HypnoFanfics

Le bois bruissait  sous un vent léger. L'herbe couverte de fleurs exhalait des odeurs fraiches et printanières. Le soleil chauffait la clairière, les plumes des oiseaux  et le réservoir qui se prenait pour un lac. Un couple d'amoureux venait de s'arrêter dans l'ombre d'un chêne centenaire. Une jolie femme blonde, habillée d'une robe légère et de bottes de cuir  s'assit  sur son  compagnon. Ils s'embrassaient à pleine bouche, se caressaient langoureusement, aveugles à toutes autres sensation que celles qui faisaient vibrer leurs corps.

Ils ne sentirent pas que le soleil se voilait, que l'air se rafraichissait. Les arbres se figèrent, comme essayant de ne pas faire de bruit. Un grondement sourd ébranla le sol. Le couple n'y prêta pas attention, perdu dans leur passion. Un second grondement, se rapprochant. Les oiseaux se turent brusquement. La jeune femme prit conscience que quelque chose n'allait pas. Elle avait soudain très froid, comme si elle était plongé dans un courant d'air froid. Mais l'homme passa ses mains sous sa robe, inconscient de son malaise. Elle rit et replongea sur ses lèvres offertes.

Lentement, les ombres fraiches près d'eux se firent plus profondes, plus inquiétante. Elles semblaient prendre vie, devenir de plus en plus réelles. Elles entourèrent le couple, l'encerclèrent. Des sifflements fusèrent de toute parts et ce qui composait ces ombres fondit soudain sur les deux amoureux, les étouffant dans leurs noirceurs. Deux cris monstrueux déchirèrent l'air et firent s'envoler les oiseaux en un vol épouvanté. Le soleil se dévoila à nouveau. Deux squelettes entrelacés gisaient contre l'arbre qui frémissait encore comme de dégout.

Rhea01  (01.06.2009 à 18:38)

Assise près de la fontaine, se tenait une belle jeune femme noire, ses cheveux tout juste lissés brillaient à la lumière du soleil qui inondait la place encore déserte. Elle regarda sa montre. Il n'était que 9h, jeudi 23 avril 2009. Elle lissa sa jupe de tailleur, noire à fine rayure en se relevant et marcha jusqu'à une petite dalle de granit face à la colonne d'eau. Elle respira un grand coup et s'avança. Elle disparut.

Un instant plus tard, elle réapparaissait, l'air décontenancée. Elle se dirigea alors vers la jetée. Elle avait déjà pris un cappucino, une heure auparavant dans un bar, avec vue sur la place. Elle gagna l'office de tourisme, caché au bout de la jeté, d'un pas calme et déterminé. La pancarte « closed » était en place. Elle tenta peut-être pour la cinquième fois de la journée de tourner la poignée. Rien. Elle posa son front sur la vitre et tenta de voir à l'intérieur. Elle soupira.

- Vous cherchez quelqu'un ? dit une voix joyeuse derrière elle, un merveilleux guide pour vous accompagner dans la ville. Et peut-être plus loin ?

-Bonjour Jack, dit la jeune femme en se retournant avec un grand sourire. Celui-ci s'éteignit rapidement en voyant l'état de l'homme derrière le Capitaine Jack Harkness.

Elle passa rapidement devant le capitaine qui lui ouvrait grand les bras, l'ignorant, pour se précipiter sur Ianto que soutenaient Gwen et Rhys. Jack haussa les épaules et se tourna vers elle.

- Qu'est-ce qui t'est arrivé, demanda-t-elle en vérifiant l'état du jeune homme avec des réflexes de médecin aguerri, tu as l'air complètement démoli.

- Heu, on ne va peut-être pas rester là, répondit Ianto, on sera surement mieux à l'intérieur.

Jack ouvrit la porte et leur fit signe d'entrer. Bientôt, ils pénétrèrent à l'intérieur du Hub, qui semblait les attendre. Le ptérodactyle cria pour les accueillir.

- Brave bête, lui au moins, il est content de me voir.

Martha sourit en retour, accompagnant Ianto à la salle de soin.

- Moi aussi, je suis heureuse de te voir, Jack, mais j'ai un patient à m'occuper, alors, les mondanités attendront un peu.

Jack se dirigea vers son bureau, attrapant au passage, le bras d'Emma. Il l'entraina à sa suite.

- Viens par là, il faut qu'on se parle tous les deux, seul à seule. Il referma la porte derrière lui, laissant Rhys et Gwen dans le hub, étonnés.

Emma avait suivi volontiers le capitaine dans son bureau, elle l'aurait suivi à la trace. Son nez palpitait intensément sous l'effet des phéromones que Ianto disait venir du 51ème siècle. L'odeur de Jack, elle pouvait presque la voir, chaude et ocrée, rouge flamboyant, violet enivrant. Elle sentait son cœur battre la chamade, comme une adolescente dans un corps d'adulte, hormones en fusion.

Rhea01  (01.06.2009 à 19:02)

Laissant la jeune femme au milieu de la pièce, il alla s'asseoir à son bureau. L'épuisement et les combats de la veille marquaient son visage. Mais il paraissait déterminé à interroger la jeune femme. Celle-ci ne ressemblait plus en rien à la belle cousine de Rhys, qui avait enchanté le regard de Jack. Ses cheveux blonds-roux  étaient désordonnés, couverts de sang séché, elle aussi portait les stigmates de cette nuit désordonnée. Il la regardait à ce moment d'un œil inquisiteur, cherchant à décoder ce qu'elle était. Elle tâtonna et trouva une chaise en face de Jack et s'y assit lourdement.

- Je crois que tu as beaucoup de chose à me dire, commença-t-il en manipulant des papiers en désordre sur son bureau.

- Que veux-tu savoir ? demanda-t-elle sur la défensive, elle sentait que le capitaine avait changé, qu'il était devenu dur comme de la pierre et qu'il fallait qu'elle réponde à toutes ses questions.

-  Qui es-tu ?  A part Rhys, personne ne te connaît, personne ne sait d'où tu viens. Pour moi, tu es aussi étrangère qu'une extra-terrestre. Bien que j'en connaisse personnellement quelques uns, j'ai toujours tendance à me méfier. dit-il en installant un appareil étrange sur son bureau, il l'alluma et dirigea  un pinceau de lumière verte droit dans les yeux d'Emma qui ne broncha pas. Alors, maintenant parle-moi, je veux tout connaître de ta vie.

- Ça risque d'être long, tu ne crois pas ? répondit Emma d'un ton sarcastique.

- J'ai tout le temps du monde, dit-il d'une voix dure, ça prendra le temps que ça prendra mais tu me diras tout ce qu'il faut savoir sur toi.

Il surveillait l'appareil, qui ne bougeait pas. Il jeta un œil sur la caméra qui filmait ce qui se passait dans la salle de soin. Il vit que Martha administrait un sédatif à Ianto, qui affichait la même expression hagarde qu'Emma.

- Racontes moi qui tu es, reprit-il d'une voix un peu plus douce, la fragilité qu'Emma affichait l'émouvait malgré lui, mais il se devait de l'interroger avant de gérer le problème comme Torchwood l'avait toujours géré.

- Ma vie n'a rien d'extraordinaire. Je vivais ma vie tranquillement avant de tomber sur vous. Je m'appelle Emma Fisher. Je suis née à Nantes en 1980. Mon père est Gallois et a rencontré ma mère lors d'un comité de jumelage avec Cardiff. J'ai passé mon enfance et mon adolescence à déménager d'une ville à l'autre en France ou au pays de Galles. Mes amis les plus proches étaient mes cousins, dont Rhys. J'ai fait des études en informatique et électromécanique. J'ai commencée à travailler très jeune pour l'entreprise d'import/export de mon père, à Bordeaux. Je m'occupais de toute l'informatique. J'ai toujours été douée avec l'informatique. J'allais emménager dans mon propre appartement, lorsque j'ai eu ce stupide accident. J'ai perdu mes parents dans l'accident et j'ai passé presque 10 ans dans le coma. J'en suis sortie le 24 octobre 2007 aveugle, un terrible mal de tête et une ouïe hypersensible. Je viens de passer deux ans à reconstruire ma vie, à réapprendre à marcher, à m'occuper de moi, à faire le deuil. Je vis toujours à Bordeaux, avec un chien et un emploi de secrétaire. Et je dois passer ma vie dans cet état, aveugle, dépendante de tout le monde pour me déplacer, faire mes courses, vivre en fait. C'est une demi-vie pour moi. Tous mes rêves ont foutus le camp. - elle marqua une pause - J'avais rendez-vous hier pour soigner mon problème d'hyperacousie. J'en ai profité pour rendre visite à mon cousin et je suis tombée sur vous. Cette histoire de faille, que j'ai entendue, c'est dingue ! et Ianto à qui je me retrouve connectée, c'est de la science-fiction ! Tu m'écoutes ou non ? - elle avait la sensation que le capitaine ne l'écoutait plus. Elle n'avait pas tort.

Pendant qu'elle racontait sa vie, Jack regardait son détecteur, qui ne bougeait pas. Il donnait des petits coups d'ongle pour vérifier son fonctionnement, d'un air dubitatif.

- Non, répondit-il fermement, non, car tout ce que tu dis n'est que mensonge.

- Quoi ? fit choquée la jeune femme, c'est ma vie, je ne peux pas te mentir.

- Pourtant, dit le Capitaine d'une voix assurée, comment expliques-tu que tu ais une condition physique exceptionnelle, que tu saches manier un couteau de combat, que tu ais des instincts de soldat, que tu connaisses le close-combat ? oh non, tu n'es pas quelqu'un d'ordinaire ! 

Le Capitaine, tout en lui parlant, s'était levé et la dominait totalement. Le visage d'Emma se ferma et ses yeux bleux laiteux se froncèrent. La dureté du capitaine et son hostilité lui faisait mal, physiquement mal. Elle réagit avec violence.

- Je ne sais pas, jeta-t-elle entre ses dents, mais ce que je viens de te raconter est purement et simplement ma vie. J'ai vécu 9 ans et demi, enfermée dans mon propre corps, branchée à un respirateur et des ordinateurs, incapable de bouger, de sortir de ce coma, à voir et revoir les mêmes images de l'accident. - Sa voix montait à mesure que la colère enflait dans sa tête. -  Je sais qui tu es, Jack Harkness, du moins ce que sait Ianto. Tu penses que je suis une espionne, que j'ai facilité ta capture dans la chapelle ?

- oui, dit simplement Jack, c'est une possibilité.

- Alors expliques-moi pourquoi je vous ai aidé, pourquoi j'ai aussi été capturée, pourquoi Ianto me fait confiance ?

- Je ne sais pas, répondit-il calmement, la réaction d'Emma le surprenait, peut-être qu'elle disait la vérité après tout.

Un silence de pierre, autant de questions de part et d'autre. La colère brulait encore dans le cœur d'Emma, alors que Jack la regardait attentivement. La lueur verte ne variait pas. Elle disait la vérité. Mais quelque chose en elle l'interpellait, elle ne pouvait pas être une aussi bonne actrice, capable de leurrer le meilleur détecteur de mensonge de l'univers. Non. Il devait y avoir autre chose. Mais les questions qui tourbillonnaient sous son crâne ne trouvaient pas de réponse. Il reprit plus doucement.

- Tu n'as aucune idée sur comment tu t'es retrouvé attachée à Ianto et pourquoi tu es toujours connectée à lui ?

- A part que tu me l'as ordonné, non ! dit-elle avec colère, j'étais hors de mon corps, à voyager dans les flots de la faille. J'ai vu et j'ai ressenti tant de choses que je ne sais pas si je dois m'émerveiller ou m'épouvanter. Je t'ai parlé de la présence que j'avais sentie et tu m'as demandé de la retrouver. Souviens-toi !  je ne voulais pas, il souffrait trop. Son esprit n'était que douleur. Mais tu m'as ordonné de m'approcher encore, alors j'ai obéi. Nos esprits se sont accrochés l'un à l'autre. Un lien profond s'est crée entre nous. Une sorte de fusion. J'ai vu ses souvenirs et lui les miens, ordinaires, simples. Mais, lui, il a déjà vécu tant de chose ! une vie si riche, si pleine de vie, de pertes et de douleurs. Mais, je n'ai pas à t'en parler, cela lui appartient, même si cela me trouble.  - Elle se tut en secouant la tête. - De tout façon, maintenant, c'est fini, il n'est plus là, reprit-elle en se touchant la tête. Je ne ressens plus sa présence.

Emma se sentait lasse, vidée.  Le lien s'était surement brisé maintenant qu'e Ianto était en sécurité parmi ses amis. Elle sentait qu'elle avait perdu beaucoup de choses en perdant ce contact. Jack reconnut qu'elle avait été courageuse de répondre à un ordre aussi étranger à sa nature. Il ne pouvait pas nier qu'elle avait du cran. Elle avait combattu avec eux, malgré son handicap. Cependant, il avait encore des doutes, quelque chose qui jetait comme une ombre sur ses réponses. C'était peut-être dû à sa volonté de ne pas révéler les pensées de Ianto. Il pouvait respecter cela. Avec difficulté, il prit la décision d'effacer  de sa mémoire tout ce qu'elle avait vécu ces derniers jours, afin de l'épargner.

 

- C'est bon, Emma, j'en ai fini avec l'interrogatoire, veux-tu boire quelque chose ?

- Oui, répondit-elle faiblement

Il lui servit un verre de whisky Aberlour 1990, dans lequel il jeta une pilule de Retcon susceptible de tout effacer dans son esprit.

- C'est un peu tôt, du whisky mais après cette nuit, dit-il en lui tendant, ça va te réconforter.  

Elle ne répondit pas et avala d'un trait le verre. A la grimace qu'elle fit, il sut qu'elle savait qu'il lui avait donné autre chose qu'un simple whisky. Elle le reposa sur le bureau sèchement.

- Je dois vérifier ce que tu viens de me dire, reprit-il troublé par le sourire sarcastique qu'elle affichait, sourire qui lui rappelait terriblement Owen. Tu reste ici pour le moment,

-  Dois-je me considérer comme prisonnière ? demanda-t-elle d'un ton amer.

- Non, disons comme une invitée particulière, je ne crois pas avoir besoin de t'enfermer dans une cellule.

Emma ne répondit rien, le reste de colère, l'amertume qu'elle ressentait était les seules choses qui semblaient encore la soutenir. Il la fit sortir de son bureau, la faisant asseoir à la place, qui appartenait, il y a quelque semaine à peine à Toshiko Sato.

Rhea01  (02.06.2009 à 19:38)

Emma ressentait douloureusement l'absence de Ianto. Elle n'avait qu'une envie, que quelqu'un lui prenne la main et l'emmène loin d'ici, de ce monde qu'elle ne comprenait pas. L'interrogatoire de Jack l'avait bouleversé profondément. Elle n'avait pas apprécié ressasser des souvenirs aussi douloureux que son accident et la disparition de ses parents. Et le souvenir de l'hostilité du Capitaine à son égard la fit frissonner. Elle se sentait seule, isolée comme toujours. Pourtant, elle sentait la présence de Rhys et Gwen dans la pièce, endormis l'un contre l'autre.  Elle envia leur amour tendre simple, une douceur inconnue. Elle redressa la tête, les épaules. Et lentement sans faire un bruit, elle se leva et marcha vers un endroit qui lui semblait le plus silencieux, obscur, loin de tous. Un endroit où elle pourrait enfin se reposer.

Jack la regardait à travers la vitre de son bureau. Il avait lancé une recherche sur elle, dans le dossier database pan-européen. Il avait trouvé des documents attestant la véracité de ses dires. La forme solitaire de la jeune femme lui fit mal au cœur. Il avait le sentiment qu'il avait été trop dur avec elle, mais elle oublierait bientôt. Il repoussa sa chaise, jeta un coup d'œil sur la vidéo surveillance. Ianto dormait, tandis que Martha nettoyait la blessure profonde de son pied. Il sortit du Hub, ressentant l'urgence de respirer au-dehors et de réfléchir seul. 

 

Rhea01  (02.06.2009 à 20:50)

Emma dormait recroquevillée sur elle-même, les bras serrés contre ses genoux. Son air dépenaillé, les cernes sous les yeux, le sang dans les cheveux faisaient pitié à voir. Martha venait de terminer les bandages de Ianto et avait découvert la jeune femme en sortant de l'infirmerie. Martha se rappelait l'avoir vue suivre Jack dans son bureau, mais elle n'avait pas demandé qui elle était.

- Mademoiselle, réveillez-vous, dit-elle doucement, vous avez besoin d'aide ?

- Non, non, laissez-moi, dormir, 'suis fatiguée, j'ai mal à la tête, répondit Emma, mangeant les mots.

- Comment t'appelle-tu ? fit Martha en s'accroupissant auprès d'elle posant la main sur son front. Brûlante.

- Emma, 'aissez moi, répondit-elle en tentant de la repousser, dormir. Mal à la tête

- Emma, bonjour, ouah,  tu as bu, dit Martha en sentant son haleine chargée de whisky, et tu as de la fièvre, alors, écoute-moi, je suis médecin, je vais te relever et tu vas m'accompagner. Allons-y !

La minceur de Martha cachait une force peu commune, et l'habitude du médecin à manipuler les corps. Elle la souleva par les épaules et l'entraina. Emma cessa de résister, s'appuyant sur Martha qui l'emmena dans la salle de soin.

Emma fermait les yeux avec force, espérant échapper à la douleur qui martelait son crâne. Elles arrivèrent à un lit où Martha la déposa, Emma se laissant faire, hébétée, épuisée, ses forces réduites à néant.

- Emma, ne bouge pas, je vais t'allonger, tu as besoin d'un bon bain, mais on va commencer par soigner tes égratignures.

- J'ai mal à la tête, répéta encore Emma.

La douleur se faisait vraiment forte. L'intensité montait graduellement, un fer à blanc, comme si quelque chose cherchait à gratter un trou de l'intérieur de son crâne, déchirant les tissus mous de son cerveau. Elle avait l'impression de ne plus pouvoir réfléchir clairement, que ses pensées se dissolvaient dans la douleur. Martha leva un sourcil.

Où avaient-ils été cherché cette fille-là ? se demanda-t-elle. Elle sentait l'alcool à plein nez et l'état dans lequel elle était, sale, l'air misérable, épuisée. Elle alla chercher une blouse pour l'habiller après les soins ainsi que le désinfectant. Elle se retourna vite, lorsqu'elle l'entendit s'étrangler. C'était un son horrible, qu'on lui avait appris à reconnaître dès les premiers jours de son internat.

Emma convulsait. Sa tête cognait contre la table et ses membres s'agitaient de façon incontrôlée. Ses yeux roulaient dans ses orbites et elle gémissait sourdement. Martha se précipita sur elle en appelant à l'aide. Elle remarqua que Ianto s'agitait dans son sommeil. Gwen et Rhys entrèrent précipitamment, l'air hagard. Gwen analysa rapidement la situation - crise cardiaque ? à son âge ? non des convulsions, épilepsie ? - et chassa le sommeil loin d'elle. Elle s'approcha d'Emma tandis que Martha donnait ses ordres rapidement.

- Maitrise-la, il lui faut une injection de phénobarbital pour calmer les convulsions. Maintiens-lui la tête, Rhys et surtout évite qu'elle avale sa langue. Fais attention à ses dents.

Martha fouilla les étagères à la recherche du calmant et d'une seringue. Elle trouva rapidement et injecta le produit directement dans les veines tendues à se rompre du cou. Emma s'apaisa progressivement, ouvrant des yeux affolés.

Mais Martha remarqua rapidement que sa respiration faiblissait et que ses lèvres se cyanosaient. Elle ait toutes les difficultés du monde à garder les yeux ouverts. 

- son coeur s'arrête, s'écria Martha. Ecartez-vous.

Elle brancha le défibrillateur et dénuda la jeune femme. Rhys s'éloigna choqué la tête entre ses mains. Elle appliqua rapidement les adhésifs et appuya sur le bouton délivrant le choc électrique. Celui-ci fit bondir le corps d'Emma.  Martha se pencha sur elle et posa sa bouche sur la sienne. Elle insuffla de l'air dans ses poumons, puis entama le massage cardiaque. Par deux fois, elle l'aida à respirer, elle sentait sa peau refroidir contre la sienne. Inquiète, Martha ne cessait de l'encourageait, de l'exhortait à vivre.  Puis soudain, Emma inspira un grand coup et commença à tousser. Elle ouvrit les yeux.

Rhys s'approcha d'elle et réprima un grand cri.

- Emma, tes yeux, s'écria Gwen, en écarquillant les siens, tu n'es plus aveugle.

Les yeux d'Emma papillonnèrent alors qu'elle faisait le focus sur Martha, souriante. Ses yeux étaient vert profond, pailletés d'or. Elle regarda Martha et lui sourit faiblement.

- OUI ! dit elle d'une voix plus assurée, oh oui, c'est formidable, c'est magnifique.

Elle essaya de se lever mais Martha la repoussa fermement sur le lit.

- Tu viens de faire un arrêt du cœur, tu ne vas certainement pas te lever maintenant. Il faut que je t'examine.

- Je vais bien, mademoiselle, ce n'était rien.

- Oh non, Emma, je suis médecin, je te le rappelle et je ne vais certainement pas te laisser te lever comme ça. Je m'appelle Martha Jones, au fait. Docteur Martha Jones.

- Emma Fisher, enchantée. Je suis donc à Torchwood, à Cardiff. Je n'en reviens pas. Je suis en vie, je vois et je suis au Pays de Galles. C'est extraordinaire. Elle commença à rire jusqu'à être saisi par un véritable fou rire, qui la faisait trembler. Un fou rire incoercible, communicatif. Rhys et Martha se prirent à sourire tandis que Gwen se joignait à elle. Même dans son sommeil, Ianto semblait pris dans cette atmosphère joyeuse, souriant doucement. Ils se calmèrent peu à peu. Puis Martha les fit sortir afin d'examiner la jeune femme. La vie semblait enfin douce à Emma. La malédiction était levée.

Rhea01  (02.06.2009 à 23:05)

Jack Harkness prenait l'air sur le toit du Millénium stadium, debout sur le parapet, dominant la cité. Il tendait son visage à la caresse du soleil, clair au milieu du ciel. Ses yeux bleus étincelaient en embrassant la ville de Cardiff en complète reconstruction après le retour de Gray. Il avait pardonné à son frère le mal qu'il lui avait fait. Mais celui qu'il avait fait à la ville et à ses compagnons lui restait encore sur le cœur.

Il avait nettoyé, seul, la chapelle, enfermant le Collectionneur et ses sbires dans la plus profonde cellule de l'institut Torchwood. Il faudra qu'il en dispose plus tard.

Ses pensées s'agitaient comme sous l'effet du vent qui sifflait autour de lui, lui donnant l'impression de voler. Un pas en avant et il lui semblerait être un oiseau. Le plus dur ce n'est pas la chute, mais l'atterissage. Même sans craindre la mort, la douleur de revenir était toujours aussi violente.

Il était venu ici pour réfléchir, comme souvent quand une décision était difficile à prendre. Mais aujourd'hui, il y avait trop de questions sans réponse, il avait seulement besoin de remettre les chose en ordre. Le collectionneur qui décidait de faire de lui sa pièce maitresse, un ancien amant qui décidait de le vendre, Ianto kidnappé pour servir d'appât à sa capture. Une fille soi-disant ordinaire qui intervenait et se trouvait étrangement mêlée à tout cela. Est-ce que sa présence était un hasard ou bien était-elle partie intégrante de ce plan ?

Elle lui avait fait pitié durant l'interrogatoire. Ce désespoir, cette amertume, qu'elle dissimulait à grand peine. Il avait connu cela lorsque le docteur l'avait abandonné, il avait failli se perdre lui-même dans ce marasme. Elle semblait combattre cela d'une autre manière.

Mais cela n'expliquait pas ce sentiment étrange que tout n'était pas normal avec cette femme. Elle n'était pas une simple aveugle qui vivait en France, une vie de secrétaire ordinaire. Il n'arrivait pas à se défaire de cette sensation qu'elle était bien plus que cela, quoiqu'elle veuille bien en dire. Il frissonna, remonta le col de son manteau militaire et s'en alla.

Rhea01  (02.06.2009 à 23:36)

Après le départ de Rhys et Gwen, Martha avait installé Emma dans un lit, et avait dû argumenter pour qu'elle se repose. En désespoir de cause, elle lui avait menacé de lui injecter un sédatif pour la calmer. Emma s'était résolue à rester au lit.  « quelle mauvaise patiente » se dit-elle alors qu'elle surveillait les constantes de la jeune femme.

Elle avait fait des examens de sang et avait relevé la présence de retcon. Elle étudiait à présent les enregistrements que Jack avait fait de l'activité de son cerveau. Rhys lui avait assuré que la jeune femme était aveugle, mais à l'examen, elle voyait parfaitement. Une guérison complète, sans aucune raison. C'était quand même quelque chose d'exceptionnel à découvrir.

Martha commençait à avoir l'habitude avec l'institut Torchwood, les cas exceptionnels étaient plus ou moins fréquents. Cela tenait sans doute à Jack. Il y avait quelque chose sur ces clichés de singulier, qu'elle n'arrivait pas à s'expliquer. Elle soupira, et s'approcha de Ianto. Il dormait encore. Ses blessures n'étaient pas très belles et leur nature étaient curieuses. C'était comme si il avait subi la torture. Jack allait avoir une explication à lui donner.

En parlant du loup, Jack entra dans le Hub, faisant sonner la porte d'entrée de la réception. Martha sortit de l'infirmerie et alla à sa rencontre.

- Enfin prête à me dire bonjour, correctement, cette fois, demanda-t-il avec un grand sourire, Mon petit rossignol.

- Désolée, Jack, tu sais comment je suis, toujours boulot boulot. Elle l'embrassa sur les deux joues, prenant plaisir à sentir sa peau contre la sienne. Comment vas-tu ?

- Bien, considérant...il écarta les bras, montrant le Hub vide.

- Oui, fit Martha en grimaçant, je comprends, ils me manquent à moi aussi.

- Oui, - le capitaine observa un long silence, puis il s'ébroua - mais explique-moi, ce que tu viens faire ici ?

- Oh, ce n'est pas juste pour le plaisir de te voir ou de m'occuper de tes blessés, je suis venu ici pour te parler d'un de tes anciens amis.

- Encore un, je les collectionne en ce moment.

- John Hart, il est impliqué dans plusieurs arnaques, Paris, Londres, Madrid. Il a même été aperçu en Chine, bien qu'il ne soit pas resté longtemps.

- Qu'a-t-il fait encore ? l'arnaque du voleur et du chien, ou celle de l'horloge déréglée, il l'adore, celle-là.

- Je ne sais pas comment ça s'appelle. Je sais juste que ce n'est pas légal. Il vend un appartement, soixante fois, à soixante personnes différentes.

- La kyrielle des acheteurs, fit Jack d'un ton rêveur, c'était ma préféré.

- Ce n'est pas le plus grave, le problème, c'est qu'il vend la terre à des extraterrestres.

- Oh, çà, ce n'est pas bon, pas bon du tout !

- Non, et apparemment, il s'est fait découvrir et ils viennent prendre possession des terres achetées.

- Effectivement, c'est grave, et où est-il maintenant ?

- On ne sait pas, il nous a fait parvenir un message, où il nous a expliqué la situation. S'il a un souffle d'intelligence, il aura quitté la terre.

- Il a du voir dans quelle merde il s'était mis et il compte sur nous pour nettoyer derrière lui. Vraiment, rien ne change. On se tiendra prêt comme toujours. Tu as prévu quelque chose pour les prochains jours ?

Oui, Jack, je reste ici pour un moment. Tu vas avoir le temps de m'expliquer pourquoi je trouve Ianto dans un tel état et qui est Emma, là-bas.

 

Rhea01  (03.06.2009 à 19:13)

Jack lui raconta l'aventure au cours de laquelle il avait fait la rencontre d'Emma. Il lui décrivit ce qu'il avait compris du lien qui unissait les deux jeunes gens l'un à l'autre. Martha l'écoutait sans rien dire absorbant les informations. Il lui exprima également les doutes qu'il avait sur la jeune femme. « elle ne nous a pas tout dit, mais j'ai procédé quand même à l'effacement de ses souvenirs immédiats. »

- Cela explique le Retcon dans son sang, mais il faut que je te dise quelque chose. Elle a fait une sorte de crise, il y deux heures et elle n'est plus aveugle. Et depuis, j'analyse tes enregistrements.

- Elle va bien ? demanda-t-il d'un ton neutre.

- Oui, mais  j'ai trouvé quelques chose de plus étrange encore. Il faut que tu voies ça.

Elle l'entraina vers la console d'ordinateur, où elle avait laissé les enregistrements du cerveau d'Emma en pause. Elle zooma sur une zone sombre du cerveau.

- Tu vois ça. Cette tâche noire qui ressemble à un papillon. Regarde sur le scanner que j'ai fait tout à l'heure.

Elle lui montra la même zone, où la tâche sombre avait complétement disparue. A la place apparaissait une aiguille de métal. De ce qui ressemblait à du métal, Martha n'était pas sûre. Une aiguille fine plantée dans le crâne en plein centre de ce qu'elle savait être le cortex mnésique.

- C'est l'endroit où les souvenirs sont concentrés, stockés si tu préfère. Les chirurgiens du 19ème siècle frappaient juste à cet endroit pour pratiquer une lobotomie.

- Tu veux dire qu'elle aurait subi une lobotomie avec des moyens modernes.

- Plus que moderne, c'est une technologie qui n'est pas utilisée en Angleterre ou aux Etats-Unis. Non, c'est un appareil mis là pour empêcher ses souvenirs de remonter à la zone consciente. C'est au-delà du Retcon, c'est tout ce que je peux dire.

- Qui a pu lui mettre ça dans le crâne ? demanda Jack d'une voix sourde.

- Je ne sais pas, peut-être qu'elle pourra nous le dire. Elle a commencé à se souvenir.

- Donc, ses souvenirs ne seraient pas totalement effacés, elle pourrait donc y accéder d'une manière ou d'une autre. Est-elle réveillée ?

Martha mis la vidéo de la salle de soin sur l'écran de contrôle.

- Oui mais prépare toi à quelques surprises. Oh, et Ianto est réveillé lui aussi, ajouta-t-elle d'un air malicieux. Avoue, tu n'osais pas le demander.

Jack ne répondit pas, et se dirigea vers l'infirmerie. Il entrebâilla la porte pour regarder les deux alités. Ianto et Emma se parlaient de part et d'autre de la pièce. La jeune femme assise, les yeux grands ouverts, dans une chemise rouge qu'il savait appartenir à Ianto, affichait un sourire éclatant.

- Non, dit-elle, tu dois visualiser une porte là où tu ne veux pas que je vois tes pensées. Ce n'est pas parce que nous pouvons communiquer ainsi que nous ne pouvons pas avoir un peu d'intimité. Imagine nos esprits comme une grande maison. En colocation, oui c'est exactement ça, tu as trouvé le mot. Sans porte, nos pensées les plus intimes sont exposées à nos regards. Il suffit de mettre une porte. Là, où tu placeras une porte, je n'entrerais pas. Ne la choisis pas transparente non plus ! elle éclata de rire.

- Et toi, garde tes fantasmes sous clef, je pourrais être jaloux, dit-il commençant à rougir.

- Tu ne disais pas cela tout à l'heure, Gueule d'Ange.

- C'était tout à l'heure et dans ta tête.

- Mmmh, j'ai cru que c'était toi. Le beau Jack, ce n'était pas du cinéma. Arrête, je le saurais si tu étais si jaloux. Mais si tu veux garder tes secrets, il faut que tu apprennes à fermer la porte, sinon ça va devenir invivable.

- Eh, toi aussi, tu as mis des portes entre nous. As-tu des secrets à me cacher ? demanda-t-il en riant.

- Tu les connais déjà tous, Gueule d'Ange, du moins, ceux qui me restent.  Mais, je retrouve la mémoire petit à petit et je n'ai pas envie que tu sois aussi troublée que je le suis. D'ailleurs, en parlant de portes, tu peux entrer Capitaine Jack Harkness, dit-elle sèchement, changeant de ton instantanément, encore à m'espionner.

Ianto s'étrangla de rire et cacha son sourire sous les draps.

- Ah, oui, effectivement, dit-il à Martha, quand tu disais que j'allais avoir des surprises, tu avais raison. A quoi jouez-vous ?

- On apprend à séparer nos esprits étant donné que nous sommes toujours reliés l'un à l'autre, dit Ianto.

Jack haussa les sourcils, il aurait juré que le lien avait cessé d'exister pendant l'interrogatoire d'Emma. Celle-ci dardait intensément ses yeux verts dans ceux du Capitaine. Ces yeux, ils n'étaient plus bleu tendre, le blanc était parfaitement blanc et l'iris miroitait parfaitement. Elle n'était plus aveugle.

Rhea01  (03.06.2009 à 21:30)

La porte de la réception sonna. Gwen entra portant un gobelet de café fumant et les journaux de la journée. Elle se dirigea vers eux, jetant les journaux sur sa chaise.

- Alors, quoi de neuf, demanda-t-elle, vous semblez aller mieux tout les deux.

- Elle n'est plus aveugle, dit Jack en regardant Gwen, cela ne te semble pas curieux.

Gwen agita la main, comme pour dire « eh alors ».

- Elle est déjà au courant, bon je sais que j'ai beaucoup de chose à vous dire, dit Emma, en les regardant tour à tour.

Depuis qu'elle avait retrouvé la vue, elle ne se lassait pas de dévisager les gens, trouvant chaque détail merveilleux. Ianto avait d'ailleurs abandonné l'idée de soutenir son regard.

- J'espère que tu n'essayeras plus de m'endormir et de me faire oublier ce que j'ai vu ici, reprit-elle en plantant son regard vert dans ceux de Jack qui affectait une totale innocence. Mais bon, je ne peux pas en vouloir au Grand Capitaine Jack Harkness. - Elle lui décocha un sourire ravageur, qui amena une grimace sur le visage de Ianto. Elle enchaina aussitôt, parlant à toute vitesse.- Soit dit en passant, tu as bien failli me tuer avec cette drogue. Heureusement que tu as un bon médecin ici. Au fait, merci Martha. Heu, ça ne vous dérangerait pas de continuer cette conversation dans une autre pièce, la salle de conférence, par exemple, avec de bons cafés. Ça nous laissera le temps de nous habiller.

- Oh non, fit Martha, en s'approchant d'elle, tu te remets à peine de ton malaise. Il est hors de question que tu sortes de ce lit avant au moins 3 jours.

- Mais, s'il te plait, demanda Emma, d'un ton mi-séducteur, mi-suppliant.

Ce ton fit rire le capitaine, bras croisés qui observait la scène amusé. La jeune femme semblait parfaitement récupérer ses facultés mentales.

- Non, fit Martha définitivement. Tu reste au lit et Ianto aussi, ajouta-elle en regardant le jeune homme qui s'escrimait à sortir de ses couvertures. Je n'ai jamais vu d'aussi mauvais patients. Vous restez ici, et tu nous dis ce que tu as à nous dire, Emma.

- C'est vrais, je m'oubliais. Pour faire court, je suis vous mais à la retraite.

- Comment ?, dit Gwen en s'asseyant au pied du lit d'Ianto, tendant sa tasse de café au jeune homme, qui s'en empara avec plaisir.

- Comme je l'ai dit au Capitaine Harkness, hier soir, j'ai vécu toute mon adolescence à voyager d'un pays à un autre, rencontrant des gens mais sans jamais vraiment me lier à eux. Je passais pour une extraterrestre partout où j'arrivais. J'ai développé une certaine capacité d'adaptation à cause de cela. Etudes informatiques et techniques, n'ayant pas d'ami, je parlais surtout à mes ordinateurs et aux étoiles. Où que je sois, elles sont toujours là, fiables, toujours à leurs places,  Je me demandais souvent, si leur minuscules soleils n'abritaient pas d'autres vies, à des milliers d'années lumières de nous. Quoi de plus normal pour moi de rechercher les signes de l'existence d'une vie extra-terrestre dans les profondeurs même d'Internet. OVNI, manifestation extra-corporelle, circle crops, PAN (phénomène aérospaciaux non-indentifiés). J'étudiais tout ce qui pouvait passer à ma portée. C'est là que j'ai découvert le GEIPAN, institut reconnu pour son activité dans les recherches sur les extra-terrestres. Répondre aux interrogations et attentes de la population face aux ovnis, telle est la mission officielle du GEIPAN. En fait, ce furent eux qui me découvrirent et me firent entrer dans leurs programmes. Entrainements, missions sur le terrain, formations, un nouveau monde s'offrait à moi dangereux, étranger, génial et extraordinairement excitant. ..

- GEIPAN, groupe français d'études et d'informations sur les phénomènes aérospatiaux non identifiés basé à Nantes, dit Ianto, affilié à UNIT, mais je ne dois pas être le seul à le savoir, n'est ce pas Martha. C'est un Torchwood à la française.

- Ah oui, fit Jack d'un ton gourmand, les français...

- Ce n'est pas ce que tu crois, ajouta Martha. Ils font un très bon travail pour Unit sur le territoire français.

- En effet, on gère ce qui arrive par le ciel, nous n'avons pas de faille à protéger comme ici. Mais la France est un grand espace qui semble attirer les visiteurs des étoiles. C'est un pays très touristique dans son genre. J'ai vécu dix ans dans ce groupe avec mes amis, mes coéquipiers, heureuse en leur compagnie. J'ai vu des choses incroyables pour les gens ordinaires, parfois si terribles, si atroces... - son regard s'assombrit, sa voix se féla - J'ai continué de voyager, accroissant mon savoir, rencontrant autant d'humains que d'aliens. J'étais un agent inter-agence, un agent de liaison qui a traversé le monde entier d'une base secrète à une autre. New-York, Tokyo, Londres, Carnary Warf où j'ai rencontré..

- Lisa, souffla Ianto, c'est là que je t'ai vu la première fois, avant que les cybermens et les daleks nous envahissent.

- Cette image de moi, plus jeune et plus sûre de moi. Je l'ai vu dans ton esprit et cela a commencé à faire remonter des souvenirs à la surface. Cette douleur, ce chagrin - sa voix se brisa...

Ianto se concentra pour clore son esprit à ce qu'elle ressentait. Cela fonctionnait, les portes auxquelles ils avaient travaillé tenaient le choc, même s'il sentait une tempête d'émotions violente battre contre elles. Jack fronça des sourcils en le voyant grimacer. Gwen s'approcha d'Emma et la prit dans ses bras. Le contact humain sembla la ramener à la réalité.

- Carnary Warf, je n'ai pas besoin de vous raconter ce qu'il s'est passé. Je sais que c'est vous qui avez nettoyé cette merde. J'ai perdu moi aussi des proches dans cette bataille et j'ai pris conscience que je ne pourrais en supporter davantage. Une fois de retour à Nantes, j'en ai parlé à mes supérieurs. Inutile de dire qu'ils refusèrent de prime abord. iIs ont beaucoup investi dans ma formation et ils risquaient de perdre un élément important de leurs équipes. Mais je suis devenue tellement inutile, souffrant de la psychose du survivant, qu'ils se rallièrent à mon avis. Dix ans de ma vie ont été effacés grâce à un implant subneuronal, crée dans ma base. Une épingle de métal extraterrestre a été insérée dans la zone corticale de la mémoire, oblitérant souvenirs et vue. Et j'étais délivrée. J'avais fait le choix entre me souvenir de tout ou perdre la vue en oubliant. J'ai accepté de devenir aveugle car le cerveau est un organe complexe qui se régènère et arrive à recoller entre eux des bribes d'information pour en faire quelque chose de cohérent. On n'a pas voulu prendre de risques car la moindre image pouvait faire resurgir les souvenirs. L'implant fonctionne encore , car il y a des pans entiers de ma mémoire qui sont encore cachés. Mais je me rappelle de plus en plus de choses.

Rhea01  (03.06.2009 à 22:45)

Ianto lui jeta un regard étrange qui passa inaperçu à l'assemblée, réfléchissant aux propos de la jeune femme. Il sentait qu'elle ne disait pas tout, certains de ses souvenirs devait être particulièrement difficiles pour qu'elle insiste à ce point pour qu'ils créent des portes entre eux.

- Okay, dit Jack, ton implant fonctionne encore. Cela pourrait expliquer pourquoi tu es toujours connectée à Ianto. Y a une solution très simple, ajouta-t-il en montrant son bracelet.

- Non ! s'écrièrent en même temps Ianto et Emma. L'effet pourrait être pire que le Retcon que tu m'as donné. Sans compter l'effet sur Ianto. Je ne sais pas ce que cela pourrait lui faire, tu ne voudrais pas lui faire subir la même chose.

- Ecoute moi bien, répondit séchement Jack, je ne sais pas comment tu es connecté à lui, ni pourquoi, mais ne t'avise pas à me donner des ordres !

- Hé doucement, c'est indépendant de ma volonté. L'implant joue un rôle là dedans, mais je ne sais pas pourquoi nous somme toujours liés. La faille n'est plus ouverte, nous ne somme plus en danger et pourtant, tu es toujours là, dit elle en regardant Ianto. L'effet est peut-être permanent, je n'en sais rien.

- Mais, maintenant que tu as quasiment retrouvé tes souvenirs, tu pourrais demander à tes supérieurs de le retirer. Visiblement, cela n'a pas fonctionné comme tu te l'imaginais.

- Effectivement, l'implant ne marche plus vraiment. De plus en plus de souvenirs remontent à la surface. Si on le retire, je serais complètement moi et le lien avec Ianto sera sectionné.

- Je ne crois pas que ça marchera, dit Ianto, resté silencieux jusqu'ici,  je n'ai pas d'implant, du moins à ma connaissance. C'est peut-être autre chose. On se focalise sur cet implant, mais c'est juste une machine et ce que je ressens est humain, terriblement humain. Ce que j'ai vécu dans cette chapelle...l'arrivée d'Emma dans mon esprit, ça a été une véritable bouée de secours, à laquelle je me suis accroché de toutes mes forces. Cette prise a été si forte qu'elle prendra certainement quelques temps pour se dissiper. Et c'est tout.

- Eh bien si cela ne te gène pas de partager ton esprit, dit Jack moi, ça ne me plait pas de te partager.

- Pourtant, tu apprendrais surement des choses !

- Tu dis de simplement laisser faire, que ça ira mieux. Tu sais très bien que je ne peux pas accepter ça.

- Très bien, tant pis pour toi. Je dois juste insister sur un point, c'est ma vie et tu as beau être mon chef, cela ne te donne pas le droit d'y intervenir.

Jack recula, choqué, tandis que tout le monde tâchait de regarder ailleurs. Ianto, celui sur lequel il se reposait complétement depuis presque deux ans, le repoussait maintenant.

Celui-ci lut la déception se refléter dans les yeux bleu clair du capitaine, un léger et bref éclat d'acier, qui disparut aussi vite qu'il était apparu. Il ressentit aussitôt du remord et avant qu'il en puisse se rattraper. Jack s'était tourné vers Martha et semblait prendre cela à la plaisanterie.

- Tu as vu comment il me parle maintenant. Dès que je commence à m'impliquer, ça recommence. Pourquoi je tolère cela, d'ailleurs ? demanda-t-il d'un ton narquois. Je pourrais simplement te virer.

- Et te priver de mes services. Tu ne tiendrais pas longtemps, Jack.

- Hé, quelle arrogance ! Tes supérieurs supportent ça aussi, Emma ?

- Non, j'en suis la preuve vivante, un mot de trop et on disparaît. Je me rappelle d'anciens collègues devenu clochards, vidés de tous leurs souvenirs.

- Pourquoi as-tu eu cet implant ? demanda Gwen fermement, je veux dire, le retcon est aussi utilisé chez toi ? - Emma hocha la tête, surprise - pourquoi tes supérieurs ont pris la peine de te mettre cet implant dans la tête ? surtout que cela semble plutôt expérimental comme procédé.

Ianto claqua des doigts. « la question mérite d'être posée, Gwen »

- je ne sais pas, suis-je un cobaye ? je leur poserais la question dès que j'aurais pris contact avec eux.

- Tu pourras utiliser nos moyens de communication quand Martha le jugera bon, fit Gwen. Mais si tu veux, je peux commencer les recherches. Geipan, Nantes...

- Tu peux chercher aussi Philips Lloyd ?

- Bien sur, fit Gwen, interloquée. Elle regarda Ianto qui affichait un grand sourire, oh d'accord, c'est quelqu'un d'important pour toi, c'est ça...

- Mon compagnon, je serais heureuse de vous le présenter.

Jack la dévisagea étrangement. Mais elle respirait la candeur. Elle ne semblait pas se rappeler que deux ans avaient passé depuis le moment où elle avait perdu la mémoire. Qu'est-il devenu pendant ce temps ? Pourquoi n'etait-il pas auprès d'elle ? Pourtant Jack ressentait de la compassion pour la jeune femme, être coupé de ses souvenirs, de sa vie passée sans savoir ce  qui avait pu vraiment arriver. Il comprenait, lui-même avait toujours deux années manquantes dans sa vie. C'était énorme tout ce qu'elle avait pu se souvenir jusqu'ici, il lui souhaita bonne chance intérieurement. Le seul point qui le dérangeait encore, c'était ce lien ininterrompu avec Ianto.

- bon, je suis heureux que tu ais enfin pu répondre à mes questions. Remettez-vous tous les deux, c'est un ordre.

- Oui, mon Capitaine, dirent-il dans un ensemble parfaitement militaire. Jack sourit en sortant. Martha lui emboita le pas après avoir vérifier les moniteurs. Gwen resta avec eux pour papoter un peu avant de se mettre au travail.

Rhea01  (04.06.2009 à 19:15)