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Série : Bones
Création : 18.09.2013 à 15h50
Auteur : Dijon
Statut : Terminée
« L'histoire débute peu de temps après la sortie du coma de Booth » Dijon
Cette fanfic compte déjà 24 paragraphes
De l’autre côté de la ville, un homme assistait depuis la fenêtre d’un immeuble délabré à la conversation d’une jeune femme dans le bâtiment d’en face. Une conversation ? Non, il s’agissait d’un monologue. L’homme en était sur, il avait observé attentivement tous les allers et venus de la journée. Il sentait que dans peu de temps il pourrait enfin passer à l’action. Il se délectait de ce moment à venir.
Dans le bâtiment en question, Tempérance Brennan réfléchissait à haute voix et son problème était de taille. Elle en avait parlé à sa meilleure amie et celle-ci lui avait dit qu’il n’y avait rien de mieux que l’honnêteté même si cela ferait souffrir Tim. Cela faisait maintenant un certain temps que Tempérance savait qu’il projetait de la demander en mariage. Elle espérait pourtant que ce moment ne viendrait jamais, elle ne voulait pas faire de mal au jeune homme en lui donnant une réponse négative. Cependant, elle lui faisait déjà du mal même s’il ne s’en rendait pas compte : elle lui laissait l’espoir d’un amour partagé alors qu’elle en aimait un autre…
Mais justement cet autre l’avait fait souffrir. La douleur était comparable à celle qu’elle avait éprouvée lorsqu’elle avait découvert le jour de noël que ses parents les avaient abandonnés son frère et elle.
Elle avait pourtant trouvé la force de pardonner à son père, il voulait la protéger. Mais est-ce que les raisons du départ de Booth suffiraient pour le pardonner lui ? Elle ne savait pas… Par contre elle savait qu’elle aimait Booth comme jamais elle n’avait jamais aimé personne…
A ce moment-là, elle entendit la clé tournée dans la serrure et interrompit ses réflexions. Elle savait ce qu’il lui restait à faire, il était temps…
« Coucou chérie ! C’est moi ! Alors comment s’est passé ta journée ?
- Ecoutes Sully, il faut que nous parlions.
- Heu… D’accord, hésita le jeune homme.
- J’aurais du te dire tout cela il y a moment déjà, mais le courage me manquait et je ne voulais pas te faire souffrir. Je connais la douleur que l’on ressent dans ce genre de cas…
- Tempérance, tu me fais peur…
- Tu sais, je t’aime…
- Moi aussi je t’aime Tempérance.
- Non laisse-moi finir Tim… Je t’aime mais je t’aime comme un ami, un frère mais pas comme… Pas comme toi tu m’aimes… Je pense que nous devrions arrêter de vivre ensemble enfin de sortir ensemble… Je suis désolée Sully… »
Et dire qu’il s’en était fallu d’un cheveu pour que Tempérance dise « pas comme j’aime Booth »… Le jeune homme ne répondit pas, il avait trop mal, et dire qu’il allait lui demander de passer le reste de ses jours avec lui…
Il se rendit compte qu’il pleurait silencieusement quand une de ses larmes coula jusqu’à sa bouche restée légèrement entrouverte après le choc de la nouvelle et qu’il sentit son goût salé.
Il déposa un baiser sur la joue de celle qu’il aimait et sortit de l’appartement qui n’était désormais plus le sien. Tempérance était encore abasourdie parce qu’elle venait de faire… Elle avait vu la détresse dans le regard de Sully, elle n’avait jamais voulu le faire souffrir mais il était trop tard… C’était il y a un an qu’il aurait fallu agir… Pour se calmer, elle prit alors dans sa bibliothèque Eléments d’anthropologie sociale et culturelle, rien de mieux pour lui changer les idées.
L’homme, qui se trouvait dans l’immeuble d’en face, avait entendu toute la conversation grâce aux micros qu’il avait placé et affichait désormais un sourire des plus inquiétants. Le pressentiment qu’il avait eu était justifié. Il allait pouvoir agir.
Brennan était plongée dans sa lecture lorsque quelqu’un frappa à sa porte. Elle se dit que cela devait être Sully qui venait chercher ses affaires. Elle se dit qu’il devait s’être calmé. Elle ne prit donc pas la peine de regarder par le judas. Elle ouvrit la porte et la personne qu’elle reconnut lui glaça le sang. Elle n’eut cependant pas le temps de faire quoique soit qui aurait pu lui permettre de se protéger, un poing apparut dans son champ de vision et ce fut là son dernier souvenir.
Lorsqu’elle reprit conscience, la jeune femme ressentit tout d’abord une vive douleur au niveau du crâne mais celle-ci s’estompa rapidement pour laisser place à la douleur qu’elle ressentait au niveau des mains. Elle ouvrit péniblement les yeux et essaya d’identifier la cause de cette douleur. Malgré sa vision troublée, elle aperçut des clous dont la tête ressortait d’au moins cinq centimètres. La situation était des plus horribles d’autant plus connaissant la personne qui l’avait kidnappée. Cependant, Bones ne put s’empêcher de remarquer l’ironie de la situation : se retrouver entravée tel le Christ sur la croix alors que l’on rejette totalement l’existence d’un dieu.
Au même moment, Sully était dans sa voiture devant l’appartement de Bones. Il se demandait s’il allait avoir la force de l’affronter à nouveau, elle avait tout de même rejeté sa demande en mariage et rompu avec lui dans le même temps. C’est alors qu’il se dit que la situation ne pouvait être pire.
Sur cette pensée il descendit de sa voiture et se dirigea vers l’appartement de Brennan. Arrivé devant sa porte, il se demanda ce qu’il convenait de faire : sonner ou utiliser sa clé. Il préféra la première option et sonna. Cependant il n’obtint aucune réponse, il trouva cela étrange d’autant plus que la voiture de la jeune femme se trouvait devant l’immeuble. Il utilisa alors sa clé. En entrant dans l’appartement il appela Tempérance mais personne ne répondit. Il fit le tour des pièces mais ne la trouva pas. En revenant dans l’entrée, il repéra des traces rouges sur le sol. Cela ressemblait à du sang. Il refit le tour de l’appartement et c’est alors qu’il aperçut une lettre posée sur la table de la salle à manger. Son instinct de flic se rappela à lui. Il prit un stylo pour déplier la lettre et pu lire les quelques mots inscrits d’une encre rouge :
« Le jour où ma liberté m’a été volée, la promesse d’une vengeance s’est écrite. A nouveau libre, le jeu commence. Il est temps pour vous de partir à la recherche de l’Os. Hâtez-vous, sa durée de vie est limitée. A vous de jouer. »
Dès la lecture de cette lettre achevée, le jeune homme appela la meilleure amie de Brennan :
« Angela ? C’est Sully.
- Bonjour Sully. Qu’est-ce qu’il t’arrive ?
- Je vais avoir besoin de vous et de l’équipe du Jeffersonian. Je crois que Tempérance a été enlevée.
- Tempérance s’est faîte… Quoi ?!
- Enlevée. Elle a disparu et l’appartement est vide. Et j’ai trouvé une lettre des plus inquiétantes.
- D’accord, je préviens les autres et on arrive.
- Très bien. A tout de suite. »
C’est d’après le temps que mit l’équipe du Jeffersonian à arriver, que Sully pu déterminer avec certitude qu’ils tenaient tous énormément à la jeune anthropologue. C’est une Angela dans un grand état d’inquiétude qui passa en première le seuil de l’appartement :
« Montre-moi la lettre, dit Angela en passant une paire de gants.
- Je l’ai laissée là où je l’ai trouvée, sur la table de la salle à manger.
- Le jour où ma liberté m’a été volée, la promesse d’une vengeance s’est écrite. A nouveau libre, le jeu commence. Il est temps pour vous de partir à la recherche de l’Os. Hâtez-vous, sa durée de vie est limitée. A vous de jouer. Lut Angela à haute voix. - C’est bien du sang humain, déclara Camille.
- J’ai aussi fait des prélèvements de résidus de terre que j’ai trouvés sur le sol, annonça Hodgins. »
Il s’approcha de sa femme pour qu’elle soit la seule à l’entendre et ajouta :
« Je crois que tu devrais téléphoner à quelqu’un en particulier... Sully n’est pas de taille pour affronter cela.
- Oui tu as raison. Quand il va apprendre cela, il va devenir fou.
- Il va remuer ciel et terre pour la retrouver. Je n’aimerais pas être à la place de celui qui l’a kidnappée. »
Angela passa son coup de fil après être sortie de l’appartement de Brennan, une fois les prélèvements achevés. Seul, Sully resta chez la jeune femme.
Pendant ce temps de l’autre côté de la ville, dans un entrepôt vide, une jeune femme pendait suspendue à une poutre. Elle paraissait inconsciente lorsqu’un homme apparut traînant derrière lui un chariot.
« Docteur Temperance Brennan! Savez-vous ce que j’amène avec moi ?
- D’après mes observations, je pense pouvoir affirmer qu’il s’agit d’un téléviseur, répondit Brennan.
- Exact. Mais ce n’est pas qu’un simple téléviseur. Nous allons, vous et moi, pouvoir suivre les scènes qui vont se dérouler à l’intérieur et aux alentours de votre appartement. D’après les micros que j’ai placés à votre domicile, votre fiancé, ou devrais-je dire ex-fiancé, a découvert votre disparition et a immédiatement prévenu vos amis du Jeffersonian. Et une de vos amis, Angela, je pense, a appelé Booth pour le mettre au courant…
- Booth ne viendra pas, il a désormais un travail à Los Angeles, il a donc d’autres préoccupations… Répondit Bones, la voix teintée de rancœur.
- Ne sous-estimez pas l’importance que vous occupez aux yeux de Booth, Docteur Brennan. Dès qu’il a été au courant, Booth a annulé son vol et a téléphoné au directeur du FBI pour être mis sur l’enquête.
- Angela a sans doute dû lui demander de mener l’enquête, elle l’apprécie beaucoup, répliqua Bones, sceptique.
- Vous ne devriez pas douter de lui à ce point… Tenez, en voilà la preuve. »
L’agent Kenton mit la main dans sa poche et en tira un magnétophone. Il appuya sur la touche « Play » et des voix se firent entendre :
« Allo.
- Booth ! Booth ! Où es-tu ?…Tempérance… Enlevée… Sully a découvert…
- Angela ! Calme-toi et dis-moi ce qu’il se passe.
- Sully est retourné chez Temperance pour chercher ses affaires et il a découvert l’appartement vide avec une lettre déposée sur la table sur laquelle figuraient ses mots :
« Le jour où ma liberté m’a été volée, la promesse d’une vengeance s’est écrite. A nouveau libre, le jeu commence. Il est temps pour vous de partir à la recherche de l’Os. Hâtez-vous, sa durée de vie est limitée. A vous de jouer. »
Brennan s’est faîte enlevée Booth !
- Mais quel idiot !! Je n’aurais jamais du partir ! J’aurais su la protéger… S’il lui arrive quelque chose…
- Booth, on va la sortir de là ! Ne te sors pas cette idée de la tête !
- Angela … J’accepte le fait d’habiter à l’autre bout du pays et qu’elle côtoie un autre homme mais l’idée d’un monde sans elle… Je ne peux pas…
- Dans ce cas, dépêche-toi ! Viens nous aider à la sauver !
- Tu as raison. Je passe un coup de fil et j’arrive chez Bones.
- A tout de suite. »
Kenton coupa le magnétophone et le remis dans sa poche. Il accompagna son geste d’un commentaire :
« Touchant n’est ce pas ? » tout en affichant un sourire narquois.
Kenton reprit la parole :
« Comme je le suppose, l’arrivée de Booth à votre domicile ne devrait plus tarder. Cependant, je pense que nous avons assez de temps pour débuter des festivités qui nous empliront de joie…
- …
- Certes j’y prendrais plus de plaisir que vous, ironisa Kenton. Pour que notre ami commun n’en rate pas une miette, je suggère que nous enregistrions la scène. Qu’en pensez-vous ?
-…
- Vous êtes bien silencieuse… Est-ce la découverte de l’intérêt que vous porte Seeley ou la joie des souffrances à venir, qui vous laissent sans voix ?
- Ou est-ce la répugnance d’une conversation partagée avec vous… »
Cette répartie lui valut quelques coups de ceinture dans le creux des reins.
« Faîtes bien attention Docteur Brennan. Je vous rappelle que vous n’êtes pas en mesure de vous montrer discourtoise avec moi… »
« Je vais maintenant vous expliquer le déroulement de ce que nous appellerons les jeux. Pendant ces séances de jeux, je ne vous adresserais pas la parole et vous non plus. Vous aurez cependant tout le loisir pour crier, pleurer, vous lamenter… Ne m’adressez pas la parole, les jeux n’en seraient que plus intenses. Je ne vais pas vous dire ce qui est au programme, cela vous enlèverait tout le suspense. Etes-vous satisfaite ?
- Rien d’autre ne me comblerait autant… se moqua t’elle.
- Dans ce cas, commençons ! »
Sur ces mots, il actionna le bouton Play de la caméra. Pour la jeune femme, ce ne fut plus qu’une succession de brûlures, de coups, de lacérations, qui lui firent la sensation que son corps était en feu… Les jeux ne durèrent qu’une dizaine de minutes, mais cela lui parut une éternité…
Kenton interrompit l’enregistrement et d’un air satisfait annonça :
« Vous vous êtes montrée bien plus résistante que ce à quoi je m’attendais. J’enverrais notre petit film quand le moment viendra, j’espère qu’il produira l’effet escompté. »
Bones ne répondit pas, elle espérait également que ce film ait une conséquence mais pas la même que celle que son ravisseur avait en tête.
Quelques heures après ces évènements et à quelques kilomètres de cette souffrance, le laboratoire de l’Institut Jefferson était en pleine effervescence. Toutes les fouines, comme les appelait Booth s’activaient pour retrouver la jeune anthropologue.
Tous les scientifiques se disputaient les maigres indices récoltés. Les uns s’arrachaient la lettre pour y trouver des quelconques traces d’ADN laissées par le kidnappeur, pour y étudier la calligraphie et le type de papier utilisé, les autres s’occupaient de la terre retrouvée à l’appartement. L’encre employée n’avait désormais plus de secret pour personne puisque Camille Saroyan avait annoncé à toute son équipe que le sang était celui du Docteur Brennan.
Après cette déclaration, Angela alla retrouver son mari. Elle eut alors l’impression de faire un bond dans le passé à l’époque du Fossoyeur en le voyant dans un tel état de nervosité… Cela montrait bien l’attachement qu’il portait à Bones même si cela était implicite entre eux.
« Hodgins !
- Ah Angela ! Bon alors j’ai pris en charge l’examen de la terre ! Tu aurais vu cette bande d’incapable… Jamais vu des scientifiques aussi peu soigneux, aussi peu méticuleux ! Je les aurais laissé faire, ils auraient retrouvé la trace de Brennan à Pékin. Non non je te jure… »
Angela laissa son mari baragouiné encore quelques instants, le temps qu’il finisse de dénigrer toute l’équipe du laboratoire puis reprit la parole :
« Hodgins ! Ecoute moi !
- Oh Angela excuse-moi. Je suis tellement inquiet… Tu sais il faut la retrouver très vite… Ceux qui l’ont déjà kidnappée, étaient tous des grands malades…
- Tu as trouvé quelque chose ?
- Je ne sais pas Angela, je suis perdu. Je n’ai trouvé aucun élément dans ces résidus de terre qui nous indiquerait où Bones est retenue. C’est sans doute une des premières fois que la terre ne me donne pas de réponse… J’ai quand même lancé une analyse au spectromètre de masse, j’attends les résultats. Aucun des constituants de ces échantillons ne fait ressortir une zone géographique de l’état de Washington… J’ai l’impression d’être inutile, je ne mérite pas de travailler ici… »
Camille interrompit cette auto-flagellation en faisant irruption dans le bureau et en allumant le poste télévisé sur une chaîne d’informations.
« … Nous interrompons notre édition pour un flash spécial : un véhicule a explosé il y a maintenant quelques minutes à proximité du Federal Plaza. Il semblerait que la victime soit un agent du FBI du nom de Tim Sullivan. Des hommes du feu, des officiers de police et évidemment des agents du FBI ont immédiatement investi les lieux. L’agent Sullivan n’a malheureusement pas pu être sauvé des flammes. Un légiste a été dépêché sur place pour établir les premières constatations. Nous tenons à préciser qu’aucune revendication terroriste n’a été faite. Une enquête approfondie est en cours. Nous rappelons aux téléspectateurs qui viennent de nous rejoindre que ceci est un flash spécial. Un véhicule a explosé… »
Camille coupa le son de la télévision et posa alors ses yeux sur ses amis. Angela pleurait silencieusement : même si elle préférait voir sa meilleure amie avec Booth, elle n’en avait pas moins de l’affection pour Tim. Quant à Hodgins, il était livide, il se sentait coupable… Coupable d’avoir été aussi dur avec le jeune agent… Camille rompit ce qui était en quelque sorte une minute de silence :
« Je suis aussi attristée que vous mais une certitude s’est imposée ! Ce n’est pas un hasard si dans la même journée Brennan se fait enlever et Sully tuer. Cela signifie que…
- Les deux affaires n’ont font qu’une ! Coupa Hodgins
- Booth… Annonça Angela, comme si elle revenait sur la terre ferme, cloisonnant son chagrin dans un coin de sa tête.
- Quoi Booth ? Questionnèrent Camille et Jack d’une même voix.
- Vous ne vous rappelez plus ? Sully et lui étaient ensemble à l’appartement de Brennan. Et si…
- Non ma chérie, il ne lui est rien arrivé sinon ils auraient mentionné un autre corps aux informations.
- Non il faut l’appeler, le rechercher, prévenir le FBI…
- Et pourquoi pas les unités d’élite Ang’ ? Se moqua une voix dans le dos d’Angela.
- Tu nous as fait une de ces peurs murmura la jeune femme en le serrant dans ses bras.
- Je vais finir par être jaloux, marmonna Hodgins, arrachant un sourire au groupe. »
Angela alla immédiatement embrasser son mari pour le rassurer. Booth se contenta d’un haussement d’épaules et d’un sourire triste, signifiant à Jack que ce n’était pas elle qu’il voulait… Hodgins lui sourit à son tour pour lui dire qu’il savait.
Camille demanda à Booth :
« Tu es au courant ? »
Le visage de Booth s’assombrit et il répondit :
« Oui… On venait de quitter l’appartement de Bones… Et de prendre chacun notre voiture. J’ai été le premier sur les lieux… Je n’ai rien pu faire, tout avait déjà brûlé. »
Les quatre amis restèrent silencieux encore quelques minutes avant que Booth ne les remotive en leur indiquant que les restes de la voiture de Sully allaient arriver au Jeffersonian. Une quantité de travail encore plus grande allait être donnée à Hodgins.
Booth indiqua aux autres qu’il allait faire le tour de ses indics et revoir dans toutes les anciennes affaires s’il n’y avait pas eu des évasions, des libérations ou encore des morts suspectes de condamnés.
Au moment où le jeune homme allait franchir les portes de l’Institut, Camille l’interpella et au son de sa voix, il comprit que quelque chose de terrible venait encore de se produire. Il se hâta et trouva ses amis devant l’écran d’ordinateur. Camille lui annonça qu’une vidéo venait de leur être envoyée. Devant leurs mines apeurées, il sut qu’ils l’avaient déjà regardée. Il relança la vidéo et son sang se glaça lorsqu’il aperçut Bones suspendue à une poutre.
Suspendue ? Non aucune corde ne maintenait ses mains… De plus, aucune corde ne faisait s’écouler le sang à ce point… Elle était littéralement clouée à cette poutre dans une posture totalement chrétienne.
Booth se dit d’un ton ironique que cela devait être un comble pour la jeune anthropologue. Les scènes se succédaient maintenant à l’écran : Bones torturée, Bones devant choisir quel homme elle voulait voir mourir, son refus, à nouveau sa torture, l’explosion, elle, étendue sur un vieux matelas, l’injection d’un produit hallucinogène vu les minutes qui suivirent…
Booth ne regarda pas la vidéo une minute de plus, il se rua vers les toilettes et ne put lutter plus longtemps contre ces nausées s'imposaient… Il sentait à chaque instant la bile qui lui brûlait la gorge, il ne se rappelait plus quand il avait mangé pour la dernière fois.
Au moment de son dernier haut le cœur, il entendit la porte s’ouvrir. Il sortit des toilettes et alla se rincer, une main délicate vint alors se poser sur son épaule.
« Tu es sur que tu as fait la guerre ? ironisa Camille. »
Il se retourna vers elle tout en lui prenant la main. Il vit cette petite lueur de malice dans ses yeux, cette lueur qui lui permettait de ne pas perdre pied… Il lui pressa la main pour lui faire comprendre qu’il la remerciait d’être là et lança alors :
« Mais tu sais très bien que je raconte ça parce que les femmes ne résistent pas à l’uniforme ! » Il appuya sa réplique avec un petit clin d’œil.
Le voyant reprendre pied petit à petit, Camille pouvait maintenant lui faire part des premiers indices qu’ils avaient trouvé sur la vidéo :
« Pendant que tu te la jouais petite fille fragile (nouveau clin d'oeil), Angela a fait une analyse de la bande sonore. On peut supposer que le lieu où est détenue le Docteur Brennan se situe à proximité des vieux entrepôts. Elle essaye d’en savoir plus en faisant une analyse plus approfondie… »
Elle voyait déjà Booth se diriger vers la porte des toilettes lorsqu’elle lui lança
« Ce n’est pas tout ! »
Il se retourna sur elle.
« On a pu identifier de façon certaine les aboiements de chiens d’attaque… »
Elle vit le visage de son ami se fermer, ses traits affichaient une froideur indéfinissable… Il annonça :
« Cette fois ci je le tue. » d’une voix si calme, si sereine, que s’en était effrayant.
Dans le quartier des vieux entrepôts, se déroulait une autre scène d’une égale intensité. Les effets de l’hallucinogène commençaient à s’estomper, la réalité refaisait brutalement surface, les événements récents se rejouaient dans sa tête… Kenton vint se poster devant elle et dans un sourire narquois :
« Alors la princesse au bois dormant, on sort de son conte de fée ?
- Je ne suis pas sûre… Avec votre tête de blaireau, vous avez bien dû jouer dans un dessin animé quelconque… »
Cette remarque lui valut un fabuleux coup de poing, son arcade ne résista pas plus longtemps et elle sentit quelques secondes plus tard un fin filet de sang couler le long de son visage.
« Votre objectif est de me faire ressembler à Elephant Man au moins ?
- Mais quel humour mademoiselle Brennan ! Je ne suis pas sur que vous allez prendre votre mort imminente et celle de Booth sur le même ton. »
Elle sentit son sang se glacer, le peu de couleur qui restait sur son visage s’évanouit… Cette perte de vitalité, une réaction à l’annonce de sa mort ? Non, elle s’y attendait. Celle de Booth par contre…
Pour montrer belle figure, elle se lança dans l’ironie :
« Non ?! Sans rire ?! Je vais mourir ?!! Je ne m’y attendais mais alors pas du tout !!
- J’admire votre ténacité Docteur Brennan, mais j’attends de voir votre réaction lorsque, tout en vous vidant de votre sang, vous verrez Booth partir en fumée. Oui oui je n’ai pas pu résister à nouveau à l’emploi de C4. Lorsque vous serez en train de perdre connaissance et que Booth franchira cette porte pour vous sauver, vous verrez votre espoir s’éteindre dans une fabuleuse explosion, et vous me supplierez de ne pas vous avoir tuée plus rapidement.
- …
- C’est bien ce que je me disais. Je vais vous administrer une légère dose de coagulant afin que vous ne vous vidiez pas trop vite de votre sang, je ne sais pas combien de temps va mettre Booth pour vous retrouver. »
Pendant ce temps Booth était en train d’interroger chaque personne qu’il croisait, mais la plupart n’était même pas en mesure de se rappeler de leur propre nom. Le jeune homme commençait à perdre espoir. Qu’allait-il devenir si jamais il ne la retrouvait pas à temps… Fuir ne suffirait pas à combler son vide…
La sonnerie de son téléphone le tira de ses sombres pensées. Le flot de paroles d’Angela lui redonna espoir :
« J’ai retrouvé l’entrepôt… Me suis basée sur une estimation de la taille du bâtiment…
- Angela ! Vite !
- 1911 Street Southwest ! J’ai déjà appelé le FBI, les unités spéciales sont en route…
- Merci Angela !
- Ramène-la nous Seeley... »
Le ton d’Angela était suppliant, elle souffrait autant que lui…
A la fois si près et si loin, Brennan, dans un dernier sursaut de courage, s’était relevée de son vieux matelas, et malgré ses mains toujours entravées, tenta d’attaquer Kenton.
Une réaction sans doute prévisible car Kenton se retourna vers elle, affichant un sourire carnassier, un couteau à la main. Les tortures qu’elle avait subies ne lui permirent pas de réagir assez vite…
Son abdomen fut alors perforé, non pas une fois, mais six fois. Elle s’effondra sur le sol, face contre terre.
Kenton se pencha sur son corps et lui murmura à l’oreille : « Rien ne peut stopper ma vengeance ». Il se releva avec un sourire victorieux et répéta cette phrase à haute voix.
« Si moi ! »
Cette réponse qui avait surgie à l’autre bout de l’entrepôt lui fit perdre instantanément sa confiance. Mille questions traversaient son esprit.
Comment avait-il fait pour le retrouver si vite ? Pourquoi les charges n’avaient pas explosé ? Quelle était la faille dans son plan si parfait ?
« Tu as encore sous estimé mes amis du Jeffersonien. Et tes charges de C4 ont été désactivées, tu as été négligeant.
- Il semblerait. Mais tu arrives trop tard cette fois-ci, elle va mourir. »
Kenton se préparait à dégainer son arme. Tuer Booth mettrait un point final à sa vengeance.
« Tes fouines ne pourront rien faire pour la sauver et pour te sauver non plus. »
Il s’apprêtait à tirer.
Booth sentant le coup venir, répliqua :
« J’ai un message de la part des fouines et moi. »
Et l’agent du FBI fit feu. La balle vint se loger entre les deux yeux de Kenton. Son visage était encore figé dans un sourire victorieux à l’idée de ce qu’il allait faire.
Booth détacha son regard de l’homme qui était la cause de tant de malheurs et d’angoisse et c’est là qu’il l’aperçut.
Son sang se glaça, le vacarme des unités d’élite et des chiens disparut… Il ne voyait plus qu’elle… Elle et la mare de sang dans laquelle elle gisait… Une seule pensée l’obséda :
« Il faut qu’elle soit vivante, elle doit vivre ! »
Il se précipita vers elle tout en se débarrassant de son arme et en hurlant à son équipe de prévenir les secouristes. En s’agenouillant à ses côtés, il ne put être qu’horrifié en apercevant les lacérations qui parcouraient son dos… Il la retourna tout de même pour identifier l’origine de ce flot de sang. Il eut encore une preuve de l’horreur des tortures que Bones avait subie… Le visage de la jeune femme était entièrement tuméfié du fait de la fréquence des coups, ses paupières n’étaient plus que chair enflée… Détachant ses yeux du visage déformé par les blessures, il identifia l’origine du sang : Brennan avait reçu plusieurs coups de couteau au niveau de l’abdomen. N’agissant que par instinct, il plaqua ses mains au niveau de ces lésions et appuya fortement. Il ne la laisserait pas mourir !
Il s’écoula alors plusieurs minutes, qui lui parurent des heures, avant que le désert sonore qu’il avait créé, ne disparaisse suite à l’arrivée des secouristes.
Ils le repoussèrent pour pouvoir s’occuper de la jeune femme. Booth se plongea alors dans ses pensées, toutes dirigées vers une seule personne…
Ses collègues avaient beau vouloir lui parler, il ne s’en rendait pas compte. Il refit surface une fois aux urgences, lorsque le médecin vint à la rencontre de l’équipe, le FBI avait prévenu Camille, Hodgins et Angela, Booth étant incapable de le faire.
Le médecin prit la parole :
« Y a-t-il un membre de la famille du Docteur Brennan auquel je puisse parler ?
- Nous sommes sa famille ! Répliqua Angela d’un ton sec.
- Ecoutes petit rigolo si tu crois que je vais attendre ton accord pour aller voir la femme que j’aime, tu te fourres le doigt dans l’œil ! S’emporta l’agent du FBI.
- Ne vous énervez pas ! J’ai réussi à la stabiliser mais elle a perdu beaucoup de sang, et je ne parle même pas des séquelles psychologiques… Je ne vais pas vous interdire de la voir sous prétexte que vous n’êtes pas de sa famille. Cependant, je ne peux autoriser qu’une visite à la fois, et cela ne doit pas durer trop longtemps.»
Il ne fallut qu’un regard entre Angela et Hodgins pour décider que la première personne à aller la voir devait être Booth.
C’était une évidence même. Booth pénétra dans la chambre, et fut soulagé de voir l’état paisible dans lequel reposait la jeune femme. Il s’assit au près d’elle et lui prit la main, rien d’autre ne comptait.
Les jours se succédaient et la jeune anthropologue ne s’était toujours pas réveillée.
Booth et toute l’équipe du Jeffersonian s’inquiétaient, mais le médecin assurait que cet état était normal. Selon lui, toute l’énergie de la jeune femme était monopolisée par l’organisme pour guérir ses blessures. Au cours d’une de ces innombrables visites, Booth, au comble du désespoir, se mit à pleurer. Sa tête penchée sur la main de la jeune femme, à travers ses larmes, il lui avouait sa peur de la perdre, de la perdre à tout jamais…
Tenant toujours sa main dans la sienne, il sentit alors les doigts fragiles de Bones s’agiter. Il redressa alors la tête, et son cœur ne fit qu’un bond dans sa poitrine en voyant les yeux couleur émeraude de Bones, grands ouverts et tournés vers lui. La joie succéda alors aux larmes.
