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Série : Veronica Mars
Création : 27.10.2013 à 12h25
Auteur : ninDE
Statut : Terminée
« Je me jette à l'eau c'est parti! Cette histoire se passe juste après la saison 3. Et oui comme la plupart des fans cette fin m'a laissé sur ma... Faim... Justement! » ninDE
Cette fanfic compte déjà 47 paragraphes
Elle était allée à cette soirée, non pas par envie, mais pour leur faire plaisir.
Faire plaisir à Mac qui, après sa séparation avec Max, traversait une phase difficile.
Faire plaisir à Wallace qui trouvait qu’elle ne s’amusait pas assez… Enfin jamais pour être exact.
Et faire plaisir à Parker qui ne comprenait pas pourquoi elle était la seule à vouloir s’amuser et trouver l’amour avec un grand A.
Du balcon, elle pouvait les voir s’amuser, danser sur des rythmes endiablés et rire aux éclats devant les pitreries de Dick qui venait de les rejoindre.
Et elle… Elle se sentait si mal, si seule. Elle n’arrivait pas à combler ce vide qui grandissait en elle de jour en jour. Elle avait pris une décision ! Et elle devait s’y tenir. Pour son bien à elle ! Pour son bien à lui !
Tout d’un coup, elle sentit une main venir se caler dans le bas de ses reins.
Avant même qu’il ne prononce un seul mot, elle l’avait reconnu.
Lui seul était capable de faire frissonner son corps de cette façon.
Elle sentit qu’on lui soufflait dans le cou, délicatement, de derrière l’oreille jusque dans le bas de sa nuque. Elle frissonna encore plus.
Logan : Je serais toujours là Ronnie. Que tu le veuilles ou non.
Logan : Je t’aime à en mourir… J’espère juste que je n’aurais pas besoin d’aller jusque-là pour que tu t’en rendes compte.
Elle sentit cette main, qui jusqu’à présent était restée blottie dans le bas de ses reins, glisser doucement sur le côté de sa hanche pour finalement se détacher d’elle.
Elle ferma les yeux quelques instants et lorsqu’elle les ouvrit de nouveau, il n’était plus là.
Elle respira à fond pendant plusieurs minutes, inspira un grand coup et descendit rejoindre ses amis. Avant d’arriver sur la dernière marche, elle fit prendre à son visage une expression joyeuse et les rejoignit sur la piste de danse.
Dick : Hé ! Ronnie ! C’est pas trop tôt ! Tu te décides enfin à faire bouger ton corps avec moi !!!!
Veronica : Jamais Dick ! Je te l’ai déjà dit ! Répondit-elle avec un sourire.
Ils dansèrent un long moment en se déchaînant comme des gosses. Dick fit même voltiger Mac qui riait aux éclats.
Veronica voff : Ça fait plaisir de te voir comme ça ma belle ! Ca faisait longtemps !!!
Veronica commençait juste à s’amuser. Elle se laissait emporter par la musique, oubliant tout autour d’elle, oubliant ses soucis et ses angoisses. Ne voyant même pas les regards aguicheurs que lui lançaient certains danseurs. Quand, tout à coup, un slow se fit entendre. Sans demander son reste, elle quitta la piste pour se rapprocher du bar.
Veronica : Un Mojito, bien corsé s’il te plaît, cria-t-elle au barman.
Veronica voff : Il va bien me falloir tout ça pour tenir.
Elle sirota rapidement son Mojito et lorsqu’elle se retourna, elle vit Parker dansant avec un inconnu, Wallace collé à une jolie bimbo et Mac enlacée contre Dick.
Veronica voff : Finalement je vais en boire un autre, pensa-t-elle le sourire aux lèvres.
Finalement la soirée s’était plutôt bien passée. Ils avaient dansé, rigolé, bu un peu aussi… Enfin beaucoup, surtout Veronica. Elle finit par quitter la soirée un peu avant les autres. Elle avait besoin de respirer, de s’éloigner du groupe et de retrouver un peu ses esprits avant de rentrer chez elle. Seule.
Son père était sur une enquête et ne rentrerait pas avant quelques jours.
Elle atterrit finalement sur la plage. Ses chaussures en main, les pieds dans l’eau, elle zigzaguait au bord de l’eau en repensant à ces derniers jours.
Elle lui avait demandé de sortir de sa vie. Définitivement. Puis il y avait eu la scène à la cafétéria. Et là en le regardant défendre son honneur, se mettre en danger, elle avait compris. Compris qu’elle ne pourrait jamais être avec Piz (trop gentil, trop calme finalement), compris surtout qu’elle ne lui apportait rien de bon et compris qu’elle se mettait en danger bien trop souvent et que la chance finirait par l’abandonner.
La lettre qu’elle avait reçue ce matin en était la preuve.
Elle avait finalement pris son courage à deux mains et eu une discussion avec Piz.
Enfin discussion, c’était un bien grand mot.
Flash-Back
Piz : Tu ne dis rien ce soir. Tu as l’air ailleurs.
Veronica : J’ai quelque chose à te dire et ce n’est pas facile…
Il se rapprocha d’elle et, ne comprenant pas ce qui allait se passer, lui dit:
Piz : Tu sais que tu peux tout me dire V.
Elle inspira un grand coup et se lança
Veronica : Je sais que je vais te faire de la peine mais toi et moi ça ne peut pas marcher. Je suis trop différente. J’ai besoin d’aventure, d’action, de...
Piz, lui coupant la parole : Tu as surtout besoin de lui c’est ça !!! Tu ne comprends pas qu’il ne te mérite pas !!! Qu’il ne t’apporte que des ennuis !!!
Veronica se levant d’un coup.
Veronica : Je t’interdis de parler de lui comme ça ! Lui au moins a pris ma défense ! Lui au moins a agi ! Il n’est pas parfait mais il est entier, vrai. Tu ne lui arriveras jamais à la cheville !!!
Elle en avait trop dit, les mots étaient sortis trop vite. Maintenant les explications ne servaient plus à rien.
Veronica : Je suis désolée Piz. Je ne peux pas te donner ce que tu attends.
Il s’était levé et la regardait les yeux remplis de chagrin.
Piz : J’aurais essayé V…
Veronica : Pardonne-moi…
Et ce soir, elle se retrouvait sur cette plage, les yeux remplis de larmes.
Veronica voff : Je ne sais pas si j’ai pris la bonne décision. Tu me manques tellement Logan. Tes bras, tes mains, tes lèvres, ton rire… Et tes yeux noisettes ancrés dans les miens…
Et tout d’un coup, elle hurla aussi fort qu’elle put pour essayer de faire partir sa peine, pour se vider complètement de toute cette tristesse qui lui remplissait le corps.
Logan : Et bah alors, p’tit lynx !!! Crie pas comme ça, tu vas réveiller tout le pays !!!
Elle releva la tête et ses yeux croisèrent les siens.
Elle était agenouillée dans l’eau, les cheveux défaits, son mascara coulant sur ses joues et elle le fixait intensément.
Lorsqu’il vit son regard, il eut le cœur brisé. Il pouvait y lire tellement de chagrin, de douleur et d’angoisse qu’il n’eut qu’une seule envie : l’emmener loin d’ici. Mais c’était impossible. Il savait qu’elle ne se laisserait pas faire.
Logan : Eh Ronnie, murmura-t-il. Qu’est-ce qui ne va pas ?
Elle commença à ouvrir la bouche pour lui répondre mais aucun son ne sortit. Que pouvait-elle bien lui dire ? Qu’il lui manquait, qu’elle rêvait chaque nuit de ses bras, qu’elle regrettait toutes ses paroles blessantes qu’elle lui avait jetées au visage…
Logan : Parle-moi Ronnie. Dis-moi ce qui ne va pas.
Elle essaya de se relever péniblement. Au bout de la troisième tentative, elle finit par réussir à se mettre sur ses deux jambes.
Veronica voff : Et voilà ce qu’on gagne Mars à abuser de Mojito…
Logan la regardait en souriant.
Logan : Et bien Mars, on n’aurait pas abusé de l’alcool ce soir ?
En entendant ces mots Veronica fut prise d’une colère noire.
Veronica : Et alors quoi Echolls ! Tu crois que tu as le monopole !!! Je sais bien que c’est plutôt ton style mais je me suis dit que j’allais essayer aussi. J’avais dans l’espoir de rentrer ce soir avec la version masculine de Madison.
Et voilà elle avait encore frappé là où ça faisait mal.
Veronica voff : Moi aussi, je sais te blesser. Et ce n’est que le début. Ce soir, je règle mes comptes !!!
Veronica : Ne me regarde pas avec ces yeux-là. J’ai bien le droit de m’amuser. Tu te tapes toutes les bimbos du coin et je devrais te pardonner dès que tu reviens la bouche en cœur. Je me suis dit que, pour une fois, on pourrait inverser les rôles.
S’en fut trop pour Logan.
Logan : Mais de quoi tu parles Mars ? On n’est plus ensemble toi et moi. Tu te souviens « sors de ma vie. Définitivement ». Il n’y a que toi qui crois que coucher avec quelqu’un quand on est célibataire est une trahison !!!!
Elle le fusilla du regard.
Veronica : Oh oui c’est vrai. Cela ne devrait pas me toucher. Après tout coucher avec ma pire ennemie n’est pas si grave puisqu’on n’était plus ensemble !!! Hurla-t-elle.
Elle se retourna et commença à prendre le chemin du retour. Elle ne voulait pas qu’il la voit pleurer. Pas encore une fois.
Mais c’était sans compter sur la ténacité de Logan. Il la saisit par le bras et la força à se retourner.
Logan : Quand vas-tu arrêter de tout ramener à Madison ? cria-t-il. Toi et moi on était séparés, SEPARES, j’étais saoul. Je ne me souviens même pas de ce qui s’est passé ce soir-là. A part mon réveil le lendemain matin à ses côtés.
Ses yeux commencèrent à briller.
Logan : Tu ne comprends pas qu’elle t’a raconté ça uniquement parce qu’elle est jalouse. Parce qu’elle voit ce qui nous uni, toi et moi, et qu’elle sait qu’elle ne m’aura jamais.
Elle sait que je n’aime que toi !!! Tout le monde le sait à par toi bien sûr !!! Il n’y a que toi qui sois assez butée, assez fière pour ne pas comprendre !!! Hurla-t-il la voix brisée.
Elle le regardait. Essayant de comprendre, d’enregistrer tout ce qu’il venait de dire.
Elle fit un pas vers lui mais ce fût trop. Après la peine, la tension et toutes les émotions qui l’avaient traversée aujourd’hui… Plus l’alcool… Elle s’écroula sur le sable.
Il la vit tomber, il essaya de la rattraper mais ne fut pas assez rapide. Il s’agenouilla au-dessus d’elle.
Veronica dans un souffle : Je suis désolée... Ramène-moi s’il te plaît.
Il la prit dans ses bras, la souleva délicatement et la ramena dans sa voiture. Lorsqu’elle fut bien attachée, il prit le volant et partit en direction de chez elle.
Arrivé devant la maison il coupa le contact, fit le tour de la voiture, la détacha et la porta jusque devant sa porte.
Veronica somnolait dans ses bras. Elle se sentait en sécurité contre son torse. Elle sentait la chaleur de son corps l’envahir et lui redonner des forces. Elle ouvrit péniblement les yeux et lui murmura.
Veronica : Les clefs sont dans mon sac. Mon père est parti pour quelques jours.
Après avoir ouvert la porte et déposé Veronica sur le canapé du salon, il partit faire couler du café. Il revint quelques minutes plus tard avec un grand bol de café bien noir pour lui remettre les idées d’aplomb.
Logan : Bois ça p’tit lynx. Ça ira mieux après…
Veronica : Merci.
Elle but en silence tout son bol.
Logan : Qu’est-ce qui t’as mis dans un état pareil ? Demanda-t-il au bout de plusieurs minutes.
Elle ne pouvait pas lui parler de la lettre. Pas maintenant. Elle allait briser l’équilibre fragile dans lequel ils se trouvaient. Alors elle choisit de ne donner qu’une moitié d’explication.
Veronica : J’ai cru te voir à la soirée tout à l’heure, souffla-t-elle. Je…Tu… Tu me manques Logan.
Il crut avoir rêvé. Avait-il bien entendu ce qu’elle venait de lui avouer ? Après tout ce temps. Après toutes ces blessures.
Logan voff : Si tu savais depuis combien de temps je rêve de d’entendre dire ça... Mais je ne vais pas te faciliter la tâche ma belle.
Il la regarda quelques minutes avec un petit sourire au coin des lèvres.
Logan : Aurais tu quelque chose à me dire Mars ?
Elle comprit immédiatement qu’il prenait un malin plaisir à la voir se dévoiler.
Veronica voff : Allez V, courage. C’est le moment de lui dire ce que tu as vraiment sur le cœur.
Veronica : Je suis désolée Logan, pour tout. Désolée de ne pas t’avoir fait suffisamment confiance, désolée de mettre mise dans toutes ces situations dangereuses. Je n’avais pas compris que cela te faisait souffrir autant. Désolée de ne pas avoir réussi à mettre de côté l’histoire avec Madison. J’étais blessée. Blessée qu’elle ait réussi à obtenir de toi ce que moi je n’avais plus….
Il gardait le silence. Visiblement il n’avait pas encore entendu tout ce qu’il voulait. Veronica sourit.
Veronica : Tu en veux encore, c’est ça ?
Elle lui releva la tête et ancra ses yeux océan dans les siens.
Veronica : Je t’aime Logan, plus que tout. Tu es ma force et ma faiblesse, mon équilibre, la raison qui me fait me lever tous les matins. Je ne veux plus être loin de toi. Je t’…
Il ne l’avait jamais entendu se dévoiler autant. S’ouvrir à lui comme elle était en train de le faire. Il voulait la laisser aller jusqu’au bout mais quand il entendit ces mots il ne résista plus.
Il plaqua ses lèvres contre les siennes. D’abord délicatement puis, la sentant se rapprocher, il passa sa main derrière son cou, la rapprocha et intensifia son baiser. Il la sentit frissonner contre lui. Elle s’abandonnait doucement. Il la souleva et l’emmena dans sa chambre. Il la posa délicatement sur le lit et se recula légèrement pour la regarder.
Logan : Comme tu es belle, murmura-t-il.
Veronica : Ne reste pas si loin de moi Echolls !!
Alors il s’avança et la déshabilla lentement. Il caressa ce corps qu’il aimait tant. Il s’imprégnait de sa peau, de son odeur de marshmallows. Il caressa encore et encore ce corps qu’il connaissait si bien. Retraçant les courbes si féminines de sa belle. Faisant durer le plaisir.
Il plaqua les mains de Veronica au-dessus de sa tête et plongea ses yeux dans les siens. Il pouvait y lire tout l’amour qu’elle lui portait. Elle s’abandonnait à lui, elle le voulait lui, Logan Echolls.
Il la regarda tendrement.
Logan : Je t’aime Veronica, murmura-t-il avant d’entrer en elle.
Elle était lovée contre lui. Elle était bien. A l’abri du monde extérieur, en sécurité dans ses bras. Elle savait maintenant que sa place était là et pas ailleurs. Et le plus beau dans tout ça c’est qu’elle pouvait lire la même chose dans son regard.
Maintenant ils pouvaient être heureux.
Ils passèrent trois jours enfermés chez Veronica, profitant de ces instants justes à eux. Pour le moment ils n’avaient pas envie de partager leur histoire avec les autres.
Ils retrouvaient la complicité qui les unissait et profitaient de chaque instant.
Le quatrième jour, alors que Logan regardait sa bien-aimée dormir tranquillement, il décida de se lever pour lui préparer le petit déjeuner. Il fit couler le café, mit le bacon et les œufs dans la poêle quand il entendit le facteur arriver.
Il ouvrit la porte pour récupérer le courrier. Son regard fut attiré par une carte postale représentant un cadran numérique de bombe. Intrigué il tourna la carte. Et là son cœur s’arrêta.
Chère Veronica,
Comme tu as pu t’en rendre compte dans mes premières lettres je suis ton plus fidèle admirateur. Je te connais sur le bout des doigts. Et ces quelques années loin de toi m’ont semblé une éternité.
Je ne t’ai pas oubliée.
J’ai hâte de revoir tes boucles blondes, ton joli visage… Juste au moment où tu verras les dernières secondes défiler sur le compte à rebours.
Je savoure déjà le moment où je verrai la panique dans tes yeux. Quand tu comprendras que tu n’es pas assez forte pour lutter contre moi et que tout est fini.
Enfin, peut-être que je m’amuserai un peu avec toi avant !!!!
A très bientôt
Ton fan
Il regardait cette carte sans comprendre. D’abord, c’est la peur qui traversa son corps puis la colère. Une colère noire envers Veronica.
Pourquoi ne lui avait-elle pas parlé de cette histoire ? Apparemment ce n’était pas la première lettre qu’elle recevait. Elle avait encore réussi à se mettre en danger et c’était la fois de trop pour Logan.
Veronica arriva dans la cuisine, un grand sourire se dessina sur son visage quand elle vit Logan de dos.
Veronica : Alors Echolls, tu n’es pas aussi doué de tes mains que tu me le laissais croire…Tu ne vois pas que le bacon est en train de brûler, rigola-t-elle.
Elle contourna Logan pour aller éteindre le feu. Lorsqu’elle se retourna et croisa son visage son sourire s’évanouit instantanément.
Veronica : Logan, qu’est-ce qui t'arrive ?
Pour seule réponse il poussa la carte vers elle.
Elle lut et comprit que la situation n’était pas à la plaisanterie.
Logan : Pourquoi tu ne m’as pas parlé de ça ?
Elle sentit toute la colère contenue dans sa voix.
Veronica : Parce que ce n’est rien ! C’est juste un petit malin qui veut me faire peur !
Logan : Qu’est-ce que tu en sais V ? Peut-être que c’est plus que ça !! Mais toi comme d’habitude tu t’en moques !! Tu fonces encore tête baissée dans je ne sais quelle histoire !!!!
Veronica : Mais non ! Ne commence pas, je te dis que c’est rien !!! Allez viens là.
Veronica commença à s’approcher mais Logan la stoppa.
Logan : Ca suffit Veronica !! Tu ne comprends décidément rien ! Où est passé ton flair légendaire ? Je t’aime ! Et je refuse de te regarder te mettre en danger. Courir vers les ennuis. Je refuse de trembler pour toi toutes les nuits. Je ne le supporterai pas. Je ne le supporte pas. Si tu veux mourir c’est ton problème, mais moi je n’assisterai pas à ça !
Il prit ses affaires et partit en claquant la porte.
Cela faisait déjà plusieurs minutes que la porte s'était fermée et Veronica restait debout. Fixant la poignée en espérant qu’il revienne.
Tout d’un coup, elle entendit un léger bruit juste derrière elle.
Elle voulut se retourner mais… trop tard… Elle sentit une douleur fulgurante à l’arrière de la tête et tout devint noir…
Elle se sentait bien. Apaisée, calme et sereine avec l’impression étrange que, même si elle ne les voyait pas, ses proches allaient bien. Elle ne s’était pas sentie aussi bien depuis des années. Elle avait l’impression de flotter dans une bulle. Il faisant bon. Rien ne pouvait l’atteindre. Tout était calme, rassurant. Elle était en paix.
Tout à coup, elle sentit une douleur fulgurante derrière la tête. Elle avait l’impression qu’on l’attirait vers le bas, qu’on l’arrachait à ce monde si reposant. NON, NON je ne veux pas partir. Elle luttait mais une force l’entraînait vers le bas. Encore plus bas…
Il avait amené des fleurs aujourd’hui. Il les avait déposées dans un joli vase violine juste à côté de sa tête. Il la regardait. Elle avait l’air si tranquille, si calme, loin de tout et de tout le monde. Comme elle était belle. Malgré sa maigreur et son teint blafard, elle ressemblait toujours à un ange.
Comme son rire lui manquait. Quand il fermait les yeux, il pouvait l’entendre rigoler et se moquer de lui comme elle le faisait si souvent.
Comment allait-il faire s’il ne pouvait plus l’entendre rire ?
Il l’avait vu changer ces dernières années. Se renfermer sur elle-même. Dresser des barrières entre elle et les autres. Se protéger. Il savait bien que c’était en partie à cause de lui qu’elle était devenue comme ça. Il n’avait pas tenu son rôle, il n’avait pas réussi à la protéger correctement.
Voix off Keith : Allez Honey, bas toi !!! Je te promets que si tu reviens parmi nous, je ne laisserais plus personne te faire souffrir.
Il posa délicatement sa tête contre l’épaule de sa fille et passa sa main dans la sienne. Il ferma les yeux et resta là sans bouger.
Il était perdu dans ses pensées, revivant en mémoire les tendres moments qu’il avait partagés avec sa fille durant toutes ces années, quand soudain il sentit une pression dans sa main.
Il releva vivement la tête et fixa leurs deux mains enlacées. Une deuxième pression.
Keith : Allez Honey, encore un effort. Tu m’entends ma puce ?
Une autre pression.
Keith : Ouvre les yeux, chérie … Si tu m’entends, essaies d’ouvrir les yeux…
Il fixait son visage intensément. Attendant un signe qu’il espérait depuis maintenant 4 mois.
Elle cligna des paupières. Plusieurs fois. A la énième tentative, elle réussit à ouvrir les yeux. Elle voyait flou et ne distinguait que des formes. Une silhouette se dessinait au-dessus de sa tête. Non pas une silhouette, un visage plutôt… Elle cligna encore des paupières et la forme se fit de plus en plus nette.
Veronica : Papa ?? Réussit-elle à murmurer faiblement.
Keith : Hé, bonjour Honey. Ne fais pas trop d’effort. Ne bouge pas, j’appelle un médecin.
Sa main tremblait en appuyant sur la sonnette. Comme il était heureux. Elle était enfin de retour parmi eux !!!! Son cœur battait la chamade et un énorme sourire se dessinait sur son visage.
Veronica referma les yeux. Elle avait mal à la tête. Horriblement mal. Tout son corps lui semblait engourdi et elle avait un horrible goût de carton dans la bouche.
Keith : je vais chercher un médecin Honey. Je reviens vite.
Au bout de plusieurs minutes, son père revint avec un médecin.
Médecin : Bonjours Melle Mars. Est-ce que vous m’entendez ?
Veronica : Oui, répondit faiblement Veronica.
Médecin : Je vais vous examiner. Comment vous sentez-vous ?
Veronica : J’ai soif, murmura Veronica.
Médecin : Je vais vous demander de sortir un petit moment Mr Mars.
Après environ ½ heure, le médecin sortit de la chambre de Veronica.
Médecin : Elle va bien. Enfin aussi bien qu’on peut aller après 4 mois de coma. Elle ne se souvient pas de ce qui lui est arrivé. Je lui ai donné un médicament pour son mal de tête et elle a bu un peu. Ses fonctions motrices sont indemnes cependant la rééducation pour ses jambes va être longue et douloureuse… Mais si tout va bien et si elle y met toute son énergie, elle pourra remarcher normalement.
Keith : Merci docteur. Est-ce que je peux retourner la voir?
Médecin : Oui bien sûr, mais pas trop longtemps. Elle a besoin de repos et dans quelques jours nous commencerons la rééducation. Je ne lui ai pas donné de détail sur ce qui lui est arrivé. Je lui ai simplement raconté la fin de l’histoire, à savoir qu’elle avait reçu une balle dans le dos et qu’elle avait subi une opération qui s’était très bien passée. Je lui ai expliqué pour la rééducation. Si vous avez des questions, je repasserai demain en fin d’après-midi pour en discuter avec vous deux.
Keith : Merci docteur. Merci pour tout.
Keith retourna dans la chambre.
Elle regardait par la fenêtre. Elle semblait complètement perdue.
Keith : Comment tu te sens ?
Veronica : J’ai l’impression qu’un camion m’est passé dessus... Enfin non !!! Trois camions, dit-elle avec un faible sourire. Qu’est-ce qui s’est passé papa ?
Keith : De quoi te souviens-tu ?
Veronica : J’étais à la maison avec Logan et on s’est disputé… A cause d’une lettre de menace qu’il avait trouvée. La dernière chose dont je me souviens c’est de lui passant la porte et d’une violente douleur dans la tête.
Keith : Ok Honey. Je te raconterai toute l’histoire. Enfin tout ce que je peux, mais demain! Tu dois te reposer chérie.
Veronica : Où est Logan ? demanda Veronica d’une toute petite voix fatiguée.
Keith : Demain Honey, demain. Tu dois dormir maintenant.
Il déposa un tendre baiser sur son front et sortit de la chambre.
Keith : A demain mon ange.
Elle passa une nuit agitée. Ses rêves ou plutôt ses cauchemars étaient sombres. Une silhouette cachée dans le noir l’observait. Elle avait peur, terriblement peur. Elle essayait de bouger mais elle courait au ralenti et, à la fin, elle entendait toujours une terrible détonation…
Finalement, au petit matin, elle se réveilla.
Elle avait toujours mal à la tête mais beaucoup moins que la veille.
Elle essaya de bouger ses jambes mais elles répondaient à peine. Un simple mouvement des doigts de pied.
Veronica voff : Mais qu’est-ce qui s’est passé …
Elle essayait désespérément de se souvenir de sa dernière journée ou heure de « vie », mais rien ne revenait. La seule image nette qu’elle voyait était Logan passant la porte, furieux.
Veronica voff : Logan, mais où es-tu ?
Quand son père rentra dans la chambre vers 09h00, il la trouva perdue dans ses pensées. Le visage toujours tourné vers la fenêtre.
Il se composa un visage joyeux.
Keith : Salut Honey, toujours à feignanter dans ton lit ?
Bon d’accord, c’était peut-être un peu tôt pour les plaisanteries sur son état de santé mais cela avait toujours fonctionné comme ça entre eux.
Veronica : Je me demandais ce qui pouvait bien te retarder autant alors que tu sais que j’attends des explications. Peut-être bien que c’est toi qui a feignanté ce matin !!!
Il vint déposer un baiser sur son front.
Keith : Comment tu te sens aujourd’hui ?
Veronica : Un peu mieux qu’hier mais mes jambes ne bougent pas. Que s’est-il passé papa ?
Keith : Tu ne veux pas ton petit déjeuner d’abord ?
Veronica dû se retenir de ne pas lui hurler dessus. Elle savait qu’il essayait de repousser le moment mais il devait comprendre que la seule chose doit elle avait besoin à l’heure actuelle était de réponses.
Veronica : PAPA…
Keith tira une chaise près du lit de sa fille.
Keith : Ok Honey, on y va. Mais je te préviens, je n’ai pas toutes les réponses. J’ai recoupé les informations entre le récit de Logan et celui de la police.
D’après ce que je sais, lorsque Logan est parti, quelqu’un t’a assommée et t'a emmenée avec lui. Apparemment il est entré dans l’appartement par la fenêtre de ta chambre.
Veronica se revit ce jour-là. Elle s’était réveillée seule dans le lit. Elle sentait l’odeur du bacon en train de cuire. Elle avait enfilé son pyjama et ouvert la fenêtre pour aérer la pièce.
Keith: Je n’ai pas tous les détails... Mais tu as disparu pendant 5 jours. Logan et moi avons mené une enquête pour essayer de te retrouver. Nous avons trouvé la boîte dans ta chambre contenant une dizaine de lettres de menace. L’étude de ces lettres nous a permis de comprendre que ton ravisseur était quelqu’un que tu avais « côtoyé » et qui te connaissait a priori assez bien. Sûrement suite à un espionnage prolongé. La police n’a rien trouvé sur les lettres : ni empreinte, ni piste. Mais Mac, en relisant une phrase, a recoupé avec une enquête que tu as menée au lycée.
Tu te souviens d’un certain Ben, il travaillait au FBI, à l’ATF et à cause ou grâce à un de tes articles, il a été renvoyé du FBI pour avoir fabriqué de fausses preuves d’inculpation.
D’après ce qu’on a trouvé chez lui, il t’a espionné tout ce temps, préparant son plan d’attaque. Nous avons réussi à le retrouver grâce à un formidable coup de chance.
Au bout de 5 jours, il devait manquer de réserve et il est sorti pour faire quelques courses. Logan est passé en voiture devant lui et l’a reconnu. Il m’a appelé et l’a ensuite suivi. C’est donc Ben qui nous a mené jusqu’à toi. Malheureusement, il avait dû repérer Logan. Son plan était d’attendre que Logan soit entré pour te libérer pour pouvoir vous faire sauter tous les 3.
Lorsque Logan est entré dans l’entrepôt, il était armé. Il ne devait pas te détacher tant qu’il n’avait pas repéré Ben ou tant que les renforts n’étaient pas arrivés. Lorsqu’il t'a vu en sang et ligotée sur une chaise, il n'a pas pu respecter les règles. Il s’est précipité sur toi pour te libérer. Ben est arrivé, armé également. Il a tenu Logan en joue en lui expliquant comment les choses allaient se passer.
Les renforts sont arrivés environ 10 minutes après que Logan soit entré. Une équipe de quelques hommes est entrée dans l’entrepôt pour essayer de vous encercler. Malheureusement un des hommes s’est cogné sur une barre en fer qui trainait par terre. Ben a sursauté et s’est retourné pour voir ce qui se passait.
Logan a profité de ce moment d’inattention pour sortir son arme et tirer sur Ben qui s’est étalé de tout son long. Logan t’a détachée, t’a aidée à te relever et t'a soutenue pour sortir pendant que 2 des hommes se chargeaient de désamorcer la bombe. Un 3ème homme s’est précipité pour ramasser le détonateur. Personne n’a vu Ben sortir une arme de sa veste et se servir des quelques forces qu’il lui restait pour te viser. Heureusement pour toi, il était trop faible et la balle, au lieu de venir se loger dans ta tête, t’a touchée au bas du dos.
Tu as subi plusieurs opérations mais le pire a été évité et tu pourras remarcher.
Veronica avait écouté attentivement tout le récit de son père. Beaucoup de questions restaient sans réponse : Ben est-il mort ? Que s’est-il passé pendant ces 4 jours ? Et la plus importante…
Veronica : Où est Logan ?
Keith redoutait cette question plus que toutes les autres.
Keith : Je ne sais pas exactement chérie, il est parti il y a 1 mois. Il a laissé une lettre pour toi et m’a demandé de te la remettre lorsque tu serais réveillée. Il ne m’a rien dit de plus.
Veronica ne sentit pas les larmes couler. Elle pleurait en silence. Pourquoi l’avait-il abandonnée ? Pourquoi n’était-il pas à ses côtés pour l’aider à traverser cette épreuve ? Où était-il ? Quand reviendrait-il ? Allait-il seulement revenir ???
Veronica : Où est cette lettre papa ?
Keith sortit une enveloppe de sa veste et la tendit à sa fille.
Keith : Je vais te laisser la lire tranquillement. J’ai appelé tout le monde ce matin et ils passeront te voir en début d’après-midi. J’ai croisé le médecin ce matin et il ne pourra pas venir te voir avant demain. Il a juste eu le temps de me dire que, plus tôt tu commencerais la rééducation, mieux ce serait pour toi.
Keith : Allez ma puce, fais-moi un joli sourire avant que je m’en aille… S’il te plaît.
Veronica fit ce qu’elle put mais seul un faible rictus vint se dessiner sur son visage.
Veronica : Désolée papa, je ferai mieux demain…
Dès que Keith eut passé la porte, Veronica décacheta l’enveloppe rapidement.
Mon petit lynx,
Je sais que tu vas m’en vouloir de ne pas être à tes côtés lorsque tu te réveilleras (et je sais que tu te réveilleras, tu es une Mars !!! Une battante !!!) mais je ne peux pas rester plus longtemps.
Ça me tue de te voir dans ce lit, inerte et fragile. Blanche comme la mort.
Et ce qui me tue encore plus, c’est que je t’avais prévenue. Je suis en colère contre toi, terriblement.
Tu fonces toujours tête baissée dans tes enquêtes et elles sont de plus en plus dangereuses.
Je pars car je sais que, même si je restais et te disais tout cela de vive voix, tu ne m’écouterais pas plus.
Je ne le supporte plus. Je t’aime comme un fou et toi tu ne veux pas comprendre ce que je ressens. Tu te mets en danger et tu me demandes de te regarder sans rien faire, sans rien dire. Je suis désolé mais j’en suis incapable. Je sais comment l’histoire va finir et j’ai suffisamment vécu de drames pour ne pas en rajouter un de plus à ma liste (Lilly, ma mère…)
Je pars... Non pas parce que je ne t’aime pas mais parce que je t’aime trop.
Si je reste, je ne pourrais pas vivre loin de toi et on va recommencer à s’aimer, à se déchirer… Epique… Tu te souviens…
Je te souhaite les plus belles choses mon ange. Et je te garderai toujours prêt de moi, dans mon cœur.
Pardonne-moi, Je t’aime
Logan
Les larmes coulaient sur les joues de Veronica. Il a pris la fuite, il l’a abandonnée. Il a tout simplement arrêté de se battre pour elle, pour eux…
Veronica voff : Pas cette fois Logan. Je ne recommencerai pas…
Deux mois plus tard.
Le médecin avait demandé à Keith de passer le voir ce matin. Il ne savait pas exactement pourquoi et cela l’inquiétait un peu.
Cela faisait maintenant 2 mois que Veronica était sortie du coma et seulement 2 semaines que Keith avait eu le droit de la ramener chez eux à condition qu’il la conduise tous les jours à sa séance de rééducation.
Il arriva donc à l’hôpital et se dirigea directement vers le cabinet du médecin. Il frappa trois coups et entendit une voix lui dire d’entrer.
Keith : Bonjour docteur.
Docteur : Bonjour Mr Mars, comment allez-vous ?
Keith : Bien merci. Même si je m’inquiète un peu au sujet de ce rendez-vous. Est-ce que quelque chose ne va pas avec Veronica ?
Docteur : Pour tout vous dire oui. Cela fait maintenant quelques semaines qu’elle vient à ses séances de rééducation… Mais elle n’est pas vraiment là. Elle vient, elle force à peine le temps de quelques exercices puis elle se rassoit dans son fauteuil et refuse d’en faire plus. Elle regarde par la fenêtre en attendant que l’heure passe.
Mr Mars, je vous ai promis que Veronica remarcherait normalement mais je ne peux rien faire si elle refuse notre aide.
Keith était abasourdi. A chaque fois qu’il récupérait Veronica après sa séance, elle lui faisait un grand sourire en lui disant qu’elle était épuisée mais que tout se passait bien.
Keith : Je n’en savais rien. Elle ne m’a jamais parlé de cela.
Docteur : Essayez de voir ce qui se passe, de discuter avec elle pour lui faire entendre raison. Nous avons besoin de sa complète coopération si nous voulons la voir marcher bientôt.
Keith : Entendu docteur, je vais en discuter avec elle de ce pas.
Keith remercia le docteur et prit le chemin de son domicile.
Veronica était sur la terrasse, elle avait les yeux fermés et sentait le vent soulever ses mèches blondes. Elle n’était pas apaisée, ni calme…Une terrible torpeur l’avait envahie depuis son réveil et tout l’indifférait.
Mac, Wallace, Piz et même Dick passaient la voir régulièrement mais elle ne se reconnaissait plus dans leur récit de la vie à la fac. Elle écoutait, souriait poliment aux plaisanteries mais jamais ils n’avaient réentendu son rire.
La vérité c’est qu’elle s’en moquait. Elle donnait le change comme on dit. Mais à l’intérieur elle se sentait vide, abandonnée et terriblement seule. Comme si on lui avait arraché une partie…de quoi ? De son corps, de son cœur, de son âme en fait.
Elle sentit une main se poser sur son épaule. Comme à chaque fois elle la reconnu immédiatement. Elle serra encore un peu plus les paupières. Elle avait déjà vécu ça depuis son réveil. Des dizaines de fois. Elle l'entendait faire des commentaires sarcastiques aux remarques de son père, elle l'entendait rire des blagues de Dick et se moquer du côté Hacker de Mac. Elle le sentait à ses côtés. Tous les jours. A chaque minute. Mais elle savait, pour l'avoir vécu si souvent, qu’au moment où elle ouvrirait les yeux il ne serait pas là. C’était la cruelle réalité.
Elle entendit la voiture de son père arriver. Elle inspira un bon coup, ouvrit les yeux et mit son plus beau sourire sur le visage.
Veronica : Bonjour Dad ! Comment s’est passée ta journée ?
Il la regarda quelques secondes. Bien sûr qu’il se rendait compte qu’elle jouait la comédie. Il n’y avait aucune étincelle au fond de ses yeux. Mais il ne s’était pas douté une seconde que la situation lui échappait à ce point.
Keith : Pas très bien mon ange. Je peux m’assoir quelques minutes pour discuter avec toi ?
Veronica : Bien sûr. Installe-toi.
Keith : Je sors de chez ton médecin.
Un silence s’installa. Veronica comprit immédiatement de quoi allait lui parler son père.
Keith : Apparemment tu ne fais rien pour que ton état s’améliore et le médecin s’inquiète. Honey, plus tu attendras, plus les efforts seront longs et difficiles.
Veronica ne prononça pas un mot et tourna la tête vers l’horizon.
Keith : Parles-moi chérie. Dis-moi ce qui ne va pas. Tu ne vas pas baisser les bras. Tu es une Mars. Une battante.
Veronica : Je n’ai pas envie de me battre, répondit-elle d’une voix monocorde.
Keith : Je sais que tu es malheureuse mais tout passe avec le temps. Tu ne vas pas laisser un homme gâcher ta vie.
Keith commençait à s’impatienter devant le manque de réaction de sa fille.
Keith : Mais enfin dis-moi quelque chose bon sang. Crie, pleure, hurle !!! Fais quelque chose.
Veronica tourna son fauteuil en direction de la maison, avança lentement et, arrivée au niveau, de son père elle tourna la tête et plongea ses yeux dans les siens.
Veronica : Je n’ai pas envie de crier, de pleurer ou d’hurler. Je suis vide. Je ne veux pas me battre et encore moins faire des efforts. C’est comme ça. Je n'en ai pas la force.
Tout ce petit discours avait été prononcé d’une voix monocorde. Elle partit dans sa chambre et ne ressortit pas de la soirée.
Elle avait attendu que son père parte travailler avant de se lever.
Comme tous les matins, elle trouva une tasse sur la table basse. La machine à café avait été descendue d’un niveau pour qu’elle puisse se servir sans risquer de s’ébouillanter.
Elle s’installa dehors pour prendre son petit déjeuner. Les paroles de son père raisonnaient dans sa tête. Elle n’avait pas décidé de baisser les bras, elle n’avait plus la force de sa battre. C’était pour Veronica deux choses bien différentes. Cependant, elle était consciente que des gens l’aimaient et l’entouraient et c’est d’ailleurs pour cette raison qu’elle était encore là.
En levant son regard vers l’horizon elle aperçut Mac qui faisait les 100 pas dans la rue.
Veronica sourit à la vue de son amie en train, apparemment, de répéter un discours et de tourner en rond comme un lion en cage.
Elle sentit de nouveau cette main sur son épaule « eh bien, p'tit lynx, je crois que tu vas avoir de la visite! Et apparemment cette visiteuse a l'air bien stressée... Qu'a-t-elle à t'annoncer de si terrible ? »
Voilà, c’est pour ça qu’elle était encore là. Parce qu'il lui parlait encore, parce qu'elle le sentait encore et parce que des gens l’aimaient. Et même si elle n’avait plus la force d’affronter son destin, elle pouvait parfaitement devenir spectatrice de la vie de ses amis. Les regarder s’épanouir et devenir heureux.
Enfin… A l’heure actuelle, Mac avait plus l’air angoissée qu’heureuse.
Veronica siffla entre ses doigts. Mac leva la tête et vit son amie lui faire des grands signes pour l’inviter à la rejoindre. Elle inspira un bon coup et monta les marches qui l’amenèrent devant Veronica.
Mac : Salut Veronica. Comment tu te sens ce matin ?
Veronica : Plutôt bien, merci. Et toi, depuis quand tu fais les 100 pas devant chez moi à 07h30 du matin ?
Mac : Oh rien d’extraordinaire. Je passais par là et je me suis dit que j’allais en profiter pour te faire un coucou rapide avant les cours.
Veronica : Mais bien sûr…Tu n’as jamais été une matinale Mac !!! Et si tu es là, à 07h30, c’est que tu dois avoir quelque chose d’important à me demander. Je suis peut-être en fauteuil roulant mais je n’ai pas perdu mon sens de l’observation et de la déduction !!!
Mac réfléchit quelques minutes. Après tout, peut-être qu’un choc de ce genre pourrait remettre les idées d’aplombs à Veronica. Elle voyait bien que son amie n’allait pas bien. Elle était pratiquement sûre que Veronica n’allait pas à ses séances de rééducation ou, en tout cas, ne faisait pas tout ce qu’il fallait pour aller mieux rapidement. Cela se voyait dans ses yeux. Elle la connaissait bien son amie.
Elle prit une profonde inspiration et se jeta à l’eau.
Mac : Heureuse de te l’entendre dire, commença Mac. Elle prit une profonde inspiration et continua.
Mac : Si je suis venue te voir, c’est pour t’annoncer une nouvelle… Mais avant tu dois me promettre de ne pas te fâcher, de ne pas crier et surtout de ne pas me faire enfermer.
Veronica regardait Mac avec des yeux ronds.
Veronica : Tu as dévalisé une confiserie et tu t’es enfilé 40Kg de bonbon dans la nuit ? demanda Veronica le sourire aux lèvres.
Mac : Sois sérieuse et promets.
Veronica : D’accord Mac. Je te le promets.
Mac : Allez j’y vais. Dick et moi, on sort ensemble depuis 3 semaines, déclara Mac d’une traite avant de se lever et de dévaler les marches 3 par 3. Une fois arrivée en bas elle leva les yeux vers son amie. Je te laisse digérer la nouvelle et je repasse te voir demain. !
Veronica resta interdite quelques minutes puis un sourire se dessina sur ses lèvres. Bien sûr que la nouvelle la choquait mais après tout elle pouvait comprendre mieux que quiconque que les contraires s’attirent. Elle pouvait comprendre quel charme Mac trouvait à Dick.
« Et bien... Pour une nouvelle... J'espère qu’ils ne vont pas se reproduire tout de suite... Tu imagines un 2ème Dick...En même temps, on sait tous les deux que les couples les plus heureux ne sont pas toujours ceux que l'on croit... Et le mélange pourrait être détonnant. Je vois d'ici un jeune ado hacker/surfeur avec des cheveux blonds en pétard parlant de lui à la 3ème personne. »
Encore cette voix qu'elle aimait tant.
Immédiatement ses pensées revinrent sur Logan. Où était-il ? Avec qui était-il ? Est-ce qu’il pensait encore à elle de temps en temps ?
Tout d’un coup elle eut une envie irrésistible d’entendre sa voix. Elle réalisa qu’elle n’avait même pas essayé de le joindre. Elle sortit son portable et sa poche et composa en tremblant ce numéro qu’elle connaissait si bien.
Elle tomba directement sur la messagerie et la voix de Logan envahit sa tête.
Logan : Bonjour, vous êtes bien sur le portable de Logan Echolls. Pensée du jour : Un amour qui n'a pas le sentiment d'être éternel n'a jamais commencé.
Elle raccrocha immédiatement. C’était une très mauvaise idée. Maintenant elle se sentait encore plus vide.
Finalement la journée allait être courte. Elle posa le téléphone sur la table et retourna se coucher après avoir pris soin de laisser un mot à son père lui expliquant qu’elle était très fatiguée et qu’elle voulait dormir.
Le lendemain matin, même scénario. Elle attendit que son père parte travailler pour aller prendre son café sur la terrasse.
Elle avait réfléchi toute la journée. Incapable de trouver le sommeil. Elle ne voulait pas se battre soit. Mais rien ne l’empêchait d’être là pour les gens qu’elle aimait. Elle avait donc décidé de se ressaisir un minimum et d’inviter toute la bande ce soir à venir déguster des pizzas en regardant un bon film.
Elle saisit le téléphone pour prévenir Mac et, prise dont elle ne sait quelle envie, elle composa le numéro de Logan.
Logan : Bonjour, vous êtes bien sur le portable de Logan Echolls. Pensée du jour : La pire souffrance est dans la solitude qui l'accompagne.
Veronica sentit son cœur faire un bond dans sa poitrine. Elle raccrocha immédiatement. La pensée du jour avait changé, ce qui signifiait que Logan avait toujours son portable avec lui. Pourquoi ne l’avait-il pas appelée ? Pourquoi n’avait-elle pas essayé de l’appeler plus tôt? Si elle laissait un message peut-être qu’il rappellerait ? Peut-être qu’il ne voulait pas qu’elle appelle ? Peut-être qu’il ne voulait plus entendre parler d’elle et donc qu’il se fichait éperdument qu’elle le retrouve grâce à son portable ?
Toutes ces questions tournaient à une vitesse folle dans son cerveau. Elle avait l’impression que sa tête allait exploser.
Elle tourna la tête vers l’horizon, se concentra sur un point au loin et attendit le regard dans le vague que cela passe.
Quelques mois plus tard.
Veronica : Bonjour Logan. Et voilà, encore une journée de passée. Une journée bien remplie. J’ai terminé mes séances de rééducation, c’était mon dernier jour aujourd’hui. Le médecin m’a dit que j’avais été la pire patiente qu’il ait jamais eue !!! Que j’avais vraiment un très mauvais caractère mais tu me connais… Je ne vois vraiment pas de quoi il parle.
Veronica rigolait franchement en repensant à tout ce qu’elle avait fait subir à ce pauvre médecin.
Veronica : Je suis juste passée à la maison pour me changer rapidement. Ce soir, j’ai une soirée très particulière figure toi. Dick et Mac vont ‘officialiser’ leur relation. Dick a organisé une grande fête sur la plage, devant le NGH. Ils ont l’intention de sortir en public ! Tu imagines ça toi ? DICK et MAC…pfff ! Y’a vraiment quelque chose qui ne tourne plus rond ici !!!
J'ai pris quelques décisions aussi concernant ma vie professionnelle... Je voudrais t’en dire plus mais par téléphone ce n’est pas évident… un long silence s’installa et des larmes apparurent dans les yeux de Veronica.
Veronica : Tu me manque Logan… Et j’aimerais vraiment partager tout ça avec toi… Et t’entendre me dire que je suis imprudente et que je n’irais nulle part sans toi… Oui, j’aimerais vraiment t’entendre me dire tout ça… Réponds Logan, s’il te plaît, réponds-moi…
Veronica raccrocha. Cela faisait maintenant plusieurs mois qu’elle appelait Logan tous les soirs pour lui raconter ses journées. Il avait les messages. Ça c’était évident. Le répondeur de Logan changeait tous les jours. Tous les soirs une de ses fameuses pensées du jour emplissait les oreilles de Veronica.
Elle ne savait pas s’il répondrait bientôt. Elle ne savait même pas s’il répondrait un jour. Mais ce dont elle était sûre c’est que ces messages vocaux étaient son dernier lien avec lui. Que ces messages laissés tous les soirs lui permettaient d’affronter la journée du lendemain.
Elle avait bien essayé de cuisiner Dick mais, pour la première fois de sa vie, Dick lui avait résisté. Il ne savait pas. Ne pouvait pas. Et ne devait pas dire ce qu’il savait.
Lorsqu'elle s'était rendu compte que les pensées du jour de Logan changeaient quotidiennement, elle avait effectué un virage à 180C°. Elle pouvait avoir un lien avec lui. D'accord il ne s'agissait que de message téléphonique, d'accord il ne lui répondait jamais, d'accord elle ne savait pas s'il les écoutait jusqu'au bout, d'accord! Mais elle pouvait lui parler. Elle pouvait lui raconter ses journées. Lui faire comprendre qu'elle voulait de lui dans sa vie. Qu'elle était prête, enfin, à tout partager avec lui : ses pensées, ses joies, ses peines, ses envies professionnelles, ses amis... leurs amis.
Elle ne lui avait pas fait de grande déclaration genre amoureuse éperdue! Non ! Elle avait changé c'est sûr mais elle avait quand même ses limites. Et puis une déclaration d'amour c'est quand même mieux de le faire face à son homme!
Alors Veronica avançait. Elle marchait de nouveau normalement et dans quelques temps, si elle faisait bien ce qu’il fallait, elle pourrait courir.
Elle était donc de nouveau capable de conduire, d’enquêter et de se défendre s’il le fallait. Mais elle en avait décidé autrement... Elle lui en parlerait plus tard.
Elle se regarda dans la glace quelques minutes. Elle avait les cheveux détachés, ils tombaient en cascade sur ces épaules. Elle avait enfilé rapidement un pantalon noir taille basse et un dos nu couleur émeraude.
Ses yeux étaient maquillés de la même couleur que son haut et le fin trait d’eye liner qu’elle avait appliqué les faisait ressortir de façon sublime.
Elle avait l’air satisfaite du reflet que lui renvoyait le miroir.
Elle saisit les clefs posées à l’entrée et dit d’une voix forte et déterminée :’Veronica Mars est de retour. Ça va décoiffer.’
Et elle monta dans sa voiture un étrange sourire aux lèvres. Prête à passer une bonne soirée.
Lorsqu'elle arriva sur les lieux de la fête, elle fût agréablement surprise. Mac et Dick avaient vraiment fait ça merveilleusement bien.
Une partie de la plage avait été délimitée par des lampions blancs. Au centre de ce parc lumineux on pouvait voir une piste de danse aménagée pour l'occasion. Dans le coin droit, la musique, et dans le coin gauche un bar artisanal. Le bar avait été construit avec de simples tréteaux, une sorte de paillasse en bambou avait été dressée en arrondi devant ce bar de fortune. Au-dessus se dressait une pancarte en bois annonçant « Mdick's bar ». Veronica sourit à l'association de la première lettre du prénom de son amie et celui de Dick.
Elle parcouru les invités des yeux et sourit de plus belle lorsqu'elle aperçut Wallace de dos accoudé au bar.
Veronica : Salut bel inconnu ! Puis-je vous offrir un verre ?
Wallace : He! Salut ma BFF adorée! Content de te voir en pleine forme! Comment ça va ?
Veronica: Incroyablement bien! Je récupère, je reprends des forces. Je suis allée me promener sur la jetée ce matin. J'ai pris de magnifiques photos... Dommage qu'un abruti soit venu s'amuser avec son avion... Ça faisait un boucan!!! J'ai eu une envie subite de me transformer en chasseur pour dégommer ce foutu gros moineau! Dit-elle un sourire espiègle sur les lèvres.
Wallace : Hé!!! C'est toi qui as insisté comme une malade pour m'accompagner!!!
Veronica: Bah oui mais je ne pensais pas que ton truc puerait autant!!
Veronica sentit un bras entourer son épaule.
Dick : Salut ma belle! Tu es venue te déhancher sur la musique du grand Dick !
Veronica: Me déhancher, boire quelques verres et profiter de la vie! Répondit Veronica en lui faisant un beau clin d'œil.
Tout à coup Veronica porta son regard sur le tee-shirt de Dick. Il avait un énorme point d'interrogation sur le ventre avec marqué au-dessus « je suis love de M » et en dessous « Mais qui est M ». Veronica explosa de rire et donna un coup de coude à Wallace en lui faisant un signe de la tête en direction des inscriptions. Elle fut rapidement rejointe par Wallace dans son fou rire.
Wallace : Super le tee-shirt, j'adore!!!
Dick leur fit un clin d'œil et partit, son cochon à bière sur l'épaule.
Wallace : Allez ma BFF, allons mettre le feu à cette piste de danse.
Veronica finit son verre d'une traite et partit main dans la main avec son BFF. D'aussi loin que l'on se souvienne, on a rarement vu une chorégraphie aussi déjantée et hilarante sur YMCA que celle qu'ils ont offerte ce soir-là à tous les invités.
Après quelques danses, ils retournèrent au bar se réhydrater. Veronica commanda un Mojito bien chargé… en menthe et Wallace l'accompagna avec une Piña Colada.
Veronica but une gorgée et manqua de s'étouffer lorsqu'elle aperçut Mac. Elle avait un simple tee-shirt blanc marqué « M, c'est moi! ».
Veronica : Et bien! Et bien! Je crois que le message est clair.
Wallace : Lorsqu'on sait lire ! Je ne suis pas sûr que ce soit le cas de la grande majorité des invités, répondit Wallace en rigolant!
Dick arriva derrière Mac et lui déposa plusieurs baisers dans le cou.
Dick: Salut toi! Tu viens bouger tes magnifiques fesses sur le dancefloor avec moi ?
Mac: Vas-y avec Wallace plutôt, je dois parler à Veronica.
Wallace: Et touche pas à mes fesses hein!!! répondit Wallace faussement outré tout en se dirigeant sur la piste avec Dick.
Veronica: Alors Mac, quelque chose à me dire ? demanda Veronica en penchant la tête.
Mac : Non... Enfin si... Je voulais juste te dire que je suis contente que tu sois là, je suis contente que tu n'aies jamais essayé de me dissuader dans ma relation avec Dick, ni jamais essayé de me faire interner! Je crois que je n'ai jamais été aussi heureuse de toute ma vie!!
Veronica: Ça se voit ma belle, tu es resplendissante! Et puis tu sais Mac, je sais ce que c'est d'être avec quelqu'un... Comment dire... Un peu en décalage.
Les yeux de Veronica se perdirent au loin.
Mac : Mais bon sang V, bouges toi! S'écria Mac. Vas le chercher! Je ne t'ai jamais vu rester comme ça les bras croisés!! Fonce, fouille, cherche, retourne ciel et terre et retrouve-le!!
Veronica ne dit rien, elle se contenta de fixer l'horizon. Un grand moment.
Veronica : Non Mac, pas cette fois. Je ne vais pas recommencer à faire ce pourquoi il est parti. Je vais l'attendre tranquillement. Je continuerai à lui raconter mes journées tous les jours. Je continuerai mon chemin jusqu'à ce qu'il me revienne.
Veronica secoua la tête et s'exclama :
Veronica: Mais ce soir on fait la fête! On danse! On boit! Et on oublie tout!!!!
