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Série : Merlin (2008)
Création : 21.07.2015 à 09h00
Auteur : byoann
Statut : Terminée
« Cet EV se situe dans la saison 3. Il comporte 8 chapitres : Gaius est appelé en urgence au chevet du Prince Arthur... » byoann
Cette fanfic compte déjà 32 paragraphes
CHAPITRE I
« MERLIN ?… JE TE HAIS ! »
a nuit était tombée depuis longtemps sur Camelot. La lune, haute dans le ciel, veillait silencieusement sur le repos de ses habitants. Tout le château était endormi enfin presque… |
Dans les quartiers du médecin de la Cour, Gaius entra dans la chambre de Merlin…
« Merlin… Merlin… » |
Gaius : « MERLIN ! » |
Mais le jeune magicien, exténué par sa journée de durs labeurs auprès du Prince Arthur, continuait de dormir à poings fermés. Gaius soupira et retourna dans la pièce principale de son logis tout en laissant la porte entrouverte.
Gaius, remplissant son sac à potions : « MERLIN ! »
Aucune réponse. Soudain, une idée germa dans l’esprit du vieil homme. Il tourna la tête vers la porte en esquissant un sourire malicieux.
Gaius, murmurant : « Ut acunoin pentesser citassus mientesdor gusma. »
Quelques secondes plus tard, de la chambre du magicien, un hurlement, suivi d’un bruit sourd, se fit entendre. Gaius rit légèrement. Lorsque la porte s’ouvrit, il reprit instantanément son sérieux.
Gaius : « Un ennui ? »
Merlin, mécontent, se frottant le postérieur : « DES SERPENTS !... DES SERPENTS DANS MON LIT ! »
Gaius, haussant les épaules : « C’était la seule solution que j’ai trouvée pour te faire lever… Mais ils étaient inoffensifs ! »
Merlin, maugréant : « Encore heureux. »
Il regarda son maître prendre des potions sur une étagère.
Merlin : « Qu’est-ce qui se passe ? »
Gaius, rangeant la potion dans son sac : « Habille-toi ! Le roi m’a fait appeler. »
Merlin : « Pourquoi ? Il est malade ? »
Gaius : « Non, c’est Arthur ! »
Aussitôt, Merlin releva vivement la tête.
Merlin, inquiet : « Qu’est-ce qu’il a ? »
Gaius : « Ça, je ne le saurai qu’après l’avoir examiné. C’est pourquoi nous devons faire vite. »
Merlin, se dirigeant vers la porte : « Vous avez raison ! Allons-y ! »
Gaius : « Merlin ? »
Merlin, se retournant : « Quoi ? »
Gaius le regarda de la tête aux pieds en haussant les sourcils. Le jeune homme baissa la tête et s’aperçut qu’il portait encore son vêtement de nuit.
Merlin : « Oh ! »
Gaius : « Va t’habiller pendant que je finis de préparer le reste de mes affaires. »
Merlin : « Euh oui… J’y vais. »
Il courut jusqu’à sa chambre pendant que Gaius finissait de remplir son sac de potions qu’il aurait éventuellement besoin.
Gaius, souriant : « Il pourrait oublier sa tête si elle n’était pas fixée à ses épaules ! »
Quelques minutes plus tard, Merlin sortit de sa chambre, vêtu d’une tenue plus convenable pour se présenter devant la famille royale.
Gaius, lui flanquant son sac dans l’estomac : « Tiens ! Porte donc mon sac. Cela te réveillera un peu ! »
Puis les deux hommes quittèrent leur quartier et se dirigèrent vers les appartements royaux.
Gaius et Merlin arrivèrent dans le couloir, menant à la chambre du prince. La porte était entrouverte et de la lumière émanait de l’intérieur. Mais ce n’était pas la luminosité qui inquiéta le médecin et son apprenti mais les complaintes provenant de la chambre. Inquiets, les deux hommes entrèrent. Le roi Uther, assis sur le lit de son fils, se releva aussitôt.
Uther, extrêmement inquiet : « Ah Gaius !… Vous voilà enfin ! Faites quelque chose, je vous en prie ! »
Le roi recula pour laisser passer le médecin qui vint se placer à la droite du lit tandis que Merlin s’arrêta à gauche. Le jeune homme avisa, sur le sol, le vêtement de nuit détrempé du prince. Inquiet, il reporta son attention sur le malade. Arthur se tordait de douleur dans son lit.
Arthur, avec beaucoup de difficulté et remuant : « Gaius ! »
Il transpirait abondamment. Gaius retira la couverture qui recouvrait le prince. Arthur se recroquevilla aussitôt dans son lit, les deux bras plaqués contre sa poitrine.
Gaius : « Où avez-vous mal, Arthur ? »
Arthur, se tordant de douleur : « Partout ! »
Gaius, plaquant sa main sur son front : « Il est brûlant de fièvre… Merlin ! »
Le jeune magicien comprit immédiatement ce qu’il attendait de lui. Il déposa le sac du médecin sur une petite table à proximité et en sortit une fiole qu’il donna à Gaius. Ce dernier ouvrit la fiole et leva la tête d’Arthur.
Gaius : « Buvez ceci, Arthur. Cela devrait faire tomber la fièvre. »
Toujours en proie à de vives douleurs, Arthur leva doucement la tête et but le breuvage en grimaçant.
Gaius : « Maintenant, laissez-moi vous examiner. »
Il prit un bras d’Arthur mais le malade se défit brutalement de lui et le plaqua contre sa poitrine en se tordant de douleur.
Gaius : « Merlin, aide-moi, veux-tu ? »
Merlin : « Entendu. »
Gaius et Merlin prirent chacun un bras et les écartèrent de la poitrine du prince.
Merlin, surpris : « Qu’est-ce que c’est ? »
Gaius, tout aussi surpris : « Je ne sais pas. »
Leurs regards se portèrent sur le torse du jeune homme où une tâche noire était apparue.
Uther, s’approchant du pied du lit de son fils : « Pouvez-vous le soigner ? »
Gaius : « Je… Je m’y emploie, Majesté. »
Le médecin examina les pupilles d’Arthur puis palpa sa gorge.
Gaius, pour lui-même : « Il a le cou légèrement enflé… [A Arthur] Quand les douleurs ont-elles commencé ? »
Mais le prince avait trop mal pour répondre.
Merlin, inquiet pour son ami : « Quand il est allé se coucher, il allait bien ! »
Gaius : « A-t-il mangé comme d’habitude ? »
Merlin, réfléchissant : « Euh oui… Il a pris son repas comme tous les jours. Nous avons discuté sur ce qu’il comptait faire demain. Il ne m’a pas semblé gêné en quoi que ce soit. Puis il est allé se coucher. J’ai fermé les rideaux et quand je suis parti, il allait bien. Avant que je ne parte, il m’a simplement dit qu’il avait changé d’avis, qu’il ne voulait plus aller à la chasse mais qu’il voulait s’entraîner. Il m’a même dit en rigolant qu’il fallait que je lui nettoie son armure pour demain matin, sans faute. »
Gaius : « Je vois. »
Il continua son examen en effleurant la tâche sur la poitrine du prince. Arthur sursauta, se défit de l’emprise des deux hommes et se recroquevilla dans son lit pour faire taire la douleur. Gaius préféra laisser son patient en paix. Il prit la couverture et recouvrit le prince fiévreux. Il vint se placer à côté du roi.
Uther : « De quelle maladie souffre-t-il ? »
Gaius : « Tout laisse à croire qu’il souffre d’une infection. »
Gaius fronça les sourcils.
Merlin suivit avec intérêt l’échange entre les deux hommes. |
Uther : « Mais vous n’en êtes pas certain ? »
« Il semblerait qu’il souffre également… d’occlusion intestinale. » |
Surpris par son diagnostic, Merlin haussa les sourcils.
Uther, surpris : « D’occlusion ? C’est tout ? Il semble pourtant être en proie à de grands tourments. »
Gaius : « L’occlusion intestinale peut parfois provoquer de terribles symptômes et entraîner, dans des cas très rares, la mort, Sire. »
Uther regarda son fils se tordre de douleurs.
Gaius : « Mais je lui ai déjà donné un remède pour combattre l’infection et, si Votre Majesté le permet, Merlin restera toute la nuit auprès d’Arthur afin de lui faire prendre un breuvage pour faciliter le transit. Il doit être pris toutes les heures. »
Uther, ne faisant pas attention à Merlin : « Oui. Oui. Bien sûr. »
Gaius : « Allez-vous recoucher, Sire. Il n’y a rien que l’on puisse faire avant demain. Merlin nous préviendra s’il se passe quoi que ce soit. »
Uther, inquiet : « Oui… Oui, vous avez sans doute raison. »
Après un dernier regard vers Arthur, le roi quitta la chambre de son fils. Lorsque celui-ci eut disparu, Gaius entraîna Merlin dans le couloir.
Merlin, sceptique : « Une infection et une occlusion ? »
« Tous les symptômes le portent à le croire. » |
Merlin : « Y compris cette tâche sur sa poitrine ? »
Gaius garda le silence un petit moment.
Gaius : « Je ne m’explique pas cette tâche. Je n’ai jamais rien vu de tel auparavant. »
Merlin : « Vous avez dit qu’il avait une infection. Ne pourrait-il pas s’agir d’une sorte d’allergie ? »
Gaius, dubitatif : « Dans une chambre aussi fréquemment nettoyée, quelle en serait la cause ?... Par ailleurs, cela n’expliquerait pas ses douleurs. »
Merlin : « Oui, c’est vrai… Que dois-je faire alors ? »
Ils retournèrent dans la chambre et s’approchèrent de la table où Merlin avait posé le sac du médecin.
Gaius, fouillant dans son sac : « Tu donneras ça à Arthur toutes les heures jusqu’à ce qu’il s’endorme. »
Merlin : « Ça va le guérir ? »
Gaius : « Cela devrait le soulager un peu. »
Merlin : « Oui, si votre diagnostic est le bon ! »
Gaius, regardant Arthur dans son lit : « En effet. »
Gaius lui donna la fiole. Merlin remarqua l’inquiétude du médecin.
Gaius : « Préviens-moi s’il se passe quoi que ce soit. »
Merlin : « Entendu. »
Alors que Gaius s’en retourna dans ses appartements, Merlin s’avança au pied du lit et regarda, avec inquiétude, Arthur se tordre de douleur dans son lit.
Arthur, le visage déformé par la douleur : « Merlin… c’est toi ? »
Merlin, se plaçant à côté du lit : « Oui, c’est moi, Arthur. »
Arthur, grimaçant : « Fais quelque chose... Je t’en prie. »
Merlin : « Mais quoi ? »
Arthur : « Je sais pas… N’importe quoi… Assomme-moi ! »
Merlin, souriant : « Ce n’est pas une mauvaise idée ! »
Un serviteur, entrant dans la pièce : « Où doit-on le mettre ? »
Deux hommes apportèrent de quoi installer un lit provisoire.
Merlin, leur indiquant le pied du lit : « Ici, ce sera très bien. »
Arthur : « Tu ne vas… quand même pas… dormir… dans ma chambre ? »
Merlin : « Si vous ronchonnez ainsi, c’est que la douleur ne doit pas être si terrible que cela ? »
Arthur leva légèrement la tête en lui lançant un regard noir avant de se tordre à nouveau de douleur.
Arthur, le souffle court : « C’est atroce !... Je n’ai pas… un moment de répit. »
Merlin, inquiet : « Où avez-vous mal ? »
Arthur : « Cela me lance... partout… mais j’ai surtout… mal… ici. »
Merlin souleva la couverture et Arthur lui désigna le milieu de sa poitrine. Le visage de Merlin se décomposa lorsqu’il vit que la tâche avait non seulement noircie mais elle s’était également élargie depuis tout à l’heure.
Arthur : « Qu’y a-t-il ? »
Merlin, jouant la comédie : « Rien… Rien. Rien. »
Arthur : « Tu n’as… jamais su… me mentir, Merlin. »
Merlin, souriant : « Non… en effet. »
Le serviteur : « Votre lit est prêt. »
Merlin : « Je vous remercie. »
Le serviteur : « Avez-vous besoin d’autres choses ? »
Merlin : « Non, ça ira. Merci. »
Les serviteurs quittèrent la chambre.
Merlin, prenant un ton jovial : « Bon... Si nous voulons dormir tous les deux, il va falloir que vous avaliez ce truc-là. »
Il prit la fiole que Gaius lui avait remise et l’ouvrit.
Arthur, se rappelant du goût horrible de la première fiole : « Il n’est pas question… que j’avale encore… cette infâme mixture. »
Merlin : « Bon, très bien. Si vous préférez souffrir, c’est votre affaire après tout ! »
Arthur, mécontent : « Donne-moi ça ! »
Merlin aida Arthur à se redresser pour avaler la potion.
Merlin : « Et puis, ce n’est pas la même que l’autre de toute façon. Je parie que celle-ci a meilleur goût. »
Arthur but une gorgée.
Arthur, grimaçant : « Pouah… Eh bien… Tu aurais perdu, Merlin… Elle est encore… plus horrible… que l’autre. »
Merlin, reposant Arthur : « Et pourtant, il va falloir en boire toutes les heures. »
Arthur : « Quoi ? »
Merlin : « Hé ! C’est le prix à payer si vous voulez guérir ! »
Arthur, se couchant sur le ventre : « Je parie… que cela t’amuse… de me voir ainsi. »
Merlin, surjouant : « Bien sûr que non… Même les crétins royaux peuvent tomber malade. »
Arthur, maugréant : « Merlin ! »
Merlin : « Reposez-vous !... [Souriant] On se revoit dans une heure ? »
Arthur se recroquevilla comme un enfant tant la douleur s’intensifia. Merlin se dirigea vers son lit en perdant le sourire qu’il affichait devant Arthur. Inquiet, il se coucha sur son lit mais n’eut pu trouver le sommeil tant la souffrance de son ami l’angoissait. Une heure plus tard, le jeune magicien se releva afin de donner son médicament à Arthur.
Merlin, allumant une bougie : « C’est l’heure, Arthur ! »
Arthur : « Non... Non... Je n’en veux pas... Cela n’a eu aucun effet ! »
Merlin, ouvrant la fiole : « Ne faites pas l’enfant ! Allons, voyons… Un grand garçon comme vous ! »
Arthur, en sueur : « Merlin ?… Je te hais ! »
Merlin, aidant Arthur à soulever la tête : « Mais oui. Mais oui. Allez ! Ouvrez grand la bouche… et avalez-moi ça en vitesse. Ça vous évitera de dire des âneries… »
Tout en lançant un regard noir à Merlin et maugréant à cause de ses propos irrespectueux, Arthur avala la mixture en grimaçant.
Merlin, posant la tête d’Arthur : « Voilà qui est mieux… [Lui tapotant le crâne] C’est un bon garçon, ça ! »
Arthur : « Merlin, tu vas me le payer ! »
Mais soudain, la douleur se fit plus vive et Arthur grimaça. Inquiet, Merlin perdit momentanément son sourire.
Merlin, s’efforçant de sourire : « C’est marrant… On dirait que vous souffrez uniquement lorsque vous dites des choses déplaisantes à mon égard ? »
Arthur : « Alors… je n’ai pas… fini de souffrir dans ce cas ! »
Très inquiet, Merlin regagna tout de même son lit, éteignit la bougie et se recoucha. Malheureusement pour Arthur, ce manège dura jusqu’à peu avant l’aube.
Au petit matin, dans la chambre d’Arthur…
Merlin ouvrit les yeux. La lumière du jour pointait à travers les rideaux. Il se mit sur ses coudes. Aussitôt l’inquiétude l’envahit. Il se tourna vers le lit et comprit immédiatement ce qu’il n’allait pas : Les gémissements d’Arthur avaient cessé. Il se leva d’un bond et se rendit au chevet de son ami.
Merlin, inquiet d’une voix douce : « Arthur ? »
Celui-ci ne réagit pas. Craignant qu’il ne soit passé de vie à trépas pendant son sommeil, Merlin plaça sa main devant la bouche du prince.
Merlin, soulagé : « Ouf, il respire. »
Il décida de ne pas le réveiller et entreprit de regagner le confort, quoique rudimentaire, de sa chambre. Dans la demi-obscurité, Il se dirigea alors vers la porte, mais malheureusement, son pied heurta la table où, la veille, il avait déposé l’armure d’Arthur. Le heaume et le plastron tombèrent sur le sol dans un grand fracas, ce qui réveilla le prince.
Arthur, couché sur le ventre, le bras droit pendant dans le vide : « Grr… Mm… Merlin ! »
Merlin, se retournant : « Comment vous avez su que c’était moi ? »
Arthur : « Parce qu’il n’y a que toi pour être aussi maladroit ! »
Merlin : « Ben je vois que vous allez mieux ! »
Arthur, les yeux clos : « Mmm… »
Merlin se dirigea vers la fenêtre et ouvrit en grand les rideaux. La lumière envahit alors la chambre. |
Arthur, mettant sa tête sous l’oreiller : « Merlin ! »
« Il est l’heure de lever votre royal popotin. » |
Piqué au vif, Arthur s’assit sur son lit et lui lança son oreiller. D’un geste vif, Merlin se baissa.
Merlin, se retournant et regardant le coussin frappé la fenêtre : « Ah ! Manqué ! »
Arthur se leva et fit quelques pas vers Merlin.
Arthur : « Tu mériterais que je te mette au piloris. »
Merlin, se retourna vers lui en souriant : « Il semblerait que vous êtes un peu grognon ce matin, Sire ! Mais au moins vous allez beaucoup mieux ! »
Arthur : « Oui... L’infâme mixture de Gaius a eu finalement raison de la douleur. »
Le regard de Merlin se porta alors sur le torse d’Arthur. Il perdit aussitôt son sourire : La tâche noire avait complètement disparu.
Arthur, se regardant : « Quoi ? Qu’est-ce que j’ai ? »
Merlin releva les yeux vers lui et s’efforça de sourire.
Merlin : « Euh… [Provoquant] Vous n’auriez pas un peu grossi ces derniers temps ? »
Le fusillant du regard, Arthur fit quelques pas pour s’en prendre à lui mais Merlin, plus rapide, s’échappa vers la porte.
Arthur, se tournant vers la porte : « Apporte-moi donc mon petit-déjeuner. Je meurs de faim. »
Merlin : « Vous croyez que c’est raisonnable ? Un petit jeun, pourtant, vous f’rait pas de mal. »
Arthur chercha un objet à lancer à son impertinent serviteur. Il ramassa son oreiller et le lança au visage de Merlin. Mais ce dernier avait déjà disparu. L’oreiller s’écrasa sur la porte qui se refermait. De l’autre côté, Merlin perdit son sourire. La surprenante guérison d’Arthur le laissait perplexe.
Chez Gaius…
Merlin rentra alors que Gaius prenait son petit déjeuner.
Gaius : « Déjà levé ? »
Merlin : « Oui, Son Altesse a très faim. Je suis passé avant aux cuisines afin que l’on lui prépare son petit-déjeuner. Je vais en profiter pour me laver avant d’aller le lui porter. »
Gaius : « Parce qu’Arthur est debout ? »
Merlin : « Oh oui ! Et vous savez quoi ? Il est guéri ! »
Gaius, surpris : « Guéri ? »
Merlin : « Oui. Complètement. Il a retrouvé toute son arrogance et sa prétention ! »
Gaius : « Et la tâche noire qu’il avait sur la poitrine ? »
Merlin, sérieux : « Envolée ! »
Gaius, perplexe : « Envolée ? Mais comment est-ce possible ? »
Merlin : « Vous aussi, vous trouvez ça curieux ? »
Gaius : « La potion que je lui ai donnée devait seulement l’aider à combattre l’infection. Pas le guérir. »
Merlin : « Ben peut-être que la seconde l’a fait, elle. »
Gaius : « C’est Impossible. »
Merlin : « Pourquoi ? Que lui avez-vous donné ? »
Gaius, après une petite pause : « De l’huile de ricin. »
Ne comprenant pas, Merlin fronça les sourcils.
Gaius : « C’est un puissant laxatif. »
Merlin sourit de toutes ses dents en pensant aux petits désagréments que devraient bientôt connaître son maître.
Merlin, enjoué : « Dans ce cas, je dois me hâter. Il ne faudrait pas faire attendre ce cher Arthur. Il est sûrement très pressé ! » |
Gaius, sur un léger ton de reproche : « Merlin ! » |
Merlin lui sourit puis disparut dans sa chambre. |
Gaius, redevenant sérieux : « Guéri ? Comme est-ce possible ? »
Un peu plus tard, dans la chambre d’Arthur…
Merlin entra, les bras chargés du plateau du petit-déjeuner de son maître. Il referma la porte avec son coude.
Merlin : « Arthur ? Voici votre petit-déjeuner. Mais je persiste à penser que ce n’est pas… »
Il s’arrêta net lorsqu’il vit que la personne devant lui n’était pas l’arrogant Prince de Camelot mais Guenièvre, la servante de Morgane. |
Guenièvre : « Tu veux un coup de main ? »
Merlin, surpris : « Guenièvre ? Mais que fais-tu ici ? Tu n’es pas au service d’Arthur ? »
La jeune femme était en train de faire le lit d’Arthur.
Guenièvre : « En effet. Mais Morgane a pensé qu’après avoir passé toute la nuit à le veiller, tu aurais besoin de repos. Alors elle m’a demandé de m’occuper du Prince Arthur. »
Merlin, sans grand enthousiasme : « C’est gentil de sa part. »
Guenièvre : « Je trouve aussi. »
Merlin baissa la tête. Il se demanda ce que pouvait bien fabriquer Morgane pour avoir eu besoin de se débarrasser de sa servante.
« C’est pas trop lourd ? » |
« Euh… Hein ? » |
Guenièvre : « Ton plateau... Tu devrais peut-être le poser sur la table. »
Merlin, le posant sur la table : « Euh oui… Où est Arthur ? »
Guenièvre, mal à l’aise : « Euh… Eh bien… Quand je suis entrée, il est subitement parti en disant qu’il avait une affaire importante à régler. »
Merlin, souriant : « Ah oui ?... [Tout bas et pour lui-même] Je suppose qu’il a dû se rendre sur le trône ! »
Guenièvre : « Quoi ?... En tout cas, c’est plutôt étrange… »
Merlin : « Quoi donc ? »
Guenièvre, gênée : «… Euh… parce qu’il n’a pas pris la peine de se vêtir avant de sortir. »
Merlin afficha un large sourire.
Guenièvre : « Qu’est-ce qui te fait sourire comme ça ? »
Merlin : « Euh rien… Écoute... Laisse tomber le lit. Je vais m’en occuper. »
Se doutant qu’Arthur serait embarrassé lorsqu’il reviendrait, Merlin chercha à faire sortir la jeune femme à tout prix.
Guenièvre : « Non mais cela ne m’ennuie pas. »
Merlin : « Oui mais moi, ça m’ennuie. »
Guenièvre leva sur lui des yeux interrogateurs.
Merlin, se reprenant : « Euh… Enfin, je voulais dire qu’Arthur… sera probablement ennuyé de… de te trouver ici… dans sa chambre… alors qu’il n’est pas encore vêtu. »
Surprise par le ton employé par le magicien, Guenièvre : « Oui, sans doute…. Mais tu es sûr que ça va aller ? »
Merlin : « Ouais, t’en fais pas. Tu sais, j’en ai vu d’autres avec lui. C’est pas une nuit blanche qui va m’empêcher de m’acquitter de mes tâches. »
Guenièvre : « Bon… Comme tu veux. Mais si tu as besoin d’aide, n’hésite pas à me... »
Merlin, la coupant : « Je n’y manquerai pas. »
Merlin fit sortir prestement la jeune femme. Surprise, elle regarda la porte se refermer devant elle. Perplexe, elle fronça les sourcils puis se dirigea lentement vers les appartements de Morgane en réfléchissant au comportement étrange du serviteur d’Arthur. De son côté, Merlin en profita pour préparer les vêtements de son maître qu’il déposa sur le lit. Il retourna à l’armoire lorsqu’il entendit une petite voix.
Une voix masculine, murmurant : « Merlin ? »
Le magicien se tourna vers la fenêtre mais ne vit personne.
La voix, insistante : « MERLIN ? »
Le jeune homme se tourna alors vers l’entrée où il vit la tête d’Arthur dans l’embrasure de la porte. |
Arthur : « Elle est partie ? »
Merlin, souriant : « Qui ça ? »
Arthur : « Guenièvre ? »
Merlin, hypocrite : « Guenièvre était ici ? » |
Arthur, agacé : « Oui. »
Merlin : « Oh !... Dans votre chambre ?... Euh et ben non, elle est partie. »
Arthur ouvrit alors la porte et entra dans ses appartements comme si de rien n’était. Il bomba le torse et se dirigea vers la table.
Merlin, le regardant en souriant : « Cela vous arrive-t-il souvent de vous promener nu dans le château, Messire ? »
Arthur s’arrêtant face à lui et le fusillant du regard : « Pour ton information, sache que je ne suis pas nu. Je porte un pantalon. »
Il s’assit à sa table.
Merlin, réprimant un sourire : « Même sur le trône ? »
Arthur, le regardant vivement : « Pardon ? »
Merlin : « Je veux dire comme c’est drôle… J’avais justement fini de... »
Arthur, irrité : « De faire quoi, Merlin, hein ? »
Merlin : « De… préparer vos affaires pour vous habiller… [Réprimant un sourire] On ne sait jamais. Si vous éprouviez, une nouvelle fois, le besoin de vous en aller précipitamment. »
Arthur le regarda en silence, se demandant ce qu’il sous-entendait.
Arthur, commençant à manger : « Je m’habillerai plus tard. Je meurs de faim. »
Merlin : « Très bien mais je vous aurai prévenu. »
Arthur, agacé : « Il suffit, Merlin… [Regardant son armure par terre] Au lieu de rester là à bailler aux corneilles, tu ferais mieux de nettoyer et de ranger mon armure là où elle devrait être à cette heure de la journée. Je vais en avoir besoin ce matin. »
Merlin, se retournant : « Cela m’étonnerait. »
Arthur, se relevant et l’obligeant à lui faire face : « Tu es d’une impertinence, ce matin ! »
Merlin : « Ce n’est pas de l’impertinence, Sire. C’est juste que je pense qu’étant donné votre état durant la nuit, il serait plus sage de vous reposer. »
Se rappelant qu’il l’avait veillé toute la nuit, Arthur se radoucit.
Arthur : « Écoute… J’apprécie ce que tu as fait pour moi… Vraiment… Cela m’a touché mais… Tu ne dois pas oublier que je suis le prince et que c’est… [Son visage se crispa] moi… qui décide… ce que je veux faire… »
Subitement, il contourna le magicien et courut jusqu’à la porte en se tenant le ventre.
Arthur, ouvrant la porte : «… quand je veux le faire ! »
Il disparut dans le couloir.
Merlin, avec un grand sourire : « Pas cette fois, on dirait ! »
Dans la grande salle du trône…
Le roi Uther est assis sur son trône. Gaius se tient debout devant lui.
Uther : « Arthur est donc guéri ? »
« C’est ce qui semble, Sire. » |
« Vous en doutez ? » |
Gaius : « Je n’en serai certain qu’après l’avoir examiné, Sire. »
Uther : « Alors faites-le et tenez-moi informé. »
Gaius, s’inclinant : « Oui, Votre Majesté. »
Le médecin sortit immédiatement de la salle et se dirigea vers la chambre d’Arthur.
Dans la chambre d’Arthur…
Gaius, entrant dans la pièce : « Merlin… Où est Arthur ? »
Merlin, avec le sourire : « Il avait un besoin pressant. »
Gaius : « Uther m’a ordonné de l’examiner. »
Merlin, perdant son sourire : « Pour quoi faire ? »
Gaius : « Pour être certain qu’il soit totalement guéri. »
Merlin : « Mais il l’est. Cela ne fait plus aucun doute. »
Gaius : « Oui mais comment ? »
Merlin : « Vous n’avez qu’à dire à Uther que c’est grâce à vos potions. »
Gaius : « Et comment est-il tombé malade ? D’où provenait cette tâche sur sa poitrine ? »
Merlin : « Il n’est peut-être pas obligé de tout savoir. »
Gaius : « Mais moi, cela me préoccupe, Merlin. »
Merlin : « L’important est qu’il se porte comme un charme, non ? Il n’a plus de fièvre et il ne porte plus aucune trace de la maladie et tout le monde croit que ce sont vos remèdes qu’ils l’ont guéri. »
Gaius : « Mais c’est impossible et je…. »
Une voix masculine, derrière Gaius : « Qu’est-ce qui est impossible ? »
Gaius se retourna.
Gaius : « Euh… votre soudaine guérison, Sire. »
Arthur retourna s’assoir à sa table.
Arthur : « Pourtant, je me sens parfaitement bien, Gaius. S’il est vrai que cette nuit a été pénible, je n’en porte aucune trace ce matin… [Regardant Merlin] À part peut-être une légère fatigue due à un sommeil écourté par mon idiot et maladroit serviteur. Mais à part cela, tout va bien. »
Gaius remarqua de suite l’absence de tâche noire qu’il avait vue, la veille, sur le torse du jeune homme.
Gaius : « Me permettez-vous de vous examiner malgré tout ? »
Arthur, las : « Je suppose qu’il s’agit d’une requête de mon père ? »
Gaius, acquiesçant de la tête : « Vous supposez bien, Sire. »
Arthur, soufflant : « Alors allons-y ! Car je n’ai pas que ça à faire. »
Il se releva et se coucha sur son lit afin que le médecin l’examine.
Gaius : « Cela ne prendra que quelques minutes, Sire. »
Le médecin commença son examen.
Quelques minutes plus tard…
Gaius : « J’ai terminé. Vous pouvez vous vêtir, Sire. »
Merlin s’empara d’une tunique pour son prince.
Arthur, à Merlin : « Un instant !... Gaius… »
Il fit signe à Merlin de rester où il était. Arthur se leva, s’approcha très près du médecin et se tourna vers la fenêtre, tournant ainsi le dos à Merlin.
Arthur, tout bas : « J’ai… disons… de petits soucis. »
Merlin tendit l’oreille en souriant.
Gaius, fronçant les sourcils : « De quel ordre, Sire ? »
Arthur : « Je n’arrête pas d’avoir envie de… me soulager. Vous voyez ? »
Gaius, réprimant un sourire : « Oui, je vois… Ne vous inquiétez pas. C’est juste un effet secondaire du remède d’hier soir. Tout devrait rentrer dans l’ordre d’ici quelques heures. »
Arthur : « Vous m’en voyez rassuré. »
Gaius s’inclina et se dirigea vers la porte. Il sourit à Merlin en passant près de lui.
Arthur : « Tu peux approcher Merlin et maintenant, habille-moi. »
Merlin : « Tout de suite, Sire. »
Le magicien aida Arthur à s’habiller puis ce dernier le congédia.
Merlin : « Vous êtes sûr, Sire, de ne pas avoir besoin de mes services ? »
Mais Arthur ne désirait pas l’avoir dans les jambes pendant les quelques heures que dureraient les effets du remède de Gaius.
Arthur, s’installant à table : « Sûr et certain. Je te donne ta journée. Tu peux vaquer à tes occupations, quelles qu’elles soient… Profites-en ! »
Merlin : « Messire est trop bon. »
Arthur : « Rassure-toi, tu auras le double de travail à faire demain. »
Merlin, forçant un sourire : « Merci... Je n’en attendais pas moins de vous. »
Arthur avala une bouchée de son repas tout en souriant à Merlin avant que celui-ci ne disparaisse derrière la porte.
Dans un couloir…
Merlin se dirigea vers ses quartiers. Il croisa Gaius qui allait s’entretenir avec le roi.
Merlin : « Vous voyez bien qu’il se porte comme un charme ? »
Gaius : « En effet. »
Merlin : « Donc il n’y a pas lieu de s’inquiéter, n’est-ce pas ? »
Gaius : « Il semblerait que non. »
Merlin : « Même pour cette mystérieuse tâche noire ? »
Gaius : « Pour l’instant, nous supposerons qu’elle était due à la forte fièvre. »
Merlin : « Mais vous n’en êtes pas certain ? »
Gaius : « Non. »
Merlin : « Qu’allez-vous dire au roi ? »
Gaius : « La vérité. »
Merlin : « Qui est ? »
Gaius : « Que nous ignorons comment la guérison a pu s’opérer. »
Merlin : « Mais Uther risque de croire qu’il y a de la magie là-dessous. »
Gaius : « Et il n’a peut-être pas tort ! »
Merlin : « Vous croyez ? »
Gaius : « Retourne dans mes quartiers et commence à chercher dans mes livres tout ce qui a un rapport avec une tâche quelconque sur le corps. Je te retrouve dès que j’aurai parlé au roi. »
Gaius regarda Merlin un petit moment puis se dirigea vers la salle du trône. Merlin retourna chez Gaius afin de commencer ses recherches.
Quelques instants plus tard, chez Gaius…
Gaius, ouvrant la porte : « Tu as trouvé quelque chose ? »
Merlin, refermant un livre : « Rien du tout... Comment a réagi Uther ? »
Gaius : « Il a préféré penser que ce sont mes remèdes qui ont guéri son fils. »
Merlin : « Mais ne lui avez-vous pas fait part de vos doutes ? »
Gaius : « Si, bien sûr. Mais comme il m’a paru très inquiet. Je n’ai pas beaucoup insisté sur ce point. Je lui ai seulement conseillé de surveiller l’état de santé d’Arthur durant les prochains jours. On ne sait jamais. »
Merlin : « Je veillerai également sur lui. »
Gaius : « Bien… Je continuerai de chercher dans mes livres cet après-midi pendant que toi, tu iras me chercher des herbes… J’en ai presque plus. »
Il se dirigea vers sa table de travail.
Gaius, se mettant à écrire : « Je vais t’en faire la liste. »
Merlin : « C’est inutile de l’écrire. J’arriverai à m’en souvenir. »
Gaius : « Toi ? »
Merlin, offensé : « Oui, moi ! »
Gaius, lui tendant la liste : « Prends donc ça avec toi. On ne sait jamais. »
Merlin prit la liste et la glissa dans sa poche. Puis les deux hommes déjeunèrent ensemble avant de se séparer en début d’après-midi. Merlin partit chercher les ingrédients que lui avait demandés le médecin pendant que ce dernier se plongea dans la lecture de divers ouvrages afin d’essayer de comprendre la mystérieuse maladie du Prince Arthur.
En début de soirée…
Merlin revint au château. Il croisa dans la cour Guenièvre qui portait des draps fraîchement lavés.
Guenièvre : « On ne t’a pas beaucoup vu aujourd’hui ? »
Merlin : « Oui, j’étais très occupé. »
Guenièvre, avisant le panier de Merlin : « Ce sont des plantes pour Arthur ? »
Merlin : « Euh… Oui. Enfin non pas que pour lui. C’est Gaius qui m’a demandé d’en cueillir car il était à cours. »
Guenièvre : « Comment va-t-il ? »
Merlin, surpris : « Gaius ? »
Guenièvre : « Non, Arthur. »
Merlin : « Tu t’inquiètes beaucoup pour lui, on dirait ? »
Guenièvre : « Euh non… Enfin oui… Mais pas de la manière que tu crois… Je m’inquiète car c’est notre prince. Voilà tout. »
Merlin, hochant la tête : « En tout cas, il va bien. Toujours aussi arrogant. »
Guenièvre, souriant : « Je vois… Bon, eh bien… il faut que je porte ces draps dans les appartements de Morgane. À bientôt, Merlin. »
Merlin : « Oui… À bientôt. »
Ils se séparèrent. Merlin continua son chemin et rentra chez Gaius. Ce dernier était déjà attablé pour le dîner.
Merlin : « Tenez… [Il posa son panier sur la table] Je vous ai rapporté tout ce que vous m’avez demandé… sans rien n’avoir oublié ! »
Gaius : « Il était temps. Tu t’es perdu en route ?... Allez viens t’assoir, cela va être froid. »
Merlin, s’asseyant à table : « Merci. »
Il aperçut les livres ouverts sur la table de travail du médecin.
Merlin : « Et vous ? Vous avez trouvé quelque chose ? »
Gaius, lui souriant : « Merci pour les plantes… »
Puis il redevint sérieux.
« Oui. Mais pas dans mes livres de médecine… [Tout bas] mais dans ceux qui traitent de sorcellerie... » |
Gaius, continuant : «... On a affaire à un vieux sortilège qui a été très peu utilisé sous l’Ancienne Religion. Je ne l’ai d’ailleurs moi-même jamais vu à l’œuvre… Jusqu’à aujourd’hui. »
Merlin, inquiet : « Arthur serait donc victime d’un sort ? Mais jeter par qui ? Un magicien ? Un sorcier ? »
Gaius, tout bas : « Un druide. »
Merlin, sceptique : « Un druide ? Mais il n’y a plus de druides à Camelot depuis des années. Et puis Arthur va mieux maintenant, non ? Le sort a donc été rompu ? »
Gaius : « Apparemment, c’est un sort que l’on peut jeter à distance. Et son auteur pourrait recommencer à tout moment. Mais il faut détenir un très grand pouvoir pour le faire. »
Merlin : « Le sort est-il mortel ? »
Gaius, après une petite pause : « Fatal. »
« Comment peut-on le contrer ? » |
Gaius, baissant la tête : « Ça malheureusement, je l’ignore. Ce n’est pas mentionné dans le livre. Tout ce que je sais, c’est que la personne visée par le sort porte une tâche au milieu de la poitrine qui s’étend avec le temps. Et lorsqu’elle recouvre le corps tout entier, la personne meurt. »
Merlin, très inquiet : « Vous allez le dire à Uther ? »
Gaius : « Non, il faut d’abord trouver un moyen de nous en protéger avant de le lui en parler. »
Merlin : « Mais comment ? Vous avez cherché dans vos livres et vous n’avez rien trouvé ! »
Gaius : « Mais peut-être que toi, tu pourrais ? »
Merlin : « Moi ? »
Gaius : « Tu pourrais en parler disons… à un ami… qui en sait plus sur les pratiques de l’Ancienne Religion que toi et moi réunis… hum ? »
Pensant à la même chose que le vieil homme, Merlin acquiesça de la tête.
Gaius : « En attendant, mange. Ça va refroidir. »
Les deux hommes terminèrent leur repas puis se séparèrent pour le coucher. Gaius se mit au lit tandis que Merlin rentra dans sa chambre, se coucha sur son lit sans se dévêtir et réfléchit à cette mystérieuse maladie.
Deux heures plus tard…
Après s’être assuré que le château était endormi, Merlin se releva et partit chercher des réponses. Il traversa discrètement la cour puis se rendit dans une clairière à proximité du château.
Merlin, regardant vers le ciel : « Dragon ! None dilicayéh cayémis épsibas, imalah cratch catostaopoh, érys catescuh, mita sententéh dé volés, cah, crisane ! »
Répondant à son appel, le Grand Dragon arriva à tire d’ailes. |
Le reptile géant atterrit avec grâce dans la clairière devant Merlin. |
Le Grand Dragon : « Tu voulais me voir, jeune magicien ? »
Merlin : « Oui... J’ai besoin de renseignements. »
Le Grand Dragon : « À quel sujet ? »
Merlin : « Arthur est malade. »
Le Grand Dragon : « Mais je ne suis pas médecin que je sache ! »
Merlin : « Je sais cela. Mais il ne s’agit pas vraiment de maladie. Gaius pense qu’il s’agit d’un sort jeté par un druide. »
Le Grand Dragon : « Un druide ?... Quels sont les signes ? »
Merlin : « Il transpire beaucoup. Il a une forte fièvre, il a mal partout et une tâche noire est apparue sur sa poitrine. »
Le Grand Dragon : « Alors Merlin, tu as un grave problème. »
Merlin : « Donc vous savez de quoi il souffre ? »
Le Grand Dragon : « Oui. Il s’agit de la Fièvre Noire. » |
« La Fièvre Noire ? Qu’est-ce que c’est ? » |
« Il s’agit du plus puissant sort qu’un druide puisse jeter. » |
Merlin : « En quoi consiste-t-il ? »
Le Grand Dragon : « Seul le druide le plus puissant et le plus aguerri à l’art de la magie peut lancer ce sortilège car il nécessite un très grand pouvoir. Il consiste à paralyser chaque organe interne de la victime les uns après les autres jusqu’à ce qu’ils cessent de fonctionner. La tâche noire sur le corps du malheureux indique la progression du mal. Quand elle recouvre l’ensemble du corps, la mort survient dans l’instant. »
Merlin, voyant ses craintes se confirmer : « Oh non !... Cela veut-il dire qu’Arthur est condamné ? »
Le Grand Dragon : « Je crains que oui. »
Merlin, avec espoir : « Pourtant, il va beaucoup mieux et la tâche a disparu ! »
Le Grand Dragon : « Je te l’ai dit, jeune magicien. Il faut un grand pouvoir pour pratiquer ce sort. Son auteur ne peut maintenir l’envoûtement longtemps sans risquer de s’épuiser lui-même. »
Merlin : « Il n’y a donc plus rien à redouter maintenant ? »
Le Grand Dragon : « Au contraire ! Le druide recommencera. Et à chaque tentative, le jeune Pendragon s’affaiblira chaque fois un peu plus jusqu’à ce que… la mort survienne. »
Merlin : « Oh Non !... Mais il y a forcément un moyen de s’en prémunir ? »
Le Grand Dragon, réfléchissant : « Il y en a effectivement un. »
Merlin : « Lequel ? Dites-le-moi ! »
Le Grand Dragon regarda le jeune magicien quelques instants.
Merlin : « Je vous en prie. Dites-le-moi !... C’est mon ami ! »
« Seul le Crystal de Talmite pourra sauver ton jeune ami. » |
Merlin, haussant les sourcils : « Le Crystal de Talmite ? »
Le Grand Dragon : « Oui... C’est un cristal magique si puissant qu’il protège de toute magie celui qui le porte. Il suffit simplement que la peau du Prince Arthur entre en contact avec ce cristal pour qu’il soit libérer du sort. »
« Alors je trouverai ce cristal. Savez-vous où il se trouve ? » |
Le Grand Dragon, s’apprêtant à s’envoler : « Entre les mains de ceux à l’origine de l’envoûtement. »
Le Grand Dragon s’envola.
Merlin, contrarié : « QUOI ?... MAIS COMMENT VAIS-JE FAIRE POUR LE RECUPERER ? »
Le Grand Dragon, depuis les airs : « LAISSE-LE TE CONDUIRE À LUI ! »
Puis il disparut dans la nuit. Sa réponse laissa Merlin perplexe.
Merlin : « Comment le faire venir à moi alors qu’il est détenu par ceux-là même qui ont lancé le sort ? »
Se retrouvant seul au milieu de la clairière, Merlin retourna au château en se creusant les méninges afin de trouver un moyen pour retrouver le cristal qui sauvera son ami.
CHAPITRE II
« IL EST DANS LE COMA, SIRE. »
erlin retourna discrètement au château. Il entra chez Gaius et remarqua immédiatement son lit vide. |
Merlin, regardant une bougie : « Atfi xul »
Les yeux du magicien s’illuminèrent et la bougie s’alluma.
Merlin, scrutant la pièce : « Gaius ? »
Il remarqua alors un morceau de papyrus sur la table de travail du médecin.
Merlin, lisant le mot : « Rejoins-moi chez Arthur. » |
Repensant aux paroles du Grand Dragon, Merlin se précipita au chevet de son ami. Il gravit rapidement l’escalier menant à l’étage royal et entra rapidement dans la chambre. Le roi se retourna aussitôt vers lui.
Uther, lui reprochant : « Où étais-tu donc ? Ton devoir était de veiller sur mon fils. »
Merlin : « Euh… Je suis vraiment navré, Majesté, mais… le Prince Arthur m’avait donné ma journée. »
Arthur, péniblement : « C’est vrai, père… Ne le blâmez pas… Je l’avais congédié… pour la journée. »
Merlin s’avança vers le lit et remarqua avec effroi la tâche sur la poitrine du prince.
Merlin, dans son esprit : « Oh non ! »
Uther, suspicieux : « Pourquoi t’a-t-il fallu autant de temps pour venir alors que Gaius est déjà présent ? »
Toujours préoccupé par les paroles du Grand Dragon qu’il venait d’entendre et par l’état de santé d’Arthur, Merlin n’écouta que distraitement la question du roi. Il tourna la tête vers lui sans répondre.
Uther, s’impatientant : « Eh bien ? »
Gaius, remontant la couverture du prince : « C’est ma faute, Sire... J’ai demandé à Merlin d’aller me cueillir des… « Mirabilis jalapa ». Ce sont des fleurs qui ne s’ouvrent que la nuit. »
Merlin : « Oui, c’est ça… D’ailleurs, je les ai posées sur votre table de travail et… c’est là que j’ai vu… »
Gaius : « Le mot que je t’avais laissé. »
Merlin : « Exactement !... Oui, c’est ça… »
Le roi accepta cette explication mais ne s’excusa pas pour autant auprès de Merlin.
Merlin, à Gaius en parlant d’Arthur : «… Qu’est-ce qu’il a ? »
Gaius : « La même chose qu’hier. Les symptômes sont identiques : Forte fièvre, sudation abondante et tâche sur la poitrine. »
Uther : « Mais je croyais que vous l’aviez guéri ? »
Gaius : « Je regrette, Majesté mais je vous avais dit que j’ignorais comment le prince avait guéri. »
Uther : « Donc ce ne sont pas vos remèdes qui l’auraient guéri ? »
Gaius : « Je crains que non, Sire. »
Uther, inquiet et impatient : « Mais qu’est-ce qu’il a au juste ? »
Gaius : « Pour pouvoir vous répondre, j’aurai besoin de consulter mes ouvrages. »
Uther : « Faites. Faites. »
Gaius, s’inclinant : « J’y vais de ce pas… Majesté. »
Le médecin se retira. Merlin le suivit dans le couloir. Ils firent quelques pas puis lorsqu’ils furent hors de portée de voix du roi, Gaius questionna Merlin sur ce qu’il avait appris du Grand Dragon.
Merlin : « Vous aviez raison. Il s’agit bien d’un sort. » |
Gaius : « Chut !... Soyons prudent. Ne parlons pas de ça ici. » |
Les deux hommes se turent jusqu’à ce qu’ils furent revenus chez eux. Merlin referma la porte derrière lui.
Merlin : « Il s’agit de la Fièvre noire. »
Gaius : « La Fièvre noire ? Jamais entendu parler. »
Merlin : « C’est le sort le plus puissant qu’un druide puisse jeter. »
Gaius : « Dans le livre que j’ai lui, le scribe ne décrit que les symptômes de la maladie. T’a-t-il dit de quelle façon le sort agissait ? »
Merlin répéta mot pour mot ce que lui avait appris le Grand Dragon.
Merlin : « Mais il y a un remède. »
Gaius : « Lequel ? »
Merlin : « Le Crystal de Talmite. Kilgharrah affirme qu’un simple contact avec le cristal permettra de sauver Arthur. Le problème… »
Gaius : « Le problème ? »
Merlin : «… Le problème est qu’il est aux mains des druides. »
Gaius : « Je vois. »
Merlin : « Qu’allez-vous faire ? »
Gaius : « Je n’ai plus le choix. D’après ce que tu dis, Arthur va s’affaiblir de jour en jour. Il nous faut ce cristal. Je vais de ce pas en parler au roi. Il enverra des chevaliers le chercher. »
Merlin : « Mais ils ne savent pas où les druides se cachent. Seuls Arthur, Gauvain et moi y sommes déjà allés ! »
Gaius : « Tu oublies Messire Léon. »
Merlin baissa la tête.
Merlin : « Je peux essayer de les contacter par télépathie. »
Gaius : « Mais cela ne fonctionne que s’ils se trouvent proche de toi, Merlin. »
Merlin : « Je dois aller avec eux. Jamais les druides ne se laisseront approcher par des chevaliers. »
Gaius : « Mais le roi exigera que tu restes auprès d’Arthur. »
Merlin, insistant : « Mais je serais plus utile auprès des chevaliers ! »
Gaius : « Je le sais fort bien, Merlin… Mais le roi, lui, l’ignore. »
Frustré, Merlin soupira.
Gaius : « Je vais voir Uther… [Pour lui changer les idées] En attendant, rends-toi utile : Nettoie donc mon bocal à sangsues… Il est très sale. »
Merlin lui sourit. C’est donc avec le sourire que Gaius quitta ses appartements et retourna auprès du roi, toujours au chevet de son fils.
Dans la chambre d’Arthur…
Gaius entra dans la pièce mais ne fit que quelques pas avant de s’arrêter.
Gaius : « Puis-je vous parler, Votre Majesté ? »
Uther, assis près du lit d’Arthur, sans le regarder : « Vous avez du nouveau ? »
Gaius : « Oui, Sire. »
Le roi se leva et se rendit à la porte.
Uther : « Allons dans le couloir. Laissons Arthur se reposer. »
Gaius le devança.
Dans le couloir…
Uther, impatient : « Vous savez de quoi il souffre ? »
Gaius : « Oui, Majesté. Le Prince Arthur est victime de la Fièvre Noire… Il s’agit d’un sort. »
Uther, contenant sa colère : « De la magie ? » |
« Oui, Sire. Il s’agit d’un sort si puissant que seuls quelques initiés ont le pouvoir de le lancer et malheureusement, il est mortel. » |
Uther, en colère : « MAIS COMMENT CELA A-T-IL PU ARRIVER ?... Arthur n’a quand même pas pu être approché par l’un de ses magiciens, ici, à Camelot ? »
Gaius : « Il semblerait que ce sortilège puisse être jeté à distance, Sire. »
Uther : « À distance ?... Cela confirme que la magie doit être bannie à tout jamais. Où qu’elle se trouve ! Elle est l’ennemie de tout homme digne et vertueux... Qui sont ces fourbes qui ont osé s’en prendre à mon fils ? »
Gaius, après une brève hésitation : « Les druides, Sire. »
Uther, mécontent : « Les druides ?… Mais vous m’avez pourtant dit que c’était un peuple pacifiste ?... [Furieux] Ils le paieront de leur vie. »
Gaius, avec empressement : « Il s’agit sûrement de l’œuvre d’un homme isolé. Vous ne pouvez condamner tout un peuple pour un acte commis par un seul de ses membres ? »
Uther : « Ah oui ? Eh bien, c’est ce qu’on va voir ! »
Il se dirigea vers la salle du trône.
Uther, sans se retourner : « En attendant, veillez sur mon fils. Laissez votre apprenti auprès de lui toute la nuit ! »
Gaius : « Entendu, Sire. »
Le roi disparut au détour d’un couloir. Prenant le chemin opposé, Gaius retourna vers ses appartements afin de prévenir Merlin des ordres d’Uther. Au détour du couloir, il tomba nez à nez avec son apprenti qui se redressa en vitesse, surpris par son arrivée.
Gaius : « Tu écoutes aux portes maintenant ? »
Merlin, avec un sourire embarrassé : « Euh… Mais il n’y a pas de portes, c’est un couloir ! »
Gaius le dévisagea avec réprobation. Mais Merlin n’était pas le seul à avoir entendu leur conversation.
Cachée dans un recoin, Morgane avait écouté avec intérêt la discussion entre Gaius et le roi. |
Mais lorsqu’elle entendit les pas d’Uther se dirigeait vers elle, elle s’empressa de regagner sa chambre.
Gaius au magicien : « Je suppose que tu as entendu notre conversation. »
Merlin : « Oui. Uther va envoyer les chevaliers pour récupérer le cristal et tuer tous les druides ? »
Gaius : « Je crains que oui… Et il t’a également chargé de veiller sur Arthur toute la nuit. »
Merlin, soupirant : « J’obéirai. »
Gaius retourna vers la chambre d’Arthur. Merlin le suivit. Ils entrèrent dans la pièce.
Gaius, en parlant d’Arthur : « Je vais te donner un remède contre la fièvre en espérant que cela l’aidera à tenir jusqu’à ce que le cristal soit ici. Si la douleur est trop forte, donne-lui ceci. »
Merlin acquiesça de la tête en prenant la fiole que le médecin lui tendait. Gaius se rendit alors auprès d’Arthur, Merlin sur ses talons.
Merlin : « Dois-je également lui faire prendre l’autre remède comme hier ? »
Gaius : « Ce serait inutile… [A Arthur] Voulez-vous une potion pour dormir, Sire ? »
Arthur, grimaçant : « Non merci… Je préfère… rester conscient. »
Merlin : « Mais vous souffrez… »
Arthur : « Je sais cela, Merlin, merci… Qu’avez-vous dire à mon père, Gaius ? »
N’ayant reçu aucune consigne de la part du roi lui demandant de garder le secret, le médecin préféra dire la vérité à son patient.
Gaius : « Vous êtes victime d’un sortilège, Sire. Il s’agit de la Fièvre Noire. »
Arthur : « Comment en guérit-on ? »
Gaius : « Par le contact d’un cristal. Le Crystal de Talmite. »
Arthur : « Bien… Dans ce cas… [Avec humour] Merlin… se fera… un plaisir… d’aller me le chercher… et de me le rapporter ! »
Merlin, tout bas : « J’aimerais bien, Arthur. J’aimerais bien… [Tout haut] Votre père va envoyer les chevaliers le chercher. »
Arthur : « Vous savez… Vous savez où il se trouve ? »
Gaius échangea un regard avec Merlin.
Gaius : « Entre les mains de ceux qui vous ont jeté ce sort, Sire. »
Arthur : « De qui s’agit-il ? »
Merlin, à contrecœur : « Les druides. »
Arthur : « Que… Que leur ai-je donc fait… pour qu’ils s’en prennent ainsi à moi ? »
Merlin : « Ils vous font certainement payer les fautes de votre père. »
Gais, sur un ton de reproche : « Merlin ! »
Mais Arthur ne releva pas l’impertinence de ses propos. La douleur était trop forte.
Gaius : « Essayez de dormir. Merlin restera à vos côtés cette nuit encore. »
Arthur acquiesça de la tête en grimaçant. Gaius se retira. Merlin l’accompagna jusqu’à la porte.
Gaius, avant de partir : « Si son état s’aggrave, avertis-moi immédiatement. »
Merlin : « Entendu. »
Il referma la porte puis se retourna vers le lit d’Arthur.
Merlin : « Eh bien… Si vous ne rouspétez pas parce que je dors encore une fois dans votre chambre, c’est que vous êtes vraiment mal en point ! »
Arthur, faiblement : « En effet, Merlin... En effet. »
Merlin, sérieux et s’approchant du lit : « Tenez le coup, Arthur. Les chevaliers rapporteront le cristal à temps. »
Il remonta la couverture d’Arthur bien que ce dernier transpirait à grosses gouttes. Il posa le remède de Gaius sur la table de chevet, retira sa veste, éteignit les bougies et se coucha sur le lit au pied de celui d’Arthur en priant pour qu’il aille mieux le lendemain matin.
Pendant ce temps, dans la salle du trône…
Sir Léon ouvrit la porte de la salle et s’avança vers le roi.
Sir Léon, s’inclinant : « Vous m’avez fait mander, Votre Majesté ? »
Uther, debout derrière son trône : « En effet, Messire Léon… [Il contourna le trône] Le Prince Arthur est victime d’un sort… jeté par les druides. Je vous charge de rapporter le Crystal de Talmite qui, seul, peut sauver mon fils. »
Sir Léon : « À vos ordres, Sire. Savez-vous où il se trouve ? »
Uther, s’avançant vers Sir Léon : « Il est détenu par les druides. »
« Les druides ? Mais… S’ils se trouvent entre leurs mains et que ce sont eux qui ont jeté ce sort, jamais ils ne nous le donneront. » |
« C’est pourquoi je vous donne carte blanche, Messire Léon. Employez la force si nécessaire. Tuez tous ceux qui se mettront en travers de votre route. Vous m’avez bien compris ? » |
Sir Léon, inclinant la tête : « Oui, Sire. »
Uther : « Je n’ai pas oublié que vous avez été, vous-mêmes, sauvés par ce peuple mais je vous rappelle que vous devez obéissance et loyauté à Camelot. Alors n’ayez aucun état d’âme lorsque vous devrez accomplir votre devoir. Vous le devez à Camelot, à moi et à mon fils !... [Avec émotion] Sans ce cristal, il mourra ! »
Sir Léon : « Je pars sur le champs et je jure de ne revenir qu’avec le cristal entre mes mains, Majesté. »
Le roi le congédia d’un mouvement de tête. Sir Léon s’inclina puis fit demi-tour et se dirigea vers la sortie. Uther se posta devant la fenêtre et, le regard tourné vers le clair de lune, il pria de tout son cœur pour que le destin ne lui reprenne pas son fils. Quelques instants plus tard, il vit un groupe de chevaliers quitter la cour du château.
Uther, au bord des larmes : « Je vous en supplie... Ramenez-moi ce maudit cristal. »
Quelques instants plus tôt…
Mais ce que ne vit pas le roi, c’était le départ de Morgane. En effet, pendant qu’il s’entretenait avec Sir Léon, Morgane en avait profité pour s’éclipser discrètement du château. Cachée sous un manteau à capuche, elle longea les murs, sortit de la ville puis s’enfonça dans la forêt. Elle retrouva sa sœur, Morgause, à leur endroit habituel.
« Pourquoi voulais-tu me voir, ma chère sœur ? » |
« Il y a du nouveau à Camelot. Arthur est entre la vie et la mort. » |
« Vraiment ? » |
Morgane : « Uther est dans tous ses états. Si tu pouvais le voir en ce moment au chevet de son cher petit. »
Morgause : « Que s’est-il passé ? »
Morgane : « Arthur serait victime d’un sortilège, la Fièvre Noire, je crois. »
Morgause, perplexe : « La Fièvre Noire ? Tu en es sûre ? » |
Morgane : « Oui ! Tu connais ? »
Morgause, hochant la tête : « Il s’agit du plus puissant sort qu’un druide puisse lancer. »
Morgane : « C’est ce que Gaius a dit. »
Morgause : « Seul le Crystal de Talmite peut l’en défaire. »
Morgane : « C’est sûrement la raison pour laquelle Uther s’entretient en ce moment-même avec Messire Léon. »
Morgause : « Mais les druides ne le lui donneront jamais. »
Morgane : « Si tu crois que cela va arrêter Uther. Il est prêt à tout pour sauver son fils. »
Morgane remarqua que sa sœur était songeuse.
Morgane : « Qu’y a-t-il ? Uther est dans un moment de faiblesse. Il serait bon d’en profiter, non ? »
Morgause : « Oui, tu as raison. Mais je me demandais pour quelle raisons les druides avaient jeté ce sort et surtout pourquoi maintenant ? »
Morgane : « Peu importe leurs raisons. Cela nous procure une formidable opportunité. »
Morgause : « Oui. C’est vrai que l’occasion est trop belle. Il faut avant tout empêcher les chevaliers de trouver le cristal. »
Morgane : « Mais il est aux mains des druides. Nous n’avons rien à craindre de ce côté-là, non ? »
Morgause, réfléchissant : « Je préfère m’en assurer. Les druides sont bien installés dans la forêt d’Ascétir, n’est-ce pas ? »
Morgane : « En effet. »
Morgause : « Qui se trouve au royaume de Cenred… [Morgane acquiesça] Je pense qu’il serait bon de rendre une petite visite à notre ami, Cenred. »
Morgane, avec le sourire : « Bonne idée… Faut-il vraiment le mettre au courant pour le cristal et Arthur ? »
Morgause : « Non, il n’a pas besoin de tout savoir. Ce qui compte, c’est qu’il extermine les chevaliers de Camelot avant qu’ils ne reviennent. Je lui dirai simplement qu’il s’agit d’un petit groupe d’éclaireurs venus l’espionner en vue d’une prochaine invasion. »
Morgane : « Tu penses qu’il avalera ça ? »
Morgause : « Je sais me montrer très persuasive quand il le faut ! Ne t’en fais pas pour cela, petite sœur. Toi, tu retournes auprès d’Uther et tu lui montres à quel point, tu compatis à sa douleur. »
« Ainsi si Arthur meurt, il n’aura pas d’autres choix que de me reconnaître comme son unique héritière. » |
Morgause : « Et ainsi Camelot sera à nous. Et la magie renaîtra. »
Pendant que les deux sœurs complotaient pour prendre possession de Camelot, à plusieurs centaines de kilomètres de là, un inquiétant phénomène se produisait.
Au-delà des montagnes aux pieds desquels s’étendait la forêt d’Ascétir…
Alors que la nuit était calme dans les forêts de Camelot, au-dessus de la forêt de l’autre côté des montagnes, un terrible orage se déchaînait. Mais, phénomène étrange, celui-ci se cantonnait au-dessus d’un groupe de menhirs.
Vestige de l’Ancienne Religion, le cercle de pierres se trouvait sur un plateau rocailleux délimité d’un côté par une falaise abrupte et de l’autre par une forêt très dense. Les pierres dressées vers le ciel formaient un cercle à l’intérieur duquel une imposante pierre plate se dressait à l’horizontale. Sur celle-ci, un homme d’une trentaine d’année, entièrement vêtu d’une toge blanche était assis en tailleur. Malgré la tempête qui se déchaînait à l’intérieur du cercle, il restait assis, le bras droit tendu devant lui, le regard tourné vers la lune qu’il pouvait entrapercevoir malgré les éclairs, le vent et la pluie qui lui frappait durement le visage. De sa main tendue, paume vers le bas, s’échappait un mince filet de sang qui tombait, goute après goute, dans une coupe d’or richement décorée. Inlassablement, à la manière d’un mantra, il répétait la même phrase.
L’homme, imperturbable : « Atfi nâtmitacon poracor tishos tri, namnos nisfi tean temnoc est quam niciemper, Atfi nâtmitacon poracor tishos tri,… »
À l’extérieur du cercle, à l’abri de la tempête, un homme d’une vingtaine d’année, regardait anxieusement le rituel. Derrière lui, un abri de fortune, fait de feuilles et de branchages avait été dressé. Ce logis provisoire ne pouvait abriter que deux personnes à la fois.
Inquiet, le jeune homme : « Fais attention à toi, Renan ! »
Il retourna vers l’abri et s’assit tout en fixant, avec une certaine anxiété, l’homme à l’intérieur du cercle qui continuait inlassablement de prononcer les mêmes paroles.
Ce n’est que peu avant l’aube que la situation évolua. Le jeune homme se releva et attendit patiemment près de l’une des pierres dressées à la verticale formant le cercle sacré. Renan avait été très clair quant à ce qu’il devait faire : Il ne devait entrer dans le cercle que lorsque le rituel serait accompli. Anxieux, il patienta. Tout à coup, l’homme, à l’intérieur du cercle, s’écroula sur la pierre. Aussitôt la pluie, le vent et les éclairs cessèrent. Le jeune homme se précipita vers lui.
Le jeune homme : « Renan ! »
Il monta sur la pierre et le prit dans ses bras.
Le jeune homme : « Est-ce que ça va ? »
Renan battit des paupières.
Renan : « T’en fais, petit frère. Ça va aller. »
Le jeune homme aida son frère à se relever puis à descendre de la pierre. Il l’agrippa par les épaules et les deux hommes se dirigèrent vers l’abri improvisé à l’extérieur du cercle.
Le jeune homme : « Je ne comprends pas pourquoi tu fais ça ! »
Renan : « C’est pour nous tous que je fais ça. »
Le jeune homme : « Au risque de te tuer ? »
Renan, avec lassitude : « Oh Briac ! Tu sais bien qu’il le faut pour… »
Briac, l’interrompant : « D’accord. D’accord… Ne recommence pas avec le destin d’Arthur, d’Albion et la magie. Je connais ça par cœur… Tiens… [Montrant une couverture sur le sol] Allonge-toi ici pendant que je te prépare à manger. »
Renan, s’allongeant sur le sol : « Je te remercie. »
Briac alla près du foyer et ralluma le feu. Il suspendit une marmite au-dessus des flammes et attendit qu’elle réchauffe le ragout de la veille. Il regarda son frère étendu sur le sol, épuisé par le rituel.
Briac, tout bas : « Tout ça pour aider ce prince de pacotille dont le père a voulu exterminer les nôtres ! »
Heureusement pour lui, son frère n’eut rien entendu de ses propos : Il s’était endormi. Briac en profita pour panser la main ensanglantée de son frère avec un linge propre. Lorsque le ragout fut prêt, il hésita à le réveiller cependant il devait suivre les consignes que Renan lui avait données. Il le réveilla doucement et déposa l’écuelle sur le sol à ses côtés.
Briac : « Tu devrais retirer ta tunique. Elle est toute trempée. Tu risques d’attraper la mort. »
Devant l’attention toute maternelle, quoiqu’assez inhabituelle, de son petit frère, Renan se releva en souriant et remarqua tout de suite le pansement à sa main droite. Touché par son geste et connaissant le caractère ombrageux de Briac, il décida cependant de ne pas lui en parler afin de ne pas le mettre dans l’embarras. Il retira sa tunique pendant que son frère lui tendit une couverture pour s’essuyer.
Renan, avec gratitude : « Merci. »
Briac, avec un brin d’inquiétude : « Tu vas encore officier cette nuit ? »
Renan, s’essuyant : « Non. Il est temps que je fasse mon entrée à Camelot. Tu vas prendre le relais ce soir. »
Briac, baissant la tête : « Oh !... Ça veut dire que… tu ne seras pas avec moi pour le rituel ? »
Renan : « Non. Mais c’est juste pour un soir… Tu as vu comment je procédais ?... [Son petit frère acquiesça de la tête] Alors tu n’auras aucun problème. »
Briac : « Tu es sûr qu’une seule nuit suffira ? »
Renan : « Oui. L’état de santé d’Arthur doit être très préoccupant à l’heure qu’il est. On va le laisser tranquille pour la journée. Le temps pour moi de demander une audience au roi. Je connais Uther. Il ne prendra pas une décision tout de suite, surtout s’il pressent que la magie est à l’œuvre. Mais quand il verra son cher petit à l’article de la mort, ce soir, grâce à toi, il me suppliera d’intervenir. »
Briac, lui tendant l’écuelle : « Tiens... Avale ça pour reprendre des forces. »
Renan, se moquant : « Merci maman ! »
Contre toute attente, Briac ne s’emporta pas. Renan comprit alors que son petit frère s’était beaucoup inquiété pour lui pendant le rituel. Pendant qu’il se restaurait, il rassura son cadet sur sa condition physique et surtout sur le but qu’il poursuivait.
Renan, entre deux bouchés et regardant le lever du soleil : « Il va faire beau aujourd’hui, on dirait ! »
Rassuré, Briac lui sourit.
Au même moment, dans la chambre d’Arthur…
La lumière du jour se faufilait entre les rideaux et vint frapper le visage du jeune magicien. Celui-ci battit des paupières. Il se redressa sur ses coudes puis, après un bref moment de réflexion, il se rappela pourquoi il était dans la chambre du prince. Il se leva tout doucement puis regarda en direction d’Arthur. Celui-ci semblait être paisiblement endormi.
Merlin : « Je vais essayer de ne pas le réveiller cette fois-ci. »
Il entendit alors frapper légèrement à la porte. Il s’y dirigea en silence puis l’ouvrit. C’était Guenièvre portant un plateau.
Guenièvre, à voix basse : « Comme tu as veillé toute la nuit sur le prince, j’ai pensé… enfin c’est Morgane qui en a eu l’idée… Nous avons pensé qu’un petit déjeuner copieux vous ferez du bien à tous les deux. »
Merlin, regardant le plateau couvert de victuailles : « Merci, c’est gentil de ta part. »
Merlin l’a fit entrer. Guenièvre posa le plateau sur la table et regarda en direction du lit.
Guenièvre, tout bas : « Est-ce qu’il va mieux ? »
Merlin, sur le même ton : « Il dort encore. Nous en serons plus lorsqu’il sera réveillé. »
Guenièvre : « Oui, bien sûr… [Se montrant rassurante] Mais je suis certaine que les chevaliers rapporteront bientôt le cristal ! »
Merlin, fronçant les sourcils : « Le… Le cristal ? Mais comment es-tu au courant pour le cristal ? »
Guenièvre : « C’est Dame Morgane qui m’en a parlé ce matin. »
Merlin, perplexe : « Morgane, hein ? »
Guenièvre : « Oui. Bon, je dois m’en aller. Veille bien sur lui. »
Merlin : « Tu peux compter sur moi. »
Elle ouvrit la porte puis sortit dans le couloir. Sans le vouloir, Merlin referma brutalement la porte. Il grimaça en pensant qu’il avait certainement réveillé Arthur. Il n’osa pas se retourner craignant que le prince ne soit derrière lui à vouloir lui jeter, comme la veille, son coussin ou autre chose. Il patienta quelques secondes mais n’entendit aucune remontrance princière. Il se tourna vers le lit. Rien. Soucieux, il s’approcha. Arthur dormait toujours paisiblement.
Merlin, dans son esprit et fronçant les sourcils : « C’est curieux ! »
Habituellement, Arthur se réveillait au moindre bruit. Le magicien voulut en avoir le cœur net et se tourna vers la table.
Merlin, ses yeux s’illuminant : « Coh thedramca racru non pliusam retnetisus »
Une des chaises tomba bruyamment par terre. Merlin guetta la réaction du prince mais ce dernier ne broncha pas. Très inquiet, Merlin tira les rideaux.
Merlin : « Arthur ? »
Il se rapprocha du lit.
Merlin : « Arthur ? »
Il le secoua légèrement. Le prince n’ouvrit pas les yeux. Merlin retira la couverture et découvrit avec horreur que la tâche noire avait atteint l’abdomen du prince. Il plaqua son oreille sur sa poitrine et constata avec soulagement qu’il respirait encore. Il remit la couverture sur son ami et se précipita dans le couloir. Il courut en direction des appartements du médecin de la Cour.
Quelques instants plus tard, Gaius, Merlin et le roi se trouvèrent au chevet du malade…
Gaius se pencha sur le malade pour l’examiner.
Gaius, se relevant : « Il est dans le coma, Sire. »
Uther, en état de choc : « Dans le coma ?... Pouvez-vous le soigner ? »
Gaius : « Je crains que non. Il devra sortir de lui-même du coma ou sinon… »
Contenant difficilement sa peine, Merlin regarda son ami se mourant.
Uther : « Oh non… Dans combien de temps… Dans combien de temps, il… »
Étreint par l’émotion, il n’eut pu achever sa phrase mais Gaius comprit sa question.
Gaius : « C’est difficile à dire. Deux, peut-être trois jours. Je suis vraiment navré, Votre Majesté. »
Ravagé par la douleur, le roi ne lui répondit que par un mouvement de tête. Il s’assit auprès de son fils, lui prit la main avec tendresse et se remémora les bons moments passés avec ce fils tant désiré qu’on allait bientôt lui reprendre. Ne supportant pas l’idée qu’Arthur vivait ses derniers instants, Merlin quitta la pièce en courant. Respectant la douleur du roi, Gaius s’inclina sans dire un mot et quitta la pièce en silence.
Chez Gaius…
Le médecin rentra chez lui et trouva Merlin cherchant frénétiquement dans les livres.
Merlin, faisant les cents pas avec un livre entre les mains : « Il y a sûrement quelque chose que je puisse faire ! »
Gaius, refermant calmement la porte : « Merlin… »
Merlin : « Non !... Je ne le laisserai pas mourir. C’est mon destin…. Vous vous rappelez ?... Mon destin est de le protéger. Pas de le voir trépasser de cette façon. Si la magie en est la cause, la magie doit certainement pourvoir le sauver. »
Gaius, s’avançant vers lui : « Merlin, je sais ce que tu ressens… Mais le destin d’un homme n’est pas figé. Il se peut que… »
Merlin, l’interrompant et larmoyant : « NON ! Je suis un magicien avec de grands pouvoirs, non ? C’est vous qui me l’avez dit ! Je peux certainement le sauver… [Se remettant à feuilleter le livre] il suffit juste de trouver la bonne formule. »
Gaius, refermant le livre qu’il avait entre les mains : « Merlin, tu sais parfaitement que seul le Crystal de Talmite sauvera Arthur. »
Merlin : « Alors je vais me rendre chez les druides ! »
Gaius : « C’est à plusieurs jours de marche d’ici, Merlin. Il sera trop tard. »
Merlin : « Pas si Kilgharrah m’y emmène. »
Merlin contourna le vieil homme lorsqu’un serviteur frappa à la porte.
Gaius : « Entrez. »
Le serviteur : « Le roi requiert votre présence dans la grande salle. »
Gaius fut étonné par cette requête puisqu’il venait de laisser le roi au chevet de son fils mourant.
Gaius : « Puis-je connaître la raison de cette convocation ? »
Le serviteur : « Un homme a demandé audience au roi car il prétend pouvoir sauver le prince. »
Perplexes, Gaius et Merlin se regardèrent.
Gaius : « Allons voir. »
Les deux hommes quittèrent la pièce et suivirent le serviteur jusqu’à la grande salle.
Dans la salle du trône…
Le visage fermé, le roi, assis sur son trône, écoutait les propos d’un homme debout devant lui. Morgane était assise à ses côtés et écoutait avec attention leur visiteur. Gaius et Merlin entrèrent dans la salle.
Le roi : « Mais nous avons déjà un médecin à la Cour. D’ailleurs, le voici. »
Gaius étudia de près les traits de son rival. Il s’agissait d’un homme, plutôt corpulent, dans la trentaine mais dont le regard pouvait laisser à penser qu’il était beaucoup plus âgé. Aussitôt, le médecin se mit sur ses gardes.
Le visiteur : « Je ne mets point en doute les compétences du médecin de la Cour, Votre Altesse. Mais il serait avisé d’avoir un second avis…. J’ai toute les compétences nécessaires. »
Il s’inclina devant le roi en tendant un parchemin. Se remémorant ce qui était arrivé à Morgane avec le sorcier Edwyn, Uther se montra méfiant envers cet étranger qui arrivait au bon moment, précisément au moment où Arthur se trouvait au plus mal. Il lut en diagonale le document.
Uther, repliant le parchemin : « Fort bien. Comment vous appelez-vous ? »
Le visiteur : « Je m’appelle Renan, Sire. »
Gaius : « Comment avez-vous su que le Prince Arthur était malade ? »
Renan : « Le peuple est très inquiet. Les gens parlent. Ils craignent pour la vie de leur prince. »
Gaius : « Nous ne l’avons pourtant pas annoncé officiellement ? »
Renan, regardant Merlin : « Le château regorge de serviteurs trop bavards. »
N’ayant pas tout à fait tort, Gaius ne répliqua pas.
Uther : « D’où venez-vous ? » |
Renan : « De nulle part, en vérité… Je voyage à travers le pays en venant en aide aux personnes qui ont besoin de mes services... Jusqu’à ce que je trouve un endroit où je serai accepté, évidemment. »
Uther : « Je vois… Mon médecin pense que la magie a été utilisée contre mon fils. Un sortilège du nom de… »
Gaius : « La Fièvre Noire, Sire. »
Uther : « C’est cela… Qu’en pensez-vous ? »
Renan : « Je ne saurais dire, Votre Majesté. J’avoue que je ne connais rien à la magie. En revanche, j’ai remarqué, au cours de mes périples, que très souvent, la magie était invoquée… [Il regarda Gaius] dans des cas qui relevaient de pathologies inconnues pour le praticien. »
Offensé, Gaius se redressa mais n’osa pas répliquer devant le roi.
Uther : « Vous pensez qu’il peut s’agir d’une nouvelle maladie ? »
Renan : « Je ne pourrai l’affirmer qu’après avoir examiné le malade, Sire. »
Uther : « Oui, Bien sûr… [Il marqua une petite pause] Veuillez-vous retirer maintenant. Je désire m’entretenir avec mon médecin. »
Renan, s’inclinant : « Mais certainement, Votre Majesté. »
Jusqu’à là, Morgane avait écouté avec attention la discussion mais lorsqu’elle sentit qu’Uther allait permettre à cet homme d‘examiner Arthur, elle se décida à intervenir : Rien ne devait entraver le sort des druides. Une fois que Renan fut sorti, elle s’adressa au roi.
« Votre Majesté, vous n’allez quand même pas répondre favorablement à sa requête. Souvenez-vous de ce qui a failli vous arriver avec le sorcier Edwyn. » |
Gaius : « Je suis d’accord avec Dame Morgane. Il s’agit de toute évidence d’un charlatan qui ne désire qu’une seule chose obtenir des faveurs. »
Uther : « Je me souviens parfaitement du sorcier et de ce qu’il nous avait fait, Morgane… Mais là, il s’agit de mon fils !... » |
Uther, se tournant vers Gaius : «… Quant à vous, Gaius, vous n’avez rien à craindre, quant à votre position. Vous êtes et serez toujours le médecin officiel de la Cour. Sachez-le. »
« Je suis heureux de l’entendre, Sire. » |
Uther : « Mais s’il existe une infime chance de pouvoir sauver Arthur, je me dois d’y réfléchir. Laissez-moi seul, je vous prie. »
Gaius, s’inclinant : « Votre Majesté. »
Morgane, à contrecœur et s’inclinant : « Sire. »
Gaius quitta la pièce en compagnie de Merlin et de Morgane.
CHAPITRE III
« ARTHUR !... ARTHUR EST MORT ! »
e soir venu, dans le couloir menant à la chambre d’Arthur… |
Gaius sortit des appartements du prince et vit approcher le roi.
Uther : « Comment va-t-il ? »
Gaius : « Toujours pareil, Sire. »
Uther, soupirant : « J’ai passé la journée à y penser. Je soupçonne ce Renan de pratiquer la magie. Je ne peux, par conséquent, le laisser approcher de mon fils mais… »
Gaius : « Mais ? »
Uther : « Mais dans le même temps, j’ai le fol espoir que la sorcellerie ne soit pas à l’œuvre dans le cas présent et que ce Renan puisse sauver mon fils sans l’aide de la magie. »
Soudain, la porte de la chambre s’ouvrit et Merlin en sortit précipitamment.
Merlin, paniqué : « Gaius, vite ! C’est Arthur ! Ça a empiré ! »
Soucieux, le médecin entra précipitamment dans la chambre, suivi par le roi.
Merlin : « Il a du mal à respirer ! »
En effet, Arthur commençait à suffoquer. Gaius retira la couverture et vit que la tâche noire avait commencé à envahir les membres supérieurs du malade.
Gaius : « Vite, Merlin ! Passe-moi le soufre ! »
Merlin se précipita sur le sac de potions et en sortit une fiole qu’il ouvrit avant de la donner à Gaius. Le médecin releva la tête d’Arthur et passa le flacon devant le nez du prince à plusieurs reprises.
Gaius : « Le soufre devrait dégager les voies respiratoires… au moins pendant un temps. »
Arthur arrêta progressivement de suffoquer.
Uther, avec espoir : « Vous avez réussi ! »
Gaius : « Temporairement, Majesté. Je le crains. »
Le visage d’Uther se figea.
Gaius : « Merlin, tu vas rester auprès d’Arthur. Tu feras ce que je viens de faire toute les heures jusqu’à l’aube. »
Merlin : « Et ensuite ? »
Gaius : « Il ne reste plus qu’à prier pour qu’il soit encore en vie demain matin. »
Merlin désapprouva la dureté des propos de Gaius mais ce dernier devait préparer le roi à l’idée qu’il devra bientôt faire ses adieux à son fils. Résigné, le roi reçut le message.
Uther, calme : « Laissez-moi seul avec mon fils, je vous prie. »
Gaius et Merlin sortirent de la chambre au moment où Morgane arriva devant la porte.
Morgane, avec compassion : « Comment va-t-il ? »
Gaius : « Pas très bien. »
Morgane : « Mais il va s’en sortir ? »
Gaius : « Je crains que non. »
Morgane fit un pas pour entrer dans la chambre mais les deux hommes l’en empêchèrent.
Gaius : « Le roi a demandé à être seul pour lui faire ses adieux. »
Morgane : « Je comprends… Prévenez-moi lorsque je pourrai voir Arthur. J’aimerais moi-aussi lui rendre un dernier hommage. Après tout… Il est comme un frère pour moi. »
Gaius : « Bien sûr. »
Satisfaite, Morgane se retourna et se dirigea vers ses appartements, abandonnant ce visage de compassion qu’elle s’était forgée face aux deux hommes et affichant un sourire de satisfaction. Mais Gaius et Merlin n’étaient pas dupes. Ils échangèrent un regard entendu puis regardèrent la jeune femme disparaître au détour d’un couloir.
Deux heures plus tard…
Le roi, en larmes, sortit de la chambre de son fils.
Uther : « C’est trop dur. Je ne puis me résoudre à le laisser partir. »
Merlin : « Il reste encore un espoir. Messire Léon peut rapporter le cristal à temps. »
Uther, relevant les yeux sur lui : « Oui, tu as raison. Messire Léon… Il ne devrait plus tarder. »
Gaius : « Voulez-vous que je vous raccompagne dans vos quartiers, Sire. »
Uther acquiesça de la tête. Gaius soutint le roi par l’épaule et le conduisit jusqu’à sa chambre. Merlin, n’ayant jamais vraiment aimé ce roi vindicatif et autoritaire, eut de la peine à le voir dans cet état. Il était clair qu’Uther aimait son fils et le jeune magicien comprit quel déchirement il devait éprouver au moment où on allait lui reprendre la chair de sa chair. Il avait éprouvé la même chose lorsque son père était mort dans ses bras. Ce fut donc le cœur gros que Merlin entra dans la chambre d’Arthur. Des bougies avaient été allumées un peu partout dans la pièce. Arthur avait le teint livide. L’endroit ressemblait davantage à une chapelle ardente qu’à une chambre princière. Merlin s’assit à côté du lit et regarda son ami.
Merlin, tout bas : « Cela ne peut pas se terminer ainsi ! »
Il tourna la tête vers la porte afin de s’assurer que personne ne pouvait le voir. Il essaya plusieurs formules magiques qu’il avait vues dans les livres plus tôt dans la journée mais rien n’y fit. Arthur se mourrait.
Au même moment à des centaines de kilomètres de là…
Ce que Merlin ignorait, c’est qu’une autre magie était à l’œuvre. Dans un déluge de vent, de pluie et d’éclairs, Briac, revêtu d’une toge blanche, assis sur un dolmen, la main droite tendue au-dessus d’un calice répétait inlassablement la même phrase.
Briac : « Atfi nâtmitacon poracor tishos tri, namnos nisfi tean temnoc est quam niciemper, Atfi nâtmitacon poracor tishos tri,… »
Au milieu de la nuit…
Les bougies continuaient de brûler dans la chambre du mourant alors que Merlin s’était endormi dans son fauteuil, placé près du lit d’Arthur. Soudain, il fut réveillé par un bruit familier, celui de sabots de chevaux martelant les pavés de la cour du château.
Merlin, se relevant d’un bond : « Messire Léon ! »
Il se précipita à la fenêtre.
Merlin, réjouit : « Oui. C’est lui ! [Se tournant vers Arthur] Tenez bon, Arthur ! »
Il se précipita dans le couloir. Le roi, prévenu de l’arrivée de Sir Léon, l’attendait dans la grande salle en compagnie de Gaius. Merlin y entra au moment au Sir Léon s’inclinait devant son roi.
« Je suis vraiment navré, Votre Majesté. » |
« Vous ne l’avez pas ? » |
Sir Léon : « Non, Sire. »
Uther : « Ils ne vous l’ont pas donné ? Je vous avais pourtant donné carte blanche ! »
Sir Léon : « C’est que nous n’avons rencontré personne, Sire. »
Uther : « Personne ? »
Sir Léon : « La caverne était complètement déserte. Les druides n’y sont plus. Nous avons alors cherché aux alentours, sans résultat. »
Uther, réalisant la situation : « Cette fois-ci, il est perdu ! » |
Sir Léon : « Je suis vraiment navré. »
Le roi se sentit défaillir. Gaius se porta immédiatement à son secours et l’aida à se rassoir sur le trône.
Uther, au bord des larmes, tout bas à Gaius : « J’ai déjà perdu la femme que j’aimais à cause de la magie, maintenant, c’est au tour de mon fils ! »
Ne sachant quoi répondre pour le réconforter, Gaius préféra garder le silence.
Uther : « À moins que… »
Gaius : « À moins que quoi, Sire ? »
Uther, se redressant : « Faites quérir Renan ! »
Gaius, désapprouvant : « Votre Majesté, vous n’y pensez pas ? »
Uther, avec morgue : « Qu’ai-je donc à perdre ? Un fils ? Il a déjà un pied dans la tombe. Je n’ai plus rien à perdre et tout à y gagner. S’il parvient à sauver mon fils, je le couvrirai d’or. S’il échoue, il brûlera sur le bûcher. »
Gaius, s’inclinant : « Comme vous voudrez, Sire. »
Une heure plus tard, dans la chambre d’Arthur…
Uther, Gaius, Merlin et Renan étaient réunis autour du lit du prince mourant.
Gaius, avisant la besace de Renan : « C’est tout ce que vous avez apporté ? »
Renan : « Un bon médecin n’a pas besoin de beaucoup plus pour faire correctement son travail. Seuls les charlatans usent d’artifices pour masquer leur ignorance ! »
Merlin, dans sa tête : « Il a réponse à tout. »
Uther, assis sur le lit de son fils : « Vous savez ce qu’il vous attend si vous échouez ? »
Renan : « Oui, Sire… Permettez-moi, dans ce cas, de rester seul avec mon patient afin de pouvoir l’examiner. »
Uther, regardant Arthur avec espoir : « Oui, bien sûr ! »
Gaius et Merlin échangèrent un regard : Ils n’étaient pas du tout d’accord pour laisser Renan, seul avec le prince mais le roi leur pria de sortir d’un ton sec. Ils durent obéir sans discuter. Après avoir serré la main de son fils avec affection, le roi quitta la pièce, suivi de Gaius et Merlin. Ils attendirent patiemment dans le couloir. À l’intérieur, Renan se mit immédiatement au travail. Il retira la couverture. Il vit alors que la tâche noire recouvrait maintenant les bras et les jambes du prince. Elle commençait à monter vers la tête.
Renan : « Il faut faire vite ! »
Il sortit un cristal de sa besace.
Renan, fermant les yeux : « Douq lumma coh puscor in numterea »
Le cristal s’illumina un bref instant entre ses mains.
Renan, mettant le cristal autour du cou du prince : « Je ne veux pas que vous mouriez Arthur Pendragon. Ce n’est pas votre destin. »
Délicatement, il reposa la tête du prince sur l’oreiller puis posa le cristal sur son torse. |
À son contact, Arthur eut comme un léger spasme comme s’il l’avait ressenti puis le cristal s’illumina instantanément. |
La lumière devint rapidement si intense que Renan dut détourner le regard. Car l’œuvre du Crystal de Talmite avait commencé : Lentement, la tâche recouvrant les membres inférieurs d’abord puis des mains, des bras et enfin du cou régressa vers le cristal, comme si ce dernier l’aspirait. Pour ne pas attirer l’attention du roi et de son entourage, attendant dans le couloir, Renan ferma les courtines du lit. Lorsque la lumière s’estompa, la peau d’Arthur avait retrouvé sa teinte habituelle. Renan reprit le cristal, ouvrit les courtines et attendit que le prince reprenne conscience. Il retira une fiole de sa besace. Arthur ouvrit alors les yeux.
Renan : « Comment vous sentez-vous, Sire ? »
Arthur : « Comme si un troupeau de buffles m’avait piétiné. »
Renan, avec le sourire : « C’est normal… Tenez… Buvez une gorgée de ceci. Cela vous aidera à reprendre des forces. »
Arthur : « Mais qui êtes-vous ? »
Renan : « Mon nom est Renan. Votre père m’a chargé de vous soigner. »
Arthur : « Mon père ? »
Renan : « Vous étiez tombé dans le coma. Le médecin de la Cour ne pouvant plus rien faire pour vous, j’ai alors proposé mes services. »
Arthur : « Je vois. »
Renan : « Buvez. C’est un fortifiant. »
Arthur obtempéra. Il but quelques gorgées du breuvage et en ressentit immédiatement ses effets.
Arthur : « Je me sens moins las tout à coup. »
Renan : « Vous devrez néanmoins garder la chambre durant deux jours au moins. »
Arthur : « Est-ce vraiment nécessaire ? »
Renan : « Je le crains, oui… Je vais immédiatement prévenir le roi que vous êtes réveillé. »
Arthur acquiesça de la tête pendant que Renan se dirigea vers la porte.
Dans le couloir…
Gaius au roi : « Je continue à penser que c’est pure folie de laisser cet individu seul avec le prince, Majesté. » |
Uther, légèrement agacé : « J’ai bien pris note de vos réticences, Gaius. Mais que pourrait-il lui arriver de pire que la mort ? » |
Gaius baissa la tête. Soudain, la porte s’ouvrit. Renan s’avança respectueusement vers le roi.
Uther, impatient : « Eh bien ? Votre diagnostic ? »
Renan : « Ce n’était pas l’œuvre de la magie, Sire. »
Uther : « Comment ? »
Renan : « Il s’agit en réalité d’une maladie ordinaire : La ‟mors traa″ »
Uther : « Qu’est-ce que c’est ? »
Renan : « Une infection qui touche la peau. »
Uther regarda Gaius.
Gaius : « Je n’en ai jamais entendu parler. »
Renan : « Ce n’est pas étonnant. C’est une maladie très rare, très spectaculaire mais guérissable. »
Uther, avec espoir : « Vous pouvez le soigner ? »
Renan, lui montrant la porte : « Jugez-en par vous-même, Sire. »
Uther se précipita dans la chambre, Gaius et Merlin sur ses talons. Il trouva Arthur, assis sur son lit, le dos appuyé contre la tête de lit.
Uther : « Arthur ! »
Le roi se précipita sur lui et le prit dans ses bras. Stupéfait par son geste, Arthur se laissa tout de même faire.
Arthur, surpris : « Père ? »
Uther, le gardant à bout de bras : « Nous t’avions cru à l’article de la mort et te voici aussi fringant qu’avant. »
Gaius : « Comment vous sentez-vous ? »
Arthur : « Légèrement fatigué mais à part ça, en pleine forme. Et je meurs de faim aussi…. Merlin ! »
Merlin, avec le sourire : « Oui, Sire. »
Arthur : « Apporte-moi à manger, veux-tu ? »
Merlin : « Tout de suite. »
Il sortit de la pièce.
Gaius à Renan : « Cette guérison est plutôt rapide. »
Renan : « Oh mais il ne sera complétement rétabli que dans deux ou trois jours seulement… une rechute est tout à fait possible. »
Uther : « Dans ce cas, vous demeurez au château le temps qu’il faudra. Et quoique vous demandiez en récompense, vous l’aurez. »
Renan : « Je ne désire que le bien de mon malade, Sire. »
Gaius : « Je suis très désireux d’en apprendre davantage sur le remède que vous avez utilisé. »
Renan : « Je serai heureux de vous éduquez lorsque mon malade sera complétement rétabli. En attendant, si vous le permettez, je voudrais me retirer pour la nuit. Je me sens si las. »
Uther : « Oui, bien entendu. Je vais demander à ce que l’on vous prépare une chambre. »
Renan, s’inclinant : « Je vous remercie, Votre Majesté. »