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Série : Veronica Mars
Création : 15.11.2016 à 17h18
Auteur : alExiaN
Statut : Terminée
« Cet EV se déroule temporellement après la saison 3 mais certains événements ont été modifiés pour coller à l'intrigue. » alExiaN
Cette fanfic compte déjà 73 paragraphes
Pitch : Logan et Veronica ne se sont pas vus depuis 10 ans. A l’approche de Noël, Logan appelle Veronica à l’aide. Dick a disparu…
NB : les flashbacks sont en italique.
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19 Décembre 2015 - Mexique
Elle remit une mèche de cheveux derrière son oreille droite, cala son œil dans la visée de son appareil photo. Grâce à un puissant zoom optique, elle pouvait voir tout ce qui se passait en contre bas de la colline où elle s’était postée plusieurs heures auparavant. Elle surveillait depuis des heures maintenant. Ses bras et ses jambes lui faisaient mal. Elle rêvait de pouvoir s’étendre ou même s’étirer quelques minutes. Mais elle ne pouvait quitter son poste d’observation. Son article était écrit, documenté. Il ne lui manquait plus que la photo en or. Celle qui ferait la une. Celle qui lui rapporterait un joli petit pactole, bienvenu à l’approche des fêtes. Un vautour la survola.
VERONICA : Déguerpis sale bête ! Je ne suis pas encore morte… Mais eux...
Il venait d’y avoir du mouvement le long de la rivière. Quatre hommes venaient d’arriver. Ils amenaient avec eux de nombreux outils. Tous serviraient à détourner le trajet du cours d’eau. Quand le plus grand des ouvriers démarra le bulldozer, Veronica fit crépiter son appareil. Elle les tenait. La jeune femme ne prit pas la peine de contrôler la qualité des photos. Elle connecta directement l’appareil à son ordinateur. Elle téléchargea sur son cloud ses images. Une fois, certaine que personne ne pourrait plus nier ses accusations, elle s’offrit une pause. Elle descendit une bouteille d’eau entière avant de retourner vers la cantina qui lui servait de maison. Elle avait besoin de ce temps de pause. L’adrénaline de la traque s’était dissipée, elle se sentait groggy. Aujourd’hui, elle ne ressentait plus l’effet du manque. Elle réussissait à se contenter de petites poussées d’adrénaline. Elle n’avait plus besoin d’être constamment sur le fil du rasoir pour se sentir vivante.
Veronica voix off : En parlant de vie, si j’allais annoncer à Helena que tout ira pour le mieux maintenant…
La cantina ne payait pas de mine mais Veronica ne regrettait pas le moins du monde son choix. Un hébergement discret, quoique un peu spartiate, c’était l’idéal pour une journaliste d’investigation du site WeAreWatchinYou.com. Et puis, elle avait rencontré Helena. La vieille femme l’accueillit les bras chargés d’une immense panière à linge.
HELENA : La chasse a été bonne, chica ?
Veronica sourit en réentendant ce petit sobriquet. Il lui rappelait un temps passé qu’elle regrettait parfois.
VERONICA : Très. Tu ne seras bientôt plus obligée d’aller en ville laver ton linge.
HELENA : Que Dieu puisse t’entendre…
VERONICA : Dieu, je ne sais pas. Mais les medias oui ! Ils ont beaucoup d’oreilles et encore plus de bouches ! Bientôt, toute la côte Ouest saura que CaliCola détourne l’eau saine pour le corps pour fabriquer les sodas qui engraissent l’Amérique ! répondit-elle en posant sa besace en cuir sur la table usée de la salle de restauration.
HELENA : Ta ta ta … Ne plaisante pas avec le seigneur, chica....
VERONICA : S’il existe, il m’a oubliée trop souvent…
HELENA : Il existe sinon comment expliquer que tu sois arrivée pour nous aider juste au bon moment ? répliqua l’hispanique en sortant étendre son linge.
Veronica voulut lui répondre qu’on l’avait aiguillée sur cette enquête, que son rédacteur avait été alerté, que cette alerte avait été appuyée par un ami et qu’elle faisait tout pour ses amis. Elle aurait voulu lui dire tout ça. A la place, elle s’assit à table et vérifia son smartphone pour s’occuper les mains en attendant que Helena vienne lui prouver l’existence de Dieu. La vieille femme tentait de convertir Veronica depuis son arrivée à la cantina. En débloquant son téléphone, elle vit qu’elle avait un sms.
Weevil (SMS) : Hé Chica, j’ai besoin d’un peu de matériel pour ma pinata de Noël. Tu me ramènes ça ?
Veronica voix off : En parlant d’ami…
Rapidement ses doigts claquèrent sur l’écran.
Veronica (SMS) : Seulement si tu as été sage !
Weevil (SMS) : Sage ? Demande à ton père…
La jeune femme grimaça.
“Demande à ton père”.
2007 - Neptune
Keith entra en trombe dans la chambre de Veronica. Il retourna le panier à linge et y trouva un pull bleu avec un accroc. Le détective héla sa fille.
KEITH : Dis-moi que ce n’est pas une fibre de ton gilet bleu qu’on a retrouvé dans la chatière des Kane !
VERONICA : Il y a des milliers de gilets bleus comme celui-ci, papa…
KEITH : Défense d’avocat, cracha-t-il, déçu. Tu n’as pas idée de ce que tu viens de faire ! Il est beaucoup trop puissant...
Veronica pressa son pouce et son index sur ses yeux pour retenir les larmes et chasser le souvenir. Autrefois, elle avait foncé et détruit ce qu’elle avait de plus cher : son lien unique avec son père. Elle n’arrivait toujours pas à penser à ces moments sans en souffrir. Et quelque part, elle préférait ressentir cette souffrance. Elle l’aidait à supporter sa culpabilité. Huit ans qu’elle portait en elle la culpabilité d’avoir ruiné à tout jamais la réputation de son père. Huit ans qu’elle éprouvait de la honte en se remémorant la fille qu’elle avait été. Elle avait mis les voiles, dès l’annonce des résultats, pour la côte Est en laissant un simple mot : « Pardon ». Naïvement, elle avait cru que ce simple mot la sauverait. Mais il avait coupé définitivement le lien entre eux. Au premier coup de fil de son père, Veronica avait cru qu’il se montrerait doux et ferait tout pour la ramener à la maison. Keith avait été dur, cassant.
2007 - Neptune
KEITH : Tu te crois adulte Veronica ?
Elle n’essaya pas de lui répondre. Elle savait que sa question était purement rhétorique. Elle espérait recevoir une leçon de morale et pouvoir se confondre en excuses.
KEITH : Tu penses avoir agi en adulte en fuyant à l’autre bout du continent sans explication ?
Elle entendit sa voix se durcir. Elle rentra la tête dans les épaules comme pour se protéger d’une gifle qu’il ne pourrait pas lui asséner à cause de la distance.
VERONICA : J’ai laissé un mot… tenta-t-elle.
KEITH : Un mot ! Tu n’es plus au lycée où on échange des petits mots avec le voisin ! Un pardon ne suffira pas ! Tu as semé le bazar et tu fuis plutôt que d’assumer et réparer les dégâts… Tu me fais honte…
Elle n’essaya pas de lui expliquer que c’était tout l’inverse, qu’elle avait fui pour tout arranger. Avec lui, c’était peine perdue, c’était un Mars et un Mars se bat même quand plus personne n’y croit. Elle l’avait déçu.
“Tu me fais honte.”
Cette phrase résonna souvent dans le long silence qui s’installa entre eux. Un silence entrecoupé de quelques SMS et appels pour les fêtes. Veronica ne savait pas comment faire pour renouer avec lui. Elle avait pensé que le temps se chargerait d’adoucir les choses. Au contraire, il avait creusé un long sillon entre eux. Un sillon qui en cinq années était devenu fossé. L’érosion de leur relation prit fin de la plus étrange des façons. Elle se termina par un appel d’Eli Navarro.
Veronica voix off : On va finir par croire que c’est mon ange gardien…
2012 – Quelque part dans l’archipel des Caraïbes
VERONICA : Papa !
X : Euh, non, Veronica… C’est Eli…
Veronica marqua un silence, s’éloigna de son groupe qui s’apprêtait à nager au milieu des requins. Sa montée d’adrénaline venait d’être douchée. Elle venait d’être privée de sa dose de bien être, aussi, elle se raccrocha à sa seconde bouée : la connaissance, la vérité. Elle analysa vite la situation. Seul son père avait son nouveau numéro. Elle lui avait fait promettre de ne le divulguer à personne. Bien qu’elle soit encore en froid avec son père, elle avait obtenu son accord. Alors entendre une autre voix que celle de son père c’était tout bonnement impossible ou quelque chose était arrivé… Eli coupa court à ses réflexions.
ELI : Veronica, c’est Weevil… Je t’appelle parce que ton père a eu une crise cardiaque.
Veronica se passa nerveusement la main dans les cheveux. La panique commençait à la gagner. En respirant calmement, elle l’obligea à refluer. Elle regarda sa montre, calcula vite et se mit en action. Soudainement, elle sentit l’adrénaline gagner son corps. Elle refusa de ressentir le moindre plaisir. Elle ne pouvait pas. Ce n’était pas une traque, ni une filature. C’était de la vie de son père dont il était question. Impossible de ressentir du plaisir grâce à la souffrance des siens.
Veronica voix off : je ne suis pas un monstre…
VERONICA : Je peux être là dans moins de 5 heures. Tu peux m’expliquer ?
ELI : Ton père avait rendez-vous avec Kane. Il parait que le ton est monté et que Keith s’est effondré comme une poupée de chiffon.
VERONICA : Un rendez-vous avec Kane ? Pourquoi ?
ELI : Tu n’en as vraiment aucune idée ? Veronica, ton père cherche toujours à comprendre pourquoi tu t’es enfuit… Ton père veut juste comprendre…
Veronica voix off : Un Mars n’abandonne jamais. Il se brûle les ailes mais refuse d’abandonner…
VERONICA : Reste auprès de lui le temps que j’arrive, si ce n’est pas trop demander…
ELI : C’est ce que je fais depuis ton départ…
Et c’était vrai. Eli était resté fidèle au père de Veronica bien après sa fuite. Il avait entrepris de veiller sur lui. Eli connaissait les sensations liées au manque. Il ne voulait pas voir Keith sombrer dans la déprime. Aussi il avait continué à voir le détective, à lui amener des clients. Tout ça pour qu’il ne succombe pas à l’apathie. Parce qu’il devrait être debout quand sa fille reviendrait. Eli aurait pu croire que son travail était terminé quand Veronica passa les portes de l’hôpital. Mais en la découvrant échevelée, crasseuse et à vif, il comprit qu’elle aussi était « cassée », que sa tâche n’était pas finie. Parce qu’elle avait toujours été de son côté, il demeurerait du sien tant qu’ils n’iraient pas mieux. Eli s’occupa de tout sans en avoir l’air. Il veilla à ce que le retour de Veronica se fasse sans heurts. Il garda les indésirables à distance et laissa les autres l’approcher. Veronica gardait un souvenir tendre de ces instants. Le motard s’était montré sous son véritable jour : un homme loyal, fidèle et fraternel. Car il n’était question que de ça quand Eli étreignit Veronica : de fraternité. Comme seuls les grands frères savent le faire, il avait réconcilié Veronica et Mac. Il avait apaisé les tensions entre le père et la fille. Pour tout cela, Veronica lui était redevable et mille pinatas ne suffiraient pas.
Veronica (SMS) : Je l'appellerai ce soir. Quelle couleur la pinata ?
Eli (SMS): Rouge ! C’est bientôt Noël !
Veronica venait de s’arrêter pour faire le plein quand son téléphone sonna. Peu de personnes avaient ce numéro, elle décrocha sans regarder l’écran. En entendant cette voix venue de son passé, sa gorge se noua.
X : C’est Logan.
Une ribambelle de questions naquit dans son esprit. Comment a-t-il eu ce numéro ? Elle se souvint qu’il n’avait pas son pareil pour obtenir ce qu’il voulait. Que pouvait-il bien lui vouloir après tout ce temps ? Ils s’étaient quittés après une violente altercation à la cafétéria de la fac où il avait cru bon de défendre son honneur. Elle n’avait pas cherché à prendre des nouvelles mais les médias et les autres s’en étaient chargés. Logan et sa famille avaient toujours alimenté les tabloïds. La reconversion du jeune homme était des plus déroutantes et les magazines s’en frottaient les mains. “Le jackass rentre dans le rang” ou “Battu par son père, il sert son Oncle” avaient titré les journaux lorsqu’il était entré dans la Marine. Récemment, Veronica avait entendu qu’il avait reçu une haute distinction pour un acte de bravoure. La jeune femme ne voyait pas pourquoi il avait subitement envie de l’appeler. Elle avait été plutôt claire à l’époque.
LOGAN : Veronica ?
LOGAN : Veronica ? Veronica, j’ai besoin de ton aide…
Les yeux de la blonde firent un tour complet. Il ne changerait donc jamais quoiqu’en disent les journaux.
VERONICA : Qui est-ce que tu as tué, tabassé, agressé cette fois-ci ? lança-t-elle en pressant la gâchette de la pompe à essence.
LOGAN : Tu mords toujours quand tu es surprise…
VERONICA : Pour une surprise, c’en est une… Comment tu as eu mon numéro ?
LOGAN : Un magicien ne révèle jamais ses trucs...
Veronica souffla. Elle détestait qu’il se montre évasif. Elle se fit incisive pour couper court à cet appel surréaliste.
VERONICA : Puisque tu parles de trucs, sache que je ne fais plus ce truc... Adresse-toi au JAG, ils ont de très bons avocats.
LOGAN : Je n’appelle pas pour moi… Mais ça me touche que tu aies suivi mon parcours...
Veronica éloigna le téléphone de sa bouche pour jurer. Elle voulait la jouer détachée, elle lui prouvait le contraire.
LOGAN : Dick a disparu.
VERONICA : Ah, et tu m’appelles dès que tu perds quelque chose ?
LOGAN : Je te parle de Dick ! Pas de mon portable ! C’est mon meilleur ami ! Mais tu ne sais pas ce que c’est, s’emporta-t-il.
Veronica eut la gorge qui se serra en pensant à ses amis. Pouvait-elle dire qu’Eli était son ami ? Que penser de sa relation avec Wallace ? Heureusement, elle avait Mac.
VERONICA : Mac est ma meilleure amie.
LOGAN : Ah bon ? Tu ne l’utilises plus seulement pour tes enquêtes.
VERONICA : Je ne fais plus ça, répéta-t-elle en regrettant l’ambiguïté de la réponse.
LOGAN : Utiliser les gens ou enquêter ?
La mâchoire de Veronica se crispa de plus belle. On aurait pu entendre ses dents grincer.
LOGAN : Plus de venin, Mars ? S’inquiéta le soldat.
VERONICA : Ça aussi, je ne fais plus. Mais en souvenir de notre… relation, je veux bien faire un effort et appeler mes contacts pour signaler la disparition de Dick…
LOGAN : Tes contacts ? Laisse-moi rire. Tu as quitté la ville comme un rat. J’ai plus de contact avec Wallace que toi. Et à ce que je sais, Mac a dû te pister comme une criminelle. De quel contact, tu parles Mars ?
VERONICA : Ravie que tu aies suivie mon parcours, persifla-t-elle.
LOGAN : Il faut bien passer le temps sur un porte-avions…
VERONICA : Alors c’est fini avec Alison ?
LOGAN : Comment tu sais ça toi ?!
VERONICA : Un magicien ne révèle jamais ses trucs.
Elle l’entendit pouffer dans le combiné et se laissa aller au rire. Cela faisait un moment qu’elle n’avait pas ri de si bon cœur. Emue, elle adoucit le ton de la conversation.
VERONICA : Je rentre demain sur Neptune. Je verrais ce que je peux faire mais tu devrais contacter la police en premier.
LOGAN : Tu t’es absentée trop longtemps, Veronica. La police, ici, ne sert plus à rien… à part vendre des calendriers coquins...
Veronica soupira. Il ne la lâcherait pas facilement. Logan avait toujours été quelqu’un d’extrêmement têtu.
VERONICA : Si tu es pressé, va voir mon père, il te donnera…
LOGAN : Du courage ?
VERONICA : Non, il n’est pas magicien. Il te fera ça très vite et très bien.
LOGAN : C’est pas la peine, puisque tu rentres. Je passe te chercher chez ton père.
VERONICA : Si tu veux...
Veronica raccrocha avec le sentiment de s’être fait avoir. Elle passa sa colère sur la pompe à essence et s’attira les foudres du gérant de la station. Une fois calmée, elle reprit la route vers le nord en se disant que les vacances ne seraient pas de tout repos. Dès que ses pensées s’égaraient sur la conversation qu’elle avait eue avec Logan, elle était prise d’une irrépressible envie d’exploser la pinata qui faisait office de passager.
Veronica voix off : Huit ans d’absence, il me rappelle pour trouver son pote et je dis oui ! Je me suis peut-être plantée d’addiction, en fin de compte !
Il était tard quand sa voiture passa l’entrée du comté de Balboa. Elle espérait qu’il ne soit pas déjà demain. Veronica ne voulait pas que Logan perturbe son petit programme de festivités. Timidement, elle toqua à la porte d’une maison dans le quartier mexicain. Elle savait qu’Eli était rentré, la moto aux cuivres rutilant stationnait dans la cour. Veronica patienta alors qu’elle allait faire demi-tour la porte s’ouvrit.
ELI : T’en vas pas, chica, lui dit-il en l’attrapant par l’épaule.
Il n’en fallut pas plus à Veronica pour craquer. Elle enserra le motard dans ses bras. Il eut un petit sursaut de surprise. Elle n’était pas d’ordinaire tactile.
ELI : Mauvaise journée pour que tu aies envie d’un câlin ? plaisanta-t-il.
Veronica s’écarta de lui et fit mine de réfléchir.
VERONICA : Voyons voir… Je rentrais tranquillement sur Neptune quand un ex m’appelle pour que je retrouve son meilleur pote, qui est cela dit en passant un type qui m’exaspère merveilleusement…
ELI : Piz ou Logan ?
VERONICA : J’ai dit : retrouver un type qui m’exaspère, pas qui m’a déçue…
Veronica n’ajouta rien de plus. Le motard lui sourit désolé. Doucement, il l’attira à l’intérieur. Il espérait que sa petite surprise lui donnerait un peu de baume au cœur.
MAC : Joyeux Noël, hurla la brune en sortant de derrière le sapin.
Elle portait un costume de parfait petit lutin. La hackeuse embrassa chaleureusement son amie en faisant greloter son bonnet vert.
VERONICA : Je suis verte.
Mac tourna sur elle-même et lui répondit.
MAC : Non, moi, je suis verte. Toi, tu es toute bronzée ! Le Mexique, ça te réussit !
VERONICA : Il est un peu tôt pour parler de réussite. Rien n’a été publié encore, tempéra-t-elle.
KEITH : Ma fille qui recommande la prudence… Voilà un magnifique cadeau de Noël…
Veronica eut un petit sourire gêné et alla embrasser son père qui trônait sur le canapé usé de la famille Navarro. Ils discutèrent bilan de santé et taux de criminalité un moment puis ils furent rejoints par Mac, Eli et Valentina, sa compagne, qui portait un plateau de biscuits à la cannelle. A cet instant, Veronica leur était très reconnaissante pour cet accueil. Elle était épuisée et ne parvenait plus à alimenter la conversation avec son père. Elle rêvait d’un bain et d’un grand lit. Elle s’éloigna des conversations et s’installa sur un vieux fauteuil. En boule, elle commença à somnoler.
2008 – New York
VERONICA : Mais tu ne peux pas faire ça Wallace ! s’emporta-t-elle en hurlant dans le combiné.
WALLACE : Et pourquoi pas ?
VERONICA : Ce sont de vrais tordus. Ils vont te demander un petit service au début mais après ça deviendra vite énorme et tu ne pourras plus t’en dépêtrer ! Je…
WALLACE : Tu quoi ? Tu ne seras pas là pour me sauver la mise ? Merci, on avait remarqué que tu n’étais plus là ! On pensait que tu avais fait ça pour sauver ton couple avec Piz mais non… Tu nous as abandonnés. Mac n’a plus de tes nouvelles depuis un an ! J’ai dû ruser pour t’avoir au téléphone ! Et là, tu me sors l’argument de la protection… Veronica, tu es ridicule.
VERONICA : Et toi, depuis quand tu as cessé de croire que le travail payait ?
WALLACE : Depuis que tu as fait virer ma mère de chez Kane ! Ce bon monsieur vient me voir avec une proposition en or qui boosterait ma carrière et je devrais refuser ? Le travail, ça paye mais le piston, ça paye mieux.
VERONICA : Tu me déçois beaucoup Wallace. Ne deviens pas un châtelain ou tu le regretteras…
WALLACE : Contrairement à toi, je préfère avoir des regrets que des remords…
