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Turning Over Another Leaf

Série : Veronica Mars
Création : 25.12.2008 à 23h48
Auteur : SixOfNine 
Statut : Terminée

« Un grand bond en avant dans le temps et de nouveaux personnages... J'espère qu'ils ne vous dérouteront pas trop. Bonne lecture !... Enfin je croise les doigts, c'est ma première fic. » SixOfNine 

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Il s’agit tout d’abord de planter le décor…
 
Neptune et la vie estudiantine ne sont plus qu’un très lointain souvenir. Son diplôme en poche, Veronica s’est empressée de rejoindre Quantico et l’académie du FBI. Sa formation terminée, elle a intégré la Grande Maison et y travaille depuis un peu plus de trois ans. Elle dépend du bureau de Chicago. Après un passage réussi à la section grand banditisme, elle a récemment été mutée à la cellule anti-terrorisme.
 
Maintenant que c’est fait, cette petite histoire peut commencer…


SixOfNine  (25.12.2008 à 23:50)

« Où est-ce que je les ai encore fourrées ! Ça m’apprendra à toujours me trimballer une enclume et tous ses accessoires » s’énerva-t-elle en retournant son sac pour récupérer ses clefs.

Elle ouvrit et, tout en enlevant son manteau, gagna sa chambre où elle se débarrassa de son ‘Uniforme FBI’, ce tailleur pantalon noir qu’elle ne pouvait plus voir.

« Marre de ce boulot et de cette paranoïa ! Je n’ai pas signé pour passer ma vie à espionner ce pauvre type. S’il a trouvé refuge dans ce pays, ce n’est pas pour tout faire sauter, seulement pour protéger sa famille… ».

Quand elle remonta le zip de son jean, elle était plus ou moins redevenue elle-même. Elle adressa une grimace à son reflet dans le miroir, rejoignit le coin cuisine et mit la cafetière en route. Pendant que le café passait, elle s’effondra sur le canapé. Dans un soupir, elle s’allongea et, les yeux au plafond, essaya sans y parvenir de se décon-tracter.

« Regarde-toi ma fille ! Tu vis dans un appartement minuscule, tu ne peux pas dire que ton nouveau poste te plaise, il fait un temps à te flinguer ! Tu vas passer ta fin d’année en solo. Ton père te manque et tes amis sont à l’autre bout du pays. Tu es pathétique… Mieux ! Tu es carrément risible… ».

Au bout d’un moment, dans un soupir, elle se releva pour se servir une grande tasse de sa boisson préférée puis composa un numéro sur son portable.

- Coucou Papa, c’est moi !
- ……………
- Oui, ça y est !  Tout en écoutant son père, elle s’adossa au mur. 
- ……………
- Ce que je prévois ? Réfléchissons !... Rattraper mon sommeil en retard, sortir de son tiroir ma copine Peggy Sage, comme je te l’ai déjà dit seuls les ongles bien vernis font les vraies filles, musique, cinéma, lecture. Planning d’enfer comme tu peux le voir ! 
- ……………
- Mais non, je vais bien, ne t’inquiète pas…
En disant ces mots, elle se raidit légèrement, esquissa une petite moue contrariée mais se hâta de prendre un ton enjoué pour continuer :
- …Et toi, comment se passe ta vie dans la cité des anges ? Des rencontres intéres-santes sur ton nouveau campus ? 
- ……………
- Quoi ?  Répète-moi ce qui tu viens de dire.
- ……………
- Raconte ! Elle est comment ? 
- ……………
- Tu ne peux pas m’en dire plus ? 
- ……………
- Même si j’insiste ? rigola-t-elle. Imagine mon regard de cocker triste, Il ne te tire pas les larmes ?
- ……………
- OK ! J’ai compris… répondit-t-elle en ramenant instinctivement une mèche de cheveux derrière son oreille. Ça ne marche pas pour l’instant, mais tu connais ma ténacité, je saurai tout !
- ……………
- Mais oui, moi aussi je t’aime !  lança-t-elle d’un ton énamouré.
- ……………
- Hé ! Tu te souviens ? Je n’ai plus 9 ans. Oui, c’est prévu. Je n’oublierai pas Mac et Wallace.
- ……………
- Oui, je sais, tu es le père le plus attentionné du monde et moi aussi je t’embrasse. N’oublie pas, je te rappelle pour que tu me racontes la suite. 
- ……………
- À bientôt !

Elle raccrocha et, se sentant tout à coup bien mieux, réfléchit à ce qu’elle allait faire de sa fin d’année. « C’est ça, lire un bon bouquin… Si je me dépêche, j’y serai avant la fermeture ».
En hâte, elle passa son manteau, s’empara de son sac et partit en claquant la porte derrière elle.


SixOfNine  (26.12.2008 à 00:05)

- Bonsoir, mon pourvoyeur préféré ! dit-elle en pénétrant dans la boutique d’Alex.

Ce dernier, occupé à compter sa caisse, se retourna. Lui jetant un regard malicieux par-dessus les petites lunettes rondes qu’il portait pour travailler, il l’accueillit dans un grand sourire :

- Tiens ! Veronica. Ça faisait longtemps. Le FBI t’a enfin lâchée et tu t’es dit qu’apporter un peu de culture à ta vie de femme en noir ne pouvait pas faire de mal ! Regarde sur la table de gauche, toutes les nouveautés sont là. Je termine ce que je fais, je ferme ce lieu de savoir et je viens papoter avec toi. Prends ton temps !

Sa voix calme avait conservé de l’enfance européenne de son propriétaire la petite note classieuse que peut avoir l’accent des Britanniques bien nés. Veronica avait beau le savoir, ces inflexions, si exotiques pour l’Américaine qu’elle était, l’étonnaient toujours et, elle devait bien se l’avouer, plutôt agréablement.

Elle posa son sac sur la banque et, dans un soupir d’aise, démarra son inspection. Pénétrer chez «Alex Haley’s Rootselling» lui faisait toujours le même effet. Elle avait l’impression, plus que dans son appartement, d’être ici chez elle. La lumière tamisée, les murs garnis de volumes, cette odeur d’encre d’imprimerie lui procuraient une douce sensation de plénitude. Elle commença à picorer parmi les bouquins exposés, jetant un coup d’œil aux titres, aux quatrièmes de couverture, n’arrivant pas à fixer son choix.

- Qu’aimerais-tu lire ? As-tu déjà une idée précise ? lui dit Alex s’approchant un mug de café dans chaque main. Il lui en tendit un et, posément, choisit plusieurs volumes sur la table.

- Roman historique ? SF ? Essai ? Polar ? Non ! pas polar, ça te rappellerait trop le boulot. Alors ?... la questionna-t-il.

- Je ne sais pas… Je voudrais quelque chose qui me permette de m’évader, genre scie à métaux et draps noués ou plan tatoué… Enfin, tu vois ce que je veux dire même si ça semble un peu bizarre…
- Bizarre ?... Peut-être. Très imagé ?... Sûrement. Pour ça, j’ai ce qu’il te faut !  lui rétorqua-t-il en lui tendant un livre. «En cette ville si tranquille» de Dana Westcliff… C’est une sorte de chronique sur la vie d’un groupe de post-ados donc FBI néant, quoique… Tu verras, c’est très bien écrit, ce n’est pas un roman à l’eau de rose, les aventures des protagonistes ne sont pas tendres et leurs sentiments bien retranscrits. Une fois que tu l’auras commencé, tu seras obligée d’aller jusqu’au bout. Évasion garantie… Voilà ce que te propose ton dealer !

- Je te fais confiance, comme toujours ! lui dit-t-elle en saisissant le volume. Mais, si ça ne me plait pas, je viens faire un scandale et je te le rends.

- Oh ! S’il te plait, rappelle-moi ? M’as-tu déjà rendu beaucoup de livres parmi tous ceux que je t’ai conseillé ?... lui répondit-il, faussement outré.

- Euh… Aucun ! Pourquoi ?... Peut-être parce que je suis accro au même genre de littérature que toi… s’exclama-t-elle dans un rire.

Tout en sirotant leur café, ils continuèrent tranquillement à discuter de l’existence, des bouquins.

- Hé ! Alex Haley dis-moi pourquoi le temps passe si vite avec toi ? Tu as une vie après les livres, je ne vais pas t’accaparer plus longtemps ! dit-elle posant enfin son mug sur la banque. Combien pour mon shoot ?

- Cadeau de la maison ! Toujours soigner les bons clients. C’est ma contribution de fin d’année à ton désir d’oubli de la triste réalité ! rigola-t-il.

- Merci !… Si tu me prends par les sentiments... Y a pas à dire, tu t’y entends pour appâter l’accro qui est en moi !

Elle enfourna le livre dans son sac et, un grand sourire aux lèvres, sortit en lui adressant un dernier signe de la main.


SixOfNine  (26.12.2008 à 12:44)

« Oublier la triste réalité, tu parles ! » pensa-t-elle en raccrochant son téléphone. Un appel du bureau l’avait fait replonger dans son quotidien :

- Agent Mars ! Dispatcher à l’appareil. Veuillez, de suite, prendre votre service à la planque du 110 Federal Street. Vous remplacez, pour cette nuit, l’agent Carter retenu par un problème familial. L’agent Mac Lane est déjà sur place. Vous serez libre demain 6h00 dès l’arrivée de la relève.

« Voilà ce que c’est que d’être la dernière débarquée dans le service ! Toujours celle qu’on appelle pour les remplacements au pied levé. Mon réveillon de Noël qui ne s’annonçait déjà pas folichon est en train de virer au cauchemar. Une nuit entière avec ce bellâtre d’Aidan Mac Lane, ça promet. FBI je ne te remercie pas ».

Elle partit à pied rejoindre la planque qui se trouvait à quelques rues de son domicile.

Dossier : HUSSEIN AMAL
Rapport de surveillance n° 125/2013.12.24
Agents en poste : Mac Lane A. et Mars V.
Agent rédacteur : Mars V.
20h05 : L’agent Mars prend son service au 110 Federal St. L’agent Mac Lane déjà en poste la briefe sur l’état de la surveillance.
20h23 : Le suspect Hussein Amal et sa famille (Epouse Zora 32 ans + 2 enfants : Saïd 10 ans et Zaïa 8 ans) quittent à pied leur domicile du 113 Federal St. Filature assurée par l’agent Mars.
20h36 : Arrivée de la famille Amal à l’Apollo’s Cinema  277 Van Buren St. Achat de 4 billets pour la salle 3 (Programme : rétrospective Tex Avery). L’agent Mars fait de même. 
23h05 : Fin de la séance. Sortie de la famille Amal et retour au domicile par le même chemin après un arrêt au kiosque de confiseries du 263 Van Buren St.
23h45 : La famille Amal pénètre au 113 Federal St. L’agent Mars rejoint l’Agent Mac Lane.
0h35 : Extinction des lumières dans l’appartement Amal. À partir de cet instant : R.A.S.
5h55 : Arrivée des agents J. Abrams et I. Smith. Briefing.
6h08 : Départ des agents Mars et Mac Lane.

- Mars, je ne te propose pas de te déposer quelque part. Je suis pressé ! Invitation pour les fêtes à la résidence de campagne des parents de Deirdre. Juste le temps de passer chez moi me changer et en route… Allez salut et amuse-toi bien ! ricana un Mac Lane très sûr de lui et de son charme à l’adresse d’une Veronica un peu interloquée avant de claquer la portière de sa voiture et de démarrer.

« Pourquoi tu t’obstines à me raconter ta vie, espèce d’arriviste ? ». Elle avait encore en tête la logorrhée dont il l’avait assommée toute cette fin de nuit. Alors qu’il insistait lourdement sur son brillant avenir, une phrase qu’il avait prononcée lui avait filé des frissons de dégoût et une furieuse envie de demander illico sa mutation ailleurs :

- Mars ! Un jour très prochain alors que toi et les autres agents de terrain vous continuerez à végéter, moi j’atteindrai le top. Rhys-Davis et Graham ne seront pas éternels. Qui sinon moi pour leur succéder ? Pour ça, il suffit juste d’attirer leur attention et dis-toi bien que je m’y emploie.

« Tu t’y emploies de la pire des façons. Séduire la fille du chef de district pour être bien vu de Papa, c’est tout simplement abject. Toujours se méfier des mecs aux dents longues et celui-là est particulièrement gratiné. Il est vraiment capable de tout pour réussir ! » constata une Veronica écoeurée mais étrangement détachée. La fille qui, quelques années plus tôt, n’aurait eu de cesse de le percer à jour avait bien changé.

« Et encore une nuit de surveillance pour des nèfles ! Réflexion faite… Droopy et le grand méchant loup en paquet-cadeau surprise, ce n’est pas à négliger complètement ! You know what ?... I’m (not really) happy… ».

Elle inspira un grand coup et partit s’offrir un petit-déjeuner au delikatessen qu’elle avait repéré dans le quartier au cours d’une de ses balades.


SixOfNine  (27.12.2008 à 00:57)

Lorsque Veronica émergea enfin, mal à l’aise et en sueur, d’un sommeil agité, la nuit était totale. Elle jeta un œil sur son réveil. Le panneau lumineux indiquait 1h54.

« Veronica Mars ou l’art d’escamoter une journée supposée de fête ne présentant aucun attrait. Allez… Joyeux Noël à toi Veronica ! » se moqua-t-elle en se levant.

Après une longue douche brûlante et un café à portée de main, elle entreprit de consulter sa boîte mail.

« Wallace, mon papa ours ! L’ami toujours fidèle au poste. Je sais que j’ai tendance à un peu t’oublier, je le sens au ton de ton message… Si tu savais combien ta présence et ton humour me manquent… mais tu connais Veronica Mars, la fille forte qui ne craque jamais… et puis tu as ta vie et, dieu sait qu’elle est bien remplie !... ».

Après son passage en Ouganda qui l’avait fait grandir d’un coup, Wallace avait pris en main ses études, était devenu un étudiant modèle et avait obtenu son diplôme d’ingénieur, haut la main. Il s’était spécialisé en logistique. Depuis, après avoir intégré définitivement « Invisible Children », il s’était installé à San Diego mais passait plus de la moitié de son temps en Afrique où, lui et ses équipes s’employaient à bâtir des écoles, creuser des puits pour améliorer la vie de ces enfants invisibles. C’était un garçon bien, il était devenu un homme formidable.

« … Je ne vais pas t’enquiquiner avec mon espèce de déprime… Donc, tout va bien. Excuse-moi de ne pas te donner plus souvent des nouvelles mais… travail envahissant… horaires impossibles… et patati et patata… Veronica ! Tu mens de mieux en mieux. Joyeux Noël et bonne nouvelle année, mon Wallace. Je te promets de te recontacter très vite ».

Elle cliqua sur envoyer et referma l’ordinateur.

« Que faire maintenant ? ».

Elle récupéra le cadeau d’Alex au fond de son sac et s’installa confortablement sur le canapé. Elle adorait bouquiner dans le silence complice de la nuit. Elle ouvrit le livre et, après avoir lu la dédicace ‘À tous ceux qui prennent leurs rêves pour la réalité’, attaqua le premier chapitre.


SixOfNine  (28.12.2008 à 00:19)

La journée était déjà bien avancée pourtant elle n’avait pas bougé tant elle était absorbée par sa lecture. Elle était passée, tout à tour, par diverses phases contradictoires. Tout d’abord le plaisir intense provoqué par une écriture alerte permettant d’entrer de plain-pied dans l’histoire puis un sentiment diffus et vaguement amusé de déjà-vu, enfin une sorte de malaise allant croissant au fil des pages. Lorsqu’elle n’y tint plus, elle referma violemment le livre.

« Non mais là, je nage en plein cauchemar ! C’est quoi ce bouquin ?... Personnages et lieux différents et pourtant tout y est, vraiment tout… Ça fait une impression bizarre de trouver quatre années de sa vie beaucoup trop bien détaillées dans les pages d’un roman… Et puis, qui est cette Dana Westcliff qui semble si bien me connaître ?... Oh ! Réveille-toi Veronica ! Tu lis un roman, tout ça c’est de la fiction… Oui, cette femme a une imagination débordante ! Oui, ça te colle parfaitement à la peau, mais c’est un hasard… Il ne s’agit vraiment que d’un hasard !... Pourtant… ».

Elle ne résista pas. Cette curiosité naturelle qu’elle parvenait à dompter depuis quelques années reprit instantanément le dessus. Surprise ! La petite flamme était toujours là, étonnamment vivace. Elle ouvrit son ordinateur et commença sa recherche sur Dana Westcliff.

Elle ne trouva pas grand-chose. Le nom la renvoyait au site de l’éditeur où elle découvrit une présentation du livre et des extraits de quelques-unes des premières critiques, toutes élogieuses. Rien sur l’auteur.

« Cette femme est un fantôme ! C’est bien la première fois que l’écrivain d’un livre promis à un tel succès se fait aussi discret. Rien ! Même pas une photo ».

Déçue, elle referma le portable et regardant l’heure, se décida à sortir pour manger quelque chose, faire une balade et oublier un peu ce bouquin qu’elle avait abandonné sur le canapé.


SixOfNine  (28.12.2008 à 08:33)

Après une collation chez l’Italien du coin, elle entra dans Burnham Park et, tout en préparant son appareil photo, se dirigea vers le bord du lac. Elle s’essaya à quelques clichés de la nature figée sous le givre, mais non, elle n’avait franchement pas la tête à ce qu’elle faisait.

Elle respira un grand coup et rengaina son matériel en tâchant de ne plus penser à sa lecture. Peine perdue. Elle avait beau s’en défendre, tout la ramenait là-bas, quelques années en arrière. À sa grande surprise, ce sentiment de vide qu’elle avait ressenti à l’époque et qu’elle avait si bien enfoui sous des tonnes de faux-semblants refaisait lentement surface.

« Tu es sorti de ma vie pour toujours ! ». Le pensait-elle vraiment ce jour-là au moment où elle le lui avait dit sous le coup de la colère ?

Après le passage à tabac qu’il avait fait subir à Gory et le regard qu’ils avaient échangé, elle ne se serait jamais doutée qu’il la prendrait au mot. Pourtant, lorsqu’elle était rentrée de son stage au FBI pour entamer sa seconde année à Hearst, il avait quitté Neptune.

Parti sans laisser d’adresse…


SixOfNine  (28.12.2008 à 13:23)

Elle avait vraiment tout tenté pour le retrouver. D’abord auprès de Dick. Ce dernier avait été désagréablement surpris et atrocement peiné quand, de retour d’un de ses trips «Bière, Sexe & Surf» qu’il aimait tant, il avait trouvé la suite du NGH vidée de toutes les affaires de son frère de cœur. Il avait fait place nette. Il n’avait laissé qu’un mot, fixé bien en évidence sur la porte du frigo « Que ta vie soit belle… ».

Depuis Dick errait comme un zombie, il n’avait plus goût à rien. Quand Veronica l’avait rencontré à l’hôtel pour lui extorquer des informations, toute la rage et la peine accumulées au fil des jours s’étaient déversées sur elle.

« Garce sans cœur, tu as vraiment de quoi être fière ! Malgré toutes ses excuses pour Aspen et ce Piz, tu ne lui as laissé aucune chance. Malgré tout ce qu’il a fait pour te sauver les fesses… Non ! Pas d’oubli possible avec toi ! Tu l’as forcé à jeter l’éponge… Bravo ! tu as gagné, maintenant il est parti. Franchement, est-ce que tu te rends compte du mal que tu peux faire partout où tu passes… De toute façon, je ne te connais plus, tu n’existes plus, disparais ! Retourne à ton type transparent ! Et une question… T’as prévu de lui faire subir la même chose à celui-là ? »

Sa voix tremblait, son regard était embué de larmes. Il lui avait enjoint de sortir et avait violemment claqué la porte derrière elle. Ensuite, il avait fait le nécessaire pour ne plus jamais la croiser et, contre toute attente, y était parvenu.


SixOfNine  (28.12.2008 à 23:13)

À ce souvenir, beaucoup trop présent à son goût, Veronica frissonna et, remontant son col pour se protéger du froid, prit le chemin du retour.

Ça continuait à se bousculer dans sa tête. Le souvenir de la sonnerie de son portable qui se perdait dans le néant et cette voix synthétique… «Ce numéro n’est plus attribué». Elle avait ensuite contacté son avocat et son comptable. Impasse sur toute la ligne, il avait récupéré tous ses dossiers et n’avait plus jamais fait appel à eux. Même chose au niveau de ses comptes bancaires, plus aucun mouvement, ils avaient tous été vidés. Elle avait également surveillé la presse et Internet pendant des mois, des fois que des photos de paparazzi soient diffusées. Rien ! Il s’était évaporé. Alors, quand elle avait enfin réalisé qu’elle ne le retrouverait plus, ce sentiment de vide s’était installé.

Bien camouflé le vide. Étouffée la petite flamme. Elle n’avait plus goût à enquêter et avait décidé de se consacrer entièrement à ses études. Ça lui réussissait. Elle s’était forgé une devise «Ne jamais s’impliquer pour ne pas souffrir» et l’appliquait à la lettre.

Sa relation avec Piz avait suivi son petit bonhomme de chemin une année encore, sans heurt, gentiment. Lorsqu’on avait offert à ce dernier l’opportunité d’intégrer une grande radio new-yorkaise dans une case horaire lui permettant de mener ses études de front, elle l’avait poussé à accepter et il était parti. Pas de cri, pas de larme.

Depuis, elle s’était bien essayée à quelques aventures, la satisfaction du corps pour anesthésier l’esprit, mais dès que son partenaire semblait éprouver des sentiments et que ça menaçait de s’éterniser, elle y mettait fin en douceur. Toujours sans cri ni larme. Pas d’implication, pas de souffrance...


SixOfNine  (29.12.2008 à 14:42)

En rentrant chez elle, elle trouva un message laconique sur son répondeur. Celui-ci lui enjoignait de se présenter le lendemain 9h00 au bureau central du FBI pour une réunion extraordinaire. Aucune absence ne serait tolérée. Son vol, 5h45 au départ de O’Hare, était réservé, à charge pour elle de retirer son billet.

- Un petit retour dans l’antre des hommes en noir, c’est trop ! Mais quelle est donc cette joie qui me fait défaillir ?  s’exclama-t-elle ironiquement théâtrale.

Elle s’écroula sur le canapé. Le livre qu’elle avait abandonné là dans l’après-midi attira son regard. Elle le saisit, réfléchit et le reposa. Non, pas question de le terminer ce soir, il fallait qu’elle dorme si elle voulait faire bonne figure le lendemain. Et puis de toute façon, même sans ça, elle n’aurait pas pu l’ouvrir. Pas envie d’éprouver à nouveau cette sensation qui la mettait si mal à l’aise.

« Voyons plutôt où Mac se trouve en cette fin d’année ! » se dit-elle. Prenant son ordinateur, elle tapa ce mail de quelques mots « Mon cher Q ! Où êtes-vous ? À Chicago, transi de froid, James veut des news de vive voix… » puis cliqua sur envoi.

Mac avait réalisé son rêve, intégrer l’une des grosses boîtes de la Silicon Valley. Elle était maintenant un crack dans la mise au point de logiciels et s’éclatait dans son métier. Censée vivre à San José, elle passait une bonne partie de sa vie dans les avions, parcourant le monde de colloques en conférences.

Après avoir préparé ses affaires pour le lendemain et mis en route la cafetière, Veronica entreprit de visiter de son frigo. « Waouh ! Un yaourt périmé, une tomate anémique et un pot presque vide de beurre de cacahouète… C’est pas gagné ! » pensa-t-elle en refermant la porte. Elle fouilla dans un placard et découvrit un paquet de biscuits entamé.

Alors qu’elle attaquait son festin du soir, la sonnerie de son portable se fit entendre.

- Hey James ! Qu’est-ce qui t’arrive ? Maintenant, tu fais dans le bout rimé débile ! s’exclama une voix railleuse.

- Hey Q ! Ravie de t’entendre mais tu me laisses les sarcasmes. Toi, ça ne te va pas ! répondit Veronica en riant. Alors, raconte…

- Une semaine à Singapour. Je suis rentrée, il y a deux heures à peine complètement dans le cirage. Le décalage horaire… Je te dis pas ! Je crois que je ne vais pas résister longtemps à l’appel de la couette…Mais discutons plutôt de toi. La vie à Parano Land… Alors, tu t’y es faite ?  la questionna Mac gentiment ironique.

- Est-ce qu’un grand bof répond à ta question ?... Maintenant, si tu veux bien, parlons d’autre chose… rétorqua-t-elle un peu trop brusquement. Tu as prévu quoi pour le nouvel an ?

- Ben voyons ! Surtout n’abordons pas le sujet qui fâche. Veronica ! Il serait grand temps que tu regardes les choses en face. Si tu tiens à rester au FBI, demande une affectation dans tes cordes sinon change de boulot, mais surtout ne reste pas comme ça. Une Mars désabusée… Franchement, ce n’est pas toi.

- Laisse tomber, je te dis !

- Soit ! Comme tu veux. Mais réfléchis quand même… Donc, pour répondre à ta question, normalement il faudrait que j’aille faire un tour à Neptune. Ça fait bien six mois que je n’ai pas vu ma famille mais tu me connais, problème d’atomes crochus, alors si je peux éviter… et puis j’ai une tonne de lecture en retard.

- Tiens ! Puisque tu abordes les bouquins, as-tu déjà entendu parler de cet écrivain Dana Westcliff ?

- Non ! Mais c’est marrant que tu mentionnes ce nom. Pendant le voyage de retour, J’ai lu une super critique de son livre dans le New York Times. Ça donne envie ! Je pense que je vais l’acheter.

- Alors un conseil, fait-le vite ! C’est étonnant… Non ! Je dirais plutôt… Etrange. On en reparle dès que tu l’auras terminé…


SixOfNine  (30.12.2008 à 00:20)

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