dois le découvrir par toi-même ? Mais je ne doute pas de toi, tu es sage Emrys. »

Il le regarda sans rien dire.

Le vieux dragon : « Tu as une question avant que je ne meurs ?

Il inspira à fond: Oui, quand vais-je mourir ?

Quetzaquoal : Quand le portail sera refermé. »

Il inspira encore à fond : il avança la main vers son museau et lui dit merci; il lui envoya des pensées douces comme faisaient Chaton et aussi Aithusa, et lui redit merci.

Le maître dragon s’éteignît paisiblement et Merlin pleura.

Il se retourna en envisagea de grimper tout ce qu’il avait descendu… Sa tête tournait et Arthur lui dit qu’il ferait bien de se reposer avant de se briser le cou…

Mais il tint bon : « Non je veux sortir de là ! »

Il arriva enfin dehors, la lumière du jour lui fit mal aux yeux et ça n’améliora pas son mal de tête, il tomba à genoux pour vomir…

Ses compagnons mayas le rejoignirent et voulurent lui donner de la poudre, et il refusa catégoriquement, il en avait assez de la nausée. Ses yeux commencèrent à s’habituer à la lumière.

Il se redressa comme il put, on l’aida, mais il ne se laissa pas faire.

Arthur : « Merlin ? »

Chaque fois qu’un Maya le touchait, il avait des visions et sa tête était déjà douloureuse. La tempête grondait…

Arthur : « Merlin ?

Merlin : J’en ai assez !

Arthur : Merlin ça va ?

Lui : Nous ne sommes que des jouets ; qui fait ça ? »

Son ami était inquiet, il avait accompagné la mort de Queztaoqual, et il était un puissant empathe. La tempête s’amplifia…

Les Mayas voulurent l’attraper pour lui faire boire la décoction, il allait émettre une décharge, mais Arthur le distraya à temps, et ils y arrivèrent…

Il hurlait, pleurait et pestait… Mais la tempête était calmée.

On le transporta comme on put, il se débattait.

Il ne pouvait pas les regarder en face en sachant que les Espagnols arrivaient, et il continua à hurler de rage...

Il finit par s’endormir dans une pièce sombre où on l’avait enfermé, il se réveilla avec Arthur et ses visions, son ami voulut savoir comment il allait, mais il boudait et ne lui répondit pas.

Le chef du village vint le trouver avec à manger mais il n’avait pas faim.

Le chef du village : «Je suis désolé de ta perte.

Il ouvrit grand les yeux : Ma perte ? Vous avez perdu votre Dieu et vous devez partir d’ici, les Espagnols arrivent. »

Le chef du village le regarda résigné: Nous n’avons pas toujours été sages; nous avons perpétré des horreurs au nom de ce dieu, nous ne valons pas mieux qu’eux, nous ne partirons pas !"

Merlin ne put pas fixer son regard.

L'homme : « Tu dois continuer ton voyage, ce fut un honneur de te rencontrer. »

Il détourna encore plus la tête, les larmes coulant à flot.


macrale  (30.12.2014 à 00:38)

Chapitre 14

Il partit un matin, il voulut leur dire au revoir, mais on lui avait préparé tout ce qu’il lui fallait pour la route. Au fur et à mesure qu’il s’éloignait, les visons se calmèrent…

Le voyage fut très long et il bouda longtemps Arthur… Un jour, il trouva des ruines mayas, une ancienne cité totalement recouverte de dorures… Il l’explora, et y vit de choses invraisemblables, une technologie bien plus évoluée que son propre savoir… La cité avait dû être énorme… Il sut que les hommes allaient convoiter ces richesses qui s’offraient à ses yeux, et il décida que ça n’arriverait jamais… Il émit un puissant sort de camouflage tout autour de l’antique cité qui draina une bonne partie de ses forces…

Il se reposa et se demanda comment ces gens avaient perdu leur civilisation si riche pour devenir les gens résignés qui l’avaient aidé… Il poursuivit son voyage.

***

Il ne savait pas depuis combien de temps il avançait, des mois, des années, des siècles? Il était plongé dans une forêt dense aux arbres d’une taille inimaginable, la faune d’une richesse impensable… Ses pensées perdues dans tout ce qui l’entourait… Il s’émerveillait de petites grenouilles aux couleurs incroyables perchées dans des feuilles d’arbres énormes… Des singes qui chantaient, des oiseaux multicolores… Cette forêt avait quelque chose de profondément magique, et ça apaisa sa colère… Il mangea peu aussi et ça inquiéta Arthur. La végétation devint tellement dense qu’il avançait vraiment lentement.

La nuit seulement c’était difficile, trop de moustiques, c’était inimaginable le foisonnement de vie ici…

Un jour, il ne se sentit pas bien du tout, il émit un sort de guérison mais l’attaque de la fièvre l’ayant surpris, il n’arriva pas à l’enrayer, déjà trop affaibli… Il commença à paniquer, seul dans cette forêt et malade.

Merlin : « Arthur tu es là ?

Arthur : Mon Dieu tu ne boudes plus ?

Lui : Je suis malade, ce n’est pas bon. »

Son ami paniqua.

En tout bon médecin qu’il était, il ne pouvait pas savoir qu’il avait contracté la malaria. Il s’appuya contre un arbre et s’assit dans la boue.

Arthur : « Merlin ça va ? Fais quelque chose.

Il tournait doucement de l’œil : Je veux bien mais quoi ?

Son ami : Merliiiiiiiiiiiin… Appelle Aithusa !

Merlin avant de s’évanouir : Il doit y avoir tellement de plantes médicinales ici, c’est bête ! » Il plongea…

Il s’éveilla, couché dans la boue, la fièvre était trop forte… Il émit l’appel du dragon et replongea !

Quelqu’un l’appelait, il n’avait pas envie d’émerger, il se sentait partir, il était étrangement en paix, mais la personne insistait et ça le réveilla… Il se réveilla dans un corps tremblant et frigorifié par l’humidité, il était franchement mal et jura.

« Merlin tu dois tenir bon !

Lui : «Aithusa t’es où ?

La dragonne: Je suis désolée Merlin je ne sais pas voler jusque-là, mes ailes ne sont pas assez remises…

Merlin : Mon corps va mourir ?

Aithusa : Non pas si tu tiens bon !

Il repartait dans les vapes : C’est facile à dire !

Il était bercé par des pensées douces qu'elle lui envoyait, quand Arthur hurla : Merlin tiens bon ! »

Il se réveilla en sursaut, et le regretta; son corps était douloureux de partout. Son ami hurlait !

Il tourna la tête et vit son premier jaguar, un gros chat à tâches qui le regardait étrangement… Celui-ci vint près de lui et commença à le lécher… Arthur hurlait de plus belle, et il s’évanouit de nouveau.



***

Il s’éveilla lentement; sous lui, il y avait un sol souple, il regarda et eut peur, un branchage léger, et on voyait à travers, juste en dessous du sol souple, il y avait le vide… Quelqu’un chantait près de lui, avec un bruit de tambour assourdissant, il replongea.

Il s’éveilla plus frais… Un petit garçon au maquillage étrange et à la coiffure remplie de plumes le regarda puis le pinça en riant malicieusement… Merlin se redressa lentement, il n’était pas à l’aise sur le sol souple… La hutte dans les arbres ne comportait qu’une immense pièce toute en longueur, une grande ouverture qui donnait sur des cimes et des branches… Il vit les gens, certains occupés, d’autres se reposant dans des hamacs, des enfants jouant avec des animaux… Petits, peu vêtus, mais tellement beaux, maquillés de rouge et de noir des pieds à la tête, et recouverts de décorations de plumes et de fleurs… Il était fasciné par ce qu’il voyait, un homme particulièrement décoré s’approcha de lui… Il lui parla un langage incompréhensible… Il le fit se redresser pour le faire boire à même une feuille. Merlin se redressa, il n’avait plus de température… Il s’assit et lui dit merci oralement et télépathiquement, mais personne n’avait le langage… L’homme se mit à rire en l’entendent et lui parla encore dans sa langue incompréhensible. Il avait juste son pantalon et sa chemise, il vit que des enfants jouaient avec ses bottes, et le reste devait être éparpillé. Il se leva doucement, avec la peur au ventre en voyant le vide à travers ce sol de branchages qui pliait sous lui…Il était vraiment plus grand que ces gens et se sentit un peu dans la peau d’un géant… Il s’approcha de l’ouverture et regarda en se reculant et s’accrochant à la paroi, pris de vertige… Il put comprendre des pensées émises très fortement, comme chez tous les non télépathes: "Ce démon est comme un enfant." Et il ne put s’empêcher de rire.

Il allait rester un bon moment avec cette tribu, il avait effectivement tellement de choses à apprendre… Ils étaient simples et joyeux, et vivaient dans cette forêt en totale symbiose. L’homme qui l’avait soigné avait un savoir médicinal qui dépassait l’entendement, on ne pouvait pas apprendre tout ça en une vie d’homme, il devait s’agir d’un savoir oral ancestral… Il lui apprit même à faire du curare, chose qu’on n’apprenait pas aux étrangers d’ici. Il apprit à chasser comme eux, avec une sarbacane… On lui apprit à remercier l’animal qu'il avait chassé et le tuer en douceur en faisant une prière pour que son âme ne soit pas en colère, il apprit à manger tout un tas de truc qui parfois dégoûtaient Arthur, comme des gros vers… Mais il ne mangea jamais de singes, il ne pouvait pas, c’était comme nos cousins, et la tribu respecta ça… Un jour, le chef de tribu lui dit qu’il avait appris à parler, chasser et confectionner des objets; il était devenu adulte. Ils allèrent à la chasse pour ramener un festin car on allait faire une fête… Au retour, on l’apprêta, on le déshabilla pour lui mettre un pagne et le maquiller… Les femmes hurlèrent de rire en se rendant compte que le démon blanc était bien un homme… On lui mit des plumes et des fleurs partout, Merlin devint «l’homme liane» son nom d’adulte, officiellement membre de la tribu. Et on fit la fête et but beaucoup. Arthur, qui avait vu comment les femmes faisaient fermenter le breuvage, fut encore plus dégoùté que de le voir manger des vers.

Merlin finit par aller dormir dans son hamac, et quand tout le monde fut couché, la jolie petite demoiselle qui lui courait après depuis un bon moment vint le rejoindre dans son hamac… Merlin put juste se dire : "Oh non ça recommence !" Mais n’eut pas le loisir de dire non ou de se plaindre.

Lorsqu’il se réveilla, les femmes rirent beaucoup de le voir accompagné, et ne savoir que faire pour sortir du hamac avec une autre personne dedans, déjà qu’il lui avait fallu un temps fou pour apprendre à y dormir seul…

Une des femmes : « Maintenant que Merlin a sa belle il ne compte plus sortir du hamac… »

Ils rirent tous, et il en rit aussi.

Les jours passaient et il s’attachait dangereusement à la jolie demoiselle qui un jour le délaissa pour un autre, et ça lui parut tellement naturel qu’il n’en prit pas ombrage, il en rit même…

Le chaman lui demanda un jour s'il voulait devenir chaman aussi, il avait tellement appris…

Merlin secoua la tête : « Non je vais devoir partir, je ne peux pas rester avec ma tribu, une autre tribu m’attend…

Le chaman posa sa main sur son épaule : Laisse-moi quand même t’initier Merlin, tu as des pouvoirs.

Merlin poussa un cri de surprise : Je ne sais pas si c’est raisonnable. »

Mais raisonnable n’était pas un concept dans sa tribu d’adoption.

Il apprit à faire le breuvage sacré et il le but, il se demandait s'il allait y survivre, même s'il était immortel, tellement c’était amer et que ça lui donnait la nausée… Il sombra dans des visions… Pas ses visions habituelles non, il devenait petit à petit un animal, une plante, il devenait tout ce qui vivait dans cette forêt, il se perdit… Il n’était plus qu’un tissu de maillage composé d’êtres vivants qui avaient besoin des uns des autres…

Une voix très lointaine lui parla : « Je t’attendais.

Quelque chose qui devait encore être lui répondit : Le Vénérable ?

La voix : Oui, je t’ai attendu longtemps, je ne savais pas si tu allais me trouver.

Merlin : Qu’es-tu ?

Le vénérable : Je suis à la fois un arbre, et tout ce qui vit ; comme toi en ce moment.

Merlin : Un arbre ? Je sais qu’ils ont une âme, mais aucun ne m’a jamais parlé…

Le vénérable : Je suis l’être vivant le plus vieux de ce monde, j’ai le loisir de parler à qui je veux. »

Il ne sut que répondre, fasciné enfin par un être âgé qui ne semblait pas être fatigué de vivre.

Le vieil être émit un rire d’arbre: «Je ne peux pas me lasser, je suis tout, je suis la mémoire de ce monde et de tous les êtres qui ont foulé ce monde, depuis que je vis.

Merlin mit un temps à comprendre les implications de ses paroles : Hermine ?

Le Vénérable : J’ai en moi la mémoire d’Hermine et de tous tes êtres chers.

Lui : La mémoire de tout le monde ? Par delà le voile … Là où on va quand on est mort ?»

Le vieil être rit encore...



Ambre hurla : « Alors il y a quelque chose et tu le savais ?

Le vieux Merlin de la yourte: Je suis incapable de dire si le Venérable est toujours en vie, la déforestation est sans commune mesure… »

La petite jura.

Laure en grondant sa fille pour son langage: « Ne te met pas dans cet état-là Ambre, ce n’est qu’une histoire voyons.

Elle regarda sa mère d’un air désolé, et Merlin lui dit très bas dans sa tête : Patience jeune Ambre ! »





Il était dans la forêt, toujours perdu dans son étrange vision du breuvage sacré, il était trop ému pour répondre, ainsi donc il y avait quelque chose…

Le vieil être: «Tu mets en danger ton enveloppe mortelle en restant trop longtemps en contact avec moi, je vis très lentement; pose-moi ta question…

Il réfléchit très vite : Comment dois-je faire pour faire venir l’âge d’Albion ?

Le Vénérable : Tu dois écouter ta famille et le portail s’ouvrira et se refermera. »

Il était frustré il n’y comprit rien !

Le vénérable: «Pas de précipitation; une dernière chose, les dragons doivent survivre, ils sont comme les jardiniers de ce monde, ils sèment, ils font du brûlis pour rajeunir des pans entier de forêt… Ils sont indispensables à l’ensemble de ce qui vit sur ce monde, s'ils disparaissent je mourrais et avec, toute ma mémoire de chaque être que j’ai vu naître…»

Merlin n’entendit presque plus.

Il se réveilla d’un coup et vomit, tellement qu’il pensa que ses tripes allaient y passer…

Son père adoptif, le chaman, était penché sur lui et criait: «Merlin tu te réveilles, j’ai cru que tu étais mort, personne ne part si longtemps avec le breuvage sacré… »

Il voulut répondre, mais continua à vomir… Il inspira à fond: «Oh s’il te plaît, je sais que le breuvage est sacré dans la tribu, mais ne me fais plus jamais boire ça » et il repartit dans ses nausées…

Il mit des jours avant de pouvoir récupérer ce qui lui servait d’estomac… La petite demoiselle délaissa son nouveau fiancé pour revenir un peu près de lui et l’apaiser… Il put presque la contacter, ou alors ses pouvoirs étaient encore amplifiés par l’expérience, il ne savait trop.

La tribu pensa d’abord qu’il avait raté son initiation de chaman, puis un jour on lui demanda s’il avait un totem.

Merlin : « Un totem ? »

On lui expliqua qu’un totem, c’était l’animal avec qui il partageait ses visions, et il comprit pourquoi son père adoptif s’appelait « Jaguar »… Il rit, il n’allait pas leur dire que l’espace d’un instant il avait été tout ce qui vit, il comprit aussi qu’Aithusa l’avait aidé avec ses petits moyens… Il répondit: «Je suis un loup.»

Personne de sa tribu adoptive ne savait ce que c’était un loup, mais on acclama la réussite de son initiation.

Il allait devoir partir, mais sa petite compagne aux yeux rieurs et pétillants, et pourtant insondable tellement ses iris étaient noirs, avait le ventre qui s’arrondissait… Il sonda et testa l’enfant, et dit à son père adoptif que l’enfant à naître serait le nouveau chamane de la tribu. Le garçon avait la donnas originelle des dragons, moins puissante que chez Chaton, mais nul doute qu’ici, il serait dans son élément… Il resta encore jusqu'à ce que l’enfant vienne au monde sans encombre… Quand il tint cette petite chose dans ses bras, il eut un mal de chien à quitter cette famille adoptive… Le bébé souriant le regardait avec de grands yeux verts…

Personne ne voulait qu’il parte, et ils pleurèrent tous le membre de la tribu perdue, Lui aussi pleura beaucoup et quitta sa bien-aimée ; «Petit singe hurleur » et son fils «Yeux de la forêt »…

Il récupéra une partie de ses affaires qu’il avait en arrivant, et surtout une précieuse pochette en cuir dans laquelle était enfermé un arbre généalogique…

Il resta habillé comme ceux de sa tribu adoptive une partie de la route, parce qu’au cœur de la forêt c’était plus pratique, le maquillage empêchant les piqûres de moustiques. Il ne se laissa plus surprendre par la malaria, il avait acquis un savoir médicinal nouveau… Il pleura longtemps sa perte, et Arthur le laissa tranquille.

Il se dirigea vers le nord où il savait qu’il allait retrouver les Espagnols. Et il appréhendait… Mais il était temps qu’il rentre chez lui.

Un jour, Arthur n’y tenant plus lui demanda : «Alors qu’as-tu vu quand tu as bu le breuvage sacré ?

Merlin : Le Vénérable.

Son ami : Il est comment ?

Lui : Il est lent.

Arthur : Tu vas rester « habillé » en sauvage longtemps ?

Il sourit en secouant les épaules : C’est ma tribu d’adoption.

La voix de son ami : Tu ne vas pas encore manger ça ?

Il se préparait son repas et s’était trouvé des gros vers de bois : C’est bon, ça a un goût de noisettes.

Son ami : Eurk je ne veux pas le savoir… Je donnerais cher pour revoir un pâté en croûte.

Il inspira : Mmh je donnerais cher pour une olive ou une tasse de thé.

Arthur : Je te l’avais dit que tu attrapais des goûts de luxe. »

Il rit.

Son ami : « Tu ne boudes plus ?

Le sorcier : Je ne boude jamais.

Arthur : Et elle ? « Petit singe hurleur » tu ne pleures pas dessus ?

Il secoua encore les épaules : Non, elle m’a largué pour un plus musclé que moi, elle est heureuse.

Arthur : Et le petit ?

Merlin : Il est avec mon père adoptif.

Son ami : Tu es sûr de vouloir retourner à la vie civilisée, ces gens t’aiment ?

Lui : Tu es sûr que ce n’est pas la vie civilisée que je quitte pour retrouver un monde de sauvages ? Non je dois retrouver ma famille, je dois te sortir de là ! »

 

Chapitre 15

Il remonta vers le nord ; la végétation devint moins dense et le pays plus sec… Il rencontra plusieurs tribus qui semble-t-il faisaient partie d'un grand peuple. Des cultivateurs avec des maisons en torchis et… Il fut content de retrouver du maïs, il aimait ça.

Les visions étaient présentes mais en pensées parasites et il essayait de ne pas y prendre garde, mais la nuit il faisait des cauchemars terribles : du sang, des flots de sang… Les Espagnols encore, la poudre à canon et la maladie… Et sa colère qui se déchaînait sur une cité énorme construite au milieu d'un lac.

Il dormait de plus en plus mal…

Arthur était inquiet, il avait déjà trébuché quelques fois, d’ailleurs il boitait un peu : «Merlin il faut que tu te reposes.

Il secoua la tête : Oh ça va, c'est pas la première fois que j'ai des visions. »

Il s'était rhabillé en homme blanc, mais la fatigue faisant, il ne se rasait pas régulièrement…

***

Il arriva dans un endroit très montagneux, où boitillant et sujet aux visions il fit très peur à Arthur qui ne le lâchait plus…

Sur les roches, il y avait des dessins visiblement très anciens et il les suivit plusieurs jours, il était fasciné par ça sans savoir dire pourquoi… Cela représentait surtout des animaux, mais il finit par découvrir une silhouette humaine: on aurait dit un joueur de flûte, des fois bossu, des fois juste courbé, des cheveux ou des ornements sur la tête, et très souvent des attributs masculins très visibles…

Il parlait beaucoup à son ami pour essayer de rester ancré dans la réalité et se sortir des visions et ils discutèrent pas mal du joueur de flûte. Il aurait voulu savoir qui c'était, sûrement un symbole de fertilité vu les attributs… Il en avait déjà tellement vu qu'il n'était plus à ça près.

Un jour, il tomba d'une falaise à cause des visions ou de la fatigue, il se retrouva accroché à une paroi… Arthur paniquait en voyant le vide sous le promontoire où il s'était accroché... Il s'installa aussi confortablement que possible sur la petite corniche et regarda ce qu'il avait à remonter et jura. Il avait déjà mal à la cheville mais là il s'était franchement blessé le genou… Il s’accrocha à la paroi pour pouvoir sonder… Rien de cassé…

Son ami : « T'es blessé ?

Il inspira à fond: Quelques égratignures et une grosse entorse… Il faut que je me jette un sort, je vais devoir dormir là.

Arthur : Quoi ? À moitié pendu dans le vide ?

Merlin : Je suis incapable de remonter dans mon état. Je vais faire comme en pays Mongol, je vais m'attacher.

La voix de son ami : Les visions sont handicapantes, tu n'aurais pas dû t'aventurer ici seul.

Lui : Oui là, c'est un peu tard pour le dire. »

Il sonda encore, se fit un bandage serré et émit un sort de guérison, il avait plusieurs tendons atteints, il ne sut s'occuper que des plus gros… Il s'endormit.

Il rêva : des flots de sang, des enfants à qui on arrache le cœur… Sa colère qui ravageait une grande cité et les Espagnols.

Il se réveilla avec un haut le cœur, au petit matin en sursaut et s’accrocha à sa corde pour ne pas tomber dans le vide ; les visions se précisaient: « Oh c'est quoi ça ? Bon Dieu.

Arthur : Merlin ça va ?

Il secoua sa tête : Non... Les visions, j'ai plus eu ça depuis les Mayas.

Son ami : Les visions ne sont pas la réalité.

Lui : Oh j'veux pas vivre ça.

Arthur : Tu vois les Espagnols ?

Merlin s’ébroua encore : Aussi oui.

Son ami : ça veux dire des bateaux pour rentrer.

Il pesta : Ouais ça va j'ai compris, il faut chercher les Espagnols. »

Il plia son genou, il avait encore mal, mais il allait pouvoir l'utiliser… Puis dans un rayon de soleil, il vit la falaise d'en face et émit un hoquet de surprise : des ruines de maisons accrochées à la falaise, il se rendit compte que des gens avaient vécu là, accrochés à des falaises escarpées, et il se demanda de quoi ils se protégeaient pour vivre ainsi, il se demanda aussi si c'étaient eux les auteurs des pétroglyphes.

Il finit par remonter comme il put, il se redressa et testa son genou… Il chercha de quoi se faire une béquille parce qu'il boitait fort…

Il s’éloigna le plus possible de la falaise pour se soigner mieux.

Il n'osait pas s'endormir, il s'était installé et avait fait un feu et manger, au bord de l'endormissement et luttait.

Il discutait avec son ami pour se maintenir éveillé…

Arthur : « Tu ne devais pas dormir ?

Merlin secoua la tête pour chasser les pensées parasites : Oui pas tout de suite j'ai peur de rêver là.

Arthur : Tu vois quoi pour en avoir si peur ?

La question le plongea dans ses visions et il n'émergea que plusieurs heures plus tard en pestant : Oh ne me pose plus de questions.

Son ami : Quoi ? Je dis quoi alors ?

Il s’ébroua: Je sais pas, ça les déclenche… Je veux pas voir ça… Faut sortir de ce pays.

Arthur : Les bateaux…

Le sorcier : Non pas ici.

La voix : Heu, les visions ne sont pas la réalité.

Il secoua encore sa tête : C'est pour ça qu'on quitte ce pays. »

***

Il rangea ses affaires, vérifia que le feu était éteint et reprit la route en boitillant encore un peu.

Il passa une main sur ses joues : « Faut que je trouve de l'eau pour me laver. »

***

Il suivait un chemin depuis des jours et finit par se retrouver dans des champs, il savait qu'il y avait des canaux sous le sol, il le sentait et il chercha où ils débouchaient pour recueillir un peu d'eau…Il fut fasciné par cette technologie.

Il vit une sortie d'eau et se pencha en se demandant si elle était potable, il allait déjà pouvoir se laver…

Une voix d'enfant derrière, lui dit dans la langue des cultivateurs de maïs : « Il ne faut pas la boire quand il ne pleut pas.

Il se retourna devant une gamine d'environ six-sept ans : Je veux juste me laver.

Elle inclina la tête en le regardant bizarrement: Non ça c'est l'eau pour le maïs, il ne vaut mieux pas y toucher.

Il soupira : D'accord, tu sais où je peux trouver de l'eau pour me laver ?

Elle : Là ça va être dur, ça fait longtemps qu'il n'a plus plu, viens on va demander au village. » Elle le regarda bizarrement tout le long du trajet : « Tu as une drôle de façon de parler.

Il sourit : Je ne parle pas encore bien la langue.

Elle : Tu viens de loin.

Il rit : Oui très loin.

Elle : Tu as mal ?

Il soupira : Je suis tombé, ça va aller.

Elle : Tu viens nous punir ?

Il s’arrêta : Quoi ?

Elle : Tu lui ressembles, et les Dieux ne sont pas contents, parce que maman ne veut pas que j'aille avec eux… Les voisins disent que c'est pour ça qu'il ne pleut plus."

Il s'arrêta un moment, perdu dans les visions et faillit trébucher, puis s’ébroua.

Elle : « ça va ?

Lui: Oui je suis juste fatigué, je ne viens punir personne… Ta maman a raison, tu es mieux avec elle.»

Il arrivèrent à un village où plusieurs personnes le regardèrent de travers aussi… Il n'était pas à l'aise.

Elle le guida vers une maison et appela sa maman, une femme mit son visage à la porte et pâlit lorsqu'elle le vit: « Vous venez me la prendre.

Il la fixa, interdit sans comprendre: Heu je ne prend rien, je voudrais juste un peu d'eau et échanger du maïs si possible.

La femme : Vous ne venez pas pour Naïka ?

Il secoua sa tête : Qui est Naïka ? Je vais partir, je pense que c'est mieux.

La petite: Maman, il veut juste de l'eau, il n'est pas méchant, ne le laisse pas partir, il est blessé et a de plus en plus de mal à marcher.

Il avait un peu de mal à contenir les visions: Non je ne veux pas m'imposer, j'ai juste besoin de dormir, je trouverai de l'eau au prochain village, merci demoiselle.

Elle rit : C'est moi Naïka, tu ne tiens pas debout, le prochain village est loin.

Il la regarda, encore surpris, puis lui sourit : Tu dois écouter ta maman et rester avec elle.

La maman interdite : Vous ne venez vraiment pas la chercher ?

Il l'a regarda sans comprendre : Je suis désolé de vous faire peur, je l'ai vue au champs, elle m'a dit de ne pas prendre l'eau des canaux, je vous assure que je ne fais rien aux petites filles, je pars...

La femme réfléchit un instant : C'est vrai que vous avez l'air en mauvais état, venez j'ai de l'eau.

Il regarda les autres villageois le dévisager et il était mal à l'aise: Non, je ne veux pas vous créer de soucis, je préfère partir, je vous remercie.

La femme le regarda s’éloigner en boitant et finalement alla le rechercher : Venez, j'ai juste eu peur parce que vous lui ressemblez… Ne dormez pas dehors en étant blessé.

Il vacillait à cause des visions : Je… Je ne veux pas vous créer de soucis, je ne sais pas à qui je ressemble.

Elle prit son bras qu'elle mit autour de ses épaules et dit tout bas en regardant les voisins: Faites semblant de rien et rentrez chez moi, vous m'avez convaincu que vous ne voulez pas prendre ma fille.

Il secoua encore sa tête et dit très bas : Je ne prends pas les enfants.

La femme : Ne dites rien de plus devant les autres. »

***

Il se retrouva dans la maison de Xalatia qui lui servit un gobelet d'eau et le fit asseoir; elle se présenta et lui expliqua qu'on voulait donner sa fille aux Dieux, mais que jusque-là elle tenait bon, mais certains voisins donnaient des informations à l'armée.

Naïka haussa les épaules : «Oh je sais que c'est un honneur d’aller près d'eux, on me l'a expliqué, mais j'ai pas envie de quitter ma maman.

Il essayait de ne pas se laisser emporter par les visions d'enfants sacrifiés, il les regarda horrifié: Non on est mieux près de sa maman, les dieux ne veulent pas d'enfants.

Xalatia : Dites-le moins fort, on ne sait pas qui peut vous écouter et vous dénoncer.

Merlin fit de grands yeux : Je vais juste me laver et partir, je ne veux pas que vous ayez des soucis avec l'armée. »

Elle lui avait apporté un baquet d'eau en s'excusant de ne pas avoir plus avec la sécheresse. Il se lava sommairement devant la mère et la fille qui le regardaient, il n'osa pas se changer, il refit son pansement en grimaçant, il aurait fallu qu'il reste plusieurs jours sans bouger, mais il n'était pas à l'aise dans ce pays… Ensuite, il se rasa.

La petite : « Pourquoi fais-tu ça ?

Lui souriant : Quoi ? Je me rase.

La fillette : Tu ne veux pas qu'on te reconnaisse ?

Il la regarda, surpris: Je ne sais pas avec qui on me confond, personne ne me connaît ici; je me rase parce que je préfère sans la barbe.

Naïka : Nous on te connaît, tu es le Dieu de la prophétie, tu as des poils sur les joues et la peau très blanche, tu viens nous punir parce qu'on ne fait pas ce que l'armée nous demande.

Il émit un cri de surprise : Quoi ? Je ne suis pas un dieu, chez moi tout le monde a la peau blanche. » Il regarda Xalatia : « Un prophétie ?

La maman soupira : On dit depuis que les Mexicas existent ; un jour Quetzaquoal descendra du ciel pour mettre fin aux Mexicas… Il doit bientôt arriver. Il est dit qu'il aura visage d'homme, des poils sur le visage et la peau très blanche.

Il suffoqua : Heu Quetzaquoal est un serpent à plumes. Je m'appelle Merlin je ne suis pas un Dieu, il vaut mieux que je parte je ne veux pas vous créer d'ennuis.

Xalatia : Vous êtes blessé, vous allez vous reposer cette nuit, évitez de croiser l'armée.

Il hocha la tête : Ne les laissez pas vous la prendre. »

Elle hocha aussi la tête.

***

Elle le fit manger et ensuite l’installa sur une paillasse; il dormit mal: il voyait du sang, des flots de sang… Les Espagnols… Sa colère, la cité détruite...

Il se réveilla plusieurs fois en hurlant…

Le matin, il n'avait pas meilleure mine ; Xalatia le regarda, il essaya d'éviter les questions : «Je vous remercie, je dois partir.

Elle soupira de le laisser partir comme ça ; il lui répéta en regardant la petite : Gardez-la près de vous.

Elle s’effondra en larmes : Il ne pleut pas.

Il soupira à la porte : Il va pleuvoir. »

***

Il partit, il était suivi par un voisin, mais à moitié perdu dans les visions, il ne s'en rendit pas compte… Il alla dans un endroit discret pour sentir les vents…

Il fit venir un courant plus humide et ça lui prit une énergie folle car il venait de loin, et fit pleuvoir… Il se retrouva à genoux sous la pluie et Arthur lui demanda pourquoi il faisait ça: "Oh ne pose pas de questions."

Il s'effondra dans une vision sanglante d'enfants sacrifiés…


macrale  (06.01.2015 à 09:30)

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0.79m / 0.2% (18-49)

Logo de la chaîne TF1

Doc - Nelle tue mani, S03E10
Mercredi 17 avril à 21:10
2.02m / 10.1% (Part)

Logo de la chaîne TF1

Doc - Nelle tue mani, S03E09
Mercredi 17 avril à 21:10
1.74m / 11.4% (Part)

Logo de la chaîne The CW

Sight Unseen, S01E03
Mercredi 17 avril à 21:00
0.33m / 0.1% (18-49)

Logo de la chaîne ABC

Abbott Elementary, S03E10
Mercredi 17 avril à 21:00
2.24m / 0.3% (18-49)

Logo de la chaîne FOX

Animal Control, S02E06
Mercredi 17 avril à 21:00
1.47m / 0.2% (18-49)

Logo de la chaîne France 2

Un si grand Soleil, S06E153
Mercredi 17 avril à 20:45
3.42m / 16.8% (Part)

Logo de la chaîne ABC

Not Dead Yet, S02E08
Mercredi 17 avril à 20:30
2.11m / 0.2% (18-49)

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Nous vous annonçons ce soir la publication du nouveau numéro du magazine HypnoMag !  Au sommaire,...

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choup37, 15.04.2024 à 10:15

Il manque 3 votes pour valider la nouvelle bannière Kaamelott... Clic clic clic

chrismaz66, 15.04.2024 à 11:46

Oui cliquez;-) et venez jouer à l'animation Kaamelott qui démarre là maintenant et ce jusqu'à la fin du mois ! Bonne chance à tous ^^

Supersympa, 16.04.2024 à 14:31

Bonjour à tous ! Nouveau survivor sur le quartier Person of Interest ayant pour thème l'équipe de Washington (saison 5) de la Machine.

choup37, Hier à 08:49

5 participants prennent part actuellement à la chasse aux gobelins sur doctor who, y aura-t-il un sixième?

chrismaz66, Hier à 11:04

Choup tu as 3 joueurs de plus que moi!! Kaamelott est en animation, 3 jeux, venez tenter le coup, c'est gratis! Bonne journée ^^

Viens chatter !

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