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Série : Veronica Mars
Création : 28.08.2007 à 15h23
Auteur : fan2series
Statut : Terminée
« L'histoire se déroule après le 3.16 et reprend les intrigues et histoires de la fin de la saison 3. Bonne lecture et faites-moi part de votre avis par mp ou dans le topic "épisodes virtuels& » fan2series
Cette fanfic compte déjà 68 paragraphes
Le lendemain matin, Veronica passa au commissariat, le cœur battant à tout rompre. Elle salua ceux qui lui adressèrent un mot ou un signe et toqua rapidement à la porte de son père avant d’entrer. Il leva la tête vers elle de derrière son bureau et elle vit qu’il avait l’air sombre et des cernes sous les yeux. Il avait dû passer la nuit ici.
Veronica : Hey mon héros !
Il sourit faiblement tandis qu’elle s’assit.
Keith : Tu ne pouvais vraiment pas attendre que je t’appelle hein ?
Veronica : Tu me connais, Impatience est mon deuxième prénom.
Keith (avec un soupir) : Je sais.
Veronica (avec empressement) : Alors ?
Keith : Son avocat est arrivé une heure après que tu sois partie et on a procédé à l’interrogatoire. Il a répété qu’il était ici pour affaires mais a refusé de dire lesquelles et bien sûr, son avocat l’a soutenu dans sa décision. Je dois dire que tes documents ont été utiles, ils ont beaucoup ébranlé Richard. Mais dès que je les ai mentionnés son avocat a dit qu’il voulait s’entretenir avec son client et, au bout de trois-quarts d’heure, il est venu me trouver en demandant à continuer l’interrogatoire cette après-midi, il avait des choses à vérifier.
Veronica soupira en s’enfonçant dans son siège avant de se pencher vers le bureau.
Veronica : Mais toi, tu crois qu’il est coupable ?
Keith (secouant la tête) : Je ne pense pas. Quand j’ai émis la possibilité qu’il aurait pu tuer Duncan, il est devenu blême, il ne s’attendait pas à ça. Je pense qu’il s’inquiète plus de l’avenir de ses combines. Son avocat va vouloir passer un arrangement à coup sûr.
Cette idée avait l’air de le démoraliser. Veronica lui saisit la main et la serra.
Veronica : Je suis désolée. J’aurais aimé que ce soit lui le tueur, au moins cette histoire serait finie…
Keith : En parlant de ça, tu as avancé ?
Veronica (retirant sa main et secouant la tête) : Rien. Je continue à cogiter, mais sans de nouveaux éléments, je crains que ça ne serve à rien…
Keith : Tel est notre fardeau, trouver des indices.
Elle sourit et se leva.
Veronica : Je dois aller à la fac. Je t’appelle dans la soirée, à moins que je ne repasse.
Keith : Non c’est moi qui vais passer, j’ai envie de voir ma petite fille.
Veronica : Elle sera contente. À ce soir.
Lui adressant un signe de la main, elle sortit tandis que Keith, tout en se frottant les yeux, se carrait dans son fauteuil.
Quand elle arriva sur le campus, elle tomba presque aussitôt sur Mac qui semblait partagée entre excitation et tristesse.
Veronica : Hey Mac ! T’as l’air bizarre, ça va ?
Mac : Salut V. Oh ! Oui ça va, c’est juste que… J’ai passé la nuit chez Dick.
Veronica grimaça, mais son amie ne s’en rendit pas compte.
Mac : Cette histoire avec son père le démoralise complètement, je ne l’avais jamais vu comme ça ! Ça fait mal, tu sais ?
Veronica (lui passant un bras autour des épaules) : Je sais. Mais ça ira mieux pour lui, je te le promets. Et puis tu es là pour lui, il n’est pas seul.
Mac hocha la tête avant de, brusquement, sourire.
Mac : Ça me fait penser que j’ai une bonne nouvelle pour toi James.
Veronica la regarda avec curiosité.
Mac : J’ai retrouvé celui qui a posté ta… vidéo.
V s’arrêta et prit Mac par les épaules.
Veronica : Pour de vrai ?
Mac : Pour de vrai.
Veronica : Qui ?
Mac fouilla dans son sac et en sortit un morceau de papier qu’elle lui tendit. Veronica l’ouvrit et lu avidement les infos.
Mac : C’est en rapport avec le Castle. Il en est membre d’après Wallace.
Veronica devint sombre et replia le papier. Mac s’alarma.
Mac : Tu ne vas pas lui faire de mal hein ? Pas physiquement ?
Veronica (avec un sourire qui avait quelque chose de diabolique) : Ne t’inquiète pas, j’ai bien mieux que ça en réserve. Je dois y aller. Merci Mac et dis à Dick que je suis désolée.
Elle s’éloigna sous le regard mi-paniqué mi-triste de Mac qui sortit son téléphone.
À la fin des cours, appuyée nonchalamment à la porte d’une chambre, Veronica patientait dans un couloir peu peuplé. Elle souriait sereinement et son sourire s’élargit quand un jeune homme s’approcha de la porte.
Jeune homme : Je peux t’aider ?
Veronica : Ça dépend. C’est toi Gory Sorokin ?
Il hocha la tête, cherchant visiblement s’il la connaissait. Soudain, un imperceptible sourire étira ses lèvres.
Veronica : Je m’appelle Veronica Mars. Tu sais qui je suis ?
Gory : Veronica Mars… C’est un plaisir de te rencontrer enfin.
Veronica : Malheureusement, je ne peux pas en dire autant... Et si on discutait au calme ?
Elle désignait la chambre et le sourire de Gory s’élargit tandis qu’il ouvrait. Elle eût une moue dégoûtée.
Veronica : Rêve pas !
Elle referma la porte et s’appuya contre une commode pendant qu’il posait son sac et s’asseyait sur le lit face à elle.
Gory : Que puis-je faire pour toi ?
Veronica : Oh ! Quelque chose de relativement simple, même pour toi. Tu vas retirer cette vidéo de sur le Net.
Gory secoua la tête d’un air désolé, souriant encore.
Gory : J’ai bien peur que ça me soit impossible.
Veronica (fronçant le nez, son faux air enjoué disparu) : Et pourquoi ça ?
Gory : Je ne me sens pas capable de priver mes camarades du campus de ce spectacle jouissif, ça serait inhumain…
Elle le toisa un instant avant de glisser une main dans la poche de sa veste et de hausser les épaules.
Veronica : Très bien.
Gory se leva pour lui ouvrir la porte, mais sans qu’il s’y attende, elle sortit son teaser et le lui appuya sur la gorge, le coinçant contre le chambranle.
Veronica (grondant) : J’en ai assez de jouer maintenant. Tu vas retirer cette vidéo aujourd’hui. Si demain elle y est encore, je te jure…
Gory (haletant mais moqueur) : Qu’est-ce que tu vas faire ?
Veronica (sans se démonter) : Si demain elle y est encore, j’irai trouver Jake Kane (elle ignora la surprise de Gory), je lui ferai part de ce que tu as fait et je lui jurerai devant tous les dieux possibles et existants de l’Univers que je m’acharnerais à détruire le Castle pour me venger. Je ne crois pas qu’il soit très content de toi après ma visite et je le trouve plus menaçant que moi. Tu connais Clarence Wiedman ?
À la peur qu’elle lut dans ses yeux, elle sut que Wiedman avait déjà été présenté comme l’homme de main de Kane, prêt à tout pour son patron.
Veronica : Demain à 8h, je vérifierai. Si tu ne m’as pas obéi, à 8h30 je serai chez les Kane.
Elle le poussa contre la commode, le teaser toujours en place et le regarda un instant avant de baisser le bras. Gory porta aussitôt une main à sa gorge et Veronica se détourna, avant de brusquement faire volte-face et de lui envoyer une décharge dans le bras, qui lui fit pousser un grognement et tomber à genoux. Il leva la tête vers elle, les yeux chargés de haine.
Veronica : Et si tu essaies de t’en prendre à moi ou à quelqu’un auquel je tiens, je te ferai tomber Gory et tu ne t'en relèveras pas, ça je peux te le jurer.
Il sembla se retenir de parler, les traits déformés par la fureur et elle sortit en claquant la porte derrière elle. Sa sérénité s’était envolée, elle bouillonnait de rage maintenant. Gory la répugnait et elle avait détesté devoir se servir de Jake Kane comme d’un moyen de pression. Maintenant que Lilly et Duncan étaient morts, elle ne voulait plus rien avoir à faire avec cette famille. Elle alla récupérer sa voiture sur le parking et fut surprise d’y voir adossé Logan. Celui-ci bondit presque à sa rencontre.
Logan : Qu’est-ce qui s’est passé ? Mac m’a appelé, elle avait peur que tu fasses une bêtise…
Veronica (levant une main) : On se calme, tout va bien. Je suis allée trouver ce Gory Sorokin et je lui ai expliqué ce qui lui arriverait si demain la vidéo était toujours disponible…
Logan (tendu) : C’est-à-dire ?
Elle lui raconta en substance leur entrevue, et Logan parut se détendre légèrement.
Logan : Tu crois qu’il va le faire ?
Veronica : J’en suis sûre ! Il a une peur incroyable de Jake Kane et de Clarence Wiedman, il ne risquerait jamais de s’attirer leurs foudres.
Logan lui caressa la joue du bout des doigts.
Logan (murmurant) : Tu m’impressionneras toujours Mars… Un problème de moins hein?
Veronica (l’air faussement hautain) : C’est Echolls s’il-te-plaît ! (Logan eut un sourire réjoui) Oui un problème de réglé, il en reste juste un petit millier maintenant.
Elle se sentit découragée, l’énergie de sa confrontation avec Gory l’avait quittée. Son compagnon passa un bras autour de ses épaules et l’embrassa sur le front.
Logan : N’abandonne pas. On y arrivera, je te le promets.
Elle lui fit un petit sourire forcé, les yeux brillants.
Logan : Bon, il faut que je passe chez Dick. Il est pas en forme en ce moment.
Veronica : Je sais, Mac m’en a parlé.
Elle se mordit la joue quand elle vit Logan hausser un sourcil.
Veronica (soupirant) : C’est compliqué, mais je crois qu’on peut dire, en gros, qu’ils sortent ensemble…
Elle grimaça et Logan ouvrit des yeux ébahis.
Veronica (précipitamment) : Mais n’en parle pas s’il-te-plaît. Je ne sais pas trop comment ça se passe entre eux et si quelqu’un d’autre que moi est au courant…
Logan hocha la tête, l’air un peu sombre.
Logan (bougonnant) : Je suis son meilleur ami, il aurait pu m’en glisser un mot…
Veronica (coupant court à ses marmonnements) : Je crois que c’est plutôt la faute de Mac, elle en revient encore pas de ce qui se passe entre eux et elle préfère l’ébruiter le moins possible. N’en veux pas à Dick, d’accord ?
Il acquiesça, calmé.
Logan : Mais je ne comprends pas pourquoi elle t’en a parlé… Et pourquoi on dirait qu’elle en a honte ?
Veronica (avec tact) : Elle avait besoin d’en parler, et je suis sa meilleure amie. Quant à avoir honte… C’est Dick. Personne n’aurait cru que ça évoluerait comme ça entre eux.
Elle guettait sa réaction, mais il semblait d’accord.
Logan : Je vais le voir, et je verrais s’il m’en parle.
Elle hocha la tête, rassurée, puis elle l’embrassa.
Veronica : Ah au fait, mon père va sûrement passer ce soir. Je vais rester au NGH, je ne sais pas trop à quelle heure il doit venir…
Logan : Pas de problème, je ne resterais pas longtemps, surtout s’il y a Mac.
Veronica : Dis-lui que tout est arrangé si elle est là d’accord ?
Il hocha la tête et avec un signe de la main s’éloigna vers sa voiture garée plus loin. Veronica s’installa au volant, démarra et se glissa dans la file de voitures quittant le campus, puis dans la circulation jusqu’à l’hôtel.
Lorsque vers 19h, Keith arriva, elle était seule avec Lilly, Weevil ayant pris congé et Logan n’étant pas encore rentré. Le shérif prit d’autorité sa petite-fille dans ses bras et il suivit Veronica au salon.
Veronica (comme elle l’avait dit dans la matinée) : Alors ?
Keith : Alors… Et bien comme je te l’ai dit, il a passé un marché avec le procureur. 10 ans de prison, possibilité de sortir à la moitié et on lui fiche la paix avec cette histoire de meurtre. Et l’immunité pour ses affaires en Australie.
Veronica était interdite, elle sentait la colère monter de nouveau en elle.
Veronica (explosant) : C’est tout ?!
Lilly la regarda bizarrement, mais elle ne se mit pas à pleurer.
Keith : Je sais chérie, ça me révolte autant que toi… Mais il faut croire que Richard est encore quelqu’un de suffisamment influent à Neptune.
Veronica : Il a ruiné des centaines de personnes !
Keith : Je sais. Mais les gens comme lui ne s’arrêtent pas. Je suis sûr que quand il ressortira, il se fera coincer pour une autre combine, et cette fois je ferais mon maximum pour le garder le plus longtemps possible à l’ombre, même si je ne suis plus shérif !
Veronica avait une mine renfrognée.
Keith : L’avantage de ce marché c’est qu’avec l’immunité pour ses affaires australiennes, il a accepté de parler librement de Duncan.
Elle leva la tête, l’invitant à continuer.
Keith : Comme tu l’as dit, il s’agissait d’affaires semblables à celles qu’il menait ici. Il a expliqué qu’un jour, il avait eu la surprise de voir Duncan débarquer chez lui et lui proposer un partenariat. Richard s’est méfié, mais apparemment, Duncan était sincère et ils ont conclu un marché. Seulement, au bout de quelque temps, Duncan a dit qu’il se retirait de la course, qu’il ne voulait pas continuer. Richard l’a menacé, mais Duncan a disparu. Il a réussi à retrouver sa trace quand il a pris un avion pour les USA. Il est venu lui-même pour l’obliger à revenir, mais les choses ont tourné en sa faveur -avec le meurtre- et il a décidé de profiter un peu de son fils avant de disparaître à nouveau.
Veronica hochait la tête mécaniquement au fur et à mesure que les informations s’enregistraient dans son cerveau.
Veronica (marmottant) : Quelque chose a poussé Duncan à rompre son contrat avec Dick Sr et à revenir au pays. Mais quoi ?
Keith : Richard n’en sait rien, mais il a dit que Duncan était nerveux, agité. Comme s’il était…
Veronica (le coupant) : En danger.
Keith acquiesça.
Veronica (toujours en marmonnant) : Mais tant qu’on ne saura pas ce qui l’a poussé à partir, on n’avancera pas…
Keith : Chaque chose en son temps, Honey ! Maintenant, on sait au moins que c’est en Australie que ça a commencé. Ça va sûrement nous aider.
Veronica hocha la tête avant de sourire et de se lever.
Veronica : Tu restes manger ? Logan est avec Dick et je ne sais pas quand il rentre.
Keith : Bien sûr.
Elle s’activa dans la cuisine (qui n’avait pas l’habitude d’être autant utilisée !) pendant que Keith donnait à manger à Lilly, puis ils passèrent à table pendant que la petite jouait non loin d’eux.
Keith : Sinon, tu as eu une journée intéressante ?
Veronica (gênée) : Oh !... Je crois qu’on peut dire ça comme ça…
Keith : Qu’est-ce qu’il y a ?
Veronica : Et bien… Il y avait une vidéo de moi sur Internet…
Elle s’interrompit en voyant l’air soudain sombre de son père.
Veronica (incrédule) : Tu es au courant ?
Keith : Oui. Logan m’en a parlé quand tu as disparu. Il pensait que ça avait peut-être un rapport.
Elle hocha la tête sans le regarder.
Keith : Je ne l’ai pas vue chérie.
Elle se détendit considérablement, mais ne le regarda toujours pas.
Veronica : Bref, j’ai retrouvé celui qui l’a mis et je l’ai convaincu de l’enlever d’Internet.
Keith (un peu alarmé) : Convaincu ? Comment ?
Veronica : Tu connais ma force de persuasion. (Pause) Je ne lui ai pas fait de mal.
Keith voulait visiblement en savoir plus, mais l’expression de sa fille le convainquit qu’elle n’en dirait pas plus.
Ils gardèrent le silence un moment avant que Veronica ne parle d’un sujet banal et innocent, et Keith, soulagé, entra dans son jeu.
Il allait bientôt partir quand V lui posa une question qui la turlupinait apparemment.
Veronica : Papa, est-ce que Richard se souvient de la date à laquelle Duncan a décidé de rompre leur accord ?
Keith : Il ne me l’a pas dit, mais je suis sûr qu’il s’en souvient. Il est encore au poste, je lui demanderai demain si tu veux.
Veronica : Merci. (Voyant l’air interrogateur de son père) Je t’expliquerai plus tard, promis, mais je crois que j’ai une idée. Totalement non dangereuse, promis.
Il hocha la tête, résigné, embrassa Lilly avant de déposer un baiser sur le front de sa fille, lui murmurant d’être prudente, et il quitta la suite.
Veronica alla coucher Lilly. Ensuite, elle prit son ordinateur et commença à écrire rapidement ses idées et hypothèses concernant Duncan et l’identité de son meurtrier. Heureusement que demain c’était vendredi et qu’elle allait avoir 2 jours pour se concentrer pleinement à sa nouvelle idée !
Elle somnolait sur le canapé quand Logan rentra sur la pointe des pieds. Elle lui jeta un regard flou.
Veronica (la bouche pâteuse) : J’en conclus que Mac n’était pas là…
Logan (s’asseyant à ses côtés) : Elle est arrivée, il y a une heure. On a discuté un peu tous les trois.
Veronica acquiesça et se redressa.
Veronica : Tu pourras dire à Dick que son père risque de 5 à 10 de prison et qu’après il sera libre.
Bien qu’endormie sa voix recelait quand même des accents d’amertume.
Logan : Je vais éviter. Il a l’air de commencer à se remettre, sûrement grâce à Mac, et il ne prononce plus le nom de son père. Je vais le laisser tourner la page, c’est mieux comme ça.
Veronica bailla et il sourit.
Logan : Tu n’étais pas obligée de m’attendre, va te coucher.
Veronica : C’est ce que fait une bonne épouse.
Elle s’exécuta néanmoins et il la rejoignit peu après, un bras passé sur son corps.
Logan (chuchotant) : Je t’aime.
Veronica : Je t’aime aussi.
Il lui embrassa le cou et elle se cala contre lui avant de sombrer lentement dans le sommeil.
Le lendemain, Veronica quittait tout juste son dernier cours quand son téléphone sonna, indiquant le numéro de son père.
Veronica (guillerette) : Salut papa !
Keith : Voilà quelqu’un de bonne humeur !
Veronica (haussant les épaules bien qu‘il ne la vît pas) : J’ai bien dormi. Et j’ai passé une journée relativement bonne.
Keith : J’en suis ravi.
Veronica (d’une voix angélique) : Tu as mon information ?
Keith : Oui, le shérif n’est pas trop incompétent.
Elle sourit.
Keith : Donc d’après Richard, Duncan est venu le voir pour tout arrêter le 9.
Veronica : Soit 2 jours avant de débarquer aux USA, et 4 jours avant qu’il ne m’appelle. C’est parfait. Je dois y aller, papa. Encore merci, je t’aime !
Elle eût le temps d’entendre son père marmonner quelque chose sur une éventuelle prise de stupéfiants avant de raccrocher et de foncer au NGH.
Une fois dans la suite, sous l’œil d’un Weevil encore plongé dans un livre de cours, elle embrassa rapidement Lilly avant de prendre son portable et son ordinateur et de s’installer au comptoir de la cuisine. Elle pianota sur son clavier, ajoutant les informations qu’elle avait recueillies, avant de faire une recherche ou deux. Elle ignora les coups d’œil d’Eli qui avait bien envie de savoir ce qu’elle faisait et elle prit son portable en composant un numéro qu’elle lisait sur son écran.
Veronica (quand on décrocha) : Bonjour Monsieur ! Je suis l’agent Grace Kelly du FBI… (En riant) Oui on me le dit souvent… Je vous appelle car j’aurais besoin de la liste des passagers qui ont pris un avion dans votre aéroport pour se rendre en Australie, à Sydney… Je sais que ça vous est délicat, mais il s’agit d’une enquête fédérale de la plus haute importance… Je vous en serais très reconnaissante… Vraiment ?… Merci beaucoup ! Vous pouvez me les envoyer par e-mail ? Parfait.
Elle donna son adresse mail et remercia encore son interlocuteur avant de raccrocher. Sous les yeux ébahis de Weevil, elle répéta l’opération avec tous les aéroports se situant dans un rayon de 100 kms autour de Neptune, avant de passer un énième coup de téléphone, à l’aéroport de Sydney cette fois. Elle demanda la liste des touristes américains qui avaient atterri entre le 6 et le 9 ainsi que celle des passagers quittant l’Australie pour la Californie, le 11 ou le 12. Elle avait l’air un peu fatiguée en raccrochant pour de bon.
Weevil : Une piste ?
Veronica secoua la tête d’un air vague.
Veronica : Je ne sais pas encore, j’ai une idée à vérifier… Je te tiendrai au courant si ça donne quelque chose.
Elle s’étira et regarda autour d’elle d’un air las.
Weevil : Tu devrais te reposer…
Elle se tapa brusquement le front en retournant à son ordinateur. Elle pianota et cliqua un moment avant d’afficher un sourire triomphant.
Weevil (suspicieux) : Quoi ?
Veronica : La vidéo est officiellement retirée du Net !
Weevil : Vidéo ? Tu veux dire TA vidéo ?
Elle hocha la tête.
Weevil : Et comment tu as réussi ce tour-là ?
Veronica : Force de volonté, force de caractère, ténacité, coups de karaté…
Eli rit en secouant la tête.
Weevil : Bravo en tout cas.
Veronica : Merci.
Elle s’étira de nouveau.
Veronica : Je vais aller prendre une douche avant de recevoir tous ces mails.
Eli hocha la tête et elle partit dans la salle de bains. Eli jeta un coup d’œil à la porte puis à l’ordinateur mais, avant qu’il ait pu bouger le petit doigt, Veronica revint dans la cuisine et ferma l’ordinateur, le cala sous son bras et l’emporta avec elle.
Veronica : Bien essayé.
Weevil grogna, mi-amusé mi-irrité, tandis qu’elle s’enfermait pour prendre une douche.
Mac : Donc… Si j’ai bien tout compris, tu veux que je mette au point un logiciel ? Dis… C’est une manie chez les Echolls ?
Assises toutes les deux dans le salon de la suite, elles discutaient de l’idée de Veronica.
Veronica : Je ne suis pas sûre de…
Mac : Logan m’a demandé de mettre au point un logiciel pour te retrouver, avec ton téléphone secret…
Veronica : Ah ! Oui, il me l’a dit. Au fait, je crois que je ne t’ai jamais remerciée de tout ce que tu as fait pour moi. Depuis qu’on se connaît, je t’exploite sans vergogne et toi, tu es un ange !
Mac : Je sais. Mais dis-toi bien que si j’en avais marre de t’aider, je ne le ferais plus.
Elles se sourirent avec affection.
Mac (tapant dans ses mains) : Donc, si je résume… Tu as reçu des listes de noms de personnes ayant débarqué en Australie, à Neptune et dans les alentours et tu veux que je mette au point un logiciel qui fasse des recoupements pour voir si des noms correspondent ?
Veronica (acquiesçant) : Comme ça, on pourra peut-être trouver la personne qui a poussé Duncan à fuir l’Australie et qui l’a tué à Neptune.
Mac : Je m’en veux de me faire l’avocat du diable, mais… Et si la personne avait utilisé deux noms différents, un pour aller à Sydney et un pour venir à Neptune ?
Veronica : J’y ai pensé ! Quand tu auras la liste définitive des passagers, il faudra que je fasse des recherches sur eux pour voir s’ils ont utilisé un faux nom, s’ils ont des antécédents, des raisons de connaître Duncan et de lui en vouloir…
Mac : Ça représente un sacré travail en perspective.
Veronica : Yep !... Mais, pour l’instant, tout est entre tes mains. Si tu ne peux pas le faire…
Mac (la coupant et levant une main) : Je te demande pardon ! Est-ce que tu te souviens à qui tu as à faire ? Si je suis capable de te retrouver avec un téléphone censé être intraçable, je peux sans aucun doute mettre au point ce logiciel. Il faudra peut-être juste un peu de temps.
Veronica : Je n’ai pas besoin de te dire que, dans cette affaire, le temps joue contre nous…
Mac : Je sais. Je ferai de mon mieux.
Veronica : Merci Mac. Je ne sais vraiment, vraiment pas ce que je ferais sans toi !
Mac : Tu te mettrais à l’informatique !
Elles rirent.
Veronica : Bon, assez parlé boulot, j’aurais bien assez de temps pour te casser les pieds ! Comment va Dick ?
Mac (avec un soupir) : Il va. Sans plus.
Veronica : Je suis vraiment désolée. J’aurais aimé me rendre compte plus tôt que Richard n’était pas là pour son fils…
Mac : C’est pas ta faute, tu pouvais pas deviner.
Veronica : Et vous deux ? Ça va ?
Mac (soupirant encore) : Je ne sais pas… Je ne pense pas que ça va durer.
Veronica (se redressant sur le canapé) : Quoi ? Pourquoi ?
Mac : Il faut regarder les choses en face, on n’a rien en commun ! On n’aime pas les mêmes choses, on n’a pas le même caractère… Je crois que c’était une passade, agréable certes, mais qu’il se passe trop de choses pour qu’on puisse être ensemble…
Veronica : Mac…
Mac (la coupant) : Et comme je suis une fille gentille et délicate, je vais attendre qu’il me jette comme une vieille chaussette, parce que je suis sûre qu’il n’a pas besoin que je le laisse tomber en ce moment. (Les larmes aux yeux malgré un sourire) Je suis une chic fille, hein ?
Veronica la prit par les épaules et l’attira à elle, la serrant fort contre elle. Mac renifla un peu contre son épaule et sa meilleure amie lui caressa les cheveux pour la réconforter, se demandant pourquoi les personnes qui le méritaient vraiment n’étaient jamais heureuses…
Quand Mac prétexta une envie pressante pour s’enfermer dans la salle de bains et essayer de se redonner contenance, Veronica passa un coup de fil.
Veronica : S’il-te-plaît… Elle en a besoin… Moi aussi… D’accord… A tout de suite, dépêche-toi !
Quelques minutes plus tard, Mac sortait de la salle de bains quand on frappa à la porte de la suite.
Mac : Qui est-ce ?
Veronica sourit et alla ouvrir.
Voix : Surprise !
Veronica : Oh ! Mon Papa Ours, tu m’as manqué !
Elle serra son BFF dans ses bras jusqu’à ce qu’il marmonne qu’il ne pouvait plus respirer.
Wallace (une fois libéré et ayant refermé la porte) : Bon !... Alors, j’ai des tonnes de glace, les couvertures moelleuses gentiment offertes par ma mère en prévision de mes nombreuses soirées filles et, bouquet final, la plus grande collection de DVD possible. J’ai même fait l’effort d’apporter Le journal de Bridget Jones, Autant en emporte le vent si vous êtes d’humeur mélo, Cocktail pour celles qui veulent fantasmer et Rose bonbon ! Allez, dites-le, qui est le meilleur ?
Les filles se regardèrent avec un sourire et, d’un même geste, bondirent sur lui pour le couvrir de baisers.
Wallace : Okay, okay, stop ! J’ai compris ! Alors, on s’y met ?
Trois pots de glace et deux films pour filles plus tard, Logan rentra à l’appartement. Il marqua un temps d’arrêt à l’entrée en les voyant tous les trois affalés sur le canapé sous des tonnes de couvertures, chacun un pot de glace à la main et en train de rire comme des collégiens.
Logan (posant son manteau) : Je ne savais pas qu’il y avait soirée pyjama ce soir. Si j’avais su…
Veronica (souriant de toutes ses dents) : Tu serais rentré encore plus tard !
Il sourit et vint s’asseoir à côté d’elle, les obligeant à se serrer les uns contre les autres.
Logan : Où est Lily ?
Veronica : Mon père est passé la prendre. Il la garde pour la nuit, donc j’ai appelé Mac, on a papoté, puis j’ai appelé Wallou et il est arrivé tel un chevalier servant, les bras chargés de glaces et de films !
Logan jeta un coup d’œil amusé à Wallace qui haussa les épaules d’un air de dire qu’il en avait vu d’autres.
Logan : Ça faisait longtemps qu’on t’avait pas vu dans le coin Wallace, qu’est-ce que tu deviens ?
Wallace : Oh ! Tu sais, je passe mon temps à bosser pour ne pas me faire éjecter du programme et j’ai toujours les entraînements de basket à côté, ce que vous sauriez si vous étiez venus au dernier match…
Les deux filles baissèrent la tête d’un air coupable, l’air mal à l’aise, mais le sourire narquois de Wallace leur fit comprendre qu’il ne leur en voulait pas (vraiment).
Wallace : Sinon je ne sors pas beaucoup.
Logan hocha la tête.
Veronica : En tout cas ça fait du bien de te voir Papa Ours, il faut absolument qu’on se voie plus souvent ! Sinon, comment va-t-on tenir le coup avec Q ?
Mac hocha la tête avec force.
Wallace (narquois) : Vous pouvez passer me voir, vous savez ?
En voyant Veronica baisser la tête et Logan serrer la mâchoire, il réalisa son erreur.
Wallace : Je suis désolé, j’avais… oublié.
Veronica : C’est rien. Après tout, tu n’y peux rien !
Wallace : Si ça peut te réconforter, on ne se parle plus beaucoup. Après ce qui s’est passé…
Veronica (s’exclamant) : Je n’ai jamais voulu ça ! Piz était ton ami, ne te sens pas obligé de ne plus lui parler à cause de moi !
Wallace : Piz était mon ami, mais toi tu es ma BFF et je n’accepte pas la manière dont il t’a traitée, fin de l’histoire.
Veronica le regarda, les yeux brillants et débordants d’affection.
Mac : Bon, et ce film alors ? Ça fait au moins 10 minutes que personne ne lui prête attention !
Wallace : Inadmissible !
Logan passa un bras autour des épaules de V. Elle se tourna vers lui d’un air rayonnant, heureuse d’être ici avec ses amis.
Veronica : Tu veux de la glace ?
La soirée s’étant finie tard, Mac avait dormi dans la chambre d’amis (Hum !... L’ancienne chambre de Dick !) et Wallace sur le canapé.
Le lendemain matin, la petite troupe se rendit sur le campus en ordre groupé. Alors qu’ils se séparaient pour gagner chacun son cours, Mac glissa à l’oreille de Veronica qu’elle commencerait à mettre au point son logiciel dans la journée et elles se quittèrent sur un regard entendu.
Alors qu’elle sortait de son amphi en fin de matinée, V vit que quelqu’un avait tenté de la joindre. Sourcils froncés, elle écouta le message sur son répondeur, le réécouta. Pour être bien sûre, elle se le passa une nouvelle fois. Abandonnant l’idée de déjeuner, elle alla s’enfermer dans sa voiture afin de donner son coup de fil tranquillement.
Voix : Allô ?
L’accent était prononcé, Veronica grimaça.
Veronica : Je suis Veronica Mars.
Voix : Ah ! Miss Mars ! Merci de me rappeler !
Veronica : C’est Madame. Que voulez-vous ?
Voix : Ah oui, j’en ai entendu parler. Félicitations !
Veronica ne dit rien, attendant la suite.
Voix : Comme je vous l’ai dit dans mon message, je m’appelle Jensen Whitman, je suis détective à Sydney…
Veronica : Et qu’est-ce que je peux faire pour vous ?
Jensen Whitman : J’enquête sur Duncan Kane.
Veronica (soupçonneuse) : Je croyais qu’il se faisait appeler Mick St John en Australie ?
Jensen Whitman : C’est exact. Mais mes clients en savent long sur feu Mr Kane.
Veronica : Et qui sont vos clients ?
Jensen Whitman : Pourquoi ne pas nous rencontrer ? Je préfèrerais vous en parler de vive voix…
Veronica : Très aimable à vous de m’offrir un voyage gratuit au pays des kangourous, mais je vais devoir décliner l’offre…
Un rire lui répondit.
Jensen Whitman : Voyons, Miss Mars !... Vous pensiez vraiment que j’enquêtais depuis mon pays ?
Veronica (perdue) : Où êtes-vous ?
Jensen Whitman : A Neptune voyons ! Charmante ville ! Où pouvons-nous nous voir ?
La jeune femme fut tentée de lui donner rendez-vous sur le campus, puis elle se ravisa.
Veronica : Le café La Dolce Vita… Vous savez où c’est ?
Jensen Whitman : Je trouverai et j’y serai. Dans une heure ?
Veronica : Plutôt deux.
Jensen Whitman : Très bien. Miss Mars, ce fut un plaisir.
Veronica raccrocha sans répondre. Ça ne lui disait rien qui vaille.
Elle envoya un texto à Mac, la suppliant de commencer la mise au point du logiciel dans la journée puis elle mit le contact et retourna au NGH.
Il n’y avait personne dans la suite, Weevil avait dû sortir Lily. Elle s’empara de son ordinateur sur le plan de travail et lança une recherche sur Jensen Whitman.
Il s’agissait apparemment de son vrai nom. Quelques délits mineurs depuis l’adolescence… Licence de détective décrochée 6 ans auparavant… Collaboration à quelques grosses affaires… Les articles de journaux qu’elle put trouver étaient assez élogieux à son égard. Les photos qui les accompagnaient représentaient toutes un homme assez jeune aux yeux verts éblouissants, brun avec une coupe de surfer à la Dick Casablancas, une barbe de quelques jours ombrant son visage… Pas grand-chose à craindre à première vue.
Par sécurité, elle garda son taser dans son sac puis, son ordinateur sous le bras, elle quitta la suite, direction le commissariat pour voir si une de ses idées pouvait se mettre en pratique.
Veronica : Toc Toc !
Keith l’autorisa à entrer sans lever les yeux, finissant de lire un rapport. Elle s’assit en face de lui et attendit qu’il lui prête attention.
Keith (levant enfin les yeux) : Que puis-je faire pour toi ?
Veronica : J’ai eu une idée. Est-ce que vous avez retrouvé le téléphone de Duncan ?
Keith : Son téléphone ? Non chérie, il n’y en avait pas dans la suite.
Veronica (se mordant les lèvres) : Tu crois qu’il avait un portable intraçable ou un téléphone normal ?
Keith : Le connaissant… Vu ce qui s’est passé…
Veronica : Oui, je pensais à un intraçable aussi.
Keith : Et alors ? Quelle est ton idée ?
Veronica : Je ne sais pas si on t’a mis au courant mais… Mac a mis au point une sorte de logiciel pour retrouver les téléphones intraçables… Quand j’ai disparu… (Elle vit la tête de son père et se ravisa) Bref, elle m’a dit que ça peut ne pas marcher à chaque fois, mais on pourrait essayer. Retrouver ce téléphone, nous donnerait peut-être une piste…
Keith : Ça a l’air d’être un bon plan Veronica, mais comment vas-tu trouver le numéro de ce téléphone ?
Veronica : Je l’ai déjà, il m’a appelé sur mon portable avant que… Enfin, je voulais te tenir au courant !
Keith : Sois prudente. Tu sais, j’ai un très mauvais pressentiment sur cette affaire…
Veronica : Promis !
Après avoir quitté son père, peut-être par suspicion, peut-être pour se trouver en position de force, elle se rendit directement au café où elle avait rendez-vous. Elle choisit une table en terrasse, dos à un mur et se commanda un café tout en observant les gens alentour.
L’air de rien, elle sortit son magnétophone et le fixa sous la table. Mieux valait être prudente. Elle consulta sa montre et vit qu’elle avait encore une heure à attendre. Elle remercia le serveur qui lui apporta son café et sortit son ordinateur pour vérifier tout ce qu’elle avait pu trouver depuis le début. C’était mince, trop mince pour découvrir qui avait tué Duncan… Si, au moins, ils retrouvaient son téléphone…
Elle se rendit compte qu’elle devait appeler Mac pour lui demander un autre service et c’est en grimaçant qu’elle composa le numéro.
Veronica : Hey Mac ! Ça va ? Ça avance ? Bien, c’est génial ! (Blanc) Tu vas me détester… Merci ça fait plaisir ! J’imagine que tu as toujours le logiciel que tu as mis au point pour me retrouver ? Parfait ! J’ai un numéro de téléphone pour toi. Celui de Duncan. Un intraçable aussi, enfin je pense… Tu peux t’en charger ou… D’accord ! Je te jure que je trouverai un moyen de me faire pardonner ma fâcheuse tendance à te demander des services une fois que toute cette histoire sera finie, promis ! Moi aussi, à plus tard !
Elle raccrocha et sursauta en se rendant compte qu’un homme se tenait devant elle. Elle reconnut le détective australien.
Veronica : Mr Whitman.
Whitman : Miss Mars.
Ils se serrèrent la main et le jeune homme s’assit.
Veronica (l’air détaché) : Vous êtes en avance…
Il commanda un café avant de se tourner vers elle.
Whitman : Vous aussi.
Elle haussa les épaules et se pencha un peu plus vers son interlocuteur, une main sous la table pour actionner son magnétophone.
Veronica : Si vous voulez bien, j’aimerais qu’on aille droit au but, je suis assez occupée…
Whitman : Moi de même. Bon !... Comme je vous l’ai dit, j’ai été embauché pour retrouver qui a tué Duncan Kane.
Veronica : Et vos clients sont… ?
Whitman : Anonymes. Tout ce que je peux dire, c’est que cette histoire les touche de très près et qu’ils veulent des réponses au plus vite.
Veronica : Et comment vont Celeste et Jake ?
Whitman eut l’air surpris pendant quelques secondes avant de se reprendre.
Whitman : Comment…
Veronica : Des clients, proches de Duncan, autres que moi et ses amis… Qui d’autre à part ses parents ?
Whitman : Ils sont dévastés, comme vous vous en doutez. Et j’apprécierais que vous n’ébruitiez pas le fait que je travaille pour Mr et Mrs Kane.
Veronica : Très bien. C’est eux qui vous ont demandé de m’approcher ?
Whitman : Mr Kane me l’a fortement conseillé.
Veronica : Bien sûr ! Ça ne pouvait pas être Celeste, pas après notre dernière rencontre ! Bon, et qu’est-ce qui vous fait croire que j’ai envie de les aider ?
Whitman : Vous aussi voulez savoir qui a tué Duncan Kane.
Veronica : Oui, mais contrairement à vous, je n’ai pas besoin d’aide.
Whitman : Je pense que vous vous trompez. Sauf erreur de ma part, vous n’avez pas dû trouver grand-chose sur Mr Kane lors de son séjour en Australie…
Veronica garda un visage impassible.
Whitman : C’est ce que je pensais… Je vous propose un accord classique, un échange de bons procédés. Vous me fournissez ce dont j’ai besoin, je vous fournis ce qui vous intéresse.
Veronica termina son café et prit le temps de regarder les gens attablés autour d’eux avant de se tourner vers son interlocuteur. Elle le jaugea un instant puis sortit un morceau de papier et griffonna dessus.
Veronica : Le Neptune Grand Hotel. Ce soir, à 20h. Ne soyez pas en retard. Voici l’adresse et le numéro de la chambre.
Whitman saisit le papier et le regarda un instant.
Whitman : Un hôtel ?
Veronica : Ne vous faites pas d’idées, c’est là que je vis !
Elle arrêta le magnétophone et le glissa dans son sac le plus discrètement possible puis elle rangea son ordinateur et sortit son portefeuille pour payer. Whitman l’arrêta d’un geste.
Whitman : C’est pour moi.
Elle haussa les épaules, le remercia et lui rappela d’être à l’heure avant de regagner sa voiture et rentrer au NGH. Elle allait avoir un peu de travail à faire avant 20 heures…
