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Série : Veronica Mars
Création : 01.03.2010 à 14h02
Auteur : lolia
Statut : Abandonnée
Suite du 3.20 - Boucler la boucle, boucler ma boucle ...
Cette fanfic compte déjà 103 paragraphes
- Dis maman, comment on fait les bébés ?
- Pourquoi tu me poses cette question Claudia ?
- Ma copine Iris dit que c’est quand les parents, ils font l’amour, mais je la crois pas.
- Chérie… Je crois qu’il faut que tu croies Iris.
- Mais alors vous n’êtes pas mes parents ?
- Si. Si bien sûr que si pourquoi cette question ?
- Parce qu’entre papa et toi y a pas de câlins et pas de bisous. C’est pas ça l’amour ?
27 Mars 2022.
Toujours le même couloir.
Le même gris, les mêmes barres de fer.
En prison, tout se ressemble.
Toujours le même silence…
Un tailleur qui lui tient bien le corps, une démarche assurée. Plus que quelques informations et elle les tient. Arriver enfin au bout du couloir.
Un peu de courage, juste encore un peu de courage.
Ce sera le dernier tête à tête pense-t-elle. Le dernier.
Le vent siffle le long des parois.
Ses talons claquent sur le béton soutenant son maintien.
Cette force illusoire perceptible par sa démarche.
Oui c’est important la démarche…
Et le regard ? Oui c’est important aussi.
Un regard froid qui ne doit rien laisser paraître.
Son souffle s’arrête.
Bret, le gardien, passe devant elle et déverrouille la porte vers la cellule.
Bret se prend la gorge.
Bret vomit.
Elle panique, elle avance.
La mort est là.
Non ! Impossible.
Non !
Son corps s'embourbe dans le béton, son souffle se coupe, ses nerfs ne suivent plus…
Pourquoi ?
Le regard hagard, Mercer se tient là, face à eux. Assis sur la lunette des wc, bras ballants.
Des gouttes de sang s’échappent de ses poignets.
Ses pieds piétinent la flaque de sang sous son corps.
« Vous avez un message. Reçu aujourd’hui à 11H00:
Agent Cholles ? Ici le docteur Stevens. Je n’ai pas eu de vos nouvelles depuis… Si vous voulez m’appeler, je suis de garde ce soir.
Appuyez sur 1 pour effacer, 2 pour rappeler… »
- Tu crois que c’est facile pour moi ? On passe notre temps ensemble et pourtant tu n’es jamais là ! Tu passes toute ton énergie noyée dans ta tête ou dans une bouteille de vin ! J’en arrive à me demander si tu ne m’as pas épousé par défaut !
- Arrête. Ryan, s’il te plait.
- Mais toi aussi arrête ! Et puis qu’est-ce qu’il y a dans cette boîte ? Tu crois que je n’ai pas vu que tu t’enfermes tous les soirs avec elle ? Bon sang Veronica ! Mais comment on en est arrivé là.
- C’est bientôt fini. Bientôt…
- Oui je sais « quand on aura trouvé son complice »…
- Je te le promets.
- Tu m’avais aussi promis de m’aimer jusqu’à ce que la mort nous sépare.
- Ryan..
21 Mars 2022
Ses ongles claquent contre le métal de la table.
Droite comme un i, vêtue du tailleur magique, ceinturon pour accentuer la cambrure dominante, seules ses lèvres tremblantes font état de sa faiblesse.
La nervosité calcine son corps.
Son regard inspecte chaque recoin de la pièce.
Les minutes semblent être des heures.
Elle entend la porte rouillée, des pas.
Ravale sa salive et redresse le badge sur sa poitrine.
La porte face à elle s’ouvre. Les mains menottées par Bret, il entre paisiblement.
Avec ce même petit rictus…
Chaque fois c’est la même chose.
Le cœur palpite, la sueur s’empare de son visage, et sa voix se bloque.
Chaque fois…
Il s’assoit, ensemble orange et rictus soutenu.
Il ancre son regard céruléen dans le sien.
Vomir.
Ou boire.
Boire pour vomir.
Le dossier comme support, elle se racle la gorge.
- Tu entends le loup crier Mars ?
- C’est agent Cholles et je ne te permets pas de me poser des questions.
- Il faudra bien un jour que tu te les poses de toute façon. Comment va cette chère Sue ? Lui as-tu enfin avoué ce que tu venais faire là-bas ce soir-là ?
- Ferme-là. Je suis là uniquement car tu n’as souhaité ne répondre qu’à moi. Alors tu vas fermer ta grande bouche et c’est moi qui pose les questions. C’est clair ?
- Très clair.
- Bien. Nous savons.
Nous savons que c’est ta mère qui te fait passer ton courrier. Nous savons qu’il communique avec toi. Qu’est-ce qu’il te dit ? Il te donne des ordres ? Il se sert de toi ? Qui est-il ?
- Tu as parlé à ma mère ?
- Qui est-ce Mercer ?
- Tu as parlé à ma mère ?
- Oui, elle croyait te faire passer des lettres de ta fiancée. Imagine sa déception…
- Tu as osé t’approcher de ma mère !
Ses yeux se révulsent, sa peau vire au rouge.
Elle tente de garder son calme, une froideur impartiale.
Il hurle. Fort, plus fort.
Elle resserre les cuisses, fort, plus fort.
- Dégage, je n’ai rien à te dire.
Elle se lève.
Il s’apaise. Le rictus revient peu à peu.
- Je pense à toi Mars. Toutes les nuits.
Elle baisse la tête.
Ne pas lui répondre.
Elle hèle le gardien.
- Et toi, entends-tu le loup ?
- …
- Ne m’oublie pas Veronica Mars. Ne m’oublie pas.
« 10 Mars 2022,
Bien trop de choses me torturent. Bien des regards de femelles avenantes ou désavouées qui me harcèlent pendant mes nuits.
Je rêve de pouvoir libérer ma colère, sans aucune retenue, sur ces corps juvéniles.
Quatre murs, quatre putains de murs gris ! Des photos de minettes à poil, des seins gros comme des melons qui me regardent à longueur de journée, je croyais que ce serait le bonheur.
Je peins tu sais.
Je peins la vie, ma vie d’avant.
Je croyais que la vengeance amoindrirait ma haine, je croyais trouver le repos ici.
C’est un peu comme si la terre voulait m’avaler, comme si moi-même je voulais m’avaler.
Je croyais avoir tout assouvi. J’ai bien des aspects pervers mais grâce à toi, ils renaissent avec abondance… Toi…
Je croyais notre alliance bénéfique. Le début d’une nouvelle ère.
Sauf que là vois-tu. Quand je fais le bilan de toutes ces années passées derrières les barreaux. Je trouve tout simplement que ce n’est qu’une perte de temps. »
Agacé, il presse la boule rouge au creux de sa main, la jette au sol.
Mercer a les idées bien torturées dernièrement.
Peu importe. Il n’y a qu’une chose qui compte : la détruire.
Destruction mutuelle assurée.
Dehors, la brise enlace le soleil.
Le spleen l’envahit.
C’est souvent comme ça.
C’est souvent de cette manière que se corrèlent ses pensées.
L'écraser puis la frotter contre la roche râpeuse.
Oui la prendre et puis la trancher, pour la jeter, vagabonde, dans les limbes de la vie.
Se l'extirper comme on s'arrache un ongle, facile, indolore, inodore...
La souffrance. Ne pas la laisser s'enraciner.
L'attraper, la rouler en boule, la piétiner.
Confinée, coincée, étouffée dans un sous-sol que personne n'atteint.
Le regard vaseux, elle s’enroule dans les draps trop épais.
Son corps ne la porte pas. Trop engourdie par la vodka qui l’aseptise.
Elle enfouit sa tête dans l’oreiller.
Fort.
Plus fort.
Un ange passe. Une caresse …
Si douce et légère.
Elle ferme les yeux, une petite main se blottit dans la sienne.
Claudia se tient devant elle.
Angélique avec ses cheveux dorés, et ses yeux noisette.
Elle sourit.
C’est évident.
C’était évident, même avant que Madame Stevens appelle.
Ça l’a toujours été.
Elle attire l’enfant près d’elle.
- Je t’aime ma chérie tu sais.
- Moi aussi je t’aime maman.
C’est fou cette gueule de prétentieux qu’il se tape ! Avec son brushing impeccable, son sourire dentifrice et ses ongles nickels.
Fichu banquier avec son regard hautain, déballant son discours réchauffé.
C’est à en dégueuler.
Ah il est loin le temps où son statut de professeur lui faisait bénéficier de ce mot disparu de sa vie : « le respect ».
Oui il est dans le rouge et alors ?
Comme s’il n’était pas au courant !
Entendez-le celui-là, « Ecoutez Monsieur Stone. Je me suis penché sur votre dossier récemment, et … pourquoi pas opter pour un crédit. Il vous permettrait de rembourser vos dettes. Avec un taux de 5 % , vous seriez gagnant sur toute la ligne. »
Non mais il se fiche de ma gueule ?
Je lui ai déjà dit que je ne voulais pas de son crédit merdique! Il me prend pour un abruti ?
Il se lève.
Il a envie de tout péter.
Tout exploser.
Il est comme noué, persécuté.
Et ça ne s’arrête pas. Ca ne s’arrête jamais.
« Vous avez un message. Reçu aujourd’hui à 15 H50 :
Agent Cholles ? Ici le docteur Stevens. J’ai les résultats du test de paternité que vous m’avez demandé. Ce n’est pas Monsieur Hayes… Ce n’est pas non plus Monsieur Cholles.
Je garde le secret, comme convenu. N’hésitez pas à venir me voir, nous en discuterons…
Appuyez sur 1 pour effacer, 2 pour rappeler… »
Son doigt se bute contre la touche 1 du téléphone.
Comme une hérésie. Un certain non-sens.
Celui de la vie.
Sa vie.
Son corps chancelle, sa vue se brouille.
Tout s’emboîte et se construit…
Tout se détruit, comme un château de cartes qui se confronte au vent.
Une vie commence…
Dans son maillot barboteuse rose, sous le regard aimant d’un paternel trop souvent absent, l’enfant court sur les bords de la piscine.
Une autre est en passe de se terminer…
Pinceaux en main, hanté par des formes vertigineuses, un homme tente de chasser ses démons.
Confiné aux quatre coins de sa cellule, jour après jour il combat son passé.
Tandis que d’autres s’inquiètent pour les uns…
« Vous avez un message. Reçu aujourd’hui à 9H00:
Madame Cholles. Ici le docteur Stevens. Je reçois les résultats cet après-midi. J’imagine que vous êtes anxieuse. Passez à mon cabinet si vous voulez. »
D’autres survivent…
Un verre en main, elle les observe à travers la baie vitrée, si sereins.
S’ils savaient…
Et pour certains, la guerre continue…
Il écrase sa cigarette.
Criblé de dettes, sans emploi, la vie a perdu toute sa saveur.
Désormais un seul objectif, mettre à terre l’adversaire…