HypnoFanfics

Mac : D’accord… Pas de problème… Oui... Non, c’est mieux… À tout à l’heure…

Elle coupa la communication l’air anxieux puis elle s’allongea sur son lit et composa un numéro.

Veronica travaillait sur son ordinateur quand son téléphone sonna.

Veronica : Allô ?

Mac : C’est moi.

Veronica : Hey ! Ça va ?

Mac : Il a appelé. Il veut qu’on se voie ce soir.

Veronica pouvait sentir la tristesse dans la voix de son amie.

Mac : Je crois que ça y est, c’est le moment.

Veronica : Je suis désolée…

Mac : Ça va aller. Juste… Ne sois pas étonnée si je débarque chez toi avec un pot de glace.

Veronica : Ma porte est grande ouverte, je ne bouge pas. Courage…

Mac : Merci.

Veronica garda le combiné contre son oreille quelques secondes après que son amie eût raccroché et regarda l’heure (plus que 3 heures) avant de se replonger dans son travail avec un soupir.

S’exhortant au courage, Mac frappa à la porte de la fraternité. Une bouteille de bière en main, un garçon lui ouvrit, la reluqua de la tête aux pieds d’un œil un rien lubrique avant de lui sourire.

Gars : Oui beauté ?

Mac : Je viens voir Dick Casablancas.

Gars : Ah !… Le grand Dick. Il est…

Mac (le coupant et entrant) : En haut, numéro 3, je sais…

Sans prêter attention au regard ahuri de l’étudiant, elle monta les marches, une à une, essayant de se préparer à ce qui allait se passer et rassemblant ses forces pour ne pas fondre en larmes tant qu’elle serait dans les parages. Elle hésita une fraction de seconde avant de frapper à la porte. Elle affichait un sourire un peu faux sur ses lèvres quand il ouvrit.

Dick : Hey !...

Mac : Hey.

Il s’effaça pour la laisser passer et elle posa son sac en s’asseyant au bord du lit. Il la rejoignit, se passant la main dans les cheveux d’un air tracassé, un peu gêné.

Mac (d’une voix qui ne tremblait presque pas) : Alors ? Tu voulais me dire quelque chose ?

Dick : Laisse-moi une minute, je ne sais pas trop comment dire ça… J’ai pas l’habitude de…

Mac se mordit la lèvre et serra les poings pour s’empêcher de lui dire qu’elle pouvait rendre les choses plus faciles. Elle avait dit qu’elle le laisserait prendre la responsabilité de la « rupture », et elle allait le faire. Et elle allait être forte pour ne pas qu’il se sente plus mal qu’il ne l’était en ce moment. Étrange comment elle se sentait… protectrice. Il interrompit ses pensées.

Dick : Voilà. Je voulais te remercier pour tout ce que tu as fait pour moi… Ces derniers temps, ça a été plus facile de tenir grâce à toi. Je sais qu’on est pas exactement sur la même longueur d’onde, ça a pas dû être facile. Bref. Je t’en dois une. Mais j’ai quelque chose à te dire et ça va pas être… Je veux pas que tu te sentes…

Mac (d’une voix douce) : Si tu pouvais finir une phrase, ça m’aiderait à comprendre.

Dick : Mackenzie ! C’est pas un truc que le Dick a pour habitude de faire. D’habitude ça ne dure pas, pas aussi longtemps… Je me débarrasse de la fille avant, je fais pas ce genre de…

Mac (s’énervant un peu) : Bon, puisque c’est si dur que ça je vais t’aider, même si j’avais dit que je te laisserai faire. Oui !... Tu as raison, c’est mieux qu’on se sépare maintenant, on n’est pas… Je veux dire, regarde-nous, on n’est pas du tout sur la même longueur d’onde, on n’a rien en commun, j’avoue que j’ai du mal à comprendre comment on s’est trouvé… Ah si !… L’alcool. Et je ne veux pas que tu te sentes redevable de quoi que ce soit… Je voulais être avec toi ces derniers temps et t’aider à traverser tout ça, mais maintenant c’est fini, tu vas mieux. Chacun peut retourner à sa vie, ça a été une passade agréable, on peut bien sûr rester amis, rien ne dit que…

Pour la première fois elle croisa son regard et le choc la fit taire. Il la regardait avec deux yeux si ronds et si grands ouverts qu’elle avait l’impression qu’ils lui sortaient de la tête. Ses mains se crispèrent sur ses genoux et elle attendit qu’il en place une.

Dick (au bout de quelques instants de silence) : Tu crois que je veux rompre ?

Mac (fronçant les sourcils) : Ben !… Oui. Si c’est pas ce que tu voulais faire alors qu’est-ce…

Dick (tête baissée) : J’allais te proposer de venir habiter avec moi.

Mac (les yeux écarquillés) : Pardon ?

Il se tourna vers elle, les yeux brillants.

Dick : Cette histoire avec mon père m’a fait piger que je veux pas rester ici. Je serais bien retourné au NGH, mais vu que Logan partage la suite avec Blondie… Et ça ne me disait rien de me prendre une suite tout seul. Alors j’ai décidé d’acheter une maison ou un appart, je sais pas encore. Et je voulais que tu viennes avec moi.

Il lui jeta un coup d’œil. Elle était toujours ébahie.

Dick : Mais vu qu’apparemment on n’a rien à faire ensemble…

Mac tendit la main et saisit la sienne. Elle caressa ses phalanges une seconde avant de pouvoir reparler.

Mac (d’une petite voix) : Je croyais que tu voulais rompre. J’avais décidé de te faciliter la tâche, je ne voulais pas que tu souffres encore plus…

Dick : Et toi, tu voulais rompre ?

Elle sourit, nerveuse.

Mac : Non.

Il se pencha vers elle et l’embrassa, avant qu’elle n’enfouisse son visage contre sa poitrine.

Mac : Mais tu dois admettre qu’on n’a pas grand-chose en commun…

Dick : Les ordinateurs.

Elle se redressa, un sourcil haussé.

Dick : Quoi ? C’est vrai ! Une des meilleures inventions de l’Homme avec la planche de surf et la bière !

Mac (les lèvres pincées) : Utiliser un ordi pour surfer sur des sites porno ne m’intéresse pas.

Dick : Hey, tu peux pas demander au Dick de plus être le Dick ! Mais je peux te promettre une chose : il utilisera que ses yeux, pas ses mains. Contente ?

Mac leva les yeux au ciel.

Mac : Je suppose que je ne peux pas trop en demander.

Elle posa sa tête sur son épaule.

Mac : Ça risque d’être une cohabitation difficile…

Il lui passa un bras autour des épaules et lui embrassa le crâne avec enthousiasme.

Baillant à s’en décrocher la mâchoire, Veronica était en train de rédiger quelques notes quand son téléphone sonna. Elle regarda l’appelant et bondit sur ses pieds, se dirigeant vers la fenêtre.

Veronica : Q ?

Mac : Hey ! Je voulais juste te dire… Ne m’attends pas.

Veronica : Tout va bien ?

Mac : Très bien. Je vais rester un peu avec Dick…

Veronica : Qu’est-ce que…

Mac (la coupant) : Je te raconterai tout, promis. Bonne nuit James.

Veronica : Bonne nuit Mac.

Elle se rassit en raccrochant et regarda son écran en souriant.

Voix off : Peut-être que parfois les gens biens sont récompensés…

Logan : C’était qui ?

Il sortait de la chambre, boutonnant sa chemise.

Veronica : Mac. Je crois qu’elle et Dick vont rester ensemble un petit moment !

Elle ferma son ordinateur et se leva en s’étirant. Logan la rejoignit et passa ses bras autour de sa taille.

Logan : Prête ?

Elle jeta un coup d’œil à l’horloge... Plus que 10 minutes.

Veronica : On verra bien…

Il l’embrassa tendrement.

Voix : Wow !! J’étais d’accord pour rester, mais je veux pas assister à ça !

Les deux jeunes gens se détachèrent et Logan jeta un regard noir à Weevil, installé sur le canapé.

Veronica (désamorçant la situation) : Merci d’être resté Eli. Et merci à toi aussi Logan. Honnêtement, je pense que quelque chose cloche à propos de ce type…

Logan : Comme quoi ?

Veronica (avec un sourire rêveur) : Il est trop canon pour être honnête !

Weevil éclata de rire tandis que Logan baissait la tête en esquissant un sourire un peu douloureux. Veronica s’approcha de lui et l’embrassa sur la joue.

Veronica : Je te taquine ! Il ressemble à Dick…

Weevil : Et il est détective ? Y’a incompatibilité là !

Avant que Veronica ou Logan aient pu répondre, quelqu’un frappa à la porte. La jeune femme fit signe à Logan d’aller s’asseoir puis elle alla ouvrir.

Whitman : Miss Mars.

Il s’avança et se figea en apercevant Eli et Logan.

Veronica (arrivant derrière lui) : Je vous l’ai déjà dit, c’est Madame.

Elle alla s’asseoir entre les deux hommes et invita le détective à prendre place sur le fauteuil face à eux.

Whitman (s’asseyant) : Je ne savais pas que nous aurions de la compagnie quand vous m’avez donné rendez-vous…

Veronica : Je vous présente Logan Echolls et Eli Navarro. Et sans vouloir vous manquer de respect... Vous pensiez vraiment que j’allais vous voir seule dans une chambre d’hôtel ?

Il sourit en inclinant la tête.

Veronica : Alors, qu’est-ce que vous voulez savoir ? Et je vous préviens, je me réserve le droit de ne pas répondre à vos questions !

Whitman : Vous comprendrez alors que je fasse de même.

Veronica : Bien entendu.

Le détective sortit un calepin et un crayon et se cala dans le fauteuil en parcourant ses notes.

Whitman : Quand Duncan Kane vous a-t-il appelé exactement ?

Veronica : Le 13.

Whitman : Sur votre portable ?

Veronica : Oui mais il a utilisé un téléphone intraçable.

Whitman : Que vous a-t-il dit ?

Elle baissa la tête.

Veronica : Je ne sais pas. (Le détective lui jeta un regard surpris) J’ai été droguée, je crois, car je n’ai aucun souvenir de ce qui est arrivé entre le 13 et le 16, avant qu’il ne m’appelle. Et quand je me suis réveillée, il était déjà mort…

Whitman hocha la tête et nota quelque chose sur son calepin.

Whitman : Connaissez-vous quelqu’un qui pourrait lui en vouloir ?

Veronica garda le silence un moment, laissant l’idée qui venait de germer dans son esprit faire son chemin.

Veronica : Et bien… J’ai découvert que Duncan était en affaires -des affaires louches- avec Richard Casablancas Senior…

Elle sentit les regards en coin d’Eli et Logan et croisa les doigts pour qu’ils ne disent rien.

Veronica : Vous pouvez creuser par là…

Elle se dit que, dès que Whitman partirait, elle devrait prévenir son père afin qu’il l’empêche d’avoir accès au dossier de l’affaire.

Whitman notait frénétiquement sur son calepin.

Veronica : A mon tour. Est-ce que vous savez si Duncan a eu recours aux services d’un détective privé quand il était en Australie ? Ou à un service de protection ? Est-ce qu’il se sentait en danger d’une manière générale ?

Whitman : Et bien, d’après mes sources, rien de ce genre-là. En revanche, il a appelé la police plusieurs fois ces derniers mois.

Veronica : Vraiment ?

Elle saisit son ordinateur et commença à taper.

Veronica : Combien de fois ? Quand ? Pour quel motif ? Et quelles ont été les mesures prises par la police ?

Whitman : Six fois en 2 semaines, approximativement 1 mois avant qu’il ne quitte Sydney. Il se disait surveillé, il a demandé que des patrouilles passent régulièrement dans son quartier. Et la dernière fois, sa porte avait été forcée. La police n’a rien trouvé.

Veronica : Il a déménagé après ça ?

Whitman : Il a pris une suite dans un hôtel très surveillé.

Le seul bruit dans la pièce était celui du clavier sur lequel Veronica tapait frénétiquement les informations reçues, l’esprit en ébullition.

Whitman : Autre chose ?

Veronica : A-t-on volé quelque chose dans son appartement lors de cette effraction ?

Whitman (secouant la tête) : Des affaires ont été déplacées, quelques objets cassés… Il a affirmé que des photos avaient été enlevées mais…

Veronica : Que peut faire la police pour des photos volées, hein ?

Whitman acquiesça.

Veronica : C’était des photos de quoi ?

Whitman : Du lycée.

Elle fronça les sourcils et nota ça.

Whitman : Sans vouloir vous vexer, je pense que des gamins de son quartier ont juste fait le pari de rentrer et piquer un truc…

Veronica : Chacun sa piste, Mr Whitman.

Il se leva, serra la main des deux hommes et elle le raccompagna à la porte.

Whitman : Je vous contacterai si j’ai d’autres questions. Bonne nuit.

Elle ferma la porte derrière lui et retourna au salon. Deux paires d’yeux la fixaient sans rien dire.

Veronica : Quoi ?

Eli : Pourquoi tu l’as mis sur la piste du père de Dick alors que vous savez qu’il n’a rien à voir avec le meurtre ?

Veronica : Parce que je n’ai pas envie de l’avoir dans les pattes.

Elle sortit son téléphone et laissa un message à son père, lui disant que si un détective australien venait au poste, il ne devait pas avoir accès aux dossiers sur Richard et qu’elle lui expliquerait plus tard.

Logan (quand elle eut raccroché) : Tu ne t’es pas dit qu’il pouvait peut-être t’aider ?

Veronica : Non. (Pause) Ecoutez, je sais qu’on est à deux doigts de la solution. Il n’est pas bête, il va comprendre que c’est une fausse piste… S’il revient me voir, je le laisserai m’aider… D’accord ? Pour l’instant j’ai besoin de réfléchir, sans avoir un Australien dans les pattes !

Logan acquiesça et Eli annonça qu’il était temps pour lui de lever le camp. Logan resta silencieux après son départ et Veronica vint s’asseoir près de lui.

Veronica : Je te promets, je te jure d’être prudente… Il ne m’arrivera rien et ce salopard ira en prison pour ce qu’il a fait.

Il l’embrassa sur le front et alla dans la chambre. Elle soupira.

Voix off : Quand tout ça sera terminé, j’aurais beaucoup à faire pour me racheter auprès de Logan, de Mac, de mon père… Pas facile d’être une super-héroïne, comme dirait Superman !

Elle éteignit les lumières avant d’aller rejoindre Logan.

Elle marchait d’un pas léger sur le campus, de la musique plein les oreilles et les lunettes de soleil sur le nez. Elle adressa un coucou à Mac, installée à une table en pierre face à deux cafés et deux croissants et elle la rejoignit.

Veronica : Hey cachottière ! Hum… Dick nous rejoint ?

Mac : Non, c’est pour toi.

Veronica : Muchas Gracias ! Mais méfie-toi, je pourrais croire que c’est de la corruption.

Mac (tirant la langue) : Je ne m’appelle pas Veronica moi !

Veronica : Okay ! Touchée. Ça fait mal !

Mac : Je sais. Je pensais juste que tu aurais besoin de quelque chose pour te garder éveillée pendant que je te raconte ce qui s’est passé hier.

Veronica attrapa son gobelet et avala une gorgée de café.

Veronica : Shoot !

Mac lui raconta alors sa visite, jusqu’au moment où elle avait fait son discours sur « pourquoi-on-devrait-se-séparer-vu-qu’on-n’a-rien-en-commun ».

Veronica : Et après ? Allez, ce suspense me tue !

Mac : Tu aurais vu sa tête ! Il était choqué !

Veronica : Vraiment ? Mais alors pourquoi…

Mac (levant une main pour l’arrêter) : C’est moi qui raconte ! Donc j’ai arrêté de parler et là, il m’explique qu’il veut quitter la fraternité, habiter ailleurs, que toute l’histoire avec son père l’a décidé et qu’il veut que j’emménage avec lui !

Veronica : Quoi ?!

Mac : Oui, c’est plus ou moins ce que j’ai pensé. Je croyais qu’il voulait rompre avec moi alors qu’en fait, il voulait qu’on passe à « l’étape supérieure » !

Veronica : Et qu’est-ce que tu as dit ?

Mac : J’ai dit oui…

Veronica lui sauta dessus pour la serrer dans ses bras.

Veronica : Oh ! Mac, je suis si contente pour vous ! J’ai peut-être sous-estimé Dick, on dirait vraiment qu’il a changé grâce à toi. C’est génial ! Il a déjà trouvé un appart ? Ou une maison ?

Mac : Non, il veut qu’on fasse la tournée des agences ensemble.

Veronica : Comme un vrai p’tit couple, c’est mignon !

Mac lui donna une tape sur le bras et V se rassit en souriant.

Veronica (sérieuse) : C’est vraiment génial Mac, je suis ravie pour vous.

Mac : Merci. J’avoue que je suis un peu nerveuse, j’ai jamais habité avec un mec avant…

Veronica : T’inquiète, on s’y fait vite !

Elles bavardèrent encore un peu, puis V lui raconta sa propre soirée.

Veronica : Tu as avancé ?

Mac : Le logiciel travaille encore pour le portable de Duncan et j’avance doucement pour ta liste de passagers. Je pense que d’ici un jour ou deux, ça sera bon.

Veronica : Tu es vraiment la meilleure ! (Elle jeta un coup d’œil à sa montre) Et tu es en retard !

Mac : Toi aussi alors !

Veronica : Tiens moi au courant pour la maison, pour la liste, le téléphone, tout ! À plus tard Q !

Les deux jours suivants, Veronica rongea son frein en attendant des nouvelles de Mac. Elle n’avait pas entendu parler de Jensen Whitman non plus, mais son père lui avait dit qu’il s’en occuperait et qu’elle avait intérêt à s’expliquer quand ils se verraient !

En attendant, elle passait son temps à courir à gauche et à droite après ses professeurs. Elle avait cumulé un certain retard dans ses cours et commençait sincèrement à s’inquiéter pour, entre autres choses, ses examens. Elle passait donc son temps libre à supplier pour une extension de délai sur des projets à rendre et à demander des précisions sur ses cours, avant de se ruer à la bibliothèque pour abattre le maximum de travail. C’était la première fois de sa vie qu’elle commençait à peiner en cours. Trop de choses à faire et pas assez de temps !

 Voix off : Comment font les autres ?

Elle se secoua et sourit à l’étudiant qui lui rendait son livre. Elle avait pu continuer à travailler à la bibliothèque en dépit de ses horaires chaotiques de ces derniers temps, ce qui n’était pas plus mal. Elle se sentait un peu mal à l’aise de laisser Logan et Lilly livrés à eux-mêmes (et à la garde vigilante de Weevil), mais elle se promit que, d’ici quelques semaines, les choses seraient différentes.

Quand elle rentra ce soir-là, Logan préparait à manger (oui, messieurs dames, il cuisinait !). Perplexe, elle s’arrêta devant le comptoir et jeta un regard en coin à Lilly installée sur un rehausseur.

Veronica (chuchotant) : Qu’est-ce qu’il a pris ?

Logan (sans se retourner) : Je t’ai entendue ! Et je n’ai rien bu ni pris ! Je m’ennuyais, ON s’ennuyait, donc on a décidé de tester la cuisine !

V se rendit compte alors que Lilly avait une toque de chef enfoncée sur la tête et une cuillère en bois à la main. Elle éclata de rire et s’assit sur un des tabourets du bar.

Logan : Tu ne vas pas m’aider ?

Veronica : C’est beaucoup plus réjouissant de te regarder de ce côté-ci du bar…

Il grimaça.

Logan : Alors, quoi de neuf ?

Veronica : Hum… Je bosse comme une malade et… Oh ! Mon Dieu !

Logan (alarmé et se retournant) : Quoi ?

Veronica : J’ai complètement oublié de te le dire !

Logan : Bon, ça n’a pas l’air d’être une catastrophe…

Veronica : Mac et Dick vont emménager ensemble !

Logan : Quoi ?

Elle lui expliqua dans le détail ce qui s’était passé.

Logan : Waouh ! Ça, pour une surprise… Et encore une fois, il ne m’a rien dit…

Veronica (se levant et le rejoignant) : Ne lui en veut pas, je suis sûre qu’il va te le dire  sous peu ! Il a pas mal de trucs en tête en ce moment.

Elle se mit sur la pointe des pieds et l’embrassa, avant de froncer le nez en direction de la casserole.

Veronica : Qu’est-ce que c’est que ça ?

Logan : Un ragoût !

Elle haussa les sourcils.

Une heure et un plat de lasagnes (cuisiné par Madame) plus tard, Lilly était couchée, Logan et V pelotonnés sur le canapé devant la télé. La jeune femme était à un doigt et demi de s’endormir quand son téléphone sonna, les faisant sursauter tous les deux. Elle se leva et le récupéra rapidement.

Veronica : Allô ?

Voix : C’est moi.

Veronica : Mac ! Alors ?

Mac : Je crois qu’on peut dire que c’est le destin James, j’ai retrouvé la trace du téléphone de Duncan, qui ne bouge pas soit dit en passant et la liste finale des passagers est prête. Et on a rendez-vous demain pour visiter une maison !

Veronica : C’est génial, je suis contente pour vous ! Tu peux…

Mac : T’envoyer la liste et les coordonnées du téléphone ? C’est déjà fait ! Mais je te préviens, elle est assez longue…

Veronica : Ne t’inquiète pas ! Et si je te ramène le téléphone, tu pourras voir l’historique des appels ?

Mac : Oui mon capitaine !

Veronica : Génial ! Je passe te voir demain alors. Et encore merci Mac, tu me sauves la vie !

Mac : Je sais. Comme toujours (elle riait). À demain, bonne nuit.

Veronica retourna s’asseoir sur le canapé et rapporta à Logan sa conversation avec Mac.

Veronica : Il faut que j’aille chercher ce téléphone.

Elle consultait déjà son ordinateur.

Veronica : D’après Mac, il est dans les quartiers Est…

Elle rentra les coordonnées exactes dans son GPS.

Logan : Tu n’y vas pas toute seule.

Veronica : Logan, il faut que ce soit ce soir, qui sait ce qui pourrait arriver à ce téléphone pendant la nuit !

Logan : Tu n’iras pas dans ce quartier-là toute seule et en pleine nuit !

Il sortit son téléphone.

Logan : Hey, c’est Logan. Je te réveille ? Tant mieux ! J’ai besoin d’un service, tu peux passer à l’hôtel ? Merci, on t’attend.

Veronica (bras croisés) : Qui ?

Logan (rangeant son téléphone) : Wallace.

Moins de 15 minutes plus tard, le BFF de Veronica arrivait.

Wallace : Alors, c’est quoi l’urgence ?

Logan : Tu peux surveiller Lilly ? On ne devrait pas en avoir pour longtemps.

Wallace : Pas de problème. Qu’est-ce que vous allez faire ?

Veronica : On va chercher le téléphone avec lequel Duncan m’a appelée, Mac l’a retrouvé grâce à un programme qu’elle a mis au point. Ça va peut-être nous aider à coincer celui qui a tué Duncan…

Wallace : Soyez prudents.

Logan & Veronica : Toujours.

Il récupéra les clés de sa voiture tandis qu’elle mettait son taser dans son sac, le GPS toujours à la main puis ils quittèrent la suite.

Wallace (soupirant tandis que la porte se fermait) : Ces deux-là…

Ils roulèrent en silence pendant dix bonnes minutes avant de pénétrer dans la zone Est, la plus mal famée de la ville bien sûr. Ils tournèrent en rond, se rapprochant de plus en plus du point clignotant sur le GPS de Veronica. Elle se sentait nerveuse, elle ne l’avait jamais été à ce point quelle que soit l’enquête qu’elle traitait… Logan était tendu lui aussi, les mains bien serrées sur le volant et les yeux papillonnant à gauche et à droite, guettant une menace.

Veronica (regardant son GPS) : Stop !

La voiture pila en douceur et la jeune femme en descendit, suivie de Logan. Il sortit une lampe torche et commença à balayer l’obscurité devant lui. Il finit par éclairer un ensemble de poubelles et, après avoir échangé un regard avec V, il s’en approcha.

Logan : Tu crois qu’il est là ?

Veronica (haussant les épaules) : C’est possible. Probable…

Logan soupira et lui tendit la lampe torche avant de remonter ses manches et d’ouvrir le premier container.

Il en fouilla quatre avant de pousser une exclamation triomphante. Du bout des doigts, il récupéra un téléphone sale et recouvert d’une substance graisseuse. Veronica sortit un mouchoir et le saisit, l’observant sous toutes les coutures.

Veronica : C’est bon.

Logan (s’essuyant les mains sur son jean) : Comment tu le sais ?

Veronica (brandissant le portable) : Parce qu’il est australien !

Le jeune homme éclata de rire et s’extirpa des poubelles, puis ils retournèrent à la voiture et regagnèrent le NGH, où Wallace leur annonça d’une voix un peu bourrue qu’il allait squatter le canapé pour la nuit, renonçant au « lit suspect » dans l’ancienne chambre de Dick.

Le lendemain matin, Logan emmena Wallace au campus en lui promettant de faire déposer sa voiture sur le parking avant la fin des cours tandis que Veronica filait chez Mac, son précieux paquet nettoyé au maximum et emballé dans un sachet plastique. Visiblement, la jeune geek était levée depuis peu.

Mac : Quand je disais que tu pouvais passer aujourd’hui, ça ne voulait pas dire à la première heure !

Veronica (brandissant plusieurs sacs en papier) : D’accord, Miss Grognon ! Mais j’ai apporté du café, des beignets et un mystère de haute technologie. Tout ce qu’il te faut pour bien démarrer la journée, non ?

Mac grogna en s’emparant du sac contenant le petit-déjeuner tandis que Veronica, un sourire triomphant aux lèvres, entrait dans la chambre.

Veronica (pendant qu’elles s’installaient devant l’ordinateur de Mac) : Vous visitez la maison à quelle heure ?

Mac (après avoir bu une gorgée de café) : 15h. D’après l’agence, c’est une ravissante maison juste au bord de la plage, tout le charme de la Californie dans 80m² !

Veronica siffla et Mac sortit le téléphone pour le brancher à son ordinateur. Elle pianota un moment en silence. Veronica, pour lui cacher son impatience et ne pas la perturber, entreprit de feuilleter un magazine féminin qui traînait par là.

Veronica : Au fait comment va Parker ? Ça fait une éternité qu’on ne s’est pas parlé !

Mac : Oh ! Elle va bien, je la vois environ une fois par semaine… Elle dort chez Cliff maintenant, je ne peux pas dire qu’elle me dérange ! Ça sera plus simple si j’habite avec Dick, mais ça veut dire que je ne verrais plus vraiment ma coloc’ !

Veronica (soupirant) : La fin d’une époque.

Mac acquiesça à l’instant où son ordinateur émit un « bip » que V jugea de bon augure.

Veronica : Alors ?

L’imprimante calée sur une pile de livres se mit en marche et cracha une demi-douzaine de feuilles que Mac, l’air satisfait, tendit à sa meilleure amie. V les parcourut avec un sourire.

Veronica : Je me prosterne devant toi (s’exécutant), Ô Déesse des Ordinateurs et de toute la Technologie !

Mac : Merci, merci. Allez, relève-toi !

V s’assit en riant sur le lit et recommença à parcourir les feuilles. Elle fronça les sourcils.

Veronica : On dirait effectivement qu’il était harcelé ! Ce numéro (le pointant du doigt) l’a appelé pas moins de vingt fois en deux jours et ce, même pas une semaine avant qu’il ne disparaisse !

Mac regarda le numéro, le saisit sur son clavier et lança la recherche.

Mac : Il n’est plus en service depuis trois semaines…

Veronica (songeuse) : Au moment où Duncan a quitté l’Australie…

Mac : Je peux toujours essayer de remonter à la source, savoir à qui avait été attribué ce numéro, mais ça va prendre du temps vu que ça ne se passe pas aux USA !

Veronica : Combien de temps à ton avis ?

Mac (déjà en train de taper sur son ordinateur) : Oh ! D’ici la fin de la journée… Enfin, je crois… (Pause) Hum !... Finalement, ça a l’air plus simple que ce que je pensais. Donc, je dirais… D’ici 15h ! Ce qui tombe bien parce qu’après, j’ai une maison à visiter.

Veronica : Fonce ! (Sortant son propre ordinateur de son sac) Moi, pendant ce temps-là, je vais éplucher notre liste de passagers !

Elles se mirent à travailler en silence, chacune de son côté. Veronica s’apprêtait à entrer le premier nom pour faire ses vérifications lorsqu’on frappa à la porte. Mac sursauta, jeta un coup d’œil à l’horloge puis à Veronica avant de se lever et d’aller ouvrir.

Mac : Oui ?

Voix : Est-ce que Miss Mars est ici ?

Mac : Veronica ?

Elle ouvrit la porte en grand et son amie aperçut Jensen Whitman. Elle soupira et lui fit signe d’entrer tout en refermant son ordinateur. Mac retourna s’asseoir et cacha son écran, observant le nouveau venu.

Veronica : Vous m’avez suivie ?

Mac : Qui est-ce ?

Whitman : Jensen Whitman, détective.

Mac : Ah ! L’Australien !

Veronica : Oui, c’est lui. Je vous présente mon amie Mac.

Mac et Whitman échangèrent un signe de tête.

Whitman (se tournant vers V) : Je dois avouer que je suis déçu, je m’attendais à plus de coopération de votre part ! Vous saviez que la piste de Richard Casablancas était un cul-de-sac, n’est-ce pas ?

Mac, sourcils froncés, regardait Veronica.

Veronica (haussant les épaules) : Oui ! Et je suis désolée d’avoir dû en arriver là. Mais, sans vouloir vous vexer, je ne voulais pas que vous soyez dans mes pattes…

Whitman : Ça a le mérite d’être clair. Mais mes clients ne me payent pas pour que je reste sur la touche à vous regarder enquêter…

Mac commençait à ouvrir la bouche quand V expliqua.

Veronica : Les Kane l’ont engagé pour qu’il trouve qui a tué Duncan.

Mac acquiesça.

Veronica : Bon, voilà ce qu’on va faire. Je vous dis tout, absolument tout ce que j’ai trouvé et, en échange, vous m’aidez.

Whitman : A faire quoi ?

Veronica : J’ai une liste de passagers qui ont fait le voyage Australie-Californie, et qui sont potentiellement suspects. C’est une longue liste et il faut que je fasse des recherches nom par nom.

Whitman : Et qu’est-ce qui me dit que vous allez tenir parole cette fois ? Nous avions un accord la dernière fois aussi…

Veronica : Je vous le jure. Tiens, pour preuve de ma bonne foi, je vais vous révéler un gros morceau... Mac a localisé le portable que Duncan avait, celui avec lequel il m’a appelée…

Whitman : Je croyais qu’il était intraçable…

Veronica : Il l’est ou est censé l’être, mais elle a mis au point un logiciel pour retrouver ce genre de téléphone.

Whitman (se tournant vers Mac) : Vraiment ? Je suis impressionné miss !

Mac rosit de plaisir et afficha un air modeste qui fit rire Veronica sous cape.

Veronica : Bref, elle a réussi à obtenir la liste des appels reçus. Un numéro revient souvent, quelqu’un qui apparemment le harcelait avant que Duncan ne quitte le pays. Mac a découvert que ce numéro est hors service depuis un moment, mais elle essaye de retrouver à qui il appartenait.

Whitman hocha la tête, assimilant les informations.

Veronica : Je pense que cette histoire de harcèlement est peut-être la clé… Vous allez m’aider ?

Whitman : D’accord ! J’accepte.

Veronica : Fantastique !

Elle se leva et rangea son portable dans son sac avant de se tourner vers Mac.

Veronica : Continue tes recherches et envoie-moi un texto dès que tu as le nom, OK ?

Mac : Okay, mais je peux pas…

Veronica : Je sais, pas après 15h ! Je te tiens au courant… (À Whitman) Venez, on va aller se trouver un endroit au calme pour bosser. Vous avez un ordinateur ?