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Série : Veronica Mars
Création : 17.07.2013 à 20h50
Auteur : Median
Statut : Terminée
« Deuxième version d'une fic individuelle qui date de 2009. On retrouve Veronica au FBI deux ans après la scène à la cafétéria. » Median
Cette fanfic compte déjà 9 paragraphes
F.B.I. bureau de Phoenix - Arizona – 8:00 Am
-… Mlle Mars, vous ne pouvez pas quitter le Bureau Fédéral du jour au lendemain ! D’un coup de sang ou d’un caprice !! Nous avons bien saisi que vous aviez des difficultés avec la hiérarchie… Mais vous êtes un excellent élément et avez des capacités évidentes… Je vous propose de prendre quelques jours de réflexion, reprenez votre lettre de démission et nous en reparlerons à votre retour !
- … (elle reprend sa lettre) Je vais y réfléchir… encore… mais je ne pense pas changer d’avis… Je ne me sens pas bien dans ce service, et j’ai toujours eu du mal à faire ce qu’on me dit… L’esprit de contradiction paraît-il… !! Bonne journée Chef !
Veronica referma la porte derrière elle, et enfourna sa lettre dans sa serviette. Quelques journées de congés, pourquoi pas ?… De toute façon, ma décision est prise. Je commence en avoir ras le bol des infiltrations d’université ! C’est la seule chose que l’on me propose… Quelques jours de congés… Cela fait tellement longtemps que je n’ai pas remis le pied à Neptune… Presque 1 an… Qui aurait cru que Neptune me manquerait ! Elle quitta le parking de l’immeuble et grimpa dans sa voiture, direction son appartement, où elle jeta son tailleur sur le lit, prit une douche rapide, enfila un jean et un tee-shirt, remplit une valise et partit aussi rapidement qu’elle put. Elle s’engagea dans l’avenue principale, bordée de palmiers géants. Elle saisit son téléphone et appela son père.
- Bonjour chérie, comment vas-tu ?
- Bonjour Shérif, devine ?? Je suis sur la route, le FBI m’offre quelques jours de congés !!
- Veronica ?? Que se passe-t-il ??
- Je te raconterai tout en arrivant… rien de grave, ne t’inquiète pas… Tu as beaucoup de travail en ce moment, je ne vais pas te déranger ??
- Euh… oui pas mal de boulot mais j’ai très envie de te voir... Chérie… Nous avons découvert un corps... Nous en parlerons à ton arrivée... Fais attention sur la route…
- Papa ?? Qu’y a-t-il ? C’est quelqu’un que je connais ??
- … Et bien, je ne voulais pas t’en parler tout de suite, mais…
- … Maiiis ?
- Nous l’avons retrouvé il y a 4 jours... Le corps de Lynn Echolls, enfin ce qu’il en reste… Nous n’avons pas annoncé la nouvelle à la presse encore… Le corps était coincé dans un conduit d’égout en contrebas du pont, enfoui sous la vase. Nous avons retrouvé son portefeuille dans sa veste en cuir, tout est à peu près en bon état. Ses papiers, ses cartes de crédit et une photo …Une autopsie est en train d’être effectuée pour vérifier la cause de la mort…
- 1 photo ?? (Veronica se gara sur le bas-côté)
- Oui, la photo d’un chalet en bois au milieu d’arbres et au dos il est noté « Independence », ça te dit quelque chose ??
- Non, pas au premier abord… Envoie-moi une copie sur mon adresse mail, je regarderai ça un peu plus tard. Merci de m’en avoir parlé, je pense que je serai là dans 5 ou 6 heures. Je t’aime papa…
- Moi aussi chérie, je suis content que tu viennes… A tout à l’heure.
Elle raccrocha et reprit sa route vers Neptune.
Independence… Revoilà que la famille Echolls revenait dans sa vie. Elle qui avait mis tant de temps à l’oublier… Cela faisait 2 ans qu’elle n’avait aucune nouvelle de Logan.
Flash back - Cafétéria de Hearst :
Veronica : … Logan, laisse-le ! Il a des relations, il a le bras très long…
Logan : Ouais, je me demandais pourquoi tu ne le remettais pas à sa place… Bon écoute encore une fois, toutes mes excuses, y’a des moments où je suis vraiment stupide.
Veronica : C’est très gentil, mais cette fois il va falloir un petit peu de temps.
Logan : D’accord… (Bagarre de Logan et de Gory)
Veronica n’avait pas revu Logan depuis ce jour-là. Personne ne l’avait revu. Au bout de quelques semaines, elle avait commencé des recherches. Pas de mouvement sur son compte bancaire, pas de coup de fil sur sa ligne. Elle s’était même servie de ses relations internes au FBI il y a peu de temps, mais rien… Logan avait totalement disparu de la planète. Elle s’était fait une raison, il lui était sûrement arrivé quelque chose. Elle lui avait dit qu’elle ne pouvait plus le voir, il était trop impulsif, trop bagarreur... Son aventure avec Piz devait avoir sa chance et ce n’était pas avec Logan sous les yeux qu’elle pouvait la lui donner... Piz était un gentil garçon, mais tellement loin de l’idée que Veronica se faisait d’un homme. Leur relation n’avait pas fonctionné, ils étaient restés néanmoins amis. Elle savait qu’elle avait fait du mal à Logan, mais elle n’arrivait pas à lui faire confiance. Il ne changerait pas... Les gens ne changent pas... Et puis les hommes sont tous des menteurs... Ses longues heures de filature de maris adultères avaient eut raison de sa foi envers la gente masculine. Qu’avait-il pu lui arriver ? Peut-être a-t-il eu des problèmes suite à sa bagarre dans le self... Ne pense plus à lui, direction Nepture !
Après 3h30 de route, elle traversa la ville d’Indio. Elle décida de s’arrêter dans un restaurant pour faire une pause. Elle commanda un café et une part de brownie. Elle sortit son ordinateur portable et se brancha sur le Wifi. Elle se connecta directement sur sa boite mail. Son père lui avait fait parvenir les copies des pièces retrouvées sur le corps. Elle ouvrit le fichier et regarda attentivement les photos. Celle de la maison attira son attention... De grands arbres, une grande maison en bois... La photo était un peu jaunie et vieillie, elle devait dater des années 70. Elle ouvrit son moteur de recherche et tapa plusieurs mots clé. Independence, chalet, forêt… Bingo ! «Independence Lake » ! Un petit coin de paradis au beau milieu des Montagnes Rocheuses… tout y était, les grands arbres, les constructions bois... à seulement 9 heures de route... Seulement 9h... Veronica referma son Pc, termina son café, laissa la moitié de son gâteau dans son assiette et se remit en route. Deux directions se présentèrent à elle : la route de l’est vers son père, et celle du nord vers le Mont Whitney… Oh ! Veronica, tu ne changeras donc jamais ! Elle mit son clignotant à droite et fila vers le Nord de la Californie.
La route était longue, le paysage monotone, des kilomètres et des kilomètres de désert à perte de vue... Des kilomètres de bitume, de véhicules et de soleil assommant... 500 miles étaient déjà engloutis quand elle aperçut les premiers arbres et elle sut qu’elle n’était plus très loin de son but...
Il était presque 18 heures quand son téléphone sonna. Elle brancha le kit main libre.
- … Où es-tu Veronica ?? Tu devrais être là depuis des heures !!
- Papaaaa !! Euh… Je ne suis plus très loin du Lac Tahoé…
- Le lac Tahoé ?? Dans les Rocheuses ?? Veronica, qu’est-ce que tu fabriques ??
- Et bien en cherchant un peu, j’ai découvert qu’Independence Lake était une région du nord de la Californie, j’ai remarqué que je n’étais pas si loin, alors je me suis dit... juste pour voir… Il paraît que c’est charmant à cette période de l’année et je suis en vacances....
- Oh je vois, du tourisme !! Rien à voir avec la famille Echolls ??
- Papa, comprends-moi, je n’ai pas pu m’empêcher, puis c’était presque sur ma route…
- Oui c’est ce que je me dis aussi… Tu n’étais pas à 500 miles près ! Qu’est-ce qui te dit que l’Independence de la photo et Independence Lake ont un rapport ??
- Pas grand-chose, le chalet, les séquoias, une intuition féminine très acérée…
- Fais attention Chérie… Passe voir le Shérif du comté pour le prévenir de ta présence… Je t’aime…
- Moi aussi papa.
La nuit tombait quand Veronica arriva à Truckee, le dernier village avant Independence Lake... Elle se dirigea vers le centre ville et demanda sa route vers le bureau du Shérif. On lui indiqua un bâtiment en lisière de forêt. Elle se gara au plus près, ferma son véhicule et poussa la porte d’entrée. Elle se dirigea vers la seule pièce allumée.
- Bonsoir, Veronica Mars, FBI (elle montra sa carte), je cherche le shérif.
- Je suis l’homme que vous cherchez ! dit-il en se levant de derrière son bureau. Il saisit la carte pour la regarder de plus près. Chef Adam McGill ! Enchanté ! Ils se serrèrent la main. Que fait un jeune agent comme vous dans notre belle région ?? Vous êtes loin de Phoenix !
- Je suis sur une affaire qui pourrait peut-être concerner votre district. Reconnaissez-vous cette maison ? (Elle lui montra la photo sur son smartphone)
- Il y a beaucoup de maisons dans ce genre sur notre secteur, mais il me semble que c’est la maison du lac... Celle du Lac d’independence ! C’est une vieille photo, mais il me semble que c’est celle-là. Elle n’est plus habitée depuis longtemps… Elle appartient à une vieille famille de la région, les O’Connell. Il se dirigea devant la grande carte qui ornait le mur de son bureau. Il lui indiqua l’endroit sur la carte. La maison est sur une île au milieu du lac, à 20 km du village d’Independence. Une petite route mène à l’île. Mais évitez d’y aller ce soir, nous avons eu une annonce d’alerte aux orages, et regardez... le temps se gâte (il lui montra le ciel qui se couvrait de nuages noirs), la route est impraticable s’il pleut. Je vous accompagnerai demain si vous le voulez bien ?
- Non, je préfère y faire un tour seule, c’est juste pour vérifier que c’est bien la maison de la photo. Mais merci quand même... Pourriez-vous m’indiquer un motel ??
- Oui pas de soucis, vous avez le Truckee hôtel, un monument important de notre petite ville, datant de 1873 !! Ce n’est pas le grand luxe mais les prix sont abordables ! Je vous accompagne c’est juste derrière, à deux pas !
- Merci Shérif.
Veronica rangea son téléphone dans sa poche, suivit le policier et remonta en voiture. Elle regarda le ciel qui s’assombrissait et se répéta qu’il valait mieux suivre les conseils du shérif et repousser la visite de la maison au lendemain. Le chef l’emmena devant le motel. Elle descendit de voiture, se dirigea vers le hall d’accueil et demanda une chambre. La jeune fille lui fit remplir la fiche de renseignement et lui indiqua le numéro de sa chambre en lui tendant la clé. Veronica la remercia, alla chercher sa valise et se dirigea vers l’étage où elle allait passer la nuit. Elle ouvrit la porte et alluma la lumière de la petite pièce, elle posa son sac à terre, et observa par la fenêtre. La pluie commençait à tomber. Elle enleva sa veste et s’assit sur le lit. Elle regarda autour d’elle, regarda sa sacoche, se leva, s’approcha de la vitre et colla son front contre le carreau. Elle remit sa veste, ferma sa chambre et se dirigea rapidement à l’extérieur pour grimper dans sa voiture. Allons, juste un petit coup d’œil, ça ne coûte rien ! Elle suivit les instructions de son GPS, et après une vingtaine de kilomètres dans une immense et épaisse forêt de séquoias centenaires, elle arriva sur un minuscule port de loisirs où des jets ski attendaient en cale sèche. Elle aperçut l’île au milieu du lac. La pluie s’intensifiait et les essuies glaces peinaient à assécher le pare brise. Des éclairs zébraient le ciel et présageaient un terrible orage. Elle fixa l’île à l’affût d’un mouvement, d’une lumière. On ne voyait pas la maison de ce côté-ci de la berge. Elle s’engagea sur la petite route qui lui ferait accéder à la demeure.
La pluie doubla d’intensité, il faisait quasiment nuit maintenant, elle alluma ses phares et accéléra l’allure. Elle ne comptait pas rester coincée sur le chemin si l’eau montait encore. La foudre illumina le ciel et elle pouvait à présent apercevoir le toit du chalet. Elle arriva devant la bâtisse, elle laissa le moteur tourner. Elle éteignit les feux et observa la magnifique résidence en bois qui se dressait devant elle. Les flashs illuminaient par intermittence la façade de la maison, elle reconnut sans peine celle qui apparaissait sur la photo retrouvée sur le cadavre de Lynn Echolls.
Analyse rapide du bâtiment : un rez-de-chaussée clos, un étage avec terrasse et une immense baie vitrée donnant sur le lac. Les chambres doivent se trouver au dernier étage. Elle regarda le ciel. Avec la chance que j’ai, je vais assister à la tempête du siècle. Elle observa encore la maison. Pas de lumière, pas de véhicule à l’extérieur… La route doit commencer à être submergée. Encore une fois où j’aurai dû m’abstenir de suivre mes pulsions. La curiosité est ton plus gros défaut Veronica !
Elle stoppa le moteur. Prenant son courage à deux mains, elle descendit de son véhicule et courut s’abriter sous la terrasse. Les quelques trente mètres sous l’orage avaient suffi à ce qu’elle soit dégoulinante d’eau. Elle essaya d’ouvrir la porte du rez-de-chaussée, sûrement un garage, sans succès. Mais la vieille porte en bois ne devrait pas lui résister bien longtemps. Elle insista, lui donna « un petit coup d’épaule » et la serrure céda. Elle prit sa Maglite et inspecta l’immense atelier poussiéreux et squatté par de nombreuses araignées. Brr, pas très accueillant cet endroit.
Elle continua son inspection. Des frigos, lave linge, cartons, un vélo, une bâche… Une bâche ? Elle souleva la protection… Une Triumph speed-triple noire flambant neuve ! Que fait une moto neuve dans une maison abandonnée depuis des années ?? Elle toucha prudemment le pot d’échappement, il était tiède. Elle prit son arme dans sa main droite et plaça sa lampe dans sa main gauche. Elle décida d’avancer prudemment. L’orage continuait à l’extérieur et le vent commençait à se lever. La porte du garage claqua. Le bruit la fit sursauter, elle se retourna rapidement, mais seul le vent lui fit face... Une porte au fond de l’atelier… Sûrement un accès au niveau supérieur. Veronica avança jusqu’à la porte.
Un coup de tonnerre assourdissant la fit encore bondir. Cette porte aussi était close, mais là un coup d’épaule ne suffirait pas. Il faut que je sorte et que je trouve un autre accès. Elle se glissa dehors, regarda autour d’elle. Elle ne pouvait pas voir grand-chose tant la pluie était dense. Elle courut vers l’arrière de la maison, grimpa les escaliers et se glissa sous l’auvent de la porte d’entrée principale. Le volet d’une fenêtre était entrebâillé, elle jeta un coup d’œil à l’intérieur… Une lueur ! Il y a quelqu’un… Elle toqua à la porte.
- FBI, pouvez-vous ouvrir s’il vous plait ?! Pas de réponse, elle renouvela son appel : FBI !! Ouvrez immédiatement !! Toujours rien… Elle jeta un nouveau coup d’œil dans l’interstice, la lueur avait disparu… Veronica serra la crosse de son 9 mm, rangea sa lampe et essaya de tourner la poignée de la porte… Elle était ouverte. Elle se glissa doucement dans un grand hall. Les éclairs lui permettaient de voir par intermittence le mobilier de la maison. Le bruit du tonnerre donnait une note très stressante à sa progression. Elle revit la lueur, sous une porte, sûrement un salon, celui avec la baie vitrée. Elle avança prudemment, ouvrit la porte doucement avec son pied, un homme se tenait debout face à la cheminée dans laquelle un feu commençait à prendre…
Il se tourna, et la regarda :
- Bonsoir Ronnie…! Approche… tu dois être trempée !
Veronica souffla ! Elle remit son arme dans son étui et lança ironiquement :
- Logan !! Je te croyais mort et enterré !
- Désolé Veronica… mais toutes les personnes que tu n’arrives pas à localiser ne sont pas nécessairement mortes !
Elle approcha du feu, ne prit pas la peine d’enlever le drap qui recouvrait un fauteuil et s’assit devant l’âtre. Elle était frigorifiée mais ne tremblait pas que de froid... Elle regarda son ancien amant, il avait changé… Ses cheveux étaient plus courts, son visage était plus dur, moins juvénile. Son style aussi n’était plus le même, fini les tee-shirts d’ado, il portait des vêtements sombres, un pull noir en col V, un jean noir et des bottes de moto en cuir. Un motard, il ne manquait plus que ça ! Il s’assit sur le fauteuil en face de celui de Veronica. Il n’avait de cesse de la fixer :
- Tu n’as pas changé Veronica… tu as toujours l’air d’une gamine de 17 ans.
- Oui je sais… Ça a malheureusement pas mal d’inconvénients.
Ils restèrent de longues minutes à s’observer. Ils savouraient l’instant. Veronica ramena ses pieds sous elle et décida d’ouvrir les hostilités…
- J’ai vu que tu ne t’étais pas servi de ton argent de poche depuis 2 ans ! Il a sûrement fallu que tu vendes ton corps pour pouvoir subvenir à tes besoins…
- Tu devrais savoir que mes superbes prouesses sexuelles sont gratuites… tu me devrais pas mal d’argent sinon… Il lui sourit d’un air taquin... Je ne me suis plus servi de mon compte car je savais que tu le surveillais…
- Où étais-tu depuis ces années ?? Mexique, Canada ?? De quoi vivais-tu ??
- Un interrogatoire ?? Ça me manquait… Il se leva pour rajouter du bois, il remua les bûches qui commencèrent à faire des belles flammes. La pièce s’éclaircit un peu plus...
Le vent redoubla d’intensité, les volets se mirent à claquer… Logan s’approcha pour les retenir et les bloquer.
- Je n’ai pas eu le temps de vérifier si le groupe électrogène est toujours en état de marche ou s’il reste du fuel. Je reviens. Logan sortit de la pièce. Veronica regarda autour d’elle. Des photos ornaient les murs, elle se leva et regarda attentivement les clichés. Elle reconnu Lynn, enfant, devant la maison avec des personnes qui devaient être ses parents.
Quelques minutes après, Logan rentra dans la pièce et alluma une petite lampe près de la cheminée mais laissa les autres lumières éteintes.
- Nous devons faire attention à ne pas dépenser trop d’énergie, on ne sait pas combien de temps nous allons rester coincés ici et il ne reste pas beaucoup d’essence. J’ai posé mes affaires dans une chambre en arrivant, la première sur la droite. J’ai pas mal de vêtements, tu peux aller te changer si tu veux, j’avais prévu de rester ici quelques jours. Nous allons devoir cohabiter le temps que l’orage se calme et tu ne peux pas rester mouillée jusqu’aux os, tu serais drôlement moins jolie avec le nez rouge et coulant… Tu ne le sais peut-être pas, mais il nous est impossible de rejoindre l’autre rive, la route doit être inondée. Il va falloir attendre que la pluie s’arrête et que l’eau descende…
- Non, je ne le savais pas… mentit-elle.
- Ça va aller ? Tu vas arriver à supporter ma présence ??
- Si tu réponds à mes questions sûrement ! se moqua Veronica
- J’ai mis en route le chauffe-eau, tu pourras aller te doucher si tu veux. Je vais te préparer une chambre.
Veronica fit rapidement le point. Son ex petit ami, qu’elle croyait mort, était là avec elle, bloqué dans une maison isolée. Elle regarda son téléphone. Bien sûr les réseaux sont inexistants avec ce temps ! Est-il au courant pour le corps de sa mère ?? Où était-il depuis tout ce temps ?? Avec quel argent a-t-il vécu ?? Elle était bien évidemment désabusée de n’avoir pas eu de ses nouvelles, mais après tout c'était son choix…
- Je n’aurai jamais cru que tu saches te débrouiller sans serviteur !! Comme quoi…
- … moi aussi Veronica, je suis ravi de te revoir ! Voilà, ce n’est pas le grand luxe, mais cette maison n’a pas été habitée depuis longtemps. Heureusement, j’ai trouvé des draps sous plastique dans un placard. Tu peux t’installer. Je t’attends dans le salon.
- Merci, ça ira très bien.
Veronica alla dans la chambre de Logan, ouvrit son sac à dos, prit un caleçon et une chemise. Elle souleva un peu les habits pour pouvoir glisser un regard au fond du sac. Rien d’intéressant. Son casque était posé sur un fauteuil à coté d’un blouson. Il a toute la panoplie. Elle jeta un coup d’œil rapide autour d’elle, et là sur la table de nuit, elle vit une chose qui lui creva le cœur, une alliance… Elle retourna dans sa chambre, s’assit sur le lit, réfléchit quelques instants. Il est marié… Pourquoi ça me touche autant… Logan est une histoire tellement ancienne…
Elle commença à se déshabiller, enleva sa veste, son tee-shirt, son jean et les installa sur une chaise afin qu’ils sèchent. Elle décida de garder son soutien gorge et son boxer. Ils étaient humides mais elle préférait se sentir habillée le plus possible. Elle enfila la chemise et le caleçon de Logan, bien trop grands pour elle. Elle attacha le tout de façon à ce que cela tienne. Elle respira ses vêtements. Cette odeur… Il a gardé le même parfum, enfin quelque chose qui n’a pas changé ! Elle prit le plaid qui était sur le lit et s’enroula dedans… Elle se dirigea vers la salle où se trouvait Logan. Il se tenait debout devant la baie et regardait pensif le ballet des éclairs dans le ciel. Veronica toussa. Logan se retourna et l’observa de la tête aux pieds.
- Que fais-tu ici Veronica ?? Voyant qu’elle allait répondre une stupidité, il ajouta : Ici à Independence Lake ??
Veronica se doutait qu’il ne savait pas pour sa mère. Peut-être que la presse s’était emparée de l’info mais ici pas de radio ni de télé pour l’informer.
- Mon père a eu des informations concernant ta mère Logan, ils ont enfin découvert son corps et mes recherches m’ont conduite ici. Je suis désolée...
Logan la toisa du regard.
- Je sais pour ma mère, j’ai appris qu’ils l’avaient retrouvée. Cette maison lui appartenait, un bien familial. C’est pour cela que je suis venu ici. J’avais des choses à régler à Neptune et je ne voulais pas y traîner de peur que quelqu’un informe le « FBI » de ma présence dans les parages ! Je n’avais pas d’autre endroit où aller... Il était donc au courant de mon entrée au FBI… Je suis donc venu me réfugier ici.
- Comment as-tu su pour ta mère ?? Personne n’est censé être au courant…
- Pas de question Veronica. J’ai appris une chose avec toi, répondre à tes questions m’attire toujours des ennuis et elles appellent d’autres questions… On en parlera plus tard si tu le veux bien…
- Je… D’accord, plus de questions sur tes secrets… Est-ce que dans ta panoplie du nouveau Logan, tu aurais de quoi préparer un repas ??
Il sourit.
- Et bien, ma chère, quand je me rends quelque part je prends de quoi me changer, me laver, et de quoi manger ! Comme la plupart des personnes civilisées d’ailleurs… On fait souvent ça au FBI ? Partir en congés sans autre bagage que son flingue ?? Elle réfléchit rapidement et se trouva vite terriblement bête.
- Tu me connais… Je n’ai pas trop réfléchi, mais je savais que je devais venir ici… J’ai pris une chambre au Truckee Hôtel et toutes mes affaires sont là-bas. Je n’avais pas pensé que je resterais coincée ici et surtout que je tomberais sur toi... Ils se regardèrent longuement… Logan baissa les yeux et se dirigea vers la cuisine. Elle brisa le silence :
- Je vais faire un brin de toilette si tu permets ??
- Je t’en prie, fais comme chez toi.
Veronica se dirigea dans la salle de bain qui était attenante à la chambre de Logan, elle vérifia qu’il y avait de l’eau chaude. Très bien, il faut que je rassemble mes esprits. Qui a renseigné Logan sur mes faits et gestes et qui l’a informé sur la découverte du corps de sa mère ?? Que de questions. Elle emprunta ses produits de toilette, et s’imprégna de leur parfum comme pour se replonger quelques années en arrière… Elle se plongea sous l’eau brûlante. Logan, dans la cuisine, essayait de se concentrer sur la préparation du repas. Il s’efforçait de ne pas penser à Veronica sous la douche… Il avait une envie folle d’enlever ses vêtements et d’aller la rejoindre. Mais ce temps était révolu. Il essaya de ne penser qu’au souper. Il n’avait pas prévu d’avoir une invitée :
- Sacrée Veronica ! Plus on essaye de l’éviter, plus elle est présente !!
- Ce n’est pas très gentil de vouloir m’éviter, nous étions amis il y a longtemps ! Il me semble…
- Il me semble me souvenir que tu ne voulais plus me voir Ronnie ? (Il s’appuya contre la porte du frigo et la regarda). Si j’ai bonne mémoire, la dernière fois où nous nous sommes parlé, tu m’as dit textuellement : il va me falloir du temps… Je suis parti Veronica, je ne pouvais pas faire mieux que ça… Il retourna près des fourneaux. J’étais trop malheureux… Je restais enfermé dans ma chambre d’hôtel, priant pour que tu viennes m’annoncer que tu ne pouvais pas vivre sans moi… J’ai essayé de t’oublier avec d’autres filles, mais la seule chose que j’ai réussi à faire, c’est de les faire souffrir… Comme toi tu me faisais souffrir. Je ne voulais plus de ça, je ne voulais plus espérer, et j’étais tellement jaloux que j’aurais sauté sur la première occasion pour atomiser le premier qui te ferait des misères… Je n’aimais pas ce que j’étais devenu... Il se retourna pour la regarder. Il fallait que je parte... Il se remit à découper du fromage.
Elle regarda sa main gauche. Il n’avait pas remis son alliance… Elle hésita…
- Je suis désolée Logan, mais je ne pouvais pas pardonner la façon dont tu avais traité Piz. Tu aurais pu le tuer… Cette histoire ajoutée à l’histoire de Madison, ça a été la goutte d’eau…
- Veronica, arrête avec Madison… Nous n’étions plus ensemble… Je suis un homme comme les autres, l’histoire avec elle était purement sexuelle, j’étais saoul et c’est elle qui a pris toutes les initiatives… Je me suis simplement laissé faire. Mais j’avais des besoins et tu n’étais pas là pour les assouvir… Tu as bien couché avec Duncan après être sortie avec moi, je ne t’en ai même jamais parlé… Je n’avais rien à te dire, nous n’étions plus ensemble… Tu t’es servie de cette erreur pour me mettre à l’écart de ta vie… Tout simplement ! Mais oublions cela… De l’eau est passée sous les ponts… Il la regarda en secouant la tête. Je n’arrive pas à croire qu'après tout ce temps, nous parlions encore de Madison.
- Oui, c’est vrai, je suis désolée… Je la haïssais tellement…
- Je dois t’avouer Veronica, que le jour où j’ai couché avec elle, je n’ai pas pensé à toi une seconde… J’ai encore moins pensé à manigancer ça pour te faire du mal…
- Je le sais, je crois que je l’ai toujours su… Je voulais te le faire payer c’est tout…
- Ce sont des excuses ?? Veronica Mars a appris à s’excuser ?? Je rêve !! Attends, ne bouge pas. Je reviens…
Logan sortit de la cuisine et se dirigea à nouveau vers la porte qui descendait au garage. Elle l’entendit ouvrir une porte, fouiller, la refermer et remonter rapidement. Il réapparut dans la cuisine, avec un carton dans les mains.
- Champagne !! De 1968 !! Il ne doit pas être très frais, mais je pense que ça fera l’affaire. Pourrais-tu, ma chère, fouiner comme tu sais si bien le faire, dans les armoires du salon, il doit bien avoir des flûtes. Il faudra sûrement les laver. Nous allons fêter ça. Logan ouvrit le carton un grand sourire aux lèvres, il sortit une bouteille et mis les autres au frigidaire. Veronica se dirigea vers le salon, elle regarda autour d’elle, beaucoup de meubles étaient encore recouverts de draps blancs, elle les enleva les uns après les autres et les plia soigneusement. Dans l’une des armoires, elle trouva son bonheur. Elle en sortit deux belles flûtes en cristal et les posa sur le bar. Sa curiosité étant la plus forte, elle ouvrit les tiroirs, souleva deux, trois papiers, rien d’intéressant… Elle récupéra les flûtes, se retourna et se retrouva nez à nez avec Logan. Elle eut un mouvement de recul.
- Je…
- Tu cherches quelque chose de précis, ou c’est juste ta curiosité maladive qui refait surface ??
- Non ! Rien de précis. Je me demandais juste pourquoi ta mère gardait une photo de cette maison avec ses papiers ?
- Une photo du chalet ?? Ah bon, je ne l’ai jamais vue… Peut-être qu’elle aimait cet endroit, tout simplement. Il devait lui rappeler de bons souvenirs. Elle a passé tous les étés dans cette maison pendant son enfance… Avant qu’elle ne soit absorbée et vampirisée par Hollywood et mon père. Je ne suis venu qu’une fois ici avec elle. Une fois où elle avait réussi à me faire échapper à la brutalité d’Aaron. Elle a eu assez de courage pour me prendre sous son bras et nous avons roulé jusqu’ici toute la nuit. C’était son havre de paix. Elle n’y a jamais emmené mon père. Moi seul connaissais l’endroit. Il baissa les yeux, fit demi-tour et retourna dans la cuisine. Veronica, tu n’es vraiment pas douée pour les relations humaines. Pauvre Logan, je suis toujours obligée de lui faire mal. Elle le suivit dans la cuisine, lava et essuya les verres. Elle prit la bouteille de Champagne, enleva le papier, la capsule et déclara :
- Moi, Veronica Mars, future ex-agent du FBI, je promets solennellement de ne plus fouiller dans cette maison sans accord écrit du propriétaire.
- Je peux rajouter une clause ??
- Vas-y ! Je t’en prie !
- … Et je ne devrai plus chercher à le retrouver…
- Logan ? Pourquoi ? Tu comptes repartir te cacher ?
- Je ne me cachais pas Veronica. Je ne voulais pas te voir, c’est tout. Donne-moi la bouteille, tu vas te faire mal. Elle lui donna et il fit sauter le bouchon. Il servit les deux coupes, en donna une à Veronica et trinqua, la fixant dans les yeux :
- Au destin qui nous a réuni ce soir !
- Au destin !
Ils mirent leurs coupes aux lèvres et goûtèrent aux plaisirs du cépage français.
- Mmm… parfait ! déclara Logan. Ce soir, omelette aux … œufs, fromage, et en dessert : du champagne !
- Digne d’un grand restaurant !! Merci Logan…
- Merci pour quoi ?
- Merci d’être là !
Il lui sourit. Elle décida de retourner dans le salon. Dehors, l’orage continuait à se déchaîner et les arbres centenaires s’agitaient dans tous les sens. Les éclairs et le tonnerre grondaient et illuminaient la vallée. Quelle vue ! Elle s’enroula dans son plaid, s’assit sur le canapé proche et sirota son champagne.
- C’est beau n’est-ce pas ?? Veronica sursauta surprise, elle se reprit :
- Magnifique, je n’ai jamais rien vu de plus beau…
- J’ai interrogé la météo avant de venir, l’orage devrait cesser demain dans la matinée. Je pense que tu pourras partir en début d’après-midi. Il approcha une table basse devant la baie vitrée, installa les assiettes, les couverts et posa sur la table le repas et la bouteille de champagne. Il s’assit à côté d’elle sur le canapé. Ils mangèrent en silence, profitant au maximum du spectacle…
- Je vais chercher une autre bouteille de champagne, tu désires autre chose ?
- Non merci Logan, tout va bien…
Il partit un instant et elle l’entendit ouvrir la seconde bouteille. Il revint dans la pièce, servit Veronica, se servit et posa la bouteille sur la table face à la baie.
- Logan ?
- Oui Ronnie…
- Tu es marié n’est-ce pas ? Il sourit.
- Pourquoi cette question ? Tu t’intéresses encore à ma vie amoureuse ? Et toi, Veronica, es-tu amoureuse en ce moment ?
Elle le regarda dans les yeux. Elle aurait voulu lui dire qu’à ce moment précis, elle était folle de lui et qu’elle l’avait toujours été.
- Apparemment tu sais beaucoup de choses sur moi depuis ta disparition, que sais-tu réellement ?
Il réfléchit longuement, il avait peur de tomber dans un piège. Les sables mouvants… Toujours difficile de s’en sortir.
- Ce que je sais ?… Que ta relation avec Piz n’a pas duré longtemps après mon départ… Que tu as passé avec succès tous tes examens… Que tu as été admise au FBI… Que tu as eu une amourette avec ton co-équipier… Que tu comptes démissionner et revenir t’installer à Neptune… Veronica était sous le choc ! Comment savait-il tout cela ? Même Pap... Papa ! Lui seul avait pu lui dire tout cela !
- C’est mon père ! (Il sourit)
- Oui, c’est la seule personne qui savait où j’étais. Je savais que c’était le seul individu que tu n’espionnerais pas. Il a été assez professionnel et compréhensif pour ne jamais cracher le morceau. C’est lui qui m’a contacté pour ma mère, j’ai sauté dans un avion pour revenir aux Etats-Unis, je suis allé le voir directement. J’ai signé quelques papiers et, ce matin, il m’a appelé pour me dire que tu arrivais à Neptune. J’ai donc pris la décision de venir ici. Pour ne pas te voir. Raté !!! Je n’aurais jamais pensé te voir à Independence. J’ai entendu la voiture arriver. Je ne t’ai pas reconnue tout de suite et je ne voulais pas que l’on sache qu’il y avait quelqu’un. C’est quand tu as frappé à la porte et que tu as crié que j’ai reconnu ta voix… Je pensais que tu repartirais en croyant qu’il n’y avait personne…
- Raté !
- Oui, raté ! Il but à sa coupe. C’est ma croix !
- Tu n’avais pas besoin de partir tu sais.
- Bien sûr que si !… Sinon j’aurais toujours trouvé le moyen de croiser ta route. A l’étranger au moins je ne risquais rien ! J’ai décidé ça sur un coup de tête, j’ai quitté Neptune le lendemain de ma bagarre avec ce mec à la cafétéria. Je n’avais plus de raison de m’éterniser à Hearst, je n’y restais que pour toi… Les études n’ont jamais été mes amies, tu le sais ! J’avais pas mal de liquide, je suis parti avec ma voiture au Mexique et je l’ai revendue sur place. Ensuite, je suis allé rejoindre Duncan et Lilly. Voilà donc où il était ! J’ai eu pourtant plusieurs fois Duncan au téléphone, mais il ne m’a jamais laissé penser que Logan était avec lui.
- Tu étais donc en Australie… De quoi as-tu vécu là-bas alors ? Tu n’as jamais tiré d’argent sur ton compte.
- Au début Duncan m’a logé et puis j’ai dû travailler… J’ai trouvé un job dans un club de surf, je donnais des cours aux enfants. De fil en aiguille, j’ai pris un appartement puis je suis devenu autonome. Voilà, rien de bien extraordinaire. Je prenais régulièrement des nouvelles auprès de ton père. Je n’ai pas pu couper les ponts totalement. Puis petit à petit, mes appels se sont faits plus rares. Je n’avais pas eu de nouvelles depuis presque 6 mois quand ton père m’a appelé il y a 4 jours. Voilà toute l’histoire…
- Tu travailles ? Sers-moi encore… Logan sourit et lui servit une coupe pleine. Elle la but cul sec et lui en demanda encore.
- Doucement Ronnie, tu n’as pas l’habitude de boire que je sache ! Regarde-moi… je ne bois quasiment plus et les bulles commencent à faire leur effet.
- Oui moi aussi, je me sens toute bizarre…
Ils se regardèrent.
- Je suis tellement triste de tout ce qui s’est passé entre nous. Je n’aurais pas dû être aussi exigeante avec toi. Tu as toujours été là pour moi, à chaque instant. Et moi, en contrepartie, je t’évitais et ne répondais pas à tes appels. Je suis tellement désolée…
- Ouahou ! Deux excuses dans la même soirée, nous allons manquer de Champagne.
- Logan... Es-tu marié ??
- Pourquoi cette question ? Ça a l’air de te tenir à cœur !!
- Réponds s’il te plait…
- Non je ne suis pas marié. J’ai eu quelques histoires sans lendemain, rien de sérieux, je n’étais toujours pas prêt.
- Tu es sûr ?? Tu ne me mens pas ??
- Veronica, je vois que tu me fais toujours autant confiance…
Elle se redressa et remis le plaid autour d’elle.
- Je suis désolée Logan, mais j’ai vu ton alliance dans ta chambre. J’ai tenté de te laisser ta chance de me dire la vérité, mais je crois que je ne pourrai définitivement pas faire confiance aux hommes !
- C’est celle de ma mère !... L’alliance… C’est celle de ma mère… Ton père qui me l’a donnée hier. Tu aurais pu voir qu’elle était beaucoup trop petite pour moi.
Bon je crois que je ne suis définitivement pas objective quant ça concerne Logan. Je ne suis qu’une idiote.
- Je suis désolée, je ne suis qu’une imbécile… Je tire souvent des déductions hâtives. J’ai appris ça à mes dépends, plusieurs fois, depuis ton départ. Je ne veux pas te faire du mal, tu m’as terriblement manqué depuis ces années... Il tenta de se lever mais elle le retint par le bras. S’il te plait ne…
- Veronica, je ne crois pas que ce soit une bonne idée. L’alcool nous monte à la tête, tu ne sais plus ce que tu dis. Nous devrions aller nous coucher. Il dégagea son bras de l’entrave de Veronica et se dirigea vers le hall.
- Logan ! S’il te plait, ne me rejette pas. J’ai eu tellement peur pendant ces années où tu avais disparu. Des larmes commencèrent à venir. S’il te plait Logan, ne pars pas… Il se retourna et passa sa main dans ses cheveux.
- Non ! Veronica, non. J’ai eu trop de mal à t’oublier, c’est impossible entre nous… Nous allons perpétuellement nous faire du mal. Tu n’auras jamais confiance en moi et tu me mettras sur la touche comme d’habitude… Je ne veux pas revivre ça… Je ne suis plus le fils à papa que tu as connu. Je ne pourrais plus me laisser mettre de coté. Tout tourne autour de toi… Tu ne penses tellement qu’à toi que tu as même réussi à mettre ton père dans le pétrin. Je partirai demain pour Neptune organiser les obsèques de ma mère et ensuite je repars pour l’Australie. Je ne peux pas Veronica. Désolé, j’ai trop souffert. Logan partit dans sa chambre.
Veronica s’écroula sur le canapé et laissa les sanglots la submerger. Elle regarda les éclairs à l’extérieur. L’orage ne se calmait pas. Elle sentait une boule dans son estomac. Une douleur atroce. Elle entendit l’eau couler dans la salle de bain de Logan. Qu’est-ce que je vais faire ? Je ne peux pas le laisser partir encore une fois. Elle se tritura l’esprit. Elle se leva, rajouta une bûche dans le foyer... Elle se rapprocha de la porte de la salle de bain et écouta à travers la porte le son de l’eau qui tombait dans la douche... Elle mit la main sur la poignée et la fit tourner. Elle vit la silhouette de Logan, les bras en appui sur le mur, la tête sous le jet d’eau, abattu...
L’alcool donne du courage, et Véronica fit tomber ses habits d’emprunt et se glissa dans la douche avec lui. Elle posa sa main sur son dos...
- Non Veronica, non, s’il te plaît...
- Logan... Il se retourna, et elle vit ses yeux rougis. Notre histoire est épique, tu te souviens ?
Il attrapa doucement le visage de Veronica, mit une mèche de ses cheveux derrière son oreille et s’approcha pour lui déposer un doux baiser sur ses lèvres. Il se redressa et la regarda tendrement. Ils se regardèrent dans les yeux et le baiser qui suivit se fit plus insistant, il glissa sa langue entre ses lèvres et leurs corps se rapprochèrent. Leur sang bouillait, la température augmentait dangereusement. Veronica semblait toute petite dans ses bras. Logan laissa glisser ses mains sur ses reins, il lui caressa les fesses... Il la souleva et la coinça contre le mur. L’eau continuait à couler en duo avec l’orage à l’extérieur. Il l’embrassa dans le cou, lui mordit l’épaule... Il était fou de désir. Veronica entoura les hanches de Logan de ses jambes, elle attrapa son visage de ses deux mains et elle l’obligea à la regarder dans les yeux. Elle le supplia du regard d’accélérer les choses, son ventre lui faisait mal d’envie... Il secoua la tête...
- Arrête, Veronica, arrête... Il enleva ses jambes qui l’entouraient et la reposa au sol. On ne doit pas faire ça. Je repars dans quelques jours, ma vie n’est plus ici, ma vie n’est plus avec toi... Il se retourna vers le jet d’eau, tourna la température sur “froid” et se glissa dessous.
Veronica baissa la tête, ne dit mot et sortit de la douche. Elle attrapa ses affaires, s’entoura du plaid et sortit en jetant un coup d’œil à la silhouette de Logan qui avait repris sa posture initiale.
Elle se dirigea vers le canapé et décida de profiter des derniers éclats qui illuminaient le ciel. Elle s’essuya les yeux, et renifla un moment. L’eau ne coulait plus dans la douche. Elle se releva, se tourna et le vit dans l’embrasure de la porte, dégoulinant, avec une simple serviette autour de la taille.
- Tu sais que je suis fou de toi ? Fou amoureux depuis notre premier baiser au Camelot... Comprends-moi, je me remets à peine de la douleur de mon départ, la douleur de te laisser dans les bras de cet idiot de Piz... Tu ne peux pas débarquer dans ma vie alors que je m’évertue de la construire sans toi depuis des années... Il passa sa main dans ses cheveux mouillés. Il la regarda et vit les larmes couler sur ses joues. Ne pleure pas s’il te plaît, j’ai le cœur qui se brise quant je vois ton regard triste... Elle essuya ses joues et renifla.
- Tu as raison... Tout cela ne mène à rien... Je n’aurai jamais dû venir ce soir, tout aurait été différent si j’avais écouté le shérif. Elle se retourna vers la baie.
Logan hésita à répondre, puis il fit demi-tour et alla dans sa chambre. Veronica l’entendit fermer la porte et jeter le sac qui était sur son lit, de rage, contre le mur. Elle s’assit sur le canapé, puis se coucha sur le coté en ramenant le plaid sur elle comme un cocon. Elle savait qu’elle aurait du mal à dormir, que son envie de Logan ne lui passerait pas de la nuit et que de le savoir si près d’elle lui torturait les entrailles... Elle s’assoupit dès que l’orage cessa... Des sanglots s’échappaient de temps en temps de ses rêves... Logan lui ne dormit pas du tout, il ne pensait qu’à aller rejoindre Veronica sur le canapé, la prendre dans ses bras et la porter jusqu’à son lit... Il savait qu’il avait eu raison de ne pas franchir le pas... Il savait qu’il avait changé, qu’il n’était plus le même garçon qu’à Neptune... Il savait que son amour pour Veronica n’avait jamais pu l’empêcher d’être un mauvais garçon auparavant... Mais il n’était plus ce garçon... Peut être que ça marcherait entre eux maintenant, est-ce qu’il était prêt à tenter le coup au risque de tomber d’un peu plus haut ??
Au milieu de la nuit, il se leva, s’habilla et se dirigea sans bruit à l’embrasure de la porte... La petite lumière suffisait pour qu’il puisse apercevoir Veronica qui dormait paisiblement sur le canapé. Qu’elle est belle ! pensa t’il. Il retourna dans sa chambre, saisit sa veste et ses bottes et sortit doucement de la maison.
Veronica se réveilla tout doucement, les premiers rayons du soleil se levant derrière les nuages projetaient une belle lueur dans la maison. Elle se releva, et regarda autour d’elle. Il n’y avait aucune trace de Logan... Elle se leva et se dirigea vers sa chambre qu’elle trouva ouverte et vide. Sa veste et ses bottes ne sont plus là ! Il n’aurait pas fait ça tout de même ?? Elle alla rapidement dans sa chambre et enfila ses habits encore humides. Elle mit ses bottes et hésita à enfiler son holster qu’elle prit finalement à la main. Elle descendit l’escalier qui menait au garage afin de vérifier si la moto était toujours là. Il est toujours sur l'île, à moins qu’il ne soit parti à pied ! Elle ouvrit la porte du garage et sortit devant la maison. Elle vit sans peine les traces de pas de Logan qui se dirigeait vers le lac. Elle frissonna et se demanda si elle devait aller le rejoindre ou le laisser tout seul. Elle ferma sa veste, ouvrit sa voiture et glissa son arme dans la boite à gants.
Elle se mit à sa recherche. Elle le trouva sans peine sur l’embarcadère non loin de la bâtisse. Il était assis, face à l’eau. Il l’entendit arriver :
- Bonjour Veronica, as-tu réussi à bien dormir ?
- Bien dormir est un grand mot... J’ai rêvé que tu refusais de me faire l’amour, ça ne pouvait être qu’un rêve ! Elle lui sourit.
- Oui tu as raison, c’est totalement impossible, Logan Echolls ne ferait jamais ça, du moins le Logan Echolls que tu connaissais... Il lui rendit son sourire en baissant la tête.
- Tu es trempé, tu ne voudrais pas rentrer te mettre au chaud ?
- Oui j’ai passé une bonne partie de la nuit ici... J’avais besoin d’air frais. La route est toujours sous l’eau, et j’ai l’impression que la pluie va recommencer... Des gouttes commencèrent à tomber dès la fin de sa phrase. Il fit un geste qui attestait qu’il avait encore prédit le futur !
- Tu es vraiment trop fort ! Elle lui tendit la main pour l’aider à se relever. Il hésita et décida finalement de lui tendre la sienne. Il se leva et se tint devant elle. La pluie tombait et ils restaient là à se regarder. Il se pencha et déposa un baiser sur ses lèvres. Elle le regarda interrogativement. Elle ne comprenait pas ce qu’il attendait d’elle... Un éclair tomba non loin d’eux et les sortit de leur torpeur.
- Viens !
Logan attrapa la main de Veronica et ils se mirent à courir jusqu’à la maison. Ils arrivèrent dans le garage, grimpèrent les escaliers 2 à 2 dans un éclat de rire. Ils ne s’étaient pas lâché la main durant leur course. Logan regarda amoureusement Veronica.
- Logan, arrête de me regarder comme ça... Il lui lâcha la main.
- Oui... Je... Je vais me changer...
Veronica alla, elle aussi, retirer ses habits, s’entoura d’une serviette sèche que Logan lui avait préparée la veille, et décida d’aller étendre ses affaires mouillées dans la salle qui était encore chauffée par le feu de cheminée. Elle n’entendit pas Logan arriver dans son dos. Il l’attira à lui et la prit dans ses bras. Ils se laissèrent aller à un long baiser passionné. Il était nu et détacha la serviette de Veronica puis commença à l’embrasser sur tout le corps. Il déposa un baiser sur chaque centimètre carré de sa peau... Il prit ses lèvres de nouveau, fougueusement, elle le rendait fou… Il s’assit sur le canapé et l’amena sur lui.
- Tu es sûr ? demanda t’elle
Il l’embrassa en réponse. Elle se laissa glisser sur lui, ils s’embrassèrent encore et encore… Ils jouirent ensemble et le Logan infatigable lui fit l’amour plusieurs fois. Épuisés et comblés, ils s’endormirent dans les bras l’un de l’autre.
Veronica ouvrit les yeux. Elle chercha Logan du regard, mais il n’était plus sur le canapé. Elle s’enveloppa de son plaid et se leva. Elle regarda dans la première chambre, toujours personne.
- Logan ?? Logan ?? Ses affaires n’étaient plus là, son sac non plus. Elle enfila en vitesse ses vêtements qui avaient séchés auprès du feu. Elle descendit dans le garage, la moto n’était plus là. Je n’ai même pas relevé son numéro. Elle sortit, sa voiture était toujours à la même place. Elle fit quatre pas et tomba à genoux par terre. Les larmes commencèrent à couler. Elle mit sa tête entre ses mains. Que je suis bête ! Il est parti et je ne le retrouverai jamais. Il ne retournera pas auprès de Duncan, il sait que je le chercherai là-bas. Elle entendit son téléphone sonner dans sa poche. Le réseau était revenu avec l’arrêt du mauvais temps.
- Papa, Papa… Il est parti, Logan, je ne le reverrai plus. Il est parti pour toujours...
- Ma chérie, arrête de pleurer… Pourquoi est-il parti ?? Ça ne s’est pas bien passé entre vous ??
- Si… Non… Je ne sais pas. A mon réveil, il n’était plus là. Il ne m’a même pas laissé un mot. Papa, s’il te plait, retrouve-le pour moi…
- Arrête de pleurer chérie. Si Logan ne veut pas qu’on le retrouve, il y arrivera facilement. Il connaît toutes nos combines… Tout cela est de ma faute, je n’aurais jamais dû te parler de ce chalet. Je croyais que vous seriez fous de joie de vous revoir et que vous enterreriez la hache de guerre. C’est moi qui t’ai mis sur la piste de Logan, je savais que tu retrouverais facilement sa trace. Son histoire de fuite me semblait tellement exagérée… Je pensais que ce serait une bonne idée après autant de temps. Je suis désolé chérie, tellement désolé… Arrête de pleurer…
Keith rassura Veronica jusqu'à ce qu’elle se soit enfin calmée.
- Ça va mieux chérie ?? Tu vas pouvoir conduire ??
- Oui, ça va, merci papa. Je vais aller me passer de l’eau sur la figure et je me mets en route.
- Bien chérie, ne t’inquiète pas tout ira bien. A tout à l’heure.
Veronica renifla encore une fois. C’est terrible de se mettre dans cet état là. Elle fit demi-tour en direction du garage. Elle tendit l’oreille et entendit un bruit de moteur qui se dirigeait vers la maison. Elle se déplaça un peu et vit la moto venir droit vers elle. Il s’arrêta, mis pied à terre, éteignit le moteur et enleva son casque. Qu’il est beau !
- Bonjour Ronnie… Il lui fit un large sourire. Il mit la béquille et descendit de moto. Il s’approcha de Veronica. Elle eut un mouvement de recul.
- Ça va chérie ?? Il y a un problème ??
- … J’ai cru que tu étais parti, que tu m’avais laissée toute seule… Il sortit une clé de sa poche.
- Je suis allé te chercher des affaires propres au motel, et faire des courses pour te préparer un petit-déjeuner digne de ce nom. Je t’ai fait peur ?? Je suis désolé. Je suis passé à la pharmacie acheter des protections ça peut servir. Il vaut mieux éviter de tenter trop le diable, dit-il en faisant la moue. Il lui tendit le paquet de préservatifs.
- J’ai eu tellement peur… Promets-moi que tu ne me laisseras plus ?? Il réfléchit deux minutes
- Tu es sûre de me vouloir près de toi à jamais ?? Peut être que nous devrions parler de ce qu’il s’est passé ce matin, nous faisons peut-être une énorme bêtise. Notre histoire est tellement compliquée, nous sommes tellement compliqués...
- Oui, j’en suis sûre. Je ne veux plus revivre ça !
- Et bien je ne vois pas trente six mille solutions… Il mit un genou à terre et déclara :
- Mlle Veronica Mars, future ex-agent du FBI… Voulez-vous m’épouser ??
- Bien sûr que je le veux Logan, je ne veux plus te perdre, je t’aime tellement…
- Je t’aime aussi Veronica. Viens rentrons. Le ciel se recouvre, je pense qu’il va repleuvoir !!
- Chic ! On va rester bloqués encore quelques jours…
Il passa devant elle…. Elle lui prit la main… Il dit :
- Qu’est-ce qu’on va bien pouvoir faire pendant 2 jours ??
- J’ai quelques idées… Elle sourit, regarda le paquet qu’il lui avait donné, réfléchit et le jeta derrière l’établi dans le garage.
(à suivre : RETOUR A NEPTUNE)
