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Série : Veronica Mars
Création : 15.05.2008 à 20h26
Auteur : sarah
Statut : Terminée
« Fic individuelle. » sarah
Cette fanfic compte déjà 16 paragraphes
Les portes de l’ascenseur se refermèrent lentement sur le visage crispé de Veronica. Malgré ses efforts pour se contrôler, les larmes lui montaient aux yeux.
« Ne pas craquer, pas maintenant. »
Lorsque le décompte des étages commença, elle s’adossa à la paroi lumineuse et tenta de reprendre son souffle.
Pendant quelques heures, elle s’était laissée aller à y repenser, à le ré-envisager, mais ce qu’elle venait de voir ne faisait que conforter les doutes qui l’avaient empêchée de dormir durant la nuit. C’était comme recevoir un coup de poing dans le ventre : la respiration coupée, les yeux baignés de larmes et cette douleur lancinante…
En sortant de l’ascenseur, elle s’essuya les yeux du revers de la main et inspira profondément.
***
Comme à chaque fois qu’il était gêné, sa main reposait sur le sommet de son crâne, une façon comme une autre de se donner la contenance qu’il n’avait pas. Immobile, il continuait à fixer le même point, jusqu’à ce qu’il l’entendit l’appeler. Laissant retomber son bras, il la rejoignit et referma la porte derrière lui.
Veronica était assise sur le sol de sa chambre, le dos appuyé contre son lit. La tête de Backup reposant sur ses jambes croisées, elle caressait le molosse d’un air distrait.
Il n’y avait pas un bruit dans l’appartement, seule la musique résonnait dans la pièce. Veronica ferma doucement les yeux.
Les papillons, elle les avait ressentis au creux de son ventre le matin même quand elle s’était tenue hésitante, face à cette porte. Elle soupira et rouvrit les yeux.
Posée sur la chaise devant son bureau se trouvait la robe qu’elle avait abandonnée la veille au soir. Elle se leva et fit les quelques pas qui l’en séparaient.
L’étoffe noire était douce sous ses mains. C’était la même sensation que lorsqu’elle l’avait revêtue la première fois. Elle ramena la robe sur sa poitrine et se tourna vers le miroir. De sa main libre elle ramassa ses cheveux sur le côté. Elle s’observa ainsi quelques minutes, puis se résigna : la magie s’était envolée et son Zsa zsa zu en même temps.
Elle repensa aux papillons, elle repensa à cette matinée, à cette sonnerie qu’elle avait si bien ignorée. Elle n’aurait su décrire ce qu’elle avait ressenti. Avait-elle était étonnée? Jalouse? Blessée? En tout cas, elle en était maintenant sûre: elle détestait les surprises.
Dans un soupir, elle reposa délicatement la robe sur le siège.
Sur son écran clignotait une enveloppe. Penchée au dessus de son ordinateur, elle lut le mail.
Haussant un sourcil, elle referma lentement son Mac et regarda Backup qui n’avait pas bougé, imperturbable. Il souleva la tête vers sa maîtresse.
« Toujours le don de réapparaître au bon moment, n’est-ce pas ? » murmura-t-elle en s’adressant à la bête.
Logan était adossé à son casier, il guettait apparemment quelque chose ou quelqu’un dans le flot d’élèves circulant dans les couloirs de Neptune High. Il la repéra sortant des toilettes des filles et avancer de son pas déterminé vers la sortie du lycée.
Cela faisait trois jours qu’il tentait de lui parler. Mais elle savait se faire discrète et était devenue maîtresse dans l’art d’arriver en classe au moment même où le professeur se mettait à débiter son cours, et à s’éclipser dès que la cloche sonnait.
« Cette fois-ci tu ne m’échapperas pas ! »
Il s’élança à sa suite et parvint à la rattraper lorsqu’elle passait les portes donnant sur le parking.
« Veronica! » la héla-t-il.
Elle continua d’avancer. Il accéléra alors le pas et lui attrapa le bras. De surprise, elle se retourna brusquement.
« Veronica », répéta-t-il d’une voix plus douce.
Elle le dévisagea quelques secondes, puis se dégagea de son emprise. Son visage ne trahissait aucune émotion : ni colère, ni tristesse. Mais la lueur présente dans son regard quand elle s’était retournée, était plus que claire. Logan l’avait vu, contrairement à lui, Veronica était loin d’avoir oublié leur dernière conversation.
C’est d’un air détaché qu’elle s’adressa à lui.
« Qu’est-ce que tu veux ? »
-Juste… » Sa phrase resta en suspend, son regard soudainement attiré par le parking derrière Veronica.
« Qu’est-ce que c’est ? » s’interrogea-t-il à mi-voix en fronçant les sourcils.
Tournant la tête, Veronica regarda à son tour en direction du parking. Elle jeta un œil à son poignet et, désignant sa montre de l’index, elle releva la tête vers Logan.
« L’heure de mon rendez-vous! » répondit-elle, esquissant un sourire.
Avant qu’il n’ait pu répondre quoi que ce soit, elle s’était élancée vers le parking, le laissant sur place, hébété.
En arrivant au niveau des véhicules alignés sur le terre-plein, elle ralentit le pas et se dirigea droit sur sa voiture. La tête inclinée sur le côté, un léger sourire sur les lèvres, elle observait le capot de son « bolide », ou plutôt le jeune homme qui y avait pris place.
« C’est drôle, tu portais quasiment la même jupe la première fois que je t’ai vue.
-J’avais aussi cette immonde casquette, répondit-elle en grimaçant. Décidemment j’avais vraiment des goûts douteux à cette époque !
-Ouch ! »
Troy plaqua sa main sur son cœur dans un geste dramatique. Il semblait éprouver un certain plaisir à subir les sarcasmes de la petite blonde. Veronica continua sur le même ton :
« Et si tu pouvais éviter d’abîmer la peinture, dit-elle en désignant du menton le siège de fortune du jeune homme.
-Je n’oserais pas, s’exclama-t-il en se laissant glisser au sol. Tu devrais te rappeler que je t’ai même aidée à prendre soin de ton carrosse ! »
Veronica fit mine de réfléchir en fronçant les sourcils, un index sur la bouche.
« Attends… Ce n’est pas ce jour-là que tu as laissé entendre que j’étais une…« pouffe écossaise » ? »
Troy qui était visiblement bien moins fort que Veronica à ce petit jeu, se frotta la joue et lança:
« Ce n’est pas que se remémorer le bon vieux temps soit ennuyeux, mais on n’avait pas un truc à faire ? »
Veronica secoua la tête et avec un sourire victorieux contourna la LeBaron pour s’installer derrière le volant. Elle leva la tête vers Troy, resté immobile face à la voiture
« Alors tu grimpes ? » s’impatienta-t-elle.
Il regarda rapidement autour de lui, puis reportant son attention sur la jeune détective qui tapotait sur son volant, se décida à prendre place sur le siège passager.
« Comment résister quand c’est demandé aussi gentiment ? »
Sa ceinture à peine bouclée, la voiture quitta en trombe le parking de Neptune High.
A quelques mètres de là, toujours figé sur les marches, Logan avait assisté de loin à la scène, les mains au fond des poches.
Sur Dog Beach, Veronica donnait des petits coups de pied dans le sable.
« En clair, tu voudrais que j’enquête pour toi ? Impression de déjà-vu, railla-t-elle en fixant ses bottes à moitié ensevelies.
-Je sais que t’adores ça, répliqua Troy, ne dis pas le contraire. »
Elle le regarda et secoua la tête, mi-amusée, mi-affligée par l’air satisfait qu’il affichait.
« Non, vraiment, reprit-il de façon plus sérieuse, j’ai besoin d’aide… Encore, ajouta-t-il en voyant Veronica tiquer. Je suis désolé, mais je ne connais pas d’autre détective privé en qui avoir confiance.
-Et si la confiance n’est pas réciproque ?
-Tu n’as pas besoin d’avoir confiance en moi pour faire ça. Et ton prix sera le mien.
-Tu vois quand tu veux ! On est enfin sur la même longueur d’ondes ! s’exclama-t-elle. »
Troy éclata de rire.
« Tu ne changes vraiment pas.
-C’est comme ça qu’on m’aime, affirma-t-elle en haussant les épaules, le sourire aux lèvres.
-J’en suis certain » murmura-t-il.
La plage était à présent vide, la fin de journée approchait et les quelques badauds avaient rejoint leur voiture.
Veronica fit de même en se dirigeant vers la sienne, Troy sur ses talons.
« C’est donc ok, tu vas m’aider ? demanda-t-il, affichant pour la première fois un peu d’inquiétude face à la situation.
-Si l’enveloppe est épaisse, c’est ok mon pote !
-Je savais que tu ne pouvais rien me refuser » dit-il en haussant les sourcils, d’un air plein de sous-entendus.
La jeune blonde soupira exaspérée. Elle grimpa dans la LeBaron et démarra. Troy mit la main sur la poignée, Veronica haussa un sourcil.
« J’ai des trucs à faire et je ne t’emmène pas avec moi ! »
Sous le coup de la surprise, le geste de Troy resta en suspend.
« Mais ma voiture est restée sur le parking de Neptune High ! s’exclama-t-il. Allez Veronica, sois sympa…
-On a parlé d’enquête à résoudre, mais je n’ai jamais dit que je te servirais de chauffeur. »
Sur ce elle démarra laissant Troy seul sur le parking désert.
« J’ai jamais vu quelqu’un d’aussi rancunier », cria-t-il, les bras écartés, pendant que la voiture de Veronica s’éloignait. Il ferma les yeux et secoua la tête, laissant retomber les bras le long de son corps.
Un sourire se dessina sur son visage.
Au volant de sa voiture, la radio en fond sonore (I still remember – Bloc Party) Veronica souriait. Quelque soit l’énergie dépensée pour y arriver, elle ne se lassait pas d’avoir le dessus sur Troy Vandergraaf. Mais elle devait l’avouer, il avait le mérite de la faire rire, et ces derniers temps, même Wallace avait du mal à relever le défi.
Secouant légèrement la tête au rythme de la musique, elle se laissa aller contre le siège. Même si c’était pour Troy, elle se sentait euphorique à l’idée de se replonger dans son activité favorite : enquêter. Elle n’y pouvait rien si elle adorait se mêler des affaires des autres.
Elle repensa aux détails de « l’affaire ».
*
« Tu as donc reçu une lettre, te menaçant de révéler ton passé plus que trouble à… à qui d’ailleurs ? s’interrompit-elle. Université ? Employeur ?
-Un peu tout ça… et à ma petite amie. »
Veronica haussa un sourcil et reprit :
« …aux universités, employeurs et petite amie, à moins que tu ne fasses cadeau d’une jolie somme à cette mystérieuse personne.
-T’as tout compris. Y en a vraiment là-dessous » se moqua-t-il en lui tapotant le sommet du crâne.
Veronica repoussa sa main et se recoiffa, d’un air excédé.
*
De son sac posé sur le siège voisin dépassait l’enveloppe contenant la fameuse lettre.
« Qui peut bien être ce corbeau ? Qui connaît les mauvaises actions commises par ce cher Troy ? A part Wallace et moi bien sûr ! Car ce n’est pas le genre de Wallace et même si j’ai souvent caressé l’idée de détruire la vie de mon ex, la lettre anonyme n’entrait pas dans mes scénarii : pas assez classe ! »
Arrivée sur le parking de la résidence, elle se gara et baissa le son de l’autoradio. Elle attrapa la fameuse lettre et en examina l’enveloppe. C’était une enveloppe tout ce qu’il y avait de plus banal. Le nom de Troy Vandergraff y figurait en caractères d’imprimerie.
La sonnerie de son téléphone interrompit ses observations. Elle regarda le nom qui s’affichait sur l’écran, prête à faire basculer l’appel sur la messagerie, mais elle sourit en voyant qui était à l’autre bout du fil.
« Oui ?dit-elle, son sourire s’étirant un peu plus.
-Hey ! Devine ce que j’ai vu de très étrange aujourd’hui en me rendant à mon entraînement ?
-Weevil portant un slim ? Dick sortant quelque chose d’intelligent ? Mac et Butters se tenant par la main ? Madison…
-Hé ho ! Je peux en placer une ! s’écria Wallace, hilare.
-Ben quoi tu m’as demandé de deviner, répliqua Veronica, faisant l’innocente. Mais vas-y, dis-moi, puisque je n’ai pas le droit de jouer.
-Ouais, donc en me rendant au gymnase, j’ai vu Logan observant ma meilleure amie qui discutait sur le parking avec une vieille connaissance.
-Ah ! Ca ?
-Oui ça ! Tu ne m’avais pas parlé du retour de l’ex prodigue !
-Sois pas jaloux Wallou, je l’ai même pas mentionné dans mon journal intime !
-Ouais, fit son ami d’une voix boudeuse, n’empêche…
-Bon pour me faire pardonner, l’interrompit-elle, je te propose une soirée pyjama ce soir chez moi. Au programme : manucure, pédicure et potins sur les ex qui refont surface. Et si t’es vraiment sage j’accepterai peut-être de te maquiller, minauda-t-elle. T’as qu’à louer High School Musical 2, je m’occupe du reste ! Et n’oublie pas ton sac de couchage !
-Fetch! J’apporte les Marshmallows ! réussit-il à articuler au milieu de son fou rire.
-Ok ! Love ya Bitch, fit Veronica avant de raccrocher. »
Toujours souriante, elle tourna une nouvelle fois le bouton du volume, et le son de la musique s’amplifia.
Seul dans sa suite, Logan torse nu et en pantalon d’intérieur noir, triturait la manette de sa console de jeux. Le volume de la chaîne poussé au maximum, il s’acharnait sur son adversaire virtuel, poussant de temps à autre quelques jurons.
Lorsque la musique s’arrêta brusquement, il releva la tête et aperçut Dick près de la stéréo, deux bières à la main.
« Hé mec, à force d’écouter les cloches, t’entends même plus quand on tape à la porte! Heureusement que Dick sait parler aux filles ! D’ailleurs, j’ai enfin compris pourquoi tu squattes ici. Le personnel est super compétent, si tu vois ce que je veux dire, dit le grand blond en clignant de l’œil, un sourire niais s’étalant sur son visage. J’ai croisé une certaine Tina dans le couloir. Et grâce à mon charme légendaire, elle a accepté de m’ouvrir avec son passe magique. J’ai juste eu à lui raconter que je venais d’emménager avec toi et que j’avais perdu ma clé.»
Remarquant que Logan ne l’écoutait que d’une oreille distraite, tout en continuant à jouer à la console, Dick s’affala à ses côtés après avoir posé les bières sur la table basse.
« T’es au courant que quand tu l’as démembré, décapité et que tu lui a arraché la colonne vertébrale, tu peux plus rien faire. Crois-moi j’ai essayé, affirma-t-il en désignant l’écran du menton. »
Logan ne réagissant pas, Dick se redressa sur le canapé et fixa son meilleur ami.
« Ok, raconte-moi ce qui ne va pas », lança le surfeur en remettant sa mèche en place.
Logan mit le jeu sur pause et se tourna vers Dick, le sourcil levé.
« Ca me va pas, le rôle du BFF soucieux de l’état de son pote ? »
Logan secoua la tête en signe de négation. Dick haussa les épaules.
« C’est bien ce que je pensais. »
Il décapsula les bouteilles et en tendit une à Logan. Ils trinquèrent avant d’en boire une longue gorgée. Logan saisit la télécommande de la chaîne et remit en route la musique, avant de recommencer à jouer.
Veronica s’affairait dans la cuisine, remplissant les saladiers de pop corn et préparant les coupelles de glace. Elle se dandinait sur une musique imaginaire qu’elle seule pouvait entendre, tout en fredonnant des paroles sans queue ni tête, agitant ses bras dans tout les sens. En entendant frapper à la porte, elle stoppa net ses activités et alla ouvrir à son invité.
«Salut Gabriella!», lança Wallace en pénétrant dans l’appartement.
-Salut… Chad?
-Et pourquoi je ne serais pas Troy? demanda Wallace en bombant le torse, c’est lui le meilleur basketteur de l’équipe et Zac Efron a plus de succès avec les filles!
-Je sais que tu es fan de Vanessa Hudgens, mais il y a assez d’un seul Troy, surtout en ce moment. Et je refuserais de t’adresser la parole si tu avais la même coupe de cheveux que Dick ! »
Wallace se mit à rire et regarda sa meilleure amie qui riait de bon cœur elle aussi.
« Dis donc, ça fait un moment que je ne t’ai pas vue comme ça. Me dis pas que toi et le véritable Troy vous avez remis le couvert et que c’est la raison de ta bonne humeur ?
-Désolée de te décevoir mon Wallou, mais notre Troy a déjà trouvé sa Gabriella. »
Elle lui tourna le dos pour se diriger vers le plan de travail et saisit un des saladiers.
« Alors c’est quoi le programme ciné ce soir ? » demanda-t-elle.
La jeune fille se retourna et vit Wallace tenant un paquet de marshmallows dans une main et le dvd de High School Musical 2 dans l’autre.
« Génial ! J’étais justement en train de m’entraîner sur le solo de Troy en t’attendant ! s’exclama-t-elle, mais je suis pas encore au point sur les paroles. »
Elle grimaça. Wallace sourit et retourna le dvd, laissant découvrir, caché derrière le premier, un second dvd présentant une jaquette sensiblement différente.
« Say hello to my little friend! fit Wallace, dans une piètre imitation de Tony Montana.- Encore Scarface! Je sais pas ce que vous avez, vous les garçons, mais vous virez légèrement obsessionnels quand vous aimez un film… Tu m’as forcée à le voir combien de fois de suite déjà ? 5 ? 6 ? »
Voyant que la partie était loin d’être gagnée, et que la petite blonde n’abandonnerait pas si facilement, Wallace mit toutes les chances de son côté : il pencha la tête, fit la moue dans une parfaite imitation de sa meilleure amie.
« Une seule fois encore et je te laisserai admirer le Zanessa autant de fois que tu veux…
- Ok t’as gagné, soupira-t-elle. Lance le dvd pendant que je sors les cannellonis du four. »
L’appartement était à présent plongé dans le noir. L’unique lumière, émanait de l’écran de la télévision, éclairant d’une lueur blafarde Wallace endormi sur le canapé. Veronica quant à elle s’était assoupie sur le fauteuil rayé.
Elle finit par ouvrir les yeux et, renonçant à ranger le désordre qui régnait sur la table basse, se dirigea vers la chambre à coucher. Elle alluma sa lampe de chevet et saisit l’enveloppe posée à côté. La lettre qu’elle contenait, comme le nom inscrit sur l’enveloppe, avait été tapés à la machine.
« Qui possède encore une machine à écrire de nos jours ? A part Lorelai Gilmore bien sûr. Mais je l’imagine mal écrire des lettres de menaces. »
Veronica grimaça.
« Pourquoi ne pas faire comme tout le monde et envoyer un bon vieux mail ? J’aurais mis Mac sur le coup et en moins de deux l’affaire aurait été réglée ! Et plus de Troy Vandergraaf sur le dos…»
Elle laissa échapper un soupir.
« Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué? »
Veronica retourna la lettre à la recherche du moindre indice qui la lancerait sur la piste du maître chanteur. Mais après avoir méticuleusement examiné l’enveloppe et le feuillet, la jeune détective dut s’avouer vaincue. Ni l’un ni l’autre ne semblait présenter une particularité quelconque. D’ailleurs Veronica ne savait plus très bien ce qu’elle essayait de trouver. Cette histoire de lettre anonyme se révélait plus compliquée que ce qu’elle avait imaginé. Pour l’instant elle n’avait aucune piste.
Elle avait beau retourner cette lettre dans tous les sens, elle ne voyait rien, à part cette anomalie qui apparaissait de temps à autre à côté de certaines lettres, laissant comme une minuscule tache d’encre.
« Le lot de toutes les vieilles machines à écrire… Et je ne vais pas entrer par effraction chez tous les propriétaires de machine à écrire du comté pour vérifier leur état.»
Veronica soupira pour la énième fois de la journée en reposant la lettre sur la table, elle éteignit la lumière et s’allongea sur le lit. Epuisée par les évènements de la journée et le triple visionnage de sa comédie musicale préférée, elle s’endormit au moment même où sa tête toucha son oreiller.
Une main soutenant sa tête, l’autre martelant une copie de son stylo, Veronica fixait d’un air distrait le tableau noir recouvert de formules mathématiques. Elle avait profité de l’heure de maths et du laxisme de son professeur pour se laisser aller à ses pensées.
Il lui fallut quelques instants pour se rendre compte que dans la classe les chaises raclaient le sol et que ses camarades se dirigeaient bruyamment vers le couloir.
Ramassant machinalement ses affaires, elle sortit à son tour. Entraînée par le flot des élèves, elle se laissa porter, la tête baissée sur les livres et cahiers qu’elle tenait dans ses bras.
Comme à chaque enquête, son esprit était en ébullition et la boule qu’elle avait eue au ventre ces derniers temps, s’était peu à peu dissipée pour laisser place à cette excitation qui ne la quitterait que lorsqu’elle aurait eu le mot de la fin.
Ce qui devait être un petit service s’était avéré plus compliqué qu’il ne paraissait. Veronica n’avait pas encore trouvé de piste et cela la travaillait.
Perdue dans ses pensées, elle ne fit pas attention et au détour d’un couloir percuta un obstacle.
La tête toujours baissée, elle fit un pas sur la gauche pour le contourner mais l’obstacle en question se déplaça d\\'un même mouvement. Elle tenta alors l’autre côté mais encore une fois, il lui faisait face. Elle releva finalement la tête pour reconnaître Logan visiblement amusé par son manège.
« Je vais finir par croire que tu aimes me rentrer dedans !
-Logan… siffla Veronica entre ses dents. Ses doigts se crispèrent un peu plus sur ses livres. Tu veux bien me laisser passer ?
-Bien sûr. Il s’écarta. Elle continua son chemin, mais Logan lui emboîta le pas.
-Tu n’allais pas dans la direction opposée ? demanda-t-elle sans le regarder.
-Dis-moi Ronnie, c’est d’avoir revu Vandergraaf qui te rend d’aussi bonne humeur ?
-C’est plutôt de devoir supporter ta logorrhée avant le déjeuner.
-Et c’est le dealer qui te distrait au point que tu ne fasses plus attention où tu marches ? continua-t-il en ignorant l’agacement de Veronica.
-Qu’est-ce que tu veux ? J’ai toujours eu un faible pour les bad boys.
-Décidemment tu ne t’arrêtes pas au premier échec et tu t’obstines à remonter en selle ! Après Duncan et Troy, quel sera le prochain ? »
Veronica s’arrêta au milieu du couloir, se tourna vers son interlocuteur et le dévisagea en souriant.
« Justement je comptais aller voir Leo en sortant des cours. Tu veux m’accompagner ? »
Avant qu’il ne puisse répondre, Veronica tourna les talons et disparut dans une salle de classe.
Logan se dirigea vers son casier au bout du couloir. Il appuya son front quelques instants sur le métal froid puis l’ouvrit pour y prendre un livre. La main posée sur le dessus de la porte, il fixa la salle dans laquelle Veronica s’était engouffrée. Sans bouger, il serra le rebord métallique jusqu’à ce que ses phalanges deviennent blanches. Tandis que la douleur anesthésiait momentanément son humeur, il acheva son action en claquant violemment la porte du casier.
