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La Prophétie

Série : Doctor Who (2005)
Création : 11.05.2009 à 20h39
Auteur : Sunny 
Statut : Terminée

« Une très vieille légende gallifréenne parle de Rasillon et d'un loup » Sunny 

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La prophétie

Disclaimer : Doctor who ne m'appartient pas. Il est la propriété de Russell T. Davies et de la BBC. (Et bientôt de S. Moffat.)

Note de l'auteur : Je devrais être en train de travailler mais cette histoire ne me laissait pas tranquille. Elle me tourmente depuis quelques temps déjà. Elle voulait être écrite. Eh bien, voici son prologue.

La prophétie

Prologue : L'Abomination, le grand méchant loup et les deux petits garçons

« Il existe beaucoup de légendes autour de Rassillon. L'une d'entre elles parle de sa mort... et de son meurtrier. Il est dit qu'au début de son règne, le fondateur des Seigneurs du temps rencontra un loup. Pendant des années, l'animal resta inoffensif. Mais un beau jour, il se révéla une bête féroce, sanguinaire. Une bête hors du temps et de l'espace. Une Abomination.   Et il tua son maître... »

-Oui, acquiesça un petit garçon. Mais pourquoi ?

Lord Borusa releva la tête et se tourna vers l'enfant.

- Eh bien... C'était une bête féroce. Un loup. Une créature de la nuit. Elle voulait sans doute le chaos. Peut-être était-elle du côté de Zargeus, Theta Sigma.

- Peut-être. Mais c'est tout de même bizarre, cette histoire.

- Oh, Theta, quel casse-pieds tu fais ! intervint Koshei, un enfant du même âge que Theta Sigma. Il n'y a pas de raisons à tout... C'est une histoire de grand méchant loup. Comme les Toclafanes : j'adore cette histoire de petites boules maléfiques ! Elles sont trop drôles !

Lord Borusa sourit à son élève. Koshei, contraiment à Theta Sigma, l'orphelin, venait d'une grande famille de Gallifrey. Il ferait sans doute une brillante carrière politique dans les siècles à venir. Mais parfois, les réflexions du petit garçon lui faisaient peur...

-  Je ne comprends toujours pas, continua Theta. Cette histoire n'a aucun sens ! Pourquoi le loup aurait-il tué Rassillon s'il était son ami autrefois ? Une amitié, c'est quelque chose qui dure pour toujours, n'est-ce pas ? Hein, Koshei ? Je veux dire, Koshei et moi, on restera amis, toujours !

- Pour sûr, renchérit le petit garçon.

Après cette promesse d'amitié éternelle, Theta Sigma de la maison de Lugbarrow fit face à son professeur, la tête toujours bouillonnante de questions.

-  Vous croyez que ça a un rapport avec l'histoire de l'Autre et d'Oméga ?

- Je ne vois pas le lien, gronda Lord Borusa. Ce gamin effronté commençait à lui taper sur les nerfs.

- Mais si ! Koshei éclata d'un rire frondeur. Il connaissait bien les légendes gallifréennes, peut-être aussi bien que l'ancien sénateur. Theta et lui aimaient à se les raconter, le soir, pour se faire peur. Koshei aimait incarner Zargeus, maître des ténèbres et pire ennemi de Rassillon, alors que Theta (qui avait un certain faible pour l'héroïsme et les grandes valeurs) incarnait le premier des seigneurs du temps. Et les deux garnements bataillaient dans les couloirs de la forteresse de solitude, faisant un bruit infernal sous le regard furieux de leurs aînés.

- Mais si, voyons, Lord Borusa ! La mort d'Oméga était des plus suspectes ! Et l'Autre s'est suicidé !

- Et alors ? demanda le professeur, déjà effrayé par les théories blasphématoires de ses élèves.

- Et ? continua Theta. Ca me parait clair. Peut-être que le loup était le protecteur de Rassillon tant qu'il était gentil... Mais si jamais il est tombé du mauvais côté, peut-être alors que le loup....

- Assez ! tonna Lord Borusa. Vous rendez-vous compte de ce que vous dites ? Rassillon était le plus grand d'entre nous. Jamais personne n'a été aussi puissant.

- Pouvoir et honneur ne vont pas toujours ensemble, murmura Theta Sigma.

- C'était le cas de Rassillon. Il était bon et généreux...

- Mais s'il avait changé ? Et que cela n'avait pas plu au loup ?

- Le Loup était une créature maléfique. Une abomination. C'est écrit dans les livres.

Une lueur d'horreur et d'effroi passa un instant dans son regard. Il souffla, comme pour lui-même : « On dit qu'il reviendra, après la destruction de Gallifrey ».

- Houhou, chantonna Koshei. Qui a peur du grand méchant loup ?

Fatigué et à bout de nerfs, le sénateur prit place dans son grand fauteuil de velours orangé. Il baissa les yeux et soupira. Ces deux enfants étaient infernaux. Il avait bien peur qu'ils ne deviennent tous deux des rebelles, une fois leur diplôme en poche. Si jamais leur amitié continuait « pour toujours », comme ils se l'étaient promis, qu'adviendrait-il de Gallifrey ? Et de l'Univers ? Lord Borusa frissonna à cette pensée.    

-  Dame Flavia ?

Le sénateur appela son assistante et quelques secondes après, cette dernière apparut, beauté rayonnante, revêtue d'une robe argentée, étincelante telle une étoile. Cette vision enchantée coupa le souffle aux deux petits garçons.

- Flavia, auriez-vous l'obligeance de bien vouloir conduire Theta Sigma et Koshei auprès de leurs tuteurs ? Demain sera un jour très important pour eux. Je tiens à ce qu'ils soient préparés.

Koshei et Theta se regardèrent, inquiets. Ils avaient tous deux huit ans. Ils seraient bientôt conduits devant le Vortex pour la première grande épreuve de leur vie.

Une épreuve qui mettrait fin à leur amitié légendaire.

Une épreuve qui les changerait pour toujours.

L'un se mettrait à courir sans jamais se retourner alors que l'autre entendrait le battement des tambours, l'appel à la guerre et au loin... oh, très loin... le hurlement d'un loup.

A suivre.


Sunny  (11.05.2009 à 20:41)
Message édité : 27.03.2015 à 14:56

Chapitre 1 : Et ils vécurent heureux...

Un millénaire plus tard, après la destruction de Gallifrey, dans un autre monde

 

Rose regardait, désemparée, le Tardis disparaissant .... disparaissant pour toujours. Disparaissant sans elle à son bord.

Cela n’aurait pas dû se passer ainsi.

Rose avait rêvé de ses retrouvailles avec le Docteur des milliers des fois pendant ses voyages à travers le voïd. 

Et jamais au grand jamais cela ne se terminait par la plage du Méchant Loup avec le Docteur l’abandonnant dans l’autre monde.

Elle aurait dû être aux côtés de l’autre Docteur, l’aidant à piloter la machine à voyager dans le temps avec Donna, choisissant  leur prochaine destination, argumentant que Prorcia est tellement plus romantique en automne que Klum.

Mais non. Non. NON. Au lieu de voyager à travers le temps et l’espace, dans SON monde, avec l’homme qu’elle aimait, elle se retrouvait à la case départ. Et cette fois-ci (c’était peut-être cela qui lui brisait le cœur), ce n’était pas un accident. Le Docteur aurait pu la laisser l’accompagner- il ne l’avait pas fait. Il voulait qu’elle resta avec l’AUTRE, qu’ils vivent heureux et aient sans doute des tas d’enfants... Lui avait-il demandé ce que ELLE elle voulait ? Non, non, bien sûr...

Rose ne put s’empêcher d’en vouloir aussi un peu à Donna. Entre femmes, on se comprend et on se soutient.  Et Donna, au moment où Rose avait le plus besoin d’aide, était restée au côté du ‘vrai’ Docteur, formant, avec lui, un jury impitoyable. « Tu resteras ici, nous l’avons décidé, c’est ainsi. Pas besoin de discuter, pauvre singe stupide, 100% humaine que tu es. »

Rose voulait hurler, Rose voulait s’effondrer en sanglots  comme elle l’avait fait cinq ans plus tôt, Rose voulait rentrer sous terre et ne plus jamais revoir la lumière du soleil.

Toutes ces nuits blanches passées en compagnie de Toshiko Sato et de Malcom Taylor à construire le canon, tous ces voyages quasi suicidaires, .... tout cela pour rien ?

Ou presque...

Rose sentait la main de l’autre Docteur dans la sienne. Elle le regarda, l’air triste, incapable de sourire après cette ultime trahison. Il ne ressemblait pas à un meurtrier sanguinaire, loin de là (non, seulement à l’homme qui venait, une fois de plus, de lui briser le cœur).

Le Docteur lui avait donné une mission- ou voulait-il seulement une bonne excuse pour la laisser là ? Et ce Docteur, celui qui serrait sa main, qui la regardait, confus, comme s’il attendait quelque chose de sa part (Un sourire ? Un rejet ? Un autre baiser ?), pensait-il les trois mots prononcés quelques minutes plutôt ?   L’aimait-il vraiment ou n’avait-il joué qu’un rôle dans l’espoir d’une diversion permettant à son double et à Donna de rentrer dans le Tardis et de partir sans qu’elle ait eu le temps de réagir ?

Si c’était le cas, eh bien, bravo ! La mission avait été un succès.

Le Docteur à moitié humain se rapprocha de Rose et prit son autre main dans la sienne. Ils regardèrent leurs deux mains jointes un instant puis il la prit dans ses bras. Un moment surprise, Rose se laissa emporter un flot de sentiments contradictoires et sa fatigue. Elle enfouit son visage entre la nuque et l’épaule de cet étrange Docteur et laissa couler ses larmes.

Elle n’était qu’une sale égoïste. Lui aussi avait perdu beaucoup dans cette histoire : le Tardis et son amie Donna. Son monde aussi. Tout allait être nouveau pour lui. Le Docteur extraterrestre avait eu raison sur un point au moins : il allait avoir besoin d’elle. Au moins au départ.

Rose releva la tête et vu deux yeux noisettes l’observant tranquillement, avec une certaine lueur... elle connaissait cette lueur, cette petite flamme... Leurs deux visages étaient proches, si proches...  

« Hé ho! Roméo et Juliette, c’est pas le moment ! »

Le Docteur et Rose  se retournèrent et virent Jackie Tyler les bras croisés et l’air excessivement agacé.

«Les hommes  ne sont décidément bons à rien ! »

Le Docteur laissa échapper un rire surpris alors que Rose levait les yeux au ciel.

« Nous laisser en Norvège ! Je vous jure ! Tout le temps et l’espace à sa disposition et monsieur nous dépose en Norvège. Bravo pour les souvenirs !  Et le zeppelin de Pete qui est en panne ! On est coincés ici ! Une bande de bons à rien ! »

Rose s’approcha de sa mère et pris son téléphone.

« Du calme, j’ai peut-être la solution. Docteur, vous aimez Star trek, j’espère ? »

« Oui, assez... Vous n’allez pas encore m’appelez Spock, n’est-ce pas ? »

Rose sourit, se rappelant de Londres sous les bombardements et du capitaine Jack (elle ne pourrait jamais lui dire adieu, oh seigneur...). Elle composa un numéro sur le GSM de sa mère.

« Energie »

Tout à coup, le Docteur fut entouré par une lumière aveuglante.  Lorsqu’il récupéra l’usage de sa vue, il se rendit compte qu’il n’était plus sur la plage, mais dans un grand hall, sans fenêtre et aux murs gris. Plusieurs scientifiques s’affairaient autour de machines extraterrestres- dont une attira son attention : le canon dimensionnel.

Rose suivit son regard et rit de bon cœur.    

« Ne vous inquiétez pas. Maintenant que les murs entre les dimensions sont rétablis, c’en est fini des petites ballades dans les mondes parallèles.  Par contre, je crois qu’il est assez puissant pour nous permettre de télétransporter des personnes ou des objets  d’un point à l’autre... »

Le Docteur, pensif, acquiesça.

« De Norvège à Londres »

« Oui »

« Ou d’une planète à l’autre. »

Rose sourit. Elle savait qu’il apprécierait.

«  Exact. »

«Hum... Je suppose que si je suis Mr Spock, toi, tu es Miss Scooty ? »

Avant que Rose puisse réponde, la jeune femme fut abordé par un scientifique, tout sourire, qui la prit dans ses bras et la serra à point que la blonde pensa qu’elle allait étouffer.

« Oh, miss Rose, miss Rose! On ne pensait plus vous revoir! Tous les autres pensaient que vous alliez rester  avec votre fameux Docteur, mais moi, j’étais sûr que vous reviendriez ! Euh... Qui c’est, celui-là ? »

Rose reprit son souffle une fois que Malcom Taylor daigna la relâcher.

« Dr Malcom Taylor. Notre véritable Scooty. Voici... euuuhhh... »

Rose ne savait comment appeler ce nouveau Docteur. Juste ‘Docteur’... ou prendrait-il un nom humain. Peut-être Noble, en hommage à Donna ?

Le Docteur tendit sa main et sourit au scientifique.

« Dr John Smith. Enchanté. »

Malcom était surpris et se sentit menacé face à cet étranger au sourire ravageur. Il était bien séduisant. Trop. Un nouveau soupirant pour Miss Rose ? Elle n’avait pas suivi son Docteur, mais elle revenait avec un autre joli garçon. Et docteur qui plus est... Aurait-il jamais sa chance avec l’héroïne blonde qui hantait son cœur ? Reprenant ses esprits, Malcom décida de serrer cette main tendue et à se présenter. Ce n’est pas parce qu’il ne ressemblait pas à Casanova qu’il devait abandonner la partie !

« Dr Malcom Taylor. J’ai assisté miss Rose lors du projet  Omega. »

« Omega ? » Le Docteur haussa les sourcils. Ils avaient choisi Omega comme nom du projet...

« Oui, le canon... »

« Pourquoi Omega ?

Rose et Malcom se regardèrent, surpris.

« Eh bien, je ne sais pas...   ca sonnait bien ?  Pourquoi cette question ?»

« Omega était un seigneur du temps. Un ami de Rassilon. C’est lui qui, le premier, a mis au point les voyages interdimensionnels. »

Rose leva les yeux au ciel et soupira.

« C’est juste une coïncidence. »

Mais le Docteur n’en était pas tout à fait sûr. Après tout, les noms  ont un pouvoir sous-estimé.

« Ah, enfin, je vous trouve ! »

Pete Tyler, président de Vitex, multimilliardaire, époux de Jackie Tyler, père de Tony Tyler et accessoirement, directeur de Torchwood embrassa sa femme avant de se tourner vers sa fille adoptive et le Docteur.

« Où est Mickey ? » demande Pete, inquiet.

Le cœur de  Rose se brisa de nouveau. Elle ne reverrait jamais plus son ami d’enfance. Ils s’étaient quittés fâchés et désormais, c’était bien fini.  Elle devrait annoncer à Jake que son coéquipier ne reviendrait pas. Peut-être en avaient-ils parlé? Rose l’ignorait et elle redoutait cette conservation autant que son ami lui manquait.

Voyant Rose mal à l’aise, le Docteur prit la parole.

« Oh, il est chez lui » annonça-t-il sur un ton joyeux. « Je vous parierais ma chemise- euh, de toutes manières, je n’ai plus que cela, ma chemise, ha !- qu’il va travailler pour le Torchwood de notre monde avec Jack. Et peut-être Martha ! Oh, quelle belle équipe !  La meilleure ! »

« Hé ! » protesta Rose, donnant un petit coup de coude au Docteur d’un air moqueur.

« La meilleure de leur monde, je veux dire. Ici, dans ce monde, il y aura nous. »

Il dit cela avec son plus beau sourire, si bien que Rose sentit son cœur battre la chamade et la chaleur lui monter aux joues....

Non, non, non, non. Elle n’allait pas recommencer. Qui exactement lui assurait qu’il ne jouait pas le jeu de l’autre Docteur ?  Qu’être son « coéquipier » était bien ce que lui, Docteur John Smith, voulait... et non pas l’autre? Que ses sentiments étaient bien réels et non pas un attrape-nigaud afin qu’elle se tienne bien tranquille, qu’elle reste à sa place au lieu de vouloir attraper l’inaccessible   étoile filante ?

« Bon, ca n’est pas tout çà, mais moi, j’ai hâte de retrouver mon fils » annonça Jackie.

Rose hocha la tête, pensive. Si le Docteur l’avait emmenée avec lui, elle aurait peut-être gagné l’homme qu’elle aimait mais elle aurait perdu tellement ! Ses parents, son petit frère.... Comment avait-il pu ne serait-ce qu’un instant penser à abandonner Tony ! Ne valait-il pas tous les Docteurs au monde ?

« Je passerai demain. Pour l’instant, tout ce dont je rêve,  c’est d’une bonne douche et de mon lit »

« Moi aussi » ajouta le Docteur.

Tous se retournèrent, le dévisageant  puis regardèrent Rose, une lueur malicieuse dans leurs regards. La jeune femme baissa la tête, embarrassée.

Duh ! Comme si elle était du genre à partager sa douche ou son lit avec un inconnu! Mais le Docteur n’était pas vraiment inconnu... n’est-ce pas ?

« Je vois que j’ai bien fait de ne pas vendre ton appartement comme tu me l’avais demandé »

Pete sourit à sa belle-fille et au Docteur. Il aurait sans doute l’occasion de faire plus ample connaissance avec celui  dont Rose, Mickey et Jackie parlaient avec tant d’amour et de révérence. Pour cette nuit, mieux valait laisser les amoureux s’installer dans leur petit nid douillet. A voir les regards nerveux qu’ils s’échangeaient depuis leur retour, ils avaient des choses à se dire.

N’en avait-il pas été de même entre lui et Jackie ?

 

Une fois arrivés dans le sous-sol, Pete lança à Rose un trousseau de clés.

 « Hé ! » s’écria la jeune femme « mais il y a des clés de voiture !»

« Oui. Mon petit cadeau. Voiture écologique. »

« Quoi ? Elle carbure au vitex ? » le taquina Jackie.

« Haha ! Très drôle, Mrs Tyler ! Roger va vous montrer. Et bonne nuit ! »

Rose lança un regard désespéré vers sa mère. Elle n’avait jamais été timide avec les garçons. Rose aimait flirter et avait commencé très jeune. Elle avait déjà vécu avec un musicien alors qu’elle n’était qu’une adolescente- ce qui lui avait pourri l’existence et laissé un tas de dettes. Elle n’aurait pas dû se sentir aussi terrifiée à l’idée de passer la nuit dans le même appartement que ‘John Smith’. Bon sang, elle avait voyagé pendant deux ans dans le Tardis avec le Docteur. Ils avaient déjà partagé un lit une fois sur Melikns (même si rien ne c’était passé)- pourquoi diable sentait-elle sa gorge se nouer ?

  Jackie sourit doucement à sa fille et articula un « Je t’aime » avant d’entrer dans la voiture aux côtés de son mari.

Arrrrrhhh ! D’abord Donna, ensuite sa mère ! Pourquoi tout le monde semblait-il l’abandonner aujourd’hui ?

Suivant l’employé de Pete, le Docteur et Rose marchèrent côte à côte et peu à peu, la jeune femme sentit ses muscles se relaxer et une main plus chaude qu’à l’accoutumée  prendre la sienne.

Le cadeau de Pete était luxueux, comme à son habitude. Un coupé sport dernier cri -et bleu, couleur de la veste de Rose et de celle du Docteur. Ce qui enchanta le gallifréen.

« Tu as vu! Nous sommes tous assortis ! »

« J’ai vu. Merci, Roger. Passez une bonne nuit. »

 « Vous également, miss Tyler »

L’employé de Pete disparu dans le parking alors que le Docteur examinait minutieusement le précieux véhicule.

« Oh, elle est belle, Rose, elle est très belle ! J’avais une voiture, avant, sur Terre, quand je travaillais pour UNIT. Elle s’appelait Bessie. »

« Tu avais donné un nom à ta voiture ? »

« Oh oui, et.... attends. Tu m’as tutoyé ! »

« Oui, euh, c'est-à-dire, je peux te ... vous vouvoyer, si vous voulez... » balbutia Rose, embarrassée.

« Non, non ! » coupa le Docteur.  « C’est génial, Rose, absolument fantastique ! J’aime que tu me tutoies. On va vivre ensemble, tous les deux ... vraiment ensemble. C’est une aventure dont j’ai rêvé, Rose. Et je peux la vivre avec toi ! »

Rose observa attentivement le Docteur. Il semblait sincère. Il était bon comédien, il pouvait mentir aisément, parfois ... mais ici, dans ce souterrain sombre, entourés par les voitures des agents de Torchwood, Rose eut la conviction qu’il lui disait la vérité. Pour une fois, il n’essayait pas de la manipuler.

« Alors, tu veux dire que... c’est vraiment ce que tu désires ? Vivre avec moi ? Ensemble ? Comme un couple ? »

Le Docteur la regarda, stupéfait.

« Je croyais que ce que je t’avais dit, sur la plage, était assez clair »

Rose souffla, énervée, elle passa sa main dans ses cheveux, avant de s’appuyer contre la voiture.

« C’est vrai, tu m’as dit les trois mots. Tu m’as dit ce que je voulais entendre. Mais est-ce que tu les pensais vraiment ? Ou était-ce juste un moyen de gagner du temps pour qu’il puisse s’en aller avec Donna sans même me dire au revoir ? Le Docteur m’a donné ce qu’il pensait que je voulais. Mais toi, qu’est-ce que tu veux ? »

Rose était au bord des larmes, n’osant même plus le regarder. Elle était perdue dans ses pensées, tout semblait s’emmêler dans sa tête.  Elle ne savait plus rien sinon sa tristesse d’avoir été abandonnée par le Docteur et sa peur incontrôlable de perdre John Smith.

D’un doigt, John souleva doucement la tête de Rose et essuya les larmes de la jeune femme.

« C’est toi que je veux.... singe stupide. » dit-il d’un ton taquin.

Une fois de plus, Rose évita son regard, détournant la tête.

 « Si tu es vraiment le Docteur, comme tu l’as dit et répété, comment peux-tu vouloir une vie domestique, une vie sur le chemin long, jour après jour, ... » argumenta-t-elle.

« Parce que tu serras à mes côtés. C’est çà que je veux. » Il stoppa net un instant. « C’est ce qu’il veut lui aussi. C’est ce qu’il aurait voulu pour lui-même, s’il avait pu. Rappelle-toi, ma Rose, la malédiction des seigneurs du temps. Je suis lui, mais une version de lui qui vivras aussi longtemps que toi. Avec toi. Quoiqu’il advienne. »

« Tu peux me le promettre ? »

Le Docteur sourit, prenant Rose dans ses bras.

« Bien sûr ! »

Pourtant, tout au fond d’elle-même, Rose sentait qu’il ne tiendrait pas sa promesse... et ce n’était pas une affiche promouvant « La nouvelle histoire du Grand méchant loup » qui aurait pu calmer ses craintes....

 

A suivre.

 


Sunny  (10.06.2009 à 23:56)

Chapitre 2 : Vous avez dit « Bad wolf » ?

 

Le Docteur n’avait jamais beaucoup dormi. La biologie supérieure des seigneurs du temps lui permettait de ne prendre presque jamais de repos. Alors que ses compagnons dormaient à poings fermés, lui, bricolait ou faisait quelques réparations dans le Tardis, à moins qu’il ne décide d’enquêter sur la dernière bizarrerie à l’extérieur du vaisseau.

Désormais, le Docteur était humain. Ou plutôt, à moitié humain. Il lui fallait donc ses heures de sommeil. Et pourtant, il ne pouvait pas dormir.

La cause de cette insomnie ? Une certaine blonde.

Oh non, pas qu’elle l’empêcha son sommeil de la manière qu’il avait prévue... de longs baisers langoureux suivis d’étreintes passionnées toutes la nuit durant....   

Non... malheureusement, la seule étreinte qu’il pouvait espérer était celle du chat de Rose : Kosheï.

Elle avait un chat appelé KOSHEÏ ! Kosheï ! Ha! Si seulement le Maître avait su que, dans ce monde, il était un chat...

Rose, après tout, avant leur arrivée, n’était-elle pas un petit chien ?

Le Docteur sourit à ce souvenir puis grimaça.  Ce fichu divan n’était vraiment pas confortable.

Pourquoi diable lui avait-elle refusé la porte de sa chambre ? N’étaient-ils pas un couple maintenant ? Et les humains ne se prouvaient-ils pas leur amour par.... de nombreux câlins ?

Elle le trouvait à son goût, de çà, il était certain. Beaucoup de membres de la gente féminine lui avaient fait des compliments sur son apparence :   Cassandra, Reinette, Martha, Astrid, ... Il était complètement irrésistible ! Où était-ce son aura de seigneur du temps ? Avait-il perdu son charisme en devenant à moitié humain?

Ou Rose se vengeait-elle de son autre lui-même en prêchant l’abstinence ?

Lorsque, lui offrant son sourire le plus charmeur, il avait voulu la suivre dans sa chambre, Rose l’avait regardé d’un air moqueur... un air moqueur qui voulait dire « Tu plaisantes, j’espère ? »

« Mais, mais, Rooooosssse, où vais-je dormir ? » s’était-il lamenté.

« Le divan est très confortable » avait-elle déclaré. Elle avait menti. Et il en souffrait maintenant.

« Il fait froid, je vais attraper un rhume, tu sais, je suis très fragile maintenant... et ton lit a l’avoir douillet et chaud. On pourrait se tenir chaud, tous les deux, hein ? » Il avait dit cela en se rapprochant, tentant de séduire Rose- cela n’aurait pas dû être difficile, puisqu’elle l’aimait. Elle l’aimait, n’est-ce pas ?

Mais Rose, quoiqu’elle rougît légèrement, était restée de marbre face à ses avances.

« Moui, moui, moui » avait-elle répondu avant de lui fermer la porte au nez.

« Rooooosssseee, ouvre la porte, s’il te plait ? » avait-il gémi. Bon sang, il était un ancien seigneur du temps et il  avait l’impression d’être réduit à l’état de petit chien, jappant et piaulant pour pénétrer dans la chambre de sa maîtresse.

 S’il se mettait à aboyer, Rose accepterait-elle d’ouvrir cette maudite porte ?

Vaincu, il se dirigea vers le divan où Kosheï était déjà bien installé. Le chat, impérial, le regardait. Le Docteur avait l’impression qu’il le narguait. Arhhh. Décidément, quelque soit la dimension, il y avait des choses qui ne changeaient pas.

Le Docteur s’assit à côté du félin. Il baissa la tête et soupira. Ce n’était pas vraiment la soirée en amoureux dont il avait rêvé. Lui et Rose, allongés dans ce grand lit, en dessous des couvertures, s’embrassant, se caressant,  ... passant la nuit dans les bras l’un de l’autre.

Au lieu de cela, il avait le divan... et Kosheï.

Le Maître aurait bien ri de cette situation.

Soudain, le Docteur entendit la porte s’ouvrir. En un instant, il se leva et vit Rose chargée d’un coussin et de couvertures.

« J’ai oublié de te donner çà ! » dit-elle en souriant.

« Merci » répondit le Docteur, s’emparant du précieux chargement. Leurs mains se frôlèrent et il crut sentir Rose frissonner. S’il jouait bien ses cartes, peut-être que tout n’était pas perdu.

« J’ai envie d’une tasse de thé » dit-il sur un ton badin. Il ne fallait pas alerter Rose de ses réelles intentions. Pas qu’elles ne soient pas légitimes. Après tout, il lui avait proposé de partager sa vie et elle l’avait embrassé. Sur certaines planètes, c’était l’équivalent d’un mariage ! Qu’est-ce qui l’empêchait de l’attraper par la taille, de lui rendre son baiser de tout à l’heure et de faire d’elle officiellement sa tendre épouse, là, sur ce divan ?

Raison 1 : le divan n’était pas confortable et trop petit. Ils risquaient de tomber.

Raison 2 et la plus importante : Rose ne semblait pas vouloir. Son baiser sur la plage n’avait peut-être été qu’une vengeance contre celui qui lui avait refusé une nouvelle fois les trois mots qu’elle attendait. Une vengeance bien agréable. Mais maintenant, elle lui semblait amère. Il voulait davantage.

Il l’aimait, la désirait ... et elle aimait l’autre Docteur.

Oh seigneur. Il était le nouveau Mickey !

« Viens mon petit chéri »

Petit chéri ? Ohhh, se pourrait-il...      Mais le Docteur déchanta rapidement. Le ‘petit chéri’ n’était pas lui... mais le chat.

Dans ce monde, le Maître l’emportait sur le Docteur. Echec et mat, mon cher Theta.

Oui, il pouvait entendre clairement le rire du Maître.  

Alors que la porte se refermait une fois de plus, Le Docteur se précipita vers la chambre de Rose et tambourina.

« Rose, Rose, ne me laisse pas tout seul, je n’aime pas de rester tout seul ! »

La porte s’entrouvrit, juste assez pour laisser passer une poupée de chiffon.

Interdit, le Docteur saisit le jouet alors que la porte se refermait. Pour de bon cette fois.

Il regarda la poupée. Elle lui ressemblait, trait pour trait. A part qu’elle portait son costume brun à lignes.

Vaincu, le Docteur retourna sur son divan et s’allongea. Il serra la poupée contre son cœur. Au moins, elle avait l’odeur de Rose....

 

 

« Bonjour ! Enchanté de vous revoir, Docteur! Vous avez passé une bonne nuit, j’espère ? »

Pete serrait la main du Docteur alors que Rose était allée rejoindre sa mère dans le grand salon du manoir des Tyler.

« Si je vous disais que j’ai passé la nuit avec une poupée de chiffon, ca vous étonnerait ? »

Tout d’abord surpris, Pete éclata de rire.  Il prit le Docteur en pitié, après tout, il était marié avec Jackie Tyler, il savait que mère et fille pouvaient être impitoyables quelques fois. Parfois. S’il était tout à fait honnête, souvent.

  « Ah oui, cette fameuse poupée. Si je vous disais que votre compagne de chambrée a sauvé le monde, ca vous remontrait le moral ? »

« Ma poupée a sauvé le monde ? Vraiment ? » dit-il en souriant.

« Rose l’a fabriquée dans certaines circonstances nous dirons. Sans cette poupée, l’invasion Puppeutry aurait réussi. »

« Ha ! Fantastique ! »

Le cœur du Docteur devint plus léger. Même sans être vraiment là, grâce à Rose, il avait continué à protéger cette Terre. Quelque chose lui disait que ce maudit chat, lui, n’avait jamais sauvé qui que ce soit.

« Mais où est donc Tony ? »

Jackie et Rose s’inquiétaient car le petit garçon semblait avoir disparu. Cependant, le Docteur pensait avoir aperçu une paire d’yeux noisette l’observant dans les arbres lorsqu’ils étaient entrés dans la propriété.

S’éclipsant discrètement, le Docteur se dirigea vers les bosquets et trouva, bien caché, un petit garçon aux cheveux roux.

« OOohhhh, tu es roux ! Tu en as de la chance ! »

Le petit garçon leva vers l’étranger un visage surpris.

« Pourquoi çà ? »

« Parce que c’est génial ! Je n’ai jamais été roux. Et apparemment, je ne le serai jamais. Enfin peut-être que l’autre moi... un jour ou l’autre. »

Le Docteur sentit son cœur se serrer.

« J’avais une amie qui était rousse.  Elle était comme une sœur pour moi. Je ne la reverrai plus. Je pensais avoir la femme que j’aime, mais... Il semblerait qu’elle ne m’aime pas de cette façon là. Elle préfère son chat.» dit-il, abattu, se laissant tomber à terre dans un moment de fatigue.

« Vous parlez de Kosheï ? » demanda Tony.

Le Docteur acquiesça.

« C’est une sale bête. Je ne l’aime pas. »

Le Docteur laissa échapper un rire amusé. Apparemment, Tony Tyler et lui s’étaient déjà trouvé un point commun avant même de se présenter.  Un bon début !

« Vous êtes venu avec ma sœur, j’ai vu. »

« Oui, tu étais en mission d’espionnage pour la CIA ? » demanda le Docteur d’un ton sérieux.

« Duh, mieux que çà ! Pour Torchwood ! Un de ces jours, je travaillerai avec ma sœur et papa là-bas ! Et je serai un de leurs supers agents : LE meilleur! » en disant cela, Tony fit plusieurs gestes de combat qui amusèrent beaucoup le Docteur.

« Le dîtes surtout pas à maman ! Déjà qu’elle râle sur Rose parce qu’elle travaille pour eux. Enfin, pas vraiment. »

« Comment çà ? Pas vraiment ? » demanda le Docteur, interloqué.

« Ben oui, elle se servait d’eux, pour retrouver son Docteur.  Elle pensait qu’à lui. Elle m’avait dit adieu... puis, là, elle est de retour. C’est louche. Vous croyez qu’on la remplacée par un clone ? Ou que c’est un Slitheyn ? »

« Une Slitheen ? Rose... non, elle est trop mince pour çà.» observa l’ancien extraterrestre.

« Huh, pas surprenant ! Elle mangeait presque plus ! Elle travaillait tout le temps ! C’était l’obsession, j’vous jure ! Au fait, comment tu t’appelles ? »

Le Docteur ne put répondre tout de suite. Cela ne l’étonnait plus que Rose lui refusa sa chambre. Elle avait espéré SON Docteur. Le vrai, pas une pâle copie, fragile, mortelle, .... indigne de la force de son amour. Il pensait être le Docteur. Mais l’était-il vraiment ? Ou bien simplement John Smith ?

« Hého ? C’est comment ton nom ? »

« John. John Smith. Et tu es le fameux Tony Tyler. » dit le Docteur en lui tendant la main.

« Waw ! Tu connais mon nom ? » dit Tony, émerveillé.

« Mais bien sûr ! Tu es une célébrité ! »

« Cool ! T’es un ami de Rose, non ? » demanda le petit garçon.

Le Docteur soupira. Un ami, oui. Et apparemment, il ne serait jamais rien d’autre.

« Oui, un ami. »

« Tu vas l’épouser ? »

Le Docteur se retourna et regarda Tony l’air triste.

« Oh, j’aimerai bien. Mais elle n’oubliera jamais son Docteur, n’est-ce pas ? »

« Non, pour sûr. Mais ca ne veux pas dire qu’elle ne peut pas t’aimer toi. »

  La vérité sort de la bouche des enfants, dit-on sur Terre... et sur une série d’autres planètes.

« Et bien, vous voilà tous les deux ? »

La voix terrible de Jackie Tyler résonna et le Docteur et Tony se levèrent d’un bond, main dans la main.

« Hello Tony ! » murmura Rose, émue lorsque son petit frère courut se réfugier dans ses bras protecteurs.

Le Docteur observa la scène, sourire aux lèvres et tâchant de restreindre sa jalousie. Tony était son petit frère, il avait sa place auprès de Rose.... mais pourquoi, pourquoi désirait-il tant arracher le petit garçon à cette tendre étreinte afin de prendre sa place. Il est vrai, pensa le Docteur, que ses pensées, à lui, étaient  beaucoup moins platoniques que celles du frère de Rose.

Et si jamais il réalisait ses rêves devant Jackie, il pourrait sans doute dire adieu à la vie. Et à Rose.

Alors que Rose n’avait toujours pas lâché son petit frère, son téléphone se mit à sonner.

« Allô ? Oui, Tosh. Quoi ? Oh, c’est pas vrai ! Je ne peux même pas prendre un jour de congé ? Ok, ok, j’ai compris, j’arrive ! »

Rose raccrocha le téléphone et soupira. Elle ouvrit la bouche mais sa mère la coupa.

« Ne me dis pas, Torchwood ? Rose, maintenant que tu as ce que tu veux »  dit-elle en lançant un regard vers le Docteur « pourquoi continues-tu à travailler pour eux ? Tu prends des risques inutiles, chérie »

« Maman, on a déjà eu cette conversation, non ? C’est mon job. Certains font du pain,  d’autres réparent des voitures, moi, je défends la Terre. »

« C’est trop dangereux... »

« Maman... Il faut que j‘y aille. Docteur, tu viens avec moi ? » demanda-t-elle en se tournant vers son colocataire.

Le Docteur était ravi : elle ne partageait peut-être pas sa chambre, mais peut-être pourrait-il travailler à ses côtés. C’était déjà un premier pas. Tony avait vu juste, il y avait de l’espoir.

 

Voici les faits : deux vaisseaux s’étaient écrasés sur les bords de la Tamise. A leur bord : personne. Les autorités avaient contacté Torchwood sur le champ afin de retrouver les aliens et de protéger la population.

« Protéger la population ? » interrogea le Docteur « Qui vous dit que ce ne sont pas les aliens qui sont en danger ? »

Hope Stuart lança au protégé de Rose Tyler un regard à la fois méfiant et glacial.

« Mais d’où sortez-vous ? Tout le monde sait que les extraterrestres sont une menace pour l’humanité ! »

Le Docteur voulu riposter, mais Rose d’un geste l’arrêta.

« Oui, bien sûr, Hope, tu as parfaitement raison. Excuse le docteur Smith, il vient juste de revenir d’un long voyage dans... euh... sur l’Himalaya. Il y a vécu en ermite. C’est un scientifique de génie, mais un rêveur idéaliste. Il n’a pas été confronté aux évènements des dernières années. »  

Rose s’était lancée dans cette improvisation de mensonges, pensant, au passage, qu’il faudrait se souvenir de chacun afin de ne pas commettre d’impairs à l’avenir.

Le monde de Pete avait beaucoup de qualités. Il était avancé au point de vue technologique, ne connaissait pas la pollution – mais, depuis les Cybermen, les habitants de la Terre s’étaient mis à craindre les invasions aliens. Ce qui, dans un sens, était illogique, puisque les soldats de fer avaient été créés par un humain.  

Désormais, la moindre visite du moindre extraterrestre était accompagnée par une série de militaires de l’UNIT ou de Torchwood, soit raccompagnant les visiteurs à leurs vaisseaux, soit les exécutant sur place.

Une série de lois avaient été votées- entre autre concernant les mariages entre humain et alien. Strictement interdit. La race humaine devait rester pure (ce qui n’était pas sans rappeler à Rose  cette chère lady Cassandra). Les deux époux seraient exécutés ainsi que tout enfant né de cette union.

« Mais c’est d’une cruauté abominable !!! » s’insurgea le Docteur après que Rose l’ait mis au courant.

« Chuuttt ! Parle moins fort ! On risque de nous entendre ! » le sermonna la jeune femme.

« Et tu restes là, sans rien faire ? Ca ne te ressemble pas »

Le Docteur restait stupéfait face à l’apparente indifférence de Rose concernant cette affaire. La Rose qu’il connaissait serait montée au créneau, elle se serait battue jusqu’à son dernier souffle pour ce qu’elle croyait juste.

« Et moi, dit le Docteur.  Moi, est-ce que tu vas me vendre à leurs bourreaux ? »

Rose haussa les épaules nonchalamment et leva les yeux aux yeux.

« Huh, tu n’es pas assez intéressant. Trop humain. Et puis, tu as une nouvelle identité. Humaine. Mon père est en train de faire tes papiers, docteur Smith »

 « Et si j’allais rejoindre ceux de mon espèce, huh ? Et si je me joignais à eux, si je brûlais ma couverture ? Que dirais-tu ? »

Rose le regarda, paniquée. Son rythme cardiaque commençait à s’accélérer. Ce fichu alien allait la rendre folle un de ces jours !

« Tu n’oserais pas ? »

« Tu veux parier ? »

La silhouette brune d’Hope Stuart vint les rejoindre. Elle semblait enchantée.

« Bien, bien ! Depuis ton départ, plus d’attentats, c’est déjà çà ! » annonça-t-elle sur un ton glorieux.

« Des attentats? » demanda le Docteur.

« Des terroristes. Tout un groupe. Ils se font appeler « Bad wolf ».  Ils défendent ces maudits aliens, les libèrent, font échouer nos exécutions publiques. Ca va sans dire que si nous les tenions, ils subiraient le même sort que leurs petits protégés. »

« Vous avez dit « Bad Wolf » ? » Le Docteur exultait. Il aurait dû se douter qu’elle cachait quelque chose. Rester dans son coin et laisser les choses se passer n’étaient pas du style de SA Rose Tyler.

« Oui, Bad wolf, ‘Méchant loup’, si vous voulez. Une meute de  terroristes, mais nous les coinceront. Quoique, c’est vrai que ces derniers temps, ils se tiennent à carreau. On prétend que leur chef est parti, pour une durée indéterminée. »

Le Docteur ne pouvait s’empêcher de sourire. Il s’était fait du soucis pour rien. Mais il faut dire qu’elle l’avait bien eu.

La vie était belle et Rose était restée la même.

Mais elle prenait de grands risques.

 « Laissez-les donc où ils sont. Je pars avec mon équipe à la cherche de nos visiteurs. »

« Très bien. J’attends votre premier rapport dans deux heures. »

 

Une fois seuls, le Docteur attrapa Rose par la taille et l’attira dans un couloir à l’abri des yeux et des oreilles indiscrets.

Plaquée entre le mur et le Docteur, Rose se sentait assez mal à l’aise et ce n’était pas le sourire moqueur de son compagnon qui arrangeait les choses.

« Alors, dit-il en riant. Bad wolf ? »

« Oh, ca va, on a compris, tu es malin. »

Le Docteur rapprocha son visage de celui de Rose, leurs fronts se touchant presque. Rose pouvait sentir son souffle chaud près de sa bouche. Et la jeune femme se sentit défaillir.

Oh seigneur, oui, elle l’aimait. Mais elle avait besoin de temps. De temps pour faire le point sur ses sentiments, sur... sur un tas de choses en fait. Pourquoi refusait-il d’attendre un tout petit peu ? Ne l’avait-il pas fait attendre, lui ? Deux ans durant, sans même un ‘Je t’aime’, à flirter avec Jabe, Reinette, etc. ?  

« Rose » murmura-t-il à son oreille

« Oui ? »

« Je dors dans ta chambre cette nuit. » Ca n’était pas une question. Non, ca avait plutôt le ton d’un ordre.

« Ok »

« Ok ? » Le Docteur releva la tête, surpris. Cette victoire avait été presque trop facile.

« Ok. Il y a un autre divan dans ma chambre. Tu peux t’y installer, si tu veux. » dit-elle sur un ton moqueur.

Oh, elle l’avait bien eu. Elle voyait bien à son air abattu et déçu qu’il espérait davantage. Si ses gémissements à la porte de sa chambre l’autre nuit ne l’avait pas avertie sur la nature de ses sentiments à son égard.

Adieu doux amour platonique !

« Mais Rose... Ton lit a l’air tellement douillet ! »

« Tu l’as déjà dit.... Ok, voilà ce que je te propose. On le partage. »

« Parfait, ca me va ! »

« Un jour sur deux »

« Quoi? »

« Un jour, je prendrai le fauteuil et toi le lit et le jour suivant, ce sera vice-versa. »

« On ne pourrait pas le partager... ensemble ? » demanda-t-il doucement.

« Hummmm.... Laisse-moi y penser... « 

Elle le fit un peut attendre, lui souriant, charmeuse, caressant d’un doigt le contour de  son visage, avant de passer sa main dans ses cheveux.

Puis elle fit une petite moue boudeuse.

« Non. »

« Non ? »

« Non. Un jour sur deux. Allez viens, on a des aliens à aller sauver. »

   

Sur le site de l’impact, Rose retrouva Jake Simmonds. Le jeune homme blond leur fit signe de la main et leur dit d’approcher.

« Quand on m’a dit ‘Docteur John Smith’, j’avoue que je ne pensais pas à vous. Elle vous a dit pour la loi concernant les aliens ? » dit Jake tout bas, afin que personne, sauf John, ne l’entende.

« Oui. J’ai du mal à croire qu’Harriet Jones les a laissé voter çà ! » répondit le Docteur, visiblement énervé.

« Harriet est morte, dit Rose, assassinée. On accuse Bad Wolf. »

Le Docteur dévisagea Rose un instant.

« Ne me regarde pas comme çà ! On a rien avoir la dedans ! »

« On ? » questionna le Docteur. Il regarda Jake. Bien sûr, Simmonds et Mickey faisaient partie de l’équipe de Rose. Elle avait eu besoin de personne de confiance.

« Qui d’autre ? »

« Oh, des amis, des personne de confiance à Torchwood. Tu as rencontré l’un d’entre eux lors de ton arrivée, Malcom Taylor. »

Le Docteur acquiesça, tout en inspectant les deux vaisseaux extraterrestres.  

« Vous les reconnaissez ? » demanda Jake.

« Oui. Judoon. Mais ces vaisseaux ne sont pas tombés tous seuls. On les y a forcés.»

 

A suivre.


Sunny  (12.06.2009 à 22:40)
Message édité : 27.03.2015 à 15:14

Chapitre 3 : Mrs Smith

 

Par une chaude après-midi d’automne 1993, Jackie Tyler, Rose et leur voisin Mickey Smith étaient allés à la foire.

Rose avait 6 ans, Mickey en avait 9.  Mickey Smith trouvait sa jeune voisine très jolie mais n’osait pas lui parler. Il se contentait, la plupart du temps, de rester assis dans un  coin de l’appartement des Tyler à manger des cookies en attendant que sa grand-mère vienne le rechercher.

Mais ce jour-là, des forains avaient élu domicile près du Powell Estate. Jackie avait décidé qu’une petite promenade s’imposait.

De nombreux manèges multicolores attirèrent le regard des enfants, émerveillés. Mais tout à coup, Rose lâcha la main de sa mère. A quelques pas de là, une tente mystérieuse lui semblait bien plus intéressante que la grande roue ou le vaisseau fantôme.

Rose passa la tête sous le long drap de velours bleu nuit et vit une dame âgée lui tendant une sucette.

« Je vous attendais »

« Ah oui ? »

Mais la voix qui répondit à la voyante n’était pas celle de la petite fille.  Jackie était furieuse, non seulement Rose avait désobéi en s’éloignant mais elle s’apprêtait à accepter des sucreries d’une étrangère : elle pensait pourtant avoir mieux éduqué sa fille !

 « Viens Rose, tu n’as rien à faire ici ! »

La vielle dame éclata de rire.

« Votre fille n’est pas celle qui doit avoir peur. C’est un loup. Ce seront aux autres de la craindre. Dieux et mortels. Elle  aura une destinée hors du commun. Et vous aussi, madame.»

Jackie ne croyait pas à ses balivernes.... et pourtant, une pointe de curiosité la titillait.

Elle lui tendit sa main, lâchant celle de Mickey.

La voyante l’examina un moment, les yeux pétillants.

« Cet homme que vous avez perdu, vous le retrouverez. »

Dans un geste vif, empli de colère, Jackie retira sa main.

« C’est impossible ! Pete est mort ! »

« Et toi, ma petite fleur du temps, dit-elle en s’adressant à Rose, veux-tu me donner ta main ? »

Rose accéda à sa requête, comme fascinée par ce regard hypnotisant.

« Tu trouveras l’amour et le bonheur et tu les perdras, maintes fois. Tu retrouveras ton chemin toujours, par très propres moyens.  N’oublie pas, Rose Smith. »

« Rose SMITH ? » demanda Mickey, souriant.

La voyante sourit tristement, elle voulut intervenir, mais Jackie ne lui en laissa pas le temps. Elle jeta deux livres sterling sur la table et saisit les deux enfants par la main.

« Ca suffit maintenant, il faut qu’on rentre. On a écouté assez de foutaises pour aujourd’hui ! »

Mais les deux mots ‘Rose Smith’ restèrent gravés des années durant dans l’esprit du jeune Mickey. Rose deviendrait sa femme, un jour ! Rose Smith !

Et même quand, plus tard, elle partit avec Jimmy Stone, puis avec le Docteur, il continua à penser qu’elle lui reviendrait.

Puis, peu à peu, il ouvrit les yeux... et se rappela que le seigneur du temps, lorsqu’il était sur Terre, aimait lui aussi s’appeler Smith. John Smith.     

Rose épouserait peut–être un Smith, mais ce ne serait pas lui...

 

Près de vingt ans plus tard, dans un monde parallèle....

Contrairement à la légende, les seigneurs du temps ne sont pas les seuls à n’exister qu’en un seul et unique exemplaire. Toute une série de créatures célestes, divines, infernales, supérieures partageait ce même trait. C’était le cas des représentants de la Proclamation de l’ombre.

Ainsi, chaque univers possédait son poste de surveillance, au-delà de la cascade de Méduse.

Leur mission était de protéger l’univers et d’y faire régner la justice. Par la force, s’il le fallait. Voilà pourquoi ils aimaient requérir l’aide des Judoons, race de guerriers extraterrestres sans aucune sensibilité mais terriblement efficaces.

« Si tes employeurs croyaient obtenir de nouvelles technologies en faisant s’écraser ce vaisseau, ils avaient tort. Les Judoons sont très rancuniers »

« Je m’en doute, répondit Rose. Rappelle-toi de Justicia »

Les deux amis se sourirent au souvenir de la planète prison et Jake ne put s’empêcher de lever les yeux au ciel. Ils n’allaient tout de même pas l’obliger à tenir la chandelle, tout de même ?

« Hé, les amoureux, pas pour vous embêter, mais c’est pas vraiment l’endroit. »

Rougissant légèrement, Rose et le Docteur se retournèrent pour faire face à un Jake très amusé.

Le jeune homme était triste d’avoir, une nouvelle fois, perdu son coéquipier. Mais Mickey n’avait jamais été Ricky. Ricky l’avait aimé alors que Mickey était obsédé par Rose. Lorsque la jeune femme s’était retrouvée coincée dans leur monde, il avait espéré la consoler, la rendre heureuse.... puis le canon avait commencé à fonctionner et Mickey avait déchanté.

Jamais elle ne l’épouserait ; elle retrouverait son seigneur du temps et elle le laisserait derrière elle, comme d’habitude.

 Mickey avait pris sa décision, lui aussi partirait, il retournerait dans son monde (de toutes manières, plus rien ne le retenait après la mort de sa grand-mère – cette réflexion, quoiqu’honnête, blessa profondément Jake). Il trouverait sa propre voie, loin de Rose.

Et il l’avait fait, apparemment. Jackie Tyler lui avait annoncé la grande nouvelle au téléphone la nuit précédente : Mickey avait rejoint sans doute Torchwood dans l’autre monde. Il était heureux. C’était ce qui comptait.

« Mais que venait faire des Judoons sur Terre ? » demande Jake

Le Docteur lui lança un regard sarcastique.

« La Proclamation de l’ombre fait régner l’ordre dans la galaxie. Avec vos nouvelles lois anti-aliens et vos méthodes expéditives, rien d’étonnant à ce qu’on vous envoie des représentants pour vous demander des comptes... »

L’inquiétude de Jake et de Rose monta d’un cran.

Problème 1 : Le vaisseau abattu appartenait à une institution intergalactique très très puissante.

Problème 2 : Les Judoons étaient rancuniers- et voudraient parler aux autorités.  Autorités qui les feraient exécuter avant même de les avoir laissé ouvrir la bouche, histoire de discuter entre gens civilisés.

Problème 3 : Si jamais des représentants  de la Proclamation étaient assassinés sur Terre, ils demanderaient justice ou déclareraient la Terre ennemi de l’univers... et sans doute rayée de la carte- métaphoriquement et littéralement. Il n’était pas si difficile de faire exploser une planète. Le Docteur frissonna en pensant à Gallifrey et à tous ceux qu’il avait perdus.

C’était donc une course contre la montre, il fallait trouver les Judoons avant Torchwood.

«Jake, met les sur une fausse piste, retarde-les le plus possible. Quant à toi, Docteur, viens avec moi »

Rose tira le Docteur par la manche avant de s’emparer de sa main. C’était elle qui donnait les ordres à présent, eh ?  Il allait protester quand il se rendit compte qu’une Rose autoritaire n’était pas pour lui déplaire.

Cela venait surement de son côté’ Donna’.

 

Rose entra dans un petit café, accompagnée du Docteur. L’enseigne fit à la fois sourire et frémir le seigneur du temps : « The Valliant ».  Que de souvenirs, Rasillon !

Alors que le Docteur prenait place à une table, Rose était en grande conversation avec le patron. Apparemment, ils se connaissaient et le vieil homme était heureux de la revoir.

Rose lui fit signe de la suivre alors qu’elle se dirigeait dans un couloir étroit et sombre. Elle s’arrêta devant la porte des toilettes et lui sourit d’un air malicieux.

« Après toi, Docteur »

Le Docteur ne comprenait pas bien où elle voulait en venir.

  « Merci, je n’ai pas besoin pour l’instant.»

A la vue de son air ahuri, Rose rit doucement et le poussa si bien qu’il tomba assis sur le siège des toilettes.

« Ne fait pas le difficile ! » dit-elle, moqueuse. Rose se pencha et déposa ses lèvres sur celle du Docteur. Ce dernier, surpris, se laissa faire, appréciant grandement la douceur de ce baiser dont il avait rêvé toute la nuit durant.

Lorsque le Docteur ouvrit les yeux, il se rendit compte qu’il n’était plus aux toilettes mais dans un immense hall comparable à celui dans lequel ils avaient été télétransportés la veille au soir.

« Passage secret ? »

Rose lui fit un clin d’œil complice.

« Ca fait très Harry Potter »

«Je savais que tu apprécierais » lui dit-elle en souriant. Puis, elle se tourna vers Malcom Taylor.

 «Alors, Malcolm?  Des nouvelles ? » demanda Rose.

« Non, miss Rose, aucune. Ces aliens semblent s’être volatilisés.»

« J’ai piraté le système informatique de Torchwood et celui de l’UNIT- rien de neuf chez eux non plus. » dit une jeune femme asiatique d’une vingtaine d’années. Le Docteur crut la reconnaître. Ne l’avait-il pas croisée lors de l’invasion Slitheen dans l’autre monde ?

« C’est déjà çà. Oh, Docteur, vous connaissez déjà Malcolm. Puis-je vous présenter Toshiko Sato? »

« Enchanté » dit le Docteur en serrant la main de la jeune femme.

« Moi de même »

« Le système de communication intergallactique est-il prêt ? » demanda Rose à la scientifique.

« Oui, répondit Tosh, il ne manque plus que les coordonnées. »  

Rose se tourna vers le Docteur, plaine d’espoir.

« Docteur, c’est à vous de jouer»

Le Docteur inspecta l’engin utilisé.

« Vous entrez les coordonnées de n’importe quel point dans l’espace et vous pouvez entrer en communication avec les habitants » expliqua Toshiko.

« Et quelque soit la dimension. Nous nous en sommes servis pour rester en contact avec miss Rose lorsqu’elle était à votre cherche. »

Le Docteur ne put s’empêcher de sourire et détourna son attention en moment du système de communication pour lancer à Rose un regard plein d’amour. La jeune femme, inconsciemment le lui rendit et sentit son cœur battre la chamade.  Quelque soit son visage, quelque soit la dimension, il avait toujours le même pouvoir sur elle. C’était un cas désespéré. Et désespérant pour Malcom.

Il aurait été facile pour lui de se débarrasser de son rival en le dénonçant aux autorités comme demi-extraterrestre mais l’idée ne lui aurait même pas traversé l’esprit. Malcom n’était pas sournois pour un sous- il voulait mériter Rose par sa persévérance et non par une trahison.

« Bon, eh bien, vous les connaissez, ces coordonnées ? » Malcom coupa cet instant de pur bonheur entre le Docteur et Rose. Il voulait bien être gentil mais ils mettaient tous les deux ses nerfs à rude épreuve avec leurs regards amoureux.

« Lesquelles ? »

« Celles de la Proclamation de l‘ombre bien sûr ! »

 

De son côté, Jake redoutait le pire. Les techniciens  avaient repéré des extraterrestres au nord de Londres. Déjà le président Jérémy Drake avait donné ordre de tirer à vue. Cet ordre, on le devait sans doute, non seulement à la xénophobie presque maladive du politicien mais aussi aux élections qui arrivaient bientôt. Il aurait pour rivaux de grands noms, mais un seul aurait la voix de Jake, celui de l’industriel milliardaire : Pete Tyler.  Si Pete devenait président, ces chasses aux aliens seraient terminées : une ère de diplomatie commencerait. Enfin un peu de repos pour les guerriers.

« Commu, vous me recevez ? On a repéré des traces aliens dans le Sud-est de Londres» dit Jake

 «Négatif. Des témoins ont vu passer des rhinos en armures  dans le Nord. On va avoir besoin de renforts. Terminé. »

Et zut ! Si Rose et le Docteur ne se pressaient pas, l’ère de diplomatie de Pete n’aurait jamais lieu pour cause de « mort imminente de la Terre. »

 

A des années lumières de là, les membres de la Proclamation de l’ombre reçurent un  étrange signal. Une tentative de communication venant de la Terre ? Ne  venaient-ils pas d’y envoyer une patrouille de Judoons ? Que diable ces singes à peine évolués leur voulaient-ils ?

« Bonjour à tous! »

La gardienne sursauta. Elle connaissait cette voix ! C’était celle de ce lâche, de ce seigneur du temps qui avait osé refuser de les mener au combat.

« Docteur ! Que faîtes-vous dans ce monde ! Ce n’est pas votre place ! »

« Ah, bien le bonjour gardienne ! Mais je ne suis pas le Docteur - enfin, pas celui que vous connaissez. »

La gardienne lui lança un regard suspect. Elle et sa sœur (la gardienne que Donna et le Docteur avait rencontrée) possédaient la même conscience, les mêmes souvenirs. Et dans ce souvenir précis, le Docteur ressemblait exactement à cet homme. Mêmes cheveux bruns, même yeux, même voix, ....

« Oui, c’est vrai, je me ressemble toujours. C'est-à-dire que... »

Rose leva les yeux au ciel et pris la place du Docteur devant l’écran de communication.

« C’est-à-dire que c’est une longue histoire. Excusez-moi gardienne, mais nous avons un grave problème.  La Terre subi pour l’instant un régime... comment dire ? Anti-alien ? »

« Anti-alien ? interrogea la gardienne. Et pourtant vous travaillez avec le Docteur ? »

« Hé, dit Rose en souriant, c’est que nous sommes la résistance ! Je vous demande de rappeler vos Judoons. Pour tout vous dire, nous craignons pour leur vie»

 

 

A quelques kilomètres de là, au Nord de Londres, les agents de Torchwood avaient trouvé les Judoons, cachés dans un vieux hangar. Ils les tenaient à leur merci, prêt à faire feu.

 

 

La gardienne était furieuse. Pour qui se prenaient ces primates ? Si la Terre avait une telle politique et assassinait légalement ces visiteurs, il faudrait  la mettre en quarantaine. Voir la faire disparaître.

« Excusez-moi, gardienne, mais l’article 12876 de la proclamation dit bien que si une planète subit une période sombre de son histoire... génocide entre indigènes ou d’aliens, politique xénophobe, et j’en passe... vous devrez l’ignorer pendant un siècle, tant que leurs problèmes ne dépasseront pas leurs frontières »

La rage de la gardienne éclata.

 «Ils ont tué des centaines d’extraterrestres civils ! Ils ne veulent pas mieux que les daleks ! »

« Oui, répondit le Docteur calmement. Mais la loi est la loi et ces aliens étaient entrés sur le territoire de la Terre. »

En lui-même, le Docteur était tout à fait d’accord avec la gardienne. Mais il ne pouvait pas risquer de perdre la Terre. C’était son foyer désormais et celui de Rose. De plus, il n’avait plus de moyen de s’enfuir. Quoique... le Docteur caressa doucement le morceau de corail resté dans sa poche et sourit.

« Je vous en prie, gardienne, voyez, nous organisons notre propre résistance contre ce système meurtrier. Et les élections sont dans deux semaines. Nous changerons de président et les lois changeront aussi. Je vous en donne ma parole. »

Elle se tourna vers le Docteur et une idée lui vint.

« Regardez ce Docteur. Ce n’est pas celui qui a fui votre ordre de les mener au combat. Cet homme s’est battu et a défié Davros en personne. C’est par SA main que les daleks ont péri. Son autre lui-même le lui a reproché par la suite mais nous savons vous et moi qu’il n’y avait pas d’autres solutions, n’est-ce pas ? »

« Certes » acquiesça la gardienne.

 Le Docteur n’en revenait pas. Elle avait pris sa défense. Contrairement à l’autre Docteur, elle ne le prenait pas pour un fou sanguinaire « né dans le feu et le désir de vengeance ».

Amusée par la surprise du Docteur, Rose lui murmura deux mots : « Méchant loup. J’aurais l’air d’une belle hypocrite si je t’accusais de génocide... alors que j’ai fait exactement la même chose sur le Satellite 5, non ? »

« Il a vaincu les daleks, grâce à lui, les univers sont  sains et saufs. Vous lui devez bien une requête, non ? » supplia Rose.

Le regard de la gardienne se promena du Docteur à Rose puis elle ferma les yeux, visiblement énervée avant de soupirer.

« Très bien. Mais ce sera à vous de libérer les Judoons et de faire en sorte qu’ils reviennent sur ma planète en vie. Ensuite, un des vaisseaux abattus par les terriens contenait le collier d’Ermerg. »

« Le collier d’Emerg ? Dont toutes les pierres contiennent le pouvoir de l’univers ? Je pensais que c’était une légende ! » dit le Docteur effaré.

« Avant de vous rencontrer, je pensais qu’un seigneur du temps vivant faisait aussi partie de la légende, Docteur » coupa la gardienne.

« Oh par pitié, ne flattez pas son égo ! Sa tête ne saura plus passer la porte d’entrée ! » plaisanta Rose en voyant une lueur orgueilleuse s’allumer dans le regard de l’ancien seigneur du temps.

« Vous avez jusqu’à la prochaine Lune. Docteur, humains, à vous revoir. »

La communication fut coupée nette, laissant la bande du Bad Wolf perdus dans leurs pensées. Comment allaient-ils sauver les Judoons et les renvoyer sur leur planète ? Et ce collier d’Ermerg, comment le retrouver ?

«Il faut absolument que vous regardiez çà ! » Tosh mit fin à ces quelques moments de réflexion en allumant la télévision. Aux informations passait un reportage annonçant la capture de deux monstres extraterrestres à tête de rhinocéros. Ils avaient été trouvés dans le Nord de Londres « terrorisant d’innocentes familles ».  Ils seraient exécutés dans les locaux de Canary Warf dans moins d’une heure. L’exécution serait rediffusée  sur la BBC, bien entendu.

« Ok, tout d’abord, décida Rose, les Judoons. Malcom, crois-tu qu’on pourrait utiliser le canon ? »

Malcom réfléchit deux secondes, regardant son chef d’œuvre puis hocha la tête.

« On peut essayer. Mais le point de départ ou d’arrivée avait toujours été ici. Et la dernière modification m’a pris deux mois. »

« Moi, je peux le faire en 2 minutes. Et quand je dis minutes, je veux dire secondes... Si seulement j’avais mon tournevis sonique... »  

Tosh échangea un regard complice avec Rose, mais le Docteur ne le vit pas, trop occupé à faire quelques réglages sur le canon de Malcom.

« Vous croyez vraiment que... »

« Bien sûr, répondit le Docteur, sûr de lui. Il suffit d’inverser la polarité interionique, augmenter la variance.... voilà... d’entrer les coordonnées... donc, nord de Londres... »

« Ils doivent déjà être à Canary Warf... » le coupa Rose.

Le Docteur hocha la tête. Ils avaient eu de la chance que les collègues de Rose ne les abattent pas sur le champ.

« Vos détecteurs d’extraterrestres ne sont pas très précis. »  observa le Docteur.

« Et bien, c’est-à-dire, répliqua Malcom, près à défendre ses inventions, qu’ils repèrent les extraterrestres... »

« Mais c’est vrai, admit Toshiko, que si ils les repèrent, on ne sait pas de quelle race ils sont et donc on ne tombe pas toujours sur le bon alien.»

« Donnez-le moi, je vais arranger çà »

De mauvaise grâce, Malcom tendit au Docteur son gadget favori et Rose ne put s’empêcher d’avoir un petit pincement au cœur pour son ami. On aurait un petit garçon auquel on avait promis l’ordinateur dernier cri et qui venait d’apprendre que son beau cadeau était dépassé depuis bien longtemps.

« Voilà ! » Le Docteur leur offrit son plus beau sourire triomphant. Il remit le détecteur dans les mains de Malcom et ce dernier haussa les sourcils, visiblement impressionné.

« 239 aliens présent à Londres ?   14 races différentes... Ah ! les Judoons ! Vous aviez raison, ils sont à Canary Warf. Etage 12, département 6,  salle B1. »

« La salle d’interrogatoire » murmura Toshiko dans un souffle. La jeune femme tremblait. Elle qui avait eu une petite amie extraterrestre, elle ne connaissait que trop bien ce genre d’endroit.

Rose se rapprocha de Toshiko, posant une main amicale et rassurante sur son épaule.

« Ca va aller ? » demanda-t-elle.

Perdue dans ses souvenirs pénibles, Toshiko acquiesça doucement.

« Il faut les sortir de là, Docteur, dit Rose, sa voix laissant entendre son inquiétude grandissante, ce n‘est pas qu’une salle d’interrogatoire. On n’appellerait plutôt cela une salle de torture. »

Intérieurement, le Docteur bouillonnait. A qui diable Rose avait-elle vendu son âme pour le retrouver ? Certes, elle luttait contre eux, mais l’idée même que son nom soit mêlé à toute cette affaire le révoltait.

« J’ai leur position... il ne me reste pas qu’à pousser sur le bouton rouge et... c’est parti ! »

Alors que, à des kilomètres de là, les journalistes de la BBC se préparaient à filmer l’exécution des « monstres extraterrestres », ces derniers disparurent dans un flash de lumière sous leurs yeux ébahis.

Lorsqu’on vient annoncer la nouvelle à Hope Stuart, cette dernière entra dans une rage folle, elle hurla, pestiféra, jeta à terre son ordinateur et finit par renverser son café bouillant à la tête de son pauvre assistant, le jeune Ianto Jones. Ce dernier, malgré la surprise et la douleur d’avoir été ébouillanté par une patronne hystérique, n’osa pas sourire et se rappela d’envoyer sa note de teinturier à Rose en même temps que ses félicitations.

 

« Et voilà, une bonne chose de faite ! » déclara Rose « Maintenant, le collier. Tosh, tu peux lancer une recherche, s’il te plait ? »

« C’est déjà fait, annonça Toshiko. Ce collier portait un autre nom sur Terre. C’était « la parure de Vénus », selon la légende, il aurait été donné à Cléopâtre par Antoine, en honneur à sa beauté. »

« Très jolie histoire. Mais où le trouve-t-on ? »

« C’est là où tout ce complique. C’était la pièce maîtresse d’une exposition au British museum il y a six mois, pendant la période d’obscurité. Il a été volé. »

« Des suspects ? » demanda le Docteur, se rappelant avec plaisir ses aventures avec Donna et Agatha Christie.    

De son côté, Rose, elle, soupirait. Un bijou de légende volé lors d’une exposition surement ultra surveillée à Londres ? Oh, il ne pouvait y avoir qu’un seul suspect. UNE seule suspecte, en fait.

Comment diable allaient-ils pouvoir récupérer cet objet sans attirer l’attention des autorités ? De plus, lorsque Christina de Souza acquérait un nouveau jouet, une nouvelle proie, rien ne l’aurait fait la lâcher.

Rose s’imagina déjà la scène : 

« Salut Christina ! Je sais bien qu’on se déteste depuis notre première rencontre, mais j’ai vraiment besoin que tu me rendes ce superbe collier que tu as volé il y a six mois. C’est pour sauver la planète ! »

Christina lui sourirait avant de lui refermer la prote au nez.

Génial.

La Terre était condamnée à cause de cette fichue catwoman de pacotille.

Il leur fallait pourtant ce collier... qu’est-ce qui pourrait faire changer Christina d’avis ? Un nouveau collier ? Non, ce n’était pas le bijou en lui-même qu’elle appréciait mais le risque, le danger, l’adrénaline..... et les jolis garçons.

L’ennuyant, c’est qu’elle connaissait toute son équipe et que Rose ne pouvait faire confiance qu’à ses amis proches.... à moins que...

Rose regarda longuement le Docteur. Il était séduisant, très séduisant. Et à elle. Rien qu’à elle. Christina n’y toucherait pas.

Mais il serait à son goût, de çà, Rose en était sûre.

Rose commença à se résigner et baissa la tête. Il leur fallait un appât et....

« Quelque chose ne va pas ? » lui demanda le Docteur de sa voix la plus tendre. Il la regardait avec tant d’amour que Rose commençait à regretter amèrement l’autre nuit. Elle avait voulu se comporter sagement, pour une fois, elle qui avait l’habitude de foncer la tête la première et maintenant...

« Docteur, je peux te demander un service ? » demanda Rose doucement. Elle allait le regretter. Elle était sûre de le regretter. Elle mettait en péril son futur et son amour... mais la Terre était en danger. Ca valait tous les sacrifices, non ?

« Quoique ce soit, je suis partant ! » lui dit-il d’un ton réjoui.

« Ok. Que diriez-vous du rôle de la chèvre ? »

« Huh ? »

 

La demeure des de Souza était imposante. Un vieux manoir élisabéthain, restauré par les frères Adam au XVIIIème siècle.  Une vraie merveille pour les amateurs d’architecture, tel que le Docteur. Alors que le docteur John Smith attendait devant la porte et qu’il admirait cette dernière, sculptée dans l’ébène le plus rare, il avait l’impression d’être lui aussi observé sur toutes ces coutures. Le chat contemplait sa proie avant de fondre sur lui. Rose avait eu l’air inquiète en lui confiant cette mission- il n’y avait pourtant rien à craindre de cette aristocrate cambrioleuse. Tout du moins, il ne le pensait pas. Il n’avait d’ailleurs rien à voler.

Tout à coup, un maître d’hôtel vint lui ouvrir et il pénétra dans un grand hall.  Oui, il ne s’était pas trompé. Elisabéthain remanié par les frères Adam. L’escalier principal était très imposant, bien plus encore que celui des Tyler. Il ne fallait pas confondre nouveaux riches et aristocrates de souche. Le Docteur s’en voulut aussitôt pour cette pensée blessante et snob envers sa famille d’adoption. Quoiqu’il en soit, miss de Souza et les siens ne manquaient certes pas de goût. Et ce n’était pas les tableaux de grands maîtres ni la sculpture antique d’Héros et d’Aphrodite aperçue dans l’atrium qui aurait contredit cette première impression.

La maîtresse des lieux, vêtue d’une longue robe de soie rouge, était nonchalamment assise derrière son bureau. Elle avait l’air décontractée mais ses yeux trahissaient une personnalité des plus alertes. Le Docteur aurait pu, une fois de plus, s’attarder sur les toiles de Turner et de  Van Ruisdael accrochés aux murs, mais Christina de Souza était décidément fascinante. Sa chevelure noire comme la nuit mettait en valeur le bleu éclatant de ses yeux. C’était un chef d’œuvre parmi les chefs d’œuvre. Elle avait parfaitement sa place dans ce lieu magique.

« A qui ai-je l’honneur ? » demanda-t-elle d’une voix posée.

« Je suis le Docteur... Docteur John Smith. » Il fallait décidément qu’il s’habitue à ce nom humain.

« Un nom si commun... pour un si beau spécimen. » Elle le dévorait littéralement du regard. Dans un sens, le Docteur se sentait flatté. Dan un autre, il n’était pas sûr d’apprécier le nom « spécimen ». 

« Et que me vaut le plaisir ? »

« En fait, rien » Il lui sourit le plus bêtement du monde et se laissa tomber dans un fauteuil.

« Vous voyez, je suis un fan » ajouta-t-il.

« Un fan ? » Christina allait de surprise en surprise. Serait-ce un fou ? Un bien joli fou. A la rigueur, il pourrait l’amuser le temps d’une soirée... ou deux.

« Ouaip ! Un fan ! J’ai lu vos exploits dans la presse et puis là, comme çà, par hasard, je passais près de chez vous, et je me suis dit que ca serait une diantrement bonne idée d’aller vous rendre une petite visite. »

 Lady de Souza se mouilla les lèvres sensuellement et lança au Docteur son regard le plus séducteur.

« Ah vraiment ? Et lequel de mes exploits vous a le plus impressionné, cher docteur ? »

 « Eh bien, votre ingéniosité et votre hardiesse ont été démontrées à de nombreuses reprises, mais, je dois bien admettre la « parure de Vénus » m’a paru le plus beau coup. » annonça-t-il après un moment de réflexion.

Christina, s’approchant langoureusement de John Smith, prit une mine surprise.

« Pourtant, cette affaire là n’était pas bien difficile »

« Détrompez-vous, très chère, dit-il d’un air sérieux. Alors que tout le monde paniquait, que tous prophétisait la fin du monde, vous, vous avez su garder la tête froide afin de commettre un larcin des plus habiles. »

Christina sourit, apparemment contente et flattée par les propos de son admirateur. Elle commença doucement à caresser sa joue puis doucement à passer sa main dans ses cheveux. Le Docteur ferma les yeux un instant, appréciant grandement ces gestes de séduction et pensant oh combien il aimerait que ce soit Rose, à ses côtés, et non la belle brune aux yeux d’azur.

Il sentit ses lèvres se poser contre les siennes et se rappela le baiser de la plage puis celui du ‘Valliant’... Le dernier avait été trop court, il en aurait aimé davantage.

Le baiser de Christina était quant à lui très agréable, mais il manquait quelque chose, quelque chose de très important, de primordial, d’indispensable : il manquait de ‘Rose’.

Le Docteur commença une longue réflexion sur les rapports humains et la difficulté de comprendre  les femmes- humaines ou extraterrestres, lorsqu’une alarme résonna.

 

Rose, de son côté, avait bien travaillé. Elle avait réussi à pénétrer dans la propriété sans se faire repérer... ni manger par les chiens de cette chère Christina.

Catwoman avait sa propre meute de toutous affamés. Mais où allait le monde, vraiment ?

Grâce aux gadgets de Malcom, il lui fut assez facile de situer l’objet désiré et de le soustraire aux griffes de miss de Souza. La voleuse était volée, ce n’était que justice.

Contente d’elle, Rose d’éclipsa sans faire de bruit mais en passant devant une porte entrouverte, elle crut apercevoir le Docteur. Prise par une curiosité irrépressible, la jeune femme jeta un coup d’œil et le vit dans les bras de la voleuse, tous les deux entrelacés, partageant un baiser des plus torrides.

Rose resta pétrifiée, sentait une fois de plus son cœur se briser. Elle resta là, à les regarder sans pouvoir faire le moindre geste, prononcer la moindre parole. Puis elle referma la porte et doucement s’en alla. Elle marchait dans le couloir, la tête basse, perdue dans ses pensées.

Christina était belle, riche, distinguée, intelligente en plus d’avoir un sens de l’aventure qui équivalait bien celui du Docteur. Elle n’avait aucun sens de la morale, soit, mais tout ses autres merveilleux talents contrebalançaient ce manque.

Ha ! L’ironie du sort ! En voulant sauver la Terre, elle avait poussé le Docteur dans les bras d’une autre Reinette ! Une Reinette maléfique mais le Docteur aimait « soigner » les gens, n’est-ce pas ? Qui sait ? Il verrait peut-être dans les méfaits de Christina une âme à guérir... Et elle resterait là, cinq heures et demie, plantée comme une idiote, non plus sur un vaisseau à l’autre bout de la galaxie, mais dans un monde qui lui semblait bien amère.

C’était de sa faute. Qu’avait-elle à lui donner cette mission ? C’était de la pure folie ! Surtout qu’elle savait parfaitement ce que Christina aurait en tête dès qu’elle le verrait. Qu’avait-elle cru, pauvre idiote ? Qu’il résisterait aux charmes d’une des plus belles femmes de Londres ? Une lady, de surcroît lui qui avait été un seigneur du temps ?  Qu’il lui resterait fidèle ?

Il avait pourtant paru intéressé hier soir.  Même ce matin, lui donnant ordre de le laisser dormir dans sa chambre.  Et quoi ? Parce qu’elle avait refusé, il allait voir ailleurs si l’herbe n’était pas plus accueillante ? Ah les hommes !

Tout à coup, Rose se raidit. Elle regarda à ses pieds. Elle venait de marcher sur une sorte de rayon rouge. L’alarme !!!

Se mettant à courir, Rose contacta Malcom sur sa radio.

« SOS !!! L’alarme est déclenchée, ramène-nous au bercail ! »

 « Ok ! Eeeetttt c’est parti ! » annonça Malcom d’un ton joyeux.

 

Entendant l’alarme, Christina s’était arrêtée d’un trait, regardant le Docteur droit dans les yeux. Cette peste de Tyler n’avait-elle pas été à la cherche d’un certain Docteur ?

Ce dernier lui offrit son plus beau sourire avant de disparaître dans un éclair de lumière.

Oh, ils allaient le lui payer ! Aussi sûr qu’elle était une de Souza, ils allaient le lui payer !

 

Arrivée à bon port aux côtés du Docteur, Rose, le collier en main mais incapable de sourire remit le précieux objet à Toshiko.

« Mission accomplie. Tu peux le faire parvenir à la Proclamation, s’il te plaît ? Je rentre chez moi. »

Rose sortit de la pièce sans même se retourner, marchant machinalement, le cœur en pièces.

C’était une fois de trop. Cette fois-ci, elle ne réussirait pas à s’en remettre. Il y a un moment où on ne sait plus recoller les morceaux, tant ils avaient été écrasés, détruits, passés sous un bulldozer par un certain alien. C’était fini, terminé, game over. Elle était vaincue.

« Hé ! Rose ! Attends-moi ! » cria le Docteur. Il trottinait presque pour la suivre.  Bon sang, mais qu’est-ce qu’elle avait aujourd’hui ? Peut-être l’air de cet univers lui était-il nocif ? Ca expliquerait bien des choses...

« Eh bien, tu en fais une tête ! Mais on  a gagné ! On a sauvé le monde ! N’est-ce pas merveilleux ? »

Et il continua à parler pendant tout le chemin, jusqu’à l’appartement qu’ils partageaient. Rose leur réchauffa un peu de shepherd pie et le Docteur tenta de la divertir par ses propos, mais le visage de sa compagne semblait vouloir rester fermé.

Ils se déshabillèrent, chacun de son côté puis le Docteur voulu entrer dans la chambre de Rose. Il fut surpris de la trouver close, une fois de plus.

« Je croyais que nous avions déjà eu cette conversation, gronda-t-il. C’est même mon tour d’avoir le lit, cette nuit... mais je veux bien partager, si tu veux. » Il avait dit cette dernière phrase sur un ton léger, tendant l’oreille, espérant entendre le moindre rire étouffé. Mais non, rien.

Le Docteur en eut assez et sa colère explosa.

« Bon sang, Rose, parle-moi ! Depuis que nous sommes revenus du château, tu n’as pas prononcé une seule parole ! Et tu fais une tête d’enterrement ! La mission a été accomplie avec brio, ton équipe est géniale, nous retravaillons ensemble et tout va bien, alors qu’est-ce qu’il y a ? »

Il ne comprenait pas ce qui semblait l’attrister ainsi. Qu’aurait-il dit, lui, s’il l’avait surprise dans les bras de ... de... du Jack Harkness de ce monde ! S’il existait. Non, même cela était impossible, parce que lui n’aurait jamais commis l’erreur de la jeter dans les bras du playboy de l’espace.

 Tout était de sa faute, elle s’en rendait bien compte. Aussi, au lieu de rester là, comme une gourde, à les regarder bêtement, elle aurait dû foncer et arracher l’homme qu’elle aimait des bras de cette mijaurée. Elle lui aurait rappelé ses origines populaires, lui aurait montré qu’on savait très bien se battre dans la rue, mieux que dans les salons.

Elle avait affronté des daleks, des cybermens, ... et elle ne savait même plus se battre pour gagner celui qu’elle désirait ? Peut-être justement l’avait-elle trop fait ces derniers temps. Elle avait traversé des dimensions pour lui... N’était-ce pas à son tour de faire le premier pas ? Au lieu de tomber bêtement dans les bras de Christina de Souza ?

Elle était fatiguée, fatiguée, tellement fatiguée.

« Rose, j’en ai assez de ce petit jeu maintenant. Ouvre la porte ! » ordonna-t-il.

« Pourquoi ne vas-tu pas dormir chez ta grande amie Christina ? Vous sembliez si bien vous entendre tout à l’heure dans le salon bleu »

Ouch ! Voilà donc le fin mot de l’histoire. Elle l’avait vu embrasser Christina et bien sûr, ca ne lui avait pas plus.

« Je devais bien la distraire pendant que tu volais le collier, non ? » demanda-t-il.

« Distraire, oui... Pas besoin de te jeter sur elle ! »

« ELLE s’est jetée sur moi, je te ferais signaler ! »

Rose savait qu’il avait sans doute raison, mais seigneur, il avait 900 ans, il était assez grand pour se défendre, non ?

« Sans doute. .. Ca n’a pas d’importance... Plus aucune. Bonne nuit, Docteur. »

Il n’aimait pas entendre cet abattement dans sa voix. Ca ne ressemblait pas à sa Rose, si pleine de vie d’habitude.

« Rose, je t’en prie, parle-moi. Insulte-moi si tu veux, dis moi quel imbécile je fais, faible et volage et indigne de ta confiance, mais je t’en prie, parle moi » la  supplia-t-il.

« Pour te dire quoi, au juste Docteur ? murmura Rose dans un sanglot. J’en ai marre que tu passes ton temps à me briser le cœur. J’en ai eu assez. Je veux passer à autre chose. Tu peux aller rejoindre Christina si tu veux. Je... Je ne t’en voudrai pas. Elle est tout ce que je ne sais pas, hein? Elle a de la classe et c’est une vrai dame- même si c’est une sale voleuse sans scrupule ceci dit en passant. »

Le Docteur ne put  s’empêcher de sourire à cette dernière remarque. « Ce qui n’est pas négligeable. Mais tu vois, moi, elle n’est pas trop mon style »

« Huh, dit Rose d’un ton sarcastique. Ce n’est pas ce qu’on aurait dit tout à l’heure. Tu la trouvais plutôt à ton goût à ce moment là. »

« J’étais en mission, Rose. J’étais censé l’empêcher de te nuire dans ton petit cambriolage. Elle m’a embrassé, que voulais-tu que je fasse ? Que je l’arrête en lui disant « Stop, désolé, mais je suis marié ? » »

« Ca aurait été un mensonge. Tu n’es pas marié. »

Le cœur de Rose s’arrêta de battre dans sa poitrine. Et s’il s’était marié avec quelqu’un d’autre pendant son absence ? Pas avec Donna ni Martha mais qui sait ? Une autre jeune femme rencontrée par hasard...

« Ou l’es-tu ? »

Le Docteur fut étonné par cette question.

« Non ! »

Il pensa à Joan et à River. Dans une autre vie, qui sait. 

« Non... et certainement pas avec Christina de Souza. Trop sûre d’elle-même. Et puis, même si c’est une aventurière, elle appartient à cette époque, à son château. Qu’elle le veuille ou non. Trop égoïste aussi. Avec un égo comme le mien, j’ai besoin qu’on pense à moi, moi ! »

Cela valu au Docteur un sourire... qu’il ne vit pas, la porte étant toujours fermée, mais qu’il devina.

« Et puis dans cette vie, je ne suis pas fort porté sur les brunes. J’ai plutôt un faible pour les blondes aux yeux bruns. »

Rose faillit lui rappeler que Reinette avait les yeux bleus, mais elle se retint juste  temps, se remémorant la fin tragique de la courtisane et la douleur du seigneur du temps en lisant sa dernière lettre.

« Tu sais, je ne peux pas dire que je n’ai pas été impressionné par tant d’œuvres d’art, de beauté et de raffinement réunis en un seul lieu, mais ce n’est pas ce dont j’ai besoin »

« Et de quoi as-tu besoin, Docteur ? » demanda Rose d’une voix tremblante.

« J’ai besoin d’un foyer. J’ai besoin d’une famille, Rose. J’ai besoin de toi, Rose. Seulement de toi pour être heureux. »

Doucement Rose ouvrit la porte et le Docteur regarda la jeune femme, comme si il lui demandait la permission d’entrer. Rose lui offrit un sourire faible mais sincère et le Docteur s’engouffra dans sa chambre, la prenant dans ses bras et l’embrassant tendrement avec une passion de plus en plus grandissante. Cette tempête de baisers et de caresses ne se termina que bien des heures plus tard, avec une Rose et un Docteur endormis dans les bras l’un de l’autre, enfin réunis.

   

Six mois plus tard, le Docteur attendait sa toute nouvelle épouse dans leur chambre. Ils s’étaient à peine vus depuis la cérémonie. Maudite Jackie et ses fêtes matrimoniales dont personne n’avait besoin. Lui et Rose s’aimaient, ils se l’étaient promis et jurés, quel besoin d’en faire toute une histoire ?

Mais les petits fours étaient bons. Et le gâteau excellent. Cela en valait peut-être la peine en fin de compte. Sans compter le sourire de Rose. Elle avait eu beau le nier pour ne pas le contredire, mais elle avait adoré cette grande cérémonie, entourée par ses amis, fêtée et admirée. Elle en avait rêvé petite et ce rêve était devenu réalité. Maintenant, le Docteur avait un autre de ses rêves à réaliser. Un cadeau de mariage très spécial ; il pourrait le lui offrir... si elle se décidait à arriver !

« Je suis là ! » dit-elle en refermant la porte derrière elle. La voyant si belle dans sa robe blanche, le Docteur ne résista pas, il la prit par la taille et la couvrit de baisers.

Rose se mt à rire.

« Oooohhh, Docteur Smith c’était ce genre de rendez-vous secret que vous aviez en tête ? »

« En connais-tu de meilleurs ? »

« Naaaahhhh&nbs


Sunny  (17.06.2009 à 21:12)

Elle continua de l’embrasser puis reprenant son souffle elle dit : « Devine quoi ? Ma robe de mariée à des poches ! »

« Ah oui ? »

Le côté Donna du Docteur à moitié humain fut amusé par ce détail.

« Et à quoi te servent-elle ? » la questionna-t-il? 

« A cacher ceci ! »

Rose prit hors de sa poche un paquet rectangulaire qu’elle tendit au Docteur.

Celui-ci l’observa un instant puis sourit à sa femme.

« Ooohhhhh, c’est mon cadeau de mariage ? »

« Oui ! De ma part, mais surtout de celle de l’équipe et plus particulièrement de Tosh et de Malcom »

« Malcom me fait un cadeau alors que je brise ses rêves ? »

« Je crois qu’il s’est fait une raison, tu sais. Et il a beaucoup de respect pour toi. »

En déballant l’objet, le Docteur se sentit trembler d’émotion. Non, pas possible !

« Un tournevis sonique ? Où l’as-tu trouvé ? »

« C’est notre belle équipe qui l’a réinventé ! »

« C’est fantastique ! Merveilleux ! Oh Rose, je suis si content ! »

Il prit sa femme dans ses bras et l’embrassa une dernière fois avant de la regarder droit dans les yeux.

« Viens, moi aussi j’ai une surprise ! »

Le Docteur entraîna Rose vers une garde-robe dont le Docteur avait refusé l’accès à Rose depuis un bon bout de temps.

« Voilà ! »

Rose le regarda, étonnée.

« Voilà... quoi ? lui  demanda-t-elle. C’est la porte qui mène vers Narnia, ta garde-robe ? »

« Vers Narnia et d’autre mondes ! »

Rose n’en croyait pas ses oreilles. Elle savait ce qu’il venait de décrire. Mais c’était impossible, n’est-ce pas ?

« Un TARDIS ? »

« Oui ! Mon autre moi-même m’avait donné un morceau de son corail. Et voilà ce qu’il est devenu ! »

Rose caressait doucement la porte du nouveau Tardis, ses yeux remplis d’amour et d’étincelles. L’Angleterre avait un nouveau président. Bien qu’il fût son père, Rose pouvait dire en toute objectivité que Pete était un homme bon et juste. Il saurait mener le pays vers la paix entre ses habitants et entre humains et extraterrestres. Ils pouvaient partir en toute tranquillité, la Terre, avec un Torchwood désormais réformé, était entre de bonnes mains. Tout allait-il vraiment redevenir comme avant Canary Warf ? C’était trop beau pour être vrai !

« Alors, mrs Smith ? Avez-vous une destination préférée ? »

« Tu ne m’as jamais emmenée à Barcelone, en fait ! »

« Barcelone, la planète, nous voici ! Ha ! » dit-il, triomphant.   

Mais perdus dans leur bonheur sans faille, le Docteur et Rose ignorèrent les signes précurseurs d’une tempête imminente. Une tempête les emmènerait loin, très loin, trop loin...  si bien que ce  voyage idyllique serait sans retour... et mortel. 

 

 

A suivre.


Sunny  (17.06.2009 à 21:22)

Chapitre 4 : Home sweet home


Note de l’auteur : désolée pour le retard, la vie réelle m’a rattrapée. J’ai dû finir mes examens (oui,  j’ai réussi), j’ai été malade, ... et j’ai appris que je partais l’an prochain 3 mois en Islande ! Je serai l’assistante du prof de français dans un collège là-bas !

Home sweet home

Bien que d’apparence humaine, les seigneurs du temps ne naissaient pas comme les habitants de la Terre. Une vieille malédiction, datant de l’époque de Rassilon, les avaient rendus stériles. Ils devaient donc s’en remettre à une machine extrêmement sophistiquée pour ne pas disparaître de la surface de l’univers. Cette machine, personne ne savait qui l’avait créé, certains disaient que c’était Rassilon, d’autres Oméga, d’autres encore regardait dans la direction de la mystérieuse figure de l’Autre. C’était, en fait, une sorte de machine à tisser génétique, permettant de créer des enfants gallifréens.
Par la suite, la malédiction sera vue par les autorités comme une bénédiction permettant aux seigneurs du temps, race supérieure, de ne plus s’abaisser dans un acte aussi bestial et dégradant que la procréation.

C’est ainsi que l’amour disparu (officiellement) de Gallifrey. Les mariages étaient organisés seulement pour des raisons politiques (quoique certains seigneurs du temps, en cachette, osaient  s’aimer).

Le Docteur était né il y a près d’un millénaire (selon ses propres dires - à vérifier) dans la maison de Lugbarrow. Il avait été ‘tissé’, comme les autres membres de son espèce et rien, du moins au départ, ne le prédisposait à telle destinée.

Partir, s’exiler, voyager, découvrir tant de merveilles puis se battre lors de la dernière guerre du temps et sacrifier sa propre planète...

Et lui, seigneur du temps à moitié humain, avait atterri dans ce monde perdu.

En ouvrant la porte de son Tardis, John fut tout d’abord comme pétrifié. Deux soleils, un ciel d’un orange éclatant, un vent doux et tiède caressant son visage et soulevant les feuilles des arbres argentés...

NON. Ce n’était pas possible. Le Docteur sentait l’air lui brûler les poumons. Par quel miracle étaient-ils arrivés sur Gallifrey ? Etait-ce un paradoxe ? Il n’était peut-être plus assez seigneur du temps pour l’affirmer.

Tout semblait normal... pas un reaper à l’horizon. C’était trop beau pour être vrai ! Il était enfin de retour chez lui... ou presque. Il était le Docteur... et en même temps, il ne l’était pas. Pas dans ce monde. Ce titre appartenait à un autre homme. Un homme possédant deux cœurs, mais pas de Rose.

Une autre question le tourmentait : si ce n’était pas un paradoxe, comment Gallifrey pouvait-elle encore exister ? Il avait vu sa planète exploser, il n’y avait pas de doutes.
Une autre planète, ressemblant trait pour trait à la sienne ? Possible... Ou peut-être la Gallifrey de ce monde.... Impossible, puisque dans toutes les dimensions, il n’existait qu’une seule Gallifrey...

Rose semblait apprécier le paysage. La jeune fille était aux anges, trop heureuse d’avoir retrouvé sa vie d’aventures et de voyages intergalactiques.

« Regarde un peu ça, Docteur ! s’écria-t-elle joyeusement. Un ciel orange ! »

Le Docteur acquiesça. Il ne le connaissait que trop bien, ce ciel. Il l’avait vu s’enflammer... avant de disparaître. Ce jour-là, il avait voulu mourir. Il ne voulait pas se régénérer. Pourquoi diable le Maître avait-il pu décider de sa propre mort lorsque lui, ne pouvait pas ? Etait-ce là le châtiment ultime  pour avoir tué les siens ?
Un châtiment le menant à rencontrer Rose Tyler pouvait-il être toujours considéré comme un châtiment ? Oh oui. Tomber amoureux d’une mortelle, savoir qu’elle vieillira, tombera malade, mourra... Elle était si belle, si pleine de vie... puis morte, comme tous les autres... Si elle n’était pas morte lors de l’une de leurs aventures... Cette dernière possibilité pouvait toujours arriver. Et cela terrifiait le Docteur.

Tout à coup, le Docteur sentit le vent tourner. Quelque chose dans la brise tiède lui murmura l’arrivée imminente d’un danger. Il tourna la tête afin de vérifier que Rose était toujours à ses côtés ... mais elle avait disparu.

Rose avait été enlevée maintes fois - par des aliens, des humains, des gens mal intentionnés, bien intentionnés...  La durée de sa séquestration, elle aussi, pouvait varier. Elle se rappelait son dernier enlèvement et ce souvenir la fit trembler d’effroi. Cela s’était passé dans le monde de Pete, peu de temps après son retour de Norvège. Torchwood avait exécuté un groupe d’extraterrestres et leurs camarades étaient venus demander des comptes aux terriens, enlevant une série de personnes au hasard. Peu de ces personnes avaient survécu. Ces extraterrestres avaient le sens de la vengeance et prenaient un certain plaisir à torturer leurs prisonniers.

Pendant six heures, Rose avait tenté de s’échapper, comploté avec les autres humains... mais ce ne fut qu’au bout de six heures et d’une séance de torture presque fatale que Torchwood réussit à les retrouver et à les sauver. Cette expérience laissa à Rose certaines cicatrices qui mirent le Docteur dans une rage folle lors de leur première nuit ensemble (on ne touche pas à SA Rose... oui, mais voilà, il n’était pas là lors de son enlèvement...) et endurcirent son caractère au point que, parfois, elle avait du mal à se reconnaître. Etait-elle vraiment toujours la Rose Tyler de Powell Estate? ou était-elle en train de devenir le méchant loup qui hantait de plus en plus ses rêves ?

Cependant, installée confortablement dans ce qui ressemblait plus à une chambre qu’à une cellule, Rose ne se sentait pas en danger, loin de là. Le lit sur lequel elle était allongée était des plus douillets et les draps soyeux étaient une caresse légère sur sa peau.

Rose ouvrit un œil et puis l’autre. Non, elle n’était pas en prison. La chambre était recouverte de tapisseries chatoyantes - l’une d’elles représentait un loup. Ce dernier, brodé à l’aide de fils d’or, semblait la regarder avec insistance. La jeune femme se leva d’un bond. Où diable était-elle ?

« Par la grande Pythie, vous êtes saine et sauve ! Qu’elle soit bénie ! » déclara une voix douce à l’autre coté de la pièce.

Rose se retourna et vit une dame d’un certain âge qui s’approchait d’elle en lui souriant.

« Mon enfant, vous étiez en grand danger. Pythie soit remerciée, nous vous avons sauvée d’un de ces horribles monstres ! »

« Horribles monstres ? » demanda Rose, intriguée.

« Oui, continua la dame. Un de ses étrangers vils et sans scrupules qui n’en veulent qu’à nos terres. Et à nos filles. »

Rose prit une grande inspiration, tentant de suivre le discours passionné de la vieille dame. Apparemment, leur lune de miel ne serait pas aussi tranquille que prévu... et c’était tant mieux !
« Mais j’oublie de me présenter. Je m’appelle Leona. »
« Et je suis Rose Smith. Enchantée. Mais dites-moi, madame, où suis-je et qui sont ces étrangers dont vous me parlez avec tant de haine. »

« Oh, je vois, dit la vieille dame, observant Rose avec plus d’intérêt. Vous êtes une voyageuse. Pourtant, il m’avait semblé sentir en vous une présence... comment dire ? Familière. »

Les yeux de Rose, une fois de plus, rencontrèrent ceux du loup brodé sur la tapisserie. Peut-être le méchant loup avait-il guidé le Tardis jusqu’à cette planète ?

« Vous êtes sur la planète Karn et nous sommes les adorateurs de la déesse Pythie. »

« Et vos envahisseurs ? » demanda Rose, intriguée.

« Oh, ils ont débarqué un jour. Leur planète était morte, ils avaient asséché ses fleuves et ses mers, fatigué ses terres au point que plus rien ne pouvait y pousser. Nous les avons accueillis et au lieu de nous remercier, ils ont détruit nos temples, violé nos femmes, pillé nos maisons, ils nous ont chassé de la lumière. Regardez où nous en sommes réduits ! A vivre sous la Terre, dans le domaine de Zargeus ! »

Rose regarda plus attentivement autour d’elle. En effet, il n’y avait pas de fenêtre. Ce n’était pas le moment d’avoir une crise de claustrophobie.

« Ils ont même renommé notre planète ! Gallifrey est désormais son nom ! Et l’un d’entre eux voulait s’en prendre à vous, Rose. J’ai senti sa présence moi-même. L’aura de ces étrangers est incomparable. Je la reconnaîtrais entre mille ! »

Gallifrey... Elle avait déjà entendu ce nom quelque part...

« Mais ces envahisseurs, Léona, qui sont-ils ? »

Léona releva la tête avec beaucoup de dignité et prit un air dégoûté.

« Ils se font appeler les seigneurs du temps ».

Pendant ce temps-là, le Docteur était toujours à la recherche de Rose. Quelque soit l’univers, il n’y avait rien à faire, elle ne respecterait jamais la règle numéro 1 : Ne pas s'éloigner !

Le mystère de cette ‘autre’ Gallifrey le tourmentait bien assez sans que sa très chère épouse ne coure des dangers inutiles.

Le Docteur tenta de se concentrer sur ses recherches sans se laisser un instant pour admirer ces paysages orangés et argentés qu’il connaissait si bien... et cette odeur si particulière. Celle des fleurs d’aoreum qui poussaient au premier jour de la seconde lune.

Etrange, vraiment. Le seigneur du temps savait mieux que quiconque que, dans les mondes parallèles, les choses se ressemblent mais ne sont pas tout à fait identiques. La Terre numéro 2 avait des zeppelins, la Grande Bretagne un président, un Docteur à moitié humain...

Mais ici, sur cette Gallifrey, TOUT semblait à  l’exacte reproduction de son originale. Bizarre. Intrigant. Une énigme à la hauteur de son intelligence. Cependant, dès qu’il aurait retrouvé Rose, il leur faudrait partir. Tout de suite. Si jamais les seigneurs du temps les repéraient...

Que penseraient-ils de lui ? Un hybride à moitié seigneur du temps, à moitié humain... Un mutant, une anomalie, un monstre.

Et Rose ? Que feraient-il de sa femme ? Peut-être lui effaceraient-ils la mémoire, comme ils l’avaient fait pour Zoe et Jamie ? Même Rose, avec sa force de caractère et son amour pour lui, ne saurait leur résister. Elle l’oublierait et il serait sans doute livré aux expériences d’un quelconque scientifique gallifréen.

Soudain, le Docteur fut brutalement sorti de ses pensées par quatre soldats, pointant leurs armes dans sa direction. Souriant, le Docteur les salua le plus joyeusement du monde.

« Bonjour tout le monde ! Beau temps, n’est-ce pas ? »

Les quatre soldats se regardèrent, méfiants, se demandant qui était cet inconnu. Il avait l’aura d’un seigneur du temps. Etait-il l’un des leurs ?

Lui aussi, il les observait, ce qui les mettait de plus en plus mal à l’aise.

« Attendez un peu, demanda le Docteur. Vos uniformes, ils sont passés de mode. Et pas qu’un peu. Je n’en ai jamais vus de pareils. Ou plutôt si, dans un livre d’histoire, une très, très, TRES, vieille gravure... si j’ai bonne mémoire elle datait du temps de... »

Tout à coup, le seul et unique cœur de John Smith s’arrêta net dans sa poitrine. Il commençait à comprendre...

« Messieurs, cela va vous paraître étrange, mais qui est le chef de cette planète ? Pas que je ne le sache pas. C’est une question test. Pour voir si vous êtes loyaux à votre chef suprême.»

L’un des soldats se mit au garde à vous et déclara fièrement : « Lord Rassillon est notre chef suprême. Ainsi que lord Oméga. Ils nous ont amené vers ce nouveau monde afin que nous puissions prospérer à nouveau. Longues vies à Rassillon et à Oméga ! »

« Longues vies à Rasillon et à Oméga ! » répétèrent les trois autres en chœur.

Le Docteur esquissa un sourire mal à l’aise. Il fallait absolument retrouver Rose. C’était une question de vie ou de mort.
 
A suivre.


Sunny  (02.07.2009 à 09:33)
Message édité : 27.03.2015 à 15:11

Chapitre 5 : L’Autre

 

Le Docteur avait déjà rencontré Rasillon et Oméga. Rasillon lui avait semblé manipulateur et très habile, quant à Oméga,...

Ce dernier lui avait fait confiance parce qu’il avait sentit en lui la présence d’un vieil ami, un autre seigneur du temps, contemporain des deux fondateurs de Gallifrey, l’Autre.

Etait-il ce vieil ami ? Etait-il l’Autre ?

Le Docteur s’était intéressé très tôt à ce personnage mystérieux. Les légendes le concernant étaient toutes très vagues et personne ne connaissait ses origines.

Et Susan... sa chère Susan. N’avait-elle pas prétendu être sa petite fille lorsqu’il l’avait rencontrée pour la première fois ? Tout comme Oméga, elle avait sentit la présence de l’Autre en lui...

John Smith sourit. Enfin de compte, tout cela paraissait normal. Il était de  retour dans son univers d’origine. Or, cet univers comptait déjà un Docteur, il ne pouvait donc pas prendre ce titre.

Il était l’autre Docteur...  L’Autre, pour faire plus court.

Malgré son inquiétude pour Rose, il était heureux. Il la retrouverait bientôt et il jouerait un rôle important dans la fondation de sa propre civilisation. Mieux encore, il était le véritable grand-père de Susan ! Et Rose, sa chère, merveilleuse Rose était sa grand-mère. C’était le comble du bonheur !

 

Lorsque l’Autre entra dans la salle de conférence où siégeaient Rasillon et Oméga, il fut assez surpris.  Les murs étaient recouverts d’inscriptions anciennes et de fresques que des ouvriers tentaient vainement d’effacer.  Des écritures et des fresques qui n’avaient rien de gallifréens.

La citadelle des seigneurs du temps n’avait-elle pas été bâtie par les fondateurs ? C’était pourtant ce qu’on enseignait aux enfants dès leur plus jeune âge. Ils avaient trouvé une planète abandonnée et avait construit la plus grande et la plus ancienne de toutes les civilisations. Peut-être était-ce les ruines des anciens habitants de la planète? La tradition gallifréenne en faisait des sauvages, adorateurs d’une déesse, cependant, John Smith ne pouvait que constater que ces « ruines » témoignaient d’un certain niveau d’architecture. Les anciens habitants de Gallifrey avaient leurs propres édifices, peut-être même leur propre culture. Comme quoi, il fallait toujours se méfier des légendes, mêmes si elles flattent votre égo.

L’Autre se rappela, avec une certaine nostalgie, l’époque lointaine où le sénateur Borusa lui racontait, à lui et à Kosheï, les aventures de Rasillon et d’Oméga.  

Les quelques fois où Rasillon lui était apparu, il avait les traits d’un homme âgé. Les deux gentlemen qui se tenaient devant lui étaient dans la  trentaine.  Et tous deux étaient roux.

Aussi, au lieu des formules de politesses habituelles, la première chose qui sortit de la bouche de l’Autre fut : « Oh, vous êtes roux ! Vous en avez de la chance ! Je n’ai jamais été roux, moi ! »

Rasillon et Oméga se regardèrent, abasourdis. Qui était donc cet énergumène et que venait-il faire dans leur salle de conférence où seuls quelques élus avaient le droit de pénétrer ?

« Qui diable êtes-vous ? » demanda le plus petit des deux.

« Oh, moi ? s’exclama l’Autre. Eh bien, il y a quelques temps, je n’en étais pas vraiment sûr.  Parce que, voyez-vous, John Smith, ce n‘est pas mon nom non plus. C’est le sien. Et celui d’un professeur dans un collège anglais en 1913. Je ne suis pas cet homme-là. Et je ne suis pas le Valeyard. Je refuse d’être le Valeyard. D’ailleurs, la preuve : je déteste le noir. Et je n’envie pas au Docteur son pouvoir de régénération. Non, non, non, non, non.... J’aime à croire que je suis le Docteur de Rose. Ah oui, être le Docteur de Rose, çà, ca me plaît. Ca sonne bien aussi, le Docteur de Rose. Hello, je suis le Docteur de Rose. Mais maintenant, je sais quel est mon nom, mon vrai nom, à moi, rien qu’à moi. »

Les deux seigneurs du temps restaient là, à taper du pied, s’énervant et se demandant ce que cet étranger voulait dire et si il allait jamais répondre à leur question.

« Votre nom, quel est-il ? » répéta l’autre seigneur du temps sur un ton autoritaire.

« Je suis l’Autre » répondit-il en leur offrant son plus beau sourire.

 

Rose commençait tout doucement à s’embêter. Admirer les tapisseries ornant les murs était amusant... pour un temps. Apparemment, elles racontaient une histoire. Une des vieilles légendes de la planète Karn. Dans des temps ancestraux, plusieurs divinités régnaient sur l’univers. Elles étaient 5. La Louve dorée, une sorte de divinité de la lumière, protectrice de la famille, le loup noir, dieu des ténèbres- son hôtesse, Léona, lui avait donné un nom : Zagreus. Il y avait aussi Pythie, déesse de la fertilité et protectrice de cette planète ainsi que les jumeaux Pax et Bellux. Dieux de la guerre et de paix.  Ils étaient les enfants de l’Eternité et du Néant. Tous étaient à la fois bon et mauvais- les dieux, apparemment, n’ont pas besoin de code moral. Ils font ce qu’ils veulent. Ainsi, le Loup pouvait offrir la vie éternelle ou la mort selon son bon plaisir. 

Cette idée fit frissonner Rose. N’avait-elle pas exterminé l’empereur des daleks par sa seule volonté ? Et si c’était le Méchant Loup qui les avait amenés ici ? Elle devait retrouver John et partir le plus vite possible.

Rose se leva donc de bonne heure et  tenta d’ouvrir la porte de sa chambre. Impossible. Elle était fermée à clé. Rose tambourina pendant des heures, jeta des coups de pieds furieux, tenta d’enfoncer la porte, ... mais rien n’y fit. Elle était prisonnière.

Enfin, la porte s’ouvrit et Rose, désespérée, courra, sans se retourner. Il fallait s’échapper, retourner vers la lumière, retrouver le Docteur et le Tardis  et PARTIR. Loin, le plus loin possible.

Malheureusement, et Rose le savait, la porte ne s’était pas ouverte par magie. C’était un piège. Quelqu’un voulait qu’elle s’échappe, on l’attendait.

De plus, le monde souterrain de Karn  était un véritable dédale. Impossible de s’échapper. Rose fut guidée par un bruit. Un bruit assourdissant. Un bruit de tambours. Bam Bam Bam Bam. Bam Bam Bam Bam. Bam Bam Bam Bam. Et cela continuait, continuait, continuait, ... Cela ne s’arrêta pas. Jamais.

« Vous les entendez, n’est-ce pas ? Les tambours ? » demanda une voix familière.

Rose se retourna.  Léona la regardait fixement.

« C’est la malédiction des damnés. Ils sont condamnés à l’entendre toute leur vie. Ils n’en peuvent rien, ils ont été choisi pour faire le Mal et n’y échapperont pas. Ils sont les grand-prêtres  de Zagreus. Pour chaque jour, il y a une nuit... qui êtes-vous, Rose ? »

« Parfois, je me le demande. » déclara Rose d’une voix blanche. Elle n’avait pas le choix, il lui fallait jouer cartes sur table.

« Lorsque j’étais jeune, j’ai pris le vortex du temps dans ma tête et j’ai tué le dieu des daleks. »

« Seul un dieu peut tuer un dieu, vous le savez, n’est-ce pas ? »

Rose éclata de rire. Elle, la fille d’une coiffeuse du Powell Estate, un dieu ? La bonne blague !

« Non, non, je ne crois pas. Mais c’est possible qu’un dieu ait fait partie de moi un instant. Depuis lors... et même un peu avant çà » continua Rose en pensant aux inscriptions ‘Bad wolf’ parsemés sur son chemin dans ses deux univers « j’ai l’impression d’être un pion sur son jeu d’échecs »

« Nous sommes tous les pions des dieux. Mêmes les dieux entre eux aiment à se manipuler. C’est là leur nature. »

« J’aimerai retourner chez moi maintenant. Mon mari doit se faire un sang d’encre. »

« Non. »

« Comment çà, non ? » demanda Rose visiblement énervée. La plaisanterie avait assez duré et elle avait hâte de retourner entre les bras protecteurs de son Docteur.

« Non. Votre place est ici, parmi nous. Que vous le vouliez ou non, vous faites partie des Anciens. Avez-vous vu les tapisseries de votre chambre ?  Votre retour avait été prédit. »

« Retour ?  Mais je ne suis jamais venue... » demanda Rose. Puis elle comprit. La vieille dame pensait toujours qu’elle était la Louve dorée. «Je ne suis pas votre Messie, Leona, vous vous trompez sur mon compte. Je suis la défenderesse de la Terre, un agent de Torchwood, la fille du président Tyler,  la femme et compagne de John Smith, Docteur à moitié humain, c’est bien assez, ne croyez-vous pas ? »

« Vous êtes le Loup ! » s’entêta Léona.  

« Erreur » s’exclama Rose. « Je suis le Méchant Loup. » Elle assomma la vielle femme et se remit à courir.

 

Rasillon et Oméga avaient écouté avec beaucoup d’attention le récit de l’Autre.

« Votre femme est sans doute la prisonnière des indigènes de cette planète » déclara Rasillon après un moment de réflexion.

« Indigènes ? » demanda l’Autre, intrigué. « Je pensais que cette planète était abandonnée » 

Cela confirmait ses doutes de tout à l’heure.

« Ah » s’exclama Oméga « si seulement ! »

« Ce sont des barbares » reprit Rasillon. « Des créatures sans civilisation, sans culture, parlant à peine. Nous avons tenté de leur apporter nos connaissances, afin de les élever à notre niveau d’évolution.  Et comment nous ont-ils remerciés ? En se rebellant. En refusant notre offre de paix »

« Vous dites qu’ils n’ont pas de civilisation. » observa l’Autre « Et pourtant, ce palais, il était déjà là à votre arrivée, non ? Et ces fresques, elles sont assez anciennes. Pourquoi les détruire ? Elles sont d’une beauté remarquable. »

« Beauté remarquable ? » répéta Oméga sur un ton rieur. « Vous vous moquez ? »

« Leur art... si on peut appeler cela de l’art, n’a aucune logique, aucune structure. Quand à ce palais, il était dans un piètre état lorsque nous l’avons trouvé... Sans doute une vaine tentative de construction de la part de ces barbares. »

Malgré lui, l’Autre ne put s’empêcher de sourire. Xénophobie, mépris des faibles et de tout ce qui n’est pas leur civilisation... Ah oui, pas de doute, il était bien de retour sur Gallifrey.

« Savez-vous où ces barbares habitent ? » demanda l’Autre.

« Dans les souterrains.... »  répondit Oméga pensif. Puis, se rendant compte du plan qui se forgeait peu à peu dans l’esprit de l’Autre, il s’exclama : «  Comment, vous ne pensez tout de même pas aller vous y aventurer seul »

Oméga était horrifié, terrifié par cette idée. Il imaginait déjà cet homme seul face à ces sauvages. Ils n’en feraient qu’une bouchée.

« Pour tout vous dire, les indigènes appellent cela le royaume de Zagreus. » continue Rasillon, beaucoup plus calme que son cousin.

« Zagreus ? » L’Autre blêmit tout à coup. Un autre nom qui lui était familier. Le pire ennemi de Rasillon, une créature faite d’anti-temps, dont le domaine était la fin de l’univers.

« Vraiment, mon cher, c’est prendre beaucoup de risques pour une femme. Y tenez-vous donc tant à votre Rose ? » demanda Rasillon, d’un ton détaché.

Bien, bien. A toutes leurs « qualités », il fallait ajouter la misogynie. Charmant. Heureusement, cela aurait changé à son époque. Romana en avait été la preuve éclatante. Jamais Gallifrey n’avait connu de meilleur président.

« Oui. Enormément. Nous formons une équipe, un duo. L’Autre et Rose. Rose et l’Autre. L’un ne va pas sans l’autre. Ha ! »

Rasillon poussa un long soupir agacé.  Ne s’arrêtait-il donc jamais de parler, ce clown exubérant ?   

« Très bien, très bien. Nous irons sauver votre Rose. Mais cela aura un prix. »

« Tout ce que vous voudrez » déclara l’Autre.

« Votre vaisseau... Comment l’appelez-vous encore ? » demanda Rasillon d’un air intéressé.

L’Autre sentit sa gorge se nouer. Oh  non. Il n‘oserait pas ? Rasillon était censé CREER les Tardis... S’il venait à en voir un avant l’heure dite, cela créerait un paradoxe, n’est-ce pas ? A moins, bien sûr, que cela aussi, n’ait été un mensonge de la légende...

Les Fondateurs étaient des colonisateurs paternalistes et des voleurs. Waw. Si Borusa avait su cela...

« Mon vaisseau s’appelle le Tardis. »

« Bien, bien. Ce sera donc votre Tardis contre la libération de votre tendre épouse. Affaire conclue ? »

Peu à peu, l’Autre vit la prophétie se réaliser. Tous les pions étaient en place... Rasillon, Oméga, Gallifrey, Zagreus, l’Autre.... et là-bas, prisonnière des indigènes, le Loup attendait de faire son entrée.

« Affaire conclue » 

A suivre


Sunny  (11.07.2009 à 14:11)

Chapitre 6 : Un nouveau départ

 

Le Docteur savait ce qu’il venait de faire.

En acceptant la proposition de Rasillon- Rose contre le Tardis- il venait de vendre leur liberté. Certes, Rose l’avait aimé sans Tardis. Mais au moins, ils étaient sur Terre et elle était entourée par sa famille, ses amis, son équipe. Par sa faute, il était fort probable qu’elle ne verrait jamais Tony grandir. Rasillon et Oméga allaient s’emparer de la technologie du Tardis et la faire leur. Ils prétendraient avoir tout créé, tout inventé et seraient vénérés comme des dieux. L’Autre ne les enviait pas. Loin de là. Même en tant que « Docteur », il avait toujours eu en horreur toutes les sortes d’honneurs. Mais par sa faute, il ôtait à Rose tout espoir de revoir Jackie, il brisait sa promesse de toujours la reconduire chez elle, auprès de sa mère...

Que dirait Rose de cette situation ? Accepterait-elle de vivre sur Gallifrey ? Dans ce monde apparemment misogyne et paternaliste ?

L’Autre redoutait le pire. « Celui qui apportait la tempête » n’était rien par rapport à la « Tornade » Tyler.  Elle était bien la fille de Jackie. Pas le moindre doute.

 

Rose continuait sa course folle vers la sortie. Son cœur battait la chamade et elle commençait doucement à s’essouffler. Ca n’était pourtant pas le moment de faire une pause. Là, un peu plus loin, était-ce un rayon de lumière qu’elle apercevait ? Oui, une sortie ! Mais malheureusement, sa gardienne était déjà là, lui barrant la route. Comment la vieille dame avait-elle réussi à se déplacer plus vite qu’elle ?

Rose fit face à Léona. « Je dois rejoindre le Docteur, il m’attend ! »

La vielle dame agrippa les poignets de Rose, l’immobilisant avec une force qui surprit la jeune fille.

« Ce Docteur, c’est ton mari, l’homme qui est venu ici, avec toi »

« Oui » répondit Rose

« Cet homme a une aura de seigneur du temps, tu ne peux pas être avec lui »

« Et pourtant, c’est l’homme que j’aime, vous m’entendez ? L’homme pour lequel j’ai défié des daleks, j’ai voyagé à travers des dizaines de mondes parallèles afin de le retrouver.  Vous ne pouvez pas me séparer de lui. Personne ne le peut. »

« Alors tu l’aimes ? Il est notre ennemi, te rends-tu compte, Loup ? »

« Mais je ne suis pas le Loup et je ne suis pas des vôtres ! Vous pensez peut-être que le Docteur est votre ennemi, mais il n’est pas le mien. Je suis sûre que tout cela est un malentendu. C’est un homme bon, vous savez. Enfin, la plupart du temps. Si vous ne voulez pas prendre le contrôle de l’univers. Et cela ne semble pas être votre cas. Venez avec moi, Léona, je vous le présenterai. Vous verrez par vous-même. »

Léona dévisagea Rose comme si cette dernière avait perdu l’esprit.

« Je te laisse une dernière chance. Si tu franchis cette porte,  nous te renions. »

« Si je franchis cette porte, je serai libre. »

Alors que Rose traversait le passage, Léona la retint un instant.

« Tu paieras cette trahison un jour... de ton propre sang. »

« Les dieux aiment à se manipuler entre eux, n’est-ce pas ? Léona, ce n’est pas votre vrai nom, je me trompe ? »

 Les yeux de la vieille dame se mirent à briller alors qu’elle hochait la tête.

  « Je suis Pythie. Tu as choisi ton camp, Loup. Assume ton choix et accepte les conséquences »

Alors que la grotte se refermait comme par magie derrière elle, Rose sentit sa gorge se nouer.

« Je le ferai »

Mais elle sentit que le prix à payer, dans les années futures serait peut-être bien trop cher.

Rose, dans un moment de fatigue, ferma les yeux et soupira. Les prophéties lui annonçant mort et désolation, elle ne les connaissait que trop bien.  Que diable le destin lui réservait-il cette fois-ci ? N’avait-elle pas mérité un bon de bonheur et de tranquillité après ses années de lutte pour retrouver son Docteur ?

Lorsqu’elle rouvrit les yeux, la grotte de Pythie avait disparu. A sa place, un désert aride et brûlant semblait vouloir s’étirer vers l’infini. Les trois soleils étaient sans pitié, détruisant tout espoir de vie, asséchant la moindre goûte d’eau...

Léona... ou Pythie, quelque soit son nom, avait eu raison. En sortant de la grotte, elle avait choisi la mort. Une mort lente, douloureuse, brûlante. Une mort solitaire. Jamais le Docteur ne la retrouverait.

Ou peut-être... Là-bas, sur le sommet des dunes, étaient-ce des cavaliers ? Non, non, sans doute un mirage. Sa vue se brouillait, sans doute la chaleur étouffante.

Rose sentait sa tête tourner. Elle n’avait pas de chapeau pour se protéger et le reflet de soleil sur le sable l’aveuglait. Tout à coup, elle sentit ses forces l’abandonner et elle se laissa tomber sur le sol.

 

Lorsque Rose se réveilla, elle se sentait particulièrement bien. Son esprit semblait flotter dans les airs... ou peut-être parmi les étoiles. Elle était heureuse.

Elle était encore une fois dans une chambre (décidément, elle semblait abonnée aux chambres extraterrestres ces derniers temps). Elle inspecta les murs, afin de vérifier qu’il n’y avait pas, cette fois, de tapisseries prophétiques.

Non, rien de tout cela. Les murs étaient seulement peints dans un blanc éclatant. Il y avait aussi une fenêtre par où s’échappait une légère brise. Rose sourit. Ce lit était bien plus confortable que celui de Léona... Elle était en sécurité.

Peu à peu, Rose prit conscience qu’une main serrait la sienne. La jeune femme n’avait même pas besoin de tourner la tête pour deviner à qui elle appartenait.

« Docteur... » murmura-t-elle.

« Oui, mon amour ? »

« J’ai eu tellement peur de te perdre. Et cette fois pour de bon » continua Rose en réprimant un sanglot.

« Je suis là maintenant, Rose. Je serai toujours là, tu dois t’en rappeler. Pour toujours. »

« Pour toujours » répéta Rose.

Ils se souriaient mutuellement, se rappelant la promesse de Rose, faite peu de temps avant la bataille de Canary Warf. 

« Rose, j’ai plusieurs nouvelles à t’apprendre. » déclara le Docteur en évitant de la regarder dans les yeux. Sa main, dans celle de Rose, se crispait nerveusement. Mais de quoi donc avait-il peur ?

« Qu’est-ce qu’il y a, Docteur? Tu n’as pas l’air dans ton assiette... C’est un problème avec cette planète peut-être. Il faut dire que ces habitants sont plutôt bizarres. Enfin, je n’en ai rencontré qu’un... ou plutôt une. Dénommée Pythie. Drôle d’oiseau celle-là. »

Le cœur du Docteur s’arrêta de battre et il blêmit. « Pythie ? Tu as bien dit Pythie ? »

« Oui. Ca te dit quelque chose ? »

Oh oui, le Docteur ne connaissait que trop bien les légendes concernant l’ancienne déesse. C’était elle qui avait maudit les seigneurs du temps, les condamnant à la stérilité.  Mais aussi, pourquoi était-il surpris ? Rasillon et Pythie n’étaient-il pas censés être contemporains ? Pour une fois, la légende ne mentait pas.

Cependant, pourquoi enlever Rose ?

« Que t’a-t-elle dit ? » demanda le Docteur d’une voix tremblante

« Oh, rien d’important... » dit Rose d’une voix qu’elle voulait neutre. Ce n’était pas le moment d’inquiéter son mari davantage. Le Méchant loup, c’était du passé, alors que John, lui, était son avenir. C’était tout ce qui comptait, que cela plaise à Pythie ou non.

« Rose, s’il te plaît... » insista-t-il.

  Rose prit un air détaché, jouant avec le bord de sa couverture. Elle leva les yeux au ciel en soupirant.

« Rien, je te dis. Juste quelque chose du genre ‘Rejoins le côté obscur de la force’. Ou plutôt le côté féministe de la force. Ce qui n’était pas pour me déplaire. Mais elle voulait que je t’abandonne, et ca, JAMAIS. »

Le Docteur lui sourit et l’embrassa tendrement, visiblement rassuré.

« Rose, il faut que je te dise. Pour une raison que j’ignore, nous sommes de retour dans notre monde d’origine. Le monde de l’autre Docteur. »

Rose écoutait attentivement son mari, mais elle fronçait les sourcils. L’autre monde ? N’avait-il pas dit que cela était impossible ?  

« Je sais, je sais ce que tu vas me dire. » continua-t-il en s’énervant « Je ne comprends pas plus que toi. Cela défie toute logique. Mais il y a pire, Rose, bien pire. »

« Quoi donc, Docteur? On s’en est toujours tiré. Soit, ca défie la logique, mais rappelle-toi la première fois où nous sommes tombés dans le monde de Pete. Nous avons réussi à revenir dans l’autre monde au bout de 24 heures, non ? »

Voyant son mari qui restait muet et la regardait fixement, Rose sentit le pire scénario devenir réalité.

« Non, non, non, je n’y crois pas, Docteur, je n’y crois pas. Il y a TOUJOURS une solution. TOUJOURS. Tu n‘es qu’un vieux défaitiste ! On la trouvera, cette solution, tu vas voir ! » s’exclama Rose en riant. Mais son rire sonnait faux. Le Docteur ne réagissait toujours pas et la jeune femme avait du mal à retenir ses larmes.

Rose voulait se battre. C’était le Docteur qui avait animé cette pugnacité à toute épreuve autrefois. Et le voilà, son vaillant chevalier, déclarant forfait avant même le début de la bataille.

« Pourquoi, Docteur ? Pourquoi es-tu persuadé que nous sommes bel et bien coincés ici ? »

Le Docteur s’approcha de Rose et la prit dans ses bras. Il en avait besoin pour se donner du courage et affronter lui-même la vérité.

« Nous avons voyagé à travers le void et à travers le temps, Rose. Nous sommes tombés dans une ligne temporelle très éloignée de la nôtre. Et... »  

 « Et ? » demanda Rose, inquiète. Le Docteur la regardait une fois de plus, droit dans les yeux. Son silence la tuait à petits feux. L’expression terrifiée sur son beau visage  l’alarmait et la fascinait en même temps. Qu’est-ce qui pouvait tourmenter à ce point son Docteur ?

« Et je fais partie des évènements de cette période, Rose. Je dois rester. Ma venue ici était prévue. On en parlait dans les légendes de Gallifrey. On parlait de moi, MOI ! J’ai un rôle à jouer.» déclara-t-il fièrement. Malgré sa peur visible, il était clair que John appréciait cette situation. Il rayonnait, comme un homme qui aurait tout à coup découvert la signification de son existence, son véritable rôle dans l’univers.

« Attends un peu... Gallifrey? Oui, Pythie m’en a parlé, je me le rappelle maintenant. C’est ta planète, n’est-ce pas ? Nous sommes avant la guerre du temps, alors ? »

Le Docteur hocha la tête gravement.

 « Oh oui, Rose, bien avant. Nous sommes à l’époque de la fondation de la civilisation des Seigneurs du temps. Les fondateurs, Rose! Rasillon, Oméga... et puis, il y a moi. »

« Toi » dit Rose en souriant doucement mais tristement. « Et qui es-tu, toi ? »

« Je suis l’Autre. Je dois abandonner le titre de Docteur, Rose, tu comprends pourquoi ? »

Rose acquiesça. Elle comprenait surtout qu’elle venait de perdre le Docteur une fois de plus.

« A présent, je ne suis plus lui.... J’ai mon propre titre. Je suis une personne à part entière. »

« Mais tu l’as toujours été » protesta Rose. « Je ne t’ai pas épousé parce que tu venais de la main du Docteur ou parce que tu lui ressemblais, mais parce que tu étais toi, John Smith et que je t’aimais pour la personne que tu étais. »

« C’est vrai ? » demanda-t-il, ému.

« Ai-je besoin de le dire » demanda Rose sur un ton taquin.

« Oui » souffla-t-il

« Je t’aime... idiot ! »

L’Autre se précipita dans ses bras et l’embrassa avec passion. Rose, langoureuse, s’abandonna à ses baisers, tâchant d’oublier un instant la situation critique dans laquelle ils se trouvaient. Ils auraient tout le temps d’y réfléchir à tête reposée bien après.

 

Rasillon était plus que satisfait. Les affaires marchaient au mieux, Pythie et ses prêtresses se terraient dans leurs grottes et il avait acquis un allié précieux. L’Autre était un homme remarquable et la technologie contenue dans son Tardis leur permettrait des avancées extraordinaires. Ils s’étaient d’ailleurs mis d’accord avec Oméga pour « cultiver » toute une série de Tardis à partir de coraux provenant du vaisseau de L’Autre.

L’Autre... ou « John » comme l’appelait sa ravissante épouse. Rasillon comprenait mieux pourquoi son nouvel ami avait tant tenu à récupérer sa tendre Rose. Elle n’était pas d’une beauté extraordinaire mais il ne pouvait lui contester un certain charme- et s’il était parfaitement honnête, il la trouvait tout à fait à son goût : blonde, voluptueuse, avec un tempérament de feu. Exactement ce dont il aurait eu besoin pour animer ses longues soirées d’hiver. Malheureusement, Rose et « John » étaient « un  de ces couples », indestructibles et stupidement amoureux l’un de l’autre.

Ainsi, John était venu lui demander s’il pouvait utiliser son Tardis afin de renvoyer Rose, si ce n’est au près de sa famille dans l’autre monde, tout du moins, sur Terre, à son époque.       

Lorsqu’elle avait appris cela, la jeune femme était entrée dans une rage monumentale- et qui avait aiguisé le désir de Rasillon à son égard.

« Comment oses-tu me faire çà ? » lui avait-elle lancé sur un tas accusateur. « Encore et toujours en train de te débarrasser de moi, hein, John ? »

« Me débarrasser de toi ? » avait-il répondu- Dieu, cet homme était un génie, mais pouvait-il être pathétique. « Rose, ne comprends-tu pas que je t’aime ? Je veux juste que tu sois heureuse »

« Heureuse ? HEUREUSE? Loin de toi ? J’ai déjà essayé et crois-moi, ca ne marche pas. »

Puis elle s’était rendu compte de ce qu’elle venait de dire et avait paru embarrassée.

« Ca semble vraiment pathétique, je sais. Et légèrement accro. Mais c’est ce que je ressens. »

« Tu as toujours des amis sur Terre. Shareen, je crois, non ? Tu pourrais fonder une famille, aller de l’avant»

Idiot. Rasillon réprima un fort désir de violence contre son nouveau protégé.

« John, tu ES ma famille. Nous sommes tous les deux dans ce pétrin. Tous les deux, tu m‘entends. A la vie, à la mort. Si tout s’était passé comme le Docteur l’avait prévu, tu aurais passé ta vie sur ma planète. Eh bien, là, c’est moi qui vais passer ma vie sur la tienne. A tes côtés, quoi qu’il advienne. Qu’en dis-tu? »

Une expression de joie inexprimable apparut sur le visage de l’humain et ce dernier se mit à embrasser sa femme d’une manière très peu décente et qui alluma en Rasillon le feu d’une jalousie sans bornes et sans scrupules.

Pour l’instant, il avait besoin de l’Autre. Il ne pouvait pas ruiner ses plans d’avenir pour une femme... mais un jour, qui sait ?       

 

   A suivre....


Sunny  (16.07.2009 à 10:01)

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