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Série : Bones
Création : 04.01.2008 à 22h53
Auteur : ELECTRA
Statut : Terminée
« Bones a décidé de prendre des vacances toute seule et bien méritées. C’était sans compter sur la présence inattendue de Booth… et d’un cadavre. » ELECTRA
Cette fanfic compte déjà 12 paragraphes
Vacances d’été
Résumé : Bones a décidé de prendre des vacances toute seule et bien méritées. C’était sans compter sur la présence inattendue de Booth… et d’un cadavre.
Crédits : Les personnages de Bones ont été créés par Hart Hanson et Kathy Reichs. Aucune infraction n’est prévue, aucun profit n’est fait.
Chapitre 1 – Premier jour
Temperance poussa un soupir d’aise en engageant sa voiture dans le parking de l’hôtel et en se garant dans l’une des rares places encore disponibles. Ca faisait presque 10 minutes qu’elle tournait en rond pour trouver de quoi se garer. L’hôtel semblait bondé et elle avait bien fait de réserver sa chambre pour les deux semaines à venir !
Elle sortit de sa voiture et attrapa dans son coffre le sac qui contenait ses vêtements.
Ses collègues et amis raillaient souvent son sens de l’organisation, y voyant l’un des ridicules typiques d’une scientifique, et lui prêtant une existence terne et ennuyeuse. En pensant à Angela, Hodgins et Zack, elle eut un petit sourire. Ils aimaient bien la taquiner et pour leur faire plaisir, elle entrait dans leur jeu à chaque fois. Mais les autres, ceux qui pensaient en ces termes ne mesuraient pas, songeait-elle, ce qu’était réellement le métier d’anthropologue et surtout celui d’anthropologue judiciaire qui s’apparentait souvent à une course contre la montre susceptible de mettre à l’épreuve les caractères les mieux trempés…
Temperance était contente d’avoir pu établir une relation équilibrée avec ses collègues. Ils travaillaient ensemble depuis plus de deux ans et de forts liens d’amitié s’étaient forgés. Angela était devenue sa meilleure amie et elle aimait se confier à elle de temps en temps.
A ce stade de ces pensées, la jeune femme se reprocha de ne songer qu’à son travail. Après tout, elle était en vacances, non ? Cependant, si elle avait cédé à l’insistance inébranlable d’Angela, acceptant de s’installer pour deux semaines dans un hôtel 4 étoiles, c’était entre autres pour mieux réfléchir à la suite qu’elle donnerait à sa carrière.
Elle s’immobilisa un instant, humant avec délices l’air de la campagne ; des senteurs de fleurs se mêlaient à celles des délicieuses odeurs de nourriture qui parvenaient des cuisines de l’hôtel. Son estomac émit un gargouillement significatif et Temperance se souvint qu’elle n’avait rien avalé depuis le midi.
Son sourire s’évanouit lorsqu’un gros 4x4 s’engagea dans le parking, la frôlant de près. La vitre du conducteur était baissée et elle put voir le profil de l’homme qui était au volant. Il avait des cheveux épais et châtains et, alors qu’il se tournait vers elle pour la dévisager, elle reconnut l’agent spécial Seeley Booth.
Un hoquet de surprise se bloqua dans sa gorge tandis qu’elle restait figée sur place par la surprise. Puis reprenant rapidement ses esprits, elle se rapprocha de la voiture, et laissa tomber d’une voix coupante :
- Booth, c’est un parking, pas un circuit de course, au cas où tu ne l’aurais pas remarqué. Qu’est-ce que tu fiches ici ?
Booth avait un regard chaleureux, un air amusé pratiquement en permanence sur son visage. Des yeux noirs pétillants d’humour, une bouche fine, toujours incurvée en pli amusé, et surtout qui dégageait une forte sensualité, presque choquante.
Il la regarda et son habituel sourire charmeur apparut sur ses lèvres.
- Comme c’est aimable à toi de me le faire observer, lâcha-t-il d’une voix amusée. Et puis c’est toi qui es en tort : tu aurais dû emprunter l’allée réservée aux piétons, ajouta-t-il en désignant du doigt une pancarte signalant la voie pour piétons.
- Qu’est-ce que tu fiches ici ? répéta-t-elle tout en sentant une rougeur monter à ses joues.
- Bonjour, Bones, heureux de te revoir, moi aussi.
Elle sentit qu’il insistait bien sur le « moi aussi » pour lui signifier qu’elle n’avait pas pris la peine de lui dire bonjour pour pouvoir mieux l’agresser rapidement.
Sur ce, il redémarra et alla garer sa voiture à un emplacement qui venait juste de se libérer. Contrairement à elle, il n’avait pas eu à tourner inlassablement, à la recherche d’une foutue place pour sa foutue voiture !
Tandis qu’elle se hâtait, furieuse, vers l’entrée de l’hôtel, Temperance se demanda ce que pouvait bien faire son partenaire ici, dans le même hôtel que le sien. Comment avait-il su qu’elle allait séjourner ici pendant ses deux semaines de vacances ? Elle ne lui avait rien dit, juste à Angela.
Angela…
Son amie n’avait pas pu tenir sa langue ! Elle avait lâché le morceau à Booth qui n’avait pas dû beaucoup insister pour lui faire dire où elle se rendait et Angela, qui ne souhaitait qu’une chose, c’est de les voir ensemble, avait dû se faire un certain plaisir à tout balancer. Elle allait avoir de ses nouvelles à son retour.
Temperance pénétra dans l’hôtel et se présenta à la réception. Elle fit un sourire forcé à la réceptionniste, qui lui remit la clé de sa chambre tout en lui indiquant que, vu l’heure déjà tardive, elle n’avait plus que quelques instants devant elle pour prendre son repas, si elle désirait dîner au restaurant de l’hôtel.
L’ayant remerciée, Temperance monta dans sa chambre et posa son sac sur son lit. Puis elle s’assit sur le lit.
Qu’est-ce que Booth fichait ici ? Il n’allait tout de même pas passer ses vacances dans cet hôtel ! Il n’allait pas oser lui faire ça !
Pour la première fois depuis longtemps, elle avait décidé de s’isoler à la campagne et de prendre des vacances bien méritées. L’année qui venait de s’écouler avait été riche en évènements et lourde d’enquêtes à résoudre. Et voilà que son partenaire, l’agent spécial du FBI, Seeley Booth, débarquait à nouveau dans sa vie et dans ses vacances !
Bon. Elle aimait beaucoup Booth. Au fil des deux années de partenariat qui venaient de s’écouler, ils s’étaient liés d’amitié et étaient devenus de véritables amis, s’aidant, se réconfortant et se confiant l’un à l’autre. Conservant quand même leurs habituelles chamailleries, bien sûr !
Bon. Elle décida de voir ça plus tard et entreprit de descendre au restaurant. Son repas de midi était loin et elle avait très faim ; elle rangerait ses affaires après dîner.
Alors qu’elle traversait le hall, Temperance se vit soumise aux regards appuyés et admiratifs de deux hommes d’un certain âge qui discutaient au bar du restaurant.
La salle du restaurant, où les premiers dîneurs achevaient leur repas, était envahie d’odeurs appétissantes. Temperance fut installée à une petite table confortable par l’un des serveurs.
Tandis qu’elle attendait d’être servie, il y eut du brouhaha à l’entrée de la salle. Quatre jeunes gens vociférant bousculèrent le serveur qui tentait de leur barrer le passage. A en juger par leur comportement, ils étaient passablement éméchés. Ils parlaient fort, employaient un langage vulgaire et tinrent sur les touristes attablés dans la salle des propos insultants.
Temperance décida de se concentrer sur son repas, et d’ignorer les quatre trouble-fête.
Alors que le groupe passait devant elle, le plus âgé et le plus bruyant de la bande trébucha contre sa table. Avec sang-froid, la jeune femme continua de manger. Son bon sens lui dictait d’ignorer cette présence.
Quand il se redressa en marmonnant des excuses d’une voix avinée, il ajouta aussi un commentaire vulgaire et cru sur les seins de Temperance.
Grâce au sang-froid qu’elle avait acquis lors de ces voyages dans des régions rongées par les guerres, elle parvint à se contenir au lieu de réagir avec colère ; elle réussit même le tour de force de ne pas rougir.
Comme toutes les femmes, Temperance avait déjà eu à subir des commentaires un peu lestes, de la part des hommes. Mais cette fois, c’était différent. Le jeune homme s’était montré indécent, vraiment grossier.
Si irritée qu’elle fût, elle résolut donc de ne pas réagir, de terminer son repas le plus vite possible et de quitter la salle.
Le serveur qui s’occupait d’elle était terrifié par le quatuor. Les autres dîneurs, eux, achevaient déjà leur repas et s’éclipsaient rapidement. A mesure que la salle se vidait, la jeune femme comprit qu’elle ne tarderait pas à être la seule cliente restante, en dehors des quatre voyous, bien entendu.
Le meneur du groupe n’avait cessé de faire des commentaires sur elle à ses trois amis.
Ecœurée par la situation, Temperance repoussa son assiette loin d’elle. Elle n’avait plus faim. Et, bien qu’il ne fût pas dans son tempérament de battre en retraite, son instinct lui soufflait de partir le plus vite possible.
Alors qu’elle se levait, une voix d’homme se fit entendre, provenant du hall.
- Chérie, je suis désolé d’être en retard, mais Cullen m’a retenu au téléphone.
Elle regarda Booth arriver à grand pas, s’approcher d’elle, glisser un bras autour de sa taille et plaquer un baiser sur ses lèvres. Puis il tourna les yeux vers les quatre hommes.
- Messieurs, puis-je faire quelque chose pour vous ?
Médusée, elle fixait son partenaire. Le visage souriant de Booth lorsqu’il était entré dans la salle du restaurant s’était changé en un masque plus dur. Temperance devina qu’il était passé en mode FBI.
- C’est ta poule ? demanda le meneur d’une voix pâteuse.
- C’est ma petite amie, oui, mec, répondit Booth d’une voix grave, tout en continuant à le fixer.
Son bras se resserra autour de la taille de la jeune femme.
- Booth, ça suffit. Je peux me débrouiller toute seule ! Et je ne suis pas ta petite amie ! s’exclama-t-elle tout en se dégageant de l’étreinte de son partenaire.
- Très bien, Bones, fit Booth en retirant son bras et en reculant. Débrouille-toi toute seule !
- Parfaitement.
- Bien.
- Bien.
Brusquement, son agresseur s’approcha d’elle, serra ses bras dans ses mains et essaya de l’embrasser.
- Allons, laisse-toi faire, chérie, lui dit-il. Tu en meurs d’envie. J’ai bien vu comment tu me regardais, tout à l’heure. Tu vas voir, je vais te montrer ce que c’est qu’un homme, un vrai…
Temperance repoussa violemment son agresseur. Elle s’apprêtait à lui démontrer ce que ses cours de karaté lui avaient appris lorsque le directeur de l’hôtel et l’un des serveurs surgirent alors par l’issue de secours, le maîtrisèrent et le contraignirent à quitter les lieux.
Elle poussa un soupir, puis se tourna vers Booth qui se tenait un peu en retrait, nonchalamment appuyé sur le chambranle de la porte, bras croisés sur la poitrine.
- Peux-tu m’expliquer ce qui t’a pris, tout à l’heure ? Comment as-tu osé ?
- Osé quoi ? Parce que je t’ai embrassé ?
- Oui, parce que tu as osé m’embrasser. Qu’est-ce que tu comptais faire, au juste ?
- Je voulais juste t’aider, Bones. Simplement t’aider, rien d’autre.
- Je suis une grande fille, Booth, je me suis sortie de galères bien plus graves que ça ! Et tu le sais parfaitement !
- Très bien, très bien ! C’est noté ! Dès à présent, quand tu seras en mauvaise position, je te laisserai te dépatouiller toute seule !
Temperance plissa les yeux en le fixant et ils se regardèrent longuement. La jeune femme éprouva un curieux frisson, inhabituel et perturbant.
- Tu ne m’as toujours pas dit ce que tu fais ici ? dit-elle en croisant les bras pour interrompre ce moment embarrassant.
- Je…
Mais Booth n’eut pas le temps de répondre. Le directeur revenait vers eux pour présenter ses excuses à Temperance. Il comprendrait, assura-t-il, qu’elle porte plainte auprès de la police. La jeune femme lui laissa le soin de se charger de cette démarche, en souhaitant que son agresseur soit puni comme il le méritait.
Quelques instants plus tard, tandis qu’elle s’apprêtait à se coucher, Temperance dut s’avouer que l’incident l’avait secouée plus qu’elle ne l’avait d’abord cru. Elle sursautait au moindre bruit et, par deux fois, alla s’assurer qu’elle avait bien verrouillé sa porte. Elle tint même à fermer sa fenêtre, bien qu’il fît chaud et qu’elle fût installée au premier étage. Après ce qui venait de se passer, elle ne voulait négliger aucune précaution. En cas de gros problème, elle demanderait de l’aide à Booth. Il lui avait dit qu’elle se débrouillerait seule, mais elle savait parfaitement qu’il ne pensait pas ce qu’il disait et elle savait aussi qu’il serait toujours là pour l’aider. N’est-ce pas ?
Tandis qu’elle songeait à cela, elle se rappela brusquement, avec un sentiment de malaise, l’étrange trouble qui l’avait envahie lorsque Booth l’avait regardée longuement, un peu plus tôt. Et elle pouvait sentir encore la chaleur de ses lèvres sur les siennes.
Selon toute probabilité, il s’agissait d’un effet pervers de la peur et du choc… Les émotions fortes avaient d’étranges répercussions, parfois. Car, en aucun cas, ce qu’elle avait ressenti ne pouvait se rapporter à Booth. Comment cela aurait-il été possible ? Il n’y avait rien, vraiment rien entre eux… Rien qu’une forte amitié. Rien qui aurait pu expliquer l’élan de sensualité qui l’avait saisie.
Sans doute avait-elle imaginé tout cela… Se rassurant elle-même, elle conclut que la violence de l’agression était responsable de tout. Elle se glissa sous les draps, résolue à oublier cette journée manquée et à se reposer pour affronter le début de ses vacances, le lendemain matin.
Cependant, une heure plus tard, elle était encore en train de s’admonester en silence, se rappelant qu’elle avait toujours été quelqu’un de posé, de raisonnable.
Alors, qu’est-ce qui n’allait pas ? Pourquoi le visage de Booth se présentait-il sans cesse à son esprit, s’interposant entre elle et une bonne nuit de sommeil ? Ce qui aurait dû l’empêcher de dormir, c’était le souvenir de l’agression qu’elle avait subie. Or, étrangement, elle n’aurait même pas pu décrire le jeune voyou.
Elle se retourna plusieurs fois dans le lit et finit par sombrer dans un sommeil profond.
De l’autre côté du couloir, Booth essayait lui aussi de trouver le sommeil. Il s’agita dans son lit, tendu et irrité. S’il avait pris ces quelques jours de vacances, c’était pour se détendre un peu et non pour… Pour quoi, au juste ? Se remémorer des événements qu’il préférait oublier ?
Bones. Quand il l’avait aperçue sur le parking, son sac de voyage à la main – la délicatesse et la sensualité féminine incarnée. Lorsqu’elle s’était éloignée, tous ses mouvements avaient confirmé cette impression : elle avait semblé si libre et si vivante, si charnelle, avec ses cheveux lâchés au vent, sa démarche souple et provocante, son teint rayonnant, son corps souple, ses lèvres pleines qui semblaient exprimer la vulnérabilité qui n’était qu’une illusion comme il avait pu le constater à plusieurs reprises…
Rien à voir avec la femme, l’anthropologue avec qui il travaillait depuis plus de deux ans.Il se retourna dans son lit, lâchant un juron agacé. Mais enfin, que lui arrivait-il ? Pourquoi s’agitait-il ainsi ? Pourquoi ne cessait-il de penser à elle ?
Il connaissait déjà la réponse, bien sûr. Dans le parking, son corps et ses sens avaient parlé, répondant malgré lui à la sensualité exacerbée qu’elle dégageait.
Il y avait plusieurs années que sa relation avec Rebecca avait pris fin. Quel imbécile il avait été ! Car il s’était laissé piéger par le plus vieux tour du monde. Rebecca lui avait assuré qu’elle avait pris des précautions, mais malgré cela, sans savoir comment, elle s’était retrouvée enceinte de lui. Il lui avait proposé de l’épouser, mais elle avait refusé. Parker était né et ils se partageaient la garde du petit garçon.
Booth adorait son fils et le petit le lui rendait bien.
Depuis, il avait suffisamment déchanté pour ne pas se laisser aussi aisément troubler par une femme. Surtout une femme comme Bones.
Il jura une fois de plus. Mais enfin, qu’allait-il imaginer ? Il ne voulait pas d’elle, voyons. Elle était sa partenaire. Il ne pouvait tout de même pas éprouver du désir pour elle !
N’est-ce pas ?
A SUIVRE…
Chapitre 2 - Deuxième jour…
(1ère partie)
Temperance émergea lentement du sommeil, ouvrant un œil et le refermant aussitôt, éblouie par un rayon de soleil qui entrait directement par la fenêtre de sa chambre. Elle frotta ses yeux gonflés par le sommeil et, après avoir étiré ses bras plusieurs fois au-dessus de sa tête, repoussa le drap avec ses pieds jusqu’au bout du lit. Elle étouffa un bâillement, et soudain, la mémoire lui revint : Booth.
Son partenaire se trouvait dans le même hôtel qu’elle, en vacances lui aussi, comme par hasard ! Elle se souvint s’être endormie tardivement en pensant à lui.
Elle posa un pied, puis l’autre sur le sol moquetté, à la recherche de ses sandales.
Ne les trouvant pas, elle grogna et se mit à quatre pattes. Elle glissa un regard sous le lit, découvrant une seule sandale. Pas de trace de l’autre.
- Qu’est-ce qu’il est venu faire ici ? grommela-t-elle.
Elle fit le tour du lit à quatre pattes.
- Mais où est passée cette foutue chaussure…
Du regard, elle fit le tour de la chambre, mais ne vit sa chaussure nulle part. Tant pis. Elle allait se glisser sous la douche et ensuite, elle aurait les idées plus claires. Et puis elle descendrait prendre un bon petit déjeuner reconstituant avant de partir, à pied, faire le tour des environs. Elle demanderait aux cuisines de lui préparer un panier pique-nique qu’elle emporterait avec elle.
Et elle essaierait d’éviter Booth avant son départ. Il fallait qu’elle se dépêche et qu’elle quitte l’hôtel rapidement.
Elle entra dans la salle de bains et ouvrit le robinet d’eau chaude. Elle retira ses sous-vêtements qu’elle jeta dans le panier de linge et se glissa avec délice sous le jet d’eau brûlante. Elle tressaillit sous la chaleur, puis son corps s’habitua rapidement à la température.
Elle aimait prendre des douches chaudes, détestant frissonner de froid. Débouchant le flacon de savon à douche, elle en fit couler au creux de sa main. Elle renifla le parfum à base de citron, ce qui la requinqua totalement. Elle se frictionna énergiquement le corps, puis se fit un shampooing.
Ensuite, elle s’habilla rapidement d’un jean bleu taille basse et d’un petit top blanc en broderie anglaise, enfilant des sandales plates. Si l’air venait à se rafraîchir un peu, elle noua, en prévision, un pull léger sur ses épaules. Queue de cheval pour la coiffure. Lunettes de soleil pour les yeux.
Alors qu’elle s’apprêtait à descendre, attrapant son sac, elle sentit son portable vibrer à l’intérieur. Elle regarda l’écran bleu.
Angela.
Elle prit la communication tout en ouvrant et refermant la porte de la chambre derrière elle. Elle traversa à pas feutrés le couloir, parlant à voix basse, pour ne pas réveiller Booth qui dormait à côté.
- Oui, Ange.
- Ma chérie, comment vas-tu ?
- Bien.
- Comment se passe ce début de vacances ?
- Ca va.
- Mais encore ?
Malgré la tentative de garder une voix assurée, Angela avait découvert qu’il y avait un « mais ». Pas moyen de bluffer son amie. Elle décida de lui dire la vérité.
- Mal.
- Comment ça, mal ?
- Booth.
- Booth ? Tu veux dire notre « Booth » ? Qu’est-ce que vient faire notre agent sexy et préféré dans tes vacances ?
Temperance devina qu’Angela souriait de toutes ses dents.
- Il a débarqué hier après-midi sur le parking de mon hôtel. Et tout ça, c’est de ta faute !
Elle commença à descendre les escaliers.
- Quoi, de ma faute ? Qu’est-ce qui te fait dire ça ?
- C’est toi qui lui as dit que j’étais ici pour mes deux semaines de congé, non ?
- Non… c’est faux… tu te trompes…, bafouilla Angela à l’autre bout de la ligne.
- Ange, il n’y avait que toi qui étais au courant ! Si tu ne lui as pas tout raconté, comment l’a-t-il su, hein ?
Silence.
- Bon, d’accord, Brennan, c’est moi qui le lui ai dit. Mais parce qu’il a insisté. Tu sais comment il peut-être, quand il veut savoir quelque chose !
La voix d’Angela s’était faite implorante, cherchant le pardon de son amie.
- Oui, je sais, mais justement, le connaissant, tu aurais dû tenir ta langue !
Elle ne s’était pas trompée. Elle voyait bien la situation : Booth avait dû enfiler sa panoplie du parfait charmeur pour embobiner Angela et son amie était tombée dans le piège du bel agent.
Mais Temperance savait aussi qu’elle n’avait pas dû se faire prier longtemps, étant donné qu’Angela était persuadée qu’ils étaient faits l’un pour l’autre, et cela depuis le début de leur partenariat.
Malgré son amitié pour elle, Temperance ressentait une légère animosité pour son amie. Elle savait parfaitement que Booth allait tout faire pour s’incruster dans sa vie et dans ses vacances, et pour une fois qu’elle en prenait, seule, il fallait qu’il se pointe comme un cheveu sur la soupe.
Elle arriva sur le seuil de la salle du restaurant et jeta un coup d’œil discret sur les quelques personnes qui étaient déjà attablées. Elle respira à nouveau quand elle vit que Booth n’était pas déjà là. Elle alla s’asseoir à une table installée dans un petit recoin discret et passa sa commande.
- Brennan ?
- Je suis toujours là, Ange.
- Tu m’en veux encore ?
- Oui et non. Tant pis, je vais essayer de faire avec et de l’éviter le plus possible.
- Qu’est-ce que tu as prévu de faire aujourd’hui ?
- Une ballade dans la campagne, un tour des environs. D’après ce que j’ai pu en voir hier, le coin est ravissant.
Le serveur lui apporta son petit déjeuner et elle en profita pour lui demander de lui préparer un panier pique-nique le plus rapidement possible.
Le garçon acquiesça et s’éloigna.
- Ange, je vais devoir te laisser.
- OK, ma chérie. Mais laisse-moi te dire une dernière chose : ne sois pas trop dure avec Booth. Il t’aime beaucoup et je pense que ça lui faisait plaisir de venir te rejoindre. Si tu avais vu son visage…
- Il ne s’est pas préoccupé de savoir si ça me faisait plaisir, à moi. Ange, Booth et moi sommes partenaires, rien d’autre. Tu dois te mettre ça dans le crâne une bonne fois pour toutes. Et je pense que nous devons prendre nos vacances séparément. Nous travaillons déjà ensemble toute l’année.
- Brennan, ne me dis pas qu’il ne te manquait pas déjà un petit peu, hein ?
Temperance poussa un profond soupir. Ange avait raison. Alors qu’ils se disaient au revoir, elle avait ressenti un petit pincement au niveau de l’estomac, mais elle avait aussitôt mis ça sur le compte de la faim. Jamais elle ne l’aurait avoué à Angela, qui en aurait rapidement fait des gorges chaudes.
- Non. A bientôt, Angela.
Et elle coupa la communication avant que son amie ait pu ouvrir la bouche de nouveau.
Malgré son appréhension de voir apparaître son partenaire sur le seuil de la salle, elle attaqua son petit déjeuner de bon appétit : jambon blanc, œuf à la coque, fromage blanc et café noir sans sucre. Un petit déjeuner léger, mais reconstituant.
Alors qu’elle se levait et que le serveur lui apportait son panier pique-nique, elle tressaillit et son cœur manqua un battement quand elle entendit une voix bien trop reconnaissable. Booth.
- Bones ! Bones, vous êtes là ?
Il entra en trombe dans la salle du restaurant, et fut bombardé de regards désapprobateurs de la part des autres clients.
Quand il la découvrit, il se précipita vers elle.
- Bones, vous êtes là ? Pourquoi vous répondez pas quand on vous appelle ?
Temperance le fixa comme s’il lui était poussé des oreilles de lutin.
- Booth, taisez-vous ! gronda-t-elle en regardant autour d’elle. Nous ne sommes pas seuls, ici ! Où vous croyez-vous ? Au Jefferson ?
Elle n’eut pas besoin de se forcer pour laisser percer une grosse pointe d’irritabilité dans ses paroles.
- J’ai cru que je vous avais raté ! J’ai eu peur que vous soyez déjà partie à votre ballade.
Elle n’en crut pas ses oreilles. Il savait. Il savait déjà qu’elle s’apprêtait à partir pour la journée. Mais c’était Nostradamus en personne, cet homme-là !
- Mais… Booth, comment savez-vous que…, commença-t-elle, médusée par tant de culot.
Il se redressa et lui lança son fameux sourire charmeur en lui coupant la parole.
- Bones, vous savez bien que je sais tout ! Je suis du FBI !
Puis, avant qu’elle ait pu faire un geste, il lui prit le panier des mains.
- Bon, faudrait peut-être y aller si nous voulons visiter le plus de choses possibles !
Elle posa ses mains sur ses hanches, rouge de colère.
- Booth, je ne vous ai jamais invité à venir avec moi ! Vous avez un sacré toupet ! Je suis ici en vacances, seule ! Vous savez ce que ça veut dire SEULE ?
- Oui, Bones, je sais ce que ça veut dire. Mais, vous et moi, nous ne faisons qu’un !
Temperance ouvrit la bouche, muette d’étonnement
- Et comme nous ne faisons qu’un, donc, vous êtes seule ! Alors, je peux vous accompagner ! Allons-y, on prend ma voiture !
Il lui prit le bras et commença à la pousser devant lui, mais Temperance se retourna et arracha son bras à sa poigne.
- Votre voiture ? Mais il n’est pas question de prendre une voiture ! J’y vais à pied ! Et seule !
Elle tenta de reprendre son panier, mais il le tenait fermement.
- Pas question de marcher à pied. La marche à pied, c’est pas mon truc. On peut faire le tour du coin, mais en voiture ! On s’arrêtera quand vous voudrez visiter un endroit qui vous plaît, OK ?
- Non ! J’irai à pied.
Une nouvelle fois, elle tenta de lui arracher le panier, mais rien à faire. Il s’y agrippait comme si sa vie en dépendait.
- Booth, donnez-moi ce panier ! cria-t-elle, les joues cramoisie. Et puis, je ne vous ai jamais invité à cette balade ! Alors, faites ce que vous voulez, mais moi, je pars A PIED ! ET SEULE !
Une nouvelle fois encore, ils se disputaient.
Les autres clients les regardaient. Certains d’un œil amusé, pensant que c’était un jeune couple de mariés qui s’engueulait, d’autres d’un oeil plus inquiet, par peur que la situation ne tourne au vinaigre.
Alerté par les cris, le directeur de l’hôtel s’avança rapidement vers eu
- Messieurs dames, que se passe-t-il ?
Alors que Temperance s’apprêtait à ouvrir la bouche, Booth la devança.
- Rien, monsieur le directeur, répondit-il avec un grand sourire. Une petite divergence d’opinion, rien de grave. Nous nous apprêtions à partir, justement.
Une nouvelle fois, il attrapa fermement la jeune femme par le bras et Temperance n’eut pas d’autre choix que de le suivre, pour ne pas ameuter davantage et le directeur et les clients, tout l’hôtel en général.
Une fois qu’ils furent dehors, elle arracha son bras et se tourna vers lui.
- Très bien ! Vous avez gagné. Vous pouvez venir avec moi, mais je vous préviens : j’y vais à pied ! Vous ne me ferez pas changer mon programme !
Et elle prit la direction d’un petit chemin forestier qui partait de derrière l’hôtel.
Booth eut un regard penaud vers sa voiture, puis se décida à suivre sa partenaire qui avançait d’un pas énergique. Il eut tôt fait de la rattraper et passa un bras autour de sa taille.
- Bones, vous allez voir ! On va bien s’amuser, tous les deux ! Bon, j’aurai préféré qu’on prenne ma voiture, mais puisque vous voulez marcher, on va marcher !!!
Temperance ne daigna même pas lui jeter un regard et continua à avancer, regardant droit devant elle.
Elle avait eu raison d’avoir des craintes : il allait lui gâcher ses vacances en lui parlant du boulot !!!
Temperance changea rapidement d’avis.
Booth se révéla un charmant compagnon de promenade. Elle se rendit compte que, depuis qu’ils travaillaient ensemble, jamais ils n’avaient passé une journée de loisirs ensemble et jamais parlé ainsi, comme de vieux amis.
Il lui parla de tout sauf du FBI, de l’Institut Jefferson ou de meurtres. Il lui raconta des anecdotes, des petites histoires concernant son fils Parker, de ses parents, de sa famille en général. Pas une seule parole sur ses anciennes conquêtes. Quand il aborda le sujet de l’absence de son grand-père qu’il n’avait pas revu depuis des années, elle sentit comme une note de regret dans sa voix. Elle tourna les yeux vers lui et leurs regards se rencontrèrent, d’une façon inhabituelle. Elle détourna les yeux, gênée par ce regard profond. Elle comprenait parfaitement son manque de nouvelles d’une personne qui lui était chère. Elle avait vécu ça durant des années avant d’avoir enfin des nouvelles de son père et Booth avait toujours été là pour lui remonter le moral et la soutenir.
Aussi, elle décida d’oublier sa rancœur contre lui, de profiter de cette journée magnifique et, tout en continuant leur marche, ils se mirent à discuter à bâtons rompus. Et Booth retrouva son sourire.
Après une heure de marche, le sentier forestier se mit à descendre. Ils se retrouvèrent dans un vignoble avec une vue plongeante. Au loin, ils pouvaient apercevoir un grand lac aux reflets bleutés sous le chaud soleil de midi. Quand ils arrivèrent près de la rive, le soleil tapait fort et Temperance et Booth commençaient à avoir très faim. Cette marche leur avait creusé l’appétit. Ils s’installèrent alors à l’ombre d’un grand arbre pour déguster le contenu du panier pique-nique. Malheureusement, celui-ci ne contenait de la nourriture que pour une personne, en l’occurrence, Temperance.
Au menu : du poulet froid, salade de tomates, pain aux céréales, et un petite tarte aux cerises qui sentait délicieusement bon. Une bonne bouteille de vin complétait le tout.
A la vue de tout ça, Temperance sentit son estomac gargouiller et celui de Booth aussi.
- Allez, Booth, quand il y en a pour un, il y en a pour deux ! On va partager !
Ce qu’ils firent et ils mangèrent de bon appétit, tout en continuant à discuter.
Au bout de quelques minutes, n’y tenant plus, Temperance posa la question qui la tarabustait depuis la veille.
- Booth, pourquoi êtes-vous venu me rejoindre ici ?
Il la fixa quelques instants avant de répondre avec un petit sourire.
- Je ne suis pas venu vous rejoindre.
- Tiens, c’est drôle, j’avais cette impression.
- J’ai loué une chambre dans cet hôtel, sans savoir que vous y aviez loué une chambre. Pourquoi voudrais-je vous rejoindre ici ?
- A vous de me répondre. (Elle fit une petite pause, puis reprit.) Je sais qu’Angela vous a tout raconté car vous vous êtes montré très persuasif.
Il eut un petit sourire et secoua la tête.
- Au début, ça m’a déplu, continua-t-elle. Mais si vous tenez à rester dans le coin, je tiens à savoir pourquoi.
- Peut-être parce que vous me manquiez déjà, Bones.
- Seulement « peut-être » ? Non. Allez, soyez sincère.
- Je suis sincère.
Ils se fixèrent à nouveau quelques instants, puis Temperance se leva brusquement.
- Je pense qu’il est temps de rentrer, il se fait tard et nous avons une longue route à faire.
Booth se leva à son tour et, après avoir rangé le panier pique-nique, ils reprirent le chemin en sens inverse.
- Si nous avions pris ma voiture, nous serions rentrés plus vite, Bones.
- Non.
- Si.
- Non.
- Hé hé… si.
Et voilà. Ils étaient repartis pour une nouvelle querelle.
Quand ils arrivèrent près de l’hôtel, ils aperçurent une voiture de la police du comté ainsi qu’une voiture du FBI.
Le directeur de l’hôtel était en train de discuter avec deux hommes. Un en tenue de shérif et l’autre, habillé de la même façon que Booth lorsqu’il était en service. Les apercevant, le directeur les désigna du doigt, puis rentra dans l’hôtel après un dernier regard en direction de Temperance.
- Mlle Brennan ? fit l’homme en costume en s’approchant d’eux. Agent spécial Scott, du FBI, dit-il en présentant sa plaque. Je vais vous demander de me suivre, s’il vous plaît.
- Pourquoi devrais-je vous suivre ? demanda Temperance, aussitôt sur la défensive.
Elle savait pertinemment que lorsqu’un agent du FBI demandait de le suivre, ça ne disait rien qui vaille.
- On vous expliquera au bureau, mademoiselle.
- Qu’est-ce que ça veut dire ? s’exclama Booth. Je suis l’agent spécial Seeley Booth, dit-il en sortant, à son tour, sa plaque qu’il portait toujours sur lui, et je réponds du Dr Brennan comme de moi-même.
L’agent Scott sembla hésiter quelques instants.
- Un certain Harry Johnson a été retrouvé mort à son domicile, ce matin. Tué d’une balle en pleine tête.
- Et alors ? aboya Booth. Quel rapport avec le Dr Brennan ?
- Johnson a, d’après les dires de ses amis, eut une violente altercation avec mademoiselle Brennan pas plus tard qu’hier soir.
Temperance sentit le sol se dérober sous ses pieds. Elle ouvrit la bouche pour parler, pour se défendre, mais aucun son ne sortit de sa gorge bloquée par l’émotion.
Non, ce n’est pas possible… Je n’ai rien fait…Booth se tourna vers elle.
- Bones…
Mais tout aussitôt, il porta son regard à nouveau vers l’agent Scott.
- Vous devez faire erreur, agent Scott. Le Dr Brennan n’a pas quitté sa chambre de toute la nuit.
- Vous pourriez le prouver, agent Booth ?
Les deux hommes se fixèrent quelques secondes.
- Non, répondit Booth en détournant la tête et en pinçant les lèvres. Mais je peux vous certifier que le Dr Brennan n’a pas pu commettre ce meurtre. Je la connais bien et nous sommes partenaires depuis plus de deux ans. Elle est anthropologue judiciaire pour le FBI, à Washington.
- Je suis désolé, agent Booth, mais vous connaissez la procédure. Je dois l’emmener pour qu’elle soit interrogée sur ce meurtre.
Impuissant, Booth acquiesça de la tête.
Comme un robot, Temperance suivit l’agent Scott qui la fit asseoir sur le siège arrière d’une des voitures.
- Je l’accompagne, dit Booth en fixant l’agent Scott qui n’eut d’autre alternative que d’accepter.
Booth s’installa à côté de Temperance, Scott au volant, et la voiture démarra, prenant la direction de la ville la plus proche.
A SUIVRE…
Chapitre 5 – Troisième jour…
(2ème partie)
Alors, il lui raconta toute l’histoire. Son interrogatoire par Scott, la visite de l’appartement de Johnson, la découverte de la bague sous le lit, le shérif qui l’attendait pour un autre interrogatoire, n’omettant aucun détail. Elle devait tout savoir.
- Mais comment c’est possible ? s’écria-t-elle en passant une main dans ses cheveux. Je la porte toujours sur moi. Comment ai-je pu faire pour ne pas voir que je ne l’avais plus au doigt ?
Depuis que Booth lui avait offert ce cadeau, ce jour-là, la bague ne l’avait jamais quittée. C’était une véritable perle de culture montée sur griffes ciselées. Elle avait tout de suite pensé qu’elle avait dû lui coûter une petite fortune et elle avait été sur le point de refuser, mais en voyant le regard brillant de joie de son partenaire, elle n’avait pas eu le cœur de le décevoir.
Alors, elle avait pris l’écrin dans sa main, avait sorti la bague de son lit de satin et l’avait aussitôt glissé à un de ses doigts. Elle était de la bonne taille. Comment avait-il su ? Les larmes aux yeux, elle s’était jetée dans ses bras, et avait doucement posé ses lèvres sur sa joue en lui disant merci.
Et depuis ce jour, la bague n’avait plus quitté son doigt.
- Comment ta bague a pu arriver chez lui ?
- J’en sais rien, j’en sais rien ! Je n’y comprends rien ! C’est complètement dingue !
- Est-ce que tu la portais, l’autre soir, quand Johnson t’a agressé ?
- Bien sûr, elle ne me quitte pas.
- Et te rappelles-tu l’avoir eu encore au doigt quand tu es montée te coucher ?
- Il me semble bien, je ne sais plus… J’étais… j’étais complètement chamboulée. Je me suis déshabillée et je me suis mise au lit aussitôt. Je… je n’ai pas fait attention…
Elle leva un regard brillant de larmes vers lui.
- Est-ce que je vais pouvoir la récupérer ?
- Pas pour l’instant, Bones. Tu sais bien qu’elle va servir de pièce à conviction pour l’enquête.
- Oh non, c’est pas vrai…, gémit-elle en pinçant les lèvres. Je suis désolée, Booth… J’ai du la perdre à un moment où à un autre… L’assassin la trouvée et l’a posée près du cadavre, dans le but de me faire accuser du crime. Je ne vois que ça comme explication.
- On va découvrir la vérité et le véritable assassin paiera. Et pour la bague, ne t’inquiète pas. Dès que l’enquête sera close, j’essaierai de la récupérer… Et si je ne peux pas, je t’en offrirai une autre…
- Non non…, dit-elle en secouant la tête. Je veux celle-ci et pas une autre.
Il eut un petit sourire.
- Allez, Bones, dit-il en soulevant son visage vers lui, tout va s’arranger, je te le jure. Toi et moi, on en a vu d’autres.
- Oui, mais dans les autres, je n’étais pas accusée de meurtre, Booth. Ca fait toute la différence.
Soudain, Temperance eut une idée.
- Je veux participer à l’enquête.
- Quoi ? s’exclama-t-il en la fixant comme s’il elle venait de sortir une énorme bêtise.
- Je veux participer à l’enquête, je peux le faire ! Pour l’instant, je ne suis considérée que comme suspecte, pas comme meurtrière, je ne suis pas en prison, je n’ai pas encore été accusée de meurtre. Donc, j’ai le champ libre. Dis-moi que je peux, Booth, s’il te plaît. Je veux me sentir utile, pour moi.
Il continuait à la fixer avec un regard médusé. Elle était vraiment incroyable. Elle voulait participer à l’enquête qui l’accusait de meurtre. Pour lui, c’était une première. Il n’avait jamais eu affaire à un cas comme celui-là.
Soudain, le téléphone de Temperance sonna. Tournant la tête, elle attrapa le portable sur la table de chevet et fixa l’écran bleu. Angela.
- Oui, Angela ? fit-elle en décrochant.
- Ma chérie, enfin, tu te décides à répondre ! Qu’est-ce que tu fichais ? Je t’ai appelé plusieurs fois et je t’ai laissé autant de messages.
La voix d’Angela était pleine de reproches.
- Oh, désolée, Ange, je n’ai pas regardé ma messagerie.
- Trop occupée, peut-être ? Avec un certain agent du FBI ?
Elle pensa que si Angela la voyait, à cet instant précis, assise sur son lit, à côté de Booth, son amie imaginerait aussitôt tout un tas de choses. Aussi, elle décida de ne pas lui parler de ses problèmes et de lui faire simplement croire qu’elle passait de bonnes vacances.
- Non, Ange… Booth et moi… (Elle poussa un soupir.) Booth passe ses vacances de son côté et moi du mien.
- Tu veux me faire croire ça, Tempe ? A d’autres, mais pas à moi ! Raconte !
- Ange, je…
- Qu’est-ce que vous faites de beau, tous les deux ?
Temperance devina que son amie avait certainement un sourire jusqu’aux oreilles et les yeux brillants de convoitise en lui posant cette question qu’elle jugeait mal placée. Comme si Angela était auprès d’elle. Elle la connaissait si bien.
- Je viens de te dire que…
A sa grande surprise et sans qu’elle puisse l’en empêcher, Booth attrapa le téléphone et le colla à son oreille.
- Salut, Angela. Vous voulez vraiment savoir ce que Bones et moi faisons de nos vacances ?
Elle tenta de lui arracher le téléphone, mais sans succès. Il le tenait fermement et il repoussa sa main.
- Nous avons pique-niqué, nous nous sommes baladés dans la campagne, nous sommes allés au restaurant et…
Il marqua un léger temps d’arrêt pour faire durer le suspense, tout en fixant Temperance.
- … nous avons fait l’amour toute la nuit et nous allions remettre ça à l’instant où vous avez appelé. Bonne journée, Angela.
Il raccrocha avec un grand sourire et tendit le portable à Temperance qui le regardait, bouche bée.
- Et voilà ! Elle a entendu ce qu’elle voulait entendre. Je pense que maintenant, elle va te fiche la paix pour un bon moment.
- Mais… tu… es… complètement… cinglé, souffla-t-elle, éberluée par la tirade de son partenaire. Tu imagines ce qu’elle doit être en train de faire, maintenant ? Tout l’institut va être mis au courant d’un truc qu’on n’a jamais fait !
- Et alors ? Ca va boucler les langues de vipères de certains, calmer l’esprit d’Angela, et nous, on va être tranquille. Bon. Je vais te laisser te reposer, je repasserai un peu plus tard.
Il était vraiment incroyable ! S’il croyait qu’ils allaient avoir la paix, il se mettait le doigt dans l’œil jusqu’au coude. Bien au contraire. Ce qu’il venait de dire n’avait fait, hélas, qu’attiser des braises nommées Angela.
Mais, pour l’instant, ce problème n’était pas le cadet de ses soucis. Elle s’occuperait de ça plus tard. Dans l’immédiat, il y avait plus grave à régler.
Après avoir fait un break. Elle en avait le plus grand besoin.
- Booth ? l’appela-t-elle alors qu’il s’apprêtait à quitter la chambre.
Il se retourna vers elle.
- Oui, Bones ?
- Ne recommence jamais ça, d’accord ?
- Quoi ?
- Ce que tu viens de dire à Angela ! S’il te plaît !
- OK. Mais c’était pour t’aider. Les amis, c’est fait pour ça.
- Je sais, mais je suis une grande fille, Booth.
Ils se fixèrent quelques instants, puis Temperance reprit la parole.
- Dis-moi, ton invitation à déjeuner tient toujours ? demanda-t-elle avec un petit sourire.
- Bien sûr, pourquoi ?
- Hé bien, j’ai soudain une petite faim et je…
- Super ! Prépare-toi vite, nous y allons ! Le temps de me changer et je repasse te prendre, OK ?
- OK ! répondit-elle avec un plus grand sourire. Oh, une dernière chose !
Elle s’approcha de lui et posa légèrement ses lèvres sur sa joue.
- Merci d’être là, Booth…, murmura-t-elle à son oreille.
Emu malgré lui, il lui sourit et sortit rapidement, refermant la porte derrière lui.
Temperance retira vivement ses vêtements. Direction la douche. Les yeux fermés, elle laissa le jet marteler ses seins, son dos et sa tête. Puis elle baissa la tête. Les épaules, maintenant. Les hanches. Jusqu’à ce qu’elle ne voit plus rien dans la salle de bains, tant il y avait de vapeur.
Bien séchée, elle entreprit de se démêler les cheveux puis de se brosser les dents. Elle entendit frapper à la porte de la chambre.
- Entre, Booth, je ne suis pas encore tout à fait prête. Je me dépêche.
- OK, Bones, je t’attends, mais fais vite avant qu’il n’y ait plus de gambas !
Derrière la porte de salle de bains, Temperance eut un petit rire. Se regardant dans la glace de l’armoire de toilette, elle découvrit son visage qui avait repris des couleurs et ses yeux leur belle couleur gris-bleu. Grâce à Booth.
Soudain, elle décida qu’elle allait être sexy pour son déjeuner avec lui. Pourquoi, elle n’en savait rien. Pour le remercier de ce qu’il avait fait ?
Non. Une envie, comme ça. Elle avait envie de se sentir belle, de voir un regard d’admiration sur le visage de son partenaire.
Elle coiffa rapidement ses cheveux qui avaient repris une belle teinte brillante. Elle enfila une paire de petites sandales et une robe bain de soleil sexy qui cachait dessous un slip et un soutien-gorge de chez Victoria’s Secret. Un petit peu de mascara sur les cils et du blush sur les joues.
- Alors, Bones, tu es prête ? cria la voix de Booth, un tantinet un peu plus pressée.
Oui, pour être prête, elle était prête !
Quand elle sortit de la salle de bains, il tourna la tête vers elle et resta la bouche ouverte devant l’apparition quasi-irréelle de sa partenaire.
Il avait laissé une Bones quasiment à l’agonie. Bon, il exagérait un peu, mais c’est vrai qu’elle n’était pas vraiment en grande forme. Et là, soudain, devant lui, elle apparaissait fraîche comme une rose, vêtue d’une robe…
Oh, mon Dieu ! Une petite robe d’été qui épousait ses formes sans être déplacée, qui montrait juste ce qu’il fallait, où il fallait, pas plus. Elle avait coiffé ses cheveux en chignon lâche agrémenté d’une jolie barrette. Des mèches bouclées retombaient gracieusement autour de son visage. Ses yeux étaient de nouveau brillants. La voir vêtue ainsi provoqua chez lui une bouffée de chaleur. Une montée de testostérone, comme elle aurait dit.
- Bones… Tu es… tu es…
Voilà qu’il bafouillait maintenant. Lui qui, habituellement, savait parler aux femmes, là, il perdait ces moyens devant sa partenaire ultra-sexy. Il ne tenta pas de deviner quels dessous elle pouvait porter, car là, c’aurait été de trop pour lui et pour son pauvre cœur.
- Au lieu de bafouiller, Booth, nous ferions mieux d’y aller, car si tu traînes encore, tu seras obligé d’aller pêcher toi-même les gambas, si tu veux en manger, dit-elle en riant et en lui tendant une main.
Il prit sa main et posa un baiser au bout de ses doigts. Puis il pressa ses lèvres dans le creux de sa main.
- Je suis vraiment heureux que tu te sentes mieux, Bones.
Bien, elle ? C’est sûr. Temperance se sentait de mieux en mieux à chaque seconde qui passait, aussi bien physiquement que moralement. Sa discussion avec Booth, comme toujours à chaque fois qu’elle avait des problèmes, lui avait remonté le moral et, à cette minute même, elle décida qu’elle allait se battre pour prouver son innocence. Elle en avait terminé de se lamenter sur son sort. Elle était Temperance Brennan, anthropologue judiciaire, de renommée mondiale et auteur de best-sellers. Et elle allait leur prouver que, même lorsque c’était elle qui était suspectée, elle gardait la tête froide et allait trouver les preuves qui l’innocenteraient.
Avec l’aide de son partenaire, bien sûr.
Sans prévenir, il se pencha et déposa un baiser léger sur sa joue. Ses lèvres étaient douces et chaudes et un léger début de barbe lui irrita légèrement la joue. Elle sentit une douce chaleur l’envahir quand il posa ses lèvres sur sa joue.
- J’ai eu beaucoup de chance de te rencontrer, Bones.
Fin d’après-midi, au poste de police.
- Dr. Brennan, cette bague vous appartient bien, n’est-ce pas ?
Scott ouvrit le dossier qui était posé sur la table et détacha le petit sachet qui y était agrafé. Il le posa devant elle. Elle le regarda sans y toucher. Un numéro de dossier y était inscrit à la main.
- Jetez-y un coup d’œil, fit-il en s’asseyant sur la chaise en face d’elle.
Le sachet contenait la bague. Sa bague. Elle l’observa à travers le plastique, sans la sortir du sachet. Elle n’avait pas le droit d’y toucher sans gant. Un pincement lui serra le cœur et elle repensa, une nouvelle fois, au jour de son anniversaire, quand Booth lui avait offert.
Elle leva les yeux sur Scott.
- Vous confirmez les dires de l’agent Booth qui a reconnu votre bague, Dr. Brennan ?
Temperance porta à nouveau son regard sur la bague. Oui, c’était bien elle. Sa perle nacrée brillait même à travers le plastique du sachet.
- Oui, c’est bien ma bague, répondit-elle d’une voix rauque, les larmes aux yeux.
- Très bonne réponse. Vos empreintes sont dessus. Si vous m’aviez dit le contraire, je vous arrêtais illico.
Il la fixa quelques secondes, et Temperance lui rendit son regard, tentant de garder un semblant de calme.
- Alors, je suis curieux et je voudrais que vous me disiez ce qu’elle faisait dans la chambre d’Harry Johnson ?
- Je n’en sais rien.
- Vous n’en savez rien ? Vous voulez me faire croire qu’elle y est arrivée toute seule ?
Les yeux de l’agent du FBI la transperçaient comme une aiguille transperce l’insecte sur la planche. Elle pensa à Hodgins et à ses insectes.
Booth lui avait dit que c’était le shérif qui voulait l’interroger, mais c’était à nouveau l’agent Scott qui se tenait devant elle à la fixer comme si elle était déjà accusée de meurtre.
- Quelqu’un l’a certainement mise là pour me faire porter le crime. Mais je n’ai pas tué Harry Johnson. Je ne suis pas une criminelle.
- Ca reste à prouver, Dr. Brennan. Vous avez eu une altercation avec la victime, il vous a agressé et a tenté de vous embrasser, voir même plus, c’est bien ça ?
Temperance hocha la tête en signe d’acquiescement.
- Alors, vous avez voulu vous venger et vous vous êtes présenté chez lui pour le lui faire payer. D’une balle dans la tête.
- Non, c’est faux ! Jamais je n’aurai fait ça ! Vous n’avez pas le droit de m’accuser ainsi, vous n’avez aucune preuve !
- Vous oubliez la bague, Dr. Brennan. A elle seule, elle est la meilleure preuve que nous ayons pour l’instant.
Elle fusilla Scott du regard. Elle le détestait. Il représentait tout ce qu’elle détestait en tant qu’homme. Et c’était un agent du FBI. Heureusement qu’ils n’étaient pas tous comme lui. Heureusement que Booth n’était pas comme lui.
Elle retira ses mains du bureau et les posa sur ses genoux. Deux auréoles de sueur restèrent sur le sous-main.
- Agent Scott, reprit-elle en tâchant de conservant son sang-froid, cette bague est un cadeau d’une personne qui compte beaucoup pour moi. Je tiens à la récupérer sitôt l’enquête terminée, quand j’aurai été innocentée.
- Tiens donc.
- Eh oui.
En dehors des touffes de cheveux qui se hérissaient au sommet de son crâne à chaque bouffée d’air expédiée par le ventilateur, Scott était parfaitement immobile.
- Vous savez, Dr. Brennan, vos exploits ne passent pas inaperçus. Même ici, dans un petit comté campagnard.
- Mes exploits ?
- La presse vous aime.
- La presse aime surtout vendre son papier, lui répondit-elle d’un ton irrité.
Dans la chaleur de la salle d’interrogatoire, ils se regardèrent en chien de faïence. Scott avait des yeux porcins, striés de sang. Temperance avait l’impression qu’il prenait son pied à la faire souffrir moralement.
Un téléphone retentit dans le couloir, mais il n’y prêta pas attention.
- Agent Scott, je veux participer à l’enquête, dit-elle soudain en le fixant. Je veux trouver l’assassin qui cherche à me faire porter ce crime.
- Certainement pas, Dr. Brennan.
- Pourquoi ? s’exclama-t-elle en se redressant. A l’heure qu’il est, vous n’avez aucune preuve pour me faire accuser ! Laissez-moi participer à cette enquête, et je vous prouverai que je suis innocente !
Il la fixa de ses petits yeux porcins et un sourire narquois apparut sur ses lèvres.
- Vous avez la réputation de faire jaillir la vérité, Dr. Brennan. Des familles souffrent le martyre de ne pas savoir ce qui est arrivé à leurs proches.
Temperance pensa à ses parents. Pendant quinze ans, elle n’avait pas su ce qu’ils étaient devenus. Aujourd’hui, elle savait que sa mère était morte, assassinée. Elle avait retrouvé son père mais celui-ci avait été mis en prison par Booth pour avoir fait griller le directeur-adjoint du FBI qui en voulait à sa vie et à celle de Russ, son frère.
On toqua à la porte et le shérif entra, suivi de Booth. Ce dernier arborait un grand sourire. Temperance se leva et se tourna vers eux.
- Agent Scott, dit le shérif, je viens de recevoir un appel de Cullen, à Washington, qui donne l’autorisation au Dr. Brennan de participer à l’enquête qui permettra de l’innocenter.
Elle ouvrit la bouche de stupeur et porta ses yeux aussitôt vers Booth qui arborait toujours son grand sourire.
- Mais… mais tu es incroyable ! Comment as-tu fait, en si peu de temps ?
Elle avait envie de se jeter à son cou pour le remercier mais pas devant les deux agents. Plus tard. Elle le ferait plus tard.
- Ah ça, c’est un secret, Bones. Allons-y maintenant, nous n’allons pas déranger ces messieurs plus longtemps. Nous avons une enquête à mener, n’est-ce pas ?
Temperance se tourna vers Scott.
- Désolée, agent Scott, mais vous allez devoir attendre encore un peu avant de me mettre en prison, dit-elle avec un grand sourire avant de suivre son partenaire.
Ils quittèrent le poste de police et grimpèrent dans la voiture de Booth qui démarra aussitôt en faisant crisser les pneus.
Alors, Temperance s’approcha de lui, et pour la deuxième fois de la journée, elle l’embrassa sur la joue.
- Merci.
Il lui lança son éternel sourire charmeur.
- Si c’est pour avoir des baisers de remerciements toute la journée, je suis prêt à faire n’importe quoi pour en avoir encore plus.
Elle lui sourit, lui donna une tape amicale sur le bras et se cala dans le siège.
- Où allons-nous ? demanda-t-elle en regardant le paysage qui défilait à toute allure.
- Les flics ont repéré les trois types qui étaient avec Johnson, l’autre soir. Tu t’en souviens ?
- Si je m’en souviens ! répondit-elle en grimaçant. Je ne suis pas prêt de les oublier. Hé ! Tu cherches à nous tuer ? s’exclama-t-elle lorsqu’il manqua de peu une grosse camionnette de livraison.
- Je suis pressé.
- Pourquoi ?
Il lui jeta un regard qu’elle n’arriva pas à déchiffrer.
- Parce que j’ai hâte de trouver le véritable assassin, Bones. Et qu’on reprenne le cours de nos vacances.
- Et tu penses qu’il ait parmi ses trois hommes ? C’étaient ses amis, ça ne tient pas debout.
- Et alors, on a vu chose plus drôle, Bones. De toute façon, il faut que je les interroge. Hé, toi, tu peux pas avancer plus vite ? cria-t-il à la voiture qui roulait tranquillement devant lui.
- Booth, tu vas arrêter ? Cette voiture roule à la bonne vitesse. C’est toi qui roules trop vite.
Temperance se demandait si elle ne vivait pas les dernières minutes de sa vie.
- Je suis pressé. Explique-moi une chose…
- Quoi ?
- Tu es timide ou téméraire ? Je n’ai jamais réussi à me faire une idée.
- C’est parce que je suis une énigme ambulante. Après avoir vu ces trois bonhommes, tu m’emmèneras à l’appartement de Johnson. Je veux y jeter un œil.
- J’ai demandé à ce que tout reste en l’état jusqu’à ton arrivée. Je sais que tu es à cheval sur ce genre de détail.
- Quoi ? Sur les indices ? Tu n’as rien examiné ?
- Ecoute, Bones, je ne suis pas complètement idiot ! Je sais que tu tiens à connaître tous les détails d’une affaire… alors je te les ai préservés, du mieux que j’ai pu. Tu me tombes toujours dessus quand je touche à quelque chose. Et maintenant tu me tombes dessus parce que je n’ai touché à rien. Quand est-ce que j’aurai raison avec toi ?
Temperance se demandait encore pourquoi Booth et elle ne pouvaient passer plus de cinq minutes sans de disputer. Angela ne s’était pas gênée, un jour, pour lui dire que c’était une « tension sexuelle ».
- Excuse-moi, murmura-t-elle.
Elle jeta un coup d’œil vers lui.
- Dis-moi une chose, Booth…
- Mmm…
- Comment savais-tu que j’allais te demander de participer à l’enquête ?
Elle vit un petit sourire se dessiner sur ses lèvres tandis qu’il continuait à fixer la route.
- J’ai eu comme qui dirait un pressentiment. (Il tourna la tête vers elle en souriant, puis reporta son regard sur la route.) Je te connais bien, Bones, je savais que tu allais réagir à un moment ou à un autre et que t’allais foncer tête baissée, dès que tu aurais repris tes esprits. Je ne me suis pas trompé.
Il posa ses lunettes de soleil sur son nez.
- Tu as appelé Cullen, c’est ça ?
Nouveau sourire.
- Quand je lui en ai parlé, il m’a dit oui tout de suite, mais à une seule condition.
- Quelle condition ?
- Que tu ne portes pas d’arme, répondit-il avec un grand sourire.
- Je suis sûre qu’il ne m’aime pas, grogna-t-elle en reportant ses yeux sur la route.
- Et je suis sûr que tu as raison mais il sait aussi que nous travaillons bien ensemble, que nous nous entendons bien, à part nos chamailleries, bien sûr. Et puis, tu travailles pour lui aussi, après tout. Mais tu tires un peu trop vite à son goût, voilà tout.
- J’ai tiré qu’une fois, pour me défendre.
- Mais oui, Bones.
Ils se regardèrent en souriant.
- Merci, Booth…
- De rien, Bones. Les amis, c’est fait pour ça, répondit-il avec un clin d’œil.
Chapitre 6 – Troisième jour
(3ème partie)
Le portable de Booth se mit à sonner, interrompant leur conversation.
- Booth… Quoi ? Qu’est-ce que vous dites ? … Mais vous vous foutez de moi, c’est pas vrai !
Temperance lui jeta un regard éberlué tandis qu’il continuait à écouter son correspondant.
- Reprenez les recherches et dès que vous les aurez retrouvés, vous m’appelez tout de suite !! Quelle bande d’incapables ! grogna-t-il en raccrochant brusquement.
- Qu’est-ce qui se passe ? demanda Temperance en voyant une lueur de colère briller dans ses yeux.
- Les trois types que je devais interroger… Hé bien, ils se sont encore envolés ! Disparus ! Evanouis de la circulation ! répondit-il en frappant le volant d’un coup de poing rageur.
- Comment ça, encore ?
Booth pinça les lèvres et haussa les épaules.
- Les hommes du shérif se sont déjà présentés à leurs appartements, mais à leur arrivée, plus personne ! Mais c’est quoi, ces types ?
Il donna un nouveau coup de poing rageur sur le volant.
- Allons, du calme, Booth, ils finiront bien par leur mettre le grappin dessus, à un moment où à un autre ! Bon, hé bien, puisque qu’on ne peut plus les interroger, si nous allions chez Johnson, hein ?
Quand Booth gara son 4x4, une foule hurlait devant l’immeuble de la victime. On était à deux doigts de l’émeute.
- Je me doutais que ça allait arriver, fit Booth.
- Je peux savoir ce qui se passe ? demanda Temperance.
- Je pense que toute la ville doit être au courant de l’affaire.
Elle se souvint que, lors de son arrivée dans la petite ville, trois jours plus tôt, le panneau indicateur annonçait :« BIENVENUE A BELLEFLEUR – LA VILLE DE L’AMITIE »
Mais de toute évidence, les habitants du patelin n’étaient pas au courant de cette devise.
- Dans une petite ville comme Bellefleur, les nouvelles vont vite, très vite. A cause des journaux et du bouche à oreille.
- C’est tout ? Je sais qu’il existe des gens qui sont allergiques au FBI, mais à ce point-là…
- N’oublie que tu es considérée comme suspecte, Bones. Le shérif et les journaux ont dû faire ce qu’il fallait pour ça. Un agent du FBI considéré comme suspect dans un assassinat ? Ca va faire des gorges chaudes, crois-moi. Je pense que c’est pour ça qu’ils sont là. Pour te voir.
- D’abord, je ne suis pas un agent du FBI, je suis anthropologue judiciaire ! s’écria Temperance. Et je ne suis pas un animal bizarre qu’on vient voir par curiosité ! Je ne suis pas encore derrière les grilles d’une prison !
- Mais non, Bones, je n’ai pas dit ça. J’ai…
- C’est ici ? demanda-t-elle en jetant un regard à travers le pare-brise.
Passablement agacée, elle voulait changer de sujet de conversation avant de s’en prendre à son partenaire pour extérioriser sa colère. Mais pour qui se prenaient donc ces gens-là pour la traiter ainsi ?
- Oui, au 3ème étage, répondit Booth. Ca va aller ? fit-il en posant un main sur son bras.
- Oui oui, c’est bon, grogna-t-elle en dégageant son bras.
- Tu tiens absolument à y aller ?
- Oui, j’y tiens, répondit Temperance en hochant la tête. J’espère trouver des indices que tu n’as pas pu voir.
- Mmm…
- Ce n’est pas un reproche, Booth, c’est juste que j’aie envie de prouver à toute cette ville que je suis innocente. Cette affaire a été beaucoup trop loin.
- Je suis d’accord avec toi. Allons-y.
Elle sortit de la voiture en même temps que Booth, et la foule se dirigea aussitôt vers eux.
- C’est vous, la criminelle ? cria un vieil homme en pointant un doigt noueux sur Temperance.
- Je ne suis pas une criminelle ! lança-t-elle en élevant la voix pour se faire entendre au-dessus du brouhaha. Je n’ai pas tué cet homme ! C’est une totale méprise !
- Bon, maintenant, ça suffit ! cria Booth en levant sa plaque au-dessus de sa tête. Je suis agent spécial du FBI, je suis la loi ! Le Dr. Brennan est ma partenaire ! Alors, reculez, s’il vous plaît !
Mais la foule continuait de se rapprocher de Bones et commençait à se refermer sur elle en lui hurlant dans les oreilles. Booth était conscient que ça n’allait pas être si facile que ça de mener leur enquête. Il l’attrapa fermement par le bras et l’entraîna vers l’immeuble, lui faisant un rempart de son corps.
- Ces gens sont complètement cinglés ! grommela-t-elle.
Un homme du shérif montait la garde devant l’entrée principale. Booth lui présenta sa plaque et ils grimpèrent rapidement les trois étages à pieds.
Arrivée sur le palier, Temperance repéra aussitôt l’appartement par le cordon jaune de la police qui délimitait le lieu du crime. Dans sa poitrine, son cœur se mit à battre plus vite. Allait-elle trouver un indice qui lui permettrait de se disculper ?
Un autre homme du shérif gardait l’entrée de l’appartement. A nouveau, Booth montra sa plaque et l’homme souleva le cordon jaune pour les laisser passer.
A l’intérieur, il régnait une chaleur étouffante et l’odeur du sang se faufila immédiatement dans leurs narines. Booth porta une main à sa bouche.
- J’aurai dû me changer avant de venir ici, dit Temperance en regardant ses vêtements. Je n’ai pas vraiment la tenue adéquate pour explorer une scène de crime.
Booth la regarda et sourit. Elle portait toujours sa petite robe d’été et lui, personnellement, ça ne le gênait pas. Mais il devait reconnaître aussi que son allure n’était pas totalement adaptée à ce qu’elle s’apprêtait à faire.
- Pourquoi souris-tu ? demanda-t-elle alors qu’elle se tournait vers lui.
- Pour rien.
- Tu ne sais pas mentir, Booth. Raconte.
- Bon, d’accord, dit-il en poussant un soupir, en pensant qu’elle le connaissait vraiment bien.
- Je me disais que tu es très jolie dans cette petite robe et que ça ne me gênait que tu sois restée habillée comme ça.
- Voilà ! Je préfère ton honnêteté à tes mensonges. La franchise, Booth, j’aime la franchise.
- Je sais, Bones, je sais.
Après qu’ils eurent échangé un sourire complice, Temperance commença à circuler dans les pièces, le regard fouillant partout, à la recherche du moindre indice.
Dans la chambre, elle s’accroupit près de la tâche de sang, mais elle n’avait rien sous la main pour faire de nouveaux prélèvements. Elle leva les yeux sur les tâches de sang sur le mur, le lit, des draps.
- Des prélèvements ont déjà été faits, Bones, dit Booth derrière elle.
- Je sais, je m’en doute bien, mais j’aurais aimé en faire d’autres moi-même, à ma façon.
Elle glissa un œil sous le lit, là où sa bague avait été retrouvée, d’après Booth. Elle ferma les yeux, l’imaginant, un instant, en train de rouler sur la moquette, après le meurtre de Johnson, jetée par une main d’assassin qui voulait lui faire porter ce crime.
Mais qui pouvait bien lui en vouloir à ce point pour la faire passer pour une criminelle ? Elle ne connaissait personne dans la ville, elle y venait pour la première fois, pour ses vacances.
Tout ça n’a aucun sens, tout ça est complètement irréel, pensa-t-elle. J’ai l’impression d’avoir été transportée dans une autre réalité.
Soudain, malgré sa hâte à prouver son innocence, Temperance se rendit compte que tout ce qu’elle faisait était inutile, que tout ce qu’ils faisaient était une grosse perte de temps, que sa présence dans cet appartement était loin d’être une bonne idée. Elle était en vacances, elle n’avait pas son matériel habituel sur elle, ni ses collègues pour l’aider.
Elle poussa un soupir et secoua la tête. Non, elle n’avait pas les moyens matériels indispensables pour pouvoir s’innocenter. Juste Booth pour l’aider et quelques flics locaux qui, elle en était certaine, étaient déjà persuadés de sa culpabilité. Si elle n’avait pas été avec Booth, elle serait déjà derrière les barreaux d’une cellule de la prison du comté.
- Bones, ça va ? demanda Booth en voyant sa partenaire se redresser, et s’adosser péniblement à un mur en passant une main lasse dans ses cheveux.
- Non, ça ne va pas. Tout ça ne sert à rien, Booth. Nous perdons notre temps. Je n’ai rien pour travailler, je ne suis pas dans mon élément.
A nouveau, Temperance secoua la tête
- Je crois que je vais être obligée de te confier tout le dossier, Booth, à toi, au shérif et à Scott. Ici, je ne peux rien faire. Au moins en ce qui concerne la recherche d’indices.
- Tu peux au moins assister aux interrogatoires avec moi, proposa-t-il, à défaut de trouver des indices !
- Oui, je peux faire ça, à la rigueur.
- Allez, Bones, ne te décourage pas, dit-il en passant un bras autour de ses épaules. Tout va s’arranger. On va trouver une solution et bientôt, tu seras innocentée et tu pourras reprendre tes vacances, et moi aussi.
- J’espère que tu dis vrai.
- Tu sais que j’ai toujours raison, non ? dit-il avec son sourire charmeur.
- Oui, dit Temperance en répondant à son sourire. Rentrons à l’hôtel. Je suis fatiguée et je voudrais me coucher tôt. Demain, j’aurai les idées plus claires.
- Pas de souci, allons-y.
Quand ils ressortirent de l’immeuble, la foule était encore présente.
- Tiens ! Mes fans sont toujours là ! murmura Temperance en grimaçant.
- C’est la rançon de la popularité ! s’écria Booth en la rejoignant près de la voiture.
Elle le fusilla du regard.
- Ils m’adorent. Je voudrais simplement qu’ils arrêtent de me hurler dans la figure.
- Je crois qu’il va falloir que tu t’habitues à ça, Bones.
- Attends, tu veux dire que je vais être accueillie comme ça partout où je vais enquêter avec toi ?
Booth ouvrit la portière pour monter dans la voiture.
- Rappelle-toi que tu es suspecte dans une affaire d’assassinat.
Temperance poussa un juron.
- Booth, nous sommes supposés enquêter sur une affaire d’homicide. Un homicide dans lequel on m’accuse, à tort, d’être l’assassin. Regarde autour de toi. Nous n’obtiendrons aucune aide des habitants.
Il monta dans la voiture.
- Et tu t’attendais à quoi ? A ce qu’on nous remette les clés de la ville après la parade et le concert de la fanfare en notre honneur ?
Elle poussa un soupir et s'installa sur le siège passager.
- Cette fois, j’en ai assez, je laisse tomber.
Booth se tourna pour la regarder dans les yeux.
- Tu peux me répéter ça en face ?
Elle allait rétorquer quelque chose quand un gros homme se glissa à travers la foule et se pencha pour frapper à la vitre de la portière. Booth baissa la glace.
- Qu’est-ce que vous foutez ici, bordel de merde ? s’écria le type.
Booth fit la moue.
- Je ne sais pas, mais vous allez sûrement me le dire. Qui êtes-vous ?
- Je suis le Dr Steve Baron.
Booth jeta un regard vers Bones et lui dit :
- C’est le médecin légiste du patelin.
Temperance nota que Booth avait déjà consulté à fond la première partie du dossier. Il connaissait apparemment par cœur les noms des gens impliqués dans cette affaire.
- Exact, leur lança le gros homme. Pourquoi êtes-vous ici ? Est-ce qu’on m’accuse d’avoir mal fait mon boulot, d’avoir raté l’autopsie de ce gosse ?
- Pas du tout, répondit Booth. Nous faisons une enquête parallèle à la vôtre et nous ne remettons pas en cause votre travail.
Baron fit la grimace.
- Mouais… en tout cas, souvenez-vous d’une chose, mister FBI. Ici, c’est mon district. C’est moi qui fais toutes les autopsies, OK ?
Booth l’interrompit :
- … désolé, mais à partir de maintenant, cette affaire est fédérale. Le Dr Brennan, ici présent, se chargera désormais des autopsies, si cela s’avère nécessaire !
Le gros type avait serré les poings et s’apprêtait à frapper Booth. Temperance se redressa sur son siège pour tenter de l’arrêter mais avant qu’elle ait pu faire un geste, la voix d’une jeune fille résonna et couvrit tous les autres cris :
- Papa, arrête et rentrons immédiatement à la maison, je t’en supplie !
Temperance se pencha pour regarder qui avait crié. Elle aperçut une fille à côté de la camionnette. Elle était pâle, les yeux hagards. On aurait dit un animal traqué.
Temperance prit bonne note de ces détails. La voix de la jeune fille tremblait lorsqu’elle avait appelé son père. Elle avait peur de quelque chose. Intéressant.
Le Dr Baron fit une moue dégoûtée à l’intention de Booth, et s’éloigna enfin. Il alla jusqu’à son véhicule. Sa fille monta la première.
Temperance regarda la camionnette s’éloigner à toute vitesse sur la petite route.
- Sympathique, ce type, fit Booth. Sa fille a l’air très cool, elle aussi.
- En effet.
Il se tourna vers elle.
- Bones, je ne veux pas que tu baisses les bras. Ca n’est pas toi, là ! Je veux retrouver la Bones de ce matin, qui avait envie de se battre et de prouver à toute cette ville qu’elle est innocente du crime dont on l’accuse !
Temperance ne répondit pas et il fit démarrer le moteur du 4x4. Ils commencèrent à rouler en silence.
C’est lui qui prit la parole le premier.
- Tu te rappelles d’un détail qui pourrait nous aider ?
Elle secoua la tête en signe de négation.
- Et si jamais c’était moi ?
- Tu t’en souviens ?
- Mais sois objectif ! Harry Johnson a été tué à l’aube, aux environs de 6 heures du matin. Je n’ai pas d’alibi, seulement celui d’avoir été dans ma chambre, en train de dormir. Si jamais c’était moi…
Booth fit une grimace.
- Ca ne l’est pas.
- Oui mais… comment le sais-tu ?
- Je le sais, c’est tout. Je jouerai ma carrière là-dessus. C’est déjà fait de toute façon.
- Quoi ?
- Non, rien.
- Qu’est-ce que tu as fait ?
- Bones, ça suffit, ce n’est ni le moment… ni l’endroit d’être rationnel. Débarrasse-toi un peu de ta carapace et dis-toi que tu n’as pas assassiné cet homme !
Le lendemain matin, Temperance fut réveillée par des coups frappés à la porte. C’était Booth.
Il était tout sourire, comme d’habitude. Il portait un T-shirt, un pantalon de jogging et une casquette de base-ball avec le logo des Brooklyn Dodgers.
- Bien dormi, Bones ? Je vais faire un petit jogging. Ca te dit de m’accompagner ?
- Non merci, Booth.
- Est-ce que ça va ? demanda-t-il d’un air inquiet.
- Oui oui, ça va.
- Ca te ferait du bien et ça te changerait les idées.
- Trop tôt pour moi.
- Dommage, tu rates quelque chose !
Booth était déçu. Il s’était fait une joie de courir avec Bones.
- On se retrouve pour le petit déjeuner, alors !
Elle le regarda s’éloigner dans le couloir de l’hôtel.
Temperance ferma la porte et se dirigea vers la salle de bains. Une bonne douche chaude et elle allait être remettre le nez dans le dossier que Scott avait fait parvenir à l’hôtel, et que le réceptionniste avait remis à Booth, la veille, à leur retour.
Flash back
- Booth, confie-moi le dossier, s’il te plaît ? lui avait-elle demandé sur le seuil de sa chambre. Je voudrais le consulter un peu, avant de dormir.
- Je n’en ai pas le droit, Bones. C’est un dossier fédéral et c’est à moi de le consulter avant tout. Scott ne sera pas content s’il apprend que je te l’ai confié.
- Je me contrefout de ce que pense Scott ! avait-elle crié.
Des gens qui passaient dans le couloir, à ce moment-là, s’étaient retournés sur eux.
- Bones, un peu moins fort, s’il te plaît ! grogna-t-il. On n’est pas tous seuls, ici.
- Ce dossier renferme des éléments dont j’ai besoin de connaître la nature, Booth, et je n’ai pas l’intention de continuer si je n’en sais pas plus. Je n’en sais que ce que tu as bien voulu me raconter. Et ça ne me suffit pas !
Ils avaient échangé un regard profond, et Temperance avait su qu’elle avait gagné.
- Très bien, Bones. Je te le confie, mais je te préviens : je le récupère demain matin, à la première heure ! Je ne peux pas faire plus.
- Merci, Booth ! avait-elle dit et pour la troisième fois de la journée, elle lui avait posé un baiser sur la joue.
Elle était rentrée dans sa chambre, le dossier à la main, et avait refermé la porte sur son partenaire souriant béatement.
Temperance avait pris une douche rapide, s’était glissée sous les draps et avait commencé à lire les différents feuillets. Mais écrasée par la fatigue, elle s’était endormie, le dossier dans les mains.
Fin du flash back
Une heure plus tard, toujours plongée dans le dossier, elle entendit un petit bruit à la fenêtre. Elle regarda et découvrit le visage – souriant comme de bien entendu – de Seeley Booth.
Temperance ouvrit la fenêtre.
- Tu aurais dû venir avec moi, fit-il. Un petit jogging, c’est le meilleur moyen de commencer la journée. Je vais prendre une douche froide et on va prendre le petit déjeuner, OK ? Temperance soupira.
- Une douche froide ? Intéressant.
- On y va quand tu veux. Tu sais ce qu’on dit : pas de bonne journée sans le repas le plus important de la journée.
Il disparut rapidement de la vue de Temperance qui eut un petit sourire.
Booth et la nourriture, c’était une grande histoire d’amour.
- Alors, tu continue ? demanda Booth en avalant une gorgée de café qu’il laissa glisser lentement le long de sa gorge.
Décidément, le café de l’hôtel était une vraie merveille.
Son téléphone sonna. Il l’ignora.
- Bones, regarde-moi.
Temperance se redressa en s’appuyant sur ses coudes, et regarda Booth dans les yeux.
- C’est comme tu veux, dit-il. Mais tu sais ce que j’en pense.
La sonnerie du téléphone…
- J’ai réfléchis ce matin, sous la douche, et je te dis que je continue, insista Temperance.
- Je te fais confiance parce que je sais que tu veux découvrir la vérité, tout comme moi. Nous avons beaucoup en commun. Je me trompe ?
- Non, tu as raison.
Le téléphone…
Booth se leva et décrocha.
Temperance vit son visage changer d’expression tandis qu’il écoutait ce qu’on lui disait.
- D’accord, nous arrivons tout de suite, dit-il avant de raccrocher.
- Que se passe-t-il ?
Il se tourna vers elle et répondit simplement
- Ca continue.
A SUIVRE…
Chapitre 7 – Quatrième jour
(1ère partie)
- Qui était-ce ? demanda Temperance.
- Le shérif Baxter, en personne.
- Qu’est-ce qui se passe ? souffla-t-elle en se redressant, aussitôt sur le qui-vive.
Si le shérif appelait si tôt le matin, ce n’était pas bon signe. Pour elle.
- On a trouvé le corps d’un des « amis » de Johnson, à 10 km d’ici. Tué d’une balle en pleine tête. Comme Johnson.
- C’est pas moi ! s’écria-t-elle vivement.
- Bones, je sais bien que c’est pas toi.
- Alors va dire ça au shérif, à Scott et à la ville entière ! Je suis sûre que ça cogite déjà, dans leurs petits crânes de piafs. On y va ? dit-elle en se levant de la table du petit déjeuner.
- Oui, allons-y. On fonce, fit-il en se dirigeant vers la sortie de l’hôtel.
- C’est moi qui conduis, annonça Temperance. Je me sentirai plus en sécurité.
Il lui lança les clés.
- T’as sûrement raison !
Elle resta clouée sur place par la surprise. Elle avait dit ça comme ça, histoire de l’embêter un peu, comme elle aimait bien le faire, mais étonnamment, il avait accepté.
- Allez, Bones, tu attends quoi ? La fonte des neiges ? Go, on y va !
Il y avait une foule de policiers sur les lieux du crime. Les voitures de la brigade locale étaient toutes là, projecteurs allumés. On aurait dit qu’on tournait un film.
Dès qu’elle descendit de voiture, Temperance remarqua tout de suite que la foule de curieux se tournait vers elle et lui lançait des injures, des poings coléreux se dirigèrent vers elle. Les gens de la ville.
- Suis-moi, dit Booth, reste à mes côtés.
Il commençait à ne pas aimer du tout l’attitude des habitants et il craignait pour la sécurité de sa partenaire.
- Je ne suis pas en danger, Booth. Ces gens ne me feront pas de mal. Ils sont seulement en colère.
- Ouais, j’espère…, grinça-t-il en approchant une main près de son arme.
Juste au cas où.
Il se dirigea droit vers les deux flics qui se tenaient près de l’entrée du champ.
- Que s’est-il passé ? demanda-t-il. Je veux tous les détails, même les plus petits.
Les policiers se tournèrent vers lui.
- Veuillez circuler, monsieur, vous n’avez rien à faire ici.
Booth sortit sa plaque en soupirant.
- Agent spécial Seeley Booth et voici ma partenaire, le Dr. Temperance Brennan. Nous travaillons avec le shérif Baxter et l’agent spécial Scott.
- Désolé, monsieur, on ne vous connaissait pas encore.
- Alors, que s’est-il passé exactement ? demanda à nouveau Booth en glissant sa plaque à sa ceinture de pantalon.
- Un homme a été assassiné ici, près de la rivière.
- Il a été identifié ?
- Vous devriez poser la question au shérif. Il se trouve près de la rivière.
- OK. Merci. Bones, tu viens ? cria-t-il en se tournant vers sa partenaire. Bones ? répéta-t-il en en la voyant nulle part.
Temperance s’était déjà avancée vers le bord de la rivière. Elle aperçut une couverture. Elle la souleva lentement et découvrit le corps sans vie d’un homme. C’était bien un des trois amis de Johnson, elle le reconnaissait parfaitement. Le jeune homme était pâle, ses yeux demeuraient encore ouverts, figés sur une expression étonnée. Un trou net et propre au milieu du front.
Temperance fit un effort pour ne pas repenser à ce soir-là, à ce type, vivant, riant aux éclats tandis qu’Harry Johnson la maltraitait.
Il n’était maintenant plus qu’un cadavre, il n’était plus qu’un cas à étudier.
Elle se pencha pour l’examiner de plus près. Elle remarqua que la victime avait une de ses mains fermées. Enfilant des gants en Latex qu’elle avait toujours dans sa poche, Temperance prit la main de la victime. Sa peau était glacée. Elle ouvrit la main délicatement, sans trop de difficulté étant que la mort était récente, la raideur cadavérique n’ayant pas encore fait son ouvrage.
- Mon Dieu ! gémit-elle.
Son cœur manqua un battement et une grosse boule se forma dans sa gorge. Elle déglutit difficilement. Ses yeux s’agrandirent sous le choc.
Dans la main de la victime se trouvait une de ses boucles d’oreilles. Un cadeau qu’elle s’était fait lors d’un voyage au Pérou.
- Non… c’est… c’est impossible…, souffla-t-elle en baissant la tête.
Un vertige l’a saisit et une barre d’angoisse apparut violement dans sa poitrine. Il fallait qu’elle parle immédiatement à Booth.
Elle se redressa en chancelant et serait tombée si deux bras forts ne l’avaient pas rattrapé au vol.
- Bones, qu’est-ce qui t’arrive ?
Booth la fixait d’un air inquiet. Sa partenaire était livide, les yeux grands ouverts, comme en état de choc.
- Bones, ça va ?
Lentement, elle baissa les yeux vers la victime et il suivit son regard. Pour découvrir la boucle d’oreille dans la main du mort. Il la reconnut immédiatement, il avait vu sa partenaire les porter régulièrement.
- C’est… c’est ma bou… boucle d’oreilles…, réussit-elle à articuler difficilement.
- Oh Bones…, souffla-t-il.
Alors elle se précipita dans ses bras et se mit à sangloter. Il la serra fort contre lui et frotta son dos dans un geste de réconfort. Il ne dit rien, ne prononça pas un mot, la laissant pleurer contre son épaule. Son corps grelottait contre le sien.
Bones, si forte, si courageuse, venait de craquer nerveusement. Cette boucle d’oreille lui appartenant dans la main d’un second mort, alors qu’elle était déjà suspectée pour le premier meurtre, c’était trop pour elle.
Au bout de quelques minutes, elle se recula hors de son étreinte. Les larmes coulaient encore sur son beau visage. Il les essuya doucement avec son pouce, puis il souleva son menton.
- Tu es bien sûr que c’est ta boucle d’oreille ? demanda-t-il en priant le ciel pour qu’elle lui dise non. C’en est peut-être une autre qui ressemble aux tiennes.
Il avait dit ça pour la rassurer et pour se rassurer, mais il savait parfaitement que c’était bien celle de Bones. Elle adorait les boucles d’oreilles, les colliers et elle en portait chaque jour. Celles-ci plus souvent car elle semblait les apprécier particulièrement.
A cet instant, le shérif Baxter s’approcha d’eux. Il aperçut la boucle d’oreille dans la main de la victime.
- Est-ce que cette boucle d’oreille vous appartient, Dr. Brennan ?
Temperance regarda Booth, puis le shérif. Mentir ne servirait à rien, juste à l’enfoncer encore un peu plus dans les ennuis.
- Oui.
- Bones, s’il te plaît, une fois dans ta vie, si tu pouvais te taire !
Booth, agacé, souffla fortement.
- J’ai de mauvaises nouvelles pour vous, dit le shérif. Dr. Brennan, je vous arrête pour le meurtre de Karl Foster.
- Non, il n’en est pas question, je ne vous laisserai pas faire ça ! s’écria Booth.
- Tout ce que vous direz pourra être retenu contre vous devant une cour de justice, continua le shérif, sans faire attention à ce que lui criait l’agent du FBI.
Docilement, Temperance se tourna et tendit ses mains, dos au shérif, qui lui passa aussitôt les menottes.
- Oh, Bones ! Non, mais je rêve, pincez-moi !
- Ca va aller, Booth, je t’assure. J’ai pleuré un bon coup, je me suis vidée de mon angoisse et maintenant, je suis prête à me défendre. Encore.
Booth la fixait, l’air interrogatif, peu persuadé de la véracité de ces paroles qui sonnaient un peu trop faux pour lui.
- Je t’assure, je m’en sens capable. Je sais que ce n’est pas moi qui est tué cet homme.
- Bones…
- Et je le prouverai.
- On y va, Dr. Brennan.
Le shérif la fit asseoir sur le siège arrière d’une voiture de police, puis il se tourna vers Booth.
Booth se sentait au bord de l’explosion. Cette histoire n’avait ni queue ni tête. Quelqu’un en voulait à sa partenaire et il était plus décidé que jamais à trouver qu’y avait tramé ce petit jeu. Et quand il le trouverait, il lui ferait comprendre, à sa façon, qu’on ne touchait pas à l’intégrité de sa partenaire.
- Agent Booth, j’emmène votre collègue au poste de police pour l’interroger.
- Je vous suis. Je ne la quitterai pas.
- Comme vous voulez, je ne peux pas vous en empêcher.
- Manquerait plus que ça, grogna Booth en montant au volant de son 4x4.
Il démarra sur les chapeaux de roues et colla au train de la voiture du shérif. Ses doigts tambourinaient nerveusement sur le volant en cuir. Cette histoire devenait de plus en plus glauque.
Il glissa une main nerveuse dans ses courts cheveux et poussa un soupir profond.
Il avait l’impression de rêver, de se trouver dans une autre réalité. Une réalité où Bones, sa chère partenaire, était devenue un dangereux serial-killer. Où elle était traquée par la police comme un animal.
Il ricana. C’était impossible. Pas Bones. Bon, elle avait un tempérament fougueux, certes, mais de là à tuer tous ceux qui l’avaient agressé, l’autre soir, il y avait une sacrée marge. Voir même un océan d’impossibilité.
Il frotta ses yeux. La femme qui se trouvait dans la voiture de devant, celle qui avait des menottes, celles qui était à nouveau suspectée de meurtre, était celle qu’il… aimait.
La vérité le frappa comme un éclair. Il eut un hoquet de surprise et le 4x4 fit une embardée sur la route.
Oui, il aimait sa partenaire, oui, il était tombé raide dingue amoureux de Bones. Il s’en doutait déjà bien un peu, depuis quelques temps, des petits signes par-ci par là, mais là, de la savoir menottée, traitée comme une meurtrière, lui fit éclater la vérité au grand jour.
L’agent spécial Seeley Booth aimait sa partenaire, le Dr. Temperance Brennan !
Celle-là même qu’on emmenait au poste de police pour l’interroger sur un nouveau meurtre dont elle était, encore une fois, suspecte. Celle-là même qu’il se jura d’aider le plus possible, de toutes ses forces. Celle qui méritait qu’il joue sa carrière. Encore une fois.
Il appuya sur l’accélérateur, s’étant laissé distancé par la voiture du shérif, alors qu’il était plongé dans ses pensées.
Bones, je t’aime et je vais tout faire pour te sortir de là, je te le jure !
Il resserra sa poigne sur le volant.
Soudain, son portable se mit à sonner. Il le sortit rapidement de sa poche et fixa l’écran bleu.
Angela.
Il jura. Qu’est-ce qu’il allait bien lui raconter ?
Chapitre 9 – Quatrième jour
(3ème partie)
Temperance ne pouvait plus se mentir.
Elle ne pouvait plus faire semblant de croire que cette enquête était une affaire ordinaire, que les sacro-saintes sciences lui fourniraient toutes les réponses, ou que l’entraînement « made in FBI » de Booth lui permettrait d’arrêter le coupable.
Mais le pire de tout, c’était qu’elle ne pouvait plus croire non plus que Booth allait la sortir de là.
Il allait être difficile de convaincre l’agent Scott et le shérif Baxter de son innocence. Ce serait même sûrement impossible. Elle n’y croyait pas elle-même aujourd’hui. Il allait falloir qu’elle fasse très attention à la façon dont elle allait présenter les choses. Son avenir allait être remis en cause, sans parler de son travail à l’Institut Jefferson. Ces patrons risquaient de la remercier pour tous les services rendus.
Temperance ne voulait pas que ça arrive. Elle voulait que Booth et elle continuent à travailler ensemble. Elle voulait l’aider. Elle avait vu suffisamment de choses bizarres et elle avait envie s’en savoir plus. Booth avait raison à son sujet, elle était comme lui, elle était obsédée par la vérité, la connaissance. Elle avait besoin de savoir, quel que soit le prix à payer.
Travailler sans Booth, ce serait comme si… si on lui arrachait quelque chose de vital, quelque chose qui l’empêcherait de vivre normalement, quelque chose qui l’empêcherait de respirer. Son partenaire lui manquait, sa présence rassurante et réconfortante, son regard, son sourire charmeur. Tout ça lui manquait. Elle était devenue accro à Booth. Elle était…
… tombée amoureuse de lui.
Oui, c’était donc ça, elle était tombée amoureuse de Booth, sans vraiment s’en rendre compte et c’est maintenant qu’elle risquait de finir sa vie en prison qu’elle le découvrait…
Angela avait raison…Brennan, tu n’as jamais rien vu plus loin que le bout de ton nez en amour…, se morigéna-t-elle.
Pendant qu’elle réfléchissait, elle vit que l’agent Scott l’observait, il ne s’en cachait pas.
Je hais ce type ! pensa-t-elle en fixant, à son tour, son regard dans le sien. Il ne me fait pas peur ! Mais que fait donc le shérif et Booth, ils en mettent un temps à revenir !
Soudain, comme pour répondre à sa question, la porte se rouvrit sur Baxter… seul.
Mais où est Booth ? pensa Temperance en sentant son cœur s’affoler.
- L’agent Booth est introuvable, expliqua le shérif en refermant la porte derrière lui. Mes hommes l’ont cherché aux alentours, mais il n’est plus là.
Scott poussa un soupir.
- Tant pis, on fera sans lui. Je suis désolé, Mlle Brennan, mais il va falloir parler maintenant. Sans Booth.
- Il est temps de me dire la vérité, fit soudain la voix de Booth.
Kate sursauta.
- On ne ment pas à un agent fédéral, mademoiselle.
Cette fois, il avait changé de ton. Il exigeait une réponse à sa question. Plus d’attitude paternelle. Il était du FBI et il posait des questions !
Kate se mordit la lèvre, ne dit rien pendant un long moment et baissa les yeux. Mais Booth la regardait fixement.
- Oui, fit-elle d’une petite voix. C’est moi.
- Pourquoi avez-vous fait ça ?
Il allait lui faire dire la vérité, même s’il fallait toute la journée et toute la nuit pour la convaincre de parler.
- Je ne sais pas.
Booth haussa les épaules.
- On ne tue pas des gens sans avoir une bonne raison.
Kate baissa les yeux.
- Vous connaissiez ces deux hommes ?
Elle ne répondit pas.
Booth poussa un long soupir et tourna les yeux vers la fenêtre. La journée allait être longue. Et pendant ce temps, Bones était interrogée par Scott et Baxter. Qui sait ce qu’ils étaient en train de lui faire ?
Si jamais ils la brutalisent…, songea-t-il en serrant la mâchoire, ils devront en répondre devant moi.
- Kate, je vous ai posé une question : connaissiez-vous Harry Johnson et Karl Foster ?
Kate hésita, bafouilla, puis finit par dire :
- Oui. Karl et Harry étaient… étaient l’un des nôtres.
- Des vôtres ?
- La promotion 2006. Nous étions dans la même université.
- Et les deux autres hommes ?
- Jimmy et Max Swenson. Deux frères.
- Où sont-ils actuellement ?
- Je ne sais pas.
La jeune fille secoua la tête d’un air désespéré.
- Je ne sais pas, je ne me souviens plus. Je ne sais pas si je les ai tué aussi.
Elle se remit à pleurer.
Ses larmes n’empêchèrent pas Booth d’insister :
- Vous étiez la petite amie de l’un d’entre eux ?
- Oui, murmura-t-elle entre deux sanglots. Harry. Mais je ne dois rien dire, rien du tout…
- Rien du tout à propos de quoi ? Qu’est-ce que vous n’êtes pas supposée raconter ?
En temps normal, si Bones avait été là, elle lui aurait déjà fait signe de se calmer, d’y aller mollo. Cette fille était, de toute évidence, en état de choc, mais il devait continuer à la questionner. Il se rapprochait de la solution de cette énigme, et il fallait faire vite. Pour Bones.
- Il ne faut pas que je dise… à propos du bébé et à propos d’Harry…
- Quel bébé ?
- Je… j’attends un… un bébé.
- Vous attendez un bébé d’Harry ? Est-ce qu’il savait que vous étiez enceinte ?
- Je voulais ce… ce bébé, mais Harry… lui, il… il en voulait pas. Il… il voulait que j’avorte…
Elle s’arrêta et se remit à pleurer de plus belle.
- Je n’ai rien de plus à vous dire, agent Scott. Je n’ai pas tué ces deux hommes, ça s’arrête là. Tout ça est un malheureux concours de circonstances et pour lequel vous m’accusez à tort. J’en ai assez de vos suppositions malsaines. Je veux que vous me libériez ou sinon, je porte plainte contre vous. J’ai le bras long, vous savez.
- Oh, mais je n’en doute pas, Dr Brennan, répondit-il en ricanant. Mais moi, au contraire de vous, je peux vous mettre en prison jusqu’à la fin de votre vie quand on prouvera que c’est bien vous qui avez tué ces deux hommes.
- C’est faux ! cria Temperance en se levant brusquement.
Ses bras partirent douloureusement en arrière, ayant oublié qu’ils étaient attachés aux bras de la chaise.
- Vous savez quoi, agent Scott, je vous déteste !
- C’est dommage, car moi, voyez-vous, je vous aime bien. J’aime votre caractère houleux, prête à mordre et à ne jamais laisser le dernier mot à celui ou celle qui est en face de vous. Vous êtes un adversaire difficile, mais combatif. Sincèrement, j’envie l’agent Booth, obligé de vous supporter toute la journée, j’aimerai être à sa place. En deux mots, vous me plaisez, Dr Brennan.
Mais ma parole, il me fait du gringue ! Complètement givré, celui-là !
- Pas la peine de me faire des compliments, je ne parlerai pas. J’attendrai Booth le temps qu’il faudra et l’avis de Cullen avant de dire quoi que ce soit.
Temperance se rassit sur sa chaise.
Crétin !
Booth prit la main de Kate. Sa peau était toujours glacée.
Elle le regarda.
- C’est vous qui avez mis les bijoux de ma partenaire sur les lieux des crimes ?
Kate détourna la tête et porta ses yeux par la fenêtre. Son regard sembla se perdre au-delà de la campagne, au-delà de l’horizon, au-delà d’elle-même.
- Oui, c’est moi, répondit-elle sans un regard pour lui.
- Pourquoi ? Pourquoi avez-vous fait ça ?
La voix de Booth était montée d’un cran dans les aigus. Il commençait à perdre patience.
- Je ne sais pas… Je… je… L’autre soir, quand Harry a agressé votre… votre partenaire, il avait bu plus que d’habitude, j’ai… j’ai vu qu’elle lui plaisait, je le connais bien… il la voulait… il la désirait… comme moi il m’avait désiré… auparavant…
- Je ne vous ai pas vu à l’hôtel, ce soir-là ? dit-il d’un ton soupçonneux.
- J’étais restée… dehors, Harry ne voulait pas que… que j’entre avec eux, j’ai tout vu par la fenêtre.
- Vous l’avez tué parce que vous étiez jalouse ?
- Je… Votre partenaire allait me prendre mon Harry !
Elle tourna enfin à nouveau son regard vers lui.
- Harry ne… il ne voulait pas du bébé, je… je sais qu’il… qu’il allait me quitter, et votre partenaire qui…
- Comment avez-vous fait pour prendre ses bijoux ? questionna Booth en élevant à nouveau la voix. Ils étaient enfermés dans sa chambre !
Kate hésita de nouveau.
- Le matin suivant, à l’aube, je suis allé à l’appartement de Harry. Prétextant que j’avais besoin de discuter avec lui, il m’a fait entrer. Je l’ai suivi jusqu’à sa chambre, et là, je lui ai mis une balle entre les deux yeux.
La jeune fille semblait aller mieux maintenant qu’elle lui avouait tout. Son langage était clair et net. Comme si elle était soulagée de tout lui avouer, comme si elle se libérait d’un terrible poids.
- Ensuite, je suis allée guetter votre partenaire à l’hôtel, je savais qu’à un moment ou à un autre, elle allait quitter sa chambre. Puis je vous ai vu partir tous les deux. Alors, je suis entrée dans sa chambre, par la fenêtre, et j’ai pris une bague et une paire de boucles d’oreilles, un peu au hasard. Je ne cherchais rien de particulier, juste une preuve à mettre sur les lieux du crime, pour la faire accuser.
- Ensuite ?
- Ensuite, je suis retournée à l’appartement d’Harry, avant que la police ne découvre son corps. J’ai placé la bague sous le lit.
Booth serrait les mâchoires et les poings pour ne pas exploser de rage. Cette gamine avait mis sa partenaire dans une situation très délicate et pour ça, il la haïssait.
- Et pour Karl Foster, comment avez-vous procédé ?
Kate n’avait plus la force de continuer.
Elle se cacha le visage dans les mains et se mit à sangloter d’une façon hystérique.
Booth se leva et sortit une paire de menottes de sa poche.
- Kate Baron, je vous arrête pour le meurtre d’Harry Johnson et de Karl Foster. Tout ce que vous direz pourra être retenu contre vous devant une cour de justice.
Il s’approcha et lui passa les menottes sans qu’elle fasse un geste pour se défendre.
- Suivez-moi.
Il la poussa devant lui, devant le regard étonné de tous les clients du café.
Soudain, les portes du restaurant s’ouvrirent et le Dr. Baron fit son entrée, suivi par une foule complètement en délire.
- Qu’est-ce que vous faites avec ma fille ! cria-t-il en voyant les menottes aux poignets de Kate.
- Je l’arrête pour meurtre et je l’emmène au poste de police, où je l’interrogerais.
- Quoi ? Ma fille n’a jamais tué personne !
Il leva un poing rageur vers Booth.
- Très bien, Mlle Brennan, puisque vous n’en faites qu’à votre tête, vous allez passer la nuit dans une jolie cellule, ça vous fera peut-être réfléchir, n’est-ce pas ?
Temperance releva fièrement la tête.
- Ca me donnera des renseignements pour une scène d’un de mes prochains romans.
Scott la fixa quelques instants en plissant les yeux, et elle lui rendit son regard.
- Baxter, accompagnez le Dr Brennan dans sa cellule. Je repasserai la voir demain matin. Peut-être que d’ici là, elle aura changé d’avis.
- Ne comptez pas là-dessus, agent Scott !
- Très bien. Suivez-moi, dit le shérif en détachant les menottes de Temperance et en lui rattachant les mains dans le dos.
Il la poussa devant lui jusqu’à une cellule où il la fit entrer sans trop de ménagement. Il referma la porte à double tour et, après un dernier regard vers elle, il sortit et referma la porte derrière lui.
Temperance se laissa tomber sur le grabat qui servait de lit. Elle avait essayé de paraître fière, mais elle n’en menait pas large et ses nerfs menaçaient de craquer d’ici peu.
Booth, où es-tu ? J’ai besoin de toi et vite !
Puis sans qu’elle puisse les retenir, ses larmes se mirent à couler.
A suivre…
Chapitre 10 – Quatrième jour
(4ème partie)
Libérant une de ses mains, Booth dégaina rapidement son arme.
- Si vous approchez, Baron, je serai obligé de faire usage de mon arme, grogna-t-il en pointant le canon sur le médecin.
- Papa, arrête, je t’en supplie ! cria Kate en pleurant. C’est moi qui aie tué Harry et Karl. C’est MOI !!!
- Non, tu es folle, ce n’est pas toi, tu délires, c’est cette femme du FBI, je le sais !!!
Le cœur plein de rage, Booth maintenait toujours son arme braquée sur Baron. Ses doigts avaient blanchis sur la crosse et son index caressait la gâchette.
- Baron, je vous demande de bien vouloir reculer et de calmer cette foule en délire, je dois sortir.
- Non non, vous n’emmènerez pas ma fille, elle n’ira pas en prison ! Jamais ! Je vais vous tuer, salopard !
Cette fois-ci, le médecin chargea sur lui comme un taureau, tout en sortant une arme de sa veste. Il pointa son flingue droit devant. Il allait tirer.
Kate cria quand elle entendit la détonation résonner à ces oreilles. Elle hurla quand elle vit son père tomber au sol, une balle dans l’épaule.
- PAPA !! PAPA !!!
Elle se précipita vers lui, entraînant Booth dans son sillage alors qu’il n’avait pas lâché les menottes. Il rangea son arme dans son holster d’épaule, puis sortit tout aussitôt son téléphone portable.
- Ici, l’agent spécial Seeley Booth ! Envoyez-moi tout de suite une ambulance au motel-café de Bellefleur. Blessure par balle au niveau de l’épaule pour un homme. Crise de nerfs pour une jeune fille enceinte. Suspectée de meurtre. Dépêchez-vous !
Il raccrocha et tira Kate pour l’asseoir sur une chaise afin de l’attacher avec ses menottes. Puis il se dirigea vers Baron qui gémissait en se tenant l’épaule.
- Baron, je vous arrête pour tentative d’assassinat sur un agent fédéral et entrave à la justice. Tout ce que vous direz pourra être retenu contre vous devant une cour de justice.
Il sortit une seconde paire de menottes et les glissa autour des poignets grassouillets du médecin qui grogna quand il les referma. Il se tourna vers la serveuse.
- Donnez-moi des serviettes ! cria-t-il à son intention.
La jeune femme se précipita vers lui avec quelques torchons propres qu’il appliqua aussitôt sur la blessure de l’homme. Celle-ci saignait abondamment, mais n’était pas mortelle. Il serait bon pour une opération et une immobilisation tout au plus. Puis il irait en prison, avec sa fille.
- Ne bougez pas, Baron, les secours arrivent.
- Je vous hais, agent Booth, vous et votre petite copine ! Vous avez détruit ma famille !
- Ca suffit, Baron, je n’ai pas détruit votre famille. Si vous aviez été à l’écoute de votre fille, tout ça ne serait pas arrivé.
Baron se mit à pleurer, accompagnant sa fille qui gémissait maintenant, le visage contre sa poitrine.
Booth sortit du café et la foule, tout à l’heure en délire, s’était tue et s’effaça pour le laisser passer. Il poussa un profond soupir de soulagement. L’affaire était terminée et Bones serait bientôt libre et lavée de tout soupçon. Ils pourraient enfin reprendre leurs vacances, cette fois-ci, encore plus méritées qu’auparavant.
Il sortit son portable et appela le shérif Baxter.
Temperance avait fini par s’allonger sur le grabat, malgré les quelques cafards qui couraient sur la couverture. Elle les avait chassé d’une main lasse et s’était allongée, les yeux fixés au plafond, perdues dans des pensées confuses, voyant l’avenir en noir, dans une prison fédérale, avec d’autres femmes meurtrières.
Sauf que elle, elle n’était pas une meurtrière. Jamais elle ne l’avait été et jamais elle ne le serait.
Elle tenta de résister au sommeil, mais à chaque seconde qui passait, ses paupières se faisaient de plus en plus lourdes. Dans une dernière tentative d’échapper au sommeil, elle pensa à Booth qui avait disparu et qui ne donnait plus aucun signe de vie. Son partenaire qu’elle aimait. De tout son cœur et de toute son âme.
Quand enfin ses yeux se fermèrent complètement, elle entendit une sonnerie de téléphone résonner quelque part, derrière la porte blindée, puis elle sombra dans le sommeil.
- Bones ! Bones ! Réveille-toi !
La voix douce parlait à son oreille tandis qu’une main ferme agitait son bras. Elle ouvrit lentement les yeux pour découvrir Booth, un grand sourire sur les lèvres.
Depuis combien de temps je ne l’ai pas vu sourire comme ça ? pensa-t-elle en émergeant lentement du sommeil.
- Booth, pourquoi souris-tu bêtement comme ça ? Je sais que je suis toujours mal coiffée quand je me réveille. C’est pas une raison pour te fiche de moi.
Machinalement, elle glissa une main dans ses cheveux pour y remettre un peu d’ordre. Soudain, elle sursauta.
- Mais où est-ce que tu étais passé ? Le shérif t’a cherché partout, tu étais introuvable ! Qu’est-ce que tu fichais, bon sang ?
- Je travaillais, chère partenaire. Qu’est-ce que tu t’ais imaginé ? Que je t’avais abandonné ?
- Non non… je ne sais pas… En fait, je n’ai pensé à rien en particulier. Simplement, je me suis demandé où tu étais, c’est tout. Alors ?
- Alors quoi ?
- T’étais où ?
- Je discutais avec la meurtrière de Harry Johnson et Karl Foster.
- Ah bon, oui, donc tu travaillais.
Puis réalisant soudain ce que venait de lui dire son partenaire.
- Quoi ? Tu as trouvé le meurtrier ? s’exclama-t-elle en se levant vivement de son grabat.
- Hé oui, fit-il tout fier de lui. Elle est sous les verrous et son père avec.
- Elle ?
- Oui, elle. La meurtrière qui t’a mis toute cette affaire sur le dos n’est autre que la fille de Steve Baron, Kate.
- La jeune fille que nous avons aperçue l’autre soir sur le parking ?
- Elle-même en personne.
- Qu’est-ce qui s’est passé exactement ?
- Oh, Bones, c’est une longue histoire et si tu veux bien, je te la raconterai plus tard, au coin du feu. Pour l’instant, tu es libre et on va sortir d’ici en quatrième vitesse, si tu vois ce que je veux dire.
- Je suis libre ?
Temperance avait dit ça comme si elle n’y croyait pas.
Libre ? Je suis vraiment libre, libre de vivre enfin mes vacances ! Seigneur, que c’est bon d’entendre ça !
- Libre comme l’air. Alors, si tu veux bien te donner la peine…, dit-il avec un grand sourire tandis qu’il lui montrait la porte de sortie.
- Toute la peine que tu veux, dit-elle en souriant à son tour.
Ils sortirent sur le perron du poste de police et se trouvèrent nez à nez avec le shérif Baxter qui surveillait de près les allées et venues de ses hommes qui ramenaient les deux prisonniers.
En apercevant la jeune fille, Temperance ne put s’empêcher de l’interpeller.
- Mademoiselle, pourquoi avez-vous fait ça ? Tuer ces hommes et me faire porter leurs meurtres ?
Kate la fixa avec des yeux mouillés et écarquillés.
- Je… je suis désolée…
Ce fut tout ce qu’elle trouva à répondre à Temperance. Le policier la poussa en direction de la cellule que Temperance venait de quitter.
- Viens, dit Booth en posant une main sur son dos. Rentrons à l’hôtel. Nous n’avons plus rien à faire ici.
- Un instant !
Se retournant, ils découvrirent l’agent Scott qui se tenait là, les mains sur les hanches et les fixant d’un air ironique.
- Mlle Brennan, où partez-vous donc si vite ? Nous n’en avons pas terminé, tous les deux.
- Je…, commença Temperance, mais Booth l’arrêta aussitôt en posant une main sur son épaule.
- Laisse-moi faire, Bones, maintenant c’est entre lui et moi. Va m’attendre dans la voiture.
- Mais Booth, je…
- S’il te plaît, fais ce que je te dis. J’arrive tout de suite. Allez, va, dit-il avec un sourire.
- Je ne…
Il pencha la tête sur le côté en soulevant les sourcils, son petit sourire ne quittant pas ses lèvres.
- OK OK, j’y vais !
Après un dernier regard à Scott, elle tourna les talons et quitta le poste de police en poussant un gros soupir. Enfin, cette affaire était terminée. Elle allait pouvoir reprendre le cours de ses vacances.
Elle passa une main lasse sur son visage, puis l’offrit au soleil qui chauffait déjà l’atmosphère de ces doux rayons. Ca la changea de l’air humide de la cellule. Elle se dirigea vers le 4x4 de Booth et s’y installa, laissant décompresser son corps et son esprit.
Malgré tout, elle se remit à penser à la jeune fille qui avait tué ces deux hommes. Pourquoi avait-elle fait ça ? Elle est si jeune. Elle avait toute la vie devant elle. Et pourquoi l’avait-elle fait accuser ?
C’était la question qui tarabustait le plus Temperance. Booth allait devoir lui expliquer tout ça en long en large et en travers. Elle ne retournerait pas à ses vacances sans une bonne explication. Après, son esprit serait complètement apaisé.
Elle ferma les yeux et se laissa prendre au bonheur de se sentir libre.
Dix minutes plus tard, elle entendit la portière conducteur s’ouvrir. Elle ouvrit les yeux et découvrit son partenaire qui la regardait en souriant.
- On fait une petite sieste, Bones ?
- Je ne dormais pas.
- Si, tu dormais.
- Non, je ne dormais pas.
- Si.
- Non.
Puis ils éclatèrent de rire tous les deux. Ca y est, ils reprenaient leurs querelles. Tout était revenu comme avant. Comme au bon vieux temps.
- Et Scott ? demanda Temperance.
- T’inquiète pas, je me suis expliqué avec lui, il ne t’ennuiera plus. Le shérif non plus. J’ai tout réglé. Cullen s’y est mis aussi.
- Alors, il m’aime un petit peu, ton chef ?
- Un petit peu, oui.
- Alors, cette fois-ci, c’est bien terminé ? Vraiment terminé ?
- Complètement terminé. Tu peux te relaxer.
- Merci.
- De quoi ?
- De ce que tu as fait.
- Je n’ai rien fait. Kate a avoué spontanément.
- Tu ne l’as pas aidé ?
- Non.
Temperance pencha la tête en le fixant et en soulevant un sourcil.
- Bon, d’accord, je l’ai un peu poussé, mais gentiment, tu me connais.
- Oui, je te connais et je te crois. Tu sais être très persuasif.
- Ouais. Quoiqu’il en soit, tu dois oublier tout ça et reprendre le cours de ta vie et de ton travail. Et pour commencer, de tes vacances.
- Une dernière chose pourtant.
- Quoi ? dit-il en soupirant.
- Qu’est-ce que t’as raconté Kate ?
- Bones… Cette affaire est réglée, oublie-là.
- Je veux savoir pourquoi elle m’a fait porter les meurtres.
- C’est une longue histoire.
- J’ai tout mon temps, je suis en vacances, Booth. Et toi aussi. Nous avons maintenant du temps libre, tous les deux.
- Ca veut dire que tu veux continuer tes vacances… avec moi ? demanda-t-il en se tournant vers elle.
Elle lui sourit.
- A ton avis ? Je te dois bien ça, et puis je me suis habituée à ta présence.
- Vraiment ? Tu m’en vois ravi. Merci.
- De rien, c’est sincère. Maintenant, ramène-moi à l’hôtel, j’ai envie de prendre un long bain moussant, de me laver de tout ça ! Et après, je t’invite au restaurant ! « Le Petit Cabanon » sert toujours des gambas grillées ?
- Je veux, oui. Alors c’est parti. Accroche-toi, ça va déménager. Le Petit Cabanon, nous voilà !
Tandis que son partenaire se faufilait adroitement dans la circulation et qu’il tentait de battre les records de vitesse, Temperance repensa à la découverte de ses sentiments pour lui.
Devait-elle lui en parler ou, au contraire, se taire et continuer comme si de rien n’était ?
Elle était partagée entre les deux dilemmes.
Lui avouer ? Et si lui ne ressentait rien pour elle ? S’il la voyait simplement comme une partenaire et rien d’autre ? S’il se mettait à rire devant elle ? Elle serait mortifiée et vexée au plus profond d’elle-même et leur amitié ainsi que leur partenariat en prendraient un sacré coup.
Et si elle ne lui avouait rien, comment continuerait-elle à se comporter normalement face à lui ? Comment résisterait-elle ? Face à son sourire charmeur, à ses yeux sombres qui savaient la sonder jusqu’à son cœur, face à son allure sexy, face à ses lèvres, face à…
Si Angela était là, elle saurait la conseiller.
A suivre…