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Série : Veronica Mars
Création : 19.11.2017 à 20h24
Auteur : alExiaN
Statut : Terminée
« L'histoire ne prend pas en compte le film. Suivez les aventures de Veronica dans une agence fédérale... » alExiaN
Cette fanfic compte déjà 87 paragraphes
Flashback
Elle était rentrée à Neptune pour le weekend. Elle n’avait pas vu son père en chair et en os depuis son départ pour Stanford. Cela avait été salutaire pour la famille Mars. A la fin de sa première année de fac, Veronica avait mis son nez dans la société secrète controversée de Jake Kane. Le magnat de l’informatique l’avait gentiment incitée à aller finir ses études loin de ses affaires. Veronica avait eu du mal à avaler la pilule mais elle l’avait fait pour protéger ses proches et amis. Elle ne connaissait que trop les manies de l’homme de main de Jake Kane. Si le patron de Kane Software ne l’effrayait pas, Veronica redoutait davantage les méthodes pour le moins déloyales et expéditives de Clarence Wiedman. Elle avait fini ses études, était entrée à Quantico, avait obtenu sa qualification haut la main, et fait ses premiers pas fédéraux à New York dans la prestigieuse équipe de Cols blancs. Elle avait quitté son père le cœur lourd mais ils s’appelaient souvent. Ce soir, elle avait voulu le surprendre en lui préparant le dîner. Veronica fut étonnée en pénétrant dans la chambre de son adolescence. Un des murs de la pièce était entièrement recouvert de coupures de presse, de photos de filature. Dans un coin de ce diorama, Veronica reconnut une fibre du gilet bleu qui l’avait conduite à changer de fac. Tremblante, elle s’approcha du mur et commença à lire. Elle n’en croyait pas ses yeux. Son père qui l’avait incitée à la prudence, au renoncement, surveillait sans relâche Jake Kane. Ce qu’elle voyait tendait à prouver que Keith touchait au but. Keith avait trouvé un moyen de pression sur Kane : un certain Gonzalo Turner.
- Tu vas finalement l’avoir ta revanche, papa, souffla-t-elle en soulevant un relevé de carte bancaire.
Elle allait quitter sa chambre sans laisser de trace quand son smartphone sonna. Mécaniquement, elle décrocha.
- Mars.
Une voix désolée et compatissante lui répondit, mais elle n’entendit pas. Veronica tomba à genoux, hurla, pleura. La voix continuait de débiter ses informations, mais la jeune femme restait sourde. Tel un automate, elle raccrocha et monta dans sa voiture. Elle grilla de nombreux feux, prit beaucoup de risques pour se rendre chez lui. Le portail était fermé, elle ne s’en soucia point, elle l’enfonça. Dans un dérapage crissant, elle stoppa sa voiture dans la cour du manoir. Elle vit le personnel de maison ainsi que leurs enfants rentrer à toute allure. La peur qu’elle lut dans les yeux du petit garçon ne la toucha aucunement. Elle n’était que souffrance. Elle se saisit de la batte de baseball que le garçonnet avait oublié et s’avança vers la terrasse de la maison. Elle savait qu’il était là. Elle l’entendait rire alors que son héros s’était tu à tout jamais. Elle pénétra en silence sur la terrasse. Quand il éclata de rire, elle explosa de colère et frappa la batte contre la table en verre qui se rompit.
- Pourquoi vous avez fait ça ! Quel immonde secret essayez-vous de cacher ? Qu’est-ce qu’il avait découvert ? hurla-t-elle.
- Veronica… Calme-toi…
- TU NE ME TUTOIES PAS ! hurla-t-elle en pointant la batte sur lui
- Calmez-vous. Je ne sais pas de quoi tu…
Veronica frappa le bureau avec la batte. Jake recula pour se protéger.
- Pardon… je ne sais pas de quoi vous parlez… bafouilla-t-il.
- Il est mort !Vous m’avez pris mon père ! Par votre faute ! Vous l’avez fait tuer ! Avouez-le !
A chaque exclamation, elle détruisait quelque chose. Elle allait exploser un vase ming quand le cliquetis d’une arme à feu se fit entendre. Veronica eut un mauvais rictus.
- Le maître est en danger, le chien rapplique…
- Et il a l’intention de mordre si vous ne vous calmez pas.
Lentement, Veronica se désintéressa de Jake pour faire face à son meilleur ennemi : Clarence Wiedman.
- A-t-il souffert ?
- Je vous demande pardon ?
- Mon père a-t-il souffert quand vous l’avez tué ?
- Je n’ai pas tué votre père.
- A d’autres, Clarence… Il devenait dérangeant. Jake vous a demandé de le débarrasser du danger. Alors répondez-moi. Mon père a-t-il souffert quand vous l’avez assassiné ?
- Veronica, ton père a été tué par Gonzalo Turner fit une troisième voix masculine.
Le nom donné par l’agent fédéral tomba comme une chape de plomb sur Veronica. Keith avait joué, il avait perdu. On perdait toujours face aux Kane. Il était temps de se faire une raison. Veronica abandonna sa batte et se laissa docilement embarquer sans prêter attention aux explications de son collègue.
- C’est une affaire de drogue qui a mal tourné. Ça a fait tellement de bruit dans le quartier qu’on l’a serré avant même que les journalistes arrivent sur la zone… L’assassin de ton père est sous les verrous, Veronica. Mon bleu a dû te le dire tout à l’heure. Qu’est-ce que tu es venue faire ici ? Pourquoi n’as-tu pas rejoint la morgue ? Tu sais qui il est… Il ne va pas laisser ça impuni. Tu viens de foutre toute ta carrière en l’air…
Veronica ne trouva rien à lui répondre. Elle se moquait de sa carrière. Son héros était tombé. Elle n’avait plus personne à rendre fier. Elle n’avait plus de carrière, et alors ? Toute dévastée qu’elle était, elle ne vit pas la mine peinée de Jake Kane.
Fin Flashback
- D’après toi, c’est Kane qui a commandité le meurtre de ton père et qui a fait le ménage ensuite… Tu as des…
- Preuves ? Bien sûr que non. Je n’ai rien de plus que ce que j’avais pu conserver de mon enquête à la fac… Et c’est trop peu… Quand mon père est mort, on ne m’a pas laissé l’occasion d’enquêter. Le coupable était désigné.
Blake posa sa main sur l’épaule de Veronica. Il se gardait bien d’analyser mais à cet instant, il comprenait tout : la colère, la tristesse et la honte.
- Et puis, il n’y avait rien à trouver…
Le regard surpris de Blake la poussa à développer.
- Mon coup d’éclat au manoir m’a fait gagner 9 mois de suspension de terrain dont 6 de mise à l’épreuve. J’ai passé les premiers mois à Neptune à essayer de trouver un moyen d’incriminer Kane… Sans succès. J’ai failli y laisser ma peau avec cette contre-enquête. Heureusement, mes amis dont ton grand Wallace Fennel m’ont sauvée et m’ont aidé à accepter sa mort. Mon père était quelqu’un de curieux, il gardait toujours un oeil sur tout le monde, surtout sur les puissants. Ce que j’avais pris pour un dossier d’enquêtes n’était rien de plus que des infos collectées comme ça pour savoir… Ma colère envers Kane m’avait trompée… Bref…
Blake, faute de trouver une meilleure réaction, sourit timidement à sa collègue.
- Après m’avoir laissé 3 mois pour lui pourrir la vie, Kane a décrété que c’en était fini et il a fait ce qui sait faire le mieux… Il a joué de son influence. J’ai passé 6 mois de plus à Quantico… Attention, les choses ont été bien faites. Je suis retournée là-bas en tant que consultante… Ce statut de consultant arrangeait tout le monde : le Bureau m’avait à l’œil, Kane savait que la formation des recrues me tiendrait loin de lui et de Neptune.
Après cet aveu, elle se tut et fixa le ciel. Quand on se concentrait, on pouvait deviner certaines étoiles malgré les lumières de New York. Blake respecta son besoin de silence quelques minutes. Lui aussi avait besoin de temps. Il devait replacer ce qu’il venait d’apprendre en perspective avec les informations officielles sur sa collègue. Tout à coup, il se sentit très banal avec son histoire d’enfant orphelin baladé de foyers en famille d’accueil qui avait choisi de vivre dans un foyer pour jeunes à l’âge adulte afin de leur servir de modèle. Plongé dans ses analyses, il la sentit plus qu’il ne la vit se rapprocher. Elle se tenait à quelques centimètres de lui et comme il ne daignait pas parler, elle lui envoya un coup dans l’épaule.
- Alors, ça fait combien la consultation, Doc ?
Blake lui sourit.
- C’est mon prof, le Doc. Pas moi. Et puis, on va dire que tu m’as déjà payé en nature…
Veronica baissa les yeux et rougit avant de toussoter.
- Bon, alors, Vandergraff…
Elle choisissait d’occulter ce qui s’était passé entre eux. Soit. Il en ferait de même. Il s’adossa à la rambarde du balcon pour mieux écouter l’histoire de Troy Vandergraff : dealer de produits dopants au lycée et suspect de viols à la fac.
Blake venait de partir quelques minutes auparavant. Il avait été appelé par un jeune de son foyer, un des gamins n’était pas rentré. Blake s’était empressé d’aller les aider dans les recherches. Veronica avait proposé son aide mais il avait refusé gentiment.
- On ne va pas tout dévoiler de nos vies perso aujourd’hui, Mars… Gardons-en sous le pied… avait-il dit avant de dévaler les escaliers.
Elle l’avait regardé partir, admirative de cet homme capable d’espérer le meilleur de chacun. Les yeux perdus dans les étoiles, elle repensait à cette pulsion qui l’avait saisie quand il s’était montré curieux. Il l’avait agacé en restant de marbre. Elle n’avait pas supporté qu’il ne réagisse pas, aussi elle lui avait sauté dessus pour provoquer cette réaction. Elle passa sa langue sur ses lèvres, elle portait encore son goût. Dans un état second, elle regagna son appartement. Prise à sa rêverie, elle ne sentit pas tout de suite son téléphone vibrer. C’était Mac sur Facetime.
- Hello Mars !
- Salut, Mac.
- Oh, tu en fais une tête ?
- C’est rien.
- Menteuse. Wallace ! hurla la hackeuse.
Veronica pressa son pouce et son index sur ses yeux. Si Mac appelait son futur mari à la rescousse, elle n’allait pas s’en sortir. Après la séance de profilage de Blake, Wallace et Mac allaient la passer au grill.
- Hey Marshmallow, qu’est-ce que tu ne veux pas dire au soleil de ma vie ?
- Salut papa ours… Rien. Je n’ai rien à dire…
- Oui, c’est pour ça que tu passes ta langue sur tes lèvres toutes les 3 secondes, railla Mac.
Veronica se stoppa, elle venait à nouveau de faire ce geste.
- Oh ça, c’est un collègue…
- Un collègue, voyez-vous ça… Tu veux que je te rappelle le sens de cette micro expression ?
- Mac… soupira Veronica.
- Ah, je vois que tu n’as pas complètement oublié les bases de ta formation… Alors tu racontes, ou je dois utiliser les bases de ma formation personnelle ?
- Je me suis pris le bec avec lui et je l’ai embrassé pour la lui boucler, ça te va !
- Il a quoi de plus que moi, plaisanta Wallace, parce qu’on s’est souvent chamaillés mais tu ne m’as jamais roulé de pelle à moi !
- Mais je ne lui ai pas roulé une pelle, triple andouille !
- Triple champion si tu veux mais pas andouille, claironna Wallace en montrant sa chevalière. Alors raconte, il t’a pris la tête mais il ne doit pas y avoir que ça pour que tu lui sautes dessus… Surtout depuis…
Wallace se prit une claque à l’arrière du crâne par Mac. Ce geste attendrit Veronica. Bien qu’ils soient à Seattle, ils veillaient sur elle.
- J’ai fait ce que tu m’as dit, Mac… J’ai essayé de m’ouvrir aux autres… Sauf que Hunter a été du genre curieux. Il a voulu savoir pour mon père et… ça m’a énervé… Je lui ai crié dessus. Il n’a pas réagi… Il était d’un calme... Ça m’a énervée. Je l’ai embrassé.
- Très logique…
- Dans ma tête et sur le moment, ça l’était, Wallace, ça l’était…
- Et dans la mienne, ça l’aurait été aussi, ajouta Mac.
Veronica soupira à nouveau. Elle devina vite ce que son amie avait fait. Elle avait envoyé Wallace discuter tandis qu’elle cherchait une photo du fameux collègue. Triomphante Mac afficha la photo de Blake. Veronica bougonna.
- Il est canon avec son air de Thor. Je comprends, V… Je comprends…
Veronica explosa de rire en voyant Wallace prendre la pose avec une cuillère en bois en guise de marteau et une serviette de bain pour cape. Que c’était bon de parler avec eux. Ils étaient ce qu’elle avait de mieux au monde. Avec Weevil, ils étaient tout ce qui lui restait. Elle ravala ses larmes pour les écouter pérorer sur les préparatifs de leur mariage. Avant de raccrocher, Mac ne put s’empêcher de lui donner un conseil.
- S’il est si irrésistible, essaie de ne pas tout gâcher cette fois…
- On verra, Mac. On verra…
Elle devait retourner au Bureau ce matin. Aucune infiltration à mener, juste une longue et fastidieuse journée de tri et d’analyse de données. Veronica soupira devant sa penderie. Pour travailler sur le terrain, elle adoptait la tenue standard pantalon noir, boots, chemise souple. Ce matin, elle avait envie d’autre chose. Elle envisagea ses jupes et ses chemisiers moulants. Elle enfila sa tenue et s’observa dans le miroir de la salle de bains. Le chemisier soulignait parfaitement le galbe de sa poitrine tandis que la jupe mettait en valeur ses jolies fesses musclées. Cependant, elle était bien incapable de se baisser ou même de courir. Veronica préféra opter pour un pantalon à pinces à la coupe très ajustée. Elle mit même une touche de maquillage. Touche qu’elle regretta en entrant dans la salle de travail du Bureau. Granger n’avait visiblement pas retenu la leçon de l’autre soir, ou il aimait avoir des érections en public.
- Tu as un rencard à midi, Mars ?
Carter et Hunter relevèrent le nez de leur ordinateur. Carter était à l'affût d’un nouveau coup d’éclat de sa jeune collègue. Les petites frictions entre Granger et elle égayaient ses journées. Il fut déçu car Veronica préféra ignorer la remarque. Il replongea dans son dossier, Granger fit de même, triste de ne pas avoir eu de réponse. Hunter ne put reprendre le travail. Il était trop surpris. Surpris par le calme de Veronica certes, mais davantage par sa tenue. Il l’avait vu très dénudée lors de l’infiltration, ça ne l’avait pas ému plus que cela. Mais ce matin, il sentait qu’elle avait fait un effort dans sa tenue et que cet effort était fait pour elle. Qu’elle se fasse plaisir lui fit plaisir. Alors qu’elle s’installait à son poste, il laissa son regard s’attarder sur la chute de reins de Veronica légèrement dévoilée par le chemisier un peu court. Sa respiration s’accéléra. Pour se calmer, Blake préféra sortir boire un café. Il s’en voulait de tant d’émotions pour si peu, comme si leur baiser passionné avait mis le feu à la poudre de son désir.
De son côté, Veronica ouvrit le dossier d’images et commença à éplucher les clichés. Parmi les clients qui avaient assisté à son petit numéro, il y avait bien quelqu’un de suffisamment intéressant pour espérer obtenir une porte d’entrée dans le réseau mafieux irlandais. Elle cliqua, zooma pendant un long moment. Elle s’arrêta, des tensions dans la main droite, fichu matériel non ergonomique. Plus de 250 images visionnées mais sans succès. Agacée, elle envoya promener sa souris. Elle atterrit sur le bureau de Carter.
- On se détend Mars. Va boire un café. Et au passage, ramène Hunter si tu le trouves. Ça fait une plombe qu’il s’est barré et que son pc clignote comme un sapin de Noël !
Veronica se leva et se dirigea vers la porte.
- Pourquoi tu ne regardes pas le résultat de la recherche si l’alerte te soule ?
- Parce que c’est son poste et que môsieur a mis un mot de passe !
Veronica opina du chef. Sa curiosité piquée au vif, elle partit boire son café. Elle n’avait rien trouvé alors que Blake avait une touche qu’il gardait farouchement.
Elle partit se servir un expresso qu’elle avala rapidement. Elle devait mettre la main sur Blake. Le café trop chaud lui brûla la pointe de la langue. En colère, elle prit le chemin des toilettes. Ceux pour dames étant en réfection, Veronica fonça chez les messieurs. Alors qu’elle se précipitait vers les vasques, elle percuta son collègue. Il avait le visage encore humide, comme un type ayant cherché à apaiser une vive émotion.
- Fais attention, essaya-t-il mais Veronica ne lui prêta pas attention.
Elle étancha sa soif à même le robinet. Quand elle se redressa, Blake ne put s’empêcher de remarquer le filet d’eau qui coulait le long de sa mâchoire. Le liquide continua de ruisseler sur la peau de Veronica. Il glissait sur son cou et disparaissait à l’ouverture de son chemisier. Blake se morigéna intérieurement d’avoir de telles pensées.
- ça tombe bien que je te croise, ton PC n’arrête pas de clignoter…
- Ah.
Veronica détestait les réponses monosyllabiques. C’était trop peu. Elle ne pouvait rien déceler en si peu de temps et de vocables. Son agacement devait être perceptible car Blake esquissa un sourire.
- ça t’embête tant que ça, pour que tu viennes me chercher ?
- Je ne te cherche pas, je viens de te croiser !
- Euh, tu es dans les toilettes des hommes, Mars…
- Les toilettes des dames sont en travaux !
Blaireau, faillit-elle ajouter mais elle se contint. Elle devait faire attention. Elle ne se souvenait que trop bien de son attitude quand Blake était resté calme face à sa véhémence. Elle ne pouvait pas se permettre ça au travail.
- Bon, alors, tu ne vas pas le voir le résultat de ton alerte ? Préféra-t-elle demander.
Blake s’adossa aux vasques et eut un sourire narquois.
- Non. Rien ne presse.
Il croisa les bras et se délecta du roulement d’yeux de Veronica. Il était certain qu’elle se pensait discrète mais son agacement était palpable.
- Comme tu veux… Je retourne bosser. Moi.
Veronica avait la main sur la poignée de la porte quand il daigna parler.
- En fait, ça t’énerve de ne pas savoir ce sur quoi j’enquête.
Elle lâcha la porte et lui fit face.
- Ça t’agace que moi j’ai trouvé quelque chose…
Veronica s’approcha des vasques. Plus elle approchait, plus il souriait. Et plus, elle sentait que la situation lui échappait.
- Tu vois comme c’est pénible. Exactement comme pour Vandermachin.
- Vandergraff, corrigea-t-elle par réflexe, en croisant les bras face à lui.
- Oui, Vandergraff. Aujourd’hui, c’est moi qui en sais plus et tu n’aimes pas ça. Du coup, tu essayes d’attirer mon attention pour me soutirer des infos...
- Moi, attirer ton attention ? s’emporta-t-elle.
En écartant les bras, elle avait failli le gifler. Ce coup-ci, ce fut lui qui roula des yeux.
- Je n’ai pas besoin d’attention pour avoir le résultat de tes investigations. J’ai plus d’un tour dans mon sac.
Elle se détourna de lui en rouspétant.
- Comme si je perdais mon temps à imaginer des stratagèmes pour attirer son attention...
- Tu sais déjà que tu n’as pas besoin de ça, dit-il en l’attirant vivement contre lui.
Surprise par la vitesse du geste, elle ne résista pas. Veronica se trouvait nichée contre le torse solide de Blake. Il sentait le vétiver. Le parfum puissant enivra davantage la jeune femme qui n’opposa aucune résistance quand Blake l’embrassa.
Elle se décrocha prestement de lui quand elle entendit la porte des sanitaires grincer. C’était Carter qui arrivait visiblement très agacé.
- Ah t’es là, Hunter ! Toi aussi, Mars ! Vous foutez quoi ? Ton alerte à la con est en train d’ameuter tout l’étage. Ramène-toi !
- Je me lave les mains et j’arrive, répondit placidement Blake tandis que Veronica se dirigea vers un cabinet.
Avant de s’enfermer, elle aperçut le sourire amusé de Blake dans le miroir. Elle tira le verrou en même temps que Carter fermait la porte. Elle entendit les pas de Blake sur le carrelage et le claquement d’une serrure.
- Tu peux sortir Mars.
Presque penaude, elle le rejoint. Ils se jaugèrent du regard. Chacun cherchait les mots justes pour expliquer ce nouveau coup de sang.
- Je, dirent-ils simultanément.
Blake invita Veronica à s’exprimer la première. Elle se lança.
- C’est pas vraiment mon genre d’embrasser mes collègues à pleine bouche.
- Et avec passion, ajouta-t-il pour la taquiner. Si je devais jouer au profileur, je dirais que tu cherchais à me clouer le bec… Mais comme tu ne fais pas ça avec Granger, je serais tenté de croire qu’il y a quelque chose…
- Le seul moyen de le savoir c’est…
- De dîner ensemble ce soir. Juste toi, moi et l’éventuelle alchimie qui semble naître entre nous deux…
Veronica roula des yeux. Une fraction de seconde avant d’ouvrir, elle se tourna vers lui. Elle avait de nouveau le visage fermé et le regard dur. Oui, il y avait quelque chose qui naissait entre eux, mais cela devait rester secret au travail. Blake apprécia qu’ils soient sur la même longueur d’ondes au boulot. Oui, il voulait la dévorer de baisers mais hors de questions que tout le Bureau le sache.
- C’est maintenant que tu rappliques, Hunter ! beugla Declan. Viens m’expliquer pourquoi je ne peux pas avoir accès au résultat de ta recherche.
Blake s’installa derrière son clavier et déverrouilla sa session, rapidement il mit son alerte en off. Tous les regards convergeaient vers lui. Declan était passablement agacé. Il était le supérieur, il devait savoir tout sur tous les dossiers. Et là, son agent le laissait dans le flou. Il n’aimait pas ça.
- Alors, tonna-t-il.
Blake jeta un œil à Veronica. Devait-il tout dévoiler ? Devait-il endosser les remontrances seul ? Il n’avait pas le temps d’ergoter. Il se lança.
- J’ai lancé une alerte sur les mouvements bancaires de Troy Vandergraff.
- Sur qui ? Questionnèrent Declan, Granger et Carter d’une seule voix.
Veronica préféra baisser la tête.
- Sur Troy Vandergraff, répéta Blake.
Il utilisait les mots avec parcimonie. Il attendait de voir les réactions pour mieux adapter son discours.
- C’est qui et quel est son lien avec notre affaire ?
- C’est un des types qui gravitaient autour du cabaret la nuit de l’infiltration de Mars. Il…
- Il n'apparaît pas sur les clichés, crut bon de faire remarquer Granger.
Blake incendia son collègue du regard. Cet arriéré du bulbe ne s’était pas remis de sa dispute avec Veronica et il faisait tout son possible pour la faire sauter.
- Il n'apparaît pas distinctement mais ça ne veut pas dire qu’il n’y était pas, tenta Carter qui visiblement voulait connaître le fin mot de cette histoire et se moquait éperdument de la querelle Granger/Mars.
- Dedans ou dehors, quelle importance… grogna Declan. Pourquoi tu lui as placé une balise?
- Parce que ce mec a trempé dans le trafic de dopants. Finnegan développe ce secteur en ce moment. Or, ce type a les réflexes et les qualifications pour être un cadre de leur organisation...
- ça se tient, reconnut le chef. Mais comment tu as identifié le gars ?
Blake se tut et chercha l’aval de Veronica avant de poursuivre. Il n’en eut pas besoin.
- C’est moi qui aie identifié Vandergraff. Il a fait un passage à Neptune en même temps que moi et c’est moi qui l’aie serré à l’époque.
Declan lança un regard amène à son agent. Il n’aimait pas qu’un agent lui fasse des cachoteries, là, il en avait deux. Ses migraines revenaient l’assaillir.
- Et vous avez jugé bon d’enquêter en solo, Mars ?
Declan se leva et se mit à arpenter l’open space en faisant de grands gestes. Granger se rencogna dans son fauteuil. Ça allait être la fête de la petite enquêtrice.
- Vous avez embringué Hunter avec vous !
Granger esquissa un franc sourire que Carter lui effaça d’une claque sur le crâne. Carter ne supportait plus les manières enfantines de son collègue.
- Bon sang, vous n’apprendrez donc jamais de vos erreurs ! hurlait le Chef.
Veronica serrait les poings à s’en faire blanchir les phalanges. Elle ne devait pas craquer. Elle ne devait pas flancher. Laisser passer l’orage pour mieux renvoyer la foudre.
- On est une équipe. On partage les infos. On…
- STOP ! dit-elle froidement en levant la main droite paume ouverte vers la bouche de son supérieur.
Les agents masculins se figèrent. Elle était dans le service depuis peu. Elle tenait tête au tempétueux Declan. Carter observait curieux, Granger se délectait de la curée à venir, Hunter s’en voulait de l’avoir exposée.
- On est une équipe et dans une équipe, on se sert au mieux des qualifications de chacun. J’ai informé Hunter quand j’ai reconnu Vandergraff parce que je savais qu’il était assez discret sur le net pour suivre le gars. On n’avait pas assez d’éléments pour lancer une procédure officielle. Maintenant, si. Est-ce que je suis allée chercher Vandergraff seule ? Non. Est-ce que j’ai compromis nos précédentes investigations ? Non. Alors, vous pensez toujours que je n’ai pas retenu la leçon ?
Declan baissa la tête et renonça.
- Vu sous cet angle. Je pense que je me suis emballé. Navré, Veronica. Je n’aurais pas dû évoquer cela. Encore moins en public.
- C’est dans mon dossier. Ce n’est un secret pour personne.
Veronica rejoignit Blake devant son écran. Il ne put lui offrir qu’un regard compatissant. Qu’est-ce qui, dans les comptes de Vandergraff, avait déclenché l’alerte ? Blake faisait défiler les lignes de code et de comptes rapidement. Trop rapidement pour Veronica. Perdue dans le présent, elle se laissa happer par le souvenir de la « leçon » que Jake Kane lui avait offerte.
Flashback
Elle lança son sac sur le dos et rejoignit le reste des aspirants qui attendaient impatients le discours du Directeur. Veronica l’écouta sans y prêter plus d’attention que cela. Elle avait déjà fait tout ça. Elle connaissait le discours. Cependant les derniers mots du Directeur attirèrent son attention.
- Nous avons trop souvent vu ces derniers temps des agents devenir des justiciers sans cervelle. Il est hors de question que cette promotion contienne des éléments de ce genre, cette fois-ci…
Le Directeur avait ajouté ces quelques mots en plantant son regard dans celui de Veronica. Ils ne lui feraient pas de cadeau. On ne pouvait pas espérer s’en tirer facilement alors qu’on menace un futur maire très influent… Alors qu’elle allait rejoindre le gros de la troupe, le Directeur l’arrêta.
- Un mot, Mars.
Elle lui fit face sans ciller.
- Nous avons pris la liberté de vous affecter à la formation de la promo annuelle. Toutefois, votre statut peut évoluer…
- Je sais. Vous pouvez me virer à tout moment…
La surprise passa sur le visage du Directeur. Ce fut furtif mais Veronica le remarqua.
- Pour tout vous dire, je vois votre retour parmi nous comme un bon moyen de tester les aspirants. On se méfie de l’extérieur mais pas assez de l’entourage.
Les propos sibyllins du Directeur firent sourire Veronica.
- Certains vous diront que le ver dans la pomme, c’est moi.
- Je ne le crois pas. Je vous ai recruté la dernière fois. Vous êtes un bon agent…
-J’ai accusé un magnat de l’informatique de meurtre sous le coup de la colère, Monsieur…répondit-elle calmement.
Si elle arrivait à parler avec calme de son geste, c’était uniquement grâce aux longues conversations qu’elle avait eu avec ses amis. Sa hiérarchie l’avait abandonnée pendant des mois : ils ne savaient pas quoi faire d’elle. Wallace et les autres avaient su trouver les mots pour la garder sur sa voie. Mac et Wallace lui avaient offert les occasions de se changer les idées. Weevil lui avait donné le moyen de se sentir utile : il l’avait embauchée pour quelques menues affaires qui secouaient le ghetto. A eux trois, ils lui avaient montré que le monde n’était qu’une vaste palette de gris et que malgré tout le machiavélisme dont Kane pouvait faire preuve, il n’était pour rien dans la mort de son père.
- Mars, sachez que je me trompe rarement… Vous êtes un bon agent.
Ne sachant que répondre, Veronica fixa ses chaussures. Le Directeur poursuivit.
- Il est impossible de vous réintégrer aussi vite après les événements.
- Il ne le tolérerait pas, rétorqua Veronica acide. Je ne peux pas l’accuser à tort et m’en sortir indemne.
- Non. Votre père mérite que vous preniez le temps de porter le deuil.
Entendre parler de son père lui coupa le souffle.
- Je connaissais Keith. Je vous connais vous. Et je le connais Lui. Je le connais très bien… C’est Lui qui a demandé à ce que je vous reprenne ici.
Veronica hoqueta de surprise.
- Ici, vous pouvez lui faire un rapport sur moi et sur le danger que je représente…
- Je ne pense pas que ce soit son objectif… Il a œuvré pour vous garder ici. Il aurait très bien pu vous détruire… Qu’en pensez-vous ?
- En me renvoyant ici, il joue sur plusieurs tableaux. Il sait que je suis surveillée et bien occupée… Vous n’êtes là que pour surveiller le chien méchant…
- Et c’est là que vous vous trompez. Je suis là pour vous rappeler qu’on ne peut pas sauver tout le monde mais que l’on se doit d’essayer. Je suis là non pas pour vous limer les dents mais pour vous montrer quand mordre, Veronica.
Après cette tirade, le Directeur et elle se jaugèrent du regard. Tout à coup, la sonnerie des premiers exercices retentit.
- Allez-y, c’est le début des cours…
- Je croyais que j’étais là uniquement pour fouiner sur les aspirants…
- Avant de fouiner, apprenez à les connaître Veronica… Allez, direction le pré.
Fin flashback
« Avant de fouiner, apprenez à les connaître » Veronica se replongea dans la vie de Troy.
- Il a l’air de faire de nouveau dans le transport d’amphétamines…analysa Declan.
- C’est illégal mais on s’en fout, non ? interrogea Granger.
L’agent enrageait de voir Hunter et Veronica s’arroger le devant de la scène. Il allait tout faire pour démonter leur théorie, car pour Granger, il n’y avait qu’un seul moyen pour faire tomber les Irishs, c’était le flag et pas les avancées en tapinois que semblaient adorer Hunter. Quel piètre chasseur faisait-il, selon Granger.
- Son petit trafic n’est là que pour cacher ses voyages vers le Mexique. Notre bonhomme fait des voyages réguliers vers Tijuana. Chacun de ses petits voyages coïncident avec l’arrivée massive de dope ici, expliqua Blake sans se soucier de son collègue mécontent.
- Tu penses qu’il profite des trajets qu’il fait pour les Irlandais pour mettre du beurre dans les épinards ? demanda Carter. Ce serait osé, non ?
Blake haussa les épaules et se tourna vers Veronica. Elle seule pouvait répondre à cette question. Elle avait fréquenté le type. Elle le connaissait mieux que lui malgré l’intrusion qu’il venait de faire dans sa vie numérique.
- C’est bien son style pourtant… Il est du genre à vouloir le beurre, l’argent du beurre et les fesses de la crémière…affirma Veronica qui émergeait de ses souvenirs.
« Et il les a eu ? » failli demander Hunter. Declan écouta attentivement le portrait qu’elle dressait de Troy Vandergraff. Après cet exposé, le chef de section en arriva à cette conclusion, qui n’enchanta guère Veronica :
- Il faut que vous repreniez contact. C’est notre meilleure chance d’obtenir des infos sans éveiller de soupçons… D’après ce que je vois là, notre homme sera en Californie ce weekend. Vous savez ce qu’il vous reste à faire.
Le Chef Declan ne laissa pas le temps à Veronica de débattre. Il avait pris sa décision et était parti l’annoncer au Directeur du Bureau.
- Super, comme si j’avais envie de recroiser cet ex… soupira Veronica en regardant les portes de l’ascenseur se fermer.
Cette information fit réagir Granger. Il allait faire une nouvelle blague salace sur la sexualité de sa collègue quand la main puissante de Hunter s’abattit sur son crâne.
- Ferme-la.
Le regard de Granger alla de Hunter à Veronica et vice-versa. Il perçut quelque chose de différent.
- Tu prends sa défense. Intéressant. Tu n’en pincerais pas pour elle ?
Blake préféra ne pas répondre et se tourna vers son ordinateur. Veronica allait l’ouvrir quand ils bénéficièrent d’un soutien inattendu. Carter, qui se montrait d’ordinaire pondéré et discret, prit la parole.
- Casse-toi, Granger. On en a assez d’entendre tes conneries. Si tu ne peux pas bosser avec une nana, demande ta mutation. Il y a plein d’équipes faites que de mecs. Tu insinues qu’elle aime les filles mais c’est toi qui dois avoir des choses à régler avec ta sexualité. Ce n’est pas très sain de vouloir être en contact qu’avec des hommes. Dis-moi, tu ne serais pas gay ?
La tirade du taciturne Carter rendit Granger rouge de honte. L’agent quitta l’open space sous les rires difficilement contenus de Hunter et Veronica.
- Mis à part le plaisir que j’ai eu à envoyer promener ce con, il a raison : votre relation a changé… Il y a quelque chose que je dois savoir ?
- Rien d’officiel, marmonna Blake en retournant à son écran.
Carter chercha une confirmation chez Veronica. Il n’en fut rien. Elle quittait le Bureau pour préparer ses affaires pour Neptune. Elle ne prendrait l’avion que tard dans la soirée mais il lui fallait plusieurs heures pour encaisser un retour à ce qui n’était plus sa maison…
Veronica finissait de préparer son sac de voyage quand on frappa à sa porte. Il était 21h passées et elle n’attendait personne. Sans se presser, elle se dirigea vers l’entrée en prenant la peine de passer un bas de survêtement sur son short. A travers le judas, elle reconnut Blake. Il dissimulait dans son dos un sachet de nourriture chinoise. Le dîner, elle avait complètement zappé, cette histoire de dîner et d’alchimie. Elle mit de l’ordre à ses cheveux et ouvrit la porte.
- Comme on n’avait pas arrêté de restaurant, j’ai pris ça sur le chemin.
- Un repas chinois, tu sais parler aux femmes, toi ! railla-t-elle en le laissant entrer.
Blake nota qu’elle restait détendue. Il ne subsistait plus aucune trace de la peur qui l’avait envahie la dernière fois. Blake ne put s’empêcher de créditer cela à l’alchimie qui existait entre eux.
- Quoi ? Tu es plus du genre repas traiteur à la française ? taquina-t-il.
- Non. J’adore tout ce qui se mange sans couvert. Faire des chichis avec la vaisselle, c’est pas mon truc, répondit-elle en s’asseyant à ses côtés sur le canapé.
- En parlant de truc…
Blake laissa volontairement la phrase en suspens.
- Ah oui, LE truc ! Tu dois te dire que si Carter a flairé quelque chose, c’est que ce quelque chose existe, commença-t-elle.
- Euh… Je pensais plutôt à ce truc-là, dit-il en tirant de sa poche arrière une boîte en plastique.
Il l’ouvrit délicatement comme un homme pourrait ouvrir l’écrin d’une bague. Le cœur de Veronica s’emballa.
- Je suis passé à l’équipement. C’est le tout dernier traceur GPS miniature. Tu n’auras qu’à le laisser dans les affaires de Vandergraff et le tour sera joué.
Quand Blake eut fini ses explications techniques, il releva la tête et croisa le regard surpris de Veronica.
- Quoi ?
- Rien.
- Si, je vois bien qu’il y a quelque chose…
« Quelque chose »… A chaque fois qu’il y avait eu quelque chose entre eux, elle ou lui étaient pris de colère. Cette fois-ci, elle était sereine. Elle avait accepté sa mission à Neptune. Elle ne s’inquiétait pas de la présence d’un homme sur son canapé. Elle était bien. Tellement bien qu’elle ne sursauta pas quand Blake lui posa la main sur le genou.
- Veronica ?
Elle était restée silencieuse depuis quelques minutes. Blake en bon profileur avait noté un léger flottement dans l’attitude de la blonde. Voir l’inquiétude envahir les traits de Hunter émut Veronica. Doucement, elle posa sa main sur celle de Blake qui était restée sur le genou. Lentement, elle remonta le long de son avant-bras, glissa ses doigts agiles à l’intérieur de son coude. Pour laisser sa main poursuivre son exploration, Veronica dut se rapprocher de Blake qui n’osait bouger. Elle le sentit frémir quand leurs hanches se touchèrent. Blake sentait la chaleur du corps de Veronica tout proche du sien. Il sentait ses doigts lui caresser l’épaule, la nuque. Quand elle glissa sa main dans ses cheveux, Blake flirtait avec la tachycardie. Elle le mettait au supplice. Veronica devait l’avoir deviné car un sourire amusé se dessina sur son visage. Toujours avec douceur, elle mit fin à cette tension et l’embrassa. Ce baiser n’était pas passionné, ni dévorant. Il était d’une douceur rare. Ils savourèrent cela longtemps. Quand Veronica s’écarta de Blake, elle remit une mèche de cheveux derrière son oreille, elle lui dit le plus sérieusement du monde.
- Je crois qu’on est tombé sur quelque chose…
Blake allait lui proposer des investigations complémentaires quand le smartphone de Veronica sonna. C’était Carter qui l’appelait. Il était en bas, il venait la chercher pour qu’elle ne manque pas le vol de nuit pour Neptune.
