HypnoFanfics

Veronica était dans son bureau de Chicago, où elle avait ouvert une filiale de Mars Investigations. Elle avait choisi Chicago pour ouvrir une filiale de l’entreprise familiale en raison du fort taux de criminalité de la ville, elle était ainsi pratiquement sûre d’avoir toujours une enquête à résoudre. Et puis la ville était suffisamment loin de sa ville natale, qu’elle avait fuie. Elle triait des dossiers anciens, la partie la moins passionnante de son métier. Soudain la porte de son bureau s’ouvrit. Elle leva la tête. Un homme d’une cinquantaine d’années se tenait devant elle.

Homme : Je cherche la détective Mars.

Veronica : C’est moi.

Homme : Vous n’êtes pas un peu…

Veronica : Jeune ?

Homme : Oui, c’est ça.

Veronica soupira.

Veronica : Il va falloir que je pense à afficher mon diplôme au-dessus du bureau avec ma photo, histoire que les gens arrêtent de me poser la question…

Devant l’air d’incompréhension de l’homme devant elle, elle soupira à nouveau.

Veronica : Laissez tomber… Que puis-je faire pour vous ?

Homme : Je suis Mark Hoover. Je possède une maison que j’ai louée. Mais mon locataire est parti hier avant la remise des clés et l’état des lieux. J’ai retrouvé la clé dans ma boîte aux lettres hier matin, mais l’enveloppe dans laquelle elle se trouvait était vierge. Je suppose qu’il l’a déposée en passant, bien que je ne comprenne pas pourquoi… Je suis allé vérifier l’état de la maison dans l’après-midi, elle était impeccable. Quand je suis arrivé dans la chambre, la dernière pièce de la maison, elle était en revanche dans un état indescriptible. Tous les murs étaient tagués ! Je vais devoir refaire des travaux si je veux relouer la maison, et je pense que c’est au locataire de les payer. Mais il a disparu sans laisser de traces…

Veronica : Je vois. C’est effectivement très étrange. Comment s’appelle votre locataire ?

Hoover : Edward Longsborrow.

Veronica : Qu’est-ce que vous savez de lui ?

Hoover : Il avait l’air riche. Il a toujours payé tous ses loyers en temps et en heure. Il était plutôt sympathique. Il voulait aider un de ses amis à lancer son entreprise, ce qu’il a certainement fait, maintenant. Il m’a dit qu’il ne resterait que le temps nécessaire à la réalisation du projet, qu’il préférait vivre dans une autre sorte de logement, plus petit, mais qu’il n’y en avait pas à proximité.

Veronica : Merci. Est-ce que je pourrais aller visiter votre maison pour rechercher quelques indices susceptibles de m’orienter dans la bonne direction ?

Hoover : Bien sûr ! On peut y aller maintenant si vous le désirez !

Veronica : Très bien, allons-y.

Elle se leva et le suivit.

Devant la maison. On voit Veronica et Hoover entrer dans la maison.

La maison était vide et propre. En arrivant dans la chambre, ils virent que les murs étaient recouverts de petits traits verticaux dessinés au marqueur noir indélébile. Hoover va effectivement devoir refaire toute la peinture de la pièce. Mais, curieusement, le reste de la maison était en parfait état.

Hoover : J’ai trouvé ça en ouvrant la porte de la chambre, quand je suis venu faire l’état des lieux, tout seul.

Il lui tendit une carte. En la prenant, elle s’aperçut que c’était sa propre carte de visite.

Hoover : J’ai songé que c’était peut-être un de vos anciens clients.

Veronica : Comment m’avez-vous dit qu’il s’appelait, déjà ?

Hoover : Il s’appelle Edward Longsborrow. 

Elle réfléchit un instant.

Veronica : Non, ça ne me dit rien. Vous avez une photo de lui ?

Hoover : Non. Il est grand, il a les cheveux bruns et les yeux… bruns aussi, il me semble.

Veronica : Mmm… Un physique banal, quoi.

Elle fouilla rapidement la chambre. Elle ne trouva rien. Elle fouilla également les autres pièces. Au fond d’un placard, sous l’évier, elle trouva un vieux papier roulé en boule. Il s’agissait d’un reçu de carte bancaire.

Veronica : Parfait !!! Merci beaucoup, M.Hoover, je vous rappellerai.

Elle sortit de la maison et se dirigea vers sa voiture.

De retour à son bureau, elle sortit son ordinateur et l’alluma. Elle se connecta sur son site favori quand il s’agissait de fouiller la vie privée des gens et entra le nom d’Edward Longsborrow. L’ordinateur fut formel : il n’existait qu’un compte bancaire à ce nom. Il n’y avait ni date de naissance de mentionnée, ni adresse, ni numéro de téléphone. Il s’agissait clairement d’un nom d’emprunt. Elle téléphona à un de ses contacts pour savoir à qui appartenait le compte bancaire figurant sur le reçu qu’elle avait trouvé. Il s’agissait bien du mystérieux locataire. Elle lui demanda de l’avertir dès que Longsborrow utiliserait sa carte de crédit.

*****

Le lendemain, elle reçut un appel de son contact. Il y avait eu un mouvement bancaire sur le compte du mystérieux locataire. Elle nota l’adresse et s’y rendit aussitôt. Elle avait peut-être une chance de le coincer. En arrivant à destination, elle constata qu’il s’agissait d’un distributeur automatique. Il portait l’inscription « Hors Service », scotchée sur l’écran. Mais elle savait qu’il avait fonctionné dix minutes auparavant, il n’était donc pas en panne. Elle s’approcha. Elle décolla l’affiche. Elle blêmit en lisant les quelques lignes écrites au dos.

Salut Mars, comment ça va ?

Tu n’as pas changé, on dirait. Toujours prête à chercher la vérité, n’est-ce pas ? Tu te demandes qui je suis, pas vrai ? Et pourquoi ta carte de visite était chez Mark Hoover, ainsi qu’un vieux reçu ? Et pourquoi je n’ai « dégradé » que les murs de la chambre ?

Chaque réponse en son temps. J’ai tracé un trait sur le mur chaque matin où, en me réveillant, j’avais encore rêvé de toi. Je n’ai fait ça que pour t’obliger à me rechercher. Beau plan, non ? J’ai eu un bon professeur… Je n’ai touché qu’aux murs d’une pièce, car ça ne représente pas de si gros travaux…Il suffit de repeindre… Dis à Hoover que je m’excuse, d’accord ? Et que je vais lui envoyer sous peu l’argent pour les réparations… avec un supplément pour les locations qu’il ne pourra pas faire le temps des travaux…

Maintenant, je sais que tu vas tout faire pour essayer de me retrouver, tu te demandes qui je suis, et pourquoi je veux que tu me retrouves.

Allez, un petit indice pour la route. Ton passé fait partie de toi, que tu le veuilles ou non. Maintenant et pour toujours.

Que veux-tu Mars ?

Elle ne comprenait pas très bien le sens de la lettre. Qui était véritablement Edward Longsborrow ? Certainement quelqu’un de son passé. Une personne bien, en tout cas. Il avait fourni l’argent des réparations. Il la connaissait aussi très bien. Sinon comment aurait-il pu savoir qu’elle voudrait à tout prix le retrouver ? Pourquoi tenait-il absolument à lui faire repenser à ce passé qu’elle avait eu tant de mal à oublier ? Et puis cette question… Que voulait-elle ? Vivre tranquillement. Elle avait eu un petit ami tranquille dans le passé. Cependant celui-ci subissait la présence quasi-constante de son ex, qui cherchait à tout prix à la reconquérir. Ce dernier avait commis une imprudence qui risquait de lui coûter cher, elle l’avait regardé comme elle le voyait auparavant, c’est-à-dire comme quelqu’un qui était prêt à tout pour la protéger. Mais son petit ami n’avait pas apprécié. A cause de ce regard, elle l’avait perdu. Et depuis, elle n’osait plus s’engager à nouveau dans une relation. Cela faisait… 5 ans qu’elle n’avait plus fréquenté personne. Elle se tuait au travail pour oublier. Elle s’empêchait de réfléchir. Même pendant les nuits solitaires où elle devait assurer des planques, seule dans sa voiture. Elle voulait seulement gagner sa vie et la vivre tranquillement. Le fait qu’elle n’ait pas de collègue l’aidait à rester seule, tranquille. Elle voyait évidemment toujours ses meilleurs amis, Wallace et Mac. Leur amitié s’était renforcée au fil du temps. Mais c’était tout ce qui lui restait de son adolescence. Elle ne voulait plus penser à ces années noires, où s’étaient enchaînés trop vite des événements qui auraient dû arriver bien plus tard dans sa vie, voire pas du tout.

La mort.

Flash back : visages de Lilly, Meg, Doyen O’Dell.

L’abandon.

Flash back : visage de Lianne.

La haine.

Flash back : visage de Céleste.

Le viol.

Flash back : réveil dans la chambre inconnue, découverte de sa culotte, Cassidy avouant avant de sauter du toit de l’hôtel.

Le sang.

Flash back : Piz frappé par Logan, Logan frappé par le gang des motards avant la mort de Félix.

Les larmes.

Flash back : accident du bus, fuite de Duncan.

La torture.

Flash back : réfrigérateur en flammes, les Fitzpatrick au River Stix.

La trahison.

Flash back : Logan avouant avoir couché avec Madison.

La violence.

Flash back : coups de feu dans la voiture de Logan, Logan cassant la lampe alors qu’elle rompait pour la première fois avec lui.

L’humiliation.

Flash back : moqueries de Logan et Dick au lycée juste après la mort de Lilly.

L’ignorance.

Flash back : repas solitaires au lycée.

L’oubli.

Flash back : Logan ne se souvenant plus de sa déclaration épique.

Que voulait-elle ? Etre tranquille, enfin. Etre heureuse enfin, plus jamais soumise au destin, assumant pleinement ses choix. Et pour y arriver, elle devait oublier son passé. Ce qu’elle avait mis des années à faire. Ce qu’un individu parvenait à briser en quelques secondes par une simple lettre. Qui pouvait être Edward Longsborrow ? Quel personnage de son passé pouvait vouloir la revoir ? Duncan ? Dick ? Piz ? Troy ? Léo ? Weevil ? Logan ? Elle n’en savait rien, elle n’arrivait pas à éliminer un de ces suspects.

Elle reçut un appel de son contact lui indiquant un nouveau mouvement bancaire du compte qu’il surveillait pour elle.

Veronica se tenait devant une boutique de vente de matériel de surf. Le retrait avait été effectué à l’intérieur. Edward avait acheté une combinaison et une planche de surf, d’après son contact. Elle entra en soupirant. Il ne restait que deux noms sur sa liste, Duncan et Logan. Cela pouvait aussi être un des autres qui cherchait à l’embrouiller avec de fausses pistes, puisqu’il la connaissait si bien. Mais elle partait du principe que Piz n’était pas assez intelligent pour vouloir brouiller les pistes, que Léo était trop jaloux pour cela, et que Troy ne la connaissait pas assez bien. Et ni Dick ni Weevil n’étaient des grands bruns. Elle ne se souvenait plus de la couleur des yeux de chacun de ses ex. Elle n’était décidément pas une fille romantique. C’était donc Duncan ou Logan qui cherchait à la revoir, et elle ne souhaitait revoir ni l’un ni l’autre. Mais elle voulait savoir qui la forçait à se replonger dans ses souvenirs haïs. A l’intérieur de la boutique, elle se dirigea vers le comptoir où elle interpella le patron.

Veronica : Bonjour !!! Excusez-moi, mais je cherche un individu ayant acheté une combinaison et une planche de surf il y a peu.

Patron : Vous vous appelez comment ? Et pourquoi le cherchez-vous ?

Veronica : Détective Mars.

Elle lui montra sa carte.

Patron : Tenez.

Il lui tendit une lettre.

Veronica : Il est inhabituel de voir une boutique de surf jouer la poste restante.

Patron : Celui qui a fait ça est un de mes amis. Je lui devais un service. Et il m’a demandé de remettre cette lettre à une certaine Veronica Mars, petite, blonde et détective privé de sa profession. Il m’a également demandé de ne pas vous dire son identité.

Veronica : Ah. Merci, au revoir.

Patron : Au revoir, Mademoiselle Mars.

Certains personnages peuvent rejaillir du passé et faire partie de l’avenir. Tout dépend de toi. Es-tu heureuse, Veronica Mars ?

Justement, elle ne voulait pas que la personne se cachant derrière l’identité d’Edward Longsborrow ressurgisse de son passé. Même si cette personne était déjà en train de le faire. Elle aurait souhaité qu’Edward la laisse tranquille. Elle était heureuse dans sa vie actuelle, elle n’avait pas besoin d’une autre personne. Surtout d’une personne venant de son passé mouvementé. Non, tout compte fait, elle n’était pas heureuse. Mais elle n’était pas malheureuse non plus, et c’était le principal. Elle ne voulait pas revivre ce qu’elle avait vécu pendant son adolescence. Etre heureuse, puis être brisée à chaque coup dur du destin, puis essayer de se reconstruire à nouveau, difficilement, commencer à retrouver le bonheur, et sombrer à nouveau dans le désespoir à cause de ce maudit destin. Voilà aussi pourquoi elle avait quitté Neptune, cette ville qu’elle détestait à cause de sa discrimination entre riches et pauvres. Elle était en plus persuadée que la ville jouait un rôle majeur dans ce destin. Life is a bitch until we die.

Non, elle n’était pas heureuse. Mais elle avait dû faire un choix, choix dont elle tenait absolument à être entièrement responsable et en assumer pleinement les conséquences. Elle avait choisi entre la tranquillité et le bonheur passager, périodique. Elle n’avait pas hésité longtemps. Elle suivait la voie qu’elle s’était choisie, la tranquillité, depuis maintenant 5 ans, sans jamais avoir un jour regretté le manque de passion qui aurait été nécessaire à son bonheur, mais aussi à son malheur.

Plus tard dans la soirée, elle reçut encore un appel de son contact lui signalant une nouvelle dépense.

Elle se rendit à l’adresse que lui avait indiquée son contact. Il s’agissait cette fois-ci d’un restaurant mexicain. Elle regarda le nom, et soupira. « Ca Mex’eat ». Elle était sûre que le propriétaire avait dû trouver ça drôle lorsqu’il avait baptisé son restaurant. Elle se résigna à entrer. Un serveur s’avança vers elle.

Serveur : Vous êtes seule ?

Veronica : Oui.

Il la conduisit à une petite table. Sur celle-ci était posée une autre enveloppe. Elle la saisit et l’ouvrit.

Si tu veux en savoir plus, renseigne-toi, comme tu t’apprêtais à le faire, auprès du patron de ce restaurant…