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Série : Doctor Who (2005)
Création : 19.03.2009 à 00h35
Auteur : shirubi
Statut : Terminée
« Bien que j'aie déjà des idées sur le déroulement de l'histoire, vous êtes libres d'y participer. » shirubi
Cette fanfic compte déjà 24 paragraphes
Le docteur referma la boîte et la maintint fermement d'une main pendant que de l'autre, il fouillait dans les multiples poches de son manteau pour finalement en ressortir un cylindre bleu qu'il enfonça dans le trou conçu pour recevoir un verrou. Il tendit ensuite la boîte vers Nathaniel.
- Vite, appuyez sur le cylindre.
Nathaniel obéit en hésitant. Quand son doigt toucha le cylindre, celui-ci s'enfonça dans le trou. Le docteur soupira.
- La boucle est bouclé. Le mini Très Lumineux est dans la boîte, verrouillée par une serrure corazienne que j'ai ramassée sur une planète perdue que les habitants avaient mis en vente pièce par pièce... enfin... c'est une longue histoire. Cette serrure est inviolable et la seule clé qui existe, c'est le contact de la personne qui l'a verrouillée, c'est à dire Nathaniel.
- Moi? C'est comme ça que j'ai pu l'ouvrir alors! Mais pourquoi pas vous?
- Parce que ça s'est passé comme ça et ça se passera comme ça. Si nous voulons régler cette situation, il vaut mieux ne pas la compliquer avec un paradoxe.
- Si vous le dite, acquiesça Nathaniel fier de sa nouvelle résolution qui consistait à ne pas essayer de comprendre le docteur.
Le docteur lança alors un sourire rayonnant à Cynthia.
- Vous avez réussi... la force d'esprit qu'il faut... vous êtes formidables. Tous les deux : vous êtes formidables!
- Je vous rappelle que nous n'avons toujours pas retrouvé le Très Lumineux. Il doit être en train de contaminer le plus de gens possibles et nous ne savons toujours pas comment le chercher.
Le docteur lui montra la boîte.
- On joue à " Tu brûles, tu gèles "?
Cynthia lui répondit par un sourire espiègle.
- Je suis imbattable à ce jeu.
***
- Monsieur?
Le brigadier grommela et ouvrit un œil. Une jeune femme le regardait. Il reconnu le hall de son hôtel.
- Vous allez bien, ajouta l'employée de la réception?
Il avait mal partout, mais il était entier. Il se demandait par quel miracle il s'était retrouvé là. La dernière chose qu'il se rappelait était qu'un loup s'apprêtait à le dévorer.
- Ça peut aller, répondit-il enfin.
Il remarqua les bandages à ses mains. Quelqu'un s'était donc occupé de ses blessures!
- Comment suis-je arrivé ici?
- Vos amis vous y ont déposé. Vous avez été attaqués par un chien à ce qu'il parait.
- En effet.
- Vous avez de la chance qu'un de vos amis soit docteur.
- Docteur?
- La jeune fille qui l'accompagnait l'a appelé docteur.
Un peu déçu d'avoir manqué les retrouvailles avec son ami de longue date, le brigadier se reprit.
- Vous savez où ils sont partis?
- Non, mais ils semblaient pressés.
Le Brigadier se leva brusquement. Le docteur et Cynthia étaient sûrement à la recherche de la créature. En souvenir du bon vieux temps, il se devait d'aider un peu. Mais que pouvait-il faire? Il en savait peu sur cette créature, sinon qu'elle cherchait des hôtes. C'était un prédateur, tel le loup dont il avait pris forme.
À sa façon, Alistair Letterbridge-Steward était aussi un prédateur. Toute sa vie, il avait traqué et chassé des aliens dangereux pour protéger d'abord son pays et par la suite sa planète. Si cette créature était à la recherche d'hôtes humains, elle se rendrait certainement à un endroit public où beaucoup de gens se réunissaient.
- Où sont les gens, demanda-t-il à la réceptionniste, dans un français incertain?
- Que voulez-vous dire?
- À cet heure-ci, où y a-t-il le plus de population dans cette ville?
Elle réfléchit un moment.
- Hé bien, nous sommes jeudi et il est 19h30. À cette heure, le jeudi, les gens vont magasiner. Donc, je regarderais du côté du centre commercial. D'ailleurs, il est tout prêt d'ici, vous n'avez qu'à traverser la rue et à marcher vers l'ouest. C'est à environ dix minutes de marche.
- Je vous remercie, répondit-il alors qu'il sortait déjà de l'hôtel.
- Tournez à gauche... non continuez. Finalement, je crois qu'il aurait fallu tourner.
Cynthia freina et se rangea sur le côté.
- Qu'est-ce qui se passe avec cette boîte?
- La créature est trop faible. Le changement de température est à peine perceptible.
Cynthia ne dit rien, visiblement découragée. Leur seule chance de trouver le Très Lumineux venait de s'évanouir. Il ne leur restait qu'à retourner voir le brigadier pour lui rendre sa voiture.
Le brigadier...
Dans le souvenir enfouit de son enfance et réveillé par l'hypnose, il lui semblait beaucoup plus grand. Normal, puisqu'elle était si petite! L'agresseur aussi lui avait semblé immense. Mais, elle se rappela qu'il avait les traits de François, vêtu différemment. Mais bien sur! C'était bien François, non un hôte quelconque qui avait tenté de la kidnapper.
- Il est au centre commercial, réalisa-t-elle tout haut.
Le docteur comprit.
- C'est lui qui a tenté de vous enlever!
- Oui... bon sang! Le bridagier : il avait des pansements aux mains! C'est aujourd'hui! C'est maintenant que ça se produit.
Elle embraya la voiture de reculons, jusqu'à la dernière rue et tourna à gauche en direction du centre commercial.
Le Très Lumineux avait retrouvé l'hôtesse du Second. Elle était nettement plus jeune et pas encore hôtesse, mais elle lui serait utile pour piéger ce maudit seigneur du temps. Il avait bien connu ces galifériens avec leur grands principes de non-interférence mais qui venaient se foutre le nez dans ses affaires dès qu'on avait le dos tourné. Il leur devait son exil. Après tout, ses compatriotes timolariens avaient mangé dans la main des seigneur du temps trop longtemps.
Il avait cru que par leur disparition, il pourrait revenir chez lui et prendre la place qu'il lui était dû, mais il en restait un. Et tant que cette racaille existait, il ne trouverait pas la liberté. Il avait chercher à fuir ce docteur, mais ce dernier se retrouvait toujours sur ses talons. Il n'avait pas le choix, il devait l'éliminer. La fillette lui servirait d'appas.
Cependant, le Très Lumineux ne réalisait pas qu'il y avait une faille à son plan : les humains aussi étaient capables de contrecarrer ses plans. Il s'en rendit compte trop tard quand le poing de l'homme qu'il avait laissé pour mort quelques heures plus tôt s'abattit sur sa figure. L'homme s'éloignait rapidement avec la fillette. Le timolarien se releva, prêt à se lancer à sa poursuite.
- Un petit instant, François, dit une voix qu'il reconnu derrière lui.
Il se tourna. Le docteur, l'hôtesse du Second et un jeune homme sortaient d'une voiture et venaient droit vers lui.
- Docteur, enfin vous voilà! Vous arrivez plus tôt que nous ne l'aurions cru, mais vous êtes tombés droit dans notre piège.
Comme il parlait, des gens sortirent du centre d'achat et d'autres, de leur voiture. Tous convergeaient vers François et le trio. Tous portaient la marque. Ils encerclèrent le docteur, Cynthia et Nathaniel.
- Très Lumineux, s'écria le docteur! Je te donne le choix. Je peux te ramener sur ta planète. Je négocierai avec eux la fin de ton exil. Je suis un seigneur du temps, ils m'écouterons. Peut-être qu'ils ne peuvent pas te laisser libre, mais il pourront rendre ta captivité moins pénible que sur Terre. Laisse les humains tranquilles. Libère tes hôtes et je te ramènerai chez toi.
- Ha! Ha! Ha! Maintenant, nous sommes libres et puissants et toi, tu es à notre merci. Pourquoi t'écouterions-nous?
- Parce dans le cas contraire, je te détruirai.
Le timolarien lâcha un rire diabolique devant la foule de ses hôtes imperturbables.
- Tu es à notre merci, seigneur du temps, et tu nous menaces! Tu ne manques pas d'humour.
- C'est ta dernière chance, enchérit le docteur, le regard froid.
- Alors, nous passons notre tour. Maintenant, c'est à toi de souffrir, homme de Galifrey.
De minces fils lumineux se formèrent entre les hôtes et le Très Lumineux qui prit soudain un aspect digne de son nom. Il pointa la main vers le docteur et un rayon de lumière frappa ce dernier de plein fouet. Crispé par l'effort et la douleur le galiférien tomba à genoux. Nathaniel et Cynthia se précipitèrent pour l'aider.
- Surtout ne me touchez pas!
Cynthia recula, Nathaniel hésita et fit de même. Elle remarqua alors qu'autour de la toile de lumière tissée par le Très Lumineux, les hôtes étaient crispés et visiblement effrayés.
- Il ne les contrôle pas encore totalement, pensa-t-elle. Ils essaient de lui résister.
Le docteur connaissait aussi ce fait, car l'instant suivant, il s'adressa directement à eux.
- Vous pouvez vous libérer de lui, dit-il avec effort. Vous devez chasser la peur et tous les sentiments négatifs. Il s'en nourrit. Plus vous avez peur, plus il est fort. Pensez à ceux que vous aimez, pensez à ce qui vous donne la paix de l'esprit. Visualisez un lieu où vous êtes en paix. Concentrez-vous!
Quelques liens se brisèrent, quelques hôtes s'illuminèrent un bref moment alors que la marque disparaissait de leur main.
- C'est tout ce que vous êtes capables de faire, s'exclama François. Nous avons côtoyé assez les humains pour savoir qu'ils baignent dans les émotions négatives. À part quelques exception, ils sont trop primitifs pour s'en libérer.
- C'est parce que vous ne nous comprenez pas, s'écria alors Cynthia.
Elle fait quelque pas vers les hôtes nouvellement libérés.
- Aidez-moi, dit-elle. Il faut libérer tout le monde.
Elle se mis à chanter un air connu de tous, une chanson folklorique douce et paisible d'une voix angélique, cristalline. Nathaniel enchaîna, puis les humains libérés l'accompagnèrent. Lentement le solo, devint duo, trio, quintet, et finalement un chœur de voix se joint progressivement au groupe. Un à un, les fils disparaissaient et les marques se volatilisaient. Le Très lumineux s'assombrissait. Le rayon de lumière qui torturait le docteur disparut. Ce dernier se releva, sérieux et triomphant, admirant le spectacle d'un chœur improvisé qui poursuivait le récital.
- NON! Vous ne pouvez pas! Vous êtes à nous! Vous ne pouvez pas vous libérer!
Le timolarien hurlait sans arrêt, de colère et de douleur jusqu'à ce qu'il n'y ait plus un seul hôte. Il s'effondra alors de fatigue.
- Poursuivez, cria le docteur. Concentrez-vous sur ces émotions de paix et d'amour. Si vous arrêtez, il reprendra de la force.
Le cœur s'intensifia, dirigé par la voix cristalline de Cynthia alors que François s'affaiblissait. Il devint translucide, il perdait sa consistance. Il lança un dernier regard vers le docteur.
- Ayez pitié...
- Trop tard, répondit le Galiférien qui se détourna.
Le Très Lumineux disparu donc devant le regard étonné de tout ses anciens hôtes.
Ils laissèrent la boîte dans la voiture et la voiture dans le stationnement. Elle avait été louée au nom de Letterbridge-Steward, nul doute qu'on la lui rapporterait. Il y trouverait la boîte et saurait quoi en faire. La boucle était bouclée.
Le trio retourna au Tardis qui mit le cap sur le passé pour ramener Nathaniel à son époque, mais quand le temps vint de se séparer, Cynthia décida de rester avec le jeune bûcheron. Elle sorti du Tardis et se plaça au côté de Nathaniel qui tenait le cheval par la bride.
- Ce n'est pas votre époque, Cynthia, lui rappela le docteur. Ici les femmes ont moins d'autonomie.
- Mais ça je le sais, argumenta Nathaniel, contrairement aux hommes de mon époque. Elle pourra faire ce qu'elle veut. Je suis le fils d'un meunier. Je connais tout de ce métier. Nous construiront un moulin dans la région. Elle sera meunière si elle le veut.
- C'est ce que je veux, confirma Cynthia. D'une certaine façon, j'ai toujours vécu dans le passé en cherchant et analysant des mythes anciens. Ma place est ici.
Cynthia remarqua une lueur de tristesse dans le regard du docteur.
- Vous auriez aimés me garder avec vous, n'est-ce pas?
- J'ai toujours voyagé avec des compagnons, mais à la fin, ils sont tous partis. Je ne veux plus de compagnons. C'est trop difficile...
- Vos yeux disent le contraire. Vous avez besoins de quelqu'un.
À ce moment, Gus lança un hennissement enthousiaste.
- Je crois qu'il aimerait vous accompagner, dit Nathaniel en riant.
Le Seigneur du temps considéra l'animal en souriant.
- Il est vrai qu'il est très utile et de bonne compagnie. Je pourrais transformer l'ancienne chambre de Ace en écurie. J'engrangerais de l'avoine dans l'entrepôt numéro deux. Par contre, la gestion ses déchets me laisse un peu perplexe... Je pourrais... Non! Trop compliqué. Je regrette, Gus, tu devras retourner au camps de bûcheron.
Gus piaffa de déception. De son côté, Cynthia en avait plus qu'assez d'imaginer cette cabine toujours plus grande de l'intérieur, alors elle s'impatienta.
- Vous avez des entrepôts là-dedans! Il est grand comment votre vaisseau?
- Ne le dite à personne, répliqua le docteur en souriant, mais je me suis déjà perdu dans le Tardis (réf. Castrovalva & Invasion of time).
- Je n'aurais pas du demander, pensa Cynthia qui combattait un petit vertige.
- Avant de partir, j'ai quelque chose à vous demander, Nathaniel.
- Le bois de houx est difficile à trouver, mais je vous promets que je ferai cette boîte.
- Comment avez-vous deviné?
- Quand j'ai examiné les débris de la boîte... elle a été construite selon la technique que mon père m'a apprise. Il y a quelques petits défauts. Je fais toujours le même genre d'erreur quand je fabrique quelque chose. Je la construirai donc et la cacherai au sous-sol de mon moulin.
- Le moulin sera construit au-dessus du puits des âmes, vous ne trouverez pas cela trop difficile?
- Tant que nous serons heureux et en paix, cela va aller, répondit Cynthia. Si le malheur arrive, nous quitterons le moulin. La légende raconte que le moulin a connu plusieurs meuniers. Il faut bien que la légende s'accomplisse.
- La légende raconte qu'un femme y a disparu. Il ne faudrait pas que ce soit vous.
- Si cela m'arrive, c'est parce que par un bel après-midi d'été, j'aurai vu une cabine bleue se matérialiser et que je n'aurai pas résister à l'appel de l'aventure.
- Dans ce cas, le meunier risque aussi de disparaître, rétorqua Nathaniel.
- De toute façon, même si les légendes s'inspirent du réel, il y a toujours une part d'imaginaire. Alors, notre avenir n'est pas une légende.
- Bonne chance à vous deux, dit le Galiférien, ému.
Il referma la porte et après le bruit de moteur habituel, le Tardis s'évanouit.
FIN
