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Once upon another time

Série : Veronica Mars
Création : 07.06.2009 à 14h11
Auteur : mulderbuz 
Statut : Terminée

« Ecrite à quatre mains, Devilblue et Mulderbuz vous présentent leur nouvelle histoire, découpée en trois chapitres et se passant quelques années après la fin de la série ... » mulderbuz 

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Eux, vous les connaissez.

Tous les deux, vous les avez aimés.

Lui, vous l’avez haï, puis adulé. Son corps a hanté vos nuits. Ses yeux vous ont suivis. Son sourire vous a fait fantasmés.

Elle, vous l’avez immédiatement adoptée. Son répondant et sa hargne vous ont séduits. Ses yeux bleus vous ont noyés. Son intransigeance et son égoïsme vont ont mis hors de vous.

Mais malgré tout, vous ne pouvez les imaginer l’un sans l’autre. Alors, pour vous, nous les avons réunis une fois de plus. Un moment banal, des situations qui pourraient être convenues, pourtant leur vie à elle seule suffit à les rendre exceptionnels. A faire que tous ces petits moments passés en leur présence nous comblent d’une joie secrète de réaliser que malgré la loi de l’audimat, le rêve n’est pas encore terminé.

Alors grâce à vous, une nouvelle histoire de ce couple de légende, qui éclipse désormais les Bogart/Garbo, comme les Taylor/Burton.

 

 

 

CHAPITRE 1: LAYOVER THE DICKEN'S LAND

 



mulderbuz  (07.06.2009 à 14:18)

Toujours un sentiment étrange lorsqu'il pénètre dans cet aéroport. Des émotions en pagaille, un poids sur les épaules. Comme tout Américain, attendre une correspondance à Boston prend une dimension douloureuse et fantasmagorique.

Et quand bien même il serait étranger ou indifférent aux événements dramatiques du 11 septembre, les policiers en armes qui jalonnent les allées comme les rues de New York un jour de fête nationale sont là pour le lui rappeler; visages fermés, regards suspicieux et mains serrées sur leurs armes de pointe.

 

Première fois qu'elle prend une correspondance à Boston. Elle sent le poids historique du lieu. Une cicatrice omniprésente et indélébile dans le cœur des Américains. Et pourtant, ce qui la gêne le plus n'est pas ce rappel à l'ordre de la folie humaine, mais le nom de cet aéroport et les réminiscences qu'il provoque inexorablement dans son esprit.

 

Depuis une heure que la tempête de neige a débuté, les gens se pressent à l'intérieur et la marée humaine stagne près des écrans de renseignements. Passer Noël dans un aéroport n'a jamais fait partie de leurs projets. Ils sont peut-être au chaud, mais ils sont seuls.

Le brouhaha permanent au lieu de les abrutir, les isole...

 

Les yeux perdus au delà des baies vitrées du terminal, elle regarde les fortes bourrasques emporter au loin ses espoirs de retrouver son père pour la nuit de Noël. Alors que la chaleur est presque étouffante dans ce grand hall, elle resserre son manteau, frigorifiée par les flocons qui virevoltent violemment au dehors. A côté d'elle, un enfant émerveillé ne cesse de toucher le bras de sa mère et de la secouer pour lui montrer encore et encore les merveilles d'une nature que lui seul est à même d'apprécier.

 

Il soupire. Les trajets en avion sont d'une banalité déconcertante dans sa vie. Mais attendre, il ne s'y fait pas. Et il constate que ce soir sa patience est mise à rude épreuve.

Cet après-midi encore, il se trouvait dans un cadre idyllique, entourée d'hommes et de femmes tous plus enclins les uns que les autres à le congratuler et le remercier. Ce n'est pas qu'il n'apprécie pas ses séances de courbettes et de convenances ; après tout il l'a choisi. Mais à bien y réfléchir, il se demande où est sa vraie valeur, au fond est-il vraiment quelqu'un de bien ou seulement celui par qui les subventions arrivent ? Cette vie est loin de le satisfaire. Un manque, un trou béant qu'il tente de combler coûte que coûte par une suractivité et une occupation de tous les instants.

Il n'est pas malheureux. Mais il ne saurait dire qu'il est heureux.

 

L'immobilité ne lui convient pas. Elle a besoin de marcher. Son sac en bandoulière et sa valise à la main, elle se lève et s'éloigne de la zone d'attente du terminal F.

Trop lucide, pense-t-elle. Pourquoi ne puis-je pas croire moi aussi que si je reste sagement assise devant la porte d'embarquement, mère nature aura pitié de moi et me laissera m'envoler vers mon père et son sapin ?

Aussitôt qu'elle libère sa place, un autre se rue sur son fauteuil. Elle se faufile difficilement vers la zone Duty Free.

 

Un grondement sourd commence à monter des différents terminaux bondés. D'ici peu, l'aéroport Logan de Boston devra faire face au mécontentement généralisé d'une foule colérique et fatiguée d'attendre.


mulderbuz  (08.06.2009 à 12:43)

Les boutiques sont prises d'assaut et il peine à atteindre le rayon confiserie. Un homme en costume et manteau trois quart est incongru dans cet univers peuplé d'enfants. Sa haute stature les domine et pourtant c'est le même pétillement dans les yeux. Jusqu'à sa mort il conservera ce regard d'enfant, enfin il veut y croire. Son frère lui dit souvent que c'est sûrement ce qui l'a empêché de sombrer lorsque tout autour de lui s'effondrait, une volonté farouche d'y croire et de s'émerveiller. Alors, chaque jour est un combat, mais aussi une nouvelle chance de l'atteindre. Voilà comment il l'appelle; ça. Pronom indéfini mais riche de saveurs et d'espoir.

Une file d'attente interminable slalome entre les stands de chocolats et de bonbons. La jeune femme à la caisse lève son regard lorsqu'il se présente devant elle et lui sourit effrontément.


Elle est petite. Elle refuse qu'on lui dise mais elle le sait bien. Perdue au milieu de cette foule mouvante elle cherche des yeux la boutique de magazines qui lui permettront d'occuper les heures d'attente. Elle croit l'apercevoir et s'engouffre dans une brèche humaine, mais le flot l'embarque plus loin que prévu et elle atterrit devant une énorme affiche cartonnée à l'effigie d'un monsieur Malabar toujours plus musclé.

 

Après avoir réglé et rendu son sourire à la vendeuse, il s'éloigne lentement en commençant déjà à ouvrir son sachet de sucreries. Les yeux plongés dedans, il ne voit pas la silhouette publicitaire massive qui s'accroche à un de ses bras.

La pancarte oscille dangereusement et il est obligé de lâcher sa mallette pour la remettre en place. C'est en relevant la tête qu'il l'aperçoit.


Réalisant aux odeurs sucrées qui émanent du stand que sa destination n'est pas la bonne, elle s'apprête à reculer lorsque l'affiche commence à s'incliner lentement vers elle. Comme un film au ralenti, elle lève les mains pour retenir le bonhomme et c'est à ce moment qu'elle le voit.

Son premier mouvement, un pas de recul ; le second, des yeux qui se baissent comme pour se faire pardonner ce réflexe déplacé.

Il encaisse son attitude sans broncher. Il n'en attendait pas moins.

- Un marshmallow ? Lui demande-t-il abruptement en lui tendant son sac de bonbons.
- Ça c'est une entrée en matière Echolls ! Assène-t-elle plus durement qu'elle ne l'aurait voulu.
- Bien, je vois que nous sommes déjà dans la zone de combat !
- Et pas prêts d'en sortir, lui répond-elle en indiquant du menton la piste toujours dissimulée sous un amoncellement de neige.
- On attaque tout de suite à l'arme blanche ou on attend de voir ?
- Je préfère le poison, ça laisse moins de trace !

Les présentations sont faites. Et maintenant ?

-Un café ou une quelconque autre boisson chaude? Pour boire, pas pour l'empoissonnement je veux dire.
-Pas d'alcool ? Es-tu si loin de Tijuana ? Demande-t-elle avec une moue enfantine.

Il se force à lui sourire et lui indique avec sa main la direction à emprunter jusqu'au Dunkin Donut's.
Elle le précède, finalement amusée par cette situation inattendue.
Sa petite valise la suit tel un fidèle compagnon.
Logan laisse une distance raisonnable entre eux, juste assez pour l'observer évoluer, se comporter, et tirer ses conclusions.


mulderbuz  (09.06.2009 à 17:36)

Ils s'installent à une table et chacun s'empare d'un menu pour cacher la gêne qui vient d'apparaître. Gêne qui s'accroît lorsque leurs yeux se posent sur le nom de l'endroit.
Dunkin Donut's.
" Ce nouveau café préféré d'Angleterre est le plus grand café du monde et la chaîne de marchandises cuites au four! En servant son café fraîchement brassé, avec la qualité supérieure donuts et les sandwichs de petit-déjeuner un arrêt ici, et commencera votre droit de jour de congé. "
Bien que très alléchante, cette publicité les met face à leur vie passée et actuelle.

 

Le cortège des voyageurs est incessant. Telle une nuée d'abeilles, ils virevoltent dans tous les sens. Logan préfère fixer son attention sur ce spectacle. Trop de pensées confuses font leur apparition. Veronica quant à elle, essaie de se donner un air détaché.
Alors que l'ambiance semble devenir plus chaleureuse, Logan rompt le silence.

-Hum, ta sacro sainte recherche de la vérité a eu raison de toi ? demande-t-il avec une pointe d'amertume dans la voix.
-Depuis quand parles-tu par énigmes ? Je croyais que c'était mon rôle ? Fait-elle avec amusement.
- Aux vues de ce ton humoristique, je me rends compte que tu n'as pas perçu l'allusion ?
-Je dois donc décoder ce message? Sinon il s'auto-détruira ? Réplique-t-elle toujours souriante.
-Auto-destruction ? Je te reconnais bien là !
-Logan ? Je ne suis pas sure de comprendre.
-Pas sure ? Ou tu ne veux pas comprendre ?

Face à cette petite blonde qu'il déteste autant qu'il l'a aimée, il ne peut s'empêcher de rajouter avec sarcasme.

-Tu es seule la veille de Noël, seule dans cet aéroport, seule avec une valise ridicule, et je n'entends pas ton téléphone te rappeler que quelqu'un t'attend quelque part; que tu as une vie ! Tu es donc seule !

L'humour qu'elle s'évertue à employer pour alléger l'atmosphère étrange s'évapore. Elle redevient froide. Son visage se ferme. Sans un mot, elle se lève et cherche un autre lieu plus accueillant. Pas besoin de répondre, elle ne lui doit rien, elle ne lui doit plus rien depuis longtemps.

Petite vengeance personnelle ?
Mesquinerie gratuite ?
Soulagements ?

Il a rêvé de cette conversation des dizaines de fois. Et pourtant elle ne lui a pas apporté la satisfaction tant espérée ! Il lui a décoché la vérité en plein cœur ! Il la connait si bien, ce fut un jeu d'enfant de la blesser.

Petite vengeance personnelle ? Certainement ce qui l'a motivé.
Mesquinerie gratuite ? La gentillesse n'est pas le premier qualificatif qui vient à l'esprit lorsque l'on évoque son nom.
Soulagements ? Aucun ! Et étonnamment, il se sent encore plus mal à l'aise.

Se remettrait-il soudainement en question ? Il ferme les yeux, secoue la tête. Son esprit vagabonde ailleurs, loin dans une autre vie.

-Tout me ramène à elle,se demande-t-il à lui-même. La réponse ?

 

L'envie de pleurer est bien là.
Pleurer de douleur ?
Pleurer de tristesse ?
Pleurer de colère ?

Quelle différence ?
Elle ravale ses sanglots et poursuit sa course dans les halls bondés de cet aéroport.

Un escalier. Elle l'emprunte.
Un couloir. Elle s'y enfile.
Une porte. Elle l'ouvre.

Sans regarder son lieu de refuge, elle se précipite vers le fond, attrape quelque chose au passage et s'engouffre dans une cabine.

 


mulderbuz  (11.06.2009 à 16:31)

Troisième boutique qu'il visite. Les vendeuses, comme celle de tout à l'heure, ne restent pas indifférentes. Il connait son pouvoir sur les femmes. Il l'a exagérément testé. Mais la seule personne qu'il aurait vraiment voulu convaincre ne s'est jamais laissée abuser suffisamment longtemps. Il s'est toujours demandé si c'était son refus qui l'avait rendu si accroc à elle, et si en fin de compte, une relation durable et routinière n'aurait pas marqué elle aussi la fin de leur histoire.

 

- Bonjour ? Je cherche, une jeune femme blonde, petite ...

- Non, je ne suis pas petite, entend-il parvenir d'une cabine d'essayage.

- Je crois que j'ai retrouvé ma fugueuse, murmure-t-il.

Il la découvre assise sur le banc dans le minuscule espace réservé, torturant un T-shirt vraisemblablement trop grand pour elle et d'une couleur jaune canari criarde.

- Tu t'es soudain rendu compte que tu avais oublié un cadeau pour Noël ?

- Oui, il était inconcevable que je n'aie pas de souvenir de cette journée mémorable enfermée dans cet aéroport avec la seule personne que je ne voulais pas voir !

- OK. L'aéroport est grand, il ne devrait pas être trop difficile de s'éviter avec toute cette foule, commence-t-il en se reculant. Tu ne vas pas à New York, j'espère? Ajoute-t-il sèchement.

Immédiatement, elle remarque que ses dernières paroles l'ont blessé. Juste retour des choses, pense-t-elle. La guerre fait des victimes dans les deux camps.

- Non, je rentre chez mon père, lui répond-elle plus doucement malgré tout.

- Bien le pays nous séparera, aucun risque alors. Au pire, je m'offrirai un petit séjour en Australie, 20 000 kilomètres devraient suffire.

Il relâche le rideau et repart dans le magasin. Il se dirige vers une vendeuse et lui remet la valise, expliquant que sa propriétaire l'avait oubliée. Il a à peine terminé sa phrase, qu'une voix l'interpelle du fond de la boutique.

- Je te croyais plus combatif !

- Il y a longtemps que j'ai abandonné les causes perdues !

- Tu crois vraiment que cette couleur ne me va pas au teint ?

- C'est à moi que tu demandes un avis ? A la seule personne que tu ne voulais pas voir ? Ou parler je suppose également.

- Tu as ma valise ... Alors, je deviens civilisée ...

Veronica attend sa réponse plantée devant le miroir et arborant cet immonde T-shirt qui lui tombe presque aux genoux dont le logo s'étale en toutes lettres sur son buste et sur son dos. Pour lui faire lire elle tourne sur elle-même en esquissant quelques pas de danse.

- J'espère que tu es plus habile avec ton arme de service !

Elle laisse retomber les bras le long de son corps et soupire. Elle réalise enfin le nombre d'années depuis lesquelles ils ne se sont pas vus. Il n'est pas au courant qu'elle ne travaille plus au F.B.I.

- Je suis revenue à mes premiers amours ; filature, planque, et photos compromettantes. On a monté une antenne à Los Angeles avec mon père.

Plusieurs répliques lui viennent à l'esprit.

Premières amours ? Vraiment toutes ?

Fini le FBI ? Pourquoi as-tu laissé tomber ton rêve ?

Traquer la faute, le moindre petit secret ? Tout ce que tu affectionnes ?

 

Est-ce une farce du destin ?

Est-ce une nouvelle chance ?

Que lui répondre ?

 

Elle appréhende sa réponse. Elle peut les anticiper pourtant et là ne vient-elle pas de lui donner l'occasion de porter le coup de grâce ? Une sorte d'anxiété prend petit à petit possession de son corps. Depuis quand angoisse-t-elle en attendant qu'il lui réponde ? Ou plutôt depuis combien de temps n'a-t-elle pas ressenti de sentiment? Depuis quand ne se sont-ils pas vu ?

 

L'attaque étant la meilleure défense, il décide de ne pas y aller par quatre chemins. Passée maître dans l'art de la répartie, elle prend l'initiative de rompre ce silence.

- T'as quitté le FBI ?

- J'ai quitté le FBI !

Disent-ils en même temps. Un rire franc, une complicité retrouvée, une ambiance apaisée.

- Oui, le FBI ne correspondait pas à l'image que je m'en faisais, fait-elle toujours mal à l'aise dans son T-shirt jaune.

- Une paye surpassant tes espérances ? Des collègues qui ne vivent que pour leur job ? Demande-t-il avec ironie.

Elle lui sourit.

- Non, je sais ! Un supérieur à qui il faut rendre des comptes et surtout, surtout, à qui tu dois obéir !

Fier de sa tirade, il passe devant les vendeuses pour s'adosser contre un présentoir. Triste et touchée par ses mots, elle retourne dans sa cabine. Elle se laisse tomber sur le banc.

- Tu me connais. Pourquoi alors ? Se demande-t-elle à voix basse.

Alors que les vendeuses, commencent à montrer les signes évidents de la fin de leur journée, Logan se rapproche de la cabine. Rien, il n'entend rien.

- Veronica ?

- Et toi Echolls ? Que fais-tu de ta vie ?

- Es-tu vraiment sure de vouloir l'entendre ou préfères-tu m'imaginer menant une vie de débauche ?

Elle tire le rideau d'un geste sec, son T-shirt à la main. Son regard est noir. Elle passe devant lui, pose le morceau de tissu à la caisse. Sourire forcé à la vendeuse. Elle sort un billet pour payer son dû.

Il tend sa carte de crédit et se charge du règlement.

Elle attrape sa valise et se dirige vers la sortie.

- Merci ? Non ? Ah les femmes ! Lance-t-il aux vendeuses en passant le seuil de la boutique.

- Le jeu du chat et de la souris, tu connais ? Entend-il une jeune femme murmurer à sa collègue au moment de refermer la porte du magasin.

Oui, mais qui est le chat ?

 


mulderbuz  (12.06.2009 à 08:34)

- Alors comme ça, c'est ta meilleure amie maintenant ?

- Quoi ? Se retourne-t-elle avec un visage où se lit l'incompréhension la plus totale.

- Ta valise ..., précise-t-il en lui indiquant du menton. Il n'y a qu'elle qui te suit me semble-t-il ou alors ton petit ami sait rester très discret ...

- N'essaie même pas de t'imaginer ce que peut être ma vie ! Nos mondes n'ont désormais plus rien de commun. Ton costume de grande marque, ton regard hautain ... Non ne m'interromps pas, fait-elle en bougeant sa main devant son nez. Tu appartiens enfin pour de bon à cet univers dans lequel tu es né et où tu as passé ta vie. Ta brève visite chez les gens normaux n'a en fait été qu’une passade. Nous n'avons plus rien en commun et je te défends de me juger pour ce que je suis ! Moi, je n'ai pas changé !

Elle continue de marcher le dos droit, la tête fière, et inévitablement il la suit.

- Les bonnes vieilles habitudes ne se perdent pas, murmure-t-il pour lui-même.

Enfin à une exception près...

 

Alors que ses yeux restent fixés sur la mince silhouette qui marche devant lui, son esprit joue les mauvais farceurs et le ramène quelques sept ans en arrière.

Le lycée et leur relation "je t'aime, je te hais", puis la fac et l'utopie de croire que tout serait enfin simple. Une manière superficielle de relater leur relation épique.

Ce mot les suivait. Ce mot le hantait. A avoir tant voulu se souvenir, il était devenu comme le porte-drapeau de leur amour. Il n'hésitait pas à utiliser ce dernier terme. Il n'avait jamais douté de ses sentiments. Des siens, parfois.

Mais les années passées loin d'elle lui avait donné un angle de vue différent, une compréhension de vieux sage comme lui disait Dick.

Un crétin, pense-t-il plutôt ; la vie ne changerait donc jamais...

 

Fixer un point invisible dans la foule. Ne pas se retourner. Ne pas croiser son regard. Elle se croit revenue au temps de Neptune High, ce jeu qu'elle juge avec le recul malsain. Les sarcasmes, arme absolue entre eux. Le souvenir de cette déclaration alcoolisée lui revient en mémoire. Plus douloureuse que jamais ! Epique ! Comment avait-il osé employer un tel mot ? En connaissait-il réellement la signification ? Avait-il envisagé qu'elle puisse être touchée ?

Ou était ce encore un jeu ? Qu'importe, aujourd'hui en cette veille de Noël, elle en a fini de cette histoire, de sa jeunesse, de ses erreurs.

Question : Logan fait il parti des erreurs ou des regrets ?

 

Toujours est-il que la courte phrase prononcée par Veronica dans la chambre du Neptune Grand après son altercation avec Piz et qui avait clôturé leur dernière dispute, restait elle aussi comme une dédicace funèbre à leur couple. Aucun des deux ne s'en était relevé.

Il avait donc quitté Neptune sans un regard derrière lui, gardant seulement en mémoire, celui qu'elle lui avait lancé dans cette cafétéria bondée, juste pour lui, rien que pour lui.

Alors même si cette image s'était petit à petit effacée, remplacée par le sourire de l'une, par le rire d'une autre, même si la vie avait continué son cours sans s'atermoyer sur la destinée ratée de ces deux-là, il gardait toujours avec lui le souvenir des moments où ils avaient été bien ensemble. Il avait jeté au panier les sarcasmes, les traîtrises, les accusations et les mensonges. Il n'avait voulu garder que le bon, comme un fantôme qui la nuit venait le hanter pour lui rappeler qu'un jour il avait été heureux.

Pourtant, aujourd'hui, l'ectoplasme avait repris consistance, et son fichu caractère aussi !

Mais bon dieu, qu'il aimait ça, comme si son sang venait brusquement de dégeler de ses veines et recommençait enfin à couler librement dans tout son corps.

 

Un voile de tristesse passe dans ses yeux bleus alors qu'elle poursuit son chemin dans ce hall bondé. Si cet amour était réellement sans borne, il ne serait pas parti, tel un voleur sans rien dire. Elle avait vécu son départ comme une déchirure, une trahison. Une déchirure au cœur qui jamais n'avait cicatrisé. Une trahison, de ne pas lui avoir expliqué ce choix.

Après tout ce qu'ils avaient vécu ensemble, elle ne l'aurait pas jugé, elle ne l'aurait pas retenu.

Elle aurait compris que pour lui, son bien-être passait par la découverte de nouveaux horizons.

D'ailleurs, n'était-ce pas ce qu'elle lui avait demandé sous le coup de la colère ? Partir loin d'elle, loin d'ici, pour trouver la paix intérieure, la sérénité, pour se trouver tout simplement ?

Même si elle en avait eu maintes fois la possibilité, elle n'avait pas cherché à le retrouver. C'était sa manière à elle de lui montrer qu'elle respectait cette décision.

Dick l'avait suivi dans cette fuite en avant. Donc, le surf, les bimbos et l'alcool devaient faire partie des critères de sélection pour la destination.

Alors elle les avait imaginés au Mexique en train de siroter des Tequila Sunrise au bord d'une piscine remplie de filles en bikini. Mais au final, cette image d'Epinal, ne rendait pas son acte plus supportable.

 

Il se demandait encore et toujours pourquoi il était parti si brusquement de Neptune. Une impulsion, un ras le bol. Il ne voulait plus que son cœur décide à sa place. Un besoin viscéral pourtant le liait à elle. Il le savait, tout le monde le savait. Mais à trop subir les revers de cette relation, son masochisme avait coulé avec la dernière avarie.

Une volonté nouvelle de vouloir prendre les rênes, même si cela lui laissait un goût amer d’inachevé. Alors, sitôt sorti de l'établissement, il avait appliqué à la lettre ce qu'elle lui avait dit et il était sorti de sa vie. Définitivement.

Quoi de mieux qu'une ville à l'opposée de la Californie ; un été sec et étouffant, de la neige en hiver, une architecture digne des tableaux cubistes et Central Park pour unique vestige d'une nature dévorée par les buildings.

Du changement. Si il avait pu, il serait même parti à l'étranger. Mais arrivé dans sa chambre d'hôtel, il était tombé nez à nez avec son colocataire peroxydé. On n'abandonne pas un ado en détresse. Alors, l'étranger s'était restreint à un autre état, une autre côte océanique, un autre décor.

 

Si elle voulait être honnête avec elle-même, elle admettrait qu'elle ne l'avait pas recherché parce qu'elle avait peur de le retrouver. Piz, son petit ami de l'époque avait moyennent apprécié la scène de la cafétéria. A ce moment là, elle s'était crue ailleurs, à une autre époque et n'avait pas songé à la conséquence d'un tel regard.

Quelques semaines après, Piz lui avait posé la question qu'elle ne voulait pas entendre. Une sorte d'ultimatum sentimental qui la répugnait. La sentence avait été immédiate !

Des histoires d'amours ? Elle en avait vécues, des tristes, des tendres des douces mais aucune comparable à l'épique.

Et voila que ce mot revenait encore et toujours tel un boomerang.

 

Elle secoue la tête, comme pour chasser ces pensées à tendance marshmallow de son esprit.

Depuis qu'elle a franchi le seuil de la boutique, elle marche sans but précis dans cet aéroport. Elle suit un panneau. Pourquoi celui là ? Elle ne sait pas. Ce qui la réconforte, c'est qu'elle le sent derrière elle. Il la file en quelque sorte. Elle sourit en imaginant Logan dans les forces de l'ordre en train de traquer des suspects.

Pourquoi est-il le seul à produire cet effet sur elle ?

 

Ses pas avaient suivi docilement ceux de la petite blonde qui continuait sa marche énergique vers le hall central. Sa valise comme une balise de repère, lui indiquait par ses grincements de roues les virages brusques qu'elle lui faisait prendre.

- Tu cherches à me semer petit Lynx ?

Les mots lui ont échappé. Un regard gêné pendant quelques secondes, vite remplacé par des éclairs qui zèbrent l'azur de ses yeux.

- Tu veux me foudroyer tout de suite, ou tu attends le lendemain de Noël, tente-t-il pour faire oublier le surnom qu'il avait utilisé.

- Je crois que tu es encore plus collant que Piz ! Lui assène-t-elle sachant que l'évocation de ce prénom aurait un effet répulsif sur Logan.

- C'est lui que tu caches dans cette valise ? Peur de te montrer avec lui ?

 

7 ans ; l’éternité qui les a séparés depuis son départ.

1 heure, cela a suffit pour que les automatismes reprennent leurs droits.

1 seconde, insuffisante pour étouffer ce réflexe de jalousie.


mulderbuz  (13.06.2009 à 07:54)

Sans le vouloir son ton est plus agressif. Il ne voulait pas. Il s'était juré que ... Il inspire profondément et détourne son regard quelques secondes pour scruter les panneaux d'affichage, espérant subitement que les vols à destinations de New York peuvent enfin décoller.

Il n'est pas plus chanceux qu'un autre. Ici pas de favoritisme et son argent n'y changera rien. Il aurait dû accepter l'offre que lui avait fait cette charmante donatrice de voyager dans son jet privé.

Soufflant fort pour lui montrer sa lassitude face à leur jeu incessant mais exténuant, il se retourne vers elle pour ... Disparue !

 

Elle en a profité pour se faufiler dans la foule et lui fausser compagnie. Que doit-il faire ? Partir à sa recherche ? La laisser vivre sa vie et retourner à la sienne, fastueuse mais creuse ?

 

- C'est un joli lutin que vous venez de laisser échapper, murmure une voix éraillée derrière lui.

Un gros bonhomme, vêtu d'un informe pantalon rouge et d'une veste coordonnée se tenait dans un coin de l'aéroport et tentait désespérément de faire acheter aux passants dont les pensées n'étaient accaparées que par le possible décollage de leur avion, de drôles de bonbons eux aussi aux couleurs de Noël.

- Il y a bien longtemps que je ne crois plus en vous vieil homme, lui rétorque-t-il, ou alors vous avez une notion de la géographie qui laisse à désirer. Peut-être que vos rênes n'aiment pas la côte ouest, ironise-t-il.

- Vous êtes bien amer jeune homme, tente d'amadouer le vieillard les mains sur les hanches.

- La force de l'expérience sans doute ... Mais, au fil des ans, j'ai plutôt eu l'impression d'avoir la version sadique du Santa Claus chez moi, continue-t-il sans pour autant s'empêcher de se dresser sur la pointe des pieds pour l'apercevoir.

- Je vais essayer de me racheter pour la survie de ma paroisse, lui répond alors le grand-père dans sa barbe foisonnante. Essayez donc vers les cabines téléphoniques.

- Mais il y en a partout, s'exclame-t-il.

- Vous ne voulez pas que je vous fasse tout le boulot non plus, lui répond le père Noël.

- Vous pourriez, lui dit-il en s'éloignant déjà. Vous avez vraiment beaucoup à vous faire pardonner!

A travers la barbe, Logan découvre un sourire éclatant qui se transforme en un rire tonitruant et se perd dans le bruit de la foule qu'il traverse déjà.

 

- Et après ça, ne me dis plus jamais que tu n'es pas petite ! Marmonne-t-il en bousculant un homme qui ne dégage pas le passage alors qu'il tente désespérément d'apercevoir sa silhouette.

- Hey, mais vous pourriez faire attention, les avions ne décolleront pas plus vite ! Lui lance ce dernier.

Mais Logan est déjà quelques mètres plus loin.

Comment retrouver une blonde aux yeux bleus d'à peine un mètre soixante dans cette masse mouvante, de surcroît quand cette fameuse détective n'a sûrement pas l'intention de lui faciliter la tâche ?

Il continue à se faufiler parmi les hommes et femmes qui s'engluent dans les différents halls. Il passe son temps à en bousculer certains, à s'excuser pour d'autres. Mais il n'en a que faire, il sent qu’aujourd'hui est un jour différent.

Longtemps il l'avait cherchée ... dans ses rêves. Toutes lui ressemblaient ... À quelques exceptions près. Mais justement, toute la différence était concentrée dans ces exceptions.

Aujourd'hui, il l'a trouvée, et cela n'a rien d'un songe. Alors, il ne va pas la laisser s'envoler.

 

Sans savoir vraiment pourquoi, elle a profité de son inattention pour se fondre dans la foule.

Sans savoir vraiment pourquoi, elle a eu besoin de s'éloigner et de se poser.

Maintenant, sans savoir vraiment pourquoi, elle se demande si elle a bien fait.

Elle a décidé de rappeler son père pour lui confirmer qu'elle n'arriverait pas à temps pour la nuit de Noël. L'abondance de portables en fonctionnement dans ce grand hangar haut de gamme brouille les ondes et elle ne capte pas. Inexorablement, le même message sur son écran. De guerre lasse, elle s'approche donc des cabines téléphoniques espérant en trouver une de libre. La chance est avec elle et elle s'installe le plus confortablement possible dans l'alcôve lui étant réservée. Elle ne voit pas l'agent s'approcher d'elle et lui retirer sa valise.

Elle décroche le combiné, commence à pianoter sur les touches. En attendant que son appel arrive à destination, elle tend son bras en arrière pour rapprocher son bagage. Sa main tâtonne à l'aveuglette.

Le froid, du métal, une personne. Toujours accrochée à l'appareil téléphonique, elle se retourne. Un homme, cheveux très courts, vêtu en kaki, avec une arme. Alors qu'un discret " allo " sort du combiné, elle raccroche et se met debout face à cette personne. Regard froid, visage inexpressif, allure athlétique.

-Oui ? Demande-t-elle avec une voix douce et un sourire enjôleur.

Pas la peine d'essayer de négocier avec un militaire. Alors, il reste le charme ingénu d'une petite blonde perdue dans cet immense aéroport.

-Ce bagage est signalé comme suspect Madame, répond l'homme avec une voix neutre.

-C'est le mien et je ne pense pas vous paraître suspecte. Si ? Réplique-t-elle toujours avec cette petite voix mielleuse.

-Aucune étiquette dessus permettant d'identifier le propriétaire, dit-il simplement en détachant chaque mot.

La tache s'avère plus ardue que prévue.

-Je sais je sais, mais je suis partie précipitamment. Vous savez ce que c'est, la folie de Noël, Pffffff...

-Madame, je confisque ce bagage. C'est le règlement !

-Mais ? Attendez ! Je suis détective privé.

Elle venait de perdre ce ton séducteur. Les bras croisés sur sa poitrine, du haut de son 1m60 elle le défiait purement et simplement.

Une esquisse de sourire ?Donc la jolie ingénue est plus crédible que la femme active ?

Il empoigne fermement la valise, et sans rajouter un mot rejoint un peloton.

Stupéfaite, elle reste plantée là, se sentant immensément seule au milieu de cet aéroport surchargé. Une femme d'une cinquantaine d'années la bouscule impunément pour prendre sa place dans la cabine, la ramenant ainsi à la dure réalité.

- Mais oui, vous avez raison! Mes petites culottes sont hautement provocatrices! Se surprend-elle à crier alors que le " voleur " est déjà loin.

Dépitée, elle repère un siège libre et fond dessus tel un rapace sur sa proie. Elle se laisse tomber et ferme les yeux.

 

- La vie n'est qu'un éternel recommencement, soupire-t-il.

Elle sursaute en entendant sa voix. Il se tient derrière elle, la couvant d'un regard ambigu, où la tristesse se confond à la tendresse.

- Pourquoi dis-tu cela, lui rétorque-t-elle soupçonneuse.

- De nouveau détective, commence-t-il, de nouveau à t'opposer aux forces de l'ordre, ..., de nouveau à me fuir ... Mais pourquoi faut-il que ce soit toujours si compliqué entre nous ?

Elle laisse passer quelques instants se perdant dans le brouhaha des voix de l'aéroport pour mieux s'isoler et finalement constater qu'il n'a pas tout à fait tort.

- Ce serait moins ...

- Ep ...

- Non, ne le dis pas, ce mot est à rayer de notre vocabulaire, l'interrompt-elle.

- OK. Pas de mot alors. Toujours est-il que la tranquillité ne nous convient pas. Penses-tu pouvoir rester cette fois-ci à la même table que moi autour d'un café ? Les présentations ont été faites, les remarques les plus désagréables aussi.

- Tu sais, avec toi j'en garde toujours en réserve, répond-elle avec un grand sourire.

- Je n'en attendais pas moins de celle qui ose s'opposer à un militaire faisant deux fois sa taille avec des arguments aussi forts que ses sous-vêtements. Moi, à sa place j'aurais déjà capitulé !

- Tu n'as jamais su me résister Echolls, alors pourquoi plus aujourd'hui qu'hier?

Elle réalise soudain la teneur de ses propos. Évidence de constater que les années n'avaient en rien modifier cette alchimie quasi immédiate entre eux, qu'elle soit attractive ou répulsive.

- Bon, tu m'invites où pour ce café ?

 


mulderbuz  (14.06.2009 à 14:32)

Un petit recoin les accueille dans un Starbucks Cafe.

Cette fois-ci, la gêne a disparu. Ils osent confronter leurs regards. Celui de Logan la couve toujours avec une adoration contenue. Elle a raison. Il n'a jamais su lui résister. Ses yeux à elle, le toisent effrontément, toujours un rapport de force. Il a raison. Rien n'a changé.

- Tu crois que séniles on se courra encore après comme ça ? Entame-t-il en esquissant une ébauche de sourire.

- Oh oui, on fera des courses en fauteuil roulant dans les couloirs de la maison de retraite, surenchérit-elle.

- Et tu élucideras les vols de dentiers et autres morts suspectes, continue-t-il sur le même ton.

- Mais tu seras toujours là avec ta canne et ton déambulateur pour me protéger des méchants hein ?

- On ne se refait pas, il te faudra toujours un héros !

- J'en aurais eu besoin il y a cinq minutes d'un héros ! Ma valise a été confisquée quand même!

- Pourquoi au fait ? Ton teaser n'est pas passé au portique de sécurité peut-être ? Ou maintenant tu fais partie des personnes les plus recherchées de l'état ? Ou ...

- Non, juste parce que je n'avais pas mis mon nom sur le bagage ! Je n'ai plus rien. Plus de cadeaux pour mon père, plus de vêtements ...

- Tiens il te reste toujours ça, lui répond-il en lui tendant le T-shirt qu'il avait payé à la boutique de l'aéroport mais qu'elle avait laissé sur le comptoir.

Elle le prend dans ses mains et le tient devant elle pour lire à haute voix le slogan écrit en grosses lettres rouges.

- " En te mettant face à ton destin, BOSTON t'étonne ". Tu trouves que tu as une tête de destin? Ironise-t-elle le visage penché sur le côté.

- Aujourd'hui, moins qu'hier, mais ça vaut peut-être le coup d'essayer, grimace-t-il.

Il est soudain plus détendu. Elle est de nouveau devant lui. Et dirait-on dans de meilleures conditions. Encore qu’avec elle, la seconde à venir ressemble à l'inconnu le plus absolu.

 

Alors qu’ils se sont crées une bulle où rien ne semble les atteindre, autour d’eux une effervescence commence à monter.

Comme un film où les principaux intéressés agiraient à vitesse normale, tout ce qui les entoure accélère son rythme ; les hommes s’agitent, les couleurs se déforment, les bruits s’étirent.

Les écrans d'informations clignotent, comme une allégorie étrange d'une veillée de Noël hors du commun.

Les comptoirs des compagnies aériennes sont à nouveau pris d'assaut.

Les occupants de l'aéroport semblaient plongés dans un sommeil résigné mais soudain l'ambiance devient électrique, animée en quelques secondes.

Les familles retrouvent le sourire. Les conjoint éloignés de leur cher et tendre affichent une satisfaction tant attendue.

Les hauts parleurs viennent de cracher la nouvelle.

Les pistes sont dégagées, les avions vont pouvoir décoller, chacun va pouvoir reprendre sa vie.

 

Le soleil filtre timidement à travers la couche épaisse de nuages gris. Les parents encore plus excités que leurs enfants, leur billet à la main tel un passe pour le bonheur, ne cessent leur charge envers les hôtesses au sol. Inlassablement les mêmes interrogations fusent.

Inexorablement les mêmes réponses sont attendues.

Fidèles à cette période de parade illuminée, les malheureux passagers s'agitent, expriment haut et fort leur mécontentement.

 

Rapidement Logan et Veronica comprennent que c'est fini. Ils tentent pourtant doucement de prolonger l'instant. Mais inévitablement ils se sépareront.

 

Contraste saisissant, eux deux paisibles au milieu de l'effervescence

Contraste éloquent, chacun se perdant dans le regard de l'autre dans l'agitation générale.

Contraste étonnant, eux deux restant en retrait profitant de leurs derniers instants ensemble.

 

Elle chiffonne doucement son billet qu'elle tient à la main. Les signes du départ se lisent sur tous les visages et elle commence à préparer ses affaires. Un numéro de vol, une destination, un hall d'embarquement. Elle doit partir, elle doit le laisser, mais elle est triste. Elle est si heureuse de l'avoir retrouvé.

 

Il tend l'oreille, mais son tour ne vient pas. Il va devoir patienter et attendre seul son avion.

Seul ? Une habitude devenue presque une coutume surtout en période de fête.

 

Dernier appel pour Los Angeles. Tous les passagers sont attendus. Elle se résigne à le lâcher mais pas à l'abandonner. Dès lors, ils n'ont plus aucune envie de parler, ils n'ont plus besoin de prononcer quoi que ce soit.

Son T-shirt jaune, en main, elle se dirige en sa compagnie vers son hall d'embarquement.

Dernier échange de sourire timide.

Dernier regard complice.

Quoi qu'il arrive, quoi qu'il se passe dans leur vie, tous les deux savent qu'ils seront toujours liés. Epique n'est ce pas ? Définitivement le mot qui les définit !

Leurs doigts se frôlent. Mélange de sentiments ancrés en eux et de nouveauté.

Un renouveau ?

Une renaissance ?

Séparation douloureuse, mais un espoir persiste.

Pincement au cœur, regard voilé, esprit vagabond.

Alors qu'elle tente un geste qui pourrait prendre la couleur d'une confession, une voix charmeuse sort des micros pour annoncer le départ du vol pour New York.

Gorge serrée, mots coincés.

 

Veronica lui dépose une bise sur la joue et rapidement s'engage dans la salle d'embarquement.

Ses gestes sont emprunts de beaucoup d'émotions, et sa tête envahie de bien trop de questions.

Elle se maîtrise mais elle ne peut s'empêcher de se retourner une dernière fois avant d'emprunter le tunnel la menant un peu plus chez elle.

Une complicité qui n'appartient qu'à eux, malgré le sourire forcé et les larmes qui menacent de s'échapper.

 

Logan attend que sa silhouette disparaisse définitivement de son champ de vision. Le père Noël avait raison ? La magie n'agit-elle que si l'on y croit ?

Dernier appel pour le vol de New York. Son quotidien le rattrape. Si une échappatoire existait, elle vient de s'envoler.

 


mulderbuz  (15.06.2009 à 11:04)

Les yeux rivés sur ce T-shirt, vestige de leurs retrouvailles épiques, elle s'installe à sa place.

Les yeux accrochés à son portable, il passe le portique de sécurité.

 

Comme à chaque vol, il est accueilli chaleureusement par les hôtesses qui lui tendent du champagne confortablement installé en business class. Téléphone à la main, il hésite, son cœur s'emballe.

 

Place en classe économique, elle s'assoit, plus besoin de mettre son bagage en soute.

Telle Alice, elle se trouve de l'autre coté du miroir, avec son téléphone pour seule compagnie.

Elle hésite, son cœur bat la chamade.

 

L'aéroport s'étale derrière le hublot. Les longues pistes enneigées sont désormais redevenues goudronnées et la neige accumulée sur les pelouses avoisinantes donne l'illusion d'un chemin tracé vers le ciel.

Bizarrement trois silhouettes errent seules au milieu d'une vaste voie abandonnée. Veronica croit reconnaître celle de son soldat voleur de bagage.

- Tu crois qu'on a réussi, demande ce dernier à la jeune femme en tenue d'employée de la zone Duty Free.

- On voit que tu débutes, toi. Bien sur ! Sache-le, moi, Malou, je ne faillis jamais, lui assène-t-elle avec un doigt réprobateur devant son nez.

- Pourtant ce n'est pas ce que j'ai entendu dire... On m'a raconté que tu avais fait le forcing pour faire partie de cette mission parce que déjà sur la même il y a quelques années, tu avais bien foiré ...

- Il faut dire qu'il n'avait pas vraiment mis du sien, soupire-t-elle. Alors que je lui avais redonné son aura de héros aux yeux de la petite blonde, il a pris la fuite !

- Les enfants, les enfants, tempère le vieux bonhomme. Je pense que cette fois-ci est la bonne, ayez confiance ...

Il a quitté son déguisement de père Noël et a désormais revêtu un vêtement plus adapté mais Logan n'arrive pas à quitter des yeux sa barbe blanche derrière laquelle il reconnaît le sourire enjoué qui l'a guidé vers Veronica quelques heures plus tôt.

- Chut, reprend le vieil homme, écoutez, écoutez ...

 

Veronica, après quelques hésitations ouvre son portable et calmement appuie sur les touches de son clavier. Tout en bloquant sa respiration, elle envoie enfin son message.

 

Alors que Logan s'étonne encore de reconnaître son père Noël de fortune, le soubresaut de son téléphone le ramène vers l'intérieur de la carlingue et le brouhaha des voix des passagers.

C'est un message mais il ne connaît pas l'expéditeur.

Juste avant que l'hôtesse ne s'approche pour lui préciser qu'il est interdit d'utiliser son portable pendant le vol, il réussit à ouvrir le clapet et à lire son contenu. C'est en souriant qu'il obéit à la jolie jeune femme en uniforme. Désormais, tout va bien.

" Je te laisse choisir l'aéroport pour le Nouvel An ? "

 

 

Fin chapitre 1.

 

 

 


mulderbuz  (16.06.2009 à 07:50)

J'adore cette fic!!!! Vivement le chapitre 2 qui j'espère sera là dans peu de temps! Un grand bravo aux 4 personnes qui ont contribuées à l'écriture!

Bisous!

 


stidou  (16.06.2009 à 09:52)

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