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Série : Veronica Mars
Création : 23.02.2015 à 21h27
Auteur : Marion
Statut : Terminée
« Veronica a 27 ans. Elle a quitté Neptune jeune, après le meurtre de Lilly et que son père ait été démis de ses fonctions. Elle s’est créé une nouvelle vie à San Francisco. » Marion
Cette fanfic compte déjà 69 paragraphes
Any other way… Leads to Neptune
Résumé :
Veronica a 27 ans. Elle a quitté Neptune jeune, après le meurtre de Lilly et que son père ait été démis de ses fonctions. Elle s’est créé une nouvelle vie à San Francisco. Veronica est actuellement agent au sein de l’unité spéciale du F.B.I. L’histoire a donc été changée. Tout est remis en question.
San Francisco – Un appartement sur Park avenue
Veronica passa les menottes à l’homme barbu qu’elle avait plaqué contre le mur de parpaing du salon.
VERONICA – Marlon Clide, je vous arrête pour les meurtres d’Alina Brook et Linda Berret. Vous avez le droit de garder le silence, tout ce que vous direz pourra et sera retenu contre vous.
MARLON – Si j’avais su que l’agent qui me cavalait après était si canon, j’aurais arrêté de courir.
VERONICA – Si j’avais su à quel point tu avais besoin d’exercice, je t’aurais fait courir un peu plus longtemps ! Railla-t-elle en le poussant vers l’un de ses collègues.
Son collègue sourit à la répartie de sa coéquipière et rattrapa le bonhomme.
- Je le mets en détention, tu veux que je fasse le rapport ?
VERONICA – Je m’en charge Kyle. Tu peux boucler l’enquête, je m’occupe de la paperasse. Rentre retrouver ta famille.
KYLE – Merci Veronica.
Il lui fit un signe de tête et sortit de l’appartement en traînant son prisonnier. Veronica regarda autour d’elle, lança un dernier regard aux agents qui fouillaient le reste de l’appartement et sortit à son tour. La journée avait été rude. Le rapport allait prendre plusieurs heures et elle n’avait aucune envie de rentrer chez elle ce soir.
Bar le « JET » - San Francisco
La jeune femme s’installa sur le tabouret dans l’angle du bar. Une fois installée, elle déboutonna sa veste de smoking bleu marine laissant apparaitre un haut drapé de couleur parme. Elle glissa ses doigts dans une de ses mèches rebelles qui retomba aussitôt sur ses yeux verts. Elle fit un signe au barman qui hocha la tête en acquiesçant. Elle attrapa le verre qu’il fit glisser sur le comptoir dans sa direction. Le liquide jaune, brun vint lécher les bords du verre sans déborder. Elle lui sourit. Elle laissa ses yeux courir le long du bar en bois couleur teck et détailla les gens installés non loin d’elle. Une voix la sortit de sa rêverie.
- Celui-ci est libre ?
Elle détailla l’inconnu avec un regard brillant. Sa voix chaude et douce la mit en confiance. Elle sourit en apercevant le bel apollon. Un sourire charmeur, des yeux bruns mystérieux, un pantalon de costume et une chemise cintrée noir montée d’une cravate bleue lagon. Elle acquiesça. Il s’installa avec un sourire pour sa voisine. Elle remarqua son insigne à la ceinture et se tourna vers lui.
VERONICA - Criminelle ?
Il acquiesça, lui rendit son sourire en haussant les sourcils.
- A qui ai-je l’honneur.
VERONICA - Veronica Mars, F.B.I, déclara-t-elle avec une certaine fierté.
Elle en avait bavé assez toutes ces années pour pouvoir en arriver là. Alors oui elle avait le droit de parader devant les hommes.
- Logan Echolls, criminelle.
Il lui tendit la main. Elle l’accepta. Lorsque leurs mains se touchèrent, une chaleur les envahit. Une impression de déjà-vu. Ils ne laissèrent rien paraitre.
LOGAN – La même chose que la demoiselle, se contenta-t-il de dire au barman qui regardait dans leur direction.
VERONICA – Qui vous dit que je suis encore une demoiselle ?
LOGAN – Je n’ai pas vu d’alliance. Nous sommes mardi, il est 21h et vous êtes accoudée au comptoir du Jet sans téléphone devant vous. Vous venez certainement de clôturer votre dernière mission et vous avez renoncé à rentrer chez vous ce soir.
Elle tourna les yeux vers lui, intéressée. Un sourire naquit aux bords de ses lèvres. Il admira les traits doux de son visage. Il n’avait jamais rencontré de femme faisant le même boulot ayant gardé ce teint de pêche et l’innocence d’une enfant. Ils étaient tous marqués par les horreurs qu’ils voyaient chaque jour, mais pas elle. Elle avait l’air anesthésié par ce monde. Son parfum sentait la vanille, les promesses. Ses lèvres rosées, charnues lui donnèrent envie de la connaitre.
VERONICA – Profileur à vos heures perdues, Agent Echolls ?
LOGAN – Logan.
VERONICA – Veronica, répondit-elle du tac au tac.
LOGAN – Eh oui… Nous n’avons pas les moyens à la criminelle d’avoir nos propres profileurs. Alors on apprend avec le temps.
VERONICA – Hum… C’est vous qu’on appelle pour faire craquer les gros durs ?
Elle trempa ses lèvres dans le liquide alcoolisé avec une moue amusée. Son regard joueur lui plaisait. Voilà bien longtemps que personne ne lui avait donné l’envie de la répartie.
LOGAN – Tout dépend …
Il s’amusa de cette rencontre, jouant avec son verre.
VERONICA – Ça fait longtemps ? demanda-t-il en désignant le holster accroché à la ceinture de Veronica.
LOGAN – 4 ans. Et vous ?
VERONICA – bientôt 5.
Ils se défièrent du regard un moment. Sérieux et joueur à la fois. Doux et dur à la fois.
VERONICA – Vous venez d’où ? Embraya-t-elle la première.
LOGAN – Neptune.
VERONICA – Coïncidence ?
LOGAN – Vous aussi ?
VERONICA – J’ai quitté la ville très tôt. Mon père a été accusé de trahison. Ma mère est devenue alcoolique. Il ne l’a pas supporté.
LOGAN – Hum… Le Shérif ?
VERONICA – Le monde est petit.
LOGAN – Je n’ai pas connu l’affaire, ma mère a demandé le divorce le jour de mes 9 ans lorsque mon père a porté la main sur moi pour la première fois.
VERONICA – Vous avez eu une mère, j’ai eu un père.
Un intérêt soudain était né entre les deux inconnus. Un intérêt nouveau les liait. C’est étrange la façon dont la vie réunit les gens. Un bar, une ville à cent mille lieues de Neptune. Une rencontre. Un silence régnait entre les deux âmes. Logan termina son verre et se tourna vers Veronica avec un sourire.
LOGAN – Je peux vous inviter à dîner, belle inconnue de Neptune ?
VERONICA – Appelez-moi Veronica. Et oui… Vous pourriez même faire plus…
Elle lui lança un regard plein de sous-entendus et se leva du bar. Elle jeta un œil au barman avec un sourire et déclara :
VERONICA – L’apéro est pour moi.
Quelque part dans les rues de San Francisco
Logan appuya à nouveau sur l’accélérateur et sortit de l’arcade qui entourait la ville. Suivit l’arc de cercle que formait la route et retomba sur un petit chemin côtier. Le SUV collé à son train. Sans crier gare, le moteur du SUV vrombit et dépassa Logan. Lorsque leurs regards se croisèrent, Veronica sourit un air malicieux au visage. Logan sourit, intrigué et charmé aussi. Cette fille avait du caractère et tout son être revivait. Il voulait la surprendre mais c’était l’inverse qui se produisait. Elle avait deviné où il l’emmenait et se prenait à son jeu. Les deux voitures filaient à toute vitesse sur la petite route longeant l’océan. Les grands arbres défilaient à toute vitesse. Le soleil disparaissait doucement dans les vagues qui venaient s’étaler sur les plages vides. Dans un crissement de pneu le SUV ralentit sa course imité par la sportive de Logan et tous deux s’engouffrèrent côte à côte dans un chemin caillouteux couvert par d’immenses arbres centenaires. Au bout chemin, quelques lumières, une magnifique terrasse surplombant la mer : « The Greedy Lobster ».
Garés l’un à côté de l’autre, Logan descendit de son coupé sport et s’appuya contre la carrosserie avec un sourire en coin.
LOGAN – Surprenez-moi agent Echolls qu’elle disait ?
VERONICA – Je n’y peux rien si nous avons les mêmes goûts culinaires ! Se défendit-elle avec un petit air malicieux.
Elle se rapprocha dangereusement de lui, sa poitrine à quelques centimètres du torse de Logan.
VERONICA – Je ne parlais peut-être pas de cela… Après tout la nuit ne fait que commencer.
LOGAN – C’est une invitation que je ne prends pas à la légère agent Mars.
VERONICA – Hum… Ses lèvres effleurèrent presque celles de Logan.
Logan frissonna. Le parfum doux et sucré qui émanait de Veronica l’enivrait. C’était comme une sensation de jamais vu. Son sang cognait dans ses tempes. Quelque chose dans ce petit bout de femme le rendait vivant.
VERONICA – Je suis sûr que c’est ta tactique pour faire craquer toutes les femmes ?
LOGAN – Qui te dit que je suis un coureur…
VERONICA – Tu ne l’es pas…
LOGAN – Cela dépend de celle que je séduis…
Il ne laissa pas l’occasion lui échapper et s’empara des lèvres de Veronica avec fougue, presque brutalement. Il la plaqua contre lui d’une main ferme et savoura la chaleur de cette étreinte. Bien que surprise, Veronica ne rechigna pas. Elle rendit ce baiser à cet inconnu, fébrile. Son cœur allait exploser dans sa poitrine. Ce n’était pas son genre de se laisser avoir par un homme de la sorte. D’habitude c’est elle qui menait la danse. Mais cette fois, elle avait trouvé un concurrent à sa hauteur. La main de Logan glissait dans ses cheveux, puis sur sa joue. Elle frissonna, se colla un peu plus contre lui, s’agrippant a son torse musclé. Puis souriante se retira de l’étreinte.
VERONICA – Mais qu’est-ce qu’on est en train de faire…
LOGAN – Je ne sais pas…
VERONICA – Il faudrait qu’on en parle…
Tous les deux se sourirent et Logan déposa un dernier baiser sur les lèvres brûlantes de la jolie blonde. Leurs fronts se touchèrent, leurs regards s’entremêlèrent.
LOGAN – Je t’invite et on pourra prendre le temps qu’on veut.
VERONICA – C’est une bonne idée, je meurs de faim.
Appartement de Logan – San Francisco
Quelques heures plus tard
Veronica était enroulée dans un drap blanc ivoire et installée sur un magnifique canapé de cuir beige. Les lumières étaient douces, un écran géant monopolisait tout un côté de la pièce et de l’autre une énorme baie vitrée donnait sur la mer. Les rayons du soleil levant filtraient faiblement à travers les vitres trahissant l’aube qui doucement se réveillait.
VERONICA – Je ne savais pas que les agents de la criminelle étaient riches comme Crésus, me serais-je trompée de métier Echolls ?
LOGAN – Qui sait ?
Il vint s’installer près d’elle en lui glissant un baiser dans le cou. Il était vêtu simplement d’un caleçon bordeaux qui dessinait parfaitement ses fesses athlétiques.
Elle croqua à pleines dents dans le fruit que Logan lui tendit. Il sourit. Elle était belle. D’une beauté simple, naturelle comme il en connaissait peu. Elle avait été d’une douceur et d’une sauvagerie sans nom il y a encore moins d’une heure. Il avait trouvé quelqu’un qui lui tenait tête. Et il aimait cela.
LOGAN – Tu as quelqu’un dans ta vie ?
VERONICA – Pourquoi cette question ? Tu crois que j’ai l’habitude de partager mon corps avec beaucoup d’hommes ?
LOGAN – Non je ne pense pas.
VERONICA – Et toi ?
LOGAN – Il y a bien eu quelqu’un mais ça n’a pas duré.
VERONICA – Combien ?
LOGAN – Combien de femmes ? Combien de morts ? Ou combien d’affaires classées ?
Il lisait en elle comme un livre ouvert. Et elle aimait cette intrusion. Elle n’avait jamais ressenti ce frisson avant. Elle n’avait jamais connu ce bourdonnement dans son ventre. Elle avait faim de cet inconnu.
VERONICA – Comme tu veux …
LOGAN – Deux qui ont compté… Neuf avec celle d’hier et la cent quarante-neuvième classée hier soir lorsque je t’ai rencontré.
VERONICA – Il faudra qu’on fête cela…
LOGAN – Et toi ?
VERONICA – Moi quoi ? Mes hommes ? Mes affaires ? Mes morts ?
LOGAN – Pourquoi pas !
VERONICA – Deux, quatorze et cent trente-deux. Je te laisse choisir l’ordre.
Il sourit avec un air taquin.
LOGAN – Tu ne ferais plus l’amour comme cela si tu avais eu quatorze hommes ! Tu as des morts dans ton placard…
VERONICA – Bien trop pour que cela soit intéressant.
Elle était sur la défensive. Point sensible. Il nota et changea de sujet dans la seconde. Il glissa les doigts sur les lèvres de la jeune femme.
LOGAN – Si ton père était resté à Neptune et que mon père ne m’avait jamais battu…
VERONICA – Tu crois que nos chemins se seraient croisés quand même ?
Si proche et si loin à la fois pour la première fois ils se sentaient compris, sereins. Les mensonges, les doutes, tout avait disparu. Tout avait l’air simple.
Elle lui mordit le doigt qui se promenait sur sa chair. Il sourit. L’attira à lui et l’embrassa fougueusement. Il relâcha son emprise et la regarda un instant. Détailla la pureté et la douleur dans ses yeux. Cette fille n’avait rien à voir avec les autres. Elle ne lui laissa pas le temps de l’observer longtemps. Elle s’affala de tout son poids sur le corps de son nouvel amant le faisant basculer à nouveau sur le canapé. Elle se retrouvait en position de force. Un regard malicieux. Il sourit.
Un téléphone sonna. Retour à la réalité. Elle se leva attrapa le portable et répondit :
VERONICA – Mars !
- ...
VERONICA – J’arrive.
Logan sourit en coin lorsqu’elle raccrocha. Ils échangèrent un regard. Puis la vie reprit son cours. Elle attrapa ses vêtements et se dirigea vers la salle de bain. Arrivée devant la porte, elle s’arrêta un instant. Elle tourna ses yeux bleu vers lui.
VERONICA – On pourrait se retrouver ce soir… partager un verre…
Il sourit en guise de réponse.
Plage de San Francisco
Veronica descendit de son SUV. Elle fit glisser ses lunettes de soleil sur sa tête et fronça les sourcils en direction de ses collègues. Un attroupement s’était formé sur la plage autour des bandelettes jaunes.
Veronica voix off : Qui est l’acteur connu qui a claqué sur ma plage ce matin ?
Elle repoussa ses lunettes sur son nez et claqua la portière de la voiture. D’un pas assuré elle s’avança vers la masse humaine. Vêtue de la même façon que la veille, Kyle la remarqua au loin. Elle se fraya un passage jusqu’au ruban, le souleva et s’avança vers lui.
KYLE – La nuit a été longue je parie !
Kyle l’observa par-dessus ses lunettes de soleil. L’homme au teint hâlé devait avoir dans les trente-cinq ans. Sous sa chemise couleur noisette, on pouvait déceler un corps entretenu. Un californien comme on en voit sur toutes les plages.
VERONICA – Qu’est-ce qu’on a Kyle ? Répondit-elle simplement à sa question.
Le jeune homme sourit. Avec les années il commençait à connaitre Veronica. Il savait que si elle ne voulait pas en dire plus il n’en saurait rien. Elle parlerait lorsqu’elle serait décidée.
KYLE – Homme blanc, type caucasien, la cinquantaine, peut-être plus. Une balle dans l’arrière de la tête. Un gros calibre, il est sacrément amoché. D’après certaines rumeurs, ce serait un acteur connu.
Il la laissa s’approcher de la victime. Le corps était enseveli dans le sable et face contre terre. On ne distinguait pas vraiment le visage de la victime. Ou ce qu’il en restait. Des lambeaux de chair et du sang recouvraient le sable autour des cheveux de la victime.
VERONICA – Ils en ont déduit ça d’après quoi ?
KYLE – Tu vois le tatouage sous l’omoplate ?
Veronica plissa les yeux et tenta de voir le bout de peau que son partenaire lui indiquait du doigt. Elle s’agenouilla devant le corps et hocha la tête en signe acquiescement.
KYLE – Apparemment ce serait un tatouage rare que l’acteur Aaron Echolls se serait fait tatouer il y a plusieurs années après un divorce douloureux.
Elle leva les yeux vers lui, inquiète. Avait-il vraiment prononcé le nom qu’elle avait entendu ou était-ce simplement le fait que la nuit qu’elle venait de passer avec le fils de l’acteur lui laissait un sentiment de bien-être ?
VERONICA – Qui ça ?
KYLE – Aaron Echolls, c’était une grande star il y a plus de 10 ans… Mais j’y pense, tu ne viens pas de …
VERONICA – Neptune ? Oui.
Veronica ferma les yeux un instant et soupira.
Veronica voix off : Neptune… Tu me rattraperas toujours.
Flash Back
Les cris dans la cuisine se faisaient de plus en plus puissants. Elle avait beau augmenter le son de la musique qui sortait de son walkman, rien n’y faisait. Sa mère avait décidé de faire le procès de son père pour la énième fois.
- Je t’ai dit de la laisser hors de cette histoire. Notre fille a déjà assez souffert de la mort de sa meilleure amie. Tu ne crois pas qu’il serait bon de se remettre un instant en question ?
- Tu as pensé aux conséquences Keith ? Tu ne peux pas juste jouer les justiciers et espérer que tout ira pour le mieux. Tu viens d’accuser le père de cette gamine !
KEITH – Lianne, je voudrais que tu te calmes. Les preuves retenues contre lui sont concrètes. Céleste n’était pas avec lui ce soir-là, il a passé la nuit ailleurs. Mais on ne sait pas où et il refuse de nous donner son alibi. Tant que je n’en saurais pas plus…
LIANNE – Il était avec moi Keith ! Cracha-t-elle à bout de nerfs. Il n’a pas tué sa propre fille !
Un silence de plomb s’installa dans la pièce. Keith tenta de comprendre les mots que sa femme venait de prononcer mais il n’y parvint pas.
Veronica coupa son walkman et s’avança vers la porte de sa chambre. Comment sa mère pouvait-elle dire quelque chose comme ça ? Qu’est-ce qui la poussait à mentir ? Parce que bien sûr, elle mentait. Elle n’imaginait pas sa mère en traitresse, elle n’aurait jamais fait de mal à son père, à sa famille. Ce jour-là, Veronica était déjà dévastée par le décès de sa meilleures amie mais ce qui allait suivre lui glaça le sang.
KEITH – Comment… tu…
LIANNE – Veronica n’est peut-être pas ta fille Keith. Je ne voulais pas que tu l’apprennes mais si tu t’en prends à lui… alors…
KEITH – Tu…
Le petit homme un peu chauve se passa la main sur le visage et se laissa tomber contre le bar de la cuisine. La nouvelle le frappa en plein cœur. Il se sentait mal. Sa vie, sa famille, il sentait que tout lui échappait sans pouvoir faire quoi que ce soit.
Veronica, adossée à la porte de sa chambre, posa la main sur sa bouche pour étouffer ses pleurs et les larmes coulèrent sur ses joues. Sa vie venait de sombrer dans un nouvel univers. La porte d’entrée venait de claquer, sa mère venait de fuir devant son aveu, laissant son père seul, meurtri dans un silence de plomb.
Fin Flash Back
Veronica secoua la tête pour faire partir ce mauvais souvenir. Tout ce qui était allé de travers dans sa vie se trouvait à Neptune. Voilà qu’elle décidait de prendre du bon temps avec un homme et il fallait que le passé la rattrape.
VERONICA – On fait l’autopsie, on vérifie s’il s’agit bien de l’acteur et après on avisera.
Kyle hocha la tête pour seule réponse à la réaction un peu froide et directe de Veronica. Il ne releva pas, et ne posa pas de question. Veronica se redressa dans le sable et retourna à son véhicule.
Locaux du F.B.I – San Francisco
Elle avait dévalé l’escalier quatre à quatre après l’appel de Kate. Le médecin légiste n’avait pas eu le temps de finir sa phrase que Veronica avait déjà sauté de sa chaise pour descendre vérifier les résultats avec elle. Il restait une chance pour que ce ne soit pas Aaron Echolls. Et si c’était bien lui, elle préférait le voir de ses propres yeux. La porte vitrée claqua, faisant sursauter Kate.
KATE – Quelle patate ! T’as mangé du lion ce matin ?
La jolie brune la regarda d’un air suspicieux lorsqu’elle vit le regard sombre de Veronica. Elle fit le tour de la table d’autopsie et retira ses gants, laissant à Veronica quelques instants de réflexion. Elle la voyait ruminer et avec les années, elle avait appris que ce n’était généralement pas bon signe. Lorsque la petite blonde se décida enfin à ouvrir la bouche, Kate refit un pas vers la table.
VERONICA – Dis-moi que ce n’est pas Aaron Echolls !
KATE – Eh bien…
VERONICA – C’est pas vrai.
KATE – Tu étais fan ? Car franchement il n’est pas du tout mon genre !
La jolie brune sourit à Veronica. Sa collègue restait perplexe devant cette annonce.
VERONICA – C’est la merde Kate ! S’exclama-t-elle.
KATE – Qu’est-ce qu’il t’arrive ?
VERONICA – Rien. C’est rien, ça va s’arranger. Dit-elle chassant les images d’elle et Logan faisant l’amour sur le plancher de son salon.
KATE – Il a été tué sur le coup. Une exécution pour sûr. Quelqu’un ne devait pas adorer ses films.
Veronica sourit enfin aux sarcasmes de Kate.
KATE – Je préfère ça ! Et oui il s’agit bien d’Aaron Echolls car je vois bien que tu ne vas pas tarder à me le redemander.
VERONICA – Rien de particulier ?
KATE – Non, un peu d’alcool dans le sang mais rien d’extraordinaire, pas de traces de lutte. Il a dû être surpris ou alors il connaissait son agresseur.
VERONICA – Bon et bien je vais faire avec. Merci Kate.
Elle sortit de la salle ne laissant pas le temps à Kate de la saluer et s’enferma dans l’ascenseur. Elle se colla contre la paroi en râlant. La vibration de son téléphone la fit sursauter.
« Au Jet, 20h, si tu n’es pas sur une enquête ? »
Veronica voix off : Eh bien oui après le père, le fils ! Il ne manquait plus que cela !
Elle rangea son téléphone, ignorant le message, ne sachant pas réellement quoi lui dire.
Bureau du F.B.I – Bureau de Veronica
Elle referma le dossier avec rage. Elle n’avait rien trouvé de plus depuis ce midi. Elle avait ignoré le sms de Logan toute la journée. Il serait bientôt l’heure de le retrouver et il fallait qu’elle lui annonce la nouvelle avant qu’il ne l’apprenne par la presse. Elle avait eu l’ordre de partir pour Neptune demain en début de matinée pour fouiller le domicile de la victime. Elle n’était guère enchantée par la nouvelle mais elle ne lâcherait pas l’affaire. Surtout pas depuis qu’elle avait fricoté avec le fils de la victime. Il lui fallait une raison à cette exécution. Elle attrapa son téléphone et composa un texto rapidement.
« Je serai là, journée chargée, à tout de suite »
Elle rangea ses affaires, regarda le dossier une dernière fois et le fourra dans son sac. Elle se leva et en quittant le bureau, elle souffla un bon coup. La soirée s’annonçait rude.
