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Série : Veronica Mars
Création : 02.08.2008 à 23h51
Auteur : lolia
Statut : Terminée
« Fic individuelle » lolia
Cette fanfic compte déjà 70 paragraphes
A mon Chou… A MM pour sa patience… Quelques Notes : - Cette fic est individuelle. - Elle ne se passe après aucun épisode, je vous suggère juste de « fermer les yeux » (à défaut de les ouvrir^^^) et d’oublier tout ce que vous avez vu avant. - Elle est très longue, et pour ne pas perdre les lecteurs je publierai un, deux, voir trois paras par jour. - Hormis les génériques, vous verrez que tout au long de cette fic, les musiques qui l’accompagnent ne proviennent que de deux auteurs/compositeurs aux styles très différents. C’est bien sûr fait exprès. J’apprécie la qualité de leurs musiques et je voulais montrer qu’avec les mêmes auteurs, plusieurs émotions pouvaient être transmises. Enfin… j’ai essayé… Allez, je souffle un bon coup… C’est parti… Bonne lecture…
A mon Kiwi…
LILLY
« Et si comme au premier jour du reste de ma vie, je demandais pourquoi suis-je ici et pas toi ? »
La file d’attente devant la jeune femme paraissait être aussi longue qu’un jour sans pain. En face d’elle mais aussi autour d’elle, des dizaines d’hommes et de femmes, semblaient plongés dans le même désarroi que cette dernière.
Une heure et demi de queue plus tard, son tour venait enfin d’arriver.
-Vous êtes ? lui demanda sans un regard, la femme derrière le guichet.
-Veronica Mars.
- Et vous venez pour ?
- L’emploi au poste d’assistante des ressources humaines.
- Tenez, veuillez remplir ce papier, le déposer dans la boîte et allez faire la queue de l’autre côté. On vous appellera.
Sans lui laisser le temps de répondre la « femme du guichet » referma la vitre et appela à son micro le numéro suivant.
« Dire que je postule pour un poste aux ressources humaines ? Moi qui déteste toutes ces fichues firmes. Pourquoi suis-je ici ? »
Ses mains dans ses poches se serrèrent à la pensée de la raison de sa venue dans le monde de l’entreprise.
En enfonçant les clés dans la serrure, l’odeur du rosbif se fondait déjà dans ses narines.
- Alors chérie cet entretien ?
- Je crois que ça s’est plutôt bien passé. Ils me rappellent dans la semaine.
- Je n’arrive pas à croire que ma petite fille chérie va travailler pour les grands logiciels Kane !
- Je t’avouerai que moi non plus.
« Les logiciels Kane, le symbole, la gloire de Neptune ! Enfin la gloire… jusqu’à il y a peu de temps ».
Flash Back
Veronica est assise à la terrasse d’un café. Elle s’impatiente sur sa chaise et gesticule comme un ver. Son téléphone se met à sonner.
- Lilly ?
- …
- Lilly ? Qu’est-ce que tu fiches ?! On avait rendez-vous il y déjà une demi-heure ?
- Veronica…
- Lilly ? Tout va bien ?
- Il m’a eue Veronica… Bip bip bip.
Fin Flash Back.
« La mort de Lilly Kane. Le grand évènement tragique de Neptune. La riche fille de milliardaire assassinée… Lilly Kane, ma meilleure amie ».
- Veronica ? Te serais-tu faite enlever par des extraterrestres petite ?
- Hein ?
- Excuse-moi, la fibre Mulderienne qui me revient.
- Bon on le mange ce délicieux rosbif ? J’ai les crocs !
- Je te signale qu’on attend que toi…
Assis au bar de la cuisine Keith Mars, digne père de Veronica imitait la moue de son chien Back up assis à ses pieds.
- Ok j’ai compris ! Allez faisons honneur à tes dons de cuisinier Pourcel !
« Me voilà comme à mes 17 ans, chez mes parents… Ou plutôt ce qui s’appelle désormais chez mon père. La mort de Lilly a tout fait basculer dans ma vie. Notre diplôme en poche, Lilly et moi avions décidé de cohabiter. Nous vivions dans un appartement résidentiel aux frais des Kane et Lilly ne se privait pas des plus grandes extravagances !
Et voilà qu’aujourd’hui, à l’approche de mes 25 ans je me retrouve assise à mon bureau d’écolière. »
Elle s’appuyait contre le siège et le faisait basculer de gauche à droite fixant l’ordinateur posé sur le bureau : ouvert sur un dossier appelé « Lilly Kane ».
Ce dossier reconstituait tout : articles de presse de tous genres concernant le meurtre de son amie, photos du personnel de la société Kane, photos d’elle et Lilly.
Le meurtre de la jeune femme avait beaucoup affecté Veronica qui s’était repliée dans une totale autarcie pendant les trois mois ayant suivi sa mort.
« Que s’est-il passé ce jour là ? Pourquoi t’a-t-on tuée ? »
La police n’avait pas trouvé d’indices sur les lieux. Juste des traces d’étranglements autour du cou de Lilly. Bien sûr la police avait omis de relevé les empreintes.
« Ah la police ! La belle police de Neptune ! »
Keith, détective privé de renom, avait tenté à plusieurs reprises d’être le Sheriff. Mais à Neptune, la corruption est le mot d’ordre de tous les gens de pouvoir. Et un Sheriff respectueux de la loi ? Qui pouvait bien l’imaginer !
Bizarrement, la liste des suspects rejoignait la liste des personnes ayant tout fait pour éviter l’élection de Keith.
On retrouvait les noms des Kane.
Jack et sa femme Celeste dirigeaient à eux deux les logiciels Kane. Jack était connu pour son charme légendaire et son intuition à la Peter Petrelli. Et Celeste, sa femme s’était fait un nom parmi les gens de Neptune. Surnommée la « Hache », elle n’avait pas de pitié et son sens de l’autorité et des affaires faisait d’elle une vraie businesswoman.
Leur fils, Duncan, avait été à l’école avec Veronica. Ils étaient même sortis ensemble. Mais elle l’avait quitté après avoir subi à plusieurs reprises ses sautes d’humeur. Depuis il la fuyait comme la peste.
Les Kane étaient ceux que Veronica connaissait le mieux. Il faut dire qu’étant la meilleure amie de Lilly, elle était invitée à tous les cocktails, les réceptions officielles ou officieuses qu’ils pouvaient donner. A ces réceptions, elle et Lilly passaient leur temps à imiter et se moquer de tout le beau monde.
Venait ensuite Eli Navarro. Plus connu sous le nom de Weevil. Le chef du gang des motards de Neptune il fut un temps.
Il travaillait désormais aux logiciels Kane. Il s’occupait de toute la manutention du bâtiment.
Lui et Lilly avait eu une aventure. Ce qui lui donnait un mobile.
Lilly aimait jouer avec les garçons. Et Weevil en avait fait les frais.
Il s’était aussi entendu avec la police de Neptune pour que Keith ne soit pas élu. Son trafic de drogue arrêté, Neptune pouvait dire au revoir au marché noir florissant qui enrichissait les caisses de la ville. Il faisait néanmoins partie des anciens amis de Veronica. Ils s’étaient toujours mutuellement appréciés sans vraiment être proche.
Weevil était suivi du non moins célèbre Sheriff Lamb. Son nom lui allait comme un gant. Bien que loin d’être doux comme un agneau, Veronica lui reconnaissait une stupidité légendaire. Sheriff actuel mais aussi depuis des années. Il avait tout fait pour que Keith ne lui prenne pas sa place. Allant même jusqu’à divulguer des informations calomnieuses mettant en doute l’intégrité du bien aimé père.
Restait le tout dernier suspect de Veronica. Bras droit de Jack, Aaron Echolls était très connu pour sa malhonnêteté et son pouvoir de séduction sur les clients. C’était un des membres phares des Logiciels Kane. Veronica ne savait pas bien pourquoi il figurait dans ses suspects mais elle ne l’aimait pas. Il faut dire que ses passages télé ultra médiatisés lui donnaient chaque fois des frissons.
Toujours dans son fauteuil, Veronica fixait attentivement la liste de noms devant elle.
« On peut dire que ta mort en arrangeait plus d’un. »
Effectivement, Lilly Kane, jeune fille de bonne famille au physique ravageur avait pris une place très importante dans les logiciels Kane. Et ce, quelques mois après son arrivée : de quoi en faire baver plus d’un.
Directrice du marketing elle avait accès aux dossiers des plus gros clients.
S’ouvrait alors une liste de potentiels suspects encore plus pleine : employés et clients.
Veronica frissonna. La maison des Mars était bien silencieuse.
Il faut dire que le départ de sa mère avait laissé un grand vide…
Lilly et Veronica riaient. Elles se trouvaient dans la voiture de la première.
- Il faut que je passe chez moi. J’ai quelques affaires à récupérer pour me sentir enfin chez moi dans cette si chic résidence.
- Veronica, Veronica, ne me dis pas que c’est ton ours en peluche qui te manque !
- Ton humour est digne des frères Conelli.
- J’aurais pu être comique si je n’avais pas eu ce corps de rêve !
Elles étaient arrivées dans la résidence des Mars en riant de vives voix. Il faut dire que Lilly était dotée d’une discrétion miraculeuse.
Mais les rires avait cessé lorsque Veronica avait ouvert la porte de ce qu’elle aimait appeler : « Le cocon familial ».
- Maman, papa ! Je viens chercher quelques petites affaires histoire d’habiller notre intérieur !
Silence…
-Maman, Papa ? Vous êtes là ?
- V regarde.
Lilly lui avait tendu une lettre qui resterait gravée dans l’esprit de Veronica.
« Chère Veronica, Cher Keith,
Si les mots pour vous dire que je vous aime ne sont pas assez forts c’est que je vous aime profondément.
Mais je dois partir. Quitter ma vie à Neptune. N’essayez pas de comprendre et Keith tes investigations ne serviront à rien : je sais me cacher, tu m’as tout appris !
Adieu.
Je vous aime.
Lianne »
La lettre était tombée des mains de Veronica comme au ralenti. Les yeux dans le vide, la jeune fille avait senti ses membres s’engourdir comme si elle n’avait pas bougé depuis des années.
Fin du Flash Back.
Depuis ce jour, Veronica et Keith n’avait jamais parlé de Lianne Mars. Comme si cette femme n’avait jamais existé. Veronica prenait grand soin de son père et lui rendait visite chaque semaine. Néanmoins elle ne doutait pas que ce dernier s’était mis à la recherche de la fugitive…
Les yeux de Veronica commençaient à vaciller. Le sommeil était l’une des choses qu’elle préférait depuis le décès de Lilly. Enfin, préférait…
Mais une sonnerie l’interrompit dans sa descente vers Morphée.
Saisissant son téléphone elle décrocha.
- Salut amour. Comment vas-tu ?
- Comme un retour dans le nid familial. J’ai l’impression d’avoir récupéré ma virginité.
- Tu peux venir t’installer chez moi si tu veux.
- Piz, on en a déjà parlé. Et puis chez toi c’est l’invasion de l’industrie du disque. Il n’y aurait pas la place pour mes affaires.
- Comme tu veux. Tout ce que tu voudras, tes désirs sont des ordres. Alors cet entretien ?
- On verra.
- Mais c’est que tu es très bavarde ce soir ! Le serais-tu plus devant un bonne glace de chez Macee’s ?
- J’avoue que l’idée d’une crème chantilly arrosée de chocolat me tente assez.
« Si la vie n’est qu’une continuité de choses, pourquoi font-elles si mal ? »
- Chérie ? Je peux savoir pourquoi tu fixes béatement cette bouteille de lait ?
- Je cherche à savoir comment on fait les bébés !
- Tu es sortie hier soir ?
- Papa je te rappelle que je suis majeure et vaccinée !
- Oui, mais aux dernières nouvelles, tu es toujours ma fille.
Père et fille aimaient se renvoyer la balle. Mais pour l’un comme pour l’autre, ce n’était rien d’autre qu’une solide preuve d’amour.
-Bon est-ce que c’était bien au moins ? J’espère que ce « Piz » emmène ma fille dans des endroits dignes d’elle !
- C’était sympa. On a mangé des glaces !
- Voilà ce qui rend sympa l’évènement !
- Papa…
- Oui je sais, Piz est un gentil garçon.
Veronica et Piz s’étaient rencontrés à l’université de Hearst. Ils suivaient tous les deux un cours de géologie sous-marine, une option très opportune pour gagner des points lors des examens.
Il avait aussitôt été épris de la petite blonde. Ce n’est qu’au bout de quelques mois qu’il s’était enfin décidé à l’inviter boire un café.
Veronica se souvenait de leur premier baiser…
Flash-back.
Sous un porche d’une entrée de résidence étudiante, Piz et Veronica se couvrent de la pluie.
- C’est drôle comme les gens sont tous similaires, avait dit la jeune fille en observant les autres étudiants se ruer sous les différents porches. Je ne comprendrai jamais pourquoi l’homme est si évolué et en même temps si primaire. Tiens regarde…
Piz ne lui avait pas laissé le temps de finir. Il l’avait saisie par les hanches et lui avait donné un tendre baiser. Surprise mais pas mécontente la jeune fille était restée sans voix.
Fin du Flash Back.
Leur histoire coulait comme un long fleuve tranquille. En deux ans, pas une dispute ni prise de bec. Piz s’était montré très compréhensif face à la mort de Lilly et Veronica lui en était reconnaissante.
- Et quel est ton programme de la journée ?
« Trouver le meurtrier de Lilly ? »
Ce que la jeune fille omettait volontairement de dire à son père c’est que depuis la mort de Lilly, une âme de détective était née en elle. Un peu comme une révélation.
« Neptune, la ville de tous les vices après Las Vegas ! De quoi se faire un paquet d’argent ! »
Il faut dire que depuis le mort de Lilly. Les besoins financiers de Veronica s’étaient fait sentir. Dur à dire mais son amie… l’entretenait. Cela lui avait d’ailleurs permis de finir ses études et elle était désormais diplômée de « Langues étrangères appliquées ». Mais les enquêtes la passionnaient bien plus que sa vocation de départ. Et le meurtre de Lilly était devenu sa priorité.
- Je pense que je vais flâner et j’irai sûrement promener Back-up.
- Judicieux programme mon enfant.
- Evite cette formule : J’ai peur que tu sortes les crocs.
Le téléphone familial retentit dans le salon des Mars. Alors que Veronica allumait la télé Keith répondit.
- Chérie c’est pour toi.
Les buldings lui paraissaient encore plus grands que les jours précédents. Son attaché-case à la main, la petit blonde entrait dans la zone protégée : les logiciels Kane.
Elle ne savait pas encore si c’était pour son talent, ses beaux yeux, ou son amitié avec Lily qu’elle avait été engagée. Ce qui était sûr, c’est que la clé se trouvait ici.
« Me voilà rentrée dans le monde glorieux et honorifique de Neptune. La crème de la crème ! Allez ma vieille, fais bonne figure ! »
Monsieur Wiedman, un conseiller de Jake Kane l’attendait. Après une rapide visite des lieux et principalement de son étage, il la fit s’installer dans ses nouveaux bureaux.
La présentation avec sa supérieure, Madame Fennel, s’était relativement bien passée.
Madame Fennel était une belle femme, grande et même si son ton la rendait dure, Veronica arrivait à lire sous ses dires, une grande gentillesse.
La matinée de formation pouvait commencer. Veronica n’écoutait que d’une oreille, trop occupée à regarder les caméras qui entouraient les environs.
Lilly avait été tuée dans son bureau c'est-à-dire un étage au-dessus. Sachant que les étages étaient similaires, il paraissait logique que les caméras soient aux mêmes emplacements.
Deux heures plus tard, la blondinette se trouvait devant la machine à café, cherchant désespérément une pièce dans son porte-monnaie.
Ce qui était une chance pour elle, c’est que cette fameuse machine se trouvait juste à côté de la salle de réunion où se trouvait depuis le matin tout le clan des dirigeants de la société.
- Oh mon dieu ils ont engagé Barbie pour les desservir ou quoi ?
Faisant dos à son interlocuteur, Veronica se retourna vivement pour répondre au pic qui venait de lui être lancé. Mais surprise par la vue que lui offrait ce dernier, elle resta sans voix.
- Mais que vois-je ? Veronica Mars ? Le monde est petit dis-moi.
Face à elle un jeune homme, paquet de chips en main, la regardait avec un sourire narquois.
- Logan Echolls ? Tu travailles ici ?
- Tu veux rire ? Moi travailler avec les bureaucrates ? Tu es toujours aussi blonde !
Logan Echolls. Le fils d’Aaron Echolls, l’un des suspects de Veronica. Ils s’étaient connus au lycée. Lui, Duncan et Lilly allaient tous au lycée de Neptune High.
Si Lilly et elle avaient fréquenté la bande à Logan pendant un temps, ils ne s’étaient pas revus depuis le lycée et la fameuse soirée de fin d’année. A cette époque là, Veronica sortait avec Duncan et Lilly avait mis son dévolu sur le jeune Echolls. Pendant le voyage en limousine, le champagne avait coulé à flot. Tellement qu’ils n’étaient jamais arrivés à destination. L’alcool enlève parfois les inhibitions mais aussi les souvenirs. A part le champagne, Veronica ne se souvenait de rien.
Les jours qui avaient suivi les rebondissements s’étaient enchaînés : Veronica et Duncan avaient rompu et Logan et lui avait raconté des choses peu lucratives à l’encontre des deux jeunes filles.
Veronica n’avait jamais compris pourquoi tant de réprimandes mais Lilly lui avait dit de passer outre.
Flash Back, Lycée de Neptune High.
- De toute façon Veronica, c’est la fin du lycée dans deux jours. Après la remise des diplômes nous serons libres comme l’air !
- Mouai… Mais je n’aime pas que ce genre de choses circule sur nous.
- Tu veux rire ? Une réputation d’enfer pour arriver à la fac ? Qui dit mieux ?
Fin du Flash Back.
- Et que vaut l’honneur de ta visite dans la citadelle alors ?
- Mon père doit me signer des papiers pour un nouveau jeu vidéo que je vais sortir ! Si tu veux je te signerai un autographe. .
Sous les yeux incrédules de Veronica il mima le geste.
- Pour une petite blonde qui croit encore au père Noël. Ah euphémisme !
Le temps de la discussion, la réunion de la pièce d’à côté avait touché à sa fin. Fils Echolls s’en alla donc rejoindre papa Echolls sous le regard de Veronica.
« Tu as raison Logan, le monde est petit. Trop petit même ! ».
Mais le temps de la vengeance envers Logan Echolls n’était pas à l’ordre du jour. Elle fixait déjà les Kane, accompagnés de leurs adjoints.
« Si cette réunion a lieu tous les Mardi matin, peut-être pourrais-je faire un petit repérage dans les bureaux pendant ce temps. »
Midi, la pause…
La tête de Veronica rutilait de formules de politesse pour remercier ou embaucher du personnel. Les profils types et « pas types », les genres de la maison et ceux qui ne l’étaient pas.
Perdue dans son nuage noir d’informations, elle ne se rendait pas compte qu’elle fonçait droit sur…
- Aïe ! Et fais attention un peu !
- Oh Excuse moi. Je suis un peu perdue ici : Premier jour.
- Ah un premier jour ça s’excuse. Cindy Mackenzie, appelle-moi Mac, lui dit la jeune fille en lui tendant la main. Département des créations de logiciels.
- Veronica Mars, nouvelle assistante des ressources humaines.
- Tu veux manger avec moi ? Ici, les gens mangent seuls ou avec un journal. Moi ça me file le bourdon.
- Avec plaisir Maya.
- Euh… moi c’est Mac.
Elles rirent. Puis se dirigèrent en direction des plateaux.
- Prête à relever le défi du self service vu par les Kane ?
- C’est si mauvais que ça ?
- L’avantage c’est que quand tu as goûté à ça tu peux manger de tout.
Le regard de Mac se figea.
- Oh non pas lui.
- Qui ?
- Le type qui sert à manger. C’est un nouveau. Je le trouve d’un lourd ! Il m’horripile !
Veronica ne s’attendait pas à tomber sur…
« Dick Casablancas ? Serveur dans une cafétéria ? Effectivement on aura tout vu ! »
Dick Casablancas faisait parti du beau monde de Neptune. Son père, riche investisseur immobilier avait d’ailleurs fait construire Kane’s Logiciel. De l’âge de Veronica, Dick était sans doute le plus stupide gosse de riche qu’elle ait pu connaître. Il faisait partie du cercle d’amis à Logan par le passé. Veronica se demandait si c’était toujours le cas…
- Alors tu veux quoi aujourd’hui Mortissia ? Chou vert ou chou rouge ?
- Dick Casablancas ! Toujours aussi fin à ce que je vois !
- Veronica Mars ! Ca c’est une surprise !
- Papa a fait faillite où tu trouves que la mini toque te rend plus intelligent ? Si c’est ça, sache que ce n’est pas le cas.
- Rigole petite blonde mais tu n’y es pas ! Papa veut que je me responsabilise ! Que j’apprenne ce qu’endurent les gens. Ce que lui d’ailleurs ne fait pas ! Alors voilà le poste que j’occupe pendant 6mois. Mais si ce que ma famille et moi devenons t’intéresse, sache que tu risques de croiser mon frère. Il bosse ici.
- Cassidy ?
- Cassidy Casablancas ?
- Mortissia connaît mon frère ?! Ca ne m’étonne pas de lui ! Il sait toujours choisir les plus moches !
Attrapant Mac par le bras, Veronica l’entraîna à une table vide.
- Ignore-le ! C’est un ignorant qu’on devient…
- Ignoron ?
- Non ! Plus fort !
- Tu as peut-être raison !
« En tous cas, Lilly semblait sûre d’elle quand elle me disait ça ».
Au cours du déjeuner Veronica apprit que Mac était en fait une véritable As de l’informatique. Rien ne lui échappait.
« Des capacités pareilles il faudra les utiliser à bon escient. »
- Si tu as besoin de quoi que se soit n’hésite pas !
- Tu ne crois pas si bien dire ! Tu entendras parler de moi !
De retour à son bureau, Veronica mis sa clé USB dans son ordinateur. Le dossier « Lilly Kane » affiché, elle commença à réfléchir.
Les alibis étaient la première chose qu’elle voulait éclaircir. La mort de Lilly avait été établie aux environs de 21H30.
Jake Kane disait être rentré tôt ce jour là. Fait confirmé par sa gouvernante d’après le rapport de police. Néanmoins il était parti à une soirée rejoindre sa femme. Il n’y avait jamais été. Il avait trouvé le corps de sa fille dans son propre bureau à Kane Logiciel.
Mais que faisait-il là bas ? Il avait dit à la police être passé pour récupérer certains dossiers. D’un autre côté Jake Kane avait une telle admiration pour sa fille qu’il semblait étrange qu’il ait pu la tuer.
Si Veronica avait accès à ce fameux rapport de police c’est que son père s’était penché sur l’affaire Lilly Kane. Il lui avait suffit d’aller voir Inga, la réceptionniste du bureau du Sheriff. Celle-ci était depuis le lycée sous le charme du détective.
Néanmoins, son enquête avait fait choux blancs lorsqu’il s’était heurté à la muraille des logiciels Kane. Plus puissante et plus infranchissable que la muraille de Chine avait-il dit.
Le fait que Veronica ait récupéré les dossiers, était inconnu du cher père qui se serait trop inquiété.
Mais revenons en aux alibis…
Celeste Kane, elle, était allée à une réception donnée par Madame Sinclair, son mari devait l’y rejoindre. Mais il ne l’a jamais rejointe. La mort de leur fille oblige.
Ce qu’il y avait de plus troublant c’est que Celeste avait été « pointée » à l’entrée de la soirée mais personne ne disait l’avoir vu.
Leur fils Duncan, était lui aussi convié à la soirée. Mais il avait décliné l’offre, prétextant un mal de ventre. La gouvernante l’y avait vu jusqu’à son départ vers 21H00.
Si Duncan et Veronica avaient vécu une folle histoire d’amour, elle ne s’en était pas moins mal terminée.
Flash Back.
Veronica et Lilly étaient dans la chambre de cette dernière.
- Tu es bien sûre de toi Lilly ?
- Veronica, si on ne profite pas de son corps à 17 ans ce n’est pas à 40 qu’on le fera.
- Tu es toujours dans l’extrême.
- Oh, arrête de faire ta mijaurée. Je vais faire l’amour avec Logan ce soir c’est décidé !
- Je te laisse choisir ta tenue, je dois aller au petit coin.
- Quelle expression ! Vas-y, mais après tu me donnes ton avis.
Veronica avait vite regretté sa « visite » dans la maison des Kane. En sortant des toilettes, elle avait en effet surpris une conversation entre Duncan et sa mère.
- Duncan chéri, tu dois prendre tes cachets.
- C’est bon lâche moi !
- Tu sais très bien que si tu ne les prends pas, tu ne te contrôles plus après.
Sous l’oreille et l’œil attentif de Veronica, Duncan avait alors bondi sur sa mère, tentant de l’étrangler jusqu’à l’arrivée de Jake dans les secondes qui avaient suivi.
Les muscles complètement figés et le souffle coupé, Veronica était restée stupéfaite face à cette scène.
Taisant cet incident, elle avait rompu avec Duncan quelques jours plus tard.
Fin du Flash Back.
Cette scène faisait encore frémir Veronica. L’attitude de Duncan vis à vis de sa mère faisait de lui un des suspects potentiels.
Aaron Echolls, lui, disait être resté au bureau ce soir là, il avait quitté les locaux vers 21H30. Ce qui faisait de lui le principal suspect de Veronica mais en même temps il avait quitté les locaux (sa carte de pointage le confirmait : vive l’informatique !) à l’heure de la mort de Lilly.
- Dis Veronica, ça ne t’embête pas que je te laisse seule quelques heures ? Mon fils a besoin de moi pour un déménagement.
Madame Fennel se tenait à l’entrée du bureau de Veronica.
- Non pas de problème. Dites- moi juste quoi faire si les employés X et Z viennent me voir pour leur augmentation de salaire ? ironisa-t-elle .
« Mon humour et ma répartie m’échappent ces jours-ci…. »
Repartie dans ses spéculations, elle ne remarqua pas la personne qui se tenait face à elle.
- Veronica Mars en personne. J’avais entendu parler d’une petite blonde, mais je n’y croyais pas.
- Eli Navarro. Quelle surprise ! Tu travailles ici ?
- Ne fais pas l’innocente Mars, je sais pourquoi tu es ici et ce que tu veux.
- Ah oui, et qu’est-ce que je veux ?
- Savoir…
Accoudé sur l’embrasure de la porte, Elie Navarro, ex chef de gang, fixait Veronica.
- Tu sais, j’aimais Lilly.
- Ce qui veut dire ?
- Que tu peux me rayer de ta liste.
- Wouhaou un de moins, il suffit quoi ? Que je dise « Next » pour voir qui sera le prochain à éliminer ?
- Ici tout le monde a un secret. Et Lilly en avait. De supers secrets comme elle disait !
Fais attention à toi Veronica Mars, les propriétaires des secrets veulent les garder… Et ils sont près à tout pour ça.
Sur ces paroles, Eli disparu. Veronica se leva pour le retrouver mais il n’y avait personne dans le couloir.
Contrariée par les paroles d’Eli qui résonnaient dans sa tête, elle se dirigeait ardemment vers la salle de conférences.
« Ici tout le monde a un secret. Et Lilly en avait. De supers secrets comme elle disait ! »
Devant la machine à café, faisant mine de choisir sa boisson, elle observait la salle de réunion. La porte n’avait pas l’air fermée.
« Personne ne remarquera si une petite blonde stupide s’égard dans une grande salle, non ? »
S’approchant de la porte, elle n’entendit pas les pas …
-Je ne ferais pas ça si j’étais toi !
-Mac ? Euh… je voulais juste…
- La dernière fois où un des employés est entré dans cette pièce on n’ a plus entendu parler de lui.
- Je tâcherai de m’en souvenir. Tu m’excuseras mais… le devoir m’appelle. Merci du tuyau.
Laissant Mac seule au milieu de la « foule ».
- Et… Ton café ?
De retour à son bureau elle se surprit à trembler. Se réinstallant confortablement sur son siège en cuir, elle reprit ses réflexions.
Une enveloppe clignotait à côté de sa boîte mail.
Laissant apparaître ce message :
Des choses doivent se savoir. Alors apprends…
Suivi d’un article de presse sur la montée en puissance des logiciels Kane.
Ce n’est pas sans savoir que l’informatique fait des prodiges ! Mais les logiciels Kane ont réalisé un miracle aujourd’hui. Une montée de 15% des actions à la bourse de Wall Street. Un tel évènement n’avait pas eu lieu depuis 1926 ! »
L’adresse de l’envoyeur figurait anonyme. Empoignant son ordinateur Veronica sortit en trombe de son bureau à la recherche de Weevil. Elle le trouva quelques minutes après.
Rouge de colère elle ne contenait pas sa voix :
- Pourquoi tu m’as envoyé ça ? Qu’est-ce que ça veut dire ?
- Hmmm ! Ce que tu es excitante quand tu t’énerves Mars !
- Arrête ! De quels secrets tu parlais tout à l’heure ? Hein Eli ?
Reprenant son sérieux, Eli lui prit le bras dans lequel se trouvait son ordinateur.
S’approchant de son oreille il lui dit :
- Tu veux la vérité ? Alors ne joue pas à ce jeu ! Et je ne t’ai envoyé aucun e-mail.
- C’est incroyable comme les mauvais garçons ne changent pas Weevil !
Veronica et Weevil se retournèrent pour voir leur interlocuteur.
- C’est fou ! 2 fois que je viens, deux fois qu’on se voit ! Désolé mais tu ne peux pas dire que c’est une coïncidence Mars ! Tu me traques !
- Encore toi !
- Echolls !
- C’est comme au bon vieux temps Weevil! Rien n’a changé ! Toi tu nettoies la merde des autres et moi je récolte le fruit de leur travail !
Lâchant Veronica, Elie se précipita sur Logan prêt à le frapper.
- Tut tut, fit celui-ci avec son doigt. Je ne ferais pas ça si j’étais toi.
- Ravie d’assister à vos retrouvailles mais j’ai du boulot, les coupa Veronica.
- Fuis petite blonde, fuis comme le vent! Dit Logan dans une gestuelle théâtrale.
« Bon sang je bosse dans mon lycée spirituel ou quoi ? »
La tête enfouie dans son sac à bandoulière à la recherche de ses clés, Veronica se rendait au parking où elle avait laissé sa Saturne le matin même.
La journée n’ayant pas été de tout repos, la fatigue se lisait sur son visage. Poussant avec nonchalance la lourde porte du parking, son trousseau de clés tel une médaille à la main, elle resta stupéfaite face au spectacle qui se déroulait devant ses yeux.
La Saturne noire avait viré au rouge : sous une robe de flammes, la voiture disparaissait peu à peu.
Immobile, la jeune fille fixait la situation. Se ressaisissant, elle tourna la tête autour d’elle cherchant un coupable. La fumée commençait à être trop présente et lui chatouillait les narines, ses yeux pleuraient de plus en plus.
Reculant à petit pas, son dos contre choqua la porte qui céda sous son poids. Sentant son corps s‘affaiblir, elle se laissa tomber…
Assise à l’arrière d’un camion de pompiers, sous une couverture, la jeune file reprenait peu à peu ses esprits. La lumière des gyrophares se reflétait sur son visage. Face à elle, deux pompiers tentaient de prendre sa déposition. À quelques mètres Weevil attendait.
C’est lui qui l’avait récupérée, évanouie devant l’ascenseur.
D’après ce qu’elle comprit, un mouchoir imbibé d’essence, enflammé, avait été jeté sur sa Saturne.
Deux heures et demi plus tard, Veronica était en voiture avec Weevil qui s’était proposé pour la ramener chez elle.
La tête contre l’appuie tête, sa vue se flouetait par le sommeil. Les lampadaires brillaient comme une farandole de lucioles au-dessus de sa tête.
« Quand on met le feu à votre voiture, avez-vous le droit de soupçonner votre sauveur ? »
Les mains sur le volant de sa camionnette, Weevil fredonnait la chanson que la radio de son vieux poste diffusait.
