HypnoFanfics

Bonjour à tous. J'écris cette histoire seule s.v.p. Cette fic commence dans le passé. Puis nous nous retrouverons dans le présent avec un petit retour en arrière. Mais n'ayez crainte, je le dirais quand il faudra. Certains d'entre vous dirons que ce n'est pas une vraie histoire et qu'elle n'a pas de fin. C'est en partie vrai mais elle laisse volontairement la porte ouverte pour écrire une suite. J'espère que vous comprendrez. Bonne lecture...

Londres centre ville septembre 1988

Il pleuvait. Des trombes d'eau s'abattaient sur les habitants de Londres. La jeune femme se dépêchait de rentrer chez elle. Tête baissée, elle tirait derrière elle une petite fille de sept ans à peine qui s'efforçait de la suivre sans se plaindre. Soudain, dans son impatience, elle heurta violemment une femme qui arrivait en sens inverse. Elle s'excusa sans s'arrêter mais sa fille ne lui tenait plus la main. Alors elle se retourna. L'autre femme aussi s'était retournée et regardait un petit garçon qui, lui aussi, ne bougeait plus.

Les deux enfants se regardaient, immobiles, le coeur serré, sourds aux appels de leurs mères, indifférents à la pluie qui tombait toujours plus drue. Ils semblaient hypnotisés chacun par le regard de l'autre. Le charme se rompit lorsque les adultres intervinrent. Les deux femmes reprirent leurs enfants par la main pour continuer leur route. Mais ceux-ci ne bougeaient toujours pas. Alors la première s'impatienta.

- Toshiko! Dépêches-toi! Tu ne vois donc pas qu'il pleut? Tu vas tomber malade. Viens!

L'autre femme, elle, s'énerva et tira violemment le garçon par la main.

- Owen, je te préviens, tu vas passer un mauvais quart d'heure si tu ne bouges pas maintenant. Tu n'as que huit ans. Quand tu en auras seize, tu feras ce que tu voudras.

Alors les deux enfants furent contraints de sivre leurs mères non sans regarder derrière eux jusqu'à ce qu'ils soient trp éloignés l'un de l'autre.

Cardiff décembre 1988

Le temps s'était calmé. Du moins, il ne pleuvait plus mais le froid arrivait à grands pas. Le petit garçon, le nez baissé sur son livre, était hermétique à ce qui se passait autour de lui. Il lui restait environ vingt minutes avant que son bus n'arrive au terminus aussi n'était-il pas pressé. De toute façon, sa mère lui dirait quand descendre. Soudain, le véhicule freina brusquement. Le livre vola dans l'allée centrale et le jeune garçon se cogna la tête contre le siège précédent. Il releva la tête en se frottant le front. Il aurait une belle bosse, à n'en pas douter.

Les autres passagers du véhicule regardèrent à l'extérieur ce qui avait pu provoquer un tel arrêt. Au milieu de la route une voiture s'était renversée et les secours arrivaient. Sur le trottoir, des badauds s'attroupaient pour contempler le spectacle, mais une seule personne attira l'attention du jeune garçon. Une petite fille qui regardait les policiers travailler. Soudain, elle tourna la tête et leurs regards se croisèrent. Le temps parut s'arrêter. Mais le chauffeur vint briser cet instant irréel.

- Et, gamin! T'as pas entendu? Tout le monde descend. Je peux pas aller plus loin.

Le jeune garçon le regarda et descendit les quelques marches, rejoignant sa mère qui l'attendait.

- Attend, gamin, tu oublies ton livre. Tiens. Au fait, comment tu t'appelles?

L'enfant regarda la petite fille puis le chauffeur et de nouveau la fillette avant de répondre.

- Je m'appelle Ianto, monsieur. Ianto Jones. Merci pour mon livre, c'est mon cadeau. J'ai eu six ans hier.

Il monta sur le trottoir, se rapprochant doucement de la fillette. A cet instant un homme la rejoignit, essoufflé.

- Enfin, Gwen, je te cherche partout! Je t'ai dis cent fois de ne pas t'éloigner, ça pourrait être dangereux. Tu n'as que onze ans, voyons. A ton âge, on ne s'enfuit pas comme ça. Allez, viens, on rentre.

Les deux enfants se dévisagèrent encore quelques secondes jusqu'à ce que l'homme entraîne avec lui celle qui devait certainement être sa fille. Ianto resta un long moment immobile. Il avait tellement l'impression de la connaître qu'il ne savait plus quoi penser. Enfin, il se ressaisit et entreprit de finir le chemin à pied, suivant sa mère de près, le livre serré entre ses mains.

Londres centre ville mars 1989

Owen serrait les dents. Bientôt il serait grand, il serait fort et il pourrait quitter cette maison où tout le monde se moquait de lui, ses parents les premiers. Certes, il venait d'avoir seulement neuf ans mais un jour, il serait médecin et il aiderait les gens. On aurait besoin de lui. En attendant, il devait aller faire les courses, sa mère lui avait dit de ne pas traîner. En entrant dans le magasin, il ruminait encore ces pensées si bien qu'il ne vit pas le caddie lui foncer dessus. Il le prit en plein ventre.

- Excuse-moi, je ne t'avais pas vu. Je ne t'ai pas fais mal?

Une gamine, un peu plus âgée que lui le regardait, l'air insaisissable. Devant elle, il crâna mais elle ne l'avait pas râté, cette petite peste.

- T'inquiètes pas, j'ai rien! J'suis pas une chochotte!

- Ok! Bon, ben, salut!

- Salut!

Mais aucun des deux ne bougeait. Quelque chose les retenait l'un près de l'autre et la sensation qui s'empara d'eux à cet instant précis leur en rappela une autre, quelques mois plus tôt, lorsque chacun avait croisé le chemin d'un autre enfant inconnu.

- Comment tu t'appelles, toi?

- Gwen Cooper. Et toi, t'es qui?

- Je suis Owen Harper. Tu as devant toi un futur grand médecin.

Devant cette fille, il ne pouvait pas s'empêcher de faire le coq. Elle le remarqua, voulut se moquer du jeune garçon mais en fait, elle entra dans son jeu.

- Moi, je serais policière! J'arrêterais les méchants.

Ils ne dirent rien de plus. Chacun regardait l'autre, simplement. Une fois encore, ce lien fut brisé par une tierce personne: l'employé du supermarché.

- Allez, les mômes, dépêchez-vous, je ferme bientôt.

Contraint de terminer rapidement ses courses, Owen se détourna et partit dans les rayons. Il ne comprenait pas pourquoi cette fille lui avait fait cet effet; comme celle qu'il avait croisé un jour de pluie. Il la chercha du regard mais elle avait disparu, alors il paya et rentra chez lui.

Londres quartier populaire juin 1989

La petite fille se dépêchait, de nombreux livres sous les bras. La bibliothèque venait de fermer, elle devait alors rejoindre son grand-père. Il lui enseignait tellement de choses. Son travail était tellement intéressant. Plus tard, elle aussi serait une grande scientifique. Tout à ses pensées, elle ne vit pas le garçon à vélo qui arrivait droit sur elle, de l'autre côté de la bibliothèque. Il freina juste à temps mais ses livres tombèrent sur le sol et la fillette, effrayée, échappa aussi les siens qui se mélangèrent aux autres.

- Excuse-moi, je ne t'avais pas vu. Attend, je t'aide à ramasser tes livres.

- Merci. Tu es gentil. Comment tu t'appelles?

- Moi c'est Ianto.

- Et toi?

- Toshiko. Mais tout le monde m'appelle Tosh.

Elle regarda les deux piles d'ouvrages et eut un petit rire.

- Tu aimes les extraterrestres, à ce que je vois?

- Oui, c'est vrai. Ne te moques pas, je suis persuadé qu'ils existent. Toi, ton truc , c'est les ordinateurs, à ce que je vois. On a tous les deux des centres d'intérêts différents, c'est tout.

- Je suis désolée, j'aimerais continuer de discuter avec toi mais je dois partir.

- Moi aussi, je dois rentrer. On se recroisera peut-être à la bibliothèque. Salut!

La petite fille le regarda repartir sur son vélo. Elle avait l'impression de le connaître, pourtant elle ne l'avait jamais vu. Cette sensation bizarre lui était familière. Plusieurs mois plus tôt, elle l'avait déjà ressenti pour un autre garçon. Elle ne savait pas pourquoi mais elle était certaine de les revoir un jour.

Londres centre ville septembre 1989

Owen se dépêchait. Comme toujours, sa mère l'avait envoyé faire des courses mais il savait ce qu'elle voulait surtout. Sa bouteille de whisky. Et s'il ne rentrait pas rapidement, elle allait lui passer un sacré savon. Au coin de sa rue, une violente lumière l'ébluoit et le sol trembla. Un choc violent l'envoya à terre et il entendit la bouteille se casser.

Et flûte, se dit-il, me voilà bon pour retourner en acheter une et me faire engueuler pour mon retard. Mais qu'est-ce-que c'était que ça?

Il se releva et rebroussa chemin. Un petit garçon arrivait droit sur lui en courant.

- Tu l'as vu. Par où est-il parti?

- Quoi? C'est à moi que tu parles? Vu quoi? Il y a eu une lumière, le sol a tremblé. C'est tout. T'es bizarre, mon pote.

- J'suis pas bizarre. Je chasse les extraterrestres et là, il y en avait un.

- C'est ça, mon gars. Il faut te calmer. Bon, c'est pas tout ça mais j'ai une course urgente à faire.

- Mais ça, c'est urgent! Suis-moi, on va l'attrapper!

Ecoute, mon pote. je sais pas qui tu es, ni à quoi tu tournes, mais je te laisse,ok?

Je m'appelle Ianto et j'étudies l'univers. Et toi?

Ianto? C'est pas un nom, ça. Moi, c'est Owen et j'ai les pieds sur terre, pas dans l'univers. Salut!

Et le jeune garçon partit en courant. Ianto le regarda, incrédule. Ce type est bête, se dit-il. S'il se croit seul sur terre, il a tort. Enfin, assez perdu de temps. Au travail.

Et, sur ces mots, lui aussi partit en courant dans l'autre direction.

Cardiff centre ville décembre 1989

Gwen hâtait le pas. Son père le lui avait dis. Cette visite chez sa tante était importante. Elle devait les rejoindre, sa mère et lui, à quatorze heures tapantes et il ne lui restait qu'une dizaine de minutes pour arrriver sans être en retard. A deux rues de chez elle, cependant, son regard fut attiré de l'autre côté de la rue. Une petite fille était entourée par trois garçons qui ne voulaient manifestement pas la laisser partir. Ils étaient plus âgés qu'elle pourtant elle ne manifestait pas la moindre peur. Gwen décidé qu'elle devait intervenir. Elle traversa la rue et se planta devant les garçons.

- Et, les gars! Vous jouez à quoi, là?

- Ca ne te regarde pas, gamine. Casse-toi!

- Non, je ne pars pas sans elle, alors vous, cassez-vous!

Ebahis par son audace et lassés de leur jeu, les garçons haussèrent les épaules et s'en allèrent sans discuter. Gwen se tourna vers la fillette.

- Ca va? T'as rien?

- Non, merci. Mais j'aurais pu me débrouiller, tu sais!

L'audace de la gamine la fit sourire.

- J'en suis certaine. Mais j'aime bien jouer les héros.

- T'es gentille. Je m'appelle Tosh. J'ai huit ans. Et toi?

- Moi c'est Gwen. J'ai onze ans.

Soudain elle se rappela son rendez-vous.

- Zut! Je vais être en retard. Mes parents vont m'étriper. Je suis désolée, je dois partir. A bientôt, peut-être.

Et elle s'en alla en courant. La petite fille regardait Gwen partir. Elle était un peu triste. Elle aurait bien aimé devenir son amie. Elle n'en avait pas beaucoup car elle préférait ses livres aux enfants de son âge. Elle soupira. Peut-être la reverrait-elle un jour...

Cardiff base Torchwood Aujourd'hui

Jack et son équipe rentraient à la base. Ils étaient fatigués, sales et affamés. Décidément, cette enquête était impossible. Une fois qu'ils eurent franchi le seuil, tous s'installèrent dans la salle de réunion et Ianto commanda des pizzas.

- Que fait-on, Jack? Qu'est-ce-qui se passe? Je n'y comprend rien. d'habitude, on sait contre quoi on se bat mais là...

- Je sais, Owen, je sais. mais on va finir par trouver, comme toujours.

Gwen le regarda.

- Franchement, je sais pas, Jack. Owen a raison. Et si on ne gagnait pas, cette fois?

- Eh! Arrêtez d'être pessimistes. On va y arriver, comme d'habitude.

Pendant ce temps, Ianto revenait avec les pizzas que le livreur avait apportées. Il les déposa sur la table.

- Vous savez quoi? Je suggère qu'on mange et qu'on rentre dormir. Une bonne nuit de sommeil nous fera du bien et, demain, nous verrons peut-être les choses autrement.

Jack se leva.

- Tu as raison, Ianto. Mangeons et reposons-nous. Cette chose nous fait courir depuis deux semaines sans qu'on sache ce que c'est. Ce qui est sûr, c'est qu'elle joue au chat et à la souris avec nous. Les dégâts qu'elle cause ne sont pas très important, pour ne pas dire inexistant. Je ne pense pas qu'on soit réellement en danger mais on doit le découvrir rapidement. Nous verrons bien...

Sans rien ajouter, tous finirent par rentrer chez eux. Chacun pensait aux derniers jours qui venaient de s'écouler. Ils ne ressemblaient en rien à ce qu'ils avaient vu jusqu'à présent et cela les déroutait. Incapables de dormir, ils essayaient d'analyser et de comprendre ce qui se passait mais l'impression d'être manipulés était la plus forte.

Enfin, le sommeil vint les cueillir l'un après l'autre.

Cardiff Base Torchwood deux semaines plus tôt

L'alarme retentissait dans le hub. Tosh examina les écrans de contrôle.

- On a un problème, Jack! Une présence étrange est détectée mais la faille ne s'est pas ouverte. C'est au sud de Cardiff, à vingt minutes environ.

- Bon. Owen, Gwen et Ianto, vous venez avec moi. Toshiko, guide-nous.

Ils arrivèrent rapidement sur les lieux, à la sortie de la ville. regardant autour d'eux, ils ne virent rien de suspect mis à part des trous dans le sol.

- Toshiko? Il n'y a rien, ici. Tu es sûre de toi?

- Oui, Jack, il devrait y avoir quelque chose ou quelqu'un près de vous. Fouillez mieux.

Et c'est ce qu'ils firent. Chaque centimètre carré fut passé au peigne fin. Soudain, Owen appela les autres.

- Euh, je crois que j'ai quelque chose. Mais c'est rien qu'un vieux bouquin sur les ovnis.

Tous se rapprochèrent de l'objet en question et Jack le prit et l'ouvrit. Incrédules, ils purent lire sur la page de garde: "A Ianto, avec tout mon amour. Maman" Trois paires d'yeux se tournèrent vers le jeune homme.

- Je ne comprend pas. C'est un livre que j'ai reçu pour mes six ans. Mais cela fait des années que je ne l'ai pas vu. Je ne sais même pas où il pouvait être, ni pourquoi il est là...

Regardant à nouveau là où Owen avait trouvé le livre, ils aperçurent une faible lueur bleue. jack se baissa et découvrit une petite boule bleue, genre boule de cristal. Mais ils eurent beau tout essayer, rien ne se produisit. Alors ils rentrèrent à la base, mirent l'ouvrage de côté et passèrent à autre chose.

Seulement, le même phénomène se reproduisit.

Le lendemain matin, au nord de la ville, cette fois-ci. Arrivés sur place, l'équipe constata que la porte d'un vieil immeuble avait été forcé. Ils entrèrent prudemment, ne trouvèrent rien de spécial mis à part du verre brisé, des jouets pour enfants et, dans un coin, un sac d'épicerie contenant des bouteilles de whisky.

- Ce petit jeu commence à m'énerver. Qui nous cherche? Nous sommes là, cria Owen, montrez-vous!

Mais rien ne se produisit.

Les jours suivants connurent quelques alertes semblables qui conduisirent les membres de Torchwood d'un bout à l'autre de la ville.

La semaine suivante, le lundi, une nouvelle alarme retentit. Le jeu continuait. Là, seulement Jack, Gwen et Owen se rendirent sur les lieux. Ils se trouvaient au début d'une rue ouvrant sur un quartier résidentiel. Des panneaux avaient été arrachés, une voiture saccagée mais toujours rien de surnaturel. Ils allaient repartir lorsque Gwen se figea.

- Qu'est-ce-qui t'arrive, Gwen?

- Je connais ce quartier, Jack. Ma tante habitait au bout de la rue. la dernière fois que je suis venue ici, j'avais onze ans. Elle a déménagé un an plus tard. Mais je n'y suis venue qu'une fois ou deux, alors pourquoi sommes-nous là?

- Je n'en sais rien. Il n'y a peu-être aucun lien. Conduit-nous à cette maison.

Une fois sur place, ils constatèrent qu'une famille, apparement normale, y vivait. frustrés, ils rentrèrent à la base et laissèrent libre cours à leur exaspération, Owen le premier.

- Si je tenais le p'tit malin qui nous fait faire les girouettes, il passerait un sale quart d'heure, croyez-moi!

Jack était resté silencieux. Il se leva.

- Les enfants, je pense qu'il y a une raison à tout cela. A nous de trouver laquelle...

Deux semaines s'étaient écoulées de la même façon, n'apportant aucune réponse...

Cardiff Base Torchwood Aujourd'hui

Les membres de l'équipe arrivèrent les uns après les autres, l'air sérieux. Cette nuit de sommeil leur avait été bénéfique.

- Jack, j'ai quelque chose à vous dire. J'ai réfléchi toute la nuit et je crois que j'ai une idée.

Ianto regardait tranquillement son patron.

- Ouais, moi aussi! Owen et Gwen avaient parlé en même temps. Apparement, avant d'arriver, tous s'étaient concertés et ce qu'ils avaient découvert les intriguait au plus haut point. Ils avaient hâte de savoir ce qu'en penserait Jack.

Ce fut Ianto qui commença.

- J'ai réfléchi au sujet du livre. Je l'ai eu le jour de mes six ans et j'ai commencé à le lire dans le bus qui nous ramenait chez nous, ma mère et moi. Vous allez dire que j'étais trop jeune pour m'en souvenir, pourtant c'est le cas. Le bus s'est arrêté. Il y avait eu un accident. On a du descendre. Et je me rappelle avoir été comme hypnotisé par le regard d'une fille. Je me souviens de son nom... Gwen.

La jeune femme réagit.

- Oui, je me rappelle de l'accident et du petit garçon... C'était toi?!

- Attendez un peu.

Owen les regardait tour à tour.

- Ton bouquin sur les ovnis... Un jour, j'avais environ neuf ans, j'ai été témoin d'un phénomène bizarre et un gamin m'est tombé dessus. Je me rappelle avoir ri car il disait qu'il chassait les extra-terrestres.

- C'était moi... Je m'en souviens.

Ianto le regardait, incrédule.

- Et ce n'est pas tout. Le sac d'épicerie qu'on a trouvé dans le vieil immeuble. C'est le nom de celle où ma mère m'envoyait faire les courses. Elle a fermé l'année de mes quinze ans. Mais je me souviens avoir croisé une fille, un jour. Je m'étais reçu son caddie dans le ventre... C'était toi, Gwen!

- Oui, je m'en rappelle parfaitement. Tu jouais déjà les durs à cette époque. Et j'avais remarqué qu'il y avait des bouteilles de whisky dans tes sacs.

- Ouais, ouais. Disons que c'était la boisson préférée de ma mère. Le caissier le savait et il me laissait prendre les bouteilles. Enfin, pourquoi tout ça?

- Attendez, ce n'est pas tout. L'adresse de ma tante. Je me souviens très bien qu'à la même époque, j'ai rencontré une petite fille que des garçons ennuyaient. Elle avait l'air triste et seule mais elle n'avait pas peur. Je ne l'ai jamais revu mais je n'oublierais jamais son nom: Tosh.

Tous les regards convergèrent vers Toshiko qui n'avait pas encore parlé.

- Oui, je me souviens moi aussi de ce que vous dites mais je ne comprend pas. On s'est tous rencontré étant enfants, c'est une chose, et on est réunis ici aujourd'hui. Ca ne peut pas être le fruit du hasard. Car je me souviens vous avoir tous croisé. Un jour de pluie, je ne pouvais pas détacher mon regard du tien, Owen. J'ai souvent rêvé de toi pendant de longs mois après ça. Et, à la bibliothèque, le petit garçon à vélo avec les livres sur les extra-terrestres. Ianto...

Jack, qui avait suivi le débat sans intervenir prit enfin la parole.

- D'accord, j'ai compris une chose en vous écoutant. Sans que je sache encore pourquoi, vos destins sont liés. Vous étiez fait pour vous rencontrer. Je ne sais pas encore pourquoi mais ces signes ne nous sont pas arrivés par hassard. Et la personne qui nous les a envoyé veut que l'on comprenne pourquoi. Mais qui est-ce?

- Je crois avoir trouvé, Jack.

Tosh regardait son patron.

- En premier, on a trouvé le livre de Ianto mais aussi cette boule bleue bizarre. Je pense que c'est le lien.

- Tu as raison, Tosh. Il faut essayer de la faire fonctionner.

Owen récupéra l'objet en question. Rien ne se produisit.

- Que fait-on, Jack? Ca ne marche pas.

- Et bien, Owen, je crois que je sais. Puisque vous êtes tous concernés, essayez de tous vous connecter à cet engin.

Gwen esquissa un sourire. Le ton bourru sur lequel Jack avait répondu lui montrait qu'il se sentait mis à l'écart et qu'il n'aimait pas ça du tout. Elle sourit encore plus mais ne dit rien.

Et chacun approcha sa main de la sphère bleue. Gwen, Ianto, Owen et Toshiko, quatre êtres réunis dans un seul et même but. Aider les personnes en danger.

Quelques secondes s'écoulèrent et soudain une lueur bleue s'éleva et emplit la pièce. Tous levèrent les yeux vers elle et une forme vague en émergea. Une voix s'éleva, lointaine mais bienveillante.

- Bienvenue à vous, Torchwood 3. Je vous attendais. Gwen Cooper. Owen Harper. Toshiko Sato. Ianto Jones. Capitaine.

- Qui êtes-vous? Que veux dire tout ceci? Que nous voulez-vous?

- Je crois que vous avez compris, du moins en partie. Si vous êtes tous ici, réunis aujourd'hui, il y a une raison importante...

- Mais laquelle? Pourquoi?

- Ne vous inquiétez pas, monsieur Jones, je vais y venir. Mais avant, regardez tous.

Là, la lumière bleue s'intensifia et on aurait dis qu'un film muet se déroulait sous leurs yeux. Ebahis, tous virent leurs vies se dérouler devant eux, du moment de leur première rencontre jusqu'à leur réunion avec Jack, ici à Torchwood. Ils virent tout ce qu'ils avaient accomplis pour sauver les humains et le monde; le lien qui les unissait puis le film s'arrêta et la lumière faiblit. La voix s'éleva de nouveau.

- Ce que vous avez vu est le chemin que vous avez parcouru depuis que vous avez été choisis.

- Choisis? Mais pourquoi et par qui?

- J'y arrive, Owen Harper. Tout n'est pas qu'une question de hasard, de libre-arbitre ou de destin. Non, la vie est un mélange de tout cela. C'est pourquoi notre organisation veille.

- Quelle organisation?

- Ne m'interrompez pas, s'il-vous-plaît, mademoiselle Cooper. Je suis un alien, de la race des Anka. Je vis sur Terre depuis de nombreuses décennies. J'ai rencontré les membres d'une organisation secrète qui se fait appeler les Veilleurs. Ils m'ont accueilli et depuis, je travaille pour eux. La boule que vous tenez est un engin psychique. je projette mon esprit à l'intérieur pour pouvoir communiquer. Les Veilleurs existent depuis la nuit des temps. Ils vivent dans le secret pourtant ce sont eux qui sont au-dessus de tout, même du Gouvernement. Ils recrutent sans se montrer, surveillent et analysent ce qui se passe sur la planète. Torchwood ou Unit, par exemple, servent leurs intérêts sans même le savoir.

L'alien fit une courte pause puis reprit.

- C'est ainsi que vous quatre, depuis votre plus jeune âge, avez été surveillés et testés. Les résultats vous ont conduits jusqu'à Torchwood.

- Mais pourquoi nous? Même si nous possédons des capacités dans certains domaines, nous ne sommes pas des surhommes.

- C'est vrai, Owen, mais ce n'est pas ce que nous cherchons. Vous êtes complémentaires et, sur une période précise, en un lieu précis, vous êtes réunis pour sauver le monde. D'autres étaient là avant vous, d'autres vous remplaceront. Ainsi en va-t-il de la survie de l'humanité.

- Et moi, dans tout ça?

- Vous, Capitaine? Comme le dit un certain Doctor, vous êtes une aberration, une erreur dans le système. Cela arrive. Mais vous êtes fait pour diriger cette unité et mener le monde à la victoire.

Ianto regarda fixement la boule bleue.

- Pourquoi venir nous le dire maintenant? En quoi le fait de savoir cela va-t-il changer les choses?

- Il ne s'agit pas de changer quoi que ce soit. Vous êtes réellement compétents et vous vous complétez à merveille, même si vous n'en êtes pas toujours conscients. Si nous sommes venus à vous, c'est parce qu'une menace approche. Nous devions être sûrs de vous. En vous révélant que vous n'êtes pas seuls et que vous êtes bien à votre place, nous voulions nous assurer de votre combativité.

Owen intervint à ce moment.

- De quelle menace parlez-vous? A quoi doit-on s'attendre exactement?

- Vous le saurez bien assez tôt. Nous ne devons pas intervenir dans le cours du temps. Je dois vous laisser, préparez-vous, c'est le seul conseil que je peux vous donner.

Sur ces mots, la lumière s'éteignit et le silence se fit dans le hub. Tous se tournèrent vers le Capitaine mais Gwen fut la plus rapide.

- Que doit-on penser de tout ça, Jack? Connais-tu ces ''Veilleurs''? De quelle menace peut-il s'agir. Ca doit être grave s'ils ont décidé de nous dévoiler ce secret.

- Les enfants, je n'en ai pas la moindre idée. Pourtant, j'en ai vu au cours de ma longue vie. Mais cette chose a parlé de ne pas chambouler le cours du temps, c'est ce qui m'inquiète le plus. Et, bien sûr, le Doctor n'est pas là. Il aurait peut-être une réponse. En tout cas, je n'ai qu'une chose à vous dire, à tous.

Il s'arrêta de parler et les regarda tendrement avant de reprendre.

- Allez vous reposer, méditez sur ce qui s'est passé ces dernières semaines et préparez-vous. Le danger rôde, comme toujours, mais cette fois, il se peut que se soit pire...

FIN...

Mais comme le dit Jack à la fin de la saison 2: ''La fin n'est que le commencement''...