Entrez dans la grande bibliothèque d'Hypnoweb. De très nombreuses fanfics vous attendent. Bonne lecture ! - Inscris-toi gratuitement et surfe sans pub !
Série : Veronica Mars
Création : 28.08.2007 à 15h23
Auteur : fan2series
Statut : Terminée
« L'histoire se déroule après le 3.16 et reprend les intrigues et histoires de la fin de la saison 3. Bonne lecture et faites-moi part de votre avis par mp ou dans le topic "épisodes virtuels& » fan2series
Cette fanfic compte déjà 68 paragraphes
Après avoir usé de ses privilèges en tant qu’employée de la bibliothèque universitaire, Veronica et Jensen s’installèrent dans une salle de travail après avoir pris la peine de mettre une affiche informant que la salle serait indisponible pour le reste de la journée. Armés chacun de son ordinateur, les deux détectives se partagèrent la liste.
Veronica : Est-ce que vous connaissez PryingEyez ?
Whitman fit signe que non et Veronica soupira.
Veronica : Est-ce que vous avez un site australien qui répertorie les infractions commises par les gens, leurs séjours en prison ?...
Whitman : En effet, c’est un site réservé aux détectives privés, ça s’appelle Watch Out…
V se retint de faire une remarque sur l’originalité du nom.
Veronica : Parfait, vous allez vous occuper des passagers qui ont quitté l’Australie pour venir aux USA, et moi l’inverse. Si vous ne trouvez pas un nom, dites-le moi et je le chercherai, d’accord ?
Whitman acquiesça et ils commencèrent à travailler en silence. Il y avait des centaines et des centaines de noms, ils firent des recherches pendant plusieurs heures sans rien trouver de concluant.
Veronica (s’étirant lorsqu’ils décidèrent de faire une pause) : Ça serait plus simple si on avait le nom de celui qui a appelé Duncan…
Whitman hocha la tête en se frottant les yeux.
Veronica (se levant) : Je vais aller nous chercher de quoi manger, ça vous va ? Vous restez là et si quelqu’un vient demander des infos sur un bouquin, dites juste que personne ne travaille à la bibliothèque aujourd’hui !
Elle revint quelques minutes plus tard avec un sac plein de sandwiches, sucreries diverses et boissons plus ou moins énergisantes. Après avoir déjeuné en parlant de choses et d’autres, ils se remirent au travail, doutant de plus en plus de trouver leur meurtrier. V guettait des nouvelles de Mac, mais plus le temps passait, plus elle se disait qu’elle n’y arriverait pas avant 15h… Et elle ne pouvait pas lui demander de laisser tomber ses projets avec Dick, non…
Veronica (découragée) : Même si on trouve notre homme, il a pu quitter le pays, retourner en Australie ou partir ailleurs et, avec les problèmes de juridictions dans ces cas-là, jamais il ne sera condamné !
Whitman : Je ne vous pensais pas défaitiste, miss…
Veronica (lui lançant un regard assassin) : Appelez-moi miss encore une fois et je vous montrerai à quel point je ne suis pas défaitiste ! Et ne vous vexez pas, cette affaire ne vous touche pas de près, contrairement à moi ! C’est mon ex petit ami qui est mort, que j’ai été accusée d’avoir assassiné. C’est moi qui l’ai découvert et qui me suis réveillée baignant dans son sang ! Peut-être que j’ai vu le tueur, le meurtre, peut-être qu’il a essayé de me faire porter le chapeau ! Alors désolée si je m’offusque quand vous dites que je suis défaitiste !
Whitman eut le bon sens de garder le silence, laissant passer quelques minutes pendant lesquelles chacun se plongea dans ses pensées.
Whitman : Excusez-moi. Cette affaire est plus personnelle pour vous que pour moi, je le sais. Mais n’allez pas croire que je la prends à la légère pour autant, loin de là. Bien que vous ayez l’air de penser que Mr et Mrs Kane sont des espèces d’incarnations du Mal, vous n’avez aucune idée de la peine que leur a causée la mort de leur fils ! Après ce qui est arrivé à leur fille, cette tragédie les a presque achevés… L’enterrement…
Veronica (le coupant): Vous étiez là pour son enterrement ?
Whitman : Non ! Mais j’ai vu les vidéos.
Veronica (grognant) : Ah ! Les journalistes… C’était pareil après la mort de Lilly.
Whitman : Oh non ! Les journalistes n’ont rien pu filmer, mais j’ai demandé que quelqu’un, un professionnel, filme l’enterrement au cas où le meurtrier se montrerait… Je dois avouer qu’à l’époque, je croyais que vous étiez l’assassin et que vous ne résisteriez pas à l’envie d’assister aux funérailles…
Veronica (marmonnant) : Que d’honnêteté ! Non, je n’ai pas assisté à l’enterrement et je vous répète que je n’ai pas tué Duncan…
Whitman : Je sais. Mais à l’époque…
Veronica (finissant sa phrase) : Les apparences étaient contre moi !... Et j’ai même cru, pendant un moment, que je l’avais vraiment tué… Mais Logan m’a disculpée et celui qui a fait ça va payer !
Le détective sourit puis se replongea dans sa liste tandis que Veronica, prise d’un regain d’énergie, se remettait au travail, bien déterminée à parvenir à un résultat.
Il était très précisément 14h51 quand Veronica reçut un SMS de Mac :
Il est 14h50, je suis en retard pour aller visiter la maison et Dick va me tuer, mais j’ai trouvé ton bonhomme ! Il s’appelle Terrence Hood, aucune adresse et aucune photo. Il a réglé son abonnement cash ! Tiens-moi au courant, bisouxx Mac !!!
Veronica : Je l’ai ! (Elle sourit) Terrence Hood !
Elle éclata franchement de rire.
Whitman (éberlué) : Que se passe-t-il ?
Veronica : Vous ne devez pas sortir beaucoup, vous ! C’est un personnage de jeu vidéo… Zut ! Je ne me souviens pas du nom de ce jeu… L’un des (nombreux) inconvénients d’avoir eu un petit ami adepte de jeux vidéos !
Elle entra le nom sur son site et attendit.
Veronica : Rien aux USA. Chez vous ?
Whitman entra le nom à son tour.
Whitman : Trouvé ! Quelques contraventions pour excès de vitesse, c’est tout. Pas de photo, pas d’adresse connue, rien.
Tandis que Veronica ruminait et réfléchissait dans son coin, le détective australien fit encore quelques recherches.
Whitman : Tiens, c’est étrange…
Veronica : Quoi ?
Whitman : Il n’y a rien… Pas de certificat de naissance, de mariage, pas d’acte de décès…
Veronica : Comme s’il n’avait jamais existé… Ça doit être une fausse identité.
Whitman : Pas de feuilles d’impôts… Quelques factures mais rien de concluant…
Veronica : Il nous faut sa photo.
Whitman : Et comment comptez-vous faire ? Ce gars est un fantôme !
Veronica : Au point où on en est…
Elle reprit son ordinateur et afficha la page d’accueil du plus célèbre moteur de recherche au monde. Elle entra le nom et attendit les résultats tandis que Whitman la regardait avec scepticisme.
Veronica : Vous avez jamais tapé votre nom sur Google ? C’est étonnant ce qu’on peut parfois trouver !
Whitman : Je vous promets d’essayer !
Ils regardèrent la liste des résultats s’afficher et l’optimisme de V baissa un peu.
Veronica : Bien sûr, quand le nom en question est celui d’un jeu vidéo, ça n’aide pas !
Elle nota mentalement le nom du jeu dans un coin de sa tête. Qui sait, ça pourrait peut-être servir ?
Ils commencèrent à éplucher les articles, éliminant d’office ceux qui mentionnaient un «personnage».
Whitman (excité) : Là !
Il montrait du doigt un titre.
Whitman : C’est un journal australien !
Veronica cliqua et commença à lire :
« Mr Terrence Hood, un australien pure souche… A créé un programme d’aide… Victimes de viols… Contre la pédophilie… Action récompensée par les autorités de Sydney… »
Contenant mal son excitation et son appréhension, la jeune femme cliqua sur la photo accompagnant l’article pour l’agrandir. Elle plissa les yeux, chercha la bonne personne. Soudain elle se figea, ses yeux s’ouvrirent en grand.
Veronica (se levant) : Non !… C’est impossible…
Whitman (se levant à son tour et l’attrapant par l’épaule) : Qui est-ce ?
Veronica ne répondit pas, lança l’impression et alla récupérer la feuille dans l’imprimante casée dans un coin de la pièce. Elle se saisit d’un marqueur, nota quelque chose sur un papier qu’elle tendit à Whitman.
Veronica : Allez voir mon père, expliquez-lui tout ce qu’on a découvert. Le vrai nom de ce type est écrit là-dessus !
Puis elle rangea rapidement ses affaires dans son sac, sortie imprimante incluse, avant de se précipiter vers la porte.
Whitman : Où allez-vous ?
Veronica : Je retourne au NGH, je dois parler à Logan. Je vous retrouve ensuite au bureau du shérif !
Elle sortit en courant de la bibliothèque et rejoignit sa voiture sur le parking. Il était presque 17h30, elle devait faire vite et rejoindre son père.
Elle essaya de se concentrer sur la route, ses mains tremblaient.
Veronica (murmurant) : C’est impossible… C’est impossible… C’est impossible…
Elle se gara dans un crissement de pneus sur le parking et courut presque pour entrer dans l’hôtel.
Voix off : Calme-toi ! C’est pas comme s’il était ici !
Elle appuya impatiemment sur le bouton d’appel et s’engouffra dans l’ascenseur dès que les portes s’ouvrirent. Elle tapa du pied pendant toute l’ascension. Elle était (légèrement) plus calme quand la cabine s’arrêta et qu’elle longea le couloir jusqu’à la suite. Elle fouilla dans son sac pour sortir la clé. Quand elle ouvrit la porte, elle fut accueillie par des éclats de rire en provenance du salon.
Voix off : Tiens, de la visite ? Dick ?
Elle referma la porte d’un coup d’épaule et s’avança.
Veronica : Logan…
Celui-ci se leva brusquement, il avait l’air coupable.
Logan : Veronica…
Mais elle ne le regardait pas, elle avait les yeux fixés sur le visiteur qui, après s’être lentement tourné vers elle, à présent se levait. Elle rangea sa clé dans son sac sans le quitter des yeux, effleurant son taser au passage.
Voix : Veronica.
Veronica : Lucky…
Il lui sourit de toutes ses dents.
Lucky : C’est Tommy, tu sais…
Elle ne dit rien et alla s’adosser au bar, les bras croisés.
Lucky (à Logan, toujours souriant) : Elle n’a pas l’air contente…
Logan : Je suis désolé Ronnie ! J’ai oublié de te dire que j’étais tombé sur Lucky, il y a quoi ?... 2 semaines ?
Lucky : C’est ça.
Logan : On s’est revu quelques fois, pour parler du bon vieux temps et…
Veronica (le coupant) : Jouer à des jeux vidéos ?
Elle ne quittait pas Lucky des yeux.
Veronica : Dis-moi !... Quel est ton personnage préféré de Halo ? Terrence Hood ?
Logan fronça les sourcils, sentant que quelque chose clochait.
Veronica (se tournant vers lui) : Où est la petite ?
Logan : Dans la chambre, elle dort. Qu’est-ce qui se passe ?
Veronica (le regardant dans les yeux) : Je sais qui a tué Duncan.
Logan : Quoi ?
Lucky (à Veronica) : Comment tu as fait ?
Veronica (sortant lentement la feuille de son sac et commençant à lire) : « Mr Terrence Hood, un australien pure souche… ». Je dois dire que la photo ne te met pas en valeur.
Lucky : Ah !… Quand on essaye de faire une bonne action…
Logan, l’air incrédule, s’éloigna lentement de Lucky.
Logan : Toi ? C’est toi qui as tué Duncan ? Mais…
Veronica : Comment le soupçonner ?... Il est mort Logan. Enfin, il est censé l’être… La dernière fois que je l’ai vu, il avait une balle dans le dos. Woody Goodman a même confirmé son décès dans une conférence de presse !
Lucky (sarcastique): Ah ! Ce cher Woody. J’ai été si peiné d’apprendre son explosion en vol…
Veronica (à Logan) : Comment as-tu pu le laisser entrer ici ?! Avec Lilly !
Logan : Je ne savais pas, j’étais pas au courant de cette histoire !
Veronica (furieuse) : C’est pas vrai ! Personne ne t’en a parlé ? Dick ne t’a rien dit ? Ou même…
Ses lèvres formaient déjà la première syllabe quand elle s’arrêta net.
Logan (en colère à son tour) : Non, ni Dick, ni Cassidy ne m’ont rien dit ! J’avais d’autres choses en tête à ce moment-là. Le procès de mon père, tu te rappelles ? Je passais chaque moment que j’avais de libre avec le procureur, à réviser ce que je dirais, ce que je ne devrais pas dire ! Je ne faisais pas attention à grand-chose à cette époque.
Veronica le regarda un instant avant de reporter son attention sur Lucky.
Veronica : Comment tu t’en es sorti ? J’avoue que je suis curieuse…
Lucky (se rasseyant) : J’avais peut-être une balle dans le dos, mais le pauvre vigile était bien trop nerveux pour me tuer ! J’ai été grièvement blessé et transporté à l’hôpital. Woody a fait croire à ma mort.
Veronica : Pourquoi t’aurait-il aidé ? Après tout ce que tu as fait contre lui, tu as essayé de tuer Gia !
Lucky : Oh non, ne te méprends pas ! Ce n’est pas lui qui voulait me sauver, mais les parents de Meg.
Logan : Les Manning ?
Lucky : Exact. Ils m’aimaient bien et ils savaient ce que Woody m’avait fait. Alors, avec un peu de chantage et pas mal d’argent versé, on m’a laissé tranquille.
Veronica : Et Lamb ? Il était au courant ?
Lucky : Bien sûr ! Ça ne lui a pas plu, mais Woody avait décidé. Il a reçu une compensation pour la fermer, mais il n’aimait pas les Manning…
Veronica : Parce qu’ils maltraitaient leur plus jeune fille !
Lucky (avec un geste de la main) : Bref ! Woody était ravi de se débarrasser de moi et les Manning payaient pour tout ! Ils m’ont soigné et m’ont offert une nouvelle identité dans un nouveau pays.
Logan : L’Australie…
Lucky : Et Woody a fait en sorte que tous ceux qui savaient que je n’étais pas mort se taisent. Il y a eu un enterrement avec cercueil fermé. Et le lendemain, j’atterrissais à Sydney.
Logan : Quel est le rapport avec Duncan ?
Lucky : Un jour, j’ai été très surpris de l’apercevoir par hasard sur une plage… Avec la fille de Meg…
Son regard se fit rêveur et lointain à l’évocation de ce prénom.
Lucky : Elle était si jolie… Tout le portrait de sa maman… J’adorais la regarder jouer dans le sable…
Veronica commençait à faire le lien. Lorsqu’elle comprit, son sang se glaça… Elle échangea un regard avec Logan.
Lucky : Tout ce que je voulais, c’était pouvoir jouer avec elle de temps en temps. Mais Duncan ne voulait pas que je l’approche. Il disait que je n’avais aucun droit sur elle.
Son regard se durcit. La lueur étrange qui s’y fit jour démentait le calme apparent de sa voix.
Veronica (d’une voix un peu tremblante) : Mais tu voulais Lilly… À n’importe quel prix…
Lucky : J’ai essayé d’être gentil… Elle ressemblait tellement à Meg…
Veronica : C’est à cause de toi que Duncan est revenu…
Lucky : J’ai eu un peu de mal à le retrouver… Je ne pensais pas qu’il serait assez stupide pour revenir à Neptune !
Veronica : Et tu l’as tué…
Lucky : Je n’avais pas d’autre choix…
Veronica : Tu as essayé de me tuer aussi ?
Lucky (surpris) : Te tuer ? Bien sûr que non, voyons ! Je vous ai observés… Je vous ai vu faire l’amour… (Veronica rougit et baissa la tête tandis que Logan serrait les dents, ce que Lucky remarqua) Oh ! Rassure-toi, c’est lui qui a un peu… Comment dire… Forcé les choses. Ce n’était pas ton idée, mais la nature humaine… J’ai ensuite attendu le moment où tu irais dans la salle de bain et j’ai mis un petit peu de GHB dans ton verre… Je n’ai eu qu’à attendre que tu t’endormes pour revenir m’occuper de Duncan.
Veronica : Et maintenant, qu’est-ce que tu fais ici ?
Lucky : Voyons, Veronica… (Désignant la chambre du doigt) Lilly ?
Veronica (secouant la tête) : C’est la fille de Logan…
Lucky (se levant) : Ne me prends pas pour un idiot ! Je ne suis pas aussi stupide que tu le penses ! Je sais que cette enfant est Lilly Kane, ma petite Meg à moi !
Logan se rapprocha de Veronica, se plaçant légèrement devant elle.
Logan (écartant les bras) : Et maintenant ? Tu vas nous tuer nous aussi ?
Lucky (sortant une arme coincée sous la ceinture de son pantalon) : J’aimerais mieux pas… Après tout, on est amis. Je ne l’étais pas avec Duncan, mais toi, Logan, tu as été un bon pote…
Il s’avança vers eux, les tenant en joue. D’un même élan, tous deux se déplacèrent, s’approchant de la porte de la chambre.
Lucky : J’espère vraiment que vous allez accepter de me la donner, sans faire d’histoires.
Veronica : C’est notre fille.
Ils continuèrent de reculer et Lucky continua d’avancer.
Lucky : Je sais que c’est faux, et tu le sais aussi. Ce n’est pas la vôtre.
Logan (doucement) : Ce n’est pas la tienne non plus Tommy… C’est celle de Meg et Duncan.
Lucky : Mais ils sont morts…
Il enleva la sécurité.
Lucky : Et vous allez mourir aussi si vous restez entre moi et ma petite Meg.
Logan et Veronica échangèrent un rapide coup d’œil. Il lui saisit la main et la serra de toutes ses forces. Ils étaient maintenant à moins d’un mètre de la porte de la chambre… Veronica savait exactement à quoi pensait Logan, comme s’il lui disait ce qu’elle devait faire. Les larmes lui montèrent aux yeux… Il échouait dans sa diversion, il pouvait mourir… Ils pouvaient mourir. Quand Logan lui lâcha la main, elle ferma les yeux un instant pour reprendre contenance.
Logan : Tu ne toucheras pas à un seul cheveu de ce bébé.
En disant ces mots, il se jeta sur Lucky, son corps faisant bouclier pour protéger Veronica. Déstabilisé, Lucky n’eut pas le temps de tirer. Aussitôt, la lutte s’engagea.
Sans perdre une seconde, Veronica se précipita dans la chambre. Lilly s’était réveillée et pleurait, criait. La jeune femme l’ignora au prix d’un gros effort et se mit à fouiller fébrilement dans la commode. Un tiroir, puis un deuxième. Elle entendait les bruits de lutte dans le salon, les os qui craquaient sous les coups, les grognements étouffés. Aucun coup de feu pour l’instant. Sous une pile de t-shirts, elle dénicha enfin le revolver qu’elle cherchait. Elle vérifia qu’il était bien chargé et l’arma avant de se précipiter au salon.
La lutte avait été dure, les deux hommes étaient marqués. Avec l’énergie du désespoir, Logan tentait de maintenir un Lucky qui se débattait. Malgré la vive douleur qu’il ressentait, il bloquait son bras armé l’empêchant ainsi de tirer. L’entrée de la jeune femme fut pour lui une source de distraction. Il desserra imperceptiblement son étreinte ce dont l’autre profita pour lui asséner un coup de poing si violent qu’il l’envoya valser contre la table basse. Libre de ses mouvements, Lucky mit aussitôt Veronica en joue.
Face à face, arme contre arme, ils se regardaient en chien de faïence. Dans cette ambiance délétère, le silence était seulement troublé par les pleurs de Lilly et la respiration difficile de Logan. Veronica était crispée.
Veronica : Pose ton arme, Tommy ! N’aggrave pas ton cas, s’il-te-plaît.
Lucky : Je ne peux pas vous la laisser…
Veronica : Je te le dis une dernière fois… Pose ton arme et laisse-nous appeler la police. Je te jure que je n’hésiterai pas à tirer.
Lucky (avec un sourire un peu fou) : Que le meilleur gagne…
Logan : Veronica ! NON !!!
Son cri fut couvert par le bruit assourdissant d’une unique détonation qui rebondit sur les murs la suite à l’instant où, dans un parfait ensemble, ils appuyèrent sur la détente. La poudre forma un rideau opaque avant de retomber au sol.
Lilly hurla de plus belle tandis que Logan se relevait avec peine, tenant son bras gauche contre lui. Il s’avança vers Lucky et ne put s’empêcher de ressentir une espèce de fierté mêlée d’horreur et d’écœurement lorsqu’il vit le trou qui perçait sur son front, le sang qui coulait doucement et commençait à former une flaque.
La peur au ventre, il se tourna vers le deuxième corps allongé au sol. Il se laissa tomber à genoux près d’elle. Un rire nerveux le parcourut.
Logan : Une chance qu’il ne sache pas viser…
Il tendit la main et caressa les cheveux d’une Veronica grimaçante, qui se tenait l’épaule en gémissant et luttait pour ne pas sombrer dans l’inconscience.
Logan : J’appelle une ambulance.
En un temps record, l’hôtel fut assiégé par la police. Veronica fut immédiatement conduite à l’hôpital tandis qu’un ambulancier donnait les premiers soins à Logan. Il lui immobilisa le bras en lui recommandant de ne pas traîner et d’aller, lui aussi, se faire soigner.
Keith, arrivé en même temps que l’ambulance, observait le cadavre que les employés de la morgue emballaient dans un grand sac noir. Logan lui avait raconté toute l’histoire pendant qu’on emmenait Veronica. À présent, de son bras valide, le jeune homme tenait Lilly serrée contre lui, lui murmurant des paroles de réconfort à l’oreille. Keith s’approcha de lui.
Keith : Vous avez eu de la chance…
Logan : Grâce à Veronica.
Keith : Oui… (Soupirant) Je n’aurais jamais cru les Manning capables d’une telle chose… Je ne sais même pas si on peut les poursuivre pour ça ! Woody et Lamb étant morts…
Logan : Ils doivent payer pour quelque chose ! Ils savaient tout pour Woody, ils aimaient bien Lucky, alors pourquoi garder le silence ? Je n’arrive pas à comprendre. S’ils avaient vraiment voulu l’aider, ils auraient dévoilé les saloperies du maire à la justice. Avec un bon avocat, Lucky aurait été acquitté. Mais non ! Au lieu de ça, en aidant ce type malade à disparaître, ils se sont rendu indirectement responsables du meurtre de Duncan !
Keith acquiesça, songeur.
Il y eût une bousculade à l’entrée de la suite.
Voix : J’ai été invité ! Demandez-lui ! Oh ! Echolls !
Keith fit signe à l’agent qui retenait Eli de le laisser passer et celui-ci rejoignit les deux hommes.
Weevil : Shérif.
Keith : Eli.
Weevil : Qu’est-ce qui s’est passé ?
Logan lui raconta en substance les évènements de la soirée.
Logan : Tu peux t’occuper de Lilly ? Et prévenir les autres ?
Weevil : Bien sûr.
Keith sortit une clé d’un trousseau qu’il gardait dans sa poche et la tendit à Weevil.
Keith : La clé de mon appartement. Il y a tout ce qu’il faut pour s’occuper de Lilly. Tu as le droit de dormir sur le canapé et... Sois gentil avec Back Up !
Weevil sourit et empocha la clé. Il prit Lilly du bras de Logan et attrapa son sac de voyage posé aux pieds du jeune homme. Les deux rivaux échangèrent un regard puis le jeune latino quitta la suite.
Keith : Maintenant, tu ne crois pas que tu devrais aller à l’hôpital ?
Logan acquiesça.
Keith : Je vais t’y conduire.
Quand Veronica se réveilla, elle se sentait légère. Elle mit un petit moment à réaliser qu’elle était dans un hôpital (saleté de chemise de nuit !) et un autre à se rendre compte que la personne allongée sur le lit en face était Logan.
Logan : Ça va ?
Elle hocha la tête, tenta de se redresser. La douleur qui la scia lui fit changer d’avis. En grimaçant, elle appuya sur la commande du lit, le releva. Voilà ! Elle se sentait un peu mieux.
Veronica : Lucky ?
Logan : Mort, une balle dans la tête.
Elle essaya de savoir ce qu’elle ressentait à cette nouvelle… Pas de tristesse, mais la réalité commençait à s’insinuer lentement… Elle avait tué un autre être humain. Elle chassa cette pensée. Les cauchemars, parce qu’elle savait qu’il y en aurait, viendraient plus tard.
Veronica : Lilly ?
Logan : Chez ton père avec Weevil. Ça fait 24 heures que tu es dans le coton.
Veronica : Toi ? Ça va ?
Logan : Impeccable. Quelques bleus et des fractures, mais rien comparé à toi…
Avant qu’elle ait eu le temps de répondre, la porte s’ouvrit sur Mac, Wallace et Dick. Fidèle à son image, ce dernier avait en main une canette de bière modèle géant.
Mac : Hey ! T’es réveillée !
Elle vint s’asseoir à côté de Veronica tandis que Wallace, debout, investissait l’autre côté du lit. Dick s’approcha de Logan et lui tendit sa bière. Comme ce dernier refusait, il haussa les épaules, avala une gorgée et s’installa au pied du lit de son ami.
Wallace (prenant la main « valide » de sa BFF) : Ça va ?
Veronica (avec un sourire) : Je vais bien. Je suis contente de vous voir !
Mac : Nous aussi. Ça a été un coup dur quand Weevil nous a appris toute l’histoire…
Wallace : Ce mec était cinglé ! Tu te rappelles, il a essayé de me tuer !
Veronica acquiesça.
Veronica : J’aurais préféré ne pas en arriver là…
Mac : Hey ! Regarde-moi ! (V s’exécuta) Ce n’est pas de ta faute, tu as fait tout ce que tu as pu pour l’empêcher de faire une bêtise ! Tu as protégé ta fille et ton mari et c’est tout ce qui compte !
Logan acquiesça.
Veronica (pour détourner la conversation) : Votre maison alors ?
Dick se fendit d’un grand sourire.
Dick : Une vraie merveille, bébé ! Ça va être génial !
Mac (se tournant vers lui) : Je te l’ai déjà dit, cette maison ne sera pas le lieu attitré pour les fêtes, la débauche et le strip-poker !
Dick : Tu dis ça maintenant ! Attends d’avoir joué au strip-poker avec le Dick !
Mac leva les yeux au ciel sous le regard réjoui des trois témoins de leur échange.
Ils discutèrent de choses et d’autres jusqu’à ce qu’une infirmière, attirée par le bruit, leur fasse sèchement remarquer qu’ils étaient dans un hôpital, pas dans un bar et que les visites étaient terminées. Ils saluèrent leurs amis et sortirent en leur promettant de revenir très vite.
Lorsque Logan et Veronica se retrouvèrent en tête à tête, elle remarqua le journal posé sur le chevet à côté de lui.
Veronica (le désignant du menton) : Qu’est-ce que ça dit ?
Logan : Absolument tout. (Il déplia le journal) Et grâce à toi qui a eu la présence d’esprit d’enregistrer tout ce qui a pu se passer quand tu es entrée dans la suite, ton père a raconté toute la vérité sur Tommy Dohanic au journal, sur l’implication de Lamb, de Goodman et des Manning. Ils vont être poursuivis pour avoir empêché Lucky « d’être remis à la justice après son rétablissement »… On parle de toi aussi, mais pas de Lilly. Ton père a juste dit que Lucky pensait qu’on savait quelque chose.
La jeune femme ne dit rien et se cala contre ses oreillers, les yeux fixés au plafond. Elle entendit un bruissement de tissu et quelques secondes plus tard Logan était à côté de son lit.
Logan : Tu m’en veux, hein ?
Veronica le regarda.
Veronica : C’est pas… Je ne t’en veux pas de ne pas avoir su pour Lucky… Et vu que tu ne savais pas, tu ne pouvais pas savoir que la dernière chose à faire c’était de le laisser approcher Lilly…
Logan : Ouais !... Mais tu m’en veux quand même.
Veronica : Je suis désolée.
Logan (haussant les épaules) : Je peux te comprendre… J’ai moi-même du mal à croire que je n’en aie jamais entendu parler.
Un silence gêné s’installa dans la chambre. Tandis que Logan regardait ses mains, Veronica s'obstinait de nouveau à fixer le plafond.
Veronica (d’une voix sourde) : Je veux divorcer.
Logan accusa le coup sans rien dire. Ça ne lui ressemblait pas, se dit-il vaguement. Mais dans un sens, c’était comme s’il avait toujours su qu’ils en arriveraient là… Peut-être ne pouvaient-ils vraiment pas être ensemble sans se déchirer, sans finir par se détester et s’en vouloir.
Logan : D’accord.
Il lui jeta un dernier regard avant de retourner s’allonger dans son lit. Veronica tourna la tête sur le côté, laissant ses cheveux lui cacher le visage et camoufler ses larmes.
Deux jours plus tard et avant de retourner au pays des kangourous, Jensen Whitman rendit visite à Veronica. Elle occupait désormais seule la chambre. Quand Logan avait été autorisé à quitter l’hôpital, il n’avait pas demandé son reste. Le détective australien lui affirma que ses clients se déclaraient « ravis de la tournure prise par les évènements », bien qu’étant « désolés qu’il ait fallu qu’elle paye de sa personne ». Elle lui fit ses adieux, se disant que cette fois était la dernière, qu’elle n’aurait plus jamais affaire aux Kane. Enfin !... Elle l’espérait.
Plus tard dans la journée quand son père passa la voir, il lui apprit que dès sa sortie, Logan avait rencontré la femme du bureau d’adoption et lui avait avoué toute la vérité.
Keith : Il lui a dit que Lilly n’était pas sa fille mais celle de Duncan et Meg, que vous aviez monté toute cette histoire pour la protéger… Il lui a aussi annoncé votre divorce et que, malgré votre séparation, il voulait toujours vraiment adopter Lilly en tant que fille de son défunt meilleur ami.
Veronica accueillit la nouvelle stoïquement.
Keith : Il ne sait pas trop quelles sont ses chances, la femme semblait plutôt contrariée, mais aussi, paraît-il, impressionnée par sa franchise et son culot !
Veronica (murmurant) : Tant mieux.
Keith (soupirant) : Honey ! Tu sais que je suis et serai toujours de ton côté, mais c’est toi qui as voulu divorcer.
Veronica : Je sais ça, papa. Merci ! Mais je peux quand même regretter que…
Keith (la coupant) : Que quoi ? Que Logan n’ait pas été au courant de la « mort » de Lucky et que ça ait failli causer la vôtre ? Oui ! Tu peux si tu en as envie. Toutefois, permets-moi de te préciser une chose… Ce n’est pas plus de sa faute que de la tienne…
Il quitta Veronica peu après, la laissant songeuse.
