HypnoFanfics

Trouble

Série : Castle
Création : 24.12.2018 à 13h20
Auteur : Minefuji 
Statut : Terminée

« Cette année, j’ai eu envie de mettre un petit cadeau au pied du sapin du quartier Castle. L’inspiration m’est venue cette fois en écoutant la chanson Trouble de Cold Play.  » Minefuji 

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Chapitre quatre-vingt-onze

 

Lorsqu’il rentra chez lui, Castle n’avait plus du tout la mine sombre de la veille. Au contraire, il semblait avoir retrouvé sa joie de vivre. Martha et Alexis ne l’avaient plus vu ainsi depuis son retour de Los Angeles. Tout comme une seule personne pouvait l’envoyer au trente-sixième dessous, une seule personne était capable de lui redonner instantanément le sourire. 

- Tu l’as vue, n’est-ce pas? Demanda Martha perspicace.

- Qui donc?

- Katherine, voyons! Ne fais pas celui qui ne comprend pas!

- C’est pas vrai papa? Demanda  Alexis. Ne me dis pas que tu vas lui pardonner de t’avoir laissé tomber!

- Je ne vais rien lui pardonner, rassure-toi, répondit Rick en allumant son ordinateur portable.

- Ouf, tu me rassures.

- Alors pourquoi es-tu aussi heureux? Demanda Martha qui ne comprenait pas ce qui causait ce bonheur soudain.

- Pour ça! Dit-il finalement en tournant son ordinateur vers elle. 

 

Elles se penchèrent pour lire l’article de journal qui apparaissait sur son écran.

- Une lieutenant de police de la douzième brigade percutée par une voiture lancée à vive allure, lut Martha.

- Oh! Mon dieu! S’écria Alexis. C’est... c’est...

- Le pronostique vital est engagé, un avis de recherche a été lancé pour retrouver le chauffard responsable de ce drame, poursuivit Martha.

- L’article date du lendemain du jour où nous devions partir ensemble pour l’Espagne...  précisa Castle. Oh! Bon sang! La grenadine! 

- Quoi? Demandèrent  les rouquines.

- Euh... C’est sans importance, répondit Rick. Ce qui est important, c’est que Kate ne m’a pas abandonné! Elle ne pouvait pas répondre à vos appels, ni venir à mon chevet, puisqu’elle était elle même à l’hôpital. C’est pourquoi je ne vais rien lui pardonner puisqu’il n’y a rien à pardonner!

- La pauvre, soupira Martha.

- Et tu l’as vue? Demanda Alexis. Elle va bien?

- Vous la connaissez, c’est difficile de savoir comment elle va réellement... Ce que je me demande, c’est comment vous avez fait pour ne pas le savoir. Cette histoire a dû faire la une des journaux pendant des jours!

- Tu étais à l’hôpital, Trésor. Entre la vie et la mort! On a quasiment vécu à l’hôpital pendant les premières semaines. Les informations étaient bien loin de nos préoccupations.

- Ouais... fit Castle. Normal...

- Quand je pense qu’elle aussi... Commenta Martha. La pauvre, ça n’a pas dû être facile de se remettre de ça.

- Et... Vous vous êtes réconciliés? Pourquoi n’est elle pas venue? Demanda l’adolescente qui semblait déjà avoir oublié ses griefs contre Beckett.

- Elle ne s’en est pas remise totalement, répondit Castle. Je ne sais pas où elle en est question santé, mais le hic, c’est qu’elle ne se souvient pas de moi, répondit Castle. Je n’en sais pas plus, on n’a pas vraiment abordé le sujet... C’est assez délicat de parler de ça avec un inconnu.

- Elle est amnésique? 

- Oui, je ne sais pas encore à quel point elle est amnésique, mais ce qui est certain, c’est qu’elle ne se souvient pas de moi, ni de notre passé commun.

- Comment as-tu fait pour l’aborder alors? Demanda Martha.

- Elle lisait un de mes livres! Sourit Castle. Son subconscient se souvient de moi! Je me suis contenté de saluer son choix de lecture. On a discuté, elle m’a même offert un verre! 

- Et tu lui as dit pour votre histoire?

- Je n’ai pas osé. Ça aurait pu lui causer un choc ou un truc comme ça... Et puis...

- Et puis? Répéta Martha en fronçant les sourcils.

- Il y a l’Apollon avec qui elle était hier... Je n’ai pas le droit de ruiner son bonheur avec lui, ça serait égoïste.

- Tu vas te contenter de la croiser comme ça dans Central Parc? Demanda Alexis.

- Devenir ami avec elle, c’est pas si mal, se contenta de répondre l’écrivain.

- Si tu veux mon avis, c’est pathétique! Rétorqua Martha. Tu l’aimes! Bats-toi pour elle!

- Et puis, elle pourrait t’en vouloir de ne lui avoir rien dit quand elle recouvrira la mémoire.

- Si jamais elle la recouvre un jour, ça ne se produit pas souvent. Beaucoup d’amnésiques vivent le reste de leur vie sans jamais recouvrer la mémoire, répondit Castle. 

- Et toi, tu accepterais de vivre le reste de ta vie à voir l’amour de ta vie en aimer un autre? Demanda Alexis.

- C’est mieux que vivre sans elle.

- Mais beaucoup moins bien que vivre avec elle une grande histoire d’amour, souligna judicieusement Martha.

- Tu as raison, mais je ne ferai rien tant que je n’en saurais pas plus sur sa santé et les risques que je lui ferai courir en lui révélant tout, déclara fermement Castle.

- Qu’est ce que tu vas faire alors? Demandèrent  Alexis et Martha.

- Pour le moment, découvrir qui l’a renversée... Pour le reste, on verra quand j’aurais eu des précisions sur sa santé.

- Tu ne crois pas que ses collègues policiers ont déjà mené une enquête très sérieuse à ce sujet?

- Sans doute que oui, mais un regard neuf peut relancer l’enquête... 

- Je n’aime pas l’idée que tu retournes au poste, déclara Alexis. Tu n’es plus le même qu’avant, ton coeur n’est plus le même.

- Je me contenterai de lire des dossiers et regarder des photos, il n’y a rien de dangereux là dedans.

 

*******

 

Lorsqu’elle retrouva Kate, Lanie l’examina sous toutes les coutures. 

- Calme-toi, Lanie, souffla Kate, je me suis contentée de marcher et de boire une grenadine en lisant un livre. Je ne suis pas tombée, je n’ai pas trébuché et ma tête va très bien!

- Tu es allée au cimetière... comprit Lanie. Comment va Evelyn?

- Elle continue à vivre comme elle peut. Ça n’est pas facile, mais elle s’accroche. J’aimerais tant pouvoir l’aider, même si je ne me souvient pas vraiment de son mari...

- Tu l’aides déjà, assura Lanie. Je suis certaine qu’elle apprécie le fait que tu te soucies d’elle et de sa famille alors que tu as toi-même pas mal de soucis à gérer.

- Pourquoi tu ne m’as pas dit que je connaissais Richard Castle? Demanda soudain Kate de but en blanc.

- ... Euh... Quoi?  Pourquoi?

- Donc, c’est vrai, je le connaissais!

- Oui, souffla Lanie. Pourquoi tu demandes ça maintenant? 

- Réponds d’abord à ma question! J’ai demandé la première.

Lanie se dirigea vers la bibliothèque et prit un des livres de Castle.

- Tu n’as pas lu les dédicaces?

- Euh... Non... Je ne les lis jamais en fait...

- Alors lis la.

Kate prit le livre, le premier de la série des Nikki Heat et lut la dédicace. «  A la merveilleuse K. B. et à tous ses amis du 12ème district »

- Il est venu à la douzième? Et la merveilleuse KB, c’est moi? 

- Il s’est inspiré de toi pour son héroïne. Tu ne l’as pas lu?

- Je viens de finir la saga Derrick Storm, j’ai à peine entamé Vague de chaleur.

- Eh bien, tu verras que l’affaire sur le meurtre de la mère de Nikki ressemble à celle de ta mère, annonça Lanie.

- Je ne me souviens pas de grand chose à propos du meurtre de ma mère, répliqua Beckett.

- C’est vrai, j’oublie souvent ce genre de détails.

- J’avais avancé dans l’enquête? Demanda Kate qui décidément ne manquait aucun détail. Mon père m’a dit qu’on ne savait rien de plus que ce qu’on savait quand je suis entrée à la douzième! 

- C’est vrai! Mentit aussitôt Lanie.

- Fais gaffe, tu es nulle en mensonges, répliqua Kate les sourcils froncés. 

- Je ne mens pas! S’offusqua Lanie.

- Laisse tomber, je finirai bien par savoir la vérité. Pour le moment, c’est le cas de Richard Castle qui m’intéresse. Que faisait-il à la douzième?

- Il t’a suivie dans tes enquêtes pendant trois ans, raconta Lanie. 

- Trois ans! Comment ça se fait que je ne l’ai pas vu pendant huit mois s’il a passé trois ans à me suivre pour écrire un bouquin?


Minefuji  (24.03.2019 à 18:47)

Chapitre quatre-vingt-douze

- C’est à lui, qu’il faudrait poser la question, répondit Lanie.

- Mhmmm... J’ai beau essayer, je n’arrive pas à me souvenir, pesta Kate en se creusant la tête.

- Arrête, tu te fais du mal pour rien...

- Pourquoi je ne me souviens pas? J’ai beau essayer, ça reste le trou noir! 

- Trauma crânien sévère, ma grande, répondit Lanie docte. Ça n’est pas rien! Tu as de la chance de retrouver ton autonomie et de reprendre le travail, ça aurait pu être pire! 

- J’ai perdu une partie de ma vie! J’ai oublié mon histoire! Tu ne trouves pas ça assez terrible? Quelle chanceuse je fais!

- Je n’ai pas dit ça, répondit Lanie. Ce qui t’arrive est affreux. Tes derniers souvenirs remontent à peu près au moment où tu es entrée à la douzième... Tu ne reconnaissais que ton père! Même moi, tu m’avais oubliée! La première fois que tu m’as vue, tu m’as prise pour une infirmière! Ça m’a fichu un coup! 

- Foutue mémoire! Grommela Kate.

- Ça reviendra peut être, la réconforta Lanie. Mais ce qui m’a vraiment fichue en l’air, c’est que j’aurais pu te perdre définitivement! Je suis reconnaissante que tu sois encore là, même si ta mémoire est pleine de trous et que tu m’as oubliée. Et puis, rien ne dit que tu ne te souviendra jamais. Après tout, tes médecins pensaient qu’il faudrait peut être t’amputer et tu es là devant moi bien campée sur tes deux jambes. Au début, ils pensaient même que tu ne sortirais jamais du coma! Tu as subi plus d’opérations en un mois que certains en toute une vie!  Après ils disaient que tes séquelles seraient tellement importantes, que tu ne retrouverais jamais ton autonomie... Kate, ce que je veux dire, c’est que depuis huit mois, tu déjoues tous les pronostics des médecins. Tu vaincras ton amnésie.

- Mhm...  

 

***********

 

Le lendemain, après le travail, Kate voulut absolument passer par Central Parc. Roger, qui était venu la chercher pour la ramener chez elle et lui faire faire ses exercices, finit par céder devant ses suppliques, contre la promesse qu’elle ferait tous ses exercices ensuite sans râler, même ceux qu’elle trouvait désormais superflus.

Malheureusement l’espoir secret de la jeune femme d’y retrouver son ami écrivain fut déçu. Elle regretta de ne pas lui avoir donné son numéro de téléphone. Revoir quelqu’un par hasard à Manhattan, était presqu’aussi improbable que de gagner à la loterie! « À très bientôt j’espère... » Tu parles d’une idée de génie! 

Si un jour elle le rencontrait de nouveau, elle lui dirait ce qu’elle pensait de cette formule pleine de promesses! 

Elle n’allait quand même pas devoir attendre qu’il sorte un nouveau livre pour le revoir! 

Elle se frappa la tête, maudissant une fois de plus sa mémoire pleine de trous. Elle connaissait certainement l’adresse de l’écrivain, mais elle avait été mise à la corbeille de son disque dur cérébral avec tous les souvenirs des dix dernières années. 

- Hey! Arrête ça! L’arrêta Roger. Qu’est ce qu’il te prend?

- Rien, grogna Kate en l’entraînant par le bras. Rentrons, j’ai une série d’exercices inutiles à faire.

- Il n’y a absolument rien de superflu dans ce que je te fais faire! Protesta gentiment Roger.

 

Kate ne répondit pas, frustrée et en colère à cause de ce à quoi elle venait de penser. Si Castle avait passé trois ans à la suivre et qu’ils étaient amis, il devait certainement connaître son adresse à elle. Et s’il ne venait pas la voir, cela signifiait sans doute qu’il ne voulait plus la voir et qu’il était passé à autre chose. Cette idée l’attrista au plus haut point.

 

******** 

 

Le jour suivant, Rick prit son petit déjeuner avec sa mère et sa fille comme toujours. 

- Tu vas aller voir Kate aujourd’hui? Demanda Alexis.

- Je ne pense pas, non, répondit Castle.

- Pourquoi? Demanda Martha. Tu ne peux pas abandonner comme ça! 

- Je n’abandonne pas, mais... Et si le fait de lui parler de notre passé lui faisait du mal? J’ai lu pas mal de choses sur les séquelles engendrée par ce type d’accident et crois-moi, elles peuvent être terribles!

- Dans ce cas, va voir ses proches, conseilla Martha. Pose leur des questions sur son état de santé!

- Ils me prennent pour un monstre après ce qui est paru dans les journaux! 

- Dans ce cas, retourne voir Kate et parle lui comme l’autre jour, intervint Alexis. Elle ne s’est pas effondrée à cause de ce que tu lui as dit, à ce que je sache.

- Elle a compris que nous nous connaissions, elle va me cuisiner comme elle sait si bien le faire! Je n’ai pas envie de me retrouver dans cette situation! Ses interrogatoires  sont redoutables!  

- Tu n’auras qu’à lui dire la vérité, déclara Martha.

- Et son petit ami? Qu’est-ce que vous en faites?

- Le choix appartient à Katherine, dit l’actrice. Et elle ne peut pas faire son choix, si elle n’a pas toutes les cartes en main.

- Grand-mère a raison, approuva Alexis. Moi, je voudrais savoir.

- Très bien, très bien, abdiqua Castle, je vais y réfléchir.

- Ne réfléchis pas trop longtemps, sourit Alexis en l’embrassant. Je file. À ce soir, papa!

- À ce soir, répondit Castle pensif. 

 

Quelques heures plus tard, Rick épluchait tranquillement tous les articles de journaux qui parlaient de l’accident de Kate. Il était avéré que ce n’était pas un accident, mais bel et bien une tentative de meurtre. La voiture qui en était responsable avait démarré pile au moment où elle avait commencer à traverser pour lui foncer dessus et avait pris la fuite aussitôt. Les numéros de plaques relevées grâce aux caméras de surveillances des alentours, étaient celles d’un véhicule volé une heure plus tôt. La piste s’arrêtait là.

Rick frissonna de colère. Il ne connaissait qu’une personne, qui en voulait à la vie de Kate, le Dragon, mais la méthode utilisée ne correspondait pas à sa façon de faire. Lui il était plutôt du genre à employer des tueurs à gage et la méthode ne correspondait pas, c’était bien trop aléatoire pour être satisfaisant. Alors qui? Quelqu’un qu’elle aurait arrêté? Cela faisait un grand nombre de suspects potentiels.

- Kate, chérie, qu’est-ce qu’ils t’ont fait? Se lamenta-t-il. 

 

Il en était là dans ses réflexions, quand quelqu’un sonna à la porte. Il alla ouvrir et tomba nez à nez avec un homme qu’il ne connaissait pas. 


Minefuji  (25.03.2019 à 19:07)

Chapitre quatre-vingt-treize

 

L’homme, plus âgé que lui, semblait hésiter. Il regardait autour de lui, comme s’il cherchait à évaluer les risques qu’il prenait à être là.  

- Je peux vous aider ? Demanda Rick.

- Je l’espère. Je suis Jim Beckett, le père de Kate ! Répondit l’homme.

Castle l’invita à entrer et lui proposa un verre. Ils s’installèrent à la table près de la fenêtre du salon.

- J’ai l’impression que je vous connais déjà, dit Jim. Katie m’a raconté des tas de belle chose sur vous.

- C’est vrai ? S’étonna Castle.

- Oui, répondit Jim.

Direct, sans fioritures, le digne père de Kate, songea Rick. Et dire qu’il paniquait à l’idée de le rencontrer quelques mois auparavant! Jamais il n’aurait songé que cela se passerait ainsi!

- Enfin... Avant son accident, précisa Jim. 

Il y eut un moment de silence. L’évocation de l’accident de sa fille était toujours difficile pour Jim, qui avait bien failli sombrer définitivement. Rick le comprenait parfaitement. Bien qu’il n’ait appris la nouvelle que récemment et de la bouche de Kate, il frissonnait à l’idée qu’elle aurait pu ne pas s’en sortir.

 

- Richard, reprit Jim au bout de quelques minutes, si je suis venu vous voir, c’est pour avoir des explications.

- Des explications?

- Je sais que Katie tenait à vous et à moins d’être totalement stupide, vous deviez également tenir à elle, supposa Jim.

- C’est vrai, assura Castle. J’aime votre fille.

- En ce cas, pourquoi ce silence pendant huit longs mois? Pourquoi ne pas avoir été présent pour elle au moment où elle avait le plus besoin de vous? Vous êtes vraiment retourné avec votre ex-femme comme les magazines l’annonçaient à l’époque?

- Ce que les journaux ont raconté est complètement faux, assura Castle. Ces photos... C’était une mise en scène de mon ex-femme, qui m’a drogué pour me piéger. 

- Vous piéger? Ce n’est pas un peu extrême comme procédé? 

- Quand Gina a une idée en tête, rien ne l’arrête, croyez-moi! Expliqua Rick. J’ai un témoin qui peux confirmer mes propos, si vous ne me croyez pas!

- Si vous n’êtes pas retourné avec votre ex-femme, où étiez vous? Demanda Jim dont le visage ne montrait absolument pas le fond de sa pensée.

- J’ai... Euh... Kate devait me rejoindre à l’aéroport ce jour là. Et alors que je l’attendais, j’ai fait une crise cardiaque... J’ai passé des semaines à l’hôpital. D’après les médecins, la drogue que Gina m’a fait prendre à mon insu a affaibli mon cœur. Elle a dû me droguer à plusieurs reprises, d’abord par petites doses qu’elle a augmentées au fur et à mesure. Au début, cette drogue me rendait nerveux et à fleur de peau, et puis ça a fini par me rendre malade. C’est ce qui a fini par causer ma crise cardiaque.

- Je comprends mieux, dit Jim. Et comment vous portez-vous maintenant?

- Je vais mieux. La rééducation a été un peu longue, mais j’ai fini par m’en remettre.

- Katie vous a oublié. 

- Je sais, je l’ai rencontrée dimanche dans le parc, expliqua Castle.

- Je sais, elle me l’a dit, répondit Jim. Cela faisait huit mois que je ne l’avais pas vue aussi rayonnante.

- Vraiment?

- Vraiment. Elle était déçue de ne pas vous revoir dans le parc hier. Elle pensait que vous y seriez dans l’espoir de la revoir...

- C’est que je ne sais pas si... Commença Rick gêné. J’avais très envie de la revoir, bien sûr, mais je n’ai pas osé... J’ai eu peur de lui causer des ennuis... Je ne sais pas à quel point elle est rétablie...

 

Le père de Kate hocha la tête, comprenant les craintes de Castle. Tous marchaient sur des œufs quand il s’agissait de Kate. Le trop plein d’informations en une fois pouvaient lui donner de violents maux de tête. Ils avaient plusieurs fois eu de grosses frayeurs à cause de ça.

- Ce sont des articles de journaux sur son accident, dit Jim en désignant la pile de magazines sur la table.

- Euh... oui. Je voulais savoir ce qu’il s’était passé.

- Quelqu’un a essayé de l’assassiner, soupira Jim.

- Oui, c’est ce qu’il semblerait.

- Vous pensez que c’est lié à l’enquête sur le meurtre de sa mère? Demanda Jim.

- Ce qui est certain, c’est qu’il y a huit mois, il y avait un contrat sur sa tête. Le tueur à gage tué par le capitaine Montgomery avait été engagé pour faire le ménage, répondit Castle. 

- J’imagine que ma fille n’a pas laissé tomber face au danger, soupira Jim. Quand elle était petite, elle ne demandait jamais de lumière pour la nuit. Elle avait pourtant peur du noir, mais c’est comme si elle voulait que ce soit sa peur qui baisse les yeux la première. 

- Je la reconnais bien là, sourit Castle.

- Cette maudite affaire... J’ai déjà perdu ma femme dans cette histoire et j’ai bien failli perdre ma fille à cause d’elle, soupira Jim. Katie a tout oublié de cette affaire... Elle se souvient seulement que sa mère a été assassinée... Elle a oublié ce que vous aviez trouvé... Coonan, l’affaire de la mort de Bob Armen et les enlèvements de mafieux par les trois flics corrompus... C’est peut être lâche de ma part, mais je ne lui ai rien dit de tout ça quand elle m’a posé la question. Je ne voulais pas qu’elle replonge là dedans... Je savais que si je lui racontais tout, elle repartirait tôt ou tard dans la bataille, même si physiquement elle n’a plus les capacités d’avant l’accident, je ne doutais pas qu’elle ne laisserait jamais tomber même sachant les risques que cela lui ferait encourir comme il y a huit mois...

- Rien ne dit qu’elle n’avait pas laissé tomber il y a huit mois, répondit Castle. 

- Comment ça?

- Nous devions partir en voyage ce jour là, expliqua Rick. C’est pour ça que je l’attendais à l’aéroport. 

- Vous pensez qu’elle avait choisi de vous rejoindre?

- La seule qui aurait pu répondre à cette question avec certitude, c’est votre fille, mais je pense que oui. La veille, elle m’avait promis de venir me rejoindre. Malgré ce que les journaux avaient publié, elle me croyait quand je lui disait qu’il ne s’était rien passé entre mon ex-femme et moi.


Minefuji  (26.03.2019 à 21:25)

Chapitre quatre-vingt-quatorze

 

- Je vois. Je sais que Katie tenait à vous et le sourire qu’elle avait hier soir me fait dire qu’elle vous apprécie encore malgré son amnésie. Richard, ne lui tournez pas le dos, s’il vous plaît. Si vous avez encore un peu de sentiments pour elle...

- Un peu? Répéta Castle, mais je l’aime! J’aime votre fille et je crois que je l’aimerai toute ma vie!

- Alors pourquoi n’essayez vous pas de la revoir? Katie était très déçue de ne pas vous revoir quand elle est retournée là où vous vous étiez vus dimanche.

- Elle est retournée là-bas pour me voir? Mais... Mais... Et son ami? Il ne doit pas beaucoup apprécier que sa petite amie cherche à revoir un homme qu’elle a rencontré dans un parc.

- Quel ami?

- Le beau gosse avec qui elle était samedi dernier! Elle semblait tellement heureuse à son bras! Expliqua l’écrivain.

- Vous parlez sans doute de Roger. Oui, ils s’entendent très bien. Roger est son kinésithérapeute, il la suit depuis qu’elle est sortie du coma. Ils ont passé tellement de temps ensemble qu’ils sont devenus très amis. C’est grâce à lui, si elle a pu retourner vivre dans son appartement, répondit Jim qui semblait sous le charme de Roger.

-  « Très amis » comment? Demanda Rick redoutant la réponse qui viendrait.

- Euh... Comme des amis, voyons! Je croyais que vous étiez un spécialiste du vocabulaire!

- Vous êtes sûr? Demanda Castle.

- S’il y a quelque chose entre Roger et ma fille, Matt le prendra très mal, répondit Jim amusé.

- Matt?

- Le mari de Roger, expliqua Jim. Ils forment un très joli couple.

- Le mari de... Roger est marié?

- Oui et Katie n’est pas son genre, répondit Jim de plus en plus amusé.

- Mais alors Kate...

- N’a pas de petit ami, compléta Jim pour mettre fin à la torture de l’écrivain.

- Monsieur Beckett, vous venez d’illuminer ma journée! Déclara Rick en lui prenant les mains ce qui mît Jim légèrement mal à l’aise. Kate n’a pas de petit ami! Oh! La! La! C’est formidable! Ça veut dire que nous... 

- Oui, enfin...

- Enfin quoi? Demanda Castle se figeant instantanément.

- Katie ne se souvient pas de vous, rappela Jim. Vous ne pouvez pas aller la voir et lui balancer votre passé commun comme ça!

- Euh... C’est évident, répondit Castle beaucoup moins euphorique. Quel est son état de santé exactement?

- Le choc a été très violent, comme vous avez pu le lire dans ces journaux. Elle a bien failli ne jamais arriver à l’hôpital en vie. 

- Son amnésie est due à un trauma crânien?

- Oui, un trauma crânien sévère. Elle ne se souvient pas des dix dernières années. Tout ce qu’elle sait de cette période, c’est ce que nous lui en avons dit... Et nous avons fait très attention à ne pas la brusquer avec nos révélations. Perdre dix années de sa vie, ça lui a fait un choc. Elle a fait plusieurs crises de panique! 

- Je vois... Et à part son amnésie?

- Ses jambes sont encore fragiles. Son fémur droit a été infecté par une bactérie... Ça va mieux aujourd’hui, mais elle a encore pas mal de rééducation à faire. Elle en a pour un long moment.

- Et vous croyez que je peux lui parler franchement? 

- Si je suis ici, c’est parce que ma fille a besoin de vous, répondit Jim. Ce qui vous est arrivé est vraiment très injuste, mais faites très attention à elle. Ses amis ont dû lui raconter leurs histoires petit à petit. Nous faisons tous très attention à ne pas la brusquer. J’attends la même chose de vous. De plus un nouveau choc à la tête pourrait être dramatique pour elle, c’est pourquoi nous évitons au maximum de la laisser seule, même si ça l’agace au plus haut point.

- Je vous promets de faire très attention, répondit Castle. Tout ce que je souhaite, c’est faire partie de sa vie.

 

*********

 

Beckett était à son bureau depuis un bon moment. Elle avait encore plus de mal que d’habitude pour se concentrer. Elle ne cessait de repenser à Castle, craignant qu’il ne veuille plus la voir. Si tel était le cas, il avait bien caché son jeu, car elle avait clairement eut l’impression qu’il avait apprécié autant qu’elle leur tête à tête.

- Tout va bien lieutenant? Demanda le capitaine Gates sortant de son bureau.

Elle releva la tête, gênée de son manque de concentration flagrant.

- Oh! Euh! Excusez-moi! Bredouilla Kate. J’avais la tête ailleurs...

- J’ai remarqué, oui, répondit gentiment Gates. C’est pourquoi je vous demandais si tout allait bien, car cela ne vous ressemble pas. Vous n’avez pas de maux de tête?

- Non, non! Tout va bien! Assura Kate. C’est juste ma mémoire qui m’en frustre. Je suis désolée, ça ne se produira plus! 

 

Victoria posa une main amicale sur son épaule.

- Ce n’était en aucun cas un reproche. Vous êtes un excellent élément. 

- Pfff, dites plutôt que je suis un boulet! Je ne peux même pas enquêter sur le terrain! C’est à se demander pourquoi vous me garder à mon poste!

- Vous parvenez à apporter une aide précieuse à votre équipe malgré vos soucis de santé. Vous auriez pu choisir la facilité et rester en arrêt maladie, mais vous êtes revenue et vous ne comptez pas vos heures. Votre attitude est admirable. Vous n’avez pas à être toujours au top. Vous avez le droit de manquer parfois de concentration. Je sais à quel point cela vous fatigue.

- Merci, chef, sourit Kate.

- Je vais me faire un thé, je vous apporte quelque chose?

- Oui, volontiers, je prendrais...

- Une grenadine, je sais, sourit Gates.

- C’est ça...

 

Le capitaine se dirigea vers la salle de pause. Ryan et Esposito sortirent de l’ascenseur.

- Salut Beckett, sourit Esposito. 

- Tu avais encore une fois raison, déclara Ryan. Il y avait bien le téléphone portable de notre victime dans la trappe sous le siège passager. Comment as-tu su?

- Notre victime était une journaliste zélée et avec un profond sens de la justice. Si elle était dans ce parking loin de chez elle et des regards indiscrets, c’était certainement pour rencontrer quelqu’un dans le cadre d’une enquête sur un sujet sensible...

- Elle aurait planqué le téléphone pour piéger cette personne ?

- Ces trucs là font tellement d’autres choses que téléphoner. Ce sont de véritables couteaux suisses technologiques. Elle voulait peut être enregistrer une conversation à l’insu de son mystérieux rendez-vous... 

- En tout cas, on le saura très vite, je vais demander au service informatique de craquer ce téléphone pour savoir ce qu’il y a dedans, annonça Ryan.

- Laisse, je vais le faire, répondit Kate. Ça me donnera l’impression de participer à l’enquête...

- Mais tu participes déjà beaucoup, répondit Ryan.

- Tu sais bien ce que je veux dire, souffla Beckett en lui prenant le sachet dans lequel était l’appareil.

- Tu es sûre que ça va aller ? Demanda Esposito toujours surprotecteur envers  elle. Il faut se rendre à l’étage...

- Mais oui, « Maman »! Rétorqua Kate agacée.  Au pire, si vraiment ça n’allait pas, je prendrai l’ascenseur!


Minefuji  (27.03.2019 à 18:00)

Chapitre quatre-vingt-quinze

 

Alors que Kate s’éloignait, Ryan donna un coup de coude à son coéquipier.

- Hey! Du calme, vieux! Rappelle-toi de ce qu’on a dit: on doit lui laisser une marge d’autonomie ici, si on ne veut pas qu’elle sente tellement frustrée qu’elle deviendra ingérable et voudra aller sur le terrain avec ou sans notre consentement!

- Je sais... grommela Esposito. Mais si quelqu’un la bouscule dans les escaliers et qu’elle tombe? Tu n’as pas oublié ce qu’a dit le doc, le moindre choc à la tête peut avoir de graves conséquences chez elle. Et comme ses jambes sont fragiles, elle peut tomber facilement.

- Tout le monde fait hyper attention, rappela Ryan. Elle a autant de risques de tomber dans nos locaux, que Roger de développer un diabète de type 2! 

- Roh! Je le savais! S’écria Esposito. Tu es jaloux de Roger!

- Meuhhh non! C’est juste que je me demande s’il arrive à ce type de manger de la junk food... 

- C’est ça ouais! T’es jaloux ! Se moqua Esposito.

- C’est pas ça! Mais... Depuis qu’elle l’a vu, Jenny ne tarit pas d’éloges sur son physique, se défendit Ryan. Même si je faisais de la musculation tous les jours et que je ne mangeais que de la verdure, jamais je ne pourrais être comme lui! 

- Normal, pour ça il faudrait remonter le temps et dire au petit Kevin Ryan de bien manger sa soupe pour grandir! Rigola Esposito.

- Je déteste ce mec, marmonna Ryan.

- Oh, mais, à toi maintenant de te rappeler, vieux, ricana Esposito, on ne cancane pas sur Roger ou Beckett te fais la tête au carré.

- Tu crois qu’il y a quelque chose entre eux?

- Va savoir... En tous cas, ils s’entendent vraiment bien. T’en connais beaucoup, toi, des kinés qui emmènent leur patiente au cinéma? A nous, elle nous fait la tête, c’est à peine si on a droit à une esquisse de sourire, alors que lui, il a droit à un visage radieux à chaque fois qu’il arrive.

- Il est rassurant, répondit Ryan. Il a passé plus de temps avec elle depuis qu’elle est sortie du coma que n’importe qui...

- N’empêche qu’il la connaît depuis beaucoup moins longtemps que nous, grommela Esposito.

- Ça compte pas ça dans le nouveau monde de Beckett. Elle nous a complètement oubliés. On n’est plus que les gars un peu bizarres qui lui servent de collègues, expliqua Ryan.

- C’est ce que Lanie n’arrête pas de dire, soupira Esposito. Tu crois qu’elle se souviendra un jour? 

- Va savoir... C’est déjà un miracle qu’elle soit parmi nous bien vivante.

- Ouais, tu as raison. D’ailleurs, on ferait mieux d’aller inscrire sur le tableau nos derniers éléments si on ne veut pas entendre ses reproches quand elle reviendra.

 

La sonnerie de l’ascenseur retentit, annonçant l’arrivée d’un visiteur. Esposito tourna la tête vers lui et son sang ne fit qu’un tour. Il se précipita vers le nouveau venu et l’attrapa par le col pour le plaquer contre le mur.

 

*********

 

Après avoir confié le téléphone aux informaticien, Kate s’installa à un ordinateur libre. En passant dans les couloirs, elle avait entendu des collègues discuter des derniers cancans des magazines people et une idée avait germé dans son esprit. Richard Castle étant un auteur de best-sellers, il devait bien intéresser ces magazines. Si elle faisait une petite recherche sur la toile à son sujet, elle découvrirait peut être des informations sur ses années passées à la suivre à la douzième. 

Elle jeta un coup d’œil alentours pour être sûre que personne n’allait venir l’en empêcher en lui disant qu’un trop plein d’informations lui serait néfaste. Ce qui l’agaçait fortement, car ceux qui lui disaient cela n’étaient pas obligé de vivre avec un cerveau en mode de tranche d’emmental! 

Comme la voie était libre, elle cliqua sur le moteur de recherches.

 

*********

 

- On t’avait dit que tu n’avais plus rien à faire ici! Fulmina Esposito vert de rage en maintenant Castle contre le mur.

Ce dernier, tentait tant bien que mal de se dégager, mais le latino était tout en muscles. Une véritable armoire à glace impossible à bouger. Rick reconnaissait bien là un ancien des forces spéciales! 

- Calme-toi Javier, tu vas lui faire mal, tenta de le tempérer Ryan.

- Que je me calme? Après ce qu’il a fait à Beckett? Hurla Esposito.

- Ce n’est pas lui qui conduisait la voiture! Rappela Ryan.

- Help... Help! Tenta difficilement Castle toujours coincé entre le policier et le mur.

- Et puis, ça n’est pas en le tuant que ça va arranger les choses, ajouta sagement Ryan. Fichons-le dehors et n’en parlons plus.

- On l’a déjà fichu dehors le mois dernier, enragea Esposito. Et il ose encore se pointer ici!

- Laiss... Moi... Parler... Je... Peux... Tout... fit Castle dont le teint virait au pourpre.

- T’as rien à dire! Enragea Esposito.

- Mais lâche-le! Il va s’étouffer! Insista Ryan en tentant de lui faire lâcher prise. 

- Javi! S’écria alors une voix indignée au bout du couloir. Lâche-le! 

 

Entendre la voix de Kate, calma légèrement Esposito, qui desserra légèrement son étau. Rick s’écroula le long du mur, toussant comme un beau diable. Il était moins une! Il commençait à voir des étoiles!

- Je peux savoir ce qu’il te prend? Demanda Kate en poussant son collègue pour l’éloigner de Castle.

- C’est un suspect! Mentit Esposito.

Beckett l’ignora et s’agenouilla près de Rick pour voir comment il allait. Leurs regards se happèrent comme ils en avaient l’habitude avant. C’était troublant de voir Kate ainsi avec quelqu’un qu’elle était censée avoir oublié.

- Ça va? Demanda-t-elle en posant une main sur la joue de Rick.  

 

Ce dernier, dont la respiration était encore chaotique se contenta de faire un cercle avec son pouce et son index pour la rassurer.

 

- Tu te souviens de lui? Demanda Ryan médusé.

- Non, mais je le connais, je l’ai rencontré dans le parc ce week-end répondit Kate d’un air sévère.

- Donc tu ne sais pas le mal qu’il t’a fait! Grogna Esposito. Virons- le! 

- Calme-toi, Javi, rétorqua Beckett. C’est à moi de régler ça. Je sais me défendre et si quelqu’un doit le virer, ce sera moi!

Castle allait protester, mais comprenant que ça n’était pas le moment, il préféra se taire. 

- Qu’est-ce que c’est que ce bazar dans mon poste de police? Demanda la voix autoritaire du capitaine Gates.


Minefuji  (28.03.2019 à 20:06)

Chapitre quatre-vingt-seize

 

Beckett se releva difficilement et fit face à son capitaine. Le coeur de Castle se serra, Jim l’avait prévenu, Kate n’était plus la jeune femme forte et sportive qu’il avait connue. Même si elle n’en laissait rien paraître, ses jambes étaient désormais frêles. 

 

- Rien du tout, Chef, j’ai accidentellement bousculé monsieur Castle. Il a tenté de m’éviter une chute et c’est lui qui est tombé, mentit Beckett. 

- C’est vrai? Demanda Gates en se tournant vers Rick, qui se relevait à son tour. 

- Euh... Oui! Mais je suis très maladroit... J’aurais pu éviter cette chute, répondit Castle toujours sur la même longueur d’ondes que Beckett.

Les gars ne pipaient mot. Voir Beckett mentir au capitaine pour les couvrir était une première depuis son retour, ils s’en voulaient énormément. 

Gates demeura silencieuse, jaugeant ses lieutenants et l’écrivain du regard. Ryan et Esposito semblaient gênés, mais demeuraient silencieux, nul doute qu’ils n’étaient pas innocents dans cette affaire. Elle se promit de tirer cela au clair un peu plus tard. 

- Allons en salle de pause, déclara Gates à l’intention de Kate. Votre boisson est prête, vous pourrez en offrir une à monsieur Castle. Quant à ces deux là, laissons-les s’occuper de l’enquête.

- Oui, chef, répondit Kate.

Elle laissa Gates s’éloigner un peu, puis se tourna vers les gars.

- On reparlera de ça plus tard! Déclara-t-elle. Pas la peine de tenter de vous défiler, je tiens à avoir le fin mot de cette histoire et vous savez très bien que je finirai par l’avoir, autant éviter de perdre du temps.

Les gars hochèrent la tête comme deux gamins qui viendraient d’être rappelés à l’ordre par leur maîtresse d’école.

Kate se tourna ensuite vers Rick.

- Venez monsieur Castle, nous allons boire un verre tranquillement et quand le capitaine repartira dans son bureau, nous aurons une petite discussion.

 

À son tour, Rick se contenta de hocher la tête. Même amnésique, Kate avait cette autorité naturelle qui vous faisait vous sentir dans vos petits souliers quel que soit votre âge. Elle était vraiment redoutable! 

 

- Que puis-je vous offrir? Demanda Kate en entrant dans la salle de pause.

- Un café, serait parfait, répondit Rick.

- Oh... Euh... le filtre de la cafetière est cassé, répondit Kate. Vous ne préférez pas autre chose? Un thé? Un chocolat chaud...? 

- Je vois que vous avez un percolateur génial, dit Castle étonné, pourquoi ne vous en vous servez-vous pas? 

- Cette machine ne m’aime pas, répondit Beckett. À chaque fois je m’en fiche partout...

- Dans ce cas, laissez-moi faire, proposa Castle. Ce n’est pas pour me vanter, mais je me débrouille plutôt bien! 

- Allez-y, je vous en prie, on verra si vous avez plus de chance que moi.

 

Castle saisit une tasse en exécutant une petite danse à la façon de Tom Cruise dans le film cocktail, il  jongla avec les doses de café et fit mousser le lait à la manière d’un magicien, sous le regard amusé de Kate.

À quelques mètres d’eux, le capitaine Gates dont ils avaient totalement oublié la présence dans la pièce, les observait médusée. Il y avait quelque chose entre ces deux là! Jamais elle n’avait vu Kate aussi rayonnante et détendue!  Cet homme était un magicien!

Cela ne faisait pas très longtemps que la jeune femme avait repris le travail, mais  le courage et la persévérance dont elle faisait preuve pour retrouver sa place au sein du poste de police malgré les séquelles de son accident avaient forcé l’admiration de celle que ses homme se surnommaient le gant de fer. Gates avait fini par faire de la jeune femme sa protégée. Elle avait été souvent les témoin des difficultés auxquelles Kate était confrontée, alors la voir ainsi lui réchauffait le coeur.

- Vous êtes prête? Demanda Rick en terminant sa préparation.

- Prête pour quoi? Demanda Kate étonnée.

- Ce café, voyons! Êtes vous prête à recevoir votre café et à le déguster avec toute la dévotion qu’il convient d’avoir pour lui?

- Euh... Je ne bois pas de café, rappela Beckett. J’ai ma grenadine!

- Vous pensez ne pas boire de café, rectifia Castle. Mais croyez-moi, cette boisson pour enfant n’a jamais été votre tasse de thé.

-  Tiens donc? Fit Kate mi-amusée, mi-étonnée. Et qu’elle est ma tasse de thé?

- Votre tasse de thé, que dis-je? Votre came, c’est ce café. Pas n’importe quel café, un latte sans sucre avec double dose de vanille! Tenez, goûtez-moi ce breuvage, vous m’en direz des nouvelles! 

- Faites attention, c’est chaud, prévint Castle.

- Et vous? Vous n’en prenez pas? Demanda-t-elle en humant la bonne odeur de son café.

- Si! Bien sûr, je m’en prépare un tout de suite! 

 

Victoria Gates finit par quitter discrètement la pièce. Jamais encore elle n’avait vu Beckett comme ça, souriante, malicieuse ou encore aussi vivante. Certaine qu’il y avait quelque chose entre cet homme et son lieutenant et bien qu’elle ne soit absolument pas pour les démonstrations d’affection au sein de son poste de police, elle choisit de les laisser flirter autour de la machine à café. Beckett n’avait pas souvent l’occasion de sourire, ce n’était pas elle, qui allait jouer les rabat-joie!

Elle s’éclipsa donc et décida d’aller à la pêche aux informations auprès de ceux, qui semblaient en savoir bien plus que ce qu’ils voulaient bien en dire.

Assis à leur bureau, Ryan et Esposito discutaient le regard fixé sur la porte de la salle de pause. Et le moins que l’on pouvait en dire, c’était qu’ils n’étaient vraiment pas de bonne humeur, surtout Esposito.

- Qu’est-ce qu’il a ce mec? Grommela Esposito. Même amnésique, elle lui mange dans la main!

- Elle ne lui mange pas dans la main, tempéra Ryan, elle a dit qu’elle le virerait elle-même s’il le fallait.

- Elle a tout oublié! Tu penses bien qu’il va se garder de lui dire ce qu’il lui a fait avant qu’elle ait cet accident, bougonna Esposito. Elle n’aura donc aucune raison de le virer! Excuse-moi, mais je trouve ça un peu facile! 

- T’exagère, nous aussi on l’aimait bien Castle avant... Il mérite peut être qu’on lui laisse le bénéfice du doute.

- Le bénéfice du doute? T’es sérieux, mec? Il était où pendant les huit derniers mois? Il filait le parfait amour avec son ex-femme pendant que Beckett était entre la vie et la mort! S’énerva Esposito. Tu trouves peut être ça rude, mais pour moi, il n’y a pas de bénéfice du doute qui tienne!

- Qu’est-ce qu’on fait alors? Demanda Ryan. On balance tout à Beckett? Ça risque de lui faire un choc...

- Et si vous commenciez par tout me raconter? Demanda Gates qui venait d’arriver près d’eux.


Minefuji  (29.03.2019 à 20:19)

Chapitre quatre-vingt-dix-sept

 

Assise à la table de la salle de pause, les deux mains se réchauffant contre la céramique de sa tasse de café, Kate demeurait silencieuse, admirant le joli dessin de feuille créé pas Castle dans la mousse. 

De l’autre côté de la table, ce dernier l’observait en silence. La veille saillante sur le front de la jeune femme, indiquait une intense réflexion de sa part et il commençait à s’inquiéter, se rappelant des instructions de Jim: surtout y aller tout doucement!

- Quelque chose ne va pas? Demanda-t-il finalement.

- On se connaît, n’est-ce pas? 

Il s’agissait plus d’une affirmation que d’une demande. Elle avait relevé la tête et le fixait droit dans les yeux. Il put lire sa détermination dans son regard. Elle voulait savoir et elle finirait par savoir quoiqu’il lui en coûte.

-  Oui, reconnut-il. Nous nous sommes rencontrés il y a un peu plus de trois ans. Vous enquêtiez sur deux crimes dont le meurtrier semblait être fan de mes romans. Il avait reproduit des scènes que j’avais décrites dans mes romans. Comme vous connaissiez mes romans, vous avez vite fait le lien et vous êtes venue m’interroger. Cette histoire m’amusait tellement que j’ai joué de mes relations avec le maire pour participer à l’enquête.

- Ça vous amusait? Tiqua Beckett. On parle d’un double meurtre là!

- Un triple meurtre en réalité, le type a récidivé peu après. 

- Trois personnes sont mortes Castle! Le réprimanda-t-elle comme à l’époque de leur rencontre ce qui le fit sourire. Ne riez pas! Comment pouvez-vous trouver ça drôle?

- Excusez-moi, je suis très gamin et ce côté de ma personnalité vous agaçait beaucoup déjà à l’époque, répondit Castle radieux.

- Alors arrêtez-ça! Râla-t-elle.

- Pardon, se reprit-il soucieux de ne pas l’énerver.

- Merci. Et sinon? On l’a eu ce meurtrier?

- Oui. Grâce à nos talents conjugués, nous l’avons arrêté, continua Rick rêveur. Un de mes meilleurs souvenirs! Et puis, vous avez refusé mes avances et nous nous sommes dit au revoir. C’est d’ailleurs à ce moment là que l’inspiration m’a frappée pour ma nouvelle héroïne. Nikki Heat, vous connaissez?

- J’ai commencé à lire vague de chaleur, acquiesça-t-elle. Je ne trouve pas qu’elle me ressemble beaucoup...

- Vous rigolez? C’est vous! Elle est futée, têtue, très douée, admirable, envoûtante...

- Je n’en suis qu’au premier chapitre, le coupa-t-elle, merci de ne pas me spoiler!

- Seulement? Vous lisiez plus vite avant...

- Avant je ne me remettait pas d’un trauma crânien...

- Pardon. J’oubliais...

- Pas grave... Et ensuite?

- Ensuite? Comme il fallait que je fasse des recherches, j’ai demandé à mon ami le maire, la permission de vous suivre sur vos enquêtes. 

- Et j’ai laissé faire ça? S’étonna Kate.

- Au début vous étiez furax, enfin... vous faisiez semblant de l’être, mais ensuite, vous vous êtes habituée à ma présence et vous êtes devenue accro à mes cafés.

 

Elle baissa les yeux sur sa tasse et goûta le café qu’il lui avait préparé. Il était divin. Elle n’aurait jamais cru qu’un simple café puisse lui faire autant de bien, un peu comme si elle était soudain emmitouflée dans une couette duveteuse. 

- Il est délicieux, reconnut-elle avec un sourire.

- Je suis le spécialiste de vos cafés, répondit Castle un peu déçu que son café n’ait pas eu d’effet sur sa mémoire. 

- Vous m’en faisiez beaucoup?

- Tous les jours! Vous détestiez vous servir de cette machine, sourit Castle.

 

Non loin de là, les gars avaient fini par raconter toute l’histoire de Beckett et Castle au capitaine Gates, ce qui, il y a un an leur aurait certainement coûté l’usage de leurs jambes, mais heureusement pour eux, cette Beckett là n’existait plus, ou tout du moins avait tout oublié de cette époque.

- Donc, si j’ai bien compris, ce monsieur Castle, après avoir trahi la confiance de Beckett et disparu de sa vie depuis son accident, revient subitement dans sa vie? 

- C’est ça, approuvèrent les gars. 

- Et c’est pour ça qu’on lui en veut et qu’on ne veut pas qu’il approche Beckett, ajouta Esposito.

- Vous croyez qu’il a quelque chose à voir avec son accident? Demanda Gates.

Les gars échangèrent un regard surpris. Ils n’avaient jamais imaginé ça comme ça. Castle était certes un sale coureur des jupons, mais de là à attenter à la vie de Kate...

- Vous n’avez pas enquêté de ce côté? Demanda Gates surprise. Pourtant le petit ami est toujours suspect, surtout quand il est infidèle...

- Je vais le tuer, enragea Esposito.

- On va d’abord enquêter sur Castle, rectifia Ryan. S’il a loué la voiture qui a percuté Beckett ou s’il a payé quelqu’un pour le faire,  il doit y avoir des traces sur ses comptes.

- Oui, mais pour Beckett, qu’est-ce qu’on fait?

- Tant qu’elle est dans nos locaux, elle ne risque rien, affirma Gates. Quant à ce monsieur Castle, je vais le garder à l’œil.

- Merci Chef, répondirent les gars en se mettant aussitôt au travail.

 

Dans la salle de pause, tout à leur conversation, Castle et Beckett étaient bien loin de se douter de ce qui se tramait dans les bureaux d’à côté. Rick racontait à Kate avec un plaisir non dissimulé leurs premières enquêtes ensemble.

- On avait l’air de bien s’entendre, finalement, conclut Kate troublée.

- Nous faisions une sacrée équipe tous les deux, approuva Rick, un peu comme  Starsky et Hutch, Tango et Cash, Turner et Hooch.

- Oh, oui, je vois le tableau, sourit Kate. Maintenant que vous en parlez, je vous imagine très bien dans le rôle de Hooch.

- ...

- Quoi? Demanda-t-elle devant l’air surpris de Castle.

- Rien, rien.

Castle était troublé, Kate réagissait comme elle l’avait fait à l’époque où ils avaient vécu ce qu’il racontait. Il se laissa aller à penser que peut être leur histoire était toujours là, enfouie quelque part dans les tréfonds de la mémoire défaillante de Kate.

 

- Mais alors, dites-moi, demanda Kate soudainement plus sérieuse, si nous étions amis, comme vous semblez le dire, pourquoi n’étiez vous pas là à mon réveil? Est-ce parce que vous étiez reparti avec votre ex-femme?

 

Ouh! Là, Kate était en mode interrogatoire! Elle avait bien préparé son coup et l’avait amené là où elle en avait eu l’intention et il ne l’avait pas vue venir. Il s’était fait avoir comme un bleu. Beckett était peut être amnésique, mais elle avait conservé tout son talent de détective! 


Minefuji  (30.03.2019 à 20:55)

Chapitre quatre-vingt-dix-huit 

 

Kate observait la réaction de Rick. Sa question l’ennuyait, c’était évident. Pourtant il n’y avait pas de quoi être ennuyé, même s’ils étaient amis, il avait parfaitement le droit de retourner avec son ex femme, il n’avait pas de comptes à lui rendre. À moins qu’il n’y ait autre chose... Elle espérait bien qu’il n’allait pas essayer de la ménager comme son père, Lanie et les gars le faisaient depuis son réveil. Elle avait besoin de savoir, peu importait les maux de tête ou les chocs que ces révélations pourraient lui faire.

De son côté, Rick hésitait, il ne savait vraiment pas ce qu’il devait faire. Comment lui expliquer la situation sans trop lui en dire? Elle avait déjà eut pas mal d’informations en peu de temps... Jim lui avait fait peur quand il lui avait recommandé d’y aller doucement. Que risquait-elle? Il ne voulait absolument pas lui causer des problèmes de santé! 

- Vous pouvez me parler, vous savez? Je ne vais pas m’effondrer, ni avoir la cervelle qui fume, dit Kate pour tenter de mettre fin à son dilemme. Au pire j’aurais peut être un peu mal à la tête et je vous promets que si ça devient insupportable, je vous avertirai et nous ferons une pause.

- C’est que ça fait un sacré paquet d’informations, expliqua Rick, si je commence, ça va prendre un bout de temps et ça risque d’être difficile à encaisser...

- Ok. Alors qu’est-ce que vous faites ici? Demanda Kate agacée en se relevant de sa chaise.

- Comment ça? 

- Si vous êtes venu ici, c’est que vous avez envie de refaire partie de ma vie, car à moins d’être totalement stupide ou suicidaire, je ne vois pas pourquoi vous auriez pris le risque de vous faire démonter par un Esposito en rage. Alors je vais vous aider, déclara Kate sûre d’elle, dites-moi pourquoi Esposito vous en veut autant alors que d’ordinaire il est plutôt du genre cool?

- Cette histoire aussi risque d’être longue...

- Raison de plus pour commencer maintenant, répondit Kate bien décidée à tout savoir sur son passé avec Castle.

- C’est que...

- Je vois, adieu Castle. Je n’ai pas besoin d’un inconnu de plus qui pense savoir mieux que moi ce qu’il me faut! 

- Mais...

- Depuis mon réveil, les seules personnes qui me sont familières sont mon père, mon amie Madison et ma tante Teresa. Tous les autres ou presque sont des inconnus! Mes amis et collègues ont dû me raconter qui ils étaient pour moi, j’ai dû réapprendre à les connaître. Et tout ce qu’il m’ont  dit, j’ai  bien été obligée de le croire. Je  vous assure que c’est très difficile d’entendre des inconnus vous dire ce que vous aimez faire, manger ou boire ou encore ce que vous faites d’habitude le samedi soir! Je ne sais  plus qui je suis! J’essaye d’apprendre mon histoire, et c’est assez difficile comme ça, alors soit vous êtes le type qui me facilite la vie et qui me raconte tout, soit vous ne l’êtes pas. Mais je vous préviens, il ne vaut mieux pas être celui qui me complique la vie! 

- Vous raconter notre histoire ne changera pas le fait qu’à vos yeux je ne sois qu’un inconnu de plus, répondit Castle espérant que cet argument suffirait.

- Ça, nous ne le saurons qu’en tentant le coup, s’entêta Kate. Depuis notre rencontre, je sens que vous êtes différent des autres. Je ne sais pas pourquoi, mais c’est comme ça. Je me sens bien en votre présence, c’est pourquoi j’ai essayé de vous revoir hier. Alors si vous ne voulez pas m’aider à remplir les trous de ma mémoire, eh bien tant pis. C’est dommage, mais il est inutile que je perde min temps avec vous.

Elle attendit une seconde et voyant qu’il ne se décidait pas, commença à s’éloigner. 

- D’accord, se précipita Rick de peur de la perdre. Si je suis venu ici, c’est parce que  je t’aime! 

Kate fronça les sourcils et s’assit de nouveau face à lui pour en savoir plus.

- Vous... Euh... Nous...

- Nous étions en couple avant ton accident! Avoua-t-il. C’est parce que je t’aime que je ne crains pas de me prendre la raclée de ma vie par Esposito! 

- ... Depuis combien de temps? Demanda Kate blême.

- Depuis quelques mois. Ça n’avait pas été facile au début, j’ai été le roi des imbéciles, je doutais trop facilement... Mais tu ne m’as pas laissé nous détruire. 

- Et tu es finalement retourné avec ton ex-femme? C’est pour ça qu’Esposito t’en veut autant?

- Lui et Ryan ont cru ce qu’ont raconté les magazines, c’est pour ça qu’ils m’en veulent, répondit Rick la gorge serrée. Écoute, je sais que les apparences sont contre moi, mais je t’assure que tu me croyais quand je te disais qu’il ne s’était rien passé entre Gina et moi. Gina m’avait drogué pour m’amener dans sa chambre et si les paparazzi étaient devant sa porte le lendemain matin, ça venait aussi certainement d’elle.

 

Kate ne disait rien, elle se contentait de l’écouter attentivement sans rien laisser paraître de ce qu’elle pensait. Rick savait qu’il prenait un gros risque en lui disant cela, mais ne doutait pas non plus qu’elle n’hésiterait pas à couper les ponts définitivement avec lui.

 

- À mon retour, on s’est expliqué et tu m’a cru, continua Castle. Le jour où tu as eu cet accident, nous devions nous retrouver à l’aéroport. Nous avions prévu de partir en voyage tous les deux. 

- ... Un voyage?

- Oui, c’était un cadeau de « non Saint Valentin », tu trouvais que notre relation était trop récente pour qu’on se mette la pression avec des cadeaux de Saint Valentin. Cela faisait trois mois qu’on attendait ce voyage et même si tu m’en voulais d’avoir été un parfait imbécile, tu avais décidé de nous laisser une chance et de partir avec moi.

- Alors... Si vous m’aimiez comme vous le prétendez... Pourquoi attendre huit mois pour venir me voir?

- Je n’ai appris ce qu’il t’était arrivé que lorsque tu me l’as expliqué dimanche. J’ignorais tout de ton amnésie.

- Personne ne vous a prévenu?

- Tes proches pensaient que je t’avais trahie, ils n’ont pas essayé de me joindre... 

- Vous auriez pu me chercher...

- Je l’ai fait. Dès que j’ai été en état de le faire, répondit Castle.

- Ne me dites pas que vous aussi vous avez eu un accident! 

- Non, mais j’ai passé un long moment à l’hôpital, moi aussi. La drogue que mon ex-femme m’a fait prendre à mon insu, en plus d’être illégale, devait être de mauvaise qualité. Mon cœur est tombé malade et le jour où vous avez eu cet accident, j’ai fait une crise cardiaque. Il m’a fallu des mois pour m’en remettre. Ma mère et ma fille ont essayé de vous joindre, mais vous n’avez jamais répondu. 

- On n’a jamais retrouvé mon téléphone, expliqua Kate. On suppose qu’il a dû être éjecté dans l’accident, les policiers ont fouillé les environs, on n’a jamais mis la main dessus.

- Ma mère et ma fille ont fini par penser que vous étiez passée à autre chose... J’ai fini par le croire aussi quand vos amis m’ont empêché de venir vous voir il y a un mois... Voilà vous savez tout...


Minefuji  (31.03.2019 à 21:47)

Chapitre quatre-vingt-dix-neuf

 

Les informations se bousculaient dans la tête de Kate. Castle avait l’air tellement sincère, qu’elle ne demandait qu’à le croire. Elle se sentait tellement bien auprès de lui, un peu comme si son coeur lui, n’avait pas oublié. Mais comment être sûre? Et quand bien même elle serait certaine de sa bonne foi, il restait pour elle un inconnu, elle ne pouvait pas reprendre leur histoire là où ils en étaient avant son accident. Elle se rappela le conseil que Roger lui répétait à chaque fois qu’elle sentait la panique l’envahir face à l’immensité du chemin qu’elle devait parcourir : un pas à la fois.


Minefuji  (01.04.2019 à 19:01)

- Pourquoi pensez-vous que je voulais partir avec vous? Demanda-t-elle perdue. Parce que voyez-vous, j’ai fait une recherche sur vous tout à l’heure et j’ai lu les articles des magazines. Les photos sont... édifiantes... Je comprends la réaction de Ryan et Esposito. S’ils en sont restés à ce qu’ont montré les magazines, vous ne devez pas être en odeur de sainteté dans leur monde...

- Gina m’a piégé, expliqua Castle, un des serveurs de l’hôtel peut en témoigner, en tout cas, il peut témoigner du fait que je n’étais absolument pas en état de faire quoique ce soit à part dormir et cuver tout l’alcool que j’avais ingurgité ce soir là... On peut l’appeler si vous ne me croyez pas.

- Non, ce ne sera pas la peine, je vous crois, répondit calmement  Kate.

- Vous me croyez? Répéta-t-il surpris.

- Contrairement à mes collègues, je ne me suis pas arrêtée à ces photos, j’ai poussé un peu mes recherches, expliqua-t-elle. Vous avez quitté votre maison d’édition et coupé les ponts avec votre ex femme. Ça vous a coûté pas mal d’argent cette histoire, je ne vois pas pourquoi vous auriez fait cela si vous étiez de nouveau en couple avec votre ex-femme. Il faudrait être stupide...

- Je ne suis pas stupide, approuva Castle.

- Alors, voilà où nous en sommes, la Kate amnésique vous croit, mais comment savoir que l’ancienne Kate vous croyait également?  Parce que si j’ai bien compris, vous lui en avez fait voir des vertes et des pas mûres! Et vous dites que malgré ça je vous croyais et je voulais partir avec vous... Comment puis je être sûre que vous n’inventez pas ça pour profiter de mon amnésie et ainsi avoir droit à une seconde chance?

 

Question légitime. Rick se doutait bien que ça ne serait que sa parole contre tout le reste. La seule à part lui, qui savait ce qu’il en était de leur couple, était assise en face de lui et amnésique. Son regard se posa alors sur le verre que le capitaine avait préparé pour elle. Cette boisson qu’elle s’entêtait à boire jour après jour dans l’espoir de retrouver son passé. Doucement, il le fit glisser devant elle.

- Merci, mais je n’ai pas soif, déclina-t-elle. 

- Pourquoi buvez vous cette boisson que vous n’aimez pas? Se contenta-t-il de demander.

- Je vous l’ai déjà dit, souffla-t-elle. À mon réveil, je ne parlais pas, il a fallut des jours et toute la patience de Roger pour m’extirper mon premier mot et ce mot, ça a été grenade... Je ne répétait que ça pendant des jours! Roger et mon père ont pensé que je parlais de la grenadine et que je devais avoir très soif. Depuis, je bois ce truc en me demandant ce que cette boisson a de si particulier pour que ça m’obsède au point de rester bloquée dans ma mémoire alors que tout le reste avait été effacé.

 

Rick sortit de la poche de sa veste les deux billets d’avion qu’il gardait toujours sur lui depuis près de huit mois. Il les posa sur la table et les fit glisser vers elle. Elle fronça les sourcils et les ramassa. 

- Grenade? Lut-elle.

- Regarde la date. C’est le jour où tu as eu cet accident. Grenade était  la première étape du voyage que nous devions faire, expliqua-t-il. Grenade, en Espagne. Cette ville te fascinait, tu avais hâte de la visiter et de découvrir toutes ses merveilles. Tu n’as jamais été une adepte de la grenadine, non, toi ton truc, c’était le vin français et mon café... 

- Grenade... répéta Kate les larmes aux yeux.

- Le premier mot que tu as prononcé après ton coma... Ton unique souvenir de la période entre ton entrée à la douzième et ton accident...

 

******

 

De leur côté, les gars épluchaient les comptes de Castle et ce qu’ils venaient de découvrir les laissait sans voix.

- Mince! Tu as vu tous ces frais médicaux? Ça fait un sacré paquet d’argent, même pour Castle!

- C’est bizarre... Il aurait eu des soucis de santé? 

- Ça peut être lui ou sa mère ou encore sa fille, supposa Ryan.

- Hôpital Universitaire de Newark... On a des hôpitaux à Manhattan... Pourquoi aller si loin? Demanda Esposito.

- Appelle les, si tu leur dit que c’est pour une enquête, ils te répondront peut être...

- Ouais, je vais faire ça.

Pendant qu’Esposito passait son appel, Ryan se connecta sur le net pour faire quelques recherches. 

- Je viens d’avoir l’hôpital qui lui a envoyé toutes ces factures, déclara Esposito en se tournant vers son collègue peu de temps après . Castle a passé des semaines à l’hôpital et des mois en rééducation. Il a fait une crise cardiaque le jour où Beckett a eu son accident, expliqua Esposito.

- Une crise cardiaque? Castle? 

- Ça arrive même aux sportifs, déclara le latino.

- Ça explique son absence... Répondit Ryan. J’ai fait une recherche moi aussi... Il a quitté Black Pawn ce jour là aussi. Il n’était pas retourné avec son ex-femme en fin de compte... On a eu faux sur toute la ligne....

- Ouais, murmura le latino d’un air lugubre.

- On va avoir du mal à se faire pardonner notre attitude, il va nous en vouloir pour le reste de sa vie et ça sera mérité... Eh! Où tu vas? Demanda Ryan alors que son coéquipier se levait.

- Voir Castle et m’excuser d’avoir été aussi nul avec lui. C’est pas grand chose, mais c’est le moins que je puisse faire...

- Mais et l’enquête?

- Quelle enquête? On sait bien tous les deux que Castle n’aurait jamais essayé de faire du mal à Beckett. C’était juste un prétexte pour fouiner dans sa vie.

- Qu’est-ce qu’on va dire à Gates?

- Que Castle ne pouvait pas en même temps faire une crise cardiaque et conduire la voiture qui a renversé Beckett. Fin de l’enquête.

- Ouais, c’est logique, approuva Ryan en suivant son collègue.


Minefuji  (01.04.2019 à 20:08)

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