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Série : Veronica Mars
Création : 18.09.2015 à 23h14
Auteur : alExiaN
Statut : Terminée
« fiction qui débute peu après le film.... » alExiaN
Cette fanfic compte déjà 116 paragraphes
- On les tenait presque… soupira Veronica.
Keith termina sa tasse avant de lui répondre.
- Pour faire tomber le roi de son trône, soit tu lui coupes la tête au risque d’y perdre la tienne ; soit tu lui envoies une boite de termites…
Mac voix off : Les métaphores autour des insectes ont la cote avec le Castle.
- Et les termites lui boufferont son trône. Il va se retrouver sur son séant si je lui casse tous ses plans de recrutement, dit Mac en se frottant les mains.
Dans le silence du bureau, Veronica se répétait les paroles de Mac : « je lui casse tous ses plans ».
Veronica voix off : Elle n’aurait pas fait une chose pareille. Pas sans m’en parler…
- Mac, quand tu disais « je lui casse … » tout à l’heure, tu parlais de quoi ?
La hackeuse se leva et vint se placer face à son amie. Elle devait trouver une bonne explication pour convaincre père et fille. En posant ses mains sur le bureau, Mac vit la note de Dick.
- « Je ne sais vraiment pas compter » lut-elle à haute voix.
Veronica ne comprenait pas. Keith était aussi perdu que sa fille. Mac agita le papier sous leur nez.
- Ah, ça… C’est Dick qui m’a laissé ça ce matin en partant. Il a cuvé sur le canapé toute la nuit…
Mac chassa une poussière de son œil. Elle reposa la note sur le bureau de Veronica, attrapa sa veste et fila. Sur le pas de la porte, elle demanda tout de même à son amie.
- Vous pouvez commencer sans moi ? J’ai un truc urgent à faire…
Veronica laissa Mac partir. Quand la hackeuse disparut, elle reprit la note de Dick en main, dubitative.
Veronica voix off : Depuis quand Mac parle-t-elle le Dick ?
Quand Mac fut loin, Veronica réalisa qu’elle n’avait pas eu de réponse. Elle s’en ouvrit à son père.
- Ce que j’en pense ? Je pense que tu l’as trop bien formée, Veronica…
- Une chance qu’elle soit de notre côté alors…
Les Mars échangèrent un sourire avant de se mettre à la recherche du moindre indice sur Carlos Ramirez.
A peine sortie du bureau, Mac décrocha son téléphone et envoya un message à Cameron Baker.
MK : On va avoir un souci. Un membre de l’organisation est mêlé à une des affaires de mon bureau. J’essaie de régler ça sans faire de vagues dans notre océan.
Elle reçut une réponse immédiatement.
Mac voix off : Il ne peut plus se passer de moi…
CB : Soyez prudente.
Mac sourit en lisant ces mots. Ils lui apportaient un réconfort certain dans sa vie de solitaire. Un homme lui demandait de faire attention.
Mac voix off : En parlant d’homme…
D’un geste rapide, elle bascula en mode appel et sélectionna le numéro de Dick.
Mac voix off : Autant t’aider puisque tu m’as permis de sortir de là…
Le surfeur décrocha très rapidement. Surprise par sa réactivité, Mac bafouilla dans le haut-parleur.
- J’ai du nouveau pour ton affaire. RDV au Java dans 15 minutes ?
Il accepta. Voilà comment elle se retrouvait à guetter son arrivée assise derrière un latté. Elle ne savait pas trop quoi lui raconter, mais elle avait ressenti le besoin de lui parler. Oui, elle se sentait redevable puisqu’elle s’était échappée de Mars Investigations grâce à lui ; enfin grâce à son mot. Mac eut un pincement au cœur en resongeant au contenu du message. « Je ne sais vraiment pas compter. » La hackeuse comprenait à l’instant ce qu’il avait voulu exprimer. Dick cherchait à remercier Veronica et les autres de leur marque d’amitié. Dick ne les avait jamais vraiment considérés comme des amis. Il ne savait pas qu’il pouvait les compter comme tels. Il ne savait rien des gens qui l’entouraient. Il ne savait pas reconnaître les gens qui lui voulaient du bien ou du mal. Il était seul dans la tourmente. C’était ça le message caché. Mac ne savait que trop bien ce que c’était. Elle voulait lui tendre la main.
- Alors Macintosh, tu as du nouveau ?
Elle sourit, désabusée. Le sarcasme, toujours le sarcasme.
Mac voix off : Vas-y… Je ne me fais plus d’illusion… Tu souffres, c’est pour ça que tu mords. Je fais pareil… Au fond, on a les mêmes névroses… C’est peut-être pour ça que tu m’attires… Faudrait que j’en parle à mon psy…
- T’es au courant que tu souris dans le vide, là ?
- Pardon, Dick… Je me demandais ce qui me valait ce surnom aujourd’hui. Est-ce parce que je suis particulièrement douée en informatique ou parce que je porte une jupe écossaise ?
Décontenancé, le surfeur ne sut que répondre. Il se massa la tignasse.
- Allez, assieds-toi que je te raconte mes trouvailles…
Mac ne savait pas exactement ce qu’elle allait lui raconter. Et au fond, elle savait que le plus important était ailleurs.
Mac voix off : Quand il est là, il n’est pas seul en train de ruminer ou de consommer je ne sais quelle drogue...
Elle s’empêcha de lui toucher le bras. Elle ne voulait pas le faire fuir. Le contact physique était toujours un problème entre eux. Dick s’installa à ses côtés mais à une distance raisonnable. Mac sortit sa tablette. En quelques clics, elle afficha ses découvertes. Elle lui expliqua la conjoncture économique. Puis elle ouvrit le dossier sur Madame Casablancas.
- Je vais t’apprendre à compter.
- Je vais t’apprendre à compter.
Dick se tendit en entendant ses mots, il se contint cependant ; il voulait des réponses. Mac lui exposa les pertes astronomiques qu’avait eues sa mère à cause de la crise. Prise à la gorge, elle avait commencé à réduire la rente de Dick, puis complètement assaillie par les dettes, elle lui avait siphonné son compte pour se renflouer. Depuis Madame Casablancas bouclait son budget et ses affaires semblaient se maintenir. Elle s’en était sortie mais sur le dos de son fils.
- Tu vois que je sais compter, Macintosh.
- Les dollars sûrement… A ce propos, tu ferais bien de te recréer un stock de liquidités. Vends tes gadgets hors de prix, fais-toi payer en cash. Elle ne doit pas recommencer à te siphonner.
Dick fut surpris de la prévenance de la hackeuse. Tant de gentillesse, il n’y était pas habitué. Ils ne fonctionnaient pas ainsi. Elle était plutôt du genre à l’asticoter, ce qui avait le don de le faire enrager et en même temps de le faire l’aimer davantage. Aussi cette sympathie lui semblait étrange. Sur la défensive, il lui répondit :
- Je te rappelle que je sais compter…
- Ça ne te semble pas évident mais tu peux compter sur nous, sur moi…
Dick se tendit à nouveau. Ainsi les mots de tout à l’heure avaient bien été choisis par la brune. Il ne s’y était pas trompé quand il avait cru lire une allusion à sa soirée canapé. Veronica avait parlé. Ok, il avait été vulnérable mais il ne voulait pas que ça se sache, qu’elle le sache.
- Logan est en mer certes… Mais nous sommes là… Ce n’est pas facile entre nous mais tu peux compter sur nous…
- Si c’est par pitié… Non merci ! J’ai ma dignité ! Trouve-toi un autre ex-riche à pouponner !
Sur ces mots durs, il se leva et quitta le bar. Mac le suivit avec hâte sur le perron et lui envoya au visage, enfin au pare-brise.
- C’est ça ! Ne m’écoute pas ! Tire-toi ! C’est un truc de Casablancas, la fuite !
Un truc de Casablancas… Les souvenirs le prirent en tenaille. Son père fuyant Neptune et la prison. Son frère fuyant ses actes et la vie. Déstabilisé par le changement d’attitude de Mac, il avait perdu les pédales. Il l’avait peut-être perdue, elle aussi. Les yeux brûlants, Dick démarra sa voiture et prit la fuite… puisque c’était un truc de Casablancas.
Un truc de Casablancas… Le souvenir la prit par surprise. Elle eut un haut le cœur et fut prise de tremblements. Elle se revoyait abandonnée nue par Cassidy dans cette chambre d’hôtel. Les larmes lui montèrent aux yeux. Elle attrapa son téléphone et appela Wallace. Ce dernier ne fut pas long à réagir. Il ramassa la brune et l’emmena sur la plage.
- Je suis une vraie imbécile ! Comment j’ai pu croire qu’il pourrait se montrer humain ? Comment j’ai pu croire à son numéro ?
- Je ne sais pas si c’était un numéro… tenta Wallace.
- Il a laissé un mot à Veronica laissant croire qu’il était mal. Je cherche à l’aider, je lui propose une épaule pour s’épancher. Il m’envoie bouler ! Et m’accuse de faire ça par pitié !
Mac avait les yeux rouges et criait comme un furet sous acide. Wallace secoua la tête. Il allait devoir se montrer patient s’il voulait l’aider.
- Il était vraiment sur le point de sauter du Coronado… Il ne feignait pas… Le problème, c’est toi…
- Quoi ?! hoqueta Mac. En quoi je suis un problème ?
Wallace se plaça en face d’elle, l’attrapa par les épaules. Il la força à le regarder.
- Tu es un problème parce que tu as été plus proche qu’il ne l’a été de son frère.
Elle voulut se défaire de l’étreinte de Wallace. Il tint bon.
- Il te déteste pour ça. Et en même temps, tu as été une victime de ce psychopathe. Et pour ça, il se déteste. Il s’en veut parce qu’il n’a pas vu son frère changer et se transformer en monstre. En fait, il te déteste autant qu’il se déteste. Voilà pourquoi ce n’est jamais simple entre vous deux…
- Veronica a aussi été une victime de Cassidy et il n’agit pas comme ça avec elle !
- Oui, mais il ne regarde pas Veronica comme il te regarde… soupira Wallace.
- Qu’est-ce que tu racontes, s’énerva-t-elle.
Mac voix off : Mes sentiments ne peuvent pas être réciproques… Je ne suis pas comme Madison… Jamais il ne me regarderait comme il la regardait…
- Tu demanderas à Veronica ou à Logan ce qu’ils en pensent… Je vais devoir te laisser. J’ai un job qui m’attend…
Il prit la hackeuse dans ses bras. A cet instant, Mac savoura la puissance des bras réconfortants de Wallace. Elle allait le contraindre à prolonger le moment quand elle reconnut l’homme qui entrait dans la voiture du shérif.
Mac voix off : On a besoin de voir son pote Lamb, Sorokin ?
Elle s’éloigna du coach et le congédia avec une pique.
- Moi aussi, j’ai du taf…
Assise au volant, elle se regarda dans le rétroviseur. Elle avait encore les yeux rouges mais le cœur était moins lourd. Elle avait du pain sur la planche. Le temps pressait si Sorokin voyait Lamb loin des milieux officiels. Elle devait enquêter. Elle devait coincer Ramirez avant que l’enquête ne soit passée sous silence ou que les preuves soient altérées. Mac retourna au travail avec un objectif et un précieux espoir offert par Wallace. Un homme la regardait. Elle qui se pensait indésirable était regardée. OK, c’était Dick mais c'était un mec et un mec qui aimait les belles filles.
Mac voix off : Alors pourquoi te regarderait-il ?
Mac rentra à Mars Investigations avec la furieuse envie d’enquêter.
Mac voix off : Sur Carlos Ramirez bien sûr ! Pour qui vous me prenez !
Dans une voiture de police, sur le parking de la plage.
- J’ai reçu le rapport. Le légiste n’a pas conclu à la mort par OD. Comment allez-vous clore ce dossier ? s’agaça Sorokin.
- On commence à s’inquiéter à la mairie ?
- Ce n’est pas vraiment la mairie… Mais ce n’est pas vous qui posez les questions. Comment allez-vous faire ?
Lamb mordit dans un beignet avant de répondre.
- On peut facilement expliquer toutes les traces présentes sur place. Lopez devait rendre des comptes à son fournisseur de coke. Elle n’a pas assez vendu. Il l’a frappée. Elle est mal tombée et est morte sur le coup.
- Et pourquoi aurait-il laissé sa dope ?
- Vous êtes certain que vous n’êtes plus avocat ?
- Répondez Shérif, ordonna Gory Sorokin de moins en moins patient.
- Quand un dealer ne respecte pas ses ventes, il n’est pas rare que le fournisseur lui fasse avaler ses invendus. Au mieux, le dealer a droit au bad trip de sa vie et deviendra un excellent vendeur ! Au pire, il finira comme Lopez…répondit le shérif en esquissant un sourire.
Il était content de son petit effet. Il en avait assez d’être pris pour un imbécile. Il n’était pas devenu shérif par hasard. Devenir shérif, c’était remporter des élections. C’était politique. C’était savoir servir la bonne histoire sous le bon angle. Et ça, il le faisait mieux que personne.
- Vous avez quelqu’un qui pourra attester de l’existence de votre légende des invendus ?
- J’ai un candidat tout trouvé. Ce sera le rôle de sa vie.
- Parfait. Vous pouvez commencer à jeter la poudre aux yeux des latinos… ça apaisera les tensions de leur quartier.
Sorokin se détendit enfin. Il allait pouvoir retourner voir le Roi et lui annoncer qu’ils ne seraient pas inquiétés, qu’un simple rappel à l’ordre du valet Ramirez suffirait. Le recrutement pourrait continuer.
Dick avait roulé longtemps avant de rentrer chez lui. Il avait même été pleurer sur la tombe de Cassidy. Il avait atterri là malgré lui. Elle l’avait envoyé ici. Elle l’avait traité de lâche comme son frère. Il avait eu besoin de lui dire que non. Non, ils n’étaient pas pareils. Il n’était pas un gentleman mais il n’était pas un monstre. Il n’était pas courageux mais il n’était pas lâche. Il faisait des conneries et il les assumait. Il ne disparaissait jamais au moment de payer la note. Dick avait eu besoin de dire tout ça. Il avait besoin de se vider le cœur pour passer à autre chose. Il avait besoin de purger le système. Maintenant qu’il avait évacué toutes les émotions contradictoires qui l’habitaient, Dick mit en pratique le conseil avisé de Mac.
Dick voix off : Tu vois que je t’écoute…
Il rassembla ses affaires. Il fit plusieurs tas. Dans le premier, il y avait les babioles qui décoraient la maison ; en se débrouillant bien sur ebay, il en gagnerait de quoi tenir jusqu’à la fin du mois, surtout s’il réduisait sa consommation de substances récréatives. Dans le second tas, on retrouvait les vêtements de luxe que sa mère lui avait offerts ses dix dernières années. L’avantage des vêtements de luxe, c’est qu’on ne les porte que rarement. Ils semblaient neufs. Sur un site spécialisé, Dick arriverait à gagner de quoi voir venir pour le mois suivant. Rassuré, il regarda le dernier tas : ses souvenirs. Dans la pile, on retrouvait sa première planche de surf et quelques comics. Il y avait aussi quelques photos, les albums du lycée. Ses parents ou son frère n’apparaissaient sur aucun cliché ou alors c’était en fond, ou se reflétant dans un vitrage. Un seul objet faisait référence à sa famille ; un revolver, souvenir des moments partagés avec son père.
Dick voix off : Déjà à l’époque, j’étais seul…
Soupirant, Dick mit le tout dans un carton. En déposant les clichés dans la boite, il tomba sur une photo inattendue. Elle datait de leur première année à Hearst. A l’époque où Veronica avait disculpé sa fraternité, Dick avait passé du temps avec elles deux. Mac était toujours avec la détective. Et lors d’une soirée à la fraternité, Veronica avait pris cette drôle de photo. Mac habillée en fille roulait des yeux en posant avec lui. Sur le moment, seul l’arrière-plan avait intéressé la détective. Dick trouvait un nouvel attrait à l’image. Mac souriait un peu à ses côtés.
Dick voix off : Tu réussissais à me supporter malgré les horreurs que je t’ai dites…
Il rangea les souvenirs mais conserva cette photo dans son portefeuille.
- Rahh ! C’est pas possible qu’on ne puisse pas trouver ce Carlos ! s’énerva Veronica derrière son écran.
Mac entra dans le bureau à cet instant. Elle profita de l’agacement de son amie pour lui proposer son aide et ainsi couper court à toute remarque sur ses yeux rougis. Ok, Veronica les verrait. Ok, Veronica saurait tôt ou tard ce qui les avait causés. Mais pour le moment, Mac ne voulait pas en parler. Elle fit donc diversion en proposant son aide.
- S’il est si difficile à trouver, c’est peut-être parce qu’il n’est pas tout blanc… J’ai aperçu ton ami Sorokin discuter avec Lamb dans un cadre très officieux.
Veronica releva la tête, réfléchit un instant et accepta.
- Très bien, Q. Si Sorokin voit Lamb loin de tout, c’est qu’ils s’inquiètent du dénouement de l’affaire. Le Castle doit être mêlé à l’affaire plus profondément qu’on ne le pense. Jusque-là on pensait qu’il utilisait Maria dans leur intérêt. Maintenant, j’ai tendance à croire que…
- Que Maria n’a pas rempli sa mission et qu’ils ont jugé bon de supprimer le témoin…
Veronica hocha la tête. Décidément, elles se comprenaient bien toutes les deux.
- Dans ce cas, ce serait un membre du Castle notre assassin…
- Il faut trouver Ramirez, conclut Mac en allumant son ordinateur.
Quand son processeur émit son doux ronronnement, Veronica osa demander.
- Tu as pu régler ton affaire ?
- Régler, c’est vite dit. Disons que je ne recommencerai pas de sitôt le bénévolat !
Veronica eut un sourire.
- Quoi ? demanda Mac sur la défensive.
Veronica leva les mains en signe de reddition. Toutes les deux, elles se mirent à chercher un moyen de localiser Ramirez. Sans grand succès. Mac chercha jusque tard dans la soirée. Veronica, elle, avait arrêté ses recherches pour un Skype avec Logan. Celui-ci avait été décalé car elle avait consenti à céder trois quarts d’heure de la liaison satellite à Dick. Elle profitait de sa demi-heure avec son homme quand Mac vint lui signaler son départ.
- Je rentre. J’y verrai mieux demain…
- C’est certain que tes yeux ont besoin de repos… fit la voix de E-Logan.
- Tu remercieras ton pote pour ça, cracha Mac au haut-parleur.
Logan accusa le coup. Veronica tiqua. Le bénévolat de Mac, c’était la suite de l’enquête de Dick. Veronica soupira. Décidément, les filles ne craquent que pour les mecs qui les font souffrir. Elle cherchait les mots justes pour lui parler mais ce fut Logan qui réussit.
- S’il savait qu’il t’a fait pleurer, je crois bien qu’il s’en voudrait…
- Mais bien sûr ! Il est peut-être ruiné mais il garde ses manières de 3x09. Il écrase tout le monde et n’écoute personne…
- Oh, il a sa fierté, mais comme il me l’a dit encore tout à l’heure, le Dick écoute toujours les conseils d’une jolie femme…
Mac rougit un peu face à l’écran.
- A ce propos, il a vendu pas mal d’affaires sur Ebay. Il m’a demandé s’il pouvait utiliser mon coffre-fort pour entreposer le cash qu’il en récupèrera.
La hackeuse rougit de plus belle avant de bafouiller.
- Ça veut dire qu’il me trouve jolie ?
Veronica abattit sa main droite sur son visage. Voilà que son amie trentenaire se transformait en collégienne.
- Je ne trahirai jamais un secret confié par un pote.
- Logan…
- N’essaie même pas de me passer sur le grill. Une unique femme a ce droit. Si tu veux des réponses, il va falloir chercher toute seule… Bon, les filles, je vous laisse…
Sur ces mots, la connexion s’interrompit. Tout ce que Mac avait retenu de la conversation tenait en un syllogisme : Dick écoutait toujours les jolies femmes. Dick avait écouté ses conseils. Elle était donc une jolie femme. Elle rentra chez elle le cœur plus léger. Et si la roue tournait pour elle ? En se glissant sous les draps, elle imagina son horoscope.
Mac voix off : travail : les voyants sont au beau fixe. Amour : l’ange blond va bientôt passer…
Carlos Ramirez finissait de noter ses étudiants en programmation appliquée quand son téléphone sonna. C’était Kurt Reynolds. L’hispanique eut une petite moue. Il ne pensait pas que son étudiant le recontacterait. Enfin, le jeune homme avait sûrement besoin de parler du décès de son idéal féminin. Carlos décrocha.
- Il parait que Maria allait être payée pour passer la soirée avec moi ?
Surpris par le ton vociférant, Carlos éloigna le téléphone de son oreille. Il respira profondément avant de répondre.
- Qui t’a raconté une chose pareille ?
- Maria… Et puis, ce détective qui a été chargé par la famille de Maria d’enquêter sur sa mort.
Carlos s’agita au bout du fil. Ce n’était pas bon pour leurs affaires si un privé se mêlait de l’enquête. Son patron détestait les privés pour leur indépendance ou leur cupidité. Carlos devait rapidement savoir d’où venait la menace pour y trouver une réponse adéquate et ce sans inquiéter le Roi. Il devait régler le problème sans déranger les hautes sphères sinon il y perdait sa place. Déjà que son altesse en personne l’avait appelé pour lui rappeler les principes d’efficacité et de discrétion de leur recrutement, Carlos ne voulait pas encore se faire sermonner. Il devait régler le souci tout seul pour récupérer l’estime de son Roi.
- Quel détective ?
- Tout ce qui t’intéresse, c’est le nom du privé ? Tu ne nies pas ? Tu as proposé de l’argent à Maria pour qu’elle passe la soirée avec moi ?
Carlos ne savait pas quoi répondre. Il ne pouvait pas reconnaître l’avoir fait sans devoir dévoiler davantage de choses. A ce stade, c’était prématuré. Il n’était pas certain que Kurt intègre leurs rangs. Il ne pouvait pas lui répondre, aussi Carlos se tut.
- Alors Veronica Mars avait raison…
Carlos ouvrit de grands yeux en découvrant l’identité du privé. Il raccrocha immédiatement. Il avait besoin de calme pour réfléchir. Veronica Mars était sur l’enquête. Il risquait gros. Soit elle était plus rapide que lui et il finirait en prison. Soit c’était lui le plus véloce et il s’offrait une belle promotion au sein de l’organisation en éliminant l’ennemi numéro 1 du Roi.
Il était temps de faire le ménage à Neptune. Bien décidées, Mac et Veronica s’étaient donné rendez-vous à l’agence de bonne heure. Veronica avait manqué son réveil, elle portait donc des vêtements choisis à la va-vite : un jean élimé, une chemise pas repassée et ses vieilles boots. Mac, depuis qu’elle se savait regardée, était très apprêtée pour un jour de travail. Elle portait un jean bordeaux huilé surmonté d’un chemisier blanc cassé et des bottines rutilantes. Veronica sourit en découvrant son acolyte.
Veronica voix off : note pour moi-même, penser à passer devant chez Dick…
- Je croyais qu’on devait faire le ménage dans Neptune, demanda la blonde.
- C’est bien ce que j’ai fait… J’ai viré toutes les vieilleries de ma penderie !
Veronica marqua un temps de silence avant de rire à gorge déployée.
- Je te parlais d’un autre ménage…
- Non, je ne me lancerai jamais dans le ménage à 3…
Veronica se frappa le front. Mac était visiblement passée en mode Dick afin de vérifier les dires de Logan.
Veronica voix off : Logan, je te garantis que si on foire notre enquête à cause de tes remarques à la noix, je te tue !
La hackeuse reprit son sérieux et invita Veronica à entrer dans le bureau. Elle avait fait le ménage et pas seulement dans son armoire. Mac avait dépoussiéré le dossier Lopez.
- Comme Ramirez est introuvable, j’ai pensé qu’il fallait prendre le problème à l’envers…
Veronica était perdue. Elle laissa Mac poursuivre son explication.
- Tout ce qu’il nous faut, c’est le placer au même endroit et au même moment que Maria. C’est-à-dire…
- Dans la ruelle derrière le Java autour de 23h25, conclut Veronica en relisant ses notes.
Mac fit cliqueter ses doigts sur le clavier et la liste des transactions commerciales effectuées au bar la nuit du meurtre s’afficha.
- J’ai un ticket de caisse au nom de notre bon Carlos. Il a été édité à 23h18.
- OK. Il était sur place ! Allons discuter avec les serveuses. Elles pourront nous aider.
