HypnoFanfics

Un passé insoupçonné.

 

Chapitre 1 :

 

3 jours déjà que Rick ne répondait plus à ses appels, trois jours angoissants sans aucune nouvelle de lui. Elle voulut passer au loft pour s’assurer en personne qu’il allait bien, et reprendre quelques affaires au passage, mais la serrure avait été changée : elle n’était visiblement plus la bienvenue. Au fond d’elle, elle le comprenait. Elle n’arrivait pas à se pardonner elle-même, alors comment imaginer qu’un autre puisse le faire.

Une zone sombre et douloureuse de son passé venait de refaire surface, ruinant tout sur son passage. Mais elle n’en voulait qu’à une seule personne : Elle-même.

Elle redescendit au parking et s’enferma dans sa voiture. Elle prit son portefeuille et en sortit une photo déchirée.

-« Je suis désolée… Je n’ai jamais voulu ça. Je suis tellement désolée ! »

 

Rick venait d’arriver chez Jim. Il avait sonné à la porte.

-« Richard ? Oh mon Dieu… C’est Kate ? » dit-il en voyant la tête déconfite de son futur gendre et ses yeux rougis.

-« Non. Elle va bien… Enfin, je crois. Je peux entrer ? » demanda-t-il très poliment.

-« Bien sûr. » répondit-il avec évidence. « Que se passa-t-il ? »

-« Je ne sais pas. » soupira Rick en se laissant tomber sur une chaise. « J’ai besoin de parler, mais je ne sais même pas ce que je peux vous dire sans trahir Kate. »

-« Elle a des problèmes ? Un rapport avec la mort de Johanna ? »

-« Non. Pas cette fois non. Ça remonte à bien plus longtemps. Une affaire a fait ressurgir certaines choses douloureuses. »

Jim plissa les yeux, essayant de lire dans ceux de l’auteur.

-« Est-ce que vous savez ce qui lui est arrivée il y presque 20 ans ? » demanda Rick après une longue minute de silence.

-« Non Richard. » soupira Jim. « Je l’ignore. Mais si ça à un rapport avec ce qui s’est passé, je peux juste vous raconter l’histoire telle que je la connais. Mais elle n’a certainement rien avoir avec celle que Katie dissimule. »

-« Je vous écoute. »

-« Vous voulez un remontant ? » proposa Jim en constatant que les mains de Castle tremblaient.

Rick le dévisagea. Il savait que son beau-père avait de graves soucis avec l’alcool et ne voulait certainement pas l’entraîner à replonger.

-« Je pensais au thé. » précisa-t-il. « Je suis désolé, mais c’est ce que j’ai de plus fort. »

-« Ça ira très bien merci. »

Jim revint avec une cruche et deux tasses. Il servit son invité, se servit à son tour et commença son récit :

-« C’était fin juin, je pense… Ou début juillet, je ne sais plus bien. Toujours est-il que Kate nous a montré une lettre venant d’un collège en Europe. Elle s’était inscrite pour un semestre en immersion et sa candidature venait d’être acceptée. »

-« A 14 ans ? »

-« Ça nous a paru jeune à nous aussi. On en a beaucoup discuté avec Johanna. Mais Katie a réussi à nous convaincre. On l’a laissé partir. On n’aurait jamais dû… »

-« Pourquoi ? Qu’est-ce qui s’est passé ? » insista Castle en voyant que Jim était plongé dans ses souvenirs.

-« Elle est partie fin Août. C’est une de ses professeurs qui s’était proposée pour la conduire à l’aéroport. On est resté quatre mois, quatre longs mois sans nouvelles, ou presque. Juste quelques lettres auxquelles elle mettait des semaines pour répondre. »

Un moment de silence interrompis à nouveau Jim qui cherchait comment expliquer le reste en restant le plus fidèle à ses souvenirs.

« Elle est revenue début Décembre. On n’a jamais su pourquoi son semestre avait été écourté. Katie n’a jamais voulu parler de ces quatre mois. Mais elle avait changé. Avant qu’elle ne parte, elle respirait la joie de vivre, elle avait des tas d’amis. Sortait et s’amusait. Mais après son passage en Europe, elle est restée enfermer pendant des mois. On l’entendait pleurer toutes les nuits et on la retrouvait souvent assise dans le noir, dans un coin de sa chambre. Elle passait des heures à regarder et caresser une photo qu’elle ne nous a jamais montrée. »

-« Un chagrin d’amour ? » supposa Castle, se mettant dans la peau d’une ados de 14 ans.

-« C’est ce qu’on a pensé. Mais 6 mois plus tard, elle pleurait toujours autant et n’avait presque plus aucun amis. On l’a envoyé voir un psy, elle restait assise en face de lui en regardant les aiguilles de sa montre bouger. »

Rick sourit malgré lui en imaginant la scène.

« Elle devait avoir 17 ans quand elle a fini par dire à sa mère qu’elle lui raconterait un jour, quand elle serait prête. Mais Johanna est morte… Et je pense que Katie n’en a jamais parlé à personne. »

-« Si. Elle l’a fait. » assura Rick en posant la tasse sur la table. « Elle l’a fait parce qu’elle y était obligé. Mais elle n’était pas prête. »

Jim déglutit, pensant aux pires choses qui pouvaient arriver à une jeune fille de cet âge.

-« Est-ce qu’elle a été maltraitée ? Quelqu’un l’a… »

-« Non. » coupa Castle pour éviter à Jim de prononcer le mot viol. « Pas que je sache en tout cas… Mais ce n’était pas moins douloureux pour autant. »

Rick se leva, mais semblait encore plus mal à l’aise qu’à son arrivé.

-« Je suis désolé Monsieur Beckett… Je ne peux rien vous dire. »

-« C’est à elle de le faire. » se fit-il compréhensif.

-« Je vais vous sembler affreux et vous pourrez me détester quand vous connaîtrez l’histoire, mais j’avais besoin d’entendre ces mots. J’avais besoin de savoir que cette épreuve l’avait détruite. » avoua-t-il, honteux des mots qu’il prononçait. « J’avais besoins de savoir que celle que j’aime de tout mon cœur ne pouvait pas avoir fait ça sans en éprouver des remords. »

Rick remercia encore Jim pour le thé et les confidences et ressortit encore plus bouleversé qu’il n’était entré.

 

A la fois intrigué et inquiet, Jim composa le numéro de sa fille.

-« Beckett. » l’entendit-il renifler.

-« Katie ? Tout va bien ? »

-« Oui, oui, tout va bien. » menti-t-elle en se ressaisissant.

-« Un dîner avec ton vieux père, ça te dis ? »

-« Euh. Oui… On se retrouve chez ‘Andréa’ ? »

-« Non… à la maison, ça serait mieux je crois. »

-« Un problème papa ? » s’inquiéta Kate qui savait que ce changement d’habitude devait cacher quelque chose.

-« J’aimerais te parler de quelque chose… »

-« Ok. J’arrive. Je serais là dans une petite demi-heure. » assura-t-elle en rangeant sa photo déchirée et s’essuyant les yeux pour effacer les larmes.

judy1  (04.02.2014 à 19:34)

Chapitre 2 :

 

3 jours plus tôt :

-« Goûtes moi ça… C’est délicieux. »

-« Non merci Castle. Je vais me contenter de mon café. Ça ressemble trop à ton omelette au marshmallow ! »

Son portable sonna.

« Sauvé par le gong ! » plaisanta-t-elle en décrochant.

« Ok, on arrive. » dit elle en raccrochant après s’être contenté d’écouter le monologue de Ryan.

L’adresse donnée par Ryan était assez loin de chez Castle, mais le petit couple passa tellement de temps à se chamailler pour tout et n’importe quoi qu’elle ne se rendit pas compte qu’elle connaissait les lieux. En même temps, beaucoup de chose avait changés en 20 ans. Ce n’est qu’en arrivant devant la maison que son cœur s’arrêta.

-« Tout va bien ? » s’inquiéta Castle en remarquant le changement chez sa fiancée.

-« Oui. Oui… » assura-t-elle en se forçant à sourire.

Elle sortit de la maison, monta les 7 marches du perron en se remémorant l’époque où elle osait à peine les descendre. En arrivant devant la porte d’entrée, elle prit appuis au chambranle de la porte pour ne pas s’évanouir. Les lieux étaient restés comme dans sa mémoire, comme si elle n’était jamais partie. Rien n’avait changé.

-« Kate ? » appela doucement Castle. « Lanie nous attend dans la pièce d’à côté. »

-« J’arrive. » balbutia-t-elle en faisant des efforts considérables pour ne pas trébucher.

Elle était pâle, le regard fuyant, elle n’avait pas vraiment l’air d’être présente. Lanie s’était mise à exposer les faits, comme à son habitude et comme aucune intervention de Kate ne l’arrêtait, la légiste relava la tête et observa son amie.

Kate était plongée dans ses souvenirs et n’enregistrait rien de ce qui se passait autour d’elle.

-« Je pourrais être la marraine ? »

-« Quoi ? » sursauta Kate en dévisageant son amie.

Lanie sourit. Elle venait enfin de capter l’attention de son amie.

-« Il est à peine 7 heures du matin donc je présume que vous étiez en train de déjeuner, d’où le fait que tu te sentes barbouillée. Tu es livide, des cernes sous les yeux et ton esprit a du mal à suivre quoi que ce soit. Alors j’en conclue qu’il doit y avoir un petit Castle là-dessous. D’où ma question… Alors je pourrais être la marraine ? »

Kate soupira, ferma les yeux et fit un petit mouvement de la tête pour chasser les idées qu’elle avait en tête. Elle déglutit avant de poser les yeux sur la victime.

-« Qu’est-ce que tu as pour nous ? » demanda-t-elle sans répondre à la plaisanterie de Lanie.

La métisse tenta de la sonder du regard, mais Kate était quelqu’un de tellement complexe qu’elle préféra se concentrer sur le travail. Pour l’instant du moins, remettant à plus tard les confidences entre filles.

-« Une femme, entre 65 et 70 ans je dirais. L’assassin s’est acharné sur elle. Il y a des ecchymoses dans le dos, sur les bras, mais c’est l’étranglement qui est la cause de la mort… » Lanie montra le cou de la victime. Les trace de doigts étaient visibles à l’œil nu.

Kate, encore complètement perdue, regardait sans rien dire. Castle l’observa en fronçant les sourcils. D’ordinaire elle aurait déjà demandé l’heure de la mort, s’il y avait des empreintes, des traces d’injections (vu le quartier), elle aurait déjà hurlé après Ryan et Espo pour avoir les dépositions des voisins… Mais là, rien.

-« Tu pourras relever les empreintes sur le cou ? » demanda enfin Castle, prenant le travail de Kate à sa charge.

-« Oui… Je pourrais. » répondit-elle en posant son regard tour à tour sur Castle et Beckett. « Sauf si l’assassin a eu la mauvaise idée de mettre des gants. »

Kate était sortie de la pièce alors que la légiste parlait toujours. Ce qui accentua encore un peu plus le trouble de Lanie et Castle.

-« Merci Lanie… Et oui, tu pourras être la marraine. » assura-t-il. « Enfin, quand tu auras gagné le duel contre Alexis qui ne lâchera pas si facilement. » plaisanta-t-il en rejoignant Kate dans l’entrée.

-« Qu’est-ce que vous avez ? » se réveilla enfin Kate en posant la question aux garçons.

-« Les voisins n’ont rien vu de particulier… Enfin, rien de plus que d’ordinaire. » rapporta Ryan en essayant de faire un peu d’humour.

-« Il y avait pas mal d’allées et venues dans cette maison. Depuis toujours, enfin depuis que le gars là-bas habite le quartier en tout cas. Il explique juste que depuis quelques année Maddy Haynes ne servait plus de maison d’accueil pour toute sorte de paumés… Euh, je cite hein ! » se défendit Esposito en voyant les yeux de Beckett se braquer sur lui.

Mais Kate se contenta de hocher la tête sans rien de plus.

-« Qu’est-ce qu’elle a ? » demanda Esposito alors que Kate visitait les lieux.

-« Je l’ignore. » soupira Castle en la regardant passer d’une pièce à l’autre.

-« Tout le bas a été retourné, une idée de ce que cherchait l’agresseur? »

-« Non, pas pour l’instant… » expliqua Esposito.

-« Le fils de la victime arrivera en fin d’après-midi. Il pourra nous dire ce qui manque. »

Kate esquissa un léger sourire en repensant au petit garçon de 7 ans à peine qu’elle avait croisé ici même.

-« En tout cas, quoi que cette personne ait pu chercher, le bureau a été fouillé de fond en comble. Il a même explosé le PC en le fracassant contre le mur. »

-« Il devait être furieux. Il n’a pas dû trouver ce qu’il cherchait. » supposa Kate, toujours un peu groggy. « Prend le disque dur, tu essayeras de te débrouiller avec. »

 

Deux heures plus tard, les trois inspecteurs étaient au poste, cherchant les centres d’intérêt et les personnes en contact avec leur victime. Beckett afficha la photo de la victime au tableau et fit comprendre aux deux inspecteurs que l’heure du débriefing était arrivée.

-« Qu’est-ce que vous avez ? »

-« Maddy Haynes, 68 ans. Elle travaillait pour les services sociaux depuis plus de 35 ans et retraitée depuis un peu plus d’un an. Elle ne s’est jamais mariée mais à un fils de 27 ans, Daniel. Il étudie la musique dans une Université du Maine. »

Beckett se tourna vers Esposito.

-« Elle était propriétaire de la maison qu’elle habitait. Elle gagnait très bien sa vie. En plus de son job de secrétaire pour les services sociaux, elle a toujours reçu de grosses sommes d’argent. »

-« D’où ça venait ? Et pourquoi ? » demanda Kate pour paraître professionnelle alors qu’elle connaissait déjà la réponse.

-« Elle hébergeait des tas de gens… ça venait probablement de là. » assura Esposito qui n’avait pas encore eu le temps d’étudier la question. « Peut-être que c’était une sorte de location pour habiter chez elle un moment ou de l’argent donné en signe de remerciement pour avoir aidé une personne connue du donateur ! » suggéra-t-il.

Kate ne put s’empêcher de penser qu’elle était entourée par de très bons inspecteurs, elle ne pourrait plus garder son secret bien longtemps. Elle le cachait depuis tellement de temps, elle  n’était pas encore prête à en parler.

 

judy1  (05.02.2014 à 18:49)

Chapitre 3 :

 

Lorsque le fils de la victime arriva, Kate le fit tout de suite entrer dans l’un des petits salons. Elle insista pour que Ryan aide la technicienne à retrouver les fichiers dans le disque dur car lui aussi avait souffert de l’excès de rage de l’agresseur. Elle avait confié à Esposito la tâche difficile qu’était l’analyse des appels entrant et sortant de la maison tant sur le fixe que sur le ou les portables. Elle n’avait pas réussi à écarter Castle, c’était donc avec crainte qu’elle le laissa participer à l’entrevue.

-« Lieutenant Kate Beckett. » se présenta-t-elle en arrivant avec le café qu’elle lui avait proposé 5 minutes plus tôt.

-« Katherine ? » demanda-t-il, incertain de ce qu’il avançait.

Castle la dévisagea. Elle baissa les yeux, confuse et incertaine de la tournure de la discussion.

-« Oui. » assura-t-elle avec malaise. « Toutes mes condoléances. »

-« Vous vous connaissez ? » intervint Castle qui comprenait que sa présence dérangeait.

-« Oui. » répondit simplement Kate.

-« Je me souviens juste de la jeune fille à la guitare qui chantait divinement bien. »

Kate se contenta de sourire à ses compliments tout en réfléchissant à la manière de poser ses questions sans trop en dire.

-« Est-ce que vous lui connaissiez des ennemis ? »

-« Avec ce qu’elle faisait ? Des centaines… » assura-t-il, certain de ce qu’il lançait. « J’adorais ma mère et je respectais ce qu’elle faisait. Mais ça ne devait pas être le cas des celles qui figurent dans ses données. »

-« Ses données ? » fit Kate avec curiosité et panique.

-« C’est à ça que servait son PC. » expliqua-t-il avec évidence. « Elle ne s’en servait que pour stocker ses données : l’identité des personnes qu’elle avait aidées. »

La tête de Kate se décomposa. Son teint redevint livide. Elle déglutit et puisa au plus profond d’elle pour trouver la force de continuer.

-« Toute les personnes ? » demanda-t-elle, le souffle coupé, comme si elle venait de courir un 100 mètres.

-« Oui, toutes les personnes… Depuis plus de 30 ans. » assura-t-il.

Rick ne comprenait rien à cette histoire mais sa seule certitude était que Kate lui cachait quelque chose de grave.

-« Ma mère répétait sans cesse que chacun avait le droit de connaître son histoire. C’était dans ce but qu’elle gardait tout ça. Au cas où quelqu’un viendrait lui demander un chapitre supplémentaire. » répondit-il en utilisant des métaphores pour que l’homme ne comprenne pas de quoi il parlait.

-« Et beaucoup de personnes venaient chercher… Des chapitres ? » demanda Castle pour rappeler sa présence.

-« Quasiment tous les jours ! »

-« Merci Monsieur Haynes. »

Kate lui serra la main tout en lui présentant une fois de plus ses sincères condoléances.

-« Je sais comment les gens l’appelaient : La placeuse… »

-« La placeuse ? Elle plaçait quoi ? » demanda Castle en dévisageant Kate.

-« Son système n’était pas infaillible… Mais elle n’a jamais mis personne en danger… Rien qui puisse expliquer sa mort en tout cas. » assura le fils avec tristesse.

Kate le regarda quitter le poste.

-« Qu’est-ce qu’elle plaçait au juste ? » insista Castle qui avait peur de comprendre.

-« Espo ? » interrompit-elle l’inspecteur qui travaillait à son bureau. « En salle de réunion, tout de suite. »

En la voyant arriver, la technicienne de la scientifique sortit de la pièce en baissant la tête pour éviter de croiser le regard de Beckett.

-« Elle vient de retrouver une grande partie des données… Et la dernière page ouverte par Maddy Haynes. » assura Ryan, gêné comme il ne l’avait jamais été.

-« Je crois que ça peut attendre deux minutes. J’ai des choses à vous dire. » expliqua Kate.

-« Alors on va enfin savoir ce qui se passe ? »

-« Assieds-toi Rick. »

Elle ne l’appelait presque jamais par son prénom et le fait qu’elle l’utilise lui prouva à quel point la situation était grave.

Il y eut un moment de silence avant que Kate se décide à parler.

-« J’aurais pu vous épargner toute une matinée de travail… Je savais déjà tout ça. » avoua-t-elle en visant le tableau blanc. « J’en sais même un peu plus… »

Elle soupira et chercha ses mots. Par où commencer ?

« Maddy Haynes a grandi en familles d’accueil… Mais jamais dans de bonnes familles. A 18 ans, elle a eu l’opportunité de suivre des cours de secrétariat et une fois son diplôme en poche, elle s’est jurée d’éviter cette vie à autant d’enfants qu’elle le pourrait. » elle avait besoin de décrire le passé de Maddy pour expliquer la relation avec elle et placer les choses dans leur concept. « Si je suis au courant de tout ça… C’est … C’est parce que je l’ai rencontrée. Je fais partie des jeunes filles qu’elle a aidée. »

-« Quoi ? » souffla Castle, tombant de haut.

-« Je suis tombée enceinte à 14 ans. Je n’ai pas eu le courage de l’avouer à mes parents, j’avais honte et je ne voulais pas détruire leur vie… »

Castle allait l’interrompre, mais les yeux rougis de Kate le firent de rasseoir.

« J’ai entendu parler de cette femme et je suis allée la voir. J’ai passé 4 mois chez elle. Elle m’a aidée à mettre mon bébé au monde… Elle lui a trouvé une famille et je ne l’ai plus jamais revue, ni elle, ni le bébé. »

Kate déglutit, regarda les trois hommes sans oser croiser leur regard, attendant juste une réaction de leur part.

-« Ça explique ceci. » fit Ryan pour couper ce silence pesant.

Il commença à lire, priant pour que Kate l’arrête.

« Katherine Beckett, née le 17 novembre 1980.
Fille de Jim Beckett (professeur de droit) et Johanna Beckett (avocate)
213 West 55th Street, New York
Élève appliquée, douée en langues étrangères, de nature curieuse. Sportive, aimant la musique et jouant à merveille de la guitare.
Aucun antécédent médical. Pas d’allergie connue. Groupe sanguin A+

A donné naissance à un garçon le 04 décembre 1994. ( 2 semaines avant terme)
Parfait physiquement. Problème respiratoire à surveiller.

Famille trouvée. Confié le 06 décembre 1994. »

Kate attendait la suite, espérant peut-être entendre son prénom, le nom des gens à qui il avait été confié. Elle lança un regard vers Ryan.

-« Comment as-tu pu faire ça ? » reprocha Castle en se levant. « Ce gamin a dû devenir complètement fou en réalisant qu’il a eu une vie merdique alors que sa mère est une file de bourges à la vie facile… Comment tu as pu… ? »

-« Comment j’ai pu quoi, Castle ? » répondit Kate en haussant la voix pour défier Rick. « Tomber enceinte à 14 ans ? Choisir la facilité en donnant MON bébé à de parfaits inconnus ? Me regarder dans le miroir tous les jours ? Ou continuer cette enquête en me disant que je vais traquer mon propre fils ? »

Elle le regardait droit dans les yeux.

-« Si ça peut te rassure, je n’en sais rien… On va juste le retrouver avant que ce ne soit pire. »

-« Il a tué une femme. Il l’a roué de coups, il s’est acharné sur elle avant de saccager sa maison. » rappela-t-il, hors de lui. « Tu crois vraiment que ça peut être pire ? »

Ryan et Esposito étaient médusés, aucun d’eux ne pouvait réagir en entendant le couple se déchirer.

-« Un problème avec l’enquête ? » demanda Gates que les éclats de voix avaient alertée.

Par réflexe, Ryan ferma les pages du PC.

-« Aucun problème. » assura Kate en baissant les yeux, tellement le regard de Rick était insoutenable pour elle.

Gates regarda Ryan et Esposito en attendant une explication de leur part. Sans réaction, elle s’adressa à Castle.

-« Monsieur Castle ? Un problème ? » répéta-t-elle.

Il parut hésiter avant de répondre, regardant Kate avec dédain.

-« Aucun problème. » fini-t-il par prononcer. « Excusez-moi, je vais prendre l’air. » dit-il e bousculant Gates pour sortir de la pièce.

Gates dévisagea une dernière fois les trois inspecteurs avant de leur donner l’ordre de se remettre au travail, leur rappelant qu’ils avaient un assassin à coincer.

 

 

judy1  (11.02.2014 à 18:35)

Chapitre 4 :

 

Les aveux de Kate avaient scotché les deux inspecteurs. Ils étaient assis à la table de la salle de réunion et aucun d’eux ne savait quoi dire. L’engueulade entre Castle et Beckett ayant déjà répondu à bonne partie des questions qu’ils se posaient.

-« Vous avez entendu la Capitaine ? Au travail ! » lança-t-elle à ses équipiers avant de quitter la salle et s’installer à son bureau.

Esposito se leva à son tour, toujours sous l’effet du choc.

-« Tu le savais ? » lui demanda Ryan. « Tu la connais depuis plus longtemps…Et puis tu es proche de Lanie… »

-« Je crois que même Lanie ignore cette partie de son passé. » fit-il comme seule réponse.

-« Tu crois que c’est l’assassin… Son fils…. Enfin, le bébé qu’elle a abandonné ? »

Esposito fit demi-tour et s’assit en face de Ryan.

-« Écoute Bros… Effectivement je connais Kate depuis un peu plus longtemps que toi. Je la considère comme ma petite sœur. Je n’excuse pas ce qu’elle a fait, mais je crois que c’est à cet enfant qu’elle a des comptes à rendre…. Peut-être à Castle aussi ! En tout cas pas à moi. Alors je vais faire mon job : résoudre cette affaire, trouver le meurtrier… Et soutenir Beckett comme je pourrais en priant pour que son fils n’ait rien avoir dans tout ça. »

Esposito se leva et se remit au travail tout en jetant de petits coups d’œil discrets vers Kate, de temps en temps.

-« Des nouvelles de Castle ? » lui demanda-t-il alors que Rick était parti depuis plus d’une heure et qu’elle venait de recevoir un message qui n’avait pas l’air de la ravir.

-« Il est rentré chez lui… » répondit-elle tristement en pensant à son message lui demandant un peu de temps pour réfléchir.

Esposito prit quelques notes et s’assit sur la chaise réservée d’ordinaire à l’auteur.

-« Qu’est-ce que tu as découvert ? » demanda-t-elle sans le regarder.

-« Avant, je voulais que tu saches que tu peux compter sur moi. Moi aussi j’ai fait pas mal de choses dont je ne suis pas fière dans ma jeunesse ; je ne vais pas te jeter la pierre. »

-« Tu n’as pas transformé un bébé inoffensif en assassin toi ! » soupira-t-elle. « Alors, qu’est-ce que tu as ? »

-« La victime se servait de l’application agenda de son portable. Alors j’ai la liste des personnes avec lesquelles elle avait rendez-vous dans la soirée d’hier. »

-« Tu crois que l’assassin avait pris rendez-vous ? »

-« Il ne voulait peut-être pas la tuer… Il a peut-être juste pété un câble. »

-« En voyant que je venais d’une bonne famille et que j’aurais pu m’occuper de lui… tu as le droit de le penser ; en plus c’est fort plausible. » avoua-t-elle.

-« Kate. »

Elle tourna enfin la tête pour le regarder.

« Je ne pense pas être en droit de te juger. Et le fait que ta fiche soit le dernier dossier ouvert par Haynes ne prouve pas que ton bébé soit le meurtrier. »

-« Si ce n’était pas pour lui donner des renseignements sur moi, pourquoi l’aurait-elle ouvert ? »

-« Elle voulait peut-être remettre ses dossiers à jour… Ou en effacer quelques-uns. La victime était la seule à savoir pourquoi ton dossier était ouvert. Rien ne prouve que ton bébé soit mêlé à sa mort. »

-« Mouais. ! » capitula-t-elle sans en être certaine. « Maintenant, tu comptes me dire ce que tu as ? » ordonna-t-elle doucement.

-« La liste de ces derniers contacts. » capitula-t-il en reprenant ses notes.

Faisant de son mieux pour se concentrer sur l’affaire, Kate lui fit face.

« Elle a reçu quatre appels hier venant de chez les Holloway. Il y avait des tas de numéros qui n’apparaissaient qu’une seule fois, j’étais en train de les identifier. Son agenda indique un rendez-vous avec Bryan Massey, un autre avec Tobias Brown et le dernier pour la soirée d’hier, Harris Singleton. Voilà pour la journée d’hier…Mais je peux continuer et remonter le temps. »

-« Non, identifie TOUS les numéros qui l’ont appelée et renseigne toi pour savoir ce que tous ces gens lui voulaient. Ensuite convoque Bryan Massey, Tobias Brown et Harris Singleton. S’ils lui ont rendu visite hier, ils ont pu remarquer quelque chose. Où mieux encore, l’assassin est peut-être l’un deux. »

Kate répondit au téléphone.

-« Ok Lanie. J’arrive. » assura-t-elle. « Oh et… Convoque aussi les Holloway… quatre appels dans la même journée, c’est presque du harcèlement. » continua-t-elle avant de la laisser.

-« Comment va-t-elle ? » demanda Ryan après qu’elle ait disparue dans l’ascenseur.

-« Elle fait face comme elle peut… » soupira le latino en montrant sa liste. « Elle m’a donné un tas de devoirs, tu m’aides ? »

-« Bien sûr… Je suis bloqué avec le PC pour l’instant. »

 

A la morgue :

-« Bonjour Lanie… Tu voulais me voir ? » fit Kate pour annoncer son arrivée à la légiste.

-« Oui… Pas de trace de drogue dans l’organisme de la victime, pas d’agression sexuelle et d’après les traces de doigts sur le cou de la victime, j’ai pu estimer la taille de la main et de toute évidence, l’agresseur est un homme… Ou une femme avec de grosses mains ! »

-« C’est tout ? D’habitude tu m’envoies ça par mail. »

-« Je voulais surtout savoir comment tu allais ? »

Kate relava la tête et lu dans les yeux de la légiste qu’elle était déjà au courant de l’histoire.

« Javie est venu me voir pendant sa pause. Ne lui en veux pas, il… »

-« Ce n’est pas à lui que j’en veux. » soupira Kate. « Je vais bien, ne t’inquiète pas… ça va aller. C’est juste incroyable que je sois en train de m’en prendre à mon propre fils. Comme si je ne lui avais déjà pas fait assez de mal comme ça ! »

-« Oh Kate. Rien ne dit qu’il s’agisse de lui... »

-« Je ne suis pas à plaindre Lanie ! »

-« Et Castle, comment il prend la nouvelle ? » s’inquiéta la légiste qui avait été surprise de la voir arriver seule, même si c’était compréhensible.

-« Il est rentré chez lui. Il a besoin de réfléchir. » répondit-elle la gorge noué à l’idée de le perdre.

Kate remercia son amie et quitta la morgue après avoir assuré à Lanie qu’elle la tenait au courant de la suite de l’enquête.

La fin de la journée était déjà arrivée. Kate rentra chez elle, seule, épuisée et complètement perdue.

judy1  (11.02.2014 à 18:36)

Chapitre 5 :

 

 Le lendemain matin, Rick rentrait chez lui après un jogging bien matinal. Ça ne faisait pas partie de ses habitudes en temps normal, mais il avait besoin de se vider la tête et n’importe quel moyen était bon.

-« Richard ! Je sais que tu es furieux contre Katherine, même si j’en ignore la raison, mais à ce point-là, c’est ridicule. »

-« Mère ? Déjà debout… » se moqua-t-il en regardant sa montre qui indiquait 8 heure 30. « J’aime Kate. J’ai juste besoin de digérer… » assura-t-il.

-« Donc déchirer les photos et saccager sa partie du dressing fait partie de ta méthode ? » demanda-t-elle en lui mettant sous le nez les photos qu’elle avait ramassées.

Toutes les photos du couple avaient été divisées en deux, séparant Rick et Kate.

-« Oh mon Dieu ! » fit Rick en en prenant une.

-« Éloigne-toi de ma mère. » lut Martha.

Rick la dévisagea. Quand elle expliqua que c’est ce qui était écrit au dos de la photo, il inspecta les autres.

« Elle n’a pas le droit au bonheur ! », « Ne la touche plus jamais. », « Adieu Maman… tu ne mérites pas de vivre. », « Dis au-revoir à ton grand amour, il va disparaître. »

Tous les messages étaient semblables, menaçant Castle et Beckett à tour de rôle.

-« Il est entré ici.. » souffla Castle.

-« Richard, que ce passe-t-il ? » supplia Martha.

Rick lui résuma l’histoire en expliquant juste que Kate avait accouchée d’un garçon à 14 ans et qu’aujourd’hui, il criait vengeance.

-« Qu’est-ce que tu comptes faire ? » demanda l’actrice, en état de choc.

-« Commencer par changer la serrure. Ensuite j’apporterais tout ça Ryan et Espo… »

-« Vas la voir mon chéri… » supplia-t-elle, elle qui adorait Kate comme sa fille.

-« Pas encore. Puis, je ne crois pas que ce soit très raisonnable. Il a l’air vraiment remonté le fiston. » ironisa-t-il en ramassant quelques vêtements.

-« Comment tu aurais réagi si une de tes petites amies était tombé enceinte si jeune ? » s’acharna Martha pour faire réfléchir son fils en l’empêcher de prendre de mauvaises décisions.

-« J’aurais commencé par te le dire je suppose… Je ne lui aurais certainement pas demandé d’accoucher en douce et d’abandonner le bébé. » répondit-il, toujours fâché, même s’il ne savait plus trop contre qui.

-« Si même Jim et Johanna n’étaient pas au courant, je doute qu’elle ait eu un petit ami aussi charmant. »

Cette réflexion stoppa Castle. Il n’avait pas pensé au ‘père’ de l’enfant. Il n’avait même pas réalisé que Jim n’aurait pas laissé sa fille abandonner l’enfant.

-« Tu ne crois pas que ta réaction est exagérée ? » Martha lui pris le chemisier qu’il tenait. « Maintenant dis-moi, qu’est-ce que tu faisais à 14 ans ? »

-« Euh… » Il réfléchit. « Pas mal de bêtises dont je n’ai jamais eu le courage de te parler… Je sortais pas mal, disais doucement au revoir à mes jouets d’enfant. » se souvient-il en repensant aux petits soldats qu’il avait eu du mal à donner tellement il y tenait.

-« Alors imagine qu’à cet âge Katherine disait adieu à la personne la plus chère à son cœur en prenant la décision la plus difficile de sa vie. Et si tu n’as jamais eu le courage de m’avouer tes petites bêtises, tu ne peux pas lui en vouloir d’en avoir dissimulé une à ses parents ! »

Martha partit tout en rappelant à son fils de lui laisser un double des clés qu’elle récupérerait par le gardien.

Une fois que le Serrurier eut finit son travail, Rick fit un détour par l’école de sa mère pour lui apporter sa clé et repartit en prévoyant d’en faire faire quelques doubles pour Alexis et Kate.

Il voulut se rendre au 12th, mais il savait qu’il ne pourrait pas s’empêcher de s’expliquer avec Kate et de la prendre dans ses bras en la voyant, ce qui aurait encore plus énervé son fils. Il jugea préférable d’attendre. Il resta donc un très long moment assis à la terrasse d’un café proche du poste, attendant de voir Ryan ou Esposito. Lorsqu’il les aperçu, il sortit quelques billets de sa poche et les posa sur la table en fonça pour les rejoindre.

-« Hey… » appela-t-il. « Attendez-moi. »

-« Castle ? » fit Ryan, surpris de le voir.

-« Tu évites Beckett ou toi aussi tu as envie d’un Donuts ? »

-« J’évite Kate… Mais pas vraiment de mon plein gré. » assura-t-il.

Les deux inspecteurs s’arrêtèrent et le dévisagèrent.

« On s’est introduit chez moi pendant que je faisais un petit jogging. »

-« Depuis quand tu fais du jogging ? » se moqua Esposito.

-« Depuis que j’ai besoin de me vider la tête. » répondit-il du tac au tac. « Regardez ça. » dit-il en leur donnant le sachet dans lequel il avait rassemblé les photos déchirées avec les messages menaçants. 

-« Pourquoi tu ne vas pas les donner toi-même à Beckett ? » demanda le latino.

-« Parce que tu verras qu’il est préférable qu’elle ne soit au courant que si c’est obligatoire. » assura Castle d’un ton grave.

Il repartit, laissant soin à ses amis d’inspecter tranquillement le contenu du sachet.

Ce n’est qu’après leur journée de travail que les deux inspecteurs se rendirent chez Castle.

-« On peut entrer ? » demanda Ryan une fois la porte du loft ouverte.

-« On s’excuse pour tout à l’heure. » assura Esposito.

Rick les fit entrer et sortit 3 bières du frigo.

-« Des empruntes sur les photos ? A part les miennes, celle de ma mères et celles de Kate ? »

-« Il y avait des tas d’empreintes. » assura Ryan. « Mais le labo a pu établir que certaines d’entre elles correspondent à celles trouvées sur le cou de Maddy Haynes. Mais elles ne sont pas fichées. » continua-t-il.

-« D’après l’expert en graphologie, l’écriture est celle d’un homme. Les traits ont été faits avec rage, il est très en colère, donc dangereux. » expliqua-t-il avec gravité.

-« Kate est au courant ? » souffla Castle.

-« Non, pas encore. Son fils voulait qu’elle souffre, bah je t’assure qu’elle en bave. Il doit être aux anges. »

-« Au moins, on sait qu’il s’agit bien de lui maintenant ! » soupira Rick, pensant à Kate et à l’épreuve que ça devait être pour elle. « Vous avez du nouveau ? »

-« Pas grand-chose… » répondit Esposito en restant vague. « Tu devrais aller la voir, lui dire pour les lettres, la soutenir … Bien que cette partie-là ne me regarde pas. »

-« J’aimerais le faire. M’excuser pour les mots qui ont dépassés mes pensées. Pour mon attitude… je n’aurais pas dû rentrer chez moi, mais discuter avec elle pour en savoir plus. Je t’assure que je préfèrerais la prendre dans mes bras, lui prouver que je suis avec elle. Mais si je le fait, ça risque de le mettre encore un peu plus en colère. J’aime Kate. Plus que tout. » assura-t-il. « Mais je ne compte pas me mettre entre son fils et elle. Je ne serais pas celui qui va envenimer la situation. »

Ils continuèrent à parler de l’affaire et de Kate. Rick servit une seconde bière à chacun et les garçons rentrèrent chez eux.

Seul dans son lit, Castle se mit à penser à Kate. A tout ce qu’il aimait chez cette femme, à tout ce qu’il serait prêt à laisser tomber pour elle, à tout ce qu’il serait capable de pardonner par amour. Il versa une larme en regardant la seule photo qui avait échappé au massacre, celle dont Kate se servait comme marque page. Il passa son doigt sur l’image, caressant le visage de Kate. Il bondit de son lit, prit son portable et lui envoya un texto :

« Fais attention à toi. »

Elle répondit presque immédiatement.

« J’ai besoin de te voir, de te parler. »

« Pas maintenant Kate ! »

Sa réponse déchira le cœur de Kate. Elle le sentait s’éloigner et ne pouvait rien faire pour le retenir.

 

judy1  (11.02.2014 à 18:37)

Chapitre 6 :

 

Kate était assise à son bureau, pestant contre ce Harris Singleton qui avait décidé de les ignorer. Il faut bien avouer que les messages de Castle, la veille, lui avait redonnée le moral : il tenait encore suffisamment à elle pour s’inquiéter.

La veille, Esposito avait passé la journée au téléphone à contacter les personnes qui avaient été en relation avec Maddy Haynes le jour de sa mort.

Ryan et Beckett avaient interrogé les personnes qui avaient été convoquées :

      Sally Holloway avait harcelé Maddy de coups de fils car celle-ci refusait de les voir, la petite Lily-Rose n’ayant que 12 ans, elle jugeait préférable que la jeune fille revienne la voir dans quelques années. Mais la mère avait tellement insisté que Maddy fini par les recevoir. Lily-Rose avait été choquée d’apprendre que sa mère était morte juste après lui avoir donné la vie, elle était sortie de la maison en pleurs. Sally Holloway raconta avoir retrouvé sa fille dehors et être rentrée directement à la maison pour discuter plus calmement. Elle n’avait rien remarqué de suspect. Maddy Haynes ne semblait pas particulièrement nerveuse et avait même été très aimables avec elles.

     Tobias Brown, un homme de 32 ans, rendait très régulièrement visite à Maddy. En venant chercher des réponses sur ses origines, il avait appris que sa mère avait donné naissance à une fille quelques années après lui. Il espérait retrouver sa petite sœur et réunir sa famille, au moins une fois.

     Bryan Massez, lui, avait 19 ans. Kate avait failli tomber dans les pommes en le voyant. Elle avait passé tout l’entretien à le dévisager, cherchant une quelconque ressemblance entre lui et elle. Heureusement que Ryan avait assuré. Grâce à lui, ils savaient à présent que Bryan avait retrouvé sa mère biologique. Il avait été déçu de constater que cette femme était une alcoolique et que ces 6 petits frères et sœurs n’avaient pas eu autant de chance que lui en restant avec elle. Bryan n’en voulait pas à Maddy, il avait été la voir pour la remercier.

Ils n’avaient pas grand-chose de plus, si ce n’était le mode d’emploi du programme de Maddy Haynes : quand une personne venait la voir pour obtenir des informations, il suffisait qu’elle donne le numéro inscrit au dos de la photo prise le jour de la naissance. La partie de la photo représentant l’enfant était donnée à la mère et l’enfant partait dans une famille avec la photo de sa mère biologique, au dos de laquelle était inscrit un numéro correspondant à sa date de naissance.

 

Le seul à rester introuvable était ce Harris Singleton, et Beckett commençait à manquer de patience.

-« Espo ? » appela-t-elle en le voyant revenir. « Où tu en est avec Singleton ? »

-« Une bonne et une mauvaise nouvelle, tu veux laquelle ? »

-« Les deux… » assura-t-elle.

-« Ok, alors voilà ce que j’ai pu trouver. Harris Singleton est né le 06 Décembre 1994 ici même. Enfin, à New-York, pas dans les locaux de la police. » plaisanta-t-il en lisant sa déception dans le regard de Kate quand il avait parlé de la date de naissance. « Jusqu’à il y a deux ans il vivait avec sa mère, Lynn Sheffield (elle avait repris son nom de jeune fille), dans un appartement de la 34^ème. »

-« Et qu’est-ce qui s’est passé ? »

-« Elle est décédée… »

-« Oh… Et son père ? »

-« Les parents étaient divorcés depuis 8 ans. Georges Singleton vit à Hoboken, dans le New-Jersey, avec sa seconde femme et leur fille. »

-« Harris vit avec eux ? »

-« Non, Quand Monsieur Singleton a enfin réalisé que son fils adoptif risquait d’avoir de gros problèmes, il a enfin consenti à me parler. Harris est à New-York, en seconde année de médecine à Columbia. Il ne le voit que très rarement, leur relation passant presque uniquement par les chèques qu’il lui donne pour payer ses études. »

-« C’est déjà ça… Bon, tu viens avec moi ? »

-« Et où on va ? »

-« A Columbia… » assura Kate en jurant que ce gamin allait se souvenir d’elle.

 

En arrivant sur le campus, Kate n’avait pas pensé qu’il lui faudrait sans doute la journée pour le trouver. Elle aborda alors quelques élèves au hasard en demandant simplement où elle pouvait trouver Harris Singleton. Il fallut qu'Esposito et elle dérangent une vingtaines d’étudiants avant de rencontrer une personne le connaissant.

-« Ris ? Il est à la bibliothèque. Il est toujours à la bibliothèque ! » répondit le jeune garçon avec évidence.

-« Merci… Et où se trouve la bibliothèque ? » abusa Kate sous le regard amusé du garçon.

Une fois à la bibliothèque, Kate chercha l’un des responsables des lieux, elle montra son badge et demanda à voir Harris Singleton.

-« Le garçon là-bas. Celui avec le pull gris, les cheveux en bataille et la tonne de livres. » assura une autre étudiante en les accompagnant jusqu’à lui.

-« Ris ? »

-« Si c’est pour ton devoir, tu l’auras dans la soirée, j’ai encore la conclusion à terminer… Si c’est pour un sujet d’exam, tu connais la procédure. » assura le jeune homme sans relever la tête.

Kate haussa un sourcil, amusée et agacée à la fois.

-« Et pour une petite discussion, où doit on déposer le formulaire ? » demanda Kate en attendant une réaction de sa part.

-« Vous êtes ? » demanda-t-il sans lever la tête.

-« Lieutenant Kate Beckett, NYPD »

Il leva enfin les yeux. Il voulait certainement faire preuve d’arrogance, mais en voyant la femme qui se tenait devant lui, il resta sans voix, comme s’il venait de voir un fantôme.

-« On trouve un endroit sympa pour discuter ou on vous embarque au poste ? » demanda-t-elle pour le faire réagir.

-« Oui… Je vous suis. » assura-t-il en rangeant ses papiers en vrac dans son classeur.

-« Hey Ris, tu l’as ? » intervint un autre étudiant en bousculant Kate.

-« Ouais. Tien. » fit Harris en lui donnant une copie.

Le garçon sortit un billet de 50 dollars de sa poche.

-« Gardez-le, c’est gratuits aujourd’hui. » assura Kate en traînant Harris par le bras.

-« Hey… Vous venez de me faire perdre 50 $... »

-« C’est pas beau de tricher ! Vos parents ne vous ont pas appris ça ! » 

judy1  (11.02.2014 à 18:38)

Chapitre 7 :

 

-«J’ai été dénoncé ? Parker s’est rendu compte que j’ai trouvé les sujets de Lundi ? Il a modifié l’Exam ? Je dois avertir... »

Beckett lui arracha son portable des mains.

-« Nous ne sommes pas là pour vos petites magouilles. Sauf si le meurtre en fait partie. »

-« Je n’ai tué personne...» fit-il remarqué avec une évidence déconcertante.

-« Alors vous n’aviez aucune raison de nous éviter. Comment connaissez-vous Maddy Haynes ?»

Il s semblait réfléchir. 

« Ne me mentez pas... » prévint elle.

-« On ne peut pas tricher, on ne peut pas mentir... Ça vous arrive de vous amuser ? »

Il n’aurait su dire s’il avait envie de la provoquer juste pour s’amuser ou si la ressemblance entre cette inspectrice et la photo de sa mère biologique le troublait, en tout cas il n’arrivait pas à détacher son regard de ses yeux.

Elle esquissa un petit sourire, de plus en plus agacée.

-« Ça m’arrive. » assura-t-elle. « On l’embarque. » dit-elle à Esposito tout en poignant dans le bras du jeune homme.

-« Je n’ai rien fait. Vous n’avez pas le droit. »

-« Obstruction à une enquête pour homicide... Ça me suffit. »

-« BECKETT… KATE…Attends. »

La voix d’Alexis fit s’arrêter les deux policiers.

-« Alexis ? Qu’est-ce qui se passe ? » demanda Kate, inquiète de voir Alexis aussi paniquée.

-« Tu ne peux pas l’emmener ? »

Abasourdie, Kate ne sut quoi répondre.

« On doit présenter un exposé tout à l’heure…. » justifia-t-elle.

-« Je suis désolée Alexis. Tu vas devoir te débrouiller toute seule. »

-« T’inquiète, je serais là dans une heure ! » assura Harris avec un petit clin d’œil.

-« J’ai le droit de te garder pour 24 heures, Casanova, alors ne compte pas trop là-dessus ! » répliqua Kate du tac au tac.

Alexis fit la grimace et jura, ce qui n’échappa ni à Kate, ni à Harris.

-« Si elle rate son exposé, elle sera furieuse. »

-« Elle s’en sortira très bien sans toi ! » assura Kate en le malmenant pour qu’il avance.

-« Son père travaille avec la police, il a des tas de relations… Vous allez avoir de gros ennuis ! »

-« J’en ai déjà ! » continua-t-elle en le forçant à entrer à l’arrière de la voiture.

Ni Esposito ni Kate n’adressèrent la parole au jeune homme. Ils se conduisaient comme s’il n’était pas là. Une fois arrivé au poste, elle le fit conduire en salle d’interrogatoire.

-« Dis-moi que tu as tout un dossier sur ce Harris Singleton. » supplia Kate en s’adressant à Ryan.

-« Non… Rien du tout. Ce garçon est un vrai petit ange. »

-« Tu parles, c’est un casse-pieds de premier ordre. Il a réussi à se hisser tout en haut de la liste des personnes qui m’agacent le plus. »

-« Je croyais que Castle occupait cette place ? » lança Esposito pour détendre sa partenaire.

Mission réussie, Kate sourit.

-« Ce gamin vient de le détrôner en un temps record… Fais le venir. » poursuivit-elle.

-« Je croyais que je devais le mettre en salle d’interrogatoire ? »

Elle soupira.

-« Avec le bol que j’ai, il va demander un avocat… Et on va encore perdre du temps alors que je veux juste lui poser quelques questions de routine. » expliqua-t-elle pour justifier le fait de ne pas poursuivre en salle d’interrogatoire.

-« Alors, vous vous décidez à nous parler ? » demanda Kate d’un ton dédaigneux en le voyant arriver escorté par Esposito.

-« Allez-y. Posez les vos questions ! » lança-t-il en se laissant tomber sur la chaise de Castle.

-« Comment connaissiez-vous Maddy Haynes ? »

-« Vous connaissez déjà la réponse, non ? Ne me faites pas ces yeux là… » il inspira un grand coup. « Mes parents ne pouvaient pas avoir d’enfants et les services sociaux les avait écartés de la liste des ‘bons parents potentiels’, alors ils sont allés voir quelqu’un d’autre : Maddy Haynes leur a trouvés un bébé. C’est ce que vous vouliez savoir ? »

-« Ça, je le savais déjà. » se moqua Kate. « Je sais aussi que si vous alliez la voir c’était pour retrouver votre mère biologique. Ce que je ne sais pas, c’est ce qui s’est passé il y a trois jours, lorsque vous avez été la voir pour la dernière fois. »

-« Je me suis dégonflé… une fois de plus. »

Kate fronça les sourcils.

« Je vous assure que c’est vrai. Ma mère adoptive est morte et mon père a une autre famille, je ne me sens pas à ma place avec eux. Je me sentais seul. » il soupira, cherchant des explications. « Les Singleton ont été de supers parents, ils m’ont toujours dit la vérité… J’ai grandi en sachant que j’avais une autre maman qui m’aimait, quelque part. Quand ma mère adoptive est morte et que mon petit monde s’est écroulé, j’ai pensé que peut-être je pourrais la retrouver. J’ai contacté Madame Haynes parce que je savais qu’elle gardait des infos précieuses sur ma mère biologique, mais à chaque fois que je me retrouvais dans cette maison, j’avais peur. Elle m’a abandonné il y a plus de 19 ans, peut-être qu’elle ne veut toujours pas de moi. Je ne peux pas débarquer dans sa vie, tout bousculer et tout détruire. »

Sa sincérité toucha Kate au plus profond d’elle. Elle n’arrivait pas à l’interrompre pour en venir à ce qui l’intéressait pour son enquête.

-« Alors vous n’y êtes pas allé ? » insista-t-elle.

-« Si… » avoua-t-il. « Je suis même arrivé avec plus de deux heures d’avance, gonflé à bloc. Mais une fois de plus je me suis dégonflé au dernier moment. »

-« Qu’est-ce qui s’est passé en deux heures ? »

-« J’ai vu une femme et une fillette entrer. Je me suis juste dit : ok, après j’y vais… Elles y sont restées un peu moins d’une heure, puis la fillette s’est enfuie en pleurant. J’ai commencé à douter. Quand j’ai repris confiance, je suis sorti de la voiture… Et au moment où j’allais entrer dans la maison, un autre garçon m’a bousculé pour me passer devant… J’ai fait demi-tour et je suis rentré chez moi. »

-« Et c’est tout ? Je vous pensais plus téméraire. Vous pourriez décrire l’autre garçon ? »

-« A peu près mon âge, peut-être deux ou trois ans de plus... Il avait un sweet bleu foncé avec une capuche. » essaya-t-il de se remémorer. « En fait j’ai surtout vu ses yeux me mitrailler… Et c’était bien pire que les votre. »

-« Génial… On va aller loin avec ça. » soupira Kate.

Elle prit une feuille sur le bloc de l’imprimante et tandis à stylo à Harris.

-« Faites votre déposition. » ordonna-t-elle.

Il s’exécuta. Une fois terminé il posa le stylo et resta à admirer le Lieutenant Beckett, essayant toujours de savoir si elle était la jeune fille de sa photo.

-« J’ai terminé. » balbutia-t-il quand Kate tourna la tête vers lui. « Je peux partir ? »

-« Dans vos rêve jeune homme. Espo ? »

L’inspecteur leva les yeux, prêt et dispo au quart de tour. Kate plaçait la feuille et le stylo de Harris dans un sachet de pièce à convictions.

-« Demande à la scientifique de comparer les empreintes avec celle de l’agresseur. » s’amusa-t-elle juste sous le nez de Harris qui n’en croyait pas ses oreilles.

-« Quoi ? Mais… »

-« Et vous vous restez avec nous jusqu’à ce qu’on ait le résultat. Il nous a fallu deux jours pour vous trouver, je ne vais pas vous laisser partir sans être certaine de votre innocence.  Vous voyez, moi aussi je sais m’amuser. » lui glissa-t-elle à l’oreille en faisant venir Ryan pour mettre le suspect en garde à vue.

Le reste de la journée se passa sans grande découverte. Beckett avait déjà son manteau sur le dos lorsque le Mail de la scientifique arriva. Elle passa tout de suite à la conclusion, pestant car les empreintes de Harris Singleton ne correspondaient pas avec celles sur le cou de Maddy Haynes, ni avec celles relevées sur les photos. Une autre note d’un expert affirmait également de graphologiquement, les deux sources n’avaient rien en communs.

Kate soupira en se disant qu’elle devait être trop fatiguée, car une bonne partie de ce message lui était incompréhensible.

-« Je verrais ça demain. » se dit-elle à elle-même. « Je ne suis pas sensé avoir vu ce mail. Une petite nuit en préventive va lui faire le plus grand bien. »

judy1  (11.02.2014 à 18:39)

Chapitre 8 :

 

N’ayant pas de nouvelles de Rick depuis 3 jours, Kate pensa passer au loft pour prendre de ses nouvelles et récupérer quelques affaires. Sa clé n’entrait pas dans la serrure, constatant qu’elle avait été changée, elle s’écroula en pleurs avant de se reprendre en pensant qu’elle méritait tout ce qui lui arrivait. Elle retourna donc à sa voiture.

Une fois seule, elle sortit de son portefeuille une vieille photo. Il s’agissait de celle de son fils bien évidemment. Les larmes coulèrent de ses yeux. Elle repensait à ce jour : les heures de souffrance avant de finalement entendre ses pleurs. Elle avait ressenti un grand soulagement en l’entendant pleurer, il allait bien. Ensuite la peur et la tristesse prirent le dessus : elle ne reverrait jamais ce bébé. Qu’allait-il devenir ?

Elle caressait la photo en se souvenant de Maddy Haynes, insistant pour qu’elle prenne son fils dans ses bras. Elle disait que c’était important pour lui, qu’il lui fallait cette photo. Elle l’avait gardé plus d’une heure dans les bras, ne cessant de lui répéter qu’elle était désolée de ne pas pouvoir le garder mais qu’il aurait certainement des parents bien mieux qu’elle.

La musique venant de son portable la sortit de sa bulle. Elle regarda l’écran et vit la photo de son père lui sourire. Elle répondit tout en essayant de dissimuler son état, elle sentit que quelque chose n’allait pas et accepta son invitation à diner.

-« Papa, qu’est ce qui se passe ? » demanda Kate en entrant dans la maison de son père.

-« Richard est venu tout à l’heure. » lança-t-il sans aucun ménagement. « Je dois dire que notre discussion a éveillé ma curiosité. » dit-il en masquant son inquiétude.

-« Qu’est-ce qu’il t’a dit au juste ? » demanda Kate en fuyant le regard de son père.

-« Pas grand-chose… » assura-t-il, de plus en plus inquiet par l’attitude de sa fille. « Il était surtout soulagé de savoir que tu regrettais ce que tu avais fait… »

Les larmes montèrent aux yeux de Kate. L’heure de vérité était arrivée.

-« Katie ? Qu’est-ce qui se passe ? De quoi Richard parlait-il ? Qu’est-ce qui s’est passé en Europe ? »

-« Assied toi papa. » avertit-elle, sachant que ça allait lui faire un sacré choc. « Je n’ai jamais été en Europe. Pas à ce moment-là en tout cas. »

Jim fronça les sourcils, attendant la suite avec crainte.

-« La femme qui était venue me chercher n’était pas professeur… »

-« Elle t’a fait du mal ? » se précipita Jim.

-« Non. Elle a juste fait ce que je lui avais demandé. »

Kate avait honte, elle voulait tourner autour du pot pour reculer l’échéance, mais elle ne pourrait pas le faire indéfiniment.

-« J’étais enceinte… » murmura-t-elle.

-« Quoi ? » répondit Jim en bondissant sur sa chaise.

-« Ne me force pas à le redire. » déglutit-elle, les larmes aux yeux.

Elle voulut affronter le regard de son père, mais baissa les yeux aussitôt.

« Je ne savais pas comment vous le dire… J’avais peur de votre réaction, peur de perdre votre estime. »

Jim voulut parler, il avait des tas de questions à poser. Mais visiblement les confessions n’étaient pas finies.

-« Katie. » souffla-t-il doucement pour l’encourager à continuer.

-« Cette femme disposait d’une sorte de réseau… En tant que flic je dirais qu’elle dirigeait à la perfection l’un des plus grands trafics d’enfants… A l’époque je ne voyais pas les choses comme ça. » confessa-t-elle avec gêne.

-« Le bébé ? Tu as été jusqu’au terme de la grossesse ? »

-« Oui. C’est pour ça que je suis partie… Pour ne pas que vous vous en rendiez compte. Maddy s’est occupé de tout : des formalités administratives, des cours particuliers… Jusqu’au suivi médical. C’était un petit garçon. » affirma-t-elle en sortant la photo qu’elle gardait précieusement depuis toutes ces années.

-« Comment il s’appelle ? » demanda Jim en faisant de son mieux pour ne pas s’effondrer en larmes.

-« Je ne sais pas… Ses ‘parents’ sont venus le chercher deux jours après sa naissance… Je ne sais pas où il est. Je ne sais rien de lui. »

-« Et le rapport avec ton enquête ? » à ce moment-là, Jim craignait le pire.

-« Cette femme, Maddy Haynes, a été assassinée. Elle gardait des informations sur les femmes qui passaient par elle pour… Pour abandonner leur bébé. C’était au cas où les enfants voudraient savoir d’où ils viennent. La dernière page qu’elle ait ouverte sur son PC, c’était la mienne. »

Jim ne disait plus rien, il était en larmes. Kate attendait une réaction de sa part.

-« Et son père ? Ton petit ami ? »

-« Il ne voulait rien savoir… Il m’a juste dit que ce n’était pas son problème. »  répondit Kate en se demandant si son père avait compris la dernière partie des aveux.

-« Tu aurais dû venir nous voir… » assura Jim en se levant. « On t’aurait aidé. »

-« Je sais… J’ai juste compris ça avec 20 ans de retard ! »

-« C’est l’assassin ? » finit-il par demander en faisant face à sa fille et la forçant à le regarder.

-« Oui… Je crois que oui. »

Jim fit un signe de la tête, fronça les sourcils avant de prendre une grande inspiration.

-« Qu’est-ce que tu vas faire ? »

-« Commencer par le retrouver. » elle soupira à son tour. « J’ai déjà rédigé ma lettre de démission…Je m’accuserais de complicité de meurtre. »

-« Katherine ! »

-« Il ne tombera pas tout seul… Je ne l’abandonnerais pas une seconde fois… J’irais jusqu’au bout. »

-« Je ne pourrais pas t’en dissuader ? » espéra-t-il.

-« Non papa… »

-« Je vois. » il se redressa, se dirigea vers un tiroir et en sortit un papier.

-« Au vu de la tête de Richard ce matin, je savais que c’était grave. Alors en t’attendant j’ai rédigé une liste. Ce sont quelques-uns de nos amis. Ce sont de bons avocats, de très bons même. Ils ne refuseront certainement pas de nous aider… Moi aussi je suis là. » assura-t-il en serrant sa fille dans ses bras.

-« Merci papa… »

-« Je sais que je t’ai invité à diner, mais… »

-« Ne t’inquiète pas, je n’ai pas faim. »

-« On va le sortir de là. » se voulut-il rassurant en séchant les larmes de sa fille. « Et Castle ? Il est au courant de ta décision ? »

-« Non. Ça fait 3 jours que je ne l’ai pas vu… C’est probablement mieux comme ça. »

-« Vas le voir. » conseilla-t-il fermement.

Kate passa le reste de la soirée chez son père, parlant de tout, de rien et revenant à plusieurs reprises sur les quartes mois passés chez Maddy Haynes et la naissance du bébé.

Le lendemain matin, en se rendant au travail, elle fit un détour pour passer au loft. Vu qu’elle n’avait plus de clé pour entrer, elle frappa à la porte et attendit que celle-ci s’ouvre.

-« Kate ? Entre. »

Rick avait souri. Il était heureux de la voir, mais Kate était tellement préoccupée par ce qu’elle avait à lui dire qu’elle ne le remarqua pas.

-« Non. Je ne vais pas rester longtemps. » assura-t-elle en lui rendant sa clé. « Je sais que c’est symbolique, puisque ce n’est plus la bonne. » elle se força à sourire. « Je…Euh… Je ne voulais pas que tu l’apprennes par la presse alors je venais te dire que… Quand on l’aura retrouvé, je m’accuserais de complicité de meurtre. » lança-t-elle d’un trait. « Je ne suis pas certaine que ça lui évitera la peine capitale, mais il ne sera pas seul. Pas cette fois. »

Rick voulut parler, mais Kate l’arrêta.

-« Je ne t’en veux pas et de toute façon c’est mieux comme ça. Il n’y a aucune raison que mes erreurs retombent sut toi et Alexis. »

Elle fit demi-tour et repartit. Rick était scotche, il ne savait pas quoi répondre. Il tenait la main de Kate et ne voulait pas la lâcher. Se sentant retenue, Kate se tourna vers lui et se jeta dans ses bras, l’embrassant une dernière fois.

-« Je t’aime… » murmura-t-elle avant de disparaitre.

Rick était en larmes. Alexis qui était venu demander des compte à Kate sans savoir qu’elle ne serait pas là, et Martha elles aussi étaient dans le même état.

Il se tourna vers les deux rouquines, en état de choc.

-« Qu’est-ce qui se passe papa ? » demanda Alexis qui venait d’arriver et qui ne comprenait rien à ce qui venait de se passer.

Rick lui raconta tout : de la découverte du nom de Kate aux photos déchirées, en passant par les quelques informations qu’il avait pu soutirer aux Bros.

-« Tu crois vraiment que c’est son fils ? J’imagine que ce petit Beckett doit avoir eu une vie vraiment atroce pour accumuler tellement de haine… »

-« J’ai du mal à imaginer, non… »

-« Qu’est-ce que tu vas faire ? »

-« Lui prouver qu’elle a tort ! » assura Castle en se levant et reprenant les feuilles sur lesquelles il avait retranscrit tout ce qu’il savait de l’affaire. « Moi non plus je n’abandonnerais pas. »

 

judy1  (11.02.2014 à 18:41)

Chapitre 9 :

 

Au 12th, Gates attendait le Lieutenant Beckett.

-« Vous vouliez me voir ? » demanda Kate en surprenant la Capitaine relire ses notes sur le tableau blanc. « C’est à propos du mail d’hier soir ? »

Kate n’aurait jamais osé parler de sa décision de vive voix à sa supérieure. C’est pour cette raison qu’elle lui avait écrit un mail détaillant les faits et anticipant les éventuelles questions qu’elle lui aurait posées. Elle y avait joint la lettre de démission.

-« On en reparlera plus tard… Vous avez conscience que je pourrais vous dessaisir de l’affaire ? »

-« Oui Sir. Mais c’est à moi de le trouver. » assura Beckett en plaçant la photo de son fils, bébé, en évidence sur le coin de l’écran de son PC.

-« Je sais. C’est pour ça que je vous la laisse. Par contre, vous pourriez m’expliquer pourquoi Harris Singleton est toujours en préventive ? La scientifique l’a innocenté et je sais que vous avez ouvert le mail avant de quitter le poste hier soir. »

-« Il m’agaçait. » répondit Kate avec franchise. Étant donné qu’elle était sur le point de démissionner, elle n’était plus à ça prêt.

-« Si je devais enfermer, même pour quelques heures seulement, tous les gens qui m’agacent, je ne suis pas certaine que votre petit ami sortirait souvent ! » ironisa Gates en demandant à un officier d’aller chercher le jeune homme. « Rendez-lui ses papiers et présentez vos excuses. » ordonna-t-elle.

-« Bien chef. » consentit Kate en roulant les yeux.

-« Je suis désolée. » lança Kate quand Harris se planta devant elle, un sourire narquois aux lèvres.

-« Ça sonne faux ! Mais excuses acceptées. » se moqua-t-il, satisfait de contrôler la situation.

Il prit ses papiers et fit quelques pas. Il se retourna pour rester encore à l’observer, même si elle lui tournait le dos. C’est à ce moment-là qu’il vit la photo sur le bord de l’écran. Il sourit en se rendant compte que cette partie de la photo était en si mauvais état que la sienne.

-« Vous attendez autre chose ? » demanda froidement Kate, perdant patience.

-« Vous avez des yeux dans le dos ? » s’étonna-t-il en revenant vers elle et s’asseyant sur la chaise de Castle.

-« Vos pas vous ont trahis. Ou plutôt l’absence de pas.» expliqua-t-elle. « Qu’est-ce que vous voulez ? »

-« Jolie photo… » se contenta-t-il de faire remarquer.

Le regard de Kate changea, il venait de toucher un point sensible.

-« Moi aussi je connaissais Maddy Haynes. » admit-elle sans le regardant. « A la seule différence que même si je l’avais suppliée, elle n’aurait rien su me dire. »

-« Vous avez essayé ? »

Kate ferma sa page, lâcha le clavier et se tourna vers lui.

-« Non. Je n’ai jamais essayé… Mais ça faisait partie des termes de l’accord. »

-« C’est lui que vous cherchez ? »

Kate se mit à rire.

-« Vous croyez que je vais vous répondre ? »

-« Dans un sens vous venez de la faire… Si la réponse avait été non, vous auriez crié au scandale. J’aurais certainement eu droit à une nuit supplémentaire derrière les barreaux. » s’amusa-t-il, n’imaginant pas la torture qu’il faisait subir à l’inspectrice.

-« Toucher… »

-« Vous allez vraiment démissionner et vous accuser de meurtre pour le couvrir ? »

Kate le dévisagea.

-« Comment vous savez ça ? »

-« J’ai passé la nuit ici… J’ai entendu la rumeur. C’est vrai ? Vous allez bousiller votre vie pour lui ? »

-« Ma vie, je l’ai bousillée il y a 20 ans. J’ai pris la mauvaise décision et aujourd’hui c’est le moment de payer la note. »

Il l’a dévisageait, n’en revenant pas du sacrifice qu’elle était prête à faire. Se sentant observer, Kate voulut en finir au plus vite.

« Écoutez… Il y a certainement des tas de raisons pour lesquelles une jeune femme faisait appel à Maddy, mais si je pouvais retourner 20 ans en arrière je préférerais encore affronter mes parents ! Malheureusement, ce n’est pas possible. Maintenant, excusez-moi mais j’ai du travail. » assura-t-elle en ré ouvrant la page sur son PC.

Prise de remords d’avoir été aussi expéditive et aussi sèche avec lui, elle le rappela.

-« Harris ? »

L’entendre l’appeler par son prénom provoqua un électrochoc sur le jeune homme qui se retourna et regarda Beckett avec un air d’ahuri. Kate ne put s’empêcher de sourire : pour la première fois elle venait de trouver le moyen de le désarmer.

-« Un autre meurtre pour lequel vous voudriez m’accuser ? » demanda-t-il avec humour.

-« Ça m’apprendra à vouloir être gentille ! » marmonna-t-elle pour elle-même, sachant qu’il entendrait. « Les inspecteurs Ryan et Esposito n’ont pas l’air très occupés… » dit-elle en le regardant plaisanter dans la salle de conférences. « Ils travaillent sur le disque dur de Maddy… Vous pourriez leur donner votre date de naissance. »

-« Pas la peine. »

-« Vous ne voulez pas retrouver votre mère biologique ? Je pense que c’est votre dernière chance.»

-«Si, mais je sais qui c’est. » assura-t-il, les yeux brillants.

-« Je croyais que vous n’aviez pas été au bout de vos recherches ? »

-« Moi non. C’est elle qui est venu me chercher. » expliqua-t-il avec fierté.

Rick passa devant lui, ils se regardèrent un instant.

-« Vous êtes Monsieur Castle ? Le père d’Alexis ? »

Confus, Castle se contenta de poser un gobelet de café sous le nez de Kate, regardant Kate et Harris à tour de rôle.

-« Vous l’avez arrêté sans moi ? » demanda-t-il, perdu.

-« Et voilà…. Ça recommence ! » soupira Harris.

Kate explosa de rire.

-« Non Castle. C’est l’un des derniers contacts de Haynes. Ses empreintes ne correspondent pas à celles de l’agresseur, ni à celles relevées sur les photos et le graphologue est formel : aucun rapport entre les deux écritures… D’ailleurs les gars, vous comptez m’expliquer ou vous attendez que je vous colle un blâme ? » menaça-t-elle tout en gardant le sourire.

-« Ah… Ok. Et il connaît Alexis ! » demanda Castle, reprenant l’attention de Kate.

-« Ils ont quelques cours en communs. »

-« Oh… »

Rick fit signe à Ryan et Esposito qui arrivèrent aussi vite. Ryan brancha le disque dur de la victime sur son PC et regarda Castle, attendant le feu vert.

-« Prête à résoudre l’affaire ? » demanda-t-il énigmatiquement en levant un sourcil.

Juste derrière Kate, le jeune Harris ne pouvait pas partir. Il n’arrivait toujours pas à la quitter des yeux et son besoin de tout savoir le poussait à rester, à observer cette femme et découvrir qui elle était vraiment.

judy1  (12.02.2014 à 19:07)

Chapitre 10 :

 

-« Castle ? »

-« J’ai réfléchit à un truc… Enfin c’est tellement évident que vous avez dû y penser mais… »

-« Castle ! » coupa Kate avec autorité.

-« Ce n’est peut-être pas Haynes qui a ouvert ta page…. Et le fait que tu sois chargée de l’affaire a juste crée un gros bugg dans la tête de l’assassin. »

-« CASTLE ! » s’interposa Kate avec plus de force, haussant la voix pour le faire taire. « Je sais ce que tu essayes de faire… C’est très gentil à toi, mais je ne le laisserais pas tomber, pas cette fois. »

-« Et personne ne te le demande. » assura Castle, plus sérieux que jamais. « Seulement, moi non plus je ne vais pas te laisser tomber. Et avant que tu n’y pense, Alexis est d’accord avec moi : on est une famille, on affronte ça ensemble. » assura-t-il en regardant brièvement en direction de Harris, convaincu que si la réplique de Beckett en version masculine était sous ses yeux il ne pouvait pas se tromper. « L’assassin a peut-être la même date de naissance ! C’est bien comme ça que le programme de Haynes fonctionne ? »

Kate le dévisagea.

-« Comment tu sais pour les dates de naissance ? »

-« Ce n’est pas parce que je ne viens pas au bureau que je ne fais pas mes devoirs. Sa date de naissance ? »

-« C’est complètement stupide Castle. Premièrement il n’y a pas eu d’autre naissance chez Maddy ce jour-là. Deuxièmement, imaginer un psychopathe se tromper de ‘dossier à ouvrir’, c’est peu probable. »

-« Parce que ça te semble plus logique d’imaginer TON fils en assassin ? » fit-il remarquer en la défiant du regard.

Elle soupira, trouvant ça tellement stupide de s’entêter à chercher autre chose que l’évidence.

« Kate ? » insista-t-il.

-« le 4 décembre 1994…. » répondit Kate en levant les yeux au ciel. « Il devait être un peu plus de 15 heures et il faisait un temps de chien… Tu veux autre chose ou ça te suffit ? »

-« Tu sais que je peux vérifier la météo ? » provoqua-t-il.

-« Mais je t’en prie. Il est tombé 20 centimètres de neige ce jour-là. » compléta Kate avec insolence.

Rick et Kate s’affrontaient du regard, c’était à celui qui lâcherait prise en premier et Kate ne semblait pas vouloir le laisser gagner. Harris ne pouvait plus détacher son regard, il était subjugué par cette femme à la fois si forte et si fragile. Le fait qu’elle se souvienne de tellement de détails était important pour lui.

-« Euh… » interrompis Ryan. « J’ai horreur de dire ça, mais Castle a raison. Il y a un deuxième nom. Pourquoi je n’y ai pas pensé plus tôt ? » s’en prit-il à lui-même pour se manque de professionnalisme.

-« Parce que vous étiez braqués sur Beckett. »

-« C’est le sien, le prénom de mon fils. »

-« Non… » répondit Ryan en ouvrant le dossier se rapportant à l’autre nom. « Il s’agit d’un nom de masculin… Celui d’un enfant abandonné. »

Il tourna l’écran et Kate se mit à lire à voix haute.

« Jack Cortez (prénom choisi au hasard). Déposé sur le pas de ma porte le 9 décembre 1994. Pas de famille prévue pour lui, aucune disponible dans l’immédiat. Déclaration faites à la Police le 10 décembre. Enfant confié aux services sociaux.

Examiné par un pédiatre, naissance estimée au 4 décembre. Garçon déclaré à l’état civil par les services sociaux : Jack Cortez, né le 4 décembre 1994 à New-York. Parents inconnus. »

A la fin de la lecture, Kate regarda Castle et ses deux inspecteurs.

-« Là il y a de quoi péter un câble… » soupira Castle. « Imagine qu’en fouillant dans son dossier il tombe sur le nom de Maddy Haynes. Il y va pour lui demander des comptes, pensant retrouver sa mère et boum… Il se retrouve dans une impasse… 15 cases derrière la case départ. » suggéra Castle.

-« OK… » approuva Beckett. « De toute façon on n’a rien d’autre. Espo ? Trouve son dossier aux services sociaux. »

-« C’est en cours… » affirma le latino, déjà au téléphone, essayant de convaincre une secrétaire de lui passer le responsable du bureau.

-« Ryan ? » fit Kate en se tournant vers Ryan.

-« Pas de casier au nom de Jack Cortez… Mais devinez qui a un joli permis de conduire tout neuf ? »

-« Et qu’est-ce qu’on trouve sur un permis de conduire ? » souffla doucement Castle à l’oreille de Kate.

-« Sa photo, son adresse et tout ce dont j’ai besoin. » assura-t-elle en regardant l’écran de Ryan.

-« Merci les gars… »

-« Hey… » fit Harris, dont les inspecteurs avaient oublié la présence.

-« Qu’est-ce que vous faites encore là ? » reprocha Kate.

Il ne s’éloigna pas du PC de Ryan pour autant.

-« C’est lui… Le gars qui est entré chez Maddy Haynes en me marchant sur les pieds. »

-« Je croyais que vous ne l’aviez pas bien vu ! » rappela Kate en pensant qu’il ne disait ça que pour se rendre intéressant.

-« J’ai vu ses yeux sombres me menacer…Et toujours rien avoir avec les votre. » continua-t-il de la narguer. C'’était plus fort que lui, il fallait qu’il maîtrise leur conversation.

-« Vous être certain que c’était lui ? » demanda Esposito.

-« Je serais prêt à le jurer si vous voulez. »

-« Pas la peine. Rentrez chez vous Monsieur Singleton. Espo, Ryan, trouvez-moi tout ce que vous pourrez sur ce Jack. Je veux tout savoir de sa vie. Et ne vous croyez pas tiré d’affaire, j’attends toujours une explication pour les empreintes sur les photos et l’analyse graphologique que je n’ai pas demandé ! Castle ? Tu m’accompagnes ? »

-« J’irais au bout du monde avec toi… Mais là tout de suite, où va-t-on ? »

Kate leva les yeux au ciel, bien qu’elle soit ravie de retrouver son petit écrivain. Harris s’amusait de les voir tous les deux. Visiblement il n’était pas le seul à aimer jouer avec ses nerfs.

-« Rendre une petite visite à Monsieur Cortez… »

-« Je ne crois pas que ce soit une très bonne idée. Il a l’air remonté et nous voir tous les deux ne va pas forcement… »

-« Pas grave ! » interrompit-elle. « Je vais y aller toute seule. » assura-t-elle.

Rick ouvrit de grands yeux, réfléchit à toute vitesse avant de lui répondre.

-« Ok, tu as gagné. J’arrive. »

Kate lui confia la clé de la voiture en assurant qu’elle arrivait. Une fois Castle devant l’ascenseur, Beckett s’immisça entre les deux inspecteurs.

-« Qu’y a-t-il d’autres que je devrais déjà savoir ? » demanda-t-elle en parlant évidemment du rapport de la scientifique.

-« L’appartement de Castle a été saccagé. » lança Ryan.

-« QUOI ? »

-« Rassure-toi, il s’en est juste pris à ton coté du dressing et à vos photos de couple. » précisa Esposito pour la calmer.

-« Vous comptiez me le dire à quel moment au juste ? »

-« Jamais… » assura Ryan en camouflant son sourire.

-« Vous ne perdez rien pour attendre ! » lança-t-elle, furieuse, en partant.

 

-« Elle est toujours comme ça ? » demanda Harris en la regardant disparaître dans l’ascenseur.

-« Oui. » répondirent Ryan et Esposito en même temps.

Harris s’avança du bureau de Kate. Il s’assit à sa chaise et fixa la photo qu’elle avait mise en évidence sur le coin de son PC.

Ryan et Esposito le laissèrent faire. Eux aussi avaient remarqué l’attitude du jeune homme envers Beckett et les ressemblances assez troublantes entre eux.

Harris sortit la photo de son portefeuille, regarda le visage de la jeune femme. Il finit par sourire entre deux larmes. Il la posa sur le bureau et prit la partie de photo de Kate. Il mit les deux parties côte à côte et ferma les yeux, soulagé d’avoir raison. Elles correspondaient.

Il reprit sa photo et replace celle de Beckett là où elle l’avait mise.

-« Harris ? » l’appela Esposito.

-« Vous avez besoin de mon témoignage tout compte fait ? » demanda-t-il en se retournant.

-« Non… Les infos que Haynes gardait sur Kate. Je me disais que ça t’intéresserait. » lança-t-il en lui tendant le feuille.

-« Merci. » il y jeta un rapide coup d’œil. « 14 ANS ! Mais comment on peut tomber enceinte à 14 ans ? » s’exclama-t-il.

Esposito pouffa de rire.

-« Je pensais qu’un jeune homme, en seconde années de Médecine, qui passe tout son temps libre à vendre des devoirs devrait connaître les choses de la vie. » se moqua gentiment l’inspecteur.

-« Et au cas où elle te le demanderait… » ajouta Ryan, de sa place. « Cette feuille ne vient pas de nous ! »

Harris leur fit un petit sourire pour les remercier et quitta le poste.

-« Ce gamin a la même tête que sa mère ! »

-« Le même caractère aussi… Beckett n’est pas sauvée » compléta Ryan.

judy1  (13.02.2014 à 18:50)