HypnoFanfics

Vous penseriez que dans une ville comme Neptune où les gens s’allument  des cigares avec des billets de vingt dollars, le Conseil scolaire aurait choisi quelque chose de plus chic que nos vieux bus scolaires pour nous emmener visiter « Magic Mountain Park»? Surtout en sachant que les derniers élèves de Neptune qui sont montés à bord d'un autobus ont fini dans un ravin? Mais non, la logique n'est pas  le point fort de Neptune! C’est pourquoi je suis ici, appuyée contre ma LeBaron, écoutant distraitement Wallace parler Basketball avec un autre gars, attendant impatiemment l’arrivée des bus. Comme précaution supplémentaire, Clemmons a toutefois demandé un contrôle des bus de Neptune par le bureau du shérif. Personnellement, je ferais plus confiance à Hannibal Lecter pour ma sécurité qu’à Lamb. 

« Hé, hé, mais tout le club est là », pensais-je avec un petit rire sarcastique. Vous pensiez que je serais ravie de ma sortie scolaire avec tous les Seniors de Neptune High, mais je ne le suis pas. Toutes les stars habituelles sont évidemment là : Madison avec ses groupies, ce qui me donne envie de vomir ;  Dick harcelant Cassidy qui tient la main de Mac. Je ne suis pas intervenue ; de toute façons, après l’épisode du carnaval, il est devenu clair que ces deux-là  n'ont  pas besoin d'un protecteur. En fait, je dirais même qu’ils pourraient assurer à Neptune s'ils se mettaient au niveau des 09-ers. 

Et puis il y a Logan. Il est avec Hannah, qui ne devait pas venir puisqu’elle n’est qu’en deuxième année, mais je ne pense pas que quelqu’un dise quoi que ce soit. Même si il est accusé par la justice, il est toujours l’un des 09-ers. Son chirurgien de père doit être heureux de voir sa petite princesse sortir avec l’infâme Logan Echolls. Je n’arrive pas à la détester. Selon Wallace, c’est une bonne élève, travaillant dans une maison de retraite pendant son temps libre; bref, elle est aussi pure que la neige. J’aimerai hurler après Logan, lui crier qu’en l’attirant près de lui,  il lui gâche la vie, mais je ne peux pas. Ce ne sont plus mes affaires. Même si je m’inquiétais pour lui et je m’inquiète, Logan m’a bien fait comprendre qu'il n'a pas besoin que je le surveille, aussi le laissais-je aller avec cette Hannah, qu'il appelle apparemment « Princesse ».  

Il avait l'habitude d'appeler Lilly « Princesse » ; je me demande s'il s’en rappelle. 
« Alors, encore en train de penser à de grandes choses Veronica? » me demande une voix familière dans mon dos.   Je ne peux m’empêcher de sourire en me retournant. Weevil a beaucoup changé depuis que les Motards l’ont exclu du gang. Ses cheveux ont poussé. Je me rappelle quand nous étions à l'école primaire et que nous étions assis côte à côte à cause de nos noms de famille (Navarro et Mars c’est plutôt proche dans l’ordre alphabétique, non ?), il avait des bouclettes brunes que j’avais toujours eu envie de caresser. Quand nous avons eu douze ans, il a commencé à se raser la tête. C’est à ce moment-là qu’il a rejoint le gang des motards. Et maintenant qu'il ne se rase plus aussi souvent, il semble plus jeune, il fait moins chef de gang ou jeune délinquant. Avec ses jeans et T-shirt, la plupart de ses tatouages sont dissimulés et il ressemble à n'importe quel autre lycéen. Bien sûr, un lycéen qui n'est pas allé à Neptune.   

« Oh, oui, » répondis-je. « J'essaie de savoir combien de hot-dogs Dick va devoir manger avant qu’il ne vomisse partout. »  Ce qui fit rire Weevil. « Et je viens de me souvenir que j’ai oublié mon appareil-photo ! »  Rajoutais-je.

« Tu veux vraiment garder cette image de lui? » demande Wallace, intervenant dans  la conversation. Il paraît frivole avec Weevil ; mais l’épisode du mât lui est resté en mémoire. Bon ami qu'il est, il fait toutefois un effort pour moi. 

« Quelle image ? » demande Jackie,  arrivant près de nous et cette fois c'était mon tour d’être une bonne amie. Je ne suis toujours pas entièrement sûre d’apprécier Jackie, mais elle n'est pas la garce que je pensais. Je ne devrais pas juger aussi vite. Après tout, comme Troy me l’a indiqué,  par le passé, mon nom était Trainée McSalope. 

Nous avons commencé notre petite conversation, Weevil étant aussi silencieux que d’habitude, le devenant encore plus quand Mac et Cassidy nous ont rejoints. Je sais que les motards avaient été sa famille et il y a de nombreux fossés que son exclusion des motards ne saurait annuler : même si Wallace et moi « l’adoptions », il ne pouvait pas les considérer, eux, comme ses amis.

Dire que les choses avaient été tendues entre moi et Weevil serait un euphémisme. Il était, tout comme Logan, en plein dans la guerre opposant les motards aux 09 ers et je l’avais rapidement (et à raison) suspecté du vol au carnaval. Mais ce qui est sûr à propos de Weevil, c’est qu'il est loyal et qu’il m’a toujours aidée quand j’en avais besoin. Papa s’inquiétait pour moi quand j’étais avec lui, mais je n'ai jamais eu peur de Weevil et je n’aurais jamais peur. De tous mes amis, assez ironiquement, c'est le criminel sur qui je peux compter et qui ne me laisse jamais tomber. 

« Comment va Ophélia ? » lui demandais-je. 

Il paraît surpris pendant un moment,  avant de me répondre, « elle va bien. » 

« Et ta grand-mère? » 

C’est avec un petit sourire qu’il me répond, « Elle m’a dit que tu devrais passer dîner un de ces soirs. » 

« Pourquoi ? » 

« Tu veux une autre raison à part le fait que tu l’ai fait sortir de prison l’année dernière? Rien n’échappe à Letitia et elle a dit que si je t’aide aussi souvent, vous devriez vous rencontrer. » 

« Correct, » ai-je acquiescé, observant les autobus jaunes garés sur le parking. « Cela me paraît bon. »  

« Oui tout ira bien tant que tu ne lui diras pas comment tu aimes utiliser mon corps » m’a-t-il taquiné.

Mon rire fut probablement le plus vrai que j’ai eu depuis un mois. Entre le bébé de Meg, la fuite de Duncan, l’affaire avec les Fitzpatricks, l'accident d'autobus, le départ de Wallace, Logan continuant à se détruire et l’imminence du procès d’Aaron, comment aurais-je pu savoir que les sous-entendus de Weevil étaient ce qu’il me fallait? 

Pendant que nous commencions à monter dans le bus, Weevil devant moi, Dick, qui se tenait derrière moi, a crié, « Senior 2006 represent’ ! »

Oh mon Dieu que la nuit allait être longue…

Mylie94  (08.06.2007 à 17:35)

A la minute où j’ai vu Wallace s’asseoir à côté de Jackie, j’ai su que je devrais m’asseoir avec Weevil, qui avait sélectionné la banquette la plus éloignée possible des 09-ers. Il n’était pas comme les autres Seniors qui me proposaient de venir m’assoir avec eux et depuis que je savais ce qui était arrivé à sa moto, je savais qu’il aurait besoin de compagnie. Et comme on dit, la misère aime la compagnie.

Il m’a regardé avec étonnement quand je me suis affalée près de lui et m’a dit, « tu veux commencer par 100 bouteilles de bière sur un mur ou tu me veux moi? » 

Jetant un bras autour de ses épaules, je l’ai réprimandé, « Eli, il me semble que tu n’as pas bien saisi l’esprit de la journée. Nous faisons le voyage scolaire des dernières années, ce qui signifie qu’il ne nous reste plus que trois mois dans l’enfer de Neptune. Ce qui vaut au moins un sourire. » 

Son sourire était hésitant au mieux. « Pourquoi est-ce que tu m’appelle Eli seulement quand tu veux me charmer? » 

« Je ne t’ai pas appelé comme ça. »  

« Si. »  Pour une raison qui m’échappait, cela me tracassait. « Je t’appelle Eli tout le temps! » 

« Personne ne m’appelle Eli, » a-t-il expliqué tout en gesticulant. « J'ai toujours été ‘’Weevil’’...» 

« Bien, si cela t’ennuie tellement, je ne t’appellerai pas Eli! » 

Il a regardé dehors par la fenêtre, regardant fixement Thumper qui faisait actuellement un geste plutôt vulgaire que même un aveugle aurait su interpréter, avant de murmurer, « cela ne m’ennuie pas. » 

Après que les motards eurent agis selon leur habitude autour du bus, Clemmons, à l’avant de celui-ci, commença à détailler la liste des règles pour le voyage. Vous savez, l'habituel : restez par groupes, ne parlez pas aux étrangers, ne vous battez pas près des machines de barbe-à-papa parce que vous pensez que des 09-ers ont tué votre ami motard... 

« Hé, Veronica, » m’appela Mac à travers le couloir, sa main toujours accrochée à celle de Cassidy, qui rayonnait franchement d’être avec sa petite-amie, « nous essayons de savoir ce qu’il faut faire dès notre arrivée à « Magic Mountain ». Cassidy a voté pour les jeux, Wallace pour la nourriture et Jackie veut quelque chose qui ne la décoiffera pas. Qu’est-ce que vous en penser ? »

« Montagnes Russes, » ai-je répondu. « Eli et moi adorons tous les deux. » 

Entendant son nom, il s’est tourné pour me faire face, cette fois-ci semblant embarrassé et Mac a juste haussé les sourcils comme le fait toute fille, ce qui signifiait, « nous devons parler ». Il m'a sourit ; un sourire que je n’avais pas vu depuis Lilly, pas comme celui de Wallace. 

La voix de Dick s’éleva, quand il dit à un de ses copains 09-er, « Eh les gars vous savez ce que les filles  qui vont sur les montagnes russes et celles qui couchent avec moi ont en commun ? » 

« Ils vomissent tous les deux après ? ! » Ai-je perfidement suggéré, incitant la majeure partie des non-09-ers à éclater de rire.

Ressemblant presque à un exorciste, Dick a tourné sa petite tête blonde vers moi, avant de cracher « Quelqu'un t’a  parlé looser? » 

« Looser? » ai-je dit, faisant écho. « Aller Dick, c’est le mieux que tu peux faire? » 

« Écoute-moi bien espèce de petite trainée…»

A ce moment-là, deux personnes se sont levées, mais le regard de Dick n’était pas posé sur Clemmons ; il regardait Weevil, effrayé. Dick a essayé de se faire un visage dur quand il s’est approché du motard,  mais depuis la disgrâce de Weevil, il n'avait rien fait à part le tourmenter. Et maintenant Dick le regardait comme paniqué à l’idée de ce qui risquait d’arriver. 

Je vis le regard que Weevil avait sur le visage. C'était le regard qu'il avait avant, quand il avait obtenu ce qu’il voulait dans une bagarre ;  avant, quand il menaçait quelqu'un ; avant, quand il devait faire face à Lamb, mais je n'avais jamais vu ce regard sur son visage quand il venait me défendre. 

J'ai attrapé son poignet, secouant la tête et Weevil, reprenant son souffle s’est rassit sur son siège. Doucement, je lui ai dit, « il n’en vaut pas la peine, lui. »  

« Mais…» 

« Toute l’année Dick m’a traitée comme une merde, alors qu’il me traite de trainée est le cadet de mes soucis ». Lui donnant un petit coup d’épaule, je dis, « nous allons nous amuser aujourd’hui, mais lui non. Ne le laissons pas tout gâcher. »

Sa hargne contre Dick n’avait pas baissé, mais il acquiesça. Il y avait toujours eu de la haine entre eux et je ne saurais me rappeler comment tout a débuté. Quand nous étions dans les petites classes, moi, Weevil, Duncan, Dick, Madison, il y avait un  fossé entre ceux qui n’avaient pas d’argent et ceux qui en avaient et Lilly avait expliqué, à sa façon, avec sa logique, que si l’on voulait être cool, il ne fallait pas traîner avec quelqu’un comme Eli Navarro.

Weevil et moi tapions dans le ballon quelque fois, avec d’autres hispaniques, et il m’apprit comment marquer et dribbler. Quand finalement je réussis, dans la joie de mes 9 ans, je me jetais dans ses bras. Moins d’une seconde plus tard, j’entendais le hurlement de la voix de Lilly, « Veronica Mars ! »  La bonne petite fille que j’étais, courut rejoindre Lilly qui se tenait dans la cour près de la route, ses longs cheveux blonds tissés dans une tresse française, avec Madison et Shelly Pomeroy auprès d’elle, tandis que Duncan, Dick et Casey Gant jouaient au basket-ball. 

« Qu’est-ce que tu faisais ? ! » avait-elle hurlé exaspérée. Lilly et moi nous étions rencontrées l'année précédente en gymnastique et elle m'avait immédiatement appelée sa meilleure amie, ce qui m’avait plu, puisque tout le monde voulait être ami de Lilly Kane. 

« Je jouais juste au football. »  

« Tu ne peux pas jouer au football avec eux ! » s’indigna Madison. 

« Pourquoi pas ? »  Lilly fit rouler ses yeux et dit, « Veronica, ils ne sont pas comme nous. Si tu veux être cool, tu ne dois pas traîner avec des personnes comme Eli. On ne peut pas leur faire confiance. Tout le monde le sait. » 

Le jour suivant, à la récréation, j’ai décliné l’invitation de Weevil à jouer au foot, pour pouvoir sauter à la corde avec Lilly et sa bande. Weevil ne me l’a alors plus jamais demandé. 

Comme d'habitude, Lilly avait eu tort. Eli ‘’Weevil’’ Navarro était une des rares personnes en qui je pouvais avoir totalement confiance.

Comme le bus se garait sur le parking du « Magic Mountain Park », je souris à Weevil et lui dit : « Prépare-toi à vivre une journée inoubliable ! »

Mylie94  (08.06.2007 à 17:43)

Pendant que nous nous faisions la queue pour sortir du bus, Dick, toujours assis, me fit un croche pied qui me fit basculer en avant et j’aurais dégringolé de tout mon long si Weevil n’avait pas eu d’aussi bons réflexes : me saisissant par le dos de la chemise, il m’attira contre son torse avec force, puis, enroulant ses bras autour de moi pour me stabiliser, il me dit à l’oreille « Ca va Chica ? »

Entendant Dick se lever de son siège, j’ai juste dit « Tu penses que Dick a bien appris sa leçon pour me faire une merde pareille ? »

« Je suis près à t’aider à le punir » m’a-t-il dit avec ce sourire nouveau qui apparaissait de plus en plus sur son visage depuis son départ du gang des motards. Je ne l’avais jamais remarqué avant, mais Weevil a vraiment un beau sourire.

Non….attendez, je mens là. Je l’avais déjà remarqué avant.

Au début de notre deuxième année à Neptune High, Clemmons (qui m’aimait déjà autant) m’avait demandé d’être tutrice pour certains lycéens ayant trop de problèmes. Papa avait pensé que cela ferait bien pour l’université d’avoir ça sur mon « CV », donc j’avais accepté. A cette époque, j’étais naïve, c’était avant la mort de Lilly, avant qu’elle ne commence à jouer avec Logan et Weevil.

Weevil avait été la première personne que je devais aider pour l’algèbre. Il était venu à la bibliothèque après les cours, s’était installé en face de moi et m’avait dit « Je n’ai pas besoin de l’aide d’une 09-er ».

J'avais toujours été nerveuse auprès de lui. Eli, le garçon avec qui  j'avais l'habitude de jouer au football avait disparu il y a bien longtemps et Weevil, le membre du gang des motards avait pris sa place. J’ai relevé les yeux et lui  ai expliqué que les cours particuliers n'étaient pas obligatoires et qu'il pouvait partir s'il le désirait. Son sourire affecté s’agrandit  comme il me disait, « si tu rencontres ma grand-mère, tu comprendras que je n’ai pas le choix. » 

En réalité, Weevil n’était pas stupide. En fait, il était plutôt futé et malin. Ok, il ne parlait pas beaucoup en classe, il n’avait jamais ressenti le besoin d’avoir de bonnes notes, mais là, il avait autant besoin de moi que Patrouille a besoin de courir après des vélos. Mais jusqu'à ce qu'il ait obtenu un A en algèbre, sa grand-mère l’obligerait à venir et comme il avait loupé pas mal de cours, il avait besoin d'aide. Cela lui prit presque six semaines avant qu'il ne commence à me traiter en tant que personne normale, faisant ce que je lui demandais et arrivant à l'heure. Notre dernier cours fut court. Il est arrivé heureux dans la bibliothèque son devoir à la main et m’a dit : « A ! Veronica ! Regarde ! » 

J'ai regardé son devoir et lui  ai souri, le félicitant. Alors il m’a étonné en sortant une petite boîte enveloppée de papier cadeau. 

« Qu’est-ce que c’est ? »  Il m’a regardé presque gêné, rangeant  ses mains dans les poches de sa veste en cuir n’osant rencontrer mon regard. « C’est pour te remercier. Abuelita a pensé que c’était une bonne idée. Et il me semble que la semaine prochaine c’est ton anniversaire, alors… »  

« Tu connais la date de mon anniversaire ? » 

« Comment veux-tu que je ne le sache pas, avec tous tes amis qui n’arrêtent pas d’en parler ? Quoi qu'il en soit, ce n'est pas grand chose. »

J'ai ouvert la boîte pour y trouver une petite breloque en forme de livre. Depuis que  Lilly m'avait donné pour mon treizième anniversaire un bracelet à breloques, chaque année j'en ajoutais une nouvelle. Mais plus depuis la mort de Lilly. 

Attachant la breloque à mon bracelet, j'ai souri et dit, « merci, Eli. » 

Il m’a sourit et alors j’ai pu voir de l'affection dans ses yeux. Il allait dire quelque chose mais Logan est entré dans la bibliothèque m’appelant, « Yo, Ronnie ! Si tu ne t’occupes plus des pauvres, nous sommes prêts à y aller ! » 

Weevil l’a juste foudroyé du regard, inclinant juste la tête pour me dire au revoir et avait quitté la bibliothèque, me laissant avec Logan, pendant que je regardais cette breloque, repensant juste à comment Weevil avait été adorable quand il avait souri.  

Alors que les Seniors de Neptune entraient dans le parc d’attraction, Wallace, sautant à cloche-pied autour de moi comme s’il devait aller aux toilettes, m'a demandé, « Alors, on fait quoi d’abord ? »

« Veronica a voté pour les montagnes russes, » l'a informé Mac. 

« Oh mon dieu, non, » dit Jackie, mettant son veto. 

« J'ai un problème avec ma taille, » a admis Cassidy avec un froncement de sourcils timide. 

« Aller, on va bien s’amuser » a encouragé Mac. Quand Cassidy a finalement accepté, elle a regardé Weevil  et lui a dit, « c’est ok pour toi ? » 

Il parut surpris que mes amis lui parlent civilement. « Ouais, c'est cool. » 

« Super ! »  

Nous nous sommes dirigés vers une des montagnes russes, une de celles  qui ont eu plusieurs boucles à l'envers et Weevil m’a demandé, « Tu es sûre que tu vas savoir conduire un engin pareil ? »   

Soulevant un sourcil, je l'ai assuré « Ne t’inquiète pas pour moi. Je peux tout conduire et manipuler. » 

« Tout ? »  

« Pourquoi suis-je aussi franche ? » 

« Je vais garder ça à l'esprit. » 

« Détecterai-je  un défi ? »  

Il cligna juste de l'œil pendant que nous avancions dans cette file sans fin. Jackie se plaignait tellement des montagnes russes, que Wallace a annoncé qu'ils allaient faire quelque chose d’un peu plus calme qu’ils avaient repéré derrière cette attraction. Le téléphone portable de Weevil a sonné et il est allé plus loin, me demandant de lui garder sa place pendait qu’il répondait à sa grand-mère. Mac et Cassidy étaient partis dans une discussion sur les ordinateurs et je commençais finalement à me détendre quand j’entendis quelqu'un derrière moi rire bêtement, « Logan ! »

Oh non ! S’il vous plaît mon Dieu, pas aujourd’hui …

Mylie94  (09.06.2007 à 10:52)

Jetant un coup d'œil par-dessus mon épaule, je vis mes craintes se confirmer. Logan et Hannah se tenaient  là, le visage de Logan enfoui dans son cou, elle essayant par espièglerie d'échapper à ses baisers. Quand il s'est arrêté, il a embrassé le bout de son nez et elle s’est quasiment évanouie de plaisir. Ah, qu’est ce que je l'ai détesté à ce moment-là. Elle est innocente. Elle ne sait pas ce que c’est d’être perçu comme un meurtrier par sa petite amie qui a été enfermée dans un congélateur en train de brûler, ce que c’est de se faire battre avec des ceintures par son père, de voir brûler sa maison, ce que c’est d’être battu presque à mort par le gang des motard et d’être accusé de meurtre. Hannah Griffith est innocente et Logan a perdu son innocence il y a bien longtemps. 

Logan m'avait repéré et avant que je n’aie eu le temps de me retourner, il a demandé, « Alors toute seule ce soir Ronnie ? »  

« Comment pourrais-je être seule alors que je suis à l’endroit le plus heureux de la Terre ? » 

« Tu sais, tes sarcasmes ne sont plus aussi bons. » 

« Je crois que c’est pour ça que tu as autant d'amis. » 

Hannah, observant notre interaction, tenta bravement une incursion dans notre merveilleux échange, « Bonjour, je suis Hannah. Tu dois être Veronica. » 

« C’est bien moi. » 

« Logan m’a beaucoup parlé de toi. »

« Ca j’ai du mal à y croire. » 

Elle était dans une situation peu confortable, mais elle essaya de le cacher. J'aime les filles qui savent bluffer. A ce moment-là j’aurais embrassé toute personne pouvant me sortir de ce mauvais pas.« C’est vraiment regrettable que tu te retrouves toute seule, Ronnie. Je vois que même ton meilleur ami t’a laissée. Hé, peut-être que si tu n’avais pas aidé Duncan à quitter le pays, tu ne te retrouverais pas seule. » 

« Logan ! » a sifflé Hannah, choquée qu’il m’ait dit quelque chose d’aussi minable. Ah l’innocence. Si seulement elle avait entendu comment il me parlait avant… 

« Quoi ? C’est pas de ma faute si personne ne veut être avec elle. » 

Tout à coup j’ai senti un bras chaud se glisser dans mon dos et des lèvres douces se sont posées dans mon cou. Normalement j’aurais assassiné toute personne se permettant ce genre de liberté mais là, rien qu’à l’odeur, je su qui c’était, un mélange d’eau de Cologne, de cuir et un soupçon de sel.  « Merci de m’avoir gardé une place, Querida. Ca va, tu ne t’es pas trop sentie seule ? » 

« Nan, ça va, j’ai survécu, » ai-je répondu, observant une lueur de regret dans les yeux de Logan.  

Pendant que nous commencions à embarquer pour le tour, Hannah s’installant dans leur voiture, Logan a sifflé juste assez fort pour que je l’entende, « tu récupères les restes de Lilly, c’est ça ? » 

Weevil, qui l'avait entendu, m'a poussé dans la voiture puis, il a crié par-dessus son épaule, « pourquoi tu ne ferais pas un peu attention à ta petite amie au lieu d’emmerder Veronica ? » 

Attachés dans la voiturette, le tour a commencé et j'ai hurlé à Weevil, par-dessus les cris perçants « merci ! » 

« C’est un abruti. Ne te laisse pas faire! » 

« Tu n’aurais pas dû t’en mêler ! » 

« Hé, tu es mon amie ! » m’a-t-il dit avant que l’on ne fasse le looping. « Personne ne peut t’emmerder sans devoir en répondre devant moi! » 

C'était la chose la plus gentille, la plus douce que quelqu’un ait dit pour moi et quand nous avons commencé à aller en arrière dans la montagne russe, j’ai saisi la main de Weevil, la serrant entre mes doigts et il fit de même en retour.

*       *
*

Quand nous sommes sortis des montagnes russes, Cassidy avait le visage coloré en un très joli vert et Weevil, réagissant immédiatement dit « il y en a un qui va pas tarder à dégueuler ! ».

« Tu pourrais… ? » Ai-je commencé avant de m’arrêter. Cela m’ennuyait de lui demander de l’aide, comme on en avait parlé dans le bus, moi ayant continuellement besoin de lui, mais Weevil a eu l’air de comprendre et inclinant la tête, il a entraîné Cassidy vers les toilettes.

« Wow… » Fut la première chose que dit Mac. « Qui aurait pensé que Weevil se dévouerait pour emmener Cassidy dégueuler ?! »

« Avant, je n’aurais pas parié là-dessus ». »

« Il va bien ? » Demanda Logan, qui nous suivait avec Hannah.

« Il est juste peu un malade, » a répondu Mac.

« Logan, je vais chercher à boire. Tu veux quelque chose? » Demanda Hannah.

« Nan, ça va. »

Dès que Hannah fut à bonne distance, Logan se retourna vers moi et me dit, « on peut se parler rapidement ? »

« Pourquoi, tu as d’autres insultes encore plus dégueulasses à me balancer au visage ? »

« Eh! C'est ma réplique ça, » dit Mac, se dirigeant vers les toilettes, pour attendre Cassidy.

« Je ne pensais pas ce que j’ai dit, » a commencé Logan.

« Quelle partie, celle où tu dis que je n’ai aucun ami, ou le fait que je récupère les restes de Lilly ? »

« Tu ne comprends pas. »

« Qu’est-ce que je ne comprends pas ? »
Son visage se tordait sous la colère, comme toujours ses mains s’agitant puis il hurla, « Tu étais avec Weevil!”

« Quoi ? Mais je ne suis pas avec… »

« Tu parlais avec lui avant de partir en bus, tu étais assise avec lui, il t’embrasse dans le cou. Tu ne vois pas ce qu’il est en train de faire? »

« Non, mais apparemment toi oui, alors tu vas me l’expliquer »

« Il a été vers Lilly pour me faire du mal et maintenant que tu es célibataire, il veut faire la même chose avec toi. Allez, tu sais très bien qu’il t’utilise pour m’atteindre »

« Tu penses qu’il m’utilise pour te faire du mal ? »

« Tu n’es pas d’accord ? »

« La seule personne que je vois qui utilise quelqu’un en ce moment, c’est toi Logan. Tu mènes cette fille par le bout du nez, rien que pour lui briser le cœur alors qu’elle n’a rien fait et rien demandé. Tu ne t’occupes même pas d’elle. » 

« Je m’inquiète pour toi, de ce que Weevil pourrait te faire. » 

Les larmes piquaient ma gorge et je les ai détestées.  « Weevil ne m’a jamais blessée et si tu essais de montrer quel bon mec tu es, te servir de cette fille n’est pas la bonne façon de faire. Maintenant, si tu veux bien m’excuser, je vais aller voir comment va Cassidy. »

« Veronica, s’il te plaît… » a commencé Logan,  jetant un coup d'œil au-dessus de son épaule pour guetter l'arrivée de Hannah. 

« Non, Logan. Tant que tu saliras Hannah, nous n’aurons plus rien à nous dire et je t’interdis de juger mon amitié avec Eli. » 

« Eli ? » a-t-il  fait écho de sa voix de petit garçon blessé. 

« Au revoir, Logan. »  Cassidy se balançait sur ses pieds et Mac lui repoussait les cheveux hors de son visage avec douceur. Jackie et Wallace nous ayant repérés se sont dirigés  vers nous pendant que Weevil, foudroyant Logan  du regard m’a demandé « Que s’est-il passé ? » 

« Rien, Logan est juste …. Logan » ai-je soupiré.

Pendant que nous commencions tous à marcher vers la section de jeux du parc, Weevil a admis, « je n'ai jamais compris tes goûts en matière d’hommes Veronica. »

Mylie94  (09.06.2007 à 18:36)

« Comment ça? » 

« Je veux dire, que  toi, Veronica Mars, une fille avec autant de caractère, détective en plus, je ne comprends pas comment tu as pu sortir avec des mecs comme Echolls, Duncan Kane ou même avec un flic. Il ne me semble pas qu’ils soient ton type.» 

« Je n'ai pas de type d’homme, » l’ai-je informé.  

« Tout le monde a un type. »

« Toi aussi …. Quel est ton type de femme alors ? » 

Avec un petit sourire, il m’a répondu, « j’ai toujours eu  un faible pour les petites nanas blondes avec une gueule d’ange. » 

Toute « fille avec autant de caractère, et détective» que je sois, je ne pu m’empêcher de rougir. « Je n’arrive pas à croire que ta grand-mère soit d’accord avec ça. » 

« Ma grand-mère aimerait que je m’installe avec une fille du voisinage, que j’arrête mes deals, que j’aille à l’université, que je sois autre chose qu’un mécanicien. » 

« Il y a du vrai là-dedans. »

« Nous sommes ce que nous sommes, Veronica. »

« Nous pouvons cependant changer » ai-je expliqué. 

« Comme toi ? » 

Le lendemain de la fête de Shelley Pomeroy, après que Lamb m’a suggéré d’aller voir un magicien,  j'ai su que je ne pourrais plus être Veronica Mars, la bonne amie de Lilly Kane. Je suis rentrée à la maison, ai coupé mes longs cheveux. Les jolis vêtements que j'avais achetés avec Lilly ont soit été donnés à des bonnes œuvres, ou sont restés dans mon placard jusqu’à ce que ma mère s’en débarrasse. 

Le lundi suivant, quand je suis arrivée au lycée avec mes cheveux courts, mes jeans, mon t-shirt et ma besace, les insultes ont commencé à fuser. Logan et Dick ont mis le paquet, leur insulte préférée étant « traînée », mais j'ai continué à marcher la tête haute jusqu'à mon casier. Quand je l'ai ouvert, j'ai vu que quelqu'un avait versé du miel et de la sauce chocolat partout sur mes livres et cahiers ; la bouteille de chocolat était encore là et je l’ai retiré soigneusement. Naturellement, Madison et Dick sont venus m’aider me lançant mes livres pleins de miel et de chocolat dans l’estomac. Deux semaines plus tôt, si la même chose s’était produite, j’aurais juste baissé la tête, espérant qu’ils m’ignorent.

Pas ce jour là.

J’ai attrapé la bouteille et ai vidé ce qu’il en restait sur la tête permanentée de Madison. Elle a hurlé puis nous a poussé Dick et moi pour se précipiter dans les toilettes et moi, je me suis retournée, la foudroyant du regard « Tu pourrais dire pardon ! » 

Au déjeuner, la rumeur avait circulée, j’étais ‘’persona non grata’’  mais on ne m’approchait plus.

« Je veux dire que tu n’es pas comme Thumper et les autres. Tu vaux beaucoup plus qu’eux. » 

Weevil s'est arrêté, me regardant fixement. J'ai suivi le mouvement, les autres étant devant nous puis il a finalement déclaré, « je ne sais pas comment je dois te considérer parfois. Il y a une minute tu étais juste une des 09-ers, collée aux Kane et à Echolls et maintenant, tu es… toi. » 

« Je suis juste un mystère enveloppé d’une énigme, » j'ai raillé, espérant éclairer la situation. 

Encore sérieux, il a secoué sa tête, « Nan, tu n’es pas un mystère. C’est juste que tu écoutes ton cœur. »

« Vraiment ? » ai-je demandé dans un souffle, appréhendant la suite. « Et qu’est ce qu’il me dit ? »

Ses lèvres effleurant les miennes, ce que l’on ne pourrait même pas qualifier comme un baiser, il me murmura   « si je t’embrasse, tout changera et tu n’es pas encore sûre de vouloir abandonner Echolls ». 

Il s’est alors écarté, me laissant abasourdie, mes lèvres tintant encore de ce léger contact, mon cœur me faisant mal à l'idée qu'il pensait que je ne voulais pas qu'il m'embrassât.

Mylie94  (10.06.2007 à 16:07)

 « Tu ressembles à Patrouille quand il veut tuer quelqu’un, » m'a informé Wallace pendant que nous observions Mac et Weevil s’affronter dans un jeu avec un pistolet à eau où il fallait viser la bouche d’un clown pour gagner une ’’magnifique’’ peluche. Cassidy avait essayé d’en gagner une pour Mac, mais apparemment il y a bien une raison pour laquelle Cassidy Casablancas n'est pas l'un des plus grands athlètes de Neptune. 

« Je me sens un peu perdue. »  

« Perdue ? Cette confusion aurait-elle un rapport avec un certain ex-membre d’un gang de motards, qui est en train de donner des coups de pied à une fille pour gagner un âne en peluche? »  

J'aime la facilité avec laquelle Wallace me comprend. « Peut-être. »

« Et cette confusion ne viendrait pas aussi du fait qu’un type est en train de se servir d’une 2nde afin de se venger du père de celle-ci ? » 

« Wallace Fennel, je pense que tu as manqué ta vocation d’inspecteur. Tu es sûr de vouloir devenir un pro du basketball? » 

« Allez, ce n’est que moi, parle-moi. » 

J'ai secoué la tête, admettant, « je ne sais pas comment gérer tous mes problèmes. En outre, ma vie amoureuse devrait être le cadet de mes soucis. L'accident du bus, le meurtre de Felix, les mystères hebdomadaires à dévoiler à Neptune, c’est sur tout ça que je devrais me concentrer. » 

« Tu sais, le monde entier ne s'effondrera pas si tu te laisses aller pendant 2.5 secondes. Ce n'est pas ton travail de sauver le monde. » 

« Je n'essaie pas. » 

Il a gesticulé avant d’argumenter, « tu es sûre que tu ne veux pas aider tout le monde parce que tu ne te pardonne pas de n’avoir pas pu sauver Lilly ? » 

Ah, un peu trop perspicace, Fennel. 

« Sois maudite ! » a soudainement crié Weevil. « Tu triches ! »  Mac, rejetant dans son dos ses mèches bleues et riant nerveusement a récupéré son lot, a fait un petit sourire victorieux à Weevil pendant qu'elle remettait la peluche à son petit ami. « Je veux que tu saches que je n’ai pas tenu compte du fait que tu étais un homme, Weevil. » 

Frustré il m’a expliqué, « c'est de la connerie, Veronica. Cette fille n’est pas humaine ! »   

« Les garçons ont un ego si fragile…, » a dit Jackie en roulant les yeux, l'ours en peluche que Wallace avait gagné pour elle dans ses bras.  

« Pourquoi tu n’essaierais pas Veronica ? » m’a encouragé Cassidy. 

Gesticulant, j'ai remis un dollar et ai chargé mon pistolet à eau, pendant que Weevil se mettait dans une position de tir qui était si comique tellement il paraissait sérieux que j'ai failli éclater de rire. Et je l’aurais probablement fait s'il ne m'avait pas regardé alors, ces yeux chocolat accrochés à mon regard, et n’avait dit, « Alors tu es prête pour ça ? » 

Mon cœur a fondu à ces mots pendant que je me rappelais la dernière fois où il me les avait dits.

C’était après la fête de Noël de la famille Echolls, celle où Aaron avait été poignardé. Après que les infirmiers soient venus et que tous soient repartis, j'ai rassemblé l’argent que j’avais gagné au poker et Papa a dû se rendre au bureau du shérif, rendre un rapport au sujet de la recherche qu'il faisait pour Mme. Echolls. Logan était allé à l'hôpital avec sa mère, Duncan était rentré chez lui avec Jake Kane et la reine de glace et Weevil et moi nous étions retrouvés seuls dans le pool house à discuter. 

« Alors c’est comme ça que les personnes riches célèbrent Noël, » a dit Weevil, pendant qu’il me regardait ranger les jetons du Poker. Pour une raison qui m’était inconnue, je ressentai la nécessité de nettoyer le désordre, ce qui était le moins que je puisse faire pour Mme. Echolls, qui avait toujours été gentille avec moi. « Personnellement, je préfère la messe de minuit. »   

« Tu sais, ma grand-mère a travaillé ici depuis que je peux me le rappeler, mais c’était la première fois que je mettais les pieds ici pour venir jouer au poker. Imagine, un pauvre Latino invité chez les Echolls. »  a-t-il ajouté.

« Ne parle pas de toi comme ça, » ai-je dit.  

« C’est pourtant comme ça qu’ils m’appellent eux. » 

« Mais toi, tu vaux mieux qu'eux. » 

« Ne me dit pas que ça te dérange. » 

Prenant  mon sac et le mettant sur mon épaule, j'ai admis, « je n'aime pas être appelée petite poule blanche, aussi, je n’aime pas que les autres soient appelés d’un nom semblable. » 

« Ca n’a pas eu l’air de te gêner avant qu’ils ne te jettent. » 

Je l’ai foudroyé un moment avant de dire, « tu ne sais pas ce que je pense. » 

Weevil a incliné la tête et nous nous sommes dirigés vers la porte du pool house. Quand nous avons atteint la porte, son visage s’est tordu en une grimace vicieuse. 

« Quoi ? »

Il m’a montré le haut de la porte et j’ai suivi son regard. Nous étions juste en-dessous d’une branche de gui.  

« Il n’en n’est pas question » ai-je immédiatement dit. 

« Aller Chica ! Où est ton sens de l’aventure ? » 

Soupirant, je me suis levée face à ce défi et j’ai juste incliné la tête.  « Tu es prête pour ça ? »  Et alors il ne s'est pas penché vers moi comme Duncan ou Troy, parce que lui et moi nous sommes presque de la même taille et il m’a embrassé … sur le front. 

« Joyeux Noël, Veronica. »

Le son de la cloche a signalé que nous devions commencer et j'ai visé et ai commencé à tirer. Ce n'était pas vraiment un combat juste. Après tout, mon père avait été shérif bien avant ma naissance et s'il y avait une chose que j’avais toujours su faire, c’était viser. Cependant, les paroles de Weevil avaient brisé ma concentration et cela avait mené à sa victoire.

« Choisissez votre prix, » a ordonné le type tenant le stand, qui avait l’air de franchement s’ennuyer. 

Weevil s'est dirigé vers un chien en peluche qui ressemblait vraiment beaucoup à Patrouille. Il ne l’avait que depuis quelques instants entre les mains qu’il se tourna vers moi et me le tendis.

« Pourquoi ? » 

« Je suis pas assez pathétique pour me promener avec un chien sous le bras. » 

Acceptant le chien, j'ai dit, « merci. Mais je t’écraserai la fois prochaine. » 

« Hé, montons dans la Grande Roue! » a soudainement hurlé Jackie, se dirigeant à travers le parc.  

« Cela a l'air cool, » a convenu Mac. 

« Pourquoi je ne vous retrouverai pas là-bas ? » ai-je suggéré. « Je dois appeler mon père et aller aux toilettes. » 

« Tu es sûre ? » m’a demandé Wallace. 

« Ouais, je vous rattraperai plus tard. » 

Je me suis dirigée vers les toilettes, y ai fait ce que j’avais à y faire, puis j’ai appelé mon père, mais je n’ai pu obtenir que le répondeur. A peine avais-je fait deux pas dehors que quelqu’un me bloqua. Je reconnu Thumper. 

« Pousse-toi », ai-je dit, essayant de passer quand même.  Il a saisi mon bras et j'ai vu que plusieurs motards  étaient derrière lui.

« Eh ! Mais ce n'est pas poli tout ça. Nous voulons juste connaître la copine de Weevil, celle qui lui a fait  tourner la tête. » 

« Laisse-moi partir ou je hurle. » 

« Crie pour voir, et tu vas le regretter » me promis Thumper, nous emmenant hors de la vue des passants. « Weevil y est allé doucement avec toi, mais voyons ce que tu vaux. » 

Je pouvais compter sur les doigts d’une main les fois où j’avais vraiment été terrifiée : la nuit où Aaron m'avait enfermée à clef dans le réfrigérateur auquel il avait mis le feu ; la fois où quand j’étais avec Logan, on nous a tiré dessus ; le jour où je me suis retrouvée seule face aux Fitzpatricks. Je n'avais jamais pensé que je devrais ajouter à cela un passage à tabac avec les motards, puisque quand Weevil était là, je ne risquai rien. 

Mais Thumper était le leader maintenant et je ne savais pas ce qu'il allait me faire. Tout que je savais, c’est que j’étais effrayée et que je me demandais comment sortir de ce mauvais pas.

Mylie94  (10.06.2007 à 18:05)

Je ne m’étais jamais rendue compte à quel point j’étais petite jusqu'à ce moment-là. Me voici donc écrasée contre le mur de ciment d'un ensemble de WC du « Magic Mountain Park », retenue par le chef d’un gang de motard et tout ce à quoi je pense, c’est « que je suis petite ! ». Je ne peux vraiment pas m’occuper de Thumper, il est beaucoup plus lourd et plus grand que moi. Je pourrais toujours lui foutre un coup de genou là où ça fait mal, mais cela ne ferait que le repousser au loin et le reste de ses crétins se sentiraient libres de se venger. 

«Weevil nous a dit que tu étais la limite à ne pas dépasser, » m’a expliqué Thumper, sa main tenant mon cou, ne serrant pas mais le maintenant assez fermement de sorte que je ne puisse pas me tortiller. « Il a même ajouté que si quelqu’un touchait à Veronica Mars, ce que Weevil lui infligerait serait pire que l’enfer. Je pense qu’il avait raison à ton sujet. Tu dois avoir des talents cachés…. » 

J'ai fermé les yeux et ai essayé de tourner la tête. 

« Quand il était là, qu’il était notre chef, quelle était sa faiblesse ? Une petite chienne blonde qui ne peut pas s’empêcher de fourrer son nez dans les affaires des autres. Tu sais ce que ça signifie ? » 

« Je ne recevrai pas de carte de toi pour Noël cette année? » 

Ses doigts se sont resserrés sur mon cou et j’ai haleté de surprise. Il a rapproché son visage à quelques centimètres du mien, puis m’a dit « nous allons beaucoup nous amuser ce soir Blondie. » 

« Que se passe-t-il ici? »  Ah, M. Clemmons, je n'ai jamais été aussi heureuse de vous voir de toute  ma vie !

« Rien, » a immédiatement dit Thumper, me libérant et me permettant de me glisser plus loin, près du principal.

« Moi et Veronica on parlait, c’est tout. » 

« Et j’allais justement partir. Je dois retrouver quelques amis. » 

« Nous finirons notre discussion plus tard ! » a ajouté Thumper, pendant que je piquais un sprint vers la Grande Roue, plus secouée que je ne voulais l’admettre.  Weevil était près de celle-ci, avachi sur un banc ; Wallace, Mac et les autres étant dans la file d’attente.

Quand il m’a vu arriver, il a immédiatement sauté sur ces pieds et avec un sourire, il s’est avancé à ma rencontre. Cependant, quand il a aperçu les traces rouges sur mon cou, son beau sourire a disparu et tout qu'il réussi à dire fut « Qui ? » 

« Personne » 

« Qui ? » a-t-il répété avec force, une envie de meurtre dans les yeux. 

Comme je ne répondais pas, il en a déduit, « Thumper. Je vais… »  

« Non, tu ne vas rien faire! » ai-je crié, tout en attrapant son bras, le retenant. « Je vais bien et il ne m’est rien arrivé. »

« Il a osé te toucher ! » 

« Eli, je te jure, je vais bien. »

Il a posé sa main sur mon cou, frottant légèrement la peau rougie. Les mains de Duncan et de Logan étaient lisses quand elles me touchaient, mais celles de Weevil étaient plus rugueuses, ce qui est dû à son travail. Cela ne signifiait pas que son contact n'était pas doux, au contraire ; c’était juste une sensation différente. 

« Je ne te quitterai pas des yeux de la soirée, » me jura-t-il, abaissant sa main. « S'il s’approche de toi, il aura affaire à moi. » 

« Je vais bien, vraiment. Ne t’inquiète pas. Je suis juste un peu secouée. » 

Décidement, il ne cessera jamais de m’étonner! En l’espace de deux ans, je me suis presque rendue hermétique à des  choses qui choqueraient des personnes normales. Mais ma plus grande surprise fut celle-ci : Weevil me serra dans ses bras. 

Ce n'était pas l'une de ses étreintes habituelles. Les étreintes de Weevil  étaient courtes : une rapide enveloppe des bras avant de s’écarter. Là non, cette étreinte était différente, suggérant davantage. Il m'a serré contre lui ;  je l’ai respiré profondément, appréciant son odeur. Quand j'ai commencé à lui rendre son étreinte, il en a tiré parti et a dit, « Tu veux faire un tour sur la Grand Roue ? » 

Avalant ma salive, je lui ai dit, « Oui. » 

Une fois les gens sortis de la nacelle, nous nous sommes installés dans celle-ci et Weevil a rabattu la barre de protection au-dessus de nos genoux. La première fois que la roue s'est arrêtée, je lui ai demandé, « pourquoi tu penses que ce n’est pas fini avec Logan ? » 

« Parce que tu passes ton temps à râler après lui, et tu continues de t’inquiéter pour lui. » 

« Je ne peux pas ne pas m'inquiéter pour lui. Je l’aimais. » 

« Tu l’aimais ? »  Regardant fixement l'horizon, je soupirais, réfléchissant à la manière dont je pourrais expliquer mes sentiments à Eli . Et alors j'ai entendu la voix de Lilly dans ma tête, m’expliquant l'amour.   




« Honnêtement, Veronica Mars, tu ne sais rien au sujet de l'amour, » m’avait lancé Lilly, s'effondrant sur son lit.  

« Et toi ? » 

« Évidement que je m’y connais ! » Prenant un de ses oreillers, elle l'avait présenté devant elle. « C'est Logan. Il est amoureux de moi et tu sais pourquoi ? » 

« Parce que tu l’as laissé coucher avec toi avant le troisième rendez-vous? » 

Rejetant mélodramatiquement ses cheveux de soie, et roulant ses yeux, elle avait admis. « C’est vrai, amour et sexe sont deux choses différentes. Maintenant, Logan m'aime parce que je fais comme s’il était le centre de mon petit univers. Il aime être adoré. » 

« Pourquoi tu aimes Logan alors? » 

Lilly avait alors ri nerveusement avant de m'expliquer « Je n'aime pas Logan. Je veux dire, je l'aime bien et il est amusant, mais je ne suis pas amoureuse de lui. Aimer, Veronica Mars, c’est quand tu regardes un mec et que lui sait ce que tu penses ; que votre relation devient une sorte de bouillie romantique. C'est ça l’amour. Quand tu le trouves, tu le sais, c’est tout, et il n'y a aucune question à son sujet. Je me fous de ce qu'ils disent. Le fait que cela soit douloureux d’avoir le cœur brisé ne signifie pas que cela vaut la peine d'en avoir. » 




« Je m’inquiète pour Logan, c’est vrai, » ai-je admis comme nous commencions à approcher du sommet de la Grande Roue. « Je m'inquiète pour lui et je le plains parce qu'il était mon ami par le passé et parce qu'il est le meilleur ami de Duncan. Mais lui et moi… je ne pense pas que cela puisse encore exister. Je ne peux pas lui faire confiance et je ne peux pas être avec quelqu'un à qui je ne fais pas confiance. » 

« Il t’aime toujours. » 

« Tu aimes encore Lilly ? » l’ai-je interrogé, sur la défensive. Que moi et ma franchise soyons maudites ! 

« Je pense que je l'ai aimée, » a-t-il corrigé, « mais elle ne m'a pas aimé. Lilly n'a jamais aimé quelqu’un à part elle-même. Et peut-être toi. » 

La Roue entamant sa descente, j'ai glissé ma main dans la sienne et me suis penché en avant, à quelques centimètres de lui et ai avoué, « je voulais que tu m’embrasses tout à l’heure. » 

Il  a encadré mon visage de sa main, son pouce frottant ma lèvre inférieure. « J’ai envie de t’embrasser. » 

« Et qu’est-ce que tu attends ? » l’ai-je raillé. 

« Rien. Je suis patient, c’est tout. »  

C’est ainsi que Weevil Navarro, délinquant juvénile, ancien chef du gang des motards, l'homme le plus fidèle et loyal que je n’ai  jamais rencontré m’a embrassé.

Mylie94  (11.06.2007 à 22:44)

La première fois que Duncan m’avait embrassé, il avait été maladroit. Nos dents s’étaient cognées, nous n'avions pas su où mettre nos nez et ses mains planaient au-dessus de moi parce qu’il ne savait pas où les mettre. Quand il avait essayé de mettre sa langue dans ma bouche, il l'avait fait avec une telle précipitation que je l'avais mordu, ce qui avait fait rire Lilly pendant un bon moment. 

La première fois que Logan et moi nous nous sommes embrassé, c'était avec l’énergie du désespoir. Nous nous étions accrochés l’un à l’autre, comme si le vent risquait de nous séparer, sans  hésiter, en dépit des milliers de questions que j’avais en tête. Quand il avait glissé sa langue dans ma bouche, ma langue s’était sentie comme malmenée, et par la suite, Logan avait toujours semblé maîtriser nos baisers. 

Les baisers d'Eli étaient complètement différents. Ses deux mains encadraient mon visage, non pas pour me tenir en place comme Duncan, par crainte de manquer ma bouche ou par volonté de tout commander ; non, Eli tenait mon visage parce que là nous n’étions pas très stables, pour que l’on soit ensemble, tout simplement. Ses lèvres étaient étonnamment molles et alors qu'il devenait de plus en plus passionné, son baiser est resté doux, presque taquinant. Quand il a ouvert sa bouche, je n’ai pas attendu ; J'ai glissé ma langue à l'intérieur de sa bouche, savourant le goût de celle-ci, qui était en ce moment un mélange de tabac, et du coca qu’il avait bu avant de jouer contre Mac ; en fait, c’était tout simplement… lui. 

« Mon Dieu, Veronica, » a-t-il haleté, s’écartant un moment pour reprendre son souffle, son front serré contre le mien.  

Je sentais les battements de mon cœur jusque dans mes oreilles pendant que je m’accrochais à lui, enroulant une main autour de sa nuque et l’encourageant, « Encore. » 

Son visage s’est alors transformé en la grimace la plus lumineuse que je n’ai jamais vue sur le visage d'Eli et nos lèvres s’étaient à peine touchées, se retrouvant, après  30 secondes de reprise de souffle que la Grande Roue acheva son tour et que j’entendis Wallace râler « Ben dis donc c’est pas trop tôt ! » 

« Trouvez-vous une chambre ! » a hurlé Jackie, sa main resserrant l'épaule de Wallace. 

J'ai su que je rougissais, le genre de rouge lumineux qui est horrible sur les blondes parce que même votre cuir chevelu devient rouge et même Eli avait l’air un peu gêné, bien qu'il eût ce petit sourire satisfait sur son visage. Pendant que nous sortions de la nacelle, j'ai senti une main chaude se glisser dans la mienne et j'ai su qu’il s’agissait là d’une grande étape : je tenais la main d’Eli et tout le « Magic Mountain Park » pouvait nous voir, mais je ne m’en inquiétais même pas. 

« Je suis affamé, » a annoncé Wallace. « Trouvons-nous quelque chose à manger. » 

Mylie94  (12.06.2007 à 18:14)

Mylie94  (12.06.2007 à 18:17)

Vous connaissez les moments où vous voudriez pouvoir tout rembobiner et tout recommencer ? Ce n'était pas que je n'avais pas voulu appeler Eli mon petit-ami ; croyez-moi, il est tellement tendre avec moi (J'ignorerai temporairement les plaisanteries salaces et son comportement occasionnel d’abruti) et aujourd’hui c’était si parfait que je veux qu’Eli soit mon petit-ami. Mais je n'étais pas dupe. Eli ne voulait pas d’UNE petite-amie ; après tout, par le passé, il était du genre à se vanter de ses conquêtes.

Soudain, le visage d'Eli a disparu, et il est redevenu Weevil et a dit, « Quoi, Veronica ? Je sais très bien qu’il n’y a aucune chance pour que je corresponde à ton genre de petit-ami. »

Oh non, je ne veux pas le blesser. « Eli, ce n’est pas… »

« Votre table est prête, » a gazouillé l'hôtesse, nous faisant signe de la suivre. Lâchant ma main, Eli m’a dépassé, allant marcher avec Mac et Cassidy vers la table, Jackie les suivant et Wallace restant à côté de moi. Mes sentiments se mélangeaient et j’étais perdue, encore une fois !

« Qu’est ce qui s’est passé? » m'a demandé Wallace.

« J’ai fait comme Lilly, » dis-je avec dégoût, me détestant à en pleurer à ce moment-là.

Autant j'ai aimé Lilly et elle me manque, autant je déteste les dégâts qu’elle a laissés partout derrière elle. Je sais que sa mort n’est pas sa faute, le responsable, c’est Aaron, mais Lilly nous a tous blessés avant qu’elle ne meure. Duncan a dû suivre la voie qui lui était tracée ; Logan est devenu progressivement suicidaire ; J'ai dû apprendre que ma mère et Jake Kane avaient une liaison ; et Eli, Eli a dû apprendre de la manière la plus dure qui soit qu’il n’avait jamais compté pour Lilly.

Eli savait mieux que quiconque, autant que Logan d’ailleurs, que je n'étais pas Lilly, mais mon hésitation l'avait incité à y voir une ressemblance avec Lilly et son rejet.

Aussi s’installa-t-il aussi loin de moi que possible, serré entre Mac et Jackie, qui me fusillait du regard, semblant vouloir me dire Tu n’es vraiment qu’une imbécile.

Wallace s’était installé à côté de Jackie, me laissant entre lui et Cassidy. Justement, en ouvrant le menu, Wallace poussa un long sifflement.  « Cet endroit est peut-être un peu trop coincé et cher pour nous…. »

« Il n’y a pas de problème, » nous a assurés Cassidy, fouillant dans sa poche. Nous dévoilant une carte bleue « Gold »,  il a annoncé, le « dîner sera pour Dick. »

« Cassidy Casablancas, tu commets un crime ? Je suis si fière, » ai-je annoncé, essuyant une fausse larme.

« Hé, après toutes ces années où il m’a humilié et ce qu’il a voulu que je te fasse l’année dernière, si quelqu’un mérite de payer, c’est bien Dick. »

Je ne pu m’empêcher de frissonner, me rappelant que Dick avait voulu que Cassidy couche avec moi, après que Madison m’ait fait le coup du dentiste.

« Qu’est ce qu’il voulait te faire ? » a demandé Eli, remarquant mon frisson.

« Rien, » ai-je rapidement répondu.

Mylie94  (14.06.2007 à 18:59)