HypnoFanfics

Une nouvelle ère 2.0 : Le prix.

Série : Merlin (2008)
Création : 21.03.2015 à 10h48
Auteur : macrale 
Statut : Terminée

« Arthur revient, avec un corps et aucune mémoire des mille dernières années. Merlin sait que la fermeture du portail lui laisse peu de temps pour aider son ami à comprendre les coutumes du 21ème siècle » macrale 

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Les personnages ne m'appartiennent toujours pas ^^

 

Ni moi ni Moucheron n’avons la prétention de « guérir » quoi que ce soit à des manquements de la série ; elle nous a accompagnées avec ses joies et ses déceptions et nous l’avons laissée telle quelle. Par contre pour rejoindre la vision philosophique de Moucheron, il était nécessaire de donner plus de psychologie au personnage. Donc il en découle certaines scènes assez dures ; si vous êtes une âme sensible abstenez-vous. Je n’ai pas non plus la prétention de refaire l’Histoire avec un grand H ; donc Merlin qui va avoir une vie très longue va avoir beaucoup de déceptions. Vous êtes prévenu ami lecteur que ce récit ne sera pas toujours confortable."



Chapitre 1 :

Laure et Ambre étaient parties se reposer. Mais cette nuit-là, Merlin n’arriva pas à dormir: il n’avait pas de visions, et il n’avait pas la patience d’écouter son ami qu’il avait barricadé fermement… Il savait juste que sa vie touchait enfin à sa fin… Il ruminait, c’était si simple, il avait perdu tellement de temps. Ce monde touchait à sa fin, il le savait, la folie des hommes avait gravement abimé les fragiles équilibres de son environnement, et il craignit qu’il ne soit trop tard pour leur rendre enfin la mémoire… L’humanité était devenue fragile, et ne tenait pratiquement qu’à un fil électrique! Il eut encore peur d’avoir échoué, alors il sortit seul dans la nuit, au milieu de ce qu’il restait de cette forêt… Se perdre encore un peu dans les pensées douces, c’est tout ce qu’il savait faire pour se détendre… Mais Ambre avait raison, les pensées douces s’étaient petit à petit remplies de souffrance!

Il resta assis toute la nuit contre un arbre et pleura! Il regarda le soleil se lever sur un jour nouveau, une ère nouvelle arrivait, une ère qu’il n’allait probablement pas voir. Il soupira, se leva, et rejoignit la yourte où il prit une douche, prépara le petit-déjeuner de tout le monde et s’installa pour relever ses mails…Il regarda son profil FB « Riss Malus », il avait juste envie de crier au monde qu’Albion allait venir… Mais bon ce n’était pas une bonne idée. Il mit quand même en statut : « ça arrive… »

Puis il prit des informations à propos de l’œuf… Il savait depuis longtemps qu’Aithusa et Riuijn s’étaient cachés chacun profondément dans une grotte, ils n’aimaient pas les avions… Il se demanda ce qu’ils devenaient, il était peut-être temps de les contacter. Il ne pouvait plus le faire à la clairière au dragon depuis longtemps, et il chercha un endroit sur «Google maps » où deux énormes bêtes comme ça pouvaient atterrir sans affoler les radars aériens… Enfin, il espérait qu’Aithusa soit toujours de ce monde, elle n’avait jamais récupéré beaucoup, et âgée maintenant et contrainte de rester dans une grotte, elle dépérissait… Pauvre dragonne, depuis son incarcération avec Morgane, elle détestait être enfermée dans le noir! Il soupira encore. Puis le chat vint l’embêter parce que la gamelle était vide, et s’installa tout bonnement sur le clavier de l’ordinateur pour regarder Merlin fixement…

Merlin le regarda fixement aussi pour lui dire: "Toi un jour, il faudra que tu comprennes que tu vis chez moi et non l’inverse!"

Le chat bailla en envoyant des effluves de sa mauvaise haleine sous le nez de Merlin qui se leva pour remplir sa gamelle. Il avait encore gagné !

Ambre était déjà debout depuis un moment et sortit de la salle de bain; elle alla s’asseoir après lui avoir fait un gros câlin : «Salut Papy !

Merlin sourit : Bonjour jeune Ambre, tu voudras bien faire la vaisselle ? »

Elle pesta en disant qu’elle était encore en vacances et qu’au 21 siècle on avait des lave-vaisselle. Il ne lui dit rien en la fixant juste d’un regard autoritaire, elle leva le nez de son smartphone, le vit et répondit : "Ouais c’est bon après le déjeuner !"

Il sourit en replongeant dans son écran.

Laure finit aussi par se lever et vint les rejoindre après sa douche, elle avait les yeux rougis mais personne ne releva !

Ambre regarda son ancêtre toujours dans son écran : «Alors moi je dois lâcher mon téléphone pour venir à table et toi tu restes plongé dans ton ordi ?

Il consultait un site de réservation en ligne de billets d’avion ; il fut surprit et releva le nez : Quand est-ce que tu t’es transformée en ado toi ?

La petite : D’un coup en une nuit, tu comptes nous rejoindre ou on mange sans toi ? »

Sa mère ne put que rire.

Merlin se leva en soupirant : «C’est bon !

Laure releva naïvement: Est-ce que la paix du monde ne passe pas d’abord par les paix des ménages?»

Merlin et Ambre la fixèrent avec exactement le même regard bougon et mal réveillé.

Elle soupira : « Oui, pas le matin pour certains ! »

Laure donna une tasse de thé à son ancêtre en lui demandant : « Que vas-tu faire maintenant ? »

Elle le regarda boire sa tasse et constata qu’au fil des gorgées, son humeur semblait s’améliorer.

Lui : « Je dois aller au Texas pour voir des amis, puis il faut que je mette mes affaires en ordre.

Ambre : Quoi ? On va pas au lac ?

L'ancêtre : Je dois mettre mes affaires en ordre d’abord !

La petite inquiète : Est-ce que…Est-ce que ça va te tuer ?

Il secoua les épaules d'un air détaché : Mettre mes affaires en ordres ? Non !

Elle lui donna une tape : Non le portail !

Merlin sourit un peu : Je ne sais pas ! Tu ne dois pas retourner à l’école ?

Ambre : J’suis belge, je ne rentre qu’en septembre… Eééh je dois retourner à l’école alors qu’Albion arrive ?

Lui : Belge, ce merveilleux petit état capable de rester plus d’un an sans gouvernement ?

Laure explosa de rire : Oui, finalement on n’est pas plus mal sans ! »

Il rit un peu aussi !



La petite reprit son calme et regarda Merlin sérieusement : « Alors ça marche comment le portail ?

L'ancêtre : Je pense que si je contacte tous mes descendants encore en vie, qui ont le langage, leur énergie télépathique va être assez forte pour l’ouvrir !

Elle émit un cri: Quoi? Des centaines de milliers de personnes ensembles? Toute leur énergie ensemble vers toi? Ça va te tuer !

Il soupira : Je ne sais pas !

Ambre : Mais je ne veux pas que tu meurs moi, je viens juste de te retrouver ! »

Laure soupira aussi !

Lui : «Tout le monde meurt, même moi !

La maman : On peut t’aider ?

Il la regarda, surpris : Tu ne dois pas retourner travailler ?

Ambre : Laisse-nous t’aider Papy ?

Il gloussa : Je ne vois pas comment ? Vous m’avez déjà aidé, je sais ce que je dois faire !

La petite lui secoua le bras : Laisse-nous dis ?

L'ancêtre : Je vous rappelle quand même que je suis un vieil ours mal léché et solitaire les filles !

Laure rit : Oui ça j’avais remarqué !

Il soupira : Je dois remettre mes affaires en ordres, puis il y a l’œuf !

Ambre : Hé c’est moi qui dois le trouver!

Laure : Quoi ? Quel œuf?

Sa fille : L’œuf qu’ils ont trouvé, c’est un œuf de dragon, on ne doit pas leur laisser, ils veulent faire des tests génétiques dessus !

La mère : Oh punaise, les dragons existent ; c’est pas possible ! »

Il émit un gloussement qu’il tenta de cacher dans sa tasse de thé !

La petite: «Bon, il me reste quinze jours avant l’école et que je retourne chez mon père, c’est quoi le programme ?

Merlin agacé : Vous ne prenez jamais le temps de vous réveiller ?

Laure : Il faut dormir pour se réveiller.

Il soupira : J’avais oublié… La vie de famille : tout le monde a réponse à tout ! »

Elle rit encore !

Ambre : « Pourquoi est-ce qu’on n’entend pas Arthur ?

Merlin : Ça fait mille ans que j’entends parler de pâté en croûte, de temps en temps j’ai besoin de vacances !

***

Ils vaquèrent à leurs occupations toute la matinée, il écrivit des mails ; la petite savait qu’il disait au revoir à une de ses nombreuses vies. Et sa maman essaya de d’avoir des congés supplémentaires… En fait, à un moment donné, elle pesta parce que tout ce qu’elle pouvait avoir était un congé sans solde; il redressa sa tête de son ordi en disant: «Tu veux vraiment m’aider Laure ? Ce n’est pas grave, prend le congé sans solde, j’ai un petit bas de laine ! ». Elle se mit à rouspéter en disant qu’elle n’avait pas besoin de charité, mais il finit par la convaincre que c’était un genre d’avance sur héritage !

Ambre s’ennuyait ferme, elle avait fait le tour de son réseau social, et décrochée de son écran, elle redevint une enfant curieuse qui fureta dans la yourte… Elle regarda d’abord les livres, et tomba sur une version archaïque de la légende Arthurienne de G.de Monmouth ; elle regarda la date et se demanda si la place de ce bouquin ne devait pas être dans un musée plutôt que posé dans une pile de livres sur le plancher d’une yourte… Elle regardait le coffre depuis déjà une bonne heure, ça l’a démangeait vraiment de pouvoir l’ouvrir… A un moment donné, Merlin se releva de son écran.

Merlin : «Ambre, à ton âge on n’est pas sensé aller jouer dehors quand on est en congé ?

Elle : Heu ?

L'ancêtre : C’est bon tu peux l’ouvrir, mais sois sympa, essaye de barricader un peu tes pensées, tu me déconcentres.

Elle : T’es pas sensé nous apprendre ? »

Il soupira encore plus fort, et replongea dans ses mails… Sa liste de contacts était vraiment énorme.

Laure était partie chercher son ordi à la voiture et revint juste à ce moment-là, elle les regarda tous les deux se faire la tête et elle émit très fortement : « Heureusement que ça ne boude jamais ! »

Il se releva agacé ; et elle partit dans un fou rire en s’excusant. Elle ouvrit son FB et sur un coup de tête commença à chercher tous les pseudos dont elle se souvenait de l’histoire et ne trouva rien… Puis elle tapa Malus et le moteur de recherche lui donna un « Riss Malus », pauvre Merlin, entre les surnoms de ses enfants et ses pseudos, il n’était vraiment pas doué pour trouver des noms ; et au dernier moment elle essaya de barricader ça ; mais elle l’entendit quand même soupirer et dut retenir autre un fou rire ! 

***

Ambre ouvrit le coffre et eut le souffle coupé, plein d’objets hétéroclites d’âge divers dont un qu’elle reconnut parfaitement: le couteau indien en silex qu’elle déballa précautionneusement, parce que le cuir vieilli était raide et qu’elle avait peur qu’il ne se casse… Elle regarda la sculpture de loup dessus et fut aussi fascinée par la beauté de l’objet… Elle déballa comme ça plein d’objets, comme une balle de fusil, elle se douta que ce qu’elle avait en main devait sans doute dater d’une guerre, mais laquelle, la première où la deuxième ? Elle n’avait pas trop envie de savoir ce que représentait cette balle…

Pendant ce temps-là, Laure avait fureté sur son profil, et constaté que dans ses contacts il y avait d’éminents scientifiques, comme des hommes politiques… Des gens de tout bord en fait… Ses statuts étaient commentés de nombreux débats… Son profil parsemé d’articles, sur le réchauffement climatique, les centrales nucléaires, les gaz de schiste… La permaculture, les solutions… Des coups de gueule aussi sur des injustices… Elle fut renvoyée vers un blog qu’il tenait visiblement depuis des années, et dut d’abord réprimer un fou rire en voyant le titre du blog « La petite légende rurale», puis commença à lire quelques articles, il y en avait des centaines, elle n’était pas prête d’en faire le tour, mais chaque fois elle les trouvait pertinents… Et ils étaient souvent suivis de centaines de commentaires aussi… Merlin avait continué à faire de la politique visiblement ! Elle apprit notamment que le lobby des semenciers avait gagné une bataille, et l’Europe avait voté une motion interdisant la vente de graines de variétés anciennes… Il y avait eu une mobilisation contre la confiscation de ce qui devait devenir de la nourriture, et elle se demanda comment elle n’en avait pas entendu parler et combien de temps elle avait dormi! De nombreux articles sur la disparition de telles ou telles plantes et de leurs propriétés pharmaceutiques… Ainsi donc, les plantes disparaissaient comme les espèces animales ? Tout était balancé en accès libre sur Internet, et elle se rendit compte qu’il maîtrisait parfaitement l’outil ! Elle revint sur son profil FB et regarda les commentaires interrogateurs sur son dernier statut, il y en avait déjà près de trois cents… Elle était sciée par l’ampleur que ça prenait, elle lui trouva aussi un tweet, où là les questions suivaient pareil…Et elle hallucina devant le nombre de followers, comment la presse ne s’occupait jamais de ce Riss Malus qui disait des choses pertinentes plutôt que de s’occuper de petites stars qui buzzent pour se faire de la pub gratuite? Parce que visiblement beaucoup de journalistes le suivaient aussi… Puis à un moment, elle eut un fou rire toute seule dans son coin, en se disant qu’après Merlin hippie sur les barricades, elle découvrait Merlin 2.0…

Il soupira et baissa la tête sur son écran, mais en fait il était mort de rire aussi il avait parfaitement entendu! Il se releva et demanda s’il n’était pas l’heure de manger.

Ambre : « Ah oui j’ai faim !

Il ferma son ordi et se leva, en disant : J’ai besoin de me dégourdir, resto ?

La petite : Cool ! »

Et sa maman hocha la tête !

Ils s’apprêtèrent et se rendirent à la voiture de Laure. Il avait repris son apparence de vieil homme pour traverser le camp, elle lui demanda pourquoi si âgé, et il répondit: "Aujourd’hui les vieux passent inaperçus!" Elle lui proposa de conduire et il lui dit qu’il n’avait pas la licence et il l’entendit encore dire un «C’est pas possible!»… Ambre trouva ça classe, elle n’aimait pas les voitures !

Laure : « Où ?

Il soupira : On va en ville ? Je n’y vais plus souvent ! »

Et elle les conduisit en ville, où ils choisirent un resto qui avait une carte avec un menu végé. Un garçon vint prendre commande, et il anticipa toutes les questions: "Oui je mange du foin et des graines, et non les poissons ne sont pas des végétaux…" Et Ambre explosa de rire, et demanda la même chose pour essayer… Laure commanda aussi des olives, ce qui le mit un peu de meilleure humeur.

Elle lui demanda : « Et les Trente Glorieuses c’était comment ? Le plein emploi a vraiment existé ?

Merlin: Oh il y a toujours eu des gens qui ne voulait pas travailler" Il rit… "Oui, il y avait du travail pour qui voulait, il fallait reconstruire après la guerre ; mais bon pas mal de travailleurs pauvres quand même, je ne comprends pas cette expression les Trente Glorieuses… Encore un beau packaging !

Elle soupira: Oui c’est comme la libération des sexes, j’ai toujours pensé qu’on s’était fait avoir quelque part!

Il sourit : Il y a eu des avancées quand même, laisser les « histoires de femmes » aux femmes ! Tout n’est pas sombre, tout est en nuances… Après la Seconde guerre mondiale, il y a eu ces idées saugrenues du peuple, comme la sécurité sociale…

Ambre : Ouais le truc qu’on est en train de bousiller.

Sa maman : Surveille ton langage jeune fille !

Lui : En période de crise on vend toujours de la haine…

Laure : C’est une grosse crise ?

Il soupira : La crise bancaire est plutôt artificielle, les grandes familles font leur bas de laine en prévision…

Elle : En prévision de quoi ?

Lui: On arrive au bout d’un truc, les matières premières se raréfient, le climat se dérègle, les espèces disparaissent… Quand on spécule sur des terres cultivables ce n’est jamais bon !

Ambre : Il est devenu quoi ? Le bébé dans ta tribu d’adoption ?

Merlin s’assombrit encore plus: Je n’ai jamais retrouvé ma tribu d’adoption, le peuple des arbres a disparu depuis longtemps, je ne sais pas si j’ai des descendants là-bas ! Je n’ai retrouvé… Je n’ai retrouvé que des champs de soja transgéniques à perte de vue ! J’aurais dû y aller plus vite… Mais à l’époque les visions étaient assez handicapantes…" Il soupira !

La petite en eut les larmes aux yeux : "Depuis combien de temps n’en as-tu plus ?

Lui : Elles ont commencé à s'espacer ces dix dernières années.

Elle avait vraiment les larmes aux yeux: «J’en ai rien à faire de l’honneur que ça donne de te connaître, je ne veux pas que tu meurs… Je t’aime !

Il baissa la tête et dit tout bas : Elle me manque… Je m’excuse jeune Ambre ! »

Laure le regardait, de nouveau jeune depuis qu’il était en ville, et il lui semblait bien qu’elle l’entendait moins dans sa tête aussi, mais elle eut quand même un élan vers sa fille et Merlin, elle ne savait pas comment c’était arrivé, mais elle aussi l’aimait, un peu comme on aime un grand frère… Et elle ne sut que dire pour les réconforter, et le reste du repas fut sombre ! Puis au dessert, il se reprit: "Laure, je vais t’apprendre à te servir de tes donnas, tu veux ?

Elle le regarda avec de grand yeux surpris: Quoi tu veux dire guérisseuse ? »

Il hocha la tête.

Laure soupira : «Je voulais devenir médecin tu sais, j’ai poursuivi un peu les études; puis j’ai loupé un examen en neurologie.

Il ouvrit de grands yeux : Tu l’as loupé, pourquoi ?

Elle : Pour moi, les cerveaux ont des différences et j’ai pensé qu’il y avait deux grands types de cerveaux, pas une grande différence entre les hommes et les femmes non, je ne sais pas ; je me suis trompé et mon prof m’a busé!

Merlin la regarda fixement : Ton prof s’est trompé Laure, il y a le cerveau avec donnas et le cerveau sans… Mon Dieu tu vois les tissus ? Il faut vraiment que je te teste !

Elle le regarda interdite: Quoi ? Je ne me suis pas trompée?

Il secoua la tête : Tu en étais où dans tes études ?

Elle secoua les épaules : Je me spécialisais en neuro !

Il la regarda encore fixement : Tu es médecin ?

Laure secoua les épaules : Je n’ai jamais pratiqué que pour mes études, après je n’ai plus jamais osé, j’avais peur de… de tuer des gens… J’ai repris des cours d’infirmière, au moins je ne prescris rien !

Il jura : Faut vraiment que je t’apprenne, ton prof est vraiment un sagouin ! »

Elle se sentit allégée d’un poids, elle pouvait être un bon médecin, ce n’était pas elle qui s’était trompée. Elle jura aussi, elle ne voyait pas qui allait engager un médecin qui n’avait jamais pratiqué, elle était passé à côté de sa carrière!

***

Quand ils rentrèrent, Merlin était moins sombre, comme si le but d’apprendre à Laure le sortait un peu de son apathie. Il regarda le désordre qu’Ambre lui avait laissé, et il secoua ses épaules… Il n’allait pas passer le reste de sa vie à remettre de la paperasse en ordre finalement, il y avait des choses plus importantes à faire… Il s’approcha de son coffre, et la petite se précipita à sa suite : « Attend je vais ranger…

Merlin : Tu as raison Ambre, ces objets devraient être dans un musée, ça te dit un visite au British, il y a longtemps que je n’y ai plus mis les pieds !

Elle le regarda avec des yeux qui brillaient : Cool !

Lui : Je rangerai, va faire un tour, promène-toi, je dois discuter avec ta maman, tu veux bien ?

La petite : On peut rester ?

Merlin : La porte d’une yourte c’est toujours ouvert, il n’y a pas de clef. »

Elle le prit encore dans ses bras, puis s’éclipsa en criant à sa maman « J’ai mon GSM si jamais ! »

Il sortit du coffre un paquet de tissus et vint dans la cuisine pour rejoindre Laure… Il le déballa devant elle et elle vit un livre, un très vieux manuscrit… Elle lui demanda ce que c’était !

L'ancêtre : «C’est un livre de sorts, je ne suis pas sûr que tu en aies besoin, visiblement tu es puissante, mais voilà je te l’offre !

Elle ouvrit de grands yeux devant l’objet dont elle tournait les pages avec une grande précaution : C’est un de chez Gaïus ?

Il sourit avec nostalgie: Oh non, malheureusement je n’ai rien gardé de cette époque-là, c’est une copie de copies plus récentes…"

Elle ne sut que dire pour le remercier !

Merlin : « En échange… En fait oui je vais peut-être bien avoir besoin de toi…

Elle le refixa : Oui ?

Il regarda ailleurs : Il faut… Il faut faire des essais sur le pouvoir du portail… Il ne faudrait pas que ça me tue avant qu’Arthur n’en soit sorti !

Elle le regarda, il était tremblant, en fait elle se rendit compte qu’il flippait à mort : Je fais quoi ?

L'ancêtre : Tu apprends à sonder et tu me surveilles quand le réseau télépathique se forme, je crois que tu peux le faire… Si… Si je dois mourir… J’aimerais quand même qu’Arthur soit sorti avant !

Elle mit sa main sur son épaule : D’accord !

Il ne savait plus où regarder : Je… Je dois dormir, ça te dérange si je reprends ma chambre cet après-midi ? »

Laure secoua la tête pour dire non !

***

Merlin se coucha sur son lit, il inversa ses pouvoirs pour que personne ne l’entende… Il tremblait et se mit en position fœtale… Finalement il n’était pas sûr de vouloir mourir ! Il finit par s’endormir, il crut rêver de Balinor qui lui disait de ne pas oublier d’écouter Arthur, mais en se réveillant il n’était sûr de rien! Il n’avait pas envie d’entendre Arthur en ce moment, en fait il avait juste envie d’être seul, les filles l’aimaient et c’était dur de leur dire au revoir! Il ne s’était pas attendu à ça ! Il voulait juste être seul! Il regarda l’heure, il allait devoir se lever… Il se cacha encore un peu sous les couvertures !

Laure finit par rentrer dans la chambre et lui colla une tisane calmante dans les mains ; elle lui dit que son silence était assourdissant !

Elle s’assit sur le lit pour le regarder…

Méfiant il sentit la tisane, et fit de grands yeux parce qu’elle avait retenu la recette.

Elle continuait à le regarder et lui dit : «C’est normal d’avoir peur de mourir tu sais… On va pouvoir parler un peu, Ambre aussi avait besoin de recul, elle est allée dormir chez son voisin de camping, sa famille reprend la route demain ! »

Il tremblait en essayant de ne pas renverser sa tasse de tisane, et ne sut quoi dire.

Laure : « Oui je t’écoute depuis quatre jours, chacun son tour ; je suis infirmière, je te le rappelle… »

Il soupira et inversa son sort, il barricada Arthur ; Laure l’entendit bien hurler : « Merliiiiiiiiiiiin !

Elle : Pourquoi ne le laisses-tu pas ?

Il secoua les épaules comme il put en tremblant : Je… Je ne sais pas comment lui dire au revoir ! »

Elle lui mit la main sur l’épaule et lui fit signe de l’accompagner, elle avait fait un repas, il la rejoignit mais n’avait pas fort faim : «Je croyais que tu étais infirmière en pédiatrie…

Elle le regarda : Les enfants malades parfois meurent aussi, tu devrais le savoir ! Enfin infirmière ; je l’étais… »

Il lui fit encore de grand yeux surpris.

Laure : « Oui j’ai démissionné, je suis médecin finalement, et comme je ne pratique pas de saignée tu vas m’écouter un peu ! »

Il tenait toujours sa tisane qui se refroidissait…

Laure : « Tu veux que je t’en refasse une chaude ? »

Il secoua la tête pour dire non et regarda des papiers qu’elle avait sortis d’internet, une partie de ses articles sur les plantes médicinales, et elle prenait des notes… Il la regarda, encore surpris.

Ce fut au tour de Laure de secouer les épaules: «Je me remets à jour sur l’oubli, c’est autre chose que d’ouvrir simplement un vidal et d’apprendre des posologies… C’est dingue quand j’y pense le savoir que tu as dû accumuler… »

Merlin resta silencieux, il n’osait rien dire devant une Laure nouvelle qui semblait prendre les choses en main, il était fier d’elle en fait…

Elle lui sourit : «Merci ! J’aimerais vraiment connaître les plantes interdites, tu me montreras ? C’est vrai qu’un jour nous n’aurons plus accès au pétrole, soit il n’y en aura plus, soit il sera trop cher, la médecine doit passer le cap… »

Il lui sourit encore, ému aux larmes.

Elle le regarda : « Ça va tu vas mieux ? Essaye de manger !

Il soupira devant son assiette : C’est quand même incohérent, j’ai tellement eu envie de mourir pour la rejoindre, et là… Là…

Elle lui dit calmement : Arriver en fin de vie, ce n’est pas comme une pulsion suicidaire ; il y a un mécanisme de survie qui se met en route avant l’acceptation.

Merlin : Je… J’ai eu des pulsions suicidaires? Je suis vraiment fou ?

Elle secoua la tête en souriant : Non on en a tous, chez toi, vu les pressions que tu as dû encaisser, ce n’est vraiment pas anormal. Je te rassure, tu es juste humain… Un humain très sensible, mais je connais ça !

Il sourit : Merci !

Laure : Pas de quoi ? Ne te tracasse pas, on apprend aussi à dire au revoir.

Merlin : Tu es la première personne à me parler si franchement de la mort, je crois même plus que Gaïus.

Elle : C’est normal d’avoir peur, et tu n’es pas seul !

Il sourit et tremblait un peu moins : Bon il faut essayer de dormir un peu, on va avoir une journée chargée demain.

Elle : Merci… Est-ce que quelqu’un te l’a déjà dit ?

Il eut encore un sourire crispé : Oui Arthur ! »

Elle soupira et se leva pour le prendre dans ses bras, un peu comme on console un grand frère ; et il fondit en larmes !

Ils discutèrent encore une partie de la soirée, et Merlin plus apaisé put dormir presqu’une nuit complète, ce qui finalement était un exploit pour lui !


macrale  (21.03.2015 à 10:52)

Chapitre 2:

Les quinze derniers jours d’août passèrent très vite. Il avait commencé à apprendre à Laure, et de temps en temps Ambre venait se joindre à eux; mais la petite avait peu de choses à apprendre en matière de magie, munie de pressentiments… Comme Chaton autrefois, elle découvrait seule ses possibilités… Comme l’avait pressenti Merlin, Laure était une puissante sorcière, et apprenait très vite aussi… Il mit quelques affaires en ordre, et prit rendez-vous au British Museum pour faire un don… Il commençait à être plus serein, bien qu’il laissait encore Arthur derrière les puissantes barricades qu’il avait érigées… Il était content que les filles soient là finalement, c’était doux de partager encore un peu le lien d’une famille télépathique. Il en apprit plus sur elles et le papa d’Ambre… Les « amoureux potentiels» de Laure aussi… Il ne trouvait de trace de l’œuf nulle part et dut quelques fois aussi partir pour voir des amis dans le monde scientifique, histoire d’en savoir un peu plus… Le lieu était gardé secret, et ça désola la petite; mais un soir, il lui expliqua gentiment qu’il ne fallait pas désespérer, d’autant qu’eux étaient nés avec le wifi dans la tête… Ce qui fit exploser les filles de rire…

Il avait passé du temps avec Ambre aussi, il lui avait montré un manège où il avait des amis, et ils étaient parti faire de l’équitation en forêt… Elle apprit à conduire un cheval sans selle et sans bride, cachée quelque part en forêt et elle adora ça… Il essayait de lui laisser un maximum de souvenirs sympas pour que son départ lui soit plus doux.

Un soir, alors que Laure lui démontra qu’elle maîtrisait parfaitement le sondage, vu qu’elle avait déjà une grande connaissance de l’anatomie, il soupira en se disant qu’il était temps de faire un essai.

Laure : «C’est dingue les cicatrices que tu as au cerveau, tu ne devrais pas être en vie, ou alors un légume, c’est pire que sur ton torse, et pourtant on ne compte pas là les cicatrices… »

Il ne put qu’exploser de rire : «Riuinj m’a laissé un cadeau déjà, puis je pense que je devais guérir aussi avant… Les dorochas, Morgane, la donnas des Sigan… Tout ça aurait dû me tuer.

Elle : ça n’empêche que c’est impressionnant quand même ! »

Il la regarda en souriant et en secouant les épaules ; puis il se leva dans la yourte nerveux : «Il faut faire un essai…

Ambre : Déjà, tu ne vas pas trop vite là ?

Lui : On ne va pas jusqu’au bout, Laure en sait assez pour arrêter le flux télépathique si jamais je n’y arrive pas.

Elle n’était pas rassurée, elle avait un pressentiment et le dit: Il manque quelque chose !

Il la regarda interdit : Il manque quoi ?

Ambre secoua la tête : Je ne sais pas !

Il soupira : Je pense que tu es juste inquiète, on ne va pas jusqu’au bout, on ne ferme pas le portail aujourd’hui d’accord ? »

Elle hocha la tête mais elle n’était pas rassurée.

***

Ils mangèrent léger pour être en forme et s’installèrent dans les coussins…

Il se mit à genoux et ferma mes yeux, il émit un : « Je vous entends ! »

Laure était debout derrière lui et le sondait… Ambre était assise en face, inquiète, et quand elle entendit la pensée de Merlin, ses yeux se perdirent dans le vague et elle rentra en contact avec le vivant, elle se perdit… Personne n’y prêta garde, c’était sa donnas…

Petit à petit, les esprits des descendants les plus proches géographiquement entrèrent en contact avec eux et le flux grossit… Il passait d’abord par Ambre avant d’arriver à Merlin, Laure était comme sur le côté et observait…

Les descendant devenaient comme les maillons d’un chaîne énorme et la puissance de l’énergie qu'il encaissa était sans commune mesure…Il ne fut plus trop lui-même non plus et seule Laure le fut encore, et elle entendit Arthur enfin libéré qui hurlait : « Pas comme ça, le portail va se refermer il risque de mourir, il faut inverser le flux pour ouvrir le portail… »

Elle paniqua, mais quelque chose d’impératif refusait de rompre le flux… Arthur hurlait : «Ecoute-moi Laure, le portail doit rester ouvert, il y a un prix, les Shides ont donné un prix et si jamais je sors je ne m’en souviendrais pas, tu ne dois pas l’oublier. »

Elle emmagasina l’information alors qu’elle tentait de rompre le flux, effectivement quelque chose clochait, et Merlin en souffrait trop, le rythme de son cœur devint irrégulier et des saignements apparurent dans son cerveau…Elle paniqua : « Arthur qu’est-ce qui se passe ?

Il hurlait alors que sa voix s’éloignait : C’est la donnas des dragons, le vivant tend à fermer le portail parce que c’est une aberration ! »

Ambre n’était plus elle-même, elle était une partie du vivant, elle ressentit la présence du vénérable, et elle vit le portail comme une déchirure dans le tissu du vivant, quelque chose qui l’affaiblissait et devait se refermer à jamais !

Merlin, lui enfin ce qui restait d’une part de lui-même, se rendit compte aussi que quelque chose clochait, ou alors c’était juste la fin… L’énergie reçue était énorme, et il ressentit une douleur comme jamais en sa longue vie… Il ne s’entendit même pas hurler…

Elle remonta le flux jusqu'à sa fille, comprit et rompit le lien…

Les filles revinrent à elles, juste le temps de le voir s’effondrer; le sang coulait de son nez et il était d’une pâleur à faire peur. Il hurla jusqu'à ce qu’il touche le sol et s’évanouisse.

Et la petite hurla : « Je l’ai tué !

Laure attrapa sa fille dans ses bras : Non Ambre, tu ne l’as pas tué le portail est toujours ouvert, il va guérir… »

Elle la garda encore un peu dans ses bras pour la rassurer puis elle la lâcha pour le sonder ; les dégâts étaient quand même énormes… Elle jeta un sort de guérison à son cœur et arrêta les saignements dans son cerveau puis elle s’assit… Elle était épuisée.

La petite pleurait en disant : « Il a raison c’est une malédiction.

Et Arthur parla : Espèce d’idiot pourquoi est-ce que tu ne m’écoutes jamais !

Laure le regarda : Je ne pense pas qu’il t’entende Arthur.

Arthur : Tu n’es pas responsable Ambre, le portail est l’œuvre des Shides, ils ont une magie presque aussi ancienne que le vénérable, c’est eux qui l’ont conçu…

Elle respira à fond : C’est une souffrance énorme pour le vénérable ce trou !

Son ami : Le portail doit être refermé, mais pas tout de suite, quand je serai sorti, il doit encore rester ouvert, parce qu’il y a un prix, et c’est le vénérable qui doit le refermer.

Elle : D’accord.

Arthur : Bon Dieu ça marche j’y croyais pas ! Merlin, il va bien ?

Laure le sonda encore et regardait son cerveau cicatriser lentement : Il va aller bien, je ne sais pas dans combien de temps.

Il inspira à fond : Ne faites plus ça sans moi, les Shides ont laissé un mode d’emploi, bon Dieu il devrait le savoir ! Deux faces d’une même pièce; depuis le temps qu’on entend la chanson !

Laure : C’est pour ça qu’il t’entend ?

Arthur : Oui.

Elle : Il fallait la donnas des dragons pour que ça marche ?

Lui : Oui.

Elle : C’est quoi le prix ?

Lui : Je n’ai pas le droit de le dire.

Elle regardait sa fille qui regardait son ancêtre affalée tremblante et qui dit : Je l’avais dit pourtant qu’il manquait quelque chose, purée c’est vrai qu’il n’écoute jamais !

Laure reprit sa fille dans ses bras : Voilà c’est tout on sait maintenant, et tu ne l’a pas tué…

La petite qui le regardait encore : T’es sûr qu’il n’est pas mort là ?

Merlin s’anima un peu et gémit : Oh je donne l’éternité à celui qui m’apporte de l’écorce de saule et qui éteint la lumière », puis il repartit dans les vapes.

Elle tenait toujours sa fille dans ses bras et émit un gloussement : « Voilà tu vois il n’est pas mort, et les mots sortent dans l’ordre, il va allez bien !

Ambre : La vache, entre ça et son histoire où il nous raconte qu’il est à moitié mort toutes les demies-heures quand même… Quelle vie de… » Elle n’acheva pas sa phrase !

***

Il mit un bon mois pour se récupérer, la petite rentra à l’école et resta chez son père le temps que sa maman s’occupe de sa convalescence.

Quand elle alla lui dire au revoir, elle lui donna aussi une grosse tape, en lui criant dessus : « T’écoute tes amis maintenant ! »

Et celui-ci avec une migraine digne de la plus grande migraine de tous les temps se cacha dans les couvertures pour dire : « Oui, je m’excuse… Ne crie pas ! »

Laure le soigna, et comprit qu’en digne médecin qu’il était, il fut un patient exécrable pour ne pas déroger à la légende… Elle le réveillait régulièrement pour lui faire passer des tests neurologiques. Elle lui dit un jour : «Encore bien que j’ai étudié la neuro.

Il répondit : Oui je suis persuadé que quelqu’un joue avec nos pieds !

Laure : Les Shides ?

Il se cacha dans ses couvertures : Oui ceux-là aussi, coupe la lumière !

Elle : Difficile de faire plus noir dans une yourte. »

Et il grommela quelque chose d’incompréhensible !

***

Il se leva un jour, encore chancelant et vint s’asseoir à table alors que Laure préparait à manger…

Elle se retourna et lui dit qu’elle n’avait plus d’écorce de saule, mais qu’elle avait acheté de l’aspirine, Il secoua les épaules en regrettant tout de suite son geste et dit : « C’est bon aussi », en attrapant la boite.

Elle lui tendit un bol de soupe en venant s’asseoir tout près et en lui disant d’essayer de manger.

Merlin : « Oh une soupe de panais ; merci Laure !

Elle sourit : Tsss un vrai gosse !

Il plongea sa cuillère dans sa soupe et resta silencieux un moment… Puis : Je…Je ne vais pas encore mourir alors ?

Laure : Là ce n’était pas passé loin, tes voisins s’inquiètent beaucoup !

Il restait le nez presque dans sa soupe : Je ne suis pas encore prêt de me jeter un sort de vieillissement…

Elle : C’est vrai que c’est pas mal la soupe de panais ; alors tu ne lui as pas encore parlé ?

Lui : Non là il risque de hurler dans mon crâne, pas trop vite… C’est quoi le prix ? Je n’ai pas déjà donné assez là?

Elle secoua les épaules : Le portail doit rester ouvert quand il sera là, il l’a dit! De toute façon, je pense qu’il va avoir besoin de toi, s’il oublie comment est la vie maintenant, il faudra bien que quelqu’un lui apprenne…

Merlin le nez dans la soupe qu’il ne buvait toujours pas : Pourquoi moi ?

Laure : Comme ça c’est lui qui devra t’écouter pour changer un peu ! »

Merlin voulut rire, mais le regretta aussitôt en se prenant la tête dans les mains !

Laure secoua la sienne !

***

Un jour qu'elle rentrait avec une caisse ravitaillement à la yourte, elle le trouva en train de pester sur son ordi : « Heu ça va ?

Lui : Société de cons...sommation…

Elle : Je te demande pardon ?

Il secoua la tête : Je m'excuse, je cherche des semelles pour mes bottes, et il n'en font plus de ce modèle-là, je me suis énervé, j'aurais pas dû. »

Elle eut un temps d'arrêt puis regarda ses bottes qui était dans l'entrée et bugua. Elle parti dans un fou rire irrépressible…

Il secoua encore la tête : « Hé c'est bon, j’ai encore mal au crâne là…

Elle le regarda fixement : Elles ont quel âge celle-là ? Pas 150 ans quand même ?

Il essaya de ne pas partir dans un fou rire aussi : Non quand même pas hein.

Elle alla les chercher pour les mettre devant son nez : Tu te souviens quand tu les as achetées?

Il réfléchit un instant : Oups… Heuuu pas loin des barricades ?

Elle reparti dans son fou rire : Mais non ? C'est pas possible...

Il secoua la tête en souriant bêtement : Quoi ? Elle sont vintage, c'est classe non ?

Elle ré-explosa de rire : C'est ça oui… Va donc voir sur des sites vintage pour voir si tu n'y trouves pas tes semelles.

Lui replongeant dans l'ordi : Pas bête ça…

Elle soupira en secouant la tête : 'Pas possible… Tu sais qu'il existe des trucs plus pratiques que des bottes aujourd'hui pour marcher dans la boue, genre une bonne paire de chaussures de trekking…

Lui en train de pianoter : Oui on me l'a déjà dit ça. »

Laure repartit dans son fou rire en allant remettre les bottes à leur place…

Lui : « Oh ça va hein, va crapahuter des siècles dans la jungle, et après tu m'expliqueras si tu ne t'es pas attachée à tes bottes...

Laure : C'est sûr… Viens manger.

Il soupira : J'ai pas faim… »

Elle lui colla un verre avec une aspirine en main et le regarda quand il vint s’asseoir à la table de la cuisine…

Lui : « Quoi ?

Laure : Non rien.

Lui : Si dis-moi ?

Elle : Je me rappelle quand on avait commencé à nous occuper de notre grand-père, quand sa femme est morte… Les reliques qu'on a trouvées dans sa garde-robe…

Il jeta un regard furtif à ses bottes : Il y a un message caché ?

Elle : Non non…

Il la regarda avec un air sévère : Je ne suis pas grabataire, si jamais tu touches à ma garde-robe je te transforme en crapaud baveux… C'est clair ? »

Elle repartit dans son fou rire.



***

Il finit par aller mieux, et décida qu’au premier congé scolaire d’Ambre, il allait les emmener au British Museum et reprit rendez-vous pour sa donation! Il ruminait encore, il n’était pas content de savoir qu’il y avait un prix, et se demandait combien de temps encore il allait traîner sa vielle carcasse sur ce monde…

Laure était d’une patience infinie, une digne descendante d’Hermine !

Ils se rendirent au musée, et il le visita avec les filles, distraitement en fait… Il s’éclipsa pour se rendre dans la salle consacrée au Moyen-Age et alla la regarder, la lettre de Guilhem et resta comme ça un long moment… Les filles le retrouvèrent comme ça…

Ambre : «Papy ça va ?

Merlin secoua la tête pour cacher ses larmes : Oui.

La maman regarda la lettre et eut un choc : Heu…On ne profiterait pas d’être dans cette merveilleuse ville où tu peux t’arrêter dans chaque resto sans devoir justifier que tu es végétarien et que tu ne manges pas de poisson pour aller casser la croûte ?

Il sourit faiblement : Oui.

La petite : Et il y a un glacier top en face de la sortie ! »

Les filles sortirent et lui laissèrent un moment pour quitter la salle. Il détacha lentement les yeux de la lettre et allait se retourner pour les rejoindre quand il vit un objet… Il resta calé en le reconnaissant… Il voulut émettre un sort pour le subtiliser, mais l’éclat doré s’éteignit dans ses yeux; il jura silencieusement, il était en ville. Il leva les yeux et chercha les caméras, l’électronique c’était le plus fragile… Il émit un faible sort, et elles tombèrent en panne. Il regarda discrètement autour de lui… Personne ne faisait attention, il souleva le couvercle en forçant et attrapa l’objet avec un mouchoir qu’il emballa pour le mettre en poche; il partit comme si de rien n’était…

Il alla rejoindre les filles qui s’étaient assises sur les marches pour manger une glace et s’assit près d’elles…

Ambre regardait ses vieilles bottes qui dépassaient de son jean : « Papy t’as un peu l’air d’un clodo, faudrait que tu te rachètes des chaussures de ville ! »

Il regarda ses bottes et prit un air faussement offusqué !

Laure, dont la remarque sur les bottes l'amenait sur le terrain dangereux du fou rire irrépressible, se retint en barricadant ce qu'elle put : « Tu lui as parlé ? »

Il fit non de la tête.

Laure : « Quand ?

Il regardait encore ses bottes en soupirant : Bientôt !

La petite : Et l’œuf ?

L'ancêtre : Je cherche, bon on va manger ?

Ambre: Je ne te traiterais plus jamais d’ours mal léché, je suis sûre qu’un ours c’est plus communicatif que toi ! »

Il rit un peu !

Laure : « Laisse-le bouder, il finira par sortir de sa caverne !

Il grommela un juron dans une langue archaïque incompréhensible: Je ne boude pas...» Il soupira: «Ça va, c'est bon… C'est où la boutique de trekking ? On ira après avoir mangé. »

Laure ne put s'empêcher d'exploser de rire...Puis elle le regarda le fixer de son air sévère : « Oui oui, je sais, un crapaud baveux… Je n'ai rien dit et touché à rien non plus. »

Ambre les regardait tous les deux, surprise de voir une private joke entre les deux et sourit bêtement.

Le lendemain, on apprit qu’un vol avait eu lieu le même jour que leur visite au musée, et les filles s’en émurent ! Merlin fit mine de rien, et garda son secret, il avait des barrières plus puissantes qu’elles !

***

Il alla dans le désert du Texas, où il ne vit atterrir que Riuinj, il avait laissé les filles en Europe, et lorsqu’il le vit seul il eut peur pour Aithusa !

Le dragon noir se posa, et malgré sa taille adulte s’enroula autour de Merlin pour lui dire bonjour: "Content que tu sois toujours de ce monde Emrys !

Il sourit et essaya de ne pas tomber : Moi de même Riuinj. Tu as des nouvelles d’Aithusa ?

Le dragon : Elle est toujours de ce monde, elle a un service à te demander mais tu dois aller la voir dans sa grotte car elle n’en bougera pas.

Le sorcier : Elle est malade ?

Riuinj : Pas plus que d’habitude.

Merlin : Et toi ?

Le dragon : Je n’aime pas les avions, mais tu vois je n’embête pas les humains !

Lui : C’est bien Riuinj.

La bête : Je peux faire quelque chose pour toi Emrys ?

Lui : En fait oui, j’ai trouvé un œuf ; enfin pas moi, les humains… Je dois le récupérer et voir s’il est en vie, et je pensais un peu vous le confier en fait.

Riuinj : Pourquoi ne t’en occupes-tu pas, ça a bien marché avec moi.

Merlin : Il est possible que je ne sois plus de ce monde assez longtemps, mais une de mes descendantes pourrait s’en occuper si jamais !

Le dragon s’étira de tous son long : Va voir Aithusa, je pense que tu comprendras… Au revoir Emrys, passe me faire un coucou avant de quitter ce monde !

Il secoua la tête puis rit : Si je peux ! »

Il reprit l’avion jusqu’en Angleterre et se rendit à la grotte d’Aithusa…. Il descendit profondément dedans en criant après…

La dragone : « Merlin, je t’attendais ! »

Il eut peur quand il la vit, elle avait l’air recroquevillée sur elle-même.

Merlin s’approcha et mit les mains sur son corps pour la caresser : «Aithusa, tu vas bien ? »

Elle hocha la tête pour lui dire oui !

Lui : « Tu voulais me voir ?

La dragonne blanche : J’ai un service à te demander, Merlin.

Il était inquiet : Oui ? »

Elle leva une de ses ailes et lui montra.

Merlin vit un œuf, il ne sut quoi dire, submergé par l’émotion : « Oh Aithusa. »

Elle lui mit sa grosse tête contre lui comme elle le faisait toujours, et lui envoya des pensées presque douces: « S’il te plaît Merlin, aide-moi à le faire éclore.

Lui : Est-ce que tu t’occuperais de deux bébés dragons ?

La dragonne : Non, je m’excuse Merlin on ne s’occupe que d’un petit à la fois.

L'ancêtre : Et si je ne les fais pas éclore en même temps ?

Aithusa : Je suis bien vieille Merlin, fais-le éclore maintenant !

Il hocha la tête, les larmes aux yeux : Oui ! »

Il fit éclore l’œuf et garda le secret dessus! Il sut aussi que si l’autre œuf était toujours en vie, ni Riuijn ni Aithusa ne s’en occuperaient… Ambre allait avoir un cadeau ! Finalement, lorsqu’Albion arriverait, il y aurait peut-être encore deux futurs dragons sur ce monde! Il regarda le bébé longtemps, puis sortit de la grotte !


macrale  (28.03.2015 à 00:05)

Chapitre 3

Il rentra à Brocéliande, où Laure l’attendait, elle continuait ses recherches sur les plantes…

Merlin : «Laure, tu ne rentres pas en Belgique ?

Elle secoua les épaules : Ambre grandit, je lui demanderais ce qu’elle veut la prochaine fois. Son père ne l’a pas beaucoup eu quand elle était petite, finalement je pense que ça ne leur fait pas de mal !

Il vint s’asseoir près d’elle : Et toi, elle ne te manque pas ta fille ?

Elle : Ma fille me manque toujours, mais il faut qu’elle vive sa vie, et moi j’ai de l’occupation !

L'ancêtre : Je ne sais pas si j’aurais su faire ça moi, une garde alternée.

Elle : Tu as su confier des enfants à des proches, donc je pense que oui !

Lui : C’est comment ? De ne plus aimer le père de ses enfants ?

Elle le regarda, surprise : Je l’aime toujours d’une certaine façon, mais je ne peux plus vivre avec, notre couple est usé! Et puis je suppose qu’un cas n’est pas l’autre.

Merlin, pour qui le concept de divorce était difficile à comprendre, cherchait simplement : Ce n’est pas parce que vous vivez à 100 à l’heure que vos couples s’usent ?

Elle: Possible, possible qu’il y ait toujours eu des gens mal mariés aussi. »

Il hocha la tête !

Elle : « Pourquoi ne t’es-tu jamais remarié, Merlin ? Ça, c’est un concept qui m’échappe à moi !

Il ouvrit grand les yeux : Heeeu, ce ne sont pas que les occasions ont manqué, non.

Elle sourit : ça, j’avais cru comprendre.

L'ancêtre : Je ne sais pas, en fait j'ai eu peur de m’attacher de nouveau. »

Laure hocha la tête.

Il avait le regard perdu dans la nostalgie : « Puis personne n’est comme elle, je ne peux pas l’expliquer… Même si je suis avec quelqu’un qui a le langage, personne n’est comme elle !

Laure : Tu ne penses pas qu’après tout ce temps tu l’idéalises?

Il la regarda, encore surpris: Franchement, je n’en sais rien, elle n’était pas parfaite bien sûr, mais elle me comprenait comme personne ! »

Elle hocha la tête tristement et ne dit pas la phrase.

Il sourit tristement: Oh tu peux la dire oui, je me sens seul, terriblement seul; et pourtant je ne le suis jamais!

Elle : Pourquoi ne lui parles-tu pas ?

Il secoua les épaules : C’est le seul qui sait tout de ma vie, c’est mon ami… Il va tout oublier !

Laure : Il ne va pas tout oublier Merlin, c’est toujours ton ami !

Il détourna le regard : Et si il oublie que je suis sorcier ?

Elle soupira : On lui rappellera.

Il frissonna : Je n’ai su lui dire que quand il était mourant !

Laure : Va lui parler, je suis là je travaille. »

Il inspira à fond, il se leva et alla s’isoler dans la chambre ; il regardait les affaire de Laure et se dit qu’il allait falloir lui aménager un truc si jamais Ambre restait un peu chez son papa.

Il s’assit sur son lit, et ouvrit grand son esprit à Arthur qui ne répondit pas tout de suite parce qu’il boudait !

Merlin se coucha sur son lit et attendit.

Son ami : «Bon, tu vas bouder encore longtemps ?

L'ancêtre : Tu vas oublier tout ?

Arthur soupira : Je ne sais pas ce que je vais oublier.

Lui : Pourquoi est-ce qu’on ne me laisse pas partir ?

Son ami : C’est compliqué, je ne peux rien dire à ce sujet, mais c’est le prix !

Il détourna le regard vers l'unique fenêtre de la yourte : Je croyais que j’allais mourir sans te revoir, entre ce que Queztaquoal a dit, et la fin des visions… C’était dur de penser à ce que je devais dire pour te dire au revoir, tu es avec moi depuis… »

Il ne pensa plus aux dates, parce que chaque fois ça lui donnait une impression vertigineuse.

Son ami : « De là à te mettre en danger.

Il se releva pour parler d’une voix haute et la tempête se fit entendre: Quoi ? Comment je suis sensé le savoir que tu as un mode d’emploi, ça fait mille ans qu’on joue avec mes pieds entre prophétie ou trouver l’énigme comme un grand… Comment je suis sensé savoir que le pouvoir du portail me bousille le cerveau sans mode d’emploi, je voudrais bien le savoir ?

Son ami : Ne te met pas en colère contre moi, je n’y suis pour rien !

Merlin : Je le sais aussi ça ! »

Arthur soupira.

Il se calma : « Je vais te revoir ? Vraiment ?

L'ancien roi : Oui.

L'ancêtre : Et si… Et si tu oublies que je suis sorcier ?

Arthur : Je n’en sais rien Merlin.

Lui : Tu viens pour rétablir l’oubli, et tu ne te souviendras de rien, on n’est pas aidé ! »

Son ami soupira encore.

Il regarda le plafond fait de tissus multicolores: « Combien de temps encore ça va durer, combien de temps vais-je encore rester là ? »

Arthur ne dit de nouveau plus rien.

Il essayait de se détendre, le grondement sourd de la tempête l’accompagna encore un peu, puis il ferma les yeux et s’endormit.

Laure entra, puis se retira pour sortir la paillasse, on ne dormait pas mal en fait là dessus !

Merlin poussa un cri, elle se réveilla en sursaut et alla voir, elle le trouva toujours couché comme elle avait vu habillé sur le lit, son regard était absent et elle sut qu’il avait une vision. Elle soupira et le veilla!

Il se réveilla en sursaut, puis regarda Laure, et il se retourna en se cachant pour pleurer…

Elle s'inquiétait : « Tu veux une tisane ?

Lui : Non je veux qu’on me laisse tranquille. »

***

Le lendemain, il se leva, elle était déjà à la table du coin cuisine à étudier ses plantes, il s’assit, se servit une tasse de thé et dit : « Je m’excuse !

Elle releva la tête vers lui : Ce n’est rien Merlin.

Il haussa les épaules : Ce n’est pas fini, je m’excuse, j’y ai cru ! »

Elle le regarda sans rien dire, elle ne savait pas quoi dire, elle était dégoûtée pour lui aussi.

Il secoua encore les épaule et sourit : « Il faut regarder le côté positif des choses, Arthur va revenir, je vais connaître Albion, et j’ai deux charmantes demoiselles de ma famille qui me soutiennent… »

Elle essaya de sourire aussi.

Merlin : «Je me suis comporté comme un ours, ça fait longtemps que je n’ai plus vécu avec des gens.»

Laure hocha la tête, elle ne lui demanda pas ce qu’il avait vu et il respecta ça! Elle pouvait être à la fois franche et discrète, par bien des aspects, elle lui rappela le caractère d’Hermine… Sauf les chamailleries, mais quand Ambre les rejoignait, la petite n’était pas en reste. Cela faisait ressortir son côté humain !

Il alla à son bureau et fureta sur le net, puis il dit juste : « C’est la Syrie. »

Et elle soupira en se demandant comment il arrivait à vivre avec ça !

Il remit ses profils et son blog à jour, puis continua de chercher l’œuf… Puis il hurla de rire, ça faisait un moment qu’elle ne l’avait plus entendu rire…

Il se retourna vers elle : « L’œuf, il est à Bruxelles. »

Laure le regarda sans comprendre et il lui dit : « Il est stocké au Muséum, les gens cherchent des budgets, mais je pense que le monde a déjà oublié le buzz de cet été.

Laure : Tu vas dévaliser le musée d’histoire naturelle ?

Il releva son nez de l’ordi : Je suis un frère de la côte. » Et il repartit dans son éclat de rire.

Laure avait une vraie énigme d’humeur devant les yeux…

Il lui lança un regard coquin : « Je suis bipolaire ?

Elle inclina la tête : Non t’es juste dingue ! »

Et il repartit dans son fou rire et elle lui sourit, avant de se replonger dans ses documents.

Elle lui demanda distraitement s’il était temps qu’elle cherche un boulot, ça faisait un moment qu’elle y pensait.

Il tapait un article : « Non, si tu te tracasses pour l’argent, ce n’est pas un problème. »

***

Les jours qui suivirent, il n’eut pas le sommeil tranquille, mais il tenait la route, et ne semblait pas trop se fatiguer… Il avait pris contact avec des amis pour avoir des renseignements sur le musée, en fait il préparait son plan… Dès qu’il avait quelque chose à faire, il s’animait, et ce quoi qu’il lui arrive. C’était plus l’inaction qui le minait, mais Laure n’en dit jamais rien ! C’était sans doute le résultat de son éducation. Elle avait déjà vu ça chez son père ; elle avait vu cet homme travailler toute sa vie, et quoi qu’il lui arrive, il continuait. Mais le jour où il n’avait plus pu travailler, il s’était laissé aller pour s’éteindre doucement… Elle se souvenait qu’il était d’une grande sensibilité aussi, sans doute des donnas, avec le recul !

***

Ambre accepta de rester un peu chez son père qui lui manquait, c’est vrai. Elle repassait par Brocéliande les week-end, sans se fatiguer du trajet… Elle déboulait dans la yourte et sautait dans les bras de sa mère puis ceux de Merlin… Puis on était parti dans une diatribe de chamailleries entre elle et son ancêtre… Elle grandissait et s’opposait, mais des fois Laure se demandait lequel des deux s’opposait le plus… Puis ils revenaient du manège, apaisés tous les deux…

Ambre revint un jour et sauta dans les bras de son ancêtre qui faisait la vaisselle et l’aida sans que personne ne lui demande rien…Merlin allait lui dire quelque chose, puis il s’arrêta dans son élan et son regard fut perdu dans le vide…

Elle regarda sa mère : « Qu’est-ce qui lui arrive ? Il n’a quand même pas encore des visions ? »

Laure hocha tristement la tête.

La petite le regardait : « Pourquoi est-ce qu’il n’a rien dit ?

Sa maman : Tu sais comment il est… Fier.

Elle : Pfff.

Il s’anima : « Oh Ambre tes réfugiers Afghans vont se faire expulser du Gésu, je suis désolé !

Elle : Quoi ?

Il secoua les épaules : Les gens vont se mobiliser pour eux…

Ambre le secoua : Tu as vu ça ? » Il essaya de regarder ailleurs, et elle le prit dans ses bras: «Oh je suis désolée Papy !

Merlin : Il ne faut pas être désolé quand je vois naître des idées saugrenues du peuple.

Elle le serra un peu plus : Je suis désolée que tu ais encore des visions ! »

Il ne dit plus rien et regarda ailleurs, le regard encore un peu absent.

Laure commençait à comprendre pourquoi il ne conduisait pas !

***

Au dîner, il redevint un peu lui-même et regarda Ambre pour lui dire qu’il savait où était son œuf…

Elle hurla de savoir qu’il était si près de chez elle, et lui demanda comment on allait le récupérer…

Merlin regarda Laure, puis dit à sa fille: «Je crois que tu es encore un peu jeune pour t’embarquer là-dedans.

Elle pesta en regardant sa maman : Je t’assure que c’est moi qui dois trouver le dernier dragon, j’en ai rêvé!

Sa mère soupira : Et si jamais il y a un souci, qu’est-ce que je dis à ton père ?

Elle secoua les épaules : Internat ?

Merlin explosa de rire, et Laure les regarda sévèrement : Non sérieusement, tu sais dans quel état tu es lorsqu’on se dispute !

L'ancêtre : Je suis encore en vie, c’est à moi de m’en occuper ! »

***

Ambre rentra chez son père, et se mit dirrectement au lit en boudant et celui-ci n’y comprit rien…

Plus tard dans la nuit, quelqu’un vint gratter à sa fenêtre, elle se leva, l’ouvrit et vit Merlin…Elle le regarda, les yeux exorbités : « Comment t’es arrivé là ?

Il rentra par la fenêtre : Je joue au Quidditch ! »

Elle lui donna un grosse tape, puis elle le regarda habillé en sombre des pieds à la tête, avec son visage jeune et étrangement amusé : « On va faire de la piraterie dans un musée ? »

Il mit un doigt sur sa bouche, puis lui dit tout bas : « Ambre, ça te dirait d’avoir un cadeau ?

Elle fit de grands yeux : Trop cooooooool ! »

Ils sortirent discrètement par la porte d’entrée de l’appartement du père d’Ambre, après que celle-ci se fut habillée en ce qu’elle trouva de plus sombre aussi.

Et dans la rue ils explosèrent de rire.

Ambre : « Pourquoi tu es venu me chercher ?

Il inclina la tête: Tu es plus en contact avec le vivant que moi, si jamais on a besoin de magie, tu vas m’aider!

Elle: Heureusement que je te connais, entre le Quidditch et le cadeau, j’étais pas loin d’appeler le service de protection de l’enfance.

Il ré-explosa de rire : Vu comme ça !

Elle le suivit jusqu'à une voiture : Tu sais conduire ?

Il secoua les épaules : J’ai jamais dit que je ne savais pas conduire, je n’ai pas de licence c’est tout !

Ambre : Essaye de ne pas te faire flasher, je vais avoir du mal à expliquer ça à mes parents !

Il eut encore du mal à refréner un fou rire, puis se calma : Essaye de ne pas me toucher tant que je conduis, pour les visions…

Elle hocha la tête puis dit : On va vraiment le faire ? Je le crois pas… » Et elle partit aussi dans un fou rire !

Ils arrivèrent devant le musée; il en fit le tour pour chercher une fenêtre encore ouverte, et derrière dans le parc en trouva une… Ils grimpèrent à la façade…

Merlin : « Essaye de ne pas tomber, je vais avoir du mal à expliquer ça à tes parents ! »

Ils rentrèrent dans le musée, et se retrouvèrent dans une salle sombre ; Ambre suivit Merlin et ils traversèrent plusieurs salle discrètement parce qu’il y avait des gardiens affolés parce que leurs caméras ne fonctionnaient plus…

Il prit un escalier et ils grimpèrent jusqu’au dernier étage du bâtiment; et ils entrèrent dans une petite salle de stockage… Il chercha dans les boites, Ambre le suivit parce qu’elle n’y connaissait rien dans le classement.

Merlin trouva une grosse boite en bois et donna son sac à dos à Ambre puis trouva un pied de biche… Il s’arrêta dans son élan et lui demanda d’explorer télépathiquement, histoire de voir s’il y avait des gardiens dans les parages… Elle hocha la tête et lui dit très bas : « C’est bon ! »

Il ouvrit la boite, bougea les protections, enleva une mousse et le vit ; il jura, il était en mauvais état, sa coquille était toute craquelée.

Elle lui secoua le bras : « Il vit encore ?

Il secoua la tête et apposa les mains dessus : Il est faible !

Ambre : Sortons-le de là ! »

Il le prit délicatement et le mit dans le sac qu’Ambre tenait, elle le tint délicatement aussi, et ils repartirent par où ils étaient venus…

Elle s’arrêta dans la grande salle des dinosaures, ils se cachèrent derrière le squelette de t-Rex, parce que plusieurs gardiens avec des chiens étaient en train de discuter ferme sur le système informatique qui avait lâché, l’un d’eux téléphonait à l’informaticien !

Elle : « Encore bien que ce n’est pas comme dans les films, avec des lasers partout.

Lui : Oh si, certains musées sont comme ça, ici il n’y a pas le budget c’est tout !

Elle tenait l’œuf serré contre son cœur, et les gardiens n’en finissaient pas de discuter…

Elle essaya de contacter Merlin par la pensée, mais ne le trouva pas ; elle lui toucha le bras et l’entendit un peu…

Elle : « Fait quelque chose, il souffre…

Il mit sa main sur l’œuf et jura encore dans une langue archaïque : Il meurt !

Elle hurla dans sa tête : Fais quelque chose ! »

Il regarda les employés, puis chercha, et trouva une ouverture sous le socle du t-Rex, et ils s’y glissèrent, l'espace exigu leur permettaient juste de tenir couché… Il demanda à Ambre de ne pas lui lâcher le bras pour le maintenir en contact… Puis il prit l’œuf délicatement dans ses mains et ainsi allongé sous le socle, il émit l’appel le plus discrètement possible…

Il lui donna instinctivement un nom, « Glyden Scinan »… La coquille se fendilla un peu plus, puis plus rien ne bougea… Merlin essaya de ne pas pleurer plus, les gardiens avaient entendu du bruit et faisaient le tour du socle. Elle lui colla sa main sur la bouche… Il posa l’œuf et ouvrit la coquille ; il était là et ne bougeait plus… Merlin tremblait, et Ambre le fit encore taire…

Il émit un sort de guérison comme il put, en contact avec la petite qui elle était en contact avec le vivant… Et petit à petit, le dragonneau doré s’anima un peu ! Il essaya de pleurer silencieusement. Il le prit dans ses bras et émit pour lui : « Tiens bon ! »

Les gardiens partirent, et ils se glissèrent par la cache de visite hors du socle… Ils repartirent par la fenêtre ou le balcon donnait sur le parc…

Ils descendirent par la corniche pour atterrir dans le parc et Merlin courut vers un arbre, Ambre eut un peu de mal à le suivre… Adossé ainsi à un arbre, il hurla une formule de guérison… Elle regardait les fenêtres du musée s’allumer et paniqua : « ‘Faut partir Papy. »

Merlin regarda le petit dragonneau enfin s’animer en toussotant de la fumée, et il respira déjà plus aisément…

Elle le regarda : « Il va bien ?

Lui : Il est vivant déjà !

Elle le fit se redresser : Viens faut aller à la voiture là !

Merlin et Ambre quittèrent parc, et prirent la voiture, il la fit asseoir, lui mit le dragonneau dans les bras et prit le volant pour la ramener à son père…

Le dragonneau, qui s’animait de plus en plus, voulut mordre la petite, et Merlin qui regardait la route puis successivement la bête, émit un commandement, et celui-ci se calma !

Elle : « Tu lui as dit quoi ?

Lui : Que c’est toi qui va t’en occuper tant qu’il est petit … Il te le dira lui-même quand il sera assez grand pour partir.

Elle le regarda avec des grands yeux : Pourquoi moi ? T'es vraiment devenu fou ?

Il secoua les épaules en regardant la route : Tu cherchais après non ? C’est toi qui l’as trouvé, tu en es responsable ! »

Elle jura.

Lui : « Surveille…

Ambre : Oui mon langage je sais, vivement la majorité, que je puisse jurer librement comme toi !

Il explosa de rire : Oups ! »

Tout le long de la route, il lui expliqua qu’elle ne pouvait pas le laisser voler librement en ville, et qu'il allait falloir lui expliquer qu’il se méfie des Hommes. Il lui expliqua ce qu’il mangeait et de se méfier, ça pouvait être fort espiègle… Et si jamais il avait des problèmes de santé, qu’elle l’appelle vite !

Ambre enregistra tout silencieusement puis lui demanda : « Un dragon doré, c’est bien tu crois pour Albion ?

Merlin secoua les épaules : Je n’en sais rien ! »

Il la ramena en bas de chez son père et la prit dans ses bras en lui disant qu’elle avait décroché son diplôme des frères de la côte !


macrale  (31.03.2015 à 00:01)

Chapitre 4

Les jours qui suivirent, sur la toile et à la télé, les journalistes s’émurent de la disparition de l’œuf, on fit une enquête et un audit sur l’état du musée et de ses protections en cas de vol, et ça fit scandale dans toute la Belgique et un peu à travers les frontières…

Ambre et Merlin firent profil bas, mais finalement le dragonneau grandissant beaucoup trop pour sa chambre ! Elle finit par s'arrenger avec Merlin pour l'amener à Brocéliande où il lui avait trouvé une clairière discrète. Elle le colla dans son gros sac à roulette qui lui servait de valise et parti le plus discrètement possible de chez son père qui heureusement était fort occupé avec sa nouvelle petite amie. Quand elle arriva à la yourte, la tuile ; sa mère l'attendait et elle fit un sourire figé quand celle-ci lui dit bonjour.

Laure : Tu as bien prit un gros sac ? Il ne fait plus tes lessives ton père ?

Ambre : Heuuu… Si si, c'est moi qui ne lui ais pas donné mon linge à faire ; pardon 'Man 'tracasse, je vais m'en occuper !

Scinan qui avait encore une santé fragile se mit à tousser et Ambre couvrit le son en toussant elle-même !

Laure suspicieuse : Tu va faire ta lessive toute seule ? Comme une grande responsable ?

Ambre pesta : Oh ça va hein, je ne vais pas vivre à tes basque jusqu’à ma majorité non plus !

Laure estomaquée fixa étrangement sa fille, puis s'inclina un peu : Tu peux peut-être m'expliquer pourquoi ta valise fume ?

Ambre jurra en se mettant devant le gros sac pour le cacher !

Laure croisa les bras et la regarda sévèrement : Expliques-moi ça calmement jeune demoiselle ?

Ambre : Heu… C'est à dire que… Heu… Comment dire ?

Laure ne se démonta pas et s'avança pour ouvrir le sac : Non c'est bon, je n'ai pas la patience pour un gros mensonge aujourd'hui, j'ai du travail qui m'attend. Montre moi ça !

Elle ouvrit le sac et se trouva nez à nez avec le dragoneau qui toussa encore en crachotant de la fumée et elle poussa un cri de surpirise en se reculant ; Scinan lui aussi poussa son cri de surprise et sorti du sac pour se carapater rapidement sous le lit de l'ancêtre qu'il démènagea un peu au passage… Il avait grossit et son cul dépassait !

Laure hurla encore !

Et Ambre reculait doucement et discrètement vers la porte de sortie juste au moment où Merlin rentra dans la yourte en constatant le tableau et en émettant un « oups » !

Ah ce moment là tout qui avait des donnas aux alentour purent entendre Arthur dire : Sale bête !

Finalement Laure finit par se ravoir de son choc et demanda des explications très vertement !

La mère : « Vous avez fait quoi ? Mais c’est complètement irresponsable, j’avais confiance en toi Merlin… Quand j’ai entendu la nouvelle, je savais que c’était toi, mais que tu ais embarqué ma fille là-dedans c’est irresponsable… En plus, tu lui confies une grosse bête comme ça alors qu’elle n’a jamais eu qu’un poisson rouge ? »

Laure se mit à bouder et ça dura bien quinze jours, puis un jour Ambre l’emmena en forêt pour lui présenter la bête… La bête s’inclina devant la maman de sa sauveuse et Laure ne dit plus jamais rien à propos de ça !

Comme Ambre rentrait en semaine chez son père, elle avait mis deux webcam autour du nid du petit, et elle et Merlin le surveillaient ainsi à distance !

***

Il prit un jour Laure à part : «Laure tu es toujours fâchée ? Je dois savoir si j’achète une deuxième yourte ou pas.

Elle le regarda avec des yeux surpris: Quoi ?

Lui : Oui si tu restes et qu’Arthur arrive, il faut agrandir, et je voudrais récupérer mon lit !

Elle : Tu aurais dû me le dire ce que tu comptais faire avec ma fille !

Il regardait ailleurs : Ta fille a la donnas des dragons, si jamais il m’arrive quelque chose c’est elle qui en sera responsable.

Elle : Ce n’est pas une raison, tu pouvais juste déjà en parler !

Il secoua la tête et regarda vers le bas : D’accord !

Elle : Commande oui !

Il la regarda surpris: Tu restes ?

Laure : Apprend à communiquer ! »

Merlin sortit en se jetant un sort de vieillissement et en grommelant qu’il parlait plus de langues que n’importe qui sur terre !

***

Laure envisagea doucement d’ouvrir un cabinet de médecine douce, et le soir elle écrivait sa version de la légende… Merlin le savait mais ne dit rien, elle avait compris des choses qui lui échappaient…

Il avait beau être le sorcier le plus puissant et avoir eu la vie la plus longue au monde, certaines choses lui échappaient, et elle avait un recul qu’il n’avait pas !

Mais malgré son humeur parfois massacrante, il ne lui demanda jamais de partir.

***



Un jour, il vint près d’elle, il revenait encore d’un de ses nombreux voyages, et lui dit: «Laure, il faut le faire revenir… J’ai peur ! »

Elle le regarda avec des grands yeux ébahis et ne dit rien !

Lui : « Tu m’as demandé de communiquer, je communique !

Elle dut refréner un fou rire : Oui je l’entends ! »

Il se leva pour tourner en rond dans la yourte principale…

Elle : « Déjà détend-toi. »

Il soupira et revint s’asseoir près d’elle.

Laure : « De quoi as-tu peur ?

Il secoua les épaules en regardant ailleurs : Ça fait mal ! »

Elle hocha la tête !

Ils se turent un long moment…

Merlin : « Je… Je propose qu’on laisse Ambre chez son père, tu as raison elle est encore petite !

Elle dut encore réprimer un fou rire : Ambre a grandi trop vite, elle a des parents séparés, elle a conscience de l’état de son monde et sa rencontre avec son ancêtre n’a pas amélioré les choses. De plus, elle saura quand même ce qu'il se passe, la dernière fois je suis sûre que tous les gens munis de donnas se sont aperçus de quelque chose, tellement l’énergie déployée est puissante… Je pense que si on ne lui dit pas elle va nous en vouloir ! »

Il hocha la tête !

Laure : « De plus, on a besoin de la donnas des dragons je crois que c’est important.

Lui : Je ne veux pas qu’elle ait le sentiment de m’avoir tué, elle s’est attachée à moi !

Elle : On écoutera Arthur, le portail ne doit pas se refermer, on le sait maintenant. »

Il hocha encore la tête, puis il se leva et alla chercher une lettre scellée qu’il lui confia: «C’est… Si jamais il m’arrive quelque chose, c’est pour elle… Donne-lui quand ça te semblera bon, elle sera responsable des derniers dragons !

Laure : Il en reste combien ?

Merlin : Ambre le saura ! »

Elle hocha la tête !

Elle : « Il ne t’arrivera rien Merlin, je vais veiller avec Arthur, jusqu'à ce qu’il soit là… » Elle le regarda, il était encore tremblant : «J’ai bien réfléchi à la douleur, je pense qu'en inversant parfois le flux, la douleur peut être dissolue dans le réseau télépathique, comme quand… »

Elle hésita à le dire : « Comme un télépathe qui aide sa femme à accoucher.

Il sourit pour la regarder en coin: Tu peux faire ça ?

Laure : On va essayer oui !

Merlin : Je vais réciter un mantra et je te laisse faire avec le réseau, parce que je me rends compte que je n’aurai aucune prise dessus ! »

Elle hocha la tête !

Il se leva pour sortir et arrivé devant la porte de la yourte après s'être jeté son sort de vieillssement, il baissa la tête en disant merci.

***

Ils avaient attendu que Ambre soit en congé, ils préparérent leur voyage et même des vêtements pour Arthur au cas où. Ils avaient pris la voiture de Laure, et le bateau, Merlin émit l’excuse de la pollution de ses vols trop nombreux; mais elle se douta bien qu’il n’était pas pressé d’arriver…

Il avait juste encodé une adresse dans le GPS, sans plus, et durant le voyage, il dormit beaucoup, tandis qu’Ambre et sa maman se retrouvaient un peu… Elle était contente de retrouver sa fille, elle était moins « belliqueuse » depuis qu’elle passait un peu de temps avec son père ; et beaucoup de non-dit furent enfin résolus lors de ce trajet…

Plus le trajet avançait, plus Merlin devenait silencieux. Ils s’arrêtèrent dans un charmant petit hôtel qu’il avait choisi, les filles en furent ravies, mais il ne sortit pratiquement pas de sa chambre, des fois il parlait avec Arthur et l’orage grondait sourdement… Ils finirent par arriver au lac. La petite était un peu déçue, une île au milieu avec une ruine dessus, plus de pommiers sur les rives, par contre une autoroute juste à côté. Elle sortit de la voiture en disant : "C’est ça le lac d’Avalon ?

Il était songeur et répondit distraitement : On ne l’appelle plus ainsi maintenant. »

Il descendit sur la rive, s’accroupit pour regarder l’île et resta ainsi un long moment…

Laure finit par le rejoindre et lui tendit un thermos avec du thé : « Ça va Merlin ?

Il la regarda, presque surpris de ne pas être seul, puis sourit : Oui ! Je suis venu ici tellement de fois sans savoir quoi faire… C’est… C’est étrange !

Ambre les rejoignit, et mit sa main sur son épaule : Allez Papy, je sais que t’as envie de le voir !

Il hocha la tête : On va aller se mettre de ce côté, contre la forêt, je pense qu’on y sera plus tranquille que contre l’autoroute. »

Laure hocha la tête, ils s’installèrent là.

***

Il se mit à genoux contre la rive, il n’osait pas regarder les filles, alors il s’était mis face au lac; il ferma les yeux et contacta Arthur : «Tu es prêt ?

Arthur : Oui et toi ?

Merlin : Non ! »

Il ferma les yeux et contacta ses descendants ; cette fois-ci, il donna des instructions en leur demandant de se mettre sur le côté s'ils étaient en voiture, où d’arrêter leur activité… Ensuite, il mit la chaîne en place : « Je vous entends » !

Laure resta en dehors de la chaîne pour sonder Merlin, Ambre écoutait les instructions d’Arthur et ne se laissa plus dépasser par son pouvoir… Elles étaient restées dans la voiture parce qu’il faisait froid, Merlin n’avait pas voulu rester dans la voiture lui, il voulait être là pour son ami !

Malgré que Laure fasse ce qu’elle put avec le flux, au fur et à mesure que celui-ci grossissait, la douleur devint intenable, il essaya de tenir le plus possible… Son corps finit par s’arquebouter… La puissance devint terrible, il entendait ses descendants comprendre qu’il se passait quelque chose… Il les entendait se tracasser enfin de l’état du vivant par l’intermédiaire d’Ambre, et d’autres s’inquiéter de lui, et de l’aider à tenir… Quelque chose se passa dans sa tête… Quelque chose s’ouvrit…

Laure, qui était la plus détachée de tous malgré qu’elle le sondait, vit le spectacle étrange de ses propres yeux… Il était complètement arquebouté en arrière, et il hurlait et des éclairs de lumières de couleur commençaient à le traverser de part en part, et au même moment elle vit quelque chose sortir de l’eau… Lentement, un homme sortait de l’eau, et Merlin continuait à hurler… Elle le sondait, il tenait…

Il n’était plus lui-même et il entendit quelque chose de loin qui hurlait, puis lentement, il commença à réintégrer son corps et comprit que c’était lui qui hurlait en sentant la douleur… Il se redressa sans pouvoir ouvrir les yeux, sa tête élançait trop, il était en vie encore… Et là le regretta vraiment… Il entendit une voix lointaine dire «Laisse-le ouvert, il y a un prix »… Lentement, il s’effondra en prenant sa tête dans ses mains, il était encore à genoux, mais penché vers l’avant, son front touchait les galets froids et il resta ainsi un moment…

Il l’entendit hurler : « Merliiiiiiiiiin !

Il lui dit télépathiquement : Ne crie pas dans ma tête, j’ai mal !

Arthur : Merlin ? »

Il ne bougea pas, il n’osait pas, il avait mal partout et ses tremblement étaient incontrôlables, il dit à voix haute : « Ne crie pas s’il te plaît ! »

Quelque chose le souleva et le prit dans ses bras, il essaya d’ouvrir les yeux mais il n’y arrivait pas.

Arthur, à peine sorti de l’eau, était aller directement vers lui et l’avait attrapé : « Je te tiens, je te tiens mon ami !

Il réussit à ouvrir les yeux : Arthur ?

Arthur : Je te tiens. »

Il s’enfonça doucement dans les ténèbres, il avait trop mal !

Son ami le tint un moment comme ça : « Je te tiens, tu as réussi ; tu as réussi ! »

Arthur entendit une voix toussoter derrière lui, il se retourna et vit une femme, elle lui tendait une couverture…

Il se rendit compte qu’il était tout nu, et lâcha Merlin, qui s’étala de tout son long, et prit la couverture. Il réussit à dire : « Laure ?

Laure hocha la tête : Tu te souviens de moi ?

Lui : Je ne sais pas, je ne suis pas sûr.

Elle l’emmena vers la voiture et le fit s’asseoir à l’arrière : Je dois aller m’occuper de Merlin, Ambre va te donner de quoi t’habiller.

Il vit une gamine lui tendre des habits bizarres: C’est quoi ça ?

Ambre : Une voiture, pas de panique on va tout t’expliquer !

Arthur, qui oubliait de plus en plus, l’était plutôt, paniqué : Meeeeeerlin ?

La petite : Je ne suis pas sûre qu’il t’entende tout de suite ! »

***

Laure paniqua en regardant Merlin, il était dans le gaz et il saignait du nez et même des oreilles. Elle le sonda et respira un grand coup, les blessures n'étaient pas plus graves que lors de leur premier essai et commençaient à cicatriser. Rassurée, elle demanda à sa fille de l’aider à le mettre dans la voiture…

Arthur regardait son ami inanimé : « Que lui avez-vous fait ?

Laure soupira : Rien Arthur ; comment te sens-tu ?

Il s’accrocha quand la voiture démarra : Je…J’ai la tête bizarre !

Elle : Je suis désolée Arthur, tu oublies, les Shides ont voulu ça.

Lui : J’étais mort ?

Elle : Pas tout à fait, mais tu es parti longtemps. »

Il finit par s’endormir aussi.

Ambre se retourna vers les deux hommes endormis : «Maman, ne plante pas la voiture maintenant t’as l’espoir d’Albion réuni sur ta banquette arrière ! »

Une voiture les dépassa en faisant des appels de phares, et Laure reconnut le vieux 4x4 déglingué qui roulait à l’huile de frite… Elle se gara sur le côté : « C’est Bernard, le voisin de Papy ! »

Elle regarda son ancêtre par le rétroviseur, effondré contre la portière, avec son visage jeune et vraiment pâle sur le coup… Elle sortit de la voiture pour aller trouver Bernard elle-même.

Bernard : « Laure ne t’inquiète pas, Riss m’a donné des instructions ; je suis en retard ? J’ai loupé quelque chose, j’ai eu une panne de voiture !

Elle était accoudée contre sa portière et baissa la tête : Heu, je ne sais pas ce que tu as eu comme instructions Bernard…

Il lui sourit : Oui je sais il est un peu ours parfois ; Laure je le connais depuis que je suis petit, j’ai grandi dans la même communauté, depuis je l’accompagne parfois… Je sais qu’il a deux visages, c’est pour ça qu’il a confiance en moi !

Elle le regarda, surprise: Pourquoi tu ne m’as jamais rien dit ?

Bernard : Tu n’es là que depuis quatre mois, moi aussi parfois je suis méfiant, je m’excuse !

Elle : Tu es de sa famille ?

Lui : Non je n’ai pas cette chance, mais il m’a soigné petit !

Elle : C’est quoi les instructions ?

Lui : Vous aidez avec son ami si jamais il est mort ! Il va comment ?

Elle sourit : En vie, pas en forme mais en vie… Tu nous suis ?

Bernard : Il est là déjà son ami ? »

Elle hocha la tête !

Il lui passa une déclaration de vol de papiers d’identité pour Arthur, et Laure dit : «Oh oui punaise, faut passer la frontière…

Il secoua les épaules : Dans les instructions, il m’a dit de faire ça parce qu’on n’aurait pas le temps de lui faire de faux papiers. »

***

Laure rentra dans sa voiture et répondit aux questions d’Ambre en reprenant la route.

Ambre : Bernard, le mec super canon qui vit dans la roulotte espagnole à côté de la yourte ?

Sa mère gloussa : C’est vrai qu’il n’est pas mal.

Sa fille : Il est gentil comme tout en plus, il m’a aidé une fois avec Scinan.

Laure : C’est le nom de ton dragon ?

La petite : Il s’appelle Glyden Scinan en fait, mais on l’a surnommé Scinan c’est plus simple, et ce n’est pas mon dragon, les dragons sont libres…

La mère : Ça veut dire éclat doré !

Ambre fit de grands yeux surpris: comment tu le sais ?

Sa maman sourit : C’est de l’ancien anglais !

La petite : Le langage du dragon’s lord c’est de l’ancien anglais ?

Laure hocha la tête : Les formules de sorts sont en ancien anglais, il a bien fallu que je m'y mette pour comprendre quelque chose ; je crois que c'est une forme encore plus archaïque que la langue de Papy quand il est venu au monde...

Ambre : Arthur parle l’anglais d’aujourd’hui.

Sa maman : Oui j’ai remarqué, à mon avis les Shides ont dû penser que c’était plus simple !

La petite : Pour une fois qu’ils font un truc bien !

Sa mère : Heu, le grand roi est sur la banquette arrière, ne les critique pas sans savoir !

La fille : Merlin ne les aime pas !

Laure : Il a des colères, et contrairement à ton père ; il ne sait pas les exprimer lui !

Ambre : Oui c’est pas faux… Maman il se réveille. »

Elle jeta un œil au rétro ; Merlin bougeait, et il avait des hoquets de nausée… Elle fit des appels de phare à Bernard et se gara : « C’est pas bon ça ! »

Elle l’aida à sortir pour qu’il puisse vomir, Bernard l’aida.

Bernard : « Il va bien ?

Elle : Il a une grosse commotion ; il va falloir le réveiller toutes les deux heures. »

Ils arrivèrent à l’hôtel, Laure avait toujours la clef pour deux chambres, mais il n’y en avait pas de supplémentaire de libre. Elle revint aux voitures et expliqua à Bernard…

Lui : «Je peux vous laisser une chambre et dormir avec les garçons, c’est pas grave si je dors sur le canapé, j’ai connu pire.

Elle : Comment on fait pour les amener discrètement à la chambre ?

Bernard : On attend le soir ; allez manger les filles, je jette un œil dessus ! »

Laure avait laissé Ambre dans la chambre qui dormait déjà et apporta à manger à Bernard.

Lui : « L’ami dort à poings fermés, et Riss ne va pas bien, il a encore vomi et les mots ne sortent pas dans l’ordre…

Elle soupira : Riss ne va jamais bien. »

Elle le sonda, la commotion était belle ; mais il guérissait.

Laure : « On ne va pas prendre le bateau tout de suite, tant pis ; si on passe la frontière comme ça je pense qu’on va se faire remarquer. »

Bernard qui était assez costeau prit d'abord Arthur comme un sac de patates sur l'épaule pour le conduire dans la chambre, puis revint chercher l'ancêtre. Quand il le sorti de la voiture l'ancêtre s'encaissa en plus un coup de l'endadrement de la portière sur la tête.

Laure grimaça ferme : Vas-y molo ! 

Bernard s'excusa : Désolé, il est plus léger que je ne pensais.

Et Merlin à moitié dans le gaz la tête en bas ; gémit encore un bon coup !

Il y avait deux lits, et un sofa ; elle se demanda s'il avait tout prévu… Elle le sonda encore, il n’allait pas plus mal. Sur un coup de tête, elle sonda Arthur, il dormait d’un sommeil profond, comme s'il était épuisé. Elle les confia à Bernard en disant que l’ami s’appelait Arthur, au cas où… Il hocha la tête et expliqua que dans les instructions, il était aussi mentionné qu’il pouvait être violent !

***

Merlin se réveilla dans la nuit, il ouvrit les yeux et sur le lit d’en face il y avait Arthur. Il sursauta en se levant d’un coup, et tomba de son lit en jurant. Bernard se leva d’un coup aussi pour l’aider à se relever ; il était tremblant de partout…

Son voisin : « Riss tu dois dormir encore un peu tu as une grosse commotion.

Il essaya de se débattre, mais il était costaud : T'es médecin maintenant Bernard ?

Son voisin : Moi non mais Laure oui !

Il regardait fixement Arthur sans y croire : Il va bien ?

Bernard : Il dort, tu veux que j’appelle Laure ?

Il se recoucha en se cachant dans les couvertures : Oui, dis-lui de m’apporter un truc, de l’écorce de saule, une aspirine… Un truc… »

Laure arriva, elle avait les trait tirés par la fatigue et lui fit des tests neuros avant de lui donner deux aspirines : « C’est bon, je pense qu’on peut le laisser dormir maintenant Bernard. »

***

Le matin, Arthur commença à émerger, et il finit par crier : « Merliiiiiiiiiin !

Et il se réveilla encore en sursaut avec son mal de crâne et le regarda en s’effondrant dans son lit : Ah non, ça recommence !

Bernard fut réveillé aussi et calma Arthur: Bonjour Arthur, tu dois le laisser dormir il n’est pas en état.»

Son ami se réveilla d’un coup, regarda partout autour de lui et regarda son serviteur caché sous des couvertures dans un lit à côté de lui : « Vous êtes qui vous ? Je suis où ?

Le voisin : On a une longue histoire à te raconter, mais tu dois te détendre, on est dans un hôtel, il ne faut pas faire d’esclandres.

L'ancien roi : C’est quoi un hôtel ?

Bernard : C’est comme une taverne !

Son ami : J’ai loupé un truc ? J’ai perdu mon royaume ?

Le voisin : J’en ai bien peur !

Il regarda vers Merlin : Il va bien ?

Bernard : Il a une commotion, Laure va venir voir s'il va bien.

Arthur : C’est qui Laure, c’est quoi une commotion ?

L'autre soupira : Bon, il faut s’habiller pour aller manger. »

L'ancien roi regarda les drôles de vêtements que l’homme lui tendait puis lui demanda s'il était un barbare, parce qu’il était coiffé comme eux…

Bernard eut un fou rire : « Non se sont des dreadlokcs, habille-toi j’ai faim !

Laure frappa à la porte et entra : Arthur tu vas bien ?

Il la regarda : Vous êtes qui ? Ah oui Laure.

Elle regardait Bernard : Vous devriez aller manger, je m’occupe de Riss.

Le voisin : J’attends qu’il s’habille.

Arthur : Riss ? »

Dans le lit d’à côté sortit un gloussement étouffé suivi d’un Aouch !

L'ancien roi : « Quoi ? Je dois m’habiller tout seul ?

Elle explosa de rire : Oui à ton âge il est temps, allez zou ! »

Arthur émit un gromellement, et entendit encore un gloussement étouffé venir des couvertures d’à côté !

Il s’habilla comme il put en se cachant de Laure qui fit mine de rien : «Il n’a pas l’air si malade que ça, il se moque de moi !

Elle soupira : Ouste, allez manger !

Elle examina Merlin : ça va mieux déjà. »

Il était tremblant, mais il réussissait à ouvrir les yeux.

Laure : « Il faudrait que tu manges aussi. »

Il hocha faiblement la tête et tenta de se lever, Laure le regarda et le laissa faire ; puis sorti de la chambre: « Tu cries si tu veux un coup de main.

Il respira à fond : Non je pense que ça va ! »

Il les rejoignit, chancelant et s’assit à la table, à côté d’Ambre.

Arthur était entre Bernard et Laure : « Merlin explique-moi ce qu'il se passe, c’est étrange ici. »

Le sorcier le regardait en souriant bêtement, il avait encore du mal à y croire, il chancela encore un peu et s’accrocha à l’épaule d’Ambre pour s’asseoir.

Son ami : « On mange un truc bizarre. »

Il essaya de ne pas rire, parce qu’il avait encore très mal à la tête; il regarda son petit-déjeuner anglais : fayot à la sauce tomate, avec œuf et lardons…

Ambre et Merlin n’eurent pas la même assiette que lui.

Laure : « Alors tu te sens d’attaque pour prendre le bateau ?

Il hocha faiblement la tête : Oui je peux dormir encore un peu dans la voiture. Et toi tu n’es pas trop fatiguée ? Il y a encore beaucoup de route.

Elle : Je survivrai.

Merlin : Merci d’être venu Bernard. »

***

Ils rejoignirent la voiture de Laure, Merlin qui titubait encore s’accrochait à Bernard, et Arthur qui regardait tout autour de lui ne dit plus rien !

Laure donna une couverture à l'ancêtre pour qu’il se cache de la lumière ; elle regarda son ami: «On a de la route à faire, si jamais il y a quelque chose tu le dis! »

L'ancien roi hocha la tête, et ne dit rien jusqu'à l’embarcadère, il regardait par les fenêtres…

Quand Ambre et Laure sortirent pour se dégourdir et faire valider leurs places avec Bernard, Arthur qui était resté dans la voiture demanda à Merlin : « Merlin tu dors ? »

Il répondit par un mmh.

Son ami : « Où est ce qu’on est Merlin ? Ce pays est étrange.

Il soupira sous sa couverture : Ici c’est chez nous Arthur, tu es parti longtemps, et là on embarque pour la Bretagne.

Arthur : J’étais mort ?

Il se redressa et ouvrît les yeux à moitié, il était encore tremblant : Tu te souviens de quoi ?

L'ancien roi : Ça s’embrouille, je ne sais pas trop, j’allais mourir et tu étais là… Je ne suis plus roi ?

L'ancêtre : Non tu n’es plus roi, il n’y a plus de rois, enfin si ici il y a une reine mais ce n’est pas elle qui gouverne.

Son ami : Tu sais que je ne comprends pas grand-chose à ce que tu me dis ?

Il se re-cacha sous sa couverture : C’est une longue histoire.

Arthur : Qu’est-ce qui t’a mis dans un état pareil ?

Merlin : Toi !

Son ami lui mit la main sur l’épaule : Je…Je ne m’en souviens pas ! »

L'ancêtre caché sous sa couverture ouvrit grands les yeux de surprise, mais fit semblant de rien.

***

Sur le bateau, Arthur fut de nouveau silencieux, il regardait ce bateau avancer sans voile avec un bruit assourdissant, il suivit les autres qui remontèrent dans une cabine immense remplie de gens… Il regarda une télé derrière un long bar, puis par la fenêtre, la côte remplie d’habitations… Il reconnaissait la côte pourtant, avec ses falaise jaunes… Il se retourna vers les autres qui discutaient autour d’une table, et alla les rejoindre…Il regarda Merlin qui s’était recouché sur la banquette et qui avait gardé sa couverture pour se cacher… Puis il regarda Laure qui semblait savoir ce qu’elle faisait, elle parlait français et il lui demanda dans la même langue : « Longtemps ?

Laure hocha la tête tristement, et Merlin se redressa toujours tremblant : Arthur tu parle français ?

Arthur : J’ai appris tout petit oui, et toi ?

L'ancêtre : Non mais je veux dire un français d’aujourd’hui… Oh l’anglais aussi ?

Elle lui sourit, il reprenait du poil de la bête : Oui les Shides ont laissé des cadeaux on dirait ! »

Merlin ne pouvait pas s’empêcher de regarder son ami en souriant bêtement, un serveur vint leur demander s’il voulait manger, et la tablée commanda …

Elle : « Il faut que tu essayes de manger quelque chose Merlin.

Bernard : C’est mieux que Riss ?

Elle : Oui il préfère.

Merlin qui n’était pas très combatif dit au serveur : Un truc sans viande !

Arthur : Quoi ?

Il mit son front sur la table : Donnez-lui son pâté en croûte qu’on en finisse !

Le serveur : Nous n’en servons pas à bord monsieur. »

Laure commanda un hamburger pour Arthur ; il le dévora en fait et l'ancêtre ne toucha pas son assiette, il demanda juste une aspirine et se recoucha.

Arthur alla se mettre à la fenêtre pour regarder toute la fin de la traversée.

Quand le bateau accosta et qu’il eurent passé la frontière, Merlin s’effondra contre la portière.

Arthur : « Qui est Riss Malus ?

Laure émit un rire : Merlin ! »

***

La fin du trajet se passa calmement; et lorsqu’ils arrivèrent au camp, Arthur regarda la yourte bizarrement, il regarda Merlin qui s’accrochait à Bernard : « Tu es devenu druide ? »

L'ancêtre gloussa, puis se prit la tête de sa main libre.

Laure dit au voisin : « Met-le au lit s’il te plaît, le voyage l’a fatigué ».

Et de fait il ne tenait presque plus debout, Arthur l'aida.


macrale  (04.04.2015 à 00:14)

Chapitre 5

L'ancêtre dormit encore comme cela une semaine, et Arthur n’osa pas trop bouger de la yourte, il essayait de comprendre ce qu’on lui expliquait… Un matin, il se réveilla frais et alla prendre sa douche puis les rejoignit pour déjeuner… Il se servit une tasse de thé, s’assit et dévora des olives que Laure lui avait laissées… Ambre lui sauta au cou : "Papy tu vas mieux.

L'ancêtre : Tu n’as pas cours toi ? »

Laure haussa les épaules.

Arthur le regarda : « Je me souviens que tu es sorcier… »

Il le regarda par-dessus sa tasse et commença à trembler.

Son ami: « Ça va Merlin détend-toi, je me souviens de ce que tu as fait pour moi quand j’étais mourant!

Lui : Mais tu ne l’es plus !

Arthur haussa les épaules : Et je ne suis plus roi !

Laure passa par derrière Merlin pour mettre des plats à table et serra son épaule : Détend-toi, il n’est pas si belliqueux que ça ton roi !

Son ami continuait de le fixer : Est-ce qu'elle a été une bonne reine ?

Il hocha la tête en disant d'une voix émue : Oui, une reine vraiment très juste.

Arthur, ému: Ils sont tous morts depuis longtemps… »

Il hocha encore la tête, les larmes coulaient vraiment.

Il y eut de longues minutes lourdement silencieuses, puis son ami lui dit: «Pourquoi? Pourquoi m'as-tu fait revenir ? Il n'y a plus de roi ; l'Europe est unie… Qu'est-ce que je fais là ? »

Il tremblait et les larmes coulaient à flot devant cet Arthur perdu, il ne dit rien en secouant les épaules et en regardant ailleurs…

Ambre : «Tu dois rendre la mémoire aux Hommes.

Ils se se tournèrent vers elle et Arthur : Comment ?

Merlin qui continuait à trembler regardait de nouveau ailleurs : Je ne sais pas.

Laure : Les Shides ne veulent plus de prophéties, ça vous a induit en erreur par le passé.

Arthur regardait Ambre et Laure : Ce sont tes descendantes...Tu t'es marié ? »

Sa tasse lui échapa des mains et tomba par terre, il se passa les mains sur le visage pour dire d'une voix éteinte : « Elle m'a rejeté pour que tu sois là. »

Son ami hoqueta de surprise... Puis : «Merlin, ma femme est morte, raconte-moi; dis-moi ce qu'ils sont devenus… »

Le sorcier secoua sa tête en essuyant ses larmes et il tenta de reprendre son calme mais ce n'était pas concluant : « Après Camlann...Gauvain… Il est… Morgane… » Il se tut de nouveau sans oser regarder personne de longues minutes...Puis en baissant la tête, il dit très bas : « Non, j'peux pas. »

Il se leva d'un coup sans oser regarder personne, puis se dirigea vers la sortie… Il allait se jeter un sort de vieillissement et hésita une minute en regardant Arthur en larmes ; puis il se jeta son sort et sortit.

***

Les jours passèrent, et Merlin n'arrivait toujours pas à communiquer son malaise; son ami était là mais il n'osait pas le regarder en face. En effet, que faire ensuite et raconter l'énormité de sa vie et leur perte commune lui semblait insurmontable… Mais les filles, conscientes du malaise, prirent le relais et il les laissa faire.

Ce matin-là, Ambre débarqua dans la yourte et sauta dans les bras d'Arthur qui était assis à la table de la cuisine et semblait prostré. Mais il sourit à la petite qui lui hurlait "Salut your honnest". Elle prit son sac à dos, sortit ses livres qu'elle posa sur la table et demanda: "Et l'ancêtre il est où?

Lui: Je sais pas, il boude.

Elle: Comme d'habitude quoi. Alors on en était où?

Il détourna le regard: Je suis fatigué aujourd'hui; on est toujours enfermé…

Elle le regarda surprise: Il y a un super manège tout près, c'est des potes à Papy qui le tiennent, tu veux monter à cheval?

Il secoua la tête: Non j'ai envie de m'entraîner, il faut que je me défoule, que je tape sur un truc.

Ambre la mine désoléee: Je m'excuse, il n'y a pas de terrain d'entraînement de chevaliers ici, faudrait peut-être qu'on t'inscrive dans un club d'escrime médiévale..."

Arthur soupira.

Elle: «Tu cogites trop, je te l'ai déjà dit.

Lui: Je m'excuse, elle me manque tu comprends, moi je suis là; et elle n'est plus...

Elle: Je suis un peu jeune pour me rendre compte de ce que tu ressens, mais je suis désolée tu sais... C'est un peu comme lui, sauf que lui ça fait mille ans qu'il encaisse... Il a pas l'air de s'être habitué à la perte, je suis désolée.

Arthur: Non j'ai perdu mon père, je vais finir par faire mon deuil, mais là tout est... Différent, et je n'ai aucune idée de pourquoi je suis là; et lui aussi il est différent... Il boude. »

Elle hocha la tête.

Il inspira un grand coup: « C'est hallucinant je raconte ça à une petite fille.

Elle: T'inquiète pas, si tu savais ce que j’entends des fois, la population vieillit, ben les vieux ça radote beaucoup.

Il s'insurgea: Je ne suis pas vieux.

Ambre: Ben, faut voir si t'a retenu des trucs des mille ans coincé dans un portail déjà. Parce que là si c'est le cas, pour moi t'es un vieux croûton aussi.

Il ne put que rire: Tu sais, quand je devais parler des trucs comme ça, j'allais trouver Gaïus c'est mon vieux croûton à moi... C'est dingue, même lui me manque.

Elle: T'as une nouvelle vie, donne-toi le temps de rencontrer du monde hein.

Il hocha la tête: Tu as un côté... Je ne sais pas... Sage, comme Merlin ; c'est surprenant.

Elle rit: Non, c'est la donnas des dragons ça donne des pressentiments. J'ai rien de sage crois-moi.

Il inclina la tête: Toi aussi t'as un funny filling? Comme lui?

Elle sourit: Ben tu sais c'est mon ancêtre hein, c'est génétique.

Arthur: C'est quoi génétique?

Ambre: Heu, héréditaire, c'est un mot que tu comprend ça? »

Il hocha la tête.

Ambre le regarda longuement: «Bon j'ai pas d'épée ni de bouclier, mais j'ai un truc super pour te vider la tête.

Arthur: C'est quoi?

Elle prit un sourire coquin: Youtube. »

Il la regarda aller faucher l'ordi de l'ancêtre discrètement: «T'es sur que tu peux toucher à ça jeune demoiselle?

Elle secoua les épaules: Ben va falloir qu'on t'en achète un hein, c'est pas grave j'effacerai l'historique il n'y verra que du feu, et ma mère est partie bosser avec le sien, c'est le seul accès à youtube ici; j'ai mon smartphone mais c'est petit l'écran, pour un vieux comme toi. »

Il la regarda sévèrement tandis qu'elle se marrait.

Elle alluma internet et mit youtube, puis commença à mettre plein de vidéos en tout genre... Arthur regardait les images, ébahi: « La vache c'est quoi ça?

Elle : L’œil du monde; c'est beaucoup plus cool qu'une télé.

Arthur: c'est quoi une télé?

Ambre: Un écran comme ça, mais ça défile en boucle sans que tu puisse choisir, tu peux juste zapper et c'est plein de pubs aussi, ici Papy il a mis des trucs pour bloquer la pub c'est cool.

Lui: C'est quoi la pub?

Elle: Un truc qui te lave le cerveau pour te forcer à acheter des trucs qui pourrissent la planète.

Il vit une image et hurla: Ça? C'est quoi?

Elle explosa de rire: Ça ? C'est la version de ta légende vue par Disney, tu veux voir? Ça s'appelle "Merlin l’enchanteur"...

Il se vexa: Pourquoi Merlin? C'est moi le roi?

Elle explosa encore de rire: Heu, c'est une histoire d'épée magique qui doit faire que...

Arthur: Ah mais non hein pas l'histoire de l'épée quoi; il m'a manipulé pour que je retourne à Camelot.»

Elle le regarda fixement, elle ne se souvenait pas d'avoir parlé de ça, peut-être qu'il n'avait pas tout oublié, mais elle ne dit rien, ce n'était pas à elle de le relever: « Bon tu veux voir le film ou pas?

Lui: c'est quoi un film?

Elle soupira: Des fois, tu ressembles à un vieux disque vinyle rayé tu sais... Oui je sais, tu ne sais pas ce que c'est, chaque chose en son temps, regarde le monde... »

Elle trouva le film complet en français et le lança...

Il découvrit la version de la légende qui vivait dans le cœur des enfants d'aujourd'hui...

Quand il comprit qui était le personnage de Moustique, il hurla: «Quoi? Mais c'est quoi ce gringalet? Et c'est un serviteur? Non c'est pas possible là, l'histoire n'est pas déformée à ce point-là??? Et Merlin en vieil Emrys purée il a tué mon père quoi...Noooon mais pas en poisson rouge, c'est humiliant... Je suis un grand roi pfff."

***

Merlin sortit de sa chambre et cala en les voyant tous les deux devant son ordi, il ne dit rien et les rejoignit pour se faire une tasse de thé. En voyant ce qu'ils regardaient, il explosa de rire...

Arthur ne l'avait pas encore vu rire ainsi, il retrouvait un peu son Merlin et il ne put s'empêcher de sourire aussi: « Meeeeeeeeerlin franchement, c'est quoi ce truc t'en es responsable? »

Il secoua la tête en essayant de boire son thé dans son fou rire: «Ah non je ne suis pas responsable de ça, j'étais à l'hosto quand le scénariste l'a écrit.

Ambre sursauta en captant par pensées que Merlin croisait les doigts dans son dos: Mais tu mens?

Il repartit dans son fou rire: J'ai peut-être bien eu des visites à l'hosto, je ne me souviens plus très bien j'étais drogué, je te le rappelle.

Elle le regarda avec un regard sournois: Comment tu peux croiser les doigts si tu ne t'en souviens pas? Et comment un schizo sans famille reçoit de la visite en HP???

Merlin ré-explosa de rire: Heu j'étais un cas d'école, le schizo à l'histoire la plus dingue mais sans faille, je crois bien que beaucoup sont venus m'étudier; mais sérieusement je ne me souviens pas de tout, j'étais drogué en HP quoi.

Ambre inclina le tête pour le fixer avec un sourire torve: T'as fait ça? Tu l'as transformé en moustique???

Il repartit dans son fou rire: Oups, j'étais fâché, il ne me parlait plus à cause des drogues...»

Puis il reprit son souffle parce qu'il avait les larmes au yeux, il ne riait plus : « Il m'a laissé... Il m'a abandonné.

Arthur qui essayait de suivre: Qui?

Il inspira profondément: Toi, je devenais fou sans toi. »

Son ami fit des yeux surpris et énormes, mais n'osa rien dire.

Il dit très bas: «C'est vachement long.

Arthur regarda encore l'écran: Et ce troll là, c'est qui?

Il repartit dans un fou rire: Je crois bien que c'est ta sœur; Madame Mime. »

Son ami aussi explosa de rire; puis s'arrêta un instant: «Ah mon Dieu j'ai un flash de ma belle-mère. »

Et ils explosèrent ensemble d'un rire mémorable, on se serait cru dans une taverne devant deux vieux soudards. Ambre les regardait en souriant bêtement, des fois elle avait vraiment les mêmes expressions que son ancêtre.

Merlin s'assit près d'eux pour regarder la suite du film; et Arthur lui donna une tape amicale: «Tu n'es pas censé être le garant de la légende?

L'ancêtre explosa encore de rire: ça, je ne vois vraiment pas comment je peux empêcher les gens de conter leur version hein. C'est pas moi qui ai les droits d'auteur en plus... » Et il se marra bêtement de sa vanne à deux balles.

Son ami, ému, regarda le Merlin du dessin animé partir en vacances: «C'est vrai que je comprends qu'il ait besoin de vacances. »

Merlin tourna la tête pour le regarder, scié.

Arthur, qui fixait toujours l'écran: « C'est où Saint-tropez?

L'ancêtre explosa encore de rire: C'est une ville sur la côte en France, et remplie de tavernes. »

Et ils rirent de nouveau de concert...

Puis Arthur s'émut devant le Moustique abandonné qui ne voulait pas devenir roi...

Il le fixa encore, souriant: «Un grand roi c'est ça, c'est quelqu'un qui ne veut pas être roi, il ne veut rien pour lui-même.

Arthur le regarda aussi: Un grand roi c'est un homme qui a un ami pour le guider. »

Il suffoqua dans sa tasse de thé et n'osait plus le regarder.

Sur le générique du film, Arthur dit: «Elle me manque, ils me manquent vraiment tous. Merlin pourquoi suis-je là?

Il baissa le nez dans sa tasse et étouffa un sanglot: Oh purée moi aussi si tu savais... Et elle, elle me manque tellement...

Son ami le regardait, ému encore: Dis-moi pourquoi? »

Merlin soupira puis regarda l'interface de youtube et tapa des mots clefs...

Arthur regarda des images d'explosions en noir et blanc, et puis une petite fille complètement brûlée qui courait en hurlant le long d'une route dans un paysage dévasté... Puis il dit: «Mais qu'est-ce que c'est que cette horreur???

Ambre soupira: Ça c'est le nucléaire… Le napalm… C'est le progrès il parait... »

Arthur regarda Merlin qui avait les larmes au yeux.

Puis il se leva et alla vers la salle de bain: «Ambre je sais que tu t'en est servi, même quand t'effaces l'historique, je suis sorcier rappelle-toi. »

Ambre pouffa nerveusement.

Lui: «Demain on ira lui en acheter un, il lui faut aussi sa fenêtre sur le monde... Enfin sur le monde "riche" quoi. t'aura qu'à lui piquer son ordi à lui il ne saura même pas lire l'historique. » Et il rentra dans la salle de bain en les plantant là.

Arthur et Ambre étaient sciés.

***

Les jours qui suivirent furent vraiment étranges pour Merlin, petit à petit Laure allait dormir chez Bernard, ce qui le mettait plutôt de bonne humeur, il aimait bien son petit voisin, il trouvait qu’ils formaient un joli couple… Ambre resta une semaine et raconta l’histoire à Arthur, parce lui n’en avait pas la patience… Et il était un peu perdu.

Il était content bien sûr que son ami soit là, pourtant il lui manquait énormément: ce qu'il lui manquait, c’était le Arthur qui l’avait accompagné mille ans à qui il posait des questions, ou discutait simplement… Il était perdu sur quoi faire, et il avait profité du fait que ses nombreux descendants se soient émus de certaines choses lors du contact avec la chaîne télépathique pour continuer à faire des vagues sur le net… Sur son blog, il écrivait pratiquement un article par jour et était souvent plongé dans son ordi à lire d’autres articles qu’on lui envoyait… Ainsi plongé dans ses idées propres et modernes, un peu pour fuir la situation qu’un certain Arthur lui manquait, et aussi pour lutter à sa façon contre l’oubli…

Immanquablement, il oubliait ce qu’il fuyait, et lorsqu’il avait une question buttait sur du silence dans sa tête, et parfois parlait à voix haute…

Merlin : « Arthur est-ce que tu crois que… » 

Puis il se souvenait et levait le nez de son ordinateur pour découvrir un Arthur en chair et en os, qui découvrait l’Histoire et son histoire avec Ambre et qui hurlait par exemple: «Merlin la Terre est ronde?»

Il se rendait compte que le décalage n’allait pas être facile, il se demandait comment mettre l’âge d’Albion en route, où plus précisément si c’était à lui de s’en occuper; finalement il n’aurait plus dû être là, et se sentait de plus en plus seul et inutile…

Lentement mais sûrement, une autre souffrance devenait sourdement envahissante, il se sentait seul. Les fêtes se passèrent comme ça…

Ils étaient tous réunis dans la yourte principale, les filles avaient insisté pour fêter la nouvelle année, après tous c’était l’aube d’une nouvelle ère… Bernard bien sûr était venu les rejoindre, il était clair que lui et Laure formaient un couple naissant… Arthur posait plein de questions sur ce monde qui s’ouvrait à lui… Et Merlin bougeon n’en mouftait pas une.

Laure ne fit pas trop attention à son humeur: en fait entre son cabinet, et son aventure inattendue elle était un peu occupée et ne perçut pas le malaise chez son ancêtre. Pourtant, elle l'avait bien perçu que dés qu'il perdait pied, il se sentait inutile; et il commençait à ne plus trouver l’énergie pour rebondir… Ou plutôt, comment aurait-il put rebondir sans un certain Arthur…? C’était la fin d’un temps, c’était la fin de deux faces pour une même pièce…

Ambre, elle, s’amusait beaucoup à remettre Arthur à jour. En fait, petit à petit dans sa tête, l’idée de devenir enseignante faisait son chemin, ce qui rendit Merlin très fier d’elle ; surtout qu’intéresser un Arthur à l’Histoire n’était pas une mince affaire…

Comme elle avait passé Noël chez son père, ils s’échangèrent des cadeaux ce soir-là… L'ancêtre avait fait venir un plat spécial pour Arthur et ils mangèrent tous du pâté en croûte, sauf lui et et la petite qui semblait petit à petit se mettre à faire le même régime que son ancêtre et tout le monde toléra ça… Enfin presque, l'ancien roi ne comprenait pas trop comment on pouvait vivre sans manger de viande… Merlin lui répondait inlassablement ce qu’il répondait aux gens qui étaient intolérants avec les végétariens; il coupait court: "Oui je mange du foin et des graines, et non les poissons ne sont pas des végétaux…"

Il offrit ses cadeaux, il en avait un spécial pour Arthur : il lui donna une identité officielle ; une carte d’identité, une carte de banque et même un permis de conduire… Laure, sciée, lui avait demandé comment il avait fait ça…

Il secoua les épaules : Oh les papiers sont vrais, il est même enregistré dans les registres. »

Elle regardait tout, il avait pensé à tout, il y avait même un diplôme, elle regarda le montant de son compte épargne et émit un cri de surprise.

Et de nouveau l’ancêtre secoua ses épaules : « C’est un grand roi, il va en avoir besoin pour faire ce qu’il a à faire !

La petite releva ce que personne n’osa relever : Oui enfin Arthur Pendragon quoi ? T’aurais peut-être dû nous demander notre avis avant de choisir un nom !

Sa mère : Mais comment ça ? Il est dans les registres ?

L'ancêtre : D’abord c’est son nom, c’est difficile de vivre sous un autre nom. Et oui les registres ne sont plus que quelques lignes d’encodage dans un flot informatique, ce n’est pas une grande difficulté en fait… Il a tout ce qu’il lui faut, un numéro de sécu et tout… On ne va quand même pas prendre le risque de voir l’espoir d’Albion se retrouver en centre fermé !"

Le nouveau couple qui avait pas mal bu ne put s’empêcher d’exploser de rire…

En fin de soirée, il n’était vraiment plus dans l’ambiance et se retira en prenant son portable au passage… Il partit dans sa nouvelle marotte : il cherchait après l’arbre le plus vieux du monde, il cherchait le vénérable. Il espérait pouvoir l’identifier à temps avant qu’il ne soit victime de déforestation… Son expérience de contact avec la chaîne et Ambre lui avait confirmé qu’il était toujours en vie, il fallait le faire reconnaître comme patrimoine universel de l’humanité.

Arthur : « Laure ?

Laure : Oui ?

L'ancien roi: Je… Je ne le reconnais pas? Il est toujours de mauvais poil, je ne comprends pas; qu’est-ce qu’il a?

Elle secoua les épaules : Il est vieux ! »


macrale  (07.04.2015 à 00:24)

Chapitre 6

L’hiver finit par arriver, il faisait froid… Il dormait et rêvait.

Il rêvait d’Hermine, il l’embrassait sans fin et en la contactant en la reconnaissant; c’était son Hermine, son cadeau… Puis il entendit la phrase : «Je t’ai toujours laissé partir pour ton roi, Merlin ! »

Il se réveilla en sursaut et mit quelques minutes à comprendre où il était… En 2013, dans une yourte à Brocéliande et désespérément seul… Il hurla de rage en s’en rendant compte, puis il entendit l’orage gronder et se replongea dans ses couvertures pour réciter un mantra, et essayer de se calmer…

Le matin, il se leva pour aller prendre son thé; Ambre était chez son père, Laure chez Bernard ou à son cabinet… Il était seul devant ce nouvel Arthur…Un Arthur adorable en fait et compréhensif, il avait tellement attendu de voir arriver cet Arthur-là, mais chaque fois ça le blessait parce que ce n’était pas son Arthur qui l’avait soutenu durant mille ans et qui l’avait aidé quand il perdait pied!

Il prit sa tasse sans rien manger et alla se mettre à son bureau pour ouvrir l’ordi, il ne lui dit même pas bonjour.

L'autre, qui faisait des efforts énormes et qui était en train d’apprendre à se servir de son nouvel ordi et de programme simple comme Word ou Excel, commençait à atteindre son sommet d’agacement: «Enfin quoi Merlin ? Bonjour quand même… Même pas un «Debout les morts »… Je… Je ne te reconnais pas ! »

L'ancêtre grommela un truc incompréhensible en arabe archaïque dans sa tasse !

Arthur : « Tu as eu des visions cette nuit ? Je t’ai entendu !

Il était agacé et releva le nez de son ordi : T’en sais quoi ?

Son ami : Les filles m’en ont parlé. Je… Je n’avais pas idée que ce soit si difficile de vivre avec certaines donnas. »

Il soupira en plongeant de nouveau son nez sur son écran ! Il essayait de réprimer des larmes, cet Arthur-là était effectivement adorable et ça le blessait profondément !

Il y eut de longues minutes lourdement silencieuses !

Arthur: «Enfin tu fais quoi Merlin, t’es plongé tous les jours dans ton net, tu vas finir par te transformer en roi-pêcheur…"

Il dut réprimer un cri de rage, mais l’orage grondait : « Je travaille, tu ne dois pas en trouver un de travail toi ?

Son ami : Je n’ai aucune idée de ce que je dois faire.

La voix de l'ancêtre s'éleva de plus en plus : Mais moi non plus je n’en ai aucune idée, bon Dieu débrouille-toi, t’arrive à t’habiller seul ; t’arriveras à te trouver un job !

Son ami le regarda avec un air ahuri : C’est difficile pour moi tu sais !

Merlin : Je le sais ça ! »

Laure débarqua en trombe dans la yourte : « Ça va les garçons ? J’entends l’orage ?

Merlin : Oui !

Arthur : Non ! »

L'ancêtre hurla vraiment de rage !

Et elle attendit.

Il se prit la tête à deux mains pour essayer d’enrayer sa colère : « Laissez-moi !

Son ami : Non, je suis inquiet pour toi !

Il ne put qu’émettre un faible rire : Au plus loin que je me souvienne, tu es là et tu n’es jamais inquiet pour moi !

L'ancien roi s'énerva : Quoi ? Quelle mauvaise foi ; j’ai toujours été inquiet pour toi, tu n’étais pas un chevalier, et tu étais toujours collé à mes guêtres même en pleine bataille, j’ai toujours eu peur pour toi ! Tu n’as jamais su te battre.

L'ancêtre émit encore un gloussement nerveux : Comment tu oses ? J’ai passé ma vie à te sauver les fesses !

Son ami : Mais je n’en avais aucune idée moi, je voyais un ami qui était bêtement prêt à mourir pour son roi !

Il avait toujours la tête dans les mains : « Bêtement », le mot est juste… Tu ne vois jamais rien…Tu ne vois jamais rien et le summum, c’est que tu reviens mille ans après en oubliant tout !

Arthur le regarda, surpris: Quoi ? Tu crois que j’ai choisi ça ? On m’a collé le serviteur le plus nullissime de tous les temps alors que j’avais un royaume à faire tourner ; et en plus faut faire attention ? »

Laure écoutait l’orage tout en les laissant un peu s’exprimer, mais ne bougea pas de peur que ça ne dégénère…

Merlin se releva d’un coup et hurla : «Tu crois que j’ai choisi moi ? On m’a envoyé dans un endroit où j’ai dû cacher ma vraie nature, on m’a collé à ton service, en m’expliquant que j’avais une destinée; alors que tu m’aurais tué comme un rien… Tu as tué la femme que j’aimais; j’ai dû quitter ma famille pour toi… J’ai erré sur ce monde pour te faire revenir… Est-ce que tu crois que j’ai demandé quoi que ce soit ou que quelqu’un se soit demandé ce que je voulais…

Son ami, le regard de nouveau ahuri : J’ai tué qui ?

Elle : Merlin tu devrais te détendre… »

L’orage grondait dangereusement et la toile de la yourte battait sous le vent…

L'ancêtre était debout, il fit les cents pas et tenta encore de se calmer : « Laissez-moi … laissez-moi !

Arthur : Merlin ?

Il leur tourna le dos : Laisse-moi, je ne suis pas ton ami, je suis un monstre !

Laure : Holà…C’est pas bon ça !

Son ami : Depuis quand est-ce que tu laisses tomber, tu ne crois quand même pas que je vais te laisser faire ? J’ai mon mot à dire, moi aussi je n’ai rien choisi, et moi aussi depuis aussi longtemps que je me souvienne tu es là ! Une vraie chochotte, toujours coincé dans un coin à trouiller à mort !

Il avait du mal à se contenir : J’ai passé ma vie à avoir peur pour toi… J’ai passer ma vie à avoir peur de l’échec, et elle est vraiment longue… Laisse-moi… Pourquoi est-ce que je suis encore là ? »

Il n’osait toujours pas les regarder en face !

Arthur : «Je ne suis pas responsable du prix, je n’ai même aucune idée de ce que c’est ! Mais je refuse que tu t’enfermes dans ta tour comme le roi-pêcheur ; t’entend !

Merlin : Mais j’y suis déjà dans ma tour, depuis des siècles, je regarde avec un froid détachement cette humanité se déchirer… Je n’ai prise sur rien… Sur rien. On m’a collé une destinée, et je ne sais pas quoi faire !

Laure : Merlin, on va trouver ensemble…

L'ancêtre : J’en veux plus, j’en peux plus…Laissez-moi ! »

Arthur allait vers lui pour le toucher, mais Laure l’en empêcha à temps, elle sentait la décharge poindre, il la ressentit aussi en le frôlant… Il émit un hoquet de surprise.

Il tremblait, il avait retenu sa défense à temps, il tourna lentement la tête pour le regarder, son regard plongé dans l’ombre était sans âge et dans son visage jeune, ça lui fit peur: «Tu n’as toujours pas compris que j’étais devenu un monstre… Je ne suis plus le Merlin que tu as connu !

Son ami le regarda, les larmes aux yeux : Je refuse de te laisser tomber !

Il se retourna de nouveau : J’en veux plus !

Laure : Merlin communique…

Il hurla encore de rage : Je communique… Laissez-moi !

Elle : Heu non, on ne comprend pas !

Lui : Mais qui peut comprendre, personne ; même plus lui !

Elle commençait lentement à comprendre et émit un hoquet: Merlin? C’est toujours lui, c’est toujours Arthur, en plus il t’accepte tel que tu es…

Il commençait à trembler de partout : Personne ne peut me comprendre, je suis un monstre.

Laure : Merlin on essaye…

Il s’écroula à genoux en tremblant de partout : Personne ne peut me comprendre… Sauf elle, mais elle n’est plus là, elle m’a rejeté… Et lui, mais il ne voit jamais rien et maintenant… Et maintenant, il va mourir et pas moi… Je suis un monstre !

Arthur voulait le toucher encore mais Laure le retint encore: Merlin il est toujours là, il est encore là…»

Il se prit la tête dans les mains, la voix de plus en plus faible : «Mais il va mourir et pas moi ! Laissez-moi…

Arthur : Non je ne te laisserai pas !

Merlin : C’était déjà assez dur de te perdre une fois, là je t’ai perdu deux fois, je ne veux pas te perde encore ; laisse-moi !

Son ami : Merlin ?

Il dit dans un sanglot: Elle me manque tellement, qui peut comprendre ça !

Arthur : Elle me manque aussi !

Merlin : Gwen ?

Arthur : Oui !

Il dit d'une voix éteinte : Qu’est-ce qu’on nous a fait ? »

Son ami était en larmes, il aurait tellement voulu le rejoindre, mais Laure le retenait encore… L’orage n’arrêtait pas gronder…

Il hurla encore de rage : « Qu’est-ce qu’on nous a fait ! »

Il se leva, sortit et s’enfonça dans la forêt !

Arthur : « Merliiiiin.

Mais Laure le retenait : Il va revenir, laisse-le… »

***

L’orage gronda souvent cet hiver-là, en fait un hiver pourri noyé sous les pluies et qui dura longtemps jusque tard dans la saison… Seules quelques personnes savaient que l’humeur massacrante de l'ancêtre en était la cause… Il se détachait lentement de tout, de peur de perdre encore quelqu’un! Arthur essaya longtemps de le joindre, puis finit par se faire une raison, ce n’était plus son ami, et il pleura longtemps son amitié perdue… Il essayait juste de connaître ce Merlin-là, et de le tolérer, en tout cas tolérer qu’il n’était pas responsable de ce qu’il devenait et que simplement il souffrait. Des fois, il avait des flashs incompréhensibles, il se doutait que c’était des souvenirs qui remontaient… Mais il n’en parla à personne, et comme il n’avait pas le langage, personne ne s’en douta… En fait il aurait dû en parler !

La petite rentra à la yourte cet été-là, sa maman lui manquait, et elle avait envie de passer tout l’été ici, quand elle vit son Papy elle eut un choc.

Ambre : «Bon Dieu mais qu’est-ce que vous lui avez fait ? Papy t’as vraiment une sale mine.

Lui : Ne me parle pas de Dieu, j’ai des visions !

Elle : Quoi ? Tu vois quoi ?

Il secoua la tête, la mine sombre : La haine… Ne me pose pas de questions.

Ambre : Ah ça je m’en doute hein, vous faites quoi là, c’est quand Albion, bon Dieu t’as vu les manifs ? Ça sort d’où tous ces réacs ?

Laure soupira et Merlin se mit en colère : Ne me demande pas à moi, je n’ai plus rien à voir avec ça; c’est à lui de s’en occuper maintenant ! »

La petite regarda Arthur qui était aux bords des larmes, mais il secoua les épaules en détournant le regard…

Elle regarda sa mère pour dire : « Quelque chose cloche.

Sa mère soupira encore : Ils doivent être comme moi et papa ; usés!

L'ancêtre émit un rire étrange : Oui c’est ça, on divorce !

La petite commença à pester : Franchement ça fait combien de temps qu’il est comme ça ? Il a neigé au mois de mai en Belgique ; plus personne ne croit au réchauffement climatique ! »

Merlin se leva d’un coup, on pouvait entendre la tempête gronder sourdement ; il fit les cent pas : « Lâchez-moi… »

On voyait bien qu’il essayait de se calmer, puis il eut un arrêt soudain, le regard perdu dans le vide ; il émergea de la vison en hurlant de rage et en se prenant la tête dans les mains : « J’suis fatigué de vos guerres. »

Il alla fouiller dans la bibliothèque et en sortit un très vieille bouteille poussiéreuse. Il se dirigea vers la cuisine sans rien dire de plus, prit un verre à pied, et se dirigea vers sa chambre.

Ambre le regarda avec de gros yeux puis fixa sa mère : «Heu ce n’est pas du thé ça ?

Laure secoua les épaules : C’est bon il est majeur depuis un moment, bon on passe à table ?

La petite vint se mettre à table en regardant vers la chambre : Quoi on le laisse comme ça ?

Arthur : Lâchez-moi aussi, ce n’est pas à moi de lui tenir tout le temps la grappe…

Elle le regarda surprise : Quoi c’est tout ? Et Albion ?

L'ancien roi émit un gros soupir puis en criant il dit : J’en sais rien ! »

Il se leva pour partir dans sa yourte !

Laure regarda sa fille : « Laisse-leur du temps, ils ont beaucoup de pression ! »

Merlin, qui capta ça assis contre son lit son verre à la main, ne put s’empêcher de rire: «C’est ça oui de la pression… »

Il mit son verre sur son front : «Hermine… Pourquoi suis-je encore là ? Pourquoi est-ce qu’il y a toujours un prix ; j’suis fatigué, j’ai assez payé… »



***

Laure était dans son cabinet, et Ambre était plus souvent collée chez Bernard à cause de l’ambiance… Arthur boudait dans son coin… Merlin prit tout son temps pour mettre ses affaires en ordre. Il avait encore des visions, mais personne ne savait l’approcher sans qu’il ne se mette en colère, et personne ne s’en mêla.

Un matin, alors qu’il traînait à se lever, son ami décrocha le téléphone; une personne du British Museum lui parla: «Oui bonjour Monsieur, voilà c’est moi qui remplace Riss Malus, j’aurais voulu savoir si c’était possible de lui parler, on a trouvé un livre en ancien gaélique; j’ai beaucoup de mal à le traduire… Il y est question du bracelet volé, et on m’a demandé de traduire ça… Je sais qu’il est malade, mais franchement il n’y a personne d’autre que lui qui sait traduire cette langue…

Arthur : Heu… Oui, je vais transmettre et je vous donne des nouvelles, vous pouvez m’envoyer votre dossier sur mon mail s’il vous plaît ? »

Il l’entendit jurer en arabe archaïque dans la salle de bain, il était persuadé qu’il avait encore des visions, mais n’osa pas aller voir comment il allait… Le mail arriva, et il l’ouvrit, et en regardant l’illustration sur son mail c’est lui qui jura…

Il le regarda aller se faire sa tasse de thé, et avoir un arrêt les yeux dans la vague tandis que son eau chauffait… Jurer encore quand il émergea en se prenant la tête…

Arthur se rapprocha : « Merlin ?

Lui, les yeux encore perdus un peu dans le vague : Laisse-moi ! »

Son ami le regarda repartir s’isoler dans sa chambre…

Arthur partit trouver Laure dans son cabinet.

Il était dans la salle d’attente, il regardait d’anciens articles sur son ordi sur le vol du bracelet au musée et reconnut le bracelet…

La doctoresse reconduisit un de ses patients et le vit : « Arthur ? Ça va ?

Il leva les yeux sur elle : On a un problème. »

Elle le fit rentrer dans son cabinet, parce que d’autres personnes attendaient…

Arthur : «Il a beaucoup de visions, ça ne va pas !

Elle secoua les épaules : Je suis désolée Arthur, quand il se sent inutile, il se laisse déborder par ça, je l’ai déjà constaté.

Lui : Il met ses affaires en ordre, je n’aime pas ça !

Elle le regarda surprise : Comment ça, il met ses affaires en ordre ?

L'ancien roi : Il transmet les activités de Riss Malus, on a téléphoné du British Museum pour voir si malgré sa « maladie » il pouvait donner un coup de main pour traduire un truc !

Elle : Il se coupe de tout !

Lui : J’ai eu la version courte, parle-moi de sa version de la quête du roi-pêcheur…

Elle le regarda, surprise : Heu attend… »

Elle sortit une clef USB pour regarder son texte sur son ordi et lui en parla rapidement…

Il prit un air vexé : « C’était ma quête pfff.

Elle : Attend une seconde, t’as dit qu’il mettait ses affaires en ordres ? Il y a un truc à la fin de l’histoire… Attend deux objets…

Lui : L’épée des rois et le bracelet…

Elle : Quoi tu crois que… Mais non le bracelet est perdu, il ne l’a jamais retrouvé ! »

Il ouvrit son ordi pour lui montrer un article sur le vol du British Museum et ouvrit grand les yeux en l’entendant jurer, parce qu’elle ne le faisait pratiquement jamais !

Laure : « Je croyais qu’il avait pris la lettre de son fils ! »

Ils se levèrent et sortirent, la doctoresse donna congé aux patients qu’elle avait dans sa salle d’attente en expliquant qu’elle avait une urgence !

***

Ils se rendirent dans la yourte, et Laure se dirigea à l'entrée sa chambre ; il était là, assis contre son lit et il regardait un truc qu’il avait en main…

Elle : « Heu, il faut qu’on communique.

Il fut surpris, la regarda, puis se détourna : Laisse-moi ! »

Elle rentra dans la chambre et elle entendit l’orage gronder, elle s’assit juste sur le lit pour regarder ce qu’il tenait dans sa main…

Elle regarda surprise une balle de fusil qu'il tripotait sans cesse : «Heu c’est quoi ça ? »

Il détourna la tête encore plus, sans répondre.

La doctoresse : « Tu n’es pas suicidaire, tu ne l’as jamais été en mille ans ! »

Il inclina la tête sans oser la regarder, et dit très bas alors que la tempête grondait encore plus fort : « T’en sais rien !

Laure : Je croyais que c’était la lettre de ton fils que tu avais volée au musée.

Merlin, qui réprima un sanglot : Comment tu sais que… Il est mort depuis longtemps, je ne sais plus rien faire pour lui !

Elle le regarda fixement : Tu comptes faire quoi ?

Il se leva d’un coup, les yeux noirs de colère : Vous ne pouvez pas me lâcher un peu ! »

Il sortit de sa chambre et tomba en arrêt devant Arthur qui écoutait tout, l’orage gronda de plus belle : « T’as rien d’autre à faire toi ? »

Elle les rejoignit et ils le regardèrent faire les cent pas…

Son ami commençait à se mettre en colère aussi : « Tu n’es qu’un idiot, il y a le prix ! »

Il s’arrêta en leur tournant le dos, on voyait qu’il essayait d’enrayer sa colère et il dit doucement: «Je ne payerai pas le prix, j’ai assez donné !

Arthur : Merlin, je ne sais pas quoi faire, j’ai besoin de toi !

Il hurla de rage : Mais moi non plus je ne sais pas quoi faire ; t’es là c’est tout ce que j’avais à faire !

Laure : Heu calmez-vous les garçons, on va trouver ensemble, ça ne va pas se faire d’un coup !

Il hurla encore : J’ai assez donné ! »

Puis il recommença à faire les cents pas pour essayer de se calmer; à un moment donné, il repartit les yeux dans le vague, lorsqu’il émergea, la tempête reprit de plus belle et il hurla de rage: "J’suis fatigué de vos guerres, pourquoi est-ce que je vois ça ? Il est où Albion… Les Shides ont menti !

Elle : Tu vois la guerre où ?

Ses yeux replongèrent dans le vague à cause de la question : Partout ! » Puis il secoua sa tête pour tenter d’émerger puis dit très bas: « Laissez-moi ! »

Arthur et Laure se regardaient surpris.

Son ami : « On va trouver. »

Il hurla encore de rage, des fois on entendait la foudre tomber, il était environné de crépitements de quelque chose et personne n’osa l’approcher, tout autour on sentait une odeur d’ozone : «Les Shides ont menti!

Arthur fit des yeux énormes: Quoi ? Et moi je suis là hein ! »

Merlin se retourna, le regard sans âge plongé dans l’ombre, il faisait peur à Laure et il dit posément : « Je ne sais pas ce que tu es… Les Shides ont menti !

Son ami le regarda encore, ébahi : Quoi ?

Elle tremblait et écoutait la tempête : Heu… Tu vas foutre le feu au camp ! »

L'ancêtre, un peu surpris, tenta de se reprendre.

Son ami se remit en colère : « Tu me chantes quoi là, je suis là ; les Shides n’ont pas menti ! »

Il recommença à faire les cent pas, puis s’approcha de sa bibliothèque pour tout faire tomber de rage, il essayait de passer sa colère sur autre chose : « Tout ça n’a servi à rien ! »

Un paquet tomba à terre, il le regarda et se baissa pour le prendre ; il l’ouvrit et Arthur reconnut le bracelet…

Son ami hurla : « Tu vas faire quoi avec ça ? »

Il le fixa avec le regard plongé dans l’ombre qui s’éclairait régulièrement de reflets dorés, il eut un sourire froid et détaché : « Tu le sais !

Laure sursauta en entendant la foudre tomber pas loin : Merlin tu dois te détendre ; c’est Arthur, il est là !

Merlin qui redevint un peu lui-même l’espace d’un instant : Non ce n’est pas lui !

L'ancien roi : Tu ne t’imagines quand même pas que je vais te laisser faire ?

L'ancêtre reprit son sourire froid et mit le bracelet sur son poignet : Essaye de m’en empêcher ! »

Arthur voulait se précipiter, mais Laure l’en empêcha : « Il n'est pas lui-même. »

Il était environné d’une odeur d’ozone, les yeux plongés dans l'ombre et parcourus de reflets dorés, toujours avec son sourire froid, alors qu’on entendait la foudre tomber de plus en plus autour du camp : « Si « ça » c’est moi Laure, tu veux toujours m’aider ? »

Arthur attrapa une brosse et en prit le manche, mais Merlin continuait de l’observer froidement et quand il le menaça, il leva simplement la main: «Est-ce que tu sais encore te servir d’une épée Arthur ? Qu’est-ce que tu es?»

Son ami le menaçait de son bâton, mais n’osait rien faire ; il regardait son visage qui commençait à vieillir sous l’effet du bracelet…

Laure hurla: « Mais c’est toujours lui !

Il avait le visage qui vieillissait de plus en plus, il la regarda froidement : Je communique Laure, je ne sais pas qui c’est, et je mets fin à la farce ! »

Elle n’osa toujours pas s’approcher, elle sentait la décharge magique prête à poindre ; puis quelque chose se mit en route en elle et elle leva la main aussi…

Merlin la regarda encore et émit de nouveau un rire froid : « Tu veux faire quoi ?

Elle émit une décharge en disant : Je n’en ai aucune idée »; et en sortant une formule magique qu’elle avait apprise…

Merlin avait tendu aussi la main pour amortir sa décharge, mais il commençait à s’affaiblir et il tomba à genoux… Il rit encore froidement : « Jolie petite sorcière très puissante… Mais c’est trop tard ! »

Son ami réfléchit très vite et se souvint d’un truc chez les Mayas. Pendant que Laure et Merlin se toisaient, il s’éloigna discrètement pour prendre quelque chose dans le sac de médecin de Laure; il s’approcha d'elle pour lui donner discrètement dans la main dans son dos. Il regarda ensuite l'ancêtre et hurla: «Prends-en toi à moi, sale lâche ! »

Il le menaçait de son manche de balai; Merlin inclina la tête bizarrement en le voyant se mettre en garde parfaitement et hurla : « Qui es-tu ? »

Elle redevint elle-même, regarda la seringue et le flacon qu’Arthur lui avait mis en main et le contourna…

Il était toujours à genoux, il vieillissait de plus en plus, il s’affaiblissait mais pas ses défenses…

Arthur continuait à le menacer : «Je suis sûr que c’est comme sur ton bateau, tu simules, sinon la yourte aurait déjà pris feu.

Le regard de l'ancêtre toujours effrayant s’éclaira un instant de surprise : Tu te souviens de quoi ?

Son ami : Tu bluffes…

Merlin reprit son sourire froid en tendant sa deuxième main, quelque chose en tomba: Essaye pour voir!

Arthur regarda la balle de fusil : Je me souviens de ça ! »

L'ancêtre hoqueta de surprise, et Laure arriva à lui faire une piqûre d’un puissant calmant…

Merlin hurla de rage tandis que la tempête se calmait : «Tu ne vas pas me refaire le coup des Mayas? T’es pas sensé t’en souvenir… »

Il s’effondrait lentement, elle essaya d’enlever son bracelet mais n’y arriva pas… Elle jura encore: «Un sort de fermeture, il avait tout prévu, il prévoit toujours tout ! »

Arthur aussi jura, puis il alla fouiller dans la boite à outils et revint avec un marteau…

Elle le regarda faire : « Tu vas lui péter le bras ?

Il haussa les épaules: Sa sale bête lui a laissé un cadeau ! »

Il réduisit l’œuf de phénix en miettes, en essayant de faire le moins de dégâts possibles à son bras…

Elle tenait Merlin dans ses bras et le regarda commencer à rajeunir de nouveau…

Il commençait à émerger de la drogue en même temps que son bras guérissait, il se débattit d’abord faiblement en se prenant le bras et en regardant le bracelet, puis hurla encore de rage : «T’as fait quoi ? Je voulais qu’on le rende au musée!

Arthur le regardait calmement: Laisse les cadeaux de ma sœur dans l’oubli. »

Il se débattit un peu plus, mais ses pouvoirs étaient émoussés par la drogue ; il se jeta sur Arthur pour le frapper et hurla : « Tu te souviens de quoi ?

L'ancien roi n’eut aucune difficultés à le coller au sol : Tu veux te battre maintenant ?

Merlin pleurait, mais il hurlait encore de rage: Je veux qu’on me laisse tranquille, je veux la rejoindre !

Arthur qui le maintenait : Les Shides ont dit ; pas tout de suite !

Il continuait à hurler et se débattre : Qui es-tu ?

Son ami lui dit très calment: Qui crois-tu que je sois bon Dieu! Pourquoi tu laisses tomber si près du but!

Merlin continuait de se débattre mais dit plus faiblement : Je n’y arriverai pas seul… Je ne veux plus les vivre!

Son ami le relâcha en pestant : Mais tu n’es pas seul ! Tu ne l’a jamais été !

Il tenta de se relever mais retomba à genoux : Je ne sais pas ce que tu es !

Arthur, qui s'était assis par terre, soupira et attrapa la balle : Je me souviens de ça…

Merlin se redressa, chancelant, et recula lentement : Non, c’est pas possible !

Son ami se releva et l’empoigna par le col de son t-shirt : Qu’est-ce que tu crois que je suis, je suis Arthur… »

Il détourna le regard en essayant de se dégager et Arthur continua: « Je me souviens de toi dans une tranchée en 1917 en train de soigner des blessés… T’es sorti de la tente pour essayer de reprendre ton souffle, tu as eu des visions…Et tu t’es pris ça… »

Il s’effondra en larmes et Arthur continua: «Tu t’es réveillé avec ça très proche de ton cœur à deux doigts du mort-vivant, il n’y avait plus personne de vivant autour de toi, et tu hurlais de panique…"

Laure hoqueta de surprise, il était couché par terre et se cachait la tête dans ses bras, Arthur continua: «Je me souviens que je te disais de te bouger et que tu n’étais pas seul, espèce d’idiot tu n’as jamais été seul !

Merlin le regardait en coin et écoutait, en larmes et dit très bas : J’étais en état de choc et t’arrêtais pas de me traiter d’idiot…

Son ami : T’arrêtais pas de dire que c’était pas bon…

Il enfonça sa tête dans ses bras pour se cacher : Tu m’as laissé.

Arthur le regarda, surpris : Jamais ! »

Il sortit un peu la tête et montra son front de son doigt, il dit d’une voix éteinte sans oser le regarder: « Je ne t’entends plus !

Son ami, surpris : Merlin je n’ai jamais eu le langage…

Il se recacha dans ses bras pour sangloter : Ne me laisse plus !

Laure, pâle et en colère après coup : Pourquoi n’as-tu rien dit ? »

Merlin tenta de se redresser et Arthur l’aida; il avait des hoquets de nausée: «Je communique, ne me drogue plus! J’aime pas ça ! »

Il se dégagea des bras de son ami pour foncer dans la salle de bain !

Laure rejoignit Arthur : « Tu te souviens de quoi ?

Il regardait fixement vers la salle de bain, ému aux larmes aussi : J’ai des flashs !

Elle lui dit en criant : Toi aussi communique!

L'ancêtre finit par sortir de la salle de bain complètement titubant : Bon sang de bois… Vous m'avez injecté quoi là ??? Mais je plane ? »

Merlin regardait fixement Arthur, enfin autant qu'il pouvait avec son regard complètement vitreux…

Son ami détourna les yeux : «T'as pas envie de le savoir.

Lui : Oh tu charries… T'as pas fais ça ?

Arthur soupira profondément : Et toi t'as pas fait ça peut-être??? Tu n'es qu'un idiot, t'as toujours été qu'un idiot…

Il émit un oups puis commença à le regarder sévèrement : T'es vraiment là… Et tu comprends toujours rien… »

Arthur s'approcha lentement pour l'attraper par son col et lui hurler dessus : «Qu'est-ce que tu crois que j'ai perdu moi, pour arriver ici ?

Il se débattait en hurlant : J'suis fatigué… T'es pas sensé faire un truc… Les Shides t'ont donné un mode d'emploi… Pourquoi est-ce qu'on ne me laisse pas… T'as plus besoin de moi.

Laure arriva à la rescousse pour essayer de les séparer : Hola on se calme…

Arthur le relâcha : J'ai jamais fait rien de bon sans… Sans tes conseils…Espèce de crétin.

Il était de plus en plus tremblant mais il hurlait encore : Mais non… J'ai jamais donné de bons conseils, tu comprends jamais rien… Je… J'ai renié tout ce que j'étais… Tout ça pour quoi ? Te voir mourir…

Son ami hurlait aussi : T'arrête avec ça… T'as toujours su qui me trahissait, c'est moi qui n'ai pas su t'écouter.

Il commençait à vaciller et le regardait fixement : Et si j'… J'avais tort?

Il le ré-empoigna malgré Laure : Si tu recommences ça, c'est moi qui te tue froidement t'entend ?

Laure hurlait : Arrêtez ça !

Et Merlin s'écroulait : Oh… J'me sens… Pas bien.

Elle lui prit le bras pour le conduire à sa chambre : ça suffit, il faut qu'il se repose.

Il se dégagea, encore vacillant : J'peux le faire… Lâchez-moi, me faite plus jamais ça…

Laure le regarda partir dans sa chambre en soupirant, et regarda Arthur sévèrement : Surveille-le et s'il se lève appelle-moi… »


macrale  (11.04.2015 à 00:19)

Chapitre 7

Le soir, Laure arriva à la yourte : « Alors il va comment ?

Arthur soupira : Il a dormi et là il est dans sa douche, et je pense qu'il fait une belle descente…

Elle sorti un : Oups.

Arthur : C'est contagieux ça. »

Elle inspira à fond et le regarda droit dans les yeux, elle avait les traits tirés de fatigue : «Bon, alors toi tu restes ici avec moi, on dîne ensemble; et l'ancêtre va chez Bernard avec Ambre… Il faut qu'on parle.

Il la regarda, ébahi: Hein ? Mais j'ai rien fait moi, je suis venu te trouver à temps !

Elle le regarda encore sévèrement : Justement, tu n'as rien fait avant ce matin, imagine un peu si je n'avait pas eu ce qu'il faut dans mon sac.

Lui : Oups.

Elle : Ouais c'est contagieux. »

Ils attendirent qu'il sorte de sa salle de bain et quand il les vit, il cala et détourna le regard: «Oh non j'ai pas envie de communiquer là, lâchez-moi les baskets…

Laure le regarda sévèrement : Toi tu va chez Bernard, et t'en bouge pas… Si t'en bouge il te suivra partout… On discutera demain quand tu n'aura plus mal au crane…

Lui : Comment tu sais… Oh ben oui ça va, c'est toi qui m'a drogué merci.

Elle : Tu veux qu'on parle de la raison de « ça » maintenant dans ta migraine, avec moi qui suis fatiguée ?

Lui : Non ça va c'est bon, je vais chez lui.

Elle : Attend qu'il arrive.

Lui : Quoi ? Mais il habite à trois mètres de la yourte. »

Laure soupira et continua à le fixer… Il n'en moufta plus une en ne sachant pas où regarder…

Son petit voisin qui le dépassait d'une bonne tête et demie rentra dans la yourte et le fixa avec un regard d'excuse.

Lui très bas : « Sale traître.

Bernard secoua la tête : Désolé Riss, c'est elle la toubib.

Lui : Et moi je suis quoi ?

Il le regarda encore, désolé : Ben là t'es un médecin qui est son patient, allez viens…Ambre chatte avec ses potes, on n'est pas obligé de causer beaucoup ce soir… »

Il soupira et le suivit… Puis il se retourna vers Arthur : «Bienvenue dans le 21ème siècle, tu va avoir un mode d’emploie de la com.

Laure le regarda encore sévèrement : Ouste…

Puis elle regarda Arthur, radoucie : Tu aime le vin Arthur ? Après une journée pareille, j'ai besoin d'un verre…

Il rit de soulagement : Heu… Ton petit ami m'a fait goûté ça en cachette… J'en ai bu aux fêtes, c'est vachement plus fort que celui de Camelot.

Elle : Ah oui ?

Lui : Tu va juste me la faire à la Gaïus là ? Me faire cracher ma valda, en me parlant distraitement de tout et de rien… C'est ça communiquer, ben on n'a rien inventé de neuf.

Elle rit : Oui là, ça fait quelques mois que je commence à m'en rendre compte… Si tu communiques, pourquoi pas lui?

Il soupira : Sa mère? Non, la Grande Purge.

Elle : Ah…Oups, j'avais pas pensé à ça.

Arthur : Bon on se prépare un truc à manger alors ? Ça va être plus simple devant un bon petit plat.

Elle : T'as appris à t'habiller, à cuisiner… Trie les déchets et tu va être bon à marier.

Il rit, puis rit moins : Non là je suis loin d'être prêt.

Elle : Oh je m'excuse… Je suis crevée, j'ai pas pensé… C'est dur de t'imaginer marié pour moi… Punaise j'ai besoin d'un verre je m'enfonce.

Il s'était levé pour regarder dans le frigo : Non te tracasse pas là, parlons t'as raison… J'ai du boxon dans le crâne si tu savais…

Elle ouvrit une bouteille pour leur servir un verre : C'est quoi le boxon ?

Lui, qui venait avec des légumes à éplucher sur la table : Gratin ça te va ? J'ai envie d'un truc consistant, punaise ça me manque la viande… »

Elle hocha la tête.

Il s'assit à la table de la cuisine avec elle pour éplucher et se tourna pour prendre un plat dans une armoire derrière lui: «C'est difficile à dire, j'ai des flashs, mais tout est dans le désordre à partir de ma mort… Et puis il y a un grand vide… Ça c'est vraiment dur…

Elle : Ton deuil ?

Il rit nerveusement : Même pas… C'est lui le vide.

Elle ouvrit grand les yeux : Tu partageais quoi avec lui ?

Il secoua les épaules: En fait, je ne faisais pas que l'entendre je partageais toutes ses émotions, et des fois aussi ses sensations… Sauf quand il me barricadait… Encore bien, il a eu de l'intimité avec sa femme comme ça… Je me souviens d'elle; une belle grande rousse fière, tous les élans affectif qu'il avait pour elle… Encore bien que quand il allait voir Gwen, je me rendais compte de ce que j’éprouvais moi… Un truc de dingue… Un effet secondaire de «Deux faces pour une même pièce ».

Elle explosa de rire : Wouaw, non en fait c'est comme si tu avais eu le langage ; je te rassure, ce qui te manque c'est le langage… Une fois qu'on a connu le langage quand on le perd… C'est ça qui crée un vide insondable… Maintenant que je suis bien consciente de l'avoir ; quand je vais en ville je commence vraiment à avoir du mal…

Il lui fit de grands yeux surpris: Wouaw… »

Elle rit, puis but son verre cul sec et lui posa la question : «Bon, comment savais-tu qu'il fallait que je lui fasse une injection de chlorpromazine pour le couper de ses pouvoirs ?

Il se rassit après avoir mit le plat au four : Voilà les choses qui fâchent pfff. »

Elle inclina la tête en le regardant boire son verre cul sec.

Il inspira à fond : «Déjà, mille ans dans la tête d'un des plus grand médecin de tous les temps, ben ça marque un peu… J'ai même des flashs de ses cours d'Histoire, ça le tuerait s'il savait. »

Elle rit puis attendit…

Lui : « Je me souviens de son internement… » Il soupira : «En fait, j'ai pas vraiment envie d'en parler de ça par exemple. Mais c'est là que j'ai su, c'est ça qu'ils ont fini par lui injecter…Après plein d'expérimentations… Pfff.

Elle : Pourquoi n'as-tu pas envie d'en parler ?

Il trembla légèrement : Oh… Bon… C'était… J'étais impuissant en fait… Le traumatisme de trop pour lui comme aurait dit Gaïus…

Elle le fixa encore : Et ?

Il soupira et but son verre cul sec : Il ne m'a plus entendu, après ces injections-là… Mais moi j'ai continué à l'entendre…

Elle : Oh…Heu attend ? Comment ça, tu as continué à l'entendre ?

Lui: J'ai toujours été présent, qu'il soit conscient où non… Le seul truc qui m'isolait, c'était ses barrières…

Elle lui fit de grand yeux surpris: «Attend ? Lui drogué et coupé de ses pouvoirs, et tu t'en souviens ?

Il hocha la tête : Ça j'aurais préféré ne pas m'en souvenir… Il hurlait après moi, c'était sans fin… Puis… Il a commencer à se résigner… Je ne sais pas ce qui était le plus dur…

Elle : Oh… On va parler d'autre chose que de l’hôpital psychiatrique je crois bien…

Lui les larmes aux yeux : J'aimerais bien oui…

Elle : Punaise.

Lui : C'est le vrai foutoir dans mon crâne… Des souvenirs qui arrivent plic ploc… Mais pas beaucoup... »

Ils mangèrent et elle lui servit une tisane avec du chocolat en dessert… Il s'en empiffra en disant que ça c'était magique… Alors que lui s’empiffre bêtement d'olives et elle rit.

Elle finit par sortir la balle de fusil: «Alors? Ça c'est quoi? J'ai passé l'après-midi à chercher sur le net, j'ai rien trouvé de tel… Ce truc fait presque huit cm.

Arthur soupira : Je ne suis pas sûr qu'il veuille bien que je parle de ça.

Elle soupira : Ben écoute après ce qu'il nous a fait aujourd'hui… Oui zut quoi, il est aussi responsable que toi, s'il s'était un temps soit peu demandé ce que tu éprouvais plutôt que de se morfondre sur son trou dans la tête… Voilà, tant pis c'est ton histoire aussi, il n'aura qu'à te dire de quoi il ne veux pas que tu parles après…

Arthur lui fit de grand yeux surpris: Bon, tu veux savoir quoi ?

Elle : Comment on survit à ça dans la poitrine ? Un dragon ? Un Shide … Je sais qu'il guérit vite, mais ce truc-là ...

Il explosa de rire: Tu ne trouveras rien sur ce projectile-là sur internet; c'est une balle expérimentale… Le toubib qui l'a opéré lui a donné en souvenir parce qu'il ne comprenait pas comment il était resté conscient avec ça dans la poitrine… Et accessoirement en vie… Il lui a donné en lui demandant si c'était de la magie…

Elle : Ça en était ?

Il explosa encore de rire: Non… Trouver un toubib oui, mais rester conscient avec ça dans le bide, c'était juste la volonté… Un très grand médecin de ma cour me disait toujours que la volonté était plus forte que la magie en matière de guérison…

Elle le regarda, sciée: Gaïus ?

Il lui sourit en hochant la tête : Oui, un grand homme injustement oublié dans la légende je trouve…

Elle lui sourit : Alors raconte? Parce que même le côté magique m'échappe… Pourtant j'ai fait le tour de son bouquin de sorts…Même si je sais à quel point il guérit vite, ça m'échappe!

Il riait encore : Oui ça ne doit pas se trouver dedans, c'était de la magie noire… Même ma sœur ne savait pas faire ça… Pourtant, elle était sûrement aussi puissante que lui à sa façon.

Elle : Allez raconte… Et pourquoi il a gardé ce truc-là si longtemps… Enfin je ne m'imagine pas de garder un truc qui a failli me tuer quoi ?

Il lui sourit encore : Oh non pour lui, ça ne représente pas ça…

Elle : C'est quoi alors ?

Il rit : L'amitié.

Elle : Allez fais pas ta chochotte, raconte…

Lui : Et c'est ma réplique ça. »

Il s’exécuta…



Merlin en 1917

Il avait évité toute une partie de la guerre de se faire enrôler, même de force, pour lui choisir un camp c'était au dessus de ses forces… Il avait des visions récurrentes de cette grande guerre depuis des années, et parfois handicapantes… Il savait qu'il n'y aurait pas de vainqueur… Juste de la désolation partout… Je lui avait dit qu'au pire, il ferait mieux de se battre pour son peuple, mais il avait gardé une dent depuis le génocide des Amérindiens et la colonisation…

Laure : Heu ? Pas de vainqueur ?

Arthur : Ouais juste des fonctionnaires qui signent un truc dans un train, tout le monde a perdu. Sauf les fonctionnaires.

Elle explosa de rire : Des fonctionnaires ? Heu…

Lui : Des haut fonctionnaires au service des grandes familles… Les rois ont fini par déchoir là.

Donc, il se fit embaucher dans cette nouveauté neutre qu'était la Croix-Rouge, et jusque-là personne n'avait réussi à l'enrôler… Un chirurgien de sa qualité avait une meilleure place stratégique là, finalement…

Elle : Heu nouveau ? Attend, pas 50 ans là ?

Lui: Ben, ils ont fait leur baptême du feu là, ils sont devenus… Enfin t'imagine pas, l'intendance internationale quoi…

Mais en 1917, les choses avait atteint leur summum d’absurdité… J'étais scié par «la sale guerre»… Pourtant, j'avais été un chef de guerre, mais là, j’étais désabusé par ce qu'il se passait sur le front et ailleurs… Une guerre de cette ampleur avec un pouvoir hiérarchisé et fonctionnarisé, c'était vraiment le summum de l'absurde... Des soldats qu'on met sur le peloton d'exécution, tout ça parce qu'ils n'avaient pas reçu le bon uniforme ou parce qu'ils avait fêté Noël, n'étaient que des sommets de l'iceberg…

Les derniers rois, complètement dépassés par leurs suppléants hiérarchiques, avaient laissé venir cette guerre sans s'en rendre compte… C'était la fin de la royauté, et elle se fit dans un bain de sang...

Merlin soignait de plus en plus sur le front, à même les tranchées, c'est là qu'il était le plus utile, puis il ne supporta plus de soigner les prisonniers de guerre… Enfin surtout ce qu'on leur avait fait. Moi, je n'étais pas content qu'il prenne tant de risques, mais comme d'habitude, dès qu'il s'entêtait dans une cause, il n'écoutait personne… Il se retrouva sur le front et se prit de front l'absurdité même… Pas question de perdre du temps et des sous à soigner des membres, alors stratégiquement on amputait… Cette stratégie-là il ne s'y fit jamais et lutta contre ça depuis le début où il soigna à même les tranchées… Et les conséquences des gaz: tellement rien à faire que de regarder mourir les gens, ça lui pesa... Cette semaine-là, il se prit la stratégie en pleine poire… Pas question de soigner lentement, la tranchée pas loin d'où se trouvait son antenne de la Croix-Rouge était perdue, l'officier lui avait bien fait comprendre qu'il fallait pouvoir en partir d'une minute à l'autre si jamais…

Et lui pesta fermement: "C'est pas un hôpital de campagne militaire ici, c'est la Croix-Rouge… On est neutre.

L’officier lui ricana au nez: Désolé mon gars, t'es peut-être le meilleur chirurgien ici, mais j’ai des ordres, et ceux d'en face aussi… Pas de chirurgie réparatrice et coûteuse si c'est pas un minimum gradé… On leur payera une belle pension en dédommagement, mais là si on doit déguerpir on n'a pas le temps c'est tout… Un amputé en plus c'est transportable.

Lui : C'est ça oui… Il va juste se vider de son sang dans le camion, histoire d’économiser la pension. »

Je lui hurlais de se calmer…

L'officier : «Civil ou pas, je n’apprécie pas ton ton mon gars; j'en ai mis sur le peloton d’exécution pour haute trahison ; pour bien moins que ça… »

Merlin ne dit plus rien et partit opérer sans demander son reste… Ça faisait des heures qu'il opérait, des gueules cassées, des blessures par balle… Il avait de plus en plus de mal à barricader les visions, mais il tenait bon… Quand on lui amena un patient… C'était un gosse, peut-être même pas 16 ans… Il le regardait avec ses grands yeux suppliants… Il l'ausculta, une sévère blessure à la jambe… Je lui hurlais dans sa tête : « Fais ce qu'on te dis, on te menace de peloton d’exécution…

Il se passa les mains sur le visage : Je suis même pas sûr que ça me tue…

Je répondis: Charrie pas. »

Il soupira et se lava les mains dans ce qu'on lui avait laissé d'eau plus ou moins propre… Il pesta sur l'état sanitaire pour la énième fois et commença à opérer le gamin… Ça lui prit encore des heures… Une des infirmière vint le gronder gentiment, mais il ne lui jeta même pas un regard, concentré à ce qu'il faisait, et surtout garder les visions loin derrière les barrières...

Dés qu'il eut fini, il donna des instructions, bien évidemment le gosse était intransportable jusqu’à nouvel ordre.

Il partit dormir, mais ne dormit pas beaucoup, trop de visions… Il émergea aussi épuisé et avec un haut le cœur.

Il se lava, s’habilla et retourna voir ses patients. Et là le clash… L'opération qu'il avait fait sur le gosse avait été corrigée par un apprenti médecin de l'armée, parce qu'il avait reçu des ordres de son supérieur pour le rendre transportable…

Laure : « Heu… Comment ça corrigé ?

Arthur, dégoûté, secoua les épaule en soupirant tristement : Ben l'officier l'a fait amputé par un apprenti boucher tandis que Merlin tentait de dormir.

Elle fit des yeux énormes : Quoi ? » Elle jura.



Il était au-delà du dégoût, il demanda à l'apprenti où se trouvait l'officier, mais celui-ci avait dû partir en urgence...En fait, il ne trouva aucun officier dans la tranchée… Trop épuisé, ça ne lui mit pas la puce à l'oreille… Mais moi oui et je l'ai grondé : « Merlin lève le camp, reste pas là.

Lui : Quoi ? Il y en a encore qui attendent pour être opérés hein ?

Moi : Non ça pue là, prend tes infirmières, ton antenne médicale et cassez-vous de là; j'ai pas envie de vous voir gazer… »

Il soupira à fond et donna des instructions aux infirmières qui commencèrent à lever le camp, et il regarda tristement le gamin dont dont la civière fut mise dans un camion de transport puant. Il dit dans un hoquet de dégoût : « Met-le en bas lui, il va saigner… »

Il fit demi-tour et rentra dans la tente pour sortir de l'autre côté, il n'avait pas envie qu'on le voit pleurer...Ou vomir il ne savait pas trop… Les visions le débordaient et il n'eut pas le temps de dire ouf…

Laure se reprit un verre de vin, et prit de nouveau la balle dans la main : «C'est pas possible de survivre à ça.

Arthur soupira : T'es sûre que t'en bois pas un de trop là ? T'as l'air épuisée, on continue demain si tu veux…

Elle : Non je me suis fait porter pâle demain matin, faut que je lui parle. »

Il hocha la tête…

Elle soupira à fond : « Continue… »

Il était en état de choc complet, mais il eut quand même le réflexe de sonder… Il paniqua à fond : « Arthur c'est pas bon ça, c'est vraiment pas bon…

J'hurlais : Merliiin t'es pas mort ?

Il repartait dans les vapes : Oh vraiment pas loin là… Ils sont où les autres, j'arrive même pas à parler…Faut que je les appelle...

Je voulais savoir : Dis-moi ce que tu as ?

Il crachait une sorte de mousse rouge : Faut que j'appelle les autres, la petite infirmière là, elle a le langage… Aide-moi… Je… J'arrive pas à rester éveillé…

Je lui criait de tenir bon…

Il pesta : Elle est où ?

Moi : Merlin ?

Lui : Lâche-moi un peu là, tu vois pas que j'essaye d'appeler au secours temps que je peux encore…

J'insistais, je savais… J'avais assisté au reste alors qu'il était inconscient : Merlin… Il n'y a personne.

Lui : Quoi ?

Je commençais à paniquer aussi : Fais quelque chose, un sort; appelle un dragon… Ils sont morts t'entend.

Lui : Quoi ? Tous ? Et les soldat d'en face ils sont où ?

Je lui hurlais: Ils sont partis il n'y a personne, appelle une sale bête…

Il commençait à partir sérieusement dans les vapes : Quoi ? Ça va pas non ? T'as une idée de ce que les Allemands feraient d'un dragon ? Non !

J'étais abasourdi : Quoi ?

Lui : Non j'peux pas faire ça… C'est mon devoir de les protéger et de les empêcher de finir dans des mains…

Je le sentais encore partir : Merliiin ?

Il émergea un peu : Ha, ne crie pas… J'ai la tête… 'Sais pas.

Je m égosillais : Bouge-toi fait quelque chose…

Lui : Tout ce que j'arrive à faire là, c'est empêcher cette saleté de bout de métal de bouger plus… Chaque fois que mon cœur bat… Et respirer... là… C'est vraiment dur de respirer…

Je pleurais en hurlant sans cesse après lui.

Lui : Est-ce que je t'ai parlé du roi pêcheur ? Son âme… Elle était vide...Vide et froide…

Je commençais à pleurer : Oui plein de fois, reste éveillé s'il te plaît…

Lui : Et ça va… Je fais… Ce que je p…

Je criais encore : Merliiin…

Et lui pestant : Oh laisse-moi… Je me sens… En paix…

Je hurlais de plus belle : Il n'est pas question que tu laisses tomber t'entend ? Respire…

Il crachota encore une mousse rose : Oh… C'est dur de respirer, je voudrais bien t'y voir…

Là, je pestais: Mais j'y étais hein, avec un bout de métal dans le bide, tu m'as traîné deux jours sur un canasson… Tiens bon t'entend ?

Il m'écoutait : Ah… Oui… C'est pas faux… Comment… T'as fais ?

Moi : Tu m'a maintenu éveillé, reste éveillé…

Il fit ce qu'il put : Oh tu charries là… Froid… Son âme… Vide…

Moi : Respire vas-y…

Lui : Ouais… J'fais qu'ça… C'est bon.

Il sentit la panique chez moi et ouvrit les yeux ; un capitaine allemand le visait de son arme de poing à la tête, le regard complètement hanté…

Lui : Oh… V'la autre chose… Arthur c'est comment un mort-vivant sans cervelle ?

Ma colère montait : Tu vas arrêter d'ergoter sur ton devoir sur les dragons ou les zombies, alors que tu dois garder toute ton énergie pour respirer oui… Envoie-lui une décharge…

Lui : J'veux bien mais si je fais ça… J'ai plus d'énergie pour respirer…

Puis il grommela un juron dans la langue de Camelot : A quoi ça sert d'être à la Croix-Rouge, pour se faire flinguer… J'suis neutre et je meurs, tu ne le voit pas ?Il n'a pas l'air bien ce type.

J'étais suffoqué de le voir avoir un regain d'énergie sous le coup de la colère, je criais encore : Fais quelque chose...

Un soldat essayait de raisonner le capitaine au regard fou : C'est un civil, un chirurgien, on ne peut pas faire ça…

Le capitaine : J'ai des ordres, pas de prisonniers…

Et le capitaine fondit en larmes en poussant de nouveau sur la détente...

Il me dit : J'fais quoi ? J'respire là déjà, c'est pas mal hein…

Le capitaine tremblait et avait du mal à se décider tandis que des soldat hurlaient autour de lui, il n'arrêtait pas de dire pas de prisonniers…

J'ai eu une illumination : Le sort de l'épée…

Lui : Quoi ? Quel sort de l'épée… J'suis pas un dragon hein… Un zombie bientôt…

Il fallait que je m’exprime : Crétin magiquement idiot… Le sort que tu m'a fait pour que j'abandonne mon royaume à ma sœur…

Merlin eut un sursaut de lucidité : Le sort de persuasion ?

Puis il se mit à rire dans sa tête, et dans son corps par contre ça ressembla à tout sauf un rire : Oh purée… Je meurs là… D'avoir eu un fou rire de trop… T'es vraiment pénible comme ami…

Je lui hurlais de respirer et le sentit partir un instant, puis je continuais : Jette-lui le sort…

Il eut encore un sursaut d'énergie avec la colère : C'est ça oui… Comment ? J'arrive déjà pas à respirer…

Il leva la main et dit un truc incompréhensible, et le regard du capitaine devint vitreux…

Il ne respirait plus…

Je lui criais dessus : Idiot magique, crétin fini; tu lui as jeté un sort en ancien prussien…

Il recracha de nouveau de la mousse rose et respira, il essayait désespérément de ne pas rire : Ah oui ? Ça marche ?…Oh… Laisse-moi… Je… Veux… La… P…

Je l'insultais encore, je voulais le mettre en colère de nouveau pour qu'il ai un regain d'énergie… Le soldat dit à son capitaine: On ne peut pas le tuer c'est un civil… Le capitaine répéta mécaniquement : On ne peut pas le tuer…

Lui : Oh lâche-moi, je meurs avec une saleté de bout de métal à deux doigt du cœur…Et toi tu me grondes…

Le soldat regarda son capitaine, éberlué : Non c'est un chirurgien, il faut le faire soigner…

La capitaine : 'Faut le faire soigner.

Le soldat sauta sur l'occasion : A vos ordres.

Il attrapa Merlin comme un sac de patate et sortit de la tranchée avec…

Merlin partait dans les vapes : Oh… Non un doigt là, crétin tu ne sais pas qu'on a inventé la civière… Je… Arthur… Je…

Je vociférais : Respire, reste éveillé, j'te jure que j'ai pas fini de l’insulter t'entend?

Merlin émit un juron en ancien prussien, ça fit une drôle de mousse rose qu'il crachota encore dans un gémissement, mais moi je l'entendis bien…

On le conduisit sur l'autre front vers un vieux médecin fatigué lui aussi, j’avais fait tout ce que je pouvait pour le maintenir éveillé, bien qu'il commençait franchement à devenir délirant… Le vieux médecin regarda sa blessure en soupirant : Il est mort…

Il ouvrit les yeux pour jurer en ancien prussien, avec plein de mousse rose; et le vieux médecin hurla: «Comment ce type peut-être conscient ? C'est magique ? »

Il repartit dans un fou rire, enfin moi je l'entendis, car pour le vieux médecin ça ressemblait à un gémissement d'agonie… Mais celui-ci fit tout ce qu'il pu pour sauver son patient… Malgré son supérieur qui lui disait de ne pas perdre de temps…

On l'avait transporté loin du front, dans un vrai hôpital où on l'avait soigné avec des officiers… Il était resté inconscient longtemps, où je l'avais veiller en pleurant…

Il s'était réveillé en sursaut en hurlant… Bien qu'en vrai son cri ressemble plus à un long gémissement, j’entendis bien son appel télépathique : Oh j'veux pas être un mort-vivant…

J'hurlais : Merliiin ?

Lentement, alors qu'il continuait de se débattre et de paniquer, il se rendit compte à quel point il avait mal… Il respirait… Son cœur battait… Un infirmière était arrivée à son chevet pour tenter de le calmer et lui parlait en prusssien… Lentement, il se calma, regarda la jeune dame et lui dit en allemand : Pourquoi me parlez-vous en prussien?

J’explosai de rire et de joie dans sa tête : Espèce de sale… Bon Dieu t'es vivant ?

Lui : Oh.. Ouais j'respire déjà un peu plus… Arrête de crier dans mon crâne.

Le vieux médecin accourut avec l'infirmière qui était partie le chercher et lui dit en prussien: Je suis content de te voir en vie.

Il le regarda sans comprendre : Arthur, pourquoi es-ce que tout le monde me parle le prussien? Je ne suis pas dans le camp allemand ?

J'explosais encore de rire : T'es juste le plus grand idiot magique de tous les temps.

Le médecin lui parla longuement, mais il ne saisit pas tout, à moitié dans le gaz, et il lui donna le fameux projectile… Il le regarda longuement et ne le lâcha plus… J' pense que j'ai juré quand j'ai vu la taille de l'engin.

Il dormit encore longtemps, se réveilla de nouveau paniqué, puis il sentit le bout de métal dans sa main et sourit : Arthur ?

Moi : Oui ?

Merlin en se rendormant : Non...Rien …

L'infirmière revint lui changer ses pansements, pâlit et partit sans dire un mot...

J'hurlais : Le cadeau de ta sale bête se remet en route ; tu dois partir.

Lui à moitié dans les vapes : Quoi?Tu charries? Je viens de passer à un doigt du mort-vivant ?

Je paniquais : T'es qu'une tête de mule, t'es dans le camp allemand là… Tu ne veux pas leur laisser un dragon, mais qu'est-ce qu'ils feraient s'ils découvrent tes pouvoirs ? Bouge-toi…

Il se redressa péniblement de son lit en gémissant : Rappelle-moi de te refroidir dés que je te sors du portail… Je t’étoufferai lentement avec ton pâté en croûte.

J'explosais de rire : Vas-y mon ami, tiens bon…

Il était arrivé dans une sorte de labo et se cacha dans un coin, enfin il s'y écroula et attendit que la magie du dragon termine son effet...

Il s'éveilla le soir, il y avait quelqu'un dans la pièce… Le vieux médecin s'occupait sur le plan de travail et ne l'avait pas vu…

Merlin eut un haut le cœur : Retour à la réalité.

Moi : C'est quoi ces bonbonnes ? Il fait quoi ce type ?

Il essaya de ne pas soupirer : Du gaz moutarde… C'est Hippocrate qui doit être content. Il faut que je…

Je lui hurlais : Tu ne sais rien faire, ça peut se répandre...Cette saleté est indestructible… Éclipse-toi…

Lui les larmes aux yeux : Ouais.

***

Des années plus tard, je vis la balle dans un de ses coffres et lui demanda pourquoi il avait gardé cette horreur… Il me répondit simplement en la tripotant un peu : Ça c'est pas une horreur, c'est le symbole de ton amitié… Sans toi, je serais mort quelques fois.



Laure soupira à fond : Wouaw… Tu te souviens de beaucoup de choses comme ça ?

Il secoua les épaules : Non juste des trucs comme ça…


macrale  (14.04.2015 à 00:11)

Chapitre 8

Le lendemain, Laure se leva tôt avec un belle gueule de bois… Elle rangea la paillasse et alla trouver l'ancêtre chez son petit ami.

Bernard vint l'embrasser tendrement : « Hola, t'as pas bonne mine…

Elle : Oui merci. Alors comment il va ?

Son petit ami soupira : Il n'a pas dit grand-chose et Ambre a cessé de l'enguirlander lorsqu'il a eu des visions, je pense pas qu'il ait beaucoup dormi…

Elle soupira : Va le chercher… »

Elle le ramena à la yourte sans rien dire ; il alla prendre sa douche, elle se rendit compte qu'elle ne s'était pas encore offert ce luxe-là elle… Il lui répondit dans sa tête : « Tu es fatiguée, prend ta douche après moi, je vais ranger… »

Après, elle vint s’asseoir à la table de la cuisine et le regarda plongé dans son ordi : « Oh tu lâche l'écran… »

Il soupira et vint s’asseoir sans oser la regarder en face.

Elle : «Arthur n'a pas besoin d'apprendre à communiquer lui, pourtant vous avez pratiquement le même âge.

Il grommela : Bien pratique au chaud dans son château sans rien à cacher, c'est vrai ça aide à communiquer.

Elle soupira : Bon, jusqu’à nouvel ordre tu ne restes pas seul…

Il pesta : Hé c'est bon ? J'ai rien prémédité hein…

Elle se démonta quand même un peu : Rien prémédité ? Un vol dans un musée, ensuite tu confies une grosse bête à une gosse… Ne me prend pas pour une courge.

Il baissa la nez : Je m'excuse… J'ai craqué, c'est bon ?

Elle se radoucit : Je le sais, j'ai une vague idée de ce que tu a enduré, mais tu n'es plus seul… »

Il se passa les deux mains dans les cheveux, puis se leva pour prendre le projectile qu'il avait mis au dessus du frigo et le regarda encore longuement : «C'est vraiment lui ? Il se souvient de quoi ? Tu le sais ?

Elle : Pas de tout, mais ça oui.

Lui : Oh… T'as un épisode de plus à ta légende…

Elle : Attend, il m'a sorti que personne n'avait gagné cette guerre, et que c'était juste des hauts fonctionnaires qui avaient signé les accord de paix ???

Il rit : Il est lucide… Un grand roi. »

Elle soupira encore et mit des ampoules pharmaceutiques sur la table: «Si jamais tu nous fais encore ça, je n'hésiterais pas à m'en servir, et je n'aurai aucun mal à justifier que c'est pour un schizophrène… C'est clair.»

Il soupira et détourna la tête, de mauvais poil.

Elle : «Est-ce que tu veux que je t'en laisse pour… Quand les visions… »

Il sourit puis secoua la tête et rit faiblement...

Elle lui fit de grands yeux : «Merlin, elles t’affaiblissent là...

Il baissa la tête : Les visions c'est toujours dur… C'est… C'est juste que j'ai un trou dans la tête...

Elle : Lui aussi… »

Il détourna encore le regard…

Elle soupira encore : «Tu n'es pas seul… Et il se souvient de l’hôpital psychiatrique.

Il secoua la tête : Mais… Mais non il ne peut pas ?

Elle : Tu ne l'entendais plus… Mais lui si…

Il détourna encore la tête : Oh Arthur… Je suis désolé…

Laure, après un moment: Alors ? Tu en veux ?

Il détourna encore la tête et d'une voix élevée : Tu veux que je communique Laure, tu le veux vraiment ? »

Elle se tut en entendant l'orage gronder.

Lui: «Tu veux savoir ce que c'est vraiment les visions? Ça rend vraiment barge… T'entend? Ça fait des siècles que la douleur que vous vous infligez se déverse en moi… Sans cesse… Je peux juste barricader… Quand je peux… Je vois… Je vois et je ressens tout… Tout t'entend… Sans lui, je serais vraiment barge. Rien… Rien je ne peux rien y faire, j'ai essayé, depuis des lustres… Ce que vous inventez pour vous faire du mal… C'est toujours pire, une vraie surenchère… Je ne peux pas les fuir, je ne peux pas les vivre… Je ne peux pas les corriger, ça les fait venir… Je peux juste des fois les précéder… Explique-moi comment on précède un guerre mondiale par exemple ? C'est impossible… T'entend… Et jamais… Jamais je ne dois me mettre en colère malgré ce que je vois et ressens… Sans lui… J'y arrive pas.

Laure le regardait, ébahie, les larmes aux yeux : Prend-les…

Il rit encore faiblement : Le seul truc qui les empêchait, c'était la poudre de cactus, tu te doutes que ce sont les même principes actifs que dans tes ampoules… J’ai pas eu de nouveau corps moi… J'ai l'air jeune, mais je ne le suis pas, mon corps est vieux et usé… Il s'est habitué au principes actifs, si je prend ça… Ça me coupe de mes pouvoirs… Mais pas des visions… Sans mes pouvoirs… Je ne peux plus rien barricader… Et alors elles se déversent sans cesse…Super comme bad trip... »

Elle soupira et pleurait en le regardant…

Lui en regardant ailleurs : « Tu voulais que je communique…

Elle : Tu peux encore inverser tes pouvoirs ?

Il rit encore faiblement : Ça ou drogué… C'est… C'est dur de ne plus rien entendre.

Elle inspira un grand coup : J'en ai une vague idée, tu n'es pas seul…

Il soupira, les larmes au yeux : D'accord, c'est lui; c'est vraiment lui… Mais il va encore mourir… Elles… Elles empirent, les visions… Je suis dangereux, tu comprends? Sur une colère… Garde tes ampoules en réserve pour pouvoir me détruire… Si jamais.

Elle pleurait encore, se leva et le prit dans ses bras : On va tout faire pour éviter d'en arriver là, tu n'es pas seul… »

Il eut un mouvement de recul, puis se laissa faire, le regard un peu plongé dans le vague: «Faites ce qu'il faut si jamais... Promet-moi ?

Laure : Pro… Promis. »



Son ami avait attendu à l'entrée de la yourte, il voulait repartir… Mais en entendant, il resta là caché et écouta tout… Il était ému aussi… Puis il essuya ses larmes et rentra comme si de rien n'était. Mais il ne le lâcha plus d'une semelle.



***

Plus personne ne le laissa seul après cet épisode-là, et lentement il reprit du poil de la bête, Arthur n’avait pas tout oublié et il était là, il s’imaginait bien que le prix c’était de le voir de nouveau partir un jour, mais il avait décidé de ne plus y penser… Des fois, ça l’agaçait vraiment qu’on ne le laisse pas seul, mais en fait il n’arrivait pas à faire la part des choses entre l’agacement et le fait qu’il aimait ne pas être seul… Petit à petit, il reprit pied et les visions s’espacèrent…

Son ami, plongé dans un bouquin : «Tu vas où ?

Merlin émit un juron en arabe archaïque : Tu ne vas quand même pas me suivre dans la douche !

Arthur : Au point où on en est. »

Il rit et son ami le regarda étrangement.

Lui : « Quoi ?

Son ami : Rien, tu ris ! »

Il secoua la tête en rentrant dans sa salle de bain.

Laure rentra dans la yourte à ce moment-là avec une caisse pleine de victuailles en tout genre: «Il est où?

Arthur : Il est dans la douche, mais il refuse que je lui tienne la main là ! »

Elle sourit ; surtout quand elle entendit son ancêtre jurer dans sa douche.

Elle lui cria: «Merlin, j’étudie l’arabe, je sais ce que ça veut dire… » Elle prépara un repas en demandant où était Ambre.

Arthur : « Elle est allez voir sa salle bête avec Bernard, ils ont dit qu’ils seraient là pour manger.

Elle : Arthur, tu peux te bouger et me donner un coup de main ?

L'ancien roi : Sale époque sans serviteur…

Elle : Tu peux t’acheter des titres-service my lord !

Lui : Oui ça va je connais la chanson ! »

Merlin sortit de la salle de bain pour aller les aider: «Laure, depuis quand est-ce que tu apprends l’arabe ?

Elle : Depuis que j’essaye de comprendre un livre sur les plantes écrit par un certain Riss d’Ealdor… Vu que les trois quarts des noms de plantes sont en arabes et en chinois, avec le conservateur du musée on s’arrache les cheveux à essayer de comprendre de quelles plantes tu parles.

Lui rouge : Oups !

Son ami : Un idiot je l’ai toujours dit !

Merlin : Ce n’est pas moi qui l’ai écrit, c’est un ami qui a pris des notes, je n’y suis pour rien là… Laure tu peux sortir le livre du musée ? Je le traduirai.

Elle : J’essayerai.

Son ami : Sinon fais appel au sale pirate, il te le sortira sans problème ! »

Bernard et Ambre rentrèrent et ils mirent la table.

Lorsqu’ils furent à table, tout le monde assista à une petite joute verbale entre les deux amis, mais finalement c’était normal…

Arthur : «Quand est-ce qu’on mange un hamburger, j’aime bien ça moi !

Merlin : T’as une idée de ce que t’ingurgites quand tu manges ça ? Ne t’empiffre pas chez moi, je n’ai plus de dague pour faire des trous dans ta ceinture…

L'ancien roi : Ce qui est pénible c'est de te voir manger du foin, des fois j’ai l’impression que tu vas perdre un os tellement on voit à travers toi, ce n’est pas moi qui suis gros !

L'ancêtre : Oh, mais je te promets de grossir pour rentrer dans ma robe de marié !

Laure essaya de ne pas exploser de rire : Bon les garçons on se calme, on est à table !

Ambre : Ouais on dirait les deux vieux du Muppets show… Pfff septembre arrive, ça pue la rentrée…

Arthur : Tu dois étudier !

La petite : Oui ça va je connais aussi la chanson, et toi tu fais quoi ?

L'ancien roi secoua les épaules : Oh mais j’ai trouvé un emploi.

L'ancêtre faillit s’étouffer dans sa tasse de thé : Quoi ?

Arthur : Je ne vois pas en quoi ça te surprend, il faut quand même que je fasse quelque chose non ?

Merlin sourit bêtement : Tu vas travailler; te lever tôt tous les jours en attendant un hypothétique jour de congé?

Son ami : Je ne te permets pas, j’étais ton roi quand même. »

L'ancêtre partit dans un fou rire.

Ambre sourit, ça faisait longtemps qu’elle ne l’avait plus vu rire.

Son ami: «Tu vas mieux et je n’aspire pas vraiment à t’épouser, donc il est temps que je vois un peu comment fonctionne ce monde!

Lui : Tu vas me quitter ? » Mais il plaisantait et repartit dans son fou rire.

Arthur : «Espèce d’idiot magique, on ne va pas rester sans rien faire, alors qu’on est censé faire venir Albion non ?

Il prit quelques minutes à essayer de reprendre son calme : Comment ? Tu vas te faire élire roi ? »

Son ami lui donna une tape ; mais Merlin repartit dans son fou rire.

Laure essaya de les détendre un peu : « Tu vas faire quoi Arthur ?

L'ancien roi : Non je ne vais pas me faire élire, ce n’est pas parce que l’idiot magique m’a donné un diplôme de science po que ça va marcher, surtout qu’il n’y a plus d’épée… »

L'ancêtre se releva, le regarda fixement et repartit dans son fou rire, Arthur l’attrapa, pour lui passer un shampoing et Merlin hurla :Aouch !

Son ami : « Ne me parle surtout pas de l’épée ! »

Il essaya encore de retenir son fou rire, mais Arthur le regarda sévèrement…

Laure qui essayait de ne pas rire non plus : «Oui mais ça ne me dit toujours pas ce que tu vas faire ? »

Arthur secoua les épaules en mordant dans une cuisse de poulet ; le chat était sur l’étagère de derrière et le regardait en tendant la patte dangereusement: «Je vais là où se trouve le pouvoir, je vais travailler dans une banque.»

Laure, Ambre et Bernard partirent eux dans un fou rire, tandis que Merlin redressa la tête pour le regarder en souriant : «Pas bête du tout, ça fait un moment que les banques sont au service des grandes familles!

La maman : Quoi ?

Lui : Il semblerait bien qu’Albion arrive finalement.

Son ami : J’ai été repéré par un chasseur de tête, il faut que tu m’aides Merlin.

Il secoua la tête : Ah non…

Arthur : Si, c’est toi qui m’as fait mon diplôme, j’y connais rien moi…

Lui : Ah non… Ça recommence…Faut écrire les discours.

Ambre : Je te l’avais dit de nous demander avant de lui faire une carte d’identité, c’est pas Pendragon qu’il fallait mettre mais Notingham ! »

Merlin repartit dans son fou rire, puis après quelques minutes : «Oui je vais devenir le serviteur de l’ombre de Robin des bois… Je suis né pour te servir Arthur!

Arthur : Oh t’es mignon, épouse-moi ! »

Ils finirent tous de manger, en se demandant comment car son fou rire était communicatif !

***

Les jours passèrent plus calmement et le jour du rendez-vous d’Arthur arriva… Ils étaient dans un métro à Londres et Merlin pestait : «Tu me sors de ma yourte pour m’emmener à la City, t’as une idée du nombre d’années que j’ai passé dans les communautés.

Son ami regardait ses bottines de trekking : Oui il va falloir passer faire quelques boutiques avant !

Lui: Quoi? Hé ça va hein, elles sont toutes nouvelles mes chaussures, c'est Laure qui me les a fait acheter.

L'ancien roi : Cesse de geindre, il faut un beau costume pour mon nouveau secrétaire. »

Il sortit un juron en arabe archaïque.

Arthur : « Je sais ce que ça veut dire, Laure me l’a dit !

Merlin essaya de ne pas exploser trop vertement au milieu de la foule : Mais trader quoi? T’as pas idée du nombre d’hectares que j’essaye de racheter au mouvement des sans-terre, et toi tu vas spéculer sur la nourriture?

Son ami secoua les épaules : C’est là que ça se passe non ? J’ai lu tous les articles de Riss Malus.

Lui : Tous ? »

Arthur hocha la tête !

***

Ils passèrent donc par les boutiques de luxe pour s’acheter plein de costumes, rafraîchir les coupes de cheveux de tout le monde et faire un nettoyage de peau, une manucure… Le soir, Merlin était moulu : «Si tu me parle du film «Pretty woman », je te tue froidement ! »

Ils rentrèrent dans un Hilton pour passer la nuit, enfin Arthur le poussa pour qu’il y rentre !

Le soir dans le restaurant du Hilton, alors qu’ils étaient bien endimanchés :

Merlin : « Tu ne vas pas manger ça ; c’est du foie gras !

Arthur : C’est bon, tu devrais essayer !

L'ancêtre : Jamais de la vie… La mienne !

Son ami : Tu vas nous faire remarquer, calme-toi… Et je sais que ta vie est vraiment longue !

Lui : Et la tienne va être vraiment courte si tu manges des trucs comme ça ; surtout devant moi ! »

***

Le lendemain, ils se présentèrent dans la tour de la banque, pour le rendez-vous…

Arthur : « Donc tu n’oublies pas, tu es mon secrétaire personnel. »

Il était derrière et portait les sacs des portables et plein de fardes en tout genre, en tenant en plus les manteaux : «Ça, je pense que je ne vais pas l’oublier… »

Son ami s’installa comme un prince qu’il savait être, dans la salle d’attente: «Va nous inscrire à l’accueil.»

Il partit, puis revint pâle comme un mort : « Je… J’ai vu…

Arthur : Quoi un fantôme ? »

Il posa tout sur la banquette d’en face et bafouilla un truc incompréhensible.

Son ami : « Merlin, tu vas bien ?

Il se retourna : Tu dois voir ça ! »

Il l’attrapa par le bras, le conduisit le long d’un mur et poussa Arthur vers l’arrête du mur pour qu’il regarde.

Il se pencha et regarda, puis se remit le long du mur : « Oh… Oh… Non… Mais…C’est pas…

Merlin : C’est pas possible non, ce n’est pas elle.

Son ami : Oh… Oui, je suis sûr que je le sais ça…

Il se pencha pour la regarder encore : Mon Dieu, qu’est-ce qu’elle lui ressemble, je vais mourir là !

Merlin : Ah toi aussi ? »

L'ancêtre se mit en route, et son ami l’attrapa pour le coller au mur, celui-ci cria Aouch.

Arthur : « Qu’est-ce que tu fais ?

Lui : Je dois t’inscrire pour ton rendez-vous !

Arthur : Tu ne lui dis rien, t’entend.

Il essaya de se dégager : On vient juste de les acheter les costumes, qu’est-ce que tu veux que je lui dise, on ne la connaît pas !

Son ami : Promet !

Lui : Promis !

Arthur le laissa partir : Fais pas l’idiot.

Merlin se retourna pour s'incliner: My lord ! »

Il se rapprocha de l’hôtesse d’accueil en essayant de ne pas trembler ; c’était la copie conforme de Gwen, et il n’y comprenait rien !

Elle : « Oui bonjour monsieur, que puis-je faire pour vous ? »

Merlin ne dit rien quelques minutes, il regardait son badge sur lequel il était écrit Gwen…

Gwen : « Monsieur, vous allez bien ?

Il secoua la tête : Heu… Oui, mon am… Mon patron a rendez-vous ici à 13h.

Elle : Oui c’est monsieur ?

Lui : Heu… Arthur… Arthur Pendragon.

Elle s’arrêta une minute : Pardon ?

Il soupira puis fit un sourire forcé : Arthur Pendragon.

Elle émit un rire qui le ramena loin dans le passé, c’était vraiment la même : Monsieur a des parents qui ont de l’humour, oui dans le bloc B étage 12 bureau 44. »

Elle lui tendit un papier. Et il baragouina un : « Merci mademoiselle… Mademoiselle ?

Elle le regarda après avoir encore tapé quelques lignes sur son ordinateur : Ne riez pas ? »

Merlin fit non de la tête.

Elle : « Ici on m’appelle Gwen, mais mon vrai prénom c’est Guenièvre.

Lui, le sourire toujours crispé : Ça… Ça c’est vraiment une drôle de coïncidence… »

Elle lui fit encore un grand sourire qui lui déchira le cœur de nostalgie, puis lui fit un signe pour lui dire qu’elle était occupée.

***

Il revint près d’Arthur, il était complètement décomposé ; et son ami encore plus…

Arthur : « Alors ?

Il lui colla le papier dans la main : Ton rendez-vous !

Son ami : Et elle ?

Il se colla contre le mur et se laissa aller pour s’accroupir contre : Elle a exactement le même rire… Et elle s’appelle Guenièvre… Ici tout le monde l’appelle Gwen !

Arthur le tapa : Tu te moques de moi ?

Lui : Je te jure que je n’y comprends rien, ce n’est pas censé arriver !

Son ami soupira : C’est dur !

Merlin : Ouais ! »

***

Arthur fut engagé contre toute Attente, et ils allèrent à la cafeteria pour se remettre de leurs émotions… Merlin leur commanda un truc fort !

Son ami : Reparle-moi d’elle ?

Il redressa sa tête et la vit arriver : Heu… »

Arthur entendit sa voix qui leur disait bonjour, et il ferma les yeux sous le coup de l’émotion.

Elle s’assit à côté d’eux au bar : «Ce stage est éreintant ; ça a été votre rendez-vous ?

Lui : Oui, vous voulez boire quelque chose ? »

Son ami le pinça discrètement.

Gwen: «Je veux bien oui, je ne fais jamais ça en temps normal, mais votre nom m’a tellement marqué » Elle rit encore…

Arthur tourna lentement la tête pour la regarder…

Elle : «Mes parents étaient fans de la légende arthurienne.

Merlin : étaient ?

Elle : Oh ils sont morts; ma mère il y a longtemps ; mais mon père ça va bientôt faire trois ans. » Elle rit encore nerveusement : «Je m’excuse de raconter ça à de parfaits inconnus, je suis fatiguée sans doute… Vous êtes ?

Il tendit la main par-dessus Arthur qui était statufié : Merl… Merle.

Gwen : Enchanté Merle, et vous vous devez être Arthur ? »

Elle lui tendit la main aussi, qu’il garda dans la sienne une minute de trop.

Merlin : «On vient d’arriver à Londres, on ne connaît pas beaucoup la ville, vous êtes de Londres ?

Elle : Je ne suis là que depuis trois mois, je ne vais pas pouvoir beaucoup vous aider.

Merlin, qui encaissa un coup bas d’Arthur : Oh ce n’est pas grave, on se demandait juste si vous aviez envie de manger ?

Elle rit: Vous m’invitez ?

Lui : Oui.

Elle : Tous les deux ?

Lui : Juste manger, vous pouvez venir avec des amis.

Elle rit encore : Juste manger ? Pourquoi pas ?

Merlin : Au Hilton à 19h30 ?

Gwen : Au Hilton ?

Lui rouge : Juste manger, on doit fêter le nouveau job d’Arthur !

Elle rit encore : Bon, je viendrai avec une amie. »

Elle partit en leur disant à ce soir et en ayant échangé leurs numéros de téléphone…



Arthur s’anima : « A quoi tu joues bon Dieu ?

Il se recula doucement : Quoi c’est vrai, on ne connaît personne…

Il s’éclipsa dans les toilettes, et son ami le poursuivit : Meeeeeeerliiiiin !

Merlin s’était caché dans une toilette : Je te jure que je ne sais pas ce que je fais !

Arthur : Viens ici je vais te tuer… » Il se baissa pour voir où il était et attrapa une de ses jambes pour le faire traîner sous la porte…

Il l’attrapa par le col et le souleva, il était vert de rage : «En mille ans, t’étais pas foutu de te faire une femme sans qu’elle te court après, et là en trente secondes t’emballe le sosie de ma femme ? A quoi tu joues?

Lui : T’es pas sensé te souvenir de ça !

Son ami : Il a fallu qu’elles te sautent dessus, il y en avait une avec un couteau !

Il avait du mal à respirer : T’es pas sensé t’en souvenir !

Arthur : A quoi tu joues ?

Merlin : Je… Je sais pas… C’est elle !

Son ami le laissa tomber brusquement : Mais non ce n’est pas possible !

Lui : Je ne sais pas, je sentais qu’il ne fallait pas la laisser partir ! »

Arthur lui donna une très grosse claque !


macrale  (21.04.2015 à 16:47)

Chapitre 9

La soirée se passa sans encombre, à part qu'il avait un œil gonflé, il expliqua qu’il faisait une allergie et que ça allait passer vite, et de fait… Gwen leur présenta son amie qui resta collée toute la soirée à Merlin… Arthur bouda tout le début de soirée, mais il anima sans le vouloir, en posant une bête question…

Merlin : « Gwen, tu crois en la réincarnation ? »

Sa copine partit dans un fou rire et son ami lui lança un regard noir. Heureusement que le repas était un peu arrosé.

Gwen rit simplement: «Quand j’étais ado, je croyais n’importe quoi, tu sais j’ai perdu ma mère jeune… Je suis allée consulter une voyante…

Lui : Et elle a dit quoi ?

Elle : Oh des bêtises, que j’avais été reine dans une autre vie… Le truc avec ça c’est qu’on te raconte toujours que t’as été quelqu’un de très important, on ne te dit jamais; t’étais servante dans un boui-boui pourri quoi ! »

Il ne put qu’émettre un rire nerveux, alors que son ami lui jeta encore un regard noir de colère.

Au fil de la soirée, Arthur et Gwen se rapprochèrent, et ils finirent pas s’éclipser devant un Merlin qui souriait bêtement… Il se débarrassa de la copine en lui disant qu’il était homo et se prit une nouvelle baffe!

***

Il rentra dans sa chambre, seul et se prit la tête à deux mains pour se laisser glisser contre le mur et pleurer… Son GSM sonna, il finit par décrocher, c’était Laure…

Elle : «Alors le rendez-vous ça s’est passé comment ? J’essaye de te joindre depuis fin d’après-midi !

Il essaya de se reprendre pour avoir une voix neutre : Arthur est pris !

Elle : Tu as une drôle de voix ça va ?

Lui : Oh, je ne sais pas si je vais arriver à communiquer aujourd’hui… Bernard et Ambre ça va ?

Laure : Oui ils vont bien et tu as leur bonjour, et un coucou de Scinan. »

Il réprima un sanglot.

Elle : « Tu es sûr de ne pas vouloir en parler ?

Lui : Je ne suis pas sûr que personne ne me croit…

Elle rit : Merlin, déjà je crois en une histoire insensée…

Il sourît un peu : Même moi j’ai du mal à y croire.

Elle : Où est Arthur ?

Lui : Heu… Avec une fille !

Elle : Oh...

Merlin : C’est une longue histoire.

Elle : Encore une pour les longues soirées d’hiver…

Il rit un peu : Merci de prendre des nouvelle Laure, tu fais un gros câlin de ma part à ma descendante préférée, et tu remets mon bonjour à mon petit voisin !

Laure : Promis, tu nous donnes des nouvelles ?

Lui : Promis! »

Le matin, il était parti déjeuner et quand il vit arriver Arthur, il se mit à trembler et eut un recul quand celui-ci le prit par le cou pour l’embrasser dans les cheveux.

Il secoua la tête et attendit !

Son ami : « Je ne comprends pas, mais c’est elle ! »

Merlin ne dit rien, il souriait bêtement !

Arthur: «Enfin c’est pas vraiment elle, mais tu sais il y a des moments où c’est elle, c’est compliqué… Enfin t’arrête de me poser des questions maintenant, tu ne veux quand même pas que je te donne des détails. »

Il secoua la tête pour dire non, toujours sans rien dire…

Son ami : « C’est vraiment étrange comme sensation, c’est elle sans être elle. »

Merlin commençait à partir dans un fou rire ; et Arthur le regarda fixement : «Tu sais que tu fais vraiment peur quand tu ris comme ça ? Arrête ça tout de suite ! »

Il tenta de se ravoir.

Son ami : « Et bien sûr tu n’as pas d’explications ? »

Il repartit dans son fou rire.

Arthur : « Arrête ça je te dis ! »

Son smartphone sonna, et Merlin le regarda répondre aux SMS, puis commencer à s’énerver parce que les SMS arrivaient plus vite que ses réponses : «C’est quoi cette époque où t’as même pas le temps de répondre ? »

Et l'ancêtre replongea dans son fou rire puis se recula de justesse pour éviter une baffe !

***

Ils partirent travailler, ils se retrouvèrent dans un open space rempli de monde en costumes-cravate qui s’agitait dans tous les sens, et ça mit Merlin mal à l’aise, il était toujours mal à l’aise dans une foule… Tout allait très vite et il essayait de comprendre, on le mit devant des écrans où déboulaient de longues suites de chiffres et il était complètement perdu, et regardait Arthur qui discutait avec ses nouveaux collègues ; comme s'il était en pays conquis… Il dut encore réprimer un fou rire !

Le soir, sans surprise, Gwen les rejoignit à l’hôtel pour souper, elle dit à Merlin qu’elle était désolée pour son amie et qu’elle ne s’était pas rendue compte qu’il était homosexuel… Son ami le regarda bizarrement et il le regarda avec des yeux de chien battu pour lui dire : «Epouse-moi ? »

Il évita encore de justesse une baffe !

Arthur expliqua à Gwen que c’était une chochotte mais pas de ce type-là, et qu’il lui fallait quelqu’un de plus qu’entreprenant, et elle rit beaucoup pendant que Merlin était perdu dans son ordinateur… Il commençait à s’énerver : « Je n’y comprends rien !

Son ami secoua la tête : Espèce d’abruti magiquement idiot !

Elle vint s’asseoir près de lui et rit en regardant son écran : Je le crois pas!»

Elle commença à lui expliquer les titres, les actifs, les passifs… Il lui posa tout un tas de questions qui la mirent mal à l’aise, untel achète des terres, lui spécule sur la « plus-value » des terres achetées… La valeur du blé en fonction des années, le taux du colza au quintal… Le manège dura ainsi trois jours, tandis qu’au bureau, Arthur continuait de bien s’amuser avec ses nouveaux collègues…

Un soir, son ami rentra dans sa chambre et lui dit qu’il était temps de faire quelque chose, et Merlin, toujours plongé dans son ordi, lui répondit qu’il ne pouvait pas parce que ça allait trop vite…

Arthur lui expliqua le nouveau programme sur lequel on l’écolait…

Lui : «Mais c’est absurde, là t’as des fonds de pension, et tu ne sais pas sur quoi c’est investi, c’est la machine qui fait ça, si ça se trouve, c’est des trucs qui titrisent ou de l’argent sale… Personne ne maîtrise rien en fait, le programme va trop vite…

Son ami secoua les épaules : Quand je pose la question, on me dit juste que je suis payé à faire une plus-value ! Il faut bien faire un truc, ça commence à se voir qu’on ne fait rien…

Lui : Mais si je fais quelque chose, je peux jouer avec l’argent des grande familles comme avec celui des petits pensionnés, ça n’a pas de sens, t’était pas là toi en 2008…

Arthur : Enfin c’est toi le sorcier, qui peut changer des lignes de codes ou mettre des caméras de surveillance en panne…

Il hocha la tête : Oui, j’utilise google parce qu’on peut tout retracer, mais là tu me demandes de rentrer dans big data, c’est big brother version accélérée vitesse mille…Les algorithmes vont trop vite… En plus on est en ville, j’ai du mal à utiliser mes pouvoirs…

Son ami : Tu sais que je ne comprends rien à ce que tu me chantes?

Lui : Il faut atteindre les paradis fiscaux… Mais ça va trop vite !

Arthur : Ah oui machin là, Josh… Il m’a dit quelque chose avec les offshores, il reconnaît les numéros de compte.

Il fut surpris : Comment il les reconnaît ?

Son ami : Par exemple, sur les îles Caïman, les numéros de compte ont une suite de numéros bien particulière… »

L'ancien roi devint blême et s’arrêta dans son élan pour ouvrir son portable…

L'ancêtre commença à trembler…

Son ami qui tourna son écran vers lui : «Tu sais comme celui de mon virement sur mon compte épargne, regarde toi-même. »

Il tremblait encore plus.

Arthur : «Espèce de salle petit donneur de leçons, t’es là à donner la morale sur des centaines d’articles du fond de ta yourte et ton « petit bas de laine » se trouve où ?

Il se recula sur son lit jusqu’au mur : J’ai jamais dit que j’étais cohérent… Je n’avais pas le choix !

Arthur, blême de colère, s’avança lentement vers lui : Toute les richesses se barrent en paradis fiscaux, ça dépossède monsieur et madame tout le monde, et toi t’as un compte aux îles Caïman?

Il se recula encore et s’écrasa contre le mur, tremblant: Je n’avais pas le choix, je n’ai pas d’existence légale… C’est un des rares endroits où les banquiers ne posent pas de questions.

Son roi commençait à l’empoigner : C’est bien pour ça que ça pose un problème, comment ça tu n’as pas d’existence légale… Tu m’en as donné une les doigts dans le nez !

Merlin essayait de respirer : Je ne meurs pas, chaque fois que je changeais de vie, je perdais tout, et je n’arrive plus à me confondre dans les notables depuis longtemps… C’est une époque où on ne sait pas vivre sans argent, même dans les communautés.

Arthur le faisait monter progressivement le long du mur : Tu vis comme un clodo avec trois fois rien depuis des siècles, et je découvre que t’as un compte aux îles Caïman, t’es vraiment qu’un idiot… Pourquoi n’as-tu pas simplement changé d’identité ? » Il le relâcha brusquement…

Lui : « Je n’ai pas d’héritier! Et si jamais je me faisais hériter moi-même ça allait se voir !

Son ami : Comment tu fais pour vivre dans un monde comme ça sans identité légale ?

Il essayait de respirer : J’ai des faux papiers !

Son ami partit dans un éclat de rire : Tu n’es qu’un vil pirate… Joue avec ton bas de laine, et trace l’argent sale !

Lui : Je ne sais pas… Ça va trop vite...

Arthur : Je ne veux plus rien entendre. »

Et il sortit de la chambre en claquant la porte !

Il se retourna sur son lit : J’avais pas le choix !

***

Merlin se reprit, puis ouvrit son portable, s'assit en tailleur sur le lit et commença à essayer de rentrer dans les données, mais ses pouvoirs étaient trop faibles, il n’arrivait pas à suivre ce qu’il voyait… Il soupira puis réfléchit de longues minutes… Ses pouvoirs étaient toujours là, il fallait juste qu’il en augmente la puissance, et les cristaux étaient perdu depuis longtemps… Il réfléchissait à toute vitesse, puis eut une idée… Il ferma les yeux en lançant la chaîne télépathique : «Je vous entends »…

Il gémit en essayant de contenir le flux, puis il ouvrit les yeux et rentra dans les données, ça marchait et il commença à retracer des comptes sur des lignes de données, il craquait des codes… Finalement ça avait toujours été un bon pirate…

Ça dura toute une bonne partie de la nuit, et il s’endormit avec son mal de crâne sur son écran… Certains de ses descendants s’émurent de commencer à comprendre ce qu’ils avaient vu cette nuit-là; on confiait leur vie à des programmes informatiques, on faisait des plus-values avec de l’argent maffieux…

Le matin, il se leva péniblement, rejoignit Arthur qui déjeunait avec Gwen, et commanda des aspirines…

Elle : « Tu n’as pas bonne mine Merle. »

Son ami, lui, boudait.

Merlin : « Je n’aime pas Merle ; ça me rappelle la Révolution française, tu peux m’appeler Riss. »

Elle émit un drôle de rire, en le regardant de travers.



Ils se rendirent au bureau, et il rentra dans les données avec la chaîne télépathique… ça allait trop vite, il ne maîtrisait rien…Puis à un moment il repéra des lignes de code…

La journée se passa, et ils retournèrent à l’hôtel…

Arthur : « Tu viens manger ?

Merlin qui bougonnait dans sa migraine : Tu me parles?

Son ami : C’est vrai que tu n’as pas bonne mine, tu joues à quoi ?

Il jura : Je fais ce que tu me demandes! Non je n’ai pas faim, il faut que je dorme. »

Il rentra dans sa chambre et s’étala de tout son long sur son lit, son GSM sonna, c’était Laure, il n’avait pas envie de lui parler.

***

Le cirque dura ainsi plusieurs jours, il s’épuisait; mais Arthur ne l’embêta plus… A la fin de la semaine, tous les écrans du bureau se couvrirent d’une même image… Un logo avec Albion dessus…

Les gens hurlaient dans le bureau : « Un attaque cybernétique, comment ont-ils réussi ça ? »

Arthur jeta un œil inquiet vers Merlin qui tentait d'essuyer son saignement de nez discrètement; il n'avait vraiment pas bonne mine.

Les jours qui suivirent, il resta dans sa chambre pour dormir, les médias parlaient juste d’une attaque due aux Anonymous, pas mal revendiquaient le soit-disant attentat cybernétique d’ailleurs. Mais dans le bureau, on savait qu’on avait attaqué des comptes aux origines douteuses et sans doute mafieuses, et que de grosses sommes avaient disparu, comme rien n’était légal, rien ne transpira… Par contre, la lutte des fraudes reçut un mail dénonciateur, avec des numéros de compte maffieux exilés en paradis fiscaux!

Arthur rentra dans sa chambre : « Merlin ça va ? Tu dois manger, Laure s’inquiète…

Il se cacha dans ses couvertures : Coupe la lumière ! »

Son ami posa un verre d’eau avec de l’aspirine et allait partir…

Lui : « Je veux rentrer chez moi, j’y arrive pas !

Arthur : On va rester quelques jours pour ne pas éveiller les soupçons puis on rentre d’accord ?

Lui : Ils ne sauront pas retracer, c’est magique !

Son ami : Tu as pris de gros risques ?

Lui : Non.

Arthur : Laure n’est pas contente !

Il émit un grommellement : Laisse-moi dormir !

Le blond soupira: Josh nous invite sur son yacht, il y a longtemps que tu n’as plus prit la mer, tu veux?

Lui : Avec des dauphins ?

Son ami : Peut-être, dors un peu !

Merlin : La piraterie ce n’est pas une solution !

Arthur : Dors ! »

***

Les jours suivant passèrent sans nouvelles vagues, Arthur démissionna; et ils prirent quelques jours de vacances avec Josh… Il avait invité Gwen… Merlin ne pipait pas un mot, il se mettait juste en proue du bateau pour regarder au loin. Il finit par le rejoindre…

Arthur : « Ça va mieux ? »

Merlin hocha simplement la tête sans le regarder.

Son ami : « Ce n’était pas une bonne idée, les lois défendent ce système bancaire-là.

Il baragouina : Ce devrait être le peuple qui devrait faire les lois.

L'autre : La révolution ça finit toujours dans un bain de sang…

Il regardaient au loin : Pas toujours, il y a des révolutions douces…

Son ami soupira : Il faut rendre la mémoire aux hommes. »

Il hocha encore la tête.

Arthur: «On va voir des baleines, et puis on rentre tu veux? Elles chantent c’est vrai, j’ai entendu les enregistrements.

Merlin le regarda un instant : Tu te souviens de quoi ?

Son ami secoua encore les épaules : Pas de tout, mais Ambre m’a raconté…

Il hocha encore la tête et détourna le regard vers le large : Elles ne chantent plus, elles pleurent…

Arthur le regarda, interdit : J’ai lu un article… Leur voix a changé de ton, un ton plus bas il me semble…

Il hocha la tête sans plus le regarder : Elles pleurent…

Arthur : Tu veux rentrer ? »

Merlin hocha encore la tête !

***

Ils rentrèrent à la yourte, Merlin était dégoûté parce qu’un jeune trader avait été arrêté pour fraude… Et Arthur était stressé de ne plus revoir Gwen. Ils se faisaient ouvertement la tronche, et quand Laure les vit tous les deux avec les traits tirés, elle n’osa rien dire ni à l’un ni à l’autre, elle leur fit juste un bon repas!

Il se mit directement à son bureau sans rien dire, et ouvrit son portable, on entendait en sourdine les infos… A un moment, on entendit un grand blaff… Tout le monde se retourna vers lui, il se relevait en s’accrochant à sa chaise et continuait de fixer son écran… Laure et Arthur accoururent vers lui; il essaya de se dégager des bras de tout le monde en fixant son écran, plus pâle qu’un mort: «Laure, t’as un esprit plus jeune que moi sur les concepts mathématiques, tu vois quoi là ?

Elle regarda l’écran sans comprendre : Une longue série de chiffres, c’est quoi ?

Lui : Oups, c’est mon relevé de compte.

Elle émit un cri de surprise : Attend les médias ne parlent pas d’un montant comme ça? Combien il y a de zéros là ?

Merlin : J’essaye de compter là hein…

Arthur, qui regardait aussi, partit dans un grand fou rire: C’est pas possible… T’as toujours été un pirate génial!

Il finit par se dégager : Comment je fais pour redistribuer ça ?

Son ami : On dirait le PIB d’un pays…T’as vidé combien de comptes sales ?

Lui: Pas beaucoup, je ne les ai même pas vidés, j’ai pris un peu pour ne pas qu’ils sachent me retracer…

Arthur : Faut y retourner, t’imagine?

Merlin secoua la tête : Non je ne peux pas faire plus, ça va se voir… C’est comme les négriers j’en ai sauver qu’une dizaine… Et… »

Il soupira profondément…

Laure poussa encore un cri : «Arrêtez de jouer à ça, il ne doit pas se servir du pouvoir du portail à la légère ; ça le tue. »

Son ami soupira en regardant Merlin puis lui colla une baffe; celui-ci se rebella: «J’ai fait ce que tu m’as demandé !

Arthur : Ne fais plus ça, t’entend ? »

Il se leva et commença à faire de nouveau les cent pas dans la yourte, et Laure entendit l’orage gronder : « Tout ça… Cela ne sert à rien… Je ne sais pas ce qu’il faut faire.

Son ami : C’est bon je cherche !

Elle : Calmez-vous les garçons on va trouver, ça ne va pas venir d’un coup !

Merlin inspira à fond, puis il revint s’asseoir à son bureau : On va déjà trouver où on redistribue ça !»

***

Les débats sur la redistribution allèrent bon train les jours qui suivirent, et on entendit même souvent Bernard, qui d’habitude était plus discret… Il était clair que ni lui ni Merlin ne voulaient rien donner à des ONG trop connues, pour eux c’était comme des industries dans lequel seulement un faible pourcentage était distribué là où il fallait… Le mouvement des « sans terre » fut un des premiers à recevoir…

Ce jour-là, autour du dîner, Merlin avait imprimé plein de dossiers pour Laure et Arthur qui étaient plongés dedans en cherchant à comprendre… Lui s’occupait de faire à manger et répondait à tout évasivement…

Elle : «Explique-moi là, cette ASBL de permaculture… En quoi est-ce important de faire de la culture vivrière dans la forêt ? Il n’y a jamais eu autant de forêts en France depuis …

Merlin : Ce ne sont pas des forêts, c’est de la monoculture… C’est un environnement pauvre et peu accueillant pour la biodiversité.

Elle : Mais je ne comprends pas pourquoi c’est si important les arbres, est-ce que ce n’est pas le climat d’abord, ou les terres cultivables ?

Il émit un gloussement : Pauvre petit humanité amnésique, on a toujours su que les arbres c’était important… On vit sur une mince couche d’humus, c’est ça qui nourrit l’humanité depuis toujours.

Elle : Mais c’est quoi le rapport entre un arbre et l’humus, ce n’est pas juste suffisant de cultiver bio ?

Il faisait la vaisselle et secoua les épaules : L’humus est composé de la molécule chimique la plus complexe du monde ; le complexe argilo-humique… C’est une molécule qu’on est incapable de refaire, elle s’est faite lentement avec une symbiose entre les vers de terre, d’autre êtres minuscules qu’on trouve sous terre, et des racines d’arbres… On la démolit depuis peu, on n’a aucune idée de la complexité de la symbiose, et ça nourrit le monde depuis la nuit des temps !

Laure : Et Ambre plante des arbres… Elle sait ?

Il émit un petit rire : Ambre a la donnas des dragons, elle a des pressentiments !

Arthur : Et le truc là, le labo qui fait de la recherche pour décontaminer les sites des radiations nucléaire par des plantes, franchement c’est n’importe quoi…

Il secoua encore les épaules : Non les plantes guérissent. »

Son ami le regarda un instant pour voir s'il était sérieux, et il l’était, il en fut surpris: «Franchement, un site comme Tchernobyl, faut combien de temps pour qu’il soit de nouveau sans danger : 12 000 ans?

Il hocha la tête : Il faut être patient, il faut toujours être patient avec les plantes médicinales.

Arthur : On n’a pas le temps, c’est le climat le plus important.

Lui : Tout est important, ça ne sert à rien d’enrayer le réchauffement climatique s'il n’y a plus rien à manger, et que les centrales nucléaire suintent de partout, ça n’a pas de sens !

Son ami : Mais on ne peut pas passer la barre des deux degrés de réchauffement, et les centrales nucléaire n’émettent pas de gaz à effet de serre, il faut de l’énergie…

Merlin agacé, commençait à mettre de l’eau de vaisselle partout : On ne l’enrayera pas les deux degrés! Non, il faut moins d’énergie c’est tout, dans quel film ce n’est pas polluant une centrale… Faut trouver de l’uranium, des esclaves qui vont l’extraire et l’enrichir, ça fait des déchets qu’on tape dans tous les coins sans rien dire… ça fait des déchets hautement radioactifs qui vont polluer 12 000 ans dont on ne sait pas quoi faire… Et la vapeur d’eau pour refroidir les réacteurs, ne t’imagine pas que ce n’est pas un gaz à effet de serre… Je ne veux pas entendre de propagande pro-nucléaire sous mon toit t’entend ?

Arthur commençait à s’énerver aussi : T’appelle ça un toit ? Et les panneaux solaires en silicone au-dessus de ta tente de druide, ça ne pollue pas ? »

Laure releva les yeux, et Ambre qui sortait de la salle de bain arriva près d’elle…

Le ton de la voix de Merlin commença à s’élever: «Si t’avais pas multiplié les gadgets j’en serais pas là, je n’avais pas besoin de GSM avant d’être secrétaire d’un trader, j’en ai jamais eu besoin, t’a une idée de comment on extrait le coltant qu’il y a dans ta saleté !

L'ancien roi : Ah voilà le retour du grand donneur de leçons du fond de sa yourte avec un compte aux îles Caïman…

Il hurla de rage : Je n’avais pas le choix, en attendant, c’est sur ce compte-là qu’on a pu mettre de quoi redistribuer sans que ça ne se voit, sinon on aurait toutes les mafias du monde aux fesses…

Ambre qui écoutait l’orage dit discrètement à sa mère: Tu as raison ils sont comme toi et papa ; usés… Est-ce qu’on va devoir mettre l’espoir d’Albion en garde alternée?

Arthur se leva d’un coup: T’es qu’un vil pirate, tu vis comme un clodo depuis des siècles et t’es complètement déconnecté de la légalité… »

L'ancêtre avait une poêle à la main qu'il venait d'achever de laver et se retourna en le menaçant avec: «La légalité de quoi? Des grandes familles qui bousillent ce monde et fabriquent du pauvre; ou un roi qui tolère la Grande purge ?

Son roi : Et tu comptes faire quoi ? Partir en guerre contre les grandes familles, comme Morgane ? »

Il évita de justesse un coup de poêle, il semblait avoir gardé tous ses réflexes de chevalier, et ils s’empoignèrent…

Merlin hurlait et la tempête commençait sévèrement: «C’est pas moi qui ai choisi de devenir secrétaire de trader, c’est toi qui l’as commencé la guerre…

Arthur aussi hurlait : T’as jamais eu aucune notion de diplomatie, moi j’ai appris!

Le sorcier : T’as tellement bien appris que c’était moi qui faisais tes discours ! »

Ils étaient entremêlés par terre, en train de se battre comme deux gosses et Laure les regardait, ébahie, elle secoua le bras d’Ambre: "ça, ce n’est pas une petite dispute avec des assiettes qui volent là, va chercher Bernard, cours…"

Arthur essayait de l’étrangler, et Merlin essayait de se dégager sans émettre de décharge magique. Arthur continuait à crier: «Et tout cet argent que tu veux donner pour le coffrage de Tchernobyl, à quoi ça sert c’est déjà confiné…»

L'ancêtre s’échappa sous la table en faisant tomber tout ce qu’il y avait dessus et hurlait toujours: "Tu t’imagines qu’un coffrage de béton ça tiens 12 000 ans? Il n’y avait que les Japonais qui voulaient payer le nouveau coffrage… Ils vont le payer comment avec Fukushima maintenant ?"

Il monta sur la table pour sauter sur le dos d’Arthur et continuer à donner des baffes…

L'ancien roi se dégagea et lui sauta dessus pour de nouveau l’étrangler: «Sale petit donneur de leçons, t’as jamais su faire que ça, donner des leçons, déjà du temps de Camelot… »

Merlin commençait à étouffer et émit une faible décharge magique, suffisamment pour ne pas trop l’assommer… ça mit son ami encore plus en colère : «Tu triches, t’as toujours triché, t’as jamais été qu’un tricheur, t’es qu’un sale sorcier… » Et il se rejeta dessus pour l’étrangler de nouveau…

Bernard rentra à ce moment-là pour empoigner Arthur : «Encore bien qu’il triche, sans ça, ses défenses t’auraient déjà tué! »

L'ancêtre se releva et se rendit compte que la tempête grondait, il essaya de se calmer; il regarda son ami en tremblant : «Tu m’as traité de sale sorcier ?

Arthur hurlait : T’as toujours été un tricheur, même avant d’être un pirate ! »

Il se retourna pour tenter de se calmer, la tempête grondait encore et dit doucement : « Ça fait des mois que tu vis comme un clodo bien nourri dans la yourte du sale sorcier; c’est le seul endroit où je me sens chez moi depuis des siècles… »

Son ami essayait aussi de se calmer et le regarda sans plus rien dire…

Doucement, la tempête se calma et il sanglota sans oser regarder personne : «Fais ce que tu veux, reste ici, va t’acheter un château en Espagne, un Hilton ou un EPR, mais laisse-moi tranquille chez moi !

Arthur, toujours retenu par Bernard : Merlin, je ne voulais pas dire ça !

Il se retourna pour le regarder avec le ton de voix qui remontait: Tu ne sais pas ce que c’est de ne pas avoir de chez soi… Tu ne sais pas ce que c’est d’être chassé de partout parce que t’es différent, t’as toujours eu les fesses au chaud à attendre qu’on te serve ton foutu pâté en croûte !

Son ami : Je ne voulais pas dire ça ! »

Le temps qu’Arthur tente de s’excuser, le regard de Merlin partit dans le vague, et lentement il tomba à genoux et s’écroula… Son ami hurla après lui et se dégagea des bras de Bernard pour le prendre dans ses bras en le secouant: «Merlin, je n’ai pas voulu dire ça, émerge… Je… Je sais ce que t’as fait pour moi!

Laure jura en venant voir près d’eux : Bon Dieu qu’est-ce qui vous prend, les garçons ! »

Il s’anima un peu, et se dégagea, tentant de se relever chancelant, le regard encore perdu dans le vague : "J’veux plus qu’on me parle de nucléaire, t’étais pas là quand les bombes ont explosé au dessus du Japon… Des armes de destruction massive au service du réchauffement climatique; ça n’a pas de sens…

Arthur hurla: Je me souviens de la baie des cochons je te signale, je sais ce que tu as pris comme risques pour les détourner les missiles.

Laure : Hein ? Attend quels missiles ?

Merlin était chancelant, le regard de nouveau perdu dans le vague: Je ne veux pas qu’on me parle de nucléaire!»

Il tentait de s’éloigner mais s’étala de tout son long, le regard complètement ailleurs ; on l’entendait faiblement gémir : « J’veux que ça s’arrête, j’veux pas les vivre… »

Arthur hurla encore après lui, puis se précipita pour le soulever dans ses bras, il lui murmura : «Tu ne vas pas les vivre, on va ne pas les laisser faire, on va les précéder…

Laure : Viens, faut le mettre au lit, je vais voir si je peux le faire émerger…

Son ami : Non, c’est à moi de m’en occuper ; c’est à mon tour… C’est… C’est lui qui s’occupe de moi depuis toujours, c’est mon tour… C’est mon ami ! »

***

Il s’était occupé de Merlin qui n’émergeait plus et Laure vint le regarder, il veillait son ami : «Arthur, viens manger, il va rester dans le gaz un moment… »

Il soupira et vint se mettre à table avec les autres, il essayait d’éviter le regard en colère d’Ambre…

La petite : «Qu’est-ce que t’as fait pour le mettre dans un état pareil?

Il soupira : Je… Je ne voulais pas le traiter de sale sorcier !

Bernard : On a fait un camp ici pour une bonne raison Arthur ; c’est un futur site d’enfouissement de déchets. On est tous venu vivre ici pour les mettre sur le fait et essayer d’éviter ça ! »

Il le regarda surpris, et ne dit plus rien.


macrale  (21.04.2015 à 16:51)

Chapitre 10

Merlin émergea après trois jours, il se réveilla en sursaut en jurant. Il prit sa douche et en sortit. Il constata qu’il était seul avec Arthur qui l’attendait dans le coin cuisine, plongé dans un de ses dossiers : "T’es encore là ?"

Il n’osait pas le regarder en face et alla se mettre directement à son bureau pour ouvrir son ordi… Il l'entendait s’affairer mais il n’osait pas le regarder en face ; puis finalement quand il sortit de son écran pour s’excuser, il le vit planté devant lui en train de lui tendre une tasse de thé.

Merlin ouvrit grand les yeux, puis essaya de ne pas partir dans un fou rire en prenant sa tasse.

Il l’observa en train de préparer un truc en cuisine, toujours à moitié plongé dans son dossier qu'il tenait d'une main, puis il arriva près de lui pour lui tendre une assiette en lui disant : «Laure veut que tu manges.

Merlin secoua la tête en réprimant encore son fou rire : C’est le monde à l’envers ! »

Son ami se rassit à la table de la cuisine et replongea dans son dossier.

Il commençait à trembler : « Heu… Je… Je m’excuse !

Arthur secoua la main : Explique-moi un truc; pourquoi est-ce que personne n’étudie ce qu'il se passe sur le site de Tchernobyl ? J’veux dire, à part les souris et les hirondelles, personne ne sait quelles sont les conséquences sur ce qui vit là-bas, c’est quand même dingue…

Il lui fit de grands yeux : Ça… Ça n’intéresse que les firmes pharmaceutiques, il n’y a personne qui veut mettre des sous là-dedans !

Son ami ne décollait pas les yeux de son dossier: ça n’a pas de sens, c’est comme un labo à ciel ouvert?

Merlin s’assombrit : Rien n’a de sens ici, de toute façon ils veulent en faire un site d’enfouissement de déchets nucléaires…

Arthur : Mais nous on a un budget pour ça.

Lui : Quoi ?

Son ami leva enfin le nez vers lui: Oui j’y pense à tes plantes qui guérissent figure-toi, on pourrait payer une étude scientifique indépendante à long terme, avec ce que tu as sur ton compte…

Il retint un gloussement : Quoi ? On les paye comment ? On ouvre une firme pharmaceutique ? »

Arthur se leva et lui tendit une clef USB, Merlin la mit dans son ordi et ouvrit un montage d’une ONG consacrée à ça : « Tu veux que j’ouvre une ONG ?

Son ami : Non je m’en occupe ! »

Il souriait en regardant la présentation power point, il avait pensé à tout : « Est-ce que je suis mort ?

Arthur, se relevant de son dossier : mmh ?

Lui : Tu m’apportes à manger, tu te trouves un job ; j’ai l’impression d’être dans la quatrième dimension.

Son ami : Non t’as un jour de congé ; tu valides l’ONG ?

Il rit : Oui, t’as toujours été un meilleur politicien que moi !

Arthur : Pourquoi tu ne m’as rien dit pour le site d’enfouissement de Brocéliande ?

Il secoua les épaules : Tu ne m’a rien demandé !

Son ami releva le nez et le fixa : Tu as vu quoi ? Dans tes visions ?

Il se renfrogna et tenta de rester calme, les yeux un peu replongés dans le vague : Je… Je vois la haine, je suis fatigué de cet éternel recommencement !

Arthur replongea dans son dossier et ses notes : Je suis désolé !

Merlin dut respirer à fond parce qu’il était ému aux larmes : C’est vraiment un jour de congé, wouaw !

Son ami, le plus naturellement possible, lança sa bombe : Et si… Et si elle ne veut pas venir vivre ici ?

Il se redressa de son écran d’un coup pour le fixer : Gwen ?

Arthur hocha la tête et tenta de rester impassible : Oui !

Il dut refréner un gloussement: Elle t’aime, elle te suivrait au bout du monde… Mais tu peux partir si tu veux? Je ne t’ai jamais retenu en otage que je sache !

Son ami restait impassible : Je ne quitte pas la yourte.

Lui : Tu vas continuer à vivre comme un clodo ?

Arthur : Oui, je ne suis pas sûr que ça lui plaise !

L'ancêtre souriait bêtement : Elle était prête à partir avec un prince qui voulait quitter sa couronne pour devenir paysan, si tu veux le jardin partagé est au fond du camp! Pourquoi tu ne quittes pas la yourte ?

Son ami haussa les épaules, le plus impassible possible : Non, je reste ici, t’as besoin de moi, et moi je ne suis rien sans toi… Deux faces d’une même pièce !

Il le regarda encore, surpris, et n’arriva pas à retenir ses larmes: Wouaw, faut que les Shides me donnent la recette!»

Ils se replongèrent dans leur travail respectif sans plus rien dire !

***

Les semaines passèrent: tandis qu’Arthur mettait son ONG sur pied, Merlin pestait en cherchant où encore redistribuer la somme qui restait. Il était sombre et avait encore beaucoup de visions, il était sans arrêt plongé dans son ordi; il avait l’impression que tout ça ne servait à rien… Son ami, des fois, lui envoyait un message par ordis interposés pour lui demander de venir manger alors qu’ils étaient présents tous les deux dans la yourte principale. Merlin n’était pas à prendre avec des pincettes; mais Arthur ne le provoqua plus. Un jour, il ouvrit une vidéo qu’il lui avait envoyée et regarda Lou Reed chanter lors d’un mouvement de masse de foule, un mouvement qui s’appelait Ocupaly Wall Street…

Il sourit, puis releva le nez vers son ami : « Ah le peuple, et ses drôles d’idées saugrenues ! »

Il fut de nouveau de meilleure humeur.

Arthur, qui avait fini son job, invita Gwen au camp en flippant à mort qu’elle ne vienne pas ici, ce n’était pas le Hilton… Contre toute attente, elle vint et resta…

Ambre fut sciée lorsqu’elle dit son nom, et regarda son ancêtre qui secouait les épaules, et ne dit rien de plus!

Gwen fut la seule à remarquer que le bureau était placé exactement au milieu des deux piliers de la yourte principale, Merlin sourît en lui disant que les Mongols n’avait pas le droit de marcher entre les deux piliers, et qu’il lui avait fallu longtemps avant de pouvoir le faire lui-même…

C'était une férue de légendes en tout genre et ça plut beaucoup à Merlin! Elle finit par s’installer avec Arthur dans l’autre yourte, et commença à comprendre qu’elle était chez de gentils illuminés qui essayaient de faire la révolution douce. Cela lui plut beaucoup et elle rejoignit le cabinet médical de Laure, qui fut contente d’avoir une vraie secrétaire parce que celui-ci prenait une ampleur qui la dépassait…

Suite aux nombreux scandales entre le médiator et les pilules de troisième génération, elle commençait à avoir des patients de tout bord…

L'ancêtre, lui, continua à chercher son arbre… Mais ne trouva jamais le Vénérable.

Son ami, lui, fit encore quelques vagues, il militait, ça avait toujours été lui le meilleur politicien…

Un soir, devant un souper commun…

Arthur : « J’ai trouvé un job.

Merlin : ho non, ça recommence…

Gwen : Pourquoi tu boudes Riss, c’est plutôt bien non ? »

Tout le monde l’appelait Riss en sa présence.

Il secoua la tête en souriant : « Je vais me retrouver secrétaire de quoi maintenant ?

Son ami : Quoi tu ne veux pas venir avec moi ?

L'ancêtre: Je n’ai pas encore fini la redistribution, qu’est-ce que tu crois, que je donne à n’importe qui? Si les bonnes œuvres ça marchait, ça se saurait et Hispaniola serrait déjà reconstruite depuis le temps.»

Laure toussa, en regardant Gwen.

Merlin : « Haïti je veux dire Haïti. »

Gwen le regarda encore bizarrement.

Lui : « J’étais prof d’Histoire ! »

Ambre explosa de rire.

Gwen : « Tu as été prof ? Combien de temps, tu as l’air jeune…

Ambre : Oui il le sait, on lui dit tout le temps !

Arthur : Non ce coup-ci c’est moi le secrétaire, je vais travailler pour une députée à Bruxelles.

Merlin le regarda, surpris : A l’Europe ?

Son ami: Ben oui, quoi ?

Il explosa de rire : Non rien !

Son ami : Mais si, s’il te plaît, partage avec nous le fond de ta pensée…

Lui : Elle est de quel bord ta députée ?

Arthur : Ce n’est pas une vendeuse de haine, elle est écolo.

Bernard hurla de rire aussi : Enfin Arthur, ça ne marche pas fort quand on politise l’écologie.

L'ancien roi : En France c’est un peu le foutoir oui, mais en Belgique le parti est fort !

Laure rit aussi : Oui, mais enfin la Belgique a peu de poids au vote européen…

L'ancêtre secoua les épaules: De l’écologie capitaliste, c’est sûr ça marche…

Son ami secoua aussi les épaules : Elle y croit, elle, à l’Europe pour les gens… Et moi je dois préparer des débats contre la pêche en eaux profondes.

Il le regarda en souriant : Tu vas militer contre la pêche industrielle ?

Arthur : Oui c’est une aberration, pêcher autant de poissons pour les jeter alors que les gens meurent de faim dans des tas de pays, parce qu’ils n’ont plus rien à pêcher… J’y pense à tes baleines qui pleurent, qu’est-ce que tu crois!»

Il continuait de le regarder en souriant bêtement.

Arthur : «Ne me regarde pas comme ça, je ne t’épouserai pas ! Est-ce que tu sais seulement que les actes de piraterie viennent de pays où il n’y a plus rien à pêcher ?

L'ancêtre : Oui mais ce n’est pas aussi simple que ça, ces gens sont armés par des milices privées.

Son ami : S’il y avait de quoi pêcher, on ne les armerait pas si facilement.

L'ancêtre le regardait encore avec son regard naïf : J’aime quand tu joues au grand roi, épouse-moi.

Laure les gronda: Cessez de jouer à ça, vous allez faire fuir la pauvre Gwen.

Gwen : Oh ne te tracasse pas Laure, ils sont comme ça depuis le début, des fois j’ai l’impression de sortir avec un couple plus qu’avec Arthur. »

Arthur donna une grosse tape à Merlin.

Puis il se mit à râler tout la fin du souper : «Quand est-ce qu’on mange un pâté en croûte ici, on ne mange jamais de viande…

Merlin : Tu veux une lasagne de cheval ?

Son ami : Tu n’as pas à m’imposer ton régime…

L'ancêtre : Ben voyons, mais toi tu peux…

Laure : Bon les garçons c’est fini oui ! »

***

Les mois s’écoulèrent et Arthur était souvent en route pour ses débats. Parfois, Merlin l’accompagnait: il était fier d’entendre son roi défendre ses arguments, il avait vraiment travaillé et connaissait son sujet… Seulement, les trois quarts du temps, les salles de députées étaient à moitié vides. L'ancien roi se décourageait…

Un jour, il lui dit : «Si les gens entendaient les baleines pleurer, peut-être qu’ils écouteraient plus…

L'ancêtre : Ils sont sept milliards à avoir perdu la mémoire, c’est une tâche difficile… »

Ce soir-là, Merlin rentra seul à la yourte et réfléchit à ce qu’Arthur lui avait dit… Il se mit au lit et contacta la chaîne… Il eut du mal à contrôler le flux encore… Puis il contacta quelque part un banc de baleines et jeta leurs pleurs dans la chaîne… Il fit grossir le flux jusqu'à ce que des gens sans donnas pussent les entendre aussi…

Laure rentra en trombe dans la yourte et lui hurla dessus : « Qu’est-ce que tu fais ? »

Il ne l’entendait pas, il était perdu dans la chaîne, en essayant de faire gonfler encore le flux télépathique pour qu’un maximum de gens entendent les pleurs…

Elle le secouait : « Arrête ça… »

Il ne l’entendait toujours pas, il sentit quelque chose bouger dans sa tête, mais n’y prit pas garde…

Elle le sonda, et coupa la chaîne…

Il réintégrât son corps douloureux, et s’effondra sur le lit… Laure le grondait: «Tu dois arrêter de te servir du pouvoir du portail, c’est dangereux…

Merlin s’anima un peu : Je fais ce qu’Arthur me demande, je fais toujours ce qu’Arthur me demande… Je l’écoute, je l’ai toujours écouté !

Elle le regarda et lui parla plus calmement : Tu ne dois pas utiliser ce pouvoir-là, tu sais que le portail doit encore rester ouvert…

Il avait la tête entre les mains : Oui ça va, je paye le prix ! »

Elle soupira…

Merlin : « T’as pas une aspirine ?

Elle : Non, il faut attendre que les saignements s’arrêtent, tu le sais non ?

Il dit très bas : Non j’ai pas sondé, j’ose pas…

Elle soupira : C’est bon, je crois qu’il y a assez de gens qui les ont entendues, ne fais plus ça !

Il se retourna dans son lit : Je sais pas quoi faire… Je sais pas quoi faire…

Laure : ça ne va pas venir d’un coup tu le sais, tu dois te détendre… »

Le lendemain, sur la toil,e un élan se portait vers le futur vote de pêche de haut fond… Le vote eut lieu et la motion contre fut rejetée et Arthur revint dégoûté… Pourtant, 43% des votant avaient voté contre cette pêche et Merlin comprit que les choses bougeaient, lentement mais sûrement.

Arthur le regarda lui expliquer qu’il n’avait pas complètement perdu, et il lui trouva encore une sale mine : « Merlin, pourquoi t’es encore dans cet état-là ?

Lui : Je vais bien.

Son ami : Non, je ne te crois pas !

Lui : J’ai la grippe !

Arthur : En mille ans tu n’as jamais attrapé ni la grippe, ni le choléra, ni la peste ni rien… A quoi tu joues?

Il inclina la tête : J’ai attrapé le paludisme quand même !

Son ami : Tu sais ce que je veux dire, tu as reçu un cadeau de ta sale bête ! A quoi tu joues ?

Il secoua les épaules : Je sais pas quoi faire Arthur, le déni est fort !

Arthur soupira : Je cherche, cesse de te mettre en danger !

Lui : Je ne sais pas si je ne l’ai jamais vraiment été… »

Son ami le regarda ; il était encore d’une sale humeur : « Tu as encore des visons ?

Il s’agaça : On parle d’autre chose ? »

***

Les semaines passèrent et comme à chaque fois lorsque Merlin se sentait inutile, il se laissa déborder par ses visons… Arthur le regardait tristement partir les yeux dans le vague en se demandant ce qu’il voyait encore comme horreurs… Il était bien sûr d’une humeur massacrante…

Un jour, alors qu'ils étaient tous devant un bon repas, son regard partit dans le vague alors qu'il se servait une tasse de thé, son ami eut juste le temps de lui retirer sa tasse pour ne pas qu'il s'ébouillante et de le rattraper pour ne pas qu'il tombe… Il émergea en se secouant la tête et lança un regard d'excuse à son ami, mais celui-ci soupira… Gwen ne pu s'empêcher de demander : «Mais enfin qu'est-ce qu'il a ? »

Arthur soupira encore, mais Laure arriva au secours en expliquant qu'il souffrait d'épilepsie, et qu'il faisait des absences… Merlin fixa Laure avant de partir dans un grand fou rire, puis son regard repartit dans le vague et son ami put juste le rattraper et le secouer pour voir s'il émergeait, et constater que non et le mettre au lit… Il émergea le lendemain en pestant.

Il se mit sur l'ordi en boudant, son ami le regardait en coin sans rien dire… Il était à la yourte pour plusieurs jours et préparait un discours… Les autres n'étaient pas encore là et vaquaient à leurs occupations.

Merlin avait parfois le regard complètement perdu dans le vague, et chaque fois qu'il émergeait, il pestait sur ce qu'il essayait de faire…

Arthur n'osait rien faire, mais à un moment il n'y tint plus et dit en soupirant: «Ça s’aggrave, il faut faire quelque chose. »

Le sorcier s'arrêta net dans son travail et le regarda fixement sans rien dire…

Son ami regretta tout de suite d'avoir parler devant son regard mais insista: «Tu ne peux pas continuer comme ça… Il y avait un truc là. Du silence ?

Il ouvrit grand les yeux de surprise : Tu te souviens de ça ?

Arthur : Fais quelque chose.

Il ne put s'empêcher de partir dans un fou rire : Des fois… Des fois je te retrouve. Non, beaucoup de gens ont essayé de m'aider. Quand l’événement se rapproche, il n'y a rien à faire. »

Arthur ne dit plus rien, mais continuait de le fixer, ému.

Le regard de l'ancêtre repartit dans le vide, et lentement il s'effondra sur son bureau.

Il se leva pour le retenir, et Merlin émergea en rouspétant : «Oh ne me touche pas, s'il te plaît.

Son ami : Ben voyons, c'est aussi simple que de ne pas te poser de questions.

Il rit : Tu te souviens de quoi ?

Arthur : Je me souviens que c'est à mon tour de t'aider, viens. »

Il essayait de le prendre dans ses bras pour le conduire à sa chambre, parce qu'il partait de plus en plus dans ses visions. Mais il ne se laissait pas faire.

Merlin : «C'est à ton tour de rien du tout, c'est toi qui me soutiens depuis mille ans… » Puis se prenant la tête dans les mains : « Oh pourquoi je vois ça, j'ai envie de vomir.

Arthur : Tu vois quoi ?

Il s’écroula de nouveau, Arthur le rattrapa à temps : Les drones… Les bombes à uranium enrichi…» Il s’ébroua la tête et hurla: « Ne me pose pas de questions.

Son ami ne le lâchait pas : C'est de ma faute si tu es dans cet état-là, laisse-moi t'aider.

Il essayait de se dégager : Non c'est à cause de la grotte aux cristaux ; ne me touche pas.

Arthur: Il n'est pas question de te laisser courir dans cet état-là, t'es déjà couvert de cicatrices…

Il explosa de rire : Je guéris, tu m'as pété le bras...

La voix de son ami s'éleva : Et si tu te brises le cou ? Tu guéris ?

Il soupira en s'ébrouant encore la tête : Je… Je dois relever mes mails.

Arthur : Laisse-moi t'aider. »

Il soupira et se leva, son regard partit encore dans le vide et Arthur le rattrapa encore de justesse, son regard finit par se fixer sur son ami : « J'veux pas être un poids.

Son ami le prit dans ses bras : Tant que les visions t'empêchent de manger, ça risque pas.

Le sorcier s'enfonça de nouveau en gémissant : Oh j'veux que ça s'arrête.

Arthur, en le conduisant vers sa chambre : On va trouver, on va les précéder. »

Merlin émergea couché sur son lit, Arthur avait sorti un pyjama et essayait de le déshabiller : « Mais qu'est-ce que tu fais ? Arrête ça.

Son ami soupira : Cesse de faire l'enfant, je te mets à l'aise.

Il tentait de se dégager: Arrête ça, tu me chatouilles… Enfin t'es fou, si jamais Gwen débarque à la yourte ?

Arthur : Gwen sait que tu es malade, cesse de te débattre.

Lui : Je ne suis pas malade, j'ai des visions; tu ne vas pas faire de vieux os si t'essayes d'enlever ma chemise, t'entend ?

L'ancien roi : Tu m'as habillé des années, tu va souffrir que je t'enfile un pyjama oui.

Il s'animait de plus en plus : Ne t'avise même pas.

Arthur, qui entendait le tonnerre gronder, soupira et lui envoya le pyjama à la tronche: Débrouille-toi.»

Il se leva et alla chercher l'ordi, lorsqu'il revint, il le trouva écroulé, le haut de pyjama en partie boutonné. Il s'assit sur le lit et lui boutonna le reste, en vérifiant sous la couverture qu'il avait mis son bas. Merlin émergea de sa vision à ce moment-là : « Arrête ça.

Son ami perdit son calme et l’attrapa par le haut de son pyjama : Je n’ai pas la patience de Laure. »

Merlin partit dans un fou rire, arrêté par une vision et sa tête ballotta.

Arthur le secoua : « Merliiiin ?

Il émergea : Oh ne me secoue pas, j’ai déjà envie de vomir.

Son ami soupira encore en le lâchant: T'es plus pâle que le drap de lit, il faut faire quelque chose.

Il détourna la tête : Il n'y a rien à faire, crois moi j'ai essayé... M'enfin c'est bon quoi c'est pas la première fois que j'en ai hein ? »

Arthur le regarda sévèrement, prit son ordi et l'ouvrit ; en ouvrant sa boite mail il pâlit : «M'enfin 150 mails, tu les relèves quand ?

Il était à moitié là, mais il sourit : Tous les jours.

Arthur : Tu rigoles là ? Attend je travaille à l’Europe et j'en ai pas autant ?

Il s'écroula en riant : Moi je suis Merlin.

Son ami le regardait partir : Merliiiin ?

Lui en sursautant : Oui... Crie pas, j'ai mal à la tête ; j'suis là.

Arthur soupira : Je leur réponds quoi ?

Il se cacha dans son oreiller : Dis-leur que j’ai choppé la grippe.

Son ami : En août ? C'est crédible.

Il soupira en levant mollement la main : Dis-leur un truc.

Arthur : C'est qui Napangari ? Il a un Kangourou ridicule en avatar qui a un sourire à la Tex Averry.

Merlin se redressa : Wouaw, tu deviens expert en geekitude ?

Son ami se mit à rire : Je me souviens quand tu as vu ton premier Kangourou.

Merlin le regarda fixement : Ah oui ?

Arthur lui sourit: Tu t’extasiais devant une femelle qui avait un petit dans sa poche; il n'arrêtait pas de sortir et de rentrer en faisant des cabrioles et tu étais plié de rire.

Il explosa de rire : Ah oui j'me souviens, t'étais pas content.

Son ami : Il y avait de quoi non ? Tu étais poursuivi pas des colons psychopathes armés jusqu'aux dents, et t'étais là à regarder ta stupide bestiole sautillante à poche.

Merlin, dans son fou rire : Tu me hurlais de dégager de là en me disant que c'était une bestiole encore plus ridicule qu'un zèbre.

Arthur, énervé : Ils t'ont tiré dessus quand ils t'ont rattrapé hein ?

Lui : Ben oui, j’ai fait échappé la gosse aborigène qui leur servait d'esclave, ça ne leur a pas plu.

Son ami : Tu m'a vraiment fait peur ce jour-là.

Il reparti dans son fou rire : Ils avaient tous bu, ils tiraient à côté.

Arthur : Toi aussi t'avais bu, t'as jamais tenu l'alcool. »

Il repartait dans ses visions et était de moins en moins là, mais souriait: «Ah non non, c'est une légende ça; j'étais pote avec Gauvain hein, il était temps de tenir l'alcool avec lui.

Son ami rit : Une légende ? Un verre à la taverne et t'étais soûl.

Lui : Non, en plus je peux dessoûler d'un sort.

Son ami : Ah oui ?

Il s'écroulait de plus en plus : Oui, c'était pratique pour te sauver les fesses dans une taverne.

Arthur explosa de rire : Encore un de tes talents cachés. »

Il ne répondit plus, le regard complètement perdu.

Son ami lui cria de nouveau après, et il sursauta légèrement en gémissant: «Oh j'veux que ça s'arrête, je suis fatigué.

Arthur : Faut faire quelque chose, il y a un autre truc que le silence… En parlant de kangourous… Le temps du rêve?

Il sourit légèrement : Parfois je me demande de quoi tu ne te souviens pas. »

Son ami sourit aussi.

Merlin : « Napangari il dit quoi ?

Son ami lui lut le mail : Il vient à Paris pour faire une conférence au musée du quai Branly.

Il soupira : Dis-lui de venir à la yourte parce que j’ai des visions. Précise-lui sans drogue.

Arthur écrivit le mail puis le regarda: Il va pouvoir faire quelque chose ?

Il soupira : Ça dépend si je m’apitoie sur moi, ou si l’événement est proche. »

Arthur soupira.

Il recommença à partir : « Arthur ?

Arthur le fixa : Oui ?

Merlin qui s'enfonçait dans la vision : Merci.

Arthur le regarda encore un peu, il avait les larmes aux yeux : De rien mon ami. »



Gwen, qui était rentrée dans la yourte depuis un moment, était fixe comme une statue derrière la paroi de la chambre ; elle avait entendu beaucoup de choses incompréhensibles. Elle savait juste qu'Arthur lui mentait, que Riss ne s'appelait pas Riss et qu'il n'était pas épileptique. Elle soupira et quitta la yourte, les larmes aux yeux.


macrale  (26.04.2015 à 19:26)

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