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Série : Doctor Who (2005)
Création : 22.02.2010 à 01h13
Auteur : shirubi
Statut : Terminée
« Histoire alternative où Astrid Peth a survécu et est devenue la compagne du docteeur. Épisode de référence : Une croisière autour de la Terre (spécial de Noël) » shirubi
Cette fanfic compte déjà 16 paragraphes
Price se tenait fièrement sur la tribune devant une foule immense. Le soleil bleu était à son zénith, des confettis volaient autour de lui et la marée humaine l’acclamait. Vêtu de son plus beau costume, il s’avança vers le micro devant les caméra qui l’encerclaient.
- Mes amis, mes camarades métropoliens, je vous remercie de m’avoir confié ce manda. Je vous promets que je serai à la hauteur de vos attentes. Je compte poursuivre l’œuvre de mon prédécesseur, Rodrich Untess. Je le remercie de tout ce qu’il a fait pour moi, il m’a montré le chemin et grâce à lui, j’accomplirai ma destinée. Merci Métropolis! Aujourd’hui, moi, Yehido A. Price, je vais guider cette planète, cet empire, vers son avenir!
La foule acclama le nouveau maire. Le jeune homme souriait, puis, dans la foule, il remarqua une étrange petite fille, aux cheveux argentées et au regard inexpressif. Il lui sourit.
- Je t’attendais, dit-il tout bas.
***
Rodrich dormait enfin, mais d’un sommeil dont il ne se réveillerait jamais. Cependant, sa mort demeurait inexplicable, autant que son mystérieux mal. Quand le docteur avait vu Rodrich la première fois, il l’avait trouvé en forme, malgré ses problèmes d’insomnies. Ce dernier aurait pu se lever de ce lit, mais il préférait y rester et tenter désespérément de dormir. Son corps survivait bien au manque de sommeil, pourquoi était-il si obsédé à l’idée de dormir. Cherchait-il à fuir la réalité?
Il toucha sa main, le corps était toujours chaud.
- C’est bizarre, dit alors Astrid.
- Quoi, demanda le seigneur du temps?
- Je ne sais pas, vous ne sentez pas. On dirait que quelque chose a changé. C’est comme si tout était figé.
Le docteur se détourna du mort pour aller à la fenêtre. Tout semblait à sa place, les arbres, les oiseaux, les fleurs, pourtant, Astrid avait raison. Quelque chose avait changé : mais quoi? Il regarda le ciel, les nuages, le soleil bleu, tout était à sa place.
- La tour projette une ombre, dit alors Astrid avec étonnement.
- Et alors? C’est normal, le soleil est levé depuis peu.
- Non, ce n’est pas ça. Elle projette la même ombre depuis que je suis revenue du jardin. L’ombre de la tour touchait à l’arbre là-bas. Elle aurait du diminuer, pourtant, elle n’a pas bougée.
Le docteur fit volte-face vers le soleil. Il sortit de sa poche, à la grande surprise d’Astrid, quelque chose qui rappelait un astrolabe, ancien instrument de navigation en forma de compas. Il le plaça bien en ligne devant son œil et le dirigea vers le soleil. Il bougea l’astrolabe et pris quelques mesures et recommença son manège pendant quelques minutes. Puis, il déposa l’astrolabe.
- Ce n’est pas possible, murmura-t-il.
- Quoi?
- Le temps est arrêté.
- Ça m’a l’air de vous secouer, pourtant vous semblez habitué aux phénomènes étranges.
- Vous ne comprenez pas, je suis Seigneur du temps. Je connais le temps, je voyage à travers lui. Avec le temps, on peut faire bien des choses qui vous sembleraient incroyables. Mais arrêter le temps…
Ses yeux restèrent dans le vague quelques instants. Astrid pensait qu’il allait ajouter quelque chose, mais elle réalisa qu’il réfléchissait à toute vitesse.
- Je dois retourner voir Gisana, déclara-t-il.
Élianna était assise sagement depuis une bonne demi-heure dans la salle d’attente sur une chaise trop haute pour la fillette, alors, elle balançait ses pieds en alternant pour passer le temps. La réceptionniste la regarda d’un regard attendri. Il n’était pas rare que de simples citoyens souhaite rencontrer l’homme le plus puissant de Métropolis, mais personne ne doutât que la chose fut difficile, voir impossible. Le maire était un homme occupé. Cependant, la fillette s’était assise dans la salle, malgré le refus de la réceptionniste, convaincu qu’elle pourrait le voir.
- Monsieur Price est très occupé, tenta encore la réceptionniste. Tes parents savent où tu es?
- Ho! Il me rencontrera, répondit la fillette imperturbable. Et c’est ma mère m’a envoyée ici.
La réceptionniste pensa qu’il faudrait qu’elle avertisse quelqu’un, la police ou les services sociaux. Il devait bien avoir un adulte quelque part qui s’inquiétait de son absence. À ce moment, Price fit irruption dans la salle d’attente et balaya la pièce du regard avant de l’arrêter sur Élianna.
- Tu es là, s’exclama-t-il! Ça fait longtemps que tu attends?
- Pas trop, répondit la fillette.
- Viens avec moi.
Il lui tendit la main, la fillette se leva et quitta la salle d’attente sa main dans celle du maire de Métropolis devant le regard ébahi de la réceptionniste.
***
Le docteur et sa compagne entrèrent dans la chambre de la tour où Gisana et sa mère s’y trouvait toujours.
- Pourquoi ne m’avez-vous rien dit, commença-t-il sans s’annoncer. J’aurais peut-être pu sauver Roddrich.
- Comment? Vous ne saviez pas! Comment avez vous pu venir ici sans savoir?
- Savoir quoi, coupa Astrid?
Le docteur ne répondit pas, il fixait Gisana avec le regard pétillant de colère.
- Il est mort, mais ça je suppose que ça ne vous fait rien. Rien ne vous fait jamais rien, alors vous ne comprenez pas.
- Vous vous trompez, dit Gisana après un moment. C’est parce que je veux que ça me fasse quelque chose que je fais tout ça.
- Faire quoi, tenta à nouveau la Stoienne?
- Vous n’arriverez jamais à ressentir, ce n’est pas dans votre nature, alors pourquoi essayer?
- Parce que ça marche, dit doucement Astrid.
Le docteur se tourna vers elle.
- Que voulez-vous dire?
- Vous n’avez pas vu, toute ces œuvres d’art, ces statues, ce jardin. C’est magnifique, ça touche le cœur et l’âme dès qu’on les voit. Quelqu’un ne peut être absolument insensible et créer ça!
Le docteur sourit.
- Vous êtes fantastiques et vous avez raison. L’illusion de vivre dans le temps procure à cette dame des sensations… mais à quel prix!
- Très bien, alors maintenant que j’ai votre attention, puis-je savoir de quoi il est question?
- Le temps n’est pas arrêter, parce que la chose est virtuellement impossible. S’il semble arrêté, c’est que nous sommes dans une bulle hors du temps.
- Comment cela peut-il être possible, demanda Astrid, ébahit?
- Il y avait une légende sur ma planète, un conte pour enfant. Il était question d’un peuple qui vivait hors du temps. Ils n’ont pas vraiment de nom alors, on les appelait les " horsdutempsiens ", ou du moins un équivalant gallifrérien.
Il marqua une pause devant le regard de plus en plus vague de sa compagne.
- Bon, je poursuis. Imaginez que le monde était un immense océan et que ce peuple flotte à la dérive sur un radeau, incapable de joindre le reste du monde parce qu’ils ne peuvent respirer dans l’eau. Alors, certain d’entre eux se sont fait des bulles intemporelles qu’ils ont insérées dans le continium espace temps. C’est comme si ils s’étaient construit un scaphandre pour rejoindre le reste de la population marine et avoir l’impression de faire partie de l’océan.
- Et nous sommes dans une de ces bulles, s’étonna Astrid.
- Il y en a une qui flotte autour de Métropolis et nous sommes entrés à l’intérieur… mais comment?
- Et ça c’est impossible, poursuivit Alia, personne ne peut entrer dans cette bulle sans que je l’y amène.
- Et ça nous mènes à Roddrich. Qui est-il vraiment, qu’a-t-il de si spécial pour que vous l’ayez choisi?
- Il est mon ancre dans le temps réel. Sans lui, tout s’arrête.
- Mais pourquoi lui, qu’a-t-il de si spécial? Pensons! Pensons! Ha oui! Je l’ai! Il s’agit d’un point fixe dans le temps. C’est un personnage qui a son emprise sur l’histoire, quelqu’un qui a fait un geste important ou quelqu’un de connu.
- Un chef politique, je ne prends que des chefs politiques.
- Et maintenant que vous avez perdu Roddrich, vous devez trouver quelqu’un d’autre.
- C’est au tour d’Élianna, elle le ramènera quand il sera entré dans l’histoire. Ça ne saurais tarder.
Elle marqua une pause.
- Ça y est, elle est revenue.
À ce moment, Gisana et Alia se volatilisèrent. Astrid se précipita vers la lucarne.
- L’ombre a diminuée, s’exclama-t-elle. Le temps est reparti.
- Alors, allons-y!
Price ouvrit les yeux. Il était étendu dans une chambre somptueuse, bien décorée et d’un style ancien. Il y était parvenu! Il se dressa dans son lit.
- Doucement, dit Élianna à ses côtés. Il faut toujours un peu de temps pour se remettre du déplacement.
- Je vais bien aller. Je ne suis pas comme tout le monde.
Il se leva et fit le tour de la pièce en démontrant une certaine énergie. Puis, il se tourna vers Élianna, maintenant devenue une jeune femme.
- Maintenant, où est le docteur?
- Comment savez-vous qu’il est ici?
- C’est ce que je voudrais savoir, répliqua le seigneur du temps en entrant dans la pièce accompagné de la stoienne.
- Price, s’exclama Astrid en dévisageant le nouveau venu!
- Vous le connaissez, reprit le docteur en la regardant intensivement.
- Il travaillait sur le Titanic. Nous l’avons croisé après que vous soyez parti en direction du niveau 31.
- C’est intéressant, répondit le docteur qui fixait maintenant Price. Quel drôle de hasard! Mais ce n’en est pas un, n’est-ce pas Price?
Le maire de Métropolis dévisagea le docteur.
- Vous vous êtes régénérés, dit-il soudain.
- Heu, vous me connaissez!
Price serra les lèvres.
- Moi aussi, j’ai changé. Et j’attendais ce moment depuis longtemps.
- C’est donc vous qui nous avez amené ici. Mais comment?
- On n’entre dans une bulle temporelle que par un paradoxe.
Le docteur fit volte-face et fixa Astrid qui recula étonnée.
- Qu’y a-t-il, demanda-t-elle inquiète?
Il ne répondit pas, il se tourna à nouveau vers Price.
- Que voulez-vous de moi?
- Je veux vous abandonner, comme vous m’avez abandonné. Je vais quitter cette bulle et vous y enfermer à jamais. Pour toujours, vous vivrez hors du temps.
Il disparut. Élianna lâcha un cri, les deux voyageurs du temps se tournèrent vers elle. Elle vieillissait et rajeunissait à vue d’œil en quelques secondes.
- Je n’ai plus de contrôle de la bulle, dit-elle!
Le docteur se précipita vers elle et plaça ses mains dans le visage de la horsdutempsienne.
- Concentrez-vous sur ma voix. Calmez-vous. Concentrez-vous sur un moment et restez dans ce moment…
Pendant qu’il hypnotisait Élianna, Astrid osa un regard vers la fenêtre. Le jardin flétrissait et repoussait de façon continue alors le soleil filait à une vitesse inquiétante. Elle se tourna vers le docteur qui tentait toujours de calmer Élianna, partagée entre l’envie de l’avertir et la crainte de le déranger.
Élianna cessa de changer d’apparence, Astrid regarda à nouveau vers la fenêtre, le jardin et le soleil étaient redevenus fixes. Le docteur retira ses mains de son visage. Astrid eut un hoquet de surprise.
- Mais, c’est… c’est Gisana! Pardonnez-moi Élianna, mais vous lui ressemblez trop.
- Je suis Gisana et je suis aussi Alia.
- Elles sont toutes la même personne, expliqua le docteur, à différents âges. Les horsdutempsiens ont cette capacité quand ils sont dans leur bulle de vivre plusieurs moments de leur vie en même temps. Je n’ose même pas imaginer ce qu’ils peuvent faire dans leur monde.
- Je ne pourrais pas vous l’expliquer avec vos mots, reprit Élianna-Gisana-Alia épuisée, mais vous allez bientôt le vivre. Je ne peux plus sortir de la bulle, Price l’a scellée. Si je ne suis pas ancrée dans le temps, je retournerai d’où je viens et vous n’aurez pas d’autre option de m’y accompagnerez.
- Mais comment a-t-il pu repartir. Rodrich Untess a essayé de repartir pendant des années sans y parvenir.
- J’ai fait une erreur. Je l’ai mal choisit. Il est différent.
- De quel façon?
- Une partie de lui n’a jamais quitté le temps réel. C’est comme ça qu’il a pu y retourner et c’est comme ça que la bulle a été scellée.
- Il est brillant! Mais qui peut-il bien être? J’ai connu peu de gens aussi brillants. Pourtant, je ne le reconnais pas. Que savez-vous de lui, Élianna? N’importe quel indice pourrait m’aider.
- Il savait que j’allais venir. Il m’attendait. C’est inattendu, mais comme ça me facilitait la tâche… J’étais naïve et encore une fillette. C’était trop tôt. Rodrich aurait du rester encore quelques années.
- Vous vous égarez. Dites-moi qui il est. D’où vient-ils?
- Il ne m’a jamais dit d’où il venait exactement. Mais, il y avait quelque chose de particulier au sujet de son nom : Yehido A. Price. Il tenait beaucoup au " A " de son nom, mais je n’ai jamais su ce qu’il voulait dire.
- Adric, se rappela soudain Astrid.
Le docteur lui jeta alors un regard stupéfait. Astrid jura que pendant une seconde le monde s’était arrêté derrière son regard.
- Que venez-vous de dire?
- Le " A " dans son nom, c’est pour " Adric ", c’est sous ce nom qu’il était inscrit sur le Titanic : Yehido Adric Price.
- Non! Ce n’est pas possible! Vous avez du mal entendre.
- J’ai une excellente mémoire pour les noms. Qui est Adric?
Le docteur répondit pas, le regard sombre, il détourna son regard vers la fenêtre, mais la stoïenne eut le temps de surprendre dans son regard une tristesse sans nom.
- Je suis désolée, dit-elle au docteur.
Après un long moment de silence, le docteur parla enfin.
- Il voyageait avec moi, comme vous aujourd’hui. Je n’ai pas pu le sauver. Ce Price n’est pas Adric. Il ne peut pas l’être.
Le silence retomba, puis Élianna parla doucement.
- Une fois, il m’a dit qu’il était déjà mort, mais qu’il avait eut une deuxième chance.
Le docteur se leva, visiblement en colère.
- Ça ne se peut pas! J’ai vu la fusée dans laquelle il se trouvait s’écraser. Personne n’aurait pu y survivre!
- Mais il n’est pas tout à fait en vie, ajouta-t-elle en hésitant.
- Que voulez-vous dire?
- Une partie de lui est… artificielle. C’est pour ça que je n’ai pu le garder dans la bulle. Il peut rester conscient dans la bulles et dans temps réel en même temps. Seul un être vivant aurait pu venir ici, mais seul un être artificiel peut rester conscient dans les deux mondes. Il est à la fois vivant et artificiel.
Toute trace de colère et de peine avait quitté le visage du docteur : son intellect s’était mis en marche. Il se mit à réfléchir tout haut.
- Si des fragments de son cerveau ont été retrouvés après le crash, ils auraient pu être implanté dans un être cybernétique. Mais, ce n’est pas possible. Là où il s’est craché, il n’y avait pas de technologie capable de le ramener. Cependant, si c’est arrivé, ce ne peu pas être tout à fait Adric, mais une partie de lui pourrait vivre dans ce Cyborg.
- Il croit que vous l’avez abandonné.
- Il était en colère contre moi, parce que je lui avais promis de lui enseigner ce que je savais sur les mathématiques et je n’avais pas tenu ma promesse. Il y avait toujours… trop à faire. Si cette colère a survécu, mais pas le souvenir de cette colère, il peut avoir transféré cette colère sur autre chose. Peut-être me croit-il responsable de sa mort. Ça y est! Je sais comment sortir d’ici!
Il se dirigea vers la sorti, puis arrêta net.
- J’ai l’impression d’avoir oublié quelque chose.
Astrid balaya la pièce du regard dans l’espoir d’apercevoir ce que le galliférien aurait oublié.
- Ha! Oui! Je sais ce que j’ai oublié : Allons-y!
Price demeura songeur pendant un long moment. Il avait réussi, il s’était vengé. Il avait remis au docteur la monnaie de sa pièce, mais il ne se sentait pas satisfait. Il avait le sentiment qu’il était passé au côté de quelque chose.
Son passé en tant qu’Adric s’embrouillait parfois dans sa tête. Il n’avait pas oublié comment il était mort. Quand il avait réalisé qu’il se cracherait avec la fusée, il ne s’était pas senti comme un héros risquant sa vie pour sauver le futur, mais comme un idiot qui avait tout calculé, sauf sa fuite.
Il allait mourir là! Il était horrifié! Il n’avait jamais eut aussi peur… Non, c’est faux! Avec le docteur, il avait connu la peur plus que jamais, mais à chaque fois, le docteur avait trouvé un moyen.
Une lueur d’espoir grandit. Le docteur trouverait le moyen de le sauver. Il prendrait le Tardis remonterait le temps et le sortirait de la fusée. Il regarda la coin de la pièce s’attendant à voir la cabine bleue se matérialiser. Cependant, le coin de la pièce s’obstinait à rester vide. Le Tardis allait apparaître, c’est sûr! Il espéra encore un moment, puis… tout devint noir.
Le docteur l’avait abandonné.
Quand il s’était réveillé, il était confus. Il se sentait différent, plus froid, plus calculateur, plus en contrôle. Puis, il réalisa qu’il n’était plus ce jeune génie venu d’un monde parallèle, mais un souvenir de cet adolescent dans un corps cybernétique. Il n’espérait plus le retour du docteur, il n’était habité que par ce souvenir-sentiment du dernier moment avant sa mort : le docteur l’avait abandonné.
Il se leva et s’en alla vers le mini-bar. Il ne buvait pas, mais il devait changer sa cartouche de protéine pour nourrir les parties de lui encore biologiques. Il avait trouvé un mini-bar dans le bureau du maire et l’avait trouvé plutôt pratique pour le rangement.
Il tendit la main vers la porte miroir, quand il découvrit qu’elle était à moitié recouverte de chiffres et de symboles mathématiques.
Il regarda autour de lui : personne dans le bureau. D’où cela pouvait-il provenir. Il ramena son attention à la porte miroir. D’autres chiffres s’étaient rajouté. Il était de plus en plus intrigué. Il remarqua alors que les chiffre et les symboles s’écrivaient tout seuls devant son regard. Il commença alors à déchiffrer l’équation.
Au premier coup d’œil, l’équation paraissait simple et évidente, mais elle devenait de plus en plus complexe. Price trouvait cela excitant et très intéressant. Il resta attentif à chaque nouveaux chiffres, puis commença à anticiper la suite de l’équation. Tout à coup, tout devint clair! Il courut à son bureau pour trouver une plume et revint vers le miroir. Il se dépêcha d’entrer l’équation finale, fier de lui et attendit.
Le trait de crayon, venu de nulle part raya son équation.
- Quoi! Mais c’est ça la réponse!
Le trait de crayon ne se laissa pas convaincre, il écrivit la moitié de l’équation en dessous et arrêta d’écrire. Price comprit qu’il devait écrire la suite.
Il relut toute l’équation et comprit soudain son erreur. C’était plutôt génial comme calcul, simple, mais brillant. La réponse devenait tout à coup évidente. Il entra la suite de l’équation et attendit.
Le trait de crayon commença à faire un cercle à l’intérieur duquel il plaça deux petit point surmontant un demi cercle.
- Ce n’est pas symbole mathématique, s’étonna Price!
Il réalisa alors qu’il s’agissait tout simplement de la représentation graphique d’un visage souriant. Il avait réussit!
Il prit alors conscience de l’étrangeté de la situation. D’où venait ces symboles? Qui les avait tracé? La réponse était évidente. Seul le docteur aurait pu le faire, mais pourquoi? Qu’est-ce que cela lui avait donné à part un immense sentiment de satisfaction.
Puis, l’être cybernétique tenta de comprendre la source de cette satisfaction. Comment une simple équation mathématique aurait pu causer cela? Le docteur le savait lui, certainement. Il connaissait mieux Adric que Price qui n’en gardait que des souvenirs fragmentaires.
Un souvenir resurgit alors. Il s’était caché à l’intérieur du Tardis parce qu’il voulait partir avec le docteur. Il ne cherchait pas réellement l’aventure, mais simplement à se rapprocher de la seule personne susceptible de le comprendre.
On est bien seul quand on est génial. Adric l’avait su dès son jeune âge alors qu’il surpassait ses condisciples en classes, il se faisait dépasser par eux à tous les autres niveaux. Personne ne pouvait savoir ce que c’est d’avoir la tête pleine de pensées délirantes qui ne le laissaient jamais en paix, pas même la nuit. Personne ne pouvait comprendre qu’être lucide veut dire avoir peur tout le temps. Seul le docteur comprenait sa soif insatiable d’apprendre. Seul ce seigneur du temps avait pu saisir ce gamin insaisissable.
Avant de rencontrer le docteur, Adric se sentait seul au monde. Mais ce génie extra-terrestre était, sur certains point, impossible d’approche. Il se lançait dans des quêtes, des aventures héroïque et dangereuses, mais fuyait les conversations trop sérieuses. Adric aimait les mathématiques tout comme le docteur, mais il aurait voulu utiliser cet intérêt commun pour se rapprocher de son mentor. Voilà, ce qu’il reprochait au gallifréien. De n’avoir pas été à la hauteur de ses espoirs et non de l’avoir abandonné.
Price se ressaisit. Jamais des souvenirs d’Adric aussi profonds n’avait émergés de sa conscience. Il se sentait différent et plus vivant que jamais et ce cadeau, il le devait à l’homme qu’il venait de condamner à vivre hors du temps.
Le docteur déposa son crayon.
- Maintenant, qu’est-ce qu’on fait, demanda Astrid?
- On attend et on espère que ce sera suffisant.
- Suffisant pour quoi! Je ne vois pas en quoi ce gribouillis nous fera sortir d’ici.
- Nous existons parallèlement au temps normal, hors du temps, invisible aux gens de Métropolis et à leur espace temps. Cependant, il est possible de créer une toute petite ouverture et de transmettre un message par exemple.
- Et le charabia avec lequel vous avez salit ce miroir est un message!
- Un miroir ne réfléchit pas que la lumière, c’est pour ça qu’il est pratique pour voir entre les dimensions. Il a été plus difficile à placer le miroir à un endroit près de Price et d’un autre mir…
Il remarqua qu’Astrid semblait plus intéressée à un fil inutile qui pendait du haut de la console qu’à ses explications. Il se reprit.
- Bref, j’ai essayé de réveiller en lui le Adric que j’ai connu.
- Et vous avez réussit, répondit une voix derrière eux.
Il se retournèrent : Price était revenu. Il était différent, moins froid et souriant.
- Adric, c’est vraiment toi, demanda le docteur?
- Oui, enfin, je crois…
- Mais comment est-ce possible? Tu t’es écrasé sur la Terre préhistorique.
- Celui qui a fait ça m’a enlevé le souvenir de ce qui est arrivé après le crash. Je crois qu’il vous visait; il a bloqué tous les bons souvenirs que j’avais de vous.
- Tu n’as aucune indice?
- Non, je suis désolé.
Pendant un moment, le silence s’installa, puis, Adric Price reprit.
- Je suis venu vous libérer. Vous pouvez partir, docteur. Je peux rester ici et continuer de vivre sur Métropolis. Cela permettra à cette bulle d’exister pendant longtemps sans que d’autres maires y soient amener.
- C’est gentils de votre part, commença Élianna, mais vous n’êtes pas obligé de faire ça.
- Ce n’est pas pour vous que je le fais, Élianna , reprit Price en fixant Astrid.
- Quoi! Quel rapport cela a avec moi, s’étonna Astrid?
Le docteur se tourna vers elle et la regarda fixement. Elle se sentit tout à coup gênée.
- Pour que nous puissions entrer dans la bulle hors du temps, Price a créé un paradoxe et ce paradoxe m’a suivit; on peut même dire qu’il m’a accompagné.
- Vous parlez de moi? Je vous ai accompagné, mais je ne suis pas un paradoxe!
- À cause de moi, vous avez survécu, reprit Adric tristement. Je suis désolé.
La femme de chambre se rappela alors le Titanic, Max Capricorne et le chariot élévateur.
- Si… si vous ne m’aviez pas lancé le tournevis sonique, j’aurais utilisé le chariot élévateur pour pousser Capricorne dans le vide.
- Au risque d’y tomber vous aussi, comprit le docteur.
- Je serais morte, ajouta la stoïenne d’une voix blanche.
- Si vous quittez cette bulle, vous serez, au mieux, traquée par des créatures qui se nourrissent de paradoxe. Elle détruiront tout avec vous. Mais les paradoxes peuvent causer des problèmes que vous ne pouvez même pas imaginer.
- Cette bulle est le seul endroit où vous serez en sécurité, conclu Price.
La stoïenne comprit soudain qu’elle ne pourrait pas repartir avec le docteur.
- Il y a sûrement une autre solution! Ne me laissez pas ici!
Les larmes coulaient de ses yeux. Pour ne pas montrer son émoi, le docteur détourna le regard.
- Je suis vraiment désolé, Astrid.
- Je voulais vivre des aventures : regardez cette endroit, il ne s’y passe jamais rien. Je vais y mourir d’ennui.
- Nous trouverons le moyen de vous divertir, dit doucement Élianna. Le monde de la bulle est malléable. Il peut être tout ce que vous voulez.
Mais cela ne réconforta pas Astrid.
- Docteur, ne partez pas!
- Je ne peux pas rester. Je dois trouver celui qui m’a envoyé Adric avant qu’il ne fasse plus de mal.
- Vous ne resteriez pas de toute façon, se choqua Astrid. Vous voulez fuir cet endroit comme vous avez fuit votre planète et pour la même raison que j’ai fuit la mienne.
- L’aventure?
- Non, le pouvoir de changer les choses. Ici, comme sur Sto, on ne peut rien faire, on fait parti d’un système qui nous asservi. Dans les étoiles, tout est possible. On peut changer le monde, le sauver, le guérir.
Le docteur approcha son visage d’Astrid.
- Vous venez d’admettre que vous avez fuit, Astrid. Vous êtes étonnantes.
- Chut, répondit-elle.
Elle approcha ses lèvres du visage du docteur et toucha doucement ses lèvres. Pendant un moment, le temps semblait s’être arrêté. Elle avait l’impression d’avoir vécu un moment semblable, dans un rêve. Puis, elle recula.
- Allez-y, partez, reprit-elle, les yeux ruisselants de larmes.
Le Tardis se matérialisa à Londre, sur le bord de la Tamise, le docteur en sorti seul, une fois de plus. Il fit quelque pas sur le bord de la tamise. Un garçon d’une dizaine d’années était occupé à lancer des galets. Le docteur l’observa pendant un moment. Le gamin se débrouillait bien, du moins, son dernier lancé avait ricoché 5 fois. Le docteur se dit que ça pourrait être divertissant. Il ramassa un galet, prit son élan et le lança. Le cailloux coula à pic.
Il soupira. Pourquoi avait-il tant de difficulté à garder ses compagnes de voyage? Il fut un temps où elles restaient des années avec lui. Mais qu’est-ce que quelques années dans la vie d’un seigneur du temps? Ces humains ne vivent pas assez longtemps et ils changent trop vite. Il arrive quelque chose et ils quittent le Tardis.
Entre la solitude et les deuils successifs, le docteur ne savait plus ce qui était vraiment pire. Il en avait assez.
Il lança un autre galet : 2 ricochets. Ça s’améliorait.
Il repensa à ce qu’avait dit Price. Quelqu’un manigançait contre lui. Ce quelqu’un le connaissait très bien : il savait où frapper pour lui faire mal. Il pouvait voyager dans le temps, il était très brillant et avait accès à une technologie très avancée. Ça ne pouvait pas être le Maître : il était mort et avait été incinéré. Et tous les autres Seigneurs du temps avaient disparus dans la guerre du temps. Le mystère demeurait entier. Qui s’attaquait à lui et pourquoi?
Il lança à nouveau un galet : encore 2 ricochets. Décidément, il manquait d’entraînement.
- Je te l’ai dit Murielle, c’est vraiment la pilule miracle. Je mange tout ce que je veux et je maigris quand même.
Cette voix appartenait à une femme corpulente qui marchait sur le bord de la tamise en parlant dans son cellulaire.
- Si tu ne me crois pas, tu n’as qu’à l’essayer.
- Non, je te jure, je perds une livre à tous les jours.
- Hé oui, j’en ai déjà perdu 20. J’ai du changer toute ma garde-r…
Elle s’éloignait avec le son de sa voix.
Le seigneur du temps réfléchissait. Pouvait-il retrouver son mystérieux ennemis juste en faisant des ricochets dans l’eau? D’un autre côté, aucune pilule miracle n’existait pour maigrir, même au 60e siècles. C’était un mirage qu’avait fait miroiter bien des arnaqueurs à travers l’histoire. Cependant, cette femme avait l’air plutôt convaincu. L’envie lui prenait d’enquêter sur le sujet.
Il prit un galet. S’il faisait plus de trois ricochets, il irait enquêter sur la pilule miraculeuse. À moins de trois ricochets, il retournerait dans le Tardis à la recherche de son nouvel ennemi.
Il lança le galet et fit cinq ricochets, il tourna les talons et couru vers la dame à la pilule miracle.
FIN
