HypnoFanfics

Jamais.

A peine deux ou trois mois plus tard, vers 11 heure du soir, mon portable a sonné. C'était elle. Elle avait besoins de moi.

- Calme toi. Qu'est-ce qui se passe ?

- C'est mes parents...

Elle avait des sanglots dans la voix.

- Où es-tu ?

- En bas de chez toi.

Elle devait le faire exprès, c'est pas possible.

- Bon, je descend, attends moi.

Je l'ai fait monter. Oui, je sais que j'aurais pas dû, merci. Elle allait vraiment pas bien. Je l'ai fait asseoir et je l'ai aidé à se calmer.

- Bon, alors, qu'est-ce qui t'arrive ?

- Mon père est taré... !

- Mais encore ?

- Bon sang, on est au vingtième siècle, pas au dix-huitième... Il veut me marier de force !

Là, il a quand même fallu que je me retienne pour ne pas rire : elle avait pas tort, son père avait dû boire un petit coup de trop. 

- Tu trouves ça drôle ?

- Non, c'est juste que... C'est complètement déplacé par rapport à... Enfin, tu comprends ce que je veux dire ?

- Mais qu'est-ce qu'on va faire ?

- Comment ça "on" ?

- Tu vas pas me laisser tomber ?

- Non, mais...

Je m'étais encore fait piéger. 

- D'accord, "on" si tu veux. Mais juste pour savoir, il veulent te marier à qui ?

- Le fils d'un ami à mon père, un diplomate, je crois.

- Pourquoi tu veux pas de lui ?

Elle m'a encore servit ce regard d'adulte face à un gosse. Et la marmotte, elle met le papier aluminium autour du chocolat...

- Jack...

- Quoi ?

- Du haut de tes 120 ans, t'es franchement débile.

- Oui, je sais, j'avais remarqué.

- Je trouve pas ça drôle...

- Moi non plus, Elise, moi non plus. T'en veux vraiment pas de ce gars ?

Elle a levé les yeux au ciel.

- T'as touché le fond mais tu creuse encore... T'as toujours pas compris, depuis treize ans qu'on ce connais...

Là, elle commençait sérieusement à me faire peur...

- Qu'est-ce que j'aurais dû comprendre... ?

Peut-être ce que ses yeux verts innocence hurlaient à cet instant, et que je faisais semblant de ne pas voir. Mais mon armure de pierre commençait à casser...

- Jack.

- Tais toi, s'il te plaît...

- Regarde moi.

- Non.

... tomber en morceaux...

- Jack...

- S'il te plaît.

... en poussière...

- Jack.

... pour disparaître, réduite en cendre par son regard. Lever les yeux vers elle, avoir une idée de génie, attraper son bras avant que ça tourne au drame.

- D'accord, je vais t'aider, je sais quoi faire.

Rectification : c'était pas du tout une idée de génie, c'était la plus grosse erreur de toute ma vie. Elle a regardé mes yeux, et elle a tout compris.

- T'es sûr ?

- Oui.

- T'as pas l'air...

- J'étais pas sûr, maintenant si. 

Je devais avoir les yeux brillants, je les voyait qui se reflétaient dans les siens.

- Maintenant, j'arrête. Treize ans de combat contre moi-même, ça suffit, je laisse tous tomber. Tant pis pour les conséquences, tant pis si je me fais mal. A quoi sert-il de vivre si on ne prend pas de risques ?

C'était pas vraiment une question, je n'attendait aucune réponse.

- Rentre chez toi. J'irais voir ton père demain.

Elle avait suivit toutes mes idées de l'intérieur, tout mon combat depuis treize ans pour rester debout, pour écouter ma tête plutôt que mon âme. Pour une fois j'allais faire taire ma raison et écouter ce que disais mon coeur. C'était une énorme erreur. Il y a quelques jours, je me suis jurer de ne plus jamais la refaire. Ce soir là, après son départ, je me suis assis sur le bord de mon lit. En relevant la tête, un miroir m'a renvoyé mon reflet. 

- Abrutis !

Je l'ai brisé d'un coup de poing. Ca faisait mal. J'ai regardé les coupures se refermer lentement, à la lueur de la bougie, posée sur la table. 

Le lendemain, je suis allé chez elle. Pour une fois, je ne tremblais pas. Pour une fois, je n'avais pas peur de moi-même. Je suivais mon instinct.

C'est elle qui est venue m'ouvrir. Son père m'attendait. On s'est enfermé deux heures, lui et moi, dans son bureau. Il était midi passé quand on en ait ressorti. On s'était enfin mis d'accord. Tout d'abord, il était près à attendre qu'elle soit plus grande, plus sûr d'elle pour la marier. Ensuite, si elle le souhaitait, il était près à oublier le jeune diplomate. Je prendrais sa place.

Secoués, tous se redressèrent dans leurs fauteuils. Ianto cligna des yeux, pas sûr d'avoir bien lut. Mickey secoua la tête.

- Non. Quand même pas. 

Gray murmura, comme si entendre ces mots pourraient les rassurer :

- Notre Jack a été marié... C'est complètement fou.

Gwen montra la photo trouvée avec le journal.

- La femme, ce doit être Elise.

- Et les deux gosses, ce serait leurs enfants ?, souffla Ianto.

Le carnet passa à Mickey qui reprit la lecture.

Rosa020  (20.12.2008 à 13:04)

Le plus beau (en tout cas, avant que je me rende compte, il y a quelques jours, que c'était une énorme erreur), ça a été quand je lui ai dit, ce soir là, au bord de canal...

- Alors ?

- Alors quoi ?

- Fais pas l'idiot, t'es resté enfermé avec mon père toute la matinée et il a rien voulu me dire. Il dit que maintenant c'est ton problème. Alors dis moi. Qu'est-ce qui va m'arriver ?

Je l'ai regardé en souriant.

- Tu me traite de débile mais t'es pas plus futée que moi, remarque.

- Arrête ça !

- Que j'arrête quoi ?

- De jouer aux devinettes ! C'est mon destin qui est en jeu !! Allez, de quoi vous avez parlé ?

- De toi.

- Mais encore ?

- De moi.

Là, je crois qu'elle commence à comprendre...

- Vous avez parlé de toi et de moi ?

- Yep.

- Pourquoi ?

- T'as déjà compris, pourquoi je t'expliquerais ?

Je m'éloigne avec un grand sourire. Je compte dans ma tête. 5, 4, 3, 2, 1,...

- Jack.

Je me suis arrêté. Elle est derrière moi, je sais qu'elle est derrière moi mais je ne me retourne pas, il ne faut pas que je me retourne. Alors, faute de mieux, je tend la main derrière moi. Elle y glisse la sienne. Elle a compris depuis longtemps, déjà. Elle est trop intelligente pour moi, je peux pas la piéger. Elle veux juste savoir...

- Quand ?

- Dans deux ans.

- C'est long.

- Oui. Mais tu n'as que dix-huit ans, on va me regarder de travers, sinon.

Elle rit. J'aime son rire. Et je l'aime, elle. Parfois j'aimerais bien être un Dalek ou un Cyberman. Pour ne plus ressentir de sentiments. Je suis sûr que ça épargnerait beaucoup de monde. J'étais sur le point de me demander à quel moment je me suis retourné, à quel moment je l'ai prise dans mes bras, à quel moment j'ai eu la bonne idée de l'embrasser. Je réalise que je m'en fout complètement.

Par contre, il y en a une qui ne s'en fout pas du tout, c'est Jen. Depuis qu'elle est au courant (si je tenais l'enfant de salaud qui le lui a dit...) elle me lâche plus.

- Je te l'interdit !

- Des clous ! C'est ma vie, c'est pas a toi de décider !

- Ta vie appartient à Torchwood et Torchwood c'est moi !

Je vais la tuer si elle continue, elle le sait, elle se venge. Sans se douter que j'ai déjà la main sur la crosse de mon arme. Et les yeux d'Alex qui nous hurlent à tout les deux d'arrêter ça avant qu'il y aille un mort...

(Dsl, la suite est pour plus tard, je dois allé au ciné pour le nouvel an... Bonne et heureuses fêtes de fin d'année à toutes et à tous !!!)

Rosa020  (31.12.2008 à 18:32)

D'ailleurs, il a pas tort, et je ferais mieux de l'écouter. Mais pour ça, il faudrait que je sois sage. Et je ne suis pas sage. Si j'étais quelqu'un de sage, je n'aurais pas dépassé la limite qui me séparait d'Elise. Je ne provoquerais pas Jen. Je n'aime pas être sage. Je préfère être insolent, idiot, rebelle. C'est pas drôle, sinon, je m'ennuierais, j'ai l'éternité devant moi, faut bien que je m'occupe. Pour une fois, j'aurais mieux fait de m'abstenir.

J'ai crut qu'on allait de nouveaux jouer aux cow-boys, mais elle a claquer des doigts et mon arme a quitté son étui pour finir dans la main d'un de mes collègues. Deux autres m'ont enfermé dans une cellule. Elle est vraiment idiote si elle croit que ça va me retenir. Parce que même si c'est du double-vitrage, je ne comprendrai jamais comment s'y prennent les weevils pour ne pas arriver à défoncer les portes des cellules. J'ai eu l'impression de donner un coup d'épaule dans une fine couche de terre. La vitre à volé en éclat.

Personne ne m'a empêché de sortir. Pas le courage d'essayer. En partant, j'ai entendu un bleu chuchoter à la boss "Je vous avait dit que la porte tiendrait pas.".

Je l'ai jamais revu, ce pauvre gosse.

Bref, on s'est marié. Vous allez me dire que tout est bien qui finit bien. Vous aurez tort.

Minute, pourquoi j'écris à la deuxième personne, qui ça intéresse, tout ça ? Je suis même pas sûr d'avoir le courage de me relire.

Arrête de penser. Faut que j'arrête de penser, ça fait mal. J'ai l'impression que les larmes reviennent. Dommage, j'avais cru que ma crise d'angoisse était passé pour la journée. Il faut que je me reconcentre, que je reste dans mes souvenirs. Là où ça fait pas mal. Du moins, avant que ça ne fasse mal.

Rébécca est arrivé quelques années après. Petite ange. Quand j'ai rencontré Elise, je me suis demandé comment j'avais vécu sans elle jusque là. Quand Rébécca est née, on s'est demandé comment on avait pu vivre tout les deux sans elle.

C'est bizarre mais, quand on vie quotidiennement dans un rêve, on a l'impression qu'on ne va jamais se réveiller, ou que le rêve ne tournera jamais au cauchemar parce que ça semble impossible su point du vue du rêveur. 

C'est parti, les larmes sont de retour. Je croyais m'en être débarrassé. Faut croire que Jen avait tort : on ne se remet pas de la perte de sa raison de vivre en une semaine. Je fais des efforts, pourtant, mais j'ai l'impression que tout me ramène à ce jour, ce moment, précisément. Mais j'en suis pas encore là, dans mes souvenirs.

Après Bécca, c'est Chris, avec ses yeux bleus et son sourire qui a débarqué. Sur le moment, j'ai eu une idée idiote. J'ai cru que le fou furieux qui gère ce bordel géant que le docteur appelle l'Univers, que ce soit Dieu ou le destin, je m'en fout, avait décidé de me laisser vivre tranquille. J'ai cru qu'il s'était dit qu'il m'en avait assez fait baver et que j'avais mérité qu'on me foute la paix. Que dale ! Il en avait pas finit avec moi, ce connard.

Je me souviens de tout. Pas comme un rêve mais plutôt comme si c'était réel. Quand je rentrais, le soir, j'entendais Rébécca qui s'écriait, avant même que j'ai finit d'ouvrir la porte :

- C'est Papa !

Elle courrait vers moi, je la soulevait dans mes bras pour l'embrasser. Chris me tendait les bras depuis son berceau. J'embrassais Elise. Je jouait avec le chien. Je n'avais jamais eu à ce point le sentiment d'être normal.

Je crois que tous les rêves doivent un jour ou l'autre tourner au cauchemar.

3 février 1975. Je rentre du bouleau, comme d'habitude. Je trouve Lou, le chien, étalé sur le perron, le ventre ouvert. Je suis pas idiot, je sais que c'est finit. Il est temps de se réveiller Jack. De redescendre de ton petit nuage.

En fait de descente, c'est plutôt une chute. Et brutale, avec ça.

Dans le salon, Elise est allongé sur le sol, avec Bécca. Mes deux princesses, mes déesses, dans une mare de sang, la gorge ouverte, les yeux ouverts. Je me mord le poing pour ne pas hurler. Dans son berceau, Chris, petit gars de deux ans est dans le même état. Sauf que pour lui, c'est pire. Parce qu'il est toujours vivant. Je sors mon arme tout en sachant très bien que je n'aurais jamais la force de l'achever. Quel père est capable de tirer une balle dans la tête de son fils, même pour apaiser ses souffrances ? Il a tellement mal qu'il n'arrive même pas à crier. Il est mort dans mes bras. Moi je suis resté là, à genoux dans le sang, à serrer mon gamin dans les bras en sanglotant comme un môme.

Je n'ai jamais su qui avait prévenus la police et les pompiers. Je me suis retrouvé sans savoir comment assis à l'arrière d'une voiture de police. On ne m'emmenait pas comme suspect mais comme victime. Des témoins avaient vu le tueur. Ce n'était pas moi.Le tueur en question, les flics l'ont retrouvé deux jours après moi. J'avais été plus rapide qu'eux et il ne restait de lui qu'un petit tas de chair. J'avais dû le découper en morceaux, même si je 'ne  ai aucun souvenir. Beaucoup, beaucoup trop douloureux.

Quand Jen m'a enfin mis la main dessus, elle m'a tiré de force du bar où je m'étais barricadé et m'a balancé dans la rue. J'ai eu droit à quelques baffes, pour la forme, puis, avant de m'abandonner à mon force, elle a lâcher ces quelques paroles réconfortantes :

- C'est de ta faute, on te l'avais dit, de toute façon. Tu l'a cherché, c'est bien fait. T'as une semaine pour t'en relever, après je ceux te voir au bouleau tout les matins, comme avant. 

Merci pour le soutient moral, ça me touche beaucoup. Un de ces jours je vais lui coller une balle entre les deux yeux et elle va avoir le temps de me demander ce qui me prends, cette idiote de première.

A partir de là, le journal de Jack s'arrête, même si ça fait trois ou quatre paragraphes que ses amis ont du mal à lire. L'encre a coulé à cause des larmes.

C'est au cimetière qu'ils retrouvent Jack. Assis devant trois tombes à qui il parle doucement. Trois tombes blanches. Trois roses rouges.

Il est déjà tard et il pleut fort quand il sort du cimetière. Ils sont là, son frère et ses amis, devant la voiture. Ils l'attendent. A leur regard, il devine qu'ils savent tout. Il ne dit rien. Eux non-plus. Finalement, Ianto et Gray viennent à lui. Chacun une main sur l'épaule. Jack a un rire léger.

- Maintenant vous savez pourquoi je ne parle jamais de mon passé. C'est bourré d'horreurs du même acabis. Vous excusez pas, les enfants, je peux comprendre, la curiosité est humaine.

- C'était pas de la curiosité, murmure Gwen. Juste un peu d'inquiétude.

- Je comprends, répète Jack. Je comprends. Je ne vous en veux pas. Mais certaines blessures ne guériront jamais, même avec des amis comme vous. Venez, on rentre.

 

Voili-voilou. La fin de ma tite histoire. Elle vous a plut, j'espère ? Moi j'ai bien aimé. Je vais de ce pas en faire une autre (demain, sinon mon père va crier que je passe trop de temps sur l'ordinateur). Juste un détail : pendant que j'écrivais, j'entendais différentes musiques qui me semblent aller avec l'histoire : Dans mes rêves de J-NA quand Jack discute ou danse avec Elise adulte (et aussi quand elle vient le voir chez lui parce que son père veut la marier de force et quand il lui dit qu'il va prendre la place de son fiancé). Lettre du front de Kenza et Seyfu pendant toute la période où Jack est à la guerre, à partir de l'arrivé de la lettre. Mon p'tit gars de Christophe Maé pour Chris. Peut-être Belle demoiselle, du même chanteur, mais je sais pas où la mettre. C'est tut, je crois alors voici le mot de la 

 

 

FIN

Rosa020  (20.01.2009 à 19:39)