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Jeunesse et protection des mineurs
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Série : The Queen's Gambit
Création : 01.04.2021 à 18h15
Auteur : choup37
Statut : Terminée
« En l'espace de quelques instants, Beth venait de tout reperdre. Seule dans sa chambre d'hôtel, elle sombrait.. et puis quelqu'un frappa à la porte (post épisode 4) » choup37
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Sa mère était morte. Sa, seconde, mère, celle qui l’avait adoptée, sauvée, aimée, soutenue, sa seconde mère était morte, la laissant seule au monde.
Seule au monde, encore une fois.
Était-ce donc ce à quoi elle était condamnée pour le reste de sa vie ?
Sa mère, son bâtard de géniteur, cette enflure de Monsieur Wheatley, fuyant jusqu’au bout ses responsabilités, même après la mort de celle qu’il avait épousée et abandonnée.
Alma.
Sa seconde mère.
Une femme déchirée par la vie, torturée par ses pertes et abandons successifs.
Alma avait commencé à trouver un équilibre intérieur.
Une stabilité financière, la fierté face à la gloire de sa fille adoptive, un nouvel amour.
Un nouvel amour, qui l’avait aussi abandonnée.
Les hommes étaient-ils tous les mêmes ?
Beth avait tellement raison, d’en demeurer éloignée.
Matt et Mike étaient différents : ils étaient ses amis, ses soutiens émotionnels et sportifs. Elle ne se sentait pas en danger face à eux, ou mise à nue.
Ils l’avaient rencontrée à ses débuts, quand elle n’était personne.
Elle n’avait rien à leur cacher, à part, oh, oui, son addiction à l’alcool et la drogue.
A part cela, oui.
Rien d’autre.
Ils n’étaient pas là, en cet instant.
Beth ne voulait voir personne.
La jeune femme pouvait se sentir sombrer dans une spirale d’une violence indescriptible, ses démons prenant le dessus sur son esprit.
La rage, la rage était si forte.
La rage l’avait accompagnée toute sa vie.
La rage, cette vieille ennemie.
La rage face à l’instabilité de sa mère, face à l’abandon de son père, l’abandon des adultes de l’orphelinat, du professeur d’échec du lycée, même du concierge. Ils avaient tous fini par la laisser tomber, d’une manière ou d’une autre, la laissant seule au milieu de tous.
Seule Jolene était restée.
Elle ne comprenait pas sa passion pour les échecs, mais elle était restée, envers et contre tout, la soutenant maladroitement à sa manière.
Jolene n’était pas là.
Beth était seule.
Seule au monde.
Et puis un coup résonna sur la porte de sa chambre.
La jeune femme sursauta, se tournant vers le battant de bois. Qui ? Qui oserait la déranger, dans un état pareil ? Qui oserait la déranger, après la mort de sa mère ? Peut-être un membre du personnel de l’hôtel ? Est-ce qu’ils avaient peur qu’elle se suicide ? Un autre cadavre sur les bras, à devoir gérer ? Peut-être venaient-ils fouiller ses tiroirs, s’assurer qu’elle ne cachait rien d’illégal ? Mais les règles étaient différentes au Mexique, c’était ce qu’avait dit le docteur...
Qui ?
Pourquoi ?
Tant d’incertitudes, et de questions.
Beth haïssait l’incertitude.
Beth haïssait, tout ce qu’elle ne pouvait pas maitriser.
Il fallait qu’elle contrôle, qu’elle comprenne. C’était son credo, sa manière de vivre, depuis ses 9 ans.
Depuis la première destruction de son monde.
La mort de sa mère.
Sa première mère.
Elle avait appelé Alma Mère.
Etait-ce une trahison de la première ?
Beth pouvait se sentir partir loin, si loin, son esprit déjà fragile se brisant davantage sous le poids du chagrin.
Elle n’avait rien vu, rien entendu, trop occupée à parler.
Trop occupée à jouer.
Alma était malade depuis si longtemps.
Pourquoi Beth n’avait-elle pas insisté pour lui faire voir un médecin ?
Elle avait été si égoïste.
Face à elle, la porte.
Derrière, quelqu’un.
Qui que ce soit, Beth le haïssait déjà.
La jeune femme remonta vers le rectangle de bois, sa démarche tangente sous le poids de l’alcool ingéré.
Quitte à être une alcoolique, autant l’assumer.
La rousse ouvrit la porte brutalement, prête à invectiver le pauvre bougre se trouvant de l’autre côté, avant de se figer.
Face à elle, Vasily Borgov.
Celui-ci la dévisagea silencieusement, notant sans difficulté le voile brumeux dans son regard et sa main désespérément agrippée au battant.
Les yeux de Beth se posèrent sur les deux hommes en noir l’accompagnant.
Les hommes que Matt et Mike affirmaient être du KGB.
Splendide.
Beth ne connaissait rien à la politique, mais elle en savait suffisamment pour reconnaitre le danger quand il se pointait littéralement sous son nez.
Ce n’était pas comme si elle s’en souciait.
En cet instant, plus rien ne comptait.
Ils n’étaient que des gorilles. Des tueurs engagés pour empêcher le champion du monde de s’enfuir. Du moins c’était ce que disaient les jumeaux. Beth n’y connaissait rien.
Est-ce que Borgov se tenait vraiment sur le pas de sa porte ?
Malgré elle, la jeune femme haussa un sourcil, le défiant silencieusement.
Un haussement de sourcil de l’intéressé.
Les deux gorilles ne cillèrent pas.
Merde merde merde. C’était censé être un secret, quelque chose que seul son entourage proche connaissait, un atout glissé dans sa manche, pour mieux pouvoir s’entrainer, et un jour, gagner...
Et elle venait de se griller, monumentalement.
La faute à l’alcool.
La faute au deuil.
Beth réalisa, qu’elle ne s’en inquiétait pas autant qu’elle aurait dû.
Borgov ne répondit pas immédiatement, l’étudiant silencieusement.
Le visage de l’adolescente était un livre ouvert, pour qui savait le comprendre.
Au jeu comme dans la vie, la rousse était d’une facilité déconcertante à deviner.
Mais là encore, il était russe.
Le masque était de rigueur dans toute la population.
Les choses étaient différentes en Amérique.
Vous n’aviez pas à mentir constamment pour protéger votre vie.
Peut-être, était-ce simplement son expérience de vie, qui lui permettait de la comprendre si aisément.
Peut-être, était-ce ses années passées à jouer, et étudier ses adversaires.
Peut-être, était-il juste trop âgé.
Sa voix était neutre lorsqu’il répliqua :
Beth vacilla.
Ses yeux se fermèrent, en même temps qu’elle agrippait plus fortement le battant de la porte, ses doigts virant au blanc alors qu’elle luttait contre la tempête ravageant l’intérieur de son esprit.
Lorsqu’elle rouvrit les yeux, cependant, son masque était de retour, sa froideur identique à celle d’un hiver soviétique.
Le silence retomba, lourd, douloureux.
Beth inspira brutalement, avant de se redresser, imitant son geste.
Un nouveau silence.
Aucune faiblesse. Jamais. Et certainement pas devant...
« Maman ? »
Burgov n’eut qu’à tendre la main pour la rattraper lorsque la jeune femme tomba en avant, le besoin désespéré pour une pilule brulant l’intérieur de ses veines.
Un hoquet lui échappa, le son brisé et furieux à la fois.
Elle aurait voulu le repousser, le rejeter, lui prouver qu’elle n’avait pas besoin de son aide, elle n’avait besoin de personne, et certainement pas de lui, le seul joueur au monde qu’elle craignait, l’homme qui l’avait l’humiliée, Vasily Burgov, le Russe, le champion du monde, Vasily Burgov la tenait avec calme et aisance contre lui, sa main large et forte dans son dos.
Un nouveau hoquet lui échappa.
Et puis un autre.
Et un autre.
*-*
Ce n’était qu’une orpheline.
Une orpheline à qui la vie venait de tout prendre, une nouvelle fois.
Une enfant de 17 ans, désespérée, brisée.
Une enfant au talent incroyable, qui l’avait défié, lui, Burgov.
Une enfant, oui, mais aussi une joueuse talentueuse, à l’esprit vif et vaillant.
Une survivante.
Une guerrière.
Une enfant en colère.
Tant de colère contenue en elle.
Il pouvait la sentir palper sous ses doigts, couler dans les veines de la jeune fille.
Cette colère, cette rage, avait été son moteur pendant si longtemps.
Mais aujourd’hui, elle la dévorait.
Elle la détruirait.
Il existait peu de choses, que Burgov pouvait faire pour l’aider.
Il était soviétique, elle était américaine.
Ils ne se connaissaient pas.
Ils n’étaient qu’adversaires de plateau.
Pourtant, en apprenant la terrible nouvelle, le joueur d’échec avait ressenti le besoin de venir lui parler.
Des mots simples, mais réels.
Les Russes n’étaient pas connus pour beaucoup parler.
Parler pouvait vous trahir.
Parler pouvait vous tuer.
Les mots lui manquaient.
Elle aurait pu être sa fille.
Effondrée contre son torse, elle pleurait.
Avait-elle jamais pleuré, dans le passé ?
Il en doutait.
Elle était de la même trempe que lui, qu’eux tous.
Elle survivait.
Elle aurait brillé, si elle était née de l’autre côté.
Un tel talent naturel aurait vite été repéré.
Comme le jeune Girev.
Comme lui.
Mais elle était Américaine, et il était soviétique.
Il n’existait rien qu’il ne pouvait faire, pour davantage l’aider.
Il demeura silencieux lorsqu’elle se redressa finalement, désormais sobre, mais son visage tâché de larmes.
Avec fierté et fureur, elle les effaça froidement, avant de relever les yeux, son expression ne trahissant aucun de ses sentiments intérieurs.
Comme toujours, le masque était parfaitement posé.
Combien d’années avait-elle eu pour s’entrainer ?
Burgov inclina la tête, la saluant, ses mains croisées fermement dans son dos.
Ce fut le tour de Beth de le saluer, sa stature droite et bien plus assurée qu’elle ne l’était réellement.
D’un parfait ensemble, les trois hommes la saluèrent à l’unisson. Beth leur rendit de nouveau le geste, avant de les regarder tourner les talons et s’éloigner. Sans un mot, elle referma sa porte, avant de s’effondrer contre le sol, un cri silencieux lui échappant.
FIN
*-*
Господин = Monsieur
Спасиб = merci
Пожалуйстa = Je vous en prie