HypnoFanfics

        Veronica et Piz étaient installés depuis quelques minutes à la table de l’un des restaurants les plus romantiques de Neptune, ils étaient sur le point de commander, lorsque le téléphone de Veronica sonna. Elle s’excusa et décrocha.
Veronica : Allô ?

Elle écouta un moment.
Veronica : Ecoute c’est pas possible là, je suis au restaurant avec Piz et…

Elle avait l’air contrarié.
Veronica : Bon d’accord, je suis là dans dix minutes. Ouais.

Elle raccrocha et regarda Piz d’un air désolé.
Piz : C’était qui ?
Veronica : Mon père. Il veut que je passe le voir, il dit que c’est urgent. Je suis désolée.
Piz : C’est pas grave, on remet ça à une autre fois.
Veronica : Bien sûr. Je suis vraiment désolée.

    Elle se leva, attrapa son sac, embrassa rapidement Piz et quitta le restaurant, sans voir le regard dépité du jeune homme.

        De son côté, Logan attendait une belle blonde. Il tournait comme un lion en cage, attendant impatiemment qu’elle arrive. Lorsque l’on frappa à la porte, il se dépêcha d’aller ouvrir.
Logan : Merci d’être venue.
Veronica : J’espère que c’est important, parce que planter son copain au premier rendez-vous c’est…
Logan (la coupant) : Ta spécialité ?

Ils se regardèrent un instant sans rien dire.
Logan : Je suis désolé, je suis un peu sur les nerfs, tu vas vite comprendre pourquoi…

    Veronica allait répondre quand elle entendit un gazouillis. Elle s’approcha de la boîte en carton d’où provenait le bruit, et elle vit avec stupeur un bébé.
Veronica (montrant la boîte du doigt) : Qu’est-ce que c’est que ça ?

Logan s’approcha.
Logan : Ça, c’est Lilly Kane...
Veronica le regarda bouche bée, incapable de répondre…

Veronica : Attends une minute, tu veux dire que ce bébé, c’est la fille de Meg et Duncan ?
Logan : Exactement.
Veronica : Et qu’est-ce qu’elle fait chez toi ?
Logan (levant les bras aux ciel) : Ça, c’est la question à un million de dollars ! J’étais tranquillement en train de regarder la télé quand on frappe à la porte. Je pense que c’est le room service, je vais ouvrir, et je vois cette boîte et ce bébé par terre. Je l’amène à l’intérieur, je regarde un peu plus attentivement et je trouve une lettre.

    Il lui tend une enveloppe, sur laquelle est écrit Logan Echolls. Veronica jette un coup d’œil à Logan, ouvre l’enveloppe et commence la lecture de la lettre qui s’y trouve.

Veronica resta tête baissée un instant.
Logan : Ça va ?
Veronica : Oui… Oui, ça va, c’est juste que je ne m’attendais pas à avoir de ses nouvelles un jour.
Logan : Et moi donc ! Il a dit de t’appeler, je l’ai fait. Tu comprends l’urgence de la situation…

Elle ne répondit pas
Logan : Qu’est-ce qu’on va faire ?
Veronica : Qu’est-ce que tu veux qu’on fasse ?
Logan : On doit amener ce bébé au sheriff…
Veronica : Oh, brillante idée, et quand mon père aura compris que ce bébé est celui de Meg, il ira directement le rendre aux Manning.
Logan : Et où est le problème ?
Veronica : Ils maltraitent la plus jeune de leur fille ! Ils l’enferment dans un placard, elle ne peut rien faire toute seule ! Pourquoi crois-tu que l’on ait enlevé Lilly ?!
Logan : On ?

Il y eut un silence.
Veronica : Oui, on. J’ai aidé Duncan à s’enfuir pour qu’ils soient en sécurité, lui et le bébé. C’est pour ça que je ne pensais jamais les revoir, ni l’un ni l’autre.
Logan : Et qu’est-ce que tu veux que je fasse, Veronica ? Je ne peux pas garder ce bébé, tu ne peux pas le garder non plus car ce bébé est en cavale ! Comme son père ! On ne peut rien faire avec elle !
Veronica : Elle s’appelle Lilly.

Il la regarda sans comprendre.
Logan : Quoi ?
Veronica : Pourquoi est-ce que tu ne l’appelles pas par son prénom ? Elle s’appelle Lilly…
Logan : Bon Dieu Veronica, on s’en fiche ! Il faut qu’on trouve un plan, parce que au cas où tu ne l’aurais pas remarqué, je ne suis pas équipé pour m’occuper de Lilly !

Veronica réfléchit un moment.
Veronica : OK, alors toi tu restes là.

Elle commença à partir.
Logan (paniqué) : Hey, où est-ce que tu vas ?
Veronica (se retournant vers lui) : Est-ce que tu as du lait ?
Logan : Probablement, mais connaissant Dick, il doit être ouvert depuis 2 semaines…
Veronica : Donc tu n’as rien chez toi pour nourrir un bébé ?
Logan : J’ai des beignets…
Veronica (levant les yeux au ciel) : Bravo ! Et comment tu comptes faire manger des beignets à un bébé qui n’a pas plus de dix dents ?

Logan resta silencieux.
Veronica : C’est ce que je pensais. Tu restes là, moi je vais faire des courses. J’en ai pas pour longtemps…

    Elle se dirigea vers la porte puis fit demi-tour. Elle s’approcha de Logan et lui présenta sa main.
Logan : Qu’est-ce que tu veux ?
Veronica : Ta carte de crédit, pardi !

    Il allait protester mais, devant le regard de Veronica, il poussa seulement un soupir, sortit la carte de son portefeuille et la lui tendit.
Logan : N’en profite pas pour faire des folies.

Elle lui fit un sourire mutin et sortit de la suite.
Logan (regardant Lilly) : Ah, les femmes !

    Le bébé gazouilla et sourit. Logan s’assit à côte de la boîte et agita ses doigts devant le visage de Lilly, qui en attrapa un et commença à le mordiller avec ses petites dents. Logan sourit…

        Lorsque Veronica rentra, elle ne vit pas Logan ni Lilly ; elle s’inquiéta, posa les sacs par terre et alla dans la chambre de Logan. Elle le vit assis sur son lit, Lilly sur les genoux et un album photos ouvert devant eux.

    Veronica le regarda pendant plusieurs minutes montrer des photos au bébé et lui parler comme si elle pouvait le comprendre. Elle était attendrie, elle devait l’avouer, devant ce spectacle qu’elle n’aurait jamais cru voir un jour : Logan jouant les papa ! Elle se racla la gorge et s’avança. Logan leva la tête, surpris, et il lui adressa un sourire. Veronica regarda une photo de Meg et Duncan, prise lorsqu’ils sortaient ensemble.

    Veronica ne répondit pas, perdue dans ses pensées. Logan se leva, tenant Lilly dans ses bras.

Veronica hocha la tête et lui fit un sourire d’excuse.

    Elle l’entraîna au salon et déballa les sacs. Couches, talc, lait en poudre, petits pots, lingettes, biberon, sucette, hochet, bavoir…

Logan sourit.

Logan fronça les sourcils et regarda bizarrement Lilly.

Veronica le regarda et rit. Le jeune homme lui tendit le bébé.

    Veronica prit Lilly en soupirant. Elle alla dans la salle de bain prendre une serviette et revint au salon. Elle étala la serviette sur le canapé comme elle put et allongea le bébé. Elle alla ensuite chercher le paquet de couches et les lingettes, puis elle fit signe à Logan de s’approcher.

    Le jeune homme s’exécuta et la regarda, non sans admiration, débarrasser Lilly de sa couche sale et lui en mettre une toute propre, après l’avoir nettoyée bien sûr… Elle alla mettre la couche dans la poubelle tandis que Logan reprenait Lilly dans ses bras et s‘asseyait sur le canapé.

Veronica s’assit à ses côtés et regarda le bébé jouer avec le collier de Logan.
Veronica : Je n’en ai aucune idée. On va attendre qu’elle pleure, on verra si elle veut manger, et ça nous donnera une indication. Un bébé mange normalement à partir de 6 mois je crois.
Logan : Normalement ?
Veronica : Matin, midi, goûter et soir.

Logan sourit sans la regarder.

Veronica soupira en s’enfonçant un peu plus dans le canapé. Elle regarda Lilly.

Logan la regarda sans rien dire, attendant qu’elle développe.

Ils gardèrent le silence un long moment, chacun ruminant dans son coin.

Veronica le regarda sans répondre ; il vit bien qu’elle pesait le pour et le contre.

Veronica soupira.

Veronica hocha la tête.

Logan jeta un coup d’œil à l’horloge, qui indiquait 23h00.

Il se gratta la tête, gêné.

Veronica ne répondit pas, hésitante.

Logan hocha la tête. Lilly se mit à pleurer et à gesticuler dans tous les sens.

    Elle alla farfouiller dans les petits pots et en prit un. Elle le tendit à Logan et alla chercher une petite cuillère.

    Elle lui donna la cuillère et il haussa les épaules, ouvrit le pot, redressa Lilly qui s’était brusquement calmée, trempa le bout de la cuillère dans le pot et le porta à la bouche du bébé, guettant sa réaction. Elle parut apprécier car elle poussa un cri perçant et sourit. Logan sourit à Veronica, rayonnant, et il s’appliqua à donner à manger au bout de chou. Lorsqu’elle eut fini, Lilly bailla à s’en décrocher la mâchoire et ferma les yeux. Veronica et Logan allèrent dans la chambre de ce dernier.

Veronica eut l’air mal à l’aise.

    Elle sourit et hocha la tête. Elle ne pouvait quand même dormir dans sa petite robe noire qu’elle avait payée grâce aux fruits de son dur labeur ! Veillant à ne pas réveiller Lilly, Logan sortit un t-shirt et un survêtement de sa commode, et les tendit à son ex, qui alla se changer dans la salle de bain. Il fallait pas pousser non plus ! Lorsqu’elle revint, Logan était assis dans le fauteuil et il regardait Lilly qui dormait déjà à poings fermés. Elle sourit au jeune homme et se glissa dans les draps. Elle lui souhaita « bonne nuit » sans prononcer un son, et elle se tourna ; elle s’endormit rapidement, bercée par la respiration du bébé et par l’odeur de Logan, dont elle était couverte et entourée… Logan lui ne trouva pas le sommeil immédiatement ; son regard allait sans cesse de Veronica à Lilly, et il se sentait apaisé par ces visions. Lorsque Veronica en dormant se tourna vers lui, il put l’admirer à sa guise, et c’est avec son image à l’esprit qu’il finit par s’endormir...

        Quand Veronica se réveilla le lendemain matin, elle était seule dans la chambre. Elle s’étira puis sortit du lit et se rendit au salon ; elle resta en retrait quand elle entendit Logan parler.

    Elle s’avança un peu et vit qu’il tenait une photo de sa famille, celle-là même dont s’étaient servis les journalistes lors du reportage à sensation sur la famille Echolls. Veronica toussota et s’approcha pour s’asseoir à côté d’eux.

Veronica : Bonjour. Bonjour toi !

Elle avait prit la main de Lilly et l’agitait doucement. Le bébé lui sourit.
Logan : Bonjour. Bien dormi ?
Veronica : Comme un bébé !

Ils se sourirent.
Veronica : Ça fait longtemps que vous êtes levés ?

Logan regarda l’horloge.
Logan : Une bonne heure. La miss commençait à s’agiter et comme je ne voulais pas te réveiller, on est allés prendre l’air sur le balcon. Et je lui ai préparé son biberon !
Veronica : C’est vrai ?! Je suis impressionnée, tu t’en es bien sorti ?
Logan : Je crois… En tous cas, elle a tout bu, donc je suppose que ça devait pas être infect !

Ils restèrent silencieux un moment.
Logan : Tu veux bien la garder, je vais prendre une douche…
Veronica : Bien sûr !

    Elle tendit les bras et Logan lui donna Lilly. Il sourit en voyant la jeune femme faire des grimaces et il partit dans sa salle de bain. Veronica attendit d’entendre l’eau couler et elle prit son portable. Elle composa un numéro et attendit, priant le ciel que son correspondant réponde. Elle soupira et baissa la tête lorsque la messagerie électronique se mit en route.

Veronica : D K, c’est V. Je voulais te dire que ta surprise a bien été réceptionnée… C’est un merveilleux cadeau, et la personne à qui tu l’as offert est ravie. Cette personne voudrait savoir si tu comptes le récupérer, pour pouvoir prendre certaines dispositions… Ecoute, appelle-moi pour me donner ta réponse. Je te rappellerai dans 24 heures si je n’ai pas de message d’ici-là, tu sais que c‘est dangereux pour toi… Appelle-moi s’il te plaît… Tu me manques… Bye…

    Elle raccrocha et regarda son téléphone, priant intérieurement pour qu’il sonne.
Logan : Il a pas répondu, hein ?!

Veronica sursauta et se tourna vers lui. Il portait une serviette autour de la taille et une autre autour du cou. Elle détourna la tête.
Veronica : Je ne t’ai pas entendu arriver…
Logan : Tu aurais pu me dire que tu voulais lui parler seul à seul…
Veronica : C’n’est pas… J’étais tellement angoissée que j’ai pas pu attendre… Désolée.
Logan : C’est pas grave.

Il repartit dans sa chambre et revint, habillé, quelques minutes plus tard.
Logan : Qu’est-ce qu’on va faire s’il rappelle pas ?
Veronica : Je sais pas… Je vais rappeler dans 24 heures, on sait jamais… On peut toujours lui laisser une ou deux semaines, peut-être qu’après tout il ne peut pas nous appeler ou nous répondre !

Logan ne semblait pas convaincu mais il ne dit rien.
Veronica : Qu’est-ce qu’on fait ?
Logan : Ce matin on reste là, on se creuse la cervelle pour trouver un moyen d’aller en cours sans la laisser toute seule…

Veronica hocha la tête. Elle regarda Lilly qui jouait avec les cheveux de la jeune femme.
Veronica (d’une petite voix) : Qu’est-ce qu’on va faire s’il ne peut pas la récupérer ?
Logan : J’y ai déjà pensé…. (Il s’assit) Est-ce que tu aurais un contact à l’hôpital qui pourrait trafiquer des résultats sanguins ?
Veronica : Je ne connais personne mais je suis sûr qu’avec un peu de persuasion, ça peut se trouver… Pourquoi ?
Logan : Si vraiment Duncan ne peut récupérer sa fille, elle deviendra la mienne…Veronica : Quoi ! Mais qu’est-ce que tu racontes ?
Logan : C’est simple… Je me pointe chez les services sociaux, je leur explique qu’une fille avec qui j’ai couché est tombée enceinte, elle ne pouvait pas garder le bébé alors elle l’a abandonné devant ma porte avec une lettre, que j’ai bien sûr jetée… Je ne connais pas l’identité de la mère, et cette petite n’a plus que moi… Je mettrai le prix qu’il faut pour en obtenir la garde ! (Il baissa la tête) Vu ma réputation, ça ne devrait pas être difficile à croire.

Veronica ne dit rien.
Logan : Mais au cas où ils décident de faire un test sanguin pour vérifier que je suis bien le père, il faudra le falsifier. On ne peut pas la transfuser avec mon sang pendant un mois, le temps qu’elle possède le même que moi !
Veronica : On dirait que t’as beaucoup réfléchi à tout ça…
Logan : Je n’avais rien d’autre à faire, y’a rien à la télé…

Veronica sourit.

Veronica : Je ne sais pas si tu pourrais obtenir sa garde, même en falsifiant les résultats sanguins…

Le jeune homme reprit le bébé, qu’il installa sur ses genoux.
Logan : Et pourquoi ?
Veronica : Tu es un mineur émancipé, avec des antécédents de violence. Tu as déjà été arrêté, tu n’as plus de famille… Sauf Trina bien sûr, mais je doute qu’elle soit d’une grande aide pour élever un bébé ! Tu vis dans un hôtel, tu n’es pas marié et tu es encore étudiant… Il y a beaucoup de choses qui jouent contre toi. Logan : Je sais. C’est pour ça que je vais avoir besoin de ton aide…

Veronica le regarda sans répondre.
Logan : Je sais que tu as ta vie à vivre et que t’es pas mal occupée entre les cours, l’agence et… Piz. Mais j’ai besoin de toi, j’y arriverai pas tout seul… Pas au début. Il va falloir que tu m’aides Mars.

    Logan s’en voulait de s’être montré vulnérable devant son ex. Mais Veronica était touchée par ce qu’il avait dit. C’est vrai qu’elle était occupée, qu’elle avait sa vie à vivre… L’aiderait-elle ? Elle le regarda chatouiller Lilly, qui poussait des cris perçants de contentement ; Veronica sourit avec tendresse. Bien sûr qu’elle l’aiderait… Comme toujours ! Il leva la tête et la regarda ; ses yeux reflétaient la panique qu’il ressentait au plus profond de lui. Mais lorsqu’il vit le sourire de Veronica, il se sentit instantanément apaisé, et il lui sourit également. Le reste de la matinée se passa calmement. Ils discutaient comme deux amis, parlant de tout et de rien (même si le sujet Parker & Piz avait été soigneusement évité…), s’occupant à tour de rôle de Lilly, qui pouvait être un véritable ange ou un démon ! A midi, Logan commanda à manger pour eux deux tandis que Veronica faisait manger Lilly, qui se montrait plus que récalcitrante… Résultat, Veronica se retrouva bientôt avec de la purée de carotte sur le t-shirt (par chance, elle avait gardé les vêtements de Logan…). Lorsque le jeune homme revint avec le chariot, il ne put que rire en voyant son ex essayer de faire ouvrir la bouche au monstre, comme elle la surnomma rapidement… Prenant les choses en main, Logan prit Lilly sur ses genoux et il prit la cuillère des mains de Veronica, qui restait sceptique quant au résultat. C’est pourquoi elle fut surprise et vexée lorsqu’elle vit Lilly ouvrir grand la bouche, et en redemander. Logan la regarda avec un sourire narquois et Veronica grimaça.

    Veronica hocha la tête sans le regarder et fila dans la chambre du jeune homme. Elle fouillait dans ses affaires, avec sa permission pour une fois, essayant de ne pas se laisser distraire par une drôle de sensation. Après tout, cela n’avait rien d’anormal d’annuler son premier rendez-vous avec son actuel petit ami pour aller dormir chez son ex petit ami, de porter ses vêtements, de l’aider à s’occuper d’un bébé, celui d’un autre ex de surcroît… La routine quoi ! Veronica finit par trouver une boîte marquée à son nom. En fouillant dedans, elle se rendit compte du nombre d’affaires qu’elle avait laissées dans l’appart du jeune homme : vêtements, bijoux, livres… Elle secoua la tête et sortit un pantalon et un t-shirt de la boîte, qu’elle remit à sa place. Au cas où… Elle se changea et rejoignit le jeune homme au salon ; Lilly avait fini son petit pot et Logan essayait de lui faire mâcher un morceau de frite. La petite semblait apprécier, souriant d’un air béat à son bienfaiteur. Veronica fit la moue en reprenant sa place.

Il lui sourit et lui tendit son assiette. Lorsqu’ils eurent fini leur repas, Veronica s’enfonça dans le canapé, la tête entre les mains.
Veronica : Et dire qu’on n’a toujours pas de solution pour cette après-midi…

Le silence régna un moment, avant que Veronica se lève précipitamment, prise d’un éclair de génie.
Logan : Qu’est-ce que tu fais ?!

Veronica alla récupérer son portable et composa un numéro. Elle attendit en trépignant que son interlocuteur décroche.
Veronica : Salut c’est Veronica. Est-ce que tu peux me rendre un service ?… S’il te plaît !… Tu travailles cette après-midi ?… Tu peux passer à l’appartement de Logan ?… C’est vraiment important… Dans trente minutes ? Parfait… On t’attend, à tout à l’heure !

Veronica raccrocha, fière d’elle et elle se tourna vers Logan.
Logan : Tu nous as trouvé une baby-sitter ?
Veronica : Exactement !
Logan : Je la connais ?

    Veronica sourit d’un air mutin, et Logan se sentit soudain inquiet. Pendant les vingt minutes qui suivirent, il la tanna pour obtenir le nom de la personne qu’elle avait appelée, mais il n’obtint jamais la vérité… Fran Drescher, Mary Poppins, Mrs Doubtfire… Il eut droit à la filmographie complète de tout ce qui se rapportait à une nourrice… Lorsque quelqu’un frappa à la porte, interrompant Veronica, Logan leva les yeux et les bras au ciel.

Veronica sourit et alla ouvrir.
Veronica : Merci d’être venu.

    Logan se redressa, se demandant qui cela pouvait-il être. Son cerveau bloqua un instant lorsqu’il vit Weevil. Weevil ?! Les deux hommes se tournèrent vers Veronica.
Logan et Weevil : C’est une blague ?!
Logan : C’est ça ta baby-sitter ?!
Weevil : Wow Wow Wow, on se calme. Baby-sitter ? C’est quoi ce bébé ?

Il pointait Lilly du doigt. Veronica prit Lilly des mains de Logan et s’approcha d’Eli.
Veronica (doucement) : Je te présente Lilly Kane…

Le jeune mexicain resta un instant les sourcils froncés. Il regardait alternativement Veronica et le bébé.
Weevil : Lilly… Attends, tu veux dire que c’est le bébé du fils Kane ?
Veronica : Elle-même… N’est-elle pas craquante ?

Elle mit le bébé sous le nez de Weevil.
Weevil : Craquante ouais… Qu’est-ce que je fais là V ?
Veronica : Tu sais que Duncan a enlevé le bébé et qu’il est en cavale…
Weevil : Ouaip.
Veronica : Et bien hier soir, Logan a trouvé Lilly devant sa porte avec une lettre de Duncan lui demandant de s’occuper de sa fille. Bien entendu, il m’a appelée. Le problème c’est qu’on a cours tous les deux cette après-midi et qu’on ne peut pas la laisser seule… Tu veux bien la garder ?
Logan : Veronica, tu es sure que c’est la meilleure solution ?

Veronica lui fit les gros yeux.
Weevil (imitant Logan) : Oui V, est-ce que c’est ta seule option ?
Veronica : Honnêtement, oui. On a besoin d’aide, Weevil. Il va sans dire que tu seras payé…

Logan commença à ouvrir la bouche mais il la referma vite devant le regard de V.
Weevil : Je sais pas…
Veronica : Allez, je sais que tu sais t’occuper d’un enfant. Tu te souviens de ta cousine à la kermesse du lycée ? S’il te plaît Weevil, m’oblige pas à te supplier…
Weevil : Toi non…

Il jeta un coup d’œil à Logan, qui ricana.
Logan : Dans tes rêves ! Si tu crois que je vais m’agenouiller… Je préfère encore m’en occuper moi-même et foirer une année de fac !

Weevil soupira et regarda Lilly, qui lui sourit d’un air angélique.
Weevil : C’est demandé si gentiment…
Veronica : Oui ! Merci, merci, merci. Je n’ai pas besoin de t’expliquer comment ça marche ?
Weevil : Ça devrait aller, merci.

    Veronica lui tendit le bébé. Weevil était un peu gauche mais il finit par se sentir plus ou moins à l’aise avec ce petit bout dans les mains. Veronica et Logan prirent leurs affaires et s’apprêtaient à sortir de l’appartement quand Logan revint sur ses pas.
Logan : Pas de room service, pas de porno, et tu as intérêt à utiliser les toilettes ! Soyez sages !
Veronica (hors de l’appartement et criant) : Appelle-moi s’il y a un problème !

Logan sortit et ferma la porte, sans voir la grimace d’Eli. Alors qu’ils attendaient l’ascenseur, V se tourna vers lui.
Veronica : T’étais obligé de faire ça ?
Logan : Obligé, non. Mais ça me procure une telle joie, si tu savais…

Veronica secoua la tête, tentant vainement de réprimer un sourire. Ils pénétrèrent dans l’ascenseur quand les portes s’ouvrirent.
Logan : Je te dépose ?
Veronica : Il faut que je passe chez moi, j’n’ai pas mes affaires de cours.
Logan : Je peux te déposer en passant.

Veronica réfléchit un instant.
Veronica : D’accord.

    Ils prirent la voiture du jeune homme, silencieux. Veronica revoyait tous les moments qu’ils avaient passés ensemble dans cette voiture. C’est étrange, non ? Comme les choses que l’on veut à tout prix mettre de coté réapparaissent dans les moments les moins opportuns… Veronica grimaça pour elle-même.
Logan : Ça va ?

Elle le regarda surprise.
Logan : T’as fait une drôle de tête…
Veronica : Je repensais juste à quelque chose…
Logan (avec un sourire) : C’était si affreux que ça ?

Veronica sourit (un sourire un peu forcé il faut l’avouer) mais ne répondit pas...

        Quelques minutes plus tard, Logan se garait devant la résidence des Mars. Elle hésita avant de sortir de la voiture, puis elle se tourna vers lui.

Veronica soupira.
Veronica : Bon très bien… Mais tu as intérêt à lui faire comprendre qu’il ne doit le dire à personne, sinon il se pourrait qu’il le regrette !
Logan (souriant) : Pourrais-tu être un peu plus précise, au cas où il voudrait des détails…
Veronica : Dis-lui juste que je sais des choses sur lui, et qu’il n’aimerait pas qu’elles soient dévoilées…
Logan : Message reçu, je transmettrai quand il décidera de rentrer !
Veronica : Logan, c’est très important… Tu ne dois en parler à personne, ça pourrait mettre la vie de Duncan et Lilly en danger.

Logan eut l’air grave.
Logan : Je ne le dirai à personne et personne ne viendra à l’appart tant que le problème ne sera pas résolu… Ça te va ?
Veronica (avec un sourire) : Parfait !

    Elle descendit de voiture et lui fit un petit signe. Logan démarra quand elle quitta son champ de vision. Un quart d’heure plus tard, Logan et Veronica étaient dans leur cours respectif, absolument pas concentrés ! Veronica tapotait son stylo sur la table, fixant son professeur, essayant de se concentrer… Logan lui, gribouillait sur une feuille, n’essayant même pas de paraître attentif. Il repensa à Veronica… Il se demandait surtout comment il s’en serait sorti sans elle. Il savait au moins qu’il pourrait toujours compter sur elle, quelque soit la situation. Lorsque les cours prirent fin à 19h00, Logan quitta sa salle et se rendit à la cafétéria, toujours perdu dans ses pensées. Il sursauta lorsqu’il sentit une main se poser sur son bras.

Parker : Salut toi !
Logan : Salut…

Elle l’embrassa rapidement.
Parker : Je t’ai pas vu à midi, où tu étais ?
Logan : Chez moi, j’avais pas la forme ce matin, j’suis venu que cette après-midi…
Parker : Oh… Qu’est-ce que tu fais ce soir ? J’n’ai rien de prévu et je pensais qu’on pourrait aller chez toi…

    Ils étaient à la cafétéria, prenant un plateau. Logan ne répondit pas ; il attendit qu’ils se soient servis et assis à une table pour répondre à sa petite amie.
Logan : Je pense pas que se soit une bonne idée. Je suis pas en forme en ce moment, j’dois couver quelque chose. Je crois que je vais rentrer et me coucher…Parker (déçue) : Mais tu manges avec moi, tu rentres pas tout de suite ?
Logan (avec un sourire) : Bien sûr…

    Ils dînèrent tranquillement en discutant de tout et de rien. Logan observait les gens autour d’eux ; son regard tomba sur Veronica, assise à une table un peu plus loin en compagnie de Piz, Mac et Wallace. Elle croisa son regard mais détourna rapidement la tête. Tout doit paraître normal…, songea Logan avec amertume. S’ils devenaient les meilleurs amis du monde en une journée, c’est sûr que ça allait étonner un paquet de monde. Et pourtant, maintenant qu’ils savaient qu’ils pouvaient se comporter de manière civilisée l’un envers l’autre, ils pourraient redevenir amis et le groupe serait soudé, comme avant…Avant. Logan se secoua mentalement, refusant de penser à cette époque où Veronica et lui étaient ensemble et amoureux, et où tout était parfait. C’était du passé maintenant, il fallait aller de l’avant. Il regarda Parker, qui lui sourit. A cet instant, son portable sonna ; il regarda de quoi il s’agissait. Un message de… Veronica. Logan leva la tête et regarda la jeune fille, qui faisait comme si elle ne le voyait pas. Il baissa la tête sur son téléphone et ouvrit le message. On se rejoint chez toi après le dîner. Séparément. J’ai la clé. A plus tard. V. Logan effaça le message.

    Il demanda à la jeune fille comment se passaient ses cours, histoire de la distraire. Ils discutèrent un moment. Logan vit Veronica et ses amis se lever et quitter la table. Logan les suivit des yeux ; il vit Piz embrasser V, et ils s’éloignèrent ensemble, laissant Mac et Wallace se diriger vers les dortoirs.

Elle regardait elle aussi les quatre amis s’éloigner.
Parker : Avant qu’on sorte ensemble… On était tous proches les uns des autres, et maintenant c’est à peine si on se parle…
Logan : Tout s’arrangera… Maintenant que Veronica sort avec Piz, je suis sûr que vous pourrez retrouver votre relation d’avant. Qu’on pourra tous retrouver notre relation d’avant, une grande amitié…

Parker lui sourit et l’embrassa. Logan regarda l’heure à la pendule murale de la cafétéria.
Logan : Je vais rentrer, je commence à fatiguer…

Parker hocha la tête et le jeune homme prit leurs plateaux et les débarrassa. Il se tourna ensuite vers la jeune fille et lui déposa un baiser sur le front.
Logan : On se voit demain.
Parker (avec un sourire un peu triste) : Bien sûr.

    Il l’embrassa puis s’éloigna. Une quinzaine de minutes plus tard, il était dans l’ascenseur du Neptune Grand. Lorsque la porte s’ouvrit, Logan sortit et s’avança vers sa porte, un peu nerveux. Il introduisit sa clé et ouvrit la porte ; Veronica et Weevil étaient assis sur le canapé, discutant, Lilly sur les genoux de la jeune fille. Logan s’arrêta au milieu du salon, les regardant à tour de rôle. Weevil se leva et se tourna vers V.

    Eli s’apprêtait à sortir mais Logan le retint par le bras. Weevil lui fit face, l’air suspicieux : il sentait venir un mauvais coup. Veronica aussi avait l’air inquiète. Elle s’était levée, Lilly dans les bras.
Logan : Merci.

Il relâcha Eli, qui le regarda un instant avant de hocher la tête et de sortir. Veronica était assez impressionnée ; elle se rassit.
Veronica : Waouh, si on m’avait dit que j’assisterais un jour à ça… Un échange viril en bonne et due forme !

    Logan sourit et vint s’asseoir à côté d’elle. Il regarda Lilly, qui lui tendit les bras ; Veronica fit la moue, dépitée de voir l’affection que le bébé portait au jeune homme. Logan prit Lilly, souriant à Veronica.
Logan : Coucou princesse… Tu m’as manqué tu sais ?
Veronica : Vraiment ?
Logan : Bien sûr. Je me sens lié à elle, je sais pas comment expliquer…Veronica : Je comprends. Je crois aussi savoir pourquoi elle te préfère…
Logan : Parce que j’ai un charme fou ?
Veronica (souriant) : J’y avais jamais fait attention mais… Tu ressembles à Duncan… Elle doit te voir comme un substitut.
Logan (tête baissée) : C’est ce que je suis, pas vrai ? Un substitut…
Veronica (une main sur son bras) : Logan, je voulais pas te…
Logan : Ça va… T’as raison, je suis pas Duncan, je suis pas son père. Mais j’ai l’impression que c’est tout comme et…
Veronica : Quoi ?
Logan : Tu vas me trouver horrible, encore une fois, mais… Je n’ai pas envie qu’il vienne la récupérer.

    Veronica le regarda sans rien dire, une main toujours sur son bras. Il la regarda à son tour. Intensément ; il avait le même regard que lors du bal alternatif, quand il lui avait parlé de leur relation épique. Veronica allait parler lorsque son téléphone sonna. Elle se leva et s’éloigna un peu.
Veronica : Allô ?
Voix : Bonsoir !
Veronica : Piz !
Piz : Comme on s’est pas beaucoup vu de la journée, j’avais envie de t’appeler pour entendre ta voix…
Veronica : C’est vrai que c’était chargé aujourd’hui… Ça ira mieux demain, on pourra se voir.

Logan était tête baissée, essayant de ne pas prêter attention à la conversation. Il prit le hochet de Lilly et l’agita devant son visage, essayant de le lui faire attraper.
Veronica : Ecoute, il faut que je te laisse, mon père m’appelle. Je te vois demain…
Piz : D’accord, à demain. Passe une bonne nuit.
Veronica : Toi aussi. A demain.

Elle raccrocha et revint s’asseoir.
Logan : Qu’est-ce qui se passera s’il décide d’appeler chez toi ?
Veronica : J’ai dit à mon père que je devais t’aider, que tu n’étais pas bien en ce moment. Il a pour consigne de mentir à Piz jusqu’à nouvel ordre…

Logan sourit.
Logan : Le mensonge, c’est pas l’idéal pour commencer une relation…

Veronica ne dit rien, elle joua avec son collier, mal à l’aise.
Veronica : Tu veux que je reste ce soir ?

Logan regarda Lilly, puis Veronica.
Logan : Oui.

    Veronica hocha la tête ; ils dînèrent, firent manger Lilly et, grande première, lui firent prendre un bain. Un grand moment pour tous les trois, et on raconte que la salle de bain ne s’en est pas remise… Quand Lilly commença à fermer les yeux, ils décidèrent d’aller se coucher. Veronica alla se changer dans la salle de bain, portant une nouvelle fois des affaires appartenant à Logan ; quand elle revint dans la chambre, Logan était assis dans le fauteuil, assoupi, tenant Lilly dans ses bras, qui dormait elle aussi. Veronica se coucha sans bruit, mettant le réveil, et elle les regarda dormir jusqu’à les imiter. Au beau milieu de la nuit, le téléphone de Veronica sonna ; elle mit un moment à émerger, puis, se rendant compte du bruit, elle prit le téléphone et sortit de la chambre en courant. Elle ne décrocha que lorsqu’elle fut au milieu du salon.

Veronica s’assit sur le canapé, une main devant la bouche.
Veronica (les larmes aux yeux) : C’est bon d’entendre ta voix…
Duncan : Toi aussi, tu m’as tellement manqué, si tu savais.
Veronica : Qu’est-ce qui se passe ? Tu vas bien ?
Duncan : Lilly va bien ?
Veronica : Elle dort avec Logan, elle va bien.
Duncan : C’est bien.
Veronica : Duncan, qu’est-ce qui se passe ?
Duncan : J’étais en Australie avec Lilly. Un jour j’ai remarqué qu’on me suivait. Ça a continué, j’ai reçu des menaces. Malgré mon changement d’identité, on m’avait reconnu. Et on a essayé de me tuer. De nous tuer.
Veronica : Mon Dieu, Duncan…
Duncan : Je n’avais pas le choix, pour protéger Lilly je devais l’abandonner. Elle n’est pas en sécurité avec moi.
Veronica : Est-ce que tu sais qui te menace ?
Duncan : J’ai une petite idée…
Veronica : Qui ?
Duncan : Je ne peux pas Veronica…
Veronica : S’il te plaît, laisse-moi t’aider…
Duncan : Mais tu m’aides déjà Veronica. Occupe-toi de Lilly avec Logan, fais ton possible pour qu’elle soit heureuse.
Veronica : Est-ce que tu vas venir la récupérer ?

Il y eut un silence.
Duncan (d’un ton douloureux) : Je ne pense pas que je pourrai, ça serait trop dangereux et pour elle et pour moi.
Veronica : Logan veut la faire passer pour sa fille, afin qu’elle n’ait pas d’ennui. Elle deviendra un bébé abandonné par une mère débordée et incapable de s’occuper d’elle…
Duncan (avec un petit rire) : C’est un peu ce que je suis en effet…
Veronica : Tu vas devoir jeter ce téléphone ; procure-t’en un autre et rappelle-moi dès que tu peux. J’essaierai de te passer Logan et Lilly la prochaine fois. Duncan : Merci Veronica, merci de tout ce que tu fais pour moi…

Veronica avait la gorge serrée et les larmes aux yeux.
Veronica : Tu dois raccrocher…
Duncan : Je t’aime Veronica.

Il raccrocha. Veronica enleva lentement le téléphone de son oreille.
Veronica : Moi aussi…

    Elle resta les yeux dans le vide un moment, puis elle alla se recoucher. Elle fut incapable de dormir, et elle était levée depuis longtemps lorsque Logan et Lilly émergèrent.
Veronica : Bonjour.
Logan (en se frottant les yeux) : Tu es debout depuis longtemps ?
Veronica : Un moment oui…

Elle avait l’air épuisé, les traits tirés, mais Logan sentait qu’il y avait autre chose.
Logan : Est-ce que ça va ?
Veronica : Duncan m’a appelée.

Logan fut soudain vif et alerte.
Logan : Quand ?
Veronica : Cette nuit. Vous dormiez, je voulais pas vous réveiller.
Logan : Qu’est-ce qu’il a dit ?
Veronica : Que quelqu’un avait failli les tuer, qu’il avait reçu des menaces…Logan : Il sait qui a fait ça ?
Veronica : Il n’a pas voulu m’en dire plus.
Logan (tête baissée) : Est-ce qu’il, heu… Est-ce qu’il va revenir ?
Veronica : Pour chercher Lilly ? Il y a peu de chance. Il rappellera bientôt, tu pourras lui parler.

Logan hocha la tête. Il jeta un coup d’œil à V.
Logan : Tu es sure que ça va ?
Veronica : Oui… Oui, c’est juste que… D’avoir entendu sa voix ça…
Logan : … a fait remonter des souvenirs ?
Veronica : Ouais.

    Logan hocha de nouveau la tête. Pourquoi ressentait-il une pointe de jalousie ? Il avait l’impression d’être retourné au lycée, en terminale, lorsque Veronica sortait avec Duncan et qu’il n’arrivait pas à le supporter. Bravo pour la maturité ! Logan fit taire cette petite voix sarcastique et se concentra sur un problème.
Logan : Comment on fait pour ce matin ?

Veronica le regarda, les yeux dans le vague.
Logan : Tu as cours, j’ai cours, est-ce que Weevil…
Veronica : Il ne peut pas le matin, seulement l’après-midi…
Logan (en soupirant) : Bon, je vais sécher ce matin…
Veronica : Si tu rates trop de cours tu pourrais te faire renvoyer.
Logan : Au moins ça résoudrait tous nos problèmes !
Veronica : Ne sois pas stupide Logan, je peux aussi m’occuper d’elle…
Logan : Je n’ai pas envie que tu foutes en l’air une année de fac pour t’occuper d’elle, je peux le faire… J’ai les moyens…
Veronica : C’n’est pas parce que je vais rater une matinée de cours que je vais foutre mon année en l’air comme tu dis ! J’ai promis à Duncan que je m’occuperai d’elle avec toi, je compte tenir ma promesse…
Logan : Veronica…
Veronica : Maintenant écoute-moi bien Echolls, je reste avec elle ce matin, toi tu
vas en cours, j’appelle Weevil et il vient s’en occuper cette après-midi.

    Logan était un peu surpris qu’elle l’appelle par son nom ; ses traits se durcirent légèrement.
Logan : J’essaie de t’aider Mars. Mais je devrais me souvenir que tu n’as jamais besoin d’aide…

Il lui tendit Lilly et partit en direction de sa salle de bain.
Veronica (en soupirant) : Logan…

Mais il avait déjà disparu dans l’autre pièce. Veronica regarda Lilly, qui était étrangement calme.
Veronica : Est-ce que je t’ai dit que les garçons sont susceptibles ?

    En soupirant, elle installa et fit manger Lilly ; Logan sortit de sa chambre une dizaine de minutes plus tard, habillé et son sac sur le dos. Il s’approcha de Lilly et lui déposa un baiser sur le front, sans un regard pour Veronica.
Logan (murmurant) : Je reviens ce soir, tu es sage, hein ?

Puis, toujours sans regarder V, il se dirigea vers la porte et il sortit. Veronica le regarda partir, dépitée de voir les dégâts que le manque de sommeil pouvait causer. Elle réfléchit un instant puis saisit son téléphone portable. Elle regarda Lilly.
Veronica : Toi, tu ne bouges pas !

    Lilly la regarda pianoter sur son clavier en faisant les cent pas, l’air concentré ; quand elle eut fini, elle revint vers Lilly et s’assit à côté d‘elle.

Lilly agita les bras, piaillant de joie. Veronica sourit et l’emmena dans la salle de bain.

    Logan venait juste d’arriver à Hearst lorsque son portable sonna. Il regarda de quoi il s’agissait en allant vers sa salle. Je suis une tête de mule, tu me connais, je ne changerai jamais… Je te remercie de t’inquiéter pour moi, mais moi je veux t’aider toi. Tu dois être irréprochable si tu veux avoir la garde de Lilly un jour. On se retrouve après les cours chez toi. V. Logan sourit en entrant dans sa salle…

        La matinée se passa tranquillement pour tous les deux ; Veronica jouait avec Lilly tandis que Logan suivait ou faisait semblant de suivre son cours. A midi, lorsqu’il sortit de sa salle, il croisa Eli. Logan lui fit un signe de tête et continua son chemin ; il retrouva Parker et ils déjeunèrent ensemble à la cafétéria. Alors qu’elle lui expliquait en quoi son cours de commerce était mortel, elle s’arrêta brusquement de parler.

    Logan se retourna et suivit le regard de sa petite amie. Wallace, Mac, Piz et Veronica étaient en train de chercher une table dans la cafétéria surpeuplée.
Parker : Tu crois qu’on devrait…

Elle laissa sa phrase en suspens.
Logan (avec un sourire) : C’est l’occasion rêvée de renouer le dialogue…

    Il se retourna et siffla, tellement fort que tous se retournèrent vers lui. Sans se préoccuper des regards, il fit signe aux quatre amis de les rejoindre. Lorsqu’ils s’arrêtèrent à leur table, Logan tira une chaise.
Logan : Joignez-vous à nous, c’est gratuit aujourd’hui.

    Veronica échangea un regard avec Mac et haussa les épaules, et elle s’assit à côté de Parker, qui parut ravie. Les trois autres l’imitèrent.
Parker (un peu gênée) : Alors… Quoi de neuf ?
Veronica : Je te conseille de ne pas trop t’approcher de moi, je crois que je couve quelque chose, j’étais pas en forme ce matin et j’ai pas pu venir en cours…Parker : C’est une épidémie ! Logan aussi est malade…

    Il y eut un court silence pendant lequel Veronica et Logan échangèrent un regard.
Logan (levant son soda en guise de toast) : Bienvenue au club !

   
    Veronica trinqua avec son propre verre. Le fait de les voir aussi à l’aise en compagnie de leur moitié respective sembla détendre l’atmosphère, et le groupe parla gaiement des cours, des fêtes, des partiels qui approchaient… Ils rirent beaucoup grâce à Wallace, Parker et Mac, et c’est avec regret qu’ils se séparèrent, quelques minutes avant la reprise des cours.

Tous se tournèrent vers elle.
Veronica : Quoi ?
Piz : Tu te souviens comment on s’est fait laminer la dernière fois ?
Veronica : Bien sûr… Un des moments les plus douloureux de ma vie quand j’y réfléchis bien. Et bien cette fois on n’aura qu’à séparer Parker et Logan. Pour les équipes, hein ? Pas pour…

Elle baissa la tête, un peu gênée.
Logan (avec un sourire) : On a compris Veronica. C’est une bonne idée. Il faut qu’on fixe une date.

    Les autres hochèrent la tête, puis chacun partit dans une direction différente, seul ou accompagné. Piz accompagna Veronica jusqu’à sa classe.
Piz : Je suis content de voir que ça s’est arrangé entre Logan et toi…

Veronica le regarda, troublée.
Piz : Ben oui, vous ne vous parliez plus beaucoup quand il est sorti avec Parker et quand on a commencé à sortir ensemble. Ça va mieux maintenant on dirait…Veronica : On est adultes après tout, et puis on est amis…

Ils arrivaient devant la salle de Veronica. Elle se tourna vers lui.
Veronica : On se voit demain ? Je dois réviser ce soir.
Piz : Bien sûr. Je t’appelle dans la soirée.
Veronica : D’accord.

Elle l’embrassa tendrement et rentra dans sa classe après lui avoir lancé un clin d’œil. Piz secoua la tête et s’éloigna.

    L’après-midi passa comme un éclair, et Logan et Veronica se retrouvèrent ensemble dans l’ascenseur du Neptune Grand après les cours.
Logan : Merci.
Veronica : De rien. Pourquoi ?
Logan (en souriant) : D’avoir mangé avec nous. Ça a fait très plaisir à Parker, elle regrettait votre relation d’avant…
Veronica (avec un sourire) : Ça m’a fait plaisir aussi, c’était bien d’être tous ensemble… J’espère qu’on continuera à faire ça.
Logan : Moi aussi.

   
    L’ascenseur s’ouvrit et ils sortirent. En entrant dans l’appartement, ils virent Eli, debout, en train de marcher avec Lilly dans les bras. Il lui chantait une chanson en espagnol. Logan s’avança et applaudit. Eli se retourna brusquement et se renfrogna, gêné d’avoir été surpris.
Logan (avec un sourire) : C’était magnifique, magnifique !

Eli lui adressa un sourire sarcastique et s’avança.
Weevil : Tiens, c’est ton tour !

    Secrètement, Eli espérait que Logan allait commettre une bourde avec la petite. Aussi fut-il plus que surpris, et déçu, lorsqu’il vit Lilly tendre les bras vers Logan, un immense sourire sur les lèvres. Veronica se mit à côté de lui et observa Logan et le bébé.
Veronica : C’est frustrant, hein ?

Logan les regarda en souriant.
Logan : Alors princesse, comment s’est passée ta journée ?

    Lilly gazouillait en jouant avec le collier du jeune homme. Veronica se tourna vers Weevil.
Veronica : Tu pourrais la garder un de ces soirs ?
Weevil : Pourquoi ? Vous vous faites une sortie en amoureux ?
Veronica : On va au bowling avec des amis. On ne sait pas encore quand, mais ça nous arrangerait si tu pouvais…
Weevil : Pas de problème.
Veronica : Merci.

    Elle alla prendre Lilly, et Logan sortit son portefeuille. Il en sortit plusieurs billets qu’il tendit à Eli. Celui-ci les prit et compta.
Logan : Un problème ?
Weevil (en rangeant les billets dans sa poche) : Aucun. C’est un plaisir de vous rendre service.
Logan : Tu peux venir tous les après-midi ?
Weevil : Je dois pouvoir m’arranger.

    Logan hocha la tête et Weevil sortit après avoir salué V. Logan alla s’affaler sur le canapé et il regarda Veronica jouer avec Lilly, souriant. Veronica le vit.
Veronica : Quoi ?
Logan : Rien. Ça fait bizarre de te voir jouer les mamans, c’est tout.

V sourit et alla s’installa à côté de lui.
Veronica : C’est vrai que je ne me voyais pas jouer ce rôle avant de disons… avoir fini mes études et m’être mariée !
Logan : Certaines filles ont des bébés à 18 ans, comme Meg…
Veronica : Je les admire. Il faut être très courageuse pour oser vouloir s’occuper d’un bébé si jeune, en sachant qu’on se sacrifie pour lui. Qu’on ne pourra pas faire des études parce que c’est trop cher, ni trouver quelqu’un parce que les bébés et les garçons ne vont pas bien ensemble. Je n’aurais pas pu faire ce qu’elle a fait.
Logan : En même temps, elle est tombée dans le coma, elle n’a pas eu le choix…
Veronica : Je suis sûre qu’elle n’aurait pas avorté, et qu’elle n’aurait jamais abandonné son bébé… Tu entends Lilly, jamais elle ne t’aurait laissée…

    Le bébé la regarda, agitant son petit poing en l’air. Veronica sourit et lui caressa les cheveux.
Logan : C’était une fille bien… Ce qui lui est arrivé est injuste.
Veronica : Oui… Elle avait tout pour plaire, pour réussir… Je ne comprends pas pourquoi c’est tombé sur elle. Ç’aurait dû être moi…
Logan : Non, Veronica, non !
Veronica : Si je n’étais pas sortie avec Duncan, elle serait montée dans la limousine et elle n’aurait pas eu l’accident…
Logan : Et tu serais probablement morte…
Veronica : Ça aurait peut-être été mieux pour tout le monde…
Logan : Non ! Si tu étais morte, ton père n’aurait pas survécu, je n’aurais pas survécu !

Elle le regarda, un peu choquée.
Logan : J’allais mal à cette époque, à cause de notre rupture et du reste, mais je crois que même si je t’en voulais, ta mort m’aurait achevée. Parce que je t’aimais encore, et que je voulais que tu reviennes…

Veronica ne le regardait pas, trop émue par ce qu’il venait de dire.
Logan (tête baissée) : Ta mort n’aurait arrangé personne, et sûrement pas Meg…
Veronica : Peut-être…

    Ils étaient gênés, regardant dans des directions différentes, ruminant dans leur coin. Logan finit par soupirer et se tourner vers V.
Logan : Je nous commande à manger ?

    Veronica haussa les épaules. Elle regardait Lilly en réfléchissant. Elle était plus que jamais décidée à retrouver Duncan et à le sortir du guêpier dans lequel il s’était fourré. Elle lui devait ça. Et elle devait ça à Lilly. Logan se leva et commanda au room service, puis il revint s’asseoir. Il cherchait quelque chose à dire, mais comment détendre l’atmosphère après ce qu’il avait avoué ? Ne venait-il pas de dire qu’elle avait été sa raison de vivre ? Que dire après ça ?

Il la regarda sans comprendre.
Veronica : Merci de m’aider.

    Logan hocha la tête ; elle ne voulait pas s’attarder sur ce qu’il venait de dire, et il respectait ! Le reste de la soirée se passa dans un silence quasi-total. Ils n’échangèrent guère de paroles, réfléchissant chacun de leur côté. Lorsqu’ils finirent de manger, Logan lança, plein d’espoir :
Logan : Tu restes ce soir ?
Veronica : Désolée, j’peux pas… Je vais voir Piz…

Elle s’interrompit, gênée.
Logan : Oh, je vois…

    Veronica rougit légèrement. J’aurais du lui dire que mon père avait besoin de moi…. Elle releva la tête et demanda au jeune homme :
Veronica : Tu t’en sortiras ?
Logan : J’ai pas le choix…

Elle allait ouvrir la bouche quand il continua.
Logan : Je m’en sortirai, il le faut bien si je veux m’occuper d’elle tout seul bientôt.

    V hocha la tête, un peu triste de voir qu’il n’avait plus besoin d’elle. Elle prit ses affaires, embrassa Lilly, salua Logan, puis elle quitta le Neptune Grand. Direction le campus et la chambre de Piz. Les deux jeunes gens discutèrent de tout et de rien, agréablement et en tête à tête puisque Wallace était rentré chez sa mère quelques jours. Aussi, lorsque Piz commença à l’embrasser dans le cou, V ferma les yeux et se détendit légèrement. Elle se sentait bizarre alors que cette situation était normale : elle allait passer la nuit avec son petit ami. Alors pourquoi avait-elle l’impression de ne pas être à sa place ? Après ces dernières nuits passées chez Logan, elle se sentait comme déracinée. Ailleurs. Elle donna suffisamment bien le change pour que Piz ne remarque rien, et ils passèrent la nuit ensemble.

     Le lendemain, V se réveilla avant Piz et elle s’habilla sans bruit. Elle le regarda un instant puis griffonna un mot à propos d’une histoire avec son père, puis elle quitta la chambre doucement. Elle s’arrêta dans une boulangerie où elle acheta à manger, puis elle passa à l’hôtel. Elle s’approcha anxieusement de la suite de Logan ; elle utilisa sa clé et entra doucement.
Veronica : Y’a quelqu’un ?

    Elle referma la porte et s’avança. Veronica trouva Logan et Lilly sur le balcon, prenant l’air, assis sur un même transat.

Logan sursauta en la voyant mais il ne dit rien. Elle agita le sac de croissants comme un hochet.
Veronica : Pour me faire pardonner ma mauvaise humeur d’hier soir ?

    Logan sourit et hocha la tête. Veronica sourit et prit à son tour un transat. Elle serra doucement la main de Lilly.
Veronica : Bonjour toi !

Puis regardant Logan.
Veronica : Bonjour.
Logan : Bonjour.

Elle lui tendit un croissant. Il en coupa un morceau et le donna à Lilly, qui commença à baver consciencieusement dessus. Logan sourit.
Veronica : Alors, ça s’est bien passé hier soir ?
Logan : Impeccable. Elle a mangé, pris son bain, regardé la télé, fait dans la couche, puis au lit. Un vrai petit ange.

V hocha la tête et il y eut un court silence. Logan ne put se retenir.
Logan : Et toi, ça s’est bien passé hier soir ?

V lui jeta un regard impénétrable avant de répondre.
Veronica : Très bien, merci.
Logan : Tant mieux !

    Ils restèrent silencieux le temps de prendre leur petit déjeuner, puis Logan se leva.
Logan : Bon, puisque t’es là tu vas pouvoir surveiller Lilly pendant que je me lave ! Ça devrait me réveiller un peu…
Veronica (taquine) : Mal dormi ?
Logan : J’ai dormi avec la plus jolie fille de Neptune, mais elle est plus remuante que toi !

Le visage de V se décomposa. Logan le vit et expliqua vite.
Logan : J’ai dormi dans mon lit avec Lilly, V !! J’ai invité personne, je me souviens de ce que t’as dit, ne t’inquiète pas…

    V hocha la tête, soulagée, et Logan fit signe qu’il allait dans la salle de bain. Veronica alla s’asseoir à côté de Lilly sur le transat et elle caressa ses cheveux blonds d’un air tendre.

    Quelques semaines passèrent… Logan et Veronica continuaient à veiller sur Lilly, ensemble ou à tour de rôle. Ils avaient réussi à cacher la vérité à leurs amis, sauf à Dick, qui avait trouvé « drôle » qu’un bébé emménage avec eux ! Il avait été d’une grande loyauté et avait tenu sa langue à propos de Lilly, déplorant seulement le fait qu’il ne pourrait plus emmener aucune fille dans la suite… Veronica avait été dépitée de voir que le jeune surfer ne changerait pas, mais elle l’avait surpris une ou deux fois en train de jouer avec Lilly comme s’il était son grand frère. C’était inattendu et… touchant ! Le petit groupe d’amis réuni avait même fait plusieurs sorties bowling, les filles contre les garçons, et aussi étonnant que ça paraisse, les filles s’en sortaient bien ! Weevil gardait avec plaisir la petite Lilly car, comme le fit remarquer Veronica un jour, il avait beau jouer les durs, il avait un cœur de marshmallow !! Mais même avec tout ça, les deux complices n’oubliaient pas leur mission : faire passer Lilly pour la fille de Logan. En effet, Duncan les avait rappelés une deuxième fois. Logan avait eu l’occasion de lui parler.

Il y eut un silence.
Duncan : Comment va Veronica ?
Logan : Oh tu sais comment elle est, elle va toujours bien…
Duncan : Et… Entre vous ? Ça va ?
Logan : Duncan, on n’est plus ensemble. Elle sort avec le colocataire de Wallace à Hearst.
Duncan : Oh… Je… Je savais pas…
Logan : Pas grave… Alors, tu penses venir chercher Lilly un jour ou…

Duncan garda le silence un instant.
Duncan : Je ne pense pas, non.

Logan se tut aussi.
Logan : Alors on va pouvoir lancer la procédure d’adoption…

Le jeune homme sentit la peine de son ancien meilleur ami.
Duncan : J’imagine que c’est le mieux à faire, en effet…
Logan : Duncan…
Duncan : Non ! Je te remercie de tout ce que tu fais Logan. Pour moi et pour ma fille. Je te serai éternellement reconnaissant. C’est juste que… J’aimerais pouvoir la revoir, un jour…
Logan : Je suis sûr que tu pourras, Duncan, j’en suis sûr. Tu reverras ta fille, et je m’assurerai qu’elle sache qui sont ses parents. Ses vrais parents.

Duncan avait la gorge nouée.
Duncan : Merci.
Logan : C’est normal.

Ils restèrent silencieux, émus, puis Logan se racla la gorge.
Logan : Tu veux que je te passe V ?
Duncan : Non ! Je pourrai pas…

Court silence.
Duncan : Dis-lui juste… que j’espère la revoir un jour, et que je ne l’oublie pas.
Logan : Je lui dirai.
Duncan : Merci. Je dois raccrocher.
Logan : D’accord.
Duncan : A bientôt Logan. A bientôt.
Logan : A bientôt Duncan. Prends soin de toi.
Duncan : Toi aussi. Veille bien sur Lilly et sur Veronica.
Logan : Promis…

Tut……..

    Logan raccrocha. Il rejoignit V et Lilly, au salon.
Logan : Il veut que tu saches qu’il pense à toi et qu’il espère te revoir un jour.

Veronica hocha la tête, la gorge nouée et les larmes aux yeux. Logan regardait Lilly.
Logan : Et on va pouvoir lancer la procédure d’adoption…

V s’essuya les yeux et hocha encore une fois la tête, déterminée.
Veronica : J’irai à l’hôpital demain pour me renseigner.

Logan avait hoché la tête en caressant la main de Lilly...

        Le lendemain, V avait été se renseigner et avait repéré le maillon le plus faible et le plus facilement corruptible du laboratoire d’analyses, un jeune étudiant qui avait du mal à joindre les deux bouts. Après quelques recherches, V avait dégoté de quoi le faire chanter en cas de refus, mais en échange de 100.000$, le jeune homme accepta aussitôt de falsifier les futurs tests ADN. Le laborantin dans la poche, Logan et V s’étaient présentés auprès des services sociaux, où Logan avait balancé son histoire apprise par cœur : il avait eu une liaison ave une fille de passage. Elle était tombée enceinte et lui avait laissé le bébé quand elle n’avait plus pu subvenir à ses besoins, c’est-à-dire quelques semaines plus tôt. Et non, il ne se rappelait pas l’identité de cette jeune femme, il était trop saoul pour ça. L’assistante sociale qui s’occupa d’eux fut claire du début.

    Elle n’avait pas hésité une seconde, et Logan le remarqua ; il la regarda mais elle fixait l’assistante sociale.
Veronica : Je suis prête à l’aider et à vous amener des preuves de son aptitude à s’occuper de sa fille.

    L’assistante sociale les regarda à tour de rôle, puis soupira avant de déclarer :
Assistante sociale : Très bien. Nous allons faire des visites surprises à votre appartement pendant les semaines qui suivent, afin de veiller que tout est mis en œuvre pour assurer le bien être de….

Elle marqua une pause et regarda Logan.
Logan : Lilly. Elle s’appelle Lilly.
Assistante sociale : Que tout est mis en œuvre pour assurer le bien-être de Lilly. Vous en avez la garde temporaire, mais nous devrons nous revoir d’ici quelques jours afin de parler des détails de votre dossier d’adoption. Et vous devrez bien sûr vous soumettre à un test de paternité.

    Ils serrèrent la main de l’assistante sociale et rentrèrent au Neptune Grand, où Eli gardait Lilly.
Logan (dans la voiture) : Je suis mal !
Veronica : Mais non, on va y arriver…
Logan : Tu as entendu ce qu’elle a dit, rien n’est joué d’avance !! Il va falloir que je sois irréprochable si je veux avoir la garde de Lilly un jour.
Veronica : Tu seras irréprochable, je vais m’en assurer.

Logan sourit en lui jetant un regard en coin, tout en conduisant.
Logan : Ma petite amie, hein ?
Veronica : C’est le seul truc qui me soit passé par la tête pour expliquer ma présence à tes côtés !

Logan hocha la tête, l’air sceptique, un sourire suffisant aux lèvres.
Veronica : Arrête ! On doit penser à des choses plus importantes !! Comme vider ta suite de tous les alcools qui s’y trouvent, et briefer Dick sur la conduite qu’il devra tenir lors des visites des services sociaux.

Logan hocha la tête, l’air sombre. Veronica posa sa main sur la sienne, qui tenait le volant.
Veronica : Hey ! Ça va aller, d’accord ? Tu dois y croire….

Logan hocha la tête et V enleva sa main.

    Ils arrivèrent dans la suite de Logan, qui paya Eli pour son baby-sitting. Celui-ci allait partir quand il se ravisa.
Weevil : Écoutez, avec cette histoire d’adoption, je vais plus pouvoir la garder la p’tite, c’est ça ?

Veronica et Logan échangèrent un regard.
Veronica : On sait pas Eli, faudra qu’on voit ça avec l’assistante sociale quand elle passera ici.

Weevil hocha la tête et repartit vers la porte.
Logan : Weevil !

Il se retourna et jaugea Logan.
Logan : Si on peut faire en sorte que tu continues à garder Lily, tu le feras…

Weevil le regarda un moment puis se tourna vers V.
Weevil : Faut arrêter de lui donner à manger les pots de Lilly, ça lui réussit pas, il devient gentil !

Logan rit en secouant la tête et Eli fit un clin d’œil à V avant de partir.
Veronica (après que la porte se soit fermée) : C’est vrai que c’est inhabituel…Logan : Tout le monde change Veronica, tout le monde change…

Puis il prit Lilly et l’emmena dans la chambre, la laissant songeuse.

    Quelques jours passèrent. L’assistante sociale était venue inspecter la suite des garçons, vidée de toute substance dangereuse ou illicite ! Dick s’était conduit en parfait gentleman, surprenant tout le monde, à commencer par lui !

    Logan avait hoché la tête et l’assistante sociale les avait laissés quelques minutes plus tard. Dick, Veronica et Logan étaient restés seuls dans le spacieux salon, Lilly jouant dans son parc. Même Dick sentait que l’heure était grave. Dick : Tu vas y arriver mec !

Logan hocha la tête d’un air abattu. Veronica réfléchissait, quand soudain elle poussa un petit cri ! Les deux jeunes hommes sursautèrent et se tournèrent.
Veronica (avec un sourire victorieux) : J’ai la solution pour qu’on t’accorde la garde de Lilly à coup sûr !

     Logan la regarda d’un air interrogateur. Dick avait la bouche entrouverte de surprise.

Quelques jours plus tard…

    Logan, Parker et Veronica étaient dans la suite du jeune homme. Veronica était assise sur le canapé, Lilly sur les genoux, et elle assistait à l’échange.
Logan : Parker, c’est le seul moyen…
Parker : Mais… C’est pas possible, j’dois rêver !

    Elle marchait de long en large, la tête entre les mains.
Veronica : Parker s’il te plaît, écoute-moi.

Parker se tourna vers elle.
Veronica : Je te jure que c’est très sérieux. C’est le seul moyen pour que Lilly ne soit pas rendue aux Manning…
Parker : Mais tu es sure qu’il n’y a pas d’autre solution… Je sais pas…
Veronica : C’est la seule chose à faire, Parker. Ça ne m’enchante pas plus que toi, crois-moi ! Mais je sais qu’on doit le faire. Pour Duncan. Et pour Lilly.

    Parker recommença à marcher de long en large. Elle hochait la tête, sous le regard de Logan et Veronica. Elle finit par leur faire face et prit une grande inspiration, les yeux fermés. Elle les regarda, les larmes aux yeux.
Parker : D’accord. D’accord…

    Logan s’approcha d’elle et il l’embrassa avant de la serrer dans ses bras. Elle lui rendit son étreinte. Veronica se leva et s’approcha à son tour. Logan prit Lilly et Veronica serra Parker dans ses bras.
Veronica (murmurant) : Je sais que ça doit être dur. Merci… Merci du fond du cœur…

Parker hocha la tête. Elle regarda Logan puis Veronica.
Parker : Il va falloir prévenir les autres…

Logan échangea un regard avec Veronica.
Logan : Demain, après les cours, à mon appartement. Vous ferez passer le message ?

    Les filles hochèrent la tête. Tous les trois regardaient Lilly, souriante, inconsciente de tout ce qui se passait autour d’elle.

    Les six amis étaient réunis dans le salon de Logan. Ils étaient tous choqués, même Parker, qui n’avait guère eu le temps de digérer la nouvelle. Ils regardaient Logan et Veronica, effarés.
Veronica : On doit se marier. Pour le bébé…
Wallace : Attends, tu es enceinte en plus ?!

    Veronica secoua la tête et alla dans la chambre de Logan. Elle revint avec Lilly dans les bras, sous les yeux médusés des autres.
Logan : Je vous présente Lilly.

Il prit le bébé des bras de Veronica.
Mac : Ce n’est pas ton bébé, Veronica…
Veronica : Non.
Piz (parlant pour la première fois) : Alors il est de qui ce bébé ?

Veronica, Logan et Parker échangèrent un regard.
Veronica : On ne peut pas…
Piz (se levant et la coupant) : Si tu te maries avec Logan, je veux savoir pourquoi ! Tu dis que c’est pour un bébé, qui n’est ni de toi, ni de Logan si j’ai bien compris ! Alors de qui est ce bébé ?

Logan et Veronica échangèrent un regard.
Logan : Je crois qu’on peut…

Ils s’assirent côte à côte en face de leurs amis.
Veronica : Ce bébé, c’est la fille de Duncan et Meg.

Mac et Wallace eurent l’air un peu sonnés, mais Piz était plutôt perdu.
Piz : Qui sont Meg et Duncan ?
Veronica (se tournant vers lui) : Duncan Kane est le frère de Lilly Kane, ma meilleure amie assassinée. (Elle jeta un coup d’œil à Logan, qui avait baissé la tête) Elle a été tuée par le père de Logan. C’est une autre histoire, une longue histoire… Meg et Duncan sont sortis ensemble quand on était en première. Elle a appris sa grossesse après qu’il ait rompu avec elle pour se remettre avec moi (elle baissa la tête à son tour avant de se reprendre). Ensuite elle a été l’une des victimes de l’accident du bus, mais elle a survécu et est tombée dans le coma. Quand elle s’est réveillée, elle était enceinte de 9 mois. Duncan et moi l’avons appris juste avant son réveil. Elle est morte pendant l’accouchement mais Lilly a vécu. Les parents de Meg en ont eu la garde, mais comme ils maltraitaient leur plus jeune fille, on a décidé avec Duncan de kidnapper le bébé. Je les ai aidés à s’enfuir…
Wallace (le visage dur) : Je croyais que tu ne savais rien à propos de cette histoire…
Veronica (soupirant) : Si je t’avais expliqué ce qu’on voulait faire, tu aurais pu avoir des ennuis si notre plan n’avait pas fonctionné. Je ne voulais pas t’impliquer… C’est la vérité Wallace. Je suis désolée d’avoir dû te mentir.

    Le jeune homme hocha la tête. Veronica regarda Logan, qui prit le relais.
Logan : Il y a plusieurs semaines, j’ai trouvé Lilly devant ma porte avec un mot de Duncan, me demandant de m’occuper d’elle. J’ai appelé Veronica et elle m’a aidé à m’en occuper. Désolé de te l’avoir accaparée Piz, mais je savais pas quoi faire.

Piz hocha la tête, attendant la suite.
Logan : Quand on a su qu’il ne reviendrait pas la chercher, on a mis au point un plan. Je devais faire passer Lilly pour ma fille. On a fait des tests de paternité qu’on a truqués, afin de faire croire qu’elle était ma fille. J’ai déposé une requête d’adoption, mais étant célibataire, ça pose un problème, surtout vu mon passé. Comme Veronica s’est faite passer pour ma petite amie auprès des services sociaux, ils n’auront aucun mal à croire qu’on veut se marier. C’est un mariage bidon en somme.

Il y eut un silence, chacun digérant la nouvelle.
Piz (lentement) : Donc vous allez vous marier pour que les services sociaux t’accorde la garde de ce bébé que tu fais passer pour ta fille…
Veronica (s’approchant de lui) : C’est la seule solution.

Piz la regarda puis se tourna vers Parker.
Piz : Qu’est-ce que tu en penses ?
Parker (haussant les épaules) : C’est comme s’ils organisaient un mariage pour obtenir une carte verte, un mariage blanc… Ça ne me pose pas de problème… Pas vraiment…

Logan lui sourit affectueusement.
Piz : Si tout le monde est d’accord, ça ne me pose pas de problème non plus alors.

    Veronica le serra dans ses bras et l’embrassa. Logan évita de regarder, et il fit signe à Parker d’approcher.
Logan : Merci d’être aussi compréhensive… Tu es un ange.

Il l’embrassa. Wallace et Mac se regardèrent, dépités.
Wallace et Mac : N’y pense même pas !

Tout le monde rit. Parker battit soudain des mains, l’air excitée.
Parker : Oh ! Dis, on pourra être tes demoiselles d’honneur ?!

Veronica rit.
Veronica : Je me marie avec ton petit ami, c’est bien la moindre des choses !

Ils rirent.
Mac : Hey, Veronica, ton père est au courant ?
Veronica : Pas encore… Et je crains le pire…

Keith : Quoi ?!

    Il était assis en compagnie de Logan et Veronica dans le salon des Mars. La jeune fille venait de lui expliquer leur projet.
Keith : Mais tu ne peux pas te marier enfin ! Tu n’as que 19 ans !
Veronica : C’est un mariage blanc, papa…
Keith : Mais…
Veronica : C’est pour aider Duncan et Lilly qu’on fait ça. Papa, s’il te plaît, comprends-nous…

Keith regarda Logan, qui restait en retrait de la conversation.
Keith : Tu veux vraiment t’occuper de ce bébé ? C’est beaucoup de travail tu sais…
Logan : Je sais, Mr Mars. Mais j’ai promis à Duncan que je m’occuperai d’elle, et je veux vraiment le faire. Je suis déjà attaché à elle, je ferai tout pour qu’on m’accorde la garde de Lilly. Tout.

Keith hocha la tête.
Keith : Vous êtes majeurs, je n’ai pas mon mot à dire…
Veronica : Papa, on veut que tu sois d’accord. Que tu nous donnes ta bénédiction. On ne le fera pas si tu n’es pas d’accord.

Logan, qui avait baissé la tête, la releva brusquement, regardant Keith avec crainte et espoir.
Logan : Elle a raison. Je n’accepterai pas de l’épouser si ça affecte votre relation avec Veronica. Je ne pourrais pas me le pardonner. Je trouverai un autre moyen.

    Keith regarda le jeune homme en silence pendant un long moment ; celui-ci soutint son regard.
Keith : Promets-moi que tu t’occuperas de ta fille, que tu feras ce qu’il faut pour qu’elle soit heureuse, que tu ne l’abandonneras jamais.
Logan : Je vous jure que s’il le fallait, je donnerais ma vie pour elle.

Keith hocha la tête et regarda Veronica.

Keith : Alors vous avez ma bénédiction.

Veronica se jeta presque sur lui pour le serrer dans ses bras.
Veronica : Merci… Merci papa. Je t’aime.
Keith : Je t’aime aussi ma chérie.

Ils se séparèrent et Logan et Keith se donnèrent l’accolade.
Keith : Bienvenue sur la planète Mars.

Logan et Veronica sourirent et échangèrent un regard, complices.
Keith : Si jamais il vous faut des témoignages pour l’adoption, je serais ravi d’aider.
Logan : Merci Mr Mars.

Keith hocha la tête en souriant.

        Ils se marièrent quelques semaines plus tard dans le jardin d’une petite chapelle à la sortie de Neptune, en présence de leurs amis les plus proches ; le jardin était magnifique, plein de fleurs et d’arbres, il embaumait le lilas et la rose. Les témoins de Logan étaient Piz, Wallace et Dick, et les demoiselles d’honneur de Veronica, Mac, Parker et Trina. Sur les bancs, on pouvait compter entre autres Mrs Fennel (qui gardait Lilly), Max (qui sortait avec Mac), Cliff, Sacks, Léo, Inga, Jackie et Terrence Cook (qui, pour le plus grand bonheur de Wallace, avait fait le voyage), Weevil et même Vinnie Van Lowe ! Les autres personnes étaient des connaissances des Mars et de Logan, des personnes qu’ils appréciaient et qui les appréciaient, autant dire une cinquantaine d’invités en tout. Veronica avait déploré le fait que ni le Doyen O’Dell ni le Professeur Landry n’avaient pu y assister (l’un étant mort et l’autre incarcéré…) ; ils avaient fait beaucoup pour elle (elle en avait fait encore plus pour eux, mais bon !) et elle aurait aimé qu’ils soient là… Les témoins et les demoiselles d’honneur avaient précédé le marié ; lorsque la marche nuptiale s’était mise en route, Keith était apparu, donnant le bras à Veronica. Elle était splendide, tout le monde en convint. Elle portait une robe bustier blanche, ceinturée au dessous de la poitrine par un ruban en satin beige qui lui flottait dans le dos ; les volants en mousseline de la robe faisaient une courte traîne, et des perles les parsemaient. Elle avait les cheveux attachés en une queue de cheval sur le côté, et un maquillage léger soulignait ses traits délicats. Absolument magnifique… C’est ce que pensa Logan lorsqu’il la vit apparaître ; il était lui-même vêtu d’un costume noir classique, d’une chemise blanche et d’un nœud papillon noir, une rose blanche en boutonnière. Il sourit en la regardant approcher. Veronica embrassa son père, qui alla s’asseoir à côté d’Alicia et de Lilly, rayonnant ; au pied de la poussette se tenait Patrouille, qui ne quittait plus le bébé, dont il semblait s’être pris d’affection. Veronica monta les quelques marches de l’estrade et vint se placer à côté de son « fiancé ». Elle lui sourit nerveusement et il lui tendit la main ; elle hésita avant de la prendre et de la serrer. Logan serra aussi légèrement ses doigts, et ils se tournèrent vers le prêtre, qui commença son sermon sur l’amour, le devoir… Ils échangèrent leurs vœux, qu’ils avaient soigneusement préparés ensemble puis vint le moment fatidique.

Logan regarda V.
Logan : Je le veux.
Prêtre : Mlle Veronica Mars, voulez-vous prendre pour époux Mr Echolls ici présent ?
Veronica : Je le veux.

Ils échangèrent leurs alliances.
Prêtre : Je vous déclare mari et femme. Vous pouvez embrasser la mariée.

    Logan échangea un regard avec Parker, puis avec Veronica. Ils se rapprochèrent et échangèrent un baiser qui les troubla tous les deux plus qu’il n’est possible de le dire. Ils se séparèrent, restant un instant comme hébétés, puis Veronica sourit doucement et ils se tournèrent vers le reste de l’assistance, qui les applaudit à tout rompre. Veronica fit un clin d’œil à Piz et descendit ensuite l’estrade en compagnie de Logan, et ils marchèrent ensemble sous une pluie de grains de riz… La fête qui suivit eut lieu dans le jardin de l’église, sous un immense auvent sous lequel avaient été disposées des tables et une petite piste de danse. Logan et Veronica présidaient une table gigantesque qui s’étendaient sur plus d’une dizaine de mètres, et à laquelle se trouvaient tous leurs proches et leurs amis. Tout le monde discutait gaiement lorsque Logan se leva ; il avait enlevé sa veste, ses bretelles pendaient, tout comme son nœud papillon. Il était aussi craquant que le jour de l’alterna-prom, et Veronica n’y était pas indifférente. Il cogna son couteau contre son verre, attirant l‘attention des convives.

Tout le monde l’applaudit, y compris Veronica.
Logan : Certains d’entre vous n’attendent qu’une seule chose, l’ouverture de la piste de danse. Donc, let’s dance !

Il tendit une main à Veronica.
Logan : M’accorderez-vous cette danse ?

    Veronica sourit et lui prit la main ; ils s’avancèrent sur la piste, qu’une majorité de convives entoura. Un photographe professionnel circulait un peu partout sous la tente, mitraillant le couple et les invités, dans le but de créer un album souvenir inoubliable… L’idée avait plu aux mariés. Après tout, ce n’est pas tous les jours qu’on se marie, même si c’est pour de faux ! Logan passa un bras autour de la taille de la jeune femme, tenant son autre main dans la sienne, la rapprochant un peu plus de lui ; Veronica posa sa main gauche à la base de la nuque du jeune homme, qui fit un petit signe au DJ engagé pour l’occasion.

Logan lui sourit tandis que de la musique commençait à s’élever.

    Elle était émue qu’il se souvienne de ça en une occasion pareille. Certes ce n’était pas un slow à proprement parler, mais cela ne les empêcha pas de tournoyer lentement sur eux-mêmes, se laissant emporter par la musique. Petit à petit, la piste se remplit, et ils se retrouvèrent noyés au cœur de la « foule ». Veronica avait fermé les yeux, inspirant le parfum de Logan ; celui-ci avait posé sa joue contre les cheveux de la jeune femme, et il se laissait lui aussi envelopper par le parfum qu’elle dégageait ; Marshmallow and promises… Il sourit. Ils étaient chacun plongés dans leurs souvenirs, se remémorant les bons (et les mauvais !) moments qu’ils avaient passés ensemble. Bizarrement, ni l’un ni l’autre ne se sentait dépassé face à cette situation incongrue : ils sortaient chacun avec quelqu’un, et pourtant ils se mariaient, tout ça pour que Logan puisse obtenir la garde de Lilly, la fille de son ancien meilleur ami. Veronica aussi allait l’adopter, comme ça elle grandirait avec une vraie famille… Logan se détacha un peu et regarda Veronica.

Il laissa sa phrase en suspens et Veronica haussa les sourcils en signe d’incompréhension la plus totale.
Logan (prenant une grande inspiration et regardant autour d’eux) : S’embrasser… (Il expira lentement et ses yeux revinrent sur V) Tu sais, on est censé être un couple maintenant, et la dernière fois que j’ai regardé, c’est une chose que faisaient les couples.

    Veronica regarda elle aussi autour d’eux, cherchant Parker et Piz du regard ; heureusement ou malheureusement pour eux, ils n’étaient nulle part en vue. Elle regarda de nouveau Logan.
Veronica : Si tu penses que c’est indispensable…
Logan : Et toi ?

    Ils se regardèrent un moment, tournoyant toujours sur eux-mêmes. Comme Veronica ne répondait pas, Logan se pencha doucement vers elle, ses yeux allant des lèvres aux yeux de la jeune femme. Ils échangèrent un doux baiser ; Veronica passa sa main dans les cheveux de Logan tandis que celui-ci avait mis la sienne sur la joue de V. Ils étaient serrés l’un contre l’autre, oubliant tout du monde extérieur. Ils finirent par se séparer, légèrement désorientés ; avant que l’un des deux n’ait pu parler, Keith arriva, Lilly dans les bras.
Keith : Elle réclame son père. Et je veux danser avec ma fille.
Logan (murmurant) : Bien sûr.

   
    Il relâcha son étreinte et s’éloigna de Veronica, prenant Lilly des bras de son beau-père. Keith prit sa place auprès de la jeune femme, dont le visage était toujours troublé. Ils commencèrent à danser et Logan retourna vers la table après leur avoir jeté un coup d’oeil.
Keith (regardant attentivement sa fille) : Ça va chérie ?
Veronica : Oui. (Elle lui sourit d’un air plus ou moins convainquant) Oui, ça va.
Keith (soupirant) : Tu as tellement grandi… Je n’arrive pas à croire que tu es mariée maintenant…
Veronica (murmurant) : Un faux mariage, papa…

Il y eut un petit silence.
Keith (les larmes aux yeux) : Je veux que tu restes ma petite fille pour toujours…

Veronica le serra contre elle, au bord des larmes.
Veronica : Je serai toujours ta petite fille… Toujours. Je te le promets…

Ils terminèrent la danse, puis Wallace s’approcha d’eux.
Wallace : Ma mère m’envoie en éclaireur, elle veut savoir si vous accepteriez de danser avec elle, Mr Mars…

Keith jeta un coup d’œil à Veronica.
Veronica : Fonce !

    Il sourit et lui déposa un baiser sur le front, puis il quitta la piste à la recherche de Mrs Fennel. Wallace ouvrit les bras à sa meilleure amie.
Wallace (prenant un air exagérément charmeur) : Tu danses ?
Veronica (riant) : On dirait Dick !

Wallace perdit le sourire.
Veronica : Je plaisante ! Bien sûr que je danserais avec toi avec plaisir !

Il sourit et la prit dans ses bras. Ils valsèrent un moment en silence.
Wallace : Ça m’fait bizarre… J’ai du mal à me faire à l’idée que tu t’es mariée. Encore moins avec Logan ! Si tu m’avais dit quand on s’est rencontrés que je serais témoin à ton mariage avec Logan Echolls… Je crois que je t’aurais dit de me laisser accroché à mon mât et de ne plus jamais m’adresser la parole !

Veronica rit.
Veronica : C’est vrai que beaucoup de choses ont changé depuis que je t’ai décroché de ce mât ! On a tous tellement changé depuis cette époque…
Wallace : Ouais… Surtout moi !

Veronica lui donna une tape sur le bras.
Wallace : Ouch ! C’est vrai ! Je suis passé du statut de balance pendu en haut d’un mât à celui de superstar du basket adulée par toutes les filles ! C’est moi qui ai le plus changé !
Veronica : Ah oui ? Moi je suis passée du statut de paria du lycée à… celui de paria de l‘université… Mais je suis sure qu’il y a eu une évolution !

Wallace rit en secouant la tête.
Wallace : Ouais, c’est ça !

    Ils dansèrent tranquillement et à la fin de la musique, Veronica refusa une autre danse et alla s’asseoir. Elle retrouva Logan, qui jouait avec Lilly ; ils échangèrent un regard gêné et Veronica tendit la main vers la petite.
Veronica : Alors ma beauté, tu t’amuses bien ?

Logan la regarda et voulut parler mais Parker arriva et se planta devant Logan.
Parker : Tu danses ?

Logan regarda Veronica. Parker eut l’air un peu gênée.
Parker : Je peux te l’emprunter Veronica ?
Veronica : Bien sûr…

    Logan lui fit un rapide sourire et elle prit Lilly dans ses bras. Elle regarda le couple s’avancer sur la piste et commencer à danser. Elle observa les gens autour d’elle, puis son regard se posa sur Lilly ; pour l’occasion, elle avait été habillée chic, avec une petite robe blanche qui faisait très demoiselle d’honneur, et un chapeau rose avec une rose blanche piquée dans le ruban. Elle la regarda avec affection puis, jetant un coup d’œil autour d’elle, elle se leva.

Veronica (à Lilly) : Y a pas de raisons pour qu’on n’s’amuse pas nous aussi !

    Elle s’avança sur la piste, se frayant un chemin au milieu des couples, souriant en guise d’excuse lorsqu’elle bousculait quelqu’un. Elle commença à tournoyer, tenant Lilly fermement dans ses bras ; le bébé souriait, appréciant le rythme ou la musique. Le slow laissa place à une musique plus rythmée, et les « seniors », ou en tous cas une majorité d’entre eux, retourna d’asseoir, laissant la place aux jeunes. Veronica regarda autour d’elle et vit son père et Alicia Fennel, ainsi que Mac et Max, Jackie et Wallace, Trina et Dick, s’activer sur la piste de danse ; le jeune femme regarda Lilly, haussa les épaules, et commença à bouger plus, en rythme avec la musique. Lilly riait aux éclats, et Veronica souriait de la voir si heureuse. Elle s’amusait comme une petite folle, virevoltant sur place ou se balançant d’avant en arrière, pour le plus grand bonheur de Lilly ; parfois un couple s’approchait d’elles et dansait un moment à leurs côtés (ce fut le cas de Wallace et Jackie par exemple), puis il repartait un peu plus loin et elle dansait seule de nouveau, totalement absorbée par Lilly et la musique. Un peu plus loin, Logan dansait toujours avec Parker, la faisant virevolter, lorsqu’il aperçut Veronica ; elle était vraiment belle dans sa robe blanche, tournant sans cesse, Lilly dans les bras. C’était une vision enchanteresse pour le jeune homme, qui eut du mal à se concentrer sur la danse après ça, son regard se posant sans cesse sur sa femme, comme s’il était irrésistiblement attiré par elle. Profitant du fait que Parker avait été invitée à danser par Terrence Cook, Logan se fraya un chemin jusqu’à Veronica, qui sourit lorsqu’elle l’aperçut.

    Il prit Lilly et commença à la faire bouger en rythme ; elle poussait des cris aigus qui, bizarrement, lui attiraient des regards de sympathie. Veronica dansait à côté d’eux, faisant parfois bouger Lilly un peu plus. Ils avaient tout du couple idéal, parents et jeunes mariés. En regardant Logan et Lilly, Veronica songea que, si ce mariage avait été vrai, elle aurait tout pour être heureuse. Un mari formidable, une petite fille merveilleuse, des amis géniaux, un père exceptionnel… Le pied ! Mais voilà, c’était une façade. À cette pensée, son moral chuta un peu, mais elle se ressaisit : c’était sa journée, leur journée, et rien ne devait la gâcher. Comment pourrait-elle déprimer alors que tout le monde autour d’elle était heureux ? Elle saisit les mains de Lilly et bougea en rythme avec Logan ; la petite était vraiment aux anges ! Piz, assis à la table, les observait avec une pointe de jalousie. Il aurait aimé être à la place de Logan en cette journée particulière ; il avait beau savoir que leur histoire était finie, le fait de les voir aussi proches le rendait dingue. Et ils se mariaient en plus ! Piz secoua la tête ; comment pouvait-il en vouloir à Veronica de tenir une promesse ? Une promesse faite à un autre ex, lui souffla une petite voix, à croire qu’elle accorde plus d’importance à ses ex qu’à son petit ami actuel… Piz essaya de ne pas faire attention à cette petite voix mais elle résonnait en écho, et elle amplifiait en même temps que sa colère. Il inspira profondément et tenta de se calmer mais rien n’y fit. Il se leva et se dirigea vers Wallace.

    Wallace hocha la tête et serra la main de Piz, qu’il regarda s’éloigner ; il comprenait à quel point ça devait être dur de voir sa petite amie se marier avec son rival, même pour un mariage bidon. Wallace regarda Jackie qui dansait et lui sourit, décidé à profiter du temps qu’il leur restait ensemble.

Ils avaient beaucoup dansé et la fête s’était prolongée jusque tard dans la nuit ; Veronica avait été déçue quand Wallace lui avait dit que Piz était rentré mais elle s’était faite une raison : leur relation allait changer maintenant, plus rien ne serait comme avant. A la fin de la soirée, Veronica et Logan étaient assis côte à côte, légèrement ivres, riant à tout va. Lilly avait été mise dans sa poussette et elle dormait à poings fermés ; la majorité des invités était partie, il ne restait que les proches amis : Trina, Dick, Max, Mac, Parker, Terrence, Jackie, Wallace, Cliff, Alicia et Keith, qui discutaient ou dansaient (Wallace et Jackie ne quittaient plus la piste de danse !). Logan et Veronica étaient en train de rire à une blague du jeune homme lorsqu’il regarda Veronica avec un air plus ou moins grave.

Il se leva.
Logan : Je reviens, ne bouge pas.

    Veronica rit et le regarda tituber légèrement jusqu’à un des serveurs et lui murmurer quelque chose à l’oreille. Le serveur acquiesça et Logan revint s’asseoir à côté de Veronica.
Veronica : Qu’est-ce que tu lui as demandé ?
Logan : De quoi dessaouler…

    Veronica sourit ; elle se sentait joyeuse, un rien la faisait rire. Logan sourit à son tour, sa bonne humeur était contagieuse. Ils avaient recommencé à parler lorsque le serveur à qui avait parlé Logan arriva avec une bassine et une serviette, qu’il posa sur la table. Veronica les regarda un instant, hébétée, puis elle fut prise d’un fou rire incontrôlable. Logan la regarda en riant, puis il essaya de redevenir calme.

Logan : Il faut qu’on arrête…
Veronica : Oui…

Elle inspira profondément et le regarda, à peu près calme.
Veronica : Qu’est-ce que tu veux faire avec ça ?
Logan : Dessaouler.
Veronica : Oui mais…

    Elle n’eut pas le temps de finir sa phrase car Logan avait plongé la tête dans la bassine. Elle resta médusée et commençait à s’inquiéter lorsqu’il sortit enfin la tête de l’eau. Il reprit sa respiration et elle lui tendit la serviette, de nouveau hilare. Il prit la serviette et s’essuya les yeux, il regarda V, sourit, et il renouvela l’opération. Au bout de cinq fois il s’arrêta.
Logan : Je crois que c’est bon.

Veronica le regarda avec un sourire attendri. Il lui sourit aussi et désigna la bassine.
Logan : Tu veux essayer ?
Veronica (s’exclamant) : Non ! (Elle se toucha les cheveux) Je veux pas défaire ma jolie coiffure !

    Logan sourit ; il avait retrouvé tous ses moyens. Il abandonna la serviette et rejoignit le reste des invités.
Logan : Je crois qu’on va rentrer, elle a besoin de dessaouler.
Keith : Tu veux que je garde Lilly ?
Logan : C’est gentil mais ça va aller. Je vais me débrouiller. En tous cas, merci à tous d’être venus, ça nous a fait vraiment plaisir.

   Ils lui sourirent et il dit au revoir à chacun avant de retourner près de Veronica. Elle s’était assoupie, la tête dans les bras. Logan la regarda puis se tourna vers Keith.
Logan : Je veux bien un peu d’aide.

    Keith s’occupa de Lilly tandis que Logan prenait Veronica dans ses bras et la portait jusqu’à la voiture. Elle passa les bras autour de son cou et posa sa tête sur son torse. Logan sourit imperceptiblement. Il l’installa sur le siège passager et l’attacha pendant que Keith installait Lilly dans son siège auto à l’arrière et mettait la poussette dans le coffre.

Logan : Vous êtes sûr que vous ne voulez pas qu’je reste pour vous aider à tout remettre en place ?
Keith : Rentrez et dormez, vous en avez tous les deux… tous les trois besoin.

    Logan lui serra la main et le remercia puis il s’installa au volant. Une vingtaine de minutes plus tard ils arrivaient devant le Neptune Grand, et il demanda de l’aide. Il reprit V dans ses bras tandis qu’un des porteurs remettait Lilly dans sa poussette. Ils prirent l’ascenseur, assez difficilement car ils prenaient beaucoup de place, puis Logan remercia le porteur une fois qu’ils furent dans l’appartement. Logan alla déposer Veronica sur son lit et il revint s’occuper de Lilly, toujours profondément endormie dans sa poussette. Il la prit dans ses bras et la changea avant de la coucher dans son lit qui trônait dans un coin de la chambre, afin qu’il leur soit possible de la rejoindre rapidement en cas de problème. Il la regarda un moment, plein de tendresse, puis il revint vers Veronica ; il s’assit au bord du lit et lui caressa les cheveux, les dégageant de son front. Elle remua et ouvrit les yeux, le regardant, puis elle les referma.

    Elle bougea pour se décaler et lui faire une place à côté d’elle ; Logan la regarda puis il se coucha à ses côtés. Elle se colla contre lui et posa sa tête sur la poitrine du jeune homme. Il passa un bras autour de ses épaules et posa sa tête contre ses cheveux.
Veronica : Logan…
Logan : Hum ?
Veronica : Je t’aime…

Il lui caressa doucement les cheveux.
Logan : Moi aussi.
Veronica : C’est bien…

Il y eut un silence.
Logan : Oui, c’est bien.

    Veronica s’était rendormie, mais Logan eut du mal à trouver le sommeil cette nuit-là.

        Le lendemain, quand la nouvelle Mrs Echolls se réveilla, elle avait mal à la tête ; elle fronça les sourcils et voulut se lever mais elle se rendit compte que quelque chose la retenait. Elle se retourna et vit Logan, endormi à ses côtés, qui avait passé un bras atour du ventre de la jeune femme. Elle était désorientée et se demanda un instant s’il s’était passé quelque chose. Quand elle se rendit compte qu’elle portait toujours sa robe de mariée, elle se dit que c’était peu probable. Elle se dégagea de son étreinte et se redressa avec peine ; il grogna un peu et se tassa sur lui-même, un bras passé sous sa tête. Elle le regarda un instant puis se leva ; elle vérifia que Lilly allait bien et dormait toujours puis elle s’approcha de l’armoire du jeune homme et sortit un t-shirt et un pantalon de survêtement lui appartenant : direction la salle de bain ! Elle agissait comme un automate et la douche brûlante lui fit du bien, lui remettant les idées en place. Elle regarda sa robe de mariée et sourit ; elle la plia comme elle put et la rangea dans son carton, décidée à voir Lilly la porter un jour. Elle alla ensuite se servir un café, accompagné d’aspirines, et elle le but sur le balcon, contemplant la ville au petit matin (il était en effet 8h30 ; pas exactement l‘aube mais bon…). Elle regarda son alliance, la faisant tourner autour de son doigt. Mariée… Elle rit en secouant la tête. C’était tellement bizarre et pourtant tellement… naturel ! Elle termina son café et retourna au salon ; elle allait allumer la télé lorsqu’elle entendit du bruit. Elle s’arrêta et écouta un instant, puis elle se dirigea vers la chambre. Logan dormait toujours mais Lilly commençait à s’agiter dans son lit ; Veronica alla la prendre et elles sortirent de la chambre, la jeune femme refermant la porte derrière elles pour ne pas réveiller la Belle au bois dormant. Elle lui prépara son biberon et la regarda boire, pensive.

    Ils avaient déposé leur demande d’adoption une semaine plus tôt et l’assistante sociale leur avait dit que la réponse arriverait dans plusieurs jours. Et s’ils ne pouvaient pas l’adopter ? Veronica ne voulait pas envisager cette possibilité mais elle ne cessait d’y penser. Que feraient-ils si leur demande était rejetée ? Allaient-ils devoir la laisser partir et la regarder aller dans une famille d’accueil en attendant qu’une bonne âme ne l’adopte ? Veronica ne le supporterait pas, et Logan non plus… En regardant la petite, Veronica se promit de se battre jusqu’au bout pour qu’ils puissent l’adopter. Quand elle finit son biberon, Veronica lui fit prendre un bain et l’habilla avant de s’habiller à son tour ; elle laissa un mot et partit avec Lilly, direction la plage. Elle marcha un moment sur le sable, Lilly dans les bras, les yeux tournés vers l’océan ; elle pensait à Duncan, se demandant comment il allait, à Piz aussi… Elle sortit de ses pensées lorsque Lilly se mit à gigoter comme une forcenée.

   
    Elle la mit debout sur le sable et essaya de lui faire faire quelques pas ; Lilly semblait apprécier cette soudaine liberté et elle faisait son possible pour mettre un pied devant l’autre, mais le sable la faisait glisser et Veronica dût la rattraper plus d’une fois. Au bout d’un moment, Veronica la prit dans ses bras.

    Elle resta sourde à ses plaintes de mécontentement et elle retourna au Neptune Grand à pieds, la laissant faire quelques pas de temps à autres. Dans l’ascenseur, Veronica s’amusa à lui faire des grimaces par glace interposée ; elle riait lorsqu’elle ouvrit la porte de la suite de Logan. Le jeune homme était assis sur le canapé, un bol de café à la main.

Veronica arrêta de rire et referma la porte.
Veronica : Salut…

Elle enleva le chapeau de Lilly et alla s’asseoir à côté de Logan.
Logan : Où vous étiez ?
Veronica : À la plage… Je l’ai faite marcher…
Logan : C’est vrai ?
Veronica : Oh, c’était pas extraordinaire mais elle aime bien…

    Ils se turent, chacun regardant dans un coin. Comment devaient-ils se comporter l’un envers l’autre maintenant qu’ils étaient mariés ? Le silence s’éternisa et Logan finit par se racler la gorge, un peu mal à l’aise.
Logan : Je pensais à un truc…
Veronica : Oui ?
Logan : Tu devrais emménager ici.

Elle le regarda sans répondre, un peu sonnée.
Logan : On est mariés, et si jamais les services sociaux décident de faire une visite surprise et qu’il n’y a aucune affaire à toi ici, ça pourrait éveiller des soupçons… Tu pourrais rester ici quelques nuits par semaine et continuer d’habiter chez toi le reste du temps. Je pense que c’est une bonne idée mais si tu…
Veronica : Je suis d’accord.

Il la regarda.
Logan : Quoi ?
Veronica : Je suis d’accord. Tu as raison, après tout on est mariés…

    Elle leva sa main gauche, lui montrant son alliance. Il regarda la sienne en souriant, la faisant tourner un instant.
Logan : Ouais… On est mariés…

    Elle sourit aussi. Elle se leva et alla installer Lilly dans son parc rempli de jouets ; elle se retourna vers Logan, les mains dans les poches.
Veronica : Je devrais passer voir mon père… Je pourrais prendre quelques affaires pour les emmener ici…
Logan : Oui, bonne idée.

    Elle hocha la tête et alla récupérer son sac et ses clés. Elle déposa un baiser au sommet du crâne de Lilly, fit un signe de la main à Logan et partit. Elle arriva chez elle une dizaine de minutes plus tard. Elle rentra dans l’appartement et claqua la porte.

Elle s’arrêta net lorsqu’elle vit qu’une personne était dans la cuisine. Une personne qui n’était certainement pas son père…
Veronica : Oh, bonjour Mrs Fennel…

Elle était en robe de chambre et tenait un bol à la main. Elle sourit nerveusement.
Alicia : Bonjour Veronica.

Keith arriva, sortant de sa chambre, en train de boutonner sa chemise.
Keith : Ah chérie ! Ça va ?
Veronica : Oui… Je passais juste prendre quelques affaires pour les emmener chez Logan…
Keith : D’accord…

    Veronica hocha la tête et se dirigea vers sa chambre ; elle sourit lorsqu’elle fut sure que ni l’un ni l’autre ne pouvait la voir. Alors comme ça Mrs Fennel était retombée dans les bras de son père ? Bonne nouvelle pour tous les deux ! Veronica ne l’avait jamais vu aussi heureux que lorsqu’il sortait avec la mère de Wallace… Veronica sortit un sac de voyage de son placard et ouvrit son armoire en grand ; les mains sur les hanches, elle contempla ses vêtements un moment avant de soupirer et de s’avancer. Elle remplit le sac autant qu’elle put, puis elle prit quelques affaires de toilettes indispensables, fourra le tout dans le sac et ses poches, puis elle inspira profondément avant de sortir de sa chambre.

Keith et Alicia étaient en train de déjeuner ; ils riaient. Veronica sourit d’un air un rien crispé puis elle embrassa son père.

    Les deux femmes échangèrent un sourire complice et Veronica partit. Elle revint au Neptune Grand un peu plus tard, après être passé voir Wallace. Elle espérait voir Piz mais Wallace lui avait dit que le jeune homme était sorti pour un moment. Elle était repartie dépitée mais optimiste : ils devraient bien se parler un jour ou l’autre !

    Logan était dans sa chambre quand Veronica revint. Elle alla voir Lilly puis entra dans la chambre, son sac en bandoulière ; le jeune homme s’écarta de la commode devant laquelle il se tenait et la lui montra.

Logan : Je t’ai laissé une moitié de tiroir…
Veronica : Quelle générosité !
Logan (après un silence) : C’est bizarre comme situation quand même…
Veronica (le regardant avec de grands yeux surpris) : Tu trouves ?
    Il rit et elle sourit. Elle défit son sac et commença à s’installer, poussant sans ménagement les affaires de son époux.
Logan : Hey ! Vas-y doucement, c’est fragile !
Veronica : Ce sont qu’des vêtements !
Logan : Et alors ? J’y tiens !

Elle secoua la tête.
Veronica : Tu es encore plus douillet qu’une fille quand tu t’y mets !

Logan suspendit son geste (il allait remettre correctement une de ses chemises) et la regarda d’un air grave.
Logan : Si tu commences à mettre en doute ma virilité, on va avoir un sacré problème.

Veronica pouffa.
Veronica : Très convainquant, j’y ai presque cru…

Logan leva les yeux au ciel.
Logan : J’abandonne, tu ne changeras jamais !
Veronica : N’est-ce pas pour ça que tu m’as demandé de t’épouser ?
Logan (l’air songeur) : Heu… (Avec un sourire) Non !
Veronica : Alors là je suis franchement déçue… Et vexée !
    Logan rit. Lilly se mit à pleurer, et ils tournèrent tous les deux la tête en direction du salon.
Veronica (baissant la tête vers ses vêtements) : Allez papa, c’est ton tour !

Logan secoua la tête.
Logan : J’arrive ma puce, j’arrive…

Et il sortit, laissant V continuer à s’installer.

    Ils s’installèrent dans une sorte de routine inhabituelle et apaisante pour Veronica. Elle passait la semaine chez Logan (ou Piz, selon ses disponibilités), et le week-end chez son père, quand celui-ci n’était pas avec Alicia. De même quand Parker et Logan souhaitaient « dormir » ensemble, Veronica prenait Lilly et allait dormir chez son père. Les services sociaux étaient venus plusieurs fois faire des visites surprises, et à chaque fois ils étaient tombés sur une famille irréprochable : le bébé dans son lit ou son parc, le père en train de bricoler des jouets et la mère aux fourneaux… Ou l’inverse ! Plusieurs personnes respectables, dont Keith, avaient fait des lettres de recommandations, et l’assistante sociale leur avait même dit une fois, « que c’était en bonne voix » ! La réponse allait tomber bientôt leur avait-elle promis. Depuis, Veronica et Logan guettaient le courrier et le téléphone, impatients et anxieux. Mais cela ne les empêchait pas de se consacrer à leurs autres « moitiés ». C’est ainsi qu’un samedi soir, Veronica embarqua Lilly pour aller passer la nuit chez son père. Parker arriva au moment où Veronica partait.

Elle fit des risettes à Lilly qui la regardait béatement.

Logan arriva derrière elle et sourit à Parker.
Veronica : Bon on vous laisse, bonne soirée !

Et elle disparut dans le couloir. Parker s’avança et embrassa Logan, qui l’entraîna en refermant la porte d’un coup de pied.
Parker : Bonsoir.
Logan : Bonsoir….

Ils se dévoraient presque, impatients.
Logan : Tu as faim ?
Parker : Non…
Logan : Ça tombe bien…

Et il l’entraîna dans la chambre, dont ils ne ressortirent qu’au matin…

    Ils étaient tous les deux dans la salle de bains lorsque Parker remarqua quelque chose.
Parker : C’est quoi cette brosse à dents ?

Logan, qui prenait sa douche, sortit la tête pour voir de quoi sa petite amie parlait.
Logan : C’est celle de Veronica.

Il retourna à sa douche tandis que Parker restait surprise.
Parker : Veronica ?

Logan éleva la voix pour couvrir le crépitement de l’eau.
Logan : Ben oui, comme elle dort ici la semaine, elle a laissé quelques affaires ; les services sociaux peuvent faire une visite surprise aussi donc…

    Parker ne répondit rien mais elle semblait mécontente de voir la tournure que prenaient les choses… Veronica prenait une place beaucoup trop importante entre Logan et elle, et elle n’aimait pas ça. Elle ferma les yeux et respira profondément. Elle essaya de se persuader que tout allait bien se passer, que Logan et elle allaient restés ensemble encore longtemps, mais un doute sournois l’empêchait d’avoir l’esprit tranquille. Elle sentit alors deux bras puissants la serrer dans une étreinte affectueuse, et elle se retourna pour sourire à Logan, ses doutes soudain envolés…

    Quelques soirs plus tard, c’était au tour de Veronica de passer la nuit dans la chambre de Piz. Veronica entra sans bruit dans la chambre de Wallace et Piz. Wallace lui avait dit qu’il avait un rencard et ne rentrerait pas de la nuit ; sous-entendu subtil : j’vous laisse la chambre, profitez-en ! Veronica avait saisi le message et après avoir dîné avec son père, elle était retournée à Hearst, vêtue d’une jolie robe et de dessous sexy. Elle avait pris la clé de Wallace et avait ouvert la porte le plus doucement possible. Elle entendit du bruit provenant de la chambre de Piz et se dit que la télé devait être allumée. Elle s’approcha à pas de loups et alluma la lumière en même temps qu’elle lançait :

Veronica (enjouée) : Bonsoir chéri !

    Elle perdit son sourire. Piz était au lit mais pas seul… Il s’écarta et se couvrit avec le drap, tandis que la brunette à côté de lui en faisait autant, gênée.

    Elle le regarda, les yeux pleins de tristesse et de mépris, et elle se détourna, au bord des larmes.

    La porte de la chambre claqua et Piz se prit la tête entre les mains, se laissant retomber sur le lit.

Fille : Je devrais peut-être y aller ?

Piz la regarda sans répondre.

note : après ce paragraphe, les paragraphes suivants seront plus courts, merci de votre compréhension...        


        Veronica avait repris sa voiture et était allée directement au Neptune Grand. Elle prit l’ascenseur comme un automate, laissant les larmes couler et les sanglots l’étouffer, indifférente aux regards. Elle frappa à la porte de Logan en oubliant qu’elle avait la clé. Il ouvrit la porte, surpris de voir que c’était elle.
Logan : Veronica ?

    Il vit qu’elle pleurait et voulut s’avancer mais elle se jeta dans ses bras en sanglotant de plus belle. Il la serra aussi fort qu’il put, lui caressant les cheveux. Il ne savait pas ce qu’il se passait mais il savait une chose : il devait être là pour elle, sans poser de questions… La serrant toujours contre lui, il referma la porte et s’avança au milieu du salon ; elle s’accrochait à lui et semblait ne pas vouloir le lâcher. Ils restèrent ainsi un long moment, Logan la berçant, jusqu’à ce qu’elle se détache et s’essuie les yeux, un peu gênée.

Elle alla s’asseoir sur le canapé et Logan prit place à ses côtés.
Logan (doucement) : Qu’est-ce qui s’est passé ?

    Veronica lui raconta toute l’histoire, les larmes aux yeux. Elle s’interrompait souvent pour ne pas éclater en sanglots et Logan l’écoutait sans l’interrompre. Elle déversa tout ce qu’elle avait sur le cœur et se remit à pleurer. Il lui prit la main et la serra ; le silence régnait, les mots étaient superflus…

Une heure plus tard…

Veronica et Logan était toujours assis côte à côte ; le jeune homme avait l’air sombre.
Veronica : Ça ne servirait à rien…

Logan la regarda, surpris.
Logan : De quoi ?

Elle s’essuya les yeux ; elle ne pleurait plus. Pour l’instant…
Veronica : De le frapper, le torturer ou quelle que soit la chose à laquelle tu es en train de penser…

Il sourit en baissant la tête.
Logan : Je suis si transparent que ça…
Veronica : Non. Mais j’te connais…

Il la regarda sans répondre. Elle se leva brusquement après quelques minutes de silence et désigna la salle de bain du pouce.
Veronica : Je vais me passer un peu d’eau sur le visage… Je crois que je vais rester là ce soir… Enfin, si ça te dérange pas…
Logan : Tu es chez toi Veronica. Tu seras toujours chez toi.

    Elle lui fit un sourire forcé et alla s’enfermer dans la salle de bain. Elle se regarda longuement dans le miroir ; elle avait les yeux gonflés et rougis, de longues traînées noires le long des joues et autour des yeux. Elle étouffa un rire sarcastique en se voyant ainsi et secoua la tête.
Veronica (murmurant pour elle-même) : Tu es pathétique ! Ressaisis-toi !

Elle enleva sa robe et ses jolis sous-vêtements qui formèrent un tas informe sur le carrelage et elle s’engouffra dans la douche. Elle fit couler l’eau brûlante sur sa peau, appréciant cette sensation de douceur protectrice, qu’elle ressentait lorsqu’elle était dans les bras de… Piz. Elle laissa rouler une larme sur sa joue puis éclata en sanglots.

    Elle pleura longtemps, laissant l’eau emporter ses larmes et une partie de sa peine ; elle sortit de la douche une quinzaine de minutes plus tard et enroula une serviette autour de sa poitrine avant de sortir de la salle de bain. Logan était en train de regarder la télé, Lilly sur les genoux ; elle s‘était en effet réveillée et refusait de dormir, aussi le jeune homme l‘avait-il prise avec lui espérant la fatiguer rapidement. Il leva la tête lorsqu’il entendit la jeune femme et eut le souffle coupé ; il n’avait jamais vu Veronica aussi belle et vulnérable qu’en cet instant. Elle lui fit un petit sourire et fila en direction de la chambre pour prendre des vêtements. Elle revint vêtue d’un survêtement et d’un pull, les cheveux encore humides. Elle s’assit à la gauche du jeune homme et tendit les bras à Lilly, qui sourit en agitant les mains. Veronica sourit et l’installa sur ses genoux, la tête de la fillette calée sous son menton. Elle suivait vaguement l’émission qui passait, perdue dans ses pensées ; elle sentait les regards en coin que lui jetait Logan, et elle sourit intérieurement. Ils regardaient tous les deux l’écran, apparemment attentifs, lorsque Logan fronça les sourcils et baissa la tête ; Veronica avait glissé sa main dans celle du jeune homme, entremêlant leurs doigts. Il lui jeta un coup d’œil mais elle regardait toujours la télé ; elle souriait. Il regarda un instant leurs mains puis ses yeux revinrent à l’écran et un sourire effleura son visage.

    Ils regardèrent la télévision un moment, se tenant toujours la main ; un orage avait éclaté et les éclairs illuminaient le salon par intermittence. Lilly s’était endormie depuis un moment, toujours assise sur les genoux de Veronica, mais celle-ci n’avait pas envie de bouger. Elle était bien ; elle caressa du pouce les jointures de Logan, qui lui jeta un regard en coin mais ne dit rien. Elle jouait à un jeu dangereux et elle le savait ; mais elle s’en fichait, tout ce qu’elle voulait, c’était oublier sa colère et sa peine. Elle ne voulait plus souffrir. Jamais. Elle regarda Logan, qui regardait ou feignait de regarder la télé. Elle se demanda brusquement pourquoi ils avaient rompu… Ah oui, pensa-t-elle en se souvenant. Une histoire épique hein ? Plutôt complexe et délirante ! Lilly geignit dans son sommeil et Veronica lâcha la main de Logan pour aller coucher le bébé. Logan la suivit des yeux et prit une profonde inspiration lorsqu’elle disparut dans la chambre. Il n’en revenait pas de l’emprise qu’elle avait encore sur lui… Il aurait dû être immunisé depuis le temps, mais non ! Elle le rendait toujours aussi fou, bien qu’il s’obstinât à le nier. Ils avaient tourné la page, tous les deux, alors pourquoi ressasser le passé ? Il se prit le visage entre les mains, essayant de chasser ses pensées indésirables, et ses yeux revinrent sur l’écran.

Une émission sur les couples avait pris la place de l’émission qu’ils regardaient avant. Génial, pensa Logan sarcastique, si ça c’est pas un signe ! Il aurait voulu se donner des claques par moments… Il sursauta lorsqu’il entendit du bruit et il se retourna pour voir Veronica fermer la porte de la chambre ; elle lui sourit et revint s’asseoir à ses côtés, un peu plus près que tout à l’heure… Logan ne réagit pas et essaya vraiment de se concentrer sur l’émission. Mauvaise idée, se dit-il. Comment oublier qu’on pense encore à son ex quand on regarde une émission sur des couples vivant un bonheur apparemment absolu ? Stupide, stupide Logan… Veronica jeta un regard en coin à son mari et sourit ; elle le sentait perturbé, et ça lui faisait plaisir. Il n’était pas insensible, elle lui faisait toujours de l’effet, et ça, ça lui plaisait ! Elle était heureuse de voir qu’elle n’était pas la seule à avoir encore des sentiments… Elle se surprit alors à se dégoûter ; elle venait de découvrir que son copain la trompait, elle se réfugiait chez son ex (qui était accessoirement son mari…) et elle ne trouvait rien de mieux que de jouer au chat et à la souris avec lui, le torturant alors que tout ce qu’il souhaitait c’était, de manière évidente, tourner la page. Elle sentit les larmes lui monter aux yeux ; comment pouvait-elle être aussi cruelle ?

    Elle se leva et partit presque en courant s’enfermer dans la chambre de Dick, encore une fois inoccupée, fermant la porte derrière elle. Logan la regarda, surpris, et il éteignit la télé avant de se lever pour la suivre ; il entra à son tour dans la chambre et referma la porte derrière lui. Veronica était assise sur le lit. La chambre était plongée dans le noir et il ne distinguait que sa silhouette. Il approcha et s’arrêta à une distance modérée.

Logan : Veronica…
Veronica : S’il te plaît… Va-t’en !

Elle avait la voix un peu étranglée, il la sentait au bord des larmes, encore une fois… Il ne bougea pas.
Logan : Parle-moi.

Elle se leva brusquement et se tourna vers lui.
Veronica : Qu’est-ce que tu veux que j’te dise ? Que je me comporte comme une salope finie parce que je souffre ? Que je suis prête à tout pour effacer ce que j’ai vu, même t’utiliser ? Que j’aimerais pouvoir tout changer et repartir de zéro ?

    Elle avait parlé d’une voix forte, pas trop pour ne pas réveiller Lilly, mais suffisamment pour faire comprendre à Logan qu’elle allait mal en ce moment. Il voulut s’approcher d’elle mais elle recula.
Veronica : Laisse-moi… S’il te plait, va-t’en !
Logan : Je…
Veronica : Tu n’comprends pas que je n’peux pas ?! Je n’peux plus jouer la comédie, je n’veux plus ! Je ne supporte plus toute cette mascarade, je n’supporte plus de devoir faire comme si ça n’avait pas… comme si ça n’avait plus d’importance pour moi. Je n’en peux plus…

Logan la regardait, les sourcils froncés, l’air perdu.
Logan : Veronica, je n’comprends pas…
Veronica : Je t’aime !

    Il y eut un silence pesant qui suivit cette déclaration explosive. Veronica avait laissé s’échapper quelques larmes mais elle essaya de se reprendre et essuya son visage.
Veronica : Je ne peux pas continuer, je crois qu’on ferait mieux d’arrêter tout maintenant avant que…

Logan avait franchi les quelques dizaines de centimètres qui les séparaient et il l’embrassa, prenant son visage entre ses mains. Elle resta un instant surprise puis elle essaya de le repousser, sans grande conviction. Elle ne voulait pas… Elle ne pouvait pas… Elle finit par céder et l’enlaça, pressant son corps contre le sien. Plus rien n’existait autour d’eux, ils étaient perdus l’un dans l’autre. Logan caressa le dos de Veronica, remontant son pull, qui atterrit par terre, précédant le t-shirt du jeune homme. Il la prit dans ses bras, la soulevant, et elle passa ses jambes autour de sa taille ; ils s’embrassaient à en perdre haleine… Ils rejoignirent rapidement le lit de Dick, fiévreux, impatients. Ils se séparèrent un instant et se regardèrent dans les yeux, cherchant une réponse ou une confirmation… Le tonnerre gronda et un éclair illumina la chambre un instant ; Veronica dégrafa le jean de Logan, plus déterminée que jamais, avant de se débarrasser de son propre jogging. Logan la laissa faire, momentanément, lui caressant les cheveux, laissant le désir monter. Il finit par lui saisir les mains et les plaquer contre le matelas, leurs doigts entremêlés ; il captura ses lèvres pour un baiser passionné. Il sentait le désir de la jeune femme le transpercer, le brûler, il ressentait l’ampleur de ses sentiments, l’emprise qu’il avait (encore) sur elle. Il lui appartenait autant qu’elle lui appartenait… Cette conclusion avait quelque chose de terrifiant et d’extrêmement attirant. Ils firent l’amour toute la nuit, et, à la lueur des éclairs et avec le tonnerre en fond sonore, ils s’imprégnèrent l’un de l’autre, ils ne formèrent plus qu’un, ranimant la flamme de leur amour tortueux. Ils étaient front contre front, se regardant dans les yeux, se cherchant l’un dans l’autre. Juste avant d’atteindre le summum de l’extase, encore une fois, Logan approcha sa bouche de l’oreille de la jeune femme, collant leurs joues.
Logan : Je t’aime.

    Il avait murmuré ces trois simples mots mais ils résonnèrent dans la tête de Veronica tandis qu’elle recherchait ses lèvres, aussi fébrile que si elle était en manque. Et elle l’était : elle était en manque de lui. Au petit matin, à peine une heure avant que le soleil se lève, ils tombèrent côte à côte, épuisés, regardant le plafond ; aucun autre mot n’avait été échangé de la nuit, c’était inutile. Veronica se coucha contre Logan, qui lui caressa le dos du bout des doigts, souriant lorsqu’il la sentit frissonner. Elle se redressa et se hissa jusqu’à sa bouche pour y déposer un dernier baiser, puis ils s’endormirent, abattus par la fatigue, dans les bras l’un de l’autre. Ça avait été sauvage. Pas violent non, mais ils avaient besoin de se sentir l’un dans l’autre, de se ressentir. Ils n’avaient pas fait l’amour comme ça depuis longtemps, l’un comme l’autre. En y repensant plus tard, Logan arriverait à la conclusion qu’il ne se sentait pleinement lui que dans ces moments d’intimité pure où rien ne pouvait les atteindre et les séparer.

Quand V se réveilla quelques heures plus tard, elle était seule dans le lit. Elle se redressa, le drap pressé contre sa poitrine, cherchant un signe qu’elle trouva en la personne d’un mot : C’est moi qui prépare le petit dej’ aujourd’hui. Elle sourit et s’empara de ses affaires soigneusement posées sur le bord du lit et qu’elle enfila rapidement. Elle sortit de la chambre et trouva Logan et Lilly dans la cuisine, en train de manger des crêpes. V sourit et s’assit en face de son mari.

Elle s’empara d’une crêpe et la goûta. Pas mauvaise... Excellente même ! Elle regarda Logan.
Logan : Oui m’dame, et j’ai un secret !

Il se leva et prit quelque chose sur le plan de travail.
Logan : Tada !

Veronica sourit en voyant qu’il lui présentait le téléphone.
Veronica : Tu as appelé le room service, c’est ça ?
Logan : Yep !

    Elle rit et prit une autre crêpe. Ils discutèrent de tout et de rien, faisant comme s’il ne s’était rien passé entre eux la nuit dernière. Ils se douchèrent à tour de rôle puis attendirent l’arrivée de Weevil pour garder Lilly. En effet, malgré les conseils de l’assistante sociale, les deux jeunes gens avaient choisi de garder Weevil comme nounou ! Pour le plus grand bonheur de Lilly… Et de Weevil ! Le jeune latino arriva une dizaine de minutes plus tard et Veronica et Logan purent aller en cours, au moins l’après-midi, vu qu’ils avaient raté leurs cours de la matinée pour cause de réveil tardif.

    Ils se rejoignirent au Neptune Grand après que Logan et Parker eurent dîné ensemble à la cafétéria de Hearst. Keith devait passer chercher Lilly pour la garder la soirée et la nuit, et il arriva une demi-heure après les deux jeunes gens. Logan lui ouvrit et ils discutèrent jusqu’à ce que Veronica arrive, Lilly calée sur une hanche et un sac sur l’épaule, le sourire aux lèvres. Le jeune homme s’éclipsa alors, sentant que le père et la fille avaient des choses à se dire. Il salua Keith et alla dans sa chambre, dont il poussa les portes. Il s’allongea sur le dos et regarda le plafond, perdu dans ses pensées, une main sur le front. Il n’entendait aucun bruit venant du salon. Keith était-il parti ? Et Veronica ? Était-elle rentrée avec son père ? Ils n’avaient pas parlé de la nuit dernière, bien que Logan y pensât souvent. Il était replongé dans les souvenirs de cette nuit-là lorsqu’il entendit un bruit. Il se redressa avec les coudes et regarda ce qui se passait. Veronica, vêtue d’un peignoir, venait d’entrer dans la chambre et d’en refermer les portes derrière elle. La jeune femme s’approcha de lui en enlevant son peignoir : elle ne portait que des sous-vêtements. Elle se mit à califourchon sur Logan et l’embrassa ; il se laissa aller en arrière, l’entraînant avec lui, ses mains parcourant son corps avec douceur…

    Pendant près d’une semaine, chaque soir ou presque, ils se retrouvèrent dans une chambre, celle de Logan quand Lilly n’était pas là ou celle de Dick, celui-ci passant de plus en plus de temps à la fraternité lorsqu’il ne s’était pas trouvé une nouvelle conquête… Ils ne se parlaient pas, profitant l’un de l’autre, passionnés, désireux… Le jour, ils se comportaient comme si de rien n’était, se parlant amicalement, plaisantant… Personne n’aurait pu soupçonner le double jeu auquel ils se livraient. Le seul inconvénient dans cette équation, c’était Parker… La jeune femme se plaignait de ne pas voir son petit ami aussi souvent qu’elle l’aurait voulu, et elle n’appréciait pas le fait qu’il s’éloigne d’elle. Elle soupçonnait que la cohabitation avec Veronica y était pour quelque chose mais elle ne se doutait pas de ce qu’il se passait réellement entre son amie et son petit ami. La situation devenait de plus en plus pesante, Parker et Logan ne pouvaient se voir un moment seuls, il y avait toujours Lilly ou Veronica, ou même Dick, qui réapparaissait miraculeusement à chaque fois que les deux jeunes gens s’aménageaient un tête à tête. Un soir, n’en pouvant plus, elle débarqua au Neptune Grand, presque en larmes. Elle frappa à la porte de la suite, et ce fut Veronica qui ouvrit.

    Parker entra dans l’appartement et Veronica referma la porte. Elle se sentait coupable de ce qui arrivait à son amie mais elle ne pouvait pas dire qu’elle regrettait. Parker et Veronica se firent face un instant.
Veronica : Alors, heu… Quoi de neuf ?

Parker allait répondre lorsque Logan, portant Lilly, apparut.
Logan : Hey, salut !

Il embrassa Parker, qui lui fit un sourire forcé et jeta un coup d’œil à Veronica, qui regardait ailleurs.
Parker : Il faut que j’te parle…

Veronica comprit que l’heure était grave et elle s’approcha doucement de son mari pour prendre Lilly.
Veronica (d’une voix douce) : Je vais la prendre…

Ils se passèrent le colis, leurs mains se frôlant intentionnellement, puis Veronica alla dans la chambre avec Lilly, les laissant tranquilles.
Logan : Qu’est-ce qui se passe ?

Parker s’assit et il l’imita, la regardant. Il se doutait de ce qu’elle voulait lui dire mais il fit comme si de rien n’était…
Parker : Voilà… Depuis quelques temps, je…

Elle avait du mal à dire ce qu’elle pensait. C’était douloureux quand même. Elle prit une profonde inspiration.
Parker : J’pense pas qu’on soit fait pour être ensemble…

Elle le regarda, guettant sa réaction ; il hocha la tête.
Logan : Je sais que ça a été dur pour toi ces derniers temps. Je ne t’en veux pas si c’est ça que tu crains…
Parker : Je sais que c’est pas facile pour toi non plus, c’est une situation plutôt bizarre.

Elle eut un petit rire nerveux.
Parker : C’est le destin… Je crois que c’est mieux pour tous les deux…

Logan acquiesça. Elle se leva et l’embrassa, une dernière fois, avant de s’avancer vers la porte.
Logan : Parker !

Elle se retourna et lui sourit d’un air interrogateur.
Logan : J’aimerais qu’on reste amis…

Elle lui fit un sourire un peu plus franc.

    Il hocha la tête et elle le regarda un instant avant de sortir de la suite en claquant doucement la porte derrière elle. Il s’enfonça un peu plus dans le canapé, regardant les murs. Sans le savoir elle lui avait rendu un immense service ; cette situation lui était aussi insupportable qu’à elle mais il n’avait pas eu le cœur de rompre avec elle. Maintenant, tout allait bien se passer, pour l’un comme pour l’autre, il en était sûr. Il n’entendit pas Veronica approcher jusqu’à ce qu’elle s’assoit à ses côtés, tenant toujours Lilly dans ses bras. Il la regarda.

Il hocha la tête ; il tendit la main pour caresser le bras de Lilly, qui s’agitait.
Veronica : Je suis désolée.
Logan : Ne le sois pas. C’est mieux. Pour tous les deux.

Veronica ne le regardait pas.
Logan : Je ne pouvais pas continuer à faire comme si de rien n’était. Ç’aurait été injuste, et pour elle, et pour moi.
Veronica : Tu aurais pu essayer d’arranger les choses…
Logan : J’aurais pu… Si j’avais voulu. Mais tu vois, y’a un os.

Elle leva la tête pour le regarder.
Veronica : Ah oui ? Et c’est quoi ?
Logan : Difficile à dire… Il est petit, blond, mignon, drôle…
Veronica : Je ne savais pas que Dick et toi vous aviez une telle relation !
Logan (souriant) : …il sent les marshmallows et les promesses, et il me rend complètement dingue…

Veronica lui sourit d’un air tendre. Il se rapprocha d’elle et lui caressa doucement la joue.
Logan : Je t’aime Mrs Echolls…

Elle pencha la tête et ferma les yeux un instant. Lorsqu’elle les rouvrit, Logan n’était qu’à quelques centimètres d’elle.
Veronica : Je t’aime aussi.

    Ils s’embrassèrent. Ils en avaient presque oublié Lilly, qui leur fit part de son mécontentement en poussant des cris effroyables. Ils se séparèrent et la regardèrent. Elle souriait à présent. Les deux jeunes gens échangèrent un regard et éclatèrent de rire.

        Au début, ils décidèrent d’un commun accord de ne rien dévoiler à personne, pas même Mac ou Dick… Les ruptures étaient trop récentes pour qu’ils puissent s’afficher ensemble comme avant… Ils continuèrent donc leur routine, mais elle devint un peu plus piquante qu’au début de leur mariage fictif, qui ressemblait de plus en plus à un conte de fée! Quoi de mieux en effet que d’épouser son prince charmant et d’élever un petit monstre… euh un ange, qu’elle n’avait même pas eu besoin de mettre au monde? Rien aux yeux de Veronica! Quelques jours après leur déclaration d’amour pleine de tendresse, un après-midi, alors qu’ils regardaient tous les trois la télé, Veronica pelotonnée contre Logan et Lilly sur les genoux de ce dernier, quelqu’un frappa à la porte de la suite. Veronica se leva et alla ouvrir. A sa grande surprise, l’assistante sociale se tenait devant elle. Une enveloppe à la main. Le cœur de V eut un raté mais elle se reprit et s’effaça pour la laisser entrer.

Veronica : Bonjour.
Assistante sociale : Bonjour madame Echolls ! Tous mes vœux de bonheur…Veronica (avec un sourire) : Merci.

Logan se leva, Lilly dans les bras, et les rejoignit dans l’entrée.
Logan : Bonjour.
Assistante sociale : Bonjour.

Il y eut un court silence.
Assistante sociale : Je suppose que vous voulez l’ouvrir ?

Elle agitait l’enveloppe.
Veronica : Vous savez ?
Assistante sociale : Bien sûr ! Mais je vous laisse découvrir…

    Elle tendit l’enveloppe à V et resta en retrait pendant que Logan et V se rapprochaient. Veronica regarda son mari, un peu paniquée ; il lui fit un signe de tête un peu nerveux et elle commença à déchirer l’enveloppe. Lilly s’agitait mais ils n’y prêtèrent pas attention. Veronica retira de l’enveloppe une unique feuille de papier. Elle la déplia et serra la main que Logan lui tendait. Elle lut tout haut :

    Veronica ne put continuer car Logan l’embrassa avec emportement ! Lorsqu’ils se séparèrent, elle rit aux éclats et alla serrer l’assistante sociale dans ses bras.

Veronica : Merci pour tout.

L’assistante sociale sourit et lui rendit son étreinte, avant de donner l’accolade à Logan.

    La femme leur sourit puis les salua et partit. Quand la porte claqua, Logan fit tournoyer Lilly, qui riait elle aussi aux éclats, comme si le bonheur de ses parents était contagieux.

Il embrassa de nouveau Veronica.
Logan : C’est grâce à toi… Merci pour tout Ronnie… Je t’aime !
Veronica : Moi aussi je t’aime !

Ils se regardaient, en plein bonheur, quand Veronica sursauta.
Veronica : Il faut prévenir mon père ! Et Mac ! Et Wallace !

    Elle alla chercher le téléphone et mit le haut parleur. Keith, au commissariat, décrocha à la première sonnerie.
Keith : Sheriff Mars.
Veronica : Grand-père ?

Ils entendirent un bruit sourd.
Keith : Vous…

Il se tut, sous le choc.
Veronica : C’est officiel, papa ! On est ses parents !
Keith : C’est merveilleux ma chérie !! Je suis si heureux pour vous !
Logan : Nous aussi Mr Mars, nous aussi…
Keith : Logan ! Félicitations !
Logan : Merci sheriff !
Keith : Je t’ai déjà dit de m’appeler Keith il me semble…
Logan : Aucun souvenir de ça Mr Mars…

Keith rit.
Keith : Est-ce que je pourrais avoir ma petite-fille ce soir ?

Logan et Veronica échangèrent un regard. Complice. Amoureux.
Veronica : Bien sûr ! Tu passes la chercher en quittant le commissariat ?
Keith : Sans problème. A plus tard alors.
Veronica : Papa ?
Keith : Oui ?
Veronica : Je t’aime.
Keith : Moi aussi ma chérie, moi aussi…
Veronica : Au revoir.

    Elle raccrocha et composa dans la foulée le numéro de Mac. Celle-ci mit un peu plus longtemps à décrocher.

Mac : Allo ?

Elle avait l’air d’avoir couru un marathon.

Elle entendit du bruit dans le fond.
Mac : C’est merveilleux Veronica ! Waouh !
Veronica: Ouais!
Mac : Toutes mes félicitations à Logan !
Veronica : Je lui dirai. Bon je dois appeler Wallace. A plus tard Mac.
Mac : A plus tard.
Veronica : Et bonjour à Max !

    Et elle raccrocha, tout sourire. Et pour la troisième fois, elle composa un numéro, celui de son BFF.

Wallace : Allo ?
Veronica : C’est moi !
Wallace : Ça va ?
Veronica : On ne peut mieux ! Devine pourquoi ?
Wallace (avec un soupir) : Veronica…
Veronica : La demande d’adoption a été acceptée !
Wallace : C’est génial ! Je suis officiellement tonton !
Veronica : Et oui, oncle Wallace !
Wallace : C’est vraiment super V ! Je suis heureux pour vous !
Veronica : Merci. On se voit plus tard ?
Wallace : Bien sûr ! Au fait… J’ai parlé à Piz…

Il y eut un blanc.
Veronica (indifférente) : Et alors ?
Wallace : Il m’a tout expliqué. Je suis désolé V.
Veronica : Ne le sois pas ! Je n’ai jamais été aussi heureuse que maintenant !

Elle regarda Logan, qui lui sourit doucement.
Wallace : Tant mieux alors. A plus tard V.
Veronica : Salut mon BFF !

    Et elle raccrocha, pour de bon cette fois. Elle se tourna vers Logan, souriante.

Logan : Alors Mrs Echolls, que va-t-on pouvoir faire de cette soirée, seuls tous les deux ?
Veronica (un doigt sur les lèvres et l’air songeur) : C’est une grande question… (Battant soudain des mains, l’air excité) Oh je sais !! On n’a qu’à louer un poney et faire un tour sur la plage !!
Logan : A dos de poney ?
Veronica : Mais oui !!
Logan : Tu es la reine du romantisme….

    Et il s’éloigna en secouant la tête, souriant d’un air navré. Veronica fronça les sourcils, puis elle claqua des doigts, sourit, prit son sac et sortit de la suite.

Logan (revenant au salon) : Au fait, est-ce que tu…

    Il s’interrompit en voyant la porte se refermer, puis il repartit dans sa chambre avec un air dépassé. Lorsque Keith vint chercher Lilly, Veronica n’était toujours pas rentrée, et Logan était un peu inquiet. Il baratina le père de sa femme à propos d’une course, lui confia Lilly puis, aussitôt la porte fermée, il composa le numéro de V. Et, oh surprise, il tomba sur le répondeur… De frustration, il jeta le téléphone sur le canapé, puis il alluma la télé. Son choix arrêté sur un passionnant documentaire animalier, faute de mieux, il finit par s’endormir… Lorsqu’il se réveilla, la première chose qu’il vit fut le visage de Veronica, à quelques centimètres du sien. Il sursauta et se recula.

Veronica : Bien dormi ?
Logan : Tu m’as fait peur ! Où étais-tu passée ? Ton père est venu chercher Lilly…
Veronica : Je sais… Je suis allée faire quelques achats afin de nous concocter une soirée ‘‘romantique’’, puisque ma ballade à poney ne remplissait pas tes critères en matière de romantisme.

Elle s’éloigna pour aller chercher un panier.

    Veronica sourit puis ils allèrent sur le balcon, où une nappe et des bougies avaient été disposées au sol.

Logan : T’as pas fait les choses à moitié !
Veronica : Jamais mon cher !

    Logan se laissa glisser le long du mur jusqu’au sol tandis que V s’installait face à lui et commençait à déballer les plats. Ils commencèrent à manger en silence, avant que Logan ne lance :

Logan : Ça fait bizarre, pas vrai ?

Veronica le regard d’un air interrogateur.
Logan : Que ça soit officiel… L’adoption…

Veronica acquiesça.
Veronica : C’est vrai… J’ai du mal à me dire que maintenant on n’aura plus besoin de se cacher, on pourra la promener tout les deux, sans avoir à craindre les regards ou les questions, puisqu’elle est à nous maintenant ! Enfin, je dis à nous mais je veux dire… Oh et puis tu vois ce que je veux dire !
Logan (souriant) : J’en ai une vague idée oui.
Veronica : Ça me fait bizarre quand elle n’est pas là…
Logan : Ouais, à moi aussi… Ça fait calme et vide sans ce petit bout…
Veronica : Oui… Je sais pas ce que j’aurais fait si on n’avait pas obtenu sa garde…
Logan : On aurait trouvé un autre moyen, et on s’en serait sortis, comme toujours…
Veronica : Probablement !

    Ils mangèrent en parlant de tout et de rien : les cours, Lilly, Mars Investigations, Lilly, Duncan, Lilly…

Veronica : Tu crois qu’on pourrait embaucher Weevil à plein temps ?
Logan : J’adorerais le voir avec un uniforme de gouvernante !
Veronica : Moi aussi mais plus sérieusement… Maintenant que l’on a obtenu la garde de Lilly, il faut qu’on soit irréprochables, donc qu’on aille tous les deux en cours… On a besoin de Weevil…
Logan (mangeant sa glace) : Cette pensée ne m’enchante guère mais je suis d’accord… Lilly le connaît et semble, pour une raison inconnue, l’apprécier. Donc s’il accepte, pourquoi pas ?
Veronica : Je pense qu’il acceptera… Il adore Lilly, et il est payé pour jouer avec elle, le rêve !! Je lui en parlerai quand je le verrai à Hearst.

    Logan hocha la tête. Ils avaient fini leurs glaces et contemplaient le ciel étoilé et la ville éclairée. Après quelques minutes de contemplation, Logan regarda V et sourit.

Logan : Ça te dirait de donner un petit frère ou une petite sœur à Lilly ?
Veronica (en riant) : Je suis beaucoup trop jeune pour mettre un enfant au monde ! (Avec un sourire coquin) Mais on peut toujours s’entraîner, comme ça on sera prêts le moment venu…
Logan (chuchotant) : Ça me plaît comme idée !

    Il l’embrassa et ils retournèrent à l’intérieur… Pas besoin de dire ce qu’ils firent cette nuit là…